La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
J'espère que ce pauvre Wallace sera un peu épargné par rapport à TFOM (pas difficile, cela dit).
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Messieurs, tâchons de réussir à unir autour de nous le continent européen, berceau d’une civilisation que les Nazis n’ont pas réussi à anéantir et de peuples qu’ils n’ont pu asservir.
La France, les Français et les peuples libres d’Europe comptent sur vous»
Le cortège funèbre de Roosevelt, suivi par une foule nombreuse, notamment des Afro-Américains, remontait les grandes artères de Washington D.C.. Puis son corps fut exposé à la Maison-Blanche pour permettre à la population de se recueillir devant la dépouille. Finalement, le président défunt fut mis en terre dans le jardin de sa résidence de Springwood à Hyde Park (aujourd’hui Franklin D. Roosevelt National Historic Site).
Un grand moment d’unité nationale, trêve au cœur d’une campagne électorale qui ne sera surpassée en hargne que par celle de 1860, celle qui aboutit à l’élection de Lincoln…
À peine les cérémonies d’hommage terminées, que la lutte repris. Non seulement entre Républicains et Démocrates, mais également au sein de ces derniers. Truman, alors simple sénateur, avait beaucoup plus de temps que Wallace, chef de l’État et chef de guerre à consacrer pour tisser sa toile, soutenu en cela par l’Establishment qui plus est. Finalement, le 9 octobre, soit un mois avant l’élection, les délégués décidèrent d’écarter le président en place, en dépit de sa plus grande popularité, au profit d’un ticket Truman-Morgenthau.
Truman entend en nommant comme co-listier un partisan de la ligne dure vis à vis de l’Allemagne, se montrer comme un chef de guerre dans le droite lignée de Roosevelt. En effet, Henry Morgenthau est l’auteur d’un plan secret de désindustrialisation et de démembrement d’envergure de l’Allemagne vaincue.
Truman et Morgenthau, à peine désignés, se lancent à corps perdus dans la campagne. Mais deux évènements leur balaient toute chance dans cette élection. Tout d’abord, la triomphale (quoi que difficile) victoire américaine au Golfe de Leyte et la destruction des lambeaux de la flotte japonaise fin octobre redore l’image du président, qui apparaît aux yeux de l’opinion de surcroît comme une victime des caciques du Parti démocrate. Ensuite, la révélation du fameux Plan Morgenthau au grand public par la presse, plan qui choque l’opinion publique américaine, qui craint d’ailleurs en réaction un renouveau de combativité de l’armée allemande, qui semblait en passe de se liquéfier à ce moment, avec l’entrée relativement aisée du gros des forces alliées en Allemagne même fin octobre, qui suit la victoire d’Aix-la-Chapelle. Crainte que s’empresse d’utiliser Dewey.
« Votre plan, Mr Morgenthau, a offert à l’ennemi un sursaut dangereux ! » Accuse-t-il.
Démagogiquement, Dewey se veut en continuateur du New Deal, tout en déclarant vouloir l’améliorer en mettant un terme au gaspillage d’argent, notamment en réduisant l’administration, alors que le Parti républicain, globalement conservateur, est opposé à ce même New Deal…
Cette campagne de bas niveau se conclut par la victoire du camp républicain et du ticket Dewey-Bricker.
Pendant ce temps, non seulement la guerre continue, notamment dans le Pacifique, où à la grande détresse d’Higashikuni, l’aviation japonaise commence, du propre chef des officiers présents sur place, à déclencher des attaques suicides contre la flotte américaine aux Philippines. Mais Wallace est encore président jusqu’au 20 janvier 1945 et mènera donc les négociations quant à l’après-guerre imminent en Europe où Budapest, Bratislava (et le gouvernement Tiso) tombent mi-novembre, où les armées du Reich sont refoulées dans la poche dîtes de Courlande en Lettonie (et que les États baltes connaissent une seconde annexion soviétique) et qu’enfin débute le siège de Konigsberg (auquel participent les Polonais) et que l’armée Rouge stationne à 80 KM de Berlin, sur l’Oder, suite à son offensive en direction de la capitale nazie. La Finlande, elle, a signé un armistice fin septembre avec l’URSS sur une base qui lui permet de conserver les territoires qu’elle contrôlait à la signature, soit la majeure partie de son territoire de 1938, dont Viipuri, seconde ville du pays, du fait de sa résistance héroïque. Himmler, certainement trop occupé ailleurs (où déjà préparé à se sauver lui-même), ordonne à son armée d’évacuer la Laponie sans violence (!). Les combats se poursuivent dans le Finnmark, à l’extrême-nord de la Norvège.
Les 3 autres Grands attendaient la conclusion de l’élection américaine pour organiser une grande conférence entre les 4 dirigeants principaux de la Coalition alliée. Elle se tiendra à Yalta, en Crimée, du 3 au 10 décembre 1944. Wallace amène Dewey avec lui, tout en lui rappelant qu’il est toujours le « chef ».
Staline est aux anges, le véritable miracle est pour lui et non pour Himmler. À un Roosevelt arrangeant, succède un Stalinobéât au moment opportun ! Il sait qu’il obtiendra du président américain tout ce qu’il peut obtenir en Europe en échange de vagues promesses sur des élections libres et son soutien à la future ONU, dont Staline commence à bien comprendre l’impact qu’elle aura sur l’avenir du Monde. Cela lui laissera les mains libres pour pouvoir appliquer son plan…
Face aux deux superpuissances de l’avenir, Churchill et de Gaulle font bloc, mais Staline détient vis à vis du second un « gage » d’importance…
Le million et demi de prisonniers français détenus en Pologne et en Allemagne orientale !
Il pourrait retarder leur libération, voire pire, si le Général se montre trop ferme, surtout avec un Wallace complètement aveugle vis à vis du Soviétique.
Mais, l’offensive générale en Allemagne se déroulant sous les meilleurs auspices, Churchill peut mettre en branle une opération qui tout en montrant à Staline la détermination des grandes puissances européennes, apparaît crédible militairement et ne portera pas directement atteinte aux intérêts soviétiques.
L’opération Menace, dont le nom d’ailleurs, s’écrit de la même manière et signifie la même chose en Français et en Anglais, tout en démontrant bien le véritable but discret de l’attaque...
Une offensive sur la Norvège occupée et ce, en coordination avec la Suède qui s’apprête à rompre sa neutralité (à l’heure où la Turquie l’a enfin fait, c’est à dire juste pour intégrer la future ONU en tant que « puissance alliée »...) ! En effet, le gouvernement Himmler se liquéfie, la plupart des camps de la mort ont été libéré et l’heure ne semble plus être à la diplomatie, le représentant suédois à Budapest, Raoul Wallenberg, qui avait obtenu la libération de nombreux Juifs hongrois, ayant mystérieusement disparu après avoir été convoqué par les autorités soviétiques...
Soutenue par la Marine nationale et quelques bataillons des Corps-Francs, l’opération est principalement britannique cependant.
Le 6 décembre, alors que la Conférence de Yalta bat son plein, la Suède donne 24 heures aux forces allemandes stationnées en Norvège pour capituler, sans quoi l’armée du roi Gustave V interviendra pour le faire. Stupeur, les Européens ont encore de la ressource d’autant que l’affaire est finement jouée. En effet, les forces nazies en Norvège, commandées par le général Lothar Rendulic, répondent favorablement à l’ultimatum et se rendent sans combattre aux Suédois et aux Britanniques.
Quand à celles présentent au Danemark, elles n’entament pas la moindre opération contre la Suède voisine, attendant la reddition finale du Reich pour jeter leurs armes…
« Menace » montre la détermination des Franco-Britanniques à s’opposer dans la mesure du possible à l’extension de l’Empire soviétique sur le Vieux-Continent. Mais elle ne contrarie que peu en elle-même les plans staliniens en Scandinavie. En effet, Staline ne comptait pas s’emparer de la Norvège. Plus embêtant pour le Tyran rouge est le ralliement franc de la Suède au camp occidental, d’une Suède qui acceptait déjà d’accueillir des milliers de réfugiés baltes fuyant l’Armée rouge.
« Enfin la Maison Bernadotte lave la souillure de la trahison de 1813 ! » En dira de Gaulle à de Courcel.
Comme véritable réponse du loup soviétique aux bergers ouest-européens, le 9 décembre, suite à de violentes manifestations des communistes locaux soutenus par les forces d’occupation soviétiques qui empêchent la police roumaine d’intervenir tout en réprimant sans pitié les contre-manifestations monarchistes et démocrates, le roi Michel Ier est contraint de nommer le communiste Gheorghe Gheorghiu-Dej premier ministre. Notons qu’Ana Pauker devient vice-première ministre dans ce cabinet.
En dépit de l’arrestation arbitraire des principales figures de l’ancien gouvernement Maniu (dont l’ancien premier ministre lui-même), le roi, désormais un homme, se décide à rester pour protéger au mieux son peuple des Staliniens.
Churchill et de Gaulle (et également Dewey, en dépit de son devoir de réserve) protestent autant qu’ils le peuvent mais cela n’empêchent pas ce subtil mélange de riposte et de « test » de la détermination d’Henry Wallace d’être un franc succès pour Staline. En effet, le président américain ne trouve absolument rien à redire, les manifestations étant pour lui (et les communistes du monde entier) spontanées ! De plus, en Hongrie voisine, largement libérée par l’Armée rouge, le gouvernement provisoire de la République hongroise est dirigé non par des Communistes, mais par les Agrariens du « Parti civique indépendant des petits propriétaires et des travailleurs agraires ». Zoltán Tildy et Ferenc Nagy, tous deux membres de ce parti, étant respectivement chef de l’État et premier ministre. Quant au cabinet Benes, n’est-il pas, lui, directement issu de la Tchécoslovaquie démocratique d’avant-guerre ?
Cela ne montre-t-il pas la bonne volonté du soviétique ?
