Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Imberator a écrit:Ne pas oublier la Chine.Rayan du Griffoul a écrit:Mes pronostiques pour une éventuelle seconde guerre mondiale
USA, Grande Bretagne, Russie VS France, Prusse, Autriche Japon
Ca dépend avec qui la Chine sera le plus fâchée. Mais perso je pense qu'elle sera contre le Japon.
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Imberator a écrit:Si la guerre doit arriver plus tard qu'historiquement elle aura de bonnes chances d'être nucléaire. Ici la science ne devrait pas évoluer significativement moins vite qu'elle ne le fit dans la réalité. Du coup dans la seconde moitié des années 40 il pourrait déjà y avoir plusieurs puissances nucléaires.
Entièrement d'accord. Plus proche d'IRL, si l'Allemagne nazie ou non avait déclenché sa guerre plus tard, elle se serait d'autant plus jouée à coup de bombes atomiques que l'on ne connaissait pas la puissance réelle et terrifiante de l'arme !
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Chapitre 13 : l'Angleterre bascule
« Aujourd’hui, les travailleurs de Grande-Bretagne ont enfin un gouvernement qui les représente. Nos quatre nations entrent dans une ère de véritable démocratie »
John Hawthorne, discours d’investiture aux Communes
Les Îles britanniques avaient été touchés par la crise presque immédiatement après l’effondrement économique américain ; un mois seulement après l’annonce du krach new-yorkais, le nombre de chômeurs avait plus que quintuplé, et la tendance se poursuivait. La plupart des travailleurs avaient vu leurs salaires diminuer.
Le gouvernement socialiste modéré, appuyé sur une coalition avec les libéraux, était complètement désemparé, aucun programme clair pour enrayer la dépression et ses effets ne parvenant à voir le jour. Les syndicats tournaient le dos au Parti Radical-Socialiste, dont les adhérents rejoignaient en masse la jusqu’ici insignifiante ligue communiste. Le seul échappatoire du cabinet fût de proposer un programme socialiste inacceptable pour ses alliés libéraux, mettant ainsi fin à sa majorité et le ramenant dans l’opposition. L’instabilité politique qui suivit aggrava encore la situation, laissant un climat pré-insurrectionnel s’installer.
Le 10 décembre, les syndicats, la Ligue communiste et l’aile gauche des radicaux-socialistes réussirent un coup de force en faisant converger 200 000 grévistes de toute l’Angleterre vers Birmingham, où les discours prirent une tournure clairement révolutionnaire, appelant à « achever ce qui était resté au milieu du gué en 1928 ». Dans le même temps, le Mouvement Saxon se réorganisa en Parti des Peuples du Royaume-Uni et se dota d’une branche paramilitaire, la Fyrd, du nom des levées instituées par Alfred le Grand. Depuis son glissement vers la droite, le mouvement bénéficiait d’importants envois de fonds depuis les Etats-Unis, d’abord à titre privé par Haig et son entourage, puis par les canaux de l’ambassade américaine. La montée de l’agitation socialiste contribua encore à radicaliser ses positions et à le rapprocher des milieux dirigeants dont il devint l’ultime recours.
Il est néanmoins peu probable que le système parlementaire ait pu céder sans un événement spectaculaire survenu au début de l’année suivante : le 10 mars, un engin incendiaire explosa dans le palais de Buckingham, tuant le couple royale et provoquant un incendie visible de tous les londoniens. Mis sur le compte des communistes, l’attentat provoqua un paranoïa générale, donnant l’impression que les derniers repères de la nation britannique venaient de disparaître.
Frederick étant déchu de ses droits et le roi de Hanovre ayant renoncé à la couronne pour lui et ses descendants, la seule fille de William VI fut proclamée reine sous le nom d’Edith Iere. Populaire et ne manquant pas d’intelligence politique, elle sut dans un premier temps calmer la situation en se déplaçant dès les premiers jours après sa proclamation dans les bastions ouvriers du nord de l’Angleterre et de l’Ecosse. Mais, atteinte de grave troubles mentaux qui l’incapacitaient de plus en plus souvent, elle renonça finalement au trône peu avant son couronnement. Ernest Ier, un petit fils de William V qui ne s’était jamais préparé à régner, reprit la couronne, bien peu enthousiaste face à sa mission d’incarner l’unité d’un pays en plein délitement.
