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Daikita 太北

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Message par Thomas Jeu 19 Nov - 18:34

Qu'est ce que c'est ? (sans spoils)

Un projet d’uchronie qui rentre dans la catégorie pré 1900 par son POD, mais dont l’essentiel se déroule au 20ème siècle.
Vous avez le droit de collaborer par vos remarques, corrections, textes... bref on est à la cool.
Le but, à terme, est d’en faire un (seul, pas de trilogie) bouquin. Quand j’en aurais fini avec les 3 tomes d’Au Bord de l’Abîme. On n’est pas pressés quoi ^^
Le traitement final est inconnu, je ne sais pas si je vais en faire des faux extraits de trucs et muches comme pour Au Bord de l’Abîme ou juste des chapitres basiques.
Ce sera probablement pas ou peu illustrer. Je ferais la couverture pour le reste on verra. Peut-être une carte.
Bref, pour le moment c'est un peu un brouillon qui finira dans la section projet le moment venu.


« Sic semper tyrannis »
C’est ce qu’a crié John Wilkes Booth en se relevant après avoir poignardé le Président Abraham Lincoln en ce 14 avril 1865 au Théâtre Ford. Il faudra attendre le 26 avril pour que l’assassin et ses complices soient capturés.

Le 14 avril, le Vice-président Andrew Johnson a lui aussi été ciblé par un attentat. Coup de chance pour lui, son assassin George Atzerodt s’est endormi ivre mort dans une chambre d’hôtel.

Par contre, l’assassinat de Lincoln a fait passer un autre attentat quasiment inaperçu. Lewis Powell, complice de Booth et Atzerodt, se présente au domicile du Secrétaire d’État Henry Seward pour lui apporter un médicament, car ce dernier a été blessé dans un accident d’attelage. Le stratagème s’est avéré efficace, mais le revolver de Powell c’est enraillé au moment de passer à l’action, l’obligeant à fracasser le crâne du fils de Seward avant de jeter sur le père et de le blesser mortellement de plusieurs coups de couteau. Seule rescapée de l’attaque, Fanny (la fille d’Henry Seward) subit un traumatisme crânien lorsque Powel la repousse alors qu’elle tente courageusement de protéger son père.
Dans une situation chaotique, Powell parvient à s’enfuir en faisant deux autres blessé, mais il connait très mal Wahsington. Il finit par être capturé après trois jours d’errance.

Andrew Johnson prêtera serment peu après la mort de Lincoln et deviendra l’un des présidents les plus impopulaires de l’histoire des États-Unis


Dernière édition par Thomas le Ven 20 Nov - 11:47, édité 1 fois

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Message par Jolou Jeu 19 Nov - 19:32

Seward c'est pas celui qui a négocié le traité pour l'achat de l’Alaska ?
ça a l'air intriguant, on dirait du Japonais le titre !
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Message par Thomas Jeu 19 Nov - 19:54

Oui et oui ^^

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Message par Thomas Ven 20 Nov - 11:46

Guerre civile et restauration

La guerre du Boshin
Alors que le monde avait suivi avec attention la guerre civile américaine qui c’était terminé depuis peu, une autre guerre civile se préparait de l’autre côté de l’océan pacifique.
De janvier 1868 à mai 1869 se déroula la guerre du Boshin, menant à la fin du Shogunat et la restauration du pouvoir impérial. Dès 1866, les clans Satsuma, Chōshū et Tosa s’allièrent pour faire tomber le shogunat, leur but – au-delà de restaurer le pouvoir impérial — était de mettre le pays sur la voie de la modernité.
En 1867 les trois clans proposèrent au shogun Tokugawa Yoshinobu de démissionner et de se soumettre à l’autorité de l’Empereur, ce qui fut fait avant la fin de l’année. Les forces hostiles au shogunat sèment alors le trouble à Edo, par l’intermédiaire de rōnins, puis arrivent à Kyoto où elles font pression sur la cour impériale pour que le shogunat soit réellement démantelé. À la suite d’une conférence des daimyos, la cour impériale publie une proclamation officielle dans les derniers jours de 1867, mais l’appareil d’État des Tokugawa reste encore largement intact. Les forces de Satsuma et Chōshū ainsi que leurs alliés s’emparent alors du palais impérial, et annoncent leur propre restauration le 3 janvier 1868, ce qui marque le début de l’ère Meiji.
Tokugawa Yoshinobu accepte d’abord la restauration, puis la défie le 17 janvier 1868. Ce qui mène, dix jours plus tard à la guerre du Boshin qui débute avec la bataille de Toba-Fushimi, au sud de Kyoto, où l’armée dirigée par les forces de Chōshū et Satsuma remporte la victoire contre l’armée de l’ex-shogun et devient l’armée impériale. Tokugawa se replie à Osaka, puis à Edo.
Edo est encerclée en mai, puis se rend, et les dernières troupes d’Edo loyales aux Tokugawa sont vaincues lors de la bataille d’Ueno, le 4 juillet. Une partie des forces du shogunat se réfugie à Hokkaido, où ils instaurent l’éphémère République d’Ezo. Elles sont battues en mai 1869 lors de la bataille de Hakodate. La défaite des armées de l’ex-shogun, dirigées par Enomoto Takeaki et Hijikata Toshizō, marque la fin du shogunat Tokugawa et de toute résistance à l’Empereur.
Le 8 juillet voit la création du bureau de colonisation de Hokkaidō (Kaitakushi) et Ezo est rebaptisé.

La restauration de Meiji
En 1868, toutes les terres des Tokugawa qui représentant le quart des terres cultivables du Japon sont saisies et placées sous l’autorité du gouvernement Meiji, c’est la naissance de l’Empire du Japon. En 1869, les daimyos des fiefs de Tosa, Hizen, Satsuma et Chōshū, acceptent de « remettre leurs domaines à l’Empereur » ce qui conduit, sans doute pour la première fois, à un gouvernement central exerçant le pouvoir sur l’ensemble du territoire.
En 1869, l’Empereur s’installe à Edo, qui est alors renommée Tōkyō. La Restauration de Meiji accélère l’industrialisation du Japon avec le slogan « pays riche, armé forte ». L’oligarchie Meiji, qui constitue le gouvernement sous l’autorité de l’Empereur, introduit des mesures visant à consolider son pouvoir face aux vestiges du gouvernement de l’époque d’Edo : le shogunat, les daimyos et les samouraïs.
La classe des samouraïs représentait 1,9 million de personnes, soit plus de dix fois la taille relative de l’aristocratie française au moment de la Révolution. En outre, les samouraïs du Japon n’étaient pas seulement les seigneurs, ils aussi exerçaient une profession. Avec l’allocation versée à chaque samouraï, leur entretien représentait un énorme poids financier. L’oligarchie Meiji passe alors à l’action en engagent un processus lent et délibéré d’abolition de la classe des samouraïs. Tout d’abord, en 1873, les allocations aux samouraïs sont progressivement imposées. Plus tard, en 1874, les samouraïs obtiennent la possibilité de convertir leurs allocations en obligations du gouvernement. Enfin, en 1876, cette commutation est rendue obligatoire.
Pour réformer l’armée, le gouvernement institue la conscription nationale en 1873, qui stipule que tous les hommes arrivés à 21 ans doivent servir dans les forces armées pendant quatre ans, puis trois années de plus comme réservistes. Une des principales différences entre la classe des samouraïs et les paysans était le droit de porter les armes ; cet ancien privilège est soudainement étendu à tous les hommes de la nation. En outre, les samouraïs ne sont plus autorisés à circuler en ville en portant une épée ou une arme, qui attesterait de leur ancien statut.
Sans surprise, ces réformes ont conduit à une série d’émeutes de samouraïs. Une des principales émeutes, conduite par Saigo Takamori, est devenue la Rébellion de Satsuma, qui a abouti à une guerre civile. Cette rébellion a été cependant rapidement matée par la nouvelle armée impériale japonaise, formée et équipée à l’occidentale, même si son noyau était constitué par les forces de police de Tokyo, qui étaient en grande partie composées d’anciens samouraïs. Le rapide retour à l’ordre constituait un signal clair aux samouraïs dissidents que leur époque était révolue. Quelques soulèvements ultérieurs se sont produits, et la distinction des samouraïs est devenue purement symbolique avec leur intégration progressive dans la nouvelle société civile.
Toutefois, il est également vrai que la majorité des samouraïs étaient satisfaits malgré l’abolition de leur statut. Beaucoup ont trouvé un emploi dans la bureaucratie gouvernementale, qui ressemblait à une nouvelle classe d’élite. Les samouraïs, mieux instruits que la majorité de la population, sont devenus des enseignants, des fabricants d’armes à feu, des fonctionnaires, ou des officiers militaires. Lorsque le titre officiel de samouraï a été aboli, l’esprit élitiste qui caractérisait la classe des samouraïs leur a survécu.
L’oligarchie a également lancé une série de réformes agraires. En particulier, elle a légitimé le système de location des terres instauré pendant la période Tokugawa. En effet, malgré les efforts du shogunat pour geler les quatre classes de la société en place, sous leur règne, les villageois avaient commencé à louer des terres à d’autres agriculteurs, et s’étaient ainsi enrichis. Ceci avait fortement perturbé le système de classes décrété par le shogunat, contribuant à sa chute.
En août 1871, le gouvernement met en place un plan décennal pour favoriser la colonisation de Hokkaidō par crainte de l’avance russe en Extrême-Orient.

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Message par Jolou Ven 20 Nov - 21:43

Le POD est t'il arrivé ?
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Message par Thomas Ven 20 Nov - 21:59

Le POD c'est la mort de Seward, mais la divergence qui en découle arrive d'ici peu.

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Message par Jolou Ven 20 Nov - 22:10

Je voulais dire un POD (J'aurais du dire, une divergence) au japon
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Daikita 太北 Empty L’entrée du Japon sur la scène internationale, vers la fin des traités inégaux

Message par Thomas Sam 21 Nov - 18:33

L’entrée du Japon sur la scène internationale, vers la fin des traités inégaux
À peine fondé, l’Empire du Japon va rapidement s’affirmer sur la scène internationale.