En réponse à cette bonne volonté, de Gaulle fait télégraphier à Delestraint, alors en pleine course folle à travers la Bavière (le drapeau français flotte sur le nid d’aigle à Berchtesgaden dont la seconde division blindée de De Hauteclocque s’est emparée), l’ordre suivant :
« Ruez-vous sur Vienne ! L’armée allemande étant finie, ne vous souciez nullement de vos flancs. Vous devez y arriver le premier ! »
Certes, Staline sera immédiatement mis au courant du fait que les convives du Vojd sont de toute manière sur écoute, mais il faut faire vite tandis que, de plus, que Staline soit de suite au courant sera, au fond, bénéfique.
En effet, il n’y a presque plus de combat à l’ouest, seule la gestion des immenses masses de prisonniers allemands et les difficultés logistiques retardant l’avance des armées occidentales désormais. Pour les Soviétiques, ceux-ci doivent dans cette courses à l’ancienne capitale impériale des Habsbourg encore, au contraire, combattre les derniers Croix-Fléchées et les divisions blindées SS (donc encore combatives) qui défendent la région du lac Balaton et ses champs pétrolifères. Les dernières ressources en pétrole du Reich mais surtout pour ces défenseurs, la porte de l’Ostmark, nom donné par les Nazis au Gau formé par l’Autriche suite à l’Anschluss de 1938.
Cependant, si de Gaulle ordonne à l’armée française de s’emparer de Vienne à marche forcée, d’accord avec Churchill (et bien évidemment Wallace...) annonce à Staline que c’est à l’Armée rouge « qui porte sur ses étendards les noms de ses immenses victoires sur l’envahisseur allemand, victoires qui au prix de la mort de dizaines de millions de citoyens soviétiques, ont contribué à anéantir 80 % de la Wehrmacht ! » d’avoir l’honneur d’entrer la première dans Berlin et de porter le coup final au Régime nazi.
Plus discrètement, le Général envoie son chef de cabinet et aide de camp, Geoffroy Chodron de Courcel porteur d’un message secret à destination du gouvernement, resté à Paris où Paul Reynaud assure l’intérim.
En voici le contenu :
« Messieurs les membres du gouvernement,
Si l’honneur nous oblige à devoir entrer les premiers dans Berlin, l’avenir nous contraint à devoir y renoncer.
En 1940, Weygand était prêt à sacrifier la France en poussant le gouvernement à un armistice purement politique pour sauver l'honneur de l'armée. C'est pour sauver notre avenir que nous nous sommes exilés !
Si nous prenons Berlin, non seulement Staline ne nous le pardonnera jamais, mais l'Allemagne amputée de ses provinces orientales sera entièrement aux mains des Alliés occidentaux et deviendra un partenaire obligé du camp occidental.
Pour faire face à Staline, nous serons contraint d'accepter dans un bref délai, suite aux « amicales pressions » de nos partenaires anglo-saxons, son réarmement.
Cela est contraire à nos intérêts et donc à notre avenir.
Staline à Berlin, l'Allemagne sera coupée en deux.
Cette situation est déjà plus conforme aux intérêts de la France.
Au pire, nous aurons une Allemagne encore plus affaiblie et constituée de 2 entités rivales.
Au mieux, nous la pousserons à la neutralité dans cette « Quasi-guerre » (L’expression « Guerre froide » n’étant pas encore inventée, le Général se réfère à la quasi-guerre de 1799 entre la France révolutionnaire et les jeunes États-Unis, véritable guerre non déclarée). Elle sera isolée et sans armée.
La France sera dès lors en tête de file des puissances européennes car, comme vous l'avez tous compris, l'Angleterre finira par tourner le dos au continent pour se tourner vers la puissante Amérique.
Car voilà ses véritables intérêts.
Comme me l'a dit M. Jaspar (du nom du ministre belge Marcel-Henri Jaspar) « si vous faîtes l'Europe maintenant, vous ferez l'Europe française. ».
Messieurs, nous avons l'occasion de rayonner du Cap nord à la Sicile, car oui, l'Italie post-fascisme sera notre alliée dans la nouvelle Europe que nous allons bâtir. Dans cette nouvelle Europe fraternelle qui s’étendra de même de Brest aux palais de Vienne, si Delestraint et les pointes avancées de De Hauteclocque l’atteignent avant les forces soviétiques, ce qu’ils feront, car je le leur ai ordonné, et ces grands soldats ne m’ont jamais déçus, moi-même et le président Mandel. Ces deux grands soldats savant qu’en servant le gouvernement de la République, ils servent la Patrie.
Dans l'entre-deux-guerres, nous avons échoué à bâtir une Europe française avec nos frères d'Europe centrale et orientale. Ils sont pour le moment perdus pour la France. Mais pour eux aussi, un jour, l’aube viendra (De Gaulle croit en effet en la chute irrémédiable de l'Empire soviétique)
Messieurs, tâchons de réussir à unir autour de nous le continent européen, berceau d’une civilisation que les Nazis n’ont pas réussi à anéantir et de peuples qu’ils n’ont pu asservir.
La France, les Français et les peuples libres d’Europe comptent sur vous. »
Cependant, de Gaulle fait une croix sur les principes concernant les Soviétiques ayant collaborés avec le Reich.
Il a en effet accepté de faire pression sur ses alliés occidentaux pour que les prisonniers de guerre soviétiques qui seront du côté occidental de l'Europe à la fin de la guerre reviennent rapidement en URSS. En échange, Staline n'offre que de vagues garanties concernant leur sécurité et accepte en retour de faire du transport vers leur pays dans de bonnes conditions des prisonniers français une priorité absolue.
Au-delà du gage offert à Staline, n’oublie-t-il pas les nombreuses exactions des supplétifs soviétiques de l’armée allemande en France occupée...
Les accords finaux, concluent alors que l’Allemagne nazie est en pleine déroute civile et militaire, sont les suivants :
- Des élections libres dans les États européens libérés, les quatre alliés s'engageant à « constituer des autorités gouvernementales provisoires largement représentatives de tous les éléments démocratiques des populations et qui s'engageront à établir, dès que possible, par des élections libres, des gouvernements qui soient l'expression de la volonté des peuples ».
- L'organisation en février 1945 de la conférence de San Francisco.
- La destruction du militarisme allemand et du nazisme.
- La division de l'Allemagne en quatre zones occupées par les quatre vainqueurs : États-Unis, URSS, Royaume-Uni et France. Concernant notre pays, de Gaulle, dont l’armée a conquis presque l’ensemble du sud de l’Allemagne et dont l’armée a pénétré en Autriche, renonce à occuper la Bavière après-guerre contre l’inclusion à sa zone d’occupation du Bade, du Wurtemberg et de la rive gauche du Rhin.
- Déplacement de la Pologne vers l'ouest : elle cède des territoires à l'URSS et reçoit en compensation des territoires enlevés à l'Allemagne.
- L'établissement de la frontière soviéto-polonaise sur la ligne Curzon.
- Quelques modalités concernent le fonctionnement de l'ONU, dont la création a été décidée en 1944 à la conférence de Dumbarton Oaks : le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité jouera pour tous les cas sauf pour les questions de procédure ; l’URSS demande autant de sièges à l’assemblée générale qu'elle compte de provinces et de régions (soit 16), mais en obtient « seulement » trois (Russie, Ukraine, Biélorussie) ; les Nations unies auront un droit de regard sur l'organisation de l'Europe.
- Une clause sécrète, principalement négociée par Wallace et Staline sans les deux autres fait de la ligne voulue par Staline à la conférence de Moscou d’avril 1944 à savoir une ligne allant des rivages de la Baltique à l’est de Lübeck avant de suivre le cours de l’Elbe, de se confondre avec la frontière entre la Bavière et la Tchécoslovaquie puis de couper l’Autriche en deux avant de terminer sa course sur les rives de l’Adriatique après avoir séparé la Yougoslavie de l’Italie.
Celle-là même que les deux dirigeants européens avaient fermement rejetés...
Le désastre allemand est analysé avec froideur et hargne par François Mitterrand, dans un entretien pour le Figaro (« La France combattante » s’est partiellement dissoute en effet avec la Libération. Chaque éléments des journaux s’étant repliés en AFN reprenant leur indépendance. Cependant, un noyau dur de journalistes a décidé de perpétuer le titre de la France en exil en continuant sa publication). À une question concernant la situation militaire, il répond :
« Il paraîtrait que l'Allemagne perd la guerre. Il me semble que c'est effectivement le cas. J'ai vu les images de ces flots de réfugiés pitoyables venus de Prusse et des provinces orientales du Reich.
Jamais spectacle aussi beau ne fut offert à mes yeux.
Vous allez me dire qu'il y a la Libération de Paris. Certes, mais Paris, c'est notre liberté. La Prusse, c'est leur destruction, leur débâcle, leur écrasement !
Sedan, les 2 Sedan, sont effectivement sur le point d'être vengés. Les cortèges de fuyards, des ces Prussiens hier si arrogants, aujourd'hui si pathétiques, est la plus belle revanche accordé à nos pious-pious de 1870, 1914 et 1940 !
La cruauté de Bismarck a donc trouvé ici sa punition, que dis-je, son juste châtiment !
L'Allemagne est au bord du gouffre. Poussons là ! ».
En effet, repoussés par l’Armée rouge, abandonnés par les autorités nazies (le gauleiter de Prusse-orientale, Erich Koch, qui se révèle par sa lâcheté un Nazi modèle, a en effet fui la région envahie), les Prussiens fuient vers l’ouest par millions. Les navires d’évacuation sont harcelés par les sous-marins et l’aviation soviétique.
C’est un carnage.
Ainsi, le Wilhelm Gustloff attaqué par le sous-marin soviétique S-13, coule et emporte avec lui dans la mort plus de 5 000 Allemands, dans ce qui constitue la pire catastrophe maritime de l’histoire. Dans les semaines qui suivent, le Steuben et le Goya, également surchargés de réfugiés, sont détruits. En additionnant les victimes probables des attaques, le chiffre des 10 000 morts est dépassé.
