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The Footprint of Mussolini (traduction)

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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 30 Juil - 21:23

La Hongrie et la Roumanie ne risque pas effectivement d'accepter le transit du matériel soviétique sur leurs territoires. Elles sont neutres me semble-t-il ?
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Message par Rayan du Griffoul Dim 31 Juil - 0:41

Apparemment il y'a des circuits de contrebandes d'armes à travers la Roumanie et la Hongrie neutre.
Et aprés la prise de pouvoir de Tito on peut surement penser à un point aérien
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 1 Aoû - 15:07

Rayan du Griffoul a écrit:C'est exactement ça.
Mais bon y'aura quand même de bonnes choses

Les Etats-Unis sont bien partis pour avoir une sécurité sociale, c'est déjà ça Laughing
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Message par Rayan du Griffoul Mar 2 Aoû - 2:45

Chapitre 34 Tranché dans le vif

Extrait de "Mussolini : l'homme du vingtième siècle" de Joseph Manderlay


Alors que la catastrophe fut évitée en Grèce, la situation en Serbie fut un véritable cauchemar. L'incompétence de Pavelić et l'incompétence de ses généraux avaient conduit l'armée croate à être surclassée par des Serbes numériquement inférieurs et sous-approvisionnés. Ces derniers avaient commencé à pénétrer en Bosnie. Les relations de l’alliance avec Pavelić s'étaient dégradées, il ne répondait même plus aux appels de Mussolini, ce qui irritait particulièrement l'Italien. En novembre, alors qu'il devenait évident que Pavelić avait provoqué un désastre dans son pays, une réunion du Grand Conseil fasciste fut convoquée. Comme on pouvait s'y attendre, Graziani préconisa de soutenir les Oustachis jusqu’au bout. Ciano et Balbo étaient tous deux d'accord sur le fait que Pavelić était dangereux et qu’il devait être mis hors-jeu.  

C'était assez difficile, car Mussolini n'avait aucun pouvoir direct sur Pavelić. Même le roi Tomislav n'avait aucun pouvoir constitutionnel pour virer Pavelić. En revanche depuis presque cinq ans qu’il régnait à Zagreb, Tomislav avait réussi à nouer de bonnes relations au sein de la classe dirigeante croate. C'est ce qui avait convaincu Mussolini de se ranger du côté de Balbo et Ciano.

Le candidat le plus prometteur pour remplacer Pavelic, était l'ancien chef du Service de sécurité intérieure, Dido Kvaternik. Il avait une grande influence parmi les généraux et méprisait Pavelić pour l’avoir envoyé en exil. Il s'était retrouvé piégé à Trieste avec des centaines de milliers de Juifs à la fin de 1943. Le courage des combattants juifs avait fait disparaitre son antisémitisme (bien qu'il soit à moitié juif). Plus tard, il parlera même avec fierté de son héritage juif. Il y a des suggestions que Pavelić l'ait renvoyé en raison de son héritage juif, mais rien de tout cela ne peut être confirmé.  

Ce qui peut être confirmé, c'est que Kvaternik était très intéressé par l'offre italienne. On lui proposa que lui-même et Tomislav travaillent ensemble et organisent un coup d'État contre Pavelić. Après coup, le pouvoir du roi serait augmenté pour empêcher tout élément voyou des Oustachis de reprendre la Croatie. Bien sûr, Kvaternik prendrait le contrôle de la Croatie. Acceptant de réduire l'ampleur de la rhétorique raciste venant de Croatie, de mettre fin à la guerre contre la Serbie et de rendre la Croatie plus « présentable » aux yeux du reste du monde. Mussolini lança l'opération Brutus.


Extrait de "The Making of the Fascist Bloc" de Jodie Rutkins


Le 20 décembre 1946 s'est produit l'un des événements les plus importants de l'histoire de l'Alliance romaine. C'était le moment où les membres de l'Alliance allaient apprendre qu'ils ne pouvaient pas menacer la sécurité de l'organisation. Pavelić avait risqué à plusieurs reprises d'impliquer les soviétiques dans la guerre croato-serbe, qui aurait détruit l'Alliance romaine. Ses atrocités contre les chrétiens orthodoxes avaient indigné la Bulgarie mais aussi la Grèce. Sans compter qu'il a gravement dégradés les relations de l’alliance avec l'Occident. L'opération Brutus servirait à rappeler qu'être membre du bloc fasciste n'était pas un chèque en blanc pour violer et piller autant de pays qu’on le souhaitait. Il s’agissait avant tout d’une organisation de sécurité pour protéger l'existence de ses membres.

Alimenté par sa soif de vengeance, Kvaternik fit pression sur toutes les relations qu'il avait amassées en Croatie. Il était ravi de découvrir que la plupart des membres de l'état-major détestait Pavelić. Tomislav avait organisé une série de réunions dans la sécurité de son palais de Zagreb et bénéficiait d'une protection considérable de la part de Mussolini. En fin de compte, l'armée accepta à une écrasante majorité de se rallier au complot. En effet, des rumeurs annonçaient que Pavelić prévoyait une purge de l’armée croate après l’échec de la prise de Belgrade. Une fois tous cela accomplit, le 20 décembre le roi Tomislav envoya une convocation à Pavelic, lui demandant de venir urgemment au palais royal. Celui-ci était tellement sûr de lui, qui se rendit au rendez-vous, sans garde du corps.

Lorsque Pavelić entra dans la salle du trône, il découvrit qu'il n'y avait personne. Puis dix agents de l'OVRA (la police politique italienne) firent irruption et le firent prisonnier. Il fut traîné au sous-sol et soumis à une parodie de procès qui dura moins de dix minutes. Il fut accusé « d'incompétence criminelle » et de « trahison envers la Croatie et le fascisme ». Pavelić reçu une balle dans la nuque quelques secondes après l'annonce du verdict de culpabilité. Des photos furent prises pour prouver sa disparition et furent envoyées le plus rapidement possible à tous les dirigeants de l'Alliance romaine, qui étaient soulagés. Avec cela, le reste du coup d'État se déroula rapidement. Le Premier ministre Nikola Mandić fut jeté par la fenêtre de son bureau au quatrième étage par des agents de l’OVRA. Vjeckoslav Vrančić, le ministre des affaires étrangères et l'un des principaux instigateurs du génocide de la troisième guerre des Balkans, fut renversé par un camion de l'armée alors qu'il tentait de s'échapper. Vjekoslav Luburić, qui avait exécuté l'ordre de détruire le christianisme orthodoxe en Serbie, fut balancé d'une falaise prés de son quartier général sur le territoire serbe. Le 20 décembre 1946 est décrit dans la Croatie d’aujourd’hui comme « le jour du sang ». On estime qu'environ 3000 oustachis ont été tués par l'OVRA et l'armée en Croatie et en Serbie occupée, qui ont décapité l'organisation (et certainement ses membres les plus fanatiques et criminels). Avec un soutien total de la part des autorités de Rome, Kvaternik pu facilement coordonner l'opération. Le jour de Noël, La Croatie fut déclarée à l'abri d'un contre-coup d'État. Pavelić fut accusé à la radio croate, des mêmes accusations que durant “son procès”. Les Croates (en particulier les Bosniaques) en étaient venus à le détester et accepter le changement. Kvaternik fut proclamé Poglavnik (chef) de Croatie, bien qu'une modification de la constitution fut rapidement adoptée donnant un droit de veto à Tomislav, et de nouvelles purges des Oustachis furent pratiqués, avec 2000 autres tués ou emprisonnés dans les années à venir. Le 27 décembre, la Croatie demanda un cessez le feu. Bien que Tito se méfiait de Kvaternik, il préférait de loin un cessez-le-feu à une marche jusqu’à Zagreb (Ce qui était pratiquement impossible à ses yeux).  

Le traité de Sarajevo fut signé le 31 décembre 1946, en présence de Ciano et Molotov. Répétant leur affrontement à Bucarest, les Soviétiques savaient qu'ils avaient le dessus. Ciano et Kvaternik acceptèrent à contrecœur que quelques régiments soviétiques puissent être stationnés en Serbie pour la défendre (bien qu’ils ne soient pas assez nombreux pour constituer une menace pour la Croatie). En retour, la Croatie n'aurait pas à payer de réparations à la Serbie (qui recevra bientôt un soutien financier des Soviétiques) et aucun ajustement frontalier ne fut effectué. Bien que cela ait semblé être une victoire massive pour les Soviétiques, ce n'était pas le cas. La suppression du pire élément de la Croatie a conduit l'Occident à être beaucoup plus disposé à s'associer à l'Alliance romaine. De Gaulle envoya personnellement à Mussolini une lettre de remerciements pour avoir rendu justice à Louis Barthou, le ministre français des affaires français (victime de l’attentat Oustachis contre Alexandre de Yougoslavie, à Marseille). En fin de compte, le Jour du Sang augmenta considérablement la coopération entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe du Sud.