L’incident du María Luz
C’est d’abord l’incident du María Luz en 1872 qui permet de remporter une victoire diplomatique de grande envergure. Le María Luz était un navire péruvien transportant des coolies chinois vers la République du Pérou. Le 9 juillet 1872, il fut contraint de faire escale au port de traité de Yokohama suite à une avarie. Un coolie profita de l’escale pour s’échapper à la nage jusqu’au HMS Iron Duke. Les Britanniques remettent le chinois aux autorités japonaises, il dénonce alors les traitements inhumains subits par les 232 Chinois embarqués à bord.
Le capitaine du María Luz, Ricardo Herrera, est convoqué par les autorités japonaises et fortement encouragé à mieux traiter ses « passagers ». Néanmoins, d’autres Chinois s’échappent bientôt et apprennent au consul britannique Robert Grant Watson que le premier évadé a été brutalement corrigé à son retour à bord. Avec une troupe de soldats britanniques, Watson inspecte le vaisseau et constate que les rumeurs sont exactes et que les passagers chinois sont traités dans des conditions proches de l’esclavage. Watson demande officiellement au ministre japonais des Affaires étrangères, Soejima Taneomi, d’agir.
Le gouverneur de la préfecture de Kanagawa, Mutsu Munemitsu, est fortement opposé à toute intervention qui pourrait détériorer les relations du Japon avec les nations occidentales. Néanmoins, le ministre de la Justice Etō Shimpei considère que la question ne peut être ignorée pour des raisons humaines. Le président du Conseil d’État, Sanjō Sanetomi, autorise Soejima à agir, et Mutsu démissionne pour protester.
Après avoir examiné les documents du navire et questionné les officiers, Soejima découvre que les travailleurs chinois sont analphabètes et ont été trompés lors de la signature de leur contrat, et été confinés contre leur volonté dans des conditions inhumaines. Beaucoup ont été enlevés et la plupart n’avaient aucune idée de leur destination finale. Lors d’une audience préliminaire présidée par Ōe Taku, une ordonnance de la cour autorise les Chinois à descendre à quai, et la cour déclare que la compagnie maritime propriétaire du navire est coupable d’actes répréhensibles. Tous les pays étrangers représentés au Japon à l’époque sont informés de cette décision et leurs avis sont sollicités.
Néanmoins, chaque pays, à l’exception du Royaume-Uni, exprime un avis négatif, accusant le Japon d’avoir outrepassé les limites des traités en agissant contre une compagnie étrangère et un capitaine étranger. De plus, l’incident s’est passé à Yokohama, zone extraterritoriale garantie par les traités. Soejima confirme cependant la décision de la cour malgré l’opposition étrangère et les accusations d’incompétence et, le 30 août, Ōe ordonne l’annulation des contrats des Chinois.
Le 26 septembre, le juge japonais déclare que le capitaine péruvien et les contracteurs sont en violation du droit international, et non du droit japonais. Après le jugement, Herrera quitte Yokohama pour Shanghai sur un autre vaisseau et abandonne le María Luz à Yokohama.
Le gouvernement Qing publie une lettre officielle de remerciement au gouvernement japonais pour sa position ferme et l’aide apportée aux sujets chinois. Cependant, la plupart des nations européennes restent mécontentes de la décision de la cour et soutiennent les protestations diplomatiques du gouvernement péruvien. En juin 1873, le gouvernement japonais demande l’arbitrage neutre du Tsar Alexandre II de Russie et, en 1875, celui-ci confirme la position japonaise.
L’incident du María Luz est une victoire diplomatique pour le Japon dans sa lutte contre les traités inégaux et mène à l’adoption d’une nouvelle loi en 1872, émancipant les burakumin marginaux, les prostituées et les autres victimes du travail forcé au Japon.
La révision des traités inégaux imposés au Japon dans les années 1850 et 1860 devient une priorité absolue.

Le Traité de Saint-Pétersbourg de 1875
Le Traité de Saint-Pétersbourg (ou Traité d’échange de l’île de Sakhaline contre les îles Kouriles) a été signé le 7 mai 1875 entre le Japon et la Russie et a été ratifié le 22 août de la même année à Saint-Pétersbourg. Ses termes stipulent que le Japon renonce à la partie de l’île de Sakhaline qu’il possède en échange des 18 îles Kouriles.

On se rapproche doucement de la divergence. Encore un chapitre pour présenter le contexte et après on y est.
Désolé de vous faire attendre, je pars juste du principe que tout le monde ne connais pas forcément la période Meiji.
Sinon, est-ce que vous sentez venir le truc? Si oui, ne spoilez pas les autres ^^


Dernière édition par Thomas le Mar 28 Fév - 10:32, édité 2 fois

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Message par Jolou Sam 21 Nov - 19:40

Hum ouais je pense savoir ce qui va se passer ^^
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Message par Thomas Sam 21 Nov - 19:55

Jolou a écrit:Hum ouais je pense savoir ce qui va se passer ^^
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Message par Thomas Dim 22 Nov - 10:56

L’expansion japonaise

Ryūkyū, le début de l’expansion japonaise
Pendant des années le petit Royaume de Ryūkyū était plus ou moins soumis au Japon, et cela depuis l’époque shogunale. Le Royaume versait alors un tribut au shogunat et à la Chine. Quelques garnisons japonaises discrètes s’installèrent dans le Royaume, mais seules les îles Amami furent annexées par les Shimazu.
En 1871, 66 marins de Ryūkyū s’échouent sur la pointe méridionale de Taiwan, après le naufragé de leur navire. Douze d’entre eux sont sauvés par des Chinois et renvoyés chez eux.
En 1872, Ryūkyū devint un domaine, mais l’illusion de l’indépendance fut maintenue pour des raisons diplomatiques.
Une expédition punitive est menée à Taiwan en 1874, 3 600 soldats commandés par Yorimitchi Saigo. Trente membres de la tribu des Paiwan ont été tués ou mortellement blessés pendant cette bataille, et un nombre considérable a été juste blessé. Les Japonais eurent 6 tués et 30 blessés. Les forces japonaises se retirèrent de Taiwan après que le gouvernement des Qing est accepté de payer une indemnité, vraisemblablement dans le but d’éviter une invasion japonaise. L’expédition a également servi de répétition à une future invasion de Taiwan. L’île était déjà vue comme une colonie japonaise potentielle.
De leur côté, les Qing ont sans succès essayé de soumettre la région côtière du sud-est de Taiwan, expédiant une troupe de 300 soldats contre les Paiwan. Les Chinoises tombèrent dans un guet-apens conduit par les aborigènes. 250 soldats chinois y laissèrent la vie, et les 50 autres se replièrent. La souveraineté des îles Ryūkyū fut disputée entre la Chine et le Japon, et l’expédition a démontré que la Chine n’avait pas un contrôle effectif de Taiwan, et encore moins des îles Ryūkyū, et le Japon affirmait parler au nom des insulaires de ces îles. Le Japon se fit alors passer pour le protecteur de Ryūkyū.
En 1879, le Japon annonce son intention d’annexer le royaume de Ryūkyū. La Chine proteste et demande à l’ancien président américain Ulysses Grant, alors en tournée diplomatique en Asie, d’intercéder. Une option envisage de laisser le Japon annexer le nord de l’île Amami tandis que la Chine annexe les îles Miyako et Yaeyama, les îlots centraux demeurant un royaume de Ryūkyū indépendant. Lorsque la négociation finalement échoue, le Japon annexe l’ensemble des Ryūkyū. Le domaine de Ryūkyū est ainsi aboli et remplacé par la préfecture d’Okinawa. La monarchie est abolie et l’ex-roi Shō Tai contraint de s’installer à Tokyo. En compensation, il est fait marquis.
Immédiatement après son annexion, l’hostilité contre la partie continentale du Japon augmente dans les Ryūkyū, en partie à cause de la tentative systématique du gouvernement continental d’éliminer la culture de l’ancien royaume, y compris la langue, la religion, et les pratiques culturelles. Le Japon introduit l’éducation publique qui n’autorise que l’usage unique du japonais standard tandis qu’il humilie les étudiants qui emploient leur propre langue en les forçant à porter des plaques autour du cou les proclamant « locuteurs de dialecte ». Cette politique – qui deviendra une pratique systématique dans l’expansionnisme japonais — augmente le nombre de locuteurs de la langue japonaise sur les îles, créant ainsi un lien avec le continent.

La Guerre sino-japonaise
Un conflit entre la Chine et le Japon est évité en Corée en 1885 grâce aux négociations entre Li Hongzhang et Itō Hirobumi qui conduisent à la Convention de Tianjin, laquelle établit un protectorat conjoint sur la Corée. Cela revient à reporter d’une décennie une guerre relative à la Corée.
Une tension diplomatique apparaît en 1894 lorsqu’une influente personnalité politique coréenne projaponaise est assassinée à Shanghai avec la complicité des Chinois. Des éléments bellicistes au Japon appellent à une expédition punitive, appel auquel résiste le gouvernement. Avec l’aide de plusieurs sociétés nationalistes japonaises, le mouvement religieux nationaliste illégal Tonghak en Corée organise une rébellion paysanne qui est écrasée par les troupes chinoises. Le Japon décide de répondre par la force.
Après neuf mois de combats, un cessez-le-feu intervient et des pourparlers de paix ont lieu. Les exigences du Japon sont telles qu’un protectorat sur la Chine semble envisagé, mais une tentative d’assassinat sur Li Hongzhang — l’envoyé chinois — embarrasse le Japon qui accepte un armistice. Le Traité de Shimonoseki accomplit plusieurs choses :
- reconnaissance de l’indépendance coréenne.
- cessation du tribut régulier de la Corée à la Chine.
- indemnité équivalente à 150 millions de dollars américains de la Chine à la Corée.
- cession de Taiwan, des îles Penghu et de la péninsule de Liaodong au Japon.
- ouverture des ports du Yangzi Jiang au commerce japonais.
- droit des Japonais à s’engager dans des entreprises industrielles en Chine.

Ayant leurs propres desseins impérialistes sur la Chine et craignant la désintégration imminente de l’empire du Milieu, la Russie, l’Allemagne et la France s’opposent conjointement au contrôle japonais de Liaodong. Menacé d’une manœuvre navale tripartite dans les eaux coréennes, le Japon décide de redonner Liaodong en échange d’une plus grande indemnité de la part de la Chine. La Russie obtient de la Chine un bail de vingt-cinq années pour Port Arthur et des droits sur la Société des chemins de fer de Mandchourie du Sud, société japonaise semi-officielle, pour construire un chemin de fer. La Russie veut également louer plus de territoire en Mandchourie et, bien que le Japon est réticent à affronter la Russie sur cette question, il utilise la Corée comme élément de négociation : le Japon reconnaît les baux russes dans le sud de la Mandchourie si la Russie laisse les affaires coréennes au Japon. Les Russes acceptent seulement de ne pas entraver le travail des conseillers japonais en Corée, mais en 1899, le Japon est en mesure d’utiliser des initiatives diplomatiques afin d’empêcher la Russie de louer du territoire coréen. Dans le même temps, le Japon est à même d’arracher une concession de la Chine qui accepte que les zones côtières de la province de Fujian de l’autre côté du détroit de Taiwan soient intégrées dans la sphère d’influence du Japon et ne puissent être louées à d’autres puissances.
Le Japon s’affirme doucement, mais sûrement sur la scène internationale et comme puissance régionale. Les indemnités perçues par le Japon commencent à donner des idées à la Russie.


