La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Et bien figure toi que non. Au sud de la Chine, les Japonais se sont contentés d'occuper les ports pour isoler le pays du reste du monde. Même en 1944, lors du vrai Ichi-Go, toute la côte n'était pas occupée.
https://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Ichi-Go#/media/File:Situation_at_the_End_of_World_War_Two.PNG
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Thomas, tu connaissais ?
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https://www.nps.gov/articles/oss-in-action-the-pacific-and-the-far-east.htm
Dernière édition par Collectionneur le Mar 20 Juil - 21:18, édité 1 fois
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
De Gaulle méprisait les parlementaires et le Régime des partis qu’ils incarnaient. Ce Régime qui aurait pu conduire la France dans l’abîme s’il n’y avait eu la force de volonté de Georges Mandel et la disparition, qu’il estimait miraculeuse, du Maréchal Pétain. Et pourtant, il fallait bien faire des courbettes devant ceux qui auraient, selon lui, livrés la France à Philippe Pétain et par conséquent à l’Allemagne et à l’Italie, dans d’autres circonstances. Signe pour le Général que la faillite du Régime de la IIIème République était à la fois collective et générale, les députés « flanchards » repérés lors des derniers débats en Métropole, et ceux ayant immédiatement suivis la reprise de la session parlementaire en Algérie, étaient représentés de la SFIO à la Fédération républicaine. La distinction était plutôt géographique, les députés des régions dévastées du nord étant nettement plus enclin au défaitisme que ceux des régions relativement épargnées du sud du pays. Cela signifiait qu’une chose, si les députés combatifs du sud avaient été élu au nord, ils auraient, eux aussi, étaient partisans d’un armistice...
Pis, certains députés dont la bassesse était non pas de la faiblesse inhérente à celle du Régime mais bien de la félonie, avaient tentés d’échapper au départ pour l’Afrique à bord du Massilia, le plus tristement célèbre d’entre eux et l’un des rares y étant parvenus étant bien évidemment le désormais défunt Pierre Laval. Il y avait aussi ce Louis Deschizeaux, désormais haut placé dans la hiérarchie de l’État national félon, qui avait tenté de faire désarmer les soldats défendant sa ville de Châteauroux face à la déferlante nazie...
Quant aux députés héroïques, engagés volontaires et parfois morts pour la France, tel Léo Lagrange, ou alors qui, fait prisonniers et envoyés de force au Congrès de Versailles, s’étaient opposés à Pierre Laval, à l’instar de Jean Bouhey, si le Général les admirait, c’était à titre individuel. En effet, ils représentaient l’exception patriote face à la faiblesse majoritaire...
Mais de Gaulle n’était absolument plus inquiet pour l’avenir immédiat. Mandel « tenait la barre » avec une pratique du pouvoir proche d’une « dictature à la Romaine », contournant les éventuels blocages parlementaires par l’usage des fameux décrets-lois. Mieux, la résistance efficace de la « Forteresse Afrique » couplée à l’intervention américaine désormais effective avait désormais resserré les rangs parlementaires derrière la cause de la victoire finale. Ce qui inquiétait de Gaulle, c’était le futur plus lointain, le destin à moyen terme de la France.
De Gaulle pressentait une potentielle faiblesse du pouvoir en cas de retour à un régime strictement parlementaire, marqué notamment par un exécutif faible. « Une nation sans chef. Une nation sans État » pensait le Général… Le tout à une heure où très probablement, Staline aurait avancé ses pions en Europe orientale et où il faudrait de même gérer « l’amicale influence » américaine sur le reste du continent, que de Gaulle, contrairement à beaucoup de ses collègues, estimera pesante. Pire, certains ministres du cabinet Mandel en sont déjà presque à la souhaiter, tel Darlan, son homologue de la marine…
Et la France n’allait probablement pas faire face à une crise d’importance uniquement en Europe. Le Général pressentait qu’elle allait faire face à de graves difficultés également dans son domaine colonial. Le discours d’intronisation de Moncef Bey le 20 juin 1942 n’a en effet rien pour rassurer ce tenant de la grandeur impérial de la France. En effet, le nouveau bey de Tunis dans son discours d'investiture, s’il fait l’éloge de la liberté et appelle les Tunisiens à se battre pour elle aux côtés de la république française, celui-ci est aussi un plaidoyer en faveur d'une indépendance à terme de son pays, via un parallèle avec la situation syro-libanaise. D’ailleurs, le nouveau bey se rapproche rapidement des militants indépendantistes du Néo-Destour. Néanmoins, Mandel, ancien ministre des colonies, et donc pleinement conscient des enjeux impériaux, répond aux objections gaulliennes en expliquant qu’il veut mieux accompagner les mouvements d’indépendance, comme la France le fit au Levant avec succès, que de lutter contre les aspirations à la liberté des peuples de l’Empire et perdre leur amitié pour toujours, comme lui explique le président du conseil, lors de l’un de leurs nombreux échanges informels.
De Gaulle, passé maître de la politique, rétorque « que seule une France forte, avec une autorité suprême marquée, pourra accompagner ce mouvement en faisant à la foi preuve de compassion, d’honneur mais aussi de l’autorité nécessaire ». Bref, un véritable appel à une IVème république qu’il désire déjà et qu’il appellera publiquement de ses vœux dans les années suivantes.
L’avenir montrera bien que cette phrase somme toute très « gaullienne » est un bon résumé de la politique de décolonisation française. En effet, après la capitulation japonaise, c’est le gouvernement « d’autorité », dirigé par le Général en personne, qui accordera l’indépendance à l’Indochine tout en intégrant à la république en tant que départements d'outre-mer, les désormais anciennes colonies que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion, les Établissements français dans l'Inde, la Nouvelle Calédonie, les Établissements français d'Océanie et Saint-Pierre et Miquelon. Ce même gouvernement transformera en État autonomes au sein de l’Union française les territoires issus de l’AOF et de l’AEF (provoquant la liesse des populations) ainsi que la Maroc et la Tunisie (où auront lieu des émeutes indépendantistes)…
Mais c’est une autre histoire.
Pour l’instant, de Gaulle fait le maximum pour obtenir l’élection d’une « constituante » à la Libération mais Mandel se montre réticent. Il devine la volonté du Général de mettre en place un Régime avec un exécutif fort, et ce de façon permanente là où sa pratique d’un pouvoir fort n’est qu’un expédient temporaire, le temps de remporter la guerre… Secrètement, de Gaulle utilise ses réseaux d’influence personnels pour regrouper des hommes politiques actuels ou « potentiels » issus de tous bords, autour de son projet de IVème république et d’élection d’une constituante. Ainsi, de Gaulle se rapproche de l’homme de gauche anti-munichois Pierre Brossolette, resté en Métropole lors de l’invasion, désormais engagé dans la Résistance intérieure et devenu depuis délégué d’Alger auprès du CNRI. Brossolette partage en effet les idées du Général concernant la volonté de réformer le Régime républicain en renforçant son exécutif.
De Gaulle, en revanche, ne négocie avec aucun parlementaire déjà installé. Il se doute de leur opposition farouche au projet, et, cela est déjà acté, des élections générales auront lieu à la Libération, c’est une des promesses du gouvernement Mandel. Il est donc plus que probable que des urnes sortiront des hommes (mais aussi des femmes) nouveaux, issus des rangs de la résistance intérieure. C’est donc eux qu’il faut convaincre. Si le cri unique des parlementaires issus des rangs de l’armée des ombres a pour objet une réforme constitutionnelle, alors Mandel cédera…
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Tu penses poursuivre sur la guerre ou alterner avec des LFC plus contemporains? Je t'avoue que j'ai assez hâte de te lire sur la révolution russe des années 2000
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
René Massigli, qui dirige l’équipe de diplomates français négociant le retrait italien du conflit.
En Europe, se profile l’opération Torch/Torche, le débarquement de Sicile. En parallèle des préparatifs de cette dernière, se déroule une violente campagne de bombardement sur les industries italiennes. Par miracle, les grands monuments italiens n’ont pas été touché.
