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L'Europe rouge

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 3 Avr - 16:17

Sur la lancée de mon texte pour le CTC 22, je me décide à créer ce topic qui se déroule dans le même univers, toujours inspiré du tome 2 de Jour J. Plutôt qu'un récit chronologique que je risque de ne pas finir, je vais poster une série de textes qui éclaireront chacun un aspect de cette TL.

Ici, Staline est mort en 1939, et ses successeurs ont mis entre parenthèses les luttes de succession pour parer à l'urgence de la menace allemande. Les informations des espions soviétiques ont été prises au sérieux, et Barbarossa a été un désastre dès les premières semaines.



Témoignage de Michel Fernandes


Husky, c'est le nom d'un chien du grand nord, il paraît. C'était un drôle de nom pour une opération en plein été sicilien, je ne me l'explique toujours pas. Dès le début, ça semblait destiné à merder. Et en effet, ça a été une merde noire.

J'avais toujours été maréchaliste, je pensais que le pays devait se reconstruire pour la revanche, après la claque de 40. Ca a été dur à vivre, même pour nous, loin, à Alger. Je pensais que Pétain était le seul capable de redresser le pays.

Après Barbarossa, ma conviction a grandi. Les Allemands devraient un jour où l'autre faire la paix avec les Anglo-Saxons pour se protéger de la ruée des Rouges, et la France aurait un rôle à jouer comme pays neutre et médiatrice entre les anciens ennemis.

Le débarquement allié m'a fait un choc, j'ai compris que je me trompais depuis le début : non-seulement je voyais que Pétain n'avait aucun plan et n'avait même pas essayé de se défendre ou de nous rejoindre, en Afrique, mais en plus, les Allemands étaient bien décidés à combattre à l'ouest, jusqu'au bout. Hitler était un sacré cinglé, même s'il a eu l'intelligence de rapatrier toute son Afrikakorps dès que les premiers américains sont arrivés en Afrique. Il paraît que Rommel a dû supplier son Führer jusqu'à la dernière minute, mais vu la déroute qu'il subissait en Biélorussie, Hitler aurait été complètement con de perdre des centaines de milliers d'hommes pour rien. Moi en tout cas, ça m'arrangeait, les Allemands et leurs copains Ritals étaient loin de chez moi, il y avait plus qu'à libérer la métropole.

Mais finalement, c'est en Italie que j'ai fini ma guerre, pas à Paris ou sur la côte d'Azur... La campagne de Sicile a été un désastre, et les Américains se sont empressés d'oublier les conclusions qu'on pouvait en tirer. Déjà, les Allemands n'étaient pas 40 000, mais 80 000, Rommel avait laissé une partie plus grande de son Afrikakorps que ce qu'on pensait, c'étaient des guerriers, des vrais, contre des gamins américains qui n'avaient jamais vu un vrai combat...ils se sont fait massacrer, les pauvres. Et les Italiens, eux, se sont vraiment battus, contrairement à ce qu'on pensait. On était là pour les sauver du communisme, et ils nous résistaient, les cons! Mussolini a invoqué leurs exploits encore et encore jusqu'à la fin, c'est grâce à ça qu'il a évité d'être renversé. Il pensait qu'en résistant aux Alliés, lui et Hitler seraient en force pour négocier la future alliance contre les Soviets. Il est resté con plus longtemps que moi! Et ajoutez encore le fait que l'opération a été lancée un mois trop tôt, parce que les états-majors commençaient à se faire dessus en voyant l'avancée des soviétiques.

Bref, si nous, les Français d'Afrique, on n'avait pas été là, l'opération était un échec total, comme la Normandie juste après. Mais on a tenu les têtes de pont, puis on a progressé, péniblement, dans l'île, puis dans la botte. J'ai vu Rome seulement après l'armistice.