Dernière édition par Thomas le Mar 28 Fév - 10:41, édité 1 fois

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Daikita 太北 Empty La vente de l’Alaska

Message par Thomas Lun 23 Nov - 22:55

La vente de l’Alaska

Le traité de Shimonoseki créa quelque tension entre les empires russes et japonais. Ces derniers devenaient une puissance régionale en mesure de contester certaines possessions russes dans la région. Néanmoins, les importantes indemnités perçues par le Japon donnèrent des idées aux Russes.
L’Alaska devenait un poids mort pour l’Empire en difficulté financière. Le Tsar craignait de perdre le territoire alaskan sans compensation dans un conflit futur, surtout avec le rival du moment, l’Empire britannique, qui possédait déjà le Canada et dont la puissante Royal Navy pouvait facilement prendre le contrôle de côtes difficiles à défendre pour la Russie. Alexandre II songea donc de vendre le territoire aux États-Unis et chargea son ambassadeur, le baron Édouard de Stoeckl d’ouvrir des négociations. Or ce territoire inhospitalier et apparemment pauvre en ressource n’intéressa pas les États-Unis.
En 1872, toujours en difficulté financière, l’Empire russe tenta de vendre le territoire à l’Empire britannique. Les deux parties furent incapables de s’entendre sur le prix. Les Britanniques décidèrent de jouer la montre, espérant récupérer le territoire pour une bouchée de pain plus tard.
En 1896 donc, le ministre russe des Affaires étrangères Aleksey Lobanov-Rostovsky se rendit au Japon pour proposer une vente de l’Alaska. Itō Hirobumi, Premier ministre japonais, fit savoir que le Japon était intéressé. Après que l’Empereur eu donné son accord, il fallait encore financer l’achat dont le montant équivaux à 3 600 000 de dollars de l'époque. Entre-temps, Lobanov-Rostovsky décéda et Nikolay Shishkin lui succéda le temps de signer la vente.
Pour financer l’achat, l’Empire japonais emprunta un cinquième de la somme aux banques japonaises avec un taux d’intérêt de 1 %. Un quart fut financé par les Zaibatsu en échange de réduction de taxe de 25 % sur les gains réalisés sur le nouveau territoire.
La vente est signée le 13 septembre 1896 et est effective au 1er janvier 1897. Le territoire acheté a une superficie d’environ 1 600 000 km2. Le territoire reçoit le statut de domaine et est baptisé Daikita 太北 (Grand Nord/Far North). Le délai entre la signature et son effet permet au Japon de commencer à planifier la colonisation de l’Alaska, notamment avec la création du bureau de colonisation du Grand Nord, officiellement nommé « Bureau chargé du développement et de la colonisation du Grand Nord ».
Toutefois, la vente de l’Alaska au Japon crée immédiatement des tensions avec les États-Unis et l’Empire britannique mis devant le fait accompli et se retrouvant avec un nouveau voisin.


Dernière édition par Thomas le Mer 25 Nov - 17:37, édité 2 fois

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Message par Jolou Lun 23 Nov - 23:24

Intéressant, je me demande quels développement ça va amener !
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Daikita 太北 Empty La colonisation de Daikita

Message par Thomas Mer 25 Nov - 18:29

La colonisation de Daikita

Très rapidement le bureau de colonisation du Grand Nord reçu pour consigne de faire de Daikita, une terre japonaise. Sous-entendu, effacer toute trace de la présence russe.
Le 1er janvier 1897, l’Alaska passa officiellement sous contrôle japonais, bien que les premières troupes et représentants du Japon soient arrivés durant le mois de décembre précédent.
Le premier jour de contrôle japonais est établie Teihaku Knik (mouillage de Knik). La baie de knik est à la fois accessible et bien protégée. Elle sera le point de départ de la colonisation japonaise. D’énormes travaux — qui s’étaleront sur trois ans — commencent pour établir un port, une base militaire, le bureau de colonisation et le bureau du gouverneur.
Dès l’annonce de la vente de l’Alaska, les citoyens russes commencèrent à quitter la région. Toutefois, dans les semaines qui suivirent leur arrivée, les Japonais ne prirent pas de gants et affrétèrent un navire pour expulser les derniers russes (russes, ukrainiens, finnois, tatares, Yakoutes) jusqu’à Vladivostok. Les « Créoles », métis de Russes et de populations locales (principalement aléoutes et tlingits) subirent le même sort.
Le bureau de colonisation décida d’être aussi correct que possible avec les natifs et décida de ne pas leur imposer le mode de vie japonais pour le moment. Ayant besoin de main d’œuvre, « le bureau » déporta près 5 000 Aïnous vers Daikita durant les trois premières années de colonisation. Les préjugés raciaux laissant penser aux Japonais que ces « sous-hommes parfaitement adaptés pour vivre dans le Grand Nord ».

Le problème du Klondike
Les anciennes autorités russes s’étaient bien gardées de prévenir les nouveaux maitres de l’Alaska, à propos du Klondike. Cet endroit, dans le Yukon, est le lieu depuis 1896 d’une véritable ruée vers l’or. Le problème est qu’un grand nombre de prospecteurs passait par le sud-est de l’Alaska.
Les autorités japonaises ne comprirent le problème qu’en mars 1897. C’est d’abord une trentaine de soldats japonais qui furent envoyés à « Dyea » — comme l’appelaient les russes — puis leur nombre passa à 300 dans les semaines qui suivirent. Cela était dû à l’ampleur du problème, puisque des centaines de prospecteurs (Américains pour la plupart) débarquaient dans le fjord pour rejoindre le Yukon à pied.
Rapidement, plusieurs incidents mortels éclatèrent entre l’Armée japonaise et les prospecteurs. Tōkyō fut contraint d’envoyer des renforts et ce sont près de 9 000 soldats qui investirent le domaine de Daikita en l’espace d’un an.
Le gouverneur Nagayama Yoshida — un jeune politicien — imposa alors une taxe aux orpailleurs qui débarquaient, ceux qui ne pouvaient pas payer ne pouvaient pas descendre de leur navire. Le campement des prospecteurs fut fortement encadré par l’Armée, mais cela n’empêcha pas les incidents violents. Dès le mois de juin 1897, les corvettes Kongō et Hiei furent envoyées sur place pour garder le fjord et limiter l’afflux des prospecteurs de plus en plus encombrants. Leur grand nombre et le temps humide rendirent rapidement la piste inutilisable et elle fut officiellement fermée à la fin de l’année 1897, laissant 5 000 personnes bloquées sur place. Une piste alternative utilisable par les chariots fut finalement construite et elle permit — grâce au temps froid qui solidifia la boue — de désengorger le camp. Malheureusement, entre-temps une émeute avait fait 55 morts à « Dyea ». Provoquant de vivent tension avec le Canada et les États Unis.

La vente de l’Inside passage
Les incidents à répétition à « Dyea » furent discutés dès la fin de l’année 1897 entre le Japon, le Canada et les États Unis. Les Japonais se virent reprocher leur incapacité à gérer la situation, mais ils ne se privèrent pas d’expliquer que les prospecteurs étaient difficiles à gérer à cause de la barrière de la langue. La garnison japonaise de « Dyea » ne comptait que deux interprètes anglophones pour trois cents soldats, et bien entendu aucun des prospecteurs ne parlait japonais.
Les problèmes continuèrent durant toute l’année 1898. En parallèle, le Japon, lassé par ces incidents, proposa au Canada d’acheter cette portion du territoire japonais. La vente fut officialisée le 5 janvier 1899 pour un montant équivalent à 100 000 dollars US de l’époque, faisant du Canada le propriétaire de tout l’Inside passage et faisant de la frontière nippo-canadienne une ligne droite continue du nord au sud.
Daikita 太北 Daikita_1899_by_qsec-d9hz450

L’or japonais
Alors que cette joue la guerre hispano-américaine et la vente de l’Inside Passage, les prospecteurs découvrent de l’or dans le lit d’une rivière destiné à la pêche du saumon dans la péninsule Hirobumi (nommée ainsi en hommage à Itō Hirobumi). C’est le début de la ruée vers l’or version japonaise. L’or contribuera pour beaucoup à la prospérité de l’Empire.
Les règles concernant l’exploitation de l’or dans la région non presque pas changé depuis 1898. Les concessions ne sont cédées qu’à des entreprises japonaises – généralement Mitsui et Sumitomo –, jamais à des particuliers.

Nagayama Yoshida est un personnage fictif, clin d'oeil à Cherry, Plum, and Chrysanthemum. Si vous avez un personnage réel à me proposer à sa place, je suis preneur.

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Daikita 太北 Empty Teihaku

Message par Thomas Jeu 26 Nov - 22:46

Petit update du jour, centré sur l'histoire d'un ville et qui vous permet de voir un peu dans l'avenir.

Teihaku
Teihaku (le mouillage) dont le nom complet d’origine est Teihaku Knik (le mouillage de knik) se trouve à l’embouchure de la rivière Knik et est le berceau de la colonisation japonaise du Grand Nord. Teihaku est la capitale de la préfecture du même nom.
Sa population est estimée à 279 234 habitants en 2008, ce qui en fait la ville la plus peuplée de la région de Daikita.
En 1914, le Japon débute la construction d’une ligne de chemin de fer reliant Teihaku à Chuushin. L’année suivante Teihaku compte près de 2 000 habitants.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la base militaire de Teihaku est sollicitée pour l’entrainement des troupes impériales aux combats en milieu arctique.
Dès les années trente, la ville devient le point névralgique du développement de la région conduisant à l’ouverture de l’aéroport international de Teihaku en 1949.
Dans les années quarante, le japon renforce ça présent militaire, établissant une base pour la marine impériale japonaise. Cette dernière partagera ensuite la base avec les garde-côtes à partir de 1948. Une base de l’armée impériale est établie, elle sera ensuite partagée avec la force aérienne impériale créée en 1946.
Dans les années 40/50, le commerce se développe et la population atteint 43 000 habitants en 1951. Cela conduit à une augmentation du coût de la vie et une augmentation de la présence des Yakuza.

Le séisme de Daikita de 1964
La ville connaît un tremblement de terre le 27 mars 1964, de magnitude 9,2 le plus puissant du continent nord-américain. Le séisme n’a duré que quelques minutes, mais a détruit beaucoup d’immeubles de la ville. Depuis, la hauteur des bâtiments est limitée à 21 étages et les constructions sont aux mêmes normes antisismiques que dans le reste du Japon. Il y a eu d’importants glissements de terrain, et des tsunamis ont ravagé les fjords alentour. Cette catastrophe a coûté la vie à 115 personnes. Les dommages ont coûté 300 millions de $ et la reconstruction a été le principal objectif des années 1960. Il s’agit du deuxième tremblement de terre le plus important de l’histoire après le séisme du Chili.