Extrait de "Mussolini : l'homme du vingtième siècle" de Joseph Manderlay


La situation en Grèce était un autre domaine qui a démontré une certaine amélioration de la moralité de l'Alliance romaine (non pas qu'elle été vertueuse). En avril 1946, Athènes fut sécurisée, bien que la communauté juive ait en grande fuit vers Solun (anciennement Thessalonique, qui avait toujours été un refuge pour les juifs). Rallis supplia l’alliance de lui laisser plus de latitude pour opérer. Bien qu'il ait pensé que c'était sans espoir, il fut étonné du résultat. Les membres du Bloc fasciste avaient réalisé que la force brutale ne pouvait à elle seule assurer la sécurité de l’Alliance. Ils savaient que c'était une voie vers l'enlisement. En conséquence, l'Italie, La Bulgarie et la Turquie ont toutes convenu qu'elles devaient mieux traiter les Grecs. Ils ne gagneraient jamais leur amour, mais ils pourraient en faire des aillés.

La guerre civile grecque se termina beaucoup plus tôt que prévu (ce qui était étonnent dans un pays aussi montagneux). Au lieu de cela, de graves divisions parmi les communistes sur la stratégie à adopter (Zachariadis ayant été très critiqué pour son assaut désastreux contre Athènes) avaient rendu la situation beaucoup plus facile que quiconque ne l'avait prévu. La Regia Aeronautica agit avec une retenue surprenante, mais ont quand même réussi à réduire les communistes en poudre. Avec des chars modernes, des canons et une présence en mer, qui empêchait la contrebande d’armes ce n'était qu'une question de temps. L'ordre de Zachariadis de prendre position à Sparte (un clin d’œil aux 300) sera tellement désastreux, que la ville sera prise presque sans combat par l’armée grecque. Fin octobre 1946, les combats était pratiquement fini.  

La guerre était gagnée, mais faire la paix, était aussi difficile.

Le 8 janvier 1947, le traité d'Athènes fut signé. Celui-ci est vu aujourd’hui presque comme un Acte de renaissance pour la Grèce. Premièrement, le gouvernement grec se verrait accorder une large autonomie sur la politique intérieur (sauf dans les domaines où la politique étrangère était explicitement abordée), tandis que les forces d’occupations furent réduites, jusqu’a atteindre une présence symbolique. De plus le pays ouvra son économie aux investissements étrangers, en particulier les pays de l’alliance, mais aussi la France et la Grande Bret agne. Les minorités grecques d'Albanie italienne, de Bulgarie et de Turquie se virent accorder des droits étendus et bien définis pour pratiquer leur mode de vie comme bon leur semble. Peut-être le plus intéressant pour Rallis,  c’est que la Turquie proposa que l’ile de Crête, deviennent un territoire à statut partagé “Gréco-Turc”. Et en conclusion la Grèce reçut la promesse de devenir à court terme, membre à part entière de l’alliance romaine. Bien que le traité d'Athènes n'ait pas créé une italophilie soudaine dans le peuple grec, ils étaient quand même soulagés non seulement que la guerre soit terminée, mais que la Grèce obtienne bientôt plus de liberté. Ce serait une sage décision pour Mussolini, car cela conduirait à avoir plus de troupes disponibles dans les guerres à venir.


Dernière édition par Rayan du Griffoul le Mer 15 Fév - 2:58, édité 1 fois
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Message par Thomas Mar 2 Aoû - 8:00

La purge croate a un côté règlement de compte mafieux assez jouissif ^^

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Message par Rayan du Griffoul Mer 3 Aoû - 20:26

Exactement d'ailleurs ça m'a fait pensé à une scène du Parrain
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Message par Rayan du Griffoul Mer 3 Aoû - 20:29

Chapitre 35 Serré les rangs

Extrait de 'La tragédie arabe : 1944-1956' d'Abdul Nazim


Les premières graines de la guerre froide au Moyen-Orient furent plantées en Iran. Après le retrait brutal des forces américaines, les Soviétiques et les Britanniques occupaient toujours la région, au nord et au sud respectivement. Le plan initial était un retrait à la fin de la guerre, mais la détérioration rapide des relations entre les deux, ne signifiait qu'aucune des parties n'était disposée à bouger.

Les Britanniques voulaient désespérément conserver en sureté leurs investissements pétroliers dans le sud du pays, notamment ceux de la British Petroleum. Les Soviétiques cherchaient désespérément à éviter d’avoir une autre puissance anticommuniste à sa frontière. Alors que la date limite pour quitter l'Iran approchait, les deux parties ont refusé de partir. En effet, certains suggérèrent que l'une des raisons pour lesquelles Churchill tenait tant à s'accrocher à l'Inde en (lui accordant le statut de Dominion en 1946) était sa conviction que la Troisième Guerre mondiale pourrait éclater en Iran entre les troupes britanniques et soviétiques.

Enfin, il fut convenu que la situation ne pouvait être résolue par la création d'un État neutre, en raison des intérêts des deux parties. Le 8 juillet 1946, les Britanniques et les Soviétiques conclurent « l'Accord de Qom », qui divisait l'Iran en deux pays distincts. Le nord serait une République populaire, le sud une monarchie constitutionnelle avec le Shah comme figure de proue mais le pouvoir principal reposant dans un parlement démocratique (la Grande-Bretagne garderait naturellement son contrôle sur le pétrole et aurait une force d'occupation symbolique). La frontière fut fixée au 34e parallèle. Téhéran serait la capitale du nord et Bandar-Abbas la capitale du sud. Comme la frontière soviétique était sécurisée et que presque tous les gisements de pétrole en Iran étaient sous contrôle britannique (sans parler du Golfe), les deux parties étaient heureuses. L'annonce provoqua quand même des émeutes à Téhéran qui ont été impitoyablement réprimé par les Soviétiques.

Les Soviétiques réalisèrent très vite à quel point ils avaient hérité d'un cauchemar.  

Ils avaient hérité d'une région montagneuse, sans ressources naturelles, taillée sur mesure pour les embuscades et la guérilla. L’opposition était nombreuse. Avec les libéraux, et les capitalistes en général. L’ancienne classe dirigeante, allant des grands seigneurs, aux simples chefs de tribus. Et enfin les conservateurs religieux. Pour le moment, ils ne reçurent qu'un soutien symbolique, par rapport à des groupes plus modérés alignés sur l'Occident qui étaient en bons termes avec le gouvernement du Sud dirigé par Mohammad Mossadegh, un politicien nationaliste qui avait impressionné l'Occident avec sa volonté résolue de réunifier l'Iran.



Extrait de 'We Brave Few: Europe 1945-1949' par Abraham Ferguson


En réponse à la purge en Croatie, les gouvernements britanniques et français étaient beaucoup plus ouverts à travailler avec les fascistes. Cependant, ils savaient tous les deux que l'adhésion au Bloc était politiquement impossible. En conséquence, les graines d'une alliance démocratique ont commencé à fleuri. Ce serait une alternative démocratique au Bloc fasciste, bien qu'ils n'aient aucune intention d'être leurs ennemis. La réalité de la pression soviétique força l'Europe de l’ouest à se mettre autour d’une table et d’unir ses forces. Cela conduit à la création de l'OTE (Organisation du Traité Européen). La signature du document eu lieu à Copenhague le 15 mars 1947. Les premiers membres était :

· L'Empire britannique

· La France

· La Belgique

· Les Pays-Bas

· Le Danemark

· La Norvège

· La Suède

· Le Luxembourg

Tout le monde savait que la Tchéquie et l'Allemagne de l'Ouest pouvaient être membre de l’OTE à moyen terme, même si c'était alors diplomatiquement difficile car la première serait censée faire partie d’une Tchécoslovaquie neutre et la seconde ne s’était pas réorganisé en tant qu’état. La question coloniale fut particulièrement délicate, la Suède refusant de défendre la pratique (elle avait accepté d'adhérer, uniquement en raison de sa frontière directe avec l’URSS). Les nations scandinaves étaient assurées que toute révolte coloniale ne serait pas considérée comme faisant partie du pacte défensif (et qu’elle ne serait obligée d’y intervenir). Au final pour beaucoup de suédois l’adhésion à l’ETO été controversé, mais le rappel des atrocités commises dans la Finlande voisine, prouva que cela valait la peine.

