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The Footprint of Mussolini (traduction)

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Message par Collectionneur Sam 20 Aoû - 17:46

Étrange que des livraisons arrivent de Suède. La flotte Soviétique de la Baltique n'arrive pas à faire un blocus ?
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 20 Aoû - 20:06

Ouverture des paris : usage d'armes chimiques contre les civils ou carrément frappe atomique ?
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Message par Collectionneur Sam 20 Aoû - 20:45

Pas encore de bombe A soviétique a cette date.
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Message par Rayan du Griffoul Dim 21 Aoû - 2:21

Collectionneur a écrit:Étrange que des livraisons arrivent de Suède. La flotte Soviétique de la Baltique n'arrive pas à faire un blocus ?

Livraison aérienne, à moins que la flotte soviétique ne puisse être présente partout
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Message par Rayan du Griffoul Dim 21 Aoû - 19:18

Chapitre 41 La nuit tombe sur la Pologne


Extrait de 'La spirale de la mort : Staline 1941-1953' d'Alexi Ivanovitch

Le 15 Février 1948, des combattants polonais à Varsovie virent un avion soviétique voler au-dessus de leur tête. Comme les Polonais n'avaient pas grand-chose à répondre et qu'il ne s'agissait que d'un seul avion, ils le laissèrent voler, les yeux fermement rivés sur la force adverse juste au-delà de la ville. À 09h14 précise, une bombe nucléaire explosa au cœur de Varsovie. Bien qu'elle n'ait pas été aussi destructrice qu'Hiroshima en raison de la qualité supérieure des constructions polonaises, 20 000 vies humaines furent éteintes en un instant et tout Varsovie fut inondé de flammes nucléaires. Le chaos était si immense que même l'avion qui largua la bombe fut pris dans le souffle et s’écrasa dans la Vistule, tuant l'équipage. A terme 50 000 personnes périront du fait des retombées radioactives (dont une grande partie alla se retrouver dans la Vistule et pollua les régions environnantes). Ironiquement, un grand nombre de soldats soviétiques furent victime de cette horreur, beaucoup furent aveuglés en raison du fait qu’il avait regardé l’explosion à l’œil nu. De plus les troupes soviétiques pénétraient dans cette ville empoisonnée et en feu sans aucune protection. Certaines études suggèrent que près de 20 000 soldats soviétiques mourraient de complications dues aux radiations, ce qui avait conduit en Pologne à considérer cela comme la « malédiction de Varsovie ».  

La plupart des historiens pensent aujourd’hui, que le transfert des connaissances nucléaires américaines vers l'URSS, commença lors de la tristement célèbre rencontre que Wallace eue avec Gorsky, bien que le reste soit quelque peu flou. Anatoly Gorksy tenta de convaincre Wallace que le secrétaire d'État Alger Hiss pouvait effectuer ce travail. Celui-ci feint d'être réticent lorsqu'il mais fut néanmoins abasourdi intérieurement. Il se demanda même s'il pourrait obtenir l’ordre de Lénine. De là, Hiss coordonna un plan pour extraire les mécanismes de l'armement nucléaire dans leur intégralité. De là, Opération Lighthouse est née.  

Chaque espion soviétique reçu une mission spécifique. Avec la Maison Blanche elle-même donnant des laissez-passer à ces derniers comme des bonbons. Bien que la chaîne ait eu de nombreux maillons, elle aboutit principalement à une série d'espions qui existaient au cœur du projet Manhattan. À la tête de l'opération se trouvaient le couple Julius et Ethel Rosenberg, qui enrôla entre autres Klaus Fuchs et Morris Cohen pour rassembler le matériel nécessaire. Étant donné que la sécurité fut contournée, la mission s'était avérée, selon les mots de Cohen, "ennuyeuse et facile". Au milieu de 1947 (les dates précises sont difficiles à quantifier compte tenu de l'intensité avec laquelle les Soviétiques ont abordé le secret de l'opération), il fut estimé par un historien que "plus de 90% des notes du projet Manhattan pourraient être recréées à Moscou".

Ironiquement, ce fut la surprise de Staline devant la facilité avec laquelle l'opération se déroulait qui émoussa les tentatives soviétiques de créer leur bombe atomique. Certains estimèrent que les Soviétiques auraient pu avoir la bombe dès le premier jour de la deuxième guerre polono-soviétique. Quoi qu'il en soit, le mot parvint à Staline le 15 décembre 1947 qu'un appareil soviétique était prêt. Staline, cependant, avait été dérangé par la forte résistance polonaise pendant la guerre et voulait briser le moral des combattants polonais. Il pensait que pour maximiser le choc psychologique, la première démonstration de l'appareil devait se faire au combat, de préférence dans un centre culturel important qui retiendrait l'attention polonaise. Staline ordonna que l'avion largue sa cargaison mortelle sur Varsovie. Avec ça, l'offensive soviétique finale sur la capitale commencerait. Le nom de l'opération serait Opération Midnight. Le nom de l'appareil était "IS-01", le "IS" signifiant Joseph Staline dans le russe d'origine.


Le résultat fut exactement ce que Staline attendait, Varsovie tomba aux mains des Soviétiques en fin de journée du 15 Février. Cracovie tomberait d'ici la fin de la semaine après que la grande majorité de la population civile ait été évacuée, dans la crainte d’une nouvelle attaque nucléaire. Heureusement, il n'y en aurait plus. Un vent de panique souffla sur l’Europe de l’ouest, des appels téléphoniques frénétiques furent passés entre De Gaulle, Mussolini et Churchill, entraînant un programme nucléaire à l'échelle européenne entre l'OTE et l’alliance. Des enquêtes furent menées sur la façon dont l'ensemble du renseignement européen avait totalement sous-estimé le programme nucléaire soviétique. Des émeutes anti communistes éclatèrent à Londres et à Paris, la peur et le choc de réaliser que les Soviétiques détenaient la suprématie nucléaire, les avaient poussés à attaquer des cibles communistes.

Harry Pollit, le chef du Parti communiste britannique, mourut le même jour que Varsovie. Il fut piégé dans le siège du parti, alors que le bâtiment était incendié. Cela avait créé une crise diplomatique entre les deux pays, les Soviétiques parlant d'assassinat par le gouvernement britannique. Bien que beaucoup en Grande-Bretagne craignaient que cela ne conduise Staline à pousser son avantage et à déclencher une guerre nucléaire, en réalité, l'arsenal nucléaire soviétique était déjà épuisé, et ses troupes étaient bloquées en Pologne.

 
Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s' de Wendy Walters


L'attaque nucléaire sur Varsovie serait le catalyseur qui mis fin à la deuxième guerre polono-soviétique. Le président Raszkiewicz ainsi que son gouvernement et une partie des députés et de l’état-major, put être transporté par avion vers Stockholm où un gouvernement en exil fut constitué. Le seul homme fort qui resta en Pologne pour se battre jusqu'au bout était Witold Pilecki, qui pris la même décision qu’en 1939. Le reste de la Pologne tomba suite à l'attaque nucléaire, il créerait l’Armée de libération Polonaise », qui était principalement basée dans les Carpates. Celles-ci fourniraient l'épine dorsale de ce qui deviendrait finalement connu dans l'histoire polonaise sous le nom de « la guerre de libération de la Pologne », mais pour l'instant, il ne s'agissait que d'un groupe disparate. Sans parler de la crise paralysante des réfugiés polonais avec la Tchéquie, celle-ci n’était qu’une étape la plupart prendrons le chemin de l’ouest mais surtout du sud, vers la Rhodésie et l'Afrique du Sud.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 7 800px-Witold_Pilecki_in_color
Witold Pilecki l'âme de la résistance polonaise

La plupart des historiens considèrent la chute de Gdansk le 8 mai 1948 comme la fin de la seconde guerre polono-soviétique. Étonnamment, il y a eu trois événements qui résulteraient du bombardement de Varsovie :

· Le 20 février 1948, le roi Abdallah de Jordanie, fut assassiné par des nationalistes arabes aidés par des agents soviétiques. Le défunt monarque menait des négociations de paix avec Israël, mais les Soviétiques voulaient que l'État juif soit anéanti. Le prince Talal, fut contraint par ses officiers d’affronter les Israéliens, avec le soutien des Soviétiques. Talal, terrifié à l'idée de subir le même sort que son père, accepta de suspendre les négociations avec Israël. Ces officiers  considéraient les Soviétiques comme le parti le plus fort de la guerre froide, en particulier compte tenu de l'inaction occidentale, considérée comme une faiblesse. Le 1er mars, après de nouvelles menaces d'officiers de l'armée jordanienne (désormais pénétrés à fond par des agents et sympathisants soviétiques), la Ligue arabe commenca des opérations militaires contre l'État juif. Les troupes britanniques avaient été rapatriés en vitesse, face à la menace d’une attaque soviétique. Dans ces premiers jours du conflit, il semblait certain que les Juifs de Palestine étaient condamnés.