Goebbels liquidé, personne dans les lambeaux du Reich finissant ne pense à utiliser ces naufrages dans un cadre de propagande, dans un contexte de sauve-qui-peut généralisé. À quelques jours de Noël 1944, Himmler jette l’éponge et quitte Berlin escortés par le dernier carré des SS triés sur le volet soit une vingtaine d’hommes, le reste de la « Garde » devant mourir pour défendre Berlin alors que Staline a déclenché, en plein hiver, l’attaque finale sur Berlin et que les Occidentaux, principalement Américains, ont cessé toute avancée une fois l’Elbe atteint, conformément aux accords finaux de la conférence de Yalta, Elbe que des centaines de soldats de l’armée régulière sans armes et de civils franchissent chaque jour pour échapper à l’Armée soviétique, parfois même sous les tirs de SS jusqu’au boutistes, entraînant en riposte des bombardements d’artillerie américains qui sèment la mort et la destruction dans le flot des fuyards…
Himmler et ses sbires se dirigent vers Rostock, où les attendent un sous-marin XXI, d’un nouveau genre, qui doit les emmener en Amérique du sud, probablement en Argentine. Voilà pourquoi Himmler n’a que 20 SS pour l’escorter. On ne peut effectivement expédier une armée en Argentine à bord d’un seul U-Boot...
Arrrivé à Plau, entre Berlin et Rostock, Himmler et son escorte s’arrêtent à la mairie, abandonnée par le bourgmestre de la ville. Un des SS ouvre alors un poste de radio et la petite troupe entend alors de la voix de Donitz l’annonce suivante : Heinrich Himmler ayant pris la fuite, celui-ci a rompu le serment d’obéissance que les Allemands lui avaient adressés. (Notons que l’amiral allemand ne l’appelle jamais de par son titre de Chef de la SS et encore moins de celui qu’il s’est affublé de Reichschützend (Protecteur du Reich)). Enfin, compte tenu de la situation militaire, il appelle immédiatement les dernières forces allemandes à mettre bas les armes.
De la stupeur et à la colère, les Nazis passent à la peur quand des clameurs se font entendre à l’extérieur du bâtiment. Ayant reconnu Himmler, la population qui a entendu l’appel de Donitz et, surtout, pour qui celui-ci n’est pas du tout le digne héritier de leur Führer adoré, a prévenu la garnison de la Wehrmacht qui a encerclé, accompagnée de la population locale, la mairie.
Le commandant local de la Wehrmacht ordonne aux Nazis de se rendre. Ces derniers refusent. Le combat s’engage alors. La fusillade est brève mais violente, les SS sont pour la plupart tués par les soldats. Ceux qui ne sont pas morts seront lynchés par les civils, subitement revenus à eux-mêmes, et sans doute conscient de devoir donner un gage de bonne volonté aux Russes qui approchent. Himmler, lui, a absorbé sa capsule de cyanure… 4 jours plus tard, l’Armée rouge entrent à Plau et y découvre le cadavre du dernier maître du Reich, entreposé dans une remise et déjà pourrissant…
L’information est immédiatement transmise à Staline. Un magnifique cadeau de Noël pour l’athée Staline ! Nous sommes en effet le 25 décembre 1944…
Si ce sont les Soviétiques qui s’emparent du cadavre d’Himmler, dont Staline ordonne l’incinération immédiate pour n’en conserver que les cendres et le crâne, comme prise de guerre au sein des archives soviétiques, ce sont les Français qui se sont emparés de la dépouille (ou plutôt de ce qu’il en restait) d’Adolf Hitler, dans le mausolée où les Nazis l’avaient enterrés à Munich, capturée par l’armée française, avant de dynamiter le monument et d’envoyer les restes à Paris où ils seront entreposés aux Invalides.
Staline a néanmoins doublé les Français sur un point plus important. L’armée rouge est entrée la première à Vienne (où Karl Renner a, comme en 1918, proclamé la république), alors que la deuxième division blindée n’était plus qu’à trois jours de la capitale autrichienne. Staline, sans doute admiratif de la combativité du Picard, et qui n’oublie pas l’aide bien plus que symbolique apportée à son pays par les Français, pensant entre autres à l’escadrille Normandie, autorise la division de De Hauteclocque non seulement à défiler dans Vienne mais également à un petit groupe de membre de l’unité à se rendre à Slavkov u Brna en Tchécoslovaquie.
Sur le site de la bataille d’Austerlitz.
Berlin, quant à elle, est prise sans combat par l’Armée rouge le 23 décembre. Les milliers de SS ont prise la fuite quand le double choc de l’appel de Donitz suivi des premières rumeurs sur la mort du Reichschützend leur sont parvenus. Certes, l’occupation soviétique sera dure, mais se montrera presque libératrice, tant le Régime avait atteint un degré de cruauté extrême dans ses derniers jours. De plus, rapidement, les Soviétiques, sur ordre de Staline, chercheront l’amitié des Allemands de leur zone d’occupation, ne se montrant brutaux que dans la répression des anciens Nazis et des membres du Werewolf.
Sur le chemin de Berlin, les Soviétiques libèrent le camp de Ravensbrück, abandonné par les gardes. Les hommes de Staline y découvrent un camp réservé aux femmes. Parmi les détenues, ils découvrent Geneviève de Gaulle, la nièce du Général. Les Soviétiques, sur ordre direct de Staline, en informent immédiatement Paris, la soignent et affréteront un convoi spécial pour la ramener à Paris. Mais Geneviève refusera l’idée d’affréter un convoi pour sa seule personne, et demandera plutôt de faire au plus vite pour rapatrier l’ensemble des déportées !
« À la fois obstinée et grandiose ! Comme son oncle ! » Aurait-dit Mitterrand, en charge de son rapatriement du fait de son statut de ministre des déportés.
Mitterrand avait au préalable et au fur et à mesure de l’avance des Alliés dans l’ouest de l’Allemagne, visité les camps de la mort découverts. Il gardera un souvenir écœuré et choqué de celui de Dachau et un profond anti-germanisme. Au contraire, il acquiert une grande empathie envers les Juifs le tout sans pour autant cesser d’être un homme de la droite dure française. L’auteur du « Grondement permanent » sur l’opposition irréconciliable d’une partie de la gauche française envers le Général revenu au pouvoir et la Vème république, il n’en aidera pas moins à l’intégration du million et demi d’Algériens musulmans vivant en France lors de sa propre présidence, dans les années 1980. Mitterrand nommera aussi l’ancien ouvrier Pierre Bérégovoy, issu des rangs socialistes, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale dans son premier gouvernement. Gouvernement où figurera dans le même temps le Prince Napoléon, Louis Napoléon Bonaparte, aux anciens combattants.
Peut-être est-ce là la véritable essence de la droite gaullienne ?
Le 26 décembre 1944, les avant-gardes soviétiques atteignent l’Elbe à Torgau, en Saxe. Et font donc leur jonction avec les forces américaines. Ce moment historique sera immortalisé par des photographes du Monde entier. Le 26 décembre 1944 sera surnommé « Elbe Day ».
Plus au sud, la véritable première rencontre entre l’est et l’ouest avait été cependant bien moins fraternelle. À Zara, où dès l’annonce de Donitz, Churchill et de Gaulle ont envoyé des troupes accompagnées de fonctionnaires italiens, on avait frisé l’incident et il avait fallu un ordre express de Tito pour que ses troupes, bien plus nombreuses, ne chassent pas les Franco-Britanniques de la ville contestée par la Yougoslavie communiste.
À Fiume, libérée par une division néo-zélandaise, les anciens Partisans, désormais l’armée de la République fédérative populaire de Yougoslavie, massés le long de l’ancienne frontière, narguaient les Kiwis, simulant même des tirs d’artillerie !
Le 27 décembre, les forces britanniques entrent à Flensburg, dernier QG de Donitz et mettent aux arrêts les derniers meneurs de l’Allemagne nazie.
Fin de partie pour le Troisième Reich.
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Quelques remarques :
-Pas mal de sauts de ligne en trop, notamment dans le "message secret à destination du gouvernement, resté à Paris où Paul Reynaud assure l’intérim" et l'interview de Mitterrand.
-Le saut de ligne dans "à se rendre à Slavkov u Brna en Tchécoslovaquie. / Sur le site de la bataille d’Austerlitz." n'a pas sa place ici. La phrase de vrait plutôt être "à se rendre à Slavkov u Brna en Tchécoslovaquie, sur le site de la bataille d’Austerlitz."
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Avec la guerre en Europe terminée aussi tôt, faut-il s'attendre à un débarquement et une guerre conventionnelle au Japon?
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Thomas a écrit:Passionnant.
Quelques remarques :
-Pas mal de sauts de ligne en trop, notamment dans le "message secret à destination du gouvernement, resté à Paris où Paul Reynaud assure l’intérim" et l'interview de Mitterrand.
-Le saut de ligne dans "à se rendre à Slavkov u Brna en Tchécoslovaquie. / Sur le site de la bataille d’Austerlitz." n'a pas sa place ici. La phrase de vrait plutôt être "à se rendre à Slavkov u Brna en Tchécoslovaquie, sur le site de la bataille d’Austerlitz."
J'avoue, tu as raison pour les deux premiers. Pour le dernier, c'est un effet de style
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Suite à la « sécurisation » des Mariannes (toute relative cependant, des petits groupes de soldats japonais continueront en effet à effectuer des actions de guérillas dans les mois suivants), payée de surcroît au prix du sang, 1/4 des soldats américains engagés ayant été soit tués, soit blessés, les commandant américains, poussés par l’opinion publique et leur président, renoncent à la stratégie « Formose » au profit d’une stratégie « Philippines », les Américains souhaitant venger Mc Arthur et laver l’affront de leur défaite de 1942. Comme première étape, les US Marines envahiront l’île de Peleliu, dans l’archipel des Palaos.
L’île devait être sécurisée en 5 jours… L’offensive dura en réalité 3 semaines ! Retranché dans le cœur de l’île, les 2 000 Japonais adoptèrent une stratégie de harcèlement qui augmenta significativement les pertes américaines, heureusement pas dans les mêmes proportions qu’aux Mariannes.
