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La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne

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La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne - Page 3 Empty Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne

Message par Flosgon78 Dim 14 Nov - 21:01

c'est vraiment excellent !!
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La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne - Page 3 Empty Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne

Message par LFC/Emile Ollivier Sam 11 Déc - 18:33

Flosgon78 a écrit:
LFC/Emile Ollivier a écrit:
Chapitre 12 : Counterstrike !

« L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme. »
Victor Hugo, Les Châtiments, XIII-l’Expiation

En ce mois d’octobre 1942, les Alliés occidentaux préparent activement l’ouverture d’un second front contre les forces de l’Axe. Leur cible toute désignée est la Sicile, la pointe sud de l’Italie, le « ventre mou » de l’empire nazi, et qui offre une route logique vers Rome, contrairement à la Grèce et à la Sardaigne, nettement plus excentrée, surtout pour la seconde.

Néanmoins, les dirigeants français veulent une opération visant à libérer la Corse, et ce le plus vite possible. Le Général en particulier voudrait qu’elle soit menée par des troupes uniquement françaises mais les autres membres du gouvernement, et ce même chez ceux qui ne sont pas forcément « américano-béât » comme peut l’être Darlan, n’y voit aucune tâche dans l’honneur de la France si Ajaccio et Bastia sont libérées par des GI’s… Le véritable problème, c’est que l’île grouille non seulement de soldats italiens mais désormais également, de troupes allemandes, qui répriment sans pitié la Résistance corse. Attaquer maintenant, c’est risquer d’être rejeté à la mer, tout en compromettant peut être « Torch/Torche », attaquer trop tard, c’est risquer un bain de sang en Corse.

« Il faut que ces maudits italiens mettent à bas les armes au plus vite ! » Dira à ce sujet le général Henri Giraud, lors d’une conférence d’État-major.

Or, écraser les Allemands en Sicile pourrait être enfin l’électrochoc qui déciderait définitivement ces bien trop pusillanimes dirigeants monarchistes à écarter Mussolini et à sortir de la guerre. Compte tenu des rapports de René Massigli, c’est même probablement ce qui arrivera. D’ailleurs, l’armée italienne étant massivement engagées en Russie, l’effacement soudain de l’ARMIR du corps de bataille nazi provoquera peut être même une débâcle totale côté allemand ! C’est du moins ce que rêvent les dirigeants alliés les plus optimistes...

En effet, ce sont des unités italiennes de seconde main qui défendent l’île… Le  vrai problème, ce sont les troupes allemandes du Heeresgruppen Mittelmeer (Groupe d’armée Méditerranée) du général Rommel, et commandée à un second niveau dans l’île par Albert Kesselring, un général d’aviation, et redoutable nazi… Près de 100 000 allemands, motivés et bien équipés suppléeront à la probable défaillance des conscrits, peu motivés de leur côté, de l’armée royale. Ainsi, il faudra frapper fort lors de « Torch/Torche » pour rapidement chasser les Allemands avant qu’ils ne puissent recevoir des renforts, de Grèce notamment, car Rommel comprendra de suite que ça n’est pas dans ce pays qu’aura lieu le débarquement méditerranéen des Occidentaux.

Pour retarder l’arrivée des non moins redoutables unités stationnées en Grèce, les Alliés comptent s’appuyer sur les résistances locales, des conservateurs (Tchéniks (Monarchistes) en Yougoslavie, EDES (Républicains vénizélistes) en Grèce) aux communistes (KKE en Grèce, Partisans de Tito en Yougoslavie) pour lancer de grandes actions de sabotages sur les lignes de communication axistes à l’heure H.

L’Axe maintient en effet d’autant plus de troupes en Grèce qu’il est victime d’une intoxication de la part des services secrets alliés, l’opération Mincemeat (Viande hachée en Français). Afin de faire croire à un débarquement en Grèce, les Alliés ont délibérément abandonnés le cadavre d’un anonyme décédé d’une pneumonie mais qui serait celui d’un soi disant officier des renseignements britanniques, le major Martin, sur les côtes espagnoles. Le cadavre du major serait porteur des plans de… Battleaxe/Hache de guerre ! En parallèle, de faux mouvements de troupes en Libye devait faire croire à la véracité du mouvement vers Athènes. Les Franquistes s’empressent de transmettre les renseignements à leurs amis allemands qui tombent dans le panneau, notamment car le colonel de l’Abwehr, Alexis von Roenne, chrétien vouant une aversion secrète aux Nazis, atteste de l’authenticité des documents, ce qui lève les doutes d’Hitler ! Hitler s’opposera même à Mussolini, pour une fois assez fin stratégiquement, pour qui la Sicile est le prochain objectif logique des Occidentaux… Ainsi, Hitler détourne des forces aériennes et terrestres pourtant vitales à une défense efficace de la grande île…

Soucieux de synergie militaire, les Occidentaux envoient des officiers supérieurs de premier plan, membres du SHAEF, le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou en Français l’EMSFEA, l’État-major suprême des Forces expéditionnaires alliées, en Union soviétique. Le général américain Walter B. Smith, second d’Eisenhower, le général britannique Harold Alexander et le général Français Georges Catroux. L’objectif est ainsi de coordonner les actions entre les différents membres de la grande Alliance en vue de multiplier l’impact des opérations combinées et accélérer la future défaite de l’Axe. Ainsi, « Torch/Torche » sera lancée le même jour qu’« Uranus » (l’assaut visant à encercler les Allemands dans Stalingrad) et « Jupiter » (l’assaut sur le groupe armée allemand du Centre).

Hitler ne saura plus où donner de la tête !

De plus cela permettra de renforcer les liens entre l’est et l’ouest, Staline ne pouvant dès lors plus accuser les Occidentaux de tarder à ouvrir le second front qu’il réclame tant… C’est d’ailleurs cette préoccupation qui a poussé les Américains à accepter, à la conférence d’Alger de juillet, le principe d’un assaut sur la Sicile. En effet, ceux-ci voulaient à l’origine tout miser sur un débarquement en France dès 1943, ce que les 2 autres puissances occidentales, surtout les Britanniques, jugeaient encore prématuré (et ce, malgré le désir évident des Français de libérer au plus vite leur patrie)… Pour eux, il faut d’abord affaiblir les forces allemandes en Europe de l’ouest en en fixant un maximum au sud, en Italie. D’autant que ce « coup de pied au derrière » poussera aussi les dirigeants italiens à renverser Mussolini, comme l’attestent les rapports des espions et même des diplomates qui négocient avec des envoyés de Rome. Secrètement, Churchill souhaite également par cette manœuvre, pousser le plus à l’est possible la future « ligne de démarcation » entre l’influence occidentale et l’« empire soviétique »… Si ces deux dernier arguments pèsent également pour les Français, ceux-ci souhaitent aussi en chassant l’Axe de Sicile, faire cesser les raids aériens sur Alger, qui ont déjà coûter la vie à près de 2 000 personnes ! Car c’est principalement de là que décollent les Junkers et autres Dorniers qui sèment la mort sur la capitale provisoire de la République.

La contre-offensive « générale » est prévue pour le 8 novembre.

Le jour J, le canon tonne de la steppe à la Méditerranée tandis qu’en Yougoslavie et en Grèce, les ouvrages d’art vitaux pour l’armée allemande sont réduits en poussière. Le téléphone sonne sans interruption à la tanière du loup, le QG du Führer situé en Prusse-Orientale. La contre-offensive des ennemis du Reich est générale ! En Sicile, après que les Alliés eurent pris pieds dans l’île, l’aviation allemande lance une contre-attaque désespérée sur la flotte alliée, parvenant tout de même à couler le cuirassé britannique HMS Barham ainsi que plusieurs transports tandis que la flotte italienne ne lance que deux croiseurs (!) sur la flotte d’invasion, croiseurs qui se replient à l’arrivée d’une flotte de torpilleurs chargés de les intercepter… Notons que grâce au travail des mathématiciens polonais Marian Rejewski, Jerzy Rozycki et Henryk Zygalski, réfugiés en Algérie depuis juin 1940 et qui ont cassé Enigma, la machine à crypter des Nazis, les Alliés occidentaux connaissent dans une large mesure le dispositif et les plans germano-italiens pour la défense de l’île. De leur côté, le dispositif d’assaut allié se constitue comme suit :  À l'est, la VIIIème armée britannique du général O'Connor doit débarquer au sud est de la Sicile, autour du cap Passero et du golfe de Noto (tandis que des parachutistes doivent s’emparer de la vénérable Siracusa).  Au centre, autour de Gela, se trouve la Ière armée française du général Giraud. Enfin, sur le flanc ouest des forces alliées, dans la région de Licata, on trouve la VIIème Armée américaine du général Patton.

Après « l’évaporation » des défenseurs italiens des casemates côtières, qui s’enfuient dès que la flotte alliée apparaît, et l’installation de la tête de pont qui s’ensuit, le véritable combat commence. Les Allemands lancent une puissante contre-attaque contre le secteur de Gela où ont débarqués les Français, et notamment leurs forts précieuses 1ère (commandée par le général Jean Touzet du Vigier) et seconde (commandée par Philippe de Hauteclocque) division blindée. Le fer de lance de la contre-offensive de l’Axe est la division Hermann Goering et ses redoutable chars Tigre, soutenus par des unités italiennes plus ou moins motivées. Les Français se battent cependant comme des lions tandis qu'Eisenhower fait des bataillons de chars Tigre la cible prioritaire de l'aviation et de la marine alliée. Finalement, cette résistance héroïque permet de stopper la marche en avant de ces monstruosités mécaniques et de solidifier la tête de pont. Par ailleurs, la contre-offensive allemande a dû subir une violente attaque des blindées de Patton sur son flanc ouest, qui permit, en plus de la résistance héroïque des soldats de Giraud, d'écraser les forces allemandes. Au soir de la bataille, a lieu le célèbre poignée de main entre le général américain et le colonel de Hauteclocque de la 2ème division blindée, immortalisée par Robert Capa. Giraud, jaloux, fera tout pour se faire photographier aux côtés d'Eisenhower.

La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne - Page 3 79fc7b10

Trop tard, la légende du courageux picard était en marche…

Ayant pris désormais conscience de l’impossibilité de rejeter les Alliés à la mer, les Allemands se retranchent dans le triangle nord-est de l’île, en s’appuyant notamment sur la ville de Catania et le mont Etna, afin d’empêcher la remontée des Britanniques sur Messina, ce qui leur bloquerait toute voies de communication et éventuellement de retraite. Car en Italie, les évènements se sont précipités. En effet, dans la nuit du 23 au 24 novembre, Mussolini a (enfin) été déposé par le roi Victor-Emmanuel III suite à un vote de défiance du Grand conseil fasciste avant d’être arrêté et remplacé par le maréchal Badoglio. Or, les Allemands ne sont pas dupes de ses déclarations comme quoi la « guerre continue » et ces derniers préparent leur riposte...