Je voulais m'offrir un voyage à Paris, mais l'idée d'y croiser les Soviets m'a dégoûté, alors je suis rentré à Alger dès que j'ai pu. En 47 j'étais prêt à reprendre les armes pour libérer le nord, mais il ne s'est rien passé. Je ne comprendrais jamais réellement ce qu'il s'est passé à Bordeaux, et à Washington, dans les têtes des dirigeants, à ce moment là. Mais mon pays s'est fait couper en deux, ça m'a fait mal

Lettre laissée par Albert Speer avant son suicide

"Je jure que j'aurais désobei aux ordres du Führer, et que je le lui aurais dit en face, si j'avais la certitude que les Américains arriveraient les premiers dans la Ruhr. Mais puisque ce sont les Soviétiques qui vont y arriver, il n'y a aucune raison de laisser nos usines entre leurs mains. Alors, que tout soit détruit, comme le Führer me l'a ordonné. J'ai transmis tous les ordres nécessaire, notre potentiel industriel sera anéanti dans la mesure du possible.

Je meurs avec mon peuple et mon pays. Heil Hitler!"
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 3 Avr - 20:25

Témoignage d'Illia Ivanovitch Tichine

Je suis catégorique sur ce point, il n'y a pas eu de famine organisée en Allemagne. Pas plus qu'en Ukraine d'ailleurs, mais c'est un autre débat.

Evidemment, nous n'étions pas là pour faire plaisir aux Allemands, mais ceux à qui on s'en prenait étaient ciblés : les nazis, les militaristes prussiens, les socio-traitres qui avaient été complaisants avec le régime. Comme soldats, on savait bien que les organes étaient présentes en masse sur le territoire occupé, et que si c'était Lev Mekhlis le gouverneur militaire, ce n'était pas pour lui offrir une retraite. Pour peu qu'on soit un peu attentif, on voyait bien que beaucoup de gens disparaissaient; mais on me pardonnera de ne pas pleurer ces ordures.

En fait, ça m'est apparu plus nettement quand je suis revenu au pays, les nouveaux dirigeants voulaient tourner la page de la période stalinienne, alors tous ceux qui posaient problème ou étaient trop liés aux purges ont été envoyés en Allemagne, où ils pouvaient...se rendre utiles, disons. On avait vécu cette ambiance, en tant que soviétiques, et ça nous mettait un peu mal à l'aise au début, mais après tout, la situation était incomparable. Nous étions face à des gens qui voulaient effacer notre existence.

Pour ce qui est de la famine et des maladies liées à la faim, ça s'explique beaucoup plus simplement : toute l'industrie allemande avait été détruite soit par la guerre, soit pas les ordres d'Hitler. Plus d'engrais, plus de machines, plus assez de bras. Ajoutons que les Soviétiques ont aussi beaucoup souffert de la faim pendant et après la guerre.

Avec le recul, évidemment, ce sont des souvenirs qui dérangent. Mais comprenez-nous : les Allemands avaient juré de nous détruire et de nous réduire en esclavage, nous autres slaves; quant aux Juifs, ils les ont massacrés dès qu'ils les trouvaient. Ensuite, nous avons libéré les camps d'extermination en Pologne, ça nous a glacé le sang. Et pour finir, il y' a eu la découverte des plans des SS pour l'Est. Ce à quoi nous avons échappé était pire que ce que nous croyions... Alors oui, sur le moment, nous n'avons pas versé trop de larmes pour les Allemands, même quand ils n'étaient pas des fascistes.

Après l'hiver 45-46, de toute manière, l'aide alimentaire est arrivée, de l'est comme de l'ouest. Et avec les contrats de travail en Union Soviétique, beaucoup d'Allemands ont pu garantir des ressources à leurs familles. Les Etats socialistes allemands ont pu exister, non? Il y a bien eu des Etats allemands après 49, pas un grand désert?
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 7 Avr - 19:14

Témoignage d’Emile-Olivier N.

Votre nom rappelle celui d’un premier ministre de Napoléon III, c’est bien cela ?

Oui, en effet, mon père appréciait beaucoup cette figure, c’était resté un bonapartiste libéral dans l’âme.

