La conflagration (suite de "L"héritage de Lazare Hoche")

En Amérique, les Anasazis ont survécu ? Divergence météo ?

Collectionneur a écrit:En Amérique, les Anasazis ont survécu ? Divergence météo ?

Je pensais que leurs descendant, les Pueblos, avaient gardé le même nom. Mais je me trompe sans doute.

La, il faut demander a Préhistorique Mais le nom lui même est une invention se basant comment ils étaient appelés par les autres tribus :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Anasazis

La crise de 1918 et ses conséquences

Alors que la reprise économique de l’après-guerre bat son plein, un événement vient rebattre les cartes de l’ordre international : le 20 décembre 1918, la bourse de New York s’effondre. Au cours de l’année suivante, les conséquences du krach se diffusent à l’Europe de l’ouest puis à la Russie.
En Grande-Bretagne, l’agitation d’extrême-gauche et d’extrême-droite, qui semblait s’atténuer, repart de plus belle, alimentée par des dizaines de milliers de chômeurs prêts à se reconvertir en miliciens.

Les pouvoirs prussiens et russes répondent par un regain d’autoritarisme, couplée en Russie par une vague d’interventions économiques de l’Etat, qui accentue la colonisation de l’Est.

A Cologne, des émeutiers d’extrême-gauche s’emparent du centre-ville et des bâtiments officiels, qu’ils tiennent pendant plusieurs jours. L’événement inquiète la population et entraine une nette victoire de la droite aux élections suivantes.

En France, le gouvernement Daunoy tente de sauver les meubles en rompant avec son libéralisme économique et en réorganisant l’économie autour de plusieurs corporations de régulation associant patrons et syndicalistes. Le scepticisme des uns comme les autres conduit le projet à une impasse. Les dernières années de la présidence sont marquées par une atmosphère de fin de règne où le pouvoir perd jusqu’à sa base militante du Parti National.

Au Mexique, Juan Ier a peu à voir avec son ancienne image de souverain jeune et patriote ; vieilli, il se désintéresse de la politique et promeut des politiques de plus en plus répressives. Alors que des politiciens démagogues cherchent à prendre le pouvoir à Mexico, l’indépendantisme californien réapparaît. Dans le sud, des émeutes paysannes donnent le jour à des gouvernements sécessionnistes dans plusieurs provinces ; la désunion des insurgés conduit à leur défaite et à une féroce répression. A San Francisco, un complot politico-militaire pour créer une République californienne est arrêté quelques jours avant de pouvoir mettre en œuvre son coup d’Etat.

Il faut attendre 1922 pour que le roi nomme un jeune politicien, José Kennedy, à la tête du gouvernement. Celui-ci lance un vaste programme d’investissement de l’Etat, de grands travaux et de réforme agraire, pour relancer l’économie, fournir du travail et réduire les inégalités entre régions.

Le déclenchement de la seconde guerre civile américaine

Alors que les Etats-Unis restent le pays le plus durement touche par la crise, le pouvoir républicain s’en tient à un strict laissez-faire et à une politique d’opposition au mouvement syndical, ce qui amène à une aggravation de la situation.

Aux élections de 1920, le démocrate James Dow est élu sur un programme de réformes sociales et d’interventions de l’Etat pour atténuer les difficultés de la population ; mais il ne tarde pas à reculer sur la plupart de ses projets, décrédibilisant le Parti Démocrate en dehors de ses bastions sudistes. De nombreux Etats, industriels ou agraires, passent sous la coupe des partis d’opposition, Populistes ou Socialistes. La situation économique au niveau national est toujours aussi catastrophique, ce qui conduit Dow à renoncer à un second mandat.

En 1924, la coalition du People’s Party et des socialistes soutient la candidature de Richard Svenson, fils du leader agrarien, à la présidence. Alors que la victoire semble acquise, un recomptage des voix demandé par la cour suprême dans des circonstances obscures conduit à l’élection, à quelques grands électeurs près, du candidat républicain. Alors que les gouverneurs de nombreux Etats refusent de reconnaître le nouveau pouvoir, une manifestation de chômeurs en colère perturbe la cérémonie d’investiture ; la manifestation finit par dégénérer en émeute et aboutit sur l’incendie de la Maison blanche et du Capitole, ainsi que la mort du nouveau président. L’armée fédérale reprend la ville avant d’écraser des insurrections socialistes à New York et en Nouvelle-Angleterre. Sous sa protection se met en place un Comité de Défense de la Constitution, autoritaire, qui rend l’ensemble des partis d’opposition responsables des événements de Washington. Face à lui, un gouvernement provisoire est installé à Kansas City.