Les amiraux japonais et leur chef, l'amiral Toyoda Soemu, n'ont plus aucun doute sur le prochain objectif des Américains. Les Philippines et l’idée de venger le plus glorieux prisonnier du monde, Douglas Mc Arthur. Comme pour confirmer la certitude, et dans l’optique de préparer leur assaut sur les Philippines, la marine américaine lance un assaut aérien dévastateur avec son aviation embarquée sur les installations nippones des Philippines bien sûr, mais également de Formose et d'Okinawa.
La conquête des Philippines devra permettre, comme l’aurait pu également celle de Formose, d’isoler le Japon du pétrole des Indes néerlandaises. Privée de pétrole, la marine impériale sera paralysée.
La cible du premier débarquement allié dans l’archipel philippin est Leyte. Cette île a été choisie car elle est l'une des plus grandes de celui-ci. De plus, elle présentait de nombreuses plages qui rendaient le terrain adapté pour un assaut amphibie. Les routes du détroit de San Juanico, reliant Leyte à Samar, étaient en outre adaptées pour des opérations de blindés et d'infanterie. La prise de Leyte permettrait à l'United States Army Air Force d'installer des bases d'où l'ensemble de l'archipel pourrait être bombardé. Enfin, de nombreuses opérations de guérilla avaient en outre été menées à Leyte par la résistance philippine, ce qui laissait augurer d'un bon soutien de la population locale.
Toyoda avait expliqué au haut commandement naval japonais que la perte des Philippines signifierait la fin de la guerre, le Japon étant dès lors isolé de ses ressources en pétrole mais ces mêmes Japonais ne cherchent même plus à obtenir une victoire totale mais seulement à infliger des pertes telles aux Américains que ces derniers accepteraient en conséquence de s’asseoir à la table des négociations et de signer avec le Japon une paix proche de ce que Tokyo négocie depuis plusieurs mois avec Paris et Londres.
Toyoda a donc conçu dans ce but le Sho Ichigo sakusen, en Français « Plan de la victoire ». Un nom ronflant pour un empire moribond... La tactique prévue ? Tandis que ce qui reste de la force aéronavale japonaise devra attirer à elle la fureur de l'armada US, la force cuirassée nippone devra foncer vers la flotte d'invasion alliée et l'anéantir à grands coups de canon.
Plan risqué pour ne pas dire suicidaire…
Le mardi 17 octobre 1944, les Américains débarquent aux Philippines. En réaction, la marine impériale s’ébranle.
Or, l'océan est à ce point couvert par les sous-marins alliés qu'à peine sortie de la mer intérieure du Japon, la force aéronavale de l'empire du Japon est détectée et est harcelée par les sous-marins alliés. Malheureusement pour les Nippons, les cuirassés partis de l’île de Bornéo (où ils se sont repliés après la désastreuse bataille de la mer des Philippines), clés de voûte du plan et qui devaient être repérés le plus tard possible, sont également très vite repérés… Ce diable d'Halsey scinde alors sa force en deux. Il lance la majeure partie de la puissante IIIème Flotte contre l'armada des porte-avions japonais, qu'il pense être la force principale de l'ennemi, mais lance également une partie de ses cuirassés afin de tendre une embuscade à ses ennemis en utilisant la géographie particulière de l’archipel philippin.
« Je vous prépare un nouveau Trafalgar ! » Se vante Halsey « Bull » devant ses lieutenants.
Une allégresse prématurée s’empare du camp japonais, et de Toyoda en particulier. Le « plan de la victoire » semble marcher ! Il apparaît en effet que les cuirassés américains aient été lancé contre « l’appât » constitué par les porte-avions d’Ozawa, ! Et pendant ce temps, le « marteau » du plan, les cuirassés, semblent pourvoir atteindre leur cible, sans opposition véritable !
Que ce soit dans le détroit de San Bernardino ou dans celui de Surigao, les Américains exploitent la géographie des lieux et l'étroitesse des détroits pour « barrer le T » aux cuirassés nippons. C’est à dire les prendre de flancs. Tandis que les Américains présenteront leurs propres flancs, pouvant ainsi utiliser toute leur puissance de feu contre les Nippons, les Japonais ne pourront opposer que leurs canons situés à l’avant. Un très net désavantage. Si au détroit du Surigao, les Américains écrasent la flotte de Nishimura Shōji, à San Bernardino, les monstres japonais, le Musashi et le Yamato sont si puissants qu'ils parviennent à passer et, cette fois, ce sont les cuirassés américains qui sont pris par le flanc et massacrés !
En débouchant du détroit de San Bernardino, apparaît alors au loin la flotte de débarquement alliée (couverte par la VIIème flotte et ses portes-avions), l’objectif à détruire !
L’ordre de retrait des portes-avions d’escorte est immédiatement donné mais les monstres de Kurita sont pris au dépourvu par la charge héroïque et désespérée des petits escorteurs américains qui se lancent à brides abattues contre les Musashi et le Yamato ! Zigzaguant à toute vitesse, ces derniers parviennent à arriver à portée de torpilles des bâtiments japonais, perturbant encore plus ces derniers qui ne comprennent pas pourquoi leurs obus perforants ne parviennent pas à détruire les bâtiments américains. En effet, les Japonais n’ont pas compris qu’ils faisaient face à des destroyers et non pas à des croiseurs ! Ainsi, leurs obus traversent de bout en bout leurs adversaires sans exploser… Le destroyer USS Johnston, qui le premier conduisit la charge, est coulé mais l’héroïsme des marins américains, bientôt rejoint par l’aviation embarquée des portes-avions d’escorte (prévue pour des bombardements terrestres, elle n’est armée que de bombes explosives, inefficaces contre les monstres nippons. Heureusement, leur intervention accentue le trouble de Kurita, qui, craignant l’arrivée des renforts américains, ordonne la retraite…
À temps visiblement, car au sud, Nishimura, dont les vaisseaux sont beaucoup plus anciens, a été balayé par les Américains lors du massacre du détroit de Surigao. Une fois ce dernier écrasé, les cuirassés vainqueurs se sont rués au nord pour affronter les super-cuirassés japonais et sauver les US Marines…
Bien plus au nord, Halsey continue à traquer comme un fou furieux la flotte de diversion d'Ozawa Jisaburō. Et pourtant… Ce sont les Japonais qui attaquent les premiers. Le raid est cependant massacré sans casse pour les vaisseaux US. Halsey lance alors sa propre offensive qui balaye les porte-avions d’Ozawa, expédiant notamment au fond de la mer le plus gros porte-avion de l'époque, le monstrueux Shinano ! Quant aux cuirassés porte-avions (classe Ise), ils sont étonnement résistants aux bombes américaines. Mais Halsey n’a d’autres choix que de les laisser filer… Car la terrible nouvelle de l’assaut d’Ozawa contre la VIIème flotte est parvenu à lui. La mort dans l’âme, il doit se retirer mais le Yamato et le Musashi parviennent à s’échapper !
La destruction, à grands coups de canons, des cuirassés japonais par leurs homologues américains constitue le dernier duel du genre de l’histoire de la guerre navale. Les missiles prendront le relai...
Mais l’enfer ne fait que débuter pour les marins américains… En effet, dans les jours suivants, la VIIème Flotte n'est revenue à proximité de Leyte que pour y subir un nouveau cauchemar… Un « Vent divin » !
Les attaques suicides japonaises !
Ōnishi Takijirō, à peine nommé commandant des forces aériennes japonaises aux Philippines a de suite constaté qu’elles n’étaient absolument pas en mesure de s’opposer à son homologue américaine. Ainsi, le seul espoir d’obtenir des résultats significatifs, est tout bonnement d’utiliser les appareils directement comme bombe volante dans des attaques suicides !
C’est la genèse des Kamikazes, qui durcit encore plus l’impitoyable guerre du Pacifique. Ainsi, en dépit du travail encore une fois formidable des pilotes de la flotte, rejoint par ceux d'Halsey, plusieurs unités nippones parviennent dans les jours suivants à passer l’écran formé par la chasse américaine puis le rideau de feu de la DCA des navires américains et à se précipiter sur des porte-avions d'escorte US ! Plusieurs sont ainsi fortement endommagés, certains mêmes coulés à l’instar du USS Provence (nommé ainsi en hommage aux combattants américains de Provence qui durent affronter de durs combats) !
Traumatisés par la défaite, les militaires nippons décident de généraliser l’idée d’Onishi et d’en faire le cœur de la stratégie de l’armée impériale. Et ce en dépit des ordres ! En effet, apprenant l’acte désespéré de ses pilotes, Tokyo lance un contre-ordre. Onishi est rappelé au Japon mais l’idée fait florès. Des attaques « spontanées » de Kamikazes se produiront jusqu’à la fin de la guerre...
Dans les semaines qui suivent, commencent les bombardements du Japon par les B-29 partis des Îles Mariannes. Notons que seulement 4 bombardiers US participant au premier raid sont abattus par les Japonais en dépit d'une chasse impressionnante ! Côté japonais, l'armée impériale riposte à ses raides massifs et destructeurs en lançant ses premiers ballons incendiaires vers l'Amérique. Cette prouesse est permise par le fait que les Japonais ont une connaissance extrêmement poussée des vents de la haute atmosphère ce qui permet aux ballons de pouvoir atteindre les côtes américaines.
En Indochine, l'invasion des Philippines donne du baume au cœur des résistants et inquiète les Japonais. Tsuchihashi Yuichi , fraîchement nommé commandant de la 38ème armée qui occupe la région, décide de déclencher une vaste offensive contre les troupes de Salan qui, voyant la défaite du Japon se rapprocher de plus en plus, et les Américains n’être plus qu’à quelques encablures de Saïgon, entreprennent des actions chaque jour plus audacieuses. Les Japonais mettent de côté pour l'opération les troupes des collaborateurs locaux, auxquels ils ne font plus confiance (et à raison)…
Les Américains, en dépit de leurs sentiments anti-colonialistes, ordonnent à leurs forces stationnées en Chine, notamment les Tigres volants du général Claire Lee Chennault d’aider les Français combattants. Un pont aérien est organisé pour parachuter du matériel tandis que les avions américains pilonnent les colonnes japonaises ratissant le territoire depuis le ciel.