Du moins pas encore…
La population italienne gronde, elle commence même à montrer de plus en plus ouvertement son rejet du Fascisme. Dans les grandes villes, on peine de plus en plus à effacer assez vite les graffitis insultant Mussolini et sa clique. Mieux, une grève générale se déclenche à Milan, les ouvriers des usines Fiat réclamant une augmentation de salaire. Le pouvoir vacillant du Duce n’ose pas briser de manière violente la grève et entame des négociations avec les représentants des grévistes ! Ce dernier, rendu apathique depuis des mois par la tournure des évènements, semble avoir perdu la main…
Ces évènements semblent rapprocher l’heure de la libération du premier département métropolitain de l’occupation ennemie. La Corse. Ce retour prochain des forces françaises, dans ce département à la résistance particulièrement active, sera le premier exercice de remise en place de l’administration républicaine en France anciennement occupée.
Et par conséquent la première mise en place effective des mesures décidées pour la France libérée !
Personne à Alger n’est inquiet cependant face à la future épreuve. La République est légitime, légale et prête. La fonction publique corse sera un mélange de membres de la résistance intérieure corse et de fonctionnaires repliés en Afrique et formés pour leur mission prochaine. Rétablir l’autorité de l’État dans les territoires bientôt libérés.
C’est plutôt la rudesse des futurs combats dans la botte italienne, qui fait craindre un bain de sang aux Français et, au-delà, aux Alliés, qui donne des sueurs froides à Georges Mandel. Anticipant cela, son gouvernement négocie secrètement avec… des représentants du roi d’Italie, décidé (enfin) à démettre Mussolini et à sortir de la guerre.
Les Français, étrangement modérés sur la plupart des points, sont intraitables sur un sujet cependant… Victor-Emmanuel III, le monarque qui porta Mussolini au pouvoir en 1922, doit abdiquer au profit de son fils, le Prince Humbert, bien moins compromis que lui avec le Fascisme. Pour le reste, René Massigli, chef de la délégation française, annonce que le gouvernement français serait même favorable au maintien à terme de la monarchie italienne, « source de stabilité pour le pays » et, même, au maintien de l’intégrité territorial du pays après la victoire alliée, à l’exception de ses colonies, destinées à être cédées aux Alliés.
Dans ses rapports à Mandel, le diplomate français fait part d’un fait notoire. Les Italiens n’ont pas peur des Allemands, non, ils sont terrorisés par leurs cruels alliés ! C’est là d’ailleurs, la dernière chose qui pousse les dirigeants monarchistes du pays à rester dans l’orbite de Berlin.
« Quand Torche sera lancée, ils n’auront plus le choix cependant. » Écrit Massigli.
De la lecture de ces rapports commence à germer l’idée qu’une fois l’Axe chassé de Sicile, il faudra rendre concomitants l’annonce de la reddition italienne et le débarquement en Italie continentale, débarquement qui doit d’ailleurs s’effectuer le plus au nord possible. Pourquoi pas à Ostie ?…
Dans le Pacifique, un autre débarquement est quant à lui, effectivement lancé. Celui sur Guadalcanal.
C’est l’opération Watchtower (non traduit en Français, la France ne participant pas à l’opération), déclenchée le 7 août 1942.
En plus de Guadalcanal, les US Marines assaillent également l’île voisine de Tulagi. Si la première est relativement vite sécurisée (pour le moment…), la seconde est prise au prix de terribles pertes, compte tenu de la modeste taille de l’île… Dès Guadalcanal sécurisée, les Américains s’attellent à achever la construction de l’aérodrome entamée par les Nippons et qu’ils renomment « Henderson Field », du nom d’un aviateur tombé à Midway.
Tandis que du côté japonais c’est le branle-bas de combat et qu’une force de croiseurs, commandée par le vice-amiral Mikawa, se rue vers la flotte alliée, le vice-amiral Fletcher commet pire qu’une erreur, une faute…
Inquiet pour ses portes-avions, qu’il juge exposés à une inévitable riposte japonaise, il n’abandonne rien moins que la flotte de débarquement des Marines et le secteur, échaudé qu’il est, entre autres, par le désastre de la Mer de Corail ! Les portes-aéronefs se replient sur Nouméa, laissant les US Marines seuls face aux Japonais...
Le lendemain du débarquement, soit dans la nuit du 8 au 9 août 1942, l’escadre impériale écrase les bâtiments américains et australiens restants mais épargne, par miracle, les bâtiments de transports, que Mikawa juge indigne d’être combattus…
Les soldats américains, au nombre de 10 000, n’en sont pas moins isolés pour plusieurs semaines.
À Tokyo, c’est la stupéfaction. On ne jugeait en effet pas les Américains en mesure d’attaquer avant 1943, surtout avec les lourdes pertes qui leur ont été infligé par la marine de Yamamoto.
On n'en sous-estime pas moins la force US débarquée sur l’île et seulement 5 000 soldats sont débarqués dans les jours qui suivent. Ils subiront des pertes importantes lors de leur contre-attaque sur Henderson et les survivants se retrancheront au nord de l’île pour y attendre des renforts. Les Américains, eux aussi retranchés, coupés de leurs lignes de ravitaillement, attendent de même, leur renforcement.
Chaque camp voit dans l’affrontement qui vient de commencer l’occasion de porter un coup décisif à son ennemi.
C’est le début de ce qui sera plus tard appelé « L’apocalypse dans les Salomon ».
Dernière édition par LFC/Emile Ollivier le Lun 20 Sep - 19:33, édité 2 fois
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Effarés par l’annonce du débarquement américain à Guadalcanal et Tulagi et, surtout, par l’échec de leur contre-attaque sur les position des US Marines, l’État-major impérial monte l’opération KA de reconquête des 2 îles. Ayant constaté le départ du HMS Illustrious pour l’Europe, le Shokaku quitte Singapour et rejoint les survivants de Midway, le Zuikaku et le Hiryu en vue de l’assaut. En face, les Américains ont un nombre équivalent de porte-avions à leur opposer. En effet, l’USS Entreprise et l’USS Hornet ont été rejoint par l’USS Wasp, qui opérait jusque là dans l’Atlantique contre les U-Boote, avec un certain succès, que les stratèges alliés ne se sont pas privés de noter sur leurs carnets… Si en terme de porte-aéronefs, le combat semble équilibré, les hommes de Nimitz ont un atout supplémentaire dans leur manche.
Henderson Field est désormais opérationnel ! Véritable porte-avions « incoulable », des escadrilles de chasseurs et de bombardiers navals s’y sont installés il y a plusieurs jours. Ceux-ci ont d’ailleurs déjà commencé à prendre à partie les escadrilles japonaises harcelant l’aérodrome et les positions des US Marines défendant l’île ainsi que les croiseurs japonais pilonnant l’aérodrome depuis la mer.
Le vice-amiral Fletcher, sérieusement tancé par l’amiral Nimitz, est désormais déterminé, en bon Américain qu’il a toujours été au fond, à ne rien lâcher à son adversaire nippon. Yamamoto et Nagumo sont dans le même état d’esprit, la survie de l’Empire semble déjà en jeu. L’enfer peut se déchaîner…
Tandis que les 3 porte-avions lourds du Kido Butai se lance à l’attaque de la flotte américaine, un puissant convoi, lourdement escorté, et ce y compris par le porte-avions léger Ryujo (les pertes importantes subies à Midway ayant rendu l’usage des porte-avions légers nettement plus nécessaire) et transportant 10 000 hommes de renforts pour Guadalcanal, soldats commandés par le général Kawaguchi Kiyotake, en renforcement des dernières forces du colonel Ichiki Kiyono, retranchées au nord de Guadalcanal.
Nimitz, qui devine la partie à venir serrée, confie aux appareils basés à Henderson Field, le soin de porter le maximum de dégâts au convoi japonais, tandis que la flotte lourde, elle, combattra le Kido Butai.
