La conflagration (suite de "L"héritage de Lazare Hoche")

Photographies avant le feu

Empire Marâthe

Le grand reporter américain Solomon Thompson réalise, en juillet 1895, une photographie qui sera reprise, des décennies durant, comme un motif de la propagande marâthe. Facilement discernable, le roi pose, à cheval, devant l’élite de son armée au garde à vous, des dizaines de bannières saturant le paysage.
Le contraste est fort entre le costume traditionnel flamboyant du souverain et la modernité affichée par les rangées d’hommes en tenue khaki, et les lourdes pièces d’artillerie visibles au second plan.
A l’arrière plan, les usines d’armement crachent de noirs panaches de fumée. Ici, la photo trompe le spectateur : ce sont encore fusils et canon russes et français qui équipent les troupes marâthes.

Dublin

Le roi Ernest Auguste II de Grande-Bretagne, d’Irlande et de Hanovre prononce son discours devant le Dail irlandais, pour la nouvelle année. L’air décidé du roi cache mal son inquiétude, alors que les tensions internationales montent inexorablement ; de même, la déférence affichée par les députés cachent mal leur scepticisme devant les affirmations de leur roi.

Le souverain était pourtant absolument sincère. Opposé à l’entrée en guerre, il cherchera, une fois le conflit déclaré, à conserver la neutralité de son royaume irlandais. Sans succès une fois encore : il ne pourra pas contrer la volonté des élites britanniques de s’étendre au dépend de leurs voisins, ni celle des nationalistes irlandais de récupérer Belfast et Londonderry.

Bruxelles

Caribert Daunoy, figure montante du Parti National, affiche un large sourire en serrant la main du leader syndical Pierre De Leuws, tandis que des dizaines d’ouvriers et de syndicalistes laissent éclater leur joie.

Image d’unité nationale, alors que le retour de la prospérité et un vaste élan d'optimisme encourage chacun à la négociation dans les conflits sociaux. Si la peur d'une guerre à venir et le besoin de relancer l'industrie lourde a beaucoup joué dans la volonté du gouvernement de céder aux demandes des grévistes belges, Daunoy se veut optimiste. "Tout nous indique aujourd'hui que l'avenir est à la résolution pacifique des conflits, et à la collaboration fructueuse des peuples comme à celle des classes", déclarera-t-il dans un discours.


Nord de la Corée

Un officier français distribue quelques cigarettes à des tirailleurs coréens en faction près de la frontière. Ici, on n'imagine pas se battre dans un conflit ouvert, bien que les accrochages frontaliers fassent partie du quotidien. On ne sait d'ailleurs pas de quelle frontière il s'agit : la Manchourie est toujours une pomme de discorde entre la Russie impérialiste et l'Empire Qing en plein sursaut politique et économique.

Ca part bien

Juste un lapsus : la Manchourie est toujours une pomme de discorde entre ''ma'' Russie impérialiste et l'Empire Qing

Vers la guerre

Le 2 février 1896, une révolution de palais remplace le gouvernement pro-russe par un gouvernement pro-britannique. Une tentative de coup d’Etat par des militaires iraniens du corps des coqaques, formés et encadrés par des russes, tente un coup d’Etat, qui échoue dans le sang. A Hérât, dans l’extrême est du pays, un groupe d’officier et de politiciens déclare le gouvernement de Téhéran illégitime, et entre en rébellion ouverte, avec le soutien militaire de la Russie.

Le 14 du même mois, au Tadjikistan afghan, une troupe de réguliers russes ouvre le feu sur une colonne de soldats de l’émirat de Kandahar. Dans l’affrontement, un officier britannique encadrant les soldats afghans est tué. Une fois arrivée à Londres, la nouvelle provoque un tollé et une vague de nationalisme.

Le 12 mars, malgré les réserves du roi, la décision est prise d’envoyer 30 000 soldats britanniques renforcer les troupes déjà présentes au Hanovre, à la fureur de Paris et Berlin, qui rendent publics dans les jours suivants les termes d’un traité d’alliance conclu entre eux l’année précédente. En réaction à cette violation complète des règles du Saint-Empire, Vienne mobilise son armée régulière, déployée le long de la frontière avec la Rhénanie, sur la ligne de fortifications la plus moderne du monde. La France mobilise en réponse.

Le 20 du même mois, à Montréal, une manifestation en faveur le la paix, surtout conduite par des Canadiens français, tourne à l’émeute et est violemment réprimée par la milices. Une vingtaine de morts est à déplorer, provoquant, de l’autre côté de l’Atlantique, la fureur de la presse française.
Le point de non-retour est atteint cinq jours plus tard : le cuirassé français Le Grand Ferré ouvre le feu sur une escadre anglaise, considérant qu’ils croisent dans les eaux nationales. Le combat reste sans vainqueur, mais l’affaire ne tarde pas à éclater au grand jour.