La Résistance survit, grâce au talent de son chef, de l’abnégation des combattants et à l’aide apportée par ses alliés. Elle se tient prête à porter en retour assistance aux Américains (ou autre armée alliée) dès qu’elle débarquera dans la péninsule.
En Inde, les Alliés contre-attaquent. Les Japonais, qui faisaient face à un net raidissement de la résistance britannique, sont pris par le flanc par une contre-offensive chinoise lancée depuis le Yunnan. Les Nippons reculent désormais tandis que l’Armée des Indes commencent à préparer (enfin) son retour à Rangoun. Aung San, chef des collaborateurs birmans, entament des négociations avec les Britanniques en vue d’un retournement d’alliance.
Aux Philippines, où des combats d’une extrême violence se déroulent, les Américains ne s’en fraient pas moins un chemin en direction de Manille.
Manille qu’ils n’auront pas à combattre pour libérer, les évènements s’accélérant à compter de la fin 1944…
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Toujours un plaisir de voir la suite en tout cas !
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Flosgon78- Messages : 289
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
La destruction, à grands coups de canons, des cuirassés japonais par leurs homologues américains constitue le dernier duel du genre de l’histoire de la guerre navale. Les missiles prendront le relai...
Côté japonais, l'armée impériale riposte à ses "raides" massifs et destructeurs
Armistice du Japon avant le massacre de Manille ?
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Le 23 décembre 1944, tandis que l’amiral Donitz a lancé la veille son appel à la reddition des dernières forces allemandes, Molotov convoque subitement l’ambassadeur japonais à Moscou, Satō Naotake pour l’informer que l’URSS dénonce unilatéralement le pacte de non agression signé entre les deux puissances le 13 avril 1941.
L’ambassadeur nippon télégraphie alors à Tokyo pour suggérer au gouvernement impérial de capituler dans la foulée pour « éviter à l’empire un sort encore plus funeste ». Mais Tokyo, bien que dirigé par un gouvernement en faveur de la paix, ne peut plus accepter une sortie de guerre en l’état.
Dans son discours à la radio américaine consécutif à la défaite finale du Reich, le président Wallace a annoncé que comme condition sine qua non à la reddition du Japon, le gouvernement américain réclamerait la déchéance de la dynastie millénaire des Yamato !
Inacceptables pour les Japonais ! Bien que les bombes larguées par les bombardiers US stationnées aux Mariannes commencent désormais à pleuvoir sur l’archipel, que la marine impériale n’est plus qu’un souvenir suite au désastre de Leyte et que l’offensive sur l’Assam s’est transformé en déroute suite à la contre-offensive anglo-chinoise en Birmanie. La paix sur la base du plan des Franco-Britanniques, pourtant un prix extrêmement élevé pour les orgueilleux nippons, était désormais validé par le conseil des ministres et l’empereur lui-même.
C’est en ces termes, ayant plusieurs significations possibles, mais généralement traduit comme un « sans commentaire » méprisant, que le ministre des affaires étrangères Suzuki Kantarō répond à un journaliste lui demandant la position du gouvernement japonais face aux conditions de paix exigées par le président américain.
Pourtant, les Américains sont bien peu nombreux, du moins dans les sphères dirigeantes, à soutenir le jusqu'au boutisme républicain du président.
« Dans un mois, il ne sera plus là, et les Japonais se rendront car ils pourront garder leur empereur. » dit-on dans les sphères privées de Washington.
En effet, Thomas Dewey, bien moins extrémiste, pour qui une réduction de l’empire nippon à sa simple expression géographique accompagné d’une occupation de l’archipel et du désarmement de l’armée impériale suffira, comme on l’ont déjà accepté les Japonais, succédera à Wallace le 20 janvier suivant.
Pauvres Américains… En un mois, des milliers de Marines continueront à mourir (on pense notamment aux jours suivants le débarquement américain à Luçon, principale île des Philippines et sur laquelle se situe notamment la capitale Manille), la campagne d’extermination de la Résistance franco-indochinoise commandée par Raoul Salan continuera avec son lot d’atrocités, les bombardements sur les grandes villes japonaises continueront à incinérer l’empire et… Staline aura déployé 1 000 000 d’hommes et 2000 chars le long du fleuve Amour !
En effet, le Vojd géorgien entend bien à moindre frais s’emparer de sa part du gâteau asiatique ! Lui et Wallace ont en effet convenu d’une entrée en guerre de l’URSS contre le Japon une fois l’Allemagne vaincue. Ce qui contraindra les Japonais à céder aux exigences US (ou plutôt aux siennes). En échange, Staline obtiendra une mainmise sur la Mandchourie, effectuera avec son armée le désarmement des forces japonaises stationnées en Corée (dont l’indépendance est programmée). De plus, l’URSS annexera le sud de la Sakhaline et les îles Kouriles et obtiendra enfin un « droit de regard » sur l’occupation du Japon, en fait une zone d’occupation !
C’en est beaucoup trop pour les dirigeants américains, y compris démocrates, qui se rangent derrière Dewey pour que dernier puisse limiter l’emprise soviétique en Asie dès son accession au pouvoir.
Le 18 janvier, soit deux jours avant la fin de la présidence d’Henry Wallace, des milliers de bouches à feu russes crachent la mort sur les positions de l’armée du Kwantung, qui défend la frontière entre le Mandchoukouo et l’Union soviétique, n’est, suite aux nombreuses ponctions, notamment celle précédent Pearl Harbor, composée que d’environ 500 000 hommes et 500 chars ! L’armée rouge envahit la Mandchourie ! Menée par des troupes de la Garde, l’élite de l’armée soviétique qui a gagné ce titre dans le sang contre le Reich, l’offensive est triomphale, les défenses japonaises s’effondrent comme un château de carte et les troupes soviétiques se ruent vers le cœur de l’Empire de Pu-Yi et Changchun, sa capitale. À l’inverse, la défense acharnée de Karafuto, la partie septentrionale japonaise de Sakhaline, brise tous les assauts soviétiques, à tel point que Staline ordonne un débarquement sur les arrières japonais pour s’emparer de sa proie pour le 25 janvier.
Cinq jours plus tôt, comme pour saluer l’installation à la présidence de Thomas Dewey et au contraire humilier Wallace, Hiro Hito avait tenu à la radio japonaise les mots suivants :
« ... Bien que chacun ait fourni ses meilleurs efforts – en dépit des vaillants combats menés par nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de nos serviteurs et dévouement de nos cent millions de sujets – la guerre a suivi son cours, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts.
En outre, l'ennemi a mis en œuvre une force aérienne d'une capacité de destruction incalculable et qui décime, au cours de raids d'une extrême cruauté, bien des vies innocentes. Si nous continuions à combattre, cela entraînerait l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise.
Cela étant, comment pouvons-nous sauver les multitudes de nos sujets ? Comment expier nous-mêmes devant les esprits de nos ancêtres impériaux ? C'est la raison pour laquelle nous avons donné l'ordre d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Les maux et les douleurs auxquels notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscients des sentiments les plus profonds de vous tous, nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qui ne saurait être enduré et en supportant l'insupportable. »
À l'annonce de la capitulation, si aucune tentative de coup d’État n'est sérieusement envisagée, les militaires les plus jusqu'au-boutistes ayant été exécutés en 1943, on recense une multitude de cas de suicides au sein des forces armées nippones tandis que certains militaires nippons décident de poursuivre quand même les hostilités, ne les cessant qu'après un sévère rappel à l'ordre de Tokyo.
Et ne parlons pas des « soldats fantômes » que l'on ne retrouvera que bien des années plus tard…
Staline qui veut absolument sa part du gâteau asiatique, continue cependant ses attaques. Les principales villes du Mandchoukouo tombent ainsi après le cessez-le-feu général ordonné par l’empereur du Japon… Mandchoukouo abandonné par Pu-Yi qui a abdiqué le 21 janvier et qui a été exfiltré par les Japonais vers l’archipel japonais. Chance que n’auront pas des milliers de Russes « blancs » qui n’ayant pu fuir, sont capturés par l’Armée rouge et déportés vers la Sibérie.
L’administration américaine contraint Staline à renoncer à son offensive sur Karafuto et les Kouriles en menaçant de mettre un terme au prêt-bail à destination de l’URSS dans le cas contraire. Staline enrage mais cède. Les deux territoires resteront à l’Empire du Japon.
La diplomatie échoue cependant concernant la Corée. En effet, aux Américains qui proposent aux Soviétiques une occupation conjointe de la Corée avec deux zones de désarmement de l’armée japonaise séparée par le 38ème parallèle, ceux-ci refusent en rappelant l’accord entre Staline et Wallace pris à Yalta, à peine plus d’un mois plus tôt.
« Les Américains ont-ils plus d’une parole ? » ose même dire Molotov.
La seconde guerre mondiale a pris fin, commence ce qui sera bientôt nommé la « guerre froide »…
La Corée, sera donc entièrement « libérée » par l’armée rouge. Les Soviétiques placent à la tête d’un Comité provisoire du Peuple, véritable gouvernement provisoire qui a officiellement autorité sur toute la péninsule libérée du joug nippon, l’un des plus célèbres guérillero coréen.
Kim Il-sung.
Dans les années qui suivent, il instaurera un Régime mélangeant subtilement le marxisme-léninisme le plus orthodoxe et un nationalisme coréen intransigeant. Le nom de l’idéologie officielle est le Juche tandis que le pays devient en 1946 la République populaire démocratique de Corée dirigée par le Parti du travail de Corée, part unique avec le seul Kim à la manœuvre.
Quant à la Mandchourie, les pires cauchemars de Tchang deviennent réalité. En effet, l’armée rouge en se retirant laissera le territoire être en grande partie occupée par les communistes de Mao, le Kuomintang ne pouvant réoccuper que les trois principales villes du territoire, et encore grâce à un pont aérien américain... Pire, les Ouïghours de la république du Turkestan oriental, favorables à l’URSS, déclenchent une offensive contre les garnisons chinoises stationnées dans leur territoire et chassent définitivement les forces du Kuomintang du Sinkiang. Ces derniers proclament la République populaire du Ouighouristan !