Découverte du pétrole
En 1968, du pétrole est découvert à Kitamisaki sur la côte nord de Daikita. En 1974 débute la construction de l’oléoduc transdaikita et s’achève en 1979 pour un coût total de 11 millions de $. La découverte du pétrole et la construction de l’oléoduc donnent un nouvel aspect à la région et Teihaku abrite un siège de la Nippon Oil Corporation. L’aéroport international de Teihaku connaît un essor économique et la ville devient un carrefour aérien dans le monde du fait de sa situation géographique. Il est aujourd’hui le quatrième aéroport mondial pour le fret, qui s’élevait en 2003 à 2,07 millions de tonnes.
En 1980, la population de Teihaku passe à 184 775 habitants.
Au début des années 1980, Teihaku connaît une période de croissance grâce à l’afflux de la production pétrolière. Des projets d’embellissement de la ville, combinés avec une planification communautaire, permettent la construction d’infrastructures et l’augmentation de la qualité de vie. Ces projets ont permis la construction d’une nouvelle bibliothèque, d’une salle de sports, d’une salle de spectacle et d’une station de ski. Cependant, à la fin des années 1980, le prix du pétrole chute et entraîne Teihaku dans une période de récession.
Après une croissance fondée sur la seule manne pétrolière, Daikita a traversé dans les années 1990 une dépression économique. À Teihaku, tous les produits de consommation et les services étaient plus chers qu’à New York. La récession a entraîné une chute de la cote immobilière. Des appartements proposés à 40 % de leur prix ne trouvaient pas d’acheteur.
En 1996, Teihaku accueille les Jeux d’hiver d’Arctique et le Daikita Native Center ouvre en 2011.


Dernière édition par Thomas le Mar 25 Oct - 7:46, édité 1 fois

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Message par Jolou Jeu 26 Nov - 23:03

On dirait que la seconde guerre mondiale va se jouer différemment , hâte de savoir !
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Message par Thomas Ven 27 Nov - 20:28

Jolou a écrit:On dirait que la seconde guerre mondiale va se jouer différemment , hâte de savoir !
Très, en effet.
Mais on y est pas encore.

On rappel un peu le contexte en attendant la guerre russo-japonaise. On tease un peu de futur au passage.
Il y aura probablement encore un update ce weekend. Et je travaille sur une world map de l'après guerre russo-japonaise.

L’Alliance anglo-japonaise
La première Alliance anglo-japonaise est signée à Londres le 30 janvier 1902, par Lord Lansdowne (Secrétaire d’État britannique) et Tadasu Hayashi (ambassadeur japonais à Londres). Il s’agit d’une étape importante dans la politique étrangère de la Grande-Bretagne, mettant ainsi fin à sa « splendid isolation », l’alliance est renouvelée et étendue par deux fois, en 1905 et 1911, avant qu’elle ne cesse en 1921. Elle est officiellement dénoncée en 1923.
La possibilité d’une alliance entre Royaume-Uni et l’Empire du Japon avait été débattue depuis 1895, lorsque la Grande-Bretagne a refusé de rejoindre la triple intervention de la France, de l’Allemagne et la Russie contre l’occupation japonaise de la péninsule de Liaodong. Bien que cet événement n’est pas été une base suffisante pour une alliance, l’affaire a été renforcée par le soutien que le Royaume-Uni avait donné au Japon dans son effort vers la modernisation et sa participation à l’Alliance des huit nations pour réprimer la révolte des Boxers. Des journaux des deux pays ont exprimé leur soutien pour une telle alliance. En 1894, le Traité anglo-japonais de commerce et de navigation a également ouvert la voie à des relations égales et à la possibilité d’une alliance.
Au final c’est l’intérêt commun contre l’expansion russe qui fut le vrai moteur de l’Alliance. Les discussions commencèrent en juillet 1901 entre Tadasu Hayashi et Lord Lansdowne, mais des frictions sur la question coloniale en Inde et en Corée retardèrent les discussions jusqu’en novembre. De son côté, le Premier ministre Itō Hirobumi cherchait une solution d’apaisement avec l’Empire russe, sans succès. Le Royaume-Uni craignant une duplicité de japonais exprima son inquiétude et Hayashi reprit activement les négociations dès le début de l’année 1902.

Le traité signé en 1902 compte six articles :
- Article 1 : Les signataires reconnaissent mutuellement l’indépendance de la Chine et de la Corée et ne se laisseront pas influencer par les possibles tendances belliqueuses des deux pays tout en gardant en vue l’importance des intérêts britanniques en Chine et les intérêts japonais en Corée. Le Japon et la Grande-Bretagne reconnaissent la possibilité d’user de la force pour préserver ces intérêts d’une action agressive d’une puissance étrangère ou des troubles internes à la Chine ou à la Corée.
- Article 2 : Les signataires se déclarent neutre si l’un d’entre eux est engagé dans un conflit lié à l’article 1.
- Article 3 : Les signataires se promettent un soutien si l’un d’entre eux est engagé dans un conflit contre plus d’une « puissance ».
- Article 4 : Les signataires promettent de ne pas signer d’accords séparés qui porteraient préjudice à la présente alliance.
- Article 5 : Les signataires promettent de communiquer franchement et pleinement lorsque les intérêts concernant le traité sont menacés.
- Article 6 : Le traité en vigueur pendant cinq ans et sera tacitement prolongé d’un an sauf si l’un des signataires émet un avis contraire lors de la quatrième année.

Bien qu’il soit rédigé dans un langage clair, les deux signataires ne l’interprètent pas de la même manière. Le Royaume-Uni y voit un avertissement à la Russie alors que le Japon est enhardi par le traité dans lequel il voit un soutien à leur expansion.
Le traité sera renouvelé en 1905 et 1911 malgré une suspicion de soutien japonais aux nationalistes indiens. Le renouvellement de 1905 autorise le soutien mutuel aux intérêts des signataires en Inde et en Corée.
L’alliance fut annoncée le 12 février 1902. En réponse, la Russie chercha des alliances auprès de la France et de l’Allemagne, mais cette dernière déclina la proposition. Le 16 mars, un pacte fut signé en la France et la Russie. La Chine et les États-Unis firent entendre leur forte opposition au traité anglo-japonais. La nature du traité fit que la France n’aida pas la Russie en 1904-1905 dans la Guerre russo-japonaise, car cela aurait – de fait — provoqué l’entrée de la Grande-Bretagne dans la guerre.

L’alliance permit des échanges culturels entre leurs deux pays et conduit à une forte industrialisation du Japon et la modification des forces armées impériales. Ce fut aussi une grosse opportunité d’exportation pour les chantiers navals et fabricants d’armes britanniques. Les Japonais ont eu l’opportunité d’étudier en Grande-Bretagne et d’apporter des avancées technologiques au Japon notamment en ophtalmologie.

L’article 3 justifia la participation du Japon dans la Première Guerre mondiale au côté du Royaume-Uni.


Dernière édition par Thomas le Lun 31 Oct - 9:58, édité 1 fois

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Daikita 太北 Empty La guerre russo-japonaise

