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Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne

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Message par Amon luxinferis Lun 16 Jan - 9:55

pense tu faire des cartes? Sinon excellente histoire

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Message par DemetriosPoliorcète Lun 16 Jan - 10:14

Amon luxinferis a écrit:pense tu faire des cartes? Sinon excellente histoire

Hélas, je crains de ne pas être en mesure de le faire. Mais si quelqu'un veut s'inspirer de mon récit, je m'en réjouirais, bien entendu.
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Message par Wardog1 Lun 16 Jan - 14:27

Une corée francaise, hyundai et samsung seront donc des marques francaise, c'est cool!
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Message par Flosgon78 Lun 16 Jan - 18:45

DemetriosPoliorcète a écrit:
Chapitre 14 : Maximilien Ier

« Mais il s’avère que ce n’est pas mon nom »

                  Maximilien Bonaparte répondant à des dignitaires lui proposant de prendre le titre de Napoléon IV



Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 GericaultWoundedCavalry

Tableau qui représenterait le prince Maximilien, en uniforme de cuirassier, blessé en Italie. L'artiste a en tout cas volontairement choisi un uniforme anachronique pour relier la scène à l'époque de Napoléon Ier [1]

Après la défaite de Graz, puis les résultats du congrès de Madrid au cours duquel la France avait avoué son échec, Paris avait été au bord de l’insurrection générale. Des barricades avaient été érigées et des coups de feu échangés à plusieurs endroits, et il avait fallu combiner une répression rapide et des efforts de médiation pour empêcher la ville de s’embraser et le pays de tomber dans une totale incertitude.

Malgré une certaine accalmie, il était redevenu courant de penser que Napoléon III serait le dernier souverain français. La défaite de 1857, combinée à ses incessants revirements dans ses liens avec le Corps législatifs, l’avaient rendu extrêmement impopulaire. Son divorce avec Louise de Prusse, en 1859, avait achevé de donner de lui l’image d’un souverain irresponsable, doublé d’un mari sorti d’une comédie de boulevard.

Napoléon III fit alors la meilleure chose qu’il pouvait faire dans l’intérêt de la monarchie et de l’Etat : il abdiqua et quitta le territoire de l’Empire. L’élément déclencheur fût sa volonté d’épouser une comtesse danoise divorcée de six ans son ainée, mais l’étude de sa correspondance personnelle a montré, bien plus tard, que la conscience de son impopularité avait joué dans sa décision.

Le 2 décembre 1861, son frère Maximilien était proclamé Empereur des Français sous le nom de règne de Maximilien Ier. Esprit anticonformiste, Maximilien était tout aussi scandaleux que son frère sous certain aspects, notamment de par son anticléricalisme qui s’affirmera de plus en plus avec le temps, mais il avait l’avantage d’être plus discret sur sa vie privée que son frère ainé. Il avait su se rendre particulièrement populaire par sa participation à la guerre d’Italie, pour laquelle il avait pris congé d’un poste diplomatique à Damas et où il avait été légèrement blessé à l’épaule.

Passionné d’orientalisme et de voyages, s’étant destiné très tôt à une vie de représentation diplomatique, Maximilien s’avéra rapidement un souverain énergique. Parmi les premières décisions de son règne, on peut citer, dans la continuité des projets de son frère, la mise en œuvre de grands travaux dans Paris (devant la nécessité évidente, entre autre, de rendre plus difficiles les émeutes). Bien que logiquement opposé aux révolutionnaires, il avait semble-t-il quelques sympathies socialistes qui le conduisirent à appuyer la légalisation des organisations syndicales et du droit de grève, laissant également des réunions de l’internationale ouvrière se tenir à Paris [2], dans le but d’obtenir des interlocuteurs clairs entre le pouvoir et la classe ouvrière.

A l’international, conscient qu’un conflit risquait d’éclater avec la Russie, il intervint pour s’assurer du soutien de la Grèce en transférant à Athènes l’administration de la Thrace et de l’Ionie, tout en y maintenant des garnisons. L’Assemblée grecque vota, à cette occasion, un texte qui autorisait les princes impériaux français à continuer à porter le titre de Princes de Constantinople, en témoignage des liens unissant les deux pays.

Maximilien avait également l’avantage d’avoir déjà un fils héritier au moment de son avènement, Léopold-Napoléon, deuxième enfant de son mariage avec Cécile de Bade, qu’il avait épousé au printemps 1858. Le couple aura en tout six enfants : Clothilde, Léopold-Napoléon, Wilhelmine, Alexandrine, Louis-Maximilien et Sophie Théodelane (on sent dans plusieurs d’entre eux la mode pour le Haut Moyen Âge en pleine effervescence dans les années 1860 et 1870).

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 OlgaFeodorovna

Cécile de Bade, Impératrice des Français


Maximilien fut également le premier souverain français à se rendre dans les colonies. Après une tournée aux Antilles en 1866, il se rendit dans l’océan indien et à Bornéo en 1882. Sa passion pour les cultures extra-européenne l’encouragea à développer le corps des Mamelouks (un accord datant de Napoléon II autorisait la France à en recruter un certain nombre dans l’Empire ottoman, mais ils furent ensuite surtout recrutés en Afrique du Nord) et à intégrer une Légion africaine, recrutée dans les comptoirs français au Sénégal, à la garde.

[1] A ce stade, les personnages qui ne sont pas nés OTL deviennent de plus en plus nombreux, donc difficile d'illustrer...

[2] OTL, Napoléon III avait encouragé dans un premier temps la constitution de l’AIT.
Vraiment j'adore !!
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Message par Thomas Lun 16 Jan - 18:47

Wardog1 a écrit:Une corée francaise, hyundai et samsung seront donc des marques francaise, c'est cool!
Pas forcément.
OTL Hyundai est créée après la fin de la colonisation/occupation japonaise. Samsung, bien que créée pendant l'occupation, n'était alors qu'une épicerie.
Dans cette TL, la Corée sera probablement décolonisée avant la création de ces entreprises, ou alors le monde serait tellement différent qu'elles ne verront pas le jour.

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 18 Jan - 10:56

Chapitre 17 : entre modernité triomphante et affirmation des origines

"Il découvrait un monde nouveau fait de grands boulevards et de caniveaux surchargés d'ordures, de cathédrales de verre et d'acier et de mansardes envahies par la vermine, de foules immenses et d'hommes solitaires. Mais lui ne regardait rien d'autre que, face à face à l'entrée de la cité de Chaillot, les statues équestres de Napoléon et de Charlemagne"

                          Extrait du premier tome de l' Histoire de la famille Neumann




L’Europe de la décennie 1860 et 1870 combinait triomphe de la modernité industrielle et parachèvement de la construction d’identités nationales qui puisaient leurs références dans l’histoire antique et médiévale.

