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L'ère de la guerre

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Eumène de Cardie
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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:22

Une autre uchronie (à l'époque plutôt rédigé comme un techno-thriller car basé dans le futur proche plutôt que dans le passé, sur ce point je suis aussi puriste que Eric B. Henriet). Un univers très sombre, ou tout semble prendre un tour pour le pire... 

Une fois encore je dois demander votre indulgence pour un écrit de jeunesse à peine dépoussiéré Smile

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:22

Chapitre 1 : Vieilles querelles

Le 4 juillet 2006 

En orbite terrestre, au-dessus de la République Populaire Démocratique de Corée 

Il orbite loin de la terre, à près de 26000 kilomètres du sol, dans le froid de l’espace, parcourant à chaque seconde plus de huit kilomètres. Ses 2380 kilos d’électronique avancée scrutent la terre depuis deux ans déjà, traquant les éventuelles émissions de chaleur produites par un lancement de missile. Quatre cent millions de dollars ont  été dépensés pour sa fabrication et il n’est qu’un élément parmi bien d’autres formant le projet DSP de l’US Air Force. Sa mission est simple, identifier tout lancement de missile et en avertir le NORAD dans sa base fortifiée de Cheyenne Mountain. 
Ses frères en service en 1991 avaient contribué à la détection précoce des missiles Scud de Saddam Hussein, permettant d’avertir les populations civiles des tirs de ces missiles à moyenne portée et de limiter les pertes. Depuis lors les satellites de son genre ont surtout été utilisés pour suivre la trajectoire des missiles testés par l’Iran, la Corée du Nord, le Pakistan, l’Inde, la Chine, la France ou la Russie. 
Aujourd’hui DSP-20 va passer en orbite au dessus de la Corée du Nord sans se rendre compte que ses images sont attendues avec impatience par les forces américaines. Pour lui point besoin de mise en alerte, ses 6000 capteurs étant  toujours en éveil, à la recherche de la signature thermique dégagées par les tuyères des missiles. 
Alors que dans le ciel veille tranquillement ce gardien de la paix, l’activité est bien plus importante à la base de Musudan-ri, sur la côte nord-ouest de la Corée du Nord. Ce site de lancement de missile grouille de soldats et de scientifiques, dans les bunkers de commandement les étoiles des officiers supérieures rivalisaient en nombre avec les boutons des systèmes de commande de lancement. 
Kim Jong-il a ordonné une série de tirs pour prouver au monde la puissance de la nation et tous s’activent pour accomplir le souhait du cher leader. Ne pas agir ainsi serait la garantie de rencontrer une fin précoce et de voir le malheur s’abattre sur sa famille… 
Sur la rampe de lancement, un missile Taepodong II attend, isolé, que les officiers de tir donnent l’ordre d’allumer les moteurs. Ses 80 000kg d’acier et de carburant semblent trop lourds pour parvenir à décoller, son fuselage de 36m de haut et 2m de large semble trop fragile pour résister aux forces qui ne manqueront pas de s’exercer sur lui à l’allumage des moteurs. Pourtant les ingénieurs qui travaillent à sa conception depuis 1987 sont confiants dans la capacité de l’engin à s’élever dans les cieux et à parcourir trois mille kilomètres au dessus du Japon et des mers.
Dans le bunker principal, une horloge affiche en grands chiffres rouges le nombre de secondes restantes avant le lancement. Sur toute la base des hauts parleurs annoncent le compte à rebours final. Un grand nuage de fumée commence à s’élever sous l’arrière du missile dont le nez commence à trembler puis à s’élever lentement à la verticale. Quelques instants à peine et déjà ses tuyères atteignent le sommet du portique de lancement. Ne cessant d’accélérer, le missile progresse sur un pilier de fumée, dégageant une terrible chaleur.

Dans l’espace, le flash de lumière et la radiation thermique sont captés en quelques secondes par DSP-20. Immédiatement un message est envoyé vers la planète par le satellite et le processus automatique de vérification des capteurs est initialisé, le résultat du test étant lui aussi communiqué à la Terre quelques instants plus tard. A des centaines de kilomètres de là, le satellite SPRN Prognoz-13 envoie la même information à une base russe située près de Moscou. Pyongyang défie une fois de plus la communauté internationale…

***

Washington D.C., USA


La foule s’est rassemblée en masse pour célébrer le jour de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique et admirer la splendide parade défilant sur Constitution Avenue, Washington D.C. : tous, petits et grands, blancs, jaunes noirs et latinos, sont rassemblés pour une grande journée de liesse populaire. 

Devant eux défilent les troupes de majorettes des différentes écoles de la ville, les miss USA et les unités de la garde nationale et de l’US Army, les orchestres et les lanceurs de drapeaux venus des cinquante états de l’Union. Les vendeurs de glaces, de friandises et de boissons fraîches s’égosillent pour surmonter le vacarme ambiant, les enfants crient leur joie et leur étonnement face aux différents groupes défilants sous leurs yeux. 

Nombreux sont aussi les touristes profitant de l’occasion pour découvrir la capitale fédérale et ses monuments, ses avenues gigantesques, sa Maison Blanche et Capitol Hill. Le tout sous un soleil de plomb qui provoque nombre d’insolations et de malaises nécessitant comme tous les ans la mobilisation de nombreux secouristes bénévoles ou professionnels des soins de santé. 

Le jeune Mark Grisham, 17 ans, est un de ces volontaires venus aider les gens souffrant de la chaleur. Il distribue gratuitement des bouteilles d’eau et dispose d’un talkie-walkie pour appeler une équipe mobile de médecins en cas de problèmes. Si il prend sa tâche au sérieux il n’hésite cependant pas à s’arrêter un moment pour regarder le défilé des motards de la brigade de police de Washington ou la belle Miss America, plantureuse blonde de dix-sept ans pour l’élection de laquelle il a voté par SMS… 

Des gens reconnaissant du temps qu’il offre ainsi à la communauté lui donnent parfois une pièce ou un billet, officiellement pour l’unité scout même si le clin d’œil que lui font ces généreux donateurs montrent bien que cet argent lui est destiné. Il n’empêche, comme l’a dit le pasteur, que faire don de soi c’est faire un don sans demander de contrepartie. Il versera donc l’argent à la caisse de l’unité même si il sait que ces dollars aideraient bien sa famille…

Dans la famille de Mark, une famille noire des quartiers défavorisés, son engagement n’est pas forcément bien vu. On l’accuse de se faire monter la tête par des idées de blancs. Mais Mark ne veut pas tomber dans la violence et la délinquance. Bon élève à l’école, il espère pouvoir un jour recevoir une bourse pour l’université de Brown, l’université réservée aux étudiants noirs de Washington. 

Ce quatre juillet, pour Mark, c’est la fête du rêve américain.  

***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023


Alors qu’aux USA la population fête l’anniversaire de son indépendance, les gardiens de la nation la plus puissante de la planète sont sur les nerfs. La communauté du renseignement a acquis la certitude que la dictature nord-coréenne s’apprête à tester sa force de missiles à longue portée et notamment son tout nouveau missile intercontinental Taepodong II. 

Aussi nul n’est surpris lorsque les capteurs du système spatial d’alerte balistique détectent une série de lancements, laquelle est immédiatement condamnée dans les termes les plus forts par la Maison Blanche et par Shinzo Abe, conseiller en chef du premier ministre japonais Kozoumi. 

Néanmoins les experts ne peuvent s’empêcher de constater que derrière la propagande des uns et des autres le test est surtout un échec cuisant pour Pyongyang, 7 des 10 missiles lancés n’atteignant pas leur objectif. Cet échec n’empêche cependant pas la bureaucratie du Pentagone de profiter de l’occasion pour demander de nouveaux crédits pour son système de défense anti-missile. 

Au Japon les forces d’autodéfense annoncent également le lancement d’un nouveau programme destiné à compléter ses missiles anti-missiles Patriot Pac-3 et SM-2 par des systèmes plus modernes et disposant de nouvelles capacités, programme présenté comme une réponse au test nord-coréen.

Certains voient aussi dans ce 4 juillet le début d’une nouvelle ère d’instabilité marquée par des conflits d’une ampleur que le monde n’avait plus connu depuis la seconde guerre mondiale, des conflits qui vont ensanglanter tous les continents et réorganiser durablement des régions entières, réorganisations dont les effets se font toujours sentir.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:23

Le 12 juillet 2006 

Le Monde, Paris, France : 
 « La crise asiatique s’aggrave après les déclarations du premier ministre japonais selon lequel le gouvernement de Kim Jong Il est « corrompu et ne tient que grâce à son exploitation éhontée de la détresse dans laquelle il a lui-même plongé son peuple, détresse grâce à laquelle il soutire aux nations occidentales vivres et pétrole ». Le ministre chinois des affaires étrangères à de son côté qualifié les récentes annonces d’acquisition de matériel militaire par Tokio « d’escalade dangereuse et d’action impérialiste se devant d’être condamnée par toutes les nations pacifiques du monde ». »
***

Israël, près de la frontière libanaise

Le sol tremble sous l’effet des vibrations provoquées par le blindé israélien. Ibrahim est tétanisé de peur face à  l’énorme bête d’acier qui approche lentement de sa position. Il se sait pourtant invisible, caché dans un trou recouvert d’une couverture masquant ses émissions de chaleur, des buissons arides camouflant également sa position. Il ne peut toutefois s’empêcher de penser que les soldats à l’abri à bord de leur Merkava IV l’ont sans doute repéré. 
Il ne parvient pas à détacher son regard du canon de l’engin, un énorme tube capable de cracher des obus de 120mm, qui balaye méthodiquement le terrain de droite à gauche, répondant ainsi aux ordres du chef de char qui observe le paysage au travers de ses divers  périscopes. Les nombreuses optiques et antennes dépassant du toit de la tourelle ne peuvent que permettre aux infidèles de repérer Ibrahim et ses camarades... 
Brusquement un son étourdissant retentit tandis qu’une colonne de poussière et de fumée masque le blindé. La bombe télécommandée placée sous la piste de patrouille a explosé, conformément au plan. Il n’y a  pas à hésiter. Ibrahim prend son fusil, un vieux M-16 ayant connu son baptême du feu durant la guerre du Liban, plus de dix ans auparavant. Criant « Allah Akbar » avec ses camarades, le combattant du Hezbollah se jette hors de son trou et se précipite vers le blindé. 
L’explosion semble avoir endommagé les chenilles du véhicule et surtout avoir provoqué un effondrement du bord de la colline, enterrant à moitié le char et abîmant ses équipements de  tourelle, notamment les antennes radios et les optiques.
Déjà Ibrahim est monté sur le blindé alors même qu’un soldat israélien en état de choc ouvre la trappe de sa position afin d’aérer le véhicule envahis par le gaz du système anti-incendie. Un sourire cruel s’affiche sur le visage du moudjahidine qui donne un violent  coup de crosse au travers du visage de son adversaire: l’ennemi à de lui-même ouvert une brèche dans son armure de métal… 
***

Vallée de Tagab, Afghanistan

Dans les collines dominant Kaboul la paix est loin d’être acquise. Quoiqu’à seulement cinquante kilomètres de la capitale afghane, le sergent Monet sait bien que la menace talibane est omniprésente. Un groupe de paisibles gardiens de chèvres peut très bien se révéler être une bande de guerriers ennemis masquant mitrailleuses et lance grenade au milieu de leurs troupeaux. Aussi est-ce avec prudence qu’il scrute attentivement les bords de la route. Il y recherche également les fameuses IED, ces bombes improvisées composées d’une poignée d’obus ou de mines datant de la guerre contre l’Union Soviétique rattachées à un détonateur associé à un émetteur radio ou à un gsm permettant le déclenchement à distance des explosifs, avec des effets redoutables sur les véhicules du convoi. 
De telles explosions sont pratiquement quotidiennes et ont souvent des effets graves sur les personnels visés. Elles sont aussi régulièrement le signe avant coureur d’une attaque à la roquette ou même d’un assaut en règle par un groupe de combattants talibans. 
Le français ne se sent pas réellement en sécurité à bord de son VAB. Son véhicule n’est pas  le mieux protégé de la région, loin de là. A dire vrai son blindage n’a été prévu que pour résister à des balles de mitraillettes ou de mitrailleuses, ou encore à des éclats d’artillerie, pas pour encaisser des coups capables de mettre des chars hors service. 
Et là où les autres nations engagées sur le front afghan disposent de systèmes de grillages pour faire exploser les roquettes avant qu’elles ne touchent le blindage et de blocs de matériaux composites renforçant les parois de leurs véhicules, les Français ne disposent d’aucune amélioration. De même, là où les autres soldats de l’OTAN disposent de tourelles d’observation télécommandées depuis l’intérieur de leurs véhicules, les Français sont eux contraints de sortir la tête de l’habitacle, s’exposant dangereusement aux tirs des snipers…
Bien sur le sergent Monet sait tout cela, mais il ne veut pas trop y penser. Il est là pour servir son pays et c’est un engagement qui lui tient à cœur. Pas par héroïsme, pas par envie de tuer, simplement parce qu’il considère que c’est là la meilleure manière pour lui de défendre sa famille face aux dangers qui la menacent, qu’il s’agisse de drogue ou de terrorisme. 
La mission du jour concerne justement la drogue. Le capitaine Marchetti a ordonné à son détachement de se rendre dans une vallée voisine pour s’y assurer que la destruction des champs de pavot s’est bien effectuée comme convenu avec les paysans locaux. 
Une mission de routine sur le théâtre afghan mais qui n’en reste pas moins dangereuse. Car si les Talibans ont longtemps cherché à détruire les cultures de pavots, ils en tirent désormais une source de revenus leur permettant de poursuivre leur guerre contre les occidentaux. En outre d’autres barons de la drogue, simples criminels disposant d’une assise tribale, voient d’un mauvais œil les efforts de la coalition. Dans ce contexte une vigilance de tout instant est de mise…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Alors que la crise en Asie provoque toujours de nombreuses réactions et commentaires dans la communauté internationale, une nouvelle crise surgit au Proche Orient où des soldats israéliens sont enlevés par des combattants du Hamas et du Hezbollah. La réponse du gouvernement israélien est immédiate et radicale, Ehud Olmert donnant les pleins pouvoirs à Tsahal pour ramener ses hommes au bercail. 

Les troupes israéliennes envahissent immédiatement la bande de Gaza et le sud du Liban sous l’ombrelle protectrice de sa force aérienne utilisées comme arme principale, les troupes terrestres étant censées ne plus avoir qu’à fouiller les décombres pour retrouver les prisonniers captifs. Dans le monde entier des voix s’élèvent pour protester contre ces opérations qui font de nombreuses victimes civiles. En Israël même l’opinion publique est cependant fermement derrière son armée. 

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:23

Le 14 juillet 2006 

Le Soir, Bruxelles, Belgique
« L’enlèvement par le Hezbollah de soldats israéliens est une marque de la prise de confiance des combattants chiites financés et armés par l’Iran et la Syrie à un moment où Israël est une fois de plus paralysée par une crise politique liée à des tensions au sein de la fragile coalition gouvernementale. Ce qui est nouveau dans cette opération est la volonté du Hezbollah de commettre de véritables actes de guerre dans la zone frontalière, dépassant le simple harcèlement traditionnel. On peut se demander dans quelle mesure Israël pourra faire face au renouveau de cette menace alors que les mouvements palestiniens, Hamas en tête, augmentent eux aussi le nombre de leurs actions. » 
***

Port de Beyrouth, Liban

Mourad ne prête aucune attention au bruit des contrôleurs de la capitainerie du port de Beyrouth travaillant tout autour de lui. Son regard est braqué vers la mer où, même sans jumelles, il peut observer les évolutions d’un navire israélien. Devant lui, une console radar lui permet de savoir avec précision quand l’ennemi sera dans la zone de tir du missile Kowsar fournit par les alliés iraniens du Hezbollah. Les équipes de tir sont  bien cachées dans les collines dominant Beyrouth mais cela limite leur angle de tir. En outre la portée limitée du missile et la puissance des défenses antiaériennes de la corvette lourde INS Hanit rendent le succès de l’opération très aléatoire, d’autant plus que le missile devra être tiré sans guidage radar initial.
Cependant le haut commandement du Hezbollah est convaincu que le simple fait de tirer des missiles antinavires contre des cibles militaires suffira à chasser les israéliens des côtes, desserrant un peu l’étau imposé au Liban par les sionistes. 
A bord du navire de guerre l’équipage est décontracté. Certes le navire croise au large de la capitale d’un pays hostile contre lequel l’aviation israélienne mène de nombreux raids, mais le Liban n’a pratiquement pas de forces aériennes et le Hezbollah ne dispose que de petits drones espions non armés. Aucun missile antinavire n’est relevé dans les arsenaux ennemis et leur artillerie, principalement composée de roquettes, est entièrement engagée sur le front sud. Aussi le lieutenant de quart a-t-il décidé, sans en avertir son supérieur, de débrancher le radar d’alerte missile et le système de défense afin d’économiser de l’énergie et de limiter le travail de maintenance.
Mourad, lui, suit toujours les mouvements du navire sur le radar de la tour de contrôle de la capitainerie. Soudain il s’empare du micro de la radio et envoie le mot de code : « Simbad ». 
Dans les collines dominant la ville deux opérateurs reçoivent le message et se retournent vers les officiers des forces spéciales iraniennes qui les accompagnent, hochant de la tête. Les deux officiers se retournent alors vers leurs techniciens et donnent l’ordre de faire feu. Dans un nuage de fumée, les deux missiles décollent et se précipitent vers la mer à près de 850 km/h, leurs radars embarqués déjà à la recherche de leurs cibles. Le premier missile détecte immédiatement une cible et corrige sa trajectoire pour l’atteindre en plein centre. Le second missile à besoin de quelques secondes de plus avant d’acquérir un objectif, son ordinateur embarqué calculant immédiatement la trajectoire à suivre. 
Volant à moins de 50m du sol, les deux missiles parcourent en quelques instants la distance qui les sépare de leurs cibles respectives. Le premier frappe de plein fouet un cargo égyptien qui lance immédiatement un appel au secours sur la radio, appel que Mourad entends avec un sourire aux lèvres mais qui ne l’empêche pas de rester concentré sur la corvette, jumelles rivées à ses yeux. Et cette concentration s’avère payante quand, deux secondes plus tard, il aperçoit le second missile qui vient percuter l’INS Hanit à hauteur du  hangar à hélicoptère, provoquant immédiatement un incendie à bord.
***

Détroit de Taïwan, entre la République Populaire de Chine et la République Démocratique de Chine

La tension est palpable bord du sous-marin nucléaire Shang, navire appartenant à la branche maritime de l’armée populaire de la république de Chine. Il faut dire que le navire, fleuron de la technologie chinoise, se trouve très près des côtes de Taïwan, traquant une frégate Kang Ding de l’île rebelle… Une position inconfortable mais qui apportera certainement une grande gloire à son commandant, le premier à réussir une telle opération avec un sous-marin nucléaire chinois. Une belle réussite lorsque l’on considère que la Kang Ding est un des navires les plus modernes de l’ennemi, un vaisseau construit par la France dans les années 80 sur base des plans de leur innovante frégate de classe La Fayette. 
Dans le central opérationnel du navire, le timonier surveille attentivement le cap et l’assiette du navire sous le regard du chef de quart. Derrière eux le capitaine Chu est penché sur les cartes de la zone, comparant la position rapportée du navire avec la topographie des fonds sous-marins locaux. Soudain l’officier sonar  interrompt les pensées de son supérieur : « le contact évolue, changement de cap et ralentissement. Il vire sur tribord… ». Immédiatement le capitaine dit : « réduisez la vitesse à 6 nœuds, gardez le cap, voyons ce qu’il va faire ». « vitesse réduite à 6 nœuds, garder le cap, a vos ordres capitaine. Timonier, vitesse réduite à 6 nœuds, gardez le cap » répéta le chef de quart. « Cap maintenu, vitesse réduite à 6 nœuds. Capitaine, avec ce courant je ne suis pas sûr de pouvoir maintenir le cap en restant à 6 nœuds. » « Je comprends bien. Nous accélérerons dès que nous saurons ce que veut la frégate. » « Je détecte un nouveau bruiteur, catégorisé aérien… La frégate lance son hélicoptère capitaine ! » « Ils nous ont repéré ! Barre à tribord, cap au 75, vitesse deux tiers avant ! » « Cap au 75, vitesse deux tiers avant, à vos ordres capitaine » « Je passe au 75, vitesse deux tiers avant. ». 
La chance du Shang a tourné… Heureusement que la paix règne toujours dans le détroit...
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023


La corvette INS Hanit, navire furtif de la flotte israélienne, est endommagé par un missile tiré depuis la terre par le Hezbollah, provoquant la mort de quatre marins et une intense surprise dans la communauté internationale confrontée pour la première fois à l’emploi de missiles anti-navires performants par une organisation terroriste. La campagne israélienne au Liban est renforcée en réponse à cette action mais au sein de l’état-major israélien on se rend compte que les combats seront beaucoup plus difficiles que prévu. 

