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Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien

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Message par DemetriosPoliorcète Ven 3 Fév - 16:25

Prologue : la conférence de Bayreuth


Le 16 juillet 1909 s’ouvrait à Bayreuth, en Bavière, le congrès chargé d’établir définitivement la paix après les trois ans de carnage qui avaient ravagé l’Allemagne et l’Europe. Les Etats allemands et les grandes puissances belligérantes avaient envoyé des délégations, mais cela avait aussi été le cas des différents royaumes américains, de l’Empire ottoman et même de pays asiatiques tels que l’Annam, qui souhaitant en profiter pour faire valoir ses revendications sur la Cochinchine.

La conférence, qui durerait jusqu’en février 1910 allait redessiner la carte de l’Europe. Malgré le grand nombre de participants, l’essentiels des discussions se fit entre les grandes puissances européennes, dans la lignée des congrès qui avaient rythmé le XIXe siècle, les Américains étant peu intéressés par les questions territoriales européennes et intervenant surtout sur les questions économiques et financières.

Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien NSchlossB1

Le Neue Schloss de Bayreuth, où se déroulèrent une partie des discussions

Si le congrès rappelait par bien des aspects l’Europe du siècle précédent, on ne pouvait ignorer la récente révolution manquée en Prusse, qui avait provoqué tantôt l’inquiétude tantôt l’espoir dans l’ensemble du monde industrialisé. Les délégués du royaume de Prusse tout juste restauré espéraient jouer sur la peur du chaos pour éviter autant que possible les amputations territoriales envisagées par les vainqueurs.

En Autriche, Rodolphe Ier avait abdiqué en faveur de son fils, Rodolphe II, dans l’espoir de sauver l’unité de l’Empire Habsbourg. Le nouveau souverain avait convoqué de nouvelles élections de la chambre basse et promis une refonte des institutions impériales, dans un sens plus fédéral et démocratique. Les discussions entre vainqueurs à Bruxelles avaient conduit à un accord sur le maintien de l’Empire, ce qui donnait bon espoir aux diplomates autrichiens.

La Russie envoyait une délégation nommée par son gouvernement libéral, mais sa position était fragilisée par les échos de sa situation intérieure chaotique : les syndicats aussi bien socialistes que nationalistes entretenant un climat social tendu tout en s’affrontant entre eux. Le trône et le gouvernement avaient accepté le principe d’une révision de la constitution, mais les élections avaient été perpétuellement reportées étant donnée la situation quasi-insurrectionnelle de plusieurs régions. Les forces de gauche ralliées à la guerre, autour d’Andreï Voronov et de son Organisation des Travailleurs de Russie, et les socialistes pacifistes du Parti Socialiste Unifié Russe, qui avait soutenu les révolutionnaires berlinois, annonçaient tous deux qu’ils ne reconnaissaient aucune légitimité aux diplomates russes, ni au congrès en lui-même, laissant entrevoir des troubles quel que soit le résultat obtenu.

La France semblait sortir du conflit en tant que plus grande puissance d’Europe, mais la saignée démographique avait profondément bouleversé sa société. En Grande-Bretagne, la guerre avait pour un temps mis fin à la crise constitutionnelle et réhaussé la popularité de William VI ; mais la question constitutionnelle, de même que celle de l’Irlande et des Dominions allait rapidement se poser à nouveau.
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Message par Rayan du Griffoul Ven 3 Fév - 18:08

On repart sur de bonnes bases
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 3 Fév - 21:09


Chapitre 1 : les traités de Bayreuth

"Le pire a pu être évité. Hélas, sur le front intérieur, il y a peu de chance pour que l'entièreté du peuple russe voit les choses ainsi"

                         Télégramme diplomatique du chef de la délégation russe


Le 11 février 1910 étaient signés les traités de Bayreuth par les différents belligérants, qui furent ensuite ratifiés dans les semaines suivantes. Le traité se voulait un règlement définitif d’une série de questions nationales et impériales, destiné à assurer un nouvel équilibre européen.

Les Balkans et l'Europe centrale

Entraînée dans la guerre contre sa volonté et vaincue, l’Autriche perdait tous ses gains territoriaux acquis depuis le traité de Presbourg au profit des puissances alliées des Franco-Britanniques : l’Italie récupérait non seulement la Vénétie orientale mais également l’Istrie Trieste, Fiume et la côte Dalmate, tandis que la Roumélie annexait le royaume Habsbourg de Serbie et la Bosnie-Herzégovine. Si le royaume des Petrovic-Njegos ne réussit pas à obtenir l’annexion de la Croatie, on lui accorda également de rattacher la région serbophone des Krajinas ; la Roumélie devenait ainsi le royaume de Serbie et Roumélie.

Néanmoins, la reddition rapide de l’Autriche après le départ des troupes russes, couplé à la volonté de préserver un certain équilibre des puissances, avait conduit le congrès à ménager le pays et à lui laisser son unité. Réduit aux trois couronnes d’origine (Archiduché d’Autriche, Royaume de Hongrie, Royaume de Bohème), l’Empire Habsbourg allait entamer un long processus de réorganisation interne.

Plus au sud, la Bulgarie conservait elle-aussi son indépendance et sa monarchie, perdant cependant son accès à la mer Egée, annexé par la Grèce, qui obtenait ainsi une continuité territoriale avec la Thrace.