De votre côté, vous vous engagez très jeune en tant que républicain.

Oui, en effet, j’ai très tôt fréquenté le Parti radical, bien avant ma majorité, et avant ma mobilisation.

Comment décririez-vous votre participation à la guerre ?

Celle d’un soldat ordinaire, qui a fait son devoir sans chercher à y échapper, sans coups d’éclat non plus. J’étais trop jeune pour les premiers combats, quand j’ai été mobilisé, j’ai tout de suite envoyé à Salonique, dans l’artillerie. Au niveau des combats, mon parcours se confond avec celui de l’armée d’Orient.

Par la suite, vous reprenez la vie civile et votre parcours au sein du Parti Radical, jusqu’à devenir le secrétaire personnel de Georges Mandel…
Quelques mois seulement, avant ma seconde mobilisation. C’était une personnalité fascinante, un maître à penser pour moi. J’ai ressenti une profonde tristesse en le sachant arrêté, alors qu’il aurait pu prendre la tête du mouvement de résistance.

De votre côté, comment vivez vous la débâcle ?

Une horreur, comme pour chaque Français patriote ! En mai, je suis en Alsace, l’ennemi nous passe à côté. On échange quelques tirs avec l’ennemi, mais on sait vite que tout est cuit. Après avoir échappé de peu à la capture, je suis démobilisé, j’essaie de rejoindre Londres, mais ne trouve pas les bons contacts. Je travaille dans une entreprise d’export à Bordeaux et me résigné à servir la France libre par le renseignement.

En 43, nous sommes prêts à l’insurrection avec les groupes résistants de la ville, mais nous annulons in extremis en recevant des nouvelles de Normandie. Je reprends finalement les armes avec le débarquement de Provence. Nous libérons la ville des Allemands et de leurs supplétifs miliciens -autrement plus hargneux qu’eux, soit dit en passant. A ce moment là, on sent une communion entre toutes les forces de la Résistance, ce qu’il se passa ensuite était inenvisageable.

Entre temps, vous avez perdu un autre maître à penser…

Oui, le général De Gaulle. Son accident en 1943 – si tant est que cela soit un accident – a été un choc pour nous tous.

Comment avez-vous vécu les lendemains de la libération.

Tout de suite, on a bien compris que quelque chose n’allait pas. Le désarmement brutal des groupes de résistants par les giraudistes et leurs alliés américains est très mal passé chez moi et les compagnons. On a aussi très vite vu que les Américains s’ingéraient partout, et avaient déjà tout prévu pour mettre le pays en coupe réglée… Bien sûr, et c’est l’excuse qu’on nous a toujours ressortie, c’était pire dans le Nord, avec la prise de pouvoir de fait par les FTP et l’épuration sauvage. Mais cette excuse n’a jamais été valable à mes yeux, combattre le communisme allait de pair avec la défense d’une France indépendante.

L’UFL est-elle déjà en gestation ?

Pas tout de suite. En 47, beaucoup sont tentés de faire front derrière Giraud devant l’horreur que constitue l’établissement de la République Populaire. Mais le nouveau régime ne peut pas être le nôtre, la « Nouvelle République », outre le fait d’être une appellation curieuse, est bien trop indulgente avec les anciens collaborateurs, et a abandonné trop de sa souveraineté aux Américains. Songez que les premiers billets étaient imprimés à Washington !
Nous avons fondé l’Union pour une France Libre en 1949. Elle était à l’image de ce qu’avait été la Résistance, très composite. C’était dur de mettre tout le monde d’accord, mais les dirigeants savaient nous rassembler, nous avions un respect et une fidélité sans faille pour eux.

Vous devenez député en 1954.

