Le Vinland survit au XIème siècle
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Re: Le Vinland survit au XIème siècle
Empire Ottoman, règne de Mehmed II (1449-1493)
Après les croisades de 1434 et 1436 et l’effondrement brutal du sultanat mamelouk, le monde musulman se retrouve complètement bouleversé. Le calife abbasside appelle au jihad, et l’Empire Ottoman, qui est devenu la plus grande puissance musulmane orientale, répond à l’appel. Malgré la force et la discipline de ses armées, le sultan Mourad II ne parvient pas à briser les lignes de défense des Croisés et le jihad est un échec. L’expansion chrétienne en Orient et au Maghreb semble inexorable et le reste des puissances musulmanes sont divisées. L’empire du Mali, au Sud, serait le seul pays à pouvoir venir en aide aux Ottomans mais ses dirigeants sont plus soucieux de développer leurs très lucratives colonies d’outre-mer et d’assurer leur domination dans l’Atlantique Sud.
Lorsque le calife abbasside relance le jihad contre les Latins d’Orient en 1448, le sultan ottoman répond à nouveau à l’appel et la guerre repart de plus belle au Proche-Orient. Malheureusement pour lui, non seulement les armées ottomanes et abbassides sont une fois de plus repoussées avec de lourdes pertes, mais Mourad II perd également la vie lors du siège d’Edesse au début de l’année 1449, fauché par un projectile de couleuvrine (sorte de canon léger primitif). La mort du sultan va mettre un arrêt brutal aux combats, car la question de la succession va provoquer de grandes tensions à Constantinople. La fin du règne de Mourad II était déjà marquée par de grands troubles internes. Les différentes factions intriguant à la cour de Constantinople complotaient déjà pour s’emparer du pouvoir et le pays était secoué par une révolte de janissaires. Lorsque le jeune sultan Mehmed II arrive au pouvoir, il n’est âgé que de 17 ans et ses rivaux pensent que son jeune âge le rend manipulable. Toutefois, Mehmed se révèle être un fin stratège et un habile diplomate, et parvient à manœuvrer pour se maintenir au pouvoir et assurer sa place. Il s’assure la loyauté des janissaires, qui constituent une des unités les plus influentes de l’armée ottomane.
Dès son arrivée au pouvoir, le sultan Mehmed II prend totalement à contre-pied la politique de son père et c’est sur son insistance que les empires abbassides et ottomans se rendent au concile de Jérusalem en 1449. Pragmatique, Mehmed se rend bien compte qu’il est vain d’espérer une victoire contre les Croisés, qui sont en position de force et unis derrière un même projet, en dépit de leurs rivalités internes. Il préfère concentrer ses efforts sur la poursuite des conquêtes en Europe de l’Est et l’expansion du territoire de l’empire.
Une fois signé le traité de paix de Damas, le sultan consolide son pouvoir puis se lance dans la conquête des Balkans. Il annexe le despotat de Serbie, puis la Bosnie en 1454. Le territoire albanais, en revanche, dirigé par le chef de guerre Skanderberg, qui a auparavant combattu Mourad II à plusieurs reprises, met les armées ottomanes en difficulté. Les Ottomans finissent par conquérir l’Albanie en 1459, au prix de lourdes pertes.
A l’aube des années 1460, Mehmed se tourne vers l’Anatolie, dont il veut avoir le contrôle total. Dans cette région, le dernier territoire qui n’est pas passé sous le contrôle des Ottomans est l’empire de Trébizonde, un Etat grec successeur de l’Empire Byzantin. Trébizonde n’est pas en mesure de résister à son puissant voisin et tombe en 1461. Cela provoque l’exode de milliers de chrétiens orthodoxes vers l’Egypte. La conquête du duché d’Athènes en 1464 va accélérer la fuite des orthodoxes vers le Sud.