A Richmond, les gouverneurs de la plupart des Etats du vieux sud proclament leur stricte neutralité et la non-reconnaissance d’un quelconque gouvernement fédéral avant que ne soient tenues de nouvelles élections, se rassemblant dans la Neutral League, bientôt appelée Southern League.

J'aime beaucoup l'idée de José Kennedy, cela montre que la plupart des Irlandais ont choisi le Mexique plutôt que les USA

Les suites de la guerre civile

La traditionnelle faiblesse du pouvoir central régalien, se ressentant à travers les effectifs réduits de l’US Army, ainsi que le faible nombre d’officiers compétents dans le pays – les derniers vétérans de la guerre contre l’Espagne avaient depuis longtemps pris leur retraite – explique la lenteur prise par les différents camps pour s’organiser, et l’absence d’affrontements majeurs après l’écrasement des rébellions socialistes sur la côte est. De plus, de nombreux officiers de carrière étaient des sudistes, et passèrent donc la majeure partie de la guerre à organiser les troupes neutres de la Ligue du Sud.

A l’ouest, le gouvernement provisoire, alliance bancale d’agrariens et de socialistes, se mit d’accord sur la création d’une « armée populaire » sensée marcher sur Washington pour y imposer un nouveau pouvoir et entreprendre une réforme en profondeur de l’Etat fédéral. Après plusieurs mois de préparation, la « marche vers l’est » se solde par un désastre militaire et un repli des forces réformistes. Néanmoins, l’armée constitutionnaliste ne brille par nécessairement plus et n’arrive pas à exploiter sa victoire.

Début 1926, les autorités centrales ont considérablement perdu en influence, et les différentes armées s’apparentent de plus en plus à des troupes de mercenaires organisées autour d’un entrepreneur militaire. Cette situation désole certains responsables, dont Jacob Wainwright, leader populiste, qui démissionne de son poste au gouvernement pour servir comme simple colonel.

Sur le plan intérieur, les partis populiste et socialiste mènent chacun leurs réformes dans les régions qu’ils contrôlent. A Chicago et dans la ceinture industrielle, les rouges mettent en place la collectivisation des industries abandonnées par leurs patrons, ainsi que des essais de coopératives ouvrières et de protection sociale. Mais ces Etats montrent aussi un visage plus sombre, avec des élections truquées, l’intimidation physique des adversaires et le contrôle de l’information.

A Seattle, loin du front, une guerre civile dans la guerre civile finit par éclater entre agrariens et socialistes, qui se disputent le gouvernement du nord-ouest. Afro-américains et indiens des Etats-Unis restent au second plan de ces affrontements, leurs sorts n’étant pratiquement jamais évoqués par les protagonistes. On trouve des régiments coloured aussi  bien chez les constitutionnalistes que chez les réformistes.

En 1928, les modérés des deux camps cherchent à s’entendre sur une trêve et la tenue de nouvelles élections, profitant de la lassitude générale. Les protestations des socialistes et les manœuvres des constitutionnalistes font échouer le projet. Finalement, un accord entre les Etats du sud et l’aile la plus modérées du People’s Party aboutit à l’intervention des premiers contre le Comité. Les troupes constitutionnalistes sont vaincues à Bull Run et Washington occupée par les armées sudistes, après quoi l’ensemble des protagonistes s’entend sur des nouvelles élections dans le cadre électoral d’avant-guerre.

Le triomphe des candidats estampillés « réconciliation nationale » masque mal le recul qu’a occasionnée la guerre dans l’unité du pays. Le gouvernement fédéral voit son poids considérablement affaibli par rapport aux grandes ententes régionales, qui continuent à exister plus ou moins officieusement, notamment dans le sud et le Midwest. Surtout, aucune réforme d’ampleur n’a finalement été mise en œuvre au niveau national.

Une guerre pour rien... Un accent en trop : Cette situation ''désolé'' certains responsables, dont Jacob Wainwright,

Très intéressant ! Néanmoins j'aurai plutôt appelé la marche "Marche vers l'est".