Mais cette division des tâches, assez logique, n’empêche pas la bataille de commencer par une catastrophe côté américain… Traqués par les redoutables submersibles japonais, plus à même à affronter les unités lourdes qu’à harceler les lignes de ravitaillement, conformément à leur doctrine d’engagement, et à leur armement (citons la fameuse « torpille longue lance », la Type 93) soit dit en passant... Du fait de l’un d’eux, le I-19, la flotte lourde US commence très mal la bataille. En effet, le submersible venge le Soryu, et coule en une seule salve non seulement l’USS Wasp mais également le cuirassé de l’US Navy USS North Carolina ! Ce qui constituera le record de tonnage coulé en une seule salve par un submersible de tout le conflit.
Nimitz, d’un commun accord avec Fletcher, désireux de se racheter de sa retraite inopinée lors de Watchtower, décide de modifier ses plans pour continuer la bataille car toute retraite signifierait le massacre des Marines stationnés à Guadalcanal ! Peut-être même à nouveau une déferlante nippone sur le Pacifique ! Comme pansement, on détourne les appareils de la Cactus Air Force (surnom de la force aérienne américaine basée à Guadalcanal) de leur mission de traque du convoi, pour les lancer, aux côtés de l’aviation embarquée, dans la traque de la flotte japonaise principale.
L’équilibre tactique rétabli, tout est prêt pour la curée.
Les 2 camps sont déterminés. L’aviation embarqué américaine réussit à couler le Shokaku tandis que les pilotes nippons, réussissent, au bout d’assauts enragés, à couler l’USS Enterprise. Les Américains n’ont plus, dans le Pacifique sud, comme porte-avions, que l’USS Hornet ! L’ennemi, lui, conserve le Zuikaku et le Hiryu (en plus du léger Ryujo…). Fort heureusement, l’industrie américaine, infiniment supérieure à son homologue nippone, fournira dès la fin de l’année de nouvelles unités à la marine américaine du Pacifique, tandis que les projets japonais, eux, n’aboutiront qu’en… 1944 !
Tandis que l’on s’entre-tuait entre porte-avions, le convoi a pu atteindre Guadalcanal et y déposer les 10 000 hommes du général Kawaguchi. Et on peut dire que les Japonais sont pressés. Négligeant l’idée de reconnaissance du terrain, méprisant de l’idée de simple repos, les commandants japonais à peine débarqués lancent leur « offensive finale » sur Henderson.
Les défenseurs de l’aérodrome, de leur côté, font preuve d’une froide détermination. Eux aussi ont reçus des renforts et du ravitaillement avant la bataille. Inspiré sans doute par la France combattante, un cri s’élève des rangs US :
« Ils ne passeront pas ! ». Comme à Verdun en 1916…
Le combat mené là fut particulièrement barbare. Les mitrailleuses américaines fauchaient en masse des Japonais qui chargeaient à la baïonnette en hurlant tant et si bien qu’ils finirent par atteindre les lignes US et à attaquer les Marines non seulement à l’aide de leurs baïonnettes mais également au couteau et à mains nues… Ce ne fut, dans un premier temps, qu’à l’intervention des chars, qui écrasèrent sans pitié les Nippons, que les Américains durent leur survie… La dernière ruée nippone avant l’aube semble enfin offrir la victoire aux hommes de Tojo quand, soudain, un vrombissement infernal provient du ciel. Ce sont les appareils d’Henderson Field qui ont enfin pu décoller, du fait de l’apparition du soleil salvateur ! L’intervention des appareils de la base aérienne, achève la défaite japonaise dans la bataille du Bloody Ridge, la dernière ligne de défense entre Henderson et la ruée japonaise.
Mais la bataille de Guadalcanal n’est pas terminée… Face à la supériorité aérienne américaine dans la région, les Japonais opteront désormais pour le transport du ravitaillement et des renforts par destroyers de Rabaul à l’île contestée et ce de nuit. Ainsi début le célèbre « Tokyo Express », qui occasionnera plusieurs engagements « à l’ancienne », au canon... De leur côté, les Américains, du moins quand les porte-aéronefs japonais ne patrouillent pas le secteur, peuvent quant à eux déverser leur logistique de jour également et par des moyens plus « conventionnels ». Et, en effet, quand 2 convois se croiseront, de furieux engagements navals s’engageront.
Les US Marines, qui ont utilisé le cri de guerre des Français de Verdun, ne s’attendaient pas à ce que les Français, du moins leur flotte de surface, soit aussi proche d’eux ! En effet, le cuirassé Richelieu, achevé par les Américains dans les chantiers navals new-yorkais, est à Nouméa ! Équipé d’un radar dernier cri qui plus est, il s’apprête à combattre au côté de son nouveau sister-ship, le cuirassé US Washington !
D’ailleurs, le commandant du navire, le capitaine de vaisseau Marzin, apprenant que les Marines américaines ont crié à plein poumons la maxime guerrière des hommes du défunt Pétain, aura ses mots : « Il ne s’agit plus désormais de les empêcher de passer. Maintenant, il s’agit de les repousser et de les écraser ! »
Tout est dit...
Alger, 4 septembre 1942 : En ce jour anniversaire de la proclamation de la République, en 1870, le député nationaliste, Pierre Taittinger, s’apprête à prendre, une nouvelle fois, la parole depuis le perchoir du Palais Carnot, qui abrite la chambre depuis l’exil de 1940. Ses mots sont tranchants comme de l’acier, il faut dire qu’il a pour lui d’avoir payer le « prix du sang ». Son fils, Michel, est en effet mort le 15 juin 1940 en défendant le village de Saint-Parres-aux-Tertres… De Gaulle, en secret, quoi que son gouvernement soit régulièrement attaqué par le tribun de la droite extrême mais patriote, se satisfait de ses diatribes, qui prônent un renforcement net de l’exécutif au dépend du législatif. Bref, pour une refonte du mode de gouvernement de la France, dans le sens des vœux du Général.
« J’admire la conduite de la guerre de M. le président du conseil. Ferme, forte, directive. Cette pratique du pouvoir nous conduira à la victoire prochaine sur l’ennemi honni. Victoire, dont je sais que vous, très estimés collègues, la désirez définitive.
Néanmoins, très chers collègues, pour ne perdre notre victoire, comme ce fut le cas en 1918, il faut nous donner les moyens de nos ambitions.
Je ne parle évidemment pas de ménager la bête germanique. Ne pas l’avoir écrasé après la victoire est effectivement la source principale de nos malheurs présents. Non, je parle d’un exercice du pouvoir en mesure de faire appliquer les justes mesures de rétorsion que l’Allemagne vaincue aura à subir.
Si le président Poincaré, l’artisan de notre victoire, avait disposé d’une réelle autorité, d’une autorité autre que morale, nous aurions pu, en perpétuant l’occupation de la Rhénanie, empêcher le réarmement de l’Allemagne, empêcher que les canons allemands ne menacent à nouveau Strasbourg... » (Cette pique envers les mots prononcés en 1936 par Albert Sarrault, provoque un véritable tollé à gauche et chez les Radicaux. Pis, le radical pilier de la gauche républicaine, Georges Clemenceau, a été « oublié » par Taittinger. Il est vrai, pour la défense de l’homme de droite, que l’impuissance politique de Poincaré fut plus flagrante que celle du « Tigre ».)
Taittinger poursuit en énumérant ses souhaits pour la France victorieuse. À savoir :
- Un exécutif fort, de type bonapartiste.
- Recentrer la France autour des valeurs chrétiennes.
- Taittinger souhaite faire de la France le héraut de la lutte anti-communiste. Il se complet ainsi à dénoncer régulièrement l’attitude ambiguë des Communistes avant juin 1941 (Communistes français qu’il qualifie d’ailleurs de « Patriotes soviétiques »!). D’ailleurs, quand il parle, les députés et ministres communistes quittent systématiquement la salle...
Paul-Boncour, assis à la gauche de de Gaulle lui souffle « C’est tout bonnement l’État national, l’antisémitisme et la soumission à l’ennemi en moins ! »
De Gaulle acquiesce mais approuve Taittinger en son for intérieur, du moins dans les grandes lignes, même si les idéaux gaulliens ne sont pas tant à droite que ceux du député... Cependant, le Général ne révélera son ambition pour la France que lorsque les chars français rouleront à nouveau sur les Champs-Élysées… De plus, concernant l’anticommunisme virulent du député nationaliste, de Gaulle ne peut le rejoindre sur ce point car, nous le savons, le Général compte s’appuyer sur l’URSS dans le futur.