Les affrontements entre milices d’extrême-gauche et membres des fyrd, s’achevant souvent par des morts ou des blessés graves, devenaient quotidiens, de même que les agressions de personnalités publiques. Aux élections qui avaient suivi le couronnement d’Ernest, la Ligue communiste avait fait son entrée aux communes, pendant que les saxonistes devenaient la première force politique, trop peu nombreux néanmoins pour former un gouvernement.
Le blocage politique conduisit à de nouvelles élections l’année suivante ; quelques jours avant la tenue du scrutin, une tentative d’insurrection armée communiste à Liverpool échoua en partie grâce à l’intervention des miliciens saxonistes, qui poussèrent au plus haut leur crédibilité. Le chef du Parti des Peuples du Royaume-Uni, John Hawthorne, fut bientôt nommé Premier ministre, avec l’accord des conservateurs et des libéraux.
Suivant les mêmes méthodes qu’avaient expérimentées Haig aux Etats-Unis, Hawthorne utilisa ses premiers mois au pouvoir pour briser ses adversaires socialistes, en interdisant d’abord la Ligue communiste puis en faisant arrêter sous divers prétextes les principaux responsables socialistes et syndicaux. L’année suivante, des lois d’exception réduisirent l’indépendance de la justice, et de nouvelles lois électorale assurèrent la victoire lors des futurs scrutins. La Grande-Bretagne faisait l’expérience d’un gouvernement autoritaire qu’elle n’avait plus connue depuis Jacques II, voire depuis Cromwell.
La Fédération Impériale tremblait sur ses bases. A Ottawa, dès 1935, une violente émeute de vétérans avait menacé le pouvoir. Après la nomination d’Hawthorne, une insurrection urbaine éclata à Montréal, mêlant revendications sociales et autonomisme des Canadiens français. Le gouvernement conservateur, profitant de la peur qu’engendraient ces événements, et s’alliant aux saxonistes locaux, maintint le pays dans la Fédération Impériale, un conservateur canadien prenant la présidence de l’assemblée d’York. Le Canada n’atteignit jamais le niveau d’autoritarisme du Royaume-Uni et resta, dans les grandes lignes, une démocratie, mais fit le choix de conserver ses liens avec Londres. Ce ne fut pas le cas de l’Irlande.
Après l’indépendance du pays, le Royaume-Uni avait tout fait pour conserver ses liens avec Dublin, jusqu’au mariage de George VI avec une héritière irlandaise, morte avec lui dans l’attentat de Buckingham. Avec l’arrivée d’Hawthorne au pouvoir, le lien ne pouvait être maintenu : le 17 mars 1937, jour de la Saint Patrick, l’Irlande quittait officiellement la Fédération Impériale, maintenant en outre ses revendications sur l’Ulster. Répondant à l’agitation rattachiste, la Fyrd, devenue officiellement une force auxiliaire de la police, déchaina sa violence contre la population catholique, mêlant intimidation, démonstrations de force et assassinats. Au cours des mois suivants, la peur contraignit au départ des dizaines de milliers de catholiques irlandais, conscient qu’ils ne pouvaient plus compter sur aucune aide des autorités ni de la justice britannique. La condamnation internationale n’avait pas empêché le régime d’obtenir un net succès en réglant la question de l’Ulster par le nettoyage ethnique. Au nom de la lutte contre la pauvreté et de la déconcentration de la population, des milliers de familles londoniennes furent invitées à venir occuper les terres laissées vacantes.