En France, si les origines celtiques avaient été mises en avant sous Napoléon Ier, l’époque maximilienne cherchait davantage les origines du pays dans le Haut Moyen Âge et les dynasties mérovingiennes et carolingiennes, qui permettait notamment d’intégrer au récit national les régions germanophones récemment rattachées. Après plusieurs sommes d’historiens, la littérature allait diffuser cet imaginaires : publié en 1860, le roman Brunehilde connut un succès immense et fut adapté en opéra en 1865. Il racontait les efforts de la reine Brunehaut, souveraine d’Austrasie, pour maintenir l’héritage de l’Empire romain et l’unité du royaume face à un monde tombé dans la barbarie. La reine donnera ensuite son nom au nouveau quartier de la ville de Metz, au milieu duquel trônera sa statue.

En Hollande, Charles-Louis cherche plus que tout autre à associer sa dynastie à l’identité nationale, finançant recherches archéologiques, publications d’ouvrages et réalisations de monuments, dont le plus célèbre reste la célèbre (et anachronique) statue du chef batave Claudius Civilis, à qui on donne les traits du souverain.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 1280px-The_colossal_statue_of_Vercingetorix%2C_Alesia_%2813178002504%29

Monument à Claudius Civilis. Les traits du chef batave sont clairement ceux de Charles-Louis

Dans l’espace allemand, le pangermanisme avait ses partisans mais restait minoritaire, l’idée des trois Allemagne (Allemagne du Nord, Allemagne du Sud, Allemands de l’Empire d’Autriche) s’était imposée dans les esprits. Les rois de Prusse multipliaient leurs déplacements dans les autres Etats de la confédération du Nord, et affichaient aussi souvent son drapeau que le drapeau de la Prusse. Au sud, les rois de Bavière faisaient édifier le « Musée Sud-Allemand », bâtiment de style néo-gothique sensé donner l’exemple des productions culturelles et historiques de l’Allemagne du Sud.

Dans l’Empire d’Autriche, l’idée que les populations germaniques étaient l’élément civilisateur de l’ensemble du pays restait présente chez les élites, mais l’idéal fédéral l’emportait depuis la bataille de Graz, qui donnait son sujet au nouvel hymne impérial. Le nationalisme hongrois était contrebalancé par celui des minorités ethniques au sein de la couronne de Saint Etienne, qui jouait logiquement l’échelle impériale contre celle du royaume de Hongrie.
En Angleterre enfin, on constatait le développement du « saxonisme », courant à la fois nationaliste et social anglais porté par le Parti Radical, devenu puissant avec les réformes de la décennie 1820 : dans la continuité des théoriciens de la souveraineté nationale du XVIIIe siècle, l’idée était de rattacher l’histoire anglaise à un passé plus ancien que la conquête normande, afin de se distancier de la monarchie.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Whitedragontwolegs

Le « wynern flag », bannière d’Harold Godwinsson reconstituée d’après la tapisserie de Bayeux, devenue un emblème du mouvement radical au XIXe siècle.

La célébration de ces passés mythiques contrastait avec une époque faite d’industrialisation, de transition démographique et d’exode rural. Londres était la ville la plus peuplée du monde, suivie de peu par Paris. L’Empire français restait quant à lui l’Etat le plus peuplé d’Europe, malgré une baisse de la natalité qui avait suivie, plus rapidement qu’ailleurs, celle de la mortalité, conséquence peut-être de l’application du Code civil.

Boudées par les financements princiers mais largement approuvés par les éditeurs et le public, les œuvres littéraires qui décrivaient d’une façon réaliste ces réalités sociales étaient largement diffusées. A des œuvres clairement socialistes, comme La colline de poussière noire, qui raconte une grève des mineurs du Nord à la façon d’une chanson de geste médiévale, s’ajoutaient des romans qui se voulaient des descriptions scientifiques de la réalité sociale, dans la lignée de Balzac. Citons Histoire de la famille Neumann, une volumineuse somme romanesque racontant , sur plusieurs génération, l’histoire d’une famille de petits commerçants originaires de Trèves qui montent à Paris après l’annexion par la France et se répartissent dans diverses classes de la société. Commencée en 1864, la somme comptera dix-sept romans et sera achevée en 1889.
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 18 Jan - 12:46

Un essai (pas encore confirmé) de liste des monarques Britanniques :


George III (1760-1820)

George IV (1820-1830)

Charlotte Iere (1830-1832), épouse Frédéric de Prusse

Enfants :

George-Frederick (1817-1872), plus tard roi George V

Caroline (1819-1902)

William (1824-1880)


George V (1832-1872)
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 18 Jan - 15:05

Chapitre 18 : le monde hispanique depuis 1842

"Je vais tuer plus de libéraux qu'il n'y a de fleurs en mai et avril"

                             Chanson de miliciens conservateurs espagnols


Le compromis de 1842 entre la monarchie, les libéraux espagnols et les élites d’Amérique latine avait eu des effets mitigés, très différenciés d’un espace à l’autre. Dans les nouveaux royaumes sud-américains restés protégés par la métropole, l’ouverture économique et politique avait permis une stabilité elle-même source de développement. Mais ces pays restaient profondément divisés entre élites créoles et populations autochtones ou métissées, entre grands propriétaires conservateurs et élites industrielles et commerçantes libérales des grandes villes portuaires

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Jean_de_Bourbon

Jean III d'Espagne

En Espagne même, les « vingt années libérales » qui avaient suivi le coup de 1842 et l’imposition d’une constitution modérée, acceptée à contrecœur par Charles V et son fils Charles VI, avaient été dominées par la classe politique libérale. Celle-ci avait réussi à se faire haïr de l’essentiel de la population espagnole : outre la fin des solidarités traditionnelles et les accusations d’anticléricalisme, on leur reprochait leur totale indifférence à la question sociale, vis-à-vis des paysans comme des ouvriers des industries naissantes. Par ailleurs, l’action des souverains avait contrecarré autant que possible les réformes libérales, qui ne furent jamais menées jusqu’au bout, notamment en termes de sécularisation, laissant le pays dans un entre-deux qui ne satisfaisait personne.

La vente des Philippines, colonie historique espagnole, fut un déclencheur des deux côtés de l’Atlantique. Devant ce qui apparaissait comme une démonstration de faiblesse de la part de la métropole, les élites du Royaume du Rio de la Plata, en conflit depuis plusieurs années avec Madrid sur des questions de représentation diplomatique et de libre-échange, basculèrent définitivement dans l’idée d’une rupture dynastique et, le 3 mars 1862, déposèrent le roi Juan III pour le remplacer par un conseil de régence, revenant à la stricte application de la constitution de 1841. Immédiatement, une junte se forma à La Paz pour proclamer la sécession du Haut-Pérou, puis son rattachement au royaume du Pérou. L’Espagne ne réagit que mollement, en renforçant le Haut-Pérou, en décrétant un embargo économique et en menant une démonstration navale pour dissuader Buenos Aires d’éventuelles envies expansionnistes.