En Russie, concomitamment avec Torch/Torche, les Soviétiques attaquent les groupes d’armée du Centre et du Sud. Non loin de Stalingrad, c’est l’armée roumaine qui subit le choc, et qui, malgré une résistance opiniâtre, dépassée sur tous les plans, s’effondre finalement… Les 2 pinces se ruent alors vers Kalatch, sur le Don, afin de refermer la poche et isoler la VIème armée dans les ruines fumantes de Stalingrad, où elle avait pourtant atteint en plusieurs endroits, la Volga. Kalatch est finalement atteinte le 11 novembre. Les hommes de von Paulus sont isolés…

Au Centre, c’est une autre paire de manches. Les défenses, tenues par des soldats de la Wehrmacht, sont en plus nettement plus solides qu’autour de Stalingrad, le front étant presque fixe depuis la chute de saillant de Rjev, au début de l’année. Mais les gigantesques moyens employés par les Soviétiques font que l’édifice plie, sans toutefois rompre. Le groupe d’armée du Centre réussit sa retraite et n’est pas détruit, comme prévu par les plans de « Jupiter » à l’origine. Néanmoins, les Soviétiques peuvent s’enorgueillir d’avoir chassés les « Fascistes » de Smolensk.
Concernant « Jupiter » toujours, l’État-major allemand en tire la conclusion suivante. Les défenses du secteur, presque dignes du précédent conflit, ont quasiment tenues leur rôle. Certes, le front a reculé, mais il ne s’est pas effondré, alors que les Allemands combattaient parfois à 1 contre 10 en certains points  ! Cela poussera Hitler a transposer à l’Est l’idée du « Mur de l’Atlantique ».

C’est la genèse de la Ligne Panther-Wotan.

Pour le front sud, Hitler fait face à une situation désespérée. Certes, il pourrait réunir un Kampfgruppe ad hoc sous la direction de von Manstein pour briser la fatale étreinte que subie les hommes de von Paulus, mais pour que l’opération réussisse, il faut que le front du Don tienne. Or, il est en grande partie tenu par l’ARMIR, alors que l’Italie s’apprête selon toute vraisemblance à se retirer du conflit ! Hitler prend alors une décisions extraordinaire, quand on connaît son caractère.

Il ordonne à la VIème de tenter une sortie et au groupe d’armée du Caucase une retraite générale sur une ligne Rostov-Koursk dans une réédition de la retraite de Russie.

130 ans plus tard…

Dans le même temps, le Kampfgruppe de Manstein se tiendra un peu en retrait des positions tenus par les Italiens et les Hongrois sur le Don pour pallier à la défaillance certaine des premiers, et probable des seconds, pour permettre de laisser ouverte la voie du salut pour les conquérants du Caucase, désormais vaincus. Pour son projet d’Ostwall, de mur de l’Est, Hitler mobilisera près d’une centaine de milliers de travailleurs forcés soviétiques, et ce en plein hiver, car les travaux sont immédiatement mis en branle sur ordre du Führer en dépit des conditions climatiques extrêmes !

L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme, comme aurait pu le dire Victor Hugo…

Hitler semble avoir conçu une meilleure stratégie de repli à l'est qu'OTL mais s'effondre à l'ouest, ce qui transférera surement la limite des blocs plus à l'est.

À voir mon chef Flosgon. L'armée rouge est plus forte aussi qu'IRL. Elle a tout massé à l'"ouest" contre l'Allemagne, le Japon n'étant plus une menace. Wink
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Message par Flosgon78 Dim 12 Déc - 15:56

LFC/Emile Ollivier a écrit:
Flosgon78 a écrit:
LFC/Emile Ollivier a écrit:
Chapitre 12 : Counterstrike !

« L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme. »
Victor Hugo, Les Châtiments, XIII-l’Expiation

En ce mois d’octobre 1942, les Alliés occidentaux préparent activement l’ouverture d’un second front contre les forces de l’Axe. Leur cible toute désignée est la Sicile, la pointe sud de l’Italie, le « ventre mou » de l’empire nazi, et qui offre une route logique vers Rome, contrairement à la Grèce et à la Sardaigne, nettement plus excentrée, surtout pour la seconde.

Néanmoins, les dirigeants français veulent une opération visant à libérer la Corse, et ce le plus vite possible. Le Général en particulier voudrait qu’elle soit menée par des troupes uniquement françaises mais les autres membres du gouvernement, et ce même chez ceux qui ne sont pas forcément « américano-béât » comme peut l’être Darlan, n’y voit aucune tâche dans l’honneur de la France si Ajaccio et Bastia sont libérées par des GI’s… Le véritable problème, c’est que l’île grouille non seulement de soldats italiens mais désormais également, de troupes allemandes, qui répriment sans pitié la Résistance corse. Attaquer maintenant, c’est risquer d’être rejeté à la mer, tout en compromettant peut être « Torch/Torche », attaquer trop tard, c’est risquer un bain de sang en Corse.

« Il faut que ces maudits italiens mettent à bas les armes au plus vite ! » Dira à ce sujet le général Henri Giraud, lors d’une conférence d’État-major.

Or, écraser les Allemands en Sicile pourrait être enfin l’électrochoc qui déciderait définitivement ces bien trop pusillanimes dirigeants monarchistes à écarter Mussolini et à sortir de la guerre. Compte tenu des rapports de René Massigli, c’est même probablement ce qui arrivera. D’ailleurs, l’armée italienne étant massivement engagées en Russie, l’effacement soudain de l’ARMIR du corps de bataille nazi provoquera peut être même une débâcle totale côté allemand ! C’est du moins ce que rêvent les dirigeants alliés les plus optimistes...

En effet, ce sont des unités italiennes de seconde main qui défendent l’île… Le  vrai problème, ce sont les troupes allemandes du Heeresgruppen Mittelmeer (Groupe d’armée Méditerranée) du général Rommel, et commandée à un second niveau dans l’île par Albert Kesselring, un général d’aviation, et redoutable nazi… Près de 100 000 allemands, motivés et bien équipés suppléeront à la probable défaillance des conscrits, peu motivés de leur côté, de l’armée royale. Ainsi, il faudra frapper fort lors de « Torch/Torche » pour rapidement chasser les Allemands avant qu’ils ne puissent recevoir des renforts, de Grèce notamment, car Rommel comprendra de suite que ça n’est pas dans ce pays qu’aura lieu le débarquement méditerranéen des Occidentaux.

Pour retarder l’arrivée des non moins redoutables unités stationnées en Grèce, les Alliés comptent s’appuyer sur les résistances locales, des conservateurs (Tchéniks (Monarchistes) en Yougoslavie, EDES (Républicains vénizélistes) en Grèce) aux communistes (KKE en Grèce, Partisans de Tito en Yougoslavie) pour lancer de grandes actions de sabotages sur les lignes de communication axistes à l’heure H.

L’Axe maintient en effet d’autant plus de troupes en Grèce qu’il est victime d’une intoxication de la part des services secrets alliés, l’opération Mincemeat (Viande hachée en Français). Afin de faire croire à un débarquement en Grèce, les Alliés ont délibérément abandonnés le cadavre d’un anonyme décédé d’une pneumonie mais qui serait celui d’un soi disant officier des renseignements britanniques, le major Martin, sur les côtes espagnoles. Le cadavre du major serait porteur des plans de… Battleaxe/Hache de guerre ! En parallèle, de faux mouvements de troupes en Libye devait faire croire à la véracité du mouvement vers Athènes. Les Franquistes s’empressent de transmettre les renseignements à leurs amis allemands qui tombent dans le panneau, notamment car le colonel de l’Abwehr, Alexis von Roenne, chrétien vouant une aversion secrète aux Nazis, atteste de l’authenticité des documents, ce qui lève les doutes d’Hitler ! Hitler s’opposera même à Mussolini, pour une fois assez fin stratégiquement, pour qui la Sicile est le prochain objectif logique des Occidentaux… Ainsi, Hitler détourne des forces aériennes et terrestres pourtant vitales à une défense efficace de la grande île…

Soucieux de synergie militaire, les Occidentaux envoient des officiers supérieurs de premier plan, membres du SHAEF, le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou en Français l’EMSFEA, l’État-major suprême des Forces expéditionnaires alliées, en Union soviétique. Le général américain Walter B. Smith, second d’Eisenhower, le général britannique Harold Alexander et le général Français Georges Catroux. L’objectif est ainsi de coordonner les actions entre les différents membres de la grande Alliance en vue de multiplier l’impact des opérations combinées et accélérer la future défaite de l’Axe. Ainsi, « Torch/Torche » sera lancée le même jour qu’« Uranus » (l’assaut visant à encercler les Allemands dans Stalingrad) et « Jupiter » (l’assaut sur le groupe armée allemand du Centre).

Hitler ne saura plus où donner de la tête !

De plus cela permettra de renforcer les liens entre l’est et l’ouest, Staline ne pouvant dès lors plus accuser les Occidentaux de tarder à ouvrir le second front qu’il réclame tant… C’est d’ailleurs cette préoccupation qui a poussé les Américains à accepter, à la conférence d’Alger de juillet, le principe d’un assaut sur la Sicile. En effet, ceux-ci voulaient à l’origine tout miser sur un débarquement en France dès 1943, ce que les 2 autres puissances occidentales, surtout les Britanniques, jugeaient encore prématuré (et ce, malgré le désir évident des Français de libérer au plus vite leur patrie)… Pour eux, il faut d’abord affaiblir les forces allemandes en Europe de l’ouest en en fixant un maximum au sud, en Italie. D’autant que ce « coup de pied au derrière » poussera aussi les dirigeants italiens à renverser Mussolini, comme l’attestent les rapports des espions et même des diplomates qui négocient avec des envoyés de Rome. Secrètement, Churchill souhaite également par cette manœuvre, pousser le plus à l’est possible la future « ligne de démarcation » entre l’influence occidentale et l’« empire soviétique »… Si ces deux dernier arguments pèsent également pour les Français, ceux-ci souhaitent aussi en chassant l’Axe de Sicile, faire cesser les raids aériens sur Alger, qui ont déjà coûter la vie à près de 2 000 personnes ! Car c’est principalement de là que décollent les Junkers et autres Dorniers qui sèment la mort sur la capitale provisoire de la République.

La contre-offensive « générale » est prévue pour le 8 novembre.