En Inde, les classes dirigeantes locales accueillirent avec enthousiasme le nouveau pouvoir, qui garantissait l’alliance pluriséculaire entre la puissance coloniale et les castes dominantes du sous-continent. Dans le reste de l’Empire colonial, les changements furent surtout de nature économique, avec le renforcement de la préférence impériale et la restriction de l’accès à ces marchés pour les autres nations comme réponse à la crise.
La « révolution » saxoniste parut achevée avec la réorganisation de l’Etat en 1938. Alors que le fédéralisme entre les quatre nations du Royaume était acté et les vieilles institutions parlementaires laissées tel quel, la réalité du pouvoir appartenait à un nouvel organe, le Witenagemot, réunissant hors du cadre constitutionnel gouvernement, représentants du monde économique et responsables du parti. Une nouvelle force armée, les People’s Housecarls, à la fois troupe d’élite et police politique devint, à côté de la Fyrd, l’ossature du nouveau régime.
Comme aux Etats-Unis, le nouveau pouvoir se fondait sur la promesse de conserver les institutions parlementaires héritées du passé, tout en les flanquant de nouvelles qui exerçaient la réalité du pouvoir au nom d’une essentielle adaptation à une nouvelle donne internationale qui renvoyait la démocratie libérale au rang des archaïsmes. Il se fondait également sur le charisme de John Hawthorne, héros médaillé de la guerre mondiale, aviateur et grand reporter déjà célèbre avant de se lancer en politique. Enfin, il n'aurait pas été possible sans le profond malentendu entre l'establishment britannique, pour qui le raidissement autoritaire ne pouvait être que temporaire, et le Parti des Peuples du Royaume-Uni, qui souhaitait transformer pour de bon la Grande-Bretagne. En cherchant à retrouver la stabilité perdue, le Royaume-Uni avait plongé, plus profondément encore, dans l’inconnu…
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
"ce qui fait notre nation, c’est l’amour de notre terre commune, c’est le sang versé sur les champs de bataille, c’est la sueur versée dans les champs et sur les chantiers."
Discours de Waylon Chapelier, 1935
Si les effets de la crise économique avaient été catastrophiques au nord du Missouri, ils apparaissaient comme tout bonnement effroyables au sud. Au chômage de masse et aux expropriations de familles endettées s’ajoutaient les ravages des tempêtes de poussière qu’avaient entraîné l’érosion des sols. Si les Nations Fédérées purent faire face grâce aux réserves de devises et d’or accumulées en trente ans d’extraction pétrolière, les Etats Confédérés se retrouvèrent dans une situation insoluble, notamment les Etats du « nouveau sud », nés de la vente de la Louisiane et de la guerre contre l’Espagne, où sévissait déjà la misère.
Sur ce terreau allait se développer de nouveaux mouvement politiques, rompant le système bipartisan que dominaient les whigs et les démocrates ; celui qui connaîtrait la postérité la plus importante, changeant à jamais le visage des Etats Confédérés et de l’Amérique du Nord entière, était le Partie Populaire de Dixie, dirigé par l’avocat Waylon Chapelier. Louisianais d’origine canadienne, mais né d’une mère protestante et anglophone, il était parfaitement bilingue dans une région où l’immigration en provenance du Bas-Canada avait rendu sa vigueur à la langue française. Sans se réclamer du socialisme, il appelait à une meilleure répartition des terres et des richesses, contre le pouvoir des grandes familles de propriétaires terriens et d’industriels. Ses campagnes agressives lui avaient valu de devenir maire de la Nouvelle Orléans puis gouverneur de Louisiane avant même la crise de 1934 ; après celle-ci, sa popularité déjà grande s’accrut et déborda les frontières de son Etat, lui ouvrant la voie de la présidence elle-même.
