The Footprint of Mussolini (traduction)
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The Footprint of Mussolini (traduction)
https://www.alternatehistory.com/forum/threads/the-footprint-of-mussolini-completed-tl.488341/
Avant de commencer voici un message de l'auteur
"Les événements de cette histoire ne correspondent pas aux convictions de l'auteur, qui sont contre toutes les formes de dictature, y compris le colonialisme. Sa conviction est que les Mussolini de notre monde sont morts exactement comme il le méritait, mais un monde où il n'a pas fait une histoire intéressante."
Moi de mon coté, je précise qu'il ne agit pas de faire l'apologie du fascisme ou d'appeler à la haine contre quiconque. Je vous partage cette histoire car je l'ai bien aimée et que je trouvais intéressant de la traduire. Et que vous la trouverait intéréssante.
14 juillet 1932
C'était un jour qui allait déterminer la vie de millions de personnes. À cause de ce qui s'est passé ce jour-là, des millions de vie seraient sauvé, et des millions seraient condamné. Elle déterminerait le destin de l'Italie pour le reste du siècle, et avec elle l'ensemble du Moyen-Orient, de l'Afrique et du bloc de l'Est.
Ce jour là Mussolini avait conclu un autre de ses discours enflammés devant ses fidèles réunit à Milan. Il ne s'était jamais senti concerné par la question juive et n'y pensait pas beaucoup. Il était vaguement au courant d'un certain Autrichien qui tentait de prendre le pouvoir en Allemagne, et qui avait des opinions assez prononcées sur la question. Cependant, à l'époque, il s'intéressait peu à cela. Pour le moment, il était plus intéressé par ses relations avec le nouvel État du Vatican et ses projets d’extension dans les Balkans et en Afrique.
Une fois le discours terminé, il a été escorté au fond de la scène. De tous les côtés se trouvaient les chemises noires, en particulier les plus beau pour donner une impression positive du mouvement fasciste dans son ensemble. Non pas que quiconque soit d'humeur à se battre contre une dictature totalitaire à moins d'être totalement dos au mur. Pour le moment, les fascistes étaient assez populaires auprès de la population. A l'exception de Roberto Giovana, un communiste de 22 ans qui avait réussi à se procurer une arme à feu. Par chance, il a pu se faufiler à travers la sécurité et se rapprocher suffisamment de sa cible.
Au moment où il s'est approché suffisamment, il sortit son arme, devant Mussolini. Le dictateur se souviendra longtemps : « J'étais certain de l'inévitabilité de ma mort “. Car la balle n'a jamais atteint le dictateur.
Une chemise noire s'était jetée devant son chef, son Duce. La balle l'a touché à la poitrine, tout comme la seconde. Giovana ne put tirer la troisième, car il a été plaqué au sol et maitrisé par les gardes. Il mourra lors de son transfert vers la prison. Officiellement car il résistait à son arrestation, même si plus tard des documents, prouveront qu’il avait été battu à mort
Ignorant l'agitation autour de Giovana, Mussolini s'agenouilla près du blessé. « Tu m’a sauvé. Quel est ton nom ?" demanda Mussolini.
Isaac Carpi." Répondit d’une voix tremblait.
"Allez chercher un médecin." cria une voix à l'arrière.
"Allez trouver un prêtre !" appela une autre voix
« Désolé, mais pas de prêtre, je suis juif.” répondit Issac, avant de demander “Duce ? Vous allez bien ?"
"Je suis sain et sauf", a déclaré Mussolini, debout malgré le choc
"Alors nous sommes en sécurité", dit Carpi en baissant la tête, une dernière fois.
Pour le reste de ses jours, Mussolini gardera en tête ce « nous ». Bien qu'il fût juif, cet homme avait sacrifié sa vie pour le chef de l'Italie, et bien sûr, Mussolini était l'Italie - du moins dans son esprit. Ce Juif était mort pour que l'Italie puisse vivre. Cela a laissé une impression indélébile dans l'esprit du dictateur qui ne disparaitra jamais.
Carpi a été célébré comme un citoyen italien modèle et pour le reste de l'ère fasciste, obtenant même une biographie de lui en 1958. Mais ce n'était pas la principale influence laissée par lui. Jamais depuis Gavrilo Princip, un seul homme n'a changé le sort de tant de millions d’individus.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Ce que j'apprécie aussi dans ce postulat est qu'il rappelle que l'Histoire s'est beaucoup construite au travers des "accidents" et le fait que Prinzip, l'assassin de François-Ferdinand, soit mentionné n'est pas innocent : non seulement comme l'auteur le souligne parce qu'un seul homme influence sur la destinée de millions, mais aussi à cause de la dimension accidentelle de la réussite de son attentat.
Intrigué de voir comment ce récit va évoluer et bien que n'ayant pas lu le texte d'origine, cette version traduite est fluide. Continue !
Yodarc- Messages : 420
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Extrait du discours de Mussolini à la Knesset à Jérusalem, 1949
« J'ai su à ce moment-là, que les Juifs d'Italie avaient le même amour pour leur pays que les Italiens avaient pour le leur. J'ai décidé à ce moment-là que je n'oublierais jamais ce que ce Juif avait fait pour moi – et de le laisser me suivre pour le reste de ma vie. Le destin avait décidé que je ne serais jamais du côté d'Hitler. Les Juifs et les Italiens ne se plieraient jamais au nazisme, tout comme ils ne se plieraient jamais au communisme !
Extrait de 'Total : Fascist Terror in Italy' de Sven Dietrich
L’image de Mussolini représenté comme le fier et éternel résistant au nazisme, que les médias italiens et parfois israéliens, aiment promouvoir. Est en totale contradiction avec la réalité, même si nous devions ignorer la nature de ses invasions de l'Abyssinie et de l'Albanie avant la guerre. Mussolini n'était pas le « dictateur bienveillant » que certains certain cherche à mettre à avant. Mais c'était un totalitaire impitoyable, qui n'a rien fait pour empêcher la rupture de l'accord de Stessa, qui a permis l'annexion de l'Autriche par Hitler, qui a été tellement irriter par le refus de la France et de la Grande Bretagne de le laisser manger l'Abyssinie entière, qu'il décida de devenir neutre pendant la guerre.
Sa politique de neutralité totale à l'égard du Double Pacte [1] dans les premières années de la guerre ne doit jamais être oubliée. S'il avait rejoint les Alliés dès le début, nous ne parlerions pas de tous les Juifs qu'il a sauvés, car il n'y aurait pas de Juifs morts, car il n'y aurait pas eu de Seconde Guerre mondiale. Qu'a-t-il fait à la place ? Il profite de l'embrasement de l'Europe pour déclencher ses propres guerres de conquête, à commencer par la proie dodue qui était la Yougoslavie.
Extrait de 'The Making of Fascist Bloc' de Jodie Rutkins
Après la chute de la France, la « Petite Entente » s'était totalement effondrée. La Yougoslavie était complètement à la merci de ses voisins, qui avaient toutes des revendications territoriales contre le royaume des slaves du sud.