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:23

Le 12 août 2006 

Washington Post, Washington D.C., USA
 « L’incapacité de Tsahal à retrouver ses hommes, couplée à la frustration de la population israélienne face au harcèlement des colonies par des attaques de roquettes Kasam pousse progressivement le gouvernement à prendre des mesures de plus en plus désespérées. Pour la première fois depuis longtemps, Israël ne parvient pas à détruire ses ennemis et subit des pertes non négligeables, envoyant un signal de faiblesse qui inquiète les milieux républicains et néo-conservateurs qui comptent sur la force d’Israël pour la stabilisation de la région une fois que les G.I.’s auront quitté la région. Les attitudes de l’Iran et de la Syrie devront être particulièrement surveillées dans les semaines à venir pour déterminer comment le monde arabe interprète les évènements actuels. »         
***

Collines du sud-Liban

« Grenade ! » Le cri du sergent pousse Moshad à se jeter à terre derrière un rocher. L’explosion a à peine retentit que déjà il se relève, fusil prêt au tir, courant vers le sommet de la colline, où il espère surprendre les partisans du Hezbollah avant qu’ils ne soient revenus de leur choc. Las , leurs kalashnikov recommencent à cracher leur plomb mortel dans sa direction, sans grande précision cependant. Une tête dépasse, Moshad tire trois balles dans sa direction. Raté. Pas le temps d’y penser, il faut progresser. Derrière lui le rugissement d’un moteur lui indique l’approche d’un blindé. Le staccato d’une mitrailleuse lourde résonne, des éclats de pierre volent sur la ligne de crête. Le son, plus léger, d’un fusil d’assaut se mêle à celui de la mitrailleuse. Sa couverture assurée, il progresse vers le long de la pente. Il se jette à terre juste avant d’atteindre le sommet et commence à ramper, le fusil devant lui, se dirigeant vers un gros rocher. Saisissant une grenade suspendue à son gilet de combat, il la dégoupille, compte jusqu’à trois et la lance juste derrière la pierre. L’explosion lui coupe le souffle mais le cri de douleur poussé par un combattant ennemi le fait sourire, son visage couvert de sueur, de peinture de camouflage et de poussière lui donnant un aspect effrayant. Il se rue au-delà de la crête et repère immédiatement un groupe de combattants ennemis se repliant vers la colline suivante. S’agenouillant, il colle son œil au viseur de son Tabor et tire plusieurs coups, touchant trois combattants avant de devoir s’aplatir pour éviter les tirs ennemis. Il a vu la tête d’un des ennemis exploser, une perte sûre. Un autre s’est effondré, touché à l’épaule. Le troisième, lui, semble simplement égratigné à la jambe. Le blindé franchit à son tour le sommet de la colline, à 50m de Moshad, apportant le soutien de son arme lourde. Brusquement le sommet de la colline ennemie se couvre de fumée. Encore des roquettes RPG ou des missiles antichars… Moshad se précipite à nouveau derrière le rocher alors que le blindé est touché par deux projectiles, trois autres explosant autour de lui dans une gerbe d’éclats de roche. Tout en soufflant Moshad voit le sergent s’époumoner dans le talkie-walkie pour demander du support d’artillerie. Encore une colline de prise, mais combien restent encore à prendre ?
***

Mechelen, Belgique

Ils sont quatre autours du billard dans l’arrière salle enfumée du café « Lekkere bloed », dans une petite rue de Maline. Jan, Dirk, Piet et Yves se livrent une partie sous le regard inquisiteur du Fürher, face à un grand drapeau du troisième Reich. Tous sont sympathisants du Vlaams Belang, le parti d’extrême droite flamand qui, fort de ses 24% aux dernières élections régionales, a empoisonné le jeu politique de l’une des plus prospères régions d’Europe. Si Jan et Piet sont les fils chômeurs d’ouvriers ayant perdu leurs emplois lors de délocalisations, Dirk est lui étudiant à l’université d’Anvers et Yves l’héritier désœuvré d’une confortable fortune amassée par ses grands parents. Le plus jeune a 22 ans, l’aîné 27. Tous partagent cependant une haine viscérale des « arabes » et des « wallons », des profiteurs exploitant la richesse de la Flandre et vivant à ses crochets tout en l’empêchant de s’élever à son vrai niveau de supériorité sur ses voisins. Tous sont également membre de « Blood and Honour Vlaanderen », la principale association néo-nazie de Flandre, accompagnant leurs amis lors de ratonades contre les wallons de la périphérie bruxelloise ou contre les musulmans de grandes villes comme Anvers. 
En cette soirée d’été ils discutent une fois encore de leur sujet favori, la bastonnade des beurs, des blacks et des jaunes et le cassage de gueule des métisses et des francophones. Et puis ils évoquent aussi le plaisir qu’ils ressentent lors des traques aux juifs ou des grands meetings comme celui qui se prépare en l’honneur du fondateur décédé de leur mouvement, dont ils savent déjà qu’il se déroulera en octobre quelque part en Flandre. Ce rendez vous sera pour eux l’occasion de faire le plein de manifestes néo-nazis et d’échanger leurs expériences avec leurs frères d’armes, le tout en écoutant les chansons SS interprétées par divers groupes allemands, belges, hollandais et anglais… 
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Malgré l’engagement d’importantes forces Israël ne parvient pas à retrouver ses hommes alors que le pays subit un intense bombardement de roquettes de la part du Hezbollah. Plus de 6000 de ces roquettes sont lancées sur Israël, tuant des dizaines de civils dans le nord du pays. 
Les forces terrestres engagées au Liban, de l’infanterie et des blindés, subissent également de lourdes pertes car le Hezbollah dispose d’un vaste arsenal composé d’armes modernes fournies par l’Iran, des missiles antichars de dernière génération étant engagés contre les massifs Merkava IV de Tsahal. 

Alors que le gouvernement lance une campagne de propagande pour préparer le peuple à une longue campagne certains au sein de l’armée commencent à regretter de ne pas avoir acheté des systèmes de défense laser anti-roquette pour la protection des principales villes du pays.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:24

Le 18 septembre 2006 

Bulletin Populaire de Hong-Kong, Hong Kong, République Populaire de Chine
 « Les déclarations agressives des impérialistes agences de renseignement américaines et japonaises sur les tests de missile que s’apprêteraient à mener les forces armées de la République Populaire de Corée masquent mal la réalité des faits, à savoir leur crainte de voir la science socialiste fournir des armes contre lesquelles ils seraient incapables de réagir malgré les milliards investis dans leurs armées au détriment du peuple oppressé. »
***

Akita, Japon

Yumiko profite du soleil de cette fin d’été. Elle n’est pas la seule à se promener dans le parc de Senshu. Ils sont même nombreux à être sortis de chez eux, des familles et des personnes âgées, dont bon nombre sont assis à côté du petit kiosque à musique où se produit un quatuor à corde venu répéter en plein air quelques morceaux de musique occidentale classique. Un tableau idyllique de bonheur simple dans une ville japonaise. Un bonheur bientôt annihilé. Soudainement, sans bruit, une pluie de fragments de métal s’abat sur le parc. En quelques secondes la scène pacifique à fait place à un pandémonium. Partout les cris des personnes effrayées et des blessés retentissent, bientôt couverts par le hurlement des sirènes des véhicules d’intervention. Yumiko, elle, n’a aucune blessure physique grave, juste quelques hématomes. Néanmoins elle reste allongée par terre, paralysée, le regard plongé dans celui d’un homme âgé. Un homme décapité par un fragment de métal et dont le sang ruisselle lentement vers Yumiko…
Elle n’entend pas les appels du secouriste qui la secoue, ne sent pas les mains de l’homme qui tente de la relever, elle n’a d’yeux que pour la tête tombée par terre. Son visage a elle est un masque d’horreur sans nom, comme celui de bien des sauveteurs intervenus sur le site de la catastrophe…
***

Shanghai, République Populaire de Chine

Dans l’atmosphère étouffante de l’atelier, sous la supervision incessante de la vieille Ju Hang, Dong Leu travaille. Six heures déjà qu’elle est assise sur sa chaise, avec à peine quelques minutes de pause  vers 13h pour ingurgiter quelques boulettes de riz et aller aux toilettes. Elle doit encore prester 4h pour achever sa journée et regagner l’appartement miteux qu’elle partage avec cinq autres collègues de l’atelier. Venue à Shanghai avec l’espoir de sortir de la misère et de ne plus être exploitée par sa famille, elle s’est retrouvée contrainte d’accepter ce métier éreintant rémunéré une misère. 
Mais elle ne se plaint pas : au moins elle ne doit plus servir de jouet sexuel à son oncle. Cela fait déjà 5 mois qu’elle est arrivée dans la grande ville côtière, cœur économique de la nation. Cinq mois qu’elle a passé sans vraiment visiter son nouveau cadre de vie. Elle sait qu’il y a de grands bâtiments de verre et d’acier, elle sait qu’il a beaucoup de magasins de vêtements et d’objets occidentaux, mais elle ne s’est jamais rendue au centre ville. Vivant dans la banlieue, elle n’a ni le temps ni l’argent pour se rendre dans les quartiers modernes. 
Sa vie, c’est celle de la plupart des Chinois. Certes l’Etat prétends travailler pour le bien être de tous, réprimer la corruption et le crime, traquer les injustices… Mais Dong sait bien que derrière  ces discours restent les faits. Des faits comme les loyers exorbitants demandés par ses propriétaires pour un matelas dans un appartement trois pièces surpeuplé, dans un immeuble centenaire semblant sur le point de s’écrouler et dont le toit fuit sans que personne ne vienne le réparer. Des faits comme la part de son salaire qu’elle doit donner à la vieille Ju Hang afin que cette dernière ne la mette pas à la porte. Des faits comme ce commissaire du gouvernement venu expulser de leurs terres la moitié des habitants de son ancien village. 
Pourtant Dong Leu ne se plaint pas : elle mange tous les jours, ce que tous les habitants des campagnes ne peuvent pas dire. Elle ne se plaint pas : malgré les fuites, elle a un toit au dessus de sa tête la nuit, ce que ne peuvent dire les milliers de sans abri dormant dans les rues de Shanghai. Elle ne se plaint pas : elle sait que malgré les conditions difficiles dans lesquelles elle vit elle reste mieux lotie que des milliers d’autres personnes. 
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023


Tandis qu’Israel poursuit ses opérations au Liban et à Gaza l’attention internationale se porte à nouveau vers l’Extrême Orient où la Corée du Nord procède à un nouveau test de ses missiles à longue portée. Malheureusement l’un de ceux ci tombe en panne au dessus du Japon et s’écrase sur la ville d’Akita, sur la côte ouest, tuant dix civils dont deux enfants.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:24

Le 26 septembre 2006 

Seoul Evening, Séoul, République de Corée
« Les démonstrations de colère du peuple japonais contre le gouvernement de Pyongyang montrent que le racisme japonais envers les coréens n’est pas mort et qu’une part non négligeable de la population considère encore notre contrée comme devant faire partie de leur empire. Si nous partageons la peine des victimes du missile d’Akita cela ne nous empêche pas de mettre Tokio en garde : la Corée est aujourd’hui une nation puissante qui ne saurait plus être colonisée comme il y un siècle. »
***

Séoul, République de Corée

Hwang contemple la foule qui lui fait face. Principalement composée de personnes âgées, la manifestation rassemble près de 20 000 personnes. Néanmoins l’âge des protestataires n'endort pas la vigilance de cet homme habitué par vingt ans de métier aux débordements violents des foules en colères. Capitaine dans les forces de contrôle des émeutes de la police de Séoul, il a tout connu : les lancers de pavés, les cocktails Molotov, les groupes de jeunes armés de bâtons et de boucliers, … L’âge ou de le sexe des manifestants n’ont aucune influence sur les évènements, les foules restant saisies de mouvements incompréhensibles, irrationnels. Les chevaux de frise, l’escadron de cavalerie, les autopompes, les gaz lacrymogènes, les matraques et les lourdes armures des policiers ne font généralement que retarder le déclenchement des émeutes, inévitables quand une telle concentration de gens énervés est observée. Le fait qu’une partie de la jeunesse canalise sa violence et son désir de gloire dans de vains affrontements avec la police n’aide pas à maintenir le calme. Hwang consulte sa montre, 17h33. Trois heures et demi déjà qu’ils sont là, une demi heure depuis qu’il a ordonné à ses hommes de boire à leur gourde. Il est temps de leur ordonner de prendre une nouvelle gorgée. 
Les manifestants brandissent pancartes et calicots proclamant leur rejet des dernières paroles du nouveau premier ministre japonais, Shinzo Abe. Ce dernier a eu des propos très durs suite à la tragédie d’Akita, des propos qu’un politicien ne devrait pas avoir, des propos assimilant les Coréens à des barbares, sans faire de distinction entre le régime tyrannique du nord et la démocratie du sud. 
Hwang n’a pas non plus apprécié ces propos et aimerait aussi pouvoir faire entendre son opinion avec les manifestants. Bien sur il a déjà donné son point de vue sur son blog, mais cela ne lui semble pas suffisant, il aimerait lui aussi crier sa colère contre les japonais plutôt que d’être là, chargé de protéger l’ambassade nippone de Séoul. Mais les ordres sont les ordres, et c’est ce qu’il a dit à ses hommes avant de leur donner leurs ordres de déploiement. Des ordres qu’ils connaissent presque par cœur tant les manifestations contre l’ambassade sont fréquentes. 
Les cris redoublent d’intensité, l’attention de Hwang se concentre sur quelques individus au premier rang. Dans son écouteur un de ses subordonnés laisse percer sa tension. Hwang le rabroue et demande de garder la discipline radio. Il sait que si ses hommes bavardent sur le réseau de l’unité ils n’entendront plus ses ordres. Il regarde sa montre. 17h35. Fugitivement Hwang se demande à quelle heure il rentrera ce soir et si il verra sa femme…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Shinzo Abe, le nouveau premier ministre japonais tout juste entré en fonction, prononce un discours enflammé contre la Corée du nord et son programme de missile et dépose une proposition de loi annulant l’article 9 de la constitution japonaise relatif à ses forces armées et au renoncement par le Japon du droit à faire la guerre. 
Ce discours provoque une vague de protestations internationales, notamment chinoises mais aussi sud-coréennes, de très violentes manifestations anti-japonaises s’organisant spontanément à Séoul et dans plusieurs autres villes du pays. Aux USA, le gouvernement déclare que le Japon est devenu une démocratie stable et solide devant être capable de faire face aux défis du nouveau millénaire. En coulisse les politiciens sont beaucoup moins convaincus du bien fondé de la décision japonaise mais préfèrent ne pas rendre leurs doutes publics en raison de pressions du lobby de l’armement qui espère obtenir de gros contrats.
Au Japon même, les mouvements pacifistes organisent également des manifestations mais l’opinion publique est globalement favorable à l’idée proposée par le premier ministre, le sentiment général étant que le pays avait prit suffisamment de maturité depuis la seconde guerre mondiale que pour procéder à cette évolution. 

La semaine suivante le parlement japonais approuve le projet de loi à une large majorité mais un référendum doit avoir lieu pour officialiser cette décision. Il est prévu pour le 15 octobre 2006.

