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The Footprint of Mussolini (traduction)

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 6 Avr - 11:45

Curieux de voir à quoi va ressembler l'Italie d'après-guerre.
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Message par Rayan du Griffoul Jeu 7 Avr - 0:56

Chapitre 9 La Bataille de Trieste  

Extrait de 'Unconquerable : L'histoire des Juifs de Hongrie', par Mel Goldberg


Avec la nouvelle de la chute de Ljubljana et du massacre qui a suivi, le grand rabbin de Rome Israel Zolli et des représentants des juifs hongrois sont arrivés à Rome pour rencontrer Mussolini le 22 décembre. Parmi ces représentants figuraient Antal Szerb, l'un des écrivains les plus respectés de Hongrie, Miklós Vig, légende de la scène et le médaillé d'or olympique János Garay (des personnes qui n’ont malheursement pas survécu dans notre TL). Mussolini s'attendait à ce qu’on lui demande d’envoyer plus de troupes dans la région pour aider à sauver les évadés juifs, qui étaient maintenant entassés autour de Trieste. Il a même commencé la réunion en lui disant que des troupes supplémentaires étaient actuellement indisponibles. Mais il fut choqué par la réponse. Ils ne voulaient pas de troupes, mais ils voulaient des armes. Les réfugiés juifs ont exigé des armes pour pouvoir tenir Trieste et repousser les nazis hors d'Italie. Ils ont en outre demandé que les navires actuellement dans l'Adriatique, des cuirassés jusqu'aux bateau de pêche, n'évacue que les femmes et les enfants. Les hommes resteraient et se battraient. Ils préféreraient que les navires du sauvent leurs enfants plutôt que de soutenir les combattants. Autrement dit, « notre Dunkerque à nous ». Cette ligne en particulier a impressionné Mussolini.

Israel Zolli a ensuite dit à Mussolini que ce jour même, le 22 décembre, marquait le début de Hanukah, la fête juive commémorant les combattants juifs qui ont résisté à un puissant empire auquel ils ont finalement survécu. Mussolini, qui été un homme qui croyait au pouvoir du destin malgré son athéisme, y vit un signe et accepta l'évacuation tout en livrant des fournitures à la belle ville de Trieste, qui était submergée de réfugiés juifs et italiens.


Extrait de 'Day' (1990) d'Elie Wiesel


Ma mère et ma sœur s'éloignaient maintenant de nous. Il semblait que tous les bateaux étaient à ce point. Tout le long du rivage, les embarcations étaient pleines d'enfants, à peine plus jeunes que moi. Certaines étaient de gigantesques croiseurs, d'autres de minuscules petits bateaux de pêche. Le port n'aurait pas pu être plus plein mais nous étions des milliers qui se tenaient sur les rives. J'avais à peine quinze ans mais je savais qu'il y avait aussi des enfants de douze ans qui restaient. Mon père se tenait à côté de moi. Nous pouvions déjà entendre les canons commencer à tirer au loin. Nous savions que l’heure approchait et il n'y avait aucune garantie que l'un d’entre nous s'en sortirait vivant. Si j'étais parfaitement honnête, il en était de même pour ma mère et ma sœur. Tout le long du port il y avait des garçons comme moi, toujours des enfants,

Un enfant juste à ma droite n'en pouvait plus. Il devait avoir treize ou quatorze ans, et après avoir fait sa Bar Mitzvah, il devait rester et se battre, sinon il ne resterait plus aucun d'entre nous. Il s'agenouilla, pleurant tandis que sa mère s'éloignait lentement sur l'un des petits bateaux de pêche, elle-même brisée de chagrin. Alors le garçon se leva, et d'une voix si forte qu'elle sembla faire taire toute la ville, il cria : « L'année prochaine à Jérusalem !

Bientôt, j'ai crié la même chose à ma mère et à ma sœur. Puis mon père. Puis l'homme à côté de moi, puis la femme courageuse qui voulait se battre avec ses frères, puis le vieil homme près du lampadaire, puis toute la ligne, toute la rue, tout le port, toute la ville.