Le jour J, le canon tonne de la steppe à la Méditerranée tandis qu’en Yougoslavie et en Grèce, les ouvrages d’art vitaux pour l’armée allemande sont réduits en poussière. Le téléphone sonne sans interruption à la tanière du loup, le QG du Führer situé en Prusse-Orientale. La contre-offensive des ennemis du Reich est générale ! En Sicile, après que les Alliés eurent pris pieds dans l’île, l’aviation allemande lance une contre-attaque désespérée sur la flotte alliée, parvenant tout de même à couler le cuirassé britannique HMS Barham ainsi que plusieurs transports tandis que la flotte italienne ne lance que deux croiseurs (!) sur la flotte d’invasion, croiseurs qui se replient à l’arrivée d’une flotte de torpilleurs chargés de les intercepter… Notons que grâce au travail des mathématiciens polonais Marian Rejewski, Jerzy Rozycki et Henryk Zygalski, réfugiés en Algérie depuis juin 1940 et qui ont cassé Enigma, la machine à crypter des Nazis, les Alliés occidentaux connaissent dans une large mesure le dispositif et les plans germano-italiens pour la défense de l’île. De leur côté, le dispositif d’assaut allié se constitue comme suit :  À l'est, la VIIIème armée britannique du général O'Connor doit débarquer au sud est de la Sicile, autour du cap Passero et du golfe de Noto (tandis que des parachutistes doivent s’emparer de la vénérable Siracusa).  Au centre, autour de Gela, se trouve la Ière armée française du général Giraud. Enfin, sur le flanc ouest des forces alliées, dans la région de Licata, on trouve la VIIème Armée américaine du général Patton.

Après « l’évaporation » des défenseurs italiens des casemates côtières, qui s’enfuient dès que la flotte alliée apparaît, et l’installation de la tête de pont qui s’ensuit, le véritable combat commence. Les Allemands lancent une puissante contre-attaque contre le secteur de Gela où ont débarqués les Français, et notamment leurs forts précieuses 1ère (commandée par le général Jean Touzet du Vigier) et seconde (commandée par Philippe de Hauteclocque) division blindée. Le fer de lance de la contre-offensive de l’Axe est la division Hermann Goering et ses redoutable chars Tigre, soutenus par des unités italiennes plus ou moins motivées. Les Français se battent cependant comme des lions tandis qu'Eisenhower fait des bataillons de chars Tigre la cible prioritaire de l'aviation et de la marine alliée. Finalement, cette résistance héroïque permet de stopper la marche en avant de ces monstruosités mécaniques et de solidifier la tête de pont. Par ailleurs, la contre-offensive allemande a dû subir une violente attaque des blindées de Patton sur son flanc ouest, qui permit, en plus de la résistance héroïque des soldats de Giraud, d'écraser les forces allemandes. Au soir de la bataille, a lieu le célèbre poignée de main entre le général américain et le colonel de Hauteclocque de la 2ème division blindée, immortalisée par Robert Capa. Giraud, jaloux, fera tout pour se faire photographier aux côtés d'Eisenhower.

La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne - Page 3 79fc7b10

Trop tard, la légende du courageux picard était en marche…

Ayant pris désormais conscience de l’impossibilité de rejeter les Alliés à la mer, les Allemands se retranchent dans le triangle nord-est de l’île, en s’appuyant notamment sur la ville de Catania et le mont Etna, afin d’empêcher la remontée des Britanniques sur Messina, ce qui leur bloquerait toute voies de communication et éventuellement de retraite. Car en Italie, les évènements se sont précipités. En effet, dans la nuit du 23 au 24 novembre, Mussolini a (enfin) été déposé par le roi Victor-Emmanuel III suite à un vote de défiance du Grand conseil fasciste avant d’être arrêté et remplacé par le maréchal Badoglio. Or, les Allemands ne sont pas dupes de ses déclarations comme quoi la « guerre continue » et ces derniers préparent leur riposte...

En Russie, concomitamment avec Torch/Torche, les Soviétiques attaquent les groupes d’armée du Centre et du Sud. Non loin de Stalingrad, c’est l’armée roumaine qui subit le choc, et qui, malgré une résistance opiniâtre, dépassée sur tous les plans, s’effondre finalement… Les 2 pinces se ruent alors vers Kalatch, sur le Don, afin de refermer la poche et isoler la VIème armée dans les ruines fumantes de Stalingrad, où elle avait pourtant atteint en plusieurs endroits, la Volga. Kalatch est finalement atteinte le 11 novembre. Les hommes de von Paulus sont isolés…

Au Centre, c’est une autre paire de manches. Les défenses, tenues par des soldats de la Wehrmacht, sont en plus nettement plus solides qu’autour de Stalingrad, le front étant presque fixe depuis la chute de saillant de Rjev, au début de l’année. Mais les gigantesques moyens employés par les Soviétiques font que l’édifice plie, sans toutefois rompre. Le groupe d’armée du Centre réussit sa retraite et n’est pas détruit, comme prévu par les plans de « Jupiter » à l’origine. Néanmoins, les Soviétiques peuvent s’enorgueillir d’avoir chassés les « Fascistes » de Smolensk.
Concernant « Jupiter » toujours, l’État-major allemand en tire la conclusion suivante. Les défenses du secteur, presque dignes du précédent conflit, ont quasiment tenues leur rôle. Certes, le front a reculé, mais il ne s’est pas effondré, alors que les Allemands combattaient parfois à 1 contre 10 en certains points  ! Cela poussera Hitler a transposer à l’Est l’idée du « Mur de l’Atlantique ».

C’est la genèse de la Ligne Panther-Wotan.

Pour le front sud, Hitler fait face à une situation désespérée. Certes, il pourrait réunir un Kampfgruppe ad hoc sous la direction de von Manstein pour briser la fatale étreinte que subie les hommes de von Paulus, mais pour que l’opération réussisse, il faut que le front du Don tienne. Or, il est en grande partie tenu par l’ARMIR, alors que l’Italie s’apprête selon toute vraisemblance à se retirer du conflit ! Hitler prend alors une décisions extraordinaire, quand on connaît son caractère.

Il ordonne à la VIème de tenter une sortie et au groupe d’armée du Caucase une retraite générale sur une ligne Rostov-Koursk dans une réédition de la retraite de Russie.

130 ans plus tard…

Dans le même temps, le Kampfgruppe de Manstein se tiendra un peu en retrait des positions tenus par les Italiens et les Hongrois sur le Don pour pallier à la défaillance certaine des premiers, et probable des seconds, pour permettre de laisser ouverte la voie du salut pour les conquérants du Caucase, désormais vaincus. Pour son projet d’Ostwall, de mur de l’Est, Hitler mobilisera près d’une centaine de milliers de travailleurs forcés soviétiques, et ce en plein hiver, car les travaux sont immédiatement mis en branle sur ordre du Führer en dépit des conditions climatiques extrêmes !

L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme, comme aurait pu le dire Victor Hugo…

Hitler semble avoir conçu une meilleure stratégie de repli à l'est qu'OTL mais s'effondre à l'ouest, ce qui transférera surement la limite des blocs plus à l'est.

À voir mon chef Flosgon. L'armée rouge est plus forte aussi qu'IRL. Elle a tout massé à l'"ouest" contre l'Allemagne, le Japon n'étant plus une menace. Wink
Ca s'annonce captivant quoi qu'il en soit Wink
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Message par LFC/Emile Ollivier Mar 14 Déc - 22:57

Chapitre 13 : Crise

« Voulez-vous la guerre totale ? »
Extrait du discours de Goebbels au Sportpalast de Berlin, le 18 février 1943

Les nouvelles catastrophiques en provenance du Front de l’est parviennent quotidiennement au Wolfsschanze, la « Tanière du loup » le QG personnel d’Adolf Hitler de Prusse-Orientale. La VIème Armée est quasiment anéantie dans sa tentative de percée vers l’ouest. Ainsi, seuls quelques groupes épars d’isolés parviennent à rejoindre les « lignes » allemandes. Ces « groupes » correspondant à moins de 10 % des effectifs présents à Stalingrad avant le déclenchement d’Uranus ! Dans le même temps les unités reculant depuis le Caucase mènent une retraite difficile et sans gloire, harcelées qu’elles sont par les troupes soviétiques. Pis, la voie du salut ne dépend que des troupes italiennes positionnées sur le Don et aux prises, à compter du 8 décembre, avec les forces soviétiques qui veulent s’emparer de Rostov, dans le cadre de l’opération Saturne. Or, l’Italie est sur le point de mettre à bas les armes…

Heureusement pour l’Allemagne, le nouveau gouvernement italien n’est que peu pressé de signer les conditions de sa capitulation avec les Alliés, craignant, à juste titre, la riposte effroyable de Berlin. Cela sauve le groupe d’armée du Caucase, qui peut en grande partie se replier sur une ligne Kharkov-Rostov, mais laisse également le temps aux généraux allemands et au Führer de peaufiner l’opération Alaric (Unternehmen Alarich), le désarmement de l’armée italienne et la prise de contrôle de la péninsule. D’ailleurs, l’Italie étant toujours officiellement membre de l’Axe, les Allemands peuvent s’installer dans la moitié nord de la péninsule sans la moindre opposition, officiellement pour s’opposer à l’invasion occidentale.

Le plus regrettable est que, les Alliés se montrent bien trop prudents (en dépit de la conclusion inévitable d’un accord avec le gouvernement Badoglio). Ainsi, les Anglo-américains débarquent bien au sud de Rome, à Regio di Calabre le 6 janvier tout d’abord, où ils ne rencontrent pas d’oppositions, puis dans la région de Salerne le 12 Janvier où à l’inverse, les Anglo-saxons font face à la résistance opiniâtre des divisions allemandes (et où ils doivent notamment repousser les contre-attaques enragées d'une division de panzers) mais également… italiennes ! L’armistice conclue à la suite de l’assaut sur la Calabre n’étant pas encore officiellement annoncé !

Cependant, les Italiens se sont fort mal organisés. En effet, pour garder le secret sur leurs intentions, ils n’ont donnés aucune instruction à leurs forces sur les mesures à prendre suite à l’annonce de la capitulation. Or, désireux de forcer Badoglio et Victor-Emmanuel III à ordonner aux soldats italiens de cesser de combattre leurs troupes, les dirigeants occidentaux font annoncer par Radio-Alger la teneur de l'accord secret conclu entre eux et les Italiens. Ceux-ci, penauds, doivent à leur tour annoncer l'armistice à leurs concitoyens.

Or, comme les unités allemandes et italiennes sont souvent proches les unes des autres, ce qui devait arriver arriva suite à l’annonce de l’armistice.