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:28

Le 12 octobre 2006 

Arte, Strasbourg, France
 « Les violentes émeutes qui ont ravagé plusieurs villes d’Asie il y a trois semaines auront fait au final 31 morts, 267 blessés et pour près de vingt-cinq millions d’euros de dégâts, principalement des intérêts japonais en Corée. L’ambassade nippone à Séoul a d’ailleurs demandé des excuses officielles du gouvernement sud-coréen accusé de n’avoir rien fait pour empêcher ces débordements. »
***

Colines du sud-Liban

Ibrahim s’emmitoufle dans sa couverture, frissonnant face à la fraîcheur de cette nuit d’automne dans les collines libanaises. Voilà déjà cinq semaines qu’il a été détaché du groupe de combattants du Hezbollah chargés de la garde du soldat Shalit, l’israélien capturé lors du raid de juillet. Un raid qui lui semble bien loin, presque dans une autre vie… Il ne sait même pas si l’homme a été gardé en vie. Lui en revanche a reçu le commandement d’un groupe d’une dizaine d’hommes chargés de lutter contre les envahisseurs sionistes. Depuis cinq semaines il se terre dans le réseau de galeries creusées depuis des années par le Hezbollah en préparation de ce combat, sortant par surprise dans le dos de l’ennemi, l’affrontant parfois dans les ténèbres des tunnels, attaquant les chars et les fantassins tout en évitant les redoutables hélicoptères Cobra et Apaches qui sillonnent le ciel. Armé de son fidèle M-16, il a déjà blessé une vingtaine d’ennemis et est sur d’en avoir tué deux. Mais à quel prix ! De ses dix hommes d’origine, il ne lui en reste plus que quatre. Mais sa survie l’a distingué de nombreux autres combattants et il a maintenant reçu la responsabilité de cent hommes, une compagnie entière de combattants devenus comme lui des vétérans. Tous ont appris au fil des combats comment mettre hors service les chars en visant les chenilles puis attaquer les mécaniciens venus remettre les blindés en état. Il a appris comment se camoufler durant la nuit pour attaquer les fantassins ennemis lors de leur passage avant un repli expéditif vers les caches soigneusement préparées. Aujourd’hui ses hommes ont reçu une mission spéciale et cinq spécialistes dirigés par le commandant Mourad, responsable des opérations spéciales du Hezbollah, les ont rejoints avec une nouvelle arme. Des missiles anti aériens SA-7, aussi rares dans l’arsenal du Hezbollah que des missiles capables de complètement détruire un char israélien. Le haut-commandement a en effet identifié un point par lequel les hélicoptères d’attaque israéliens passent tous les jours pour aller pilonner les positions de tir de roquettes à longue portée situées au nord du fleuve Litani. En conséquence ils ont ordonné à Ibrahim de monter une embuscade. 
Déployant ses hommes en arc de cercle face aux israéliens et leur ordonnant de se retrancher, il a mit de petits groupes composés de deux hommes équipés de SA-7 et de deux gardes au sommet de deux petites collines encadrant la vallée par laquelle les hélicoptères israéliens pénètrent sur le secteur. Tous sont à portée de vue de la colline sur laquelle Ibrahim, le commandant Mourad et cinq hommes se sont placés, permettant l’utilisation de talkie-walkie pour donner l’ordre de tir. 
Il ne faut en effet pas tirer trop tôt et s’assurer qu’il n’y a pas un second hélicoptère en patrouille dans le secteur afin que les groupes de tir aient le temps de s’enfuir…
Après plusieurs heures d’attente le bruit des pales d’un hélicoptère brassant l’air se fait enfin entendre au dessus d’un des postes de reconnaissance établis en avant par Ibrahim. Immédiatement les regards des miliciens se font plus vifs, cherchant à percer l’obscurité. L’un d’entre eux dispose même de jumelles infrarouges avec lesquelles il scanne les cieux à la recherche de l’appareil qu’il ne tarde pas à repérer. Un appareil, seul, au profil élancé. Aucun doute, c’est un AH-1 Cobra, un puissant hélicoptère armé de roquettes et d’un redoutable canon monté dans une tourelle sous le cockpit, son orientation suivant celle du regard du canonnier installé dans le siège avant de l’appareil. Prenant le talkie-walkie de l’équipe, il appuya brièvement à deux reprises sur le bouton d’émission, sans prononcer un mot, la transmission trop brève que pour permettre le repérage de l’équipe par les israéliens. En revanche tant les équipes de tir que le poste de commandement en prennent bonne note et les servants des missiles activent les détecteurs infrarouge de leurs armes. Sur le ciel encore sombre les émissions de chaleur produites par les deux turbines de l’engin se marquent clairement dans les viseurs des quatre tubes de lancement. Bientôt les quatre systèmes font entendre un son indiquant que les missiles ont  accroché leur cible mais le commandant Mourad attend encore, ne voulant laisser aucune chance à l’ennemi. Enfin l’hélicoptère arrive dans la vallée entre les deux postes de tir et Mourad hurle dans le talkie-walkie « Allah Akbar ! ».
Quatre gerbes de flammes s’allument immédiatement alors que les servants des missiles appuient chacun sur la gâchette de leurs armes. Les missiles jaillissent des tubes et se jettent à toute vitesse sur leur cible qui n’a pas le temps de manœuvrer ou de déclencher son système de leurres. Dans une grande boule orangée l’engin se désintègre, frappé par les quatre projectiles, l’équipage n’ayant aucune chance de s’en tirer. Jubilant, Ibrahim ordonne déjà à ses hommes de décrocher. D’ici moins d’une heure la zone grouillera sans doute de troupes ennemies et il n’a aucune envie d’être capturé après une si belle opération…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Une patrouille navale japonaise constituée de la frégate légère Yubari et de la corvette Isikari est prise à partie par une patrouille nord coréenne composée de la frégate Najin et de deux vedettes lance-missile de classe Osa. 
Les Nord Coréens ouvrent le feu au canon, déclarant que les navires japonais violent leurs eaux territoriales même si les GPS des Japonais montreront ultérieurement  que les deux navires étaient à plus de 50 miles nautiques des côtes. Immédiatement les navires japonais engagent leur armement défensif et entament des manœuvres d’évitement. Au cours de la bataille qui suit les nord coréens tirent un missile SS-N-2 Styx contre la Yubari. En réaction la frégate tire un missile Harpoon contre la vedette ayant tiré le Styx. 
Alors que le Styx est abattu par les canons de la Yubari, des fragments de l’arme atteignent le navire et tuent 7 marins. La patrouille coréenne est en revanche incapable d’intercepter le Harpoon qui atteint la vedette et la coule dans une spectaculaire explosion qui ne laisse aucun survivant. Les deux flottilles rompent alors le contact et rentrent au port.

Dés les faits connus, la presse internationale en fait ses gros titres tandis qu’au Japon les évènements sont repris par partisans du changement constitutionnel. Au niveau politique aussi les réactions sont nombreuses, les USA décidant de suspendre leurs livraisons de pétrole et Séoul annulant également des livraisons de nourriture. 

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:31

Le 15 octobre 2006 

TSR, Genève, Suisse
 « Et c’est dans une atmosphère tendue que partisans et opposants du projet de réforme constitutionnelle se rendent aujourd’hui aux urnes. Les récents évènements en Mer de Chine orientale ont galvanisé les partisans de l’abolition de l’article 9 de la Constitution japonaise par lequel l’archipel nippon renonçait au droit de faire la guerre. Les violentes émeutes de la semaine dernière ont entraîné un déploiement massif des forces de l’ordre dans les rues des principales villes du pays. Les sondages indiquent que le oui devrait l’emporter. A l’étranger on suit avec attention et une certaine anxiété le déroulement du vote, de nombreux observateurs craignant qu’un vote favorable à la réforme entraîne de nouvelles manifestations massives similaires à celles du mois de septembre, notamment en Corée du Sud et en Chine. » 
***

Akita, Japon

La file est longue devant le bureau de vote installé dans les locaux du gouvernement provincial de Akita. Les Japonais se sont en effet mobilisés en masse pour le référendum sur le changement de la constitution. Dehors les partisans des camps du oui et du non ont déployé leurs banderoles et distribuent des tracts aux personnes venues voter, dans un dernier effort pour faire pencher la balance dans leur direction. Pour Yumiko en revanche le choix est déjà fait. Elle votera en faveur de la proposition de réforme afin que son pays dispose des moyens de la défendre de ses ennemis et surtout de l’état voyou qui a envoyé ce missile qui a brisé la vie de tant de citoyens. C’est donc déterminée qu’elle fait la file, refusant poliment les offres de ceux qui l’invitent à passer avant eux, reconnaissant en elle une survivante de la catastrophe. Les journalistes, ceux-là même qui ont immortalisés ses traits par leurs photos de son visage contemplant le cadavre à ses pieds, l’entourent de toute part, demandant qui une interview, qui une nouvelle photographie. Elle les ignore tous, elle ne veut que donner son opinion dans les urnes, en simple citoyenne. Et peu importe à ses yeux les tentatives des politiciens pour récupérer les faits en leur faveur car pour elle ce n’est pas aujourd’hui qu’ils auraient dû organiser ce référendum, la décision de changer la constitution ayant dû être prise bien avant la chute de ce missile ou l’affrontement maritime.
C’est avec ces pensées à l’esprit que Yumiko pénètre enfin dans le bureau de vote, tendant sa convocation électorale au préposé qui lui remets un bulletin de vote qu’elle va remplir dans l’isoloir. Son geste est vif et ferme, témoignage de sa totale absence d’hésitation au moment d’exprimer son choix. Sortant de l’isoloir, elle se dirige vers l’urne et y glisse la feuille de papier, son geste déclenchant une grêle de flash issus des appareils photographiques des journalistes, la puissante lumière du spot d’une caméra de la télévision l’aveuglant presque. 
Satisfaite d’avoir accompli son devoir, Yumiko sors du bureau sans se retourner, sans s’arrêter un instant pour répondre aux journalistes. Sa réponse, elle l’a déjà donnée. 
***

Bilgi, Kurdistan turc, Turquie

Deza passe ses jumelles à Fero. Tout est en place et les policiers ne semblent pas être en état d’alerte. Le petit village turc de Bilgi est endormi, rares sont ceux qui se déplacent encore en cette heure tardive. Seul point de lumière, le commissariat de la police turque est aussi la cible de Deza et de ses hommes du PKK. Prenant son gsm, Deza compose un numéro pré-enregistré dans l’appareil. Après deux sonneries son interlocuteur décroche. « Nous sommes en place comme convenu » lui indique-t-il . « Bien, c’est le moment d’y aller. Pour le Kurdistan libre ! » réponds Deza. Armant son AK-47, il monte à bord du pickup et  fait signe au chauffeur d’y aller. Fero, lui, s’est rendu à l’arrière du véhicule pour y rejoindre les cinq autres combattants. Roulant à toute vitesse sur la mauvaise route, le pickup s’approche rapidement de sa cible avant de s’arrêter brutalement. Un des hommes de Deza descend du véhicule avant que les policiers n’aient le temps de réagir et tire une roquette RPG contre la porte du commissariat. Ce dernier est une véritable petite forteresse, un haut mur entourant une cour sur laquelle donnent les bâtiments. L’insurrection kurde dure depuis des décennies dans la région et l’Etat turc a apprit à prendre les dispositions nécessaires pour éviter de perdre ses hommes en trop grand nombre. Alors que le projectile bourré d’explosif explose contre la porte de bois renforcée de métal, une fusillade éclate : les autres combattants kurdes ont ouvert le feu vers la guérite abritant le policier de faction. Un deuxième homme tire une autre roquette sur le mirador du commissariat, achevant de détruire les protections de la structure. Se jetant à l’intérieur du complexe, les kurdes de Deza jettent des grenades et font feu de tout côté, taillant en pièce des policiers surpris, mal éveillés et n’ayant pas eu le temps de mettre leurs gilets pare-balles.
L’un d’entre eux, que Deza reconnaît comme étant le commandant de la place, se jette comme un lion dans la bataille, pistolet dans une main et matraque dans l’autre. Alors que Fero se jette sur lui le policier lui tire une balle à bout portant en pleine figure. Horrifié, Deza voit le crane de son ami défoncé par une balle de calibre 45 avant que cette dernière ne sorte par l’arrière, projetant une masse de sang et de matière visqueuse sur le mur tandis que s’effondre le corps désormais sans vie de ce qui était jusqu’il y a un instant un fier jeune homme de trente ans. Furieux, Deza braque sur lui sa kalachnikov et tire trois balles qui viennent se loger dans l’estomac du commandant, labourant ses chairs et le faisant reculer sous l’impact des balles. Une quatrième balle vient charitablement mettre fin à ses souffrances, afin qu’il n’y ait aucun témoin de l’assaut. 
Soudain l’alarme de la montre de Deza se met à sonner. Il est l’heure de se replier. Sortant un sifflet de sa poche, il sonne le rappel de ses hommes. Tous se replient vers leur 4x4, Deza étant le dernier à sortir du commissariat, portant le corps sans vie de Fero. Derrière lui le complexe n’est plus qu’un champ de ruines et de désolation et Fero est la seule perte enregistrée dans le groupe, mais ce n’est qu’une maigre consolation pour Deza. 
Le chauffeur du pick-up démarre en trombe, prenant la route des montagnes. Il sait que dans quelques minutes arriveront les premiers véhicules en provenance de la base militaire voisine et il ne veut pas prendre le risque de s’exposer aux représailles des soldats. La seconde équipe de la cellule de Deza s’est embusquée au bord de la route pour ralentir leurs poursuivants mais personne ne veut prendre de risques…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Les Japonais votent en masse en faveur de la suppression de l’article 9 de leur constitution, les indécis étant poussés par la colère née de la récente bataille navale. Dès les résultats connus Shinzo Abe annonce que les forces armées seront désormais sous la responsabilité d’un nouveau ministère de la guerre et que les trois branches des forces armées seront rebaptisées Armée Impériale Japonaise, Flotte Impériale Japonaise et Force Aérienne Impériale Japonaise, noms que portaient ces forces durant la seconde guerre mondiale, enrageant la Chine et la Corée du Sud qui dénoncent le retour de l’impérialisme nippon. Même Washington condamne ce changement de nom même si au Japon il est perçu comme une restauration de l’honneur de la nation.

Shinzo Abe ordonne par ailleurs à ses forces aériennes de monter un raid contre la flotte coréenne pour éliminer toute menace pesant contre les navires japonais. 

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:37

Le 20 octobre 2006 

Izvestia, Moscou, Fédération de Russie
« Plus de quatre mois se sont écoulés depuis l’enlèvement par le Hezbollah d’un groupe de soldats de Tsahal, la puissante armée israélienne. Plus de quatre mois d’échec constant des services secrets de l’Etat Hébreux, plus de quatre mois d’échecs pour ses forces armées massivement déployées pour un coût humain élevé. La situation dans la bande de Gaza est devenue intolérable et de plus en plus de voix se font entendre, principalement en Europe, contre le traitement qu’Israël réserve aux populations palestiniennes. Mais à Washington le gouvernement Bush continue à soutenir massivement Israël en vendant d’importantes quantités de pièces détachées pour les hélicoptères et les avions de chasse de l’IAF. » 
***

Munch’on, République  Populaire Démocratique de Corée

Le lieutenant Oshii Tatsumoto est tendu. Cette mission présente une importance cruciale pour les forces armées de son pays et c’est pour lui un grand honneur que d’avoir été sélectionné pour conduire le premier raid offensif des forces aériennes impériales japonaises depuis la seconde guerre mondiale. A bord de son chasseur bombardier Mitsubishi F-2, lointain cousin du F-16 américain, le lieutenant Tatsumoto a confiance en sa capacité à mener à bien sa mission de bombardement des installations navales nord coréennes de Munch’on. Volant à ras de l’eau sous la surveillance d’un avion de guet aérien E-767, grand frère des E-3C AWACS américains, l’escadrille japonaise espère rester invisible aux yeux des radars nord-coréens jusqu’au moment du largage des munitions. 
Sous les ailes du chasseur, des missiles de type 80, aussi connus sous le nom de code ASM-1. Une arme développée dans les années 70 pouvant être tirée à 50km de la cible, hors de portée de la plupart des missiles anti-aériens et surtout de la flak ennemie, une arme parfaite pour cette mission. Guidée par radar, elle a été programmée pour cibler les réservoirs d’essence et les navires de guerre présents au port. 
Derrière la visière teintée de son casque, le lieutenant se permet un sourire. La supériorité technologique de son pays est totale et le déploiement de batteries de missiles Patriot Pac-3 assure sa nation d’une défense contre d’éventuels tirs de missiles balistiques qui pourraient être lancés en représailles. 
Une voix se fait entendre sur la radio, celle du contrôleur de mission à bord de l’AWACS. Il est temps d’activer le radar de recherche au sol. Trois touches plus tard, l’écran multifonction central du cockpit affiche une carte du secteur sur laquelle sont affichés différents objets relevés par le radar de l’avion. 
Grâce aux briefings le lieutenant Tatsumoto identifie immédiatement le groupement d’échos radars qui constituent son objectif, un groupe de citernes de transit de fuel récemment remplies par un cargo de l’ONU… Rapidement les cibles définies avant le décollage sont désignées aux deux missiles, l’information étant également transmise automatiquement à l’AWACS. Une minute s’écoule avant que la voix du contrôleur ne donne l’ordre tant attendu : « Banzai ! ». 
Immédiatement Tatsumoto tire sur le manche à balais, faisant grimper l’avion de 2000m avant de revenir à l’horizontale. A peine le temps pour son radar de réacquérir la cible que déjà il appuie à deux reprises sur la gâchette du manche à balais. Il sent d’abord un changement de poids sous son aile gauche, le missile quittant le pilonne de lancement avant d’allumer son réacteur à poudre dans un grand jet de flamme que Tatsumoto se garde bien de contempler, gardant le nez fixé sur ses instruments. Immédiatement après c’est au tour du second missile de se détacher et de filer vers sa cible. Levant alors les yeux, le lieutenant peut alors observer les traînées de fumée laissées dans le sillage de ses missiles et de ceux de ses compagnons. Satisfait, il braque vivement vers la droite avant de reprendre à haute altitude le chemin de la base. 
***

Tbilissi, Géorgie

Les manifestants sont environ 10 000, marchant au cri de « Géorgie dans l’OTAN ». Ce rassemblement organisé par le président Saakachvili vise à faire oublier ceux qui, trois jours plus tôt, dénonçaient la corruption du gouvernement. Quoi de mieux en effet qu’une manifestation pro-gouvernementale pour envoyer un message positif à l’occident ? Devant son poste télévisé, le président de la république de Géorgie contemple la manifestation tout en sirotant un verre de Saperavi, un excellent vin local qu’il apprécie particulièrement. 
Tout en regardant les images diffusées à l’écran il se demande une nouvelle fois si il a fait le bon choix en poussant à l’occidentalisation à outrance de son petit pays du Caucase. Il sait qu’au nord les entités séparatistes d’Abkazie et d’Ossétie sont sous la coupe de Moscou, le puissant voisin du nord cherchant à restaurer son influence dans la région. Le projet d’oléoduc en provenance de la Caspienne indispose particulièrement Vladimir Poutine, dont la politique vis-à-vis de l’Europe est basée sur le contrôle des approvisionnements énergétiques de pays comme l’Allemagne. 
D’où la volonté du président géorgien d’entrer dans l’OTAN et, à terme, dans l’Union Européenne. Un marché économique, une protection militaire. Deux objectifs clairs mais qu’il sait lointains. Et les Européens, tout épris de beaux idéaux, qui viennent l’ennuyer avec des questions comme la liberté de la presse ou la corruption… N’ont-ils pas compris que son pays n’a pas les moyens de s’offrir de tels luxes ? N’ont-ils pas compris que seule leur coopération totale avec ses plans lui permettra de mettre en œuvre le genre de réformes qu’ils demandent ? 
Alors que la télévision continue de diffuser les images de ses supporters, Saakachvili se demande également s’il doit maintenir la couteuse présence de 2000 de ses soldats en Irak. Signal fort envoyé à Washington, cet envoi n’a pas apporté le retour escompté. Non seulement les investissements industriels US n’ont pas décollé mais en outre l’assistance militaire qu’il espérait en retour s’est révélée bien inférieure à ses attentes. Et cela laisse son pays vulnérable à une attaque car ces 2000 hommes représentent tout de même près de 10% de ses forces terrestres et une part non négligeable des ressources nationales en véhicules blindés… 
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Une escadrille de chasseurs bombardiers japonais F-2 attaque la base navale nord coréenne de Munch’on, coulant trois navires et en endommageant 5 autres, détruisant également les précieux réservoirs de carburant de la base.

Le même jour, à Gaza, Tsahal retrouve l’un de ses soldats et commence à se retirer de la zone, laissant derrière elle de nombreuses maisons en ruine et une haine plus forte encore d’Israël. Mais l’invasion a également détruit les infrastructures du pouvoir civil et toute la bande de Gaza devient rapidement un champ de bataille entre les partisans du Hamas et du Fatah.

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 15:38

Voici le chapitre 1 de ce récit, bases de cet univers sombre et violent... A vos commentaires !

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Message par Uranium Colonel Mer 22 Avr - 15:46

Bravo! digne d'un Tom Clancy!
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 22 Avr - 16:58

C'est très prenant!
On se souvient peu des affrontements entre Israël et le Hezbollah en Occident, mais ça a sacrément marqué la région, et le jeu politique libanais...