Message par Thomas Sam 28 Nov - 21:06

La guerre russo-japonaise

La guerre russo-japonaise s’est déroulée du 8 février 1904 au 5 septembre 1905. Elle opposa l’Empire russe à l’Empire du Japon, lequel, victorieux, en tira par le traité de Portsmouth une petite partie du sud de la Mandchourie et la moitié de l’île de Sakhaline.
Le contexte général de cette guerre est une course de vitesse entre deux empires pour le contrôle de la Mandchourie et de la Corée, État indépendant en pleine décadence.
La construction du Transsibérien jusqu’à Vladivostok permet à l’armée impériale russe d’acheminer rapidement des troupes en Mandchourie, de disposer d’un port ouvert en permanence sur le Pacifique et de peser immédiatement sur la Chine et la Corée afin d’obtenir avantages et concessions. À partir des années 1880, les Japonais veulent éviter à tout prix que la Corée tombe sous la domination d’une puissance européenne ou de la Chine. Le traité de Tianjin (18 avril 1885) signé entre la Chine et le Japon garantit une indépendance relative de la Corée.
En effet, en même temps qu’il devenait un État moderne, le Japon était amené à une politique d’expansionniste. Des raisons économiques poussent le Japon à convoiter la Corée, riche de minerai de fer et terre du riz. Le Japon obtient donc le droit de faire du commerce en Corée en 1876 et, depuis le traité de Tianjin, d’y intervenir.
Le prétexte de l’intervention japonaise sera trouvé lors de troubles survenus en Corée en 1894. Les Japonais occupent Séoul, provoquant la guerre sino-japonaise.
En 1894 et 1895, cette guerre se déroule entre la Chine et le Japon au sujet précisément du contrôle de la Corée. Le déroulement de la guerre choque les opinions européennes par sa cruauté. Le traité de Shimonoseki (17 avril 1895) consacre la victoire japonaise. Ce traité réitère la garantie de l’« indépendance » coréenne, mais octroie aussi au Japon la presqu’île du Liaodong (qui comprend Port Arthur), territoire chinois au sud de la Mandchourie.
Les Russes, mécontents de l’avancée de l’influence japonaise, font alors pression sur le Japon pour qu’il rétrocède ce gain territorial par l’accord de la triple intervention mené conjointement par l’Empire allemand, la France et la Russie. Les autres puissances comme la Grande-Bretagne ou les États-Unis, auprès desquelles le Japon cherche un soutien, recommandent la prudence à Tōkyō. Finalement, le Japon doit non seulement céder, en recevant des indemnités, mais constate dans les mois et années qui suivent une augmentation constante de la présence russe tant en Corée qu’en Mandchourie : construction du « Transmandchourien » d’Irkoutsk à Vladivostok en 1896, concession d’exploitation de la péninsule de Liaodang accordée par la Chine à la Russie en 1898, protectorat de la Mandchourie obtenue par la Russie après l’écrasement de la révolte des Boxers chinois en 1900, écrasement auquel les Japonais avaient fortement contribué.
Pour faire face à ce qu’il considère comme une dangereuse menace, le Japon décide de multiplier par 4 à 5 son budget militaire afin de doubler ses effectifs et de faire de sa flotte la première de la zone asiatique du Pacifique. Les officiers de la marine japonaise étaient déjà formés par la Grande-Bretagne, et sur le plan diplomatique, le Japon obtient le 30 janvier 1902 le soutien de l’Angleterre. En octobre 1903, les Russes exigent des Chinois de nouveaux avantages pour respecter les termes d’un accord conclu le 8 avril 1902 entre Saint-Pétersbourg et Pékin. La suspension, en avril 1903, de l’engagement pris par la Russie dans le cadre de cet accord d’évacuer ses troupes par étapes de Mandchourie met le feu aux poudres.
Les raisons immédiates de ce conflit étaient le contrôle de la Corée et de la Mandchourie, donc de leurs nombreuses ressources minières, ainsi que la construction du Transmandchourien qui permettait aux Russes de raccourcir le trajet d’Irkoutsk à Vladivostok.
En 1904, le Transsibérien circule, mais les communications sont déficientes dans l’Extrême-Orient de l’Empire russe. Les forces armées russes se retrouvent en nombre inférieur face aux forces terrestres grandissantes du Japon impérial dans la zone. Les Russes qui sont sur place sont, en outre, mal ravitaillées, isolées et éloignées de leurs bases ou de leurs forces arrière.
Le 13 janvier 1904, le Japon adresse un ultimatum à la Russie au sujet de la Mandchourie. N’ayant pas obtenu de réponse, le Japon attaque par surprise l’escadre navale de Port Arthur le 8 février 1904. L’Empereur du Japon déclare la guerre à la Russie le 10 février. En mars, les troupes japonaises débarquent en Corée et s’emparent rapidement le pays. Elles exploitent leur avancée et mettent le siège devant Port Arthur en août 1904. Les Russes, quant à eux, se replient sur Moukden (actuel Shenyang). Ils reprennent l’initiative en octobre grâce aux renforts venus par le Transsibérien, mais l’incompétence du commandement fait échouer les attaques. Port Arthur capitule en janvier 1905. La ville de Moukden tombe après une bataille meurtrière au mois de mars. Les combats terrestres, qui ont été acharnés et extrêmement meurtriers de part et d’autre (71 000 morts russes et 85 000 morts japonais) sont alors terminés : les Russes n’ont plus de réserves à faire parvenir en Extrême-Orient.
Au titre d’officiers étrangers observateurs, le gouvernement français détache en Mandchourie, pendant la guerre russo-japonaise, le colonel Corvisart et le capitaine Charles-Émile Bertin auprès de l’armée japonaise en campagne pour suivre les opérations militaires pendant la période du 1er avril 1904 jusqu’à la conclusion de la paix. Le capitaine Charles Bertin ne rentre en France que le 22 janvier 1906.
C’est cependant sur mer que les Japonais avec les navires d’Émile Bertin vont porter l’estocade aux forces militaires russes lors de la bataille de Tsushima du 27 au 29 mai 1905, bataille au cours de laquelle la flotte russe de la Baltique, composée de 45 navires et qui devait secourir Port Arthur, voit ses navires coulés ou capturés.
L’impopularité de la guerre en Russie oblige l’empereur à s’asseoir à la table de négociations. De plus, la Russie est en proie à de graves difficultés intérieures : la révolution de 1905. Les négociations se tiennent à Portsmouth aux États-Unis, en présence du président américain Theodore Roosevelt. Le Japon s’approprie la Corée, Liaodong et Sakhaline (actuelle région de Karafuto). Les Russes doivent quant à eux évacuer la Mandchourie du Sud, laquelle est rendue à la Chine.
Dans la perspective strictement chronologique, la courte, mais meurtrière guerre russo-japonaise (1904-1905) ouvre le chapitre des grandes guerres du 20ème siècle, tant sur les plans tactique et stratégique que sur le plan politique. La modernisation accélérée du Japon lui offre les moyens de jouer à armes égales avec les puissances occidentales déployant sa propre politique de type colonial. Le prélude de ce développement s’est produit lors de sa participation aux interventions en Chine puis à la guerre sino-japonaise (1894-1895) qui lui a permis d’annexer Formose (actuelle région du Teikoku).
La guerre russo-japonaise se fit à travers deux batailles : la bataille navale de Tsushima, où l’escadre russe de la Baltique cherchant à atteindre Vladivostok fut détruite en quelques heures et la bataille terrestre de Port Arthur. Cette stratégie consiste à détruire le fer de lance de la flotte adverse pour obtenir la maîtrise des mers et ensuite procéder à des opérations amphibies et établir des têtes de pont pour engager des combats terrestres. Cette stratégie et cet ordre de bataille furent en vigueur pour les deux guerres mondiales avec le remplacement des cuirassés par des porte-avions qui accompagnèrent la maîtrise des mers par la maîtrise de l’air, sans laquelle les combats terrestres et navals sont voués à l’échec.
La rivalité entre le Japon et la Russie pour l’annexion de la Mandchourie a conduit à cette première guerre du 20ème siècle, avant-première de la Première Guerre mondiale. L’innovation technologique dans les combats terrestres et navals de la guerre russo-japonaise est l’emploi par les Japonais de la TSF ou radiotéléphonie en mer et du téléphone pour coordonner les manœuvres des unités terrestres. La guerre russo-japonaise préfigure la Première Guerre mondiale dans l’emploi des mitrailleuses à terre et des cuirassés en mer. Chaque mitrailleuse valait en densité et puissance de feu quelques dizaines de fusils à répétition et les mitrailleuses furent utilisées par les Japonais en postes mobiles pour suivre la progression de l’infanterie comme un support de feu en ramollissant les défenses adverses dans l’offensive et en cassant l’élan de l’assaut adverse dans la défensive. Les mitrailleuses japonaises ont été utilisées comme appuie-feu et protection de l’infanterie, en contraste avec la doctrine militaire allemande où une mitrailleuse est considérée comme une pièce d’artillerie protégée par l’infanterie.
Malgré la Révolution russe et la Seconde Guerre mondiale, l’URSS garda un ressentiment anti-japonais très fort invoquant « l’attaque traîtresse du Japon contre la Russie en 1904 ».
Ce conflit est la première guerre perdue par une puissance européenne face à une puissance asiatique. Entre 1894 et 1905, le Japon a multiplié son territoire par cinq, passant de plus de 377 915 km2 à plus de 2 millions de km2.


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Message par Jolou Sam 28 Nov - 21:14

Ah, l'URSS va exister intéressant ! Qui sait peut etre une guerre Soviéto-Japonaise
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Message par Thomas Sam 28 Nov - 21:22

En fait je sais grosso modo ou je vais, car je gribouillais des idées sur cette TL depuis un moment.
Les seuls éléments à propos des quels j'ai encore des doutes c'est ce qui touche à la fin de l'URSS. Va-t-elle subsisté, exploser, e dissoudre pacifiquement...
Mais bon à le temps, y encore pas mal de truc à traiter.
Il y aura aussi des focus sur la marine impériale japonaise car elle sera assez différente d'OTL.

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Daikita 太北 Empty La Japon dans le Première Guerre mondiale

Message par Thomas Dim 29 Nov - 16:48

Gros update aujourd'hui.
Mon rythme risque de ralentir un peu car demain je reprend mon job de père au foyer, donc un peu moins de temps pour écrire et dessiner. La priorité va au bouclage de "Au Bord de l'Abîme".

Un map monde de 1907
Daikita 太北 Daikita_1907_by_qsec-d9ifw3f


Le Japon dans la Première Guerre mondiale.
La Grande Guerre de 1914-1918 fut, du point de vue asiatique, une guerre civile à l’intérieur de la communauté européenne des nations. En effet, pour les Asiatiques, et en particulier les Japonais, les Européens constituaient avant tout une même « famille raciale, politique et spirituelle ».
En mars 1914, le comte Okuma devint Premier ministre du Japon, à l’âge de 76 ans. Dans son gouvernement se trouvait un personnage très influent, Katō Takaaki. Ministre des Affaires étrangères lorsqu’éclata la Première Guerre mondiale en Europe, il y vit clairement l’occasion pour le Japon d’étendre sa propre domination en Asie, et prit en main la diplomatie japonaise vis-à-vis des puissances occidentales. Le conflit qui s’engagea alors en août en Europe suscita peu d’émotion dans la population japonaise, qui ne sentit pas menacer et qui pensa que la guerre sera courte. L’entrée du Japon dans le conflit fut en réalité le résultat d’un calcul des dirigeants et diplomates japonais, tandis que la nation fut peu affectée dans son ensemble.

Le Japon préféra intelligemment s’engager dans la Première Guerre mondiale pour défendre en réalité ses propres intérêts. Le gouvernement japonais hésita longtemps à s’engager du côté de l’Entente. En effet, on n’imaginait pas une défaite anglaise, et, en cas de défaite, il était peu envisageable qu’on assiste à des représailles de la part de l’Allemagne au Japon, car celle-ci était moins impliquée en Extrême-Orient que la Grande-Bretagne notamment. De plus, les traditions diplomatiques inclinaient naturellement vers l’Angleterre, alliées au Japon depuis le traité du 30 janvier 1902, et qui s’était rapprochée des États-Unis, puissance émergente.

Le 8 août 1914, le Japon offrit au gouvernement britannique une proposition d’action commune en Asie. Celui-ci ne manifesta aucun enthousiasme vis-à-vis de cette initiative. La Grande-Bretagne estimait que l’intervention du Japon ne pouvait en aucun cas leur apporter un avantage dans la guerre en Europe, et entrevoyait déjà la volonté d’expansion japonaise en Asie, qui pouvait se révéler être un danger futur pour la Grande-Bretagne et les États-Unis. Au contraire, les Russes y voyaient un intérêt pour eux-mêmes. Une alliance avec le Japon leur permettait alors de disposer d’une protection à l’Est. La Russie poussa la Grande-Bretagne à accepter l’offre japonaise. Le Japon entra donc en guerre aux côtés de l’Entente, sans aucune intention de participer à la guerre en Europe.
La Grande-Bretagne donna alors au Japon la mission de s’emparer des possessions de l’Empire allemand dans la région du Shandong en Chine, et dans le Pacifique, notamment les îles Mariannes, Marshall, et Caroline. Le 15 août, le Japon envoya un ultimatum au gouvernement allemand : le sommant de « retirer ses navires de guerre et ses navires armés de toute sorte des eaux japonaises et chinoises, et désarmer immédiatement tous ceux qui ne pourront pas être retirés », mais aussi de « remettre aux autorités japonaises, le 15 septembre au plus tard, sans condition ni compensation, tout le territoire de Kiautschou qui sera éventuellement restitué à la Chine ». Le Japon prétendit demander cela pour « écarter toutes les causes de troubles dont la paix pourrait souffrir en Extrême-Orient et pour sauvegarder les intérêts visés par l’accord d’alliance entre le Japon et la Grande-Bretagne, c’est-à-dire assurer une paix solide et durable en Asie orientale ». L’Empire allemand fit savoir qu’il n’y répondrait pas. Le 23 août, à midi, le Japon se considéra par conséquent en état de guerre avec l’Allemagne.

Les opérations japonaises en Asie orientale furent ensuite menées facilement et rapidement. Dès le 27 août, l’escadre japonaise de l’amiral Kato Sadakichi fit le blocus de Tsingtao. Au mois de septembre, les Japonais débarquent des troupes à 50 kilomètres du port de Tsingtao. Aux hommes de la 18ème Division d’infanterie japonaise se joignent ceux de la 29ème brigade d’infanterie, soit près de 23 000 hommes au total. Fin septembre, ils sont rejoints par deux régiments britanniques, Londres désirant participer à l’expédition pour modérer les ardeurs japonaises. Le 31 octobre, les Japonais aidés par les Britanniques entamèrent le siège de Tsingtao et commencèrent à bombarder la forteresse de Tsingtao. Les troupes allemandes du général Waldeck (environ 4 500 hommes) se rendirent le 7 novembre sans condition. Le 10 novembre, le territoire entier du Kiautschou était occupé, et le lendemain, les vainqueurs défilaient dans Tsingtao. Au même moment, la flotte japonaise occupait les archipels de l’Empire allemand dans le Pacifique. C’est au mois de septembre qu’a d’ailleurs lieu, devant Tsingtao, la première attaque aéronavale lancée depuis un navire : un hydravion Farman du porte-hydravions japonais Wakamiya attaque le croiseur austro-hongrois Kaiserin Elisabeth.