En effet. Ce fut une belle année électorale, nous étions le premier parti devant les Socialistes, l’UDF et les Radicaux. Mais les trois gouvernaient ensemble.
Mais je suis réélu à la législature suivante, et cette fois, nous y sommes ! Brossolette parvient à devenir président du conseil grâce à un accord avec son ancien parti socialiste, et nous pouvons enfin défendre l’indépendance du pays. C’est une lente, très lente reconquête de la souveraineté, mais notre dirigeant dispose d’un prestige international sans tâche et d’une bonne conjoncture.

Au Nord, la République Populaire est devenue la République Démocratique, et l’ère Jacques Duclos a tourné le dos à l’orthodoxie stalinienne. Même si Moscou veille.

Avec la politique d’indépendance face à l’URSS de Rol Tanguy, à la fin de la décennie 1960, on se met à rêver d’une réunification. Rêve vain, mais nous avons permis de grosses avancées, bénéfiques aux deux France.
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Message par Collectionneur Ven 8 Avr - 16:02

En 2018, la France a raté donc la fenêtre pour une réunification avec votre histoire ? On a toujours un bloc de l'est de fait ?

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 9 Avr - 8:37

Collectionneur a écrit:En 2018, la France a raté donc la fenêtre pour une réunification avec votre histoire ? On a toujours un bloc de l'est de fait ?


La guerre froide a bel et bien pris fin, avec l'ouverture des frontières entre les deux France. Mais le processus a été plus progressif que pour le mur de Berlin, ce qui fait qu'il reste deux France plus ou moins fédérées.

Comme dans l'Allemagne de l'Est OTL, les tensions restent vives et il existe un fort sentiment "nordstalgique", d'autant qu'on est clairement dans la France périphérique et désindustrialisée.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 9 Avr - 10:07

Discours radiodiffusé de Mussolini, 9 novembre 1943

Italiens! Mes mots aujourd'hui, sont d'abord pour nos soldats, les braves des braves, qui depuis le printemps, se sont montré les dignes héritiers des légionnaires de Scipion, en défendant la terre nationale contre l'envahisseur.

En Sicile, puis en Calabre et dans les Pouilles, ils ont montré au monde entier que les Italiens sont une race de guerriers, et que la patrie ne se laissera jamais conquérir. Les prisonniers américains qui ont défilé dans nos rues en sont la preuve la plus éclatante. L'ennemi lui-même reconnaît que, sans la supériorité des moyens techniques déployés pour leur opération, leurs soldats étaient rejetés à la mer dès les premiers jours.

Aucun sacrifice n'a été vain. Les Anglo-Saxons savent désormais qu'on ne pourra à l'avenir défendre l'Europe sans l'Italie et ses fils.

Mais, chacun le sait ici, la pire des menaces ne vient pas de la mer, elle vient des steppes de l'Est, et elle a ses complices à l'intérieur même de l'Italie. J'ai depuis longtemps la certitude qu'il faudrait un jour faire la paix avec les Anglo-Saxons pour affronter et détruire les bolcheviques. Cette vérité est aujourd'hui admise par tous comme une évidence, alors que les brutes rouges, poursuivant sur leur lancée après avoir percé en Ruthénie, déferlent sur le Danube, et ne son plus très loin de Vienne, et donc de Trieste et de Milan.

Je pensais les dirigeants de Berlin assez lucides pour se rallier à cette conclusion. Mais le chancelier allemand est sous l'emprise d'une clique qui préfère la destruction bolchevique de l'Europe à une paix honorable avec Londres et Washington, s'ils ne souhaitent pas tout simplement se courber devant Moscou. En tant que gardiens de l'héritage romain, nous ne pouvons l'accepter. Nous ne pouvons accepter la destruction totale de notre civilisation.

C'est pourquoi j'ai pris l'initiative d'entamer des pourparlers avec le commandement américain et de convenir avec lui d'un cessez-le-feu sur l'ensemble des fronts où nous affrontons les alliés occidentaux. Les combats prendront fin demain à midi.

Témoignage de Clara Petacci


Nous avons franchi la frontière Suisse dans une voiture discrète, mais sans prendre non plus de précautions excessives. Le Duce était sombre, mais ne semblait pas abattu, et ne craignait pas pour sa sécurité.