Il s'agit du texte que tu avais publié sur ton blog remanié du coup, ou d'une version plus ancienne?
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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 17:07

DemetriosPoliorcète a écrit:C'est très prenant!
On se souvient peu des affrontements entre Israël et le Hezbollah en Occident, mais ça a sacrément marqué la région, et le jeu politique libanais...

Il s'agit du texte que tu avais publié sur ton blog remanié du coup, ou d'une version plus ancienne?

C'est essentiellement la version du blog, que j'avais repris il y a quelques années pour améliorer certains aspects et ajouter quelques petites vignettes, et dont je repasse ici rapidement sur l'orthographe. Donc ce sont les divagations naïves d'un gamin de 20 ans environ :p

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:18

Chapitre 2 : Matins sanglants

Le 21 octobre 2006 

CCTV, Beijing, République Populaire de Chine
« Le gouvernement impérialiste japonais vient à peine de modifier sa constitution que déjà il ordonne à ses forces armées des opérations offensives contre ses pacifiques voisins. Alors que l’on ignore encore les pertes subies par les valeureuses forces armées de la République Populaire de Corée,  notre gouvernement à dors et déjà ordonné le retour de l’ambassadeur de notre nation auprès du gouvernement impérial et suspendu toutes relations avec ce pays qui semble n’avoir pas compris le message qu’ont tenté de lui faire passer les 250 000 manifestants qui emplissaient il y a encore peu les rues de nos plus grandes villes. »
***

Pyongyang, République Populaire Démocratique de Corée

L’homme est obèse, son teint est cireux, marque de sa santé déclinante. Sa main tremble, son regard semble parfois se perdre dans le vide. Pourtant tous se comportent servilement  autour de ce vieillard malade, terrifiés par son pouvoir. Ils ont beau être des généraux commandant des dizaines de milliers d’hommes, des ministres disposant de puissantes administrations, aucun n’est à l’abri d’une arrestation arbitraire et d’une détention s’achevant dans un camp de rééducation ou par une balle tirée à bout portant dans la nuque. Même dans son présent état de faiblesse Kim Jong-Il, le cher leader, continue de régner par la terreur. 
Mais aujourd’hui c’est cet homme qui est frappé de terreur, un sentiment qu’il n’a plus connu depuis la guerre contre les Américains, il y a plus de cinquante ans. Une guerre que seule l’intervention massive de la Chine avait permis d’arrêter sans que sa nation ne soit annihilée. Mais l’allié d’hier soutiendrait-il la république populaire de Corée aujourd’hui ? Engagerait-il ses forces armées contre le Japon ou la Corée du sud ?  Va-t-il risquer sa croissance économique pour défendre un pays au bord de la faillite ?
Peu importe de toute manière. Avec ou sans l’aide de son alliée la Corée doit réagir avant que le peuple ne se révolte ou que le pays ne s’effondre. Il faut qu’il frappe vite et fort au cœur même de la puissance ennemie. Qu’il lance toute sa puissance dans la bataille. Quitte ou double, oui, mais mieux vaut disparaître avec éclat que de s’effacer dans l’ignominie. 
La décision est prise. Il faut juste la faire accepter par les lâches, les pleutres, les couards, les profiteurs et les parasites qui l’entourent en permanence de leurs jacassements incessants tout en volant les ressources du peuple. Lui doit vivre dans le luxe, mais ne comprennent-ils pas que c’est pour lui un devoir, qu’il doit porter dans sa façon de vivre l’image de sa nation ?
Prenant sa canne, il en abat la lourde tête de bois précieux sur la table de la salle de conférence. Le coup résonne dans le silence de la grande chambre ou nul n’osait discuter pendant que le cher leader réfléchissait. 
Se raclant la gorge, Kim Jong-Il prend la parole. Ses mots sont simples : « Attaquons. Attaquons vite, attaquons fort, attaquons à outrance, en faisant usage de toute notre puissance. Armons les missiles de bombes atomiques, armons les de bombes chimiques, armons les d’explosifs conventionnels. Armons les avions de bombes et de missiles anti-aériens, armons les canons d’artillerie et ceux des chars et ceux des navires et attaquons. Attaquons et écrasons l’ennemi ou disparaissons dans l’effort. »
Dans la salle le silence se transforme, d’un silence de crainte respectueuse surgit un silence né du choc, de la stupéfaction, de l’horreur. Mais il n’en est pas un pour aller contre la volonté du cher leader. Il faut attaquer ? Ils attaqueront donc. Il faut mourir ? On fera mourir les simples soldats tout en cherchant à se ménager une porte de sortie. Il faut vaincre ? On fera tout pour tout en préparant la défaite…
***

Bruxelles, Belgique

Pierre Istace regarde le JT quotidien de la RTBF, la chaîne télévisée officielle de la Communauté Française de Belgique. Une fois encore il ne peut que déplorer la médiocrité de l’information fournie, une fois encore truffée d’erreurs ou de simplifications grossières de la situation géostratégique dans diverses régions du monde. 
Pourtant le journal d’Euronews qu’il a vu plus tôt dans la journée était plus factuel et plus précis tout en durant deux fois moins longtemps que la grande messe de 19h30… Agacé, il éteint le poste et retourne dans sa bibliothèque où des recherches sur la logistique des armées grecques à l’époque classique l’attendent…
***

Israël, à proximité de la frontière libanaise

La sirène d’alerte du Kibboutz résonne une fois encore. La quatrième fois de la journée, marquant la quatrième attaque de roquette contre la colonie agricole religieuse fondée par les grands-parents de Ephraïm. Le quatrième projectile lancé depuis le Liban par le Hezbollah, seulement le quatrième. Car Ephraïm se souvient encore d’il y a deux mois, en août, lorsque la ligne de front était beaucoup plus proche de la frontière entre Liban et Israël et que le Hezbollah avait encore beaucoup de roquettes. Là c’étaient plusieurs dizaines de projectiles qui visaient quotidiennement le village, s’écrasant dans les champs ou sur les habitations. Il y avait eu 18 morts dans le kibboutz et plusieurs centaines au total dans le pays. 
Songeant à cela, Ephraïm se dirige en hâte vers l’abri dans le jardin, poussant devant lui sa femme Maia et ses deux enfants, Joshua et Bethsabée. Creusé au début des raids, l’abri est sommaire : un grand trou aux parois consolidées par des planches, un toit de planches recouvert d’une tôle métallique et de sac de sables. C’est Isaac qui est venu faire le trou avec sa grande pelleteuse, un service qu’il a rendu à tous les membres de la communauté. 
Ephraïm a apporté, avec l’aide de Maia, un divan dans l’abri, pour pouvoir attendre plus confortablement. 
Ephraïm est heureux d’être auprès de sa famille en de pareils moments. Il a de la chance, il n’a pas encore été appelé à servir dans la réserve de Tsahal. D’autres dans le Kibboutz n’ont pas eu cette chance. Il faut dire qu’Ephraïm a fait son service dans la force aérienne et que cette dernière fait plus rarement appel à ses réservistes. 
Une explosion retentit au loin. Les sirènes d’alarmes se taisent, bientôt remplacée par celles des véhicules d’urgence. Ephraïm et sa famille sortent de l’abri. Encore une roquette qui les aura manqué. Encore une prière de remerciement à accorder à Dieu…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023


Kim Jong Il, le dictateur nord coréen, est fortement secoué par le raid japonais. Il ordonne à ses forces de préparer un assaut général contre la Corée du Sud pour empêcher un effondrement général de son régime miné par la corruption et affaibli par la famine qui menace sans les livraisons de pétrole et de nourriture. La propagande présentera cette offensive comme étant destinée à réunir la nation et à donner au peuple coréen des bases d’où frapper le Japon en représailles pour le raid nippon. La date de l’assaut est fixée au 15 novembre car le haut commandement coréen espère qu’avec l’hiver les puissantes forces aériennes occidentales ne pourront pas décoller. Il est aussi estimé que l’engagement américain en Afghanistan et en Irak les empêchera d’envoyer des renforts.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:18

Le 28 octobre 2006 

Il  Messagiero, Rome, Italie
 « La tension continue de monter en Asie du Sud-Est après l’expulsion de l’ambassadeur du Japon à Pékin et les manifestations monstre organisées ces derniers jours dans plusieurs pays de la région. Les chancelleries occidentales s’inquiètent de cette situation et de ses conséquences sur l’économie internationale »
***

Darfour, Soudan

Haruni serre contre lui son fusil, un vieux fusil Enfield laissé en Afrique par des soldats britanniques, une arme quatre fois plus âgée que son actuel détenteur. A 16 ans, Haruni est déjà un tireur confirmé, un tueur expérimenté. Sur la crosse sculptée de son arme quinze traits marquent les hommes qu’il a abattu au cours des deux dernières années. Sa spécialité est l’embuscade et l’attaque surprise. Caché dans les pierres, parfois recouvert d’une vieille couverture, il attend ses proies avant de les abattre ou de tirer dans les pneus ou le bloc moteur de leur véhicule, immobilisant ce dernier et permettant au reste de la bande d’attaquer les passagers. Ce rôle c’est en raison de son nom, lequel signifie « l’éclaireur » en swahili, qu’il l’a reçu. Le leader de leur troupe de Janjawid l’a assigné à ce poste il y a trois ans par dérision mais Haruni s’est appliqué et a réussi en quelques mois à devenir l’un des meilleurs éclaireurs de la région. C’est pour le récompenser que Shermarke lui a offert le fusil et la cartouchière qui l’accompagne, et veille à ce qu’Haruni ait toujours des nouvelles munitions lorsqu’il rentre au camp. 
Il attend, à l’ombre d’un rocher en surplomb de la route conduisant au camp de réfugiés de Gerida, que passe une cible. Il sait que cinq des autres sont cachés dans les rochers bordant la route tandis que les deux derniers membres de la bande attendent avec les chevaux dans une petite dépression à dix minutes de marche dans le désert, prêts à accourir dès que retentiront les premiers coups de fusils.
Bientôt une colonne de poussière apparaît au loin, en provenance de Nyana. Sans doute un convoi d’humanitaires… Il faut encore attendre un peu avant de savoir si le convoi n’est pas trop gros pour la petite troupe… 
Dix minutes s’écoulent. Le premier véhicule du convoi est maintenant visible, un pick-up Toyota d’une compagnie de sécurité, une mitrailleuse fixée sur la plateforme arrière, un homme assis à côté. Bientôt apparaissent les autres véhicules du convoi, trois camions bâchés portant de grands croissants rouges sur leurs flancs, et une deuxième jeep armée. Onze combattants et cinq chauffeurs, seize hommes au total. C’est beaucoup mais Haruni a confiance. Il tire juste et bien et ses amis sont des guerriers expérimentés. Lui-même est bien protégé par les pierres et il devrait pouvoir éliminer les deux mitrailleurs avant qu’ils ne puissent faire usage de leurs armes. 
Ils ne sont plus qu’à cinquante mètres de sa position maintenant. Lui est allongé, fusil pointé vers le chauffeur de la première jeep, le doigt sur la gâchette. Il tire. Sans même regarder le résultat de son tir il manœuvre le verrou de culasse de son antique fusil, évacuant la douille usagée. Pointer sur le servant de la première mitrailleuse. Tirer. Voir sa tête exploser comme un melon trop mûr. Réarmer. Déplacer le canon à la recherche du deuxième pick-up, viser le mitrailleur. Trop tard, la puissante mitrailleuse browning .50 ouvre le feu. Les balles sifflent au dessus de la tête de Haruni mais cela ne le déconcentre pas. Ciblant le torse de sa cible, il appuie sur la gâchette et a la satisfaction de voir la balle toucher l’homme de plein fouet, le propulsant à bas du véhicule. Néanmoins l’homme portant un gilet pare-balle il semble pouvoir survivre au coup. Méthodiquement Haruni recharge et cible un des chauffeurs de camion mais il constate que tous sont déjà descendus de leurs véhicules, s’abritant derrière les carcasses de métal, ignorant qu’ils s’exposent en fait à un nouvel ennemi… Brusquement le bruit d’une fusillade intense parvient à Haruni, ses camarades ouvrant le feu avec leurs AK-47 contre les personnels de l’ONG ayant affrété le convoi. Les victimes n’ont même pas le temps de riposter que déjà tous sont morts…
***

Gaza, Palestine

Voilà déjà plusieurs mois que les israéliens lancent des raids dans la bande de Gaza, tuant sans discrimination civils et combattants du Hamas ou du Jihad Islamique. Hassam, lui, appartient à la catégorie des simples civils essayant de survivre dans l’enfer qu’est devenu ce petit bout de territoire coincé entre une Egypte qui ferme les yeux et l’ennemi qui ravage impunément un territoire que l’ONU a déclaré palestinien. 
Épicier avant la guerre, Hassam n’a plus rien à vendre. Son magasin a été pillé il y a déjà trois mois par une bande armée. Il est heureux d’en avoir réchappé avec sa vie. Mais depuis il cherche à se procurer de la nourriture pour nourrir sa femme et ses trois enfants, prenant pour ce faire de grands risques. Se rendre aux distributions de pain, de conserves auto chauffantes, de légumes, d’eau et d’huile de l’ONU est dangereux, plus d’un sont morts en essayant. Mais c’est cela où mourir de faim. Déjà deux enfants de l’immeuble sont morts de ce blocus interminable. 
Il y a longtemps que le gaz pour faire fonctionner les cuisinières est devenu introuvable et tout le bois qui pouvait être brûlé l’à également été. L’électricité ne fonctionne plus non plus dans le territoire assiégé, sans même parler de l’eau courante… Et les malades meurent de maladies bénignes par faute de médicaments. Il n’y a plus de sulfamides, plus d’antibiotiques, plus de mercurochrome dans les hôpitaux, plus de bandages stériles non plus. Les rares nouvelles sont distribuées de bouche à oreille entre voisins, la plupart des piles des postes radios étant épuisées. 
Hassam entend soudainement du bruit dans la rue, un blindé israélien et des soldats à pieds. Des cris, des tirs. Ordonnant à sa famille de se réfugier dans la pièce arrière, il ouvre vite toutes les portes de l’appartement pour le cas où les israéliens entreraient dans l’immeuble.
Brusquement un craquement sinistre se fait entendre au rez-de-chaussée, bientôt suivi de nombreux cris. Un second craquement, une seconde porte qui vole en éclats. Hassam se mets à genoux devant sa porte, mains sur la tête, attendant l’arrivée des soldats. 
Des cris, des coups de feu. Cela vient du premier étage, de chez Haroun, une petite main du Hamas… C’est donc lui la cible du raid, lui qu’une balance aura donné aux israéliens. Une explosion secoue le bâtiment, faisant tomber du plâtre du plafond. Quelqu’un a lancé une grenade. Dans la pièce du fond Hassam peut entendre les pleurs de sa femme et les cris de ses deux filles et de son fils. Lui-même tremble comme une feuille. Il reste cependant immobile, des larmes coulant le long de son visage. De nouveaux cris. Les soldats ont capturé Haroun. Le bruit s’éloigne, sort du bâtiment. Des cris dans la rue, un haut parleur résonne ordonnant aux habitants de ne pas sortir de chez eux. Le blindé et les soldats s’éloignent. Là, dans la poussière de son appartement, Hassam rend grâce à Allah pour un nouveau jour survécu dans la bande de Gaza.
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023


Les autorités sud coréennes sont informées des plans de Kim Jong Il mais n’y croient pas. Cependant les forces le long de la zone démilitarisée formant la frontière sont mises en alerte et les abris de la défense passive ouverts pour le cas où une attaque serait lancée. A Washington on observe avec une inquiétude croissante une modification substantielle des procédures de communication au sein des forces armées nord-coréennes mais le secrétaire à la défense Rumsfeld considère qu’il n’y a pas besoin d’envoyer des renforts dans la région, surtout au vu des difficultés déjà rencontrées pour remplacer les troupes déployées en Irak et en Afghanistan.

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:19

Le 15 novembre 2006 

Défense et Sécurité International, Aix en Provence, France
 « Les récentes tensions en Extrême Orient ne sont qu’une nouvelle illustration  de problèmes plus profonds hérités, pour les plus récents, de la période de la seconde guerre mondiale. Il serait dangereux de sous-estimer les rancœurs nées de l’occupation japonaise des territoires coréens et chinois durant cette période. Le programme de construction navale sud-coréen est ainsi plus tourné vers une lutte contre les forces japonaises ou les futures forces de haute-mer chinoises que contre la marine déliquescente de la Corée du Nord dont les navires les plus modernes sont âgés de plus de 30 ans. La politique nord-coréenne est, elle, plus mystérieuse : la situation du pays est en effet telle que nul ne sait réellement qui dirige ou quel est l’état réel des choses dans ce pays fermé à la rhétorique agressive. » 
***

Séoul, République de Corée

Hwang dort paisiblement dans son immeuble du sud de la capitale quand les premières explosions retentissent dans la ville. Rapidement éveillé, il contemple, interdit, la scène d’apocalypse qui se déroule devant sa fenêtre. Sa femme est à ses côtés, elle aussi abasourdie par le déchainement de feu qui s’abat sur Séoul, comme un immense dragon de fer et de feu venu réduire la ville en cendres. 
Brusquement le souffle d’une explosion plus proche fait vibrer la baie vitrée, rappelant à Hwang le danger qu’il y a à se tenir ainsi devant un panneau de verre alors qu’à tout instant peut s’abattre un obus susceptible de souffler la vitre. Secouant sa femme, il lui ordonne de s’habiller et de mettre dans un sac un maximum de vêtements et de biens de survie, lui-même s’empressant de mettre son uniforme. Sa première priorité est de mettre sa femme à l’abri dans le bunker anti-aérien construit sous l’immeuble. Pendant qu’elle prépare son bagage il vérifie pour sa part l’état de son paquetage de combat. Il sait que son unité risque d’être mobilisée et envoyée sur le front ou d’être utilisée contre des saboteurs infiltrés, des situations de combat très différentes des missions de maintien de l’ordre dont ses hommes et lui ont l’habitude…
***