· En Chine, voyant la force de son coté, Mao décida finalement de commencer l'ultime opération pour écraser Chiang. Le communiste avait complètement imposé sa domination dans le nord du pays, tandis que Chiang maintenait une alliance d'intérêts dans le sud, et cela plus par la menace. Malgré les premières protestations de Staline, le 27 février 1948, Mao Zedong lança la « campagne du soleil rouge », la conquête de toute la Chine. Fin mars, les communistes s'étaient déjà emparés de Nankin et continuaient vers le sud. Les troupes de Chiang ne lui étaient pas fidèles et se rendaient souvent à la première occasion qu'elles avaient, ne voyant aucun espoir. Le succès de la campagne a convaincu Staline qu'il avait peut-être été injuste envers Mao et commença à s'intéresser activement à assurer son succès. Il commença à augmenter le financement de Mao, juste au moment où sa propre guerre en Pologne tirait à sa fin.

· Mais ce serait la troisième conséquence qui aurait pu avoir encore le plus d'effet.  

L'explosion de la bombe nucléaire au-dessus de Varsovie avait éveillé de nombreuses personnes à la nature dangereuse de l'URSS. Parmi ceux-ci se trouvait le président Wallace. En apprenant la nouvelle, il aurait regardé fixement le sol du bureau ovale, dans lequel il s’enferma seul pendant trois heures. Il n’envoya qu’un bref communiqué, dans lequel il se déclara "profondément préoccupés" par l'attaque.  

Lorsque certains poussèrent pour une condamnation pure et simple, Wallace aurait déclaré. "Je ne peux pas. Si je dis ça, c'est que j'avais tort. Si je me suis trompé sur tout jusqu'à présent… je ne pourrais jamais vivre avec ça.” Pendant ce temps Ethel Rosenberg, fut dévastée lorsqu'elle apprit la nouvelle. Elle voulait seulement que les Soviétiques parviennent à “égaliser le score” pendant la guerre froide. Maintenant, avec l'antisémitisme de plus en plus évident de Staline, sans parler de la nouvelle de la destruction d'une des plus belles villes d'Europe, elle n'en pouvait plus.

Le 4 mars 1948, après s'être disputée avec son mari, Ethel Rosenberg entra dans les bureaux du FBI, offrant en échange de sa vie et de celle de son mari, toute l'histoire du programme d'espionnage nucléaire soviétique, y compris l'implication de membres du l'administration Wallace. Lorsque la nouvelle arriva dans le bureau principal du FBI, Clyde Tolson aurait crié BINGO.


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Message par Collectionneur Dim 21 Aoû - 20:07

La, je ne m'attendais vraiment pas à cela ?!? J'aurais penser également à l'arme chimique, voir bactériologique. Toutes les nations qui le pourrons vont se lancer dans la course atomique.
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Message par Rayan du Griffoul Dim 21 Aoû - 22:08

Chapitre 42 Le jour des trois présidents  

Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s'de Wendy Walters

Le 10 mars 1948, la bombe fit la une des journaux nationaux : Ethel Rosenberg témoigna publiquement qu'elle été en contact avec Alger Hiss pour faciliter le transfert de la technologie nucléaire américaine vers l'Union soviétique et qu'elle déclara que seul Wallace aurait pu donner l'autorisation pour que cela arrive. Bien qu'elle n'ait pas carrément qualifié Wallace d'espion (ce qui n'était pas le cas), aux oreilles de la plupart des Américains, c'était la confirmation des pires craintes de toutes : leur propre président été un agent double communiste. En fin de compte, ce témoignage serait en effet suffisant pour sauver le couple de la chaise électrique, même si Julius ne pardonna jamais à sa femme. Tous deux moururent en prison en mai 2003, Ethel mourant le 2 mai et Julius le 6 mai (beaucoup pensent que la mort de Julius était due à un chagrin caché)

À la fin de la journée du 10 Mars, les agents du FBI prirent d'assaut la Maison Blanche. Les photos d’Alger Hiss menotté firent le tour du monde. La planète entière fut choquée par ces révélations, et surtout les américains eux-mêmes. A partir du 12 mars, quatre jours d'émeutes mirent Chicago à feu et à sang. La communauté polonaise de la ville (l’une des plus importante) était furieuse que la bombe atomique qui avait assassiné leurs frères (souvent au sens propre du terme) dans leur patrie ait été donnée aux communistes par le président Wallace et son équipe. Encore une fois, les Noirs américains firent les frais de cette violence car ils étaient considérés comme des partisans de Wallace. Mais les Afro-Américains commencèrent à haïr Wallace, Storm Thurmond parlait en privé de la façon dont Wallace "avait fait reculer les partisans des droits civiques, et qu’il leur faudrait un siècle pour s’en remettre" Il est difficile de dire à ce stade qui détestait le plus Wallace : les Italiens, les Polonais, les blancs du sud ou n'importe quel autre groupe. Mais il y a une chose certaine, presque personne ne l'aimait. Le 17 mars, Gallup enregistra une cote d'approbation de 4% pour Wallace. Cela reste la note la plus basse jamais enregistrée par un sondeur professionnel dans l'histoire des États-Unis pour le président américain.

À présent, que le secrétaire d'État croupissait dans une prison fédérale, les républicains croyaient que le moment était venu. Alors qu'ils se contentaient jusqu’à présent de laisser Wallace continuer à faire imploser le Parti démocrate, on pensait désormais que la souffrance du pays était trop destructrice pour lui permettre de durer une seconde de plus. Enfin, la destitution fut mise sur la table. La mise en accusation avait déjà été tentée une fois contre Andrew Johnson, mais elle avait échoué. Cette fois, personne ne doutait du résultat. La domination républicaine dans le Nord combinée à la domination du Parti de la liberté dans le Sud se sont fusionnées en un axe tout-puissant. Le Parti démocrate était divisé, les membres les plus modérés soulignant la nécessité d'abandonner Wallace, tandis que les derniers partisans tels que Vito Marantonio continuaient de se défendre vigoureusement contre "la marche rampante du fascisme à Washington". Alors que le Parti de la liberté n’avait aucun état d’ame à destituer Wallace, l'establishment républicain s'inquiétait de l'effet qu'une destitution aurait sur l'ensemble des États-Unis. Il fut finalement convenu à l’issue d'une réunion secrète entre les sénateurs républicains et démocrates que les accusations contre Wallace serait abandonnés, si celui-ci acceptait de démissionner volontairement et sans faire d’histoire.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat Wallace White et le sénateur démocrate Carl Hatch rencontreraient Wallace le 25 mars pour faire pression pour cette option. White se souvient : « J'ai regardé Wallace et il était aussi pâle qu'un drap, il avait à peine quitté le bureau ovale depuis qu'Ethel Rosenberg a témoigné. Il ressemblait déjà à un homme mort.”  Une réunion d'une heure s'ensuivit, où les deux sénateurs tentèrent désespérément de convaincre Wallace de démissionner pour le bien du pays. Wallace déclara qu'il réfléchirait, en échange de certaines assurances des républicains sur ce qu'ils feraient lorsqu'ils prendraient le pouvoir en novembre (ce dont personne ne doutait). Une autre réunion fut fixée au 28 mars. Malheureusement, le général Patton prononça un discours le 27 mars devant une foule d'environ 10 000 personnes à Richmond, en Virginie. Patton avait l'habitude de sortir de son texte à plusieurs reprises pour chauffer la foule, ce que les coordinateurs républicains avaient généralement accepté. Patton, cependant, avait entendu parler des tentatives des dirigeants républicains pour permettre à Wallace de s'en sortir. Sa rage de Wallace l'obscurcissait de toute autre chose, il décida qu'il ne laisserait jamais cela se produire. Il a dit à la foule :

« Si les politiciens de Washington le laissent s'en tirer avec ce qu'il a fait, alors que Dieu me frappe si je vous mens maintenant, je le poursuivrai jusqu’à l'intérieur du Kremlin pour le traduire moi-même en justice.  