Badoglio, peu après avoir confirmé l’armistice à la radio romaine quitte la capitale en compagnie du roi et de leurs familles, ne donnant que des consignes lacunaires de défense à la garnison défendant la ville éternelle. Cette joyeuse troupe s’enfuit vers Brindisi, dans les Pouilles, laissant leur malheureux pays à la merci de la riposte des Allemands et de la vengeance des Fascistes… Immédiatement après avoir entendu l’annonce de l’armistice, les Allemands déclenchent Alaric.

Si, sur le papier, l’opération sera malheureusement un succès presque total pour Hitler, en plusieurs points, l’armée italienne et, au-delà, le peuple de la botte, conduira une résistance désespérée à Alaric. Notons le sacrifice de la garnison de l’île de Céphalonie, qui, une fois vaincue par manque de munitions, sera massacrée par les Allemands ! Si Rome est tombée relativement facilement, de nombreux civils et militaires italiens tentèrent de s’opposer au coup de force de leurs anciens alliés. Mieux, l’Italie se couvrira de nombreux « maquis » qui harcèleront les envahisseurs ainsi que leurs affidés fascistes. Car en effet, partout en Italie se forment des groupes de maquisards, socialistes, communistes, monarchistes, conservateurs et libéraux qui luttent contre l’envahisseur nazi

La guerra è finita,inizia la guerra civile ! : La guerre est finie, la guerre civile commence.

Car en effet, dans le même temps, Mussolini de son côté, après avoir connu sa « grande vadrouille » à travers l’Italie, est finalement libéré de son lieu de captivité, situé dans le massif du Gran Sasso, dans les Abruzzes par un Kommando nazi, commandé par Otto Skorzeny, dans le cadre de l’opération Eiche. Immédiatement transportés auprès du Führer, il est de suite « parachuté » par ce dernier à la tête de l’État fantoche fasciste qui se substituera à l’autorité du royaume d’Italie, que les Nazis comptent établir au nord de la péninsule.

La république sociale italienne, bientôt surnommée « République de Salo », du nom de la petite ville des bords du lac de Garde, où s’installeront la plupart des ministères républicains.

Le combat entre « républicains » et « antifascistes » sera sans pitié… Il blessera l’Italie dans sa chair tout en lui rendant son âme...

On voit même en Yougoslavie certains soldats italiens ralliaient les Partisans de Tito ! Une fraction moins importante ralliant de son côté les forces tchéniks. D’ailleurs, la certitude d'une défection italienne d’abord, sa réalisation ensuite, a contraint les Allemands à annuler l'offensive qu'ils avaient prévus de lancer contre Tito, qui les nargue depuis sa « capitale », Bihac, géographiquement située en Bosnie (mais politiquement en Croatie oustachie). Mieux, les Partisans yougoslaves s'emparent de la majorité de l'armement abandonné par les soldats italiens en déroute !


Pour Mihailovic, c'est un grave échec. Le chef des Tchéniks a été pris de vitesse par les Partisans communistes non seulement en ce qui concerne la prise de leurs armes aux Italiens, mais également dans le domaine territorial, les Partisans ayant pris une part nettement plus importante des territoires yougoslaves occupés par l'armée italienne que les Tchéniks. Cependant, le soldat monarchiste conserve le soutien indéfectible des autorités d'Alger tandis qu’à Londres, on commence à murmurer… Enfin, la flotte italienne, ou plutôt ce qu’il en reste, rallie les Alliés. En parallèle, en Albanie, les Allemands réagissent également rapidement en occupant les villes du pays. Soucieux de s'attirer les bonnes faveurs des groupes nationalistes, ils proclament l'indépendance du pays, qui conserve la région du Kosovo. Notons cependant que l’Albanie sera le seul pays occupé par l’Allemagne nazie à voir… sa population juive augmenter pendant le conflit !

Cependant, globalement, l’armée italienne sera désarmée sans avoir eu le temps d’organiser la moindre résistance. Néanmoins, seulement quelques dizaines de milliers de soldats, fascistes pour la plupart, acceptent, dans un premier temps, de continuer la guerre aux côtés des Nazis. Le reste sera enfermés dans des camps de prisonniers et durement traités. Mieux, en Corse, l’armée italienne commencera à redorer son blason. Voyons comment.

En effet, les troupes françaises, elles, n’ont pas participé à l’opération Husky (le débarquement de Salerne). En effet, elles sont maintenues en réserve par Eisenhower pour se reconstituer en vue des opérations futures en Italie continentale.


Cependant, tandis que la Wehrmacht a déjà abandonné la Sardaigne, du fait des bombardements massifs de l'aviation alliée, la Corse, dont les flottes alliées font le blocus, coinçant la garnison allemande, voit la résistance locale, l’une des plus actives de France métropolitaine, déclencher d'elle-même un soulèvement général contre l’occupant le 13 janvier 1943, soulèvement auquel se joint… la garnison italienne ! Le général italien Messe, après une courte hésitation, et voyant la prise de contrôle brutale de l’Italie par les Allemands, a décidé de rallier le gouvernement du roi et d’aider les maquisards corses à libérer leur île. Les Allemands se battront donc contre leurs anciens alliés et les résistants corses. Ils le feront avec opiniâtreté.


Les officiers français sont ulcérés. En effet, le commandant en chef des forces alliées, le général américain Eisenhower renâcle à soutenir les résistants, estimant leur soulèvement « prématuré ». Son refus en arrive même à provoquer un sentiment de révolte dans le cœur d’un général français, pourtant peu homme à désobéir à ses supérieurs, mais qui ne peut supporter l'idée de rester l'arme au pied pendant que la Corse meurt. Henri Giraud, commandant de la Ière armée française s’en remet à Georges Mandel, lui même choqué qui, par l’entremise de Paul Reynaud, ambassadeur de France à Washington, obtient l’accord de Roosevelt pour que celui-ci ordonne à Eisenhower de détacher une partie de la Ière armée française pour soutenir la révolte.


Eisenhower cède à son président et accepte le déclenchement de l'opération Vésuve.


La résistance allemande en Corse s’effondre rapidement suite à l’intervention des troupes de Giraud, dans laquelle s’illustre une fois de plus le colonel de la 2ème division blindée, Philippe De Hautecloque.

La Corse est un symbole, elle est le premier territoire métropolitain libéré, en partie par la résistance intérieure, en partie par l’armée d’Alger. Elle sera aussi un laboratoire pour l’organisation du retour de l’administration républicaine en territoire français. Expérience des plus réussies avec la retour de l'autorité de l’État républicain en Corse par l'entremise de la réintégration dans ses fonctions du... commissaire de la République, l’ancien préfet de Corse, Jules Henri Anastase Petitjean. En effet, l’une des décisions secrètes prise par la « Commission préparatoire aux grande réformes politiques et sociales pour la France libérée » est le remplacement du terme « Préfet », issu de l’Empire napoléonien, par celui de « Commissaire de la République », venu lui de la IInde République. Au delà de « l’effet d’annonce », les titulaires de la fonctionne nouvellement crée seront moins puissant que leurs prédécesseurs. Il est en effet prévu à terme de céder les pouvoirs exécutifs des départements aux président de conseils généraux, élus au suffrage universel indirect. Le commissaire n'exercera plus, la guerre terminée, qu'un contrôle a posteriori des décisions prises par les conseils généraux. De Gaulle boude, mais il continue à tisser ses réseaux pour obtenir une IVème République...

En Mer Égée, Churchill décide de soutenir la garnison italienne des îles du Dodécanèse (colonie italienne qui comprend l’île de Rhodes), menacée par une riposte allemande. L’opération est un succès, la majeure partie de la garnison italienne ralliant les Alliés. Seules les chemises noires, restent fidèles à Mussolini et sa république sociale et sont donc internés. Churchill aimerait pousser plus loin et organiser un débarquement en Grèce continentale (et il sait qu’il obtiendrait facilement l’accord des Français) mais la dureté des combats en Italie et les ressources qu’ils nécessitent, ainsi que la présence d’importantes forces allemandes en Grèce, finissent par l’en dissuader.

Salazar, le dictateur portugais, comprend que le vent a définitivement tourné en faveur des Alliés et décide de se rapprocher d'eux. Le premier geste de cette politique est le rappel de son ambassadeur à Paris. À la place, c'est désormais Alger et la République française que reconnaît Lisbonne comme représentant du peuple français. Cependant, Mandel rejette les différents noms d'ambassadeur proposés par Salazar et demande que Lisbonne lui envoie un homme qu'il considère comme un héros...

Aristides de Sousa Mendes.

Consul du Portugal à Bordeaux en juin 1940, il a, comme nous avons déjà vu, délivré des milliers de visas à des personnalités souhaitant fuir la France envahie pour, via le Portugal, rejoindre soit l'Amérique, soit l'Afrique du Nord. De Sousa Mendes a également sauvé des milliers de Juifs des griffes de Hitler. Mandel, qui souhaite récompenser ce héros, et envoyer un signal fort, a donc demandé expressément à Salazar que ce soit qui lui qui représente le Portugal à Alger. Mendes, en disgrâce depuis Juin 1940, retrouve donc son statut. Mieux, dès le mois de mars suivant, le Portugal cédera aux Alliés une base aérienne aux Açores. Désormais, l’Atlantique centre est couvert par l’aviation alliée. Cela est l’arrivée en masse des porte-avions d’escorte permet aux Alliés de déclencher leur contre-attaque contre les « meutes de loups » qui font encore régner la terreur dans l’Atlantique nord.

L'Espagne de Franco commence elle aussi à s'éloigner des puissances de l'Axe. Ainsi, le Caudillo demande le rappel de la Division Azul espagnole combattant sur le front de l'Est. Seuls restent des volontaires se battant désormais au sein d'une Legion Azul.

Le 30 Janvier, les Britanniques, qui ne manquent décidément pas « d’humour », célèbrent à leur manière l'anniversaire de la prise du pouvoir par les Nazis en lançant un raid sur Berlin. Le raid a lieu au moment où Goebbels et Goering tiennent un discours à l'occasion de cet anniversaire. Notons qu'Hitler lui-même ne tient pas de discours à cette occasion, premier signe du retrait du dictateur de la vie publique alors que les revers militaires commencent à se multiplier. D’ailleurs, le Reich connaît d’ailleurs un sérieux revers dans la course à l’atome quand la résistance norvégienne détruit l’usine d’eau lourde de Telemark.