LFC/Emile Ollivier a écrit:Très intéressant ! Néanmoins j'aurai plutôt appelé la marche "Marche vers l'est".

Oui, en effet...

Ou "Marche sur Washington"

L’Espagne

Après sa victoire, le pouvoir carliste avait obtenu la paix civile et une relative tranquillité intérieure au prix d’une répression permanente des élites libérales, en grande partie contraintes à l’exil. Cette politique avait consacré et amplifié le retard politique et économique du pays, faisant figure de puissance endormie en pleine Europe de l’ouest.

Cette période prit fin dans la décennie 1860 avec le déclenchement de la révolte cubaine, puis, alors que la victoire des loyalistes semblait se dessiner, l’intervention américaine. Après une ultime tentative de reconquête de l’île, l’Espagne doit céder Cuba, Porto-Rico et Guam aux Etats-Unis en 1868.
Immédiatement, la perte de prestige de la monarchie entraine une contestation interne à laquelle le pouvoir ne sait pas répondre. Après le basculement de l’armée, le roi doit s’enfuir et deux républiques sont proclamées : l’une, à Madrid, d’inspiration franchement libérale, l’autre, à Séville, porteuse de revendications sociales.

L’échec d’une entente entre les deux gouvernements entraine un écrasement du second par les partisans du premier, qui inaugure une vie politique chaotique.

Devant l’impossibilité de parvenir à un gouvernement stable, une junte militaire prend le pouvoir en 1874 pour sauver le régime républicain. Trois ans plus tard, elle rend le pouvoir, mais les problèmes structurels persistent. Un nouveau coup d’Etat a lieu en 1882, ses meneurs souhaitant cette fois clairement rétablir la monarchie.

Après avoir envisagé de mettre sur le trône les descendants de Ferdinand VII par sa fille Isabelle, ou de faire appel à un membre d’une autre dynastie européenne, ils se résolvent à négocier avec l’héritier du trône, Charles, qui finit par accepter une monarchie constitutionnelle et est sacré sous le nom de Charles VII.

Les années 1880 voient la stabilité progresser et un début de rattrapage économique et diplomatique s’amorcer.
Dans le même temps, le royaume du Pérou est dirigé par une branche cadette de la maison de Bourbon, après que Jean III ait refusé de venir siéger à Lima après son éviction du trône d’Espagne.

Au cours de la guerre, l’Espagne demeure neutre et peut accélérer son industrialisation en commerçant avec les différents belligérants. La relative bonne santé économique du pays l’empêche de subir trop violemment « l’ère des révolutions », bien que plusieurs insurrections anarchistes secouent les centres industriels. Le pays soutient par la suite le rétablissement de la monarchie dans le royaume des Deux Siciles.

La partie espagnole est très réaliste ! Bravo !

La crise économique en France

Alors que le régime déjà largement impopulaire de Caribert Daunoy était parvenu à se maintenir pour un mandat de plus, la France fut frappée en 1919 par les conséquences de la crise économique mondiale, provoquant l’apparition de dizaines de milliers des chômeurs, aussi bien dans les grandes villes que dans les bassins industriels, sans compter des milliers de paysans chassés de leur terre car incapables de rembourser leurs crédits. La mise en place d’une économie corporatiste, qui devait être un sursaut du pouvoir, s’avéra un échec complet. Devant gouverner sans majorité parlementaire, le président ne put pas empêcher la division de son camp, les Nationaux-Républicains, proches des libéraux, et les Jeunes Nationaux, corporatistes et autoritaires, ayant quitté le vieux Parti National.

Aux élections de 1922, alors que la droite partait divisé, un accord électoral regroupant la gauche, du Parti Démocrate à la Ligue des Egaux, marginalisa complètement les membres des canaux historiques du PN et du Parti Libéral.

L’élection par le collège électoral du nouveau président fut néanmoins un problème, les factions de gauche ne s’entendant pas sur un candidat commun et laissant les autres partis jouer le rôle d’arbitre. Ce fut finalement Sigebert Schaffer, qui s’était illustré au Moyen Orient pendant la guerre et avait été élu sur une liste d’anciens combattants socialistes, qui fut choisi comme président de la République.