La conquête de l’Anatolie et des anciens territoires byzantins achevée, le sultan ottoman va se tourner vers son principal objectif : la conquête des territoires de Moldavie et de Valachie. Ces derniers vont opposer une âpre résistance à l’invasion ottomane et infliger de lourdes défaites aux troupes du sultan. Le prince moldave Vlad III, dit « l’Empaleur », est la plus grande figure de la résistance à l’envahisseur. Cependant, lorsqu’il est tué en 1472, sa mort a un impact considérable sur le moral des troupes valachiennes, qui sont battues à plusieurs reprises. Les Ottomans prennent le contrôle de l’embouchure du Danube en 1473 et les derniers foyers de résistance dans les Carpates sont éliminés en 1474. Les représailles des Ottomans envers la population sont terribles. La majorité des hommes, civils également, sont massacrés, tandis que les femmes sont emmenées en esclavage ainsi que les enfants, qui pour les garçons, seront intégrés au corps des janissaires. Le sultan fait également déporter une partie de la population à Constantinople et dans ses environs, pour installer dans les régions conquises des familles entières de sujets loyaux à l’empire. La plupart de ces colons sont des paysans arabes ayant fui les régions du Levant et d’Egypte après la prise de contrôle de ces territoires par les Croisés occidentaux, et voient dans leur installation en terre chrétienne conquise une revanche sur ceux qui les ont chassés de chez eux.
Dans le but de se rendre maître de la totalité de la mer Noire, Mehmed II attaque les comptoirs vénitiens de Crimée, qui sont conquis en 1478. Profitant des querelles de succession du khanat de Crimée, il prend parti pour un des prétendants et envoie son armée le soutenir. Une fois le khan arrivé au pouvoir, Mehmed le fait accuser de complicité avec les Vénitiens et le fait décapiter, intégrant les territoires du khanat à l’empire Ottoman. En 1480, c’est la région de Circassie qui est conquise. Cette avancée lui permet de contrôler le trafic d’esclaves ainsi que les routes de la soie. Dans l’élan de ces dernières conquêtes, les Ottomans poursuivent vers l’Est en déclarant la guerre au royaume de Géorgie, afin de relier les territoires de Crimée et Circassie à ceux d’Anatolie et refermer la boucle autour de la mer Noire. Cependant, la campagne est éprouvante et l’environnement hostile des montagnes du Caucase pose de grosses difficultés aux armées du sultan, qui subissent de lourdes pertes sans avancée significative. Cependant, Mehmed persiste et en l’année 1482, le royaume de Géorgie est sur le point de céder. Un évènement va cependant sauver les Géorgiens de la conquête imminente.
En effet, en Mésopotamie, les terres du Califat Abbasside sont depuis plusieurs années la cible des attaques des Qara Qoyonlu, une confédération de tribus turcomanes. Cette année-là, les raids des Turcomans ont pénétré plus profondément dans les terres et leurs armées menacent la capitale, Bagdad. Le Califat Abbasside est l’allié historique de l’Empire Ottoman mais le calife est en froid avec le sultan depuis que Mehmed II s’est désengagé du conflit avec les Croisés en Terre Sainte. Les deux pays étant voisins, les échanges commerciaux et culturels sont encore importants, mais au niveau politique, les relations entre Bagdad et Constantinople se sont dégradées. Le calife a même blâmé publiquement le sultan ottoman, l’accusant d’avoir abandonné les musulmans de Terre Sainte et d’Egypte à leur sort et donc d’avoir trahi les principes de l’Islam. Si le pouvoir politique du calife s’est considérablement affaibli au fil des siècles, il est toujours considéré par la majorité des musulmans sunnites comme le guide spirituel et sa parole est écoutée et respectée, ce qui a discrédité Mehmed II auprès des autres nations musulmanes. En réponse à cette humiliation, le sultan a brutalement rompu les relations diplomatiques avec le calife, refusé de lui rendre hommage et a mis en place une politique commerciale protectionniste en augmentant drastiquement les taxes sur les marchandises abbassides.