Craignant que les républicains ne l'aient trahi, Wallace annula toutes les négociations et jura de se battre jusqu'au bout contre tout espoir. Bien que les républicains et les démocrates aient tenté de le convaincre du contraire (y compris Truman). Le 1er avril 1948, le représentant de Californie Richard Nixon (Apparemment l’ironie est toujours présente) présenta le texte de la destitution devant la chambre des représentants. La Chambre vota par 390 contre 32 (plus 13 absentions démocrates) la destitution de Wallace, l'intégralité des républicains et des libertariens jetant leur poids contre le président. En raison des craintes que Wallace tenterait quelque chose en coordination avec les Soviétiques, le processus fut précipité au Sénat où la majorité des deux tiers était requise. Dans l'après-midi du 27 avril, 90 sénateurs votèrent pour la condamnation de Wallace sur les chefs d’accusation de trahison, d’espionnage, de fourniture de matériel secret à une puissance ennemies, et d’obstruction à la justice. En moins d'une heure, Wallace fut escorté hors du bureau ovale par les Marshals, moins de trente minutes plus tard et fut emmené dans un endroit sûr dans l'Iowa. Des photos prises de lui montraient un homme au visage pâle et brisé qui avait perdu beaucoup de poids. Wallace était si impopulaire que l'endroit fut caché au public pour l'empêcher d'être assassiné.  

Étonnamment, ce n'était pas le seul acte de folie qui s'était produit le 27 avril 1948 à Washington. Avec Wallace destitué, Harry Truman devint officiellement président des États-Unis d’Amérique. Cependant, ayant été enfermé au milieu de la crise politique la plus brutale de l'histoire politique américaine, avec plusieurs espions soviétiques présumés toujours présent dans l'administration et son nom ayant été traîné dans la boue par l'association de Wallace, dire qu'il n'était pas enthousiaste était un euphémisme.  

Au coucher du soleil, Truman choqua ses conseillers en disant qu'il ne voulait pas être président et démissionna séance tenante. Ainsi, la première démission et destitution présidentielle réussie s'est produite durant la même journée, qui deviendrait connue dans l'histoire américaine sous le nom de « jour des trois présidents ».  Son règne de sept heures est la durée la plus courte d'un mandat présidentiel dans l'histoire, et le sera probablement pendant longtemps. Il fut également le dernier président à représenter le Parti démocrate.

Joseph Martin, le chef de la majorité républicaine à la Chambre, prêta serment cette nuit-là en tant que 35e président des États-Unis, même s'il ne resterait au pouvoir que moins d'un an avant de se présenter à nouveau dans sa circonscription du Massachusetts à l'automne 1948. .Plus important encore, étaient ses actions rapides dans le domaine de la politique étrangère. Sur l'insistance de Patton (ou plutôt par la nécessité de suivre les discours publics bruyants de Patton), l'Amérique est passée d'un pays presque neutre au pays le plus farouchement anticommuniste de la planète en une seule nuit. Les effets qui s'abattraient sur le monde dans son ensemble étaient incalculables.

Avant cela, encore une fois en raison de l'agitation de Patton, l'ambassade soviétique fut fermée et tous les diplomates soviétiques furent expulsés le 1er mai 1948, une date symboliquement choisie en raison de sa résonance dans le mouvement ouvrier. Martin annonça que les États-Unis ne reconnaissaient plus l'Union soviétique, en raison de leur « invasion hostile des plus hautes salles d'Amérique ». En une semaine, Staline leur rendit la pareille et expulsa tous les diplomates américains d’URSS, niant qu'il y ait eu une opération d'espionnage en premier lieu. Bien sûr, le déni de Staline ne fit que rendre les Américains plus animés. À ce jour, plusieurs comités du Sénat et de la Chambre (fortement aidés par un Hoover réintégré dans ses fonctions) avaient vu le jour pour enquêter sur l'administration Wallace. Alger Hiss fut rapidement rejoint dans sa cellule de prison par des personnes qui, il y a seulement quelques semaines, figuraient parmi les personnes les plus puissantes du pays le plus puissant de la Terre. Abt, Dexter-White et Kramer furent distingués pour leur implication dans le groupe Ware et soumis à un examen minutieux derrière les barreaux. Malheureusement, presque tous les membres de l'administration Wallace, coupables ou non, étaient vus sous le même angle.  

Personne ne voulait les approcher, même les autres démocrates. Travailler avec Wallace signifiait que votre nom était terni pour toujours. Même Morgenthau se retrouverait à éviter de justesse l'arrestation, et cela uniquement en raison de ses fortes dénonciations de l'Union soviétique. Truman fut mis plus bas que terre, Fielding Wright, Gouverneur du Mississippi et membre éminent du Parti de la liberté déclarant que "même s'il n'était pas un espion, il devrait être pendu pour avoir été si stupide de travailler Wallace". Truman tentera toute sa vie de nier les accusations selon lesquelles il était un agent communiste, même sur son lit de mort.


Merci de continuer de suivre cette histoire, je vous informe que les 3 chapitres suivants vont clôturer ce second arc et seront dédiés à la guerre Israélo-Arabe


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Message par Collectionneur Dim 21 Aoû - 22:20

J'indique cette phrase :
.... Il fut également le dernier président à représenter le Parti démocrate....

Sabordage de celui ci et refondation comme le RPR en France ?
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Message par Rayan du Griffoul Lun 22 Aoû - 2:48

Je dirais plutôt explosion en petit morceaux
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 22 Aoû - 20:25

Le bipartisme entre les Républicains tendance faucons et les démocrates du sud tendance KKK...

L'Amérique de notre continuum est une gentille social-démocratie à côté.
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Message par LFC/Emile Ollivier Mer 31 Aoû - 14:07

J'aime beaucoup cette uchronie. Elle va très loin certes, mais au moins elle ose !

Après, le Rommel commandant de Tsahal, là par contre c'est délirant. Je sais bien que Rommel passe en première lecture comme un combattant "chevaleresque" mais il suffit de pousser pour voir que ce ne fut pas le cas en France et qu'il n'était, de surcroît, qu'un vulgaire nazi de base qui voulut simplement sauver l'Allemagne du désastre final.
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Message par Rayan du Griffoul Mer 31 Aoû - 18:09

Merci bien

Après effectivement j'ai un peu de mal avec certaines choses avec lesquelles tellement ça va loin comme avec Rommel


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Message par Rayan du Griffoul Mer 31 Aoû - 22:59

Chapitre 43 Cela ne finira donc jamais ?

Extrait de 'Mémoires d'une jeune fille' (1988), d'Anne Frank


Je me souviens encore des premiers jours de la guerre. A Tel-Aviv, nous étions divisés en deux camps. Ceux qui pensaient que nous étions condamnés, et ceux qui croyaient au miracle divin. J'espérais ce dernier mais dans mon cœur je craignais le premier. Il y avait une quantité remarquable d'humour noir. Je me souviens d'une fille disant qu'elle « apprenait à nager » pour se préparer à l'invasion arabe. Je dois avouer que j'étais inquiète. Même la vue des vétérans de Trieste marchant à travers la ville, vers la ligne de front m'a rempli d'effroi. Je craignais qu'ils n'aient fait tout ce chemin pour périr.  

Les Arabes s'étaient rapidement emparés des zones arabes de la Palestine et ne prétendaient pas que cela se terminerait par autre chose que notre anéantissement. En effet, en quelques jours, nous avions déjà entendu des histoires de villageois juifs massacrés jusqu'au dernier, des pogroms et des violences jamais vus en Terre Sainte depuis notre expulsion d'Hébron il y’a 20 ans. Nous avons également entendu parler qu’il y’avaient des armes soviétiques, ou même une poignée de troupes soviétiques parmi eux, ce n'était pas vrai, mais lorsque les crises existentielles se succèdent, on a tendance à imaginer le pire. La seule bonne chose que les Arabes aient accomplie, c'est qu'ils avaient uni tout notre peuple comme seuls ceux de Trieste pouvaient s'en souvenir.  

Je m’étais moi-même enrôlé dans l’armée, au grand dam de mes parents, et je redoutais le moment où l'on me dirait d'aller au combat. On m'avait dit de m'attendre à combattre les Égyptiens, car ils étaient considérés comme le pays arabe le plus avancé à l'époque. J'en voulais à mes parents de nous avoir emmené hors de la sécurité de la Libye pour nous faire tous mourir, puis je me suis maudit d'avoir dit des choses aussi cruelles sur mes parents.  

Je me souviens de la nuit du 7 mars 1948, dans ma couchette pendant que les autres filles dormaient. Nous suivions une formation militaire de base. C'était dur, je ne pouvais pas m'endormir et j'étais déconcerté que tout le monde puisse le faire. Fixant le plafond inconnu, j'ai finalement fermé les yeux et j'ai prié Dieu. Je lui ai demandé, non, je l'ai supplié de mettre fin à la guerre et de nous sauver. Nous avions déjà traversé une souffrance aussi impossible, un mal aussi monumental… comment a-t-il pu laisser cela se reproduire ? Même si j'ai parlé avec des mots nobles à propos d'autres personnes, en réalité. Je n'étais pas prête à mourir, en fait, je ne suis toujours pas prêt à mourir. Mourir, c'est perdre la chance d'aider et de guérir les autres. Si je mourais, je priverais les gens que j'aime. Qu'y a-t-il de noble là-dedans ? J'ai prié pour que Dieu entende ma prière et nous sauve de l'extermination.

