Quelques PODs pour la guerre du Vietnam

Je suis actuellement en train de boucler « la Deuxième guerre d’Indochine » pour le deuxième cycle d’Au Bord de l’Abîme.
Durant mes lectures et recherches, je suis tombé sur tout un tas de trucs intéressant. Je vous en partage ici quelques-uns.

En 1965, le Président Johnson envoie des renforts au sud-Vietnam qui menace de s’effondrer. Dès lors stratégies et idées s’enchainent au MACV pour terminer cette guerre au plus vite.

La stratégie des enclaves :
Il est envisagé de débarquer sur les villes côtières du centre du Vietnam et de laisser les communistes si casser les dans en sacrifiant des milliers d’hommes jusqu’à ce qu’ils décident de négocier la paix. William Westmoreland abandonne cette idée, car ce serait abandonner l’initiative stratégique et perdre l’avantage de la mobilité aéroporté.
Si cette option avait été retenue, le conflit se serait enlisé plus tôt qu’OTL.

Invasion totale du nord :
Depuis 1956, les stratèges américains planifient différentes versions d’une invasion du nord-Vietnam, au cas où. L’idée de base est de débarquer environs 8 Divisions aux abords d’Hai Phong. Mais il est clair qu’un tel mouvement pourrait déclencher une intervention de la Chine et/ou de l’URSS.
De toute façon en 1967 l’essentiel des forces disponible au Vietnam est occupé à stabiliser la situation au sud.

Débarquement au nord de la DMZ :
Une option plus raisonnable que la précèdente est débarquement d’envergure plus modeste juste au nord de la DMZ le long de la RN9 jusqu’à Tchepone au Laos pour couper la piste Ho Chi Minh. Le but de la manœuvre est de couper les communistes présent au sud-Vietnam de leur ravitaillement et de prendre au piège les 5 divisions nord-vietnamiennes défendant la DMZ. À partir de là, les contre-attaques communistes se seraient fracassées sur la puissance de feu américaine.
En effet la zone choisie pour débarquer est la portion la plus étroite du pays. Des marines et de l’infanterie auraient donc débarqués près de Vinh et Ha Tinh dans la nuit du 1er avril 1967. Alors que le nord Vietnam est sous les bombes et que l’US Navy avec ces cuirassés bombardent la DMZ et appuie aussi les débarquements. Dans le même temps au Laos des éléments héliportés de la 1ère Division de cavalerie aurait été dépêché Tchepone et le 173ème Régiment aéroporté aurait attaqué Muong Nong. Ces deux positions sont à l’époque les deux principaux noueux logistiques de la piste Ho Chi Minh.
Pendant ce temps les troupes débarquées vont se positionner sur les RN1, 15 et 8 pour bloquer les mouvements logistiques des communistes défendant la DMZ. Ensuite les fantassins et les marines doivent capturer les passes Nape et Mu Gia alors que la 1ère Division de cavalerie se charge de celle de Ben Karai.
Dans cette configuration les 5 Divisions (325C, 324, 312, 308 et 304 B) défendant la DMZ sont prises au piège et les opérations communistes au sud n’ont plus de logistique. Alors que sur la DMZ l’artillerie américaine se déchaine et que les 1ère et 9ème Divisions d’infanterie entament une poussée vers le nord.
Le mois d’avril est choisi, car cette zone du Vietnam est protégée des moussons par les montagnes et aussi parce qu’ainsi les opérations importantes seront toutes bouclées avant juillet et la saison des pluies.

Suite possible n° 1 :
Comprenant ou croyant que les Américains sont prêts à faire tout ce qu’il faut pour gagner la guerre, Ho Chi Minh accepte de négocier la paix. Le Vietnam est coupé en deux avec une DMZ hermétique.
La Dictature militaire au sud perdure quelque temps comme en Corée puis viennent le boom économique et la démocratie.
La question se pose quant à savoir si les négociations de paix contraignent le nord-Vietnam à quitter le Laos et le Cambodge.

Suite possible n° 2 :
Avec une invasion aussi limitée, il est peu probable que la Chine et/ou l’URSS entrent en guerre. Par contre le soutien en matériels et volontaires devrait devenir massif.
Aux USA le mouvement antiguerre prendrait probablement un essor considérable.