L’ascension du Parti du Peuple mettait en exergue une autre crise, parallèle à la crise économique : la question de l’identité des Etats Confédérés, objet de vifs débat depuis la fin de la guerre de Sécession : devaient-ils se voir comme l’expression de l’idéal originel de l’indépendance américaine, autour de la figure centrale de George Washington et du principe fondamental qu’était la primauté du droit des Etats, où étaient-ils une nation à part entière ? Le choix des populistes portait clairement sur la deuxième option, et impliquait implicitement la possibilité de renforcer l’échelon central, faisant évoluer le pays vers une forme fédérale ; c’était le sens de l’emploi du mot « Dixie » plutôt qu’ « Etats Confédérés » dans le nom du parti. Chapelier déclara ainsi : « ce qui fait notre nation, c’est l’amour de notre terre commune, c’est le sang versé sur les champs de bataille, c’est la sueur versée dans les champs et sur les chantiers. Ce ne sont pas les arguties juridiques ou le culte de principes édictés il y a cent-cinquante ans par des nordistes ».
Le « Bonnie Blue Flag », symbole non-officiel de la Confédération, devient le symbole des Etats favorables au Parti Populaire.
Bête noire de l’oligarchie, Chapelier fût élu en 1936 président des Etats Confédérés, rassemblant les voix des blancs pauvres comme celles des Afro-Américains, des Sino-Américains et des Indo-Américains. Si son installation à Richmond se fit dans un premier temps sans heurts, la crise politique arriva dans l’année, au sujet des tarifs douaniers que le gouvernement confédéral voulait élevés pour lancer un vaste programme d’industrialisation. Dès février 1937, la Virginie déclara ne plus reconnaître aucune légitimité aux décisions des institutions confédérales, et devint souveraine de fait, bientôt suivie de la Géorgie, des deux Caroline et de la Floride. Le pays était divisé entre la Ligue du vieux sud, aux mains des oligarchies, et les Etats du Mississipi, sous le contrôle des populistes, bien qu’aucun des Etats concernés n’ait formellement quitté la Confédération. Alors que la crise s’éternisait, le Texas n’eût pas ces scrupules et proclama sa sécession le 4 juillet 1937, entraînant avec lui le Tamaulipas et le Nouveau Leon qui choisirent de fusionner au sein d’un Grand Texas. Plus à l’ouest encore, les Etats d’Arizona et du Nouveau Mexique, territoires des Etats-Unis au moment de la guerre de Sécession, n’avaient pas le même rapport à la Confédération que le reste du pays. Après le départ du Texas, ils négocièrent le rattachement à l’Union, une victoire symbolique qui valut un regain de popularité à Haig, célébré pour avoir humilié le Sud honni.
La situation resta, pour encore trois ans, bloquée pendant deux années. La sécession officielle de la Virginie, puis de l’ensemble de la Ligue du vieux sud, allait avoir des conséquences au niveau mondial.
Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Lun 20 Fév - 12:44, édité 1 fois
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Rayan du Griffoul a écrit:Apparemment le groupe viens bien
Tu verras bien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
DemetriosPoliorcète a écrit: Sur ce terreau allait se développer de nouveaux mouvement politiques, rompant le système bipartisan que dominaient les whigs et les démocrates ; celui qui connaîtrait la postérité la plus importante, changeant à jamais le visage des Etats Confédérés et de l’Amérique du Nord entière, était le Partie Populaire de Dixie, dirigé par l’avocat Waylon Chapelier. Louisianais d’origine canadienne, mais né d’une mère protestante et anglophone, il était parfaitement bilingue dans une région où l’immigration en provenance du Bas-Canada avait rendu sa vigueur à la langue française. Sans se réclamer du socialisme, il appelait à une meilleure répartition des terres et des richesses, contre le pouvoir des grandes familles de propriétaires terriens et d’industriels. Ses campagnes agressives lui avaient valu de devenir maire de la Nouvelle Orléans puis gouverneur de Louisiane avant même la crise de 1934 ; après celle-ci, sa popularité déjà grande s’accrut et déborda les frontières de son Etat, lui ouvrant la voie de la présidence elle-même.