Je me suis réveillé tard le 8 mars, mais j'ai pu dire instantanément que quelque chose se passait… et cela semblait être une bonne nouvelle.

Les filles avaient toutes le sourire aux lèvres, s'étreignant et pleurant un peu. Même les commandants semblaient heureux et agissaient de manière sympathique avec les cadets. Déconcerté, j'ai vu une pile de journaux juste à l'entrée du quartier général. Je portai la main à ma bouche :  



L'Italie était entrée en guerre. Elle ne nous fournirait pas des armes, elle avait carrément rejoint la guerre. Ils avaient bombardé Le Caire et Alexandrie avec leur marine et leur aviation et attaqué depuis la Libye pour charger au cœur de l'Égypte. De plus, la Turquie avait rejoint la guerre à nos côtés, après avoir attaqué la Syrie. Mussolini avait déclaré que l'armée italienne serait bientôt déployée en Israël pour la défendre contre les Arabes. Il a même laissé entendre que d'autres membres de l'Alliance romaine se joindraient à nous. J'étais trop sidéré pour dire quoi que ce soit… et puis je me suis souvenu de ma prière. Est-ce que ça a fait quelque chose ? Probablement pas, puisqu'il faut plus d'une nuit pour planifier une invasion, mais j'ai choisi d'y croire. J'ai choisi de croire que Dieu avait entendu non seulement ma prière, mais la prière du peuple juif. Maintenant que la bataille finale était en jeu, le Seigneur était notre bouclier.



Extrait de 'Miracle : L'histoire d'Israël' de Joel Hagee


L'entrée de l'Italie et de la Turquie fut décisive. Bien que chaque membre de l'Alliance romaine apportât un soutien symbolique (à l'exception de Franco, dont l’antisémitisme était bien connu, et qui n’avait reconnu Israël que sous la pression de Rome), l'Italie et la Turquie étaient les deux seules à fournir un soutien militaire important. L'Italie débarqua un corps expéditionnaire à Tel-Aviv fin mars, mais c'est la campagne éclair contre l'Égypte qui choqua le monde.  

Le matin du 8 mars, les Italiens avaient bombardé Le Caire et Alexandrie avec des frappes aériennes, au même moment avec des troupes basé en Libye prirent d'assaut la frontière. Comme la majeure partie de l’armée égyptienne était concentrée dans le Sinaï, les Italiens étaient sans opposition. Le roi Farouk avait prévu une victoire facile. Il n'avait pas anticipé l'invasion soudaine de l'Italie, il pensait que les Britanniques ne le permettraient jamais. En cela, il n'avait que partiellement raison mais Churchill était occupé ailleurs. Le 11 mars, encore choquée par l'invasion soudaine et avec des Italiens déjà à Mersa Matrouh, l'Egypte accepta un armistice avec Israël et l'Italie. Ce fut la première fissure dans la coalition arabe. C'était aussi un sérieux point d'humiliation pour les Égyptiens, non seulement d'être les premiers à se rendre, mais de le faire aussi vite, étant donné la propagande qui se vantait qu'ils jetteraient les Juifs à la mer.  

La Turquie, en revanche, fut plus lente mais non moins écrasante. Le Liban avait déclaré sa neutralité dans la guerre en raison du sentiment pro-israélien de la population chrétienne et du fait que le pays du Cèdre ne voulait pas se mettre à dos la France ou la Grande Bretagne de la part de qui, il recevait des aides financières. Ainsi, la stratégie turque était de dévaler la cote et de couper la Syrie de la mer. Comme une quantité importante d'approvisionnements soviétiques provenait de la mer, tout le monde savait que perdre ces territoires serait ruineux pour la cause arabe. Bien sûr, en même temps, c'était une zone très peuplée, et il n'était pas aussi facile de faire de grandes avancées. Cela n'empêcha pas les Turcs de prendre Idlib le 17 mars, puis Alep le 25 mars et Lattaquié le 10 avril. Le 20 mai, l'ensemble du littoral fut déclaré sécurisé. Deux jours après les dirigeants syriens durent acceptés un armistice.  

Sur les fronts syrien et égyptien, les Israéliens avaient opposé une résistance fougueuse mais minimale. La grande majorité des forces israélienne était concentrée dans la zone palestinienne face à une armée composée principalement d'Arabes palestiniens, de Jordaniens et d'Irakiens. Inutile de dire, bien sûr, que le fait de savoir que les hauteurs du Golan et le Sinaï étaient sécurisés fut une aide importante au déploiement des forces israéliennes. Les Hongrois ceux qui avait combattu à Trieste était en première ligne. Par conséquent, non seulement les Juifs avaient une supériorité technique évidente (grâce à l'aide de l'Alliance romaine, de l'OTE et des États-Unis vers la fin des combats), mais ils possédaient une vaste armée qui combattait sans peur.

Les Arabes, en revanche, étaient terrifiés. La chute rapide de l'Egypte avait produit un coup de tonnerre de la Méditerranée au Golfe. Le traitement des Juifs capturés fut encore plus brutal qu'auparavant, les bombardements d'artillerie ignorant souvent complètement les concentrations de troupes, pour attaquer les zones résidentielles juives afin de réduire la population juive (en effet, on estime que 1 % de la population juive de Palestine fut tuée durant les combats). Le roi Talal de Jordanie, qui menait la coalition souffrait d'épisodes psychotiques et avéra être un piètre commandant, même dans ses moments les plus lucides. En réalité, son état de santé déjà médiocre fut considérablement aggravé par les nouvelles désastreuses du front. Enfin le 2 juin, alors que les forces juives étaient aux portes de Jérusalem, Talal exigea à ses officiers de demander un cessez-le-feu avec Israël. En réponse, il fut mis dans une camisole de force et jeté dans un asile de fous à Amman. Finalement, le souverain sera délivré plusieurs mois plus tard lors d’un raid par des agents turcs, et sera exfiltré à Istanbul. Les officiers, au pouvoir à Ammann, étaient payés non seulement par Staline, mais par Ibn Al-Saud, le roi d'Arabie saoudite. Dire que c'était une union de forces surprenante est un euphémisme. Néanmoins, les officiers eux-mêmes n'avaient aucune crédibilité. Qui serait le nouveau visage des forces arabes ?
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 1 Sep - 12:01

Israel définitivement dans le camp fasciste, et le monde arabe dans le camp soviétique...

Merci pour cette traduction.
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Message par Collectionneur Jeu 1 Sep - 21:14

Pas sur du tout, une bonne partie de la péninsule arabique est toujours sous domination britannique. La chute de l’Égypte en quelques jours permettra peut-être au Caire d'avoir un ''camp David'' bien plus tôt sans trop d'animosité (pas d'invasion du Sinaï), l'Irak a déployé des troupes ici mais n'est pas sur la ligne de front :

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Message par Rayan du Griffoul Jeu 8 Sep - 0:05

Chapitre 44 A la pitié de dieu

Extrait de 'La tragédie arabe : 1944-1956' d'Abdul Nazim


De toutes les décisions les plus déconcertantes prises par les dirigeants arabes, peu auraient pu être plus idiotes que l’annonce le 4 juin 1948 que le Grand Mufti de Jérusalem, Amin Al-Husseini, deviendrait le chef des forces arabes. Cela été conçue comme un moyen de remonter le moral des troupes, en particulier parmi les exilés palestiniens, car il était considéré comme quelqu'un qui pouvait inspirer confiance à la population assiégée. Il fut annoncé qu'il dirigerait un État palestinien indépendant (sans État juif d'aucune sorte dans la région) après la fin de la guerre, bien qu'il s'agirait de facto d'un État fantoche jordanien. Dans le même temps, son rôle se limitait presque entièrement à la propagande, le mufti aurait peu d'influence réelle sur les combats, il n'avait aucune expérience militaire réelle. Cependant, l'effet fut désastreux sur tous les fronts. Le mufti avait ouvertement soutenu non seulement Hitler et Himmler, mais aussi la solution finale. Il avait appelé les Arabes à se soulever contre « le complot judéo-coloniale ». Ses allégeances nazies, associées à son véritable soutien matériel à ces derniers, avaient fait de lui un homme recherché en Grande-Bretagne pour crimes de guerre. La nouvelle de l'ascension du Mufti, permis à Orde Wingate d'obtenir le feu vert pour mener une campagne dans les régions juives de Grande-Bretagne afin de recruter des combattants pour les forces israéliennes. L'Italie voulait également poursuivre le mufti pour avoir tenté de soulever les populations musulmanes de Croatie au nom d'Hitler. Plus important encore, Staline lui-même détestait les Juifs, mais il détestait Hitler, encore plus. Lorsqu'il apprit qu'un criminel de guerre nazi était à la tête des forces arabes, le peu d'aide et de soutien soviétique qui arrivait encore aux Arabes depuis l’Iran du nord fut stoppé. Bien que les effets matériels aient été minimes, la condamnation publique de cela par la Pravda fut un signe pour le peuple arabe de la stupidité de leurs dirigeants.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 7 2Q==
Amin Al-Husseini Grand Mufti de Jérusalem