En Espagne, les libéraux qui avaient été amenés au pouvoir par les affaires latino-américaines sont chassés par ces mêmes affaires : devant la perte de crédibilité du gouvernement, les réactionnaires, prétendant agir au nom du roi, forment des milices dans les régions les plus conservatrices, notamment en Catalogne intérieure et dans les Pyrénées, remplaçant les autorités légales. Jean III cherche pourtant la conciliation : plus libéral que le reste de sa famille, passionné de sciences et de techniques, il rechigne profondément à faire couler le sang espagnol. Après avoir réussi à geler la situation pendant quelques semaines, il ne parvient pas à empêcher la contestation de s’étendre, et une poignée de militaires conservateurs de prendre le pouvoir à Madrid en son nom. Dépité, il abdique le trône d’Espagne et part en exil, laissant son fils de vingt-quatre ans se faire proclamer roi sous le nom de Charles VII. Installé quelques temps en Angleterre, il finit par accepter de se rendre à Bogota pour y sauver le trône des Bourbons.

La guerre civile en Espagne n’est tout de même pas empêchée : Cadix se soulève, suivie d’autres régions, contre la junte conservatrice. Les forces libérales, incapables de s’entendre entre républicains, isabellistes et partisans de l’appel à un souverain étranger (certains imaginent appeler un Bonaparte), finissent écrasées après un an de sanglants combats.

A Buenos Aires, alors que l’indépendance a été acquise pratiquement sans effusion de sang (le conseil de régence décide de ne pas chercher à récupérer le Haut-Pérou), les tensions entre bourgeoisie libérale des villes côtières et grands propriétaires terriens de l’intérieur des terres dégénèrent en affrontements armés.  Alors que la République est proclamée à Buenos Aires, un obscur propriétaire, José Manuel Morelos [1] rassemble une armée à Asunción et marche sur la capitale. Proclamant une République fédérale, il prend l’année suivante le titre original de « César du Peuple des Provinces Unies d’Amérique du Sud »). Etablissant un régime extrêmement dur, il est assassiné dès 1864 au cours d’une expédition contre les Mapuche, par un ancien allié politique spolié. La guerre reprend jusqu’au triomphe, en 1866, des « constitutionnalistes », partisans d’un retour à la constitution monarchique de 1841. L’exemple du Mexique Habsbourg encourageait les nouveaux dirigeants à se donner u souverain étranger, vu comme un arbitre impartial de la politique nationale.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Philippe_d%27Orleans_Comte_de_Paris_1862
Felipe Ier, roi des Provinces Unies du Rio de la Plata

Le choix se porta finalement sur le prince français Louis Philippe Albert d’Orléans, qui bénéficiait d’une image libérale en tant que petit-fils de Philippe Egalité et venait de s’illustrer en combattant, du côté de l’Union, au cours de la guerre de Sécession. Après quelques hésitations, il finit par accepter, étant de toute façon désormais très loin dans l’ordre de succession du trône de France.


Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Mer 18 Jan - 21:04, édité 1 fois
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Message par Thomas Mer 18 Jan - 19:09

A Buenos Aires, alors que l’indépendance a été acquise pratiquement sans effusion de sang (le conseil de régence décide de ne pas chercher à récupérer le Haut-Pérou), les tensions entre bourgeoisie libérale des villes côtières et grands propriétaires terriens de l’intérieur des terres.
J'ai l'impression qu'il manque la fin de ta phrase ici.

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 18 Jan - 21:04

Thomas a écrit:
A Buenos Aires, alors que l’indépendance a été acquise pratiquement sans effusion de sang (le conseil de régence décide de ne pas chercher à récupérer le Haut-Pérou), les tensions entre bourgeoisie libérale des villes côtières et grands propriétaires terriens de l’intérieur des terres.
J'ai l'impression qu'il manque la fin de ta phrase ici.

Merci, c'est corrigé.
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 20 Jan - 16:03

Chapitre 19 : la crise du monde russe

"Quand cela prendra-t-il fin? Quand donc en finira-t-on avec cet absurde marchandage polonais? Quand laissera-t-on un peuple libre de choisir son destin?"

                             Victor Hugo réagissant au couronnement d'Amédée de Sardaigne Grand Duc de Varsovie


En 1863, la mort de la Grande Duchesse Augusta de Varsovie posa, une fois encore la question polonaise à toute l’Europe. Après avoir repoussé la question de la dynastie par la nomination d’une monarque sans enfants, il fallait trouver pour l’Etat polonais un souverain qui soit catholique et convienne à l’ensemble des puissances. Réunis à Vienne, les représentants des monarchies (et, pour la première fois, des diplomates et notables du Grand Duché). Affaiblie par sa quasi-défaite en Italie, la France ne put placer un souverain issu de l’Allemagne du sud sous son influence. La Russie et la France s’opposèrent de concert à un candidat issu des Bourbons italiens, trop proches de l’Autriche ; les Bourbons d’Espagne, quant à eux, étaient exclus, étant donné les incertitudes sur l’avenir de leur pays. Les deux derniers candidats en lice étaient le vieux Michel de Portugal, oncle de Pierre V de Portugal, et Amédée de Sardaigne, dont la famille a l’avantage d’une réputation de modération entre libéralisme et réaction. C’est finalement ce dernier qui est choisi. La nouvelle de l’imposition d’un souverain aussi étranger à la Pologne provoque des émeutes à Varsovie et Cracovie ; dans le reste de l’Europe, on se moque ou on s’indigne devant ce concert européen qui repousse sans cesse l’insoluble question polonaise en s’accrochant à un compromis vu comme bancal et anachronique.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Retrato_de_Amadeo_I_de_Espa%C3%B1a_%28Banco_de_Espa%C3%B1a%29

Amédée Ier, Grand Duc de Varsovie

Le statu quo satisfaisait quoi qu’il en soit la Russie, qui préférait renoncer à réunifier la couronne polonaise pour ne pas entraîner l’Empire dans une crise sur un terrain qui n’était pas sa priorité. La Russie de 1863 était un pays profondément transformé depuis Alexandre : la victoire face à la Prusse et l’Autriche avait confirmé aux yeux de la classe dirigeante le bien fondé des réformes de ce dernier, et les politiques volontaristes en termes de modernisation et d’équipement furent poursuivies par ses successeurs. L’Empire russe était le pays le plus vaste du monde, ayant conquis les terres kazakh au cours de la décennie 1840, mis sous protectorat les trois Khanat de Boukhara, Khokand et Khiva, et achevé la pacification du Caucase. Des milliers d’anciens serfs, qui n’avaient pas accédé à la propriété de la terre, étaient encouragés à se déplacer vers la Volga, la Sibérie, le Caucase et l’Alaska, terres ouvertes à la colonisation slave. Le chemin de fer atteignait 5500 kilomètres Enfin, l’industrie se développait rapidement, autour des grands centre urbains mais aussi dans les bassins houillers. Dès le début de la décennie 1850, la région de Méotide passa de terre cosaque à territoire industriel peuplé par des habitants venus de tout l’Empire.