Dans les jours suivants, l’Empire marâthe pose à l’EIC et à Londres ses conditions pour demeurer neutre en cas de conflit : les Britanniques doivent accepter un redécoupage des frontières, renégocier les traités économiques et annuler une partie de la dette marâthe. Jugées outrageuses, ces conditions sont rejetées avec dédain par les Britanniques. L’EIC mobilise ses troupes Cipayes dans le sud du pays, tandis que des troupes britanniques sont mobilisées dans le nord pour renforcer les alliés afghans face à la menace russe.

Le 10 avril, la Grande-Bretagne déclare la guerre à Saint Petersbourg et à Paris, qui lui déclarent la guerre en retour. Le Saint-Empire déclare dans la foulée la guerre à la Prusse, provoquant l’intervention de Paris, Cologne et La Haye.

La Première guerre mondiale a commencé.

Les premiers combats

Contre toute attente, la première véritable bataille de la guerre oppose les troupes chinoises aux troupes russes en Mandchourie, alors que la déclaration de guerre chinoise n’est pas encore parvenue à Moscou. L’effet de surprise permet une victoire des troupes de Pékin, qui investissent la région et attaquent dans le même temps les postes frontières français en Corée.

A Edo, sous la pression populaire, le Shogun dénonce les traités avec la Grande-Bretagne et lui déclare la guerre, mais l’absence d’une flotte moderne limite la participation du Japon.

Mais c’est vers l’Europe que se tournent tous les regards. La stratégie des franco-prussiens, basée sur le mouvement rapide, vise à enfoncer rapidement le front du Rhin pendant que l’armée prussienne écrase un à un les Etats allemands, avant qu’ils n’aient pu organiser un front commun. Mais rien ne se passe comme prévu : Alors que la défense impériale tient bon sur le Rhin, la mobilisation des Etats allemands est plus rapide que prévue. Si les prussiens écrasent l’armée saxonne, ils sont pris de cours par les offensives anglo-hanovrienne à l’ouest et autrichienne en Silésie. Vaincus sur les deux fronts, les Prussiens décident d’abandonner Berlin pour déplacer le gouvernement à Königsberg, et d’y attendre l’arrivée des troupes russes, à la grande fureur de Paris.

Au lieu d’entrer les premières à Berlin, les troupes anglaises opèrent un mouvement vers le front ouest et envahissent la République batave. Alors qu’elles ont à peine réussi à établir une tête de pont sur la rive droite du Rhin, au prix d’énormes pertes, les troupes franco-rhénanes sont débordées. Le désastre n’est évité que de peu, et les Britanniques arrêtés à Waterloo se replient sur les Pays-Bas. Leur renoncement à pousser plus loin tient aussi à l’absence de renforts : une partie des troupes prévues pour le front européen ont finalement été envoyées en urgence vers les Indes.

En effet, la situation est catastrophique en Inde : si, aidées par le relief, les troupes déployées en Afghanistan bloquent les troupes russes, plus au sud, les Cipayes de l’Honorable compagnie ont été écrasés par l’armée marâthe. Seule l’arrivée massive de soldats européens permet de rétablir la situation et de porter la guerre en territoire marâthe. Mais la victoire conventionnelle chèrement acquise entraîne les troupes britanniques dans une guérilla sur un territoire immense…

Dans les Carpathes, l’armée hongroise repousse l’offensive russe et porte la guerre dans les principautés roumaines, dont le pétrole devient l’un des enjeux majeurs du conflit.

En Irlande, les Britanniques prennent Dublin et occupent le nord du pays, mais les combats se poursuivent à l’intérieur des terres.
A Java et au Cap, la Royal Navy mène avec succès des opérations amphibies contre les garnisons néerlandaises. Une tentative de débarquement est néanmoins repoussée à la Nouvelle-Orléans.

A Constantinople, Milan ou Washington, on proclame haut et fort la neutralité. A Mexico, on ne cache pas ses sympathies pour l’alliance franco-russe, sans intervenir directement pour le moment.

Le 2 février 1896, une révolution de palais remplace le gouvernement pro-russe par un gouvernement pro-britannique. - C'est bien à Téhéran ? -

Une alliance franco-allemande c'est intriguant

Collectionneur a écrit:Le 2 février 1896, une révolution de palais remplace le gouvernement pro-russe par un gouvernement pro-britannique.  - C'est bien à  Téhéran ? -

µ

Oui, au temps pour moi, petit oubli.