Pour aggraver les choses, le 8 juin, l'Irak se retira de la coalition arabe. Alors que l'Irak était toujours gouverné par une monarchie hachémite, le prince régent 'Abd al-Ilah coupa les liens avec la coalition, les qualifiant de "bande d'égorgeurs meurtriers" ce pour avoir tué des dizaines de bédoins fidèles au roi en Jordanie. Cette décision devait avoir des conséquences désastreuses en Irak dans les années à venir, qui reflétaient étroitement la situation en Égypte. À l'heure actuelle, la coalition arabe se composait principalement de forces arabes jordaniennes et palestiniennes avec un petit nombre de troupes yéménites et saoudiennes pour augmenter le nombre. Les dirigeants arabes avaient imaginé une masse imparable de personnes dévastant une dispersion de colons juifs. Au lieu de cela, ils firent face à un ennemi numériquement et technologiquement supérieur, plus dominant à ces deux égards qu'ils n'auraient jamais pu le craindre.

Une fois que la faiblesse arabe était devenue évidente, l'opinion de Staline sur les nations arabes avait également chuté. Les relations arabes et soviétiques ne s'amélioreront vraiment qu'après sa mort. En effet, à travers l'Occident, beaucoup avaient voulu soutenir les Arabes, estimant que cette population numériquement supérieure, conservatrice et religieuse constituerait un allié plus naturel contre le communisme. Encore une fois, en raison des mauvaises décisions des dirigeants arabes, le peuple arabe en subirait les conséquences. Churchill déclarera tristement, "Quelques tribus de cannibales sauvages du Congo pourraient surpasser le monde arabe au combat." Ce racisme anti-arabe ne fera que s'aggraver dans les décennies à venir.

Le Lehi, un groupe paramilitaire fasciste juif soutenus par l'Italie et qui souhaitait reproduire le système italien en Israël (certains membres allant même jusqu'à se demander si Mussolini était leur Messie), allait faire parler de lui pendant la guerre. Ils considéraient les Arabes comme une race inférieure, une partie exigeant même leurs extermination. Avec une telle ardeur, il ne faut pas s'étonner des multiples atrocités qu'ils commirent. Le pire incident serait le sort de Gaza. Le 31 mars, les Egyptiens étant partis depuis longtemps, les restes de la Coalition arabe avaient pris position dans la ville de Gaza. La ville était submergée de réfugiés arabes fuyant les atrocités du Léhi. Malgré cela, la ville fut bombardée sans relâche depuis le ciel et la mer par les Italiens. Le 31 mai, le Léhi fit irruption dans Gaza. On estime que 500 Arabes innocents furent assassinés par les membres du Léhi à Gaza. Ben Gourion fut dégoûté et condamna publiquement le Léhi (bien qu'en privé, il les méprisait et les considérait comme des meurtriers). La réprimande déclencha une tempête de critiques de la part de la plupart des membres du Conseil d'État provisoire (que Ben Gourion présidait de peur que Begin ne prenne ce rôle), mais aussi de l'Alliance romaine et même de la Grande-Bretagne, qui s'inquiétait des retombées diplomatiques.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 7 Langfr-200px-Logo_of_the_Lehi_movement.svg
Symbole du Lehi

Confrontées à des assauts incessants, les forces arabes se retrouvèrent brisées et démoralisées. En fin de compte, lorsque l'attaque finale contre Jérusalem commença, beaucoup préféraient simplement se rendre. Ben Gourion, sachant que les yeux du monde entier seraient rivés sur l'opération, s'assura que le Léhi ne serait pas présent dans les parages. Au lieu de cela, il mit un personnage surprenant en charge de l'attaque finale contre Jérusalem : Erwin Rommel.  

Le général allemand, traité avec une extrême méfiance dès son arrivée en Israël, fut encensé pour une série de victoires incroyables dans le désert palestinien au point que la presse israélienne avait commencé à le qualifier de "Shu'al Hamidbar, Le renard du désert". Compte tenu de son succès, il fut rapidement appelé à des postes plus importants, devenant un héros national en s'emparant de la ville d'Hébron (conduisant les premiers Juifs à entrer dans la ville depuis qu'ils avaient été expulsés lors du pogrom de 1929). Son triomphe à la bataille de Bethléem n'était pas particulièrement impressionnant, mais le nom lui-même avait attiré l'attention de l'Occident chrétien, conduisant à une vague de louanges internationales. Ben Gourion décida de confier à Rommel la responsabilité de la prise de Jérusalem. Begin déclara que seul un Juif pouvait mener l'assaut, mais il fut finalement réduit au silence. L' "Operation Kingdom" avait commencé.


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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 8 Sep - 8:55

Le Lehi, cet improbable bug idéologique... On se doute qu'ici, il a plus de cohérence.

Livraison simultanée de LFC et de cette TL, un vrai plaisir! Merci pour cette traduction.
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Message par Collectionneur Jeu 8 Sep - 9:10

Un morceau de phrase oublié dans la phrase suivante sur Gaza : '' Le porte-avions italien la ville a été bombardée et bombardée sans relâche du ciel et de la mer par les Italiens.''
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Message par Rayan du Griffoul Jeu 8 Sep - 21:50

J'aurais préféré un meilleur contexte pour clore ce 2éme Arc, merci d'être toujours aussi nombreux à suivre ce récit

Chapitre 45 Har Habayit Beyadenou !  

Extrait de 'Day' (1990) d'Elie Wiesel


Les troupes étaient toutes réunies. Moi-même et les autres commandants étions au premier rang. En pensant maintenant, à la rapidité avec laquelle j'avais gravi les échelons me choquait. J'avais eu ma juste part de tribulations à Trieste, en Hongrie, à Auschwitz, dans les Sudètes et maintenant au pays d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. De ce petit village hongrois où j'étais né, j'avais vu le monde dans toute sa beauté et sa laideur, tout ce qu'il avait de bon et de mauvais. Ce qui rendait cette pensée encore plus incroyable, c'était de voir mon supérieur devant nous tous : Erwin Rommel.  

Il parlait à peine l'hébreu et il avait son traducteur juste à côté de lui pour parler dans le micro en son nom. Malgré cela, il avait une présence qui nous laissait pantois. Je me sentais honteux pour mes soupçons à son sujet, bien qu'il ait insisté sur le fait qu'il comprenait.

« Messieurs, dit-il, je vous remercie d'être venus ici. Je vous remercie d'avoir fait tout ce chemin avec moi. Beaucoup d'entre vous viennent de Hongrie, de Pologne, d'Italie, d'Amérique, de Grande-Bretagne, ou d'Allemagne. Vous êtes venus de tous les coins du monde… tous dans un seul but : que vos enfants ne vivent jamais sous le joug… d'un homme comme Adolf Hitler.

Nous fûmes choqués qu'il ait abordé le sujet avec une telle brutalité, mais nous avions continué à écouter.

