Le Vinland survit au XIème siècle

La victoire de la Horde d'Or sur l'Empire Timouride va avoir d'importantes répercussions dans tout l'Orient, et notamment sur l'ascension d'une nouvelle puissance : l'Empire Ottoman. En effet, dans la réalité, le sultan Bayezid Ier assiège Constantinople depuis plusieurs années lorsqu'il est contraint d'abandonner le siège en 1398, à cause de l'irruption de Tamerlan en Anatolie. En 1402, ce dernier, vainqueur à la bataille d'Ankara, capture Bayezid et le fait prisonnier. L'Empire Ottoman va alors traverser une période de troubles liée au conflit de succession entre les fils du sultan, et qui va durer une dizaine d'années.
Ici, il n'y a pas d'invasion timouride et Bayezid ne lève pas le siège de Constantinople, qui finit par tomber le 4 mai 1402. L'empereur Manuel II Paléologue est tué dans la bataille et l'Empire Romain d'Orient, s'effondre au terme de plusieurs siècles d'un lent déclin. Bayezid est alors au sommet de sa gloire, et le calife de Bagdad le nomme officiellement sultan et champion de l'Islam, ce qui déplaît au sultan Mamelouk, qui voit d'un mauvais œil la montée en puissance de ce nouveau rival.
 La prise de Constantinople envoie un signal fort, car l'Empire Byzantin, malgré l'affaiblissement progressif de son pouvoir et son influence, restait un symbole de la chrétienté en Orient, et l'héritier de l'Empire Romain. De plus, les Ottomans contrôlent désormais le détroit des Dardanelles, emplacement stratégique qui leur permet de contrôler l'accès à la Mer Noire et à faire le lien entre les possessions ottomanes d'Asie et d'Europe.
Cela confirme le statut de grande puissance de l'Empire Ottoman et la nouvelle retentit comme un coup de tonnerre quand elle parvient aux royaumes occidentaux.
Cependant, malgré la stupeur et l'émoi provoqués par la chute de Constantinople, il n'y a pas de véritable réaction de la part des royaumes européens. L'Europe de l'Ouest est encore divisée par le grand schisme de l'Eglise catholique, ainsi que par le conflit entre les royaumes de France et d'Angleterre, tandis qu'en Europe de l'Est, les principautés russes et le Grand Duché de Lituanie doivent faire face aux invasions répétées de la Horde d'Or. Personne ne semble en mesure de se lancer dans une croisade pour reprendre Constantinople.
Après la prise de la cité, Bayezid arrête un temps l'expansion ottomane et s'affaire à consolider son pouvoir sur les territoires conquis, notamment dans les Balkans où des révoltes ont éclaté suite à l'effondrement de l'Empire Romain d'Orient. Lorsqu'il meurt en 1413, son quatrième fils Mehmed lui succède, ses frères ayant perdu la vie au cours des batailles ou suite à des maladies. Ce dernier relance l'expansion de l'empire, en annexant l'émirat karamanide, puis en se tournant vers un plus gros morceau, la Syrie, alors sous contrôle mamelouk. De son côté, le sultan mamelouk s'inquiète de l'ambition de son voisin et fortifie sa frontière Nord. En 1415, la guerre finit par éclater. Les Ottomans envahissent la Syrie. Dans un premier temps, les troupes ottomanes, mieux disciplinées et menés par des officiers talentueux. De plus, le sultanat Mamelouk traverse une période chaotique. Une réplique de la peste noire a causé la mort de près de 20% de la population, et le sultanat subit par la suite une grave crise économique. Le 16 juin 1415, la cité d'Antioche est prise, et le 25 juillet, c'est le tour d'Alep. Les Mamelouks peinent à se réorganiser face à un ennemi dont l'armée a été modernisée, contrairement à eux. Ils parviennent néanmoins à repousser les Ottomans aux alentours de Homs et le front se stabilise à partir de là.
Les deux grandes puissances de l'Islam se rendent alors coup sur coup et la guerre va alors se poursuivre pendant plus d'une décennie. Les Ottomans gagnent peu à peu du terrain mais cette progression est lente et se fait souvent au prix de lourdes pertes. À plusieurs reprises, ils tentent de débarquer en Égypte afin d'ouvrir un second front mais sont à chaque fois repoussés.
De son côté, le Sultan Mamelouk somme le calife Abbasside de lui apporter son soutien financier et militaire, mais se dernier refuse de prendre parti. En effet, l'affaiblissement des Mamelouks permet au califat de Bagdad de s'émanciper totalement de leur autorité et de redevenir une véritable force politique au Moyen-Orient.