Face à cette situation, le Führer convoque le souverain bulgare, le Tsar Boris III, au Berghof (où se trouve Mussolini, libéré par des commandos allemands). Le dictateur allemand lui demande (ou plutôt lui ordonne) d’entrer en guerre contre l’URSS ainsi que l’envoie d’un corps expéditionnaire à l’est. Le monarque lui répond que cela est impossible, du fait, notamment, de la russophilie de son peuple. Hitler entre alors dans une colère noire et tance si vertement le souverain bulgare que celui-ci en tombe malade. Il mourra quelques jours plus tard à Sofia. Malgré le fait que certains historiens de nos jours, considèrent Hitler innocent de la mort de Boris III, le défunt tsar ne serait pas la première victime d’une crise d’hystérie du Führer… En  mars 1939, le président de la Tchécoslovaquie mutilée, Emil Hacha, fut en effet victime d’un AVC suite aux menaces directe d’Hitler...

Son jeune fils, Siméon II, lui succède sur le trône. Néanmoins, si les trois régents (le prince Cyrille de Bulgarie, frère du Tsar décédé et oncle de Siméon II, le précédent président du conseil bulgare, Bogdad Filov, et le général Nikola Mihov) continueront le soutien bulgare à l’Allemagne, ils n’enverront cependant pas de troupes sur le front de l’Est…

Goebbels, dans un grand discours tenu le 18 février 1943 au Palais des sports de Berlin devant les plus hauts dignitaires du IIIème Reich proclame « la guerre totale » à son auditoire fanatique. Soucieux de toucher un maximum, sa diatribe est également radiodiffusée. D’ailleurs, les rares Allemands s’opposant activement au Nazisme connaissent un triste revers avec le démantèlement du réseau de résistance antinazi de « La Rose blanche ». Réseau dont les membres seront décapités après un inique procès...

Georges Mandel, qui a conscience de l’existence d’une résistance antinazie en Allemagne même, mais qui a également des objectifs nettement moins moraux que le fait de tenir compte de l’existence d’Allemands non inféodé à Hitler, à savoir se vêtir du beau rôle, alors que l’objectif de tous à Alger est la destruction de l’Allemagne, affirme, dans une déclaration contresignée par les membres de son gouvernement, que l'ennemi de la République française n'est pas le peuple allemand mais « ses cruels dirigeants » et l'appelle à se soulever contre ceux-ci.

Le président du conseil français aurait aimé s'adresser devant le congrès (qui regroupe la chambre des députés, le sénat mais aussi le conseil de l'Empire) pour répondre au Nazi, mais il est secrètement en route pour le Québec où va se tenir une conférence durant laquelle les trois Grands (États-Unis, Grande-Bretagne et France) statueront de la stratégie à poursuivre en Europe et dans le Pacifique ainsi que du sort de l'Italie vaincue.

Parmi les décisions prises à Québec, figurent :

- La priorité accordée à un assaut sur la France pour 1944 sur une stratégie balkanique. Concernant la Yougoslavie et la Grèce, ainsi l'on se contentera de soutenir les guérillas locales. Décision prise au grand désespoir de Churchill. Mais le premier ministre britannique n’a pas dit son dernier mot...

- L’intensification de la campagne aérienne contre le Reich en vue de préparer le terrain à l’assaut prévu sur la France.

- En ce qui concerne l'Italie, un statut de cobelligérant lui est accordé, mais elle n'est pas considérée comme un allié à part entière. Par ailleurs, l'ensemble de ses colonies lui seront retirées après la guerre.

- Dans le Pacifique, un assaut sera déclenché au cours de l’été suivant contre l’île de Bougainville, trois nouveaux portes-avions américains (L’USS Essex, l’USS Yorktown second du nom et l’USS Bunker Hill) étant sortis des chantiers navals selon toute vraisemblance à ce moment, la couverture aérienne nécessaire à l'opération sera donc fournie. On décide également d'augmenter encore l'aide à la Chine (qui a ébloui les Alliés par sa farouche résistance lors de l’opération Ichi-Go) et de renforcer l'arme sous-marine en vue d'affaiblir le Japon en le coupant encore plus qu’il ne l’est déjà des ressources dont il s'est emparé en 1942.

Le compte rendu de la conférence Quadrant est l’occasion pour nous de faire un point sur la situation sur le front Pacifique de la guerre.

De la fin septembre au début du mois d’octobre 1942, le « Tokyo Express » japonais battait son plein, amenant constamment de nouvelles troupes japonaises sur Cactus, l’île de Guadalcanal. Une horrible guerre de position, conduisant à une terrible attrition parmi les 2 camps, avaient lieu le long de la rivière Matanikau, ce qui obligeait chaque belligérant à devoir sans cesse renforcer ses effectifs pour ne serait-ce, pouvoir maintenir ses positions…

Ainsi, dans la nuit du 13 au 14 octobre 1942, la situation sur l’île fait que deux puissantes escadres navales, escortant chacune un convoi de renforcement pour leur camp. Les Japonais, bien conscient du caractère décisif de la bataille, font escorter leur convoi par deux cuirassés, le Kirishama et le Hiei, accompagnés d’une flotte de croiseurs et de torpilleurs. De plus, la présence de ces puissants bâtiments permettra d’offrir en plus un appui d’artillerie à l’« offensive finale » de l’Empire sur Henderson.

Mais la flotte alliée a devancé, certes de peu, son adversaire. Cela permet aux Alliés de se mettre en position et de pouvoir guetter l’approche des Japonais à l’aide de leurs radars dernier cri en profitant du couvert de la nuit. La France peut être fière, car le cuirassé Richelieu est là ! Équipé d’un radar dernier cri, comme on l’a vu, il s’apprête à déverser la mort dans les rangs japonais, qui ne s’attendent pas à de la résistance, pensant les « Américains » absents, au pire loin. Au moment le plus opportun, là où les Alliés sont sur le point d’être vus par les Nippons, mais sont encore invisibles à leurs yeux, donc à l’instant où ils sont désormais relativement près, l’amiral Norman Scott ordonne de déclencher un feu d’enfer. Totalement pris au dépourvu, le commandant japonais, l’amiral Goto Aritomo, croit même être attaqué par sa propre flotte !

« Salauds d’idiots ! » à l’adresse de ses hommes seront ses derniers mots…

Les Japonais tentent de riposter tant bien que mal mais ils sont, du fait de la présence du Washington et du Richelieu, inférieurs également en terme de puissance de feu. Leurs cuirassés sont envoyés au fond de l’eau, ainsi que le croiseur Aoba, tandis que le reste de leur flotte se retire sur Rabaul. Victorieux, les bâtiments alliés peuvent apporter un appui-feu d’importance qui, associés à l’absence des renforts substantiels prévus, permet aux Marines de repousser les fantassins japonais bien au-delà de la rivière Matanikau, élargissant ainsi le périmètre de défense d’Henderson Field.

Yamamoto, conscient de l’échec de la stratégie visant à reconquérir à tout prix Guadalcanal, convainc l’État-major impérial de déclencher une opération d’évacuation de Cactus. Ce sera chose faîte début janvier, quand des destroyers de la marine impériale japonaise évacueront les derniers soldats japonais présent sur l’île.

Mais cette évacuation ne signifie pas la fin de la campagne des Salomon. Yamamoto, sur lequel s’alignent les « marins », s’entend avec l’armée de terre pour une fois n’est pas coutume, établir une stratégie commune. Abandonnant les îles Salomon du centre, la défense japonaise dans la région se concentrera sur Bougainville, la grande île située à l’extrême nord de l’archipel salomonien. Ainsi, les soldats évacués de Guadalcanal viendront renforcer la garnison qui a pour ordre de combattre jusqu’à la mort.

En attendant, bien que le combat terrestre connaisse une pause, les combats ne cessent en revanche pas dans le ciel. Des héros japonais émergent tels Sakai Saburō, Ōta Toshio et Nishizawa Hiroyoshi, qui abattent des dizaines d'appareils alliés à eux trois. Sur mer, le Japon se défend aussi plutôt bien. Un sous-marin japonais coule le croiseur lourd australien HMAS Camberra tandis que plusieurs autres unités sont soit coulées, soit endommagées.

Face à la résistance homérique des pilotes du « soleil levant », comme dans les récits grecs de l'Antiquité, seul un héros peut en arrêter un autre. Or, un ou plutôt des héros émergent dans le camp allié. Les Boyington's bastards de Gregory « Pappy » Boyington, un vétéran des Tigres volants, qui combat depuis des années donc l'impérialisme du Japon de Hiro-Hito, infligent bientôt de sérieux revers aux pilotes nippons. Ōta lui-même est tué au combat, laissant Sakai et Nishizawa « orphelins »… Pis, le Japon ne peut compenser ses pertes qu'avec des pilotes trop peu formés là où les Alliés prennent au moins le temps de bien former leurs nouvelles recrues.

Mais Yamamoto, qui prépare une tournée auprès des troupes stationnées dans les bases nippones du Pacifique sud (Rabaul, Port-Moresby, Lae…) afin de remonter leur moral sérieusement ébranlé, tournée qui s’avérera un immense succès de propagande d’ailleurs, a malgré ce « succès » et le fait que la guerre semble plus dans une impasse qu’autre chose, bien compris que la guerre de Tojo est une folie. Voire, il le savait dès l’origine… L’amiral nippon connaissait d’autant mieux la puissance industrielle de ses ennemis américains, pour avoir vécu dans leur pays dans l’entre deux guerres, et la sait nettement supérieure à celle du Japon. Il a également pu ressentir la position des Américains face à un conflit et a parfaitement conscience que ces derniers ne connaissent également pas d’autres guerres que celle visant à la déroute totale de l’adversaire.

Et après un coup aussi rude que celui que le Japon fit porter à la toute puissante Amérique à Pearl Harbor, l’amiral sait que les Yankees ne cesseront pas la lutte avant que d’avoir mis à terre le Japon…  Yamamoto Isoroku prie en son for intérieur les dieux d’avoir pitié du Japon et qu’ils lui donnent la possibilité de pouvoir mettre un terme à ce conflit d’une manière honorable pour l’Empire du soleil levant...

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Message par Flosgon78 Mer 15 Déc - 0:16

Tout simplement excellent !!! J'ai adoré le débarquement en Italie ! A quel point les allemands controlent la botte et à quel point sont-ils plus loin qu'OTL ?
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Message par Thomas Mer 15 Déc - 8:20

Excellent!

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 15 Déc - 15:39

Les Italiens n'en ont pas fini avec le Duce, comme IRL...

Merci pour ce texte, toujours un vrai plaisir de suivre to récit!
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Message par Amon luxinferis Jeu 16 Déc - 12:02

excellent

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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 20 Déc - 10:04

Chapitre 14 : Attentats
« C’est de la pure folie ! Non seulement nous démontrons notre incapacité à protéger nos alliés français mais, de plus, nous nous aliénons une partie non négligeable de ceux-ci, en plaçant cet ancien bolchevique à la tête du gouvernement ! La brutalité dont il fait déjà preuve jettera invariablement les derniers français hésitants dans les bras de la Résistance ! La France, déjà pleine de réfractaires, verra bientôt leurs maquis devenir des sources d’une résistance plus active, à l’instar de la Yougoslavie. »
Gerd von Rundstedt, commandant du front ouest. 29 mars 1943.