Pourtant, la Russie était traversée par des tensions croissantes. Si Alexandre avait aboli le servage et instauré des communautés villageoises chargées de gérer le paiement de l’impôt et la gestion de terres communales, les serfs n’avaient reçu aucune terre en propre, ce qui laissait des millions de travailleurs à la merci des propriétaires terriens.

Surtout, le pays s’était développé sans jamais que ne soit remise en question l’autocratie, considérée comme le principe fondamental du gouvernement impérial. L’arrivée au pouvoir du Tsar Alexandre II en 1855 laissait entrevoir pour les libéraux un changement dans l’organisation du pays, mais très vite, le jeune souverain revint vers l’autoritarisme de son père, après n’avoir laissé que quelques mesures, comme l’élection au suffrage censitaires des conseils municipaux et villageois. En décembre 1867, la chancellerie impériale faisait publier un texte qui réaffirmait le principe de l’inamovibilité et de l’absolutisme du pouvoir du Tsar. Les réseaux libéraux, influents et présents jusque dans la haute aristocratie, se décidèrent à mener un coup de force pour abattre ce qu’ils considéraient comme un régime anachronique.

Le 6 février 1868, les communications télégraphiques du Palais d’hiver et des bâtiments gouvernementaux étaient coupés, et la rue bientôt occupée par des militaires et des militants armés. Les officiers putschistes contrôlent Pétersbourg dans la soirée ; le lendemain, Moscou, Kiev et Iekaterinbourg étaient à leur tour sous le contrôle des putschistes. Pris de court, le Tsar se résolut à accepter de négocier une constitution.

Promulguée à peine trois semaines plus tard, la Constitution proclamait l’Etat de droit, l’égalité devant la loi, l’élection d’une Douma d’Etat au suffrage censitaire. La garantie du droit de propriété incluait également la fin des terres communales à la disposition des paysans, dans le but de dynamiser l’économie.

Si la nouvelle de l’insurrection et de la rédaction d’une constitution avait été bien reçue par une large majorité de la population, mais la nouvelle de la fin des terres communales, à laquelle s’ajoutait le recul de l’influence de l’Eglise orthodoxe, entraîna un profond rejet par la paysannerie, suivie par une série de révolte rurale contre les représentants de l’Etat. Plus grave encore, les cosaques du Kouban et du Don se révoltèrent au nom du Tsar et de la religion, constituant une véritable force armée, bientôt rejointe par des officiers déserteurs de l’armée régulière.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Sergiy_Vasylkivskiy-_Cossack

Peinture représentant un insurgé cosaque

Les révoltes semblaient pouvoir être écrasées rapidement, mais un événement allait de nouveau transformer le rapport de force : profitant de la confusion, le Tsar tenta le 9 juillet un coup de force pour suspendre la constitution. Ayant échoué, il se réfugia avec ses partisans dans la forteresse de l’île de Cronstadt, se trouvant de fait assiégé. Si le gouvernement libéral n’ose pas utiliser la force contre le souverain, des combats éclatent dans tout le pays entre troupes ralliées aux royalistes et partisans du gouvernement libéral. A Vilna, les habitants affichent de plus en plus le drapeau polonais…

Le Grand Duc de Varsovie ne pouvait rester indifférent aux événements russes. D’abord attentiste, Amédée proclame dès juillet l’émancipation totale de son Etat vis-à-vis du « Royaume de Pologne », et donc de la Russie. Le mois suivant, la pression de l’opinion l’oblige à déclarer la guerre à la Russie et à lancer une campagne militaire pour libérer les Polonais du territoire russe. Face à des armées supérieures en nombre mais aussi divisées que désorganisées, les Polonais remportent une série de victoires. Entré dans Vilna, Amédée est proclamé roi de Pologne ; la Diète de Varsovie, dans l’euphorie des victoires, déclare revendiquer un territoire immense, proche du royaume de Pologne d’avant le premier partage. L’armée pousse jusqu’à Minsk, et l’on envisage de marcher sur Smolensk ou sur Kiev, dans l’idée que l’Empire russe va continuer à s’effondrer.

Mais, la situation se retourne à nouveau : devant ce qui est considéré comme une invasion étrangère, le Tsar et les dirigeants libéraux rentrent en négociation et finissent par trouver un accord, avant d’appeler à l’union nationale contre l’envahisseur polonais ; l’événement est appelé « conciliation d’octobre » et sera ensuite déclaré fête nationale. Le Tsar commet néanmoins l’erreur de rester en retrait dans la conduite de la guerre, dans l’idée de faire porter aux libéraux la responsabilité des éventuels échecs.

Devant se replier sur la Lithuanie, l’armée polonaise est finalement vaincue dans les alentours de Vilna. Cherchant à organiser une retraite ordonnée, Amédée est tué par un obus ennemi, devenant le dernier monarque européen à mourir sur un champ de bataille. Sa mort lui permettra au moins de rester dans les mémoires comme un héros national, au lieu d’un souverain qui aurait été forcé de signer la paix avec l’occupant russe.

Malgré les exhortations des diplomates français et anglais, la Diète demeure dominée par les jusqu’au-boutistes, et le territoire du Grand-Duché est envahi et contrôlé en quelques semaines. Les puissances ne peuvent pas réellement défendre l’existence de l’Etat-tampon : Varsovie ne s’est pas uniquement émancipé mais a également lancé une guerre d’agression et proclamé des revendications. Si la ville de Cracovie devient une ville libre sous influence autrichienne, le reste du Grand-Duché est réuni à la Pologne russe dans un Royaume constitutionnel de Pologne. Le Tsar proclame ainsi : « la séparation injuste du peuple polonais a désormais pris fin. La Pologne est désormais une seule nation sous un seul roi ». Dans les faits, le nouveau royaume est une dépendance de l’Empire russe, sur lequel il calque sa constitution.

La conciliation d’octobre aboutissait sur une nouvelle constitution qui laissait plus de pouvoir au Tsar que la précédente. L’aile gauche des libéraux est marginalisée politiquement, et les putschistes restés aux affaires s’empressent d’accepter l’une des revendications du Tsar, l’abaissement du cens, laissant le droit de vote à uniquement 6% de la population. L’Empire entrait dans une ère de libéralisme autoritaire, dominé par une nouvelle élite de l’argent, rapidement qualifiée d’oligarchie.
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Message par Rayan du Griffoul Ven 20 Jan - 16:17

Que de retournement de situation
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 20 Jan - 16:26

Rayan du Griffoul a écrit:Que de retournement de situation

C'est vrai. J'ai essayé d'aboutir à une Russie plus libérale et plus développée industriellement qu'OTL, en essayant de ne pas non plus basculer dans l'irréalisme complet.