Mais dirigeons nous maintenant vers la bataille de Stalingrad, objet de toutes les attentions, où se jouerai le sort du Monde. Là-bas, la VIème armée allemande est enlisé dans les ruines, bloquée sur place par la résistance héroïque et désespérée des défenseurs. Si l’historiographie soviétique en fit un combat de la dernière chance, pourtant, les défenseurs soviétiques n’étaient pas si abandonnés que cela… Déjà, l’aviation soviétique conteste la domination du ciel de la Luftwaffe nazie. Dans les rangs russes, on compte les membres de l’escadrille Normandie, les héroïques français que de Gaulle a réussi à faire envoyer par son gouvernement combattre aux côtés des Soviétiques.
Jean Accart, l’un d’entre eux, aura ses mots : « C’était un spectacle dantesque. Une vision d’apocalypse. La fumée issue de la ville en flammes nous donnait l’impression de survoler l’Enfer même. Dire qu’il y avait encore de la vie là, en bas, nous semblait inconcevable… Et pourtant, c’était pour aider nos frères d’armes soviétiques que nous combattions, là, tout en haut, l’aviation de mort d’Adolf Hitler. Si loin, et pourtant si proches des fantassins que nous nous efforcions de soutenir. ».
En effet, au sol, la « guerre éclair » s’est mué en une terrible guerre urbaine. Les usines Djerzinski, Barricades, Octobre rouge et Lazur, situées au nord de la cité, forment de puissants points fortifiés sur lesquels s’appuient les défenseurs, alors qu’elles continuent de fonctionner en tant qu’usines ! Plus au sud, la colline Mamaïev, ancienne nécropole tatare, et haute de 102 mètres, est la clé du contrôle de la ville, et l’objet de combats « dignes de Verdun » comme le soulignera bien vite « La France combattante ». Adossés à la Volga à l’est, c’est de cette direction que les défenseurs reçoivent leur ravitaillement.
Paulus, le commandant de la VIème armée qui attaque la ville, lance les éléments avancés de la 295ème division d’infanterie, dont le gros des troupes combat plus au nord, contre les hauteurs de la colline Mamaïev, pour offrir une excellente vue sur la Volga aux artilleurs du IIIème Reich, mais ne veut pas les envoyer plus loin, conscient qu’il manque d’effectif dans ce secteur. Or, suite à leur campagne victorieuse dans la steppe, les Allemands pensent le premier jour, soit le 14 septembre, que la cité tombera rapidement et avancent sans prudence, subissant des pertes face à des isolés et retardataires soviétiques. Au sud, si les Allemands s’emparent de plusieurs quartiers ouvriers de la banlieue ouest, d’un pont stratégique sur la Tsaritsa, du parc Komosommol et s’approchent de la gare et des quartiers administratifs situés au sud de la ville, ils finissent rapidement bloqués par la résistance acharnée des Russes, à l’approche des véritables forteresses que constituent les bâtiments de l’administration stalinienne, situation nouvelle qui les obligent à s’adapter. Dans un premier temps, les Allemands se retranchent pour non seulement conquérir désormais méthodiquement la ville de Staline, mais également pour simplement « nettoyer » les secteurs conquis, pour éviter la présence de Soviétiques sur leurs arrières ! Ensuite, d’elles-mêmes, les troupes allemandes réorganisent des Sturmtruppen, des sections d’assaut issues dans l’esprit des unités éponymes du précédent conflit.
Néanmoins, il apparaît qu’en dépit des tactiques de « guérilla urbaine » employées par les Soviétiques, et contre lesquelles les Allemands parviennent en grande partie à s’adapter donc, la chute de la cité apparaît certaine avant l’hiver, d’autant qu’en dépit d’une résistance toute aussi héroïque que celle fournie au centre-ville de la cité, le sud de Stalingrad est tombé aux mains des allemands.
Mais pourtant, Staline, qui refuse toute idée de repli, n’est absolument pas inactif. Le Vojd commence à masser une puissante force de frappe sur les flancs démesurément étendus de l’Axe et défendus non par des soldats de la Heer, mais bien par des militaires issus des rangs des nations satellisées par le Reich (Hongrie, Roumanie, Italie). Objectif ? Encercler et isoler la VIème armée dans les ruines fumantes de sa ville éponyme !
C’est l’opération « Uranus ».
Soucieux de mettre un terme définitif à toutes menaces allemandes contre la capitale soviétique, Staline prépare en parallèle l’opération « Jupiter », qu’il confie au général Joukov. Son but ? Rien moins que l’anéantissement du Groupe d’armée allemand du centre !
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
J'ai du fouiller pour me rappeller qui était Taittinger :
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Collectionneur a écrit:Les pertes de l'US Navy sont bien plus lourdes qu'IRL... Adieu l'Enterprise.
J'ai du fouiller pour me rappeller qui était Taittinger :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pierre_Taittinger
Effectivement, à Midway, pas de miracle avec 3 PA japonais abattus en 2 minutes. C'est une guerre d'usure LFC.
Taittinger, LFC comme vous vous en rendrez compte, il est dans le bon camp. En effet, ça n'est pas la France libre ici, mais bien la République, et tout ce qui la compose, qui continue la guerre. Et c'est ce que je voulais montrer.
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Chouette chapitre.
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
En ce mois d’octobre 1942, les Alliés occidentaux préparent activement l’ouverture d’un second front contre les forces de l’Axe. Leur cible toute désignée est la Sicile, la pointe sud de l’Italie, le « ventre mou » de l’empire nazi, et qui offre une route logique vers Rome, contrairement à la Grèce et à la Sardaigne, nettement plus excentrée, surtout pour la seconde.
Néanmoins, les dirigeants français veulent une opération visant à libérer la Corse, et ce le plus vite possible. Le Général en particulier voudrait qu’elle soit menée par des troupes uniquement françaises mais les autres membres du gouvernement, et ce même chez ceux qui ne sont pas forcément « américano-béât » comme peut l’être Darlan, n’y voit aucune tâche dans l’honneur de la France si Ajaccio et Bastia sont libérées par des GI’s… Le véritable problème, c’est que l’île grouille non seulement de soldats italiens mais désormais également, de troupes allemandes, qui répriment sans pitié la Résistance corse. Attaquer maintenant, c’est risquer d’être rejeté à la mer, tout en compromettant peut être « Torch/Torche », attaquer trop tard, c’est risquer un bain de sang en Corse.
« Il faut que ces maudits italiens mettent à bas les armes au plus vite ! » Dira à ce sujet le général Henri Giraud, lors d’une conférence d’État-major.
Or, écraser les Allemands en Sicile pourrait être enfin l’électrochoc qui déciderait définitivement ces bien trop pusillanimes dirigeants monarchistes à écarter Mussolini et à sortir de la guerre. Compte tenu des rapports de René Massigli, c’est même probablement ce qui arrivera. D’ailleurs, l’armée italienne étant massivement engagées en Russie, l’effacement soudain de l’ARMIR du corps de bataille nazi provoquera peut être même une débâcle totale côté allemand ! C’est du moins ce que rêvent les dirigeants alliés les plus optimistes...
En effet, ce sont des unités italiennes de seconde main qui défendent l’île… Le vrai problème, ce sont les troupes allemandes du Heeresgruppen Mittelmeer (Groupe d’armée Méditerranée) du général Rommel, et commandée à un second niveau dans l’île par Albert Kesselring, un général d’aviation, et redoutable nazi… Près de 100 000 allemands, motivés et bien équipés suppléeront à la probable défaillance des conscrits, peu motivés de leur côté, de l’armée royale. Ainsi, il faudra frapper fort lors de « Torch/Torche » pour rapidement chasser les Allemands avant qu’ils ne puissent recevoir des renforts, de Grèce notamment, car Rommel comprendra de suite que ça n’est pas dans ce pays qu’aura lieu le débarquement méditerranéen des Occidentaux.