Depuis longtemps l’Italie cherchait à annexer certaines régions de Yougoslavie dont elle se sentait flouée depuis le traité de Versailles, en particulier la Dalmatie, Fiume et d'autres. En plus depuis l’annexion de l'Albanie en 1939, les Italiens avaient les yeux rivés sur la Yougoslavie. En effet, le Royaume avait de nombreuses divisions (territoriales, ethniques et religieuse) qui pouvaient facilement être exploitées. Mais d'abord, Mussolini avait cherché des alliés pour partager le fardeau.
Satisfait que son choix de neutralité fonctionnât et convaincu que la Grande-Bretagne ne se mêlerait pas de ses plans dans les Balkans, le Duce commença à chercher des alliés. A l'est, il entama des pourparlers avec une Hongrie, encore endolori par le brutal traité de Trianon, qui lui avait arraché des territoires au mépris de la volonté de ses habitants. Ainsi plus de 3 millions de Hongrois vivaient en dehors de leur pays. Les autorités de Budapest voulaient surtout remettre la main sur la Voïvodine. Autre nouvel aillé de Rome, la Bulgarie, qui a également payée le prix de son engagement aux côtés des puissances centrales pendant la Première Guerre mondiale. À la recherche d'une victoire facile, le tsar Boris III décida également d'écouter les offres italiennes.
Après ça, Mussolini a dû créer un Casus Belli. Fin juillet, alors que la bataille d'Angleterre faisait rage, l’Italie a commencé à financer des émeutes anti-serbes dans les grandes villes croates, exigeant l'indépendance de la Croatie. Celles-ci étaient dirigées par les Oustachis une organisation ultranationaliste violente dirigée par Ante Pavelić. Naturellement, les autorités de Belgrade n'avaient d'autre choix que de réprimer les insurrections à Zagreb, ce qui entraîna des émeutes à grande échelle dans toute la région. Les sympathies nationalistes croates ont été enflammées car Mussolini a facilement exploité les divisions ethniques au sein de la Yougoslavie.
Après avoir exigé que le gouvernement yougoslave se conforment aux "désirs nationaux du peuple croate" le 10 septembre 1940, les Yougoslaves ont refusé l’ultimatum. Trois jours plus tard, Belgrade fut bombardée. Tout comme en Espagne, les bombardements furent aveugles, brutaux, mais néanmoins efficaces. Le même jour, les forces armées italiennes dirigées par Rodolfo Graziani, un fasciste fanatique, ont commençaient à affluer en Slovénie, alors que la Regia Marina commençait à bombarder la flotte yougoslave dans ses ports de l'Adriatique. Italo Balbo commandait également une autre armée qui attaquait depuis l’Albanie, vers le Kosovo.
Cependant, après le choc initial, les Yougoslaves ont réussi à tenir, arrivant même à stopper Graziani juste devant Ljubljana, et à reprendre Dubrovnik après l'avoir réprimé une insurrection d'Oustachis. Mais les espoirs Yougoslaves s'envolèrent lorsque la Hongrie et la Bulgarie commencèrent leur invasion le 1er octobre. Quelques jours après l'entrée de la Bulgarie dans ce que l’on appelle la troisième guerre Balkanique, les armées Italiennes et Bulgares firent leur jonction à Priština. Le lendemain, les représentants Yougoslave en Macédoine annoncèrent leur capitulation. Tout espoir était perdu. Le front se brisa en Slovénie et le 23 octobre, les chars italiens furent accueillis par une foule en liesse dans les rues de Zagreb, où Pavelić déclara l'indépendance de la Croatie.
Le gouvernement yougoslave proposa un accord de paix, accordant l'indépendance à tous les états du royaume et laissant la Serbie (ainsi que le Kosovo) dans une Yougoslavie réduite. Les termes ont été rejetés à Rome, Budapest et Sofia, exigeant une reddition sans condition. A cela, la Yougoslavie ne put que dire non.
La bataille de Belgrade se déroulera du 4 au 20 novembre 1940, les Hongrois et les Italiens attaquant des deux côtés. Les volontaires croates ont fait la moitié du travail pour les Italiens, qui étaient, comme l'a décrit un témoin hongrois, "des tourmenteurs de l’enfer". Les crimes de guerre commis par les Oustachis étaient si courants que les commandants italiens n’ont eu de cesse d'essayer de les réprimer, mais comme l'a dit Balbo, "c'était aussi facile que d’essayer d'attraper un avion en courant". À la fin des combats, Belgrade était en ruine. Le gouvernement signa sa capitulation le 23 novembre 1940, laissant la famille royale prendre le chemin de l’exil.
La Hongrie récupéra la Voïvodine, comme Mussolini lui avait promis. Tandis que la Bulgarie reçu la Macédoine, et les régions de langue bulgare de Serbie. L'Italie annexa la Slovénie, l'Istrie et une grande partie de la Dalmatie, tandis que le Monténégro et le Kosovo furent intégré à l’Albanie italienne. La Croatie indépendante qui a incorporé la Bosnie est dirigée d’une main de fer par Pavelić, qui avait commencé une politique impitoyable d'expulsions serbes, atu total 500 000 serbes de Bosnie furent expulsés. Ce qui amena un flot de réfugiés vers une Serbie détruite.
C'était cruel, c'était brutal et c'était le début du bloc fasciste.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Itw d'Italo Balbo pour "World At War" de la BBC (1973 )
Interviewer : Pourquoi l'Italie n'a-t-elle pas soutenu l'Allemagne lors de l'opération Barbarossa ?
Balbo : Parce que nous n'avons jamais été en bons termes avec les Allemands, même si nous détestions le communisme. Sans parler de notre désaccord à propos des Juifs. Nous avions des chemises noires juives, des soldats juifs et bien d'autres. Nous n'avions aucun intérêt à faire la guerre dans un pays si lointain, d'autant plus que cela signifiait d’entrer en guerre contre la Grande-Bretagne.
Interviewer : Les Allemands vous ont-ils demandé de les rejoindre ?
Balbo : Bien sûr, et à chaque fois nous avons refusé. Ils ont également demandé à la Croatie et à la Bulgarie, qui ont également refusé. La Hongrie accepta car elle partageait une frontière avec les soviétiques et s'en souciait plus que nous. Les Hongrois ont rejoint les Roumains, les Finlandais et les Slovaques aux côtés des allemands. Au vu du résultat on ne peut que louer la sagesse de Mussolini. De plus, nous avions des affaires plus urgentes à régler.
Interviewer : Comment un petit pays comme la Grèce était-il une plus grande menace à vos yeux que votre ennemi juré idéologique de l'Union soviétique ?
Balbo : (*Pause*) Quoi que nous ayons fait, nous l'avons sauvé du communisme.