L’invasion du califat par les Aq Qoyonlu tombe à point nommé. En effet, Mehmed II, apprenant la nouvelle, mobilise ses troupes pour se porter au secours de Bagdad. L’armée ottomane écrase les Turcomans devant la cité. Ces derniers fuient vers l’Est mais Mehmed les poursuit et les anéantit, exécutant leur sultan au début de l’année 1483. Pour le sultan ottoman, c’est une double victoire : d’abord militaire, car l’armée ottomane a une fois de plus démontré sa supériorité sur des peuples cavaliers redoutés en Asie centrale, notamment grâce à son artillerie et au corps d’élite des janissaires, redoutablement efficace. Mais c’est également et avant tout une victoire politique. En effet, Mehmed II a sauvé Bagdad, le joyau de l’Islam, cité d’arts et de sciences, centre culturel de l’Orient. Il apparaît comme un héros, sauveur de l’Islam, à l’instar du sultan mamelouk qui avait délivré la cité des griffes des redoutables Mongols, plus de deux siècles auparavant.
Dans ces circonstances, le calife abbasside n’a d’autre choix que de se réconcilier avec Mehmed, qui s’est couvert de gloire en se portant au secours du califat. Malgré ses différends avec le sultan ottoman, il lui décerne le titre de protecteur de l’Islam. Mehmed II rend hommage au calife, chose qui n’était pas arrivée depuis plus de vingt ans. Cependant, ce dernier n’est pas dupe et sait que l’intervention ottomane a permis au sultan de prendre l’ascendant sur le califat et de devenir officieusement son suzerain.
De plus, l’élimination des Aq Qoyonlu a permis aux Ottomans d’annexer les territoires de l’Ouest de l’Iran et d’avoir accès au golfe Persique et donc au trafic maritime vers l’Inde et la Chine. Cela permet à l’Empire Ottoman de s’affirmer complètement comme la première puissance de l’Islam et du Moyen-Orient.
Après cette campagne, Mehmed, âgé de 51 ans, met un arrêt à ses conquêtes et entreprend de consolider ses conquêtes. Tout au long de son règne, il a mené une série de réformes visant une centralisation du pouvoir dans les mains du sultan. Il nomme ses esclaves au poste de Grand Vizir, Les dernières années de son règne seront employées à redresser l’économie du pays. En effet, plus de trente ans de guerres presque sans interruption ont coûté très cher à l’Empire Ottoman. Le pillage des cités conquises n’a pas suffi à combler le déficit, car une grande partie des richesses pillées ont été captées par les soldats, en particulier les janissaires, ce qui permet de s’assurer leur loyauté. Mehmed II va encourager le développement économique de l’Empire, relançant le commerce des routes de la soie et le trafic d’esclaves vers l’Extrême-Orient.
Féru de littérature, de philosophie et de sciences, le sultan ottoman va soutenir la création d’universités à Constantinople, encourageant les échanges avec la ville de Bagdad, qui abrite les plus grands savants et intellectuels du monde musulman. Il fait également venir des artistes et intellectuels occidentaux à sa cour. L’empire Ottoman, en dépit des conquêtes sanglantes qui ont marqué son expansion, est un territoire d’échanges entre les populations occidentales et orientales, et la cité de Constantinople, qui dépérissait sous l’empire byzantin, est désormais un centre économique et culturel dont l’influence rayonne sur deux continents.
Mehmed II meurt en 1493 à Constantinople, à l’âge de 61 ans. Son règne aura été auréolé de gloire et il restera dans la mémoire collective ottomane l’un des plus grands conquérants que l’empire ait jamais connu, aux côtés de Bayezid Ier.
Après les croisades de 1434 et 1436 et l’effondrement brutal du sultanat mamelouk, le monde musulman se retrouve complètement bouleversé. Le calife abbasside appelle au jihad, et l’Empire Ottoman, qui est devenu la plus grande puissance musulmane orientale, répond à l’appel. Malgré la force et la discipline de ses armées, le sultan Mourad II ne parvient pas à briser les lignes de défense des Croisés et le jihad est un échec. L’expansion chrétienne en Orient et au Maghreb semble inexorable et le reste des puissances musulmanes sont divisées. L’empire du Mali, au Sud, serait le seul pays à pouvoir venir en aide aux Ottomans mais ses dirigeants sont plus soucieux de développer leurs très lucratives colonies d’outre-mer et d’assurer leur domination dans l’Atlantique Sud.