Au large de la Corée du Sud

Le major Kim Chong vérifie le chargeur de son arme pour la cinquième fois en une heure, masquant mal son anxiété et son souhait de quitter au plus vite le petit sous-marin de poche à bord duquel lui et ses dix hommes sont entassés depuis près de 6 heures. Leur objectif, une plage près de Kansong, la première grande ville sur la côte occidentale de la Corée du sud après la zone démilitarisée. 
Là ses ordres sont de s’infiltrer et de faire sauter les trois ponts des grandes voies de communications permettant le transfert de renforts vers le nord. Pour ce faire, ses supérieurs lui ont ordonné d’abandonner son sous-marin en eaux peu profondes et de remonter à la nage la rivière locale avant de revenir vers son sous-marin et de faire exploser les charges. Un plan simple à priori mais en lequel le major n’a aucune confiance car il ne tient pas assez compte des imprévus et, surtout, des actions de l’ennemi. 
Ca y est, le système de navigation indique que le sous-marin est enfin arrivé à destination. Ajustant leurs masques et leurs respirateurs, le major et ses hommes s’apprêtent à sortir du tube d’acier qui les a conduits jusque là. Ouvrant le sas, ils laissent l’eau envahir le petit engin qui se pose sur le fond sablonneux de l’embouchure de la rivière. Un à un, les hommes s’extraient du sous-marins, attachant leurs palmes rangées dans des petits coffres à l’extérieur du sous-marin et collectant leurs paquets d’explosifs fixés sur la coque elle-même. 
En quelques minutes ces opérations souvent répétées sont accomplies et les onze hommes sont prêts à remonter le cours d’eau vers les ponts. Grâce à Google Earth ils savent que leur trajet sera relativement aisé. Les officiers météorologistes leur ont promis une nuit assez sombre mais sans pluies susceptibles de grossir les flots et de rendre plus difficile la mission. 
Se servant des instruments de bord de son propulseur individuel, le major pointe la direction à suivre et démarre le moteur électrique du petit engin, immédiatement suivi par ses hommes. Le courant, quoique plus fort que prévu, reste supportable pour l’équipe. 
Quelques vingt minutes plus tard apparaissent les piles du premier pont. Passant sans s’arrêter, l’équipe continue jusqu’au second pont où huit hommes s’arrêtent et commencent à miner l’ouvrage d’art tandis que le major et les deux derniers nageurs de combats poursuivent jusqu’au troisième pont, le plus petit des ouvrages d’art visés par le raid du jour. Disposant soigneusement leurs charges et s’assurant que les antennes des détonateurs dépassent bien de l’eau, les trois hommes préparent la destruction du pont.
Revenant ensuite sur leurs pas, ils rejoignent leurs camarades qui ont également achevé leur ouvrage. Ensemble ils se laissent porter par le courant vers la dernière et la plus importante de leurs cibles qu’ils minent en utilisant leurs derniers pains d’explosifs. 
Une fois leur travail accomplis, tous les hommes se laissent à nouveau porter par le courant afin de rejoindre le sous marin. Une fois sur place il leur suffira de laisser remonter une antenne jusqu’à la surface pour faire exploser les trois ponts avant de rentrer à leur base en évitant les patrouilleurs sud-coréens…
***

Washington D.C., USA

Le président Bush est dans le bureau ovale, lisant paisiblement l’Early Bird, le résumé gouvernemental de la presse internationale et des sources de renseignement US rédigé cinq heures plus tôt par un groupe d’agents spécialisés, sirotant un café. Son premier rendez vous de la journée, un groupe de sénateurs démocrates souhaitant l’attribution d’un nouveau contrat à une société de mercenaires, s’est bien déroulée : quelques vagues promesses ont suffit à ces défenseurs des intérêts Black Security International encore gonflés de la joie de leur victoire électorale de la semaine précédente. Georges grimace en songeant à la défaite de son camp lors de ces élections législatives de mi-mandat présidentiel. Cela va certainement limiter sa marge de manœuvre, mais de toute manière le gros du travail est déjà derrière lui. Saddam a été éliminé, le 11 septembre vengé par la double invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, les amis politiques de son père ont reçu de juteux contrats, il a rempli sa mission. Alors qu’il s’apprête à se replonger dans sa lecture, sa secrétaire entre dans le bureau. Surpris, le président lève un sourcil interrogateur. « Monsieur le président, le chef des forces armées souhaite vous parler. C’est urgent. Une guerre a éclaté en Corée. »
Surpris, George Walker Bush junior se dirige vers son bureau et décroche l’appareil. C’est un général Peter Pace passablement ému qui lui annonce alors que la Corée du nord vient de lancer une opération massive tout au long de la ligne de front, frappant les forces américaines et sud-coréennes et qu’il a ordonné à toutes les troupes basées au Japon, en Corée du Sud et dans les îles du Pacifique et de l’Océan Indien de passer en mode d’alerte DEFCON 1. Abasourdi, le président ordonna une réunion immédiate du conseil national de sécurité à la Maison Blanche et confirme le passage en DEFCON 1. A peine eut-il raccroché que Condoleeza Rice et Stephen Hadley pénétraient dans son bureau. La journée s’annonce longue…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Minuit précise, heure de Pyongyang. L’heure H. L’heure de l’épreuve finale. L’heure de l’apocalypse. Partout en Corée du Nord des officiers contemplent leurs horloges dans l’attente de cette heure exacte. Attendent cet instant qui se produira dans dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, une…. Maintenant. Alors que sonnent les alarmes des montres et que bougent les aiguilles des horloges, un ordre unique est donné par des milliers d’hommes, officiers des force d’artillerie, officiers des forces de missiles, officiers des forces blindées, officiers de l’aviation : feu à volonté. Dans les secondes qui suivent l’ordre c’est un véritable nuage d’acier qui s’élève dans le ciel. Des centaines de missiles à courte et moyenne portée, des milliers de roquettes, des millions d’obus. Tous les calibres de l’artillerie, du mortier de 80mm au canon de campagne de 155mm, de la roquette de 7,5cm au missile de plus d’un mètre de diamètre, s’élèvent ensemble vers le ciel. Sur les aéroports des dizaines d’avions prennent leur envol, les ailes chargées de bombes et de roquettes. 
En mer des dizaines de petits sous-marins allument leurs moteurs pour transporter commandos et saboteurs sur les plages ennemies. Des dizaines de vedettes, de patrouilleurs et de frégates lèvent l’ancre ou larguent les amarres avec l’espoir de surprendre la flotte ennemie au port.  
Au dessus de la Corée du Nord le ciel s’embrase et prend une sinistre teinte rouge. Un son terrible se propage depuis les collines surplombant la zone démilitarisée. L’armée de l’air nord coréenne, nombreuse mais équipée d’appareils obsolètes, commence également à bombarder les unités du sud installées sur la frontière. Le dragon s’est éveillé.
Au sud, des unités entières sont anéanties en quelques instants sous le déluge de feu qui s’abat sur toutes les bases proches de la frontière. Des milliers de soldats sont tués dans leurs baraquements. Des milliers d’autres sont blessés. En quelques instants la capacité de la Corée du Sud à défendre sa frontière est détruite. Plus au sud les villes de Corée subissent une pluie de roquettes et de missiles visant les principales installations aéroportuaires et navales du pays. Les grands chantiers de construction navale de Hyundai sont ravagés par plus d’une dizaine de missiles, les usines de Daewoo sont frappées par nombre d’autres, des ponts sont détruits par des charges de plusieurs dizaines de kilos d’explosifs, des avions sont détruits sur les tarmacs des grands aéroports du pays.
Mais la plus grande partie des obus n’est pas destinée aux troupes de première ligne ou aux infrastructures. Des milliers d’obus ont en effet pour cible Séoul et ses quelques onze millions d’habitants. Dans une opération destinée à frapper de terreur la Corée du Sud et à décapiter ses instances gouvernementales, les généraux de Pyongyang ont en effet décidé de frapper en priorité la capitale adverse en déversant un torrent d’explosifs incendiaires sur la ville dont le centre n’est  qu’à 45km de la zone démilitarisée, nombre de ses quartiers étant à portée de pièces d’artillerie conventionnelle et de missiles à courte portée. Les destructions dans la ville endormie sont effroyables, le nombre de victimes du bombardement et de ses conséquences dépassant sans doute les deux millions. 

Des sous-marins de poche tentent de déposer des commandos mais la plupart sont interceptés avant d’avoir pu accomplir leur mission. Quelque 500 000 hommes, 1200 avions, 8000 pièces d’artillerie et 2000 tanks sont lancés contre les forces sud-coréennes et américaines stationnées le long de la zone démilitarisée.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:19

Le 17 novembre 2006 

CNN, Atlanta, USA
 « Ici Mike Perry, pour CNN, sur la base aérienne de Choson en Corée du Sud. Les forces aériennes alliées lancent raid sur raid pour stopper le monstre communiste qui a réussi à se secouer suffisamment que pour lancer ses chars rouillés à l’assaut des positions retranchées occidentales. Nos soldats luttent vaillamment contre un adversaire nettement supérieur en nombre, mais la suprématie technologique des forces sud-coréennes et US suffira certainement à repousser en quelques jours cette offensive. Le barrage d’artillerie initial des forces nord-coréennes a cependant fait beaucoup de dégâts, principalement à Séoul où les pertes civiles se compteraient en centaines de milliers d’habitants. Un flot de réfugiés fuyant la zone des combats entrave le mouvement de nos troupes mais le gouvernement de Séoul met tout en œuvre pour dégager les routes. Notons enfin que les commandos nord-coréens infiltrés par mini-sous-marins au sud de la zone de démarcation ont connus quelques succès, notamment ici à Choson où ils ont réussit à couler au port une frégate sud coréenne. C’était Mike Perry pour CNN, en direct de la base aérienne de Choson."
***

Corée du Sud, secteur de la zone démilitarisée

« T-55 à 7h, obus sabot » « Chargé » « Feu ! » Le char K-1 tremble sous l’effet du recul de son canon de 105mm. Certes le blindé n’est pas le plus moderne de l’armée coréenne mais son équipage sait s’en servir. « Coup au but. Cible transport de troupe blindé à 6h, obus HEAT » « Chargé » « Feu ! » Nouveau choc, nouveau tir au but. Déjà le lieutenant Lim Cho est à la recherche d’une nouvelle cible… « Dragon 1 à tous les dragons, repli sur la position n°3, je répète replis sur la position n°3 » « Dragon 4 à Dragon 1, bien reçu nous nous replions… T-55 à 6h, obus sabot ! » Le K-1 fait à ce moment là une violente embardée. Une explosion de terre jaillit à l’emplacement occupé jusqu’il y a quelques instants par le char, la secousse se ressentant dans l’habitacle. Celui-là n’est pas tombé bien loin… Où est passé ce char… Lim Cho est à nouveau entièrement plongé dans l’univers révélé par son périscope.
A bord de Thunder 2 le capitaine Peter Meyer, US Air Force, n’en mène pas large. Son avion, un antique A-10 Thunderbolt II ayant deux fois l’âge de son pilote, est une splendide cible pour la chasse ou les défenses anti-aériennes nord-coréennes. Son escadrille a déjà perdu deux appareils en missions et cela ne fait même pas 48h que le conflit a commencé. 
Excellent destructeur de char, l’A-10 est rustique et fiable mais totalement incapable d’affronter un autre appareil. Heureusement Meyer sait qu’une patrouille de F-15 coréens est dans le secteur pour couvrir les opérations d’attaque au sol. La mission est simple : détruire tout ce qui bouge au-delà de la ligne de front et répondre à toute demande des contrôleurs aériens avancés. Facile, sauf pour les nombreux canons de FLAK et les missiles anti-aériens des unités nord-coréennes de première ligne… 
« Thunder 2 ici Dragon 1. Mission CAS priorité alpha, code bleu, coordonnées A239 » « Ici Thunder 2, je confirme mission CAS en A239, autorisation code bleu. Dites à vos hommes de se planquer, je fais une passe canon » « Dragon 1 bien reçu Thunder 2, passe canon confirmée ». 
A239, le sommet d’une colline à 3km de la zone démilitarisée. Une position tenue par les coréens du sud d’après le plan de répartition des forces. Sortant du plafond nuageux bas, Meyer découvre un spectacle terrible de destruction. Plus un arbre debout et des monstres de métal progressent entre les carcasses de leurs semblables en échangeant coups sur coups. Au sommet de la colline A239 une ligne de cinq blindés nord coréens s’apprête à se lancer dans la vallée. Sa cible, à n’en pas douter. Armant son canon GAU-8 Avenger de 30mm, Meyer pousse à fond la manette des gaz et s’aligne sur la ligne de blindés ennemis. A deux kilomètres de la cible il appuie  cinq secondes sur le bouton de tir, son canon crachant 65 coups par seconde, 325 obus en uranium appauvri filant vers les 5 blindés nord-coréens qui sont immédiatement transformés en passoires avant d’exploser. Mais Meyer ne voit pas son succès, déjà préoccupé par la menace représentée par un flot d’obus sortant des canons de 35mm d’une batterie anti aérienne ennemie qu’il n’avait pas repéré avant de lancer son attaque. Alors qu’il vire à raz du sol en direction des lignes alliées, son détecteur de lancements de missiles se met à hurler, la tonalité indiquant une menace infrarouge. Automatiquement le système de l’appareil largue une pluie de leurres mais Meyer appuie également sur le bouton d’activation du système d’autoprotection pour en larguer une nouvelle série. Le missile, un SA-7 d’origine soviétique, est berné par les leurres et explose à une distance suffisamment grande de l’appareil que pour éviter tout dommage. 
Remontant en altitude, Meyer lance sur la radio un nouvel appel « Thunder 2 à Dragon 1, cible arrosée » « Dragon 1 à Thunder 2 nous confirmons la destruction de cinq blindés, merci. » « Lézard 1 à Thunder 2 nous avons immédiatement besoin d’assistance à la position 354, les rouges nous submergent… » « Lézard 1 ici Thunder 2, j’arrive »…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

L’armée nord coréenne, quoique dotée de matériels vétustes, parvient à s’emparer de pas mal de terrain durant les premiers jours de la guerre même si c’est au prix de pertes massives. Des renforts sont déjà en route pour soutenir les unités de première ligne alors que le conflit n’a pas encore 72 heures. Le sud, de son coté, n’a guère de réserves disponibles mais dispose de la combinaison d’une technologie plus avancée et d’une puissante force aérienne qui lui permettent de limiter les pertes tout en reculant dans nombre de secteurs vers des positions plus aisément défendables.
Les USA, qui n’ont que peu de troupes disponibles en raison de leurs autres engagements, envoient principalement des avions de combat et déplacent 3 groupes de porte-avions. Le gouvernement Bush demande en outre l’autorisation au Japon de mener des opérations de guerre depuis le territoire japonais, ce que Shinzo Abe accepte. La réaction nord-coréenne ne se fait pas attendre : un barrage de missiles à longue portée est tiré contre le Japon et principalement la ville de Kanazawa.

La Diète déclare alors la guerre à la Corée du Nord et les forces japonaises mettent sur pied une force expéditionnaire tandis que l’aviation impériale commence à mener des opérations de soutien en faveur des forces sud-coréennes et attaque les ports de la côte orientale de la Corée du nord. La Corée du Sud et le Japon coordonnent par ailleurs leurs efforts pour mettre en place un blocus total du pays, la Corée du sud s’occupant principalement de la côte occidentale tandis que le Japon sécurisera l’autre côte et protégera les convois de ravitaillement en provenance du Japon tout en lançant des raids aériens contre les lignes ferroviaires du nord conduisant en Chine.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:19

Le 15 décembre 2006 

Nippon News, Tokio, Empire du Japon
 « Les forces armées impériales ont, en coordination avec les forces américaines et coréennes, détruit l’aviation communiste. Au sol la situation est désormais stabilisée, les forces terrestres impériales progressant même vers la frontière communiste qui pourrait être franchie en certains points avant la fin de la semaine. Déjà certains spéculent sur une réunification de la Corée avant la fin de l’année. Cependant les conditions hivernales régnant dans la région entravent la progression des troupes et vont sans doute entraîner une pause dans les combats. »
***

Secteur de Kuum-Ni, République Populaire Démocratique de Corée

Le sergent Fujimora sert son fusil d’assaut type 89 au plus près alors qu’il court vers la position du caporal Itomi. Le lieutenant Yamato vient de donner l’ordre à sa section de se porter sur le flanc de l’ennemi pour couvrir l’attaque à venir, un ordre qui déplaît profondément à ce soldat de carrière qui voit surtout la difficulté qu’il aura à accomplir sa mission au vu du peu de couverture végétale disponible pour masquer la progression de ses hommes. Heureusement le lieutenant lui a donné l’autorisation d’attendre la nuit, lorsque les nord coréens seront complètement aveugles et que la technologie supérieure des forces armées impériales japonaises leur permettra de progresser à l’aide de lunettes de vision nocturne. 
Il comprend cependant la logique de ses ordres, l’attaque limitée prévue par le haut commandement devant permettre le débarquement de nouveaux renforts et à terme la prise à revers d’une des colonnes blindées nord-coréenne s’étant enfoncée dans le territoire du sud. Il sait aussi qu’il aura droit à un support aérien et à de l’artillerie, deux denrées rares dans cette partie du front alors que le gros des combats se déroule beaucoup plus à l’ouest.
Cela fait deux semaines déjà que Fujimora et ses hommes ont embarqué à bord du Shimokita, un des trois gros transports de troupe de la flotte impériale. Escortés par deux navires de guerre, le transport les a conduits au large de la ville sud-coréenne de Kansong où les hydroglisseurs d’assaut LCAC les ont déposés sur une plage où les attendaient des officiers de liaison sud-coréens. Depuis lors ils ont eu à repousser deux assauts venus du nord et ont eux-mêmes lancé une attaque amphibie contre la ville de Kuum-Ni, située en territoire ennemi. L’attaque fut un succès total, la couverture héliportée fournie par des Apaches américains ayant neutralisé l’artillerie locale et coulé un patrouilleur qui avait tenté de s’opposer aux rotations des LCAC. 
Depuis lors les forces japonaises s’efforcent de maintenir leur position contre un ennemi mal équipé mais déterminé. La puissance aérienne alliée nuit cependant à leurs efforts, d’autant plus que la deuxième brigade combinée a eu l’opportunité de se retrancher, marquant ainsi un double signal politique fort perçu dans l’ensemble de la région : pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale des forces japonaises ont conduit un assaut amphibie et capturé une part du territoire d’une nation souveraine. Pour le gouvernement de Pyongyang chaque jour où la présence japonaise se maintient est un coup politique majeur.
***

Secteur de Kuum-Ni, République Populaire Démocratique de Corée

Le major Kim Chong est de mauvaise humeur. Sa formation aurait dû faire de lui le fer de lance des opérations offensives en territoire ennemi, il aurait du aller saboter les axes de communication et détruire les antennes radio ou les radars ennemis. En lieu et place de cela il est coincé au milieu d’une bataille régulière où ses hommes et lui servent de réserve opérationnelle à un colonel dépassé par la situation, ne disposant pas de suffisamment de troupes et d’équipements, sous pression de la part des politiciens après que son supérieur immédiat ait été abattu par la police secrète de l’Etat. Une situation qui le pousse à mettre tous ses hommes, dont Chong, sous pression eux aussi. Quoique le raid commando mené un mois plus tôt par le major ait été une belle réussite, l’ennemi a réussi à déplacer suffisamment de renforts que pour imposer le statu quo dans la région avant de lancer sa propre offensive par la mer. Un mouvement totalement imprévu par le haut-commandement qui n’a dès lors pas su y répondre de façon adéquate. D’où la situation de Chong et de ses hommes, mis brusquement sous les ordres du commandement local alors qu’ils auraient dû mener des opérations spéciales en toute autonomie... 
Un bruit dans le ciel interrompt les pensées du major et le pousse à se jeter dans un abri. Il sait qu’il n’y a pratiquement plus d’avions nord-coréens en état de voler, l’US Air Force et les forces aériennes japonaises et sud-coréennes ayant abattu tous les Mig du pays. 
L’avion passe sans que ne réagisse la DCA ou que ne tombent de bombes, la première ayant trop peur d’être victime d’une opération «wild weasel » comme les Américains appellent la traque aux défenses anti-aériennes, les secondes étant sans doute réservées à une cible de plus grande valeur. Chong, lui, se contente d’émerger de sa tranchée pour reprendre son observation du secteur. Après avoir regardé la carte avec le colonel il a bien compris que le secteur est un saillant enfoncé dans le cordon défensif japonais, un point faible dont il se doute bien que l’ennemi voudra s’emparer à tout prix. 
Alors qu’il a ces pensées à l’esprit, le major entends un bruit métallique à quelques mètres de sa position. Hurlant « à couvert » et « fusée éclairante », le major se jette à nouveau dans sa tranchée au moment même où l’un de ses hommes tire une fusée au phosphore pour éclairer la zone, révélant une unité japonaise à moins de 500m des lignes nord-coréennes. 
Immédiatement éclate une fusillade désordonnée venant des lignes coréennes, pétarade de mitrailleuses et de kalachnikovs, sans grand effets sur les japonais à cette portée. Par contre les japonais ont eux l’opportunité d’identifier la position des troupes coréennes et d’appeler leur support : une minute seulement s’écoule entre le cri du major et la chute du premier obus de mortier, bientôt suivie d’une série d’autres et d’une volée d’obus plus lourds tirés par des canons d’artillerie. Alors même que cesse ce barrage d’artillerie qui a forcé tout le monde à se terrer dans ses abris, le major entends un nouveau bruit sourd, celui des moteurs d’un avion volant à basse altitude. Il a à peine le temps d’identifier ce nouveau son qu’une gerbe de flammes apparaît dans le ciel, un trait continu de lumière en sortant et arrosant la tranchée. Le major Chong n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que son corps est déchiré par plus d’une dizaine d’obus à l’uranium appauvri tirés par le canon d’un A-10 américain…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Les forces aériennes alliées ont rapidement annihilé l’aviation nord coréenne et dominent le ciel, et peuvent dès lors se concentrer sur des missions de soutien aux forces terrestre tout en ne subissant que peu de pertes face aux systèmes SAM périmés du régime de Kim Jong Il : on est loin de la menace que faisaient peser les SA-6 sur les appareils américains lors de la guerre du Vietnam. A terre, l’offensive ennemie s’est enlisée après avoir progressé d’une cinquantaine de kilomètre dans les points de pénétration les plus profonds. Plusieurs secteurs voient les nord-coréens repoussés vers la frontière, certaines unités alliées se trouvant même en territoire nord coréen. L’absence quasi totale des forces terrestres US est largement compensée par le courage et la ténacité des soldats japonais de la force expéditionnaire.
A Pékin les leaders communistes sont de plus en plus pessimistes et craignent que la Corée du Nord ne s’effondre totalement. Une Corée unifiée sous le leadership du sud serait une véritable menace pour les Chinois, surtout vu le niveau technologique du pays et la proximité de Pékin par rapport à la frontière nord coréenne. 