En 1942, la Wehrmacht poursuit sa marche vers Stalingrad tandis que le Japon s'étirait dans le Pacifique, on voyait que le Double Pacte était à son apogée. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis devaient savoir où mettre la pression sur Hitler. A la fin du printemps 1942 les armées Anglo-Américaines débarquèrent en Corse et prient facilement le contrôle de l’ile de beauté, provoquant l'effondrement du gouvernement de Vichy et l'occupation complète de la France par l'Allemagne. De son coté, Mussolini avait élaboré un nouveau plan, prenant tout le temps qu'il souhaitait.
Après été embarrassé dans l'affaire de Corfou, Mussolini tenait à se venger de la Grèce et à mettre toute la Méditerranée de son côté. Pour cela, il fit appelle à ses alliés. La Croatie était à l'écart des combats et la Hongrie était occupé par l'opération Barbarossa. Mais le Duce pouvait compter sur la Bulgarie. Le tsar Boris était devenu un héros national pour avoir rétabli la fierté nationale dans ce qu'on appelait autrefois la « Prusse des Balkans ». Mais Mussolini avait plus d’un tour dans son sac. Il se tourna vers la Turquie, leur promettant des gains importants en terres et en prestige. Le gouvernement Turc refusa. Ce qui provoqua la colère des nationalistes turcs et d'une partie de l’armée, qui été indigné que des politiciens empêchent la Turquie de redevenir une grande puissance. En août 1942, le gouvernement d’Ankara fut renverser et remplacé par un gouvernement militaire "intérimaire", qui restera très longtemps. Cette nouvelle alliance Italo-Turco-Bulgare put ainsi préparer la quatrième guerre Balkanique.
Après avoir simulé un incident frontalier (basé sur la technique nazie en Pologne), Mussolini a envoyé ses troupes à travers l'Albanie le 12 septembre 1942. La Grande-Bretagne était furieuse mais n'était évidemment pas en mesure de réagir, comme Mussolini l'avait prévu, tout comme les Etats-Unis, qui n'avait aucun intérêt à se mêler d’un tel conflit. Après avoir appris de leurs erreurs durant l’invasion de la Yougoslavie, l'Italie avait réformé son armée, tout comme Staline l'avait fait après la guerre d’hiver de 1940. Les troupes Italiennes ont traversé l'Épire jusqu'à ce que la Bulgarie lance une invasion en direction de la Macédoine et que la Turquie envoie sa marine dans la mer Égée, bombardant tout ce qui bougeait. Assaillis de toutes parts, les Grecs reculent de plus en plus. En novembre, les bombardements sur Athènes étaient presque quotidiens et Larissa était tombée. Ne voulant pas qu'Athènes soit rayé de la carte comme Belgrade, les subordonnés de Metaxás se retournent contre lui. Il fut arrêté et exilé pendant que les officiers supérieurs offrirent une reddition sans condition. Metaxás et le roi s'exilèrent en Grande-Bretagne.
Une fois de plus, les puissances fascistes avec leur nouvelles alliés turc se sont partagés le butin. L'Épire et les îles Ioniennes furent annexés par l'Italie, effaçant l'embarras de Mussolini sur Corfou. La Turquie annexa la Thrace, les îles de la mer Égée et la Crète. Bien que la Bulgarie dût renoncer à un débouché maritime sur la mer Egée en Thrace, elle récupéra toute la Macédoine grec, laissant une Grèce réduite en taille et brisée.
Mais à ce moment-là, Mussolini avait déjà pris une décision qui allait faire de lui un héros aux yeux de millions de personnes.
Dernière édition par Rayan du Griffoul le Lun 13 Fév - 21:34, édité 2 fois
Thomas, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Uranium Colonel aiment ce message
Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Mon pari est que l'Italie va attaquer l'Allemagne.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Extrait de "La Shoah" d'Abraham Dershowitz
Les Juifs du monde entier savaient qui était Mussolini. Bien sûr, c'était une mauvaise personne, bien sûr, c'était un dictateur, mais il est tout aussi évident que des centaines de milliers de Juifs aujourd'hui lui doivent la vie.
En février 1942, juste après la conférence de Wannsee (bien qu'il semble que Mussolini n’était pas au courant) le comte Galeazzo Ciano, ministre italien des Affaires étrangères, remit à Berlin une offre de l'État italien. En échange de minerais rares que l'Italie pourrait se procurer et en tant que pays neutre les envoyer vers l’Allemagne. Mussolini proposa d’installer 250 000 Juifs en Libye. Il essayait d'améliorer les infrastructures de la colonie mais aussi combler un déficit de peuplement. Mussolini s'intéressait aux Juifs allemands et autrichiens, estimant qu'ils n'avaient plus aucune loyauté nationale en raison de la nature de leur dirigeant actuel.
L'offre fut discutée parmi les dirigeants allemands, Goering était plutôt favorable et Bormann était plutôt opposé. En fin de compte, l'assurance de Ciano que les Juifs seraient envoyés en Libye et donc hors du continent européen a suffi à convaincre Hitler du plan.
Les dirigeants allemands acceptèrent, limitant “les réfugiés” aux Juifs non polonais ou soviétiques (qui constituaient pourtant la grande majorité de la communauté juive européenne). Les italiens justifièrent cela par des problèmes de logistique (Mais en réalité c'était parce qu'Hitler les avait considérés comme inférieurs à toute forme de vie imaginable, en plus d'avoir la témérité de vivre dans son "espace vital”). Les personnes choisies étaient pour la plupart des médecins ou des ingénieurs et d’autres qui étaient assez riches pour payer leur voyage et celui de leur famille (des hommes d'affaires et des aristocrates). Les communistes déclarés ou toute autre personne considérée comme trop politiquement opposée au fascisme étaient laissés pour compte. Les personnes choisies amenaient systématiquement leur famille.
À la fin de l’année 1942, le processus était terminé. Environ 250 000 Juifs campaient en Libye dans des tentes de fortune. Environ 150 000 venaient d'Allemagne et d'Autriche, le reste venaient de France, de Belgique et des Pays Bas. Ils avaient faim, ils étaient fatigués, mais ils étaient reconnaissants. Ils n’avaient qu’une vague idée de ce d’on ils avaient échappé.
Extrait de 'Mémoires d'une jeune fille' (1988), d'Anne Frank
Au moment où nous avons traversé la frontière italienne dans le train, lorsque nous avons enfin été libérés des nazis, tout le wagon d'un seul mouvement ont arraché leurs étoiles jaunes comme si c'étaient des sangsues qui les suçaient à sec. Des chansons de toutes les langues emplissaient l'air : en yiddish, hébreu, ladino, allemand, néerlandais, français, etc. Margaret a essayé de chanter en italien pour impressionner le garde du train mais il n'a rien remarqué. Nous pensions qu'il nous traitait si gentiment. En réalité, il nous était assez indifférent, mais c'était tellement différent de notre quotidien à Amsterdam. La peur qu'avaient les Gentils si vous les approchiez, comme s'ils seraient suspectés d'être des sympathisants de la Gestapo. La haine des Allemands si vous osiez les apercevoir. Cette totale indifférence de cet Italien nous paraissait aussi pure et saine que l'amour qu'une mère donnerait à son enfant par comparaison.