L’Allemagne réorganisée

Au cœur des discussions du congrès se trouvait bien sûr la question allemande, qui avait été à l’origine du conflit. En raison des événements révolutionnaires de Berlin, les pertes territoriales de la Prusse furent moins importantes que ce qui avait été envisagé dans un premier temps. La couronne Hohenzollern conservait l’Altmark, perdant néanmoins les régions d’Osnabrück, Munster et Göttingen, rattachées au Grand-Duché de Berg dans ce qui allait devenir le royaume de Berg-Westphalie.

La Confédération Sud-Allemande était supprimée, remplacée par une Union d’Allemagne du Sud, qui intégrait la Hesse mais perdait le royaume de Berg-Westphalie, qui rejoignait la Ligue de Hambourg. L’échelon fédéral était renforcé, avec un exécutif de l’Union dirigé par un Premier ministre et une présidence assurée à vie par le roi de Bavière, une co-présidence tournante étant assurée pour un an par l’un des autres souverains de l’Union.

Au Nord, l’ancien électorat de Hanovre était ressuscité sous la forme d’un royaume confié au fils cadet de William VI. Le nouvel Etat était intégré, avec toute la partie nord-ouest du pays dans la Ligue de Hambourg, où le niveau fédéral était lui-aussi renforcé par rapport à l’ancienne Confédération du Nord.

Pour l’ensemble des Etats allemands était créé un Haut Conseil allemand intégrant l’Autriche et la Suède (en raison de la Poméranie suédoise), instance de discussion sans pouvoir réellement contraignant.

Le recul de la Russie

Considérée avec la Prusse comme responsable de la guerre, la Russie dut de résoudre à d’importantes pertes territoriales. Le royaume russe de Pologne était séparé dans son entièreté, incluant la Lithuanie, laquelle lui donnait un accès à la Baltique. La détermination du régime politique était remise à plus tard, évitant une nouvelle discussion sur le choix d’un souverain, que les Polonais éviteront en proclamant la République.

L’autre grande question nationale en Europe orientale, celle de la Roumanie, donna lieu à la fusion de la Moldavie et de la Valachie dans un nouveau Royaume de Roumanie, lequel intégrait également une partie de la Transylvanie hongroise, le découpage des frontières se faisant néanmoins dans un souci de ménager la Hongrie, laissant une partie de la population roumanophone minoritaires dans l’Etat Habsbourg. Louis-Maximilien, le second fils de l’Empereur des Français, devenait le premier roi des Roumains.
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Message par Thomas Ven 3 Fév - 21:36

Amener l'ère napoléonienne jusqu'au 20ᵉ siècle dans un un récit qui arrive à rester cohérent, tout paraissant plausible.
Je te félicite encore, mais je me régale.
Le seul "manque" : des cartes Wink

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Message par DemetriosPoliorcète Ven 3 Fév - 21:46

Thomas a écrit:Amener l'ère napoléonienne jusqu'au 20ᵉ siècle dans un un récit qui arrive à rester cohérent, tout paraissant plausible.
Je te félicite encore, mais je me régale.
Le seul "manque" : des cartes Wink

Merci!

Oui... J'essaierai de travailler ma maitrise d'InkScape quand j'aurai un peu plus de temps.
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Message par Rayan du Griffoul Ven 3 Fév - 22:06

Un Bonaparte roi des Roumains, j'aime ça
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 4 Fév - 14:16

Chapitre 2 : la France d’après-guerre

"Nous saluons la mémoire de Maximilien er, Empereur des Français, le plus républicain des monarques qu'ait connue notre République"

                                                Communiqué du Parti Démocrate, 4 février 1919




L’ « ère maximilienne » s’était achevée avec le début de la guerre, mais Maximilien Ier allait encore régner dix ans après la conférence de Bayreuth, avant de s’éteindre en 1919. Sa popularité demeurait intacte, et son image de monarque sensible à la question sociale contribuèrent pour beaucoup à réduire les agitations sociales qui avaient suivi la guerre. Mais, considérant qu’il n’avait pas réussi à empêcher le déchainement de violence qui venait de s’achever, il se fit de plus en plus amer et se mit en retrait des affaires politiques, laissant son fils Léopold-Napoléon assurer ses fonctions de représentation. Il passa la majeure partie de ses dernières années dans le manoir qu’il s’était fait construire en Normandie, dans un style persanisant qui rendait hommage à sa passion pour l’orientalisme.

Il eut néanmoins la satisfaction de voir sa politique anticléricale définitivement triompher, la thèse du « complot de la sacristie » ayant définitivement retourné l’opinion en faveur de la séparation des Eglises et de l’Etat, qu’acta définitivement la loi de 1911. Le royalisme s’éteignait complètement en tant que force politique notable : si le prétendant Bourbon au trône, appelé Charles XII de France par ses partisans, avait apporté son soutien à la France impériale dans la guerre, son fils cadet s’était engagé dans l’armée autrichienne… La « Nouvelle Ligue Catholique », parti d’extrême-droite né d’une scission du Parti Catholique, jugé trop mou, renonça officiellement à la restauration monarchique au profit d’un projet corporatiste et théocratique.

Comme partout ailleurs en Europe, l’expérience révolutionnaire prussienne avait provoqué l’enthousiasme d’une partie des socialistes avant que son échec complet ne conduise même les plus révolutionnaires à réviser leurs positions. Le Parti de l’Union Socialiste, formé avant-guerre de la fusion des différents courants, connu dès 1912 une scission entre les réformistes, ralliés pour la plupart à la dynastie régnante, et les révolutionnaires, qui recréèrent la Ligue Communiste Française. Le paysage politique français restait dominé par les trois vieux partis : nationaux, libéraux et démocrates.