Suite possible n° 3 :
Comme en Corée, la Chine intervient massivement envoie environs 200 000 hommes (pour commencer), la guerre escalade à la différence que cette voici les USA on moins d’alliées qu’en Corée. Pour disposer d’assez d’hommes, le gouvernement américain est obligé de modifier les règles de la conscription qu’avait mise en place JFK. Être engagé volontaire, jeune marié ou père de famille ne vous assure plus une place sur les arrières. La durée de la conscription est doublée. Il est probable aussi qu’aux USA des patriotes inquiétés par le péril rouge et le péril jaune s’engagent en masse.
En tout cas on part pour une guerre totale. La question d’utilisation de l’arme nucléaire se pose.

L’option nucléaire :
Nombreux sont ceux qui ont entendu parler du fait que lors de la Guerre d’Indochine la France a tenté de motiver les Américains à utiliser l’arme nucléaire en 1954 (Opération Vulture). C’est d’ailleurs le POD de « Dragon rouge » un tome de la BD jour J. Dans cette dernière cela entraine une guerre sino-américaine.
Le refus d’utiliser l’arme nucléaire et le risque de voir l’URSS en faire autant, de même pour la Chine à partir de 1964.
Mais durant la guerre du Vietnam, les généraux américains ont envisagé des opérations impliquant l’utilisation de l’arme nucléaire. Systématiquement refusé par le Président ou la haute hiérarchie militaire. Les cibles envisagées étaient la piste Ho Chi Minh et les passes qui la font passer au Laos, les QG, les sites SAM, les aérodromes, les concentrations de troupes ou les grands sites logistiques. Des cibles logiques, rien de nouveau donc.
Toutefois il est jugé que l’effet militaire serait insuffisant pour contrebalancer le cout politique.
Dans « Qui a tué le Président » de la série de BD Jour-J, un Nixon élu à la place de Kennedy devient un « César » américain face au péril rouge et — à l’entame de son 4ème mandat — décide (entre autres) de vitrifier la frontière sino-vietnamienne pour couper tout support au nord-Vietnam alors que les Américains ont envahi le nord du pays depuis on bon moment.

Ma préférence vers une guerre plausible penche pour le débarquement au nord avec la suite n°1. Moins risqué et plus plausible. Si un jour j’en ai le temps j’exploiterais surement cela pour écrire un récit.

Pour vitrifier la frontière, on pourrait utiliser une arme imaginée pendant la guerre froide, mais jamais construite, c'est une arme radiologique. Non pas une bombe "boom" mais une bombe "sale" qui diffuse des matériaux hautement radioactif qui retombent de manière à former un mur (on avait parlé de missiles à basse altitude diffusant un gaz radioactif lourd).

Plusieurs articles parues depuis le début du siècle estime que la peur paralysante d'une intervention massive chinoise au Vietnam comme celle en Corée en 1950 était surestimé. Mao n'aurez pas eu l'intention de s'immiscer dans cette histoire plus que que le soutien logistique déjà accordé. Avec l'URSS qui n'était plus un allié au nord, un œil sur Taiwan a l'est, son armée rester technologiquement limité ne voulais pas se frotter avec les américains.

Sur le site anglophone Alternate History, on a posé la question suivante si JFK avait envoyé des troupes au sol dès 1962 :

Article sur le rapport Taylor-Rostow préconisant un déploiement de forces au sol :
https://en.wikipedia.org/wiki/Taylor-Rostow_Report

https://www.alternatehistory.com/forum/threads/what-if-kennedy-acceded-to-the-1961-taylor-rostow-report-sent-ground-combat-units-to-vietnam-in-1962.547079/

Dans l'OTL, le président Kennedy *a rejeté* les conseils du rapport Maxwell Taylor-Walter Rostow de la fin de 1961, qui appelait à l'introduction de troupes de combat terrestres américaines et au début d'une campagne aérienne limitée contre le Nord-Vietnam. Le rapport, qui a également été approuvé par le SecDef et les chefs d'état-major, appelait à une augmentation immédiate (donc au début de 1962) de 5 000 soldats de combat au Sud-Vietnam, mais déclarait ouvertement que plus de 200 000 soldats seraient finalement nécessaires. Cela surviendrait probablement après une période de renforcement logistique progressif, à moins d'une escalade massive imprévue ou d'une intervention chinoise du côté communiste, atteignant le niveau de 200 000 soldats au sol au début de 1964. Quelles auraient été les conséquences ?