Après cette victoire, les Japonais avaient terminé leurs opérations concernant les possessions allemandes en Asie orientale, et pouvaient se consacrer librement à la question chinoise, leur motivation principale pour participer à la guerre. Malgré les espoirs de la France notamment, toute intervention en Europe fut catégoriquement exclue par Tokyo, qui avançait toujours l’argument que l’intervention japonaise visait uniquement à maintenir la paix en Extrême-Orient.
Une armée permanente japonaise occupait désormais la région du Shandong et y contrôlait notamment les actions commerciales chinoises. Au début du mois de janvier 1915, Yuan Shikai, le chef d’État chinois, conscient de la menace d’annexion qui pesait sur le Shandong, réclama le retrait des troupes japonaises. Le Japon ne craignait plus alors l’intervention des puissances européennes occupées par la guerre répondit donc à Yuan Shikai le 18 janvier à travers les « 21 demandes ». Un ensemble de requêtes ayant pour objectif d’étendre le contrôle politique et économique du Japon sur la Chine. Le gouvernement chinois n’était cependant pas en position de négocier. De plus, il ne reçut aucune aide concrète de la Grande-Bretagne et des États-Unis, mis à part quelques notes relativement modérées de Washington adressées au gouvernement japonais, pour lui conseiller d’atténuer ses demandes. Le 7 mai, le gouvernement japonais présente une liste de treize demandes, moins humiliantes, mais tout aussi pressantes. Le président chinois Yuan Shikai, qui doit faire face à une guerre civile menée par plusieurs seigneurs de guerre, est contraint de les accepter. Il n’en résulte pourtant pas une amélioration tangible de la position japonaise en Chine, l’acceptation du gouvernement chinois ne faisant qu’entériner des situations de fait. Pratiquement abandonnée et soumise à une pression de plus en plus forte, la Chine fut contrainte d’accepter ces « demandes » dans un traité signé le 25 mai 1915.

Le Japon avait alors rempli les objectifs qu’il s’était fixés en s’engageant dans la Première Guerre mondiale. Il avait consolidé son empire continental et obtenu de nouveaux territoires en Chine, et s’était emparé d’archipels dans le Pacifique. Mais les agissements du gouvernement japonais suscitaient des désaccords au sein même du Parlement japonais. Le chef de l’opposition Hara Kei notamment, accusait le gouvernement d’avoir, par les « accords du 25 mai », fortement et durablement dégradé les relations entre la Chine et le Japon, provoqué les soupçons des puissances occidentales et d’avoir entaché le prestige du Japon.
L’année 1916 fut alors principalement consacrée à améliorer les rapports diplomatiques du Japon avec les autres puissances occidentales alliées, qui voyaient d’un mauvais œil l’attitude japonaise en Chine. Le comte Okuma, âgé de 78 ans, choisit de prendre sa retraite. Le général Terauchi Masatake lui succéda à la tête du gouvernement, le 9 octobre 1916.

La Grande-Bretagne demanda une aide plus importante et notamment des navires. Le 18 décembre 1916, la demande aboutit à l’envoi d’une escadre de deux croiseurs au port du Cap et de quatre destroyers à Malte. Cette escadre effectua 348 sorties, escorta 788 navires qui transportaient 700 000 soldats et sauva 7 075 naufragés.

À partir de 1917, les États-Unis se rapprochèrent de plus en plus des alliés. Le cabinet Terauchi choisit alors d’accentuer la politique visant à protéger les intérêts du Japon concernant la région de Shandong et les îles du Pacifique. Le gouvernement japonais demanda alors à l’Angleterre, à la France et à la Russie de confirmer ses droits sur ces territoires. L’Angleterre donna une réponse favorable dès le 16 février, suivie par la France et par la Russie. La décision anglaise venait du fait que la Grande-Bretagne connaissait des problèmes de ravitaillement à cause des attaques sous-marines allemandes, et l’aide japonaise dans la protection de la marine marchande anglaise était alors très précieuse. La France et la Russie, quant à elles, n’avaient aucune raison de ne pas suivre la Grande-Bretagne dans cette décision. L’Angleterre comptait aussi sur l’influence du Japon pour faire entrer la Chine en guerre du côté des alliés. C’est à ce moment que l’Angleterre promit au Japon de soutenir ses ambitions en Asie à la future Conférence de la paix.
Au cours de l’année 1917, plusieurs événements vinrent cependant contrarier la politique japonaise. Le 15 mars, le régime tsariste fut renversé par la révolution et il fut remplacé par un gouvernement qui ne souhaitait pas poursuivre les accords conclus par le tsar Nicolas II. Le 6 avril, les États-Unis déclarèrent la guerre à l’Allemagne, ce qui leur conféra un rôle de premier plan à la conférence de la paix. Puis, l’entrée en guerre de la Chine le 14 août permettait également à celle-ci de défendre ses propres intérêts à la conférence de la paix. En effet, les Alliés ne comptaient par sur une aide militaire de la chine, mais voulaient s’emparer des navires allemands en eaux chinoises, ce qu’ils ne pouvaient faire qu’avec l’accord de la Chine.
Le 2 novembre est signé l’accord Lansing–Ishii entre les États-Unis et le Japon. L’accord reconnaît dans des termes pour le moins ambigus que le Japon avait des « intérêts spéciaux en Chine » du fait de la « proximité territoriale ». Les États-Unis choisirent de signer ce traité pour éviter que le Japon conclût un accord avec l’Allemagne.

Dès décembre 1917, Clemenceau invita les Japonais à fixer les troupes allemandes en Russie, devant l’armistice germano-russe. Churchill soutint également cette position en mars 1918. Dès le 12 janvier 1918, deux navires de guerre japonais arrivèrent dans le port de Vladivostok en Sibérie, pour protéger les stocks des Alliés de la menace des Allemands et des Soviets. Le 5 avril, ce furent des fusiliers marins japonais qui étaient débarqués à Vladivostok. Le Japon, après avoir hésité à intervenir, vit une occasion d’étendre sa domination territoriale en Sibérie. Les effectifs japonais à Vladivostok, qui devaient initialement se limiter à 8 000 hommes, atteignirent rapidement 70 000 hommes au mois d’août 1918. Les troupes japonaises finirent par occuper toute la Sibérie orientale jusqu’au lac Baïkal. Au cours de la Guerre civile russe, le Japon protégea les généraux russes blancs et soutint avec les Alliés l’amiral Alexandre Koltchak.
Les exportations quadruplèrent pendant la guerre, des capitaux étrangers affluant et l’industrie augmentant sa production pour soutenir l’effort de guerre. En août 1918 l’inflation déclencha les émeutes du riz de 1918 provoquant la chute du gouvernement Terauchi Masatake.
Saionji Kinmochi siégea avec les Alliés à la Conférence de paix de Paris. Le Japon se voit confirmé dans ses possessions du Shandong (dont Tsingtao) et se voit également confier un mandat sur les îles Marshall, les Carolines, la Micronésie et l’île de Palau, ce qui constituait la première demande du Japon. Pour le pays, c’est une belle victoire, car ces îles constituent à la fois un excellent rideau défensif pour l’archipel.

La deuxième demande de la délégation japonaise porte sur une reconnaissance, par la SDN, d’une « égalité raciale ». Le 13 février 1919, les Japonais proposent l’amendement suivant à l’article 21 de la SDN : « L’égalité des nations étant un des principes fondateurs de la Société des Nations, les principales parties contractantes s’accordent pour octroyer aussi rapidement que possible à tous les citoyens des États membres de la Société des Nations un traitement juste et équitable en toutes choses et qui ne ferait aucune distinction ni de jure ni de facto, fondée sur la race ou la nationalité ».
En réalité la délégation japonaise n’entend nullement promouvoir l’égalité des races, mais uniquement l’égalité des Européens et des Japonais, afin de pouvoir agir en Asie comme la France et la Grande-Bretagne ont agi en Afrique.
Makino Nobuaki, ministre plénipotentiaire du Japon à la conférence de paix, précise les intentions de son pays lors d’une conférence de presse qui se tient le 2 avril : « Le Japon ne peut pas accepter une place d’infériorité officiellement établie dans ses relations avec les autres nations. Nous ne voulons rien d’autre que la simple justice ».
Le 11 avril 1919, la proposition est soumise au vote. Étonnamment, elle est acceptée. Les deux délégués japonais ont naturellement voté pour, ainsi que deux représentants français, deux représentants italiens, le représentant de la Tchécoslovaquie, celui du Brésil et de la République de Chine… La Grande-Bretagne et les États-unis, le Portugal et la Roumanie se sont abstenus.
Mais c’est alors que le président américain, Woodrow Wilson, qui préside la séance, rejette le résultat du vote. Certes, explique-t-il, une majorité nette s’est dessinée, mais une telle décision doit selon lui nécessiter l’unanimité. Cette décision est notamment motivée par la pression exercée par les Britanniques, et à travers eux par les Australiens, fermement opposés à un tel amendement. La délégation japonaise exige qu’il soit fait mention dans les retranscriptions des délibérations que le vote a été positif avant d’être annulé par le président de séance.

Quand la nouvelle est connue au Japon, la presse enrage. Le peuple japonais voit cette rebuffade comme une humiliation et fustige l’attitude du président américain. Il en naît, au Japon, un ressentiment à l’égard des États-Unis. Plus fondamentalement, alors que le Japon était entré dans la guerre aux côtés des Alliés en raison de sa fascination et de sa volonté de rapprochement avec les nations occidentales, ce refus va exacerber le nationalisme japonais et détourner le pays de l’Occident et des valeurs démocratiques et servira de motivation aux porteurs du panasiatisme.

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Daikita 太北 Empty La flotte 8-8

Message par Thomas Lun 30 Nov - 20:27

Un update sur l'IJN.
Normalement le prochain chapitre causera de la guerre civile russe.