Le 24 janvier 1945 se tient une entrevue secrète entre le général Tsuchihashi, qui commande les troupes japonaises en Indochine comme on le sait, et Hô Chi Minh ! L'officier nippon informe le vietnamien que c'est à sa milice que se rendront ses forces et qu'elles lui céderont ses armes ! Plein de haine envers les Occidentaux, et encore plus vis à vis de ces résistants en guenilles qui l’ont humilié, il préfère livrer l’Indochine à des communistes, plutôt que de la rendre aux Français !
Hô ne se fait pas prier et double les résistants français en occupant les grandes villes du Vietnam. Le communiste proclame la « République démocratique du Vietnam » à Hué, la capitale impériale occupée par ses hommes le 26. Notons que les troupes du gouvernement collaborateur rallient Hô…
Commence alors, dans tout le Vietnam, le drame des « Vêpres indochinoises ». Vietnamiennes seulement en dépit de leur nom. Soucieux de rendre le retour de la France impossible, le Viet-Minh criminel attaque les résistants français tandis que ses troupes massacrent les civils français détenus dans des camps par les Japonais depuis 1941-1942 !
C'est avec une horreur facile à deviner que Salan, entré en triomphateur à Vientiane, la capitale du Laos, apprend le carnage. Là où le Laos et le Cambodge font un accueil grandiose à leurs résistants, le Vietnam trahit la cause commune !
Les événements sont presque similaires en Indonésie. Les Japonais livrent leur matériel aux hommes de Sukarno qui se tiennent prêt à recevoir à grands coups de canon les Néerlandais dès que ceux-ci enverront un corps expéditionnaire rétablir la souveraineté de la couronne batave sur l’archipel et décident de montrer les dents aux Australiens et aux Britanniques, qui commencent à débarquer dans les îles pour y désarmer les Nippons, afin que ceux-ci ne se fassent pas les agents du retour de l'autorité coloniale dans l'archipel. Curtin, inquiet le premier ministre australien convint Churchill de négocier avec l'Indonésien.
Pendant ce temps, les Américains, pragmatiques (et c'est peu dire), tout en préparant leur débarquement au Japon, négocient le transfert des « chercheurs » de la redoutable Unité 731, commandée par le démoniaque Ishii Shirō, vers l'Amérique avec le gouvernement impérial.
Les comptes rendus d’expérience dignes des enfers aidera sûrement la cause de la liberté…
Dans ce chaos encore jamais vu dans l’histoire, les dirigeants collaborateurs les plus en danger sont soit en route pour l’archipel japonais, soit y sont déjà arrivés. Ainsi, le chef du gouvernement collaborateur chinois Chen Gongbo, successeur de Wang Jingwei décédé en novembre, et le meneur des Indiens libres, Chandra Bose, rejoignent Pu-Yi dans un exil doré… Loin d’une exfiltration haut de gamme par l’armée impériale, la situation est par contre beaucoup plus terrible pour les collaborateurs de plus bas niveau, qui doivent souvent se débrouiller par eux-même pour fuir ou se cacher afin d'échapper à la juste revanche de leurs compatriotes opprimés. Enfin en ce qui concerne les Chinois et les Mandchous… Les Indiens libres, eux, étant au contraire vus comme des héros en Inde britannique…
En Birmanie, Aung San, qui était en négociation pour un retournement d’alliance, retourne sa tunique désormais bien usée, et suite l’exemple d’Hô en proclamant immédiatement et unilatéralement l’indépendance de son pays. Cela laisse l’armée britannique en situation périlleuse tandis que les Chinois ne se font pas prier pour rentrer dans leur pays… D’autant que la guerre civile chinoise vient de redémarrer entre un Kuomintang puissant, mais corrompu et aux troupes très mal commandées (et dont certains officiers souhaitent de surcroît la victoire communiste (!)), et des communistes motivées, qui se sont emparés de nombreuses armes japonaises en Mandchourie, et commandés par Mao, brillant dans le domaine militaire (moins concernant d’appliquer la promesse faîtes aux paysans de « trois vrais repas par jour »…).
La riposte de Churchill est violente, Rangoun croule sous les bombes de la RAF… Néanmoins, elle pousse Churchill, jusque là réticent, à soutenir le retour de la France au Vietnam. De l’aide est immédiatement envoyée aux loyaux Cambodge et Laos.
Face à la situation indochinoise, le Général prend une décision digne du 17 juin 1940...
Charles de Gaulle accorde par décret l'indépendance complète au royaume du Laos, au royaume du Cambodge et à… l'empire du Vietnam ! Dans les heures qui suivent, c'est un Bao Daï dont l'émotion est nettement perceptible qui s'adresse à son peuple à la radio depuis Pondichéry. Au delà de célébrer l'indépendance, l'empereur d’un Vietnam désormais indépendant, appelle la France à l'aide et demande « aux citoyens vietnamiens » d’accueillir l'armée française à bras ouverts.
Hô, au contraire, fera punir de mort quiconque célébrera l'indépendance de l'empire ou transmettra l'appel de Bao Daï.
Mais comme le dira de Gaulle, dont l'intelligence politique a pris le pas sur le principe sentimental du maintien de l'intégrité de l'empire colonial, à son cabinet stupéfait : « J’ai fait à Hô Chi Minh la pire chose que la France, en l'état actuel des choses, pouvait lui faire. Offrir sûrement aux peuples de l'Indochine, et à celui du Vietnam en particulier, tout ce que les bandes communistes ne pouvaient que leur promettre. »
Bientôt, et comme en 1940 pour la France, la flamme de la résistance vietnamienne s'allume et ne s'éteindra plus. Ainsi, les groupes opposés à Hô, qu'ils soient chrétiens, Vietnamiens pro-Français, anti-communistes et même métis, tous victimes de la brutalité des communistes, prennent contact avec Salan qui a intelligemment fait couvrir par ses troupes la frontière occidentale du Vietnam, pour éviter des incursions Viet-Minh, sans pour autant la franchir.
Pour le moment…
C'est à Vientiane que s'installent mi-février Bao Daï et Vinh San. Raoul Salan, désormais maréchal de France, ne commet pas l’impair insultant et ne marche pas sur les plates bandes du fraîchement indépendant Laos. C’est bien le Roi Sisavang Vong qui accueille et installe l'empereur et son premier ministre dans un palais de la capitale, et non l'officier français directement.
Au Cambodge, le héros de 1940, le monarque Sisowath Monireth, fait un retour triomphal dans son pays. Le brillant dirigeant, ouvert aux idées nouvelles, aimerait lancer de suite la tâche primordiale de modernisation de son pays, mais il sait que la priorité est la création d'une « armée royale cambodgienne » pour faire face aux communistes. Or, ce ne sont pas les volontaires qui manquent, simplement les armes…
Salan sera bientôt rappelé en Métropole. Pour lutter contre les communistes vietnamiens et venger les milliers de Français, dont des enfants, massacrés par les communistes, de Gaulle nomme de Hauteclocque, revenu de Tchécoslovaquie, à la tête de l'armée française d'Extrême-Orient, formé de vétérans de la campagne d’Allemagne et d’Autriche, et à laquelle est intégré les troupes françaises présentes au Laos et au Cambodge (ainsi qu’en Chine même !)
Churchill est mécontent du comportement français, qui accentue en effet la pression des indépendantistes des colonies britanniques sur Londres.
« Nous allons devoir vous imiter » conclue le Prime Minister dans un télégramme incendiaire au Général.
Première cible, et cette accession au statut de Dominion est cependant assez facile à accorder car le pays sera verrouillé par un dirigeant qui aurait facilement ses accès dans les meilleurs salons londoniens… Le Sarawak. En effet, c'est une dynastie britannique, surnommée les « Rajas blancs », qui règne sur le pays. Churchill fait rapidement voter par le parlement britannique l'abandon du protectorat sur le royaume et lui cède même la pointe nord de Bornéo. Churchill est conforté dans ce choix par le retour triomphale du « Raja blanc » à Kuching, sa capitale.
Néanmoins, en dépit des appels de Wavell à négocier, la guerre continue en Birmanie, avec son lot d’atrocités commises par les 2 protagonistes.
Au Laos, les Français n'auront pas à affronter que la crise vietnamienne. En effet, ce diable de Phibun est toujours au pouvoir à Bangkok et n'a toujours pas évacué les régions laotiennes et cambodgiennes annexées par son armée ! Pire, s'appuyant sur les unités de l'armée japonaise encore présente dans l'ex-Siam, il a fait prendre d'assaut l'assemblée nationale qui avait voté la défiance contre lui puis fait purger l'armée de ses opposants.
Étant aux premières loges de l'incendie de l'Orient, il sait que les Occidentaux oublieront bien vite son alliance avec Tokyo au profit de son anti-communisme et, sûr de sa force, il abolit la monarchie. Néanmoins, la Thaïlande ne portera pas le titre d’État thaï, dans le plus pur style fasciste, mais bien celui de république. Il faut quand même s'adapter à l'ère du temps…
Ainsi commence le second vingtième siècle...
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Pas de terrible bataille au Japon du coup.
Collectionneur a écrit:L'Archipel japonais s'en tire mieux qu'OTL, la Corée unifié pourra t'elle se débarrasser d'une future dynastie de psychopathes ?
Sans les destructions causées par la guerre de Corée et sans la présence de l'ennemi à la frontière, on peut au moins penser que le régime n'atteindra pas le niveau de folie d'OTL.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
La guerre est finie.
Reste à bâtir la paix en en définissant les modalités…
Les dirigeants des 4 Grands décident de se réunir à Potsdam, en zone d’occupation soviétique, du 4 au 11 mars 1945, dans ce but.
Les 4 présents sont :
Le président des États-Unis d’Amérique, Thomas Dewey.
Le dirigeant soviétique, Joseph Staline
Le premier ministre britannique, Winston Churchill
Le président du conseil français, Charles de Gaulle.
Concernant le Reich, on décide de la mise en place des 5 « D » à savoir :
-Démilitarisation
-Dénazification avec l'installation aux postes importants des opposants au Régime nazi (On pense au gouvernement de l’Allemagne libre). Des travaux d’historiens tendent à montrer que les vainqueurs du Nazisme auraient aimés mettre en place un vaste procès des dirigeants Nazis, dans un lieu symbolique de leur propagande. Nuremberg… Mais les Nazis s’étant exterminés entre eux à la mort d’Hitler...