« Vous pouvez nous détester. Je le comprends. Si le peuple allemand avait traversé les mêmes épreuves que les Juifs, des épreuves que nous avons observées en silence, nous aurions haï nos lâches témoins presque autant que nos oppresseurs. Je ne sais pas combien de temps le mot « Allemagne » vous fera frissonner, mais cela me brise le cœur de savoir que le nom de mon pays pourrait faire souffrir n'importe quel être humain. C'est pourquoi je me tiens devant vous aujourd'hui. Aujourd'hui, nous commençons l'opération qui vous rendra la ville que Dieu vous avez confié. La ville de Salomon, de David. Imaginez si aucun catholique ne pourrait visiter le Vatican. Imaginez si aucun musulman ne pourrait visiter La Mecque. Pourtant, le monde à regarder silencieusement les Juifs être chassés de leur patrie. Depuis deux mille ans, les Juifs sont exilés de leur patrie. Cela va changer aujourd'hui ! Aujourd'hui, le peuple juif va retourner au pays de ses pères ! Et tous les Titus, tous les Tsars, tous les Hitler n'ont pas pu les arrêter ! Pendant deux mille ans, ils ont essayé de vous détruire et à chaque fois, ils ont échoué ! Vous êtes plus fort que n'importe quel dictateur ! Plus que n'importe quel monstre ! Vous êtes le peuple élu ! Et aujourd'hui, vous allés prendre votre place parmi les nations du monde ! Et si un Allemand peut vous aider à le faire… pour que vous sachiez que nous ne sommes pas tous comme eux … alors peut-être même si notre génération est vouée au poison du sectarisme et de la vengeance… peut-être que nos enfants feront un meilleur travail que nous. ”

Nous restâmes dans un silence stupéfait. Enfin, j'ai entendu un homme juste à côté de moi applaudir. Je me retournai seulement pour voir qu'il lui manquait un œil. C'était Moshé Dayan ! Nous avons été stupéfaits de voir un tel haut responsable israélien, applaudir Rommel. Bientôt, à la lumière de son exemple, nous avions commencé à le suivre. Un par un, des milliers de Juifs, certains retenant leurs larmes, se sont levés et ont commencé à applaudir. J'avais vu Rommel C'était un regard de bonheur éternel, comme s'il avait accompli le travail de sa vie et avait trouvé une joie et un but inébranlables. J'ai prié pour que notre mission ne soit pas vaine.


Extrait de "Le nouvel empire romain" de David Lassinger


L'assaut final sur la vieille ville le 4 juillet était plus motivé par des questions culturelles que militaires. Une extrême prudence était de mise pour s'assurer qu'aucuns édifices religieux telle qu’il soit ne soit victimes des combats. Avec Jérusalem désormais totalement encerclée, ce n'était qu'une question de temps avant que les forces arabes de la ville ne se rendent, ce qu'elles firent le 7 juillet.  

Cette nuit-là, Erwin Rommel envoya son célèbre message (après l'avoir fait vérifier plusieurs fois en raison de sa mauvaise compréhension de l'hébreu) :
 

Har Habayit Beyadenu  


Le Mont du Temple est à nous  


Pour la première fois depuis 2000 ans, le lieu le plus sacré du judaïsme était revenu à ses propriétaires spirituels d'origine.

Le 9 juillet 1948, un pèlerinage de plusieurs milliers de Juifs se dirigea vers le mont du Temple, date qui fut déclarée fête nationale en Israël (jour de Jérusalem). Les prédicateurs orthodoxes prononcèrent des sermons enflammés à la fois au Mur Occidental et au Mont du Temple lui-même. Ben Gourion et de nombreux socialistes furent extrêmement préoccupés par le fait que les prières juives sur le mont du Temple serait extrêmement risquée sur le plan diplomatique, mais les États arabes ne pouvaient pas faire grand-chose et personne n'avait la force politique pour dire aux Juifs de ne pas prier dans leur lieu le plus sacré. Sur le plan international, la population juive du monde entier était également extatique. Les célébrations remplirent les rues de New York, Londres, Paris et Rome. Après des décennies de persécution, culminant avec le plus grand crime de l'histoire de l'humanité, avoir triomphé si totalement et si rapidement dépassait l'imagination de la plupart des gens, juifs ou non.  

Malheureusement, ils recevraient bientôt un sombre rappel de la propension au mal humain...


Le 10 juillet, un télégramme fut envoyé à Jérusalem par les puissances arabes. Dans ce document, un groupe d'officiers arabes Jordanien déclara aux Israéliens qu'ils étaient prêts à mener un coup d'État contre le mufti et les extrémistes de l'armée jordanienne. Les conditions étaient très généreuses : 75 % de la Palestine seraient concédés à Israël, y compris les villes d’Hébron, Bethléem et Jérusalem (avec des garanties de liberté religieuse pour les musulmans dans leurs lieux saints). Le reste du territoire Palestinien serait annexé à la Jordanie pour donner à la population, l’illusion d’une victoire.  

David Ben Gourion était content ce matin-là, lorsqu'on lui apprit le contenu du télégramme. Il sentait qu'il avait réalisé presque tout ce qu'il voulait. Alors qu'il assistait à la réunion du conseil d'État ce matin-là, il pouvait immédiatement dire que quelque chose n'allait pas.  

Menahem Begin regarda de l'autre côté de la pièce. Ben Gourion exigea de savoir ce qui se passait. Begin répondit, que le Conseil avait déjà rejeté la proposition. Ben Gourion fut encore plus surpris d'apprendre que les avions italiens avaient commencé à bombarder Amman et que les troupes Italo-Israéliennes avaient déjà lancé un assaut sur Aqaba. Soudain, Ben Gourion avait enfin compris pourquoi la rencontre entre Begin et Mussolini avait duré si longtemps.  

Begin avait “vendu” au Duce l’idéologie du sionisme révisionniste. Dans laquelle l'État israélien ne se bâterait plus seulement pour exister, mais pour mener une guerre pour conquérir la Jordanie… avec les Italiens pour s'assurer qu'ils finiraient le travail. Lorsque Ben Gourion exigea l'acceptation de l'armistice, il se rendit compte qu'il était minoritaire.

Les dés étaient jetés : Israël ne s'arrêterait pas avant d’avoir conquis toute la Jordanie. Les conséquences seraient énormes pour le monde, et pour le Moyen-Orient en particulier. Mussolini avait vraiment imprimé son empreinte sur la Terre.



Fin du second arc

Et voila maintenant pour le 3éme arc il faudra attendre...

Ce Week-end Very Happy
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Message par Rayan du Griffoul Dim 11 Sep - 18:08

Chapitre Bonus

Avant de commencer le troisième arc de cette histoire. Il convient de faire un point sur la situation politique d'un pays oublié.

La France

Contrairement aux autres ce chapitre est issue de mon cerveau


L’après-guerre fut particulier en France. Un grand quart sud-ouest du pays, des Charentes jusqu’aux Cévennes, fut libéré par les troupes espagnoles, tandis que l’aviation italienne bombarda les convois d’allemands en déroute dans la vallée du Rhône.

La situation politique était tendue, par les prémices de la guerre froide. Maurice Thorez et le PCF s’était retrouvé à défendre l’URSS et sa politique brutale en Slovaquie et en Allemagne de l’est.  

Face aux Socialistes et aux centristes, De Gaulle qui défendait un pouvoir exécutif plus fort, ainsi qu’une entente avec l’alliance romaine, démissionne dans la foulée des élections constituantes, pour défendre son projet en dehors du cadre politique traditionnelle. Il crée alors le RPF (Rassemblement du peuple français)

Les résultats des élections virent les Communistes arrivaient en tête, mais le climat politique fit qu’il fut impossible de former une majorité, nécessaire à la rédaction d’une nouvelle constitution.

Durant cette période le Général de Gaulle choisit de garder le silence, alors que l’hiver 1945/1946 est marqué par des grèves très importantes, en particulier dans les régions industrielles du nord. Mené par la CGT ses conflits sociaux, se transforment en véritables émeutes.

Cette “hiver rouge” qui à vue des dizaines de mort, et l’impossibilité de parvenir à un accord, provoque de nouvelles élections. Qui voit l’arrivée d’un nouvel acteur politique, le RPF.

Faisant campagne pour une République forte, face au désordre et à la menace communiste, les gaullistes arrivent en tête du second scrutin.

Après de nombreuses semaines de négociations, et de compromis De Gaulle réunit autour de lui une majorité, où le RPF est associé aux Démocrates-Chrétiens du MRP et au PRL (Parti Républicain de la Liberté) qui réunissait les membres des anciens partis de droite d’avant-guerre qui ne s’étaient pas compromis dans la collaboration (ou alors très peu).

A Gauche la SFIO et les radicaux avaient désormais coupé tout lien avec le PCF et face à leurs scores en baisse, ils préfèrent la voie de la neutralité.

Finalement la constitution de la quatrième république, prévoit un régime Bicaméral avec un président élu au suffrage indirect pour un mandat de sept ans, mais disposant de plus de pouvoir, (comme celui de consulter les français par referendum) avec une législature de cinq ans. La constitution est ratifiée par référendum. Dans la foulée Charles de Gaulle est élu président, en Septembre 1946, tandis que à l’assemblée l’alliance entre les gaullistes et le centre-droit est maintenu et élargit à l’UDSR.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 7 1200x768_charles-gaulle-avril-1946-lors-discours-radio
Charles de Gaulle premier président de la IVéme République

Quant au Parti communiste il ne cessa de péricliter, au gré des départs et des dissidences, le 16 Février 1948, au lendemain de l’anéantissement de Varsovie, le PCF se voit contraint de condamner ce bombardement atomique, sous peine d’interdiction. Une réunion du comité central, fut convoqué au siège du parti, Rue Le Peltier. Tandis que les gardes mobiles tentaient de contenir une foule de manifestants en colère, qui appelaient à “Venger la Pologne”.

