La conflagration (suite de "L"héritage de Lazare Hoche")

[quote="Flosgon78"][quote="DemetriosPoliorcète"][size=16][b]La nouvelle Grande-Bretagne[/b][/size]

Après un immédiat après-guerre marqué par une flambée de violence politique, la décennie 1910 semblait marquer un retour au calme, facilité par une reprise économique rapide. La politique était de nouveau dominée par la tripartition conservateurs-libéraux-socialistes, chacun acceptant le système parlementaire.

La crise économique vint tout remettre en question en provoquant un chômage jamais vu et le retour en force des organisations extrémistes, de gauche comme de droite. L’extrême droite n’avait en effet pas renoncé à mener un coup d’Etat, pas plus que l’extrême-gauche à mener un soulèvement général dans l’Angleterre et l’Ecosse industrielles. Les appels à la modération et à l’unité du roi Ernest-Auguste II semblèrent dans un premier temps calmer la situation, mais le roi allait connaître une fin tragique : début décembre 1920, un chômeur désespéré, proche des syndicats anarchistes, lance un engin explosif sur le cortège royal, tuant Ernest-Auguste ainsi que le prince héritier. Le pouvoir passe à son jeune neveu, couronné sous le nom d’Edouard VI.

Une paranoïa anti-socialiste gagne rapidement le pays. L’UNW se défait de ses attaches républicaines et se rapproche de la monarchie, tandis que le nationalisme apparaît de plus en plus comme un recours pour la classe dirigeante. Suite à une campagne électorale menée avec des moyens novateurs, l’union des forces d’extrême-droite et d’une partie des conservateurs remporte les élections pour la chambre des Communes. Alors que le nouveau gouvernement se forme, les milices ouvrières sont écrasées à Coventry et Birmingham par celles de l’UNW et un régiment de Cipayes de Madras.

Les trade unions et partis d’extrême-gauche sont immédiatement interdits, bientôt suivies par le Parti socialiste. Le nouveau régime, sans rien changer en principe du fonctionnement parlementaire de la Grande-Bretagne, se construit de fait comme une dictature par le vote d’un ensemble de lois d’exceptions et l’intimidation des  opposants.

Le nouveau régime met au cœur de sa politique le corporatisme et la préférence impériale, non sans obtenir de bons résultats économiques dans un  premier temps. Dès 1924, la course aux armements est relancée.

A l’international, l’Angleterre se rapproche de la Prusse et de la Russie, réunissant les chefs de gouvernement des trois pays à la conférence d’Edimbourg de 1926.
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Une Angleterre fasciste c'est intéressant ![/quote]

C'est pas le mot que j'aurais utilisé perso ^^

Il y aurait une solution grande Allemagne si l'Autriche se rapproche de la Prusse sans les Hasbourgs ?

Donc la France serait encerclé de l'Angleterre et de l'Allemagne / Prusse ?

Quid de l'Espagne et de l'Italie dans ce scénario ?

Que devient la Grèce et l'Empire Ottoman ?

Pour l'instant, la France a toujours de son côté la Rhénanie et l'Allemagne du sud confédérée.

L'Espagne reste neutre pour l'instant, après ses troubles internes. L'Italie du Nord est une confédération qui peine à trouver une position commune, mais tend plutôt à s'aligner sur la France.

Pour l'Empire ottoman, il a maintenu sa neutralité, mais il ne pourra peut-être pas le faire éternellement...

La Grèce est toujours plus petite qu'OTL, avec Thessalonique toujours sous contrôle ottoman.

Les nouvelles alliances

Fin 1926, le voyage officiel du président Schaffer à Budapest choque l’Europe entière : le chef d’Etat de la France « rouge » est reçu par l’héritier des Habsbourg ! Profondément critiqué dans son camp politique, le président n’en poursuit pas moins une politique cohérente qui trouve son aboutissement lors de la conférence de Baden-Baden de mai 1927, qui voit la Rhénanie, la France, la Hongrie et la Confédération d’Allemagne du Sud signer un « Pacte pour la paix et la stabilité en Europe », une alliance défensive face au rapprochement de l’Angleterre, de la Prusse et de la Russie. La Ligue italique et l’Irlande rejoignent le pacte peu après.