Raoul Sanchez a écrit:Pendant les croisades, hors périodes de guerre, il y a eu de nombreux exemples de cohabitation et d’échanges entre chrétiens et musulmans.

Sur la fin des croisades, les mentalités avaient pas mal évolué. Les Templiers n'étaient plus les plus "fanatisés". Lors du déclenchement des évènements de 1291 qui allaient mener à la chute de St-Jean d'Acre, ce sont des pèlerins récemment débarqués qui s'en prendront aux musulmans de la ville, quand les Templiers tenteront d'éviter le conflit, sans y parvenir.

En Europe de l'Est, la montée en puissance de la Horde d'Or pose de nombreux problèmes, particulièrement à la principauté de Moscou et au Grand Duché de Lituanie, qui subissent des raids à répétition dans les années 1390. Les autres puissances de la région en profitent pour pousser leur avantage, comme la république de Novgorod, qui se rapproche de la Horde d'Or pour faire face à la montée en puissance de la principauté de Moscou. En effet, cette dernière tente de réunir les différentes unités féodales de l'ancienne Rus' de Kiev sous son autorité et menace de fait l'indépendance de la république.
Mais la grande puissance régionale qui va le plus tirer profit du renforcement du pouvoir mongol est l'Etat Monastique des Chevaliers Teutoniques. En effet, à la fin du XIVème siècle, les Chevaliers Teutoniques sont au faîte de leur puissance, mais doivent ensuite faire face à la coalition du royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie. Ici le Grand-Duché doit faire face à des attaques récurrentes et dévastatrices de la Horde d'Or qui mobilisent une grande partie des troupes su le font Est, affaiblissant de ce fait le soutien aux Polonais contre les Teutons. Ainsi, en 1410, ces derniers écrasent les armées de l'alliance lituano-polonaise à la bataille de Grunwald, ce qui leur permet de s'enfoncer en territoire polonais, ravageant tout sur leur passage. Les Teutons mobilisent ensuite leurs armées afin d'attaquer la frontière lituanienne. En 1411, ils font le siège de Vilnius qui finit par céder au bout de trois mois. Les Polonais et Lituaniens se voient contraints de signer un traité très désavantageux pour eux, car celui-ci établit la propriété de l'Etat Teutonique sur l'ensemble de la Samogitie ainsi que la région de Dobryzn, revendiquée par le royaume de Pologne. Les deux Etats sortent considérablement affaiblis du conflit, tandis qu'au contraire les Chevaliers Teutoniques se voient confortés dans le statut de puissance dominante de la région.