Au même moment en Israël l’armée installe cinq systèmes de défense laser THEL dans le nord du pays et à Tel Aviv pour protéger ces secteurs des roquettes et des obus d’artillerie ou de mortier, une mesure avant tout symbolique car le coût des systèmes est tel qu’Israël ne peut en acquérir suffisamment que pour protéger tous les sites. 

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:20

Le 15 janvier 2007 

CCTV, Beijing, République Populaire de Chine
 « … Conformément à ses engagements la République Populaire de Chine a décidé d’intervenir militairement pour stopper l’invasion des forces impérialistes actuellement en cours sur le territoire de nos frères coréens. Plusieurs centaines de milliers de soldats de nos valeureuses forces armées ont commencé à rejoindre la ligne de front, protégés par des centaines de leurs courageux camarades des forces aériennes de l’armée de libération du peuple. L’avalanche d’hommes que nous déverserons sur l’ennemi le forcera à s’embarquer sur ses navires et à fuir la péninsule coréenne avant le retour du printemps ! Dans cette bataille contre l’impérialisme nos glorieuses forces armées ont par ailleurs décidé de ne laisser survivre aucun de nos ennemis et de s’engager sur tous les fronts contre ceux qui menacent la République populaire. Pour cette raison notre glorieuse marine a entamé les opérations destinées à libérer la province rebelle de Taiwan.»
***

Détroit de Taïwan, entre la République Populaire de Chine et la République de Chine

Le capitaine Chu et son équipage sont de retour dans le secteur de l’île de Taiwan mais la situation est bien différente de celle qui existait lors de leur dernière patrouille. Cette fois-ci ils ont en effet reçu l'ordre d’attaquer à outrance tout navire se trouvant dans leur zone d’opération, au nord-est de l’île. Leur principal objectif est bien sûr de couler tout navire militaire qui transiterait dans la zone mais l’amiral à bien fait comprendre à ses hommes que tout navire de commerce coulé serait également considéré comme une cible valable. Mieux vaux, a-t-il dit, tirer toutes les torpilles et tous les missiles des arsenaux que d’être coulés les soutes pleines. 
Car nul à l’Etat-Major ou à bord ne se fait d’illusion : même si le capitaine Chu est un officier parmi les plus brillants de la PLAN, son sous-marin ne survivra certainement pas à une rencontre avec un navire de guerre moderne, particulièrement un sous-marin américain. 
Le capitaine est sur la passerelle, observant ses hommes et se préparant aux premières opérations. Ses ordres sont clairs : à partir de minuit la chasse sera ouverte. Dans une minute donc. 
« - Lieutenant Song, nous avons toujours nos cibles à portée de tir ?
-          Oui capitaine, deux navires à portée de missile et trois à portée de torpille. Nous avons identifié l’un d’entre eux comme étant une frégate de classe Cheng Kung. 
-          Une Cheng Kung, une unité anti-sous-marine… Ce sera notre premier objectif. Est-elle à portée de torpille ou de missile ? 
-          Torpille, capitaine. 
-          Très bien. Ciblez-la avec deux torpilles et un missile. Chargez les trois autres tubes avec des missiles.
-          A vos ordres capitaine. »
Quatre minutes s’écoulent avant que le lieutenant n’indique que tout est prêt pour un tir. Satisfait, le capitaine Chu consulte sa montre. Encore cinq minutes avant d’atteindre une position optimale et de lancer l’attaque…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

L’offensive chinoise débute comme prévu le 15 janvier avec l’entrée de 12 divisions sur le territoire nord-coréen, soit près de 150 000 hommes appuyés par un important support aérien assuré notamment par des chasseurs J-11, copie locale des Su-27 Flanker russes. 
L’entrée de ces forces aériennes sur le champ de bataille prive les alliés de leur principal atout et entraîne de féroces combats pour obtenir le contrôle des cieux tandis que les forces terrestres chinoises peuvent avancer vers le front en ne subissant que des pertes limitées. 
Cette bataille voit le premier engagement opérationnel en combat aérien du nouveau chasseur américain F-22 Lightning II qui se révèle un piètre appareil en combat rapproché, largement surpassé par les J-11 beaucoup plus manœuvrables, comme l’avaient prédit un certain nombre d’analystes. 
Cependant il faut encore que les J-11 arrivent à se rapprocher suffisamment des appareils américains pour profiter de cet avantage, ce qui n’est pas fréquent car les capacités de combat à distance du F-22 sont, elles, formidables, profitant de l’ensemble des systèmes de détection et de communication de l’alliance pour tirer ses missiles avant d’avoir été détecté par les radars chinois.
Plus au sud les Chinois lancent la deuxième partie du plan “Double Dragon”, l’invasion de Taïwan. Après un barrage massif de missiles conventionnels, la force aérienne chinoise lance une vaste opération aéroportée destinée à capturer une plage pour permettre le débarquement de l’infanterie de marine. 
Malheureusement pour les forces communistes, le réseau de défense anti-aérienne de l’île survit presque intact à l’intense bombardement, tout comme ses forces aériennes : les appareils chinois sont reçus par les pilotes très énervés des Mirages 2000 et F-CK Ching Kuo taïwanais qui anéantissent la première vague continentale, les rares appareils survivant au barrage de missiles de la chasse insulaire étant abattus par les batteries de Patriot du réseau de défense. 
Afin de gagner un peu de temps la force aérienne nationaliste lance ensuite un raid de F-16 contre la flotte amphibie chinoise, les missiles Hsiung Feng II dévastant les navires de transport de troupes non sans que nombre de F-16 soient détruits par la combinaison de la chasse chinoise et de la défense anti-aérienne.

La flotte chinoise, comprenant qu’elle ne pourra pas mettre en œuvre son plan d’invasion, décide alors de mener un blocus de l’île en utilisant notamment sa puissante composante sous-marine, déployant une dizaine de sous-marins diesels de classe Kilo dans les eaux locales, poussant Taïpeï à lancer un appel à l’aide auquel répondent les Japonais, les Coréens du sud et les USA qui envoient deux nouveaux groupes de porte-avions vers la zone, dégarnissant la zone du Golfe Persique et déployant ainsi 5 de leurs dix porte-avions contre la Chine.

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:20

Le 27 janvier 2007

San Francisco Post, San Francisco, USA
 « L’offensive chinoise a débuté il y a un peu moins de deux semaines maintenant, prenant par surprise de nombreux observateurs qui ne l’attendaient plus. Le choix des stratèges de Beijing d’attaquer simultanément sur deux fronts a également été une grande surprise pour les forces alliées qui ont subi de lourdes pertes mais ont réussi à empêcher un assaut amphibie contre Taiwan et ont neutralisé la plus grande partie de la flotte de surface chinoise. Néanmoins l’US Navy reste sur les nerfs car la puissante force sous-marine de Beijing reste invisible et prête à frapper, ayant déjà envoyé par le fond de nombreux navires civils et militaires taïwanais. »
***

Détroit d’Hormuz, au large de l’Iran

Le supertanker MS Shangri La croise lentement dans le détroit d’Hormuz. Avec ses vingt hommes d’équipage et sa longueur équivalente à celle de deux terrains de football, le Shangri La est un super tanker de taille moyenne faisant le trajet entre le Koweït et l’Italie, traversant régulièrement les eaux infestées de pirates du Golfe d’Aden et de Mer Rouge. 
Mais avant d’arriver là il doit passer par l’étroit passage entre l’Iran et les Emirats Arabes Unis, un passage où le trafic est dense et sur lequel les Iraniens ont des velléités de contrôle. A plusieurs reprises déjà ils ont miné le détroit où ont tiré sur tous les navires le traversant. Néanmoins le capitaine Thanatodoulos est confiant, la déculottée infligée par les américains aux Iraniens à la fin des années 80 ayant appris à ces derniers à se tenir. 
C’est donc avec une grande surprise qu’il voit s’élever une grande gerbe d’eau par tribord avant tandis que toute la coque de son navire vibre et que de la fumée commence à s’élever à la suite de la trombe d’eau. Bientôt une seconde explosion suit la première. 
Immédiatement le capitaine ordonne l’arrêt des machines mais il sait qu’il est trop tard. Au vu de son poids le supertanker va poursuivre son chemin sur plusieurs kilomètres avant de s’arrêter, l’entrainant plus loin au sein du champ de mine dans lequel il s’est empêtré. S’emparant de la radio pour avertir tous les autres navires du secteur, le capitaine se rend vite compte de l’inutilité de ses efforts : de puissants émetteurs brouillent en effet les ondes, l’empêchant de contacter le reste du monde. Une troisième mine explose, provoquant une fuite de carburant et un incendie. Comprenant que son navire est désormais condamné, le capitaine ordonne à son corps défendant l’abandon du navire.
***

Damas, Syrie

C’est dans le saint tombeau de Saladin, le grand guerrier qui a repoussé les croisés hors de terre sainte et libéré Jérusalem, que Bassar El Assad a décidé de réunir les délégués du monde arabe. C’est dans ce haut lieu du monde islamique qu’il a décidé de leur proposer un projet ambitieux, un projet grandiose, un projet que beaucoup considéreront sans doute comme fou. Pourtant jamais les circonstances ne se sont révélées aussi propices à une telle opération avec Israël embourbée à Gaza et au Liban et les USA pris au piège en Asie et dans le Golfe Persique. Pour tout vrai musulman cela doit être l’occasion de frapper au cœur de l’ennemi juif. Mais la Syrie n’a pas la capacité d’obtenir un seul résultat seule. Comme à l’époque de Saladin seule l’union des croyants permettra la victoire. Et c’est là le message qu’il s’apprête à délivrer aux chefs d’états des grandes puissances sunnites ou à leurs représentants. 
Devant lui arrive le prince héritier saoudien, premier ministre et véritable détenteur du pouvoir. Les deux hommes ne s’apprécient guère, l’homme de Ryad reprochant au maître de Damas sa vision trop sécularisée du monde et, surtout, ses orientations théologiques… Il ne se prive d’ailleurs pas pour montrer son peu d’appréciation pour son hôte, le saluant brièvement, de manière presque grossière. Si intérieurement Bassar fulmine, il n’en réussit pas moins à se maîtriser. Il sait que l’homme est important, son opinion influençant tous les états du Golfe Persique… La journée sera longue…
***
Pierre Michel n’en croit pas ses yeux. Pourtant les rapports de presse qu'il découvre à l'écran sont formels. Partout à l’est les gouvernants semblent pris de folie. Des rives de la Méditerranée à celles du Pacifique il n’est pratiquement pas de zone de paix. Palestine, Israël, Kurdistan, Irak, Iran, Afghanistan, Cachemire, Sri Lanka, Chine, Taïwan, Corée, Japon. Pas un seul de ces pays, pas une seule de ces régions ne connait la paix. Partout également l'empreinte des Etats-Unis, combattant direct ou fournisseur d’armes. Et l’Asie n’est pas le seul continent touché par les maux d’Arès, l’Afrique connaissant son lot usuel de tensions, raids, pillages, génocides et autres conflits meurtriers. Bien à l’abri dans son appartement d’Etterbeek, le jeune universitaire est bien heureux d’être né en Europe occidentale…
***

Gaza, Palestine

Hassam meurt de faim. Voilà près d’une semaine qu’il n’a pas osé sortir de la cave de l’immeuble, de peur d’être pris au cœur d’une fusillade. Sa fille cadette est morte ainsi il y a trois semaines alors qu’elle accompagnait sa mère au marché. Elle aussi blessée dans la fusillade, Kadidja est décédée à l’hôpital, sa plaie s’étant infectée car aucun médecin ne dispose plus d’antiseptiques. Le pire était que la fusillade n’avait pas opposé des combattants de la liberté aux israéliens, non : c’étaient des partisans du Hamas et du Djihad islamique qui se disputaient pour le contrôle de la nourriture du dépôt de l’ONU. 
Depuis lors Hassam s’occupe seul de sa fille aînée et de son fils, leur donnant toute les maigres provisions qu’il a pu accumuler. Mais depuis la veille il n’y a plus rien… Même les bidons d’eau sont vides et il n’a pas plu depuis plusieurs jours, empêchant toute récupération de l’eau de pluie. Enfin il n’y a plus d’électricité et il ne leur reste que deux bougies pour éclairer la cave. Il n’a pas le choix, il doit sortir pour aller aux provisions, et laisser ses deux enfants sans défense pendant quelques heures. 
S’armant de tout son courage, l’ancien épicier sort à la lumière du jour naissant. Les rayons du soleil lui font mal aux yeux, mais il n’en a cure. Tout ce qui lui importe est de rejoindre rapidement le point de distribution de l’aide humanitaire. Traversant les rues dévastées, il ne peut que constater l’ampleur des dégâts : façades criblées de balles, maisons effondrées, chaussées défoncées par l’explosion de grenades ou de roquettes, véhicules détruits, tout n’est que désolation. 
Arrivé au dépôt de l’ONU il constate que les environs ont été l’objet de vifs combats. C’est là que sa femme et sa fille sont tombées, là que tant d’innocents sont tombés, victimes de la folie des hommes. 
La file devant le bâtiment est moins importante qu’il ne le pensait. Tout le monde reste chez lui, terré à l’abri. Il reçoit rapidement un bidon d’eau, des pilules désinfectantes, de la farine et du sucre, de quoi préparer un brouet énergétique à défaut d’être bon. On lui donne aussi un peu de fromage et un sac de pois moulus. Enfin on lui donne trois pains frais. Devant se maîtriser pour ne pas tout dévorer, il remercie les officiels avant de retourner chez lui porteur de ces denrées rares. Il espère ne pas tomber en chemin sur un gang qui chercherait à lui voler la nourriture de ses enfants. Heureusement il ne croise personne et parvient en sécurité dans sa cave.
***


Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

En Corée, les nouveaux chars chinois Type-96 s’avérèrent être des plus efficaces face aux T-90 japonais et aux K1A1 coréens. Stoppant immédiatement toutes leurs opérations offensives, les alliés commencent à se retrancher sur les positions les plus adéquates pour assurer la défense de la péninsule face aux hordes chinoises, en attendant la fin des combats aériens. Une défaite de leur aviation signifierait automatiquement la fin pour les forces alliées.
Les Chinois ont prévu une autre opération dans le cadre de leur plan “Double Dragon”, une opération destinée à affaiblir encore un peu plus le géant américain. En effet les Chinois savent parfaitement que leurs forces aériennes et navales sont incapables de faire face à la puissance combinée de 5 porte-avions américains, quelque 400 appareils de première ligne équipés de missiles redoutables et capables de tirer une large gamme de munitions ( y compris nucléaire ) contre toutes les cibles imaginables. Aussi Pékin a-t-il envoyé durant le mois de décembre des émissaires à Téhéran pour les pousser à ouvrir un nouveau front contre les USA dans le détroit d’Hormuz et en Irak.
En fait le gouvernement des Mollahs n’attend qu’une bonne occasion pour frapper le grand Satan. Or jamais la présence aéronavale américaine dans la région n’a été aussi faible avec 5 CVN en Asie ou en route pour la région, un en Méditerranée, un en opérations d'entraînement dans les Caraïbes et un au large du Pakistan pour soutenir les opérations en Afghanistan, les deux autres étant au port pour entretien : des conditions qui apparaissent comme idéale aux dirigeant iraniens, malgré la présence américaine en Irak et en Afghanistan. 
Aussi le 27 janvier 2007 l’armée iranienne lance-t-elle l’opération “Volonté divine” dont le premier coup est le déploiement d’un champ de mines dans le détroit d’Hormuz par les trois sous-marins de classe Kilo de la flotte iranienne. Le monde ne découvre la menace qu’avec l’explosion d’un superpétrolier au milieu du détroit dans une immense boule de feu, marquant la coupure de l’approvisionnement en pétrole issu de la région. Dans le même temps une vague d’explosions secoue l’Irak, provoquée par les rebelles soutenus par Téhéran.
Le président Bush ne consulte même pas ses conseillers en apprenant la nouvelle et déclare immédiatement la guerre contre l’Iran malgré le fait qu’une telle décision relève formellement du Congrès. Cependant aucun politicien ne conteste la décision, laquelle sera sanctionnée par un vote trois jours plus tard. Les forces américaines, prises par surprise, commencent immédiatement à se redéployer tant en Afghanistan qu’en Irak, les généraux ordonnant à leurs forces spéciales déployées dans le sud-ouest de l’Afghanistan de se déployer au Baloutchistan et d’y frapper les ressources pétrolières iranienne. 
Mais surtout les Américains se rendent compte que sans l’accès au Golfe Persique leurs forces en Iraq sont privées de tout leur support logistique et ne peuvent plus recevoir que les très insuffisants stocks aérotransportables à un moment où les capacités de transport de l’US Air Force sont déjà fortement sollicitées par les opérations en Corée et à Taïwan…
La Russie, rendue inquiète par les derniers développements, décide de redéployer une partie de ses forces européennes dans le Caucase et le long de la frontière chinoise près de la Corée afin de parer à toute éventualité tandis que l’Union Européenne, surprise par l’attaque iranienne sur les navires pétroliers dans le Golfe, commence à discuter d’une éventuelle réaction. 
Les événements inquiètent également des nations moins importantes. C’est en particulier les pays du Caucase opposés à Moscou qui sont le plus perturbés par les mouvements de troupes qui ont lieu dans la région, craignant que Moscou n’essaye de profiter de la situation pour restaurer son hégémonie sur la région. Mais ces pays craignent également d’éventuels flux de population en provenance des zones de combat en Iran et en Irak, qui pourraient déstabiliser toute la région. 
Dans le même temps d’autres observent la situation et calculent leurs chances, notamment le président syrien El Assad qui voit dans le soudain affaiblissement des USA une opportunité pour frapper Israël en se servant du conflit au Liban comme excuse. Invitant les délégués de tout le monde arabe à Damas, officiellement pour parler de la menace iranienne, il parvient à convaincre la plupart des autres nations arabes de libérer une bonne fois pour toutes la terre sainte de l’envahisseur sioniste dont les crimes au Liban et en Palestine humilient quotidiennement les Musulmans. L’Iran est notablement absente de ces réunions, Bashar El Assad considérant que ce pays en guerre avec les USA n’est pas à même de s’engager dans cette alliance, d’autant plus que sa présence serait mal vue par ses partenaires arabes. 
Cependant il mène également d’autres discussions en coulisses avec des représentants des services secrets iraniens et des principaux mouvements de lutte contre Israël afin de préparer une campagne d’attentats et d’attaques destinés à paralyser Tsahal et à masquer les opérations militaires des autres pays, une contribution masquée des mollah qui sert les intérêts de tous sans que le régime de Téhéran ne soit officiellement impliqué. 