Le sol national avait été épargné par les combats, mais le principal enjeux de l’après-guerre était la démographie : la saignée qu’avait été la guerre mettait la France dans une situation inédite. Si, sous l’effet du code civil, la transition démographique avait été plus rapide en France que dans le reste de l’Europe, le pays avait conservé une démographie dynamique, avec plus de 53 millions de Français métropolitains avant la guerre. Le départ des hommes pour le front, puis la baisse de la population, avaient forcé pour la première fois à recourir à l’immigration, d’abord de coolies asiatiques puis d’immigrés venus de l’Europe du Sud, espagnols et napolitains pour la plupart, qui se dirigèrent vers la région parisienne et les bassins industriels de Lorraine, de Rhénanie, de Wallonie et du Nord.

Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien St-lazare

Arrivée d'immigrants napolitains en France

L’après-guerre marquait également l’apogée de l’idée coloniale en France : on célébrait les fantassins Africains, Cochinchinois ou Malais qui s’étaient battus sur le sol national, tandis que les exploits des troupes coloniales coréennes en Mandchourie et des conseillers militaires en Iran donnaient l’image d’une guerre plus honorable que les sordides combats de positions en Allemagne.

Le 3 février 1919, l’Empereur Maximilien Ier, qui régnait sur la France depuis 1861, rendait l’âme à Port-en-Bessin, en Normandie. Son règne avait marqué l’entrée du pays dans la modernité économique et sociale, et sa mort ne pouvait que renforcer l’idée que l’on allait vers des temps incertains. Son fils Léopold-Napoléon préféra, sans doute pour cette raison, choisir le nom de règne de Napoléon IV, s’inscrivant dans la continuité dynastique. Déjà âgé de cinquante-sept ans, il était d’une santé fragile qui s’était encore aggravée pendant la période qu’il avait passée sur le front. Il associa rapidement à ses fonctions son fils Napoléon-Maximilien, né en 1885, dont l’héritier Napoléon-Charles était né pendant la guerre, en 1907.
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 5 Fév - 18:14

Chapitre 3 : la nouvelle Russie

"S. M. le Tsar nomme séance tenante le général Ogarev chef du gouvernement provisoire, avec pour mission d'assurer l'ordre public et d'organiser au plus tôt de nouvelles élections"

Décret du 13 juillet 1910


Le recul territorial russe, confirmé par le congrès de Bayreuth, n’allait pas arranger la situation intérieure déjà chaotique du pays. La conférence d’Edo, quelques semaines plus tard, qui confirmait la cession par la Russie des îles Sakhaline et Kouriles, apportait encore une nouvelle vague de mécontentement.

Dès avant la signature de l’armistice, plusieurs territoires étaient de fait sortis du contrôle du pouvoir central, et l’agitation politique qui avait accompagné le congrès de Bayreuth avait aggravé la situation. Dans le Donbass, les syndicalistes avaient pris le contrôle des charbonnages, la ville d’Odessa était dirigée par une municipalité insurrectionnelle d’extrême-gauche, les cosaques s’agitaient dans le Kouban et des insurrections paysannes menaçaient l’ensemble des régions agricoles du pays, demandant une réforme agraire d’envergure. La couronne et l’armée, comme les grands partis de l’ère libérale, avaient perdu toute crédibilité.

L’arrivée au pouvoir du vieux Mikhail Loupakine, ancien président de l’Internationale agrarienne, apparaissait comme la meilleure façon de mettre fin à la crise ; l’homme s’était tenu à l’écart de la vie politique pendant la guerre et gardait une grande popularité parmi les paysans. Mais le projet de réforme finalement proposé par son gouvernement après de longues et difficiles négociations avec les autres forces politiques fut considéré comme bien trop modéré et, de toute façon, inapplicable : les syndicats nationalistes comme communistes agitaient les campagnes et organisaient déjà, en plusieurs endroits, un partage des terres, mettant le pouvoir devant le fait accompli. La situation était d’autant plus confuse que l’Organisation des Travailleurs de Russie était, dans certaines régions, à la tête des grèves, tout en s’associant dans d’autres aux propriétaires terriens contre les syndicalistes communistes, considérés comme l’adversaire principal.

L’organisation des travailleurs de Russie avait rassemblé derrière elle l’ensemble des forces de gauche et d’extrême-gauche favorables à la guerre, bientôt renforcées par des milliers de démobilisés en colère à la fois contre leurs anciens chefs et contre les pacifistes et les socialistes, rendus responsables de la défaite. Influencée aussi bien par les idées anarchistes que par le nationalisme néopaïen de Vassili Savenko, l’Organisation célébrait tout autant le passé mythique de la Russie que la modernité technique, et appelait au renversement des derniers restes de l’ère libérale. Les affrontements entre ses membres et les milices d’extrême-gauche, qui avaient elles-aussi reçu le renfort de nombreux démobilisés, devenaient quotidiennes.

En mars 1910, Loupakine, constatant l’impossibilité de mettre en œuvre sa réforme agraire comme d’organiser de nouvelles élections sans « se rendre coupable du massacre de milliers de paysans russes » démissionna. Devant l’instabilité gouvernementale provoquée par une Douma qui avait dépassé la limite de son mandat depuis plus d’un an, et devant la menace palpable d’un coup d’Etat militaire, le Tsar prit la décision radicale de dissoudre l’Assemblée et de la remplacer par un gouvernement de salut public composé pour moitié de militaires, pour moitié des représentants des grands partis. Mais si cette reprise en main fut dans un premier temps populaire, tant l’ancienne législature était détestée, le maintient du désordre lui ôta rapidement, à son tour, sa crédibilité.