En réponse, Staline décida qu'il devait former sa propre organisation. Dans une mesure impressionnante de grandeur (même pour lui-même), il a créa le « Pacte de Stalingrad », signé dans la célèbre ville le 1er mai 1946. Les premiers membres du Pacte de Stalingrad étaient :

· L'URSS

· La République populaire de Corée

· La République populaire de Mongolie

· La République populaire d'Iran

· La République populaire d'Hokkaido

· La République populaire de Serbie

C'était dérisoire par rapport à l'OTE, surtout compte tenu de l'absence totale de partenaire européens forts. La Slovaquie étant censée se dirigeait vers la neutralité, tandis que Staline ne voulait plus jamais d'une Allemagne armée et considérait la Chine comme trop divisée pour être un partenaire fiable. C'est alors que la pression commença à monter sur la Pologne. Staline ordonna au gouvernement de Varsovie de rejoindre sa nouvelle alliance pour renforcer ses effectifs. Les Polonais refusèrent en bloc. Staline était furieux ordonna de doubler les troupes en Pologne, ce qui a provoqua d'innombrables exemples de résistance passive. Comme des interruptions de circulations ferroviaires. Mais pas seulement, le peuple polonais devenait plus défiant que jamais. Dans les rues les passants crient aux soldats russes "Rentrez chez vous !" Le 15 juillet 1947, une marche a eu lieu dans le centre de Varsovie, avec environ un million de personnes présentes. Le gouvernement polonais l'avait organisé comme une démonstration de résistance aux Soviétiques et pour faire comprendre à Staline à quoi il était confronté. C'est alors que le président Raszkiewicz a annoncé qu'un référendum aurait lieu le 15 août (date anniversaire de la victoire de la Pologne sur la Russie lors de la première guerre polono-soviétique) pour déterminer si la Pologne rejoindrait non pas le pacte de Stalingrad, mais l'OTE. Staline fut tellement furieux à cette nouvelle qu'il s'était presque effondré. Il ordonna à Molotov de faire une dernière tentative pour raisonner les Polonais "sinon nous laisserons simplement de l'herbe carbonisée et des décombres là où la Pologne existait autrefois"
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Message par Collectionneur Mer 3 Aoû - 20:40

Merci, mais j'ai du mal les iraniens a accepter une telle division, la guérilla au sud serait aussi féroce que celle au nord.
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Message par Wardog1 Mer 3 Aoû - 21:28

On va peut etre avoir droit à une guerre de corée en iran du coup, à suivre...
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Message par Rayan du Griffoul Mer 3 Aoû - 22:42

Attention mesdames et messieurs les paris sont ouverts
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Message par Thomas Mer 3 Aoû - 22:46

Collectionneur a écrit:Merci, mais j'ai du mal les Iraniens à accepter une telle division, la guérilla au sud serait aussi féroce que celle au nord.
D'autant qu'une entente plus simple est possible :
-maintien de la monarchie sous forme totalement parlementaire
-neutralité
-militarisation limitée (garde nationale et grade côtes, pas d'aviation et de moyen lourd)
-maintien du pétrole sous contrôle britannique
-accès à une partie de réseau ferré iranien à l'URSS pour maintenir une base en eau chaud à Bandar Abbas

L'affaire paraitrait idéale à court terme, tout en pouvant transformer le pays en poudrière à long terme à cause de l'immobilisme politique et de la souveraineté réduite.

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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 4 Aoû - 9:18

Le gouvernement du Tudeh a intérêt à ménager le clergé, sinon ça va très mal se passer pour lui.
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Message par Collectionneur Jeu 4 Aoû - 14:26

Sinon, les Indes restent pour l'instant unifiées 😉
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Message par Rayan du Griffoul Sam 6 Aoû - 19:31

Chapitre 36 Trahison

Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s' de Wendy Walters


La paranoïa anticommustiste, avait atteint un somment avec l'arrestation de Dickstein, encore plus haut qu’en 1919. Cela était initialement dû à la grande vague de grève de 1945/1946. L'une des plus importantes de l’histoire du pays. On atteignait même 750 000 grévistes dans le secteur de la sidérurgie. Mais dans ce contexte, ces grèves étaient considérées comme un complot communiste pour déstabiliser l'Amérique. Wallace jetta de l'huile sur le feu en fustigeant les employeurs pour avoir refusé de répondre aux revendications syndicales. Les grands patrons (en particulier à Détroit puis dans d’autres grandes villes industrielles) furent confrontés à quelques chose de totalement nouveaux, des groupes d’hommes virent se porter volontaire pour briser les grèves, certains acceptant même de le faire gratuitement. Dans le sud, le KKK (qui avait connu une résurgence dans le sud en raison de l’affaire Dickstein ce dernier étant à la fois communiste et juif) patrouillait souvent dans les villes pour s'assurer que les grèves soient arrêtées aussi rapidement qu'elles avaient commencé. Des choses similaires se produiront à New York, cette fois ci avec des groupes d’Italo-Américains. Les services de police (et surtout le FBI) fermèrent les yeux, sur ces émeutes. La popularité de Wallace chuta encore avec à peine 29% d’opinions favorables.

C'est à ce moment que Wallace commit son acte le plus infâme.  

En août 1946, il rencontra Anatoly Gorsky, un diplomate soviétique, (mais qui en réalité dirigeait la station de Washington du KGB). Wallace expliqua qu'avec la menace fascistes (On était en pleine guerre Croato-Serbe), il fallait aider l’URSS en cas d’attaque fasciste. À cette fin, il proposa d’aider les Soviétiques à boucler leur programme atomique. En clair livrer les secrets de la technologie militaire américaine Wallace expliqua qu'il était sûr que cela ferait réfléchir les fascistes à deux fois avant d'attaquer les Soviétiques, assurant ainsi la paix en Europe.  

Gorsky fut tellement étonné qu'il aurait demandé à un membre de la délégation soviétique à l'ambassade s'il était ivre. Lorsque Staline lu le rapport, il était tout aussi sidéré. Il demanda à vérifier si Wallace était vraiment sur leurs fiches de paie (ce n'est qu'à la découverte des archives soviétiques bien des décennies plus tard qu'il fut finalement prouvé que Wallace n'était pas un espion), avant d'accepter à contrecœur. En effet, les soupçons de Staline à l'égard de Wallace retarderaient heureusement quelque peu l'obtention de la bombe par les Soviétiques.  

Wallace n'avait en outre approfondi l'étendue de l'espionnage soviétique au sein de la Maison Blanche qu'en 1946. Avec Alger Hiss et Henry Dexter White déjà présent, John Abt et Charles Kramer devenus respectivement chef de cabinet et secrétaire à l'agriculture de Wallace. Il les avait connus tous les deux au ministère de l'Agriculture et s'était bien entendu avec eux ; ils étaient tous deux des agents soviétiques actifs.

Pourtant, avec l'étendue de l'influence soviétique qui inondait maintenant la Maison Blanche, les erreurs étaient inévitables. La plus flagrante fut peut-être le 22 juillet 1946, où Wallace déclara que les briseurs de grève qui avaient récemment attaqué des grévistes à Pittsburgh « marchaient, parlaient et attaquaient comme des fascistes véreux ».

Deux jours plus tard, un journaliste d'investigation du Chicago Tribune découvra que la phrase exacte avait été utilisée dans un article du Daily Worker (un journal communiste) du matin même, pour décrire exactement les mêmes personnes de la même manière. Alors que Wallace rejeta l’accusation comme une coïncidence ridicule, il semble maintenant probable que John Abt ait paresseusement placé la suggestion devant Wallace tout en pensant bêtement que personne ne la remarquerait. L'erreur avait permis à une nouvelle croyance de se frayer un chemin à travers l'Amérique, une croyance à laquelle de nombreux Américains étaient terrifiés à l'idée, mais qu'elle serait véridique : Et si le président était un agent double communiste ? Dans le Wisconsin, c'était ce qu'un homme en particulier soutenait.
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Message par Collectionneur Sam 6 Aoû - 21:20

🤨 A ce niveau. Wallace va se faire abattre et le tireur libéré pour patriotisme.


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Message par Thomas Sam 6 Aoû - 21:26

Ça sent l'assassinat.

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Message par Yodarc Sam 6 Aoû - 21:34

En même temps, ce n'est guère surprenant avec autant de décisions aussi foireuses et douteuses (le coup de l'échange d'informations avec l'ambassadeur soviétique me fait penser au cas de Richard II d'Angleterre (roi qui s'est fait renverser en 1399 par ses sujets parce qu'il était devenu trop tyrannique et paranoïaque) : lors de la signature d'un traité avec la France en 1394, il avait demandé aux français d'ajouter une clause qui stipulerait qu'en cas de révolte de ses sujets, les Français interviendraient. Une demande très douteuse : imaginez Staline demander à Hitler de faire la même chose...).
Comme dit le proverbe : "qui s'y frotte s'y pique". Et Wallace risque de finir en morceaux comme Braveheart.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 6 Aoû - 22:06

En tout cas, impossible de déterminer un gentil et un méchant : tout le monde montre le pire de lui-même.
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Message par Rayan du Griffoul Dim 7 Aoû - 20:20

Chapitre 37 Une conspiration ?  

Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s' de Wendy Walters


À l'aube du mois d’octobre 1946, l'ambiance dans les coulisses du Parti démocrate était devenue beaucoup moins lourde, mais uniquement en raison du fait que tout le monde ait accepté que les élections de mi-mandat seraient une catastrophe sans précédent. "C'était comme vivre les derniers jours de Rome", se souvient Truman dans ses dernières années. Non seulement les républicains montaient en flèche dans chaque état, mais le Parti de la liberté était devenu plus populaire dans le sud et était destiné à faire de bons scores. En effet, dans certaines parties du sud, le Klan était devenu l'aile paramilitaire du Parti de la liberté et avait littéralement chassé les supporters de Wallace La situation était devenue si mauvaise que les services secrets annoncèrent à Wallace qu'il serait difficile de se déplacer au sud de la Virginie. La cote de popularité du président tombe à 20%, et passant même sous les 50% chez les afro-américains.

J. Edgar Hoover, l’inoxydable patron du FBI avait regardé tout cela avec dégoût et, comme un collègue l'a dit plus tard, "il ne pensait qu'a étrangler Wallace à mort.". Il avait reçu des informations d'hommes prétendant appartenir au MI6, affirmant avoir découvert des informations selon lesquelles, il y avait des espions aux plus hauts niveaux du pouvoir aux États-Unis. L'information fut rapidement dissimulée, car Hoover craignait (littéralement) pour sa vie si cela devenait être connu. Il était convaincu de la véracité de l'information parce qu'il avait reçu des informations selon lesquelles Harry Dexter White était en effet un agent communiste. Dans cet esprit, les agents britanniques dirigèrent Hoover vers un homme qui avait déjà été licencié par le FBI. Il s'appelait Whittaker Chambers et était un ancien agent soviétique et communiste lui-même.

Ces révélations choquèrent Hoover. Whittaker, craignant plus que jamais pour sa vie, raconta toute l'histoire à propos du groupe Ware (une cellule communiste) et combien d'entre eux avaient grimpé jusqu'au sommet du pays. Si ce que disait Whittaker était vrai, alors ce serait le plus grand scandale politique depuis la guerre de sécession. Le secrétaire d'État ? Le chef d'état-major ? Le secrétaire à l'agriculture ? Le directeur adjoint du Trésor ? Tous des agents soviétiques ? Hoover pressa Whittaker d'obtenir des informations sur Wallace et si même le président pouvait être un agent. Whittaker répondit qu'il ne savait pas que Wallace était un agent mais que c'était tout à fait possible.


Hoover était abasourdi, mais savait qu'il n'y avait qu'une chose à faire : Wallace devait partir.  


Même dans le cas improbable où Wallace n'était pas un agent de l’est, il n'y avait aucun moyen que Wallace répare le gâchis où l'Amérique se trouvait maintenant. Hoover, n’avait mis qu’une personne dans la confidence, Clyde Tolson son éternel protégé et bras droit. Bien que tous deux aient convenu de la nécessité d'obtenir des informations, on estima qu'ils devaient maximiser le niveau de choc ressenti par le pays.

Sous grande protection policière, Whittaker fit une déclaration publique devant le Sénat le 15 octobre 1946, avec Hoover assis au milieu de la foule. Whittaker raconta toute l'histoire sur la façon dont les membres éminents de l'administration Wallace n'étaient pas de simples dupes mais des agents soviétiques actifs. Pour ajouter de l'huile sur le feu, Hoover avait tenu plus tard une conférence de presse où il déclara : "Nous ne connaissons pas l'endroit le plus élevé où les agents communistes sont arrivés, mais cela pourrait très bien être le sommet".  

Cette accusation voilée contre Wallace choqua le pays qui était désormais habitué à entendre parler d'agents communistes, mais jamais aussi hauts placés. Les républicains (une fois remis du choc initial) virent leurs sondages atteindre des sommets astronomiques. Le Parti de la liberté vit des mouvements similaires dans le Sud. Selon les mots de Harry Truman, "C'était comme si quelqu'un m'avait poignardé avec un couteau de glace". Les démocrates avaient initialement prévu une campagne électorale brutale mais finalement viable. Les déclarations de Whittaker et les accusations de Hoover ont plongé l'establishment démocrate dans le chaos. L’aile gauche du parti pensait qu'il s'agissait d'un gigantesque complot de Wall Street pour entraîner l'Amérique dans une alliance avec les fascistes, tandis que beaucoup de membre de l’aile droite commençaient maintenant à croire que leur chef était autre chose qu'un imbécile. Certain préféreront rallié le parti Républicain (comme ce fut le cas pour la famille Kennedy). Dans tout le sud, des dizaines de politiciens démocrates furent “accueilié” au Parti de la liberté.  


Le 23 octobre, Wallace annonça à la presse le renvoi immédiat de J. Edgar Hoover.


Extrait du discours « Une vaste conspiration d’extrême droite », 23 octobre 1946 par Henry Wallace


« Mesdames et Messieurs, nous sommes en effet face à un ennemi épouvantable. Il s'agit d’une vaste conspiration d’extrême droite. Ce sont des exploiteurs, des fanatiques, des bellicistes...Tous les gens contre qui nous avons combattu pendant la guerre. Leurs serres s'étendent dans tous les nerfs de la vie américaine, le monde des affaires, les banques et même le FBI. De même, M. Hoover ne pouvait exclure ses convictions politiques de sa quête de justice. En effet, ce qu'il a fait se classe parmi les plus grandes injustices de l'histoire du FBI. Accuser ces hommes, mes amis, que je connais depuis des années comme agents d'une puissance étrangère est au-delà du risible. Et d'insinuer qu’ils ont trahi le peuple américain est si répréhensible qu'il ébranle l'entendement humain. Non M. Hoover, la seule personne qui a trahi l'Amérique, c'est vous.


Extrait de "L'histoire du FBI" de Frank Jefferson


Wallace, indigné par le stratagème et les insinuations évidents de Hoover, l'avait décrit comme « une sous Gestapo américaine ». La réaction du public, en revanche, fut l'indignation, mais envers Hoover. Le renvoi de Hoover par Wallace fut considéré comme la confirmation que Wallace avait quelque chose à se reprocher. À cette époque, la cote d'approbation de Wallace était si faible qu'il était impossible de perdre davantage. Ce qui commençait à se produire, cependant, était que la haine contre Wallace dans de larges pans de la société se métastasait en une colère invisible depuis la haine de Lincoln dans le Sud pendant la guerre de Sécession.

· 86 % des électeurs estimaient que Wallace était trop indulgent envers les Soviétiques.

· 46% étaient convaincus que Wallace était un agent soviétique.

· 60 % étaient d'accord avec l'affirmation : « Les démocrates sont infestés de communistes.

· Dans un match hypothétique face à Thomas Dewey, Dewey remporterait plus de 75% des voix.

· 88% étaient persuadés que les Soviétiques étaient le plus grand rival de l'Amérique.

· 35 % déclaraient ouvertement qu'ils soutiendraient un coup d'État militaire contre Wallace (contre 32 %).

Pour aggraver les choses pour Wallace, il n'avait pas réussi à purger le FBI des alliés de Hoover. Ainsi Clyde Tolson fut nommé directeur provisoire même si on raconté que Hoover lui téléphonait tous les matins pour lui transmettre ses consignes pour faire tomber Wallace. Ainsi, les accusations de Whittaker firent l’objet d’enquêtes qui mobilisait les agents jour et nuit. La folie qui en résulta était un terrain de choix pour la démagogie. Bien sûr, l'un des plus adeptes de la pratique était Joseph McCarthy.

McCarthy avait gagné en notoriété pour avoir qualifié Wallace de traître à Potsdam. Il relaya des histoires de femmes allemandes violées sur les tombes de soldats américains morts à Berlin, d'églises slovaques incendiées et de fusillades jour et nuit de la Baltique au Pacifique. Au départ, de nombreux républicains furent soulagés car ils supposèrent qu'il s'était tiré une balle dans le pied avec ses affirmations graphiques. À leur grand étonnement, McCarthy ne fit que gagner en popularité et son nom commença à résonner dans tout le pays, même s'il n'avait encore été élu à aucun poste. Ses accusations n'ont fait que s'intensifier, allant jusqu'à accuser les démocrates d'être un parti, "dirigé par des traîtres essayant de nous vendre en esclavage". “Ils sont peut-être encore plus méchants que les communistes eux-mêmes ». Bien que sa rhétorique ait été jugée trop extrême pour être élue dans le Wisconsin, les révélations de la fin octobre ont catapulté ses revendications sur le devant de la scène. Beaucoup de ses partisans avaient pris l'habitude de l'appeler « le prophète »  Son succès inquiétait non seulement les cercles démocrates, mais aussi les républicains.