Pour retarder l’arrivée des non moins redoutables unités stationnées en Grèce, les Alliés comptent s’appuyer sur les résistances locales, des conservateurs (Tchéniks (Monarchistes) en Yougoslavie, EDES (Républicains vénizélistes) en Grèce) aux communistes (KKE en Grèce, Partisans de Tito en Yougoslavie) pour lancer de grandes actions de sabotages sur les lignes de communication axistes à l’heure H.
L’Axe maintient en effet d’autant plus de troupes en Grèce qu’il est victime d’une intoxication de la part des services secrets alliés, l’opération Mincemeat (Viande hachée en Français). Afin de faire croire à un débarquement en Grèce, les Alliés ont délibérément abandonnés le cadavre d’un anonyme décédé d’une pneumonie mais qui serait celui d’un soi disant officier des renseignements britanniques, le major Martin, sur les côtes espagnoles. Le cadavre du major serait porteur des plans de… Battleaxe/Hache de guerre ! En parallèle, de faux mouvements de troupes en Libye devait faire croire à la véracité du mouvement vers Athènes. Les Franquistes s’empressent de transmettre les renseignements à leurs amis allemands qui tombent dans le panneau, notamment car le colonel de l’Abwehr, Alexis von Roenne, chrétien vouant une aversion secrète aux Nazis, atteste de l’authenticité des documents, ce qui lève les doutes d’Hitler ! Hitler s’opposera même à Mussolini, pour une fois assez fin stratégiquement, pour qui la Sicile est le prochain objectif logique des Occidentaux… Ainsi, Hitler détourne des forces aériennes et terrestres pourtant vitales à une défense efficace de la grande île…
Soucieux de synergie militaire, les Occidentaux envoient des officiers supérieurs de premier plan, membres du SHAEF, le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou en Français l’EMSFEA, l’État-major suprême des Forces expéditionnaires alliées, en Union soviétique. Le général américain Walter B. Smith, second d’Eisenhower, le général britannique Harold Alexander et le général Français Georges Catroux. L’objectif est ainsi de coordonner les actions entre les différents membres de la grande Alliance en vue de multiplier l’impact des opérations combinées et accélérer la future défaite de l’Axe. Ainsi, « Torch/Torche » sera lancée le même jour qu’« Uranus » (l’assaut visant à encercler les Allemands dans Stalingrad) et « Jupiter » (l’assaut sur le groupe armée allemand du Centre).
Hitler ne saura plus où donner de la tête !
De plus cela permettra de renforcer les liens entre l’est et l’ouest, Staline ne pouvant dès lors plus accuser les Occidentaux de tarder à ouvrir le second front qu’il réclame tant… C’est d’ailleurs cette préoccupation qui a poussé les Américains à accepter, à la conférence d’Alger de juillet, le principe d’un assaut sur la Sicile. En effet, ceux-ci voulaient à l’origine tout miser sur un débarquement en France dès 1943, ce que les 2 autres puissances occidentales, surtout les Britanniques, jugeaient encore prématuré (et ce, malgré le désir évident des Français de libérer au plus vite leur patrie)… Pour eux, il faut d’abord affaiblir les forces allemandes en Europe de l’ouest en en fixant un maximum au sud, en Italie. D’autant que ce « coup de pied au derrière » poussera aussi les dirigeants italiens à renverser Mussolini, comme l’attestent les rapports des espions et même des diplomates qui négocient avec des envoyés de Rome. Secrètement, Churchill souhaite également par cette manœuvre, pousser le plus à l’est possible la future « ligne de démarcation » entre l’influence occidentale et l’« empire soviétique »… Si ces deux dernier arguments pèsent également pour les Français, ceux-ci souhaitent aussi en chassant l’Axe de Sicile, faire cesser les raids aériens sur Alger, qui ont déjà coûter la vie à près de 2 000 personnes ! Car c’est principalement de là que décollent les Junkers et autres Dorniers qui sèment la mort sur la capitale provisoire de la République.
La contre-offensive « générale » est prévue pour le 8 novembre.
Le jour J, le canon tonne de la steppe à la Méditerranée tandis qu’en Yougoslavie et en Grèce, les ouvrages d’art vitaux pour l’armée allemande sont réduits en poussière. Le téléphone sonne sans interruption à la tanière du loup, le QG du Führer situé en Prusse-Orientale. La contre-offensive des ennemis du Reich est générale ! En Sicile, après que les Alliés eurent pris pieds dans l’île, l’aviation allemande lance une contre-attaque désespérée sur la flotte alliée, parvenant tout de même à couler le cuirassé britannique HMS Barham ainsi que plusieurs transports tandis que la flotte italienne ne lance que deux croiseurs (!) sur la flotte d’invasion, croiseurs qui se replient à l’arrivée d’une flotte de torpilleurs chargés de les intercepter… Notons que grâce au travail des mathématiciens polonais Marian Rejewski, Jerzy Rozycki et Henryk Zygalski, réfugiés en Algérie depuis juin 1940 et qui ont cassé Enigma, la machine à crypter des Nazis, les Alliés occidentaux connaissent dans une large mesure le dispositif et les plans germano-italiens pour la défense de l’île. De leur côté, le dispositif d’assaut allié se constitue comme suit : À l'est, la VIIIème armée britannique du général O'Connor doit débarquer au sud est de la Sicile, autour du cap Passero et du golfe de Noto (tandis que des parachutistes doivent s’emparer de la vénérable Siracusa). Au centre, autour de Gela, se trouve la Ière armée française du général Giraud. Enfin, sur le flanc ouest des forces alliées, dans la région de Licata, on trouve la VIIème Armée américaine du général Patton.
Après « l’évaporation » des défenseurs italiens des casemates côtières, qui s’enfuient dès que la flotte alliée apparaît, et l’installation de la tête de pont qui s’ensuit, le véritable combat commence. Les Allemands lancent une puissante contre-attaque contre le secteur de Gela où ont débarqués les Français, et notamment leurs forts précieuses 1ère (commandée par le général Jean Touzet du Vigier) et seconde (commandée par Philippe de Hauteclocque) division blindée. Le fer de lance de la contre-offensive de l’Axe est la division Hermann Goering et ses redoutable chars Tigre, soutenus par des unités italiennes plus ou moins motivées. Les Français se battent cependant comme des lions tandis qu'Eisenhower fait des bataillons de chars Tigre la cible prioritaire de l'aviation et de la marine alliée. Finalement, cette résistance héroïque permet de stopper la marche en avant de ces monstruosités mécaniques et de solidifier la tête de pont. Par ailleurs, la contre-offensive allemande a dû subir une violente attaque des blindées de Patton sur son flanc ouest, qui permit, en plus de la résistance héroïque des soldats de Giraud, d'écraser les forces allemandes. Au soir de la bataille, a lieu le célèbre poignée de main entre le général américain et le colonel de Hauteclocque de la 2ème division blindée, immortalisée par Robert Capa. Giraud, jaloux, fera tout pour se faire photographier aux côtés d'Eisenhower.
Trop tard, la légende du courageux picard était en marche…
Ayant pris désormais conscience de l’impossibilité de rejeter les Alliés à la mer, les Allemands se retranchent dans le triangle nord-est de l’île, en s’appuyant notamment sur la ville de Catania et le mont Etna, afin d’empêcher la remontée des Britanniques sur Messina, ce qui leur bloquerait toute voies de communication et éventuellement de retraite. Car en Italie, les évènements se sont précipités. En effet, dans la nuit du 23 au 24 novembre, Mussolini a (enfin) été déposé par le roi Victor-Emmanuel III suite à un vote de défiance du Grand conseil fasciste avant d’être arrêté et remplacé par le maréchal Badoglio. Or, les Allemands ne sont pas dupes de ses déclarations comme quoi la « guerre continue » et ces derniers préparent leur riposte...