D'après lui, il serait bientôt de retour en Italie, sinon au pouvoir. Ciano rentré d'exil allait signer un cessez-le-feu avec les soviétiques, mais ça ne durerait pas. La guerre avec les Soviétiques commencerait dès que le réduit hitlérien en Allemagne du nord serait détruit, et à ce moment là, le fascisme renaîtrait en Italie.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 9 Avr - 18:27

Extraits de L'Iran au XXe siècle, (Digard-Hourcade-Richard)

Reza Shâh n'avait décidé d'expulser les ressortissants allemands qu'après une longue hésitation, à partir du moment où il était certain que l'offensive allemande contre l'URSS était destinée à échouer. Quelques jours d'hésitation supplémentaires auraient sans doute entrainé une intervention anglo-russe et sa déposition, ouvrant une ère d'incertitude pour le pays.

Le choix du camp allié se révéla bientôt une formidable opportunité pour l'Iran : le transiranien, qui avait tant coûté au budget de l'Etat pendant la première partie de son règne, fut remis en état modernisé aux frais des alliés, et l'Iran put bénéficier de nombreuses aides.
Une fois l'entrée en guerre actée, Rezâ Shah s'efforça de rendre la participation de l'Iran la plus visible possible, en insistant sur l'envoi de plusieurs centaines de volontaires sur le front et du prince héritier et de son épouse, ravie d'échapper à Téhéran, en tournée diplomatique; c'est d'ailleurs au cours de cette tournée que naquit le premier fils de Mohammad Rezâ, le futur Rezâ II.

La mort de Reza Shâh en 1947 et la montée sur le trône de son jeune fils fit espérer par beaucoup un relâchement de l'emprise de l'Etat sur la société. Les premières années du règne de Mohammad Rezâ furent en effet marquées par une relative tentative de libéralisation et d'apaisement des relations avec le clergé, avec notamment l'autorisation du voilement et la fin des lois sur le costume. Néanmoins, la série d'attentats perpétrés par les Fedâyin-e eslam dans les années suivantes décidèrent rapidement le nouveau monarque à durcir à nouveau sa politique anticléricale.

Les prisonniers politiques marxistes furent grâciés dès le début du règne, sans toutefois qu'il leur soit permis de former un parti. Un relâchement du contrôle de l'Etat sur les élections permis l'émergence de plusieurs partis politiques et d'un début de vie parlementaire : on vit ainsi apparaître le Parti Démocrate de Ghavam, assez en phase avec les objectifs modernisateurs du Shâh, et le Front National du docteur Mossadegh, nationaliste conservateur.

[...]

Le raidissement autoritaire du Shah et la coalition des mécontents -religieux, opposants à la réforme agraire, nationalistes laïcs anti-américains- devaient conduire au coup d'Etat de 1957 et au départ en exil du monarque. Hadj Ali Razmarâ, ancien premier ministre qui s'était fait connaître en négociant le partage des bénéfices avec les compagnie pétrolières et figure du coup d'Etat, proclama néanmoins que son intention était le respect strict de la Constitution de 1906, et donc le maintien de la monarchie. Après avoir fait proclamer le prince héritier Shah d'Iran sous le nom de Rezâ II, il gouverna le pays en tant que chef du conseil de régence.

L'absence de ligne politique claire et de réelle rupture avec la politique de Mohammad Rezâ réduisit la crédibilité du gouvernement militaire, jusqu'à le pousser, après trois ans de pouvoir, à démissionner au profit de l'élection d'un nouveau Majles, dans le cadre d'élection cette fois totalement libres.

Le Front National, depuis longtemps première force d'opposition, put enfin arriver au pouvoir, suivi de près par le Mouvement pour les Libertés en Iran de Mehdi Bâzârgan, ancien combattant de la France Libre. Le Toudeh, communiste, entrait également au parlement après des années de clandestinité.
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