Extrait de 'Le rouge et la mort : Comment la présidence Wallace a changé l'Amérique ' de Ben Rushmore



Les observateurs s'attendaient à ce que les démocrates passent une mauvaise nuit, mais personne ne s'attendait à quel point elle serait mauvaise. Bien que les rumeurs selon lesquelles des candidats démocrates aient tenté de se suicider dans la nuit n'ont jamais été confirmées. Les républicains avaient plus de contrôle sur le congrès qu'a leur apogée dans les années 1920. Les Républicains avaient obtenu 62% des voix à la Chambre des Représentants, remportant 298 sièges (contre moins de 200 auparavant). Au Sénat, le vote fut tout aussi mauvais pour Wallace. Les républicains gagnèrent quatorze sièges au Sénat, portant leur total à 54. Les républicains obtinrent aussi six autres postes de gouverneur dans tout le pays, portant leur total à 28 sur 48. Certains des principaux mouvements de votes vers les républicains sont venus de New York, en particulier la communauté italo-américaine, qui estimait que Wallace était hostile aux Italiens en raison de sa condamnation constante du fascisme et de sa bienveillance envers le communisme. Bien que les républicains aient déjà été renforcés de manière exponentielle par les élections, c'était encore mieux sous la surface.

Le Parti de la liberté avait également incroyablement bien performé, les observateurs notant qu'il se comportait un peu comme le Parti démocrate le faisait dans le Sud. À l'heure actuelle, en raison de défections autant que d'élections, 19 sénateurs résidaient désormais dans le Parti de la liberté, ce qui fit que les Démocrates n’avaient sauvé que 23 sièges de sénateurs. A la Chambre, les chiffres furent tout aussi alarmants, avec 51 membres du Parti de la liberté prenant désormais place. Cela laissa le parti démocrate, autrefois tout puissant, avec quelque 70 sièges à la Chambre des représentants. Les élections au poste de gouverneur furent tout aussi brutales. En raison, encore une fois, des défections des gouverneurs du Sud, le Parti de la liberté avait maintenant huit postes de gouverneur, contre douze pour les démocrates. Cela dit, l'intimidation des électeurs dans le Sud était immense, même en mettant de côté la discrimination habituelle contre les électeurs noirs. Il n'était pas rare que des membres du Klan patrouillent à l'extérieur des lieux de vote (parfois à la vue de la police) pour «se défendre contre les attaques communistes ». Dans de nombreuses régions du Sud, le Parti démocrate n'était même pas autorisé à figurer sur le bulletin de vote et n'était qu'une option écrite, bien qu'il soit le parti contrôlant la Maison Blanche.

Les démocrates avaient un fait encore plus terrifiant à considérer.  


Bien que certains membres du parti aient voulu utiliser ces résultats pour pousser Wallace vers la sortie (en particulier les Dixiecrats qui n’avaient pas rallié le PDL), le nombre de membres anti-Wallace parmi les démocrates avait baissé en flèche. En revanche, le Parti gagnait en fait de nouveaux membres plus marqué à gauche. Ainsi, lorsque Wallace refusa de démissionner, comme certains démocrates lui avaient suggéré à la suite du scandale Hoover et des élections qui ont suivi, ils savaient qu'ils étaient piégés dans une bataille extrêmement difficile.  

Il n'y avait qu'un seul espoir, aussi fou pour eux, ils pourraient attendre que le Parti de la Liberté et les Républicains destituent Wallace. Le fait que souhaiter que le président de leur propre parti soit destitué était devenu leur meilleure option, c’est dire l’état de déshérence du parti. Le seul problème était que les républicains de base et les responsables du Parti de la liberté, n'avaient aucun intérêt à congédier Wallace :  

Premièrement, ils savaient que si Wallace restait à la maison blanche, cela conduirait finalement à l'extinction du parti démocrate, ce qui leur profiterait à tous les deux sur le plan électoral. Deuxièmement, de nombreux républicains traditionalistes (notamment Robert Taft) exprimèrent leur réticence à destituer Wallace au motif qu'il n'avait rien fait de expressément criminel. De plus, il n'y avait pas assez d'effectifs pour garantir une destitution réussie au Sénat, ce qui serait considéré comme un effort inutile. Cependant, les républicains lanceraient certainement des enquêtes sur la Maison Blanche. En effet, pour les républicains, la seule inquiétude était d'un tout autre ordre.


Extrait du discours de victoire de Joseph McCarthy, 5 novembre 1946


"Certaines personnes me demandent si je suis favorable à la destitution. Et même si je le prendrais certainement sur le cauchemar actuel dans lequel nous nous trouvons, ce n'est pas mon option préférée. Mon option préférée serait de faire sortir ce chacal, ce soi-disant président de Washington menotté. Et s'il a fait ce que nous le soupçonnons de faire, de vendre notre pays, notre peuple, nos enfants à l'esclavage communiste… dites-moi pourquoi il ne mérite pas la peine de mort, alors qu'il nous infligerait un sort plus cruel ?


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Message par Collectionneur Dim 7 Aoû - 22:03

Les Kennedy passant dans le parti républicain ? Cela n'est pas extravagant.
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Message par Rayan du Griffoul Mar 9 Aoû - 3:10

Chapitre 38 Un homme providentiel


Extrait de 'Patton : The Man' de George Wallaby


Les discours de McCarthy gagnaient en popularité à travers le pays, capturant l'intensité du phénomène anti-Wallace, n'avait toujours pas atteint son apogée. La hiérarchie républicaine avait une préoccupation pour la prochaine élection. Ils craignaient que Wallace ne soit hors course, et que les démocrates présentent un candidat sans relief et si le candidat républicain était aussi modéré que Joseph McCarthy, alors qui pouvait dire qu'ils gagneraient en 1948 ? En fin de compte, ils craignaient qu'un homme comme McCarthy gagne, ou du moins soit un faiseur de roi. Ils voulaient quelqu'un qui aurait suffisamment de crédibilité pour ne pas avoir à jouer avec McCarthy et ses démagogues.  

En fin de compte, il n'y avait qu'une seule option présentée sur laquelle tout le monde était d'accord.

Le 9 février 1947 à Saint-Marin en Californie, l’ancien général George S Patton était assis chez lui, regardant avec nostalgie des photos de soldats américains à Berlin avant que la ville ne soit donnée. Il entendit frapper à la porte et fut surpris de voir un jeune membre du Congrès californien, nommé Richard Nixon. Le militaire soupira en réalisant qu'il s'agissait d'une autre tentative de le recruter pour un poste supérieur. Il avait vu plusieurs de ces lettres dans le courrier des républicains (et du Parti de la liberté) lui demandant d'être leur candidat à la prochaine élection présidentielle. Patton ne le voulait pas. Il ne pouvait pas imaginer une vie en dehors de l'armée, sentait que son histoire avait été racontée et que c'était le travail de quelqu'un d'autre de réparer le chaos à Washington, qui ne faisait que s'aggraver quotidiennement. Nixon fit de son mieux pour convaincre Patton qu'il avait ce qu'il fallait, parlant de la façon dont tout le Parti républicain le soutiendrait, de la façon dont l'armée serait à nouveau renforcée et de la façon dont le communisme pourrait être combattu. Mais Patton secoua négativement la tête, disant à Nixon qu'il voterait volontiers pour les républicains en 1948 mais qu'il ne pouvait pas s'imaginer sur le ticket.

Patton le remercia de sa visite, lui disant qu’il été content de voir la jeune garde républicaine. Puis Nixon réfléchit un instant et prononça les mots qui allaient changer l'histoire :  

"Eh bien, le vieux Wallace vient de pousser le plus grand soupir de soulagement de sa vie".  

À cela, selon Nixon, "Patton s'est arrêté. Il était si fatigué et silencieux pendant toute la conversation et puis tout d'un coup je l'ai juste vu brûler de colère. Il a commencé à trembler. 'Oh, si ce fils de pute pense qu'il a le dernier mot sur moi, je vais m'assurer de lui donner un coup de poing si fort en pleine gueule qu'il va chier ses dents !' Je lui ai demandé une fois de plus s'il accepterait de se présenter à la présidence pour le Parti républicain. Il regarda autour de lui, comme s'il cherchait un moyen de sortir de la situation dans laquelle il se trouvait, avant de crier : « Merde ! Je le ferai !"  

Patton annonça sa candidature à l’élection présidentielle le 4 juillet 1947. Comme si cela avait été préparée depuis longtemps par les républicains, personne n’osa se présenter contre lui dans les primaires. Le seul républicain majeur qui osa être présent face à lui était Robert Taft, qui représentait une position isolationniste devenus totalement anachronique. Thomas Dewey, qui été considéré par beaucoup comme le candidat le plus fort à part Patton, refusa de se présenter et conclu un accord selon lequel il deviendrait le vice-président de Patton. Lors de ses rencontres avec des responsables républicains, le militaire déclara qu'il n'avait aucun intérêt pour les affaires intérieures et économiques et demanda que le vice-président assume ces responsabilités. L'establishment républicain (en particulier ceux de la côte est) tenait à pouvoir maîtriser Patton lorsqu'il était dans ses humeurs les plus violentes et accepta volontiers la proposition. Cela dit, il était considéré comme gérable, contrairement à McCarthy.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 6 1315631-Le_g%C3%A9n%C3%A9ral_George_Smith_Patton
George S Patton

Après l'annonce de Patton, le Parti républicain eut droit à une belle surprise  

En effet, le Parti de la liberté annonça qu'il ne présenterait pas de candidat à l'élection présidentielle de 1948 (en supposant que Patton serait le candidat républicain, comme c'était très probable). Comme le disait Thurmond, « La crise qui frappe notre pays est si terrible et si dangereuse qu'il serait irresponsable de la part de notre Parti de diviser le vote anti-Wallace. Nous disons à nos électeurs de soutenir le général Patton à la présidentielle. Il est peut-être républicain, mais au moins il est américain.'