L’OTR continuait à prendre de l’importance, et bénéficiait désormais du soutien d’un héros de la guerre, le général Ogarev, conquérant invaincu de la Mongolie extérieure, vénéré par une grande partie de l’armée. Le 4 mai, l’Organisation accomplissait un exploit en s’emparant de la ville d’Odessa, reprise aux communistes, en y faisant converger divers groupes, motorisés pour certain. Les milices nationalistes apparaissaient désormais mieux équipées et mieux organisées que l’armée ! A cours des mois suivants, des dizaines de villes tombèrent aux mains de municipalités insurrectionnelles nationalistes, sans que le gouvernement du Tsar n’ose intervenir.

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Gravure de propagande mettant en avant le général Ogarev en tenue cosaque

Le 12 juillet, une entrevue eut lieu entre le Tsar et Andreï Voronov. Le souverain cédait à plusieurs exigences de l’OTR et s’engageait à appeler à la tête du gouvernement le populaire général Ogarev. Les milices du syndicat nationaliste s’engageaient à rentrer dans la légalité, à remettre les villes sous leur contrôle aux autorités légales, mais obtenaient en contrepartie un statut spécial qui les associait à la répression de toutes les autres formes de sédition.
Après que tous les communistes ayant refusé de rendre les armes aient été impitoyablement traqués et éliminés ou envoyés en exil en Sibérie, de nouvelles élections peuvent enfin être organisées. Le Parti de la Résurrection Nationale, issu de l’OTR, remporte la majorité absolue dans le cadre d’une coalition avec d’autres nationalistes et le Parti agrarien. Pour les années à venir, la Russie est dirigée par un quadriumvirat formé d’Ogarev, à la tête du gouvernement, Voronov, à la tête du Parti, le général germano-balte Roman von Hardenberg et Vladimir Eidelstein, qui a dirigé la conquête d’Odessa [1]. Devrait logiquement s’ajouter le Tsar, mais ce dernier décède trois mois après les élections. Son successeur, Alexis II, n’a qu’une vingtaine d’années et est peu intéressé par la gestion du pays, heureux de la laisser au nouveau gouvernement qui s’installe à Moscou, tandis que la cour reste à Pétersbourg. Voronov lance par ailleurs d’immenses travaux à Kiev, capitale mythique de l’Empire varègue, appelée à devenir le siège des nouvelles institutions.

Alors que la réforme agraire enfin menée à bien assure au régime une immense popularité, celui-ci commence à réformer l’Empire en profondeur : les différents statuts territoriaux sont supprimés au profit de provinces ayant les mêmes compétences, les monarchies vassales d’Asie centrale étant renversées. La création d’une police politique, la transformation des milices de l’OTR en Garde civique possédant un statut d’auxiliaires de l’armée, l’embrigadement de la société à travers diverses organisations achèvent de consolider le nouveau pouvoir. Ogarev étant de mère tatare, les peuples non-russes de l’Empire obtiennent une nette amélioration de leurs conditions de vie et de leur représentation, l’idéologie officielle faisant de la Russie une fusion des peuples slavo-varègues et turco-mongols, héritière à la fois de Rome et le l’Empire de Gengis Khan.

En 1915, Ogarev et Voronov sont assez forts pour abattre définitivement l’ordre constitutionnel et réorganiser l’Etat, la Douma étant remplacée par une Grande Assemblée des Peuples de Russie, élue au suffrage universel sur des listes de candidats proposées par les autorités provinciales.

Quelques années seulement après la signature de la paix de Versailles, la Russie redevenait inquiétante pour les puissances avoisinantes, mais elle devenait aussi, avec son régime à la fois moderne et autoritaire et son économie mixte, un objet de fascination pour les idéologues du monde entier.

[1] Clin d’œil ici : c’est le vrai nom de Vladimir Jirinovski
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Message par Thomas Dim 5 Fév - 18:56

La conférence d’Edo, quelques semaines plus tard, qui confirmait la cession par la Russie des îles Sakhaline et Kouriles, apportait encore une nouvelle vague de mécontentement.
J'aimerais en savoir plus Wink

L’organisation des travailleurs de Russie avait rassemblé derrière elle l’ensemble des forces de gauche et d’extrême-gauche favorables à la guerre, bientôt renforcées par des milliers de démobilisés en colère à la fois contre leurs anciens chefs et contre les pacifistes et les socialistes, rendus responsables de la défaite.
La Russie va-t-elle, par revanchisme, devenir la puissance fasciste des 30/40 de cette TL?

L’OTR continuait à prendre de l’importance, et bénéficiait désormais du soutien d’un héros de la guerre, le général Ogarev, conquérant invaincu de la Mongolie extérieure, vénéré par une grande partie de l’armée.
En plus d'un côté Roman von Ungern-Sternberg, je lui trouve un quelque chose de August von Mackensen.

Voronov lance par ailleurs d’immenses travaux à Kiev, capitale mythique de l’Empire varègue, appelée à devenir le siège des nouvelles institutions.
Oh...

Quelques années seulement après la signature de la paix de Versailles, la Russie redevenait inquiétante pour les puissances avoisinantes, mais elle devenait aussi, avec son régime à la fois moderne et autoritaire et son économie mixte, un objet de fascination pour les idéologues du monde entier.
OTL, le modèle prussien fut, à la fin du 19ème et au début du 20ème, une grosse inspiration de Japon. Notamment pour la Constitution et la formation de militaire. Dans ta TL, la Prusse n'a pas ce statut. Je l'imagine remplacé par l'exemple français. Par contre, cette nouvelle Russie pourrait bien devenir la grosse inspiration du Japon des années 1930-1940.