J'espère que le récit n'en devient pas artificiel; mais après tout les périodes de changements rapides sont souvent pleines de retournements de ce genre.
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Message par Thomas Ven 20 Jan - 21:41

Ayant échoué, il se réfugia avec ses partisans dans la forteresse de l’île de Cronstadt, se trouvant de fait assiégé.
l’événement est appelé « conciliation d’octobre »
Wink

Clairement la période historique que je connais le plus, mais ce récit est vraiment plaisant à lire. Bravo!

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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 21 Jan - 11:05

Pauvre Pologne ! Pour moi ce récit est cohérent au vu du PdD choisi Wink
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Message par Yodarc Sam 21 Jan - 11:26

LFC/Emile Ollivier a écrit:Pauvre Pologne ! Pour moi ce récit est cohérent au vu du PdD choisi Wink
En effet.

De plus, ce n'est pas parce que des événements changent que toutes les tendances d'un contexte spécifique disparaissent. Elles prennent juste d'autres formes ou se nuancent et complexifient davantage comparée à ce qui s'est passé historiquement.
La description des événements en Pologne sont pour bien mien amenés et illustrent bien le fait qu'un Napoléon se maintenant au pouvoir parce qu'il a été plus habile sur le plan diplomatique lors du traité de Presbourg n'aurait pas pour autant enlevé tous les problématiques et enjeux liées à la Pologne et au désir d'une partie de sa population (et surtout de son aristocratie) de vouloir redevenir indépendant et retrouver la gloire d'antan de la République des Deux-Nations (surtout dans un contexte où le nationalisme se développe toujours, même si sous une forme quelque peu différente et plus complexe).
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 22 Jan - 8:45

Chapitre 20 : les transformations de l’espace khalijien

« Roi des rois d’Iran, ombre de Dieu sur terre, pivot de l’Univers, refuge de l’Islam »

                                 Titulature de Naser od-Din Shah [1]



Alors que l’Empire ottoman connaissait une transformation profonde sous l’impulsion de Mehmet Ali, plus à l’Est, les abords du Golfe persique n’étaient pas épargnés par les transformations.

Soucieux de protéger l’accès à l’Inde, perle de leur empire, les Britanniques avaient mené plusieurs expéditions contre les pirates Qawasimi et fini par établir, en 1820, les « Etats de la Trêve », confédération d’émirats arabes qui échappaient à la mainmise ottomane. A l’intérieur des terres, cependant, l’autorité du Khédive s’était grandement affermie : plusieurs campagnes menées par Ibrahim Pacha, fils de Mehmet Ali, avaient définitivement brisé la puissance temporelle des wahhabites. Privés de toute assise territoriale et de possibilité d’étendre leur influence, ils devenaient une obscure secte rigoriste, regardée avec curiosité par les autres musulmans. La péninsule rebelle était désormais, dans sa grande majorité, tenue par la puissance ottomane de Damas.

Y échappait le sultanat d’Oman, à la tête d’un vaste empire maritime s’étendant à la côte d’Afrique de l’est, avec le Sultanat de Zanzibar. La fin de la traite des esclaves allait néanmoins considérablement affaiblir cette puissance, dont les territoires africains seront, de fait, administrés par les Britanniques et les Hollandais.

Mais c’est surtout en Iran, que les Européens s’acharnaient à appeler par l’antique nom de « Perse », que les changements s’avéraient les plus importants. Arrivé au pouvoir en 1848, Naser od-Din Shâh s’appuyait sur un premier ministre énergique, Mirza Taqi Khân, plus connu sous son titre d’Amir Kabir. Réformateur, celui-ci avait considérablement réduit la liste civile des personnalités de la cour, avait limité la corruption et fondé le Dar ol-fonun, première école d’ingénierie moderne dans le pays. Ses réformes avaient néanmoins heurté trop d’intérêts pour qu’il puisse se maintenir au pouvoir, et une coalition de hauts personnages de la cour finit par le faire tomber et l’envoyer en exil à Kâshân. Plus tard, il fallut l’intervention de l’ambassade française, prévenue par le médecin français du Shâh, pour empêcher qu’un ordre d’exécution obtenue par la mère du Shâh, Mahd’ulya, profitant de l’ivresse de son fils, ne lui enlève la vie. Le nouveau premier ministre, Mirza Agha Khan, était un politicien intelligent mais notoirement corrompu, qui utilisa en outre l’essentiel de son énergie à survivre aux multiples intrigues de cour dirigées contre lui.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Naser_al-Din_Shah_by_Abul_Hasan_Ghaffari_1854[/size]

Le jeune Naser od-Din Shah

Plus intéressé par les affaires extérieures que par l’assainissement de ses finances, le Shâh lança en 1856 une vaste campagne destinée à conquérir l’ensemble de l’Afghanistan. Son père, Mohammad Shâh Qadjar, avait reconquis la ville en 1838, malgré les protestations des Britanniques, mais Kandahar et Kaboul restaient deux villes indépendantes. Leur réunification sous le contrôle de l’émir Dost Mohammad servit de prétexte à une intervention iranienne, officiellement destinée à rétablir le souverain de Kandahar sur son trône, et en réalité à contrôler l’ensemble de l’Afghanistan. Ce fut le pire désastre de l’histoire militaire iranienne depuis la conquête d’Ispahan par les Ghilzaï, au XVIe siècle.

Si Hérât, à la forte population chiite, avait conservé un attachement pour le souverain iranien, ce n’était pas le cas du reste de l’Afghanistan, jaloux de son indépendance face aux seigneurs de la plaine, plus encore face à un seigneur hérétique. Après avoir laissé l’envahisseur entrer dans Kandahar, Dost Mohammad l’y isola, puis l’anéantit totalement pendant sa retraite. Pas un iranien ne put revoir son pays : les éléments les plus modernisés de l’armée iranienne furent massacrés jusqu’au dernier soldat, plusieurs membres de la famille royale et hauts dignitaires n'étant pas épargnés. Les canons français et britanniques acquis à grands frais furent pris et exposés triomphalement à Kaboul.