En Asie, la France cherche à rassembler les adversaires de la Russie dans un « Pacte asiatique » rassemblant la Chine et le Japon. Pour ce faire, elle rassure ses partenaires en accordant le statut de République fédérée à la Cochinchine et l’autonomie interne au protectorat coréen, laissant entendre une évolution progressive vers l’indépendance. Le pacte est finalement signé à Kyoto en 1929.

En face, l’axe Londres, Berlin et Moscou se renforce. Une alliance militaire est définitivement établie par le traité de Hambourg de 1928, qui créé la « Grande Alliance européenne », elle aussi défensive. Le Russie signe également des accords bilatéraux avec la Serbie et la Grèce, face à la Hongrie et à l’Empire ottoman, qui sait ne pas pouvoir rester neutre une deuxième fois, en cas de nouveau conflit.

Partout, le projet de nouvelle société, qu’elle soit socialiste, corporatiste ou agrarianiste, s’efface devant l’impératif de réarmement. En France, la majorité se scinde entre partisans de l’union nationale et intransigeants qui réclament de poursuivre la révolution sociale. La réforme constitutionnelle de 1927 abolit le collège électorale et met en place le suffrage universel direct pour l’élection du président, ce qui provoque un tollé. L’échelon régional est également créé, et le nombre de mandats présidentiels limité à deux. En Italie, l’échelon confédéral est enfin renforcé devant la menace d’une invasion extérieure.

Espagne, Portugal et royaume d Naples signent quant à eux un traité d’alliance qui forme une « Ligue des neutres », espérant se préserver des conflits à venir.

L’équilibre mondial qui se met en place dans la décennie va être brutalement rompu par un événement inattendu : fin 1929, le populaire empereur chinois est assassiné, entrainant une vague de troubles dans le pays. La proclamation de la République chinoise en 1931, par les notables et les industriels de Shanghaï, bientôt dépassés par le mouvement qu’ils ont lancé et qui profite surout aux révolutionnaires socialistes, aboutit à la guerre civile chinoise. Le pays, qui semblait prêt à une revanche sur la Russie, est mis hors-jeu.

A Moscou, une réunion décisive des dirigeants tsaristes conclut que l’occasion qui se présente ne peut être manquée…

excellent !

Le second conflit mondial

Le 2 septembre 1931, la Russie supprime unilatéralement toute autonomie de la Pologne et y déploie des forces armées bien supérieures à ce qui serait nécessaire pour le maintien de l’ordre. Le même jour, un coup de force panslaviste échoue à Bratislava.

La Prusse, d’abord outrée par l’action non-concertée de son allié, se résout vite à préparer la guerre, et mobilise ses forces face à la Saxe et à la Poméranie suédoise. Stockholm, consciente de ne pas pouvoir rester neutre, annonce son adhésion au Pacte de Baden-Baden. En Rhénanie, le gouvernement annonce la mobilisation générale, bientôt suivi du gouvernement français, dont la première décision est d’envoyer ses meilleures troupes en Irlande, face à l’Angleterre toujours vue comme le principal ennemi.

Les premiers coups de feu sont tirés à la frontière entre la Moldavie russe et la Hongrie le 29 septembre, ce qui entraine irrémédiablement des déclarations de guerre en chaîne. 500 000 russes partent rejoindre les troupes prussiennes sur le front ouest, tandis que d’autres offensives visent la Hongrie, la Suède-Finlande et l’Empire ottoman, frappé sans déclaration de guerre.

Les troupes prussiennes écrasent rapidement l’armée saxonne et occupent le pays, mais sont repoussées par les forces sud-allemandes. Des longs et terribles combats urbains ont lieu le long du front stabilisé, transformant en champs de ruines les villes de Dresde et Leipzig.

La France commence la guerre par un succès éclatant : l’aviation française, lancée depuis le continent, l’Irlande et les deux porte-avions de la royale, converge vers les bases de la Royal Navy et parvient à détruire au mouillage ses plus beaux bâtiments, privant Londres de la supériorité maritime. L’euphorie est pourtant de courte durée : alors que l’on espérait se concentrer sur la Grande-Bretagne, il faut réagir en urgence sur le front allemand : trop sur d’elles, les troupes franco rhénanes ont vu leur offensive vers Berlin stoppée par la résistance des Prussiens et l’arrivée plus rapide que prévue de l’élite de l’armée russe. La contre-offensive russo-prussienne, appuyée sur des unités puissamment mécanisées, est un désastre pour les troupes du Pacte qui refluent en désordre. Le prochain objectif pour le commandement de l’Alliance est désormais le bassin industriel de la Ruhr et, au-delà, le territoire français…