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 5 Fév - 19:07

La partie sur les transformations en Asie arrive bientôt Wink

Merci pour tes pistes. En effet, la Russie est ici l'équivalent du fascisme (plutôt dans sa version originale italienne). Mais pour l'instant, je pars sur l'idée d'une seconde guerre mondiale aux alliances très différentes d'OTL (mais rien n'est encore sûr).
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Message par Thomas Dim 5 Fév - 19:09

Hâte de lire ça.

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Message par Wardog1 Dim 5 Fév - 19:58

La russie de cette ligne temporelle va peu etre devenir l'équivalente de l'urss de Red alert 1...
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 5 Fév - 21:00

Wardog1 a écrit:La russie de cette ligne temporelle va peu etre devenir l'équivalente de l'urss de Red alert 1...

Je n'y ai pas joué. L'URSS y finit comment?
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Message par Wardog1 Dim 5 Fév - 21:11

Dans red alert 1 albert enstein invente une machine à voyager dans le temps pour empecher la seconde guerre mondiale en faisant disparaitre Hitler à sa sortie de prison, mais du coup si l'allemagne nazi n'existe pas c'est l'urss et staline à sa tete qui la remplace et qui essai d'envahir l'europe.
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Message par DemetriosPoliorcète Mar 7 Fév - 20:11

Chapitre 4 : la conférence d’Edo et les transformations de l’Asie

"Chaque jour, travaillons à laver l'offense d'Edo!"

               Slogan chinois, 1921


En Asie, les combats n’avaient abouti sur aucune victoire décisive de l’un ou de l’autre camp. Les troupes russes avaient dû abandonner la Manchourie, mais les Chinois et leurs alliés n’avaient pu s’enfoncer en territoire russe et avaient subi de lourdes pertes dans la dernière année de la guerre. L’armée tsariste ne se considérait pas comme vaincue sur le front sibérien, tandis que toutes les tentatives de reprise de la Khalka avaient échoué. L’annonce de la signature de l’armistice avait été une surprise et une source de frustrations dans les deux camps.

Les questions liées à l’Asie orientale et au Pacifique devaient être traitées, en parallèle du congrès de Bayreuth, lors d’une conférence tenue à Edo, capitale du Shogunat Tokugawa. Outre les grandes puissances belligérantes, on trouvait des délégations du royaume de Corée, contre l’avis du protecteur français, des Etats indiens du Pendjab et du Sindh, de l’Afghanistan, qui se  considérait toujours comme une puissance neutre malgré son soutien à la Russie suite à l’agression britannique à Peshawar.

La Russie dût rapidement accepter la perte de l’Alaska, après avoir tenté en vain d’imposer l’idée d’un Grand Duché sous protectorat britannique, ainsi que des îles Sakhaline et Kouriles, annexés par le Japon. La Chine recouvrait une totale souveraineté sur la Mandchourie, et nationalisait tous les bien donnés en concessions à la Russie ; elle n’obtenait par contre par d’extension territoriale en direction de la Sibérie et de la province de l’Amour, qu’elle avait revendiqué dans un premier temps.

Mais le point le plus ardemment disputé fut le statut de la Mongolie, dont le gouvernement, mis en place par la Russie, entendait se poser en interlocuteur à part entière. Les discussions entre la France et l’Angleterre et les princes gengiskhanides représentant le gouvernement d’Urga provoqua la colère de Pékin, et donna une marge de manœuvre à la Russie. Finalement, la Mongolie fut réintégrée à la Chine avec un statut particulier garanti par les puissances, qui laissait une large marge de manœuvre interne à un gouvernement constitué de l’élite nobiliaire mongole, et limitait le nombre de réguliers chinois stationnés sur le territoire.

Un autre point débattu concernait l’intégrité territoriale de l’Afghanistan, dont une large partie était occupée par les armées du Gouvernement britannique des Indes. D’abord désireuse d’annexer ces territoires, la Grande-Bretagne abandonna progressivement sa position, des embuscades tendues aux troupes britanniques par les tribus pashtounes au cours de la conférence ayant achevé de convaincre que ce territoire recelait plus de problèmes que d’avantages. Les Britanniques s’engageaient à céder la zone à l’Afghanistan dans les cinq ans en contrepartie d’une neutralisation totale du royaume.

La question de l’île de Formose, toujours occupée par le Japon depuis 1874, ne fût pas l’objet d’une décision de la conférence malgré l’insistance de Pékin à la mettre à l’ordre du jour. La Chine, à l’issue de la conférence, se considérait comme trahie par ses alliés occidentaux, et n’hésitait pas à le faire savoir.
Malgré des efforts de modernisation et le recul de l’endogamie mandchoue au sein de la classe dirigeante avaient pu renforcer le pouvoir Qing, mais celui-ci restait fragile, et les faibles gains territoriaux à l’issue de la guerre avaient renforcé les oppositions, que celles-ci prennent la forme de sociétés secrètes ou de partis politiques modernes.

Au printemps 1916, le général Song Fanping, héros de la guerre en Mandchourie, mena un coup d’Etat à Pékin, sans rencontrer de véritable opposition. Prétendant se poser en défenseur de la dynastie régnante, il la dépouilla dans les faits de tout véritable pouvoir, mettant en place un régime militaire qui témoignait par plusieurs aspects d’une fascination pour l’expérience politique russe. En 1918, Song déplaça la capitale à Xi’an, reprenant le projet d’Andreï Voronov : il s’agissait à la fois d’éloigner le centre du pouvoir de la cour impériale, de stimuler le développement de l’intérieur du pays en échappant à l’influence des bourgeoisies urbaines côtières, et de se revendiquer de l’unificateur Qin Shi Huangdi.

Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien Fengguozhang

Song Fanping [1]

L’idéologie officielle prônait un développement technologique et industriel débarrassé de l’influence des idées occidentales et a création d’une « sphère de civilisation chinoise » incluant tous les pays limitrophes, nécessaire à la sécurité de la Chine et à la défense des peuples asiatiques contre l’influence néfaste de l’Occident et du Japon. A l’intérieur, le nouveau régime marqua les esprits en mobilisant de larges pans de la population pour une politique de grands travaux routiers et hydrauliques, parfois utiles au développement, parfois totalement inutiles.

[1] représenté par le seigneur de la guerre Feng Guozhang
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Message par Thomas Mar 7 Fév - 20:54

La Chine, à l’issue de la conférence, se considérait comme trahie par ses alliés occidentaux, et n’hésitait pas à le faire savoir.
Au printemps 1916, le général Song Fanping, héros de la guerre en Mandchourie, mena un coup d’Etat à Pékin, sans rencontrer de véritable opposition.
L’idéologie officielle prônait un développement technologique et industriel débarrassé de l’influence des idées occidentales et a création d’une « sphère de civilisation chinoise » incluant tous les pays limitrophes, nécessaire à la sécurité de la Chine et à la défense des peuples asiatiques contre l’influence néfaste de l’Occident et du Japon.
J'ai comme l'impression que dans ta TL, la Chine va devenir l'équivalent du Japon Showa d'OTL.

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Message par Yodarc Mar 7 Fév - 21:16

Thomas a écrit:
La Chine, à l’issue de la conférence, se considérait comme trahie par ses alliés occidentaux, et n’hésitait pas à le faire savoir.
Au printemps 1916, le général Song Fanping, héros de la guerre en Mandchourie, mena un coup d’Etat à Pékin, sans rencontrer de véritable opposition.
L’idéologie officielle prônait un développement technologique et industriel débarrassé de l’influence des idées occidentales et a création d’une « sphère de civilisation chinoise » incluant tous les pays limitrophes, nécessaire à la sécurité de la Chine et à la défense des peuples asiatiques contre l’influence néfaste de l’Occident et du Japon.
J'ai comme l'impression que dans ta TL, la Chine va devenir l'équivalent du Japon Showa d'OTL.

Si c'est le cas, je pense que la situation sera pire que celle OTL, vu le potentiel géographique, économique et démographique de la Chine.
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Message par Thomas Mar 7 Fév - 21:55

En effet...

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 8 Fév - 9:54

Oui, le Japon a servi d'inspiration, ne serait-ce que pour le terme "sphère de civilisation".

Je me rends compte par ailleurs que certaines évolution n'ont pas du tout été abordées dans la partie asiatique du récit. Dans la péninsule indochinoise notamment, on peut penser qu'avec une présence moindre de la France, le Siam a fini par annexer entièrement le Laos et le Cambodge.
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 8 Fév - 13:09

Chapitre 5 : le Royaume-Uni et la Fédération Impériale Britannique

"The Wyvern Flag is flyong high,
The Norman hordes fly away"


Refrain de The Wyvern flag, hymne du Mouvement Saxon


Dès 1911, William VI était proclamé Empereur des Indes, devenant souverain d’une nouvelle entité qui prenait la suite du Gouvernement Royal des Indes. L’Inde britannique se voulait un Etat indien dirigé par des Britanniques, continuité de l’EIC mais aussi héritier de l’Empire Moghol, dont le dernier souverain, Bahadur Shah, n’avait pas été remplacé. I un gouverneur général britannique exerçait toujours la réalité du pouvoir, la nomination d’un Premier ministre issu de l’aristocratie indienne confirme l’alliance établie depuis le XVIIIe siècle entre le Royaume-Uni et les élites traditionnelles, exprimée également à travers le pouvoir toujours central des cipayes.

Cette décision était, pour de nombreux penseurs de l’Empire britannique, une étape vers la réorganisation de tout l’Empire, réglant les questions coloniales mais aussi la question irlandaise. Si les agents de l’Alliance avaient cherché à provoquer des soulèvements dans l’île verte, jusqu’à débarquer des commandos par sous-marin, l’essentiel des Irlandais avait été loyaux à la couronne pendant la guerre, mais demandaient à présent une plus grande autonomie, exprimée à travers l’idée du Home Rule. La Fédération Impériale devrait régler ces questions en remplaçant le Royaume Uni par une union fédérale mettant sur un pied d’égalité les quatre nations britanniques et les autres territoires anglo-saxons, pouvant intégrer par la suite les différentes colonies.

En mars 1919, l’Imperial Federation Act semblait donner raison aux promoteurs de cette idée, mais elle apparaissait comme s’arrêtant au milieu du chemin : si un Parlement impérial siégeant à York était créé, regroupant des représentants du Royaume-Uni, du Canada, de Terre-Neuve, de l’Australie, de l’Afrique du Sud et de la Nouvelle-Zélande, elle se surimposait au Royaume-Uni sans le remplacer. L’Irlande n’obtenait pas un statut de membre mais restait intégrée au Royaume-Uni, avec une autonomie renforcée. La même déception atteignait les Canadiens français, qui espéraient que le Bas-Canada possède un statut de membre à part entière, et étaient finalement représentés par la Fédération du Canada.
Si une politique coloniale impériale était fixée par la Parlement Impérial, Londres se réservait l’administration d’une partie des colonies, provoquant des chevauchement dans les différentes compétences.