Les références commerciales de mon père ont peut-être suffisamment impressionné les Italiens pour nous faire sortir, mais les affaires étaient la dernière chose à laquelle il pensait. Il nous a parlé de l'avenir, et comment nous reviendrions un jour de Libye. J'aimerais pouvoir dire que j'étais aussi sain et aimant, mais je pensais juste à quel point Tripoli serait chaud. Cela semble idiot, presque irrespectueux de dire une chose pareille, sachant à quel point j'ai eu de la chance. Mais cette jeune moi, cette jeune Anne, j'ai l'impression de la comprendre encore, même quand elle pourrait être gâtée et puérile. Tant d'années ont passé, mais la petite Anne Frank vit en moi.
Dernière édition par Rayan du Griffoul le Lun 13 Fév - 21:37, édité 3 fois
DemetriosPoliorcète, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Uranium Colonel aiment ce message
Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
La création formelle de l'Alliance romaine (ou du Bloc fasciste comme il est devenu plus populairement connu) fut motivée par de nombreux facteurs.
1. Le désir de neutralité (qui témoigne de la folie d'Hitler compte tenu de ce qui arrivera peu de temps après) La guerre était encore d’actualité en ce début de 1943. L'Italie avait déjà absorbé beaucoup de territoire et avait trop peur de tenter de mettre la main sur des territoires français et britanniques qu'elle revendiquait (Tunisie Somalie, Nice, Savoie), estimant que le risque était beaucoup trop élevé. Dans le même temps, une guerre avec l'Allemagne serait dévastatrice et pas souhaitable. Les autres nations du bloc avaient reçu de nombreuses incitations à se joindre à la guerre des deux côtés et voulaient une assurance collective. S'ils étaient tous liés à l'intérieur d'une alliance de sécurité collective, cela deviendrait un moyen de dissuasion beaucoup plus efficace pour éviter le harcèlement des puissances étrangères.
2. L'Italie voulait s'imposer comme une nouvelle grande puissance en Europe. Pour ce faire, elle voulait avoir sa propre zone d'influence. La Méditerranée était un choix facile, d'autant plus que l'Adriatique était devenue un lac italien depuis les dernières guerres Balkaniques. De même, de nombreuses nations au sein de l'Alliance romaine voulaient faire partie d'un bloc sans les cauchemars diplomatiques de préserver les apparences si elles devaient avoir des relations amicales avec des pays démocratiques.
3. Sur une base purement économique, l'Italie voulait une alliance commerciale pour élargir son marché d'exportation. Les nations restantes, comme la France ou l’Allemagne sortiraient déchirées par la guerre et accepteraient volontiers une éventuel aide économique italienne.
Reportage d'actualités américaines sur la formation de l'Alliance romaine, 29 mars 1943
"Aujourd'hui à Rome, une nouvelle organisation politique internationale a été formée, unissant les puissances méditerranéennes sous un même toit. Avec comme nom "L'Alliance romaine", un seul homme pouvait trouver un nom aussi vantard. Benito Mussolini, dirigeant de l'Italie, flanqué des dirigeants Croates, Espagnols, Turcs, Bulgares et Portugais réunis à Rome et ont déclaré leur neutralité commune dans le conflit européen, une neutralité à garantir avec la force des autres. Ne ressemblant en rien à l'ancienne gloire romaine du passé, les participants ont convenu d'étendre leur relation commerciale, de conclure des alliances militaires et des échanges technologiques. Mussolini déclare que l'Alliance romaine conduira le monde dans le XXIe siècle. C'étaient des mots audacieux, mais on ne peut s'y attendre que de la part de l'Italien.
Extrait de "La Seconde Guerre mondiale" de Christopher Armlong
Les demandes de Staline pour ouvrir un deuxième front étaient fortes, mais il n'y avait pas de moyen facile d'y parvenir. La Corse était tombée rapidement, mais cela n'avait pas eu d'effet durable. La Norvège a été présentée comme une option, mais le pays était excentré et il' n'y avait pas de moyen d'y exercer une quelconque influence sur les efforts de guerre allemands. Les pourparlers pour envoyer des troupes en Russie ont été catégoriquement rejetés, surtout après la victoire de Stalingrad. Les efforts pour rallier le bloc fasciste ont également échoué.
Roosevelt et Churchill étaient en désaccord à propos du front ouest. Churchill répétait qu’il fallait beaucoup de temps et de préparation avant de traverser la France, tandis que Roosevelt a insisté sur le fait qu'il fallait en finir le plus vite possible. Au final, les victoires de Rommel contre les Soviétiques peu après Stalingrad, qui avait stoppé l'avancée russe, avaient finalement convaincu Churchill de l'urgence d'agir, quel que soit le résultat.
"Pour ce que je suis sur le point de faire", a-t-il dit à sa femme, "j'entrerai dans l'histoire. Si je réussis, je serai derrière Saint George lui-même. Si j'échoue, je serai derrière Hitler lui-même.
Les dés étaient jetés. Cet été 1943, seraient marqué par le débarquement des Alliés occidentaux en Normandie.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
L'opération Overlord, était une entreprise risquée et Churchill le savait. La Luftwaffe restait une menace sérieuse, la bataille de l'Atlantique était à peine gagnée, les divisions américaines n’avaient pratiquement aucune expérience au combat (ce qui était aussi le cas de nombreuses divisions britanniques). En face il y avait une quarantaine de divisions allemandes postées à travers la France. Les chances n’étaient pas énormes, mais il était trop tard pour faire marche arrière.
Le 18 juin 1943, une cacophonie d'explosions accompagna l'aube sur les côtes de la Manche. Les troupes américaines, canadiennes et britanniques débarquèrent sur les plages de Normandie et ce lancèrent dans le combat de leur vie. Sur chaque plage, les Allemands étaient prêts, et sur chaque plage, c'était comme si les assaillants ne l'étaient pas. Il y avait à peine assez de transports pour l’opération et les commandants alliés avaient sous-estimé l’épaisseur du mur de l'Atlantique. En apprenant la nouvelle du carnage sur le rivage, le général britannique Bernard Montgomery aurait dit : "Eh bien, on dirait que la guerre va vite se terminer, mais pas comme nous l'avions prévu." Les pertes étaient énormes des deux côtés, aussi bien sur terre que dans les airs, a tel enseigne qu'un soldat britannique se souviendra du débarquement dans ces termes : « C'était comme si le monde entier c’était retrouvé sur cette plage et essayait s'entretuer.