Si les troupes russes brillent en Allemagne, elles subissent une humiliation en Carélie, où les Scandinaves brisent son offensive avant de reconquérir, en plein hiver, les territoires perdus …

La guerre en Asie

Alors que la guerre civile se poursuit en Chine, la guerre mondiale touche l’extrême-orient : alors que la flotte japonaise, renforcée de plusieurs bâtiments français, détruit la flotte russe du Pacifique, l’armée russe de Mandchourie pénètre en Corée et repousse les troupes coloniales françaises. Alors que le gouvernement nationaliste, au pouvoir depuis la mise en place de l’autonomie interne, appelle à la résistance, le front se rétablit au centre de la péninsule, et parvient à se maintenir plusieurs mois.

En Iran, des troupes ottomanes traversent la frontière pour chercher à contourner l’armée russe sur le front du Caucase, mais est immédiatement repoussée pas l’armée iranienne. Dans les semaines suivantes, Téhéran réaffirme sa neutralité en signant un traité de non-agression avec la Russie et la Grande-Bretagne, obtenant au passage une reconnaissance de sa souveraineté sur Bahreïn.

En Inde, les rivalités entre l’Empire Marâthe, hindouiste, et l’Empire Moghol, musulman, empêchent le premier d’entrer en guerre contre les Britanniques, laissant les possessions anglaises du sous-continent indemnes. Une révolte éclate néanmoins au Bengale.

La défaite de l’Empire ottoman

Attaqué sans déclaration de guerre, le gouvernement nationaliste turc au pouvoir depuis deux ans pense néanmoins être prêt pour la guerre, et capable de repousser l’offensive russe. Les choses tournent pourtant rapidement à la catastrophe : sur le front de Macédoine, les troupes russo-bulgares percent les défenses ottomanes. Une partie des forces turques tient des réduits à Salonique et en Albanie, tandis que l’essentiel de l’effort porte sur Constantinople. Dans le même temps, les troupes grecques s'emparent de l'Ionie.

Dans le Caucase, le front s’effondre fin Novembre, laissant l’armée tsariste déferler sur l’Anatolie et mettre en place un gouvernement arménien provisoire. Dans l’espoir de conserver sa capitale, le Sultan signe début 1932 un armistice qui prévoit que le traité de paix prendra pour base les zones contrôlées par les différentes puissances. Personne n’est néanmoins dupe : la Russie compte s’emparer de Constantinople et des détroits dès que possible.

Néanmoins, le nouveau gouvernement ottoman, qui compte profiter de l’armistice pour réorganiser ses forces, ne peut empêcher le pays de sombrer dans le chaos : plusieurs révoltes éclatent dans les territoires arabophones, tandis qu’une partie des troupes nationalistes refuse d’obéir, et que les troupes iraniennes profitent à leur tour de la situation pour occuper les zones frontalières litigieuses.
En Afrique du Nord, la Cyrénaïque et la Tripolitaine proclament leur indépendance, et déclarent la guerre à l’Angleterre et la Russie, suivant en ce sens la République égyptienne. Algérie et Tunisie demeurent théoriquement neutre, tout en fournissant des contingents de volontaires à la République française.

Relecture rapide :
Chapitre Les nouvelles alliances
Espagne, Portugal et royaume d... Naples

Toujours aussi passionnant.
Manque plus que des cartes

Merci à tous pour vos messages !

Et oui, les cartes et les drapeaux manquent... Ca va nécessiter encore quelques progrès de ma part!

1932 : l’Alliance avance sur tous les fronts

Après avoir ralenti son avancée pendant l’hiver, suite à l’étirement de ses lignes de communications et à ses déconvenues en Saxe et dans la Baltique, l’Alliance avance de nouveau dès la fin février. Après plusieurs mos de résistance acharnée, les troupes sud-allemandes doivent évacuer la Saxe, ouvrant aux Russo-Prussiens le chemin de la Bavière et du Wurtemberg.