Lorsque le calife abbasside relance le jihad contre les Latins d’Orient en 1448, le sultan ottoman répond à nouveau à l’appel et la guerre repart de plus belle au Proche-Orient. Malheureusement pour lui, non seulement les armées ottomanes et abbassides sont une fois de plus repoussées avec de lourdes pertes, mais Mourad II perd également la vie lors du siège d’Edesse au début de l’année 1449, fauché par un projectile de couleuvrine (sorte de canon léger primitif). La mort du sultan va mettre un arrêt brutal aux combats, car la question de la succession va provoquer de grandes tensions à Constantinople. La fin du règne de Mourad II était déjà marquée par de grands troubles internes. Les différentes factions intriguant à la cour de Constantinople complotaient déjà pour s’emparer du pouvoir et le pays était secoué par une révolte de janissaires. Lorsque le jeune sultan Mehmed II arrive au pouvoir, il n’est âgé que de 17 ans et ses rivaux pensent que son jeune âge le rend manipulable. Toutefois, Mehmed se révèle être un fin stratège et un habile diplomate, et parvient à manœuvrer pour se maintenir au pouvoir et assurer sa place. Il s’assure la loyauté des janissaires, qui constituent une des unités les plus influentes de l’armée ottomane.
Dès son arrivée au pouvoir, le sultan Mehmed II prend totalement à contre-pied la politique de son père et c’est sur son insistance que les empires abbassides et ottomans se rendent au concile de Jérusalem en 1449. Pragmatique, Mehmed se rend bien compte qu’il est vain d’espérer une victoire contre les Croisés, qui sont en position de force et unis derrière un même projet, en dépit de leurs rivalités internes. Il préfère concentrer ses efforts sur la poursuite des conquêtes en Europe de l’Est et l’expansion du territoire de l’empire.
Une fois signé le traité de paix de Damas, le sultan consolide son pouvoir puis se lance dans la conquête des Balkans. Il annexe le despotat de Serbie, puis la Bosnie en 1454. Le territoire albanais, en revanche, dirigé par le chef de guerre Skanderberg, qui a auparavant combattu Mourad II à plusieurs reprises, met les armées ottomanes en difficulté. Les Ottomans finissent par conquérir l’Albanie en 1459, au prix de lourdes pertes.
A l’aube des années 1460, Mehmed se tourne vers l’Anatolie, dont il veut avoir le contrôle total. Dans cette région, le dernier territoire qui n’est pas passé sous le contrôle des Ottomans est l’empire de Trébizonde, un Etat grec successeur de l’Empire Byzantin. Trébizonde n’est pas en mesure de résister à son puissant voisin et tombe en 1461. Cela provoque l’exode de milliers de chrétiens orthodoxes vers l’Egypte. La conquête du duché d’Athènes en 1464 va accélérer la fuite des orthodoxes vers le Sud.
La conquête de l’Anatolie et des anciens territoires byzantins achevée, le sultan ottoman va se tourner vers son principal objectif : la conquête des territoires de Moldavie et de Valachie. Ces derniers vont opposer une âpre résistance à l’invasion ottomane et infliger de lourdes défaites aux troupes du sultan. Le prince moldave Vlad III, dit « l’Empaleur », est la plus grande figure de la résistance à l’envahisseur. Cependant, lorsqu’il est tué en 1472, sa mort a un impact considérable sur le moral des troupes valachiennes, qui sont battues à plusieurs reprises. Les Ottomans prennent le contrôle de l’embouchure du Danube en 1473 et les derniers foyers de résistance dans les Carpates sont éliminés en 1474. Les représailles des Ottomans envers la population sont terribles. La majorité des hommes, civils également, sont massacrés, tandis que les femmes sont emmenées en esclavage ainsi que les enfants, qui pour les garçons, seront intégrés au corps des janissaires. Le sultan fait également déporter une partie de la population à Constantinople et dans ses environs, pour installer dans les régions conquises des familles entières de sujets loyaux à l’empire. La plupart de ces colons sont des paysans arabes ayant fui les régions du Levant et d’Egypte après la prise de contrôle de ces territoires par les Croisés occidentaux, et voient dans leur installation en terre chrétienne conquise une revanche sur ceux qui les ont chassés de chez eux.