En Europe de l'Ouest, le début du XVème siècle va connaître également d'importants bouleversements. En 1420, le roi d'Angleterre Henri V signe le traité de Troyes avec la reine de France Isabeau de Bavière. Selon les termes du traité, Henri V épouse Catherine de Valois, fille du roi de France Charles VI, dit le Fol, et devient ainsi régent du royaume et héritier de la couronne de France. Ce traité déshérite le dauphin Charles.
Dans la réalité, Henri est mort de dysenterie en août 1422, à la suite du siège de Meaux, qui fut particulièrement éprouvant, et ce deux mois seulement avant de pouvoir être couronné roi de France, Charles VI décédant en octobre. Son héritier n'a même pas un an et c'est son frère Jean de Lancastre qui assure la régence. Dans cette ligne temporelle, Henri V survit à la maladie et monte sur le trône de France à la mort de Charles VI. Cependant, le roi d'Angleterre ne contrôle qu'une partie du territoire.
Le dauphin Charles, réfugié à Bourges, revendique la couronne de France, rejetant le traité de Troyes qu'il estime infondé, notamment en vertu de la loi salique qui interdit la transmission de la couronne par la lignée féminine. Il contrôle toujours les terres au Sud d'Orléans, et est soutenu par une grande partie de la noblesse française. La guerre reprend alors de plus belle dans un royaume déchiré entre plusieurs factions : Henri V qui combat le dauphin Charles, mais aussi Bourguignons et Armagnacs, qui soutiennent respectivement chacun des deux prétendants à la couronne de France.
Le dauphin prend un pari risqué en se lançant au printemps 1423 dans une folle chevauchée en territoire bourguignon afin de se faire sacrer roi de France à Reims. La cité traditionnelle du sacre des rois de France est un symbole, réussir à y être couronné relèverait du miracle et serait le signe de la volonté divine. Bénéficiant de l'effet de surprise, Charles remporte plusieurs victoires dans un premier temps, notamment à Patay, lui permettant d'arriver aux portes de la Champagne. Malheureusement pour lui, il est repoussé par les Anglais à Troyes et doit se replier en catastrophe sur Orléans pour éviter d'être pris à revers. Il décide de se faire sacrer roi de France quand même en juillet 1423 mais l'effet est bien moindre que s'il avait mené sa chevauchée vers Reims à terme. De plus, la contre-offensive d'Henri V est redoutable et les partisans du dauphin subissent de lourdes pertes. Malgré sa fougue et sa bravoure, le dauphin, âgé de seulement 21 ans, ne possède pas l'expérience de son rival, qui a démontré à maintes reprises ses qualités de stratège, et se retrouve à nouveau en position de force.
La guerre se poursuit pendant plusieurs années et le parti du roi d'Angleterre prend inexorablement le dessus. Le talent de chef de guerre d'Henri V combiné au soutien des Bourguignons ainsi que du duché de Bretagne lui permet de remporter plusieurs batailles décisives, dont la plus importante est la prise d'Orléans en 1427, qui tombe après plusieurs années de siège. C'est le tournant de la guerre, qui scelle définitivement le sort du dauphin et met fin à ses prétentions au trône de France. Petit à petit, les bastions des fidèles du dauphin tombent ou se rallient au roi anglais, sentant le vent tourner. À la fin des années 1420, seul le parti des Armagnacs reste réellement loyal à Charles, qui combat jusqu'au bout avec un acharnement total. Il finit par se retrancher à La Rochelle avec ses fidèles, et prend la fuite par la mer lorsque la cité tombe en 1427. Les partisans du dauphin et les Armagnacs se réfugient alors en Castille dans un premier temps. Seulement, Henri V est déterminé à éliminer toute concurrence dans la course au trône de France et fait parvenir un ultimatum au roi castillan Jean II, le menaçant d'envahir son territoire. La puissance du roi d'Angleterre et la menace du roi du Portugal, allié de l'Angleterre et ancien ennemi des Castillans lors de la guerre de succession du Portugal forcent le roi castillan à céder aux exigences d’Henri. Le dauphin Charles et ses partisans sont alors contraints à l'exil et embarquent pour le Nouveau Monde, dont ils ont entendu parler par des marchands espagnols et portugais, en espérant pouvoir s'y tailler un royaume. Ils débarquent en février 1429 dans la cité de Wearmouth en Athelingie (à l'emplacement de la ville de Savannah en Géorgie OTL).

Enfin débarrassé de son rival, Henri V se retrouve à la tête de la « double monarchie » des royaumes unis de France et d'Angleterre. Il fonde l'Empire de Lancastre, du nom de sa famille, plus communément appelé Lancastrie. Pendant les années qui suivent la défaite de Charles, il s'occupe à consolider son pouvoir sur le territoire français. Il confisque les terres des seigneurs français qui lui ont le plus résisté et les redistribue à ceux qui lui ont été fidèle. En remerciement du soutien des Bourguignons, il reconnaît l'indépendance du duché de Bourgogne, et si le duc doit lui prêter allégeance, il a la pleine souveraineté sur ses terres. Henri offre également le duché de Lorraine au duc Philippe le Bon, ce qui lui permet de relier ses possessions des Flandres à celles du centre de la France.
Henri peut ensuite s'appuyer sur l'Eglise et la papauté, dont il a le fervent soutien, notamment grâce à sa contribution à la fin du Grand Schisme, et  du fait de la répression féroce qu'il a mené contre le parti des Lollards, mouvement de contestation religieuse. De plus, le projet d'une croisade en Terre Sainte, qui était présent depuis de nombreuses années dans les pensées du roi de France et d'Angleterre, commence à être sérieusement étudié. En effet, le moment est idéal : l'Occident retrouve enfin une période de paix et de stabilité, tandis qu'au Proche-Orient, Ottomans et Mamelouks s'entre-déchirent pour la possession du Levant, se rendant coup sur coup depuis plus de quinze ans.
Le 17 mars 1434, un concile exceptionnel est tenu, au terme duquel le pape fulmine une bulle appelant tous les pinces de la Chrétienté à prendre les armes pour reconquérir la Terre Sainte et le tombeau du Christ, près de cent cinquante ans après la chute de Saint-Jean d'Acre et le fin des Etats Latins d'Orient.