Les premières décisions du nouveau gouvernement concernent la hausse des pensions des anciens combattants et des veuves de guerre. Suivent rapidement la nationalisation de la Banque de France et le choix d’investissements massifs de l’Etat pour maintenir à flot l’industrie et diminuer le chômage, inspirés sur certains points de la politique suivie au même moment par le royaume du Mexique.

Les premières années de la présidence de Sigebert Schaffer resteront une référence pour l’ensemble de la gauche française ; le seul reproche qui restera sera la fin de la floraison culturelle de l’après-guerre, avec l’intervention de l’Etat dans la culture. La réorganisation du cinéma conduit à mettre l’accent sur des productions à gros budget destinées à fournir du travail tout en servant à la propagande. Film emblématique Le siège de Paris met en scène la résistance héroïque de la population face au Vikings, et est alors le long métrage le plus cher jamais réalisé.

A Saint Domingue, la victoire des partis issus des syndicats agricoles aux élections met enfin fin au pouvoir de l’oligarchie issue des lendemains de la Révolution. Mais c’est en Louisiane que les réformes vont le plus loin, avec l’élection du candidat populiste Hubert Legrand comme président de la République fédérée ; le pays connaît alors une réforme agraire de grande ampleur et une annulation des dettes privées.

J'ai des doutes sur l'industrie cinématographie faisant des ''blockbusters'' dès les années 20 tout de même

On a bien eu des films comme celui-là :(https://fr.wikipedia.org/wiki/Scipion_l%27Africain_%28film%29 )

Ou encore https://fr.wikipedia.org/wiki/Intol%C3%A9rance_%28film,_1916%29

Alors certes, c'est pas du Michael Bay^^ Mais ce sont les blockbusters de l'époque.

La nouvelle Grande-Bretagne

Après un immédiat après-guerre marqué par une flambée de violence politique, la décennie 1910 semblait marquer un retour au calme, facilité par une reprise économique rapide. La politique était de nouveau dominée par la tripartition conservateurs-libéraux-socialistes, chacun acceptant le système parlementaire.

La crise économique vint tout remettre en question en provoquant un chômage jamais vu et le retour en force des organisations extrémistes, de gauche comme de droite. L’extrême droite n’avait en effet pas renoncé à mener un coup d’Etat, pas plus que l’extrême-gauche à mener un soulèvement général dans l’Angleterre et l’Ecosse industrielles. Les appels à la modération et à l’unité du roi Ernest-Auguste II semblèrent dans un premier temps calmer la situation, mais le roi allait connaître une fin tragique : début décembre 1920, un chômeur désespéré, proche des syndicats anarchistes, lance un engin explosif sur le cortège royal, tuant Ernest-Auguste ainsi que le prince héritier. Le pouvoir passe à son jeune neveu, couronné sous le nom d’Edouard VI.

Une paranoïa anti-socialiste gagne rapidement le pays. L’UNW se défait de ses attaches républicaines et se rapproche de la monarchie, tandis que le nationalisme apparaît de plus en plus comme un recours pour la classe dirigeante. Suite à une campagne électorale menée avec des moyens novateurs, l’union des forces d’extrême-droite et d’une partie des conservateurs remporte les élections pour la chambre des Communes. Alors que le nouveau gouvernement se forme, les milices ouvrières sont écrasées à Coventry et Birmingham par celles de l’UNW et un régiment de Cipayes de Madras.

Les trade unions et partis d’extrême-gauche sont immédiatement interdits, bientôt suivies par le Parti socialiste. Le nouveau régime, sans rien changer en principe du fonctionnement parlementaire de la Grande-Bretagne, se construit de fait comme une dictature par le vote d’un ensemble de lois d’exceptions et l’intimidation des opposants.

Le nouveau régime met au cœur de sa politique le corporatisme et la préférence impériale, non sans obtenir de bons résultats économiques dans un premier temps. Dès 1924, la course aux armements est relancée.

A l’international, l’Angleterre se rapproche de la Prusse et de la Russie, réunissant les chefs de gouvernement des trois pays à la conférence d’Edimbourg de 1926.

La recomposition de l’Allemagne

La Prusse avait payé un lourd tribut à la victoire et, si elle avait de toute évidence réussi à obtenir des gains conséquents, ceux-ci apportaient de nouveaux problèmes.