En Russie, concomitamment avec Torch/Torche, les Soviétiques attaquent les groupes d’armée du Centre et du Sud. Non loin de Stalingrad, c’est l’armée roumaine qui subit le choc, et qui, malgré une résistance opiniâtre, dépassée sur tous les plans, s’effondre finalement… Les 2 pinces se ruent alors vers Kalatch, sur le Don, afin de refermer la poche et isoler la VIème armée dans les ruines fumantes de Stalingrad, où elle avait pourtant atteint en plusieurs endroits, la Volga. Kalatch est finalement atteinte le 11 novembre. Les hommes de von Paulus sont isolés…
Au Centre, c’est une autre paire de manches. Les défenses, tenues par des soldats de la Wehrmacht, sont en plus nettement plus solides qu’autour de Stalingrad, le front étant presque fixe depuis la chute de saillant de Rjev, au début de l’année. Mais les gigantesques moyens employés par les Soviétiques font que l’édifice plie, sans toutefois rompre. Le groupe d’armée du Centre réussit sa retraite et n’est pas détruit, comme prévu par les plans de « Jupiter » à l’origine. Néanmoins, les Soviétiques peuvent s’enorgueillir d’avoir chassés les « Fascistes » de Smolensk.
Concernant « Jupiter » toujours, l’État-major allemand en tire la conclusion suivante. Les défenses du secteur, presque dignes du précédent conflit, ont quasiment tenues leur rôle. Certes, le front a reculé, mais il ne s’est pas effondré, alors que les Allemands combattaient parfois à 1 contre 10 en certains points ! Cela poussera Hitler a transposer à l’Est l’idée du « Mur de l’Atlantique ».
C’est la genèse de la Ligne Panther-Wotan.
Pour le front sud, Hitler fait face à une situation désespérée. Certes, il pourrait réunir un Kampfgruppe ad hoc sous la direction de von Manstein pour briser la fatale étreinte que subie les hommes de von Paulus, mais pour que l’opération réussisse, il faut que le front du Don tienne. Or, il est en grande partie tenu par l’ARMIR, alors que l’Italie s’apprête selon toute vraisemblance à se retirer du conflit ! Hitler prend alors une décisions extraordinaire, quand on connaît son caractère.
Il ordonne à la VIème de tenter une sortie et au groupe d’armée du Caucase une retraite générale sur une ligne Rostov-Koursk dans une réédition de la retraite de Russie.
130 ans plus tard…
Dans le même temps, le Kampfgruppe de Manstein se tiendra un peu en retrait des positions tenus par les Italiens et les Hongrois sur le Don pour pallier à la défaillance certaine des premiers, et probable des seconds, pour permettre de laisser ouverte la voie du salut pour les conquérants du Caucase, désormais vaincus. Pour son projet d’Ostwall, de mur de l’Est, Hitler mobilisera près d’une centaine de milliers de travailleurs forcés soviétiques, et ce en plein hiver, car les travaux sont immédiatement mis en branle sur ordre du Führer en dépit des conditions climatiques extrêmes !
L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme, comme aurait pu le dire Victor Hugo…
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
Le général fidèle à lui-même en appel au CésarismeLFC/Emile Ollivier a écrit:Un chapitre qui ne traite pas des combats en tant que tel mais de la préparation de l'après-guerre pour la France libérée.Chapitre 9 : Préparer l’avenir : Aux origines du Gaullisme« Seule une France forte, avec une autorité suprême marquée, pourra accompagner ce mouvement en faisant à la foi preuve de compassion, d’honneur mais aussi de l’autorité nécessaire »Charles de Gaulle à Georges Mandel au sujet de la décolonisation
De Gaulle méprisait les parlementaires et le Régime des partis qu’ils incarnaient. Ce Régime qui aurait pu conduire la France dans l’abîme s’il n’y avait eu la force de volonté de Georges Mandel et la disparition, qu’il estimait miraculeuse, du Maréchal Pétain. Et pourtant, il fallait bien faire des courbettes devant ceux qui auraient, selon lui, livrés la France à Philippe Pétain et par conséquent à l’Allemagne et à l’Italie, dans d’autres circonstances. Signe pour le Général que la faillite du Régime de la IIIème République était à la fois collective et générale, les députés « flanchards » repérés lors des derniers débats en Métropole, et ceux ayant immédiatement suivis la reprise de la session parlementaire en Algérie, étaient représentés de la SFIO à la Fédération républicaine. La distinction était plutôt géographique, les députés des régions dévastées du nord étant nettement plus enclin au défaitisme que ceux des régions relativement épargnées du sud du pays. Cela signifiait qu’une chose, si les députés combatifs du sud avaient été élu au nord, ils auraient, eux aussi, étaient partisans d’un armistice...
Pis, certains députés dont la bassesse était non pas de la faiblesse inhérente à celle du Régime mais bien de la félonie, avaient tentés d’échapper au départ pour l’Afrique à bord du Massilia, le plus tristement célèbre d’entre eux et l’un des rares y étant parvenus étant bien évidemment le désormais défunt Pierre Laval. Il y avait aussi ce Louis Deschizeaux, désormais haut placé dans la hiérarchie de l’État national félon, qui avait tenté de faire désarmer les soldats défendant sa ville de Châteauroux face à la déferlante nazie...
Quant aux députés héroïques, engagés volontaires et parfois morts pour la France, tel Léo Lagrange, ou alors qui, fait prisonniers et envoyés de force au Congrès de Versailles, s’étaient opposés à Pierre Laval, à l’instar de Jean Bouhey, si le Général les admirait, c’était à titre individuel. En effet, ils représentaient l’exception patriote face à la faiblesse majoritaire...
Mais de Gaulle n’était absolument plus inquiet pour l’avenir immédiat. Mandel « tenait la barre » avec une pratique du pouvoir proche d’une « dictature à la Romaine », contournant les éventuels blocages parlementaires par l’usage des fameux décrets-lois. Mieux, la résistance efficace de la « Forteresse Afrique » couplée à l’intervention américaine désormais effective avait désormais resserré les rangs parlementaires derrière la cause de la victoire finale. Ce qui inquiétait de Gaulle, c’était le futur plus lointain, le destin à moyen terme de la France.
De Gaulle pressentait une potentielle faiblesse du pouvoir en cas de retour à un régime strictement parlementaire, marqué notamment par un exécutif faible. « Une nation sans chef. Une nation sans État » pensait le Général… Le tout à une heure où très probablement, Staline aurait avancé ses pions en Europe orientale et où il faudrait de même gérer « l’amicale influence » américaine sur le reste du continent, que de Gaulle, contrairement à beaucoup de ses collègues, estimera pesante. Pire, certains ministres du cabinet Mandel en sont déjà presque à la souhaiter, tel Darlan, son homologue de la marine…
Et la France n’allait probablement pas faire face à une crise d’importance uniquement en Europe. Le Général pressentait qu’elle allait faire face à de graves difficultés également dans son domaine colonial. Le discours d’intronisation de Moncef Bey le 20 juin 1942 n’a en effet rien pour rassurer ce tenant de la grandeur impérial de la France. En effet, le nouveau bey de Tunis dans son discours d'investiture, s’il fait l’éloge de la liberté et appelle les Tunisiens à se battre pour elle aux côtés de la république française, celui-ci est aussi un plaidoyer en faveur d'une indépendance à terme de son pays, via un parallèle avec la situation syro-libanaise. D’ailleurs, le nouveau bey se rapproche rapidement des militants indépendantistes du Néo-Destour. Néanmoins, Mandel, ancien ministre des colonies, et donc pleinement conscient des enjeux impériaux, répond aux objections gaulliennes en expliquant qu’il veut mieux accompagner les mouvements d’indépendance, comme la France le fit au Levant avec succès, que de lutter contre les aspirations à la liberté des peuples de l’Empire et perdre leur amitié pour toujours, comme lui explique le président du conseil, lors de l’un de leurs nombreux échanges informels.
De Gaulle, passé maître de la politique, rétorque « que seule une France forte, avec une autorité suprême marquée, pourra accompagner ce mouvement en faisant à la foi preuve de compassion, d’honneur mais aussi de l’autorité nécessaire ». Bref, un véritable appel à une IVème république qu’il désire déjà et qu’il appellera publiquement de ses vœux dans les années suivantes.