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
LFC/Emile Ollivier a écrit:DemetriosPoliorcète a écrit: Sur ce terreau allait se développer de nouveaux mouvement politiques, rompant le système bipartisan que dominaient les whigs et les démocrates ; celui qui connaîtrait la postérité la plus importante, changeant à jamais le visage des Etats Confédérés et de l’Amérique du Nord entière, était le Partie Populaire de Dixie, dirigé par l’avocat Waylon Chapelier. Louisianais d’origine canadienne, mais né d’une mère protestante et anglophone, il était parfaitement bilingue dans une région où l’immigration en provenance du Bas-Canada avait rendu sa vigueur à la langue française. Sans se réclamer du socialisme, il appelait à une meilleure répartition des terres et des richesses, contre le pouvoir des grandes familles de propriétaires terriens et d’industriels. Ses campagnes agressives lui avaient valu de devenir maire de la Nouvelle Orléans puis gouverneur de Louisiane avant même la crise de 1934 ; après celle-ci, sa popularité déjà grande s’accrut et déborda les frontières de son Etat, lui ouvrant la voie de la présidence elle-même.
Un Huey Long "réussi" visiblement Riri, Fifi et Loulou vont avoir un autre nom
Oui, et tous les hommes du roi ne manqueront pas de travail!
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
LFC/Emile Ollivier a écrit:Encore félicitations pour ce récit qui sort des sentiers battus de l'uchronie !
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
C'est clair. Arrivé à mener une uchronie napoléonienne jusqu'au 20ème siècle sans en faire un gros bordel est un sacré exploit.DemetriosPoliorcète a écrit:LFC/Emile Ollivier a écrit:Encore félicitations pour ce récit qui sort des sentiers battus de l'uchronie !
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Thomas a écrit:C'est clair. Arrivé à mener une uchronie napoléonienne jusqu'au 20ème siècle sans en faire un gros bordel est un sacré exploit.DemetriosPoliorcète a écrit:LFC/Emile Ollivier a écrit:Encore félicitations pour ce récit qui sort des sentiers battus de l'uchronie !
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Merci. L'ensemble est rendu plus facile par le fait qu'il s'agisse d'une nouvelle version su projet commencé avec "L'histoire des premiers consuls français" puis "L'héritage de Lazare Hoche".
Je m'approche d'une période de conflits réellement contemporains, où mes connaissances vont faiblir, j'espère pouvoir garder un minimum de réalisme.
En tout cas je prends beaucoup de plaisir à l'écriture de cette uchronie, c'est clairement mon topic le plus réussi jusqu'à présent.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
« Jamais le peuple n’eût autant de bonnes raisons pour se passionner pour les affaires privées des quelques familles puissantes ».
Editorial dans Le Moniteur Universel, juillet 1939
Le premier dimanche de juillet 1939 se tenait un événement qui semblait appartenir au passé : un mariage dynastique, unissant l’héritier du trône impérial français à la grande-duchesse Olga de Russie, de trois ans son aînée. L’événement était d’autant plus curieux qu’il s’inscrivait dans le projet géopolitique d’un gouvernement socialiste.
Après quatre années de désastres économique et de tâtonnements des différents gouvernements, qui n’avaient jamais réussi à mettre en place une stratégie claire pour lutter contre la dépression, les élections au Corps législatif avaient été gagnées par une coalition de gauche réunissant la Fédération Nationale des Forces Socialistes et le Parti Démocrate, avec un soutien sans participation de la Ligue Communiste. Le programme comprenait une politique d’intervention étatique et de mesures sociales, mais cherchait à rassurer en acceptant tel quel le système politique et, surtout, une politique d’équilibre des forces et de promotion de la sécurité collective, afin d’éviter une nouvelle guerre que semblent déjà annoncer la montée des hommes forts partout dans le monde.