Les chefs d'Etat les plus importants d'Europe répondent présent, et se rejoignent en mai 1434 sur l'île de Chypre. Parmi eux, le roi d'Aragon Alphonse V, le Grand Maître de l'Ordre des Chevaliers Teutoniques, dont la puissance et l'influence se sont considérablement accrues depuis la victoire sur la coalition lituano-polonaise, le roi de Suède, de Norvège et du Danemark Erik VII, l'Empereur des Romains Sigismond Ier, le duc de Bourgogne Philippe le Bon et bien sûr, l'instigateur de la croisade, Henri Ier de Lancastre, roi de France et d'Angleterre. Sont absents les souverains de Castille et du Portugal, qui préfèrent se concentrer sur la poursuite de la Reconquista, le premier en envahissant l'émirat de Grenade et le second en intensifiant les attaques sur la côte marocaine.
À Chypre, les princes européens sont venus avec la plus grande armée jamais rassemblée pour une croisade, et débarquent aux environs d'Acre le 2 juin 1434, en territoire mamelouk. Les armées du sultan, harassées après des années de lutte contre les Ottomans, ne sont pas en mesure de faire face à la déferlante des croisés. Les armées anglo-françaises s'illustrent par leur discipline et leur efficacité, ainsi que la modernité de leur armement, avec notamment les canons. Les Mamelouks sont rapidement balayés et Henri entre victorieux dans Jérusalem le 11 août 1434.

Sur le chapitre de la chute de Constantinople, j'indique une erreur de date 


Après la prise de la cité, Bayezid arrête un temps l'expansion ottomane et s'affaire à consolider son pouvoir sur les territoires conquis, notamment dans les Balkans où des révoltes ont éclaté suite à l'effondrement de l'Empire Romain d'Orient. Lorsqu'il meurt en 1313, 

Exil du dauphin de France   Je ne l'est pas vu venir...

Un terme oublié ?

Seulement, Henri V est déterminé à éliminer toute concurrence dans la course au trône de France et fait parvenir un ultimatum au roi castillan Jean II, le menaçant d'envahir son territoire. .....La puissance du roi d'Angleterre et la menace du roi du Portugal, allié de l'Angleterre et ancien ennemi des Castillans lors de la guerre de succession du Portugal. Le dauphin Charles et ses partisans sont alors contraints à l'exil

Collectionneur a écrit:Sur le chapitre de la chute de Constantinople, j'indique une erreur de date 

Merci j’avais pas fais gaffe, c’est corrigé

Collectionneur a écrit:
Un terme oublié ?

Seulement, Henri V est déterminé à éliminer toute concurrence dans la course au trône de France et fait parvenir un ultimatum au roi castillan Jean II, le menaçant d'envahir son territoire. .....La puissance du roi d'Angleterre et la menace du roi du Portugal, allié de l'Angleterre et ancien ennemi des Castillans lors de la guerre de succession du Portugal. Le dauphin Charles et ses partisans sont alors contraints à l'exil

Ah oui merde j’ai oublié de finir la phrase mdr je vais corriger ça

Intéressant.

Je suis cependant intrigué de la "viabilité" de l'héritage d'Henri V, étant donné les différences de fonctionnement des couronnes française et anglaise, le fait qu'Henri V fait partie d'une dynastie qui a besoin de s'affermir en Angleterre (son père ayant renversé Richard II et ayant du combattre le prétendant gallois pendant presque l’entièreté de son règne) et le fait que l'Angleterre est quasiment l'anti-France quand il s'agit de stabilité monarchique sur la période allant de la conquête de 1066 au 19ème siècle, et encore plus sur la période médiévale. Et vu comment l'héritage Plantagenêt s'est cassé la figure historiquement, cette union risque d'être un héritage empoisonné.

Ça m'a plutôt surpris le fait que les Capétiens aient pu être renversés par les Plantagenêt dans cette TL, et qui plus est, émigrent aussi vers le Nouveau Monde. Je me demande ce qu'il en sera lors des Guerres de Religion ITTL ? Des Catholiques ou Protestants Français rejoignant le souverain capétien exilé de l'autre côté de l'Atlantique ?

Hello, je pensais à ça : à moins que cela n'ait déjà été évoqué, mais y aura-t-il toujours des chrétiens du Nouveau Monde (les Athelingiens entre autres) qui continueront de péleriner vers Rome voire la Terre Sainte ?