Flosgon78 a écrit:Une alliance franco-allemande c'est intriguant

Dans cette TL, la Prusse est la principale force d'opposition à l'unification allemande. Ses intérêts et ceux de la France, qui n'est pas frontalière, se rejoignent donc assez facilement.

Corps expéditionnaire japonais en Corée contre la Chine (du classique) et a Vladivostok pour soutenir l'armée russe ?

L’année des barbelés

Alors que s’achevait l’été 1896, on se battait sur une large partie du globe. En Cochinchine, les Français affrontaient les Annamites, à Bornéo, les Britanniques ; Russes et Anglo-canadiens se disputaient l’Alaska ; au Cap, les Néerlandais faisaient preuve d’une efficacité inattendue pour tenir l’intérieur des terres ; En Corée et en Mandchourie, un corps expéditionnaire japonais avait prêté main forte aux Franco-russes contre la déferlante chinoise. Entre le plateau iranien et l’Hindu kush, un immense front voyait s’opposer des armées petites et mobiles.

Mais si les journaux relayaient avec zèle les exploits des armées coloniales, c’était sur les fronts européens que les cabinets avaient les yeux rivés.
Les décideurs français avaient vu leur projet de marche rapide sur Vienne s’écrouler, et les armées de la République n’avaient guère brillé : si l’ennemi avait été expulsé du territoire national, le désastre avait été évité de peu. On se préparait désormais à une guerre longue, et à une mobilisation de toutes les forces du pays, que le blocus britannique rendait encore plus nécessaire. Après la démission du président sortant, vieux et malade, la magistrature suprême fut confiée à Joseph Charbonneau, politicien libéral d’origine acadienne, qui n’avait jamais cachée sa haine viscérale pour les Britanniques. Son cabinet exprimait la volonté d’une vaste union nationale, à laquelle seule la Ligue des Egaux demeurait rétive : on y trouvait Caribert Daunoy, aux affaires intérieures, et le jeune socialiste Martin Vallée, à la production. Les syndicats se ralliaient à la ligne du Parti socialiste et appelaient à soutenir pleinement l’effort de guerre, tout en rappelant que les travailleurs devraient « cueillir les fruits de la victoire » une fois la paix revenue.

La France avait perdu 350 000 hommes dans les premiers combats, son allié rhénan 80 000, tandis que les troupes métropolitaines de la République batave étaient presque totalement anéanties. Il était urgent de passer à la défensive et d’épargner des vies : l’un des premiers ordres du gouvernement Charbonneau fut de fortifier autant que possible les territoires conquis sur le rive droite du Rhin, en espérant que les Habsbourg viendraient y user leurs forces.

A l’est, une légion galicienne avait foncé sur Varsovie alors que les troupes prussiennes étaient vaincues en Silésie. Avec l’aide de complicités locales, elle avait saisie la ville, où la renaissance de la Pologne avait été proclamée, sans que l’on ne précise sa forme de gouvernement ou son éventuel souverain. L’insurrection générale en Pologne russe qui s’en était suivie avait considérablement gêné les mouvements des armées russes, et fut traitée avec une brutalité sans fards.

A Berlin, un conseil de régence pangermaniste avait été installé, tandis que Vienne avait de fait assimilé administrativement la Silésie à l’Autriche.
A Constantinople, les factions pro-britanniques avaient été mises à l’écart, et l’Empire restait sur une position de stricte neutralité.

S’ils furent meurtriers, l’automne, l’hiver et le printemps suivants virent peu de changements sur les lignes de front. Sur mer, on assistait aux premières batailles entre navires cuirassées ; ces armes n’ayant jusqu’ici jamais été réellement utilisées au combat, ces affrontements amenèrent leur lot de déconvenues.  Les combats navals tournaient dans la majeure partie des cas à l’avantage des Britanniques, tandis que la France refusait de risquer sa marine dans des affrontements de grande envergure. La marine française cherchait à compenser son infériorité et à répondre au blocus par l’utilisation d’engins sous-marins et d’aéronefs, avec quelques succès spectaculaires mais un résultat final décevant.

Le 20ᵉ siècle qui se prépare va être tellement différent de ce qu'on connait. J'ai hâte.