La victoire de la coalition de gauche, qui obtient une majorité absolue au Corps législatif avait amené au poste de Premier ministre le modéré Victor Naegelen, ancien cadre du Parti Démocrate-Socialiste, mais la politique mise en œuvre n’en fût pas moins un changement radical : semaine de quarante heures, mise en place des congés payés, nationalisation de la Banque de France, politique de grands travaux visant à relancer l’économie. La construction massive de cités ouvrières autour des grandes villes et d’axes routiers et ferroviaires transversaux destinés à limiter le poids de la métropole parisienne marquèrent laissèrent une marque profonde dans le pays. Mais c’était à l’extérieur que l’action du gouvernement Naegelen allait entraîner les conséquences les plus vastes, bien qu’elle reprenne dans une certaine mesure les politiques des gouvernements précédents en les radicalisant.
L’idée d’une organisation internationale visant à garantir la sécurité collective et le règlement pacifique des conflits avait été discutée très sérieusement à la fin de la guerre mondiale, mais n’avait pas abouti. Les diplomates européens s’étaient résolus à la remplacer par celle d’une organisation continentale, mais sans remporter de véritables succès : la Conférence permanente européenne, dont le bureau se trouvait à Prague, devait permettre de faciliter les discussions multilatérales, mais n’avait aucune possibilité de contrainte. De plus, la monté des gouvernements autoritaires dans l’ensemble de l’Europe (un gouvernement conservateur et autoritaire s’était notamment installé dans la Fédération Sud-Allemande en 1935) n’allait pas dans ce sens. La diplomatie française avait alors réalisé un exploit en se rapprochant directement de la Russie, faisant le pari d’une modération de la révolution nationaliste.
L’Empire des Romanov avait en effet largement évolué depuis la guerre et la révolution du Parti de la Résurrection Nationale. Ogarev était mort en 1933, laissant Voronov seul détenteur du pouvoir suprême. L’aile gauche révolutionnaire du Parti avait tenté, après que les effets de la crise de 1934 se soient abattus sur le pays, de radicaliser le régime en abattant définitivement l’aristocratie et en mettant fin à l’économie de marché. Mais, ayant cherché à aller trop loin, le chef de file de ce courant, Eidelstein, dût concéder sa défaite et accepter un exil diplomatique. Dans le même temps, le régime résurrectionniste russe s’était brouillé avec les régimes auxquels il avait servi de modèle : la Chine avait relancé les querelles frontalières avec la Russie, proclamant la provincialisation pure et simple de la Khalka et renforçant son dispositif militaire. Enfin, le régime russe, dont le siège est définitivement déplacé à Kiev en 1934, se brouille avec les Anglo-Saxons, dénonçant l’inspiration trop partielle tirée du résurrectionnisme et mise au service des puissances d’argent. S’ajoutait encore la question non résolue de l’Alaska, où vivait encore une importante population slave, dont l’Empire russe considérait que les droits étaient bafoués.
Sur ce terreau, la diplomatie de Naegelen put cultiver de nouvelles relations franco-russes qui culminèrent avec la signature de la création de l’Organisation de Coopération Continentale en mai 1939, puis du mariage de Napoléon-Charles, héritier du trône impériale, et de la Grande-Duchesse Olga, fille du Tsar. L’événement suscita un enthousiasme immense dans la population française, qui y voyait l’espoir d’une longue paix ; un journaliste dira ainsi « jamais le peuple n’eût autant de bonnes raisons pour se passionner pour les affaires privées des quelques familles puissantes ».
Napoléon-Charles Bonaparte, héritier du trône impérial [1]
L’enthousiasme ne devait pas durer longtemps : l’année précédente, les Etats-Unis et la Chine avaient signé un pacte d’assistance mutuelle ; en août 1939, Londres et Washington signaient le Traité d’Alliance Anglo-Saxonne, lequel comprenait des volets économiques et militaires, mais assumait une forte dimension idéologique. Il proclamait ainsi la supériorité de la race anglo-saxonne et sa mission historique de civilisation du monde entier. Deux blocs commençaient à se distinguer : d’un côté les puissances Anglo-Saxonnes, associées à la Chine, de l’autre les puissances continentales.