La catastrophe militaire à l’est pousse les opposants militaires à Hitler à relancer leur projet d’assassinat d’Adolf Hitler, en vue du renversement du Régime nazi. Les principaux conjurés, sincères, étant rejoints par de nouvelles recrues, pour qui plutôt nécessité fait loi…

Le Führer, inquiet de l’ampleur de la contre-offensive des « Rouges », qui les a vu reprendre en quelques jours Kharkov, Rostov et Koursk et pénétrer de nouveau en Ukraine orientale, se rend au QG du groupe d’armée du sud à Dnipropetrovsk, à la fois dans une optique de propagande mais également tenter de remédier au désastre militaire…

Or, les comploteurs antinazis déposent des explosifs dans des bouteilles de Cointreau offertes au Führer. Une fois Hitler envoyé en enfer par anticipation, un soulèvement militaire aurait eu lieu sous direction du général Olbricht. Malheureusement, Hitler échappe à son châtiment. Le détonateur gelé par le froid russe, les bombes n’explosent pas. Les comploteurs font récupérer en catastrophe les bouteilles à Berlin avant que le projet d’attentat ne soit découvert…

Quelques jours plus tard, Adolf Hitler, de retour à Berlin, visite, en compagnie de la crème de la crème du Régime, une exposition de matériels pris aux ennemis vaincus de l’Allemagne. Rudolf-Christoph von Gersdorff, officier allemand anti-nazi, accompagne le Führer. Or, il porte sur lui une ceinture d’explosifs. En effet, il est prêt à mourir pour tuer Hitler dans un attentat suicide ! Malheureusement, le destin favorise à nouveau le monstre de Braunau am Inn qui, de mauvaise humeur, abrège la visite et se retire avant que la ceinture de von Gersdorff n’explose. Le courageux soldat n'a que le temps d'arrêter la minuterie de ses explosifs avant que tout n'explose pour rien.

Si Hitler ne devait pas mourir en ce mois de mars 1943, le chemin de l’histoire aura au moins permis que les comploteurs ne soient pas découverts et puissent envisager de nouvelles tentatives.

Cependant, un autre dirigeant, lui, n’échappera pas à son destin « dirigé »…

Suite à la reddition du royaume d’Italie, l’État national français a immédiatement proclamé le « retour » de la Savoie et de Nice à la « France ». Soucieux de sa gloriole, les caciques de la déchéance, et en premier lieu, de Brinon, décident de célébrer en grande pompe ce « retour » par une grande parade militaire d’éléments de la garde nationale avant que de Brinon ne prononce un discours face à une foule de pontes du Régime et de Niçois triés sur volet.

Las… Alors que le discours grandiloquent du premier journaliste français ayant interviewé Hitler, et désormais son fantoche, a commencé depuis environ 5 minutes, la tête de de Brinon explose sous le coup d’une balle de fusil tirée par un « Franc-tireur ». En dépit des recherches de suite lancées par les Allemands, véritables gardiens du maintien de l’ordre pendant la parade, l’assassin réussit à s’échapper. Après la guerre, suite à la fouille des archives secrètes des Nazis et à divers interrogatoires, il s’avéra que l’auteur du coup de feu était un homme en noir, un SS, agissant sur l’ordre direct d’Himmler ! Cette culpabilité allemande, et de la SS en particulier, fut néanmoins envisagée dès les jours qui suivirent, car, dans les heures suivantes, Jacques Doriot, lancent ses hommes de main à l’assaut des ministères de l’État national, officiellement pour les « protéger », le tout sans que, cette fois, les Allemands ne lèvent le petit doigt pour l’en empêcher… Puis il s’autoproclame « Chef de la Nation française » et place ses affidés à la tête des différents ministères avant de liquider physiquement, dans les semaines qui suivent, les partisans les plus en vue de Déat restés en France. Marcel Déat, lui-même, ayant perdu la protection d’un Mussolini déchu, disparaîtra rapidement de la circulation. En parallèle, Alger n’avait donné aucun ordre d’exécution du traître tandis qu’aucun mouvement de résistance, ou « loup solitaire » français, à l’instar d’un Bonnier de la Chapelle, agissant de sa propre initiative, ne se révéla comme l’auteur de l’attaque.

Mais pourquoi Himmler a-t-il fait exécuter de Brinon ? Celui-ci, pourtant chaud partisan de la collaboration active avec le Reich et d’une Europe fraternelle sous la férule de Berlin, n’en fut pas moins jugé « trop mou » et pas assez efficace dans sa lutte contre la résistance par le dirigeant SS. Mieux, en tuant de Brinon, Himmler gagnait des points dans l’éternelle lutte pour savoir qui serait le second du Reich nazi, derrière l’indéboulonnable, incontestable (et increvable comme nous l’avons vu) Führer. Secrètement, Himmler avançait également ses pions dans son projet immonde de constitution d’un État SS en Bourgogne… En effet, ayant un blanc-seing de Doriot pour ce projet, seule la Résistance locale avait désormais la volonté de lutter contre le projet du SS, là où de Brinon et la tendance « réactionnaire » de la collaboration auraient pu avoir quelques scrupules… Enfin, le faire assassiner lors d’une cérémonie publique, rendait la thèse d’un assassinat par la Résistance française plausible. Celle-ci était donc défendable par la propagande…

D’ailleurs, la semaine suivant la prise du pouvoir par l’ancien communiste, la garde nationale participa massivement, et même avec un enthousiasme scandaleux, à la destruction du quartier du Vieux-Port de Marseille, repaire de résistants et refuge pour les proscrits du Nazisme, et ce, aux côtés de la Wehrmacht. Des milliers de personnes, dont plusieurs centaines de Juifs, sont arrêtés, déportés, quand ils ne sont pas abattus sur place…

L’arrivée au pouvoir de Doriot ne fait d’ailleurs que fort peu d’heureux dans la vieille institution prussienne qu’est l’armée allemande. Ainsi, Gerd von Rundstedt, commandant du front ouest, aura ses mots en privé concernant le meurtre de de Brinon.

« C’est de la pure folie ! Non seulement nous démontrons notre incapacité à protéger nos alliés français mais, de plus, nous nous aliénons une partie non négligeable de ceux-ci, en plaçant cet ancien bolchevique à la tête du gouvernement ! La brutalité dont il fait déjà preuve jettera invariablement les derniers français hésitants dans les bras de la Résistance ! La France, déjà pleine de réfractaires, verra bientôt leurs maquis devenir des sources d’une résistance plus active, à l’instar de la Yougoslavie. »

À Vérone, en Italie du nord, désormais occupée par l’Allemagne, se tient le congrès fondateur du Parti fasciste républicain. Le but de cette réunion est de définir le programme de gouvernement de la République sociale italienne. Les « débats » se déroulant sous la houlette d'Alessandro Pavolini, un Fasciste fanatique, Mussolini étant lui absent...

Les participants du congrès de Vérone veulent en revenir aux racines révolutionnaires et anticapitalistes du Fascisme et définissent un programme allant dans ce sens. Les décisions du congrès de Vérone vont aussi dans le sens d'un renforcement de l'antisémitisme d’État en Italie.

« En matière constitutionnelle et de politique intérieure



1. Il y aura lieu de convoquer une constituante, laquelle abolira la monarchie et donnera corps à la République sociale italienne.

2. La constituante sera composée de membres des syndicats fascistes et de représentants de toutes les circonscriptions, y compris des provinces occupées, à travers des délégations d'évacués et de réfugiés.

3. La constituante devra garantir au citoyen le droit de contrôle et de critique sur l'administration publique et sur la nomination du chef de la République. Aucun citoyen ne pourra être arrêté ou détenu plus d'une semaine sans l'autorisation de l'autorité judiciaire. La magistrature sera indépendante.

4. La composition de la chambre des Fasci et des corporations sera soumise à élection populaire, cependant que la nomination des ministres sera la prérogative du Duce ; au sein du Parti fasciste républicain, il est préconisé, par analogie, que les Fasci soient élus, tandis que le directoire national soit désigné par le Duce.

5. Le Parti devra être pur, gardien de la « révolution fasciste » engagée le 28 octobre 1922. Être titulaire d'une carte du PFR ne pourra être exigé pour occuper quelque emploi ou charge que ce soit.

6. La religion officielle sera la catholique ; toutefois, les autres cultes seront tolérés pour autant qu'ils ne vont pas à l'encontre de la loi.

7. Ceux appartenant à la « race juive » (razza ebraica) seront considérés étrangers et, pendant la durée de la présente guerre, comme appartenant à la nationalité ennemie.

En matière de politique extérieure



8. Les frontières de la République sociale italienne sont les limites alpines et maritimes, limites marquées par la nature, le sang, l'histoire, mais aussi menacées par les gouvernements réfugiés à Londres. Il sera nécessaire de faire reconnaître à l'Europe que l'Italie a besoin de son espace vital. En outre, il conviendra de fonder une Communauté européenne qui accepte comme principes d'éliminer l'influence britannique dans les États européens, d'abolir le système capitaliste, de lutter contre les ploutocraties, et de valoriser, au bénéfice tant des Européens que des indigènes, les ressources naturelles de l'Afrique, dans le respect des peuples indigènes, plus particulièrement musulmans, lesquels, comme en Égypte, constituent déjà des sociétés organisées.

En matière sociale


9. Base et objet premier de la RSI est le travail dans chacune de ses manifestations.

10. La propriété privée est garantie par l'État, mais ne doit pas servir de moyen d'exploitation du travail.

11. Tout ce qui, dans l'économie nationale, est intérêt de l'individu devient intérêt pour la collectivité et, à ce titre, de l'État. Les services publics et les industries de guerre doivent être gérés par la RSI.

12. Dans chaque entreprise, techniciens et ouvriers devront collaborer à obtenir une équitable répartition des bénéfices et une équitable fixation des salaires, en particulier par la voie d'une participation aux bénéfices y compris par les ouvriers (principe fasciste de la socialisation de l'industrie).

13. Dans l'agriculture, l'initiative privée s'est heurtée à ses propres limites là où, justement, elle a fait défaut. Les terres incultes ou mal gérées pourront, après expropriation, être cédées aux ouvriers agricoles pour que ceux-ci deviennent des agriculteurs directs, ou aux exploitations agricoles parasyndicales ou parastatales, en fonction des nécessités de l'agriculture.