Quelques familles tout au plus, on a lu à quel point les relations transatlantiques étaient faibles. A part les pêcheurs de morues de côté de Terre Neuve qui doivent avec ces migrations connaître le ''spot'', pas sur qu'il y ait des liaisons régulières vers l'Europe.

Et pour les musulmans idem a part les grands marchands et dignitaires pouvant se payer une traversée jusqu'à la Mecque.

Collectionneur a écrit:Quelques familles tout au plus, on a lu à quel point les relations transatlantiques étaient faibles. A part les pêcheurs de morues de côté de Terre Neuve qui doivent avec ces migrations connaître le ''spot'', pas sur qu'il y ait des liaisons régulières vers l'Europe.

Et pour les musulmans idem a part les grands marchands et dignitaires pouvant se payer une traversée jusqu'à la Mecque.

Dommage, rien que pour ce côté religieux.... Quoique dans un sens ce n'est pas plus mal pour d'autres domaines....
Peut-être que ces liaisons vont à l'inverse se renforcer au cours des siècles suivants....

Yodarc a écrit:Intéressant.

Je suis cependant intrigué de la "viabilité" de l'héritage d'Henri V, étant donné les différences de fonctionnement des couronnes française et anglaise, le fait qu'Henri V fait partie d'une dynastie qui a besoin de s'affermir en Angleterre (son père ayant renversé Richard II et ayant du combattre le prétendant gallois pendant presque l’entièreté de son règne) et le fait que l'Angleterre est quasiment l'anti-France quand il s'agit de stabilité monarchique sur la période allant de la conquête de 1066 au 19ème siècle, et encore plus sur la période médiévale. Et vu comment l'héritage Plantagenêt s'est cassé la figure historiquement, cette union risque d'être un héritage empoisonné.

C'est vrai que la question se pose pour la viabilité de la succession. Cela faisait un moment que je souhaitais introduire l'union de la France et de l'Angleterre en un seul empire, j'avais d'abord pensé au maintien de Louis le Lion sur le trône d'Angleterre mais je n'ai pas trouvé le moyen de rendre ça crédible. Avec Henri V, on a un leader charismatique doublé d'un excellent stratège et d'un habile politicien. Pour le maintien de la dynastie Plantagenêt, je mise sur le fait qu'Henri V renforce son pouvoir grâce au prestige de ses victoires militaires en France et au Proche-Orient, mais aussi grâce à son alliance avec les Bourguignons. Il aura également le temps de préparer son héritier à monter sur le trône et lui transmettre son savoir de chef militaire et politique. Par contre, en effet, après son règne, ça risque de se compliquer pour assurer la cohésion de l'empire, surtout sur les îles britanniques. Je ne sais pas encore exactement comment va se dérouler le XVIème siècle, mais il y a moyen que les Plantagenêts perdent le contrôlent du royaume d'Angleterre et ne règnent que sur la France.

PauL62 a écrit:Ça m'a plutôt surpris le fait que les Capétiens aient pu être renversés par les Plantagenêt dans cette TL, et qui plus est, émigrent aussi vers le Nouveau Monde. Je me demande ce qu'il en sera lors des Guerres de Religion ITTL ? Des Catholiques ou Protestants Français rejoignant le souverain capétien exilé de l'autre côté de l'Atlantique ?

Je ne sais pas trop encore comment va se dérouler le XVIème siècle dans cette TL, mais je pense qu'avec les croisades, la montée en puissance de l'ordre teutonique et la relative stabilité politique en Europe, la Réforme arrivera plus tard ou sera écrasée dans l'oeuf, j'avoue que la question des conséquences religieuses des différents points de divergence est plutôt complexe et que je ne sais pas encore exactement comment elle va évoluer.

PauL62 a écrit:

Collectionneur a écrit:Quelques familles tout au plus, on a lu à quel point les relations transatlantiques étaient faibles. A part les pêcheurs de morues de côté de Terre Neuve qui doivent avec ces migrations connaître le ''spot'', pas sur qu'il y ait des liaisons régulières vers l'Europe.

Et pour les musulmans idem a part les grands marchands et dignitaires pouvant se payer une traversée jusqu'à la Mecque.

Dommage, rien que pour ce côté religieux.... Quoique dans un sens ce n'est pas plus mal pour d'autres domaines....
Peut-être que ces liaisons vont à l'inverse se renforcer au cours des siècles suivants....