À ce moment-là, nous savions que nous survivrions, en tant que peuple. Mais cela ne nous suffisait plus. Tout ce que nous avons fait, c'est survivre ! C'était tellement routinier, c'en était presque ennuyeux. Bien sûr, nous nous en sortirions, nous l'avons toujours fait et nous le ferions toujours. Mais il y avait une chose de plus que nous allions faire maintenant. Riposter. Les nazis ont dit que nous tremblerions à leur vue. Mais ce n'était pas ce que les nazis disaient de nous qui importait. La seule chose qui comptait était ce que nous disions de nous. Si nous disions que nous allions les combattre jusqu'à la mort. Alors nous le ferions. David était encore un garçon quand il a tué Goliath, et donc je tuerais ceux qui auraient tué ma famille, mon pays, mon monde. Alors que le jour se levait à l'horizon, je pouvais sentir la présence de Dieu à l'intérieur, me disant que j'allais entrer dans la Vallée de l'Ombre de la Mort, mais de ne pas avoir peur… car il était avec moi.


Reportage de la BBC, 1980


"La Première ministre israélienne, Anne Frank, a effectué aujourd'hui sa première visite d'Etat en Italie. Elle a atterri à Venise avant d'arriver à Trieste, théâtre de la bataille historique de la Seconde Guerre mondiale entre les forces de l'Allemagne nazie et une force composée principalement de réfugiés juifs fuyant l'Holocauste. Elle a déposé une gerbe, aux côtés du roi Umberto II d'Italie, à la mémoire de ceux qui sont morts pendant la bataille. Madame Frank, qui a échappé à l'Holocauste avec sa famille à la suite du programme d'immigration de Mussolini en 1942, a déclaré que « Trieste resterait pour toujours, la ville où l'État d'Israël a été véritablement fondé ».


Discours de Joseph Goebbels à la radio allemande, le 22 Décembre 1943


« L'ennemi ne se cache même plus ! Qui était-il tout ce temps ? L'Hébreu ! L'usurier, le capitaliste sans racine qui a brisé l'économie de l'Allemagne et du monde en 1929 ! Le bolchevik sanguinaire qui fait tout ce qu'il peut pour renverser la civilisation de l'Europe ! L'ennemi est là à Trieste.  Enfin, acculés par les soldats de race aryenne, ils courent et se recroquevillent comme des rats dans les ruines ! Ils ne peuvent plus se cacher derrière leurs idiots de fantassins britanniques, américains, italiens ou slaves irréfléchis pour faire ce qu'ils veulent ! Maintenant, ils verront ce que sont les combats et les difficultés ! Les mêmes combats qu'ils ont abandonnés en 1918 lorsqu'ils ont trahi la nation allemande ! La dernière fois qu'ils auront vu un combat comme celui-ci, ce sera l'époque de Titus, et le résultat sera le même !


Reportage 'This Day is Sacred' par le London Times, 25 décembre 1943


Alors qu'autrefois, les fêtes de Noël suffisaient à arrêter le bruit des canons dans toute la France en pleine Grande Guerre, personne n'oserait imaginer que cela ai une chance que cela se produise ici à Trieste.

Bien qu'ils n'aient reçu presque aucune formation, et presque aucun soutien, les Juifs de Hongrie ont, en une semaine fait de Trieste une forteresse. Selon certaines estimations, il restait environ 500 000 Juifs à l'intérieur de la ville, les enfants et la majorité des femmes étant pour la plupart évacués. Chaque rue avait sa propre patrouille qui mettait en place des plans et des pièges. Ils n’avaient pas d'uniforme mais il était facile de dire qui était juif. Ils avaient des visages si intensément dévoués à leur travail qu'ils pourraient perdre un bras et ne pas le remarquer jusqu'à ce que quelqu'un le leur signale. J'ai vu des garçons qui faisaient à peine la moitié de ma taille installer des tourelles de mitrailleuses dans les ruines de cette grande ville de Trieste. Cette ville de la Renaissance a été pulvérisée par des bombardements aveugles. Ce serait aussi impensable que de bombarder Dresde. (Un bombardement qui vous vous en douté n’aura jamais lieu)