Cependant, à la grande fureur d'Hitler, les têtes de pont alliés avaient résisté. Malgré le poids écrasant des Allemands. C'est dans ce contexte que le général Patton qui deviendra une figure légendaire, car il sera considéré comme celui ayant sauvé une opération au bord de la défaite grâce à ses assauts agressifs contre les avancées allemandes. Son obstination a conduit les Alliés à tenir. Ce n'est qu'à la fin du mois de Juin que toutes les têtes de pont furent reliés et que les dirigeants alliés comprirent que l’avancée sera bien plus lente qu’ils ne l’avaient cru. Leurs espoirs de prendre Caen dès les premiers jours semblaient désormais illusoires.
Les Alliés devaient payés chèrement chaque foutu kilomètre gagnés. Au train où ils allaient, ils ne seraient même pas à Paris d'ici la fin de l'année prochaine, sans parler de Berlin. L'ambiance était sombre dans les capitales alliées, malgré les déclarations de la presse sur la force et la bravoure des forces armées. Ils savaient qu'à moins d'un miracle cette opération allaient devenir une véritable boucherie
Heureusement pour eux, ce miracle leur sera offert, par la folie d’un homme.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Yodarc- Messages : 420
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
LFC/Emile Ollivier a écrit:À côté de cet Overlord, Seigneur suprême avance très vite
A ca c'est sur c'est le galop de la limace.
T'autant que dans cette univers c'est autre bataille qui sera plus iconique
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Extrait de "La Shoah" d'Abraham Dershowitz
Miklós Horthy n'était pas un ami des Juifs. Le dictateur hongrois avait adopté plusieurs lois antisémites sur le modèle des nazis, qui interdisaient aux juifs les professions libérales et les mariages mixtes. Malgré cela, il était réticent à livrer sa population juive (800 000 personnes) aux nazis. Il savait ce qu'ils deviendraient s'il les donnait aux SS. Hitler avait blâmé la subversion juive, pour l'attitude défaitiste imprégnant la Hongrie depuis l'échec de Stalingrad, et avait exigé que Horthy prenne des mesures pour punir sa population. Ce dernier semblait ébranlé dans sa résolution par le débarquement allié en Normandie, et la victoire soviétique à Koursk. Il aurait dit à ses ministres : "Hitler ne vaut pas la peine de sauter en enfer". Il voulait se débarrasser de la pression du führer, mais voulait aussi se faire bien voir des Alliés pour donner à la Hongrie des conditions de paix plus légères. Puis il fut inspiré par un évènement plus au nord.
L'amiral Miklós Horthy régent de Hongrie
En octobre 1943, ordre avait été donné de déporter les juifs danois vers les camps d'Europe centrale, où il serait massacré. Mais par miracle, l'ordre avait fuité et la quasi-totalité de la communauté juive pu fuir vers la Suède, et survivre à la guerre. L'incident avait été passé sous silence en Allemagne, ce qui n’avait pas empêché la rumeur de se propager.
Horthy commença à penser faire, quelque chose de similaire. En sauvant ses concitoyens juifs, le régent hongrois serait vu d’œil neuf par les aillés, tout en déclarant aux allemands “qu’il avait simplement expulsé des indésirables." Il n'y avait qu'une seule porte de sorties pour ces malheureux, l’Italie. Mussolini était tombé encore plus bas dans l'estime d'Hitler. Il avait qualifié le Duce de « plus grand ami des Juifs que Roosevelt lui-même ». Cela était dû au fait que Mussolini ait accepté des Juifs l'année précédente. Et bien sûr il y’avait cette histoire ou Mussolini eu la vie sauve grâce à un juif. A tel point Hitler fini par soupçonné l’italien de faire partie de la conspiration juive.
Le plan de Horthy était simple : Conduire les 800 000 juifs hongrois aux portes de l'Italie, Mussolini accepterait surement de les aider et Hitler cesserait de le harceler sur son traitement des juifs tout en se faisant bien voir des alliés. Cela parait assez simple.
Le 12 novembre 1943, l’amiral Horthy convoqua les membres son gouvernement pour discuter de l'idée. Un ministre se souvient :
« C'était la première réunion dont je pouvais me souvenir où nous étions partis avec le sentiment d'avoir réellement fait quelque chose. Tous les autres avaient l'impression que nous ne faisions que limiter les dégâts. En fait, nous nous sommes sentis bien après la réunion, comme si les choses allaient dans la bonne direction. La seule chose dont nous avons discuté qui pourrait faire échouer le plan était que Mussolini refuse les réfugiés parce que, évidemment, 800 000, c'était beaucoup de monde. Nous avons convenu de contacter les organisations sionistes et la Croix-Rouge pour les prendre en charge. Nous étions convaincus que les sionistes pouvaient payer pour toute la communauté juive européenne si elle le voulait, donc ce n'était pas un problème. Pas une seule fois dans toute la réunion, personne ne s'est sérieusement demandé si Hitler aurait un problème avec cela. Nous avons supposé que puisque Hitler détestait tellement les Juifs, il serait heureux de les voir partir, d'autant plus qu'il avait déjà accepté d'envoyer des juifs en Libye auparavant, et surtout qu'il avait déjà laissé partir les juifs danois sans problème. L'idée qu'il se fâcherait contre le plan était si folle, Horthy a en fait dit "J'espère juste que cela plaira à Monsieur Hitler", et toute la salle a éclaté de rire. L'idée que ce ne serait pas le cas était si folle que personne ne pouvait l'imaginer. Mais bien sûr, il y avait beaucoup de choses que les gens ne pouvaient pas concevoir à propos de cet homme.”
Extrait de 'Day' (1990) d'Elie Wiesel
Lorsque nous fumes tous appelés dans les rues de Budapest le matin du 20 novembre 1943, beaucoup étaient terrifiés. Nous pensions que c'était la fin. Qu'ils avaient finalement décidé de nous envoyer là où nous craignions tous d'aller. Vers une mort certaine. Beaucoup de gens, y compris ma propre mère, ont pleuré alors que nous descendions dans la rue et faisions la queue. Pourtant, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas d'Allemands et que la police ne semblait pas particulièrement agressive comme elle l'aurait été si elle était prête à se battre. Tout le Ghetto sembla s'arrêter de respirer lorsque le policier se leva sur une plate-forme de fortune et prononça son discours.
"Citoyens juifs de Hongrie, aujourd'hui vous devait vous rendre à la gare où vous serez transportés par train jusqu'à la frontière italienne."
A l’entente des mots gare et italienne. Le passage rapide du désespoir au soulagement m'avait presque renversé. J'ai été sauvé. Nous étions sauvés. Mussolini était encore venu nous sauver ! Il été déjà un sauveur pour nous, et maintenant il allait en sauver encore plus ! Je savais que de nombreux Juifs avaient fui vers les pays du bloc fasciste et étaient maintenant hors de portée des nazis. Mais allons-nous passer ?