Au même moment, l’essentiel de l’effort se porte sur le front ouest, alors que la France, qui a dépêché des renforts, utilise toujours l’essentiel de son aviation pour protéger le territoire national et frapper la Grande-Bretagne, à défaut de pouvoir y débarquer comme prévu. Les Britanniques, de leur côté, renoncent pour un temps à débarquer en Irlande et envoient un corps expéditionnaire en Allemagne du Nord. Le royaume de Danemark-Norvège est à son tour contraint d’entrer dans la guerre : Copenhague occupée, le gouvernement et la couronne se replient sur Oslo. La Norvège devient à son tour un champ de bataille.

L’offensive de l’Alliance submerge les forces franco-rhénanes et les contraignent à abandonner la Ruhr. Pire, la rapidité des unités russes empêche le dispositif de défense sur le Rhin de se mettre en place, et l’ennemi franchit le fleuve à la mi-mars, et le territoire français est directement menacé.

Sur le Danube, l’Autriche a été rapidement conquise par les troupes italo-bavaroises, mais, sur le front hongrois, les troupes du Pacte ne peuvent résister longtemps à la pression ennemie. Budapest est prise, suivie de Zagreb, et le front se reconstitue au niveau des Alpes.

Le 3 avril, Paris reçoit une proposition de paix sur la base du maintien de l’intégrité territoriale française et de l’acceptation d’un Etat allemand fédéral remplaçant définitivement le Saint-Empire et d’une alliance slave assurant la domination russe sur la majeure partie du continent. Le gouvernement français refuse mais, conscient de l’urgence de la situation, rapatrie la majeure partie de ses troupes déployées en Irlande.

Alors que les troupes de l’Alliance étaient attendues en Belgique, leur offensive perce le front en Sarre et En Lorraine, et assiègent la ville de Metz. L’armée française manque d’être anéantie à Sedan, et ne parvient à empêcher un débarquement qu’en sacrifiant plusieurs unités.
Ce n’est qu’en juin que, face à un ennemi épuisé et éloigné de ses bases, les troupes du Pacte parviennent à mener à bien leur contre-offensive et à regagner du terrain, repoussant le front au-delà de la Sarre.

La situation n’en est pas moins toujours particulièrement compliquée. Plus à l’est, les capitales d’Allemagne du sud sont tombées, et la confédération ne survit plus que dans un réduit alpin. La perspective d’une victoire militaire rapide s’éloignant, l’Alliance pousse ses pions sur le terrain politique : une Assemblée allemande provisoire proclame Frédéric-Guillaume V de Prusse « Empereur de tous les Allemands », tandis qu’une Assemblée panslave est créée pour préparer le terrain à une future confédération. En Slovaquie, un gouvernement provisoire nationaliste et panslaviste met en place une épuration ethnique violente des populations hongroises.

L’été est surtout marqué par une relative baisse d’intensité sur terre, l’ensemble des armées étant épuisées, et une intensification des combats aériens et navals.

A Londres, les modérés du Foreign Office, qui souhaitent donner la priorité à la victoire sur le continent, perdent du terrain par rapport aux partisans d’une conquête rapide de l’Irlande. Fin août, plusieurs débarquements ont lieu sur la côte orientale de l’île. Après de violents combats, l’armée britannique reçoit l’ordre d’expulser les populations civiles qui n’auraient pas fui, quitte à massacrer pour l’exemple les civils récalcitrants ; de nombreux officiers refusent néanmoins d’appliquer un tel ordre. La guerre n’en prend pas moins une nouvelle dimension : Londres assume mener une politique de destruction de la nation voisine.

Bonne ambiance

1933 : la lente inversion du cours de la guerre

Au nouvel an 1933, l’Alliance restant en position de force, bien qu’elle n’ait réussi ni à contrôler toute l’Allemagne ni à percer en direction de Paris. A Dublin, les Irlandais, qui n’avaient aucune envie de devoir mener une guérilla à l’intérieur des terres comme lors du premier conflit mondial, s’étaient défendus jusqu’à l’extrême limite de leurs forces, mais avaient dû céder la ville, comme l’ensemble de leurs place fortes côtières. En Ulster, un gouvernement fantoche travaillait de concert avec des miliciens nationalistes venus de Grande-Bretagne à un début de nettoyage ethnique. Les partisans les plus farouches de la colonisation entendaient chasser les Irlandais d’au-moins la moitié de l’île.