Dans le but de se rendre maître de la totalité de la mer Noire, Mehmed II attaque les comptoirs vénitiens de Crimée, qui sont conquis en 1478. Profitant des querelles de succession du khanat de Crimée, il prend parti pour un des prétendants et envoie son armée le soutenir. Une fois le khan arrivé au pouvoir, Mehmed le fait accuser de complicité avec les Vénitiens et le fait décapiter, intégrant les territoires du khanat à l’empire Ottoman. En 1480, c’est la région de Circassie qui est conquise. Cette avancée lui permet de contrôler le trafic d’esclaves ainsi que les routes de la soie. Dans l’élan de ces dernières conquêtes, les Ottomans poursuivent vers l’Est en déclarant la guerre au royaume de Géorgie, afin de relier les territoires de Crimée et Circassie à ceux d’Anatolie et refermer la boucle autour de la mer Noire. Cependant, la campagne est éprouvante et l’environnement hostile des montagnes du Caucase pose de grosses difficultés aux armées du sultan, qui subissent de lourdes pertes sans avancée significative. Cependant, Mehmed persiste et en l’année 1482, le royaume de Géorgie est sur le point de céder. Un évènement va cependant sauver les Géorgiens de la conquête imminente.
En effet, en Mésopotamie, les terres du Califat Abbasside sont depuis plusieurs années la cible des attaques des Qara Qoyonlu, une confédération de tribus turcomanes. Cette année-là, les raids des Turcomans ont pénétré plus profondément dans les terres et leurs armées menacent la capitale, Bagdad. Le Califat Abbasside est l’allié historique de l’Empire Ottoman mais le calife est en froid avec le sultan depuis que Mehmed II s’est désengagé du conflit avec les Croisés en Terre Sainte. Les deux pays étant voisins, les échanges commerciaux et culturels sont encore importants, mais au niveau politique, les relations entre Bagdad et Constantinople se sont dégradées. Le calife a même blâmé publiquement le sultan ottoman, l’accusant d’avoir abandonné les musulmans de Terre Sainte et d’Egypte à leur sort et donc d’avoir trahi les principes de l’Islam. Si le pouvoir politique du calife s’est considérablement affaibli au fil des siècles, il est toujours considéré par la majorité des musulmans sunnites comme le guide spirituel et sa parole est écoutée et respectée, ce qui a discrédité Mehmed II auprès des autres nations musulmanes. En réponse à cette humiliation, le sultan a brutalement rompu les relations diplomatiques avec le calife, refusé de lui rendre hommage et a mis en place une politique commerciale protectionniste en augmentant drastiquement les taxes sur les marchandises abbassides.
L’invasion du califat par les Aq Qoyonlu tombe à point nommé. En effet, Mehmed II, apprenant la nouvelle, mobilise ses troupes pour se porter au secours de Bagdad. L’armée ottomane écrase les Turcomans devant la cité. Ces derniers fuient vers l’Est mais Mehmed les poursuit et les anéantit, exécutant leur sultan au début de l’année 1483. Pour le sultan ottoman, c’est une double victoire : d’abord militaire, car l’armée ottomane a une fois de plus démontré sa supériorité sur des peuples cavaliers redoutés en Asie centrale, notamment grâce à son artillerie et au corps d’élite des janissaires, redoutablement efficace. Mais c’est également et avant tout une victoire politique. En effet, Mehmed II a sauvé Bagdad, le joyau de l’Islam, cité d’arts et de sciences, centre culturel de l’Orient. Il apparaît comme un héros, sauveur de l’Islam, à l’instar du sultan mamelouk qui avait délivré la cité des griffes des redoutables Mongols, plus de deux siècles auparavant.