Une guerre vraiment mondiale

Sur le front chinois, les troupes russes n’avaient pas brillé. Sous estimant largement les capacités de leurs adversaires, elles s’étaient laissées surprendre au début de la guerre et avaient subi une série de défaites face aux troupes chinoises que commandait le Prince impérial Qing. Formé dans plusieurs académies militaires européennes, celui-ci s’avérait un excellent stratège et un meneur d’homme, capable dans le même temps -qualité rare chez un prince – de prêter attention aux remarques de ses subordonnés. La nécessité de combattre sur deux fronts, face aux russes d’un côté et aux Franco-coréens de l’autre, avait néanmoins ralenti l’avance des troupes Qing.

En Corée, la ligne de défense tenait bon. Les troupes japonaises, si elles forcèrent l’admiration par leur dévouement et leur courage, n’apportaient qu’un appui réduit qui ne changea pas la stratégie de défense et d’attrition du protectorat.

Dans la Khalka, la Mongolie extérieure, les troupes chinoises furent à leur tour surprises par la rapidité de leurs ennemis : à la tête d’une armée de cosaques et de cavaliers turco-mogols fidèles à l’Empire, le colonel Ivan Ogarev avait bousculé les troupes chinoises et s’était emparé d’Urga, la capitale, installant un gouvernement mongol rejetant la tutelle chinoise. D’un père russe et d’une mère tatare, il avait montré des qualités de stratège et un ascendant psychologique sur ses hommes qui en avaient très vite fait le chef russe le plus remarqué à l’international. Il avait poursuivi sa campagne par des incursions en territoire chinois, réveillant à Pékin les peurs enfouies d’une invasion des nomades du nord.

A l’autre bout du monde, début juin 1897, un événement allait déplacer les regards vers les Amériques : un espion russe en poste à Washington transmis au New York Times des informations selon lesquelles Vienne et Londres avaient cherché à s’enquérir des conditions de Washington pour intervenir contre le Mexique, au cas où celui-ci déciderait des rejoindre les puissances continentales.

La réaction de l’opinion mexicaine ne se fit pas attendre, et des démonstrations antibritanniques secouèrent les principales villes du pays. Le jeune empereur Juan Ier, au summum de sa popularité, à l’unisson avec la classe politique, n’entra pas en guerre mais obtint de pouvoir augmenter le budget militaire de son pays. La flotte, déjà non-négligeable, fut considérablement renforcée. Désireuse de faire oublier cette bourde diplomatique monumentale, la Grande-Bretagne accepta d’alléger le blocus, ce qui bénéficia aussi bien aux Mexicains qu’aux Américains.

Au Japon, le port d’Osaka fut bombardé par la flotte britannique, mais les représailles de l’ancienne puissance protectrice ne purent guerre aller plus loin. Cependant, l’impression générale des Japonais fut une impossibilité, faute de moyens maritimes adéquats, de s’engager pleinement dans la guerre, au-delà du corps expéditionnaire envoyé en Corée.

A Madagascar, la monarchie Merina était en principe placée sous un protectorat britannique, mais elle avait su jouer sur la rivalité franco-anglaise pour desserrer l’étau colonial, et profiter d’offres avantageuses des deux puissances en matière de développement colonial. Mais la conquête de la Réunion et de l’Île Maurice inquiétait Antananarivo, pour qui une victoire britannique aurait signifié une domination complète. En juillet, après s’être vue garantir par la France une souveraineté pleine et entière sur l’ensemble de l’Île, la monarchie expulsait les Britanniques, saisissait leurs biens et déclarait la guerre à Londres, en espérant ne pas avoir à la mener vraiment.

Juste une lettre oubliée dans
''L'année des barbelés'': on y trouait Caribert Daunoy, aux affaires intérieures,

Je vois mal Madagascar résister à une colonne anglaise, qui n'aurait sûrement pas autant de pertes du aux maladies que l'expédition française.

Un mot sur la Scandinavie ?

Passionnant ! Je n'ai pas d'autres mots

Collectionneur a écrit:Juste une lettre oubliée dans
''L'année des barbelés'': on y trouait Caribert Daunoy, aux affaires intérieures,

Je vois mal Madagascar résister à une colonne anglaise, qui n'aurait sûrement pas autant du aux maladies que l'expédition française.

Un mot sur la Scandinavie ?

Corrigé

Oui, la Scandinavie est une inconnue. Elle a peu évolué en l'absence de guerres napoléoniennes : la Suède a conservé la Finlande et la Poméranie, la Norvège et le Danemark sont toujours un seul royaume. Il faudrait réfléchir à la personne qui a pris le trône de Suède en l'absence de Bernadotte.

Madagascar croise en effet les doigts en espérant que les limites du déploiement anglais empêcheront une invasion d'envergure.

Flosgon78 a écrit:Passionnant ! Je n'ai pas d'autres mots

Merci!