De part et d’autre de la Manche, les bombardements aériens se poursuivaient.
Au Nord, Stockholm avait perdu l’essentiel de la Finlande, mais affichait sa détermination à lutter jusqu’au bout en menant des raids aériens de plus en plus importants sur Saint-Pétersbourg.

En Corée, la famille royale et les troupes coloniales franco-coréennes avaient dû évacuer le pays et se replier vers le Japon. La guerre civile se poursuivait en Chine, dans l’indifférence du reste du monde.

Dans les Amériques, le Mexique et les Etats-Unis, pour leur part tout juste sortis de la guerre, soutenaient économiquement le Pacte, mais refusaient catégoriquement une véritable intervention militaire.

Mais c’étaient en Asie que le Pacte allait réellement passer à l’offensive, avec la conquête du royaume de Hawaï, protectorat britannique, par la marine japonaise, puis l’offensive lancée par l’armée shogunale en Asie du Sud-Est : après avoir pris position dans les colonies françaises et néerlandaises, celles-ci s’emparèrent avec une facilité inattendue de la Thaïlande et de la Birmanie, menaçant le Bengale déjà en proie à une guérilla indépendantiste. De vivier d’hommes, les Indes devenaient pour l’Angleterre un front supplémentaire.

Sur le Rhin, les troupes du Pacte reprenaient l’initiative, mais avançaient lentement. Le manque de carburant était un désavantage majeur par rapport aux troupes de l’Alliance largement motorisées. Dans les Alpes, une grande offensive russe destinée à mettre hors-jeu l’Italie du Nord s’achevait dans un échec sanglant, et par l’entrée en guerre de la Suisse dont la neutralité avait été violée, et qui offrait une base arrière miraculeuse aux derniers réduits Sud-Allemands.

A Londres, en septembre, plusieurs généraux traumatisés par les exactions des milices en Irlande et conscients du tour pris par la guerre tentent un coup de force qui échoue rapidement. Cette tentative, et les soupçons de collusion avec la cour ravivent les tensions et les luttes de pouvoir au sein de l’appareil d’Etat, les partis nationalistes prenant de plus en plus le contrôle de l’ensemble des leviers politiques face aux anciennes classes dirigeantes.

L’année s’achevait sur plusieurs tentatives de nouvelles offensives russo-prussiennes sur le front rhénan, sans succès.

Ca sent la défaite finale de l'alliance ça

1934 : le tournant

Après les lourdes pertes subies par l’Alliance lors de ses offensives sur le Rhin et, surtout, dans les Alpes, les troupes franco-rhénanes peuvent progresser plus rapidement, reprenant progressivement le contrôle de toute la rive gauche.

Plusieurs facteurs commencent alors à faire perdre aux troupes de l’alliance leur efficacité :
- L’occupation souvent brutale des territoires conquis a décrédibilisé auprès de leurs populations les projets prussien et russe, entraînant des formes de résistance passives comme active, et un sentiment général d’hostilité. Le potentiel économique et militaire de ces territoires n’a pas pu être pleinement exploité, et la résistance a gêné les communcations et les déplacements, tout en immobilisant une partie des ressources, notamment à partir de 1933, année où des réseaux se sont structurés.
- Conséquence directe du premier point, la Prusse a perdu en crédibilité et en poids en ne parvenant pas à matérialiser son projet d’Allemagne unie. Elle se retrouve de plus en plus marginalisée par son allié russe qui prend en main tous les leviers d’actions, provoquant la fureur des officiers prussiens et une coordination de plus en plus difficile des efforts sur le front. Certains craignent une mise sous tutelle directe de l’Allemagne une fois la guerre terminée. S’ajoute encore à cela la question de la Bohème, pomme de discorde entre les deux occupants car appartenant à la fois au monde slave et au monde germanique.
- La situation intérieure russe est de plus en plus tendue. Alors que le Tsar atteint sa majorité, les adversaires du Grand Duc, toujours à la tête du gouvernement, relèvent la tête, tant au sein du PFN que de la cour. Il s’ensuit en réaction un renforcement de l’autoritarisme et du contrôle policier à l’intérieur du pays, alors même que la guerre est de plus en plus impopulaire.