Malgré ce qui apparaissait comme un semi-échec, et malgré les profondes transformations qu’avait connue la société britannique au cours de la guerre, la famille royale de Hanovre-Stewart (le nom Hohenzollern avait, pour des raisons évidentes, été abandonné) sortait renforcée du conflit. William VI, souvent présent aux côtés des troupes, de même que son fils Frederick, étaient au sommet de leur popularité. Son cadet, Ernest, était devenu roi de l’ancienne possession familiale du Hanovre, tandis que sa plus jeune fille Charlotte avait épousé l’héritier du trône impérial français.
A sa mort en 1916, William VI fut sincèrement pleuré par le peuple britannique, qui lui pardonnait les crises constitutionnelles à répétition qu’avaient provoqué ses empiètements sur la politique du pays et sa volonté de donner à sa prérogative l’interprétation la plus large possible. Son fils Frédérick avait pour lui un physique avantageux, une réputation de courage physique et de opinions a priori plus libérales que celles de son père.

Tout se poursuit à Bayreuth : un XXe siècle post-napoléonien Tzar-boris-1-

Frederick Ier, roi du Royaume-Uni et Empereur des Indes [1]

Néanmoins, il s’avéra assez vite tout aussi désireux d’imposer sa ligne à l’exécutif, relançant les débats sur la constitution. La crise atteignit son paroxysme avec l’élection en 1921 d’une chambre des communes où les socialistes étaient pour la première fois en majorité. La volonté de Frederick de nommer uniquement des premiers ministres issus de l’aile gauche du parti libéral, alliée aux socialistes. La tension monte jusqu’au trois février 1922, où une manifestation de 4000 anciens combattants défilant en uniforme de parade pour réclamer « le retour au fonctionnement normal du Parlement britannique » manquent d’envahir Buckingham. Le roi cède et nomme Premier ministre le socialiste modéré John McNab, mais refuse toute clarification constitutionnelle. La crise est finalement gelée par l’échec de la politique économique du cabinet MacNab et la rupture entre socialistes et libéraux, puis par l’élection d’une Chambre dominée par les tories. La popularité du roi a néanmoins subi un très net recul, et les journaux n’hésitent pas à le comparer à Charles Ier Stuart…

La crise aboutit également à une redéfinition du paysage politique : les partis socialiste et radical se réunissent dans l’United Radical-Socialist Party, tandis que le vieux parti whig disparaît presque complètement. Les ligues d’anciens combattants, à la fois constitutionnalistes et nationalistes, reforment le vieux Mouvement Saxon. Celui-ci est très vite inspiré par le modèle russe, objet de fascination dans les droites européennes mais aussi dans certaines franges des mouvement socialistes, entraînant certaines figures socialistes à le rejoindre.

[1] Représenté ici par Boris III de Bulgarie
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Message par Thomas Mer 8 Fév - 20:40

Je me rends compte par ailleurs que certaines évolution n'ont pas du tout été abordées dans la partie asiatique du récit. Dans la péninsule indochinoise notamment, on peut penser qu'avec une présence moindre de la France, le Siam a fini par annexer entièrement le Laos et le Cambodge.
Auquel cas, le Siam se retrouverait probablement en conflit avec le Vietnam.

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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 9 Fév - 21:41

Chapitre 6 : l’évolution des idéologies

« Cette terre a été fondée par des hommes qui voulaient servir le seigneur. Elle reviendra un jour, j’en suis certain, vers le servir exclusif de son Seigneur »
Ezechiel Turner, co-fondateur du God’s Party


En février 1917 est publié, à New York, l’ouvrage L’Echec d’une révolution, par Johannes Kahnemann. L’auteur, sergent dans l’armée prussienne pendant la guerre avant de devenir l’un des principaux chefs militaires de la révolution berlinoise, y analyse l’histoire de la Démocratie Totale en Prusse et de sa destruction, critiquant ouvertement les choix d’Hirshhausen et ses tendances « anarchisantes et romantiques ». Selon lui, il est nécessaire aux révolutions socialistes d’abandonner l’idée d’une transition rapide vers un système gouverné par la base et de prendre à l’inverse le contrôle des structures déjà existantes de l’Etat dans le cadre d’une République Socialiste qui organiserait la progressive socialisation de l’économie puis la démocratisation de l’ensemble de la société. Ses réflexions sont encore développées dans son ouvrage suivant, L’Etat socialiste et la révolution, publié lui-aussi à New York six ans plus tard. Si Kahnemann est critiqué à la fois par d’autres révolutionnaires et par les socialistes ralliés au parlementarisme, ses ouvrages sont rapidement traduits et gagnent une forte influence. Dès 1926, la Conférence des partis socialistes d’Asie orientale qui se tient à Port-Napoléon, capitale de Bornéo, adopte officiellement ses écrits comme sa doctrine officielle. Jamais officiellement adoptées par les partis européens, elle irrigue néanmoins leurs réflexions et y suscite de profonds courants internes.

A l’autre bout du spectre politique, les extrême-droites étaient transformées par l’influence de la révolution nationaliste en Russie. Les partis estampillés « résurrection nationale » faisaient leur apparition et concurrençaient les vieux partis réactionnaires, monarchistes ou théocratiques. Ils restent, dans les pays libéraux, peu importants en nombre d’adhérents, mais influencent d’autres formations plus modérées, notamment le Mouvement Saxon anglais, les indépendantistes irlandais ou certains cercles d’opposants espagnols, dont des officiers de marine qui tentent un coup d’Etat au printemps 1914. Le vieux régime carliste, toujours ancré dans le siècle précédent, est finalement renversé deux ans plus tard par un mouvement mêlant résurrectionnistes, socialistes et anarchistes. Le roi Jacques III est obligé d’accepter une nouvelle constitution qui ne lui laisse que très peu de pouvoir, dans le cadre d’un régime constitutionnel, mais dans une société profondément divisée.