14. Ce doit être un droit des travailleurs d'exercer leurs propres activités productives à domicile(sous forme d'entreprises familiales, sauf à apporter à la réserve nationale la quantité de produits prévue par la loi et à soumettre au contrôle ses propres tarifs).

15. Le logement constituant un droit, il sera créé un Office national du Logement du Peuple, qui aura pour objectif de donner un logement à chaque travailleur, soit en en construisant de neufs, soit par le rachat de logements, donnés ensuite en location aux travailleurs, et devenant, une fois payés, la propriété du travailleur.

16. Le travailleur sera inscrit d'office au syndicat fasciste, mais pourra en changer s'il répond aux conditions pour ce faire. Tous les syndicats feront partie de la Confédération générale du Travail, de la Technique et des Arts ; pourront également en faire partie les anciens propriétaires, à condition qu'ils ne soient pas dirigeants ou techniciens. La Charte du Travail est le contrat fondamental liant travailleurs, dirigeants et État.

17. Un salaire minimum sera garanti aux travailleurs. Les employeurs récalcitrants se verront contraints, s'il y a lieu, de verser le salaire en nature au prix officiel, dans le but de stabiliser les prix et la monnaie et d'assainir le marché. Les spéculateurs du marché noir seront, au même titre que les traîtres et les défaitistes, condamnés à mort.

18. Le Parti entend, par le présent préambule à la Constituante, démontrer non seulement qu'il va vers le peuple, mais aussi qu'il est aux côtés du peuple. Le peuple italien, s'il veut préserver ses acquis, doit se défendre contre l'occupation menée par la ploutocratie anglo-américaine, laquelle manifestement veut rendre la vie des Italiens encore plus rétrécie et plus misérable. Le mot d'ordre, dès lors, est triple : combattre, travailler, vaincre. »

Le programme de Vérone est un exemple parfait que les paroles n’ont souvent rien à voir avec les actes. Appréciables sur le papier (si on excepte le vomi antisémite), le programme ne sera jamais appliqué. Pis, ceux qui le conçurent se comportèrent naturellement comme des brutes sans pitié envers leurs concitoyens, devenant de surcroît les agents de l’impérialisme allemand (donc étranger) dans la botte et de sa politique de destruction systématique des Juifs d’Europe. Désormais, les Fascistes italiens participeront à la traque des Juifs italiens et des maquisards antifascistes, comme simple pions des Allemands, qui plus est. Le ridicule ne tuant pas, contrairement aux balles allemandes, alors que le programme parle des frontières naturelles et historiques de l’Italie, menacées par les puissances étrangères ennemies de la RSI, ce sont bel et bien les Allemands qui ont annexés le Tyrol du sud et détachés l’Istrie de l’État républicain collaborateur pour en faire un governorat militaire, tout en expulsant de Trieste le gouverneur fasciste, coupable d’avoir déclaré que Trieste était une ville italienne !

En se prétendant les héritiers des Césars, ils ne firent que tromper…

Parlons d’autres menteurs systémiques… les dirigeants du Régime stalinien. Ces derniers, suite à une déclaration du gouvernement Sikorski sur la restauration de l’État polonais dans ses frontières d’avant-guerre, accusent le gouvernement polonais de refuser de reconnaître les droits historiques des peuples ukrainien et biélorusse à être unis dans leur état national. La politique polonaise est condamnée comme « impérialiste et comme ayant été profasciste avant la guerre ». Certes, au milieu de cette bouilli infecte, se révèle une vérité. La Pologne était proche de l’Allemagne d’Hitler jusqu’à la prise de Prague en 1939. Pis, les Polonais envahirent, suite aux accords de Munich, plusieurs petits territoires tchécoslovaques contestés, notamment la ville frontière de Cieszyn/Český Těšín. Mais peut-on comparer l’entrée des soldats polonais, qui furent des occupants modérés, à la signature d’un pacte de non agression avec Hitler, suivi de l’invasion brutale de la partie orientale de cette même Pologne désormais à terre, invasion accompagnée de massacres et de déportations ?

Le gouvernement polonais en exil à Alger lui rétorque que les déclarations polonaises visaient seulement à afficher les droits indisputables des polonais sur ces territoires dans lequel la nation polonaise veut continuer à vivre en harmonie avec les Ukrainiens et les biélorusses. Le gouvernement polonais rejette catégoriquement les insinuations soviétiques de revendications impérialistes à l'est, et expriment leur empressement constant pour une entente cordiale avec le gouvernement soviétique.

Staline se contentera d’une déclaration d’amitié relative laconique comme toute réponse. Il veut de toute façon conserver la Pologne orientale qu’il annexé avec l’assentiment des Nazis 3 ans et demi plus tôt, puis inféoder le reste, une fois Hitler écrasé… Ah, s’il avait eu un prétexte pour rompre avec la Pologne d’Alger…

Concernant les combats, l’autre Italie, l’antifasciste, est héroïque. Naples, se soulève contre l’occupant nazi, le met en déroute et peut accueillir triomphalement les Alliés qui remontent lentement vers le nord et Rome. Les Allemands devront établir plus au nord leur ligne de défense. Hélas, ils la constitueront avec brio. C’est la genèse de la Ligne Gustav.

Sur mer, le règne des U-Boote nazis est à son apogée. Des meutes de loups, les Wolfpacks, attaquent en force et infligent de lourdes pertes à des convois comportant désormais une centaine de navires ! Mais l’apogée précède toujours la chute… Le retour de bâton allié sera particulièrement violent et efficace. Installant leur aviation de lutte ASM aux Açores, et faisant désormais escorter leurs gigantesques convois par des portes-avions d’escorte, les sous-marins du IIIème Reich passeront dès le mois de mai suivant du statut de chasseurs à celui de proies…

Cela n’augure rien de bon pour l’Allemagne nazie, mais ses agents restent tout de même d’une redoutable efficacité. Von Manstein, ayant reçu des renforts, réussit, enfin, à stopper la ruée soviétique. Les travaux pour l’établissement de la ligne Panther-Wotan peuvent donc, par miracle, se poursuivre. D’ailleurs, au milieu des travailleurs esclaves slaves, on trouve désormais… des travailleurs italiens ! Les malheureux soldats de l’ARMIR, après avoir combattus désespérément la masse soviétique sur le Don, puis avoir effectué une retraite chaotique au milieu de l’enfer blanc, ont été immédiatement internés par leurs anciens camarades à leur arrivée, du moins pour les plus « chanceux », puis envoyés participer aux travaux coûteux en vie humaines de la ligne de défense nazie.


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Message par DemetriosPoliorcète Lun 20 Déc - 10:39

Doriot à la tête de l'Etat collaborationniste...curieux de voir ce que ça va donner.

Très bon texte, comme d'habitude Wink
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Message par Collectionneur Lun 20 Déc - 16:03

Le passage sur l'assassinat à Nice m'étonne. Les Nazis avait t'il l'habitude de tels méthodes détournés pour remplacer une potiche par une autre ?
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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 20 Déc - 16:14

Salut Collectionneur,

Par ce passage, je cherche à montrer que l'Allemagne "perd le contrôle". À la fois de ses conquêtes, de ses nerfs et que ses dirigeants commencent à s'opposer entre eux.

Comme je l'explique, l'instigateur de l'assassinat est Himmler. La violence ça le connaît. Tuer de Brinon en public permet d'accuser la Résistance française. Himmler n'étant pas le maître de l'Allemagne, il n'avait pas vraiment d'autres moyens de s'en débarrasser.
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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 20 Déc - 16:17

J'ajouterai qu'à la fin du conflit, la voiture de Doriot IRL aurait été carrément mitraillée par un avion allemand. Un Franc-tireur pour tuer de Brinon, c'est presque plus crédible.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 20 Déc - 16:19

Va-t-on vers une sorte de République de Salo à la française?
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Message par Collectionneur Lun 20 Déc - 16:39

Pour Doriot, théorie d'une participation allemande non prouvée :
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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 20 Déc - 16:44

J'ai utilisé le conditionnel. 😉 Les Alliés avaient envisagés de faire abattre Hitler par un sniper mais s'étaient ravisés. Himmler a juste eu la même idée.
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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 20 Déc - 16:46

Demetrios,

Pas faux. 😀 Même si je voyais plus l'Italie fasciste être réduite au rang de l'Etat national.
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Message par Flosgon78 Lun 20 Déc - 17:59

Vraiment passionnant nouveau chapitre, Doriot risque d'apporter à l'état fasciste une face encore plus sombre.
Outre cela je suis ravi de lire un nouveau chapitre
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Message par Thomas Lun 20 Déc - 18:20

Chouette nouveau chapitre.
Tu es productif en de moment.

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Message par Rayan du Griffoul Lun 20 Déc - 18:54

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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 20 Déc - 19:41

Merci à tous pour vos retours. Rayan, on verra Wink
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Message par LFC/Emile Ollivier Mer 22 Déc - 15:19

Chapitre 15 : Un combat pour la dignité  humaine
« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d'ici. Nous voulons sauver la dignité humaine »
Izrael Chaim Wilner, meneur de l’insurrection du ghetto de Varsovie

L’arrivée de la Raspoutitsa, les pluies qui transforment la steppe en un gigantesque champ boueux, bloque les opérations de l’Armée rouge à l’est et permet aux Allemands de souffler. Mais la masse « rouge » reste là, à quelques kilomètres des avant-postes allemands, et repassera à l’attaque une fois que les pluies auront cessées et que le sol aura de nouveau durci. Les Allemands n’ont donc qu’un mois pour peaufiner la suite des opérations, dont même Hitler a compris qu’elle sera défensive. On profite donc de cette pause pour continuer les préparatifs de Panther-Wotan, qui doit être en mesure de tenir dès la reprise des opérations actives, courant mai. Notons, cependant, qu’un des secteurs avancés de cette ligne est déjà tombé. En effet, les Soviétiques, commandés par le général Vlassov, sont parvenus, courant janvier, à rétablir une liaison terrestre avec Leningrad, permettant de ravitailler les assiégés en arme et en nourriture et de repousser les Allemands vers le sud.

En Italie, ce n’est pas la boue mais bien la Ligne Gustav qui empêchent les Alliés de s’emparer de Rome et de remonter le long de la botte. Les premiers assauts directs, notamment dans la région du Monte Cassino, s’étant soldés par des bains de sang, le commandement allié décide de contourner la ligne en effectuant un débarquement sur Anzio. Malheureusement, les contre-attaques allemandes empêchent les Alliés d’exploiter leur succès en élargissant la tête de pont. Ainsi, seuls quelques Commandos entreront dans Rome dans les jours qui suivent, avant de devoir se replier. Mais, la situation pourrait bientôt se débloquer. Giraud a en effet un plan. Il lui faut juste avoir à sa disposition les redoutables Goumiers marocains du général Guillaume, qui ont participé à la libération de la Corse. En cours de transferts, ils seront prêt à l’offensive pour le mois de juin.