La flotte 8-8

Le concept de « flotte huit-huit » (flotte 8-8 ou Hachihachi Kantai) est une des composantes de la stratégie militaire japonaise mise sur pied par Satō Tatsutarō en matière de force navale durant le premier quart du 20ème siècle, qui préconisait que la marine impériale japonaise renforce considérablement sa flotte et se dote de huit cuirassés de première classe déplaçant 20 000 tonnes et de huit croiseurs lourds de 18 000 tonnes en avril 1928. Pour Tatsutarō la sécurité de l’archipel nécessitait que l’Empire du Japon se dote d’une flotte de premier ordre.
La première tentative sérieuse de constituer la flotte 8-8 eu lieu en 1910. Pour des raisons politiques et budgétaires, la flotte fut réduite à sept cuirassés et trois croiseurs lourds, avant de passer à un cuirassé et quatre croiseurs lourds en 1911.
En 1913, la construction de trois cuirassés supplémentaires fut autorisée, donnant une flotte 4-4. La flotte sera constituée de quatre cuirassés de classe Fuso et de quatre croiseurs lourds de classe Kongo.
En 1915, la marine japonaise réclama quatre cuirassés supplémentaires, ce qui fut refusé par la Diète. Cette dernière autorisa en 1916 la construction d’un cuirassé et de trois croiseurs lourds.
En 1917, l’US Navy annonça la construction de dix cuirassés et six croiseurs lourds. La Diète autorisa la construction de trois cuirassés, puis encore deux croiseurs lourds l’année suivante.
Cela mena à la construction de deux cuirassés de classe Nagato et deux de la classe Tosa, ainsi que quatre croiseurs de la classe Amagi.
L’expansion de l’US Navy sous la présidence de Woodrow Wilson poussa le Japon à valider des plans de modernisation de sa flotte en transformant les croiseurs de classe Kongo et Amagi en « cuirassés rapides », en validant la construction de quatre cuirassés rapides de classe Kii et en modernisant les prototype de "cuirassés rapides" Myogi et Ishizuchi.

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Daikita 太北 Empty Le Japon dans la guerre civile russe

Message par Thomas Mar 1 Déc - 22:39

Le chapitre du jour bonjour.
N’hésiter pas à commenter, poser des question ou à me signaler de points que vous aimeriez que je traite.

Le Japon dans la guerre civile russe

L’expédition de Sibérie
L’intervention du Japon fut d’abord demandée sans succès par les Français en 1917. Cependant, l’état-major de l’armée vit plus tard la chute du Tsar comme une opportunité pour empêcher toute future menace de la Russie sur le Japon en détachant la Sibérie et en en faisant un état tampon indépendant. Le gouvernement japonais refusa d’abord d’entreprendre une telle expédition et ce n’est que l’année suivante que les évènements l’amenèrent à un changement de politique.
En juillet 1918, le président américain Wilson demanda au gouvernement japonais d’envoyer 7 000 hommes pour prendre part à une coalition de 25 000 hommes comprenant la force expéditionnaire américaine en Sibérie, prévue pour secourir la Légion tchèque et récupérer le matériel de guerre stocké sur place. Après un débat à la Diète du Japon, le gouvernement de Terauchi Masatake autorisa l’envoi de 12 000 hommes, mais sous le commandement unique du Japon plutôt que dans le cadre de la coalition.
Une fois la décision prise, l’armée impériale japonaise prit le contrôle de l’opération sous le commandement du chef d’état-major Yui Mitsue et entama les préparations pour l’expédition.
Les Japonais entrèrent sur le territoire russe par Vladivistok avec plus de 70 000 hommes. Le déploiement d’une importante opération de sauvetage fut effectué par les alliés qui se méfiaient des Japonais. Le 5 septembre 1918, les Japonais rencontrèrent l’avant-garde de la légion tchèque. Quelques jours plus tard, les contingents britanniques, italiens et français rejoignirent les Tchèques dans l’espoir de rétablir le front de l’est de l’autre côté de l’Oural, ainsi ils se mirent en route en direction de l’Ouest. Les Japonais, avec leurs propres objectifs en tête, refusèrent de dépasser le lac Baïkal. Les Américains, suspicieux quant aux intentions japonaises, restèrent aussi en arrière pour garder l’œil sur les Japonais. En novembre, ces derniers occupèrent tous les ports et grandes villes des provinces maritimes russes et de Sibérie à l’est de Tchita.
Pendant l’été 1918, l’armée japonaise apporta son soutien à des éléments russes blancs, la 5ème division d’infanterie et le détachement spécial de Grigori Semenov et soutenu par les Japonais prirent le contrôle de la Transbaïkalie et fondèrent le gouvernement blanc de Transbaïkalie.
Avec la fin de la guerre en Europe, les Alliés décidèrent de continuer à soutenir les forces blanches de Russie et d’intervenir plus efficacement dans la guerre civile russe. Un soutien militaire fut donné au général blanc Alexander Koltchak à Omsk tandis que les Japonais continuaient de soutenir Grigori Semenov et Ivan Kalmykov. Pendant l’été 1919, le gouvernement blanc de Sibérie s’effondra après la capture et l’exécution par l’armée rouge du général Koltchak.
En juin 1920, les Américains, les Britanniques et le reste de la coalition se replièrent jusqu’à Vladivostok. L’évacuation de la légion tchèque fut autorisée la même année. Les Japonais décidèrent de rester à cause de leur peur de la propagation du communisme si près du Japon, mais aussi à la Corée et à la Mandchourie. Ces derniers furent forcés de signer l’accord Gongota afin d’évacuer leurs troupes pacifiquement de la Transbaïkalie. Cela signifiait la fin du régime de Grigori Semenov qui s’écroula en octobre 1920. Semenov et une partie de ses hommes trouvèrent refuge dans le nord du Japon sur l’île Karafuto (Kourile), avant de s’installer plus tard en Mandchourie.
L’armée japonaise fournit un soutien militaire au gouvernement provisoire du Primorie basé à Vladivostok contre la république d’Extrême-Orient soutenue par Moscou. La présence continue des Japonais posait problème aux États-Unis qui les suspectaient de vouloir annexer la Sibérie et l’Extrême-Orient russe. Soumis à une intense pression diplomatique des Américains et des Britanniques, et face à une opposition publique intérieure en hausse à cause du coût humain et économique, le gouvernement de Katō Tomosaburō retira les troupes japonaises en octobre 1922.
Les motivations du Japon pendant l’intervention en Sibérie étaient multiples et peu liées entre elles. Officiellement, le Japon alla en Sibérie pour sécuriser le matériel de guerre sur place et « secourir » la légion tchèque. Cependant, l’hostilité du gouvernement japonais envers le communisme, la volonté de récupérer les territoires perdus historiquement à cause de la Russie, et pour régler le problème de la sécurisation de la frontière nord du Japon en créant un état tampon, ou la volonté d’annexer purement et simplement de nouveaux territoires faisaient aussi partie des motivations. Toutefois, l’intervention déchira l’unité du Japon, menant à une opposition entre le gouvernement et l’armée et à des luttes de factions au sein même de l’armée. L’opinion publique japonaise fut profondément choquée par le massacre de Nikolaïevsk.
Les pertes japonaises pendant l’intervention se chiffrèrent à 5 000 morts au combat ou de maladie, et les dépenses engagées dépassèrent les 900 millions de Yens.
La méfiance des alliés occidentaux incita certains politiciens japonais à se tourner vers l’Asie et le panasiatisme naissant. On dit que le Prince régent Hirohito a été profondément déçu par la méfiance et le comportement de l’Entente à l’égard de l’Empire du Japon.

Le massacre de Nikolaïevsk
La ville de Nikolaïevsk-sur-l’Amour fut occupée en septembre 1918 par l’armée impériale. Début février 1920, une communauté d’environ 450 Japonais habitait sur place en plus d’une garnison de 350 soldats de la 14ème division. Les Russes blancs quant à eux avaient sur place une garnison de 300 hommes. La population civile était alors de 15 000 habitants. En janvier 1920, la ville fut encerclée par une force de 4 000 hommes commandée par l’anarchiste Yakov Triapitsyn qui était vaguement l’allié de l’armée rouge bolchevik.
Le 24 février 1920, se rendant compte qu’ils étaient en infériorité numérique et loin de tous renforts, le commandant de la garnison japonaise autorisa les troupes de Triapitsyn à entrer dans la. Triapitsyn commença cependant à rassembler et à exécuter les partisans des Russes blancs, la seule force restant intacte étant la garnison japonaise. Le 10 mars, Triapitsyn lança un ultimatum aux Japonais pour les obliger à déposer les armes, ce qui était inacceptable pour les Japonais. Contre toute attente, le détachement japonais lança une attaque-surprise le 12 mars 1920. L’attaque échoua et la majorité des soldats japonais furent tués, ceux qui survécurent ne se rendirent qu’après en avoir reçu l’ordre du haut commandement japonais. Triapitsyn avait cependant décidé de se venger, il fit exécuter tous les soldats restants et massacra la petite communauté japonaise en ne laissant que 122 survivants, en tout plus de 700 Japonais furent massacrés.
Après cela, Triapitsyn instaura un régime de terreur et fit exécuter tous les civils qu’il jugeait dangereux. Bientôt à court de munitions, il continua à exécuter des victimes en les poignardant à la baïonnette ou en les jetant dans les eaux gelées du fleuve Amour. Plusieurs milliers d’habitants de la ville furent tués.
Fin mai, ayant appris qu’une expédition de secours japonaise approchait, Triapitsyn décida d’exécuter tous les habitants restants, Japonais et Russes, et incendia toute la ville. Les forces japonaises arrivent le 3 juin dans une ville en ruine. Celle-ci retourne sous contrôle soviétique en 1922 après le départ du contingent japonais de Sibérie.
Le gouvernement japonais protesta contre le gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, demandant compensation. Le gouvernement rouge répondit en capturant et exécutant Triapitsyn le 9 juillet 1920. Le gouvernement japonais considérait cependant que ce n’était pas suffisant et décida de saisir des navires, des stocks de minerais et objets de valeurs dans la région de Vladivostok et refusa de reconnaitre diplomatiquement l’Union soviétique jusqu’en 1925.


Dernière édition par Thomas le Lun 31 Oct - 10:36, édité 2 fois

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Daikita 太北 Empty Le traité naval de Washington