Début mai, une offensive du Pacte appuyée sur de nouvelles divisions blindées et un usage efficace des troupes aéroportées surprend l’ennemi en perçant le front dans la Ruhr. Brutalement, les armées de l’Alliance, incapables de se coordonnées, sont mises en déroute. Le tour pris par les événements surprend les chefs du Pacte eux-mêmes, qui n’avaient pas prévu une avance rapide. En juin, Munich est libérée, tandis que Budapest et Prague le sont le mois suivant. Mais l’état-major français ralentit ses offensives pour permettre à la Rhénanie et à l’Allemagne du Sud de reconstituer leurs forces. L’objectif est de nouveau, pour Paris, d’en finir en priorité avec Londres.

L’aéronavale française, puissamment aidée par les industries mexicaine et américaine, a en effet pu prendre un avantage décisif dans l’Atlantique, et peut acheminer dès le mois d’août des renforts sur le front irlandais.

A Londres on réfléchit sérieusement à une sortie du conflit, afin de sauver ce qui peut l’être des possessions indiennes, alors que le Bengale est envahi par les troupes du Pacte, menées par le Japon. Le 20 août, le gouvernement nationaliste est renversé par le roi, qui demande la convocation d’un nouveau parlement et nomme un gouvernement d’aristocrates modérés. Mais, deux jours plus tard, un coup d’Etat nationaliste fait arrêter la famille royale et le gouvernement. Après la brève proclamation d’un conseil de régence, la République Unie de Grande-Bretagne et d’Irlande est proclamée.

Je ne te cache pas que cet univers est vraiment kiffant selon mes gouts.
Je ne peux que t'encourager, à l'étoffer et le détailler.
Tu tiens potentiellement un truc.

d'accord avec Thomas, c'est vraiment génial

Franchement moi aussi j'applaudie

La Grande-Bretagne hors-jeu

En septembre 1934, la Grande-Bretagne se dote du premier régime constitutionnel de son histoire depuis Cromwell. Le nouveau gouvernement se dote d’une constitution qui fixe la définition ethniciste de la nation et son gouvernement autoritaire, tout en affichant son projet de fédéralisation du territoire et d’économie socialisante. Mais toutes les proclamations ne renvoient à rien d’autres qu’à des objectifs à long terme, le présent étant dominé par l’impératif de survie dans une situation de plus en plus critique.

Malgré la désaffection de l’ancienne élite et d’une grande partie de la population, le régime compte sur la mobilisation face à la peur d’une invasion, la reprise de l’offensive russe sur le front continental qui ajournerait une intervention française, et le mauvais temps qui pourrait protéger un temps ses côtes. Néanmoins, un grand nombre de défections d’officiers et d’autres cadres affaiblit considérablement les capacités de la nouvelle République.

Le 10 octobre, les troupes régulières encore présentes en Irlande se rendent. Le 22, de violentes émeutes éclatent dans les villes industrielles du nord de l’Angleterre et du pays de Galles. Trois jours plus tard, l’Ecosse, prenant prétexte des dispositions constitutionnelles, proclame son autonomie, avant de réclamer le retour de la monarchie. Le gouvernement n’a d’autre choix que de temporiser, ne pouvant se permettre une intervention militaire alors que le pays est menacé d’une intervention étrangère.

Le 17 novembre, les troupes du Pacte, profitant d’une météo favorable, débarquent à Torbay, la baie qui avait déjà servie au débarquement de Guillaume d’Orange, en 1688. La résistance anglaise conventionnelle s’effondre en quelques jours. Le 2 décembre, les continentaux entrent dans Londres, où plusieurs quartiers sont déjà depuis plusieurs jours en insurrection contre le pouvoir nationaliste. Les milices de la République Unie, les Housecarls, défendent néanmoins avec acharnement les centres du pouvoir londonien.

Le 7 décembre, un gouvernement royaliste constitué à la hâte signe la paix au nom de la Grande-Bretagne.



Le drapeau du Wessex médiéval, utilisé provisoirement par la République Unie.

Merci beaucoup à tous les trois!

Et oui, je vais essayer d'étoffer autant que possible. Cette TL combine pas mal d'idées que j'ai depuis longtemps, et je pense qu'il y a moyen de rendre cet univers plus riche en s'arrêtant sur certains événements/personnages/pays, et en ajoutant des illustrations.

1935 : l’Europe s’épuise

« L’épine anglaise est définitivement retirée de notre pied. Nous pouvons maintenant aller chercher l’ours russe dans sa tanière », aurait déclaré, début 1935, le ministre français des affaires étrangères.