Discrètement, des troupes venues d’Arabie Saoudite, du Koweit, des Emirats, d’Oman, du Quatar, d’Egypte et de Jordanie se concentrent à proximité des frontières israéliennes à la grande inquiétude de Tel Aviv qui voit s’accumuler à ses frontières d’importantes quantités de chars T-72, Challenger I et II, M1A2 et Leclerc mais aussi des systèmes de support dont plusieurs batteries de missiles anti-aériens Patriot Pac-2 et Mica-VL destinés à neutraliser l’arme la plus puissante d’Israël, son aviation.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:21

Le 13 février 2007 

Frankfurt Zeitung, Francfort, République Fédérale d’Allemagne
 « …Les nombreuses entreprises ayant délocalisé leurs centres de production en Asie, notamment celles ayant cru au miracle chinois, déchantent fortement avec le conflit qui perdure dans la région et s’est élargi il y a un moins avec l’entrée de la Chine dans cette guerre qui apparaît de plus en plus comme une lutte à mort entre les dragons orientaux. L’industrie électronique est particulièrement touchée, provoquant une hausse phénoménale des coûts des équipements informatiques alors que des rapports en provenance de Taiwan indiquent que plusieurs usines de semi-conducteurs ont été atteintes par des bombardements chinois… »
***

Détroit d’Hormuz, au large de l’Iran

A bord de l’USS Mustin la vigilance est grande. Le navire franchit en effet le détroit d’Hormuz, l’un des endroits les plus dangereux de la planète pour un navire US. Étroit, encombré par une foule de navires civils et militaires, il borde surtout la République Islamique d’Iran, l’une des nations les plus hostiles aux USA dans le monde. D’ailleurs les forces de la RIS et l’US Navy en sont déjà venu aux mains à plusieurs reprises, plusieurs navires américains étant endommagés et  de nombreux marins et commandos iraniens perdant la vie lors des opérations de représailles. Or la guerre a à nouveau éclaté entre les deux nations et le Mustin a été chargé d’escorter un groupe de ravitailleurs rapides transportant des équipements vivement requis par les forces US en Irak. 
C’est donc très vite que les opérateurs radar du Mustin repèrent la vague de navires progressant à grande vitesse dans leur direction et sonnent le branle bas de combat. 
Les systèmes d’armes sont armés et les premiers messages radios envoyés. Néanmoins le navire ne dispose que de relativement peu d’équipements capables d’engager la véritable nuée de jet-ski et de zodiacs bourrés d’explosifs qui fonce vers lui. Alors que les iraniens ne sont plus qu’à 500m du navire, le capitaine ordonne d’ouvrir le feu. Les canons automatiques de défense anti-aérienne Phalanx déversent une pluie dense d’obus de 20mm sur les marins iraniens tandis que le canon de 127mm crache des obus à fragmentation dispersant des milliers de fragments de métal sur la zone. Alors que les systèmes sont ainsi occupés, l’officier chargé de surveiller le radar de détection aérienne note l’apparition sur ses écrans de missiles à vol rasant à grande vitesse fondant vers le Mustin. Immédiatement l’officier de quart ordonne le lancement de missiles antiaériens SM-2 pour intercepter le missile, tout en reprogrammant un des Phalanx. Malheureusement le canon a déjà épuisé son stock de munition et le SM-2 ne parvient pas à décoller assez rapidement que pour intercepter les 4 Silkworm en approche. Les leurres électromagnétiques ne suffisent pas non plus à troubler le système de guidage des quatre missiles supersoniques qui viennent successivement frapper le navire à la proue, dans la salle des machines, sur le pont à hélicoptères et à hauteur du pont de commandement, décapitant l’état-major du Mustin et déclenchant plusieurs incendies qui se révèlent vite incontrôlables. Les dégâts sont encore aggravés quand cinq kamikazes précipitent leurs scooters des mers bourrés d’explosifs contre la coque, créant une série de brèches au travers desquelles se précipitent les eaux du golfe persique. 
***

Au dessus de la République Populaire Démocratique de Corée

Le F-15K du colonel Walker Moon, fils d’émigrés revenus au pays, volait à haute altitude, les ailes charges de missiles antiaériens AIM-9X Sidewinder et AIM-120 AMRAAM destinés à abattre les chasseurs chinois, bien plus modernes et coriaces que les appareils nord coréens abattus quelques semaines plus tôt, à l’ouverture des hostilités. L’appareil du colonel est l’un des 4 derniers F-15K des forces aériennes de son pays, 16 autres ayant été détruits au combat et le reste de la commande passée à Boeing en 2002 devant encore être délivrée. Déjà le gouvernement a ordonné 40 nouveaux appareils à produire en urgence, mais ces appareils ne concernent pas le colonel Moon. En revanche les quatre J-11 détectés par l’AWACS de patrouille dans le secteur centre du champ de bataille ont sa pleine et entière attention, sa mission étant de les abattre avant qu’ils ne soient en mesure de menacer l’avion radar de la coalition. 
Bien calé dans son siège, le colonel regarde son écran radar tout en écoutant les tonalités produites par son système d’alerte afin de déterminer si les Chinois l’ont déjà repéré. Cependant ses systèmes indiquent qu’ils ne semblent pas l’avoir accroché, cherchant à s’approcher silencieusement de leur cible en se cachant au fond des vallées, une tentative risquée qui a échoué en raison de la présence d’une batterie de missiles SAM qui les a accrochés et a transmis l’information à l’avion de contrôle. 
Néanmoins un tir à longue distance n’est pas envisageable, le missile ayant trop de chances de se perdre contre un écho fantôme. 
Moon n’a donc pas le choix, il doit descendre en plongé sur ces proies comme l’aigle ayant donné son nom à son avion, missiles à guidage infrarouge armés et prêts à faire feu. 
Bientôt une tonalité dans son casque lui indique qu’un des missiles a acquis sa cible. Retenant son coup encore quelques instants, Walker tire à la limite inférieure de portée de son missile, ne laissant aucune chance à l’appareil ennemi, son ailier faisant de même. Les missiles jaillissent de sous les larges ailes des appareils, les flammes de leurs moteurs manquant d’aveugler temporairement les pilotes coréens. Les chinois rompent leur formation mais deux pilotes ne peuvent échapper aux Sidewinder, leurs appareils étant touchés à l’aile pour l’un et dans l’une des tuyères de ses réacteurs pour l’autre, un coup qui transforme le splendide J-11 en un mortel nuage d’éclats de métal que ne peut éviter son ailier dont l’appareil n’est cependant pas fort endommagé. 
Armant son canon, le colonel Moon se prépare à mener un combat rapproché à l’issue plus qu’incertaine face à  un appareil dont la manœuvrabilité est devenue légendaire chez les pilotes de la coalition. 
Soudain son détecteur d’émissions radars attire son attention d’un cri strident : un radar de contrôle de tir vient de s’allumer dans le secteur, un radar dont les caractéristiques indiquent qu’il est d’origine chinoise. 
Ordonnant à son ailier de rompre le combat, Walker Moon remonte en altitude afin de se donner de l’espace de manœuvre. A plus de Mach 1, son avion à 100 millions de dollars file vers le ciel de toute la puissance de ces moteurs Pratt et Withney tandis que son système d’autoprotection éjecte leurres électromagnétiques et leurres infrarouges. 
Une boule de feu apparaît dans le ciel à sa droite et le colonel a le temps de reconnaître son ailier, touché par un missile semblant venir du sol. Virant brusquement sur l’aile, il se retourne vers les deux avions chinois survivant. Immédiatement le second de ses Sidewinder identifie une cible et le colonel appuie sur la gâchette de son manche à balais, tirant le missile vers ses adversaires.  Malgré sa manœuvrabilité stupéfiante, le J-11 ciblé ne peut éviter l’arme qui le frappe de plein fouet entre les deux ailes, provoquant une belle explosion. Le dernier pilote, lui, ne tente pas sa chance et se met à fuir. Epuisé par le combat et sentant l’adrénaline redescendre, le colonel ne lui donne pas la chasse. Ses douzièmes et treizièmes victoires en combat aérien lui suffisent…
***

Bassora, Iraq

Le sergent Tudor regarde, inquiet, le no man’s land qui s’étire devant les sacs de sable entourant le centre logistique des forces britanniques en Irak, situé dans la ville portuaire de Bassora. Le centre de la ville chiite a été abandonné par les troupes anglaises qui se sont retirées dans leurs cantonnements en raison du nombre important d’attentats commis au cours des derniers jours. Depuis lors les officiers britanniques s’attendent à un assaut en masse sur les positions occidentales les plus faibles, en l’occurrence le centre logistique. Situé par nécessité sur le port, il n’est gardé que par une partie des forces de la coalition, l’espace n’étant pas assez grand pour y placer plus de soldats. A peine trois cent hommes sont chargés de défendre ce qui est sans doute un des points les plus importants d’Irak. 
Aussi sont-ils certains que les milices chiites, épaulées par des troupes iraniennes, n’hésiteront pas à lancer une offensive contre cette cible de haute valeur. 
Entre une mitrailleuse lourde L7 et deux autres soldats équipés de mitrailleuses légères L108A1 Minimi, Tudor sait que son petit bastion avancé dispose d’une puissance de feu redoutable capable d’exterminer en quelques instants plusieurs dizaines d’assaillants. Néanmoins il sait aussi qu’il suffirait d’une seule roquette RPG pour tous les tuer. 
Dans une mosquée l’imam appelle à la prière. Un cri immense d’Allah Akbar retentit dans les rues à proximité du poste. Immédiatement le sergent prévient par radio ses supérieurs de l’arrivée d’une forte troupe. Avant même qu’il n’achève son appel les premiers miliciens approchent sans même se masquer. Bientôt Tudor distingue les premiers rangs d’attaquants, des gamins des rues et des vieillards qui semblent sortis d’un asile, un bouclier humain pour les véritables combattants qui commencent bientôt à tirer contre les britanniques. Tudor ordonne un tir de semonce à balles traçantes au dessus de la foule. Loin de dissuader les attaquants, ceux-ci lancent un nouveau cri à la gloire de leur dieu. Dans sa radio Tudor entend le sergent Holmes décrire une scène similaire et demander des ordres. Ils sont des centaines à approcher en courant des positions britanniques. Finalement l’ordre redouté tombe : il faut ouvrir le feu. Les trois armes automatiques produisent un véritable déluge de plomb qui fauche les irakiens par dizaines. Des cris de douleurs résonnent dans les rues conduisant au port. Une explosion se fait entendre, venant du côté gauche, du côté de la position de Holmes. Alors que Tudor tire lui aussi avec son L85A2, il entend derrière lui le bruit de blindés Warrior  sortant de la base et ouvrant le feu avec leurs obus de 30mm et leurs mitrailleuses, semant la mort en déchiquetant les corps des insurgés qui, de manière incompréhensible, continuent de progresser vers les troupes britanniques. Un missile antichar est tiré et explose contre le Warrior, détruisant le véhicule et provoquant l’ignition de ses munitions. Quelques instants plus tard une terrible explosion projette des centaines de fragment de métal aux alentours, plusieurs hachant les troupes britanniques. Derrières les murs du camp de base des artilleurs ont mit en batterie leurs tubes et des lift ont été utilisés pour rassembler des caisses permettant à des soldats de tirer par-dessus les fortifications comme les défenseurs d’un château médiéval. 
La radio du sergent résonne à nouveau, donnant l’ordre de repli sur les positions intérieures. Sous la protection du feu de leurs camarades, les survivants des bastions extérieurs se replient précipitamment vers les portes qui se ferment derrière eux. La bataille continuera encore longtemps…
***

Dans la campagne de la République Populaire Démocratique de Corée

On l’appelle la vieille Sohee. Voilà déjà 42 ans qu’elle vit dans un petit village de Corée du Nord, travaillant dans les champs et éduquant les plus jeunes de ses 6 enfants. Trois sont entrés dans l’armée, un autre est fonctionnaire du gouvernement. Les deux cadets ont 16 et 13 ans. Elle est fière d’avoir donné naissance à autant de garçons. Dans le village aucune femme n’a donné autant d’enfants au pays. Mais aujourd’hui sa fierté est remplacée par la colère et le chagrin. Le cher leader a déclaré une guerre aux impérialistes occidentaux mais ses promesses de victoire rapide semblent n’avoir été que des mensonges. Aujourd’hui trois de ses fils sont mort, deux au combat et un lors du bombardement du site où il travaillait. Et pourtant malgré ses pertes les officiers recruteurs sont venus demander à Jisoo de les suivre. Jisoo qui n’a que 16 ans, Jisoo qui est encore sur les bancs de l’école ! Elle ne peut l’accepter. Elle l’a dit au soldat qui n’a fait que la bousculer en tirant son fils vers la porte. Elle l’a répété au soldat depuis le seuil de la porte et le goujat l’a giflée, là, en pleine rue, devant tout le reste du village. Elle n’est pas la seule à avoir le visage emplit de chagrin. Sur de nombreux autres porches se déroulent des scènes similaires. 
Ils sont six soldats venus chercher les enfants du village pour les emmener à bord de deux camions. Six hommes qui ont certainement corrompu leur officier pour être affecté à cette mission. Deux sont même obèses dans un pays où la plupart des habitants dépendent de l’aide alimentaire internationale. L’un des obèses est un capitaine du nom de Zheng, sans doute issus d’une famille d’immigrés chinois vu son patronyme. 
Les enfants, rassemblés au milieu de la place du village sous la surveillance de deux soldats, sont en pleurs. 
Soudain l’un d’entre eux, profitant d’un moment d’inattention des gardes, essaie de s’échapper. Malheureusement il est repéré et l’un des soldats dégaine son arme et, sans hésiter, lui tire une rafale dans le dos. Les balles viennent le frapper de plein fouet, le faisant trébucher et s’étaler de tout son long, le sang commençant à s’écouler le long de ses flancs tandis qu’il hurle de douleur. Une rage collective s’empare du village, une rage folle qui leur fait négliger toute menace. Ensemble, sans concertation, les villageois se jettent sur les soldats, les agrippant par les membres, leur arrachant leurs armes des mains. Dans leur rage les habitants les griffent, les mordent, les démembrent vivant. Dans la colère qui les aveugle ils n’ont plus aucune notion morale. L’hystérie collective joue à fond, l’un des villageois s’équipe même d’un couteau pour trancher la tête des soldats tandis qu’un autre apporte des manches de faux sur lesquels les planter. Mais la vieille Sohee ne voit déjà plus les horreurs commises par ses voisins, effondrée qu’elle est devant le corps sans vie de Jisoo.
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

La bataille pour le contrôle du ciel coréen touche finalement à sa fin, après un mois de combats intenses. Les derniers J-11 chinois sont rappelés pour protéger Pékin après que leurs unités aient subi d’importantes pertes sous le feu des pilotes occidentaux mieux entraînés et mieux équipés. 
Mais la victoire alliée a été coûteuse, avec près de 30% d’appareils perdus et 22% de pilotes tués ou capturés par l’ennemi. Au sol, les troupes retranchées dans de solides positions défensives et appuyées par les terribles A-10 sont parvenues à repousser les chinois mais en subissant de telles pertes qu’elles sont incapables de lancer la moindre contre-offensive en raison notamment de la très puissante artillerie communiste qui pilonne toute unité sortant de ses tranchées. Quoique les USA aient promis des renforts issus du corps des Marines US, la dégradation de la situation au Proche et Moyen-Orient fait penser aux commandants des opérations locales que ces troupes pourraient être redéployées en Iran.
Pour les Chinois et leur allié nord coréen le fait que l’ennemi soit incapable de lancer une offensive est la seule bonne nouvelle au milieu de la tempête car elle signifie que l’état nord-coréen existe toujours. Mais la nouvelle des terribles pertes subies par leurs unités causent des révoltes dans plusieurs villages : les habitants en colère, principalement des personnes âgées et des femmes, chassent ou massacrent les officiels communistes locaux, forçant Kim Jong Il à envoyer de précieuses troupes pour mater les rebelles alors que leur présence est nécessaire au front. 
Le front taïwanais est un autre désastre pour la Chine et ce malgré quelques victoires contre l’US Navy. En effet 68% des forces aériennes déployées dans ce théâtre d’opération ont été détruites par la défense taïwanaise et un important raid de près de 200 missiles Tomahawk lancés par deux sous-marins stratégiques reconvertis de classe Ohio qui visèrent les infrastructures de support, les pistes et les ateliers de réparation des bases de la région. 
La crème des forces parachutistes chinoises a également été anéantie, tout comme la majorité de la flotte de surface du pays. Seule la branche sous-marine de la flotte a fournit de grandes victoires aux Chinois, notamment le 13 février lorsque deux sous-marins de classe Kilo tendent une embuscade au groupe aéronaval de l’USS Nimitz, coulant le porte-avion ainsi que le croiseur USS Anzio et le destroyer USS Barry. 
Bien que certains évoquent le possible usage d’une arme nucléaire tactique pour couler le porte-avions la plupart des analystes considèrent qu’il s’agit là de propagande américaine cherchant à expliquer la perte de l’un de leurs précieux porte-avions et de 7000 marins tués par une centaine de Chinois à bord de deux vieux sous-marins conçus dans les années 80.
Au sol des vagues de soldats iraniens se jettent sur les forces américaines qui envahissent le pays depuis l’Irak. Ces attaques iraniennes rappellent les méthodes utilisées lors de la guerre Iran-Irak des années 80 et sont avant tout le fait des unités fanatiques Pasdaran. 
Les forces américaines sont en outre gravement handicapées par des attaques incessantes de la guérilla chiite en Irak. La plus grave de cette attaque voit près d’un millier de rebelles précédés d’autant de civils utilisés comme boucliers humains s’attaquer au centre logistique de Bassora, protégé par des forces britanniques qui n’en gardent le contrôle qu’au prix de lourdes pertes tant civiles que militaires. 