-Décartellisation par la scission des grands groupes regroupés de force par les Nazis.
-Démocratisation
-Décentralisation afin d'éviter le retour à la dictature.
Concernant l'Italie, elle perd l'ensemble de ses colonies et rétrocède le Dodécanèse à la Grèce. Quant à sa Métropole, elle est gardée intacte, à la grande fureur de Tito qui lorgnait sur l'Istrie et Zara.
Les vainqueurs de l’Allemagne nazie donne leur aval commun à l’expulsion massive des populations allemandes de Pologne (y compris pour les territoires allemands annexés par cette dernière) et de Tchécoslovaquie, soit 11 millions de personnes. Ce sont les décrets Beneš et Sikorski.
Quelques jours avant la conférence, les Occidentaux avaient évacués Magdebourg et les parties de la Saxe et de la Thuringe qu'ils occupaient. En échange de quoi, Staline leur cédait la partie occidentale de Berlin. Notons que les Français hissent le drapeau bleu-blanc-rouge sur la colonne commémorant la victoire allemande en 1870-1871 !
Bien qu’empêtré par la politique intérieure française et les débats de la constituante, le Général n’en a pas moins un œil tourné vers l'Italie. En effet, contrairement à l'avis de la majorité de son gouvernement, il décide de soutenir la maintien de la dynastie de Savoie « et de ce ballot d'Humbert » à la tête de l'Italie. Heureusement pour de Gaulle, le principal obstacle qu’aurait pu constituer un maintien au pouvoir du roi Victor-Emmanuel III, le monarque qui nomma Mussolini à la tête du pays, a été levé par son abdication. Reste à convaincre les dirigeants des partis issu de la résistance démocratique… Le Général multiplie ainsi les pressions sur Ferruccio Parri,qui vient de succéder à Bonomi à la tête du gouvernement italien, pour qu'il accepte de se contenter d'une monarchie constitutionnelle. Comprenant qu’il vaut mieux un Savoie sans pouvoir assis sur un trône de plomb que de perdre le Val d’Aoste, les dirigeants italiens, qui souhaitant par ailleurs laver l’honneur transalpin et renouveler l’alliance avec Paris, donnent leur accord. Ainsi,le président du conseil italien accepte de se contenter d’une simple révision du Statuto de 1848. En échange, de Gaulle retire ses troupes du Val d'Aoste (qui devient cependant une Province italienne francophone à part) ainsi que de Tende et de la Brigue.
Les élections générales d’août 1945 en Italie verront le triomphe de la Démocratie chrétienne dirigée par Alcide de Gasperi. Celui-ci devient président du conseil. Comme prévu, l'institution d'une république n'est plus du tout à l'ordre du jour. Notons que l'investiture de De Gasperi a montrée au grand jour la césure qui touche le Parti socialiste italien, entre les tenants de la sociale-démocratie, qui voteront pour De Gasperi et la formation d'une grande coalition, et l'aile gauche du Parti, qui votera non et ce, main dans la main avec les communistes, tenant de la « politique du pire ».
De Gaulle fait ainsi tout pour placer l'Italie dans l'escarcelle de la France.
Concernant la Belgique, un autre monarque félon, indigne de son grand peuple, Léopold III, décide, sous la pression à la fois de la foule belge mais aussi des Français de la 2ème DB qui l'ont libérés, d'abdiquer au profit de son fils Baudouin. Celui-ci, depuis son futur exil suisse, ne cessera de crier que son abdication lui avait été imposée par les soldats du « Colonel ». Comme Laval et les Fascistes surnommaient De Gaulle au début… Son fils aussi conservera un sévère ressentiment contre la France, mais il ne sera heureusement qu'un monarque sans pouvoir. Le prince Charles exercera la régence en attendant sa majorité.
D’ailleurs, en revenant de Potsdam, le Général fait un détour par Liège où il reçoit un accueil triomphal ! Mieux, le bourgmestre de Liège supplie en privé de Gaulle de procéder au rattachement de la Wallonie à la France ! À cette demande, le Général répond « Tout ce que vous demande la France, monsieur le bourgmestre, c'est d'être à jamais ses plus fidèles alliés et amis ! ».
La Belgique, wallone, francophone et francophile en particulier, saura se montrer à la hauteur de la demande du Général !
2 jours plus tard, De Gaulle est rejoint par le président Cassin pour rencontrer à Bruxelles (où encore une fois, le peuple belge se montre enthousiaste), le régent Charles, le premier ministre Hubert Pierlot et son ministre des affaires étrangères, Paul-Henri Spaak. Ce dernier dit aux 2 Français, à l’écart :
« Messieurs, si vous faîtes l'Europe maintenant, vous ferez l'Europe française ! »
Et l’idée d’une « Confédération européenne » sera même discutée plus ouvertement lors des échanges officiels !
Cependant, tout projet de confédération européenne ne serait qu’un projet à moitié accompli…
En Europe orientale, l’idée d’une Libération par l’armée rouge n’a été que de courte durée. Si comme en Hongrie, Tchécoslovaquie et surtout Pologne, un vernis démocratique subsiste, avec notamment un Sikorski ayant accepté de retourner à Varsovie pour sauver son peuple et protéger son indépendance vis à vis des Soviétiques. En Roumanie, Bulgarie, Albanie et en Yougoslavie, l’heure n’est plus à la comédie des urnes !
Ainsi, dans ce dernier pays, tandis que la guerre civile fait toujours rage contre les Tchéniks, Tito est officiellement élu « Président de la République fédérative populaire de Yougoslavie » et se voit octroyer le grade de « Maréchalissime » par l'assemblée constituante, uniquement composée de communistes (Tito ne voyant pas l'intérêt de cacher son jeu…). La Yougoslavie nouvelle sera composée de 6 Républiques (la République populaire de Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo), la République populaire de Croatie (capitale Zagreb), la République populaire de Macédoine (capitale Skopje), la République populaire de Monténégro (capitale Titograd), la République populaire de Serbie (capitale Belgrade), incluant le Kosovo (capitale Pristina) et la Voïvodine (capitale Novi Sad), et la République populaire de Slovénie (capitale Ljubljana)). Une Constitution est adoptée. Elle est quasiment une traduction en Serbo-croate de la Constitution soviétique de 1936, « la plus démocratique du Monde »… Tito, dans un temps gagné à l’idée d’une indépendance politique vis à vis de l’URSS, se ravisera aux premières menaces soviétiques, l’armée rouge campant aux portes de Belgrade...
Cependant, au-delà de l’occupation de la moitié de l’Europe par l’armée rouge et de l’installation de Régime soumis dans ces malheureux pays, l’Europe de l’ouest n’est, quant à elle, pas non plus irréprochable… Des Régimes dictatoriaux y sont présents…. En effet, le Régime salazariste de l’Estado Novo, qui a soutenu les Alliés, perdure à Lisbonne. Et que dire du Régime franquiste, allié non officiel des Nazis, qui s’est maintenu à Madrid ! Les dirigeants français, et ceux de gauche en particulier, aimeraient abattre Franco, mais comme y parvenir sans déclencher une nouvelle guerre et, surtout, sans favoriser l’installation d’un État communiste dans la péninsule ?
Dans le même temps, partout dans le Reich dont les ruines sont encore fumantes, Soviétiques, Américains, Britanniques et Français se ruent sur les scientifiques nazis afin de les ramener dans leurs pays respectifs et les faire participer à l'essor de sa propre science dans le cadre de la vaste compétition entre les nations du Monde. Ainsi, Von Braun se livre de lui-même aux Américains et participera au développement de leur réseau de fusées. La France, elle, obtient la portion congrue, nombre de scientifiques allemands estimant les Français à peine mieux que les Soviétiques, et préférant donc par conséquent se livrer aux Anglo-saxons…
Le gouvernement français ne se contente pas de préparer l’avenir, il récompense aussi les héros du présent.
Noguès (en tant que Généralissime et « âme » du Sursaut), De Hauteclocque (pour ses exploits à la tête de la 2ème DB), Salan (En tant que meneur d’une résistance héroïque en Indochine), Giraud (pour ses succès en tant que commandant de la Iière Armée française), Delestraint (comme commandant victorieux à la tête de la IInde Armée française), Catroux (pour son patriotisme exceptionnel et son travail admirable au sein du commandement suprême interallié) et Charly (Ancien chef de l’ORA et auteur d’exploits à la tête de la IIIième Armée française) obtiennent la dignité de « Maréchal de France », par décret du Président Cassin. Cette dignité sera refusée par de Gaulle, arguant qu'il n'a pas commandé de troupes après le Sursaut.
L’honneur, la gloire et le sentiment national… Voilà qui pourrait permettre à De Gaulle d’obtenir de cette remuante et indécise constituante un projet qui lui serait favorable !
Le Général, se doutant également qu'il sera soutenu par l'immense majorité des Français, promulgue un décret proclamant le retour à la frontière française de 1814, en ce qui concerne la frontière franco-allemande (et non franco-belge bien entendu). Sarrelouis et Landau redeviennent françaises ! Les Actualités cinématographiques ne se priveront pas de montrer l'oriflamme Bleu-Blanc-Rouge et les armes républicaines être installés sur les bâtiments officiels de ces deux cités.
De Gaulle, interrogé à ce sujet, expliquera que « Le Maréchal Ney se retournait depuis 120 ans dans sa tombe de voir sa ville natale, la belle Sarrelouis, détachée de la Mère-Patrie ! La France victorieuse se devait de réparer cette grave injustice !».