L’humeur générale est bel et bien à l’optimisme dans les chancelleries des nations du Pacte. L’Alliance recule sur tous les fronts, tandis que les territoires libérés voient leurs armées se reconstituer et se réorganiser, renforcées en outre par des dizaines de milliers de volontaires affluant des pays neutres. Après avoir maintenue une résistance sur l’Elbe pendant plusieurs mois, les russo-prussiens refluent et abandonnent Berlin, qui tombe le 3 mars, forçant les dirigants prussiens au repli vers Königsberg.

Dans les Balkans, la Serbie signe une pais séparée qui limite ses pertes territoriales, tandis que la Grèce, qui a participé à la guerre contre l’Empire ottoman sans pour autant déclarer la guerre aux puissances du Pacte, réaffirme sa neutralité. En Bulgarie, la monarchie est renversée par un gouvernement agrarianiste qui signe la paix avec Paris.

Devant la débâcle russe, l’impopulaire Grand Duc Dimitri est forcé à la démission, puis assigné à résidence sur ordre de son neveu. Le Tsar envisage un instant de faire la paix, mais lui et son entourage refusent catégoriquement tout règlement qui ne serait pas un retour à la situation d’avant 1931.
Alors que les troupes du Pacte s’approchent de Varsovie, l’armée russe lance une derière grande offensive pour faire reculer l’ennemi et négocier ainsi une paix avantageuse, mais l’opération vire rapidement au désastre : déjà peu motivées, les troupes russes ont l’impression d’être utilisées dans une attaque suicide et trahies par leur gouvernement.

Alors que le front s’effondre, une rumeur selon laquelle la marine allait être entièrement sacrifiée dans un assaut suicide en mer Baltique provoque un soulèvement des marins russes, qui prennent le contrôle de Pétersbourg et y proclament la république. L’onde de choc révolutionnaire gagne bientôt Moscou, où la famille impériale est forcée d’abdiquer.

Un cessez-le-feu est signé dans les jours qui suivent, rapidement suivi d’un armistice. La seconde guerre mondiale est terminée.

Un nouveau gouvernement russe dominé par les conservateurs s’installe, dans l’optique d’obtenir une stabilisation intérieure et de réintégrer la Russie dans le concert européen. Mais la défiance est trop forte : le 10 octobre, une manifestation de vétérans dégénère en révolution armée.

Le 8 novembre, le nouveau gouvernement provisoire proclame la Fédération des Républiques Socialistes de Russie, clairement désireuse de tourner le dos à l’Europe.

La Suisse en guerre Peut on espérait une alliance après guerre ou des régiments de Suisses peuvent jouer les mercenaires pour la France, remplaçant IRL la Légion étrangère ?

Et maintenant le traité de paix

Victoire de la France !!!

L’après-guerre

La fin des combats laissait une Europe plus ravagée encore qu’aux lendemains de la première guerre mondiale. L’Allemagne, principal champ de bataille, avait particulièrement souffert : aux morts au combat des deux camps s’ajoutaient des millions de morts et de déplacés civils. La Saxe avait subi une destruction quasi-totale de ses principales villes, tandis que l’Allemagne du sud avait dû supporter une conquête et une occupation brutale, rendues plus dures encore par les pénuries de nourriture, particulièrement importantes à partir de l’hiver 1932.

La France avait réussi, comme au cours du premier conflit, à épargner à la majeure partie de son territoire d’être le théâtre des combats, mais avait à nouveau payé un lourd tribut en pertes humaines, et n’avait pas pu empêcher ses ennemis de frapper son territoire par des bombardements aériens massif. Les centres industriels de Belgique et de Lorraine, ainsi que Paris, Lyon et Bruxelles avaient été particulièrement visés par les raids de l’Alliance. Le pays sortait affaibli et endetté d’un conflit plus long et plus dur que prévu, et devrait accepter dans les années suivantes un recul de son influence hors d’Europe, avec l’indépendance de la Corée reconnue en 1942, puis celle de la Cochinchine, sous le nom de République du Champa.

La Russie n’avait pas été frappée sur son territoire, en dehors des bombardements, mais avait subi, de loin, les pertes humaines les plus importantes en valeur absolue (les plus lourdes pertes en valeur relative étant celles de plusieurs Etats allemands).