Finalement le comité refuse (à une courte majorité) de condamner le bombardement atomique, parlant d’une “victoire face aux fascistes”  

Résultat, les gardes mobiles investirent le bâtiment, et mirent en état d’arrestation tous les membres du comité, y'compris Maurice Thorez et Jacques Duclos. Ces derniers furent évacués, par une porte dérobée, juste à temps avant que les manifestants ne défoncent les portes, et ne mettent à sac les locaux du parti. Les mêmes scènes de violences furent observés dans les locaux de "l'humanité" rue du Louvre.

Le lendemain le Parti Communiste Français est officiellement interdit, tandis que ceux qui avait voté la condamnation sont libéré. Ses “contestataires” réunit autour d’anciens maquisards, comme Charles Tillon fondent le Parti Républicain-Socialiste qui veut récupérer l’espace laissé vacant par le PCF.

En Juin, l’ensemble de la classe politique se prononce en faveur d’une aide pour Israël.


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Message par Collectionneur Dim 11 Sep - 21:03

Sort du PCF plausible vu son interdiction IRL après le pacte germano soviétique.
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Message par Rayan du Griffoul Lun 12 Sep - 20:28

Bien nous voila partie pour le Troisième Arc

Chapitre 46 Un cran plus loin

'The Making of the Fascist Bloc' de Jodie Rutkins


L'armée israélienne célébra la prise de Jérusalem, se donnant le temps de réorganiser ses forces. Bien sûr, l'armée de la Coalition arabe était dans un état de délabrement plus qu’avancé et savait déjà qu'elle était condamnée, sans intervention divine (ce que répétait le Mufti). Les Israéliens avaient non seulement une armée bien approvisionnée, mais aussi le Lehi, sous le commandement d'Yitzhak Shamir. Celui-ci attendait avec impatience la campagne en Jordanie, tout comme les Italiens. Un accord fut conclu “sous la table” entre Italo Balbo (qui commandait les forces italiennes en Israël) et Shamir.  
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Yitzhak Shamir

Il déclara que si « d'importants transferts de populations étaient inévitables et souhaitables », les chrétiens arabes (en particulier les catholiques) bénéficieraient de certaines protections contre ces expulsions, et bien sur une liberté religieuse complète. En retour, l'Italie promis qu'elle opposerait son veto à toute mesure de l'ONU qui condamnerait les actions du Léhi. En fin de compte, c'est plus ou moins ce qui s'est passé. Les chrétiens arabes représentaient environ 20% de la population de la Jordanie avant la guerre, mais représentaient environ 60% de la population arabe restante en 1949. De même, les bataillons du Léhi ignorèrent les Bédouins, car ils étaient considérés comme trop dispersés pour constituer une menace. Par contre, les actions du Léhi contre les Arabes musulmans dans les villes étaient brutales (et il existe un débat sérieux à sur la mesure dans laquelle Begin et d'autres membres du gouvernement israélien ont permis que cela se produise). Bien sûr, la seule réputation du Léhi était généralement suffisante pour nettoyer une ville avant même qu'ils n'arrivent.  

Aqaba fut presque entièrement abandonnée par ses habitants au moment où le Léhi arriva, laissant une ville fantôme. Des histoires similaires se répétèrent à Amman, Karak et Irbid. La Jordanie avait déjà été envahie par des réfugiés palestiniens. La masse de réfugiés affluant vers la Syrie et l'Égypte fut brutale, mais ceux qui ont le plus souffert sont ceux qui partirent vers l'Irak ou l'Arabie saoudite. Des milliers de personnes ont péri dans la traversée du désert.

Pendant ce temps, Tsahal a commencé sa dernière campagne pour prendre le contrôle du reste de la Jordanie, la campagne débuta le 7 août en trois tenailles. L'attaque principale serait menée par Rommel vers Amman. Une pince nord, menée par Dayan, dégagerait les dernières zones de Cisjordanie encore sous contrôle arabe et finirait à Irbid en fermant les principales liaisons routières entre la Syrie et la Jordanie. Enfin, Balbo dirigerait un groupe d'armées pour traverser et entourer la mer Morte, prenant Karak et poursuivant les Saoudiens jusqu'à leur frontière. L'opération se déroula encore mieux que prévu. Rommel prit même le temps de poser pour des photos devant la presse mondiale à Jéricho. Le symbolisme biblique n'avait pas échappé à la propagande israélo-italienne, qui l’utilisa à bon escient en Occident pour séduire l’opinion chrétienne. Des images similaires furent prises au sommet du mont Nébo, avec Rommel regardant au loin tel Moïse. Le 12 septembre, Rommel avait atteint Amman. Dans le même temps, le mufti était introuvable. Au départ, on soupçonnait qu'il s'était enfui en Arabie Saoudite, mais des témoins rapportent qu'il s'était dirigé vers l'est plutôt que vers le sud. Des émissions de radio furent bientôt captés, le mufti disait qu'il était toujours en Jordanie « pour continuer la résistance au sionisme colonial ». Dayan pris Jerash le 20 septembre et arriva à la frontière syrienne le 10 octobre.

À ce stade, la coopération conjointe du MI6, du SDECE, de l'OVRA et du Mossad porta ses fruits en découvrant la cachette du mufti. Le 25 novembre 1948, une équipe conjointe israélo-italienne atterri en hélicoptère à proximité de la cachette, le Mufti fut capturé, bâillonné et ramené à l'hélicoptère, où il fut ramené en territoire israélien. La capture du Mufti fut une grande victoire, pour le nouvel État israélien. La guerre donnerait à Israël une réputation effrayante dans le monde entier. Ironiquement, les Arabes étaient les seuls à ne pas ressentir cela, imputant leur défaite aux faiblesses de leurs propres dirigeants. Le 29 novembre 1949, les Saoudiens et les Irakiens accepteraient tous deux un armistice. Cela a mis fin à la première guerre d'Arabie.

Extrait de 'La tragédie arabe : 1944-1956' d'Abdul Nazim


Les Irakiens, les Egyptiens et les Saoudiens avaient obtenus une paix blanche (bien que seuls les dirigeants saoudiens échappent à la haine de leurs populations). Malheureusement pour les États restants, certains avaient tout perdu. La Jordanie avait été totalement annexé par Israël. Au nord, la Syrie fut également perdante. Elle perdit son littoral au profit de la Turquie, qui annexa à la fois Tartous et Lattaquié. Israël annexa les hauteurs du Golan à des fins défensives. L'annexion par la Turquie de ces deux provinces syriennes était plus importante que beaucoup ne le pensaient. En fermant ces ports, ils avaient interdit aux Soviétiques l'accès à la mer, en plus de mettre en péril de manière l'économie syrienne en réduisant le commerce extérieur. Le mufti sera jugé à Jérusalem pour ses crimes, allant de son implication dans les pogroms des années 1920, à sa coopération avec les nazis et son implication dans les atrocités commises par les forces arabes dans la récente guerre, il a fut convenu qu’à l’issue de ce procès, la peine de mort serait autorisée.

Alors qu'il n'y avait aucune objection en Occident à faire de Jérusalem la capitale du nouvel État israélien, le statut de la Vieille Ville était compliqué, en raison des sensibilités religieuses. En fin de compte, c'était une heureuse coïncidence que les trois pays victorieux, soient juif, chrétien et musulman. L'administration des lieux saints de Jérusalem, fut confiée à un conseil interreligieux, composé de représentants israéliens, italiens et turcs. En ce qui concerne le Mont du Temple/Al-Aqsa, il serait ouvert à toutes les confessions, bien que la prière soit réservée le jour saint de chaque religion pour leur usage respectif (vendredi pour les musulmans, samedi pour les juifs et dimanche pour les chrétiens). Des dispositions similaires furent prises à Bethléem et à Hébron. Cela s'avérera finalement une bonne chose pour l’image d’Israël, beaucoup à droite voulaient l'exclusivité juive sur les lieux saints, mais les socialistes avaient réussi à gagner ce combat. C'était d'autant plus sage que la forte implication du Vatican dans le Conseil interreligieux, (qui deviendra rapidement un outil de propagande contre “l'athéisme communiste”) obligera le Saint-Siège à reconnaître l'État d'Israël en 1949. Cette coopération conduira à une révision indispensable de l'hostilité traditionnelle des catholiques envers les Juifs, un fait auquel le pape Pie XII fit allusion lors de sa visite à Jérusalem et à Bethléem en 1950. Cette visite cimenta encore plus les liens entre l'Italie et Israël.  