L’avenir montrera bien que cette phrase somme toute très « gaullienne » est un bon résumé de la politique de décolonisation française. En effet, après la capitulation japonaise, c’est le gouvernement « d’autorité », dirigé par le Général en personne, qui accordera l’indépendance à l’Indochine tout en intégrant à la république en tant que départements d'outre-mer, les désormais anciennes colonies que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion, les Établissements français dans l'Inde, la Nouvelle Calédonie, les Établissements français d'Océanie et Saint-Pierre et Miquelon. Ce même gouvernement transformera en État autonomes au sein de l’Union française les territoires issus de l’AOF et de l’AEF (provoquant la liesse des populations) ainsi que la Maroc et la Tunisie (où auront lieu des émeutes indépendantistes)…
Mais c’est une autre histoire.
Pour l’instant, de Gaulle fait le maximum pour obtenir l’élection d’une « constituante » à la Libération mais Mandel se montre réticent. Il devine la volonté du Général de mettre en place un Régime avec un exécutif fort, et ce de façon permanente là où sa pratique d’un pouvoir fort n’est qu’un expédient temporaire, le temps de remporter la guerre… Secrètement, de Gaulle utilise ses réseaux d’influence personnels pour regrouper des hommes politiques actuels ou « potentiels » issus de tous bords, autour de son projet de IVème république et d’élection d’une constituante. Ainsi, de Gaulle se rapproche de l’homme de gauche anti-munichois Pierre Brossolette, resté en Métropole lors de l’invasion, désormais engagé dans la Résistance intérieure et devenu depuis délégué d’Alger auprès du CNRI. Brossolette partage en effet les idées du Général concernant la volonté de réformer le Régime républicain en renforçant son exécutif.
De Gaulle, en revanche, ne négocie avec aucun parlementaire déjà installé. Il se doute de leur opposition farouche au projet, et, cela est déjà acté, des élections générales auront lieu à la Libération, c’est une des promesses du gouvernement Mandel. Il est donc plus que probable que des urnes sortiront des hommes (mais aussi des femmes) nouveaux, issus des rangs de la résistance intérieure. C’est donc eux qu’il faut convaincre. Si le cri unique des parlementaires issus des rangs de l’armée des ombres a pour objet une réforme constitutionnelle, alors Mandel cédera…
Flosgon78- Messages : 289
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Re: La France exilée. Tome 2 : 1942 La roue tourne
LFC/Emile Ollivier a écrit:Chapitre 12 : Counterstrike !« L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme. »Victor Hugo, Les Châtiments, XIII-l’Expiation
En ce mois d’octobre 1942, les Alliés occidentaux préparent activement l’ouverture d’un second front contre les forces de l’Axe. Leur cible toute désignée est la Sicile, la pointe sud de l’Italie, le « ventre mou » de l’empire nazi, et qui offre une route logique vers Rome, contrairement à la Grèce et à la Sardaigne, nettement plus excentrée, surtout pour la seconde.
Néanmoins, les dirigeants français veulent une opération visant à libérer la Corse, et ce le plus vite possible. Le Général en particulier voudrait qu’elle soit menée par des troupes uniquement françaises mais les autres membres du gouvernement, et ce même chez ceux qui ne sont pas forcément « américano-béât » comme peut l’être Darlan, n’y voit aucune tâche dans l’honneur de la France si Ajaccio et Bastia sont libérées par des GI’s… Le véritable problème, c’est que l’île grouille non seulement de soldats italiens mais désormais également, de troupes allemandes, qui répriment sans pitié la Résistance corse. Attaquer maintenant, c’est risquer d’être rejeté à la mer, tout en compromettant peut être « Torch/Torche », attaquer trop tard, c’est risquer un bain de sang en Corse.
« Il faut que ces maudits italiens mettent à bas les armes au plus vite ! » Dira à ce sujet le général Henri Giraud, lors d’une conférence d’État-major.
Or, écraser les Allemands en Sicile pourrait être enfin l’électrochoc qui déciderait définitivement ces bien trop pusillanimes dirigeants monarchistes à écarter Mussolini et à sortir de la guerre. Compte tenu des rapports de René Massigli, c’est même probablement ce qui arrivera. D’ailleurs, l’armée italienne étant massivement engagées en Russie, l’effacement soudain de l’ARMIR du corps de bataille nazi provoquera peut être même une débâcle totale côté allemand ! C’est du moins ce que rêvent les dirigeants alliés les plus optimistes...
En effet, ce sont des unités italiennes de seconde main qui défendent l’île… Le vrai problème, ce sont les troupes allemandes du Heeresgruppen Mittelmeer (Groupe d’armée Méditerranée) du général Rommel, et commandée à un second niveau dans l’île par Albert Kesselring, un général d’aviation, et redoutable nazi… Près de 100 000 allemands, motivés et bien équipés suppléeront à la probable défaillance des conscrits, peu motivés de leur côté, de l’armée royale. Ainsi, il faudra frapper fort lors de « Torch/Torche » pour rapidement chasser les Allemands avant qu’ils ne puissent recevoir des renforts, de Grèce notamment, car Rommel comprendra de suite que ça n’est pas dans ce pays qu’aura lieu le débarquement méditerranéen des Occidentaux.
Pour retarder l’arrivée des non moins redoutables unités stationnées en Grèce, les Alliés comptent s’appuyer sur les résistances locales, des conservateurs (Tchéniks (Monarchistes) en Yougoslavie, EDES (Républicains vénizélistes) en Grèce) aux communistes (KKE en Grèce, Partisans de Tito en Yougoslavie) pour lancer de grandes actions de sabotages sur les lignes de communication axistes à l’heure H.
L’Axe maintient en effet d’autant plus de troupes en Grèce qu’il est victime d’une intoxication de la part des services secrets alliés, l’opération Mincemeat (Viande hachée en Français). Afin de faire croire à un débarquement en Grèce, les Alliés ont délibérément abandonnés le cadavre d’un anonyme décédé d’une pneumonie mais qui serait celui d’un soi disant officier des renseignements britanniques, le major Martin, sur les côtes espagnoles. Le cadavre du major serait porteur des plans de… Battleaxe/Hache de guerre ! En parallèle, de faux mouvements de troupes en Libye devait faire croire à la véracité du mouvement vers Athènes. Les Franquistes s’empressent de transmettre les renseignements à leurs amis allemands qui tombent dans le panneau, notamment car le colonel de l’Abwehr, Alexis von Roenne, chrétien vouant une aversion secrète aux Nazis, atteste de l’authenticité des documents, ce qui lève les doutes d’Hitler ! Hitler s’opposera même à Mussolini, pour une fois assez fin stratégiquement, pour qui la Sicile est le prochain objectif logique des Occidentaux… Ainsi, Hitler détourne des forces aériennes et terrestres pourtant vitales à une défense efficace de la grande île…
Soucieux de synergie militaire, les Occidentaux envoient des officiers supérieurs de premier plan, membres du SHAEF, le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou en Français l’EMSFEA, l’État-major suprême des Forces expéditionnaires alliées, en Union soviétique. Le général américain Walter B. Smith, second d’Eisenhower, le général britannique Harold Alexander et le général Français Georges Catroux. L’objectif est ainsi de coordonner les actions entre les différents membres de la grande Alliance en vue de multiplier l’impact des opérations combinées et accélérer la future défaite de l’Axe. Ainsi, « Torch/Torche » sera lancée le même jour qu’« Uranus » (l’assaut visant à encercler les Allemands dans Stalingrad) et « Jupiter » (l’assaut sur le groupe armée allemand du Centre).
Hitler ne saura plus où donner de la tête !