La conférence de paix, appelées de leurs vœux par les vainqueurs, ne put se tenir que deux ans plus tard, en 1937, en raison de la désorganisation intérieure des pays vaincus qui laissait des doutes sur la légitimité des interlocuteurs.

La Grande-Bretagne

L’équation britannique était, aux lendemains de la guerre, particulièrement difficile à régler. Conformément aux accords d’armistice, la France occupait le sud du pays, incluant les Midlands, tandis que l’Irlande déployait ses troupes au pays de Galles et en Cornouailles, et que le Nord restait sous le contrôle du gouvernement monarchiste installé à York. Mais l’essentiel de la zone laissée libre était de fait sous le contrôle des milices syndicalistes, qui refusaient toute légitimité au gouvernement d’York et appelaient à la construction d’un Etat socialiste.

De longues négociations, et l’abdication officielle du roi Edouard au profit de son fils, furent nécessaires pour obtenir la formation d’un gouvernement d’union nationale reconnu à la fois par les Français et par les syndicalistes, à l’exception de quelques groupes désireux de reprendre le combat à la fois contre le roi et l’occupant. Un référendum en 1936 vit les Anglais choisir le retour à la monarchie parlementaire plutôt qu’une république. Il fut néanmoins décidé de voter plusieurs actes constitutionnels pour préciser le fonctionnement du pays et prévenir tout retour à l’autoritarisme. La Pays de Galles se vit reconnaître une autonomie importante au sein du royaume d’Angleterre, tandis que l’Ecosse se prononça officiellement pour l’abolition de l’Acte d’union de 1707, tout en conservant l’union personnelle avec Londres.

L’Empire ottoman

Le cas de l’Empire ottoman, sorti de la guerre dès 1931 et restant donc parmi les vaincus, était particulièrement compliqué.

Après la signature de l’armistice, aucune autorité légitime n’avait réellement émergé, et le pays avait vu fleurir les gouvernements dissidents et les Etats indépendants éphémères. Un gouvernement militaire installé à Damas, dit des « dix-sept pachas », de tendance ottomaniste, était parvenu à écraser les dissidences nationalistes turques et les velléités indépendantistes, après plusieurs années de combats et de tractations avec les différentes parties. La relance de la guerre contre la Grèce et la  Bulgarie et 1935, après la signature de la paix en Europe, n’avait pas permis de reconquérir l’Ionie, mais avait contribué à légitimer le gouvernement de Damas comme le représentant légitime de l’Empire ottoman.

La conférence de Gallipoli de 1938 devait définitivement tracer les frontières dans la région, laissant aux Ottomans Salonique, où leurs troupes s’étaient héroïquement défendues, et à la Grège la côte ionienne, tandis que Constantinople était déclarée ville libre. A l’intérieur de ses frontières, l’Empire devait se transformer profondément, avec la fin de la domination turque, la fédéralisation du territoire et la mise en place d’un régime parlementaire. Le sultan-calife, installé dans l’ancienne capitale des Omeyyades, conservait un fort pouvoir symbolique, tout en étant écarté des affaires politiques.

L’Arménie conservait son indépendance, tout en voyant le gouvernement, suivant l’exemple de la Russie voisine, être renversé par un pouvoir socialiste.

La Russie

La nouvelle Russie socialiste avait clairement affirmé sa volonté de se détourner des affaires européennes, renouant ainsi sans l’assumer avec l’époque d’Ivan Ogarev. Se considérant comme ayant triomphé du pouvoir vaincu lors de la guerre, elle ne se considérait pas elle-même vaincue et rechignait à participer à la conférence, d’autant plus que son pouvoir en interne n’était pas assuré : un soulèvement tsariste dans la région du Don fit vaciller son pouvoir et ne put être définitivement écrasé qu’après un an de combat, tandis que d’âpres négociations, et plusieurs interventions militaires, furent nécessaires pour venir à bout des réticences des différentes nationalités à intégrer la fédération.

La constitution adoptée en 1937 établissait un exécutif fort, couplé en théorie à une démocratie directe au niveau local. Le multipartisme était autorisé, mais le pouvoir était de fait entre les mains d’une alliance de parti de gauche, situation renforcée de fait par leur fusion dans le Parti Socialiste Unifié trois ans plus tard, quelques autres partis faisant dès lors figure de simple opposition officielle.