Depuis longtemps écartelés entre leur inscription dans l’histoire allemande et leur fidélité dynstique aux rois d’Angleterre, les habitants du Hanovre, qui formaient le cœur des nouvelles possessions des Hohenzollern, ne pouvaient être gagnés par le patriotisme prussien que Berlin avait promu depuis plus d’un siècle dans ses possessions. Ce problème allait être à l’origine d’un retournement majeur : alors que la Prusse avait été depuis le début du XIXe siècle la principale force en Allemagne à s’opposer à l’idée d’une unification, elle allait désormais se faire la porte-parole des velléités unionistes. Beaucoup à la cour de Berlin considéraient en effet que le seul moyen pour le pays de sécuriser sa position était de se poser en puissance dominante dans une Allemagne fédérée autour de Berlin, en supprimant au passage le Saint Empire.

Dans le même temps, en 1920, la monarchie autrichienne est renversée par un coup d’Etat militaire dirigée par Friedrich Wesseling, un militaire jusque-là resté très discret. De Budapest, le roi proteste mais ne peut se permettre d’entrainer la Hongrie dans une guerre, au risque de perdre l’ensemble de ses couronnes. Alors que la population viennoise se montre peu réactive, on ignore la politique que mènera le régime militaire, peu répressif dans un premier temps. Celui-ci s’oriente, contre toute attente, dans un rapprochement avec la Prusse, plus que dans l’intégration dans l’Allemagne du Sud catholique,malgré les protestations des milieux cléricaux.


La Russie bascule vers l’ouest

Ivan Ogarev meurt en 1921, au fait de sa puissance. Sa succession, prévue en amont, place Konstantin Trofimenko à la tête de l’Etat et Chamil Aliev à celle du Parti, la ligne proclamée étant la totale continuité avec le précédente décennie.

Mais l’ancienne élite relève la tête, après des années à accepter l’ombre de l’homme fort de Moscou. Alors que le nouveau Tsar est encore mineur, le Grand Duc Dimitri, régent, organise un double coup d’Etat à la fois au sein de l’Etat et du Parti, qui s’achève par un succès. Si en théorie, la continuité du régime prévaut, beaucoup de partisans d’Ogarev ne sont pas dupes, et des rébellions armées doivent être matées en Sibérie et à Port-Arthur, qui résiste plusieurs mois.

Le nouveau gouvernement opère une bascule vers l’ouest et le monde slave, après la politique orientale d’Ogarev, et commence à remettre en cause l’autonomie de la Pologne.

La concurrence avec l’Angleterre dans le Grand jeu centrasiatique n’ayant plus lieu d’être, un rapprochement s’opère entre les deux puissances. Le roi Edward VI, après avoir divorcé de sa première épouse anglaise, se marie avec l’une des sœurs du Tsar. Le prince héritier, Harold, naît l’année suivante.

Je note que je ne suis pas seul à mettre ce week-end de trois jours à profit pour écrire

J'ai comme la vague impression que la France va se retrouver isolée

Rayan du Griffoul a écrit:J'ai comme la vague impression que la France va se retrouver isolée

Elle aura quelques alliés, mais en effet la partie va être difficile...

Le Moyen-Orient après-guerre

Les empires et républiques moyen-orientales offraient un paysage fortement contrasté, tant au niveau de la région qu’en interne.

L’Empire ottoman avait pu bénéficier de plusieurs décennies de réforme efficace et d’une neutralité dans le conflit mondial, qui tenait presque du miracle, et lui avait permis de renforcer sa position. Pourtant, de nombreuses régions de l’Empire restaient marquées par l’archaïsme et le faible poids de l’administration centrale par rapport aux pouvoir claniques traditionnels. La découverte de pétrole en Irak semblait prometteuse pour le pays, mais les bénéfices ne suffisaient pas encore à améliorer de façon sensible le fonctionnement de l’Etat.

Surtout, les élites ottomanes étaient déchirées entre les tenants d’une unité ottomane autour du Sultan et les nationalistes turcs, de plus en plus puissants, qui prônaient une extension face aux Russes et aux Iraniens, afin de réunir l’ensemble des peuples turcophones.

En Iran, la situation était tout autre : le pays avait été un champ de bataille, et la guerre avait anéanti le pouvoir de la vieille aristocratie et de la cour Qadjar, au profit de nouvelles élites militaires et techniciennes qui avaient formé l’essentiel des différentes factions, aussi bien pro-alliées que pro-continentaux, tout au long de la guerre.

