BD "uchronique" Lefranc, tome 33 : Le scandale Arès

Remplacez probablement un "P" ailé par "TJ", Arès par Flèchair et beaucoup de malchance par un peu plus de chance et vous obtenez :

https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/lefranc-les-albums/le-scandale-ares-33 (les 5 premières pages en extrait).

Assis dans la brasserie Lipp à Paris, Lefranc et Bruno, son directeur éditorial, écoutent le récit de Marlène. Une jeune allemande qui vient de retrouver les récits de guerre de son père. Celui-ci, Karl von Lieds a vu en juin 1940 sa colonne de chars détruites par deux mystérieux avions. Seul survivant de l'attaque, l'officer a été muté sur le front de l'est où il est mort quelques mois plus tard.
Aucune enquête n'a rien révélé sur les deux avions. La hiérarchie allemande ayant voulu étouffé l'affaire. Mais maintenant que la jeune femme a découvert les lettres de son père, elle est bien décidée à faire la lumière sur cette affaire.

Au résultat le 18 mai.

Ça donne envie

Uranium Colonel a écrit:Ça donne envie

Yes ! J'attendais une BD avec des avions Payen depuis des années, les successeurs de Jacques Martin l'ont fait

Bon, lu. Comme je l'ai dit en d'autres lieux :

c'est le 6ème album de Lefranc qui rejoint ma BD-thèque, avec La grande menace, Le maître de l'atome et les 3 tomes sur l'aviation.

Alors mon avis ne peut être objectif pour deux raisons principales :

-comme déjà dit, la présence d'un de mes sujets hobby hors BD
-toutes mes recherches internet sur cette BD, depuis que j'ai appris son existence, ont fait que je connaissais une grande partie du scénario. J'avais notamment plus ou moins deviné la fin (même si je n'en avais pas deviné l'un des aspects). Donc les effets de surprise n'ont pu être les mêmes que si j'avais lu l'album sans rien en connaître auparavant.

Je peux juste dire que, à mon avis, ce n'est ni un scénario ciselé à la JYB de Missions Kimono, ni les dessins de Romain Hugault, où le moindre boulon d'un avion ou d'un porte-avions doivent apparaître. On laisse ici plus de place au rêve (et, dans ce cas précis, j'ai plutôt apprécié). Parallèlement, certains aspects d"action" ne sont pas plus irréalistes que, par exemple, les actes de la bande à Buck Danny, qui outrepassent plus que largement leur seul rôle de pilote pour mener parfois des actions relevant plus des forces spéciales ou de James Bond...

Sinon, le TJ Arès a des performances "impressionnantes" (comparées à celles du Pa.22/2), qui décevront certainement les puristes, mais bon, bien moins irréalistes que nombre d'appareils de l'univers de la ligne claire, comme, par exemple, un célèbre "Espadon" ressurgit des flots il y a peu dans une autre BD bien connue.

Par ailleurs, à la marge, le scénario m'a parfois rappelé, par certains aspects, celui des Ailes de Plomb (Barral-Gibelin, 7 tomes de 1996 à 2012), qui, lui, faisait appel, non pas à un dérivé du Payen Pa.22/2, mais au Balbuzard (un dérivé du Horten Ho IX / Gotha Go 229), et son constructeur n'était pas "TJ", mais "Peyan".

On peut également constater que les auteurs ont poussé "à l'extrême" les réelles et durables mésaventures de Roland Payen avec l'administration aérienne française, civile ou militaire, tout en les plaçant dans un contexte scénaristique différent. En revanche, ils ont bien mis en avant le côté visionnaire de ses projets.

Les 8 pages de bonus montrent une troisième photo d'avion (le Payen Pa.22/2 sous couleurs allemandes, pour les essais commencés en 1941). Il y a le synopsis original de l'histoire (2003), mais je trouve dommage de cacher une partie du texte des trois pages (même si on le devine) en les superposant partiellement... Il y a aussi les premières ébauches de certaines pages d'album, avec les commentaires pour chacune (probablement de J. Martin), ainsi que des croquis de préparation de l'actuel album. Bien aimé également les éléments biographiques sur le père de Jacques Martin, qui était aviateur.

Mon seul et unique regret : le nom Payen n'apparaît nulle part dans les explications pour le bonus. Et j'aurais bien aimé que les auteurs nous donnent leurs raisons et nous parlent de leurs recherches pour le choix du Pa.22/2. J'ai interrogé le dessinateur sur son blog et le scénariste sur le principal site dédié aux BD créées par Jacques Martin, mais, en tout cas pour l'instant, pas de réponses...

Merci pour cette critique

Collectionneur a écrit:Merci pour cette critique

Merci Collectionneur

Une interview des auteurs sur Alix Mag' Canal blog

http://alixmag.canalblog.com/archives/2022/05/27/39494688.html

S'agissant du dernier album, par rapport à certaines de mes interrogations, j'ai plus particulièrement été intéressé par ce passage :

Régric, quelles ont été vos sources d'inspirations pour créer l'Arès?

Régric: Je me suis inspiré du Payen 22 créé avant guerre par l'avionneur Nicolas Roland Payen. J'ai choisi cet avion pour sa forme originale et pour l'époque qui coïncidait avec celle du récit. L'Arès est néanmoins un chasseur plus grand et surtout armé.

Avion plus grand ==> plus grand moteur et meilleure intégration d'un armement lourd ==> plus grande performances ==> plus grande conformité avec les capacités du TJ Arès dans le scénario.