DemetriosPoliorcète a écrit:Oui, la Scandinavie est une inconnue. Elle a peu évolué en l'absence de guerres napoléoniennes : la Suède a conservé la Finlande et la Poméranie, la Norvège et le Danemark sont toujours un seul royaume. Il faudrait réfléchir à la personne qui a pris le trône de Suède en l'absence de Bernadotte.

En l'absence de guerre avec la Russie pour le contrôle de la Finlande Gustave IV Adolphe reste sur le trône et ce sont ses descendants qui seront encore là.

Poursuite et fin de la guerre continentale

L’année 1897 avait vu peu de changements sur le front européen. L’armée russe avait repris l’offensive, mais ses progrès avait été lents, pénibles et coûteux. Varsovie avait été reprise, mais les forces polonaises n’étaient pas anéanties.

Sur l’insistance des Russes, l’armée française avait repris l’offensive au printemps, contre les positions anglaises, sans obtenir de succès décisif. Elle s’était par la suite contentée d’attaques sporadiques contre les positions impériales, afin de soulager le front est.

Les avions faisaient des progrès spectaculaires, mais pas assez pour espérer transformer la situation militaire.

En Transylvanie, l’armée hongroise avait dû reculer face aux troupes russes et valaques, mais n’avait rien perdu de sa combativité. Le sort de la province, chacun le savait, dépendrait entièrement du sort des armes.

Sur le front extrême-oriental, Ivan Ogarev, fort des ses succès, avait été nommé à la fin de l’année à la tête de l’ensemble des forces opposées aux Chinois. Moins à l’aise à cette échelle qu’à la tête de ses armées mobiles, il mena la guerre avec professionnalisme mais sans coups d’éclats, avançant lentement en Mandchourie.

En Iran, la Russie affirme son contrôle sur le Nord du pays, mais les forces pro-britanniques se sont réorganisées dans le sud, installant leur capitale dans la prestigieuse ville d’Ispahan. Sigebert Schaffer, officier français envoyé encadrer l’armée iranienne, commande une brigade d’artillerie légère, et se rendra célèbre après-guerre par les écrits qu’il en tirera.

En Italie, la Ligua Italica restait neutre, tout en penchant idéologiquement du côté des puissances continentales, ce qui avait conduit Londres à financer les efforts militaires de la Toscane, des Etats pontificaux et du Royaume de Naples, afin de servir de dissuasion.

Il fallut attendre janvier 1898 pour que la situation se débloque enfin en Europe. Avec la concentration d’artillerie la plus important jusqu’ici, les forces russo-prussiennes surprennent les impériaux en Pologne. L’armée russe, qui a appris de ses erreurs, réussit en tout points son offensive et inflige une défaite sans appel à ses adversaires. Le 10 mars, les troupes prussiennes qui avaient évacué la ville deux ans plus tôt font une entrée triomphale à Berlin. 12 jours plus tôt, l’armée française avait percé dans la Ruhr, et privé l’Empire de son principal cœur industriel.

Le 18 mars, l’état-major britannique faisait le choix de l’évacuation totale de ses armées sur le continent. La majeure partie des troupes de Sa Majesté put rembarquer, non sans laisser de lourdes pertes et une grande partie de son matériel lourd.

Vienne étant directement menacée par une invasion française à travers la Bavière, l’Empereur prit la décision de s’embarquer avec quelques milliers de soldats à Trieste, pour poursuivre la guerre depuis l’exil. Déclarant son souverain absent, la Hongrie, qui agissait en fait avec son accord secret, nomma un Conseil de régence qui demanda immédiatement une paix séparée à Paris. Elle sauvait ainsi l’essentiel de son territoire du démembrement.

Merci. Deux fautes de frappe . L’année 1997 - Sigebert Schaffer, officier français envoyé encadrer l’armée iranienne, commande une brigade d’artillerie ‘égère,

De Londres j'imagine ?

Dans cette TL, l'Italie est toujours divisé, y'a t-il des sentiments nationales de réunification ?

ezaski a écrit:De Londres j'imagine ?

Dans cette TL, l'Italie est toujours divisé, y'a t-il des sentiments nationales de réunification ?

L'idée d'unification existe oui, mais elle a moins de soutien qu'OTL, notamment dans le sud. Les armées françaises ne sont jamais descendu plus au sud que la Toscane et une bonne partie de la péninsule n'a pas connu d'expérience libérale.

Les partisans de l'unification voient de toute manière l'unité italienne sous la forme d'une confédération, personne ne se résout à se laisser annexer comme OTL.

Je vais parler plus longuement de l'Italie au moment de l'après-guerre, il va s'y passer pas mal de choses