Après la fin des combats, le gouvernement de Téhéran sut s’appuyer sur la France comme contrepoids à la présence russe, une fois l’Angleterre mise hors-jeu, et obtenir à la conférence de paix des tracés favorables de frontière tant en Afghanistan qu’au Baloutchistan.

Un régime constitutionnel étant clairement mis en place, le roi ne retrouva qu’une portion de son pouvoir d’avant-guerre. L’arrivée au pouvoir de Fath Ali II Qadjar, en 1916, marqua l’évolution de plus en plus claire vers une monarchie nationale « à l’européenne », en abandonnant les derniers aspects d’Empire clanique qui subsistaient dans le pouvoir dynastie. Bon communiquant, le nouveau souverain sut dépoussiérer son trône et se présenter en garant de l’unité du pays. La découverte du pétrole du Khouzistan, dont l’exploitation fut confiée à des compagnies françaises, russes et américaines, permit au pays d’obtenir une nouvelle source de revenus et finança la grande campagne de développement de l’infrastructure routière.

A l’est, l’empire Moghol restauré cherchait à maitrisé un territoire peu cohérent, dans le voisinage encombrant de la nouvelle puissance marâthe. L’Etat du Pendjab cherchait à se construire malgré les querelles entre la majorité relative sikhe et les minorités musulmane et hindoue. Au Bengale et dans le sud du sous-continent, les populations restaient dans leur majorité fidèles au pouvoir anglais.

DemetriosPoliorcète a écrit:

Rayan du Griffoul a écrit:J'ai comme la vague impression que la France va se retrouver isolée

Elle aura quelques alliés, mais en effet la partie va être difficile...

Les USA avec une alliance des démocraties libérales ?

Tout dépend pour moi de la position russe, si elle change de camp et se retrouve allié à la Chine et au Royaume Uni, la Corée voir le Japon est en péril en plus d'une pression sur le Proche-Orient.

DemetriosPoliorcète a écrit:La nouvelle Grande-Bretagne

Après un immédiat après-guerre marqué par une flambée de violence politique, la décennie 1910 semblait marquer un retour au calme, facilité par une reprise économique rapide. La politique était de nouveau dominée par la tripartition conservateurs-libéraux-socialistes, chacun acceptant le système parlementaire.

La crise économique vint tout remettre en question en provoquant un chômage jamais vu et le retour en force des organisations extrémistes, de gauche comme de droite. L’extrême droite n’avait en effet pas renoncé à mener un coup d’Etat, pas plus que l’extrême-gauche à mener un soulèvement général dans l’Angleterre et l’Ecosse industrielles. Les appels à la modération et à l’unité du roi Ernest-Auguste II semblèrent dans un premier temps calmer la situation, mais le roi allait connaître une fin tragique : début décembre 1920, un chômeur désespéré, proche des syndicats anarchistes, lance un engin explosif sur le cortège royal, tuant Ernest-Auguste ainsi que le prince héritier. Le pouvoir passe à son jeune neveu, couronné sous le nom d’Edouard VI.

Une paranoïa anti-socialiste gagne rapidement le pays. L’UNW se défait de ses attaches républicaines et se rapproche de la monarchie, tandis que le nationalisme apparaît de plus en plus comme un recours pour la classe dirigeante. Suite à une campagne électorale menée avec des moyens novateurs, l’union des forces d’extrême-droite et d’une partie des conservateurs remporte les élections pour la chambre des Communes. Alors que le nouveau gouvernement se forme, les milices ouvrières sont écrasées à Coventry et Birmingham par celles de l’UNW et un régiment de Cipayes de Madras.

Les trade unions et partis d’extrême-gauche sont immédiatement interdits, bientôt suivies par le Parti socialiste. Le nouveau régime, sans rien changer en principe du fonctionnement parlementaire de la Grande-Bretagne, se construit de fait comme une dictature par le vote d’un ensemble de lois d’exceptions et l’intimidation des  opposants.

Le nouveau régime met au cœur de sa politique le corporatisme et la préférence impériale, non sans obtenir de bons résultats économiques dans un  premier temps. Dès 1924, la course aux armements est relancée.

A l’international, l’Angleterre se rapproche de la Prusse et de la Russie, réunissant les chefs de gouvernement des trois pays à la conférence d’Edimbourg de 1926.

Une Angleterre fasciste c'est intéressant !