Quant à Hilferding, il est désormais mis à l’écart. Son gouvernement allemand libre, sans aucune autorité autre que des postes de conseillers de la seule administration d’occupation française, et est désormais en rivalité avec les forces nettement plus conservatrices, voire à peine dénazifiées, que promeuvent les Anglo-saxons dans leurs propres zones d’occupation… D’ailleurs, de Gaulle a compris que l’opposition franche d’Hilferding aux Nazis en a fait un traître aux yeux de ses compatriotes. Là où par exemple, un Adenauer, qui n’a comme fait d’armes qu’une assignation à domicile, est donc pour les autres Allemands, un opposant à Hitler acceptable…
Notons que les Français conduisent la politique de dénazification la plus rude. Les membres du Parti nazi sont systématiquement écartés des fonctions administratives mais également, des plus hautes fonctions (médecins, avocats, juges etc.). Les plus hauts pontes du « Parti » tombés entre leurs mains étant systématiquement jetés en prison, en attendant leurs procès… Tandis que les Anglo-américains, ne répriment, et encore modestement, que les dirigeants nazis les plus importants, les soumettant le plus souvent à une politique de « rééducation »… Quant à Staline, qui a bien compris comment complaire aux Allemands, il entame très rapidement une politique « d’association » des Allemands de sa zone d’occupation avec les autorités soviétiques sur place. Seuls les derniers Werewolfen et quelques hauts dignitaires du Régime déchu, connaîtront un sort funeste… La plupart des « faisans » vireront au « rouge » très rapidement… Seuls les plus hautes sphères dirigeantes de l’Allemagne soviétique proviendra des rangs du KPD…
« J’ai besoin de fonctionnaires obéissants ! » Dira le Géorgien.
Mais revenons à l’annexion de Landau et Sarrelouis. Face à la réaction outrée de ses alliés anglo-américains, de Gaulle s'emporte. Ainsi, il ira jusqu’à expliquer aux ambassadeurs américain et britannique que leurs pays ont fait bien moins de cas lors du déplacement vers l'ouest de la Pologne…
Les Soviétiques, eux, se montrent plus « compréhensifs », Staline n’étant pas contre l’idée de diviser les Occidentaux… Et humilier l’Allemagne à moindre frais (c’est à dire sans en être à l’origine) n’est d’ailleurs pas pour lui déplaire… Concernant les relations franco-soviétiques, en signe de rapprochement, le Général nomme un grand Français comme ambassadeur en Union soviétique en remplacement d’Édouard Herriot, dont l’ostracisme politique prend fin donc...
Le Maréchal de France Georges Catroux
Cet échange de bon procédé est réciproque. Staline nommant Maxime Litvinov ambassadeur à Paris. Litvinov est l’ancien chef de la diplomatie soviétique à la tête de laquelle il fit tout pour la mise en place d'une grande alliance anti-hitlérienne avec la France et le Royaume-Uni.
Les cruels chefs de l'URSS ne sont cependant pas avares de sarcasmes à son égard.
« Litvinov a beaucoup de chance. Il aurait été en effet plus probable, vu son parcours, qu'il soit devenu notre ambassadeur aux Enfers ! » dira de lui Viatcheslav Molotov.
Quant à Staline, il annonce avec un sourire moqueur à Litvinov qu'il va probablement se sentir comme chez lui en France...
En effet, Litvinov est d'origine juive. Et le président Cassin est juif (tandis que les dirigeants français passent, aux yeux de Staline, pour des amis des Juifs…). Le sarcasme antisémite du Vojd démontre bien la montée de l’antisémitisme chez Staline…
Staline est d’autant plus ravi d’éloigner Paris des Anglo-saxons qu’il commence à passer à l’action au sud, en Iran, en vue d’y étendre son glacis protecteur vers les « mers chaudes ».
À l’instar du Régime des Tsars que les Bolcheviques liquidèrent en 1917 !
En effet Staline, ayant assuré son glacis protecteur à l'ouest, tourne désormais ses yeux vers le sud. Celui-ci a dans cette optique publié en mars un appel à la sécession de la province turcophone iranienne d'Azerbaïdjan afin d'en faire un de ses satellites et ainsi s'emparer des réserves pétrolières du nord de l'Iran.
Les Soviétiques soutiennent ouvertement les insurgés en empêchant les troupes régulières d'intervenir (n'oublions pas qu'ils occupent le nord du pays depuis 1941), comme ils le firent en Roumanie l'année précédente lors de la « Révolution ».
Une « République autonome d’Azerbaïdjan » puis une « République du Kurdistan » sont proclamées au courant de l’été 1945.
Le gouvernement iranien, en la personne du Premier Ministre Hakimi, proteste avec véhémence auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, dont c'est la première expérience. Ce dernier décide de conseiller aux Iraniens de négocier directement avec Moscou.
C’est son successeur, Ahmad Qavam, aristocrate qadjar (du nom de la dynastie précédent les Pahlavi), qui se rend à Moscou pour y négocier avec le tyran rouge.
Les exigences du Vojd sont claires. Il exige de Téhéran qu'elle accepte que :
« 1. Les troupes soviétiques restent stationnées indéfiniment dans le nord de l'Iran.
2. Le gouvernement iranien reconnaisse l'autonomie de l'Azerbaïdjan et du Kurdistan.
3. L'Iran et l'Union soviétique établissent une compagnie pétrolière irano-russe qui prenne en charge l'exploitation, la production et la commercialisation de pétrole iranien ; l'Union soviétique devait recevoir 49 % des gains totaux de la société et l'Iran 51 % »
Tandis que les Anglo-américains ont achevé leur retrait d’Iran, que le Toudeh, le parti communiste iranien, se prépare à passer à l’action, Qavam va jouer brillamment son jeu…
Il semble céder sur le papier mais, le Majles, le parlement de l’Empire, étant arrivé à la fin de son mandat, et, de surcroît, la loi iranienne ne permettant pas d’effectuer des élections sous occupation étrangère, Qavam demande le départ des troupes soviétiques pour pouvoir élire une chambre qui seule peut entériner l’accord. Staline dupée, ordonne le retrait de ses troupes. Pour les forces pro-soviétiques, c’est la débandade, elles finissent écrasées par les troupes du Chah. Pis, le parlement élu en janvier 1946 est farouchement anti-communiste et refuse, à l’unanimité, moins les deux voix des élus communistes, de ratifier l’accord !
Pour Staline, c’est une grande défaite. Pour l’Iran, le début d’une grave crise politique ayant pour sujet la souveraineté sur ses ressources pétrolifères…
L’ONU, que l’on a vu ici à l’action, montre déjà qu’elle ne fera guère mieux que la défunte Société des Nations, ne fonctionnant que grâce au bon vouloir des Puissances. Et pourtant, un homme tentera d’en faire un réel instrument de paix, autrement moins dangereux que l’équilibre de la Terreur. Cet homme, c’est son secrétaire général, le Français Georges Mandel, qui a abandonné toute ambition nationale pour se consacrer à la paix…
L’Inde s’enflamme. Churchill, largement réélu à la tête du gouvernement, par une population britannique terrorisée par le déclenchement des premières guerres coloniales en Inde et en Birmanie, mène une répression féroce contre les Indépendantistes. Mandel se rendra personnellement, et au péril de sa vie, plusieurs fois dans le sous-continent indien en vue de s’entretenir avec les deux parties. Et pourtant… Ce sont plutôt les pressions américaines qui réussirent à obtenir de Churchill l’abandon du Raj au profit de la transformation de celui-ci en deux Dominions. En effet, Churchill a ravivé la haine entre Hindous et Musulmans pour tenter de gagner « sa » guerre. Ne pouvant plus vivre ensemble, Inde et Pakistan musulman deviendront deux États séparés. La Birmanie, obtiendra également son indépendance, mais refusera de placer Georges VI sur le trône et se proclamera république.
Rapidement, Inde et Pakistan entreront en guerre au sujet du Cachemire, tandis que le plus grand exode de l’histoire se déroule dans le sous-continent...
À peine les troupes britanniques évacuent-elles l’Inde, qu’elles sont redéployées en Palestine, qui prend feu à son tour. Juifs et Arabes s’y affrontant désormais ouvertement… Mandel mettra encore une fois tout son poids en vue d’une résolution pacifique du conflit…
Et nous savons qu’il avait déjà des idées à ce sujet...
Mais revenons à ce fameux « équilibre de la Terreur »… À Alamogordo, au Nouveau-Mexique, a lieu le 16 juillet 1945, le premier essai, qui s'avérera « concluant », d'une bombe atomique. Les Américains s'empressent de diffuser dans le Monde les images de l'explosion de Trinity, soucieux d'en informer un Staline… déjà au courant ! Notons que contrairement aux accords Néron/Nero, auxquels les Américains ont adhéré en 1942, ces derniers sont réticents à fournir ne serait-ce que les moyens de fabriquer leurs propres armements aux Franco-Britanniques. Ceux-ci ont pourtant grandement contribué au projet successeur de Néron, Manhattan, de par la fourniture de données, de personnels extrêmement qualifiés (on pense au couple Joliot-Curie) et, surtout, d’eau lourde ! Certains scientifiques, eux, ne se privent pas secrètement, d’informer l’URSS de leurs découvertes comme on l’a vu...
Avec la guerre froide naissante, c’est l’heure de tous les dangers !
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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DemetriosPoliorcète, Collectionneur, Rayan du Griffoul, Uranium Colonel et Amon luxinferis aiment ce message
Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Amon luxinferis- Messages : 551
Date d'inscription : 17/08/2020
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
Avec une armée rouge titanesque, je vois mal, dans ta TL, Staline laisser passer ça.Il semble céder sur le papier mais, le Majles, le parlement de l’Empire, étant arrivé à la fin de son mandat, et, de surcroît, la loi iranienne ne permettant pas d’effectuer des élections sous occupation étrangère, Qavam demande le départ des troupes soviétiques pour pouvoir élire une chambre qui seule peut entériner l’accord. Staline dupée, ordonne le retrait de ses troupes. Pour les forces pro-soviétiques, c’est la débandade, elles finissent écrasées par les troupes du Chah. Pis, le parlement élu en janvier 1946 est farouchement anti-communiste et refuse, à l’unanimité, moins les deux voix des élus communistes, de ratifier l’accord !
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
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Re: La France exilée. Tome 3 : 1944 La fin d'un cycle
L'ensemble est toujours plaisant à suivre!
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
Date d'inscription : 05/03/2016
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