Enfin, les mouvements théocratiques, inspirée notamment par les écrits du moine orthodoxe Evgueny Fedorov, se maintiennent et progressent même dans certains pays. Après l’élimination des socialistes et des libéraux, les théocrates forment la principale force d’opposition dans l’Empire russe, où ils sont à l’origine de mouvements de désobéissances puis de révolte dans l’Oural et dans d’autres régions éloignées de Moscou. Aux Etats-Unis, l’aile droite du parti National-Chrétien est expulsée pour ses vues théocratiques, contraires à la Constitution américaine. Ses membres forment alors un nouveau mouvement, le Parti de Dieu.

La majeure partie de la population des pays industrialisés est, quoi qu’il en soit, bien éloignée de ses débats idéologiques. On cherche surtout à oublier le bain de sang dont on vient de sortir, en revendiquant une plus grande liberté de mœurs, en se passionnant pour de nouvelles modes, souvent inspirées par l’Extrême-Orient et le monde colonial. On se presse également dans les kinographes : inventé à Pars par le norvégien Olger Christensen en 1897, celui-ci était devenu un divertissement répandu à la veille de la guerre, mais son développement avait été stoppé net par cette dernière. C’était aux Etats-Unis que le kinographe s’était transformé en industrie, d’abord à Philadelphie puis, après que des règlementations locales aient voulu le règlementer pour le moraliser, des entrepreneurs fondent des studios à New-York et à Chicago, chacun de ces centres développant une identité propre.

L’Europe rattrape son retard dans la décennie 1910, avec la création de grands studios à Paris et Londres, et les premières superproductions. Si des intellectuels russes fuyant le nouveau régime sont à l’origine de studios en Allemagne du Sud, le gouvernement de Moscou promeut de son côté le développement du nouvel art sur l’ensemble de son territoire. Dès 1920, le film le plus cher de l’histoire est un film de propagande russe. Cinq ans plus tard, ce sera un film de propagande chinois célébrant la libération du pays par la dynastie Ming.

Les vingt années d’après-guerre sont, d’une manière générale, une période de foisonnement intellectuel et culturel dans tous les domaines, de la littérature à la peinture et la structure, marquée par une remise en cause des carcans artistiques du siècle précédent.
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Message par Thomas Jeu 9 Fév - 23:10

kinographes
Un cinéma basé sur le Kinétoscope?

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Message par DemetriosPoliorcète Ven 10 Fév - 8:23

Thomas a écrit:
kinographes
Un cinéma basé sur le Kinétoscope?

A vrai dire, je ne me suis pas trop penché sur les détails techniques, mais me suis dit qu'il y avait peu de chance que cette invention porte exactement le même nom dans cet univers.
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Message par Imberator Sam 11 Fév - 5:27

Toujours aussi sympa.

Mais je suis surpris par la faiblesse de la démographie française.


Historiquement avec une croissance très faible la France compte un tout petit peu plus de 39 millions d'habitants en métropole en 1914. 41 millions si on ajoute l'Alsace-Lorraine. Avec la Belgique et le Luxembourg on doit arriver à 48 millions. Avec la Rhénanie et le Limbourg néerlandais on devrait arriver autour de 52,5 millions. En rajoutant le Piémont, Genève et Neuchâtel (et peut-être aussi le Valais) on doit dépasser tout juste les 56 millions en 1914, disons 54,5 en 1910.

Mais ici la France connait un XIXème siècle beaucoup plus prospère. Elle attirera nettement plus d'immigrants qu'historiquement (Déjà nombreux dans la réalité. Issus principalement de Belgique, de Pologne mais aussi Allemagne dans la première moitié du siècle et d'Italie et même d'Espagne dans la seconde et à le belle époque). Et elle se sera épargné les pertes importantes des guerres Napoléoniennes de 1806-1815 avec leurs effets en cascade. Cela devrait avoir un impact significativement positif sur sa démographie. Tablons sur quelque chose comme au moins 4 à 5% environ en plus toujours en 1910.

Pas de colons envoyés en Algérie ni en Indochine mais éventuellement compensés par des implantations plus dispersées mais équivalentes ailleurs (Bornéo, Corée,...). Par contre je ne sais pas si et dans quelle mesure le fait que le territoire national n'est pas souffert de cette Première Guerre Mondiale alternative aura une incidence sur la population.


Arrondissons quand même à 57 millions en 1910 et sans doute plus mais restons en là.

Même en comptant les pertes de la guerre, extrêmement proches de celles subies historiquement mais sur une population de 40% supérieure (et sans doute plutôt un peu plus que moins) et avec une grippe espagnole qui n'a pas encore frappé on devrait plutôt taper AMHA dans les 55,5 millions au final en 1910 au minimum.


Pas si différent de ton estimation à l'évidence mais dans une uchronie les variables chiffrables ont leur importance via les effets induits. Par exemple même seulement 5% d'effectifs en plus dans une bataille peuvent souvent faire la différence. Surtout que s'il y augmentation totale de 5% certains postes nécessiteront toujours pas plus de monde ce qui fait que le corps de bataille pourrait lui être gonflé de 6 ou 7% au bas mot ce qui peut être d'autant plus déterminant.

Bon après je dis ça, je dis rien.

Imberator

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