Comme dit Collectionneur, il y a très peu de lien avec le vieux continent, d'une part à cause des raisons qui ont poussé les anglo-saxons, vikings païens et almoravides à émigrer, d'autre part à cause de la technologie navale, les voyages transatlantiques sont encore assez incertains, les rares échanges se font via le Groenland et le voyage est long, donc le pèlerinage est difficilement envisageable.

Désolé d'avoir été aussi long à répondre, en ce moment je n'ai pas beaucoup le temps d'écrire.

En tout cas, c'est toujours un plaisir d'avoir vos retours et vos avis, ça m'aide pas mal dans mon écriture. La suite arrive bientôt, je vais parler de l'évolution de la Chine des Ming en une puissance coloniale au début de XVème siècle.

Chine, début XVème siècle.

En 1368, à la suite de crises majeures, la dynastie mongole Yuan est renversée par une révolte et c'est le chef de guerre Zhu Yuanzhang qui prend le pouvoir et se proclame empereur sous le nom de Ming Hongwu. Il mène de nombreuses réformes et engage de grands travaux pour restaurer l'économie de l'Empire, et laisse de côté les affaires des colonies d'outre-mer pendant son règne. En effet, les gisements d'or commencent à se tarir et l'engouement pour ces terres lointaines retombe peu à peu. De plus, l'empereur mène une politique isolationniste, limitant les échanges commerciaux avec les pays étrangers.
Le successeur d'Hongwu, l'empereur Yongle, mène une politique bien différente et la Chine s'ouvre vers l'extérieur. Il encourage le commerce extérieur, en particulier avec les pays d'Asie du Sud-Est.
Yongle fait également plusieurs réformes de l'organisation militaire avec la constitution d'une armée de métier, ce qui lui permet d'affirmer la puissance de l'Empire et de mener des expéditions militaires au Nord contre les Mongols et les Manchous, ainsi qu'au Sud avec la conquête du Dai Viet. Sous son règne, la bureaucratie va progressivement s'effacer et les militaires et les marchands monter en puissance.

Yongle ordonne dès 1405 la construction d'une immense flotte, menée par l'amiral Zheng He, qui va dans un premier temps mener des missions diplomatiques dans l'océan Indien, puis dans un second temps rétablir le lien avec les colonies de l'autre côté de l'océan. Les expéditions navales et militaires de Yongle étant très coûteuses, ce dernier envoie de nombreux prospecteurs chercherr de nouveaux filons au Nouveau-Monde. La découverte de gisements au Nord et à l'Est des colonies actuelles, entraînant une nouvelle ruée. De nombreux pêcheurs viennent également s'installer, notamment pour la pêche au saumon, qui abonde dans les eaux du Pacifique Nord-Est et dont la chair est prisée chez les élites chinoises. La chasse à la baleine ainsi qu'aux loutres de mer attirent également de nombreux Chinois sur la côte Nord-Ouest du nouveau continent. Des marchands chinois naviguant plus au Sud découvrent l'Empire Tecpaltèque et établissent des relations commerciales avec ce dernier.

Les revenus conséquents générés par les colonies d'outre-mer vont pousser l'empereur à mener une politique de colonisation en Asie du Sud-Est. Ainsi, en 1417, l'empereur s'empare de la côte Sud de la Malaisie et du Nord-Est de l'île de Sumatra, s'assurant le contrôle sur le détroit de Malacca, point stratégique de la navigation maritime en Asie du Sud-Est. À la mort de Yongle en 1426, la Chine a conquis la majeure partie des îles de Sumatra, Java et Bornéo, ce qui permet aux marchands chinois de contrôler la production des épices qui connaissent une forte demande, notamment de l'Occident. Les successeurs de Yongle vont poursuivre sa politique d'expansion, et dans les années 1430, ce sont les Philippines qui sont conquises. La population de la Chine s'étant mise à croître rapidement, l'archipel va faire office de colonie de peuplement.

Le commerce florissant de l'océan Pacifique et de la mer de Chine va avoir pour conséquence la multiplication des actes de piraterie, notamment de la part des Japonais, qui pillent régulièrement les navires chinois revenant du Nouveau-Monde ou d'Indonésie. Cela va pousser l'Empire des Ming à constituer une flotte de guerre dont la puissance n'aura pas d'égale dans le monde.

Les navigateurs européens vont avoir des surprises avec les navires chinois qui étaient plus gros que les caravelles. La conquête islamique de l'Indonésie étaient déjà en cours quand la Chine est arrivée dans l'archipel ?