Avec cela, tout à coup, le Sud se rallia entièrement aux républicains, une région du pays où ils n'avaient jamais eu de soutien depuis un siècle. Patton reçu un coup de pouce supplémentaire une semaine plus tard, alors qu'il se rendait à une réunion de sénateurs républicains, où se trouvait Joseph McCarthy. À la fin de la réunion, McCarthy déclara aux journalistes qu'il soutenait Patton à la présidence et qu'il était sûr que Patton serait le candidat qui sauverait l'Amérique de « l'esclavage rouge ». Avec l'Establishment républicain, la base militante et même le Parti de la liberté qui s'appuyaient sur lui, Patton reçu des soutiens de tous les horizons, par exemple Douglas MacArthur, John Wayne, Walt Disney et même J. Edgar Hoover (Patton ayant déclaré qu’en cas de victoire, il réintégrerait Hoover dans ses fonctions de directeur du FBI). Même Churchill, De Gaulle et Mussolini exprimèrent en privé leurs meilleurs vœux à Patton en remerciement de ses exploits militaires en Europe, tandis que les Soviétiques dénoncèrent publiquement Patton comme un fauteur de guerre. Eisenhower lui refusa de soutenir un candidat en particulier, estimant qu'il serait mauvais pour une personnalité militaire d'interférer dans l'élection, malgré sa propre objection à la politique de Wallace.

En revanche, côté démocrate, l’ambiance été lugubre. Tout le monde, à part Wallace et ses soutiens, savait qu'il perdrait les élections, et encore plus contre Patton. Les dirigeants démocrates encouragèrent Truman à se présenter, ce qui serait logique en tant que vice-président. Mais celui-ci en avait assez de la Maison Blanche. La paranoïa suintante qui rongeait l'Amérique s'était infiltrée dans sa propre chair. Indépendamment de savoir s'ils pouvaient battre Wallace à la Primaire, chaque élu démocrate savait qu'ils seraient écrasés face à Patton. Beaucoup ne voulaient pas prendre un tel risque pour leur réputation et pour l’avenir et avaient simplement refusé. Tout le monde fut approché de William O. Douglas à James Roosevelt (le fils de feu l’ancien président), mais finalement il fut convenu qu'Alben W. Barkley serait le candidat anti-Wallace. C’était un sudiste (l'un des rares restants du Parti démocrate), il serait en mesure de convaincre les gens qu'il n'était pas un "Yankee déconnecté '' comme l'était Wallace (bien que Wallace soit originaire de l'Iowa). À l'annonce de la candidature du vieux Barkley (il avait 69 ans), l’aile gauche du Parti démocrate marcha sur le sentier de la guerre, accusant Barkley d'être une marionnette républicaine malgré son soutien de longue date au New Deal. L’aile gauche avait déjà été enragée par l'adoption récente de la loi Taft-Hartley, qui limitait le pouvoir fédéral (adoptée avec une majorité à l'épreuve du veto), et voulait se venger de toutes les manières possibles. Au début de la campagne, il était clair qu'il y aurait de nombreuses clashs durant la campagne. Peu de gens auraient pu imaginer combien il y en aurait eu.


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Message par Collectionneur Mar 9 Aoû - 16:55

Merci 😁 Une faute de frappe :
À l'annonce de la candidature du vieux Barkley (il avait 69 ans), l’aile gauche du Parti démocrate ''matcha'' sur le sentier de la guerre
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Message par Rayan du Griffoul Ven 19 Aoû - 4:47

Chapitre 39 Donner une nouvelle chance

Extrait de 'Miracle : L'histoire d'Israël' de Joel Hagee


En 1947, les tensions dans le mandat transjordanien avaient atteint leur paroxysme. David Ben Gourion et le reste des dirigeants israéliens, y compris Menahem Begin, avaient commencé à planifier leur stratégie face à une attaque arabe qui semblait inéducable. Le principal de leurs contacts était Wingate, qui faisait du lobbying à travers la Grande-Bretagne en faveur d'un État juif en Palestine. Wingate promis qu'au moment où une guerre entre Juifs et Arabes commencerait, il s'envolerait et « se battrait comme un possédé ». Ses efforts avaient réussi, et la création d'un État israélien était désormais la position officielle de pratiquement toute la classe politique britannique, des conservateurs aux travaillistes en passant par les libéraux et les fascistes. Churchill était occupés par l’Inde, gérant les appels continus à l'indépendance même après l'octroi du statut de Dominion. Pendant que Wingate prenait des contacts à Londres, Begin avait une tâche plus difficile. A savoir gagner le soutien de l'Alliance romaine.  

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Menahem Begin

Ben Gourion détestait Mussolini (et le fascisme dans son ensemble) mais savait qu'il été un allié qu'il pouvait utiliser. Le 19 mars 1947, Begin arriva à Rome, il rencontra Mussolini ainsi que le dirigeant turc Omurtak  qui se trouvait en visite en Italie. Ben Gourion voulait que Begin obtienne de Mussolini une aide pour Israël en cas de guerre avec les Arabes. Begin rapportera plusieurs jours plus tard que la réunion s'était « encore mieux déroulée que nous ne le pensions » et que Mussolini avait accepté de garantir la sécurité et la survie de l'État israélien. Ce que Begin n'avait pas dit à Ben Gourion, c'est que lui et Mussolini avaient eu une conversation assez longue, et que Mussolini avait des idées bien plus importantes que de sauver un petit État juif. Ce serait ce qui laisserait à jamais l'empreinte de Mussolini sur le Moyen-Orient.

Moshe Dayan, en revanche, dirigea la tâche, consistant à essayer de transformer les forces juives, dont beaucoup venaient de Hongrie et de Libye, en une unité de combat cohérente. Ce fut une lourde charge car Zvi Brenner avait été reconnu coupable de comportement illégal dans ses représailles contre les monstrueux gardes d'Auschwitz et purgeait une peine de six mois de prison (bientôt réduits à quatre) en Angleterre. L'incident portera gravement atteinte à la position de la Grande-Bretagne parmi les Juifs (sauf pour Wingate et Churchill). Dayan sollicita l'aide du monde entier, invitant les Juifs de toute nationalité et de toute condition à venir aider leur communauté. De manière tristement célèbre, Dayan s'était entendu dire par ses dirigeants de "faire tout ce qu'il faut pour construire notre armée, et nous vous soutiendrons". Dayan eut alors une idée, qui allait s’avérer TRES controversée.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 6 1200x-1
Moshe Dayan

Le 28 mars 1947, Moshe Dayan choqua le monde en annonçant qu'il fit appel à Erwin Rommel pour servir de conseiller aux forces juives.  

Il fit valoir que, comme la survie de la terre promise était primordiale et que Rommel était considéré comme l'un des meilleurs généraux vivants en plus de s'être opposer à Hitler, c'était une nomination nécessaire. En effet les deux hommes s'étaient liés d'amitié à Berlin lors des négociations de paix. Rommel, voulant effacer le nazisme de l'Allemagne, avait accepté l'offre et cherchait désespérément à retrouver un semblant de son ancienne vie militaire. De nombreux dirigeants du Yishuv étaient en colère contre Dayan pour avoir nommé un homme lié à l'Allemagne toujours détestée, mais la vague de soutien international à la décision a calmé leur rage. Churchill salua cette décision en disant : "Cela réchauffe la conscience de l'homme de voir des Allemands et des Juifs, que beaucoup craignaient à jamais condamnés à la haine mutuelle, commençaient à se rassembler pour faire face au mal humain ultime". Mussolini salua également cette décision qui « rassemblait le monde civilisé contre les ravages de l'anarchie ». La Maison Blanche, cependant, était outrée. Wallace condamna les dirigeants juifs pour avoir permis aux « mercenaires fascistes » de faire leur travail. Cette polémique avait convaincu le secrétaire au Trésor Henry Morgenthau de démissionner de son poste. En réalité, Morgenthau était terrifié à l'idée de passer une seconde de plus dans une Maison Blanche si assiégée, et en tant que juif il avait trouvé un bon prétexte. Cependant, Les Juifs de Palestine s'opposaient encore majoritairement à cette nomination, pensant que Rommel nourrissait secrètement un antisémitisme, malgré sa participation au complot visant à renverser les nazis. Rommel se souviendrait : « Je suis entré dans une pièce avec une centaine d'employés. Chacun avait arrêté ce qu'il faisait et s'est tourné dans ma direction. Tout le monde avait cessé de parler, tout le monde avait cessé de respirer. J'ai eu plus peur à ce moment-là que lorsqu'un obus soviétique avait explosé juste à côté de moi pendant la guerre !”