Sur les mers, la bataille de l'Atlantique semble tourner définitivement en faveur des Alliés. En effet, près d'une quarantaine de U-Boote sont coulés durant le mois de mai, notamment grâce à l'utilisation de plus en plus massive de l'arme aérienne dans la chasse aux sous-marins allemands et la protection des convois. Donitz, face à cette situation catastrophique, ordonne l'arrêt des attaques dans l'Atlantique nord ! Ce désastre se déroule alors qu'Hitler venait de décider d'intensifier encore la guerre sous-marine... Le ravitaillement destiné à l’Angleterre et à l’AFN, qui parvenait avant cela à passer, au prix de lourdes pertes, peut désormais arriver sans heurts à destination !

Les membres du gouvernement en exil à Alger du roi Pierre II, sont effrayés par l'importance prise par les Partisans de Tito, au détriment des Tchéniks monarchistes, et ce, surtout depuis la reddition italienne. Depuis celle-ci, ils ont accéléré les préparatifs d'un programme de reconstruction nationale et le dévoile au monde en ce mois d'avril 1943. Le plan prévoit une constitution démocratique accompagnant une monarchie fédérale. Ainsi, ce ne sont plus seulement les Croates qui aurait leur propre banovine mais également les Slovènes et les Macédoniens. Le reste du pays, considéré comme Serbe, restera divisé en plusieurs banovines. Notons que selon ce projet, les Bosniaques, considérés comme des Serbes de confession musulmane, n'obtiennent pas leur propre Banovine, tout comme les Monténégrins et les Albanais du Kossovo.


Discrètement, ordre est donné, à celui qui est officiellement le ministre de la guerre du gouvernement royal yougoslave, le général Mihailovic, de « muscler » ses actions contre les Allemands et les traîtres oustachis tandis qu’en vue de montrer sa bonne volonté envers les Croates, le roi nomme l'un d'entre eux, Ivan Subasic, au poste de premier ministre.

Mais le meneur monarchiste doit, pour le moment, tout bonnement survivre ! En effet, les Allemands ont déclenché, en ce mois de mai 1943, l'opération Schwarz (noir en Français), une vaste campagne anti-partisan et anti-tchetniks. 90 000 soldats de l'Axe (allemands mais aussi croates et bulgares) sont engagés dans l'opération. Dès que les Alliés apprennent le déclenchement de cette dernière, ils multiplient les raids aériens contre les positions axistes et les parachutages d'armes aux maquisards yougoslaves (Alger n'aidera cependant que les hommes de Mihailovic). Churchill, quant à lui, impressionné par les performances de Tito et désireux de le mettre dans sa poche, décide de lui envoyer des agents de liaison. Alger fait tout le contraire. La « France combattante », l'organe de presse fondé par Mandel en Août 1940, ne parlant que de la résistance héroïque et efficace des hommes de Draza Mihailovic tandis que ses agents de liaison, donc le colonel Massu (vétéran d’Abyssinie), sont déjà présents aux côtés des combattants monarchistes de l’intérieur.

En Chine libre, le président Lin Sen, malade depuis un infarctus, démissionne. Bien que l’on soupçonne le premier ministre, Tchang Kaï-chek, d’avoir fait pression sur cet homme affaibli pour qu’il quitte ses fonctions présidentielles, cela n’empêche pas celui-ci d’effectivement lui succéder au poste de chef de l’État. Quoi que conservant son poste de premier ministre et de chef des armées, il nomme, comme vice premier ministre (et donc comme second officieux du pays) Chang Chun, favorable à une démocratisation réelle de la république de Chine. Chang est devenu un proche de l’ambassadeur de France à Chongqing, le professeur de droit et Sinologue accompli, Jean Escarra, qui a remplacé à ce poste en décembre 1941, Henri Cosme, dont on murmurait qu’il aurait préféré Laval à Mandel. Escarra, en accord avec Alger, travaille, par l’entremise de Chang Chun, à convaincre le dirigeant de la république de Chine de mettre en place une vaste politique de réformes politique et économique pour son pays, après la victoire. L’objectif étant, bien sûr, de contrer les communistes de Mao Tsé-Toung, dont une prise du pouvoir sur l’Empire du milieu, constitue une grande peur des dirigeants français en exil.

Tchang Kaï-chek est tiraillé entre sa soif de pouvoir, qui font qu’être l’héritier politique des empereurs ne peut que satisfaire son ambition dévorante. Ses appuis politiques au sein de la caste des grands propriétaires terriens, qui bloquent toute idée d’une réforme agraire en faveur des paysans, toujours opprimés plus de 30 ans après la chute de la dynastie étrangère mandchoue. Mais aussi le fait que, malgré tout, il reste à la fois l’enfant, le produit et désormais le défenseur et le héraut des idéaux révolutionnaires de 1911 et de Sun Yat-sen, idéologue de la démocratie pour son pays.

En Allemagne, le pasteur théologien évangélique Dietrich Bonhöffer est arrêté sous l'inculpation d'« affaiblissement du potentiel de guerre de l'Allemagne », et incarcéré dans les prisons de la Gestapo. L'intervention de l'amiral Canaris, chef du service de renseignement de l'armée (l'Abwehr), permet de le faire transférer dans une prison moins dure. M. Bonhöffer avait transmis des preuves de l'extermination des juifs aux Français lors d'un voyage à Stockholm comme nous le savons.

D’ailleurs, le génocide entre dans une nouvelle phase… À Varsovie, où les Allemands conduisent depuis l’été 1942 une politique de déportation progressive de la population juive internée du Ghetto de la capitale polonaise vers les camps de la mort, voit des combattants en arme, hommes, femmes et enfants, s’opposer aux SS pendant près d’un mois, en dépit du caractère désespéré de leur combat.

« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d'ici. Nous voulons sauver la dignité humaine » dira d’ailleurs Izrael Chaim Wilner, un des chefs du soulèvement, quand on le questionna sur les motifs du soulèvement.

D’ailleurs, Hitler, avide de sang, exige de l’amiral-régent de Hongrie, Miklós Horthy, l’internement des juifs hongrois, lors d’un entretien à Berchtesgaden avec ce dernier.

Prélude à leur déportation vers les camps d’extermination...

Mais Horthy refuse de manière diplomatique. Étant entré en contact avec les occidentaux en vue de négocier une paix séparée, il serait véritablement de mauvais ton d’aider l’Allemagne dans son projet génocidaire… Heureusement pour Horthy, Hitler ayant encore besoin de lui et de son pays, ce dernier repart vivant de l’entrevue... Mieux, Hitler sait qu’il balaiera facilement le régent à sa guise et pourra dès lors lancer ses sbires, aidés des nationaux-socialistes locaux, dans la traque des juifs hongrois.

Tout comme ses maudits régents bulgares, bien trop pusillanimes… Les trois régents ont en effet bloqué la déportation des juifs de Bulgarie, suite à des manifestations massives de la population bulgare, opposée à la déportation de ses concitoyens. Hitler devant se contenter des juifs des régions de Grèce occupées par l’armée de Siméon II… Lui, le Führer, se chargera de ses bien trop faibles dirigeants, qui plient face à la « volonté populaire » quand le moment sera venu.

La barbarie nazie et, au-delà, du peuple qui a placé Hitler à sa tête, écœure chaque jour un peu plus Mandel. Mais l’écœurement n'est pas le sentiment le plus cruel qui traverse le cœur du chef du gouvernement de la République française. Pire que ce dégoût, il y a surtout son impuissance. En effet, même dans l'optique où la guerre s'achèvera fin 1944, ce qui est la prévision des stratèges les plus optimistes, les Allemands auront le temps d'assassiner des millions de personnes ! Mandel a bien envisagé de révéler au Monde le génocide commis par les Nazis puis de menacer l'Allemagne d'une destruction totale si elle ne cesse pas immédiatement son crime, mais Mandel sait bien que cela n'arrêtera pas les disciples fanatiques du Führer et, surtout, que les Allemands se vengeront immédiatement sur la population française, ainsi que sur les prisonniers de guerre fait en 1940, véritables otages du IIIème Reich !

D’ailleurs, les Allemands, via leurs collaborateurs « français », se vengent déjà de leurs insuccès militaires en assassinant un grand Français, un proche, resté en France occupée, du président du conseil français, le général Mordacq, héros du précédent conflit. Se rendant chez lui pour fouiller son logement, selon la femme de chambre ayant pu assister à la scène, des gardes nationaux, brutes d’une grande stupidité, font face au général, dans son plus bel uniforme d’apparat. Ils l’invectivent d’injures antisémites mais le général reste digne. Il n’est que trop habitué à ce genre d’insultes de la part de la canaille d’extrême-droite qui n’a de Français que le langage. Puis ils l’embarquent dans leur véhicule. On ne reverra jamais le général dont le cadavre ne sera retrouvé qu’après-guerre, abattu d’une balle dans la nuque. En parallèle, les gardes nationaux saccagèrent son logement mais n’y trouvèrent aucune preuve d’un quelconque lien avec Alger… Si la presse collaborationniste se tut sur la disparition du général, la presse clandestine fit de son mieux pour diffuser la nouvelle du probable meurtre, bientôt relayé par Radio-Londres, Radio-Alger et la France combattante.

Mandel décide donc, pour l'instant, que la meilleure chose est de tout faire pour gagner au plus vite la guerre contre le Reich. Ce sera le meilleur moyen de sauver un maximum de vies.

En effet, pour les Français, plus que tout autre Grand, il s’agit bien d’un combat pour la dignité humaine.

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La chute du Ghetto de Varsovie


Dernière édition par LFC/Emile Ollivier le Mer 22 Déc - 15:49, édité 1 fois
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Message par LFC/Emile Ollivier Mer 22 Déc - 15:27

Bonjour à tous,

Si vous vous demandez pourquoi je suis soudainement devenu si productif, c'est simple. J'ai le COVID, je suis en isolement. Rassurez-vous, je n'ai contaminé personne de ma famille et la forme globalement ça ne va pas trop mal, vu la saloperie que ça peut être.
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Message par Préhistorique Mer 22 Déc - 15:41

LFC/Emile Ollivier a écrit:En effet, les Soviétiques, commandés par le général Vlassov, sont parvenus, courant janvier, à rétablir une liaison terrestre avec Leningrad, permettant de ravitailler les assiégeants en arme et en nourriture

Vlassov ravitaille les troupes allemandes assiégeant Leningrad, décidément il reste un traître dans toutes les TL. Laughing
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