Message par Thomas Mer 2 Déc - 21:26

Le traité naval de Washington

Le traité naval de Washington s’inscrit dans le contexte de la promotion d’une réduction des armements qui était l’une des premières raisons d’être de la S.D.N naissante. Au lendemain de la Première Guerre mondiale l’Empire britannique avait la marine la plus puissante du monde, suivie de près par les États-Unis, puis, de plus loin, par l’Empire du Japon. Tous les trois se lancèrent dans de vastes programmes de construction navale. En 1920, les États-Unis avaient déclaré l’objectif de construire une marine « qui ne soit dépassé par personne » et avaient déjà mis sur cale cinq cuirassés et quatre croiseurs lourds. De son côté, le Japon démarrait son projet de flotte 8-8. Au début de 1921 les Britanniques commandèrent quatre très grands croiseurs de bataille d’un type nouveau et prévoyaient quatre cuirassés correspondants. Cette arrivée de nouveaux navires alimenta la peur d’une nouvelle course à l’armement naval, similaire à la cour aux Dreadnoughts entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne qui mena, en partie, à la Première Guerre mondiale.
À cette époque, la puissance économique des États-Unis était largement supérieure à celle de leurs rivaux potentiels. Son produit intérieur brut était trois fois supérieur à celui de la Grande-Bretagne et six fois celui du Japon. Même si les États-Unis avaient la faculté économique de dépasser les autres puissances navales en termes de construction, la montée de l’isolationnisme impliquait que le soutien politique interne manquait un tel projet. Les empires japonais et britannique étaient liés par l’Alliance anglo-japonaise qui incluait une défense mutuelle. La perspective d’un traité de limitation navale offrit au gouvernement américain une chance de satisfaire le sentiment isolationniste dans son pays tout en offrant aux gouvernements japonais et britannique un équilibre des forces plus favorable que celui qu’ils auraient pu obtenir par leurs chantiers navals. Les Japonais menacèrent de quitter les négociations dès le premier jour, car initialement les Américains souhaitaient imposer au Japon une flotte inférieure d’environ un tiers à celle des États-Unis et de l’Empire britannique. Tenues par leur engagement à un traité multipartite sur lequel elles ne possédaient pas de réelle force de pression à titre propre, les marines italienne et française par contre ont pu se voir pénalisées d’être soumises à des limitations arbitraires de parité qui se révèleront pour elles contraignantes et difficiles à observer.
Après avoir stipulé quelques exceptions pour les navires déjà en service et ceux en construction, le traité limitait le tonnage total de grands navires de bataille pour chacun des signataires.
— Empire britannique : 580 450 tonnes pour les navires de bataille et 135 000 tonnes pour les porte-avions soit 22 navires.
— États-Unis et Japon : 500 600 tonnes pour les navires de bataille et 135 000 tonnes pour les porte-avions soit 18 navires.
— France : 220 170 tonnes les navires de bataille 60 000 tonnes pour les porte-avions soit 10 navires.
— Italie : 180 800 tonnes les navires de bataille et 60 000 tonnes pour les porte-avions soit 10 navires.
Pour l’Empire britannique, il s’agissait de la somme de ses flottes : celle du Royaume-Uni et les flottes australienne, canadienne, indienne et néo-zélandaise. De plus, aucun navire ne devait dépasser un déplacement de 35 000 tonnes, ou porter un canon d’un calibre dépassant 406 mm.
Le tonnage fut défini dans le traité comme excluant le carburant (et l’eau des chaudières), le Royaume-Uni argumentant que la nature globale de ses activités et l’étendue de ses possessions exigeaient plus de carburant dans les soutes de ses navires et qu’elle ne devait pas en être pénalisée. Les porte-avions furent traités à part par le traité. En plus d’une limitation en tonnage global, des règles fixant la taille maximum de ces navires furent fixées. Chaque pays n’avait droit qu’à deux porte-avions de plus de 27 000 tonnes, lesquels ne devaient pas dépasser 33 000 tonnes chacun — cette exception était en fait pensée pour permettre de convertir certains croiseurs de bataille en cours de construction en porte-avions, elle donnera naissance à certains des plus célèbres porte-avions de l’Histoire comme les classes Lexington et Courageous. Le calibre maximum des canons portés par les porte-avions était limité à celui applicable aux croiseurs, pour qu’un cuirassé ne puisse pas être doté de quelques aéronefs et désigné comme porte-avions. En ce qui concernait les croiseurs, leur tonnage ne devait pas dépasser 10 000 tonnes et leur artillerie principale le calibre de 203 mm.
Devant cette situation, les signataires du traité de Washington estimèrent nécessaire d’apporter à ce traité un complément plus spécifiquement adapté au problème des croiseurs. Signé le 22 avril 1930. Le traité de Londres comportait de surcroît un mécanisme complexe de limitation du déplacement total des croiseurs par pays, et des conditions de remplacement que la France refusa, très préoccupée par la construction en Allemagne de la classe Deutschland, et l’Italie refusa également ces stipulations. Aucune limite de déplacement ni du nombre de pièces d’artillerie n’était toutefois fixée pour les croiseurs légers. Dans son Premier Plan officiel de réarmement naval de 1930, la Marine impériale japonaise a lancé la construction de la classe Mogami, portant quinze canons de 155 mm en cinq tourelles triples, sans concession sur le blindage ni la vitesse, et affichant un déplacement sous-évalué de 8 500 tonnes. Les États-Unis ont riposté immédiatement avec la classe Brooklyn, qui porte aussi cinq tourelles triples de 152 mm. Entre temps, le Japon a lancé transformation de plusieurs croiseurs lourds en « cuirassés rapides » et envoyés ses navires les plus vétustes à la ferraille.
Le Japon annonce en 1934, qu’il ne se soumettra plus à aucune stipulation d’un traité de désarmement naval, installera, sur la classe Mogami, des tourelles doubles de 203 mm à la place des tourelles triples de 155 mm.
S’agissant des fortifications et des bases navales, les États-Unis, l’Empire britannique et le Japon convinrent de maintenir le statu quo existant au moment de la signature. Aucune nouvelle fortification ou nouvelle base ne pouvait être établie, et les bases et défenses existantes ne pouvaient plus être améliorées dans les territoires et possessions listées. En règle générale, les aires spécifiées autorisaient la construction sur les côtes principales des pays, mais pas sur de petites îles. Par exemple, le Japon pouvait en construire sur les côtes de Daikita, mais pas sur les îles Kitahigashi (aléoutiennes). Les États-Unis pouvaient construire à Hawaii. De même l’Empire britannique, « considéré par le traité comme une seule entité », pouvait améliorer les bases en Grande-Bretagne, Australie, etc., mais pas celle de Hong Kong. Le Japon pouvait construire sur son propre archipel, mais pas à Taïwan.
Les signataires du traité étaient autorisés à remplacer ou construire des navires dans la limite des termes de celui-ci, mais toute construction ou remplacement devait être directement communiqué aux quatre autres signataires. Règles qui furent enfreintes en quelques occasions par le Japon.
Presque toutes les puissances construisirent de nouveaux modèles dans la nouvelle catégorie des « croiseurs lourds », mais dans le même temps peu de nouveaux cuirassés virent le jour. À la place, d’importantes modifications furent effectuées sur les cuirassés et croiseurs de bataille existant, si bien que certaines flottes de la Seconde Guerre mondiale consistèrent principalement en des navires mis sur cale avant la fin de la Première Guerre mondiale. Chaque pays procéda différemment pour contourner le traité. Les États-Unis utilisèrent des chaudières à haute résistance pour rendre plus rapides des petits navires. L’Allemagne utilisa de meilleurs aciers pour améliorer la défense tout en réduisant le tonnage. La Grande-Bretagne construisit des navires prévus pour que du blindage puisse être ajouté après le début d’une guerre éventuelle, et dans le cas du Nelson et du Rodney, des espaces entre coques pouvaient être remplis d’eau pour fournir une défense supplémentaire. L’Italie a tout simplement menti sur le tonnage de ses navires. Le Japon mentit sur le tonnage de ses navires, joua sur le fait que les navires expérimentaux ne comptaient pas dans le calcul et se retira du traité en 1936 pour continuer les projets qui avaient déjà été lancés.
Le traité naval eut un profond effet sur les Japonais, dont beaucoup virent le rapport 5-5-3 initialement proposé comme une autre façon d’être mis en infériorité par rapport à l’Occident. Le Japon n’obtint un traitement égal qu’en menaçant de quitter les négociations et en justifiant – comme les Britanniques — de l’étendue géographique de ses possessions territoriales.


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Daikita 太北 Empty Le panasiatisme

Message par Thomas Jeu 3 Déc - 20:55

Le panasiatisme

Malgré les débats qui entourent sa définition chez les experts, le panasiatisme est généralement défini comme un ensemble d’idées cherchant à promouvoir l’unité régionale face à l’hégémonie occidentale et à la colonisation du continent. Il suppose l’existence d’une communauté régionale basée sur des critères culturels, linguistiques, religieux, ethniques ou politiques qui varient en fonction des individus qui le prônent.
Le panasiatisme naît au Japon durant l’ère Meiji (1868-1912) en opposition à la politique étrangère menée par le gouvernement japonais qui, selon ses détracteurs, favorise ses relations avec l’Occident au détriment de ses voisins. Les promoteurs du panasiatisme, pour la plupart des figures intellectuelles et politiques isolées et marginales, cherchent à consolider une unité asiatique afin de lutter contre le « péril blanc » qui affecterait l’Asie depuis les Guerres de l’Opium en Chine (1839-1842 et 1856-1860) et de redonner « l’Asie aux Asiatiques ». Par exemple, Tarui Tōkichi (1850-1922), un politicien japonais, prônait dans les années 1880 l’établissement d’une fédération asiatique regroupant le Japon, la Chine et la Corée, afin d’expulser les Occidentaux de la région et de défendre la « race jaune ».
Il faudra cependant attendre la victoire du Japon contre la Russie en 1905 pour que le panasiatisme gagne une certaine popularité non seulement en Asie orientale, mais aussi jusqu’en Asie du Sud et au Moyen-Orient. Les panasiatistes non japonais, composés majoritairement de nationalistes, perçoivent le panasiatisme comme une solution à la domination des nations occidentales en Asie. Parmi ceux-ci, on retrouve le nationaliste révolutionnaire indien Taraknath Das (1884-1958), qui militait dans les années 1910-1920 pour l’indépendance de l’Inde et travaillait à établir une concertation asiatique afin de promouvoir une « Asie aux Asiatiques » sous un leadership japonais. L’Empereur Taisho occupé à imiter la monarchie parlementaire britannique et le libéralisme américain s’intéressa assez peu au panasiatisme.
Sun Yat-sen, le père de la République de Chine, soutenait lui aussi des idées panasiatiques et tiens un discours enflammé à Kobe en 1924, afin de lutter contre l’impérialisme occidental. Ce discours marque profondément le Prince régent Hirohito ainsi que certains militaires ou politiciens tels qu’Inukai Tsuyoshi. Selon Sun Yat-sen : « il existe une communauté asiatique dont les peuples et nations partagent plusieurs caractéristiques qui traduisent une certaine homogénéité régionale. Cette communauté est en danger. La solution se trouve dans l’unité des nations asiatiques. Le panasiatisme ne se réduit pas à la lutte contre l’Occident. Il s’agit également d’une tentative de construire une identité régionale, d’en définir les limites géographiques, ethniques et culturelles. »
D’autres panasiatistes, influencés davantage par les théories raciales en vogue à l’époque, définissent l’identité asiatique autour de caractéristiques ethnoculturelles, tel le politicien et prince japonais Konoe Atsumaro (1863-1904) qui souhaitait former une alliance asiatique fondée sur la « race jaune ». Il y a alors un effort de la part des panasiatistes de se réapproprier la définition de leur région. Les panasiatistes avaient pour défi de rassembler plusieurs nations partageant peu en commun sous un même grand projet. Leur conceptualisation de l’Asie devait alors impérativement être cohérente, malgré les disparités et les contradictions inhérentes au continent. Ainsi, les panasiatistes ont dû proposer une façon d’imaginer une communauté asiatique. C’est de cette façon que les idées du panasiatisme ont marqué le début du régionalisme en Asie puisqu’il y a à cette époque, pour la première fois, une certaine conscience de la région parmi les élites asiatiques.

Sun Yat-sen à réellement évoqué le panasiatisme à Kobe en 1924. Son discours et ses conséquences sont fictifs.

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