« À la fin de la semaine à minuit le 28 novembre, votre citoyenneté hongroise sera officiellement retirée. Vous ne recevrez aucune protection de l'État hongrois à partir de cette et vous serez considérés comme des étrangers illégaux. Vous devez avoir quitter le pays avant ce délai. Les trains vous transporteront jusqu'à la frontière italienne. Ce que vous ferez après, ne concerne que vous."
Je ne pense pas que les Juifs n'aient jamais été aussi heureux d'apprendre qu'ils étaient expulsés du pays dans lequel ils avaient grandi. Mais face à un mal aussi profond que le nazisme, et à un destin aussi horrible qu'Auschwitz, s’était au-dessus de toute comparaison. Ma famille et moi avons emballé nos affaires le plus rapidement possible et nous nous sommes dirigés vers le train. Le lendemain en fin de journée, nous étions juste à la frontière avec l'Italie, tout comme des dizaines de milliers d'autres, qui avaient pris place dans des trains ou même des camions.
Unconquerable: L'histoire des Juifs de Hongrie, par Mel Goldberg
Le 21 novembre, L’amiral Horthy reçu un coup de téléphone de Berlin. Comme l'a rappelé son aide de camp, "Avant de décrocher Horthy avait souri et a mis le récepteur à son oreille. Hitler s'est mis à crier tellement fort que sa seule voix avait presque décapité l’amiral. Horthy a été déconcerté et avait commencé à répondre avec colère qu'il n'avait rien fait de mal et que l'important était que les Juifs soient partis. Pourquoi Hitler voulait-il ces gens ? Il pensait que c’était des parasites, censé saboter l'effort de guerre ? D'autant plus que l'Exode des Juifs danois était passé sans commentaire ?
Seulement le problème c’est que le régent hongrois n'avait pas réalisé, qu'il y avait une grosse différence entre les 6 000 Juifs du Danemark et les 800 000 Juifs de Hongrie, Hitler était convaincu que le Bloc fasciste avait été constitué comme une force délibérément antagoniste, car il avait tenu la Croatie et la Bulgarie hors de la guerre et donc ces pays n’avait pu soutenir ses efforts en Russie. Il était convaincu que le bloc fasciste envoyait des Juifs en Libye pour qu’ils organisent leur propre État séparé. Cela était dû au succès surprenant des réfugiés juifs en Libye dans leur installations (L'irrigation, les routes et les installations médicales c’étaient multipliés dans la colonie italienne. Tripoli et Benghazi avaient connus un développement spectaculaire.) Hitler était convaincu qu'il s'était fait avoir. Car selon lui les Juifs pourraient s'organiser et le combattre, à court terme. Pour cette raison, il été convaincu que l'Holocauste devait continuer et regrettait d'avoir jamais laissé partir un seul Juif en 1942. La Suède était un pays neutre et isolé. Mais la Libye ? Ce pays était pratiquement vide, et les juifs s’était organisé comme jamais, il ne l’avait fait depuis des siècles.
Hitler ordonna avec colère à Horthy d'annuler l'ordre. Horthy, désormais furieux de l'obstination d'Hitler, refusa catégoriquement, en supposant que les commandants de la Wehrmacht ne pourraient jamais se permettre d'envahir un pays allié parce qu'il n'était pas assez antisémite. En fin de compte, il n'avait qu'à moitié raison, car ce n’est pas l’armée allemande qui allait envahir les pays des Magyars.
Le 25 novembre 1943, les SS envahir la Hongrie sous le prétexte saugrenu d'un complot communiste au sein du gouvernement. Les soldats hongrois étaient tellement déconcertés que la plupart n'ont pas combattu. Le lendemain, Budapest était occupée. Miklós Horthy fut arrêté et exécuté discrètement sous les instructions personnelles d'Hitler, ainsi que la moitié de ce gouvernement (les médias allemands annoncèrent que Horthy et ses ministres avaient été tué par des communistes.) Le parti des Croix fléchées, (l'équivalent hongrois des nazis) fut institué en tant qu'organe dirigeant de la Hongrie, sous la conduite de Ferenc Szálasi, un adorateur d'Hitler. Il a assuré à ce dernier que son État hongrois coopérerait pleinement contre « le judaïsme sous toutes ses formes perverses ».
En raison de son incapacité à être clairement défini comme un soutien à Hitler, l’amiral Miklós Horthy (L’amiral sans marine, et régent d’un royaume sans roi) est une figure controversée en Hongrie jusqu’à aujourd’hui, certains le considérant comme un héros pour avoir sauvé ses concitoyens juifs, tout en étant également condamné pour ses persécutions antérieures. D'autres pensent que son dernier acte est celui d’une repentance de ses méfaits passé. Il aurait dit à l'un de ses ravisseurs allemands avant de mourir qu'il souhaitait que " Je préfère que les Juifs gouvernent la Hongrie pour toujours, plutôt que de laisser votre bouffon de chef la gouverner pendant une seconde".
Adolf Eichmann fut chargé de rassembler les Juifs restants de Hongrie. Il en trouva à peine un millier à travers le pays.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
LFC/Emile Ollivier a écrit:Au fait, comme Torch a lieu en Corse, l'Afrique du nord a rallié de Gaulle en 1940 ?
C'est le cas dans la mesure ou le déparquement en corse à provoqué la chute du gouvernement Pétain je suppose que De Gaulle à put installer la France libre à Alger.
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Mussolini : L'homme du XXe siècle de Joseph Manderlay
Mussolini fut réveillé au matin du 21 novembre par la nouvelle que des centaines de milliers de Juifs étaient regroupés sur l'étroite frontière hongroise. Il était déconcerté par ce qui se passait, mais lorsque la situation est devenue claire pour lui. Bien que le duce ait une certaine sympathie pour les Juifs, pour des raisons évidentes, les 800 000 Juifs hongrois, n'étaient pas un nombre que l’Italie pouvait facilement absorber. Ce n'étaient pas non plus des personnes triées sur le volet comme auparavant. C'étaient des vieux et des jeunes, des intelligents et des stupides, des gens de gauche et de droite. Et ils étaient tous bloqués à la frontière italienne dans une Slovénie, qui se remettait encore de l’annexion Italiene. Cela allait être une décision difficile.
Rodolfo Graziani, Maréchal de l’armée Italienne conseilla à Mussolini de rejeter ces réfugiés, car il y’avait un risque de guerre avec l'Allemagne, rappelant le sort funeste de Horthy. Italo Balbo a soutenu le fait de laisser entrer les Juifs, s'ils étaient envoyés dans les colonies, suggérant qu'ils pourraient trouver suffisamment d'organisations sionistes pour payer la facture. Ciano était sur la même longueur d’ondes que Balbo mais était bien conscient que personne ne pouvait facilement payer pour ces 800 000 Juifs, quoi qu'il en soit. Ciano, cependant, rirait des avertissements de conflit de Graziani. « Peut-être déclarera-t-il la guerre au pape pour faire bonne mesure ! il rit.