De plus cela permettra de renforcer les liens entre l’est et l’ouest, Staline ne pouvant dès lors plus accuser les Occidentaux de tarder à ouvrir le second front qu’il réclame tant… C’est d’ailleurs cette préoccupation qui a poussé les Américains à accepter, à la conférence d’Alger de juillet, le principe d’un assaut sur la Sicile. En effet, ceux-ci voulaient à l’origine tout miser sur un débarquement en France dès 1943, ce que les 2 autres puissances occidentales, surtout les Britanniques, jugeaient encore prématuré (et ce, malgré le désir évident des Français de libérer au plus vite leur patrie)… Pour eux, il faut d’abord affaiblir les forces allemandes en Europe de l’ouest en en fixant un maximum au sud, en Italie. D’autant que ce « coup de pied au derrière » poussera aussi les dirigeants italiens à renverser Mussolini, comme l’attestent les rapports des espions et même des diplomates qui négocient avec des envoyés de Rome. Secrètement, Churchill souhaite également par cette manœuvre, pousser le plus à l’est possible la future « ligne de démarcation » entre l’influence occidentale et l’« empire soviétique »… Si ces deux dernier arguments pèsent également pour les Français, ceux-ci souhaitent aussi en chassant l’Axe de Sicile, faire cesser les raids aériens sur Alger, qui ont déjà coûter la vie à près de 2 000 personnes ! Car c’est principalement de là que décollent les Junkers et autres Dorniers qui sèment la mort sur la capitale provisoire de la République.
La contre-offensive « générale » est prévue pour le 8 novembre.
Le jour J, le canon tonne de la steppe à la Méditerranée tandis qu’en Yougoslavie et en Grèce, les ouvrages d’art vitaux pour l’armée allemande sont réduits en poussière. Le téléphone sonne sans interruption à la tanière du loup, le QG du Führer situé en Prusse-Orientale. La contre-offensive des ennemis du Reich est générale ! En Sicile, après que les Alliés eurent pris pieds dans l’île, l’aviation allemande lance une contre-attaque désespérée sur la flotte alliée, parvenant tout de même à couler le cuirassé britannique HMS Barham ainsi que plusieurs transports tandis que la flotte italienne ne lance que deux croiseurs (!) sur la flotte d’invasion, croiseurs qui se replient à l’arrivée d’une flotte de torpilleurs chargés de les intercepter… Notons que grâce au travail des mathématiciens polonais Marian Rejewski, Jerzy Rozycki et Henryk Zygalski, réfugiés en Algérie depuis juin 1940 et qui ont cassé Enigma, la machine à crypter des Nazis, les Alliés occidentaux connaissent dans une large mesure le dispositif et les plans germano-italiens pour la défense de l’île. De leur côté, le dispositif d’assaut allié se constitue comme suit : À l'est, la VIIIème armée britannique du général O'Connor doit débarquer au sud est de la Sicile, autour du cap Passero et du golfe de Noto (tandis que des parachutistes doivent s’emparer de la vénérable Siracusa). Au centre, autour de Gela, se trouve la Ière armée française du général Giraud. Enfin, sur le flanc ouest des forces alliées, dans la région de Licata, on trouve la VIIème Armée américaine du général Patton.
Après « l’évaporation » des défenseurs italiens des casemates côtières, qui s’enfuient dès que la flotte alliée apparaît, et l’installation de la tête de pont qui s’ensuit, le véritable combat commence. Les Allemands lancent une puissante contre-attaque contre le secteur de Gela où ont débarqués les Français, et notamment leurs forts précieuses 1ère (commandée par le général Jean Touzet du Vigier) et seconde (commandée par Philippe de Hauteclocque) division blindée. Le fer de lance de la contre-offensive de l’Axe est la division Hermann Goering et ses redoutable chars Tigre, soutenus par des unités italiennes plus ou moins motivées. Les Français se battent cependant comme des lions tandis qu'Eisenhower fait des bataillons de chars Tigre la cible prioritaire de l'aviation et de la marine alliée. Finalement, cette résistance héroïque permet de stopper la marche en avant de ces monstruosités mécaniques et de solidifier la tête de pont. Par ailleurs, la contre-offensive allemande a dû subir une violente attaque des blindées de Patton sur son flanc ouest, qui permit, en plus de la résistance héroïque des soldats de Giraud, d'écraser les forces allemandes. Au soir de la bataille, a lieu le célèbre poignée de main entre le général américain et le colonel de Hauteclocque de la 2ème division blindée, immortalisée par Robert Capa. Giraud, jaloux, fera tout pour se faire photographier aux côtés d'Eisenhower.
Trop tard, la légende du courageux picard était en marche…
Ayant pris désormais conscience de l’impossibilité de rejeter les Alliés à la mer, les Allemands se retranchent dans le triangle nord-est de l’île, en s’appuyant notamment sur la ville de Catania et le mont Etna, afin d’empêcher la remontée des Britanniques sur Messina, ce qui leur bloquerait toute voies de communication et éventuellement de retraite. Car en Italie, les évènements se sont précipités. En effet, dans la nuit du 23 au 24 novembre, Mussolini a (enfin) été déposé par le roi Victor-Emmanuel III suite à un vote de défiance du Grand conseil fasciste avant d’être arrêté et remplacé par le maréchal Badoglio. Or, les Allemands ne sont pas dupes de ses déclarations comme quoi la « guerre continue » et ces derniers préparent leur riposte...
En Russie, concomitamment avec Torch/Torche, les Soviétiques attaquent les groupes d’armée du Centre et du Sud. Non loin de Stalingrad, c’est l’armée roumaine qui subit le choc, et qui, malgré une résistance opiniâtre, dépassée sur tous les plans, s’effondre finalement… Les 2 pinces se ruent alors vers Kalatch, sur le Don, afin de refermer la poche et isoler la VIème armée dans les ruines fumantes de Stalingrad, où elle avait pourtant atteint en plusieurs endroits, la Volga. Kalatch est finalement atteinte le 11 novembre. Les hommes de von Paulus sont isolés…
Au Centre, c’est une autre paire de manches. Les défenses, tenues par des soldats de la Wehrmacht, sont en plus nettement plus solides qu’autour de Stalingrad, le front étant presque fixe depuis la chute de saillant de Rjev, au début de l’année. Mais les gigantesques moyens employés par les Soviétiques font que l’édifice plie, sans toutefois rompre. Le groupe d’armée du Centre réussit sa retraite et n’est pas détruit, comme prévu par les plans de « Jupiter » à l’origine. Néanmoins, les Soviétiques peuvent s’enorgueillir d’avoir chassés les « Fascistes » de Smolensk.
Concernant « Jupiter » toujours, l’État-major allemand en tire la conclusion suivante. Les défenses du secteur, presque dignes du précédent conflit, ont quasiment tenues leur rôle. Certes, le front a reculé, mais il ne s’est pas effondré, alors que les Allemands combattaient parfois à 1 contre 10 en certains points ! Cela poussera Hitler a transposer à l’Est l’idée du « Mur de l’Atlantique ».
C’est la genèse de la Ligne Panther-Wotan.
Pour le front sud, Hitler fait face à une situation désespérée. Certes, il pourrait réunir un Kampfgruppe ad hoc sous la direction de von Manstein pour briser la fatale étreinte que subie les hommes de von Paulus, mais pour que l’opération réussisse, il faut que le front du Don tienne. Or, il est en grande partie tenu par l’ARMIR, alors que l’Italie s’apprête selon toute vraisemblance à se retirer du conflit ! Hitler prend alors une décisions extraordinaire, quand on connaît son caractère.
Il ordonne à la VIème de tenter une sortie et au groupe d’armée du Caucase une retraite générale sur une ligne Rostov-Koursk dans une réédition de la retraite de Russie.
130 ans plus tard…
Dans le même temps, le Kampfgruppe de Manstein se tiendra un peu en retrait des positions tenus par les Italiens et les Hongrois sur le Don pour pallier à la défaillance certaine des premiers, et probable des seconds, pour permettre de laisser ouverte la voie du salut pour les conquérants du Caucase, désormais vaincus. Pour son projet d’Ostwall, de mur de l’Est, Hitler mobilisera près d’une centaine de milliers de travailleurs forcés soviétiques, et ce en plein hiver, car les travaux sont immédiatement mis en branle sur ordre du Führer en dépit des conditions climatiques extrêmes !
L’espoir avait changé de camp, le combat changea d’âme, comme aurait pu le dire Victor Hugo…
Hitler semble avoir conçu une meilleure stratégie de repli à l'est qu'OTL mais s'effondre à l'ouest, ce qui transférera surement la limite des blocs plus à l'est.
Flosgon78- Messages : 289
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