Malgré son accueil froid, Rommel continua à enseigner ses doctrines du mieux qu'il pouvait aux officiers israéliens, dont beaucoup avaient obtenu leur grade à Trieste et ne connaissaient que les conflits urbains, ce qui n'allait pas aider dans le désert.

De l'autre côté de la ligne de partage, les puissances arabes se sont retrouvées avec un nouvel allié inhabituel. Les Soviétiques.  

Ces derniers enhardis par l'isolement de l'Amérique et de plus en plus sectaires contre les Juifs, annoncèrent publiquement que toute tentative de création d'un État juif dans la région serait « refusée tant que l'encre était encore humide », selon Molotov. Celui-ci énonça la position soviétique sur Israël comme une « conception fasciste-coloniale » et que « l'Union soviétique apportera tout son soutien au peuple arabe dans sa lutte contre la conspiration sioniste internationale ». Enhardis par le soutien d'une superpuissance, les Arabes se sentir assez forts pour commencer à défier ouvertement les offres britanniques d'une résolution pacifique de la crise. Bien sûr, la population juive du bloc de l'Est fut confrontée à une persécution de plus en plus élevée. Le pire épisode avant la première guerre arabo-israélienne fut le “complot des blouses blanches”, qui prétendait que les sionistes (qui était devenu le nouveau terme pour les juifs) avaient empoisonné les principaux responsables soviétiques. Ironiquement, certains d'entre eux étaient morts à cause des dernières purges de Staline. Le complot avait conduit à une vague de condamnations dans la presse soviétique qui déclarera que le complot avait pour origine des « intrigants sionistes en Palestine ». Des violences sporadiques eurent lieu contre les synagogues et d'autres symboles culturels juifs. Les Juifs furent révoqués des postes universitaires ou militaires (pour l'instant, de manière non violente). À ce moment-là, il était devenu clair pour la plupart des Juifs du monde que l'URSS était devenue une puissance antisémite.  


Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s' de Wendy Walters


La démission de Morgenthau avait produit encore plus d'hystérie aux États-Unis. Henry Dexter-White, accusé d'être un agent soviétique, était désormais secrétaire intérimaire du Trésor. Wallace insista pour nommer White, mais il avait besoin de la confirmation du Sénat. Pour des raisons évidentes, les républicains n'allaient pas l'accorder, le Parti de la liberté encore moins. Wallace avait même persuadé Morgenthau de dire que White était une personne intègre et un excellent choix pour le rôle, mais cela signifiait peu. Wallace refusa de faire des compromis, en préférant laissé le poste vacant. En conséquence, White fut contraint d'assumer la plupart des activités quotidiennes par défaut. Cela avait conduit McCarthy à déclarer : « Nous avons des communistes qui dirigent notre agriculture, notre économie et notre diplomatie ! Y a-t-il quelque chose que le traître ne cédera pas à ces démons ? »  

L'absence de secrétaire officiel au Trésor inquiéta encore plus les investisseurs qu'ils ne l'étaient déjà. Les États-Unis étaient en récession, certains craignant qu'une deuxième grande dépression ne soit imminente. En tant que telles, les émeutes (y compris les émeutes raciales, car les Noirs étaient souvent considérés comme les « fantassins de Wallace » selon un tract du Klan) était devenue un événement de plus en plus courant. Les grèves s'étaient éteintes à partir de 1946, dans de nombreux cas, en raison de l'ampleur de la violence qui s'abattait sur les grévistes.

Dans l'espoir de trouver une preuve irréfutable qui permettrait de résoudre la situation, des enquêtes furent ouvertes à la Chambre et au Sénat sur l'étendue de l'influence communiste dans les rouages du pouvoir, l’HCUA (Comité parlementaire sur les activités antiaméricaines) fut dessaisi de ses enquêtes, de toute maniéré, il avait perdu toute crédibilité dans la mesure ou Dickstein en était membre. Une avancée fut réalisée lorsque, Lee Pressman, un célèbre dirigeant syndical, fut contraint à témoigner pour savoir s'il avait des liens avec les Soviétiques et s'il était membre du groupe Ware, il nia ces accusations. Au fur et à mesure que les lacunes de son témoignage devenaient claires, il invoqua le cinquième amendement, espérant que cela arrêta l'enquête. Il se trompa lourdement. Le 14 juin 1947, le FBI fit une descente au domicile de Pressman et l'arrêta pour espionnage. Une grève prévue en son soutien fut annulée lorsque la Ligue de Colomb (Un groupe de pression italo-américain fort de 50 000 personnes qui soutenait des liens étroits entre les deux nations et qui comprenait des gens comme Frank Sinatra) menaça de faire “le coup de poing” face aux grévistes. Mais l’enquête ne mena à aucune piste sur le groupe Ware. Chaque espion qui avait pu être trouvé et présenté à la presse pour calmer l'opinion publique. En réalité, le groupe Ware avait fait un travail remarquable pour rester propre. C'est pour cette raison que leur chute était plus due aux mauvaises décisions des autres.  

Le 5 août 1947 fut une belle journée ensoleillée à Washington. Ce fut aussi le jour de la Marche sur Washington au National Mall. Environ un million de personnes furent transportées en bus pour lancer la plus grande manifestation que la capitale n'ait jamais vue (financée en grande partie par les donateurs républicains et compte tenu de la forte accumulation de la presse nationale, en particulier celles appartenant à William Randolph Hearst). De nombreuses entreprises accordèrent un jour de congé à leurs travailleurs, s'ils défilaient dans la capitale. Le message était simple : "Wallace dehors !" Toutes les pancartes de tous les groupes étaient là : « Les Républicains contre Wallace », « Les Italiens contre Wallace », « Les Femmes au foyer contre Wallace », « Les Juifs contre Wallace ». Voir même « Les Noirs contre Wallace » ou « Les Démocrates contre Wallace » Le contingent italien était le plus important, mais la composition remarquablement diversifiée illustre pour les historiens le niveau de mécontentement que l'Américain moyen ressentait envers Wallace. Au plus fort de l'événement, Patton prononça un discours devant le Lincoln Mémorial. Il ne manqua pas de munitions pour condamner Wallace mais se concentra sur la bataille de Berlin. Il cita de nombreuses anecdotes d'actions héroïques de soldats américains dans le conflit sous les acclamations de la foule. Il parla ensuit de la façon dont le secteur américain fut cédé par Wallace à Staline et des nombreuses atrocités commises par les Soviétiques pendant leur occupation. Il poussa un rugissement et laissa finalement échapper la fameuse phrase :  

"Quand je vous vois tous ici aujourd'hui, de tous horizons, de toutes croyances, je ne peux dire qu'une chose : l'Amérique vit !"  

Ces deux mots deviendraient le slogan de la campagne de Patton et continueraient à être imités dans le monde entier. Personne ne s'en rendait compte, c'était simplement le calme avant la tempête.


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Message par Collectionneur Ven 19 Aoû - 11:08

Merci, Rommel dans Tsahal ! Ce n'est plus une uchronie, mais du délire  The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 6 1f605

Mais vu que l'Égypte et la Transjordanie sont ici avec une forte présence britannique pro israélienne, on peut imaginer des sanctions et initiatives diverses de Londres pour limiter leur participation à la guerre annoncé.
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Message par Rayan du Griffoul Sam 20 Aoû - 17:12

Chapitre 40 Le sang coule à l’est

Extrait de 'We Brave Few: Europe 1945-1949' par Abraham Ferguson

Alors que la deuxième guerre polono-soviétique était probablement inévitable, les actions des deux parties n'ont fait qu'accélérer le conflit. Le président Raszkiewicz rencontra Molotov à Varsovie le 2 août, deux semaines avant le référendum. Molotov insista sur le fait que l'occupation soviétique était une position non négociable en raison de l'accord de Potsdam. Le président Raszkiewicz déclara que l'adhésion à l'OTE ne signifiait pas que tous les soldats soviétiques devaient rentrer chez eux. Comme les deux camps savaient que les pro-OTE allaient gagner le référendum, Raszkiewicz proposa un accord : Une neutralité comme la Hongrie et la Roumanie en échange de l'indépendance interne de la Pologne. Le référendum serait alors annulé et la Pologne renoncerait à toute intention d'adhérer à l'OTE. Molotov refusa, réitérant la demande initiale d'adhésion à part entière de la Pologne au pacte de Stalingrad.

Bien que cette approche puisse sembler brutale et inutile, nous avons aujourd’hui la preuve que Molotov avait peur d’être victime d’une nouvelle purge en cas d’échec. Il rappellera dans ses mémoires qu'il voulait que Staline le voie comme « inflexible face à l'Alliance capitaliste-fasciste ». Malgré cette intensité dans ses revendications, Molotov s'adoucit progressivement au cours des jours suivants, offrant l'adhésion au pacte en échange d’un retrait de toutes les troupes soviétiques. C'était beaucoup plus intéressant pour les dirigeants polonais et dans la nuit du 4 août, ils allèrent se couchés pour réfléchir à l'offre.  