Un fait très surprenant, est que parmi les milliers de Juifs le long de la barrière frontalière avaient commencé à scander une phrase dans un italien approximatif : « Duce ! Duce ! Sauvez-nous !"
Interview d'Italo Balbo pour l'émission "World At War" de la BBC (1973)
Balbo : "Quand nous avons entendu cela, nous nous sommes tous lentement retournés et l'avons regardé. Mussolini semblait regarder dans le vide et ses yeux s'écarquillèrent. Il m'a dit plus tard qu’en entendait cette nouvelle, il avait entendu la voix d'Isaac Carpi, qui l'avait sauvé. Il s'est levé et nous a dit de contacter toutes les organisations sionistes possibles pour leur demander de payer leur part et d'obtenir les navires nécessaires pour transporter les Juifs en Libye, ou même en Afrique de l'Est si nécessaire.
Interviewer : "Qu'avez-vous pensé lorsque vous avez entendu cette décision ?"
Balbo: "Je me sentais fier qu'il soit notre Duce."
Interviewer : "Vous attendiez-vous à la réponse allemande ?"
Balbo : (*Souriant*) Les Allemands ne s'y attendaient pas, comment aurions-nous dû ?
Extrait de 'Unconquerable : L'histoire des Juifs de Hongrie', par Mel Goldberg
"Ils ne sont pas là", rapporta Adolf Eichmann à Berlin le 28 novembre 1943, "mais nous savons où ils sont." Ses troupes avaient fouillé le Ghetto mais il était vide ; non seulement les Juifs s'étaient échappés, mais on leur avait permis d'accéder à l'Italie via la Slovénie. Ils se trouvaient actuellement dans des camps de fortune au cœur de la Slovénie, et les premiers navires de la Régia Marina se dirigeaient vers Trieste pour transporter les Juifs vers les colonies italiennes. C'était inacceptable pour Hitler.
Le 29 novembre, Hitler envoya un télégramme de colère à Rome. Il déclara que le gouvernement italien, au mépris des traités de non-agression, avait aidé les ennemis du Reich. Mussolini était tellement déconcerté par cette missive qu'il avait d'abord pensé qu'il s'agissait d'une erreur de traduction. Ce n’étaient que des civils. Lorsque le gouvernement italien a répondu qu'aucune aide de ce type n'avait été accordé aux ennemis de l’Allemagne. Les Allemands ont rapidement réagi, si le gouvernement italien ne renvoi les réfugiés juifs aux autorités allemandes de Hongrie, le gouvernement allemand considérera que le gouvernement italien a déclaré l'état de guerre.
Même si une telle chose s'était produite en Hongrie, Mussolini ne croyait pas qu'Hitler ferait quelque chose d'aussi insensé. La Hongrie était un petit pays et dont la moitié de ses troupes été engagé en Russie. Hitler savait que s'il déclaré la guerre à l'Italie, il devra aussi déclarerait la guerre à l'Espagne, à la Bulgarie et à la Croatie. Comment allait-il tenir la France s'il se retrouvait avec un gigantesque front sur les Pyrénées ? Qu'en serait-il du pétrole de Ploesti qui serait facilement atteint par un assaut bulgare ? Et pour quoi ? Pour qu'il puisse tuer des juifs ? Personne ne croyait qu'Hitler pouvait être aussi stupide. Ce qu'ils avaient oublié, c'était, comme l'avait dit le célèbre Juif Albert Einstein : « Seules deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine.
Le 2 décembre 1943, alors que l'armée allemande était déjà occupée sur deux fronts et qu’elle reculait sur les deux, Hitler décida d'en ouvrir un troisième en attaquant l'Italie. La Luftwaffe a même évité de bombarder les dépôts militaires italiens ; mais bombarder les camps de réfugiés en Slovénie. Personne ne pouvait croire ce qui s'était passé. Aucuns dirigeants à Rome, Madrid, Ankara, Sofia, Moscou, Londres, Washington ou même Berlin. Pas les citoyens d'Italie, d'Allemagne, de Russie, de Grande-Bretagne ou d'Amérique. Seul un groupe de personnes savait qu'Hitler ferait cela, les Juifs eux-mêmes. Mais alors que d'autres étaient effrayés ou en colère, eux ne l’était pas.
Cette fois, ils ne fuiront pas, ils se battront.
Dernière édition par Rayan du Griffoul le Lun 4 Avr - 19:25, édité 3 fois
Thomas, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur et Uranium Colonel aiment ce message
Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Blague à part, je trouve très intéressant ce bouleversement car cela est assez cohérent avec la mentalité nazie de la fin de la guerre : plus la défaite était imminente, plus leur détermination à achever la Solution Finale se renforçait (si je ne me trompe, plus du million de Juifs ont été tués entre juillet 1944 et mars 1945).
Le parallèle précédemment fait entre la Hongrie et le Danemark est intéressante car 800 000 personnes sont un nombre conséquent à faire fuir et du point de vue nazie, un chiffre qui ferait tache dans leurs registres morbides. Et l'imprévisibilité est de nouveau au cœur du récit, une belle prise en compte du fait que l'Histoire se construit par des accidents, des surprises et des inattendus.
J'adore aussi le passage d'illumination de Mussolini : elle a une touche qui pourrait marcher dans les illuminations bibliques (ayant lu la Bible en entier, je sais de quoi je parle). Et je pense que pour les Juifs, Mussolini tiendrait un rôle assez similaire à celui biblique du roi Cyrus alors que Hitler serait plutôt Pharaon dans cette optique (surtout vu son obsession à les détruire...).
Yodarc- Messages : 420
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
ezaski- Messages : 300
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Flosgon78- Messages : 288
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Et j'ai oublié de préciser que cette histoire sera assez longue
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Re: The Footprint of Mussolini (traduction)
Extrait de 'The Making of Fascist Bloc' de Jodie Rutkins
Il n’avait pas de mots pour exprimer le choc qui secoua le bloc fasciste à la nouvelle que des divisions SS traversaient la frontière italienne, et que le bloc était maintenant en guerre non seulement contre l'Allemagne, mais aussi contre la Roumanie. Sur une note plus sombre, cela a au une incidence sur les quelques cinq mille Italiens qui servaient sur le front russe lorsque la nouvelle est parvenue. Ils furent arrêtés avant même d'avoir pu réagir, et furent internés dans des camps de concentration. À peine la moitié survivront à la fin de la guerre.
En Bulgarie, le tsar Boris était en revanche étonnamment de bonne humeur. Il déclara à son gouvernement : “Dieu ne niera pas un seul désir de la nation bulgare.” Il faisait référence à la Dobroudja, le territoire roumain situé le long de la mer Noire. A la première occasion cela, il enclaverait la Roumanie et réaliserait certains des désirs les plus anciens du nationalisme bulgare. Mais il ordonna d’abord que les champs pétrolifères de Ploesti soient bombardés, ce qui paralyserait l'effort de guerre ennemi.