Devant le désastre, risquant de perdre son trône et sa vie, Naser od-Din Shâh se débarrassa de son premier ministre, écarta sa mère du pouvoir et rappela Amir Kabir, qui eût enfin les mains libres pour ses réformes. Mettant fin à un certain nombre de dépenses somptuaires et contractant des prêts auprès des différentes puissances européennes, il put investir massivement dans la modernisation, créant des manufactures, rénovant les routes et créant une école d’officier, pendant militaire du Dar ol-fonun. Si ces réformes ne parvinrent pas à atteindre tous leurs objectifs (notamment dans le domaine militaire, où seul quelques unités purent devenir réellement efficaces) et engendrèrent de la dette, Amir Kabir parvint néanmoins à construire un embryon d’Etat moderne et efficace. Il reste, pour beaucoup d’Iraniens, un héros national. A sa mort en 1869, Naser od-Din Shâh poursuit les grandes lignes de sa politique, tout en freinant quelque peu les transformations.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Amir_Kabir_in_Ottoman_Empire_582916_741_%28cropped%29

Mirza Taqi Khan Amir Kabir

A côté de la modernisation autoritaire d’Amir Kabir, les idées politiques et philosophioques nouvelles progressaient dans le pays, sous l’influence des revues publiées en Persan depuis l’Empire ottoman ou l’Europe et des premières loges maçonniques attirant des initiés jusqu’au sommet de l’Etat.
A la mort de Naser od-Din en 1904, l’Iran s’était profondément transformé. De nombreux signes annonçaient des changements plus profonds encore.

[1] Authentique!
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Message par Collectionneur Lun 23 Jan - 7:58

J'avais loupé cette belle histoire 😅
Une phrase en double sur le chapitre du  Dim 8 Jan - 11:27 :

En juillet, Constantin accepte une trêve et la tenue d’un congrès européen, qui s’ouvre à Copenhague en septembre.

Dim 8 Jan - 13:56.
Un lettre oubliée :
Mehmet Ali, gouverneur d’Egypte, crédité non sans certaines exagérations d’avoir infligé une défaite à Napoléon et possédant incontestablement la force militaire la plus moderne ....t la mieux entraînée de l’Empire.

Lun 9 Jan - 18:07
Lapsus :
Ne Ferdinand VII ni Jean VI

Sam 14 jan - 10:13
Une lettre oubliée :
En février 1857, une insurrection contre le pouvoir Bourbon à Palerme secoua l’ensemble de la péninsule. Cette révolte avait pour objet bien plus l’autonomie de l’île que le libéralisme, fut néanmoins vue comme le signal de ....a révolution
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Message par Collectionneur Lun 23 Jan - 11:35

Concernant la Corée sous Protectorat français, déjà développé dans d'autres histoires ici. C'est vraiment un risque géopolitique majeur pour la France, coincés entre trois grandes puissances, à des semaines de voyage en bateau de la métropole même si la marine a un pied à terre en Indochine, c'est un coup a ce que la Royale subisse le sort de la marine impériale Russe en 1905. Une révolte des coréens soutenu par la Chine et le Japon serait difficile à éteindre vu la logistique nécessaire.
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Message par Imberator Lun 23 Jan - 13:54

Original et sympathique. Au moins on sort des sempiternelles victoires impériales à Waterloo.

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Message par DemetriosPoliorcète Lun 23 Jan - 19:10

Chapitre 21 : l’ère maximilienne

« Je pense que dans vingt ans, trente ans peut-être, les conflits entre les classes, de même que ceux entre les croyants et les libre-penseurs, n’auront plus lieu d’être »
Lucien Schmitt, Premier ministre de l’Empereur Maximilien, en 1876


Si le Royaume-Uni restait la première puissance mondiale en termes économiques et coloniaux, c’était Paris qui semblait donner le ton en termes d’évolutions politiques et sociales. Après sa première décennie de règne, Maximilien Ier avait relevé l’image de la dynastie Bonaparte après les années compliquées du règne de son frère et la quasi-défaite en Italie, l’Empereur avait dû jouer un jeu compliqué entre défense de ses prérogatives de chef de l’Etat, coopération avec le parti libéral majoritaire sous la direction de Cavour puis d’Adolphe Thiers, et nécessaire intégration des masses au fonctionnement politique. Toute sa vie, il chercha non sans succès à appliquer le principe bonapartiste visant à établir un lien direct entre l’éxécutif et la population, faisant contrepoids à la politique parlementaire sans pour autant la supprimer.

Contre l’avis de la majorité parlementaire libérale, le scrutin uninominal à deux tours est adopté après un plébiscite en 1863, ce qui permet une progression électorale des Républicains-Démocrates et un rapprochement entre ceux-ci et la dynastie. En 1864, le droit de grève est autorisé par le Corps législatif. Les socialistes, rassemblés dans la Ligue socialiste (marxiste) et la Société des Travailleurs de France (« romantiques » partisans de Flora Tristan) entrent également au Corps législatif, tout en restant encore hostiles à l’Empire. Le vieux Parti catholique se restructure et, coupant ses liens avec la dynastie des Bourbons, regagne du terrain électoralement dans la France de l’ouest et en Belgique.

Face à la montée en puissance du mutuellisme socialiste et surtout au militantisme des catholiques, l’Empereur, franc-maçon et anticlérical fondamental, appela à « supprimer le paupérisme » et soutint la création d’une assistance publique totalement laïcisée puis, en 1874, du premier système de sécurité sociale unifiée. Cela n’enraya pas réellement la progression du socialiste, et avec elle les inquiétudes de la bourgeoisie et des classes moyennes ; le temps de la normalisation viendrait plus tard.

En 1872, les Républicains-Démocrates arrivaient en tête au Corps législatif après douze ans de domination complète des Libéraux, et parviennent à former un gouvernement. La nécessité de s’allier aux libéraux et la politique plutôt modérée sous l’égide du très modéré filateur alsacien Lucien Schmitt [1] provoquèrent néanmoins une scission, les plus radicaux des Républicains s’alliant avec les socialistes les plus modérés pour former le parti Démocrate-Socialiste. Les autres formations socialistes formant le Parti Socialiste Français l’année suivante, sur un programme cherchant à concilier objectifs révolutionnaires et nécessaire participation à la vie parlementaire.

Si la défaite de 1858 avait entraîné une hausse des dépenses militaires et l’instauration d’un service militaire obligatoire d’un an, Maximilien, surtout soucieux de consolider la dynastie à l’intérieur, mena une politique extérieur d’équilibre européen extrêmement prudente, quitte à décevoir ses alliés politiques qui espéraient une politique de soutien aux nationalités. En 1872, l’Empereur traversa la Manche pour être reçu officiellement à Londres par George V ; le petit-fils de l’ogre reçu en plein cœur de l’Empire britannique ! Les accords de commerce et d’amitié signés à l’issue de ce voyage permirent d’espérer une baisse de tensions en Europe. Dans les Balkans, la France avait renforcé ses liens avec la Grèce de Paul Ier, fils de Jérôme Bonaparte, et entretenait de bons rapports avec la Roumélie ; l’expansionnisme russe semblait de toute façon diminuer avec la révolution libérale, et la Russie se concentrer sur son développement intérieur et la conquête de nouveaux espaces à l’est.