Malheureusement pour tout le monde, les événements étaient devenus incontrôlables au moment du réveil. À Cracovie, les tensions entre les troupes soviétiques et les Polonais avaient augmenté de façon exponentielle. Avec autant de monde, quelqu'un devait forcément faire une erreur. Finalement, cela arriva dans la nuit du 4 août 1947. Bien que les événements aient mis du temps à être reconstitués :  


Un soldat soviétique, dont la mère était récemment décédée chez lui, s'était mis à boire. Cette nuit-là, il était assez saoul et n'a pas supporté aussi bien les railleries que lui faisaient subir les Polonais qu'il en avait l'habitude. Cela aggrava la situation, c'est que les moqueurs en question étaient deux garçons de treize ans. Il craqua et a commença à les frapper, lorsqu'un régiment polonais (les Polonais se s’était assurés de rester à proximité pour surveiller les Soviétiques) arriva pour arrêter le soldat. Lorsque le soldat sortit son arme, les Polonais l'abattirent. Voyant cela, les autres soldats soviétiques stationnés près du centre-ville avaient commencé à riposter, tuant les deux garçons et plusieurs Polonais, qui ont eu la malchance de passer à côté à ce moment-là. Une fusillade éclata dans le centre de Cracovie, les troupes soviétiques se retrouvèrent assiégées dans leur caserne. Enfin, après qu'une vingtaine de cocktails Molotov (QUELLE IRONIE) furent jetés sur la base, les soldats soviétiques furent tous brulés vifs. Les habitants étaient fous de joie, célébrant comme si une guerre avait déjà gagné. Au lieu de cela, cela ne faisait que commencer.  

En apprenant la nouvelle le lendemain matin, les deux parties savaient que de nouvelles négociations étaient impossibles. À la fin de la journée, Molotov était de retour à Moscou. Même avant cela, les armées soviétiques avaient commencé leur assaut. Depuis l'Allemagne de l'Est, la Slovaquie, la Biélorussie et même Kaliningrad, la Pologne fut envahie, l’objectif premier était de marcher dans sur les villes et de libérer les camarades des forces d'occupation, qui étaient désormais piégés dans un pays hostile. Mais presque tous furent capturés par les Polonais avant l'arrivée des troupes soviétiques. Les Soviétiques avaient largement surestimé leurs capacités et furent contraint de traverser un territoire intégralement hostile. Le gouvernement polonais, qui se doutait que ce jour viendrait, avait anticipé quelque peu, expliquant ainsi que la Pologne avait les lois sur les armes à feu, les plus laxistes au monde. Le gouvernement installa des pancartes géantes dans les villes annonçant que la possession d'armes à feu était une nécessité patriotique. Cela avait certainement joué son rôle, des milices se formèrent dans tout le pays, qui se révéleront inestimables dans les années à venir. Bien sûr, les Polonais reçurent de l’aide matériel de la part de l’OTE via la Suède et la Tchéquie. Les Polonais avaient les fournitures et ils avaient la volonté. Maintenant, la seule question était de savoir si cela suffisait pour battre l'armée rouge.


Extrait de 'We Brave Few: Europe 1945-1949' d'Abraham Ferguson


Comparés aux polonais, les préparatifs de l'URSS sembleraient presque insensés pour un historien moderne. Premièrement, les purges Staliniennes (qui avaient commencé avec Joukov) avaient déjà vidé le vivier d'officiers disponible. Le plus choquant peut-être, fut le cas de Chuikov, qui avait géré l'occupation de l'Allemagne avec une main de fer, et qui fut inexplicablement arrêté et abattu par le NKVD une semaine à peine avant l'invasion.  

Le maréchal Konstantin Rokossovsky (d’origine Polonaise lui-même) (Ah Ironie quand tu nous tiens) fut nommé à la hâte par Staline pour « libérer » son pays. Rokossovsky fut charger d’une invasion d'un pays hostile et souverain, avec certaines de ses meilleures troupes piégées et vouées à une mort certaine dans des casemates assiégés dans les villes de Pologne. Il fit face à des problèmes encore plus surprenants. Avec un front gigantesque s'ouvrait sur la frontière orientale. Mais presque rien à l’ouest, Staline refusa d’armer les allemands de l’est, il n'y avait rien d'autre à faire que de lancer des attaques de diversion à l’ouest, qui cessèrent de tromper les Polonais au bout d'une semaine. En Slovaquie, les sondages électoraux prédisant l'anéantissement électoral des communistes en Tchécoslovaquie unis, Staline ordonna aux communistes locaux, une déclaration unilatérale d'indépendance de la Slovaquie, qui fut proclamer le 31 Aout, donnant naissance à la République Populaire de Slovaquie, membre du pacte de Stalingrad. En réponse, la Tchéquie organisa des élections anticipées, qui expulsèrent les communistes du Parlement tout en déclarant l’indépendance Slovaque comme nulle et non avenue. Le 11 septembre, la Tchéquie fut reconnue comme nouveau membre de l’OTE et commença à se militariser.

L’invasion de la Pologne fut un cauchemar pour l’armée soviétique. La prophétie de l'amiral Yamamoto selon laquelle “une invasion du continent américain serait comme trouver une arme à feu derrière chaque brin d'herbe.” Est devenue terriblement vraie en Pologne. Un sergent soviétique se souvient : « J'étais un vétéran de la Grande Guerre patriotique et j'avais combattu pour libérer Gdansk des Allemands. Quand nous sommes revenus pour vaincre les fascistes polonais, il y avait des villes si petites qu'on pouvait les traverser en moins d'une heure, mais qui offraient plus de résistance que des armées allemandes entières.”

Staline voulait utiliser les armes chimiques, mais il avait été convenu dans la Déclaration de Potsdam que « les armes chimiques et biologiques était désormais et éternellement interdites ». Aucune déclaration de ce genre n'a été faite en ce qui concerne d’autres armes meurtrières. De plus les derniers à en avoir usés étaient les Nazis, ce qui avait convaincu Staline de ne pas le faire. Comme aucune des grandes puissances ne voulait de guerre, Staline décida à contrecœur de suivre (pour l'instant) une approche strictement conventionnelle, certain que le nombre supérieur de ses troupes l'emporteraient. Au lieu de cela, les Soviétiques trouvèrent une population qui s'opposait farouchement à chaque action qu'ils entreprenaient. Les Polonais se battirent avec une intensité féroce qui terrifia les Soviétiques. Une intensité même mystique, aidé par la déclaration du pape Pie XII dans son discours de Noël 1947, selon lequel "tout Polonais qui mourra pour défendre sa terre et sa foi sera un martyr devant le Christ".

Malgré une supériorité aérienne écrasante, la détermination obstinée de chaque ville était quelque chose qui saignait à blanc les Soviétiques lorsqu'ils pénétraient dans le pays. La presse occidentale parlait de la « fière Pologne », face à l'assaut communiste. Furieux, Staline ordonna à Beria de déclencher peut-être l'opération contre-partisan et de répression la plus dure que le NKVD n'ait jamais déclenchée (en effet, cela ressemblait beaucoup à l'étonnante brutalité des occupations nazies du front de l'Est). La Pologne orientale était en ruines au 1er Janvier 1948, mais c'était autant un désastre pour les Russes que pour les Polonais. Un soldat russe rappela : « Aller d’un village à un autre sans escorte, s’était s’exposer à une mort certaine. Seuls les plus paranoïaques ont survécu”.  

Les campagnes anti-partisanes du NKVD était sanglantes, avec une règle disant que pour chaque officier tués, 100 otages polonais serait fusillés. Cette cruauté était si implacable que la plupart des communistes polonais se rangèrent du côté du gouvernement contre les Russes.

Le 15 Janvier, les brigades les plus avancées de l'armée soviétique pouvaient distinguer Varsovie. Ils savaient que les meilleurs combattants polonais la défendraient jusqu'à la dernière maison. Le gouvernement polonais s'était déjà replié vers Gdansk et était hors de portée. L'esprit de Staline était revenu à 1920 et à la campagne qui avait si désastreusement mal tourné auparavant. Il se souvient qu'aux portes de Varsovie, les Polonais avait repoussé les Soviétiques et était parvenus à les expulser du pays. Et pour aggraver les choses, le 3 février, des rapports alarmants arrivèrent, de Berlin est. La police est-allemande fut submergée par les manifestations. Staline craignait qu'une victoire des Polonais ne convainque les Allemands de se soulever également. Staline dit à Molotov, "Si nous ne prenons pas Varsovie, il n'y aura plus d'Union soviétique". Staline pris l'une des décisions les plus infâmes de l'histoire, dont les effets se sont fait sentir dans le monde entier jusqu'à aujourd’hui.


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