Sur le front Afghan les forces spéciales américaines doivent renoncer à porter leur offensive au cœur du territoire ennemi en raison d’une recrudescence des attaques talibanes sur leurs arrières, là encore avec le soutient logistique de Téhéran.

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:21

Le 28 février 2007

Tel Aviv News, Tel Aviv, Israël
 « Le lâche assaut lancé sur notre contrée par les traîtres infidèles venus d’au-delà de nos frontières nécessite l’engagement de chacun afin d’assurer la survie du peuple élu. Armageddon est à nos portes, les justes doivent se lever pour assurer le triomphe du Seigneur ! »
***

Mechelen, Belgique

Jan, Dirk, Piet et Yves sont une fois de plus dans la salle arrière du « Lekkere Bloed », plongés en pleine discussion par les récents évènements. Partout les Arabes agressent les gens, leurs terroristes se font exploser en Irak, en Israël chez ces pourris de juifs qui, il faut le reconnaître, ont les couilles de leur rendre la pareille à coup de bombes, ces Arabes qui se font aussi exploser en pleine mer contre les pétroliers et les navires de guerre occidentaux. 
Et c’est sans parler des « chinetok » qui font que les Ipod sont désormais introuvables, tout comme nombre d’autres produits manufacturés, parce que les bourgeois ont délocalisé et sont allés donner leur argent aux étrangers, mettant au chômage les vrais belges… 
Ils sont là depuis cinq heures, la TV branchée sur Euronews, discutant de leur haine de ces races inférieures venues pourrir la vie des blancs tout en contemplant les images de morts, de massacres, d’explosions qui défilent à l’écran. 
C’est alors que Piet a une idée de génie : et pourquoi ne pas appeler quelques amis pour aller casser de l’Arabe, mais en y allant sérieusement cette fois, en leur faisant comprendre que leur place c’est dans leur trou à merde et pas sur la terre de la Moeder Vlaanderen ? Ils pourraient même s’allier, de manière temporaire, avec les juifs extrémistes de l’école d’à côté puisque, après tout, ils ont les mêmes ennemis… 
L’idée semble bonne aux quatre compères qui bientôt envoient des SMS à leurs amis, leur donnant rendez vous place de la gare pour une ratonnade en règle…
***

Base aérienne de Hatzerim, Israël

Cette fois-ci Ephraïm n’a pu échapper à la mobilisation générale de tous les hommes et de toutes les femmes en âge de servir. Leurs enfants ont été confiés à leur grand père qui les garde dans son appartement de Tel-Aviv. 
Sur la base aérienne de Hatzerim où il s’est vu confier un vieux bombardier A-4 Skyhawk, avion d'entraînement brusquement remis en service actif pour les opérations de bombardement au Liban et dans la bande de Gaza, laissant les unités plus modernes disponibles pour affronter les forces blindées de l’Alliance Islamique et les appareils ultramodernes de ces nations, notamment les F-15 saoudiens et les F-16 émiratis, appareils aussi perfectionnés que les dernières machines entrées en service dans l’Israeli Air Force
Tandis qu’Ephraïm retrouve le cockpit de l’appareil sur lequel il a fait la guerre de Yom Kippour, en 1973, alors qu’il n’était qu’un jeune pilote fraîchement sortis de l’école d’entrainement, sa femme a elle été déployée à Haïfa pour y contribuer à la sécurisation de la base navale, libérant des combattants pour les opérations de première ligne. 
Comme eux, des milliers de couples israéliens ont dû trouver de toute urgence des solutions pour garder leurs enfants et se rendre à leur garnison de réserve. Heureusement certaines leçons ont pu être tirées de la mobilisation partielle de l’été et être à ce titre implémentées de manière à réduire le chaos qui avait alors eu lieu. 
***

Séoul, République de Corée

Hwang se repose dans une cave où son unité, ou ce qu’il en reste, a trouvé refuge face au froid et à la neige. Voilà des mois que ses hommes et lui sont engagés dans la défense des ruines de Séoul, un conflit titanesque dont le quartier général a indiqué que la presse le comparait à la bataille de Stalingrad. 
La région de Séoul, conurbation géante à l’image d’autres mégapoles asiatiques ou américaines comme Tokio ou Los Angeles, un immense agrégat de gratte-ciels, de buildings, d’immeubles d’habitation ou de simples maisons séparées par des rues plus ou moins larges et quelques trop rares parcs. 
L’artillerie, utilisée massivement par les deux camps, a détruit de nombreux pâtés de maison, ravageant tant les quartiers ultramodernes que les monuments plus anciens. Pour Hwang c’est un massacre ignoble auquel se livre le Nord. L’évacuation des civils est achevée depuis longtemps et ne restent plus que des soldats ayant bien l’intention de se tuer mutuellement. 
Cela fait une semaine qu’ils n’ont plus pris de douche et que les rares repas chaud n’ont été que des boîtes de nourriture auto chauffantes. Ils ne comptent plus les morts et les blessés dans leurs rangs, à dire vrai tous ont déjà souffert d’une ou plusieurs blessures et sont passés par un hôpital de campagne. 
L’Etat-Major a indiqué que la situation globale du front est stable, la poussée chinoise ayant pu être contenue suite à l’anéantissement de leurs forces aériennes. Progressivement, la plus grande partie du territoire national a été reconquis et les généraux ont bon espoir d’atteindre la DMZ avant la fin de l’hiver. Les villes du sud, durement touchées par les bombardements de missile durant les premières semaines du conflit, sont désormais à l’abri et les réfugiés qui s’y trouvent ont été pris en charge par les services de l’état, une nouvelle qui rassure Hwang pour sa femme. 
Il a reçu plusieurs lettres d’elle, qu’il garde précieusement sous son gilet pare-balle. Ce n’est plus son gilet de police mais un modèle de l’armée qu’il porte maintenant, tout comme il a reçu un fusil d’assaut K-2 et d’autres équipements standard de l’armée, son équipement de départ n’ayant pas été récupéré lors de son évacuation médicale de décembre. 
Un cri vient d’en haut. Il faut y retourner. Soupirant, Hwang reprend son équipement et remonte péniblement à la surface : à Séoul on ne descend pas en Enfer…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

La coalition d’états musulmans créée lors de la réunion de Damas,baptisée depuis Alliance Islamique et dirigée par l’Arabie Saoudite, lance le 25 février son attaque contre Israël. Cependant l’Etat Hébreu  à eu le temps de se préparer malgré les nombreux attentats et les attaques des mouvements comme le Hezbollah et le Hamas. 
Couvertes par les puissantes aviations saoudienne et égyptienne, les formations blindées arabes se ruent à l’assaut de Tsahal. Cependant l’IDF, équipée d’avions au moins aussi performants et de pilotes nettement mieux entrainés, parvient à limiter leur efficacité tout en portant des coups sauvages à l’intérieur du territoire ennemi où les centres logistiques sont des cibles privilégiées tandis que les drones et les hélicoptères israéliens survolent en permanence les formations ennemies. Mais la présence des systèmes anti-aériens avancés des états du Golfe causent d’importantes pertes aux forces aériennes israéliennes. 
Rapidement la mauvaise logistique des forces arabes liée à la précipitation dans laquelle l’opération a été lancée, à la multitude d’équipements d’origines diverses équipant la coalition et au manque d’infrastructures de la région provoque de nombreuses pannes au sein des unités mécanisées et blindées musulmanes. 
Les équipages vétérans des Merkava IV de Tsahal n’ont aucune difficulté à affronter un ennemi certes bien équipé mais manquant cruellement d’entrainement et handicapés par ces pannes. En outre les chars de l’Etat Hébreu sont capables de résister à plus de coups que les Challenger d’origine britannique ou que et les M1A2 produits aux USA : les seuls chars vraiment capables de lutter à armes égales avec les Merkava IV étant les Leclerc d’origine française, souvent appelée Rolls Royce des chars en raison de leur coût et de leur équipement haut de gamme. 

Sur le front asiatique, l’US Navy subit de nouvelles pertes  le 18, à peine 5 jours après le désastre du Nimitz, lorsque des missiles Silkworm tirés par des batteries côtières iraniennes atteignent un destroyer et une frégate américaine de la Force Hormuz, flottille internationale constituée d’unités basées dans le Golfe avant le minage du détroit et chargée de protéger un groupe de démineurs de la classe Avenger. Le destroyer USS Mustin  finit par sombrer cinq heures après avoir été touché, ravagée par un incendie devenu incontrôlable qui finit par atteindre la soute à munitions et déclenche l’explosion qui achève le navire.

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:22

Le 10 Mars 2007

Aftonbladet, Stockholm, Suède
« L’actualité semble décrire l’Armageddon tant la violence y est omniprésente. Des centaines de milliers de soldats et de civils périssent tandis que les armées chinoises, coréennes, japonaises, américaines, iraniennes, saoudiennes, syriennes, égyptiennes et israéliennes livrent de violentes batailles et qu’en Afrique les chefs de guerre continuent à s’affronter en usant d’une logique de la terreur dont les civils sont les premières victimes. Espérons que cette folie qui semble s’emparer de tant d’hommes ne s’étendra pas au-delà et ne touchera pas l’Europe. »
***

Tel Aviv, Israël

« Il nous faut régler une fois pour toute le problème de Gaza. Cette plaie nous laboure le flanc, nécessitant l’engagement de centaines de soldats qui seraient bien mieux utilisés ailleurs, sur le front syrien notamment. »
La voix de Benjamin Netanyahou résonne sous la voûte de la Knesset. En cette heure grave personne n’ose contredire le vieux leader de la droite, partisan de longue date de la colonisation et opposant d’un état palestinien indépendant. 
« Aussi je vous le dis, si le premier ministre Olmert est un couard qui n’ose prendre des décisions certes difficiles mais vitales pour l’avenir d’Israël comme l’anéantissement de la bande de Gaza et la déportation totale des Palestiniens, alors il faut le démettre de ses fonctions. Je demande donc un vote de censure du parlement. »
***

Gaza, Palestine

Hassam entend une fois de plus les blindés israéliens approcher. Mais les cris  de femmes et d’enfants sont inhabituels, d’autant plus effrayants que des rafales d’armes automatiques les interrompent et que régulièrement des explosions se font entendre ou ressentir. Comme si les Israéliens faisaient s’effondrer chaque immeuble de la rue… Des avions de chasse volent également au-dessus de la bande de Gaza, le sifflement aigu de leurs moteurs audible jusqu’au fond de la cave. 
Soudain quelqu’un ouvre le soupirail donnant sur la rue, déversant un flot de lumière dans la cave enténébrée. Un objet est jeté dans l’orifice et la plaque de fonte se ferme à nouveau. Horrifié, Hassam à compris : un soldat vient de jeter une grenade. Il n’a pas le temps de dire adieu à ses enfants, pas le temps de les serrer une dernière fois dans ses bras que déjà la grenade fait entendre un sifflement étrange, comme si elle pulvérisait un gaz dans l’atmosphère. Brusquement un contact électrique se fait à l’intérieur de la sphère, mettant le feu aux vapeurs ultra explosives de la munition thermobarique…
***

Sinai, Egypte

L’explosion projette sable, pierre et fragments métalliques tout autour du point d’impact, criblant le blindage du char M1A1 Abraham voisin. A l’intérieur du blindé les trois hommes de l’équipage lèvent un regard inquiet vers les parois de métal de leur véhicule. Le caporal Malik Attaf, pilote du véhicule, prononce une rapide action de grâce avant de déclarer à plus haute voix que cette fois-ci ce n’était pas tombé loin. 
L'Abraham fait partie d’un peloton de 4 chars égyptiens positionnés de manière à prévenir une attaque massive vers le canal de Suez, 5km en avant du gros des forces chargées de la défense du Sinaï. 
Soudain un bruit attire l’attention du sergent Murad Omar, le chef du véhicule : son système d’affichage de la situation Icône vient d’afficher une série de symboles de couleur rouge. Au même moment la voix de son supérieur, le lieutenant Abraham Al Dhabi, commandant du peloton, se fait entendre dans ses écouteurs : « Faucon un à tous les faucons, raid aérien en approche ! »
A peine eut-il l’opportunité de formuler sa mise en garde que le hurlement des moteurs d’un appareil de l’IAF se fit entendre au dessus du char, immédiatement suivit d’un chapelet d’explosions. L’équipage n’a pas le temps de s’en inquiéter avant que leur blindé n’explose à son tour, touché par une bombe larguée par un F-16 israélien.
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

L’armée égyptienne est rapidement mise en déroute, étant moins bien couverte par les systèmes de défense anti-aérienne moderne de ses alliés. Dès le 6 mars Tsahal commence à envahir le Sinaï égyptien, mais les généraux israéliens ont peur de laisser leur flanc dégarni souhaitent neutraliser une bonne fois pour toutes la menace que représente à leurs yeux Gaza en utilisant tous les moyens à leur disposition.
Le premier ministre Olmert, craignant la réaction occidentale, refuse l’opération. Mais, face à l’offensive généralisée du monde arabe, son refus est considéré comme une trahison par les militaires qui provoquent un vote de défiance à la Knesset. Olmert est démis de ses fonctions le 9 et remplacé par un leader issus de l’extrême droite religieuse partisan d’une ligne dure à l’égard des Palestiniens et des Arabes.
Il ordonne aux militaires de pratiquer un véritable génocide de Gaza, vidant chaque immeuble à coup de lance-flammes et utilisant des munitions thermobariques, n’envoyant l’infanterie qu’après que l’artillerie ait nettoyé le secteur. Son mot d’ordre est la purification de la Terre Promise.

La résistance palestinienne, héroïque, est futile et une offensive générale du Hezbollah en soutien à ses frères du sud ne fait que provoquer l’invasion des territoires libanais au nord du fleuve Litani, qui formait jusque là la limite de l’invasion israélienne du pays.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:22

Le 15 mars 2007

Discours du président de la Ligue Communiste Révolutionnaire, Lille, France
« L’invasion sioniste des pays arabes est une agression contre les droits fondamentaux de populations qui souffrent depuis des décennies à cause de ces envahisseurs venus pour exploiter des terres qui ne leur appartenait pas sans respect pour les lois internationales. Mais qu’attendre de plus d’une nation dirigée par des criminels de guerre comme Ariel Sharon ? Aujourd’hui nous nous devons de soutenir nos frères d’humanité en boycottant tous les produits venus d’Israël et en faisant pression sur notre gouvernement pour qu’il cesse de soutenir cette politique d’épuration ethnique. Aussi je vous invite, camarades, à me rejoindre à partir de la semaine prochaine devant l’ambassade d’Israël pour une manifestation permanente appelée à durer jusqu’à la fin du conflit »
***

Golan, frontière entre la Syrie et Israël

Le canon du Merkava IV tonna une nouvelle fois, crachant un obus qui alla détruire un char T-72 syrien à quelques trois kilomètre de la position de Barak 4, le char du lieutenant Goldstein. A travers son écran de contrôle il observa la tourelle du char de conception soviétique sauter en l’air, propulsée par une violente explosion. « A trois heure, BMP-3, chargez un obus à tête explosive » Le caporal Joshua Shavit appuya sur le bouton ordonnant au chargeur automatique de sélectionner un obus explosif, le mécanisme ouvrant la culasse et y déposant la munition avant de tout refermer et d’afficher un signal vert qui apparut dans le réticule du viseur « Cible en vue, je tire » 
Le char recula sur ses chenilles, l’obus fonçant sur le transport de troupe alors que le canon de 100mm de celui-ci tirait un missile anti-char « Système d’auto-défense engagé ! » Une petite explosion retentit à l’extérieur du char, le système Trophy faisant détoner une charge qui propulsa des billes de métal vers le l’obus ennemi, le détruisant en vol. « Ici Barak Leader à toutes les unités Barak, en avant, en avant ! »
Goldstein mit une seconde avant de digérer l’information puis transmit l’ordre « Abraham, en avant ! Joshua, a deux heures, infanterie démontée, j’engage à la mitrailleuse »
Une secousse et le lourd blindé commença à se déplacer. En avant. Pour la première fois depuis l’assaut initial des forces arabes, les forces de défense d’Israël progressaient sur le front syrien…
***

Bruxelles, Belgique

Pierre Istace regarde, emprunt d’une fascination morbide, les images diffusées sur le web : la mosquée qui domine depuis si longtemps le mont du Temple, une image iconique pour l’Orient et l’Occident, symbole de leurs relations depuis plus de mille ans, disparaît dans la poussière et la fumée. 
Se rejetant en arrière dans son fauteuil, il soupire en secouant la tête. Cet événement ne peut que radicaliser tout le monde islamique, de l’Afrique du Nord à l’Indonésie en passant par les steppes d’Asie Centrale et les quartiers de forte immigration en Europe… 
Le jeune historien ne peut que craindre les mois à venir, tant pour la planète que pour sa propre sécurité, lui qui vit dans une ville où les communautés musulmanes sont importantes…
***

Dili, Timor Oriental

Candidat à l’élection présidentielle, José Ramos-Horta s’attendait à susciter une certaine hostilité. Mais de là à être la cible d’une tentative d’attentat… Il était à présent à l’abri, protégé par un cordon de soldats australiens de la force de pacification, les hommes d’Alfredo Reinado ayant manqué leur chance. Depuis l’attaque du poste de police de Maliana, le 27 février, le rebelle était devenu de plus en plus audacieux, émettant toujours plus de revendications dans ses interventions médiatiques. 
L’attaque contre le premier ministre en exercice et président putatif de la nation était cependant un nouveau pas franchis dans l’escalade de la violence dans une nation qui n’en demandait pas tant…

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Sur le front oriental les généraux israéliens décident de pousser vers Damas et Amman afin d’éliminer une bonne fois pour toute la menace arabe. Paniqués par l'avance éclair de Tsahal, les généraux syriens décident de tirer leurs missiles SCUD avec des têtes chimiques pour exterminer ce qu’ils appellent la « vermine génocidaire sioniste », l’utilisation d’armes de destruction massive étant aussi considérée comme étant une réponse au génocide de Gaza.
La plupart sont interceptés par les batteries de missiles anti-missiles Arrow et Patriot ainsi que par les tout nouveaux systèmes laser THEL mais 6 missiles s’écrasent sur Haifa, Tel Aviv et Netania, faisant des milliers de victimes au moment ou le poison VX se répand au dessus de ces villes.

La réponse de l’Etat hébreu est immédiate et symbolique puisque Israël détruit les mosquées Al Aqsa et du Dôme sur le Mont du Temple, provoquant l’horreur des musulmans du monde entier. Cette décision, prise personnellement par le nouveau premier ministre, est violemment contestée par une partie de la Knesset et par les diplomates occidentaux. Mais le premier ministre la justifie par l’identification du conflit avec la guerre d’Armageddon promise par les textes sacrés.

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