L’optimisme dominant en France se communiquait à toute l’Europe. La Russie était désormais convertie à une forme de libéralisme ; l’Autriche avait trouvé un compromis acceptable entre pouvoir impérial, libéraux et nationalités ; la Prusse et l’Allemagne du nord en général s’étaient modernisés, et semblaient eux aussi emprunter la voie du libéralisme. Les lois sociales apparaissaient, certes à des rythmes différents selon les pays, et laissaient espérer la fin de la lutte des classes.

La crise de 1861 allait mettre brutalement fin à cette vague d’optimisme.

[1] Personnage fictif. Jusqu’ici, j’ai appliqué modérément l’effet papillon en considérant que les personnes nées après la divergence mais des mêmes parents étaient les mêmes personnes. A ce stade du récit, cela est plus compliqué, la plupart des dirigeants seront des personnages fictifs.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 23 Jan - 21:04

Je commence à voir à peu près où je vais amener le récit, jusqu'à la fin de ce premier cycle tout du moins.

Je suis assez content de ce récit, qui permet d'arriver à une situation très différente de notre histoire sans en transformer pour autant les grandes tendances (industrialisation, colonisation, naissance des idéologies, importance de plus en plus grande des masses et de l'opinion publique dans la politique...).

Je pense que vous avez une petite idée de l'événement qui va marquer la fin, mais je ne vous en dit pas plus.

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Message par DemetriosPoliorcète Lun 23 Jan - 23:38

Chapitre 22 : la Méditerranée en ébullition

"Sous la protection d'Allah le très miséricordieux, le tout miséricordieux, les représentants de la Nation algérienne proclament l'entrée en vigueur de cette constitution"

                            Préambule de la constitution algérienne, 1882

A la mort de Jérôme Ier de Grèce, dernier des souverains mis en place par Napoléon Ier, mettait fin à un règne particulièrement populaire, qui avait ancré le pays dans le camp des alliés de la France et des puissances libérales. Sa disparition entrainait l’apparition de doutes, dans la pays comme à l’étranger : à l’image de son fils et successeur, Paul Ier, à moitié Romanov, le pays était divisé entre un parti libéral aligné sur Paris et un parti conservateur orthodoxe partisan de Saint Pétersbourg. La cession par la France de la souveraineté sur la Thrace et l’Ionie régla pourtant rapidement la question en ancrant la Grèce parmi les puissances libérales, provoquant la rancœur de Moscou qui perdait l’espoir de récupérer Constantinople.

L’Empire ottoman avait lui aussi fait le deuil de la Ville, de même que de l’Arménie et de toutes ses provinces européennes, mais il était dirigé par un homme énergique qui était parvenu non seulement à empêcher son implosion complète mais également à impulser une restructuration institutionnelle et économique que l’on aurait pas crue possible dans les chancelleries européennes. La Constitution de 1856 établissait l’égalité juridique et politique théorique de tous les sujets du Sultan, mettant fin au vieux système des Millet ; cette mesure qui aurait été pratiquement difficile à prendre et à appliquer en d’autres circonstances devenait acceptable maintenant que la population musulmane était une écrasante majorité dans l’Empire, et que la nature islamique du régime n’était pas remise en cause. La guerre de Sécession, en faisant monter les prix du coton, avait accéléré le développement d’une agriculture spéculative en Egypte comme en Mésopotamie, permettant d’importantes rentrées d’argent.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 2560px-Feld_mit_reifer_Baumwolle

Le coton, nouvelle richesse de l’Empire ottoman
Un problème de taille restait posé : la domination politique des fonctionnaires et des officiers turcs et la prééminence de la langue turque devenait de moins en moins supportable dans un Empire dont la capitale avait été déplacée à Damas et où les arabophones constituaient la majeure partie de la population. Si le nationalisme arabe commençait à se développer chez les intellectuels et la bourgeoisie, la contestation vint d’abord d’officiers d’origine arabe ou, plus souvent, métis turco-arabes, frustrés dans leurs carrières. En 1872, une première tentative de prise de pouvoir simultanée à Damas et au Caire se solda par un échec et une purge sanglante. Le nationalisme arabe, visant moins à une séparation qu’à un rééquilibrage entre Turcs et Arabes au sein de la Porte, se développa.

Un problème similaire se  posait en Afrique du Nord, où Algérie et Tunisie étaient toujours en théorie des régences exercées au nom du Sultan-Calife. Le Conseil de régence de Napoléon II avait réglé le vieux problème de dettes de la France envers la régence d’Alger, et avait signé par la même occasion un traité de commerce et d’amitié. La situation s’était ensuite rapidement inversée, Alger s’endettant auprès de la France, qui gagna une influence prépondérante dans le pays. L’influence de Paris grandit encore lorsque la révolte d’Abd el-Kader et de plusieurs tribus de l’intérieur des terres ébranla le pouvoir de la Régence, l’obligeant à demander une assistance militaire à la France, qui envoya armes et conseillers militaires. La domination du pays par une caste militaire étrangère semblait de plus en plus obsolète, d’autant que l’arrivée de nouveaux soldats Turcs se tarissait avec les réformes ottomanes. En 1882, la révolution algérienne, menée par la bourgeoisie algéroise, abattit les restes de la régence pour établir un royaume constitutionnel. Suivant l’influence des libéraux européens, on fit appel à un membre de la famille du Khédive pour devenir le premier roi (malik) d’Algérie. Deux ans plus tard, le bey de Tunis rompait les liens avec l’Empire ottoman et se proclamait roi à son tour. Au Maroc alaouite, la pénétration des idées occidentales se faisait plus lentement, mais la dette donnait, comme ailleurs, une influence prépondérante aux puissances étrangères.

Dans les Balkans, la Roumélie, passée de principauté ecclésiastique à royaume séculier voyait ses efforts de modernisation ralentis par les querelles de clans qui empoisonnaient sa vie politique. Fidèle allié de la Russie, la Roumélie s’en détourna progressivement après la révolution libérale qui marqua une baisse de l’intérêt pour le panslavisme à Saint-Pétersbourg. Le mariage d’Olga Petrovic-Njegos avec Constantin, fils et héritier de Paul Ier de Grèce, rapprocha les deux royaumes. La cour de Roumélie était aussi le lieu d’élaboration idéologique de l’idée d’une union de l’ensemble des Slaves du Sud, dans une « Grande Roumélie » ou une « Balkanie » qui intégrerait la Bulgarie, la Bosnie, la Serbie et la Croatie sous la dynastie roumélienne.

Tout commence à Presbourg : une autre Europe napoléonienne - Page 3 Danilo_Petrovi%C4%87_Njego%C5%A1

Daniel (Danilo) Ier, premier roi séculier de Roumélie
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 25 Jan - 17:57

Chapitre 23 : la crise européenne et le triomphe des idéologies

"Je refuse catégoriquement qu’un morceau de papier vienne salir et corrompre l’édifice qu’ont construit des siècles d’histoire britannique. Je ne signerai jamais aucune Constitution, Charte, Loi fondamentale ou quoi que ce soi de ce genre, fût-ce en face des fusils et des fourches"

                                    William V du Royaume-Uni, 1882


Le 3 mars 1881, le Crédit bavarois annonçait sa banqueroute, entrainant dans les jours qui suivent des effondrements financiers à Paris comme à Londres. Les mois suivants furent marqués par la montée du chômage et, avec elle, des contestations sociales.