La Grande Bretagne, fit de son mieux pour garder des liens d’amitiés avec l’état hébreu, par une série de gestes amicaux. Dont le premier fut la nomination de Orde Wingate comme ambassadeur du Royaume Uni à Jérusalem.

A côté de cela, la Turquie était déterminée à jouer un rôle important dans le club des pays musulmans. Bien qu'ils gouvernassent un État ouvertement laïc, les généraux au pouvoir à Ankara, étaient tout à fait disposés à manipuler les sentiments de l'islam mondial à leurs propres fins.

Ainsi, les régions syriennes annexées furent soumises à une intense turquification, les coups tombants ironiquement plus durement sur les Arabes que sur les Kurdes qui en souffraient depuis longtemps. En 1951, un décret exigea, que dans toutes les mosquées du pays, les imans devaient prêcher en turc, y compris dans les lieux saints de Jérusalem. La loi provoqua des émeutes dans tout le pays, qui seront réprimées sans pitié.  

Quant aux Israéliens, ils durent faire face à une montée de la pratique religieuse. Les craintes face à la monté d’une minorité religieuse qui deviendrait incontrôlable, avait finalement convaincu les dirigeants Israélien, de ne pas exempter les Haredim (ultra-orthodoxes) de la conscription. Ainsi beaucoup préféreront retourner en Libye pour pratiquer leur religion sans interruption. Comme la situation démographique était précaire, le Léhi fit tout son possible pour s'assurer que cela ne fut plus un problème. Village après village, des évacuations et des expulsions brutales se produisirent. On estime que 200 000 Arabes furent chassés de Jordanie par la violence de Léhi . Cela s'ajoutait aux quelque 500 à 800 000 Palestiniens qui avaient quitté leur propre région auparavant. Le carnage humain qui a résulté de cette atrocité (en plus de la perte de Jérusalem) fut appelé la « Nakba », ou « Catastrophe ».

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Message par Collectionneur Lun 12 Sep - 20:59

Statut de Jérusalem intéressant. Peut être a appliqué IRL ?

Pour la Jordanie, étant à l'origine un protectorat de Londres, le gvt britannique a du être extrêmement mal à l'aise... l'OLP sera certainement remplacer par une OLT (Transjordanie) beaucoup plus puissante soutenu par les Saoudiens ( avec les centres urbains et pétroliers très loin d'Israël, les futurs conflits israélo arabes seront bien plus compliqués pour Tsahal. Peut-être des ravitailleurs Boeing KC-97 Stratofreighter achetés dans les années 1950 ?)

Concernant le Liban, l'influence syrienne sera certainement beaucoup moins forte. Les clans au pouvoir seront ils gérer le flux de réfugiés ?

La Libye sera vraiment complexe lors de son indépendance avec ses colonies juives.

J'indique une lettre en trop pour les services secrets français :
À ce stade, la coopération conjointe du nouveau MI6, du S''''E''''DECE, de l'OVRA et du Mossad
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Message par Rayan du Griffoul Mer 14 Sep - 18:56

Chapitre 47 Souffrance et exil

Il ne faut pas oublier la masse des souffrances juives qui se sont produite au Moyen-Orient à la suite de la création d'Israël. En Égypte, le roi Farouk, devenu totalement impopulaire, décréta le 23 janvier 1949, une loi déclarant que les résidents juifs étaient des ennemis de l’Egypte et perdaient leur citoyenneté.  

À la fin de l'année, les 75 000 Juifs d'Égypte avaient quitté leur pays. Alors que Farouk conserva son leadership à court terme, la contraction économique résultant de la perte de tant de travailleurs qualifiés et d'artisans (sans parler de l'embargo immédiat et total mis en place par l'Alliance romaine et la Grande-Bretagne) et qui provoqueront finalement sa chute au final. Des ordres d'expulsion similaires furent pris à travers le Moyen-Orient.

Des juifs syriens, Irakiens ou Yéménite qui vivaient sur ces terres depuis une dizaine de siècles, furent brutalement persécuté. Cette série de violence culmina en Novembre 1949 à la nouvelle de la condamnation et de l'exécution du Grand Mufti, qui jusque sur l’échafaud, continua à appeler à exterminer les juifs.

Le martyre du mufti alluma un incendie d'antisémitisme dans toute la région. Bien que les émeutes en Israël fussent rapidement réprimées (et souvent utilisées comme excuse par le Léhi pour poursuivre ses actions), le reste du Moyen-Orient s’enflamma. Les tentatives d'Israël à cette époque de diviser les Arabes entre chrétiens et musulmans, ou entre chiites et sunnites furent des échecs. Le nationalisme arabe se développa rapidement. Au début des années 50, Les Juifs furent presque entièrement expulsés du Moyen-Orient en dehors d'Israël, de l’Iran du Sud, du Liban et de la Libye. Des communautés juives qui existaient depuis des siècles avaient disparu en l'espace de quelques années à la suite de pogroms et d'expulsions de masse. 1 million de juifs ont trouvés refuge en Israël, ce qui, ironiquement, donna plus qu'assez de colons aux Israéliens pour réaliser leurs ambitions territoriales. Les principales zones “d’arrivée” se trouvaient autour de Jérusalem, Hébron et Amman, les deux premières villes devenant toutes deux à 90% juives au milieu des années 50.  

Bien qu'horrible, le sort des Juifs du Moyen-Orient fut meilleur que celui de leurs frères soviétiques.


Extrait de 'La spirale de la mort : Staline 1941-1953' d'Alexi Ivanovitch


Bien que Staline ait abandonné les Arabes, son opinion sur les Juifs n'avait fait que baisser.  Il se rendit compte, qu'il avait sous-estimé les Israéliens et qu'ils constituaient une menace bien plus sérieuse qu'il ne le pensait. Il croyait que ce nouvel État comptait dans ses rangs des millions d’espions potentielles en URSS. Le complot “ des blouses blanches” avait déjà été mis en œuvre comme un moyen secret pour retirer les Juifs des positions de pouvoir et d'influence. En effet, au début de 1948, il fut fait en sorte qu'aucun Juif ne travailla au sein du Politburo ou à tout autre poste d'influence sérieuse en URSS. Cependant, cette effusion de sang ne suffirait pas à Staline. Le 27 décembre 1948, les premières étapes de ce qui était peut-être l'acte le plus meurtrière de Staline commença :  

La déportation et le meurtre de la population juive soviétique. Initialement, l'opération était limitée aux seules zones urbaines de Moscou et de Leningrad, ciblant les journalistes, les médecins, les enseignants et toute autre personne considérée comme étant dans une position sensible. Cela fut rapidement élargi au fil des semaines pour inclure plus ou moins l'intégralité de la population juive d’URSS à la fin de 1949. Deux millions et demi de personnes furent déportées vers les goulags en Sibérie sans aucune autre raison que leur religion.  

L'organisateur de cette atrocité, le chef du NKVD Laventie Beria, fi un effort supplémentaire, en s'assurant d'emprisonner également les épouses des Juifs arrêtés, même si elles n’étaient pas juives. On pense aujourd’hui que Beria cherchait désespérément, à prouver sa loyauté et avait par conséquent, poussée sa cruauté, pour échapper à la purge de Staline. Pour cette raison, il réussit à menacer les États occupées par les soviétiques, la Pologne, l'Allemagne de l'Est et la Slovaquie pour qu'ils remettent leurs populations juives en juillet 1949. En fin de compte, tout cela ne servi à rien. Beria fut accusé, d'être un « agent sioniste de l'État fasciste d'Israël » en décembre 1949 et sera fusillé sur ordre de Staline. Malheureusement, la mort de Beria ne suffi pas à libérer les Juifs bloqués dans les camps de travail en Sibérie.

Il faut se rappeler que ces monstruosités se produisaient dans le contexte de l'une des guerres les plus gigantesques de l'histoire de l'humanité en Asie de l'Est.  

Le fait que Staline ait pu soutenir avec tant de désinvolture des purges aussi dommageables et brutales à un moment où l'URSS (déjà engagée en Pologne et dans le nord de l'Iran) devait soutenir le régime de Mao à fond contre le reste du monde. Néanmoins, Staline s'était engagé à soutenir Mao. Il regretta de ne pas l’avoir soutenu en 1946 et 1947 lorsque Wallace était à la Maison Blanche, et il aurait pu s'emparer à ce moment-là de toute la Chine. Maintenant, cela allé être TRES compliqué.


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Message par DemetriosPoliorcète Mer 14 Sep - 21:31

Si même Beria n'arrive pas à s'en sortir, c'est que c'est définitivement foutu pour tout le monde en URSS...
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