Dans ces circonstances, le calife abbasside n’a d’autre choix que de se réconcilier avec Mehmed, qui s’est couvert de gloire en se portant au secours du califat. Malgré ses différends avec le sultan ottoman, il lui décerne le titre de protecteur de l’Islam. Mehmed II rend hommage au calife, chose qui n’était pas arrivée depuis plus de vingt ans. Cependant, ce dernier n’est pas dupe et sait que l’intervention ottomane a permis au sultan de prendre l’ascendant sur le califat et de devenir officieusement son suzerain.
De plus, l’élimination des Aq Qoyonlu a permis aux Ottomans d’annexer les territoires de l’Ouest de l’Iran et d’avoir accès au golfe Persique et donc au trafic maritime vers l’Inde et la Chine. Cela permet à l’Empire Ottoman de s’affirmer complètement comme la première puissance de l’Islam et du Moyen-Orient.
Après cette campagne, Mehmed, âgé de 51 ans, met un arrêt à ses conquêtes et entreprend de consolider ses conquêtes. Tout au long de son règne, il a mené une série de réformes visant une centralisation du pouvoir dans les mains du sultan. Il nomme ses esclaves au poste de Grand Vizir, Les dernières années de son règne seront employées à redresser l’économie du pays. En effet, plus de trente ans de guerres presque sans interruption ont coûté très cher à l’Empire Ottoman. Le pillage des cités conquises n’a pas suffi à combler le déficit, car une grande partie des richesses pillées ont été captées par les soldats, en particulier les janissaires, ce qui permet de s’assurer leur loyauté. Mehmed II va encourager le développement économique de l’Empire, relançant le commerce des routes de la soie et le trafic d’esclaves vers l’Extrême-Orient.
Féru de littérature, de philosophie et de sciences, le sultan ottoman va soutenir la création d’universités à Constantinople, encourageant les échanges avec la ville de Bagdad, qui abrite les plus grands savants et intellectuels du monde musulman. Il fait également venir des artistes et intellectuels occidentaux à sa cour. L’empire Ottoman, en dépit des conquêtes sanglantes qui ont marqué son expansion, est un territoire d’échanges entre les populations occidentales et orientales, et la cité de Constantinople, qui dépérissait sous l’empire byzantin, est désormais un centre économique et culturel dont l’influence rayonne sur deux continents.
Mehmed II meurt en 1493 à Constantinople, à l’âge de 61 ans. Son règne aura été auréolé de gloire et il restera dans la mémoire collective ottomane l’un des plus grands conquérants que l’empire ait jamais connu, aux côtés de Bayezid Ier.
Dernière édition par Raoul Sanchez le Sam 16 Nov - 11:52, édité 1 fois
Raoul Sanchez- Messages : 134
Date d'inscription : 01/02/2024
Thomas et Collectionneur aiment ce message
Re: Le Vinland survit au XIème siècle
Eh bien, ça c'est ce qui s'appelle une expansion spectaculaire !
Une petite coquille dans le dernier paragraphe : "Il fait également venir des artistes et intellectuels occidentaux à venir à sa cour."
Une petite coquille dans le dernier paragraphe : "Il fait également venir des artistes et intellectuels occidentaux à venir à sa cour."
Ammonios- Messages : 54
Date d'inscription : 02/11/2024
Re: Le Vinland survit au XIème siècle
Ammonios a écrit:Eh bien, ça c'est ce qui s'appelle une expansion spectaculaire !
Une petite coquille dans le dernier paragraphe : "Il fait également venir des artistes et intellectuels occidentaux à venir à sa cour."
Ah, merci, j'avais pas vu, je corrige ça.
Raoul Sanchez- Messages : 134
Date d'inscription : 01/02/2024
Raoul Sanchez aime ce message
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