La politique agressive des Etats-Unis en Amérique latine allait entraîner le monde dans la guerre.
[1] représenté ici par Louis Rossel
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Franchement continue comme ça ce topic est super
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Rayan du Griffoul a écrit:Je l'ai pas vu venir ce rapprochement Franco Russe
Franchement continue comme ça ce topic est super
Merci!
Oui, j'ai voulu laisser un doute et ne pas avoir des blocs trop homogènes idéologiquement.
Pour le déroulement de la guerre, j'ai quelques grandes idées mais encore beaucoup d'incertitudes. Si vous avez des suggestions, des idées, des conseils, surtout n'hésitez pas.
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
+1Rayan du Griffoul a écrit:Je l'ai pas vu venir ce rapprochement Franco Russe
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
DemetriosPoliorcète a écrit:Rayan du Griffoul a écrit:Je l'ai pas vu venir ce rapprochement Franco Russe
Franchement continue comme ça ce topic est super
Merci!
Oui, j'ai voulu laisser un doute et ne pas avoir des blocs trop homogènes idéologiquement.
Pour le déroulement de la guerre, j'ai quelques grandes idées mais encore beaucoup d'incertitudes. Si vous avez des suggestions, des idées, des conseils, surtout n'hésitez pas.
Dans cette configuration, je verrai bien une guerre menée aussi bien sur terre que sur mer. J'imagine bien une bataille naval en Mer du Nord entre marine française et Britannique. Ou une bataille du Pacifique entre Anglo-Américains et Russo-Japonais
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Des réticences oui. Mais un militaire ça obéit. Voir historiquement les Italiens après et avant le basculement de l'Italie en 43. Y a aussi le cas roumain. Et ne pas oublier que les Japonais étaient dans le camp allié en 14-18.Collectionneur a écrit:Vu l'instabilité politique, et le fait que les généraux se connaissent entre eux, on peut imaginer des réticences à se battre entre anciens alliés franco britanniques par exemple.
Imberator- Messages : 92
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Une tentative de blocus de la part de l'US Navy contre la confédération sudiste Et une grosse guérilla maritime dans les Antilles, la Royal Navy basé aux Bermudes contre les flottes mexicaines et européennes pour couper l'exportation de pétrole du Venezuela.
Un débarquement à Cuba dans la baie des Cochons des américains ? Finalement, non, les cartes montre que c'était trop petit pour au delà d'une division.
Dernière édition par Collectionneur le Jeu 23 Fév - 15:06, édité 1 fois
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Imberator a écrit:Des réticences oui. Mais un militaire ça obéit. Voir historiquement les Italiens après et avant le basculement de l'Italie en 43. Y a aussi le cas roumain. Et ne pas oublier que les Japonais étaient dans le camp allié en 14-18.Collectionneur a écrit:Vu l'instabilité politique, et le fait que les généraux se connaissent entre eux, on peut imaginer des réticences à se battre entre anciens alliés franco britanniques par exemple.
Oui, d'autant plus que dans cet univers il y a plus de trente ans qui se sont écoulés entre les deux guerres, le personnel de commandement a changé.
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
Collectionneur a écrit:Niveau bataille de l'Atlantique, je vois un raid des anglais saxons pour neutraliser l'Islande (et Saint Pierre et Miquelon) tandis que les sous marins français et russes tentent d'isoler les iles britanniques.
Une tentative de blocus de la par de la part de l'US Navy contre la confédération sudiste Et une grosse guérilla maritime dans les Antilles, la Royal Navy basé aux Bermudes contre les flottes mexicaines et européennes pour couper l'exportation de pétrole du Venezuela.
Un débarquement à Cuba dans la baie des Cochons des américains ? Finalement, non, les cartes montre que c'était trop petit pour au delà d'une division.
Oui, il va y avoir une bataille de l'Atlantique semblable à la guerre du Pacifique OTL.
Pour le reste... ça dépendra des alliances que je vais développer dans les prochains chapitres.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien
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