Le 9 juillet, à Paris, la mort d’un syndicaliste anarchiste dans des échauffourées avec la gendarmerie entraîna le retour des barricades dans les quartiers ouvriers de Paris et des villes de sa banlieue, provoquant un choc dans la bourgeoisie. Une semaine plus tard, les libéraux firent chuter le ministère Démocrate pour s’allier avec le Parti National et le Parti Catholique. Une réduction limitée de la journée de travail calme un instant la colère ouvrière, mais la tension sociale demeure.

A Londres, le Parti Radical, troisième force depuis les années 1820, arrivait pour la première fois en tête, terrifiant les classes dirigeantes britanniques. Dans un climat d’intimidation généralisé, le suffrage universel est mis en place, mais la question constitutionnelle se heurte à une levée de boucliers de l’aristocratie. Le roi William V, qui a succédé à son frère George en 1872, sort totalement de sa réserve, en refusant certaines entrevues avec ses premiers-ministres et en déclarant publiquement : « je refuse catégoriquement qu’un morceau de papier vienne salir et corrompre l’édifice qu’ont construit des siècles d’histoire britannique. Je ne signerai jamais aucune Constitution, Charte, Loi fondamentale ou quoi que ce soi de ce genre, fût-ce en face des fusils et des fourches ». Son fils, en privé, a des mots encore plus explicite pour qualifier l’hypothétique document… La réforme est finalement rejetée mais le climat délétère demeure, d’autant plus que le suffrage universel a fait entrer dans le jeu politique le prolétariat urbain, bientôt représenté par l’Union Socialiste Britannique, formée de l’aile gauche du Parti Radical et de représentants des syndicats ouvriers. Paradoxalement, l’intervention directe du roi a fragilisé l’ordre politique britannique : ce qui semblait fixer par la coutume devient flou, en l’absence de cadre constitutionnel définissant clairement les prérogatives de chacun…

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Illustration de l'effondrement bancaire dans un journal britannique

La Russie est frappée en pleine expansion économique, et la vague de contestation qui suit la crise permet au syndicalisme ouvrier et au mouvement socialiste, encore balbutiants, de s’organiser. La crise révèle en fait des fractures bien plus profondes nées de la décennie de libéralisme autoritaire et de développement accéléré : si une large partie de l’aristocratie avait trouvé sa place dans le nouveau régime en faisant fructifier ses domaines et en investissant dans l’industrie et les chemins de fer, d’autres membres des anciennes classes dominantes et de l’intelligentsia russe, mal à l’aise dans ce nouveau monde, se tournèrent vers des idéologies extrêmes. Le socialisme, bien entendu, ainsi que l’anarchisme, mais aussi et surtout les formes de nationalisme diverses et variées qui apparaissaient partout dans l’Empire. Si dans un premier temps, certains prônèrent le retour à l’autocratie et la vénération de la figure du Tsar, l’idée devint très vite obsolète. Idole des jeunes intellectuels moscovites, Vassili Savenko prônait une voie russe mêlant retour aux croyances païennes slaves et modernité technique, qu’il mettait en application à travers un mode de vie extravagant et la pratique de la polygamie ; dans un tout autre style, le moine Evgueni Fedorov écrivait, dans l’Oural, une série d’ouvrages qui posaient les bases d’un gouvernement théocratique. Ainsi, il considérait que la figure du Tsar s’était abaissée en négociant avec les révolutionnaires et ne pourrait jamais retrouver son rôle de protectrice du pays et de l’orthodoxie, et il était nécessaire que le pouvoir soit désormais directement exercé par les clercs, bien que cela ne puisse pas s’accomplir dans l’immédiat, une nouvelle génération de religieux devant être formée dans cette idée. Loin des réflexions des intellectuels, ce fut dans cet intervalle entre destruction des sociétés traditionnelles et politisation des masses que fut commise la dernière, et la plus violente, vague de pogroms de l’histoire russe, des milliers de Juifs étant poussés à l’émigration. La paysannerie russe, mise à mal par la crise, commençait néanmoins à s’organiser politiquement sur des bases plus rationnelles : en 1892, l’ancien moujik Mikhail Mikhailovich Loupakine devenait, lors du congrès de Chicago, président de l’internationale agrarienne.

Différents de la Russie sur de nombreux points, les Etats-Unis n’en étaient pas moins, eux aussi, une puissance touchée par la crise en plein développement économique. Résistant mieux à la crise, les plus grandes entreprises absorbèrent rapidement les plus petites, entraînant une concentration industrielle et financière jamais vue. Dans l’agriculture, de nombreux paysans endettés perdirent leurs terres, donnant naissance à un mouvement agrarien puissant, animé dans le Midwest par des agriculteurs souvent d’origine germanique ou scandinave. Le Farmer’s Party fut fondé en 1891, et devint le People’s Party quatre ans plus tard. Il eut rapidement de bons résultats électoraux et prit la direction de plusieurs Etats.
Le traumatisme de la défaite de 1865 avait bousculé le paysage politique américain, en dépit de l’expansion économique qui avait suivie. Les Républicains étaient rendus responsables de la guerre civile et de la défaite, tandis que les Démocrates étaient, eux, le parti de l’ennemi sudiste… Apparut ainsi le Parti National Chrétien, fondé par le rassemblement d’anciens républicains, d’abolitionnistes et de membres de sociétés d’anciens combattants, souvent proche des sociétés comme les Fils de Spartacus. L’American Worker’s Party, fondé à New York en 1889, cherchait à représenter le prolétariat urbain. Entre temps, de nombreuses figures politiques des anciens partis dominants avaient refondé le Parti Fédéraliste, centré sur la défense de l’industrie et sur le refus de l’interventionnisme et de la christianisation à outrance.

D’une manière générale, le nationalisme progressait partout, s’éloignant parfois de son association avec le libéralisme. Il allait être l’un des principaux fermants des tensions grandissantes de la fin du siècle.
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Message par Thomas Mer 25 Jan - 18:28

« je refuse catégoriquement qu’un morceau de papier vienne salir et corrompre l’édifice qu’ont construit des siècles d’histoire britannique. Je ne signerai jamais aucune Constitution, Charte, Loi fondamentale ou quoi que ce soi de ce genre, fût-ce en face des fusils et des fourches »
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La disparition du bipartisme aux USA ouvrent des perspectives intéressantes Smile
La montée des nationalismes promet des guerres civiles et interétatique Sad

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