Boris III Tsar des Bulgares
En Espagne, le général Franco fut tout étonné de se lever le matin du 2 décembre pour se trouver au milieu d'une autre guerre, contre un ancien allié. Le soir même il prononça un discours radiophonique depuis Madrid déclarant que “ceux qui s’attaque à la nation de notre Église ne méritent aucun pardon. A Noël, Lourdes respirera à nouveau l'air chrétien.” Ce discours a beaucoup contribué à apaiser la terreur en Espagne face à la perspective d'une nouvelle guerre. Au Portugal Salazar suivrait une voie similaire, ne faisant que souligner à nouveau l'amitié anglo-portugaise. Fait intéressant, quelques communistes découragés qui continuaient de résister à Franco. Ce sont enrôler sans hésiter dans l'armée espagnole, juste pour faire partie « d'une croisade antifasciste victorieuse ».
En Croatie, Pavelić qui était toujours occupé à effacer tout ce qui était orthodoxe ou serbe fut stupéfait lorsque les nazis l'ont entraîné dans une guerre contre eux, le tout pour une race pour laquelle, il n'avait que peu d'affection. Cependant, compte tenu de sa proximité avec le front, il prépara ses troupes, d'autant plus que les premières bombes tombèrent sur Zagreb le 3 décembre.
La Turquie était si éloignée du carnage, que la nouvelle fut reçue principalement avec plus de confusion que de peur. La plupart des membres du pronunciamiento au pouvoir à Ankara étaient convaincus que la guerre serait terminée, bien avant que la Turquie ne puisse même envoyer une division, et finalement ils n'étaient pas loin de la vérité.
En Italie, Mussolini avait été stupéfait par la nouvelle et encore plus stupéfait lorsqu'il s'était rendu compte que son armée en Slovénie n’avait subi pratiquement aucune perte. Même Ljubljana a avait échappé aux bombardements ennemis. Pourtant, les troupes d'invasion allemandes, qui appartenaient pour la plupart à la SS, ont pu facilement percer la frontière italo-hongroise. Des assauts mineurs ont été lancés sur l’ancienne frontière avec l’Autriche, mais il s'agissait simplement de techniques de diversion compte tenu de l'impraticabilité des Alpes en cette période de l’année.
L'opération Wisigoth était le nom de code de l'invasion de l'Italie. L'assaut principal fut lancé depuis la Hongrie vers Ljubljana. Le plan était d'atteindre Trieste pour couper le bloc fasciste en deux. Après ça les troupes seraient envoyées vers le nord de l'Italie, où se trouvait la grande majorité de l'industrie du pays. Une fois l'industrie italienne prise, on supposait que l'Italie demanderait la paix, suivi du reste de l'Alliance romaine, après avoir accepté de livrer tous les Juifs qu'ils abritaient. Le général Walter Model dirigeait l'opération, bien qu'il soit un commandant au style plus défensif. Cela était dû à la grande sympathie de Model pour la politique nazie. Derrière lui se trouvait Adolf Eichmann, chargé de « s’occuper » des Juifs une fois les Italiens repoussés. Hitler avait dit à Eichmann qu'Auschwitz n'était une option. A présent les Juifs devaient être abattus à vue.
Extrait de 'Four's Company: The Great Power relations in World War Two', par Steven Benford
Mussolini savait qu'il n'était pas populaire en Occident, surtout après les guerres dans les Balkans. Roosevelt avait des sentiments mitigés à son égard. Il était à la fois soulagé par l’opportunité, de voir l’Allemagne combattre sur un nouveau front. Mais il était aussi gêné de devoir négocié avec cette “arrogant méditerranéen”. Staline, en revanche, était assez inquiet, car il anticipait les changements futurs que cela entraînerait dans l'Europe d'après-guerre. Il s'est rendu compte que le Bloc fasciste pouvait installer ses sbires, juste à sa frontière. Cela le remplissait d'inquiétude. La propagande soviétique refusa de soutenir l'Italie, l'utilisant simplement pour se moquer de la « folie allemande ». Churchill, malgré sa colère face aux conquêtes de Mussolini, était beaucoup plus soulagé, en effet ses relations avec Roosevelt s’était dégradé après le semi échec du débarquement en Normandie, qu'il considérait comme une erreur. De plus le premier ministre britannique estimait que Roosevelt était trop indulgent avec Staline, et était soulagé qu'il "ait quelqu'un qui n’hésiterait pas à tenir tête à Staline à la prochaine conférence", confia-t-il à Anthony Eden.
Cependant, la transition maladroite de Mussolini pour gagner une image de champion de la démocratie, sera considérablement facilitée par les événements en Slovénie. Les nazis avaient réussi à gagner le cœur du peuple slovène, en colère contre les Italiens qui faisaient tout pour supprimer leur culture. En trois ans d’annexion les Italiens avaient changé le nom de chaque ville, supprimé l'enseignement de la langue slovène et forcé tout le monde à adhérer aux coutumes italiennes. Cela était très ironique de voir les nazis ne pas considérer les Slovènes comme des sous hommes, et même de leur promettre l'indépendance en cas de victoire. Cela donna une fausse confiance aux commandants allemands, pensant que l'Italie s'effondrerait en quelques jours. Mais tout fut brutalement stoppé lors de la bataille de Ljubljana le 10 décembre.
Les Allemands avaient supposé à tort que l'armée italienne était sous équipé, et aussi mal commandé que lors de la guerre face à la Yougoslavie. Au lieu de cela, une bataille brutale a eu lieu, pendant dix jours. La Luftwaffe s'est retrouvée prise dans un combat totalement inattendu face aux vagues d'avions P.108 et G.55 fabriqués sortit des usines Piaggio et Fiat. On s'attendait à ce que la ville tombe en un jour, mais elle résistera une semaine en raison de la résistance obstinée des chemises noires et des Italiens. Peu de Juifs ont combattu dans la bataille et ont plutôt évacué vers l'Adriatique et Trieste, qui fut submergée de tous côtés par des réfugiés. L’évasion des Juifs et la nature extrême des combats ont porté la colère allemande à un point d'ébullition.
Avec l'aide des collaborateurs slovènes, des membres du Parti fasciste, des chemises noires, des Italiens éminents et une poignée de Juifs furent rassemblés dans le centre-ville et exécutés sous les ordres d'Eichmann. Les collaborateurs slovènes ont interprété le message qui signifiant « Les Italiens dehors ! » Une orgie de violence détruirait Ljubljana pour le reste de l'année, la population italienne fut ethniquement nettoyée de la ville, comme la première étape d'une «Slovène pure ».
Cette événement allait détruire toute sympathie pour le nationalisme slovène à long terme, mais contribué un élan de sympathie pour les Italiens dans l’opinion public occidental. Mais cependant, ce massacre était le prélude à un événement qui allait non seulement pour le peuple italien, mais aussi pour le peuple juif.
Dernière édition par Rayan du Griffoul le Mar 14 Fév - 14:25, édité 1 fois
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