Les combattants juifs ont également eu un effet galvanisant sur les Italiens. Les défenseurs de la ville, initialement consternés par le nombre massif de réfugiés étrangers dans leur ville, ont été impressionnés par l'engagement et l'attention portée aux détails des combattants juifs. Les citoyens italiens avaient ensuite formé leurs propres groupes, l'un d'entre eux m'avait dit qu'ils en avaient « marre que les Juifs défendent mieux notre ville que nous.». D'autres ont été terrifiés à l'idée que leur ville tombe entre les mains des « barbares slovènes » surtout après l'annonce des pogroms anti-italiens survenus dans la ville de Ljubljana. Quoi qu'il en soit, tout le monde était uni dans une cause commune. Ceux qui n'avait pas d'armes avait des couteaux, et ceux qui n'avait pas de couteaux, avait tout ce qu'ils pouvaient imaginer. Les navires arrivaient au port chargé de fusils et repartaient chargés d'enfants. A présent, les Juifs avaient pour la plupart abandonné l'option de la fuite et insistaient pour que les habitants partent en bateau. Mais le courage des réfugiés juifs, avaient galvanisé les habitants de Trieste. Qui en grand majorité resta défendre leur ville.

Les combattants ne se déplaçaient pas en groupes ou en tant qu'individus. Ils se déplacent comme un seul organisme collectif. Tout le monde semblait savoir où se trouve tout le monde à un moment donné. Il n'y avait aucune crainte, même lorsque l'un d'entre eux tombait, car les Juifs ont jugé qu’il valait bien mieux mourir comme ça. Plutôt que de mourir d'une mort lugubre attaché contre un mur et criblée de tirs de mitrailleuses. Aucun ne parle de réédition. En termes de férocité et de haine affichées, elle surpasse toutes les batailles que je n'ai jamais vues. La Luftwaffe n'attaque plus qu'occasionnellement. Les avions italiens ont même surpris les défenseurs par leurs performances. Mais ne vous laissez pas induire en erreur. Il s'agit en grande partie d'une opération juive, car l'armée italienne veille principalement à ce qu'une invasion vers le centre de l'Italie soit rendue impossible. La redoutable division SS Adolf Hitler allait tomber sur un énorme obstacle. Après avoir si longtemps considéré les Juifs comme des rats, ils ont découvert qu'ils étaient en fait des lions. Chaque Juif se battaient non pas comme si sa vie en dépendait, mais comme si la vie de sa famille en dépendait.

J'ai vu un garçon, probablement d'environ quatorze ans, appuyé contre un mur alors qu'il rechargeait son fusil. Je l'ai entendu marmonner quelque chose, en hébreu, l'ancienne langue des Israélites. Quand je lui ai demandé ce qu'il avait dit, il m'a répondu joyeusement : « Hayom Kadosh… Hayom kadosh l'Adonai eloheichem. 'Cela signifie 'ce jour est sacré'. Ce jour est sacré dit le Seigneur Dieu'. C'est dans la Torah, en hébreu. Il parle du sabbat. Aujourd'hui, c'est Noël pour vous chrétiens, mais pour nous, c'est samedi, le sabbat. 'Al titabloo v'al tivku'. Cela signifie, 'ne pleure pas et ne pleure pas'. Nous ne pouvons pas vraiment nous reposer », a-t-il dit en riant, « mais nous pouvons refuser de pleurer !

Et à ce moment-là, j'ai entendu l'une des plus belles expressions que je n'aie jamais entendues. C'était l'innocence enfantine avec la sagesse et l'expérience des adultes. C'était quelque chose de résolu, de monumental et d'humain. C'était la preuve qu'il y avait des choses que toutes les bombes en Allemagne ne pourraient jamais écraser.


"La retraite allemande de France est presque terminée", Washington Post, 26 décembre 1943


Aujourd'hui, le général Franco, a tenu sa promesse d'assister à la messe de Noël en la basilique de Lourdes. Il a suivi l’office en compagnie de certains membres du CNR et de nombreux membres du clergé de la région, comme l’archevêque de Toulouse. Cela fait suite à l'effondrement quasi total de la présence allemande en France depuis le début de l'invasion de l'Italie. Le dirigeant espagnol, déclara que Bordeaux serait libérée au début de la nouvelle année, ce qui aurait été impensable il y a des mois, compte tenu de l'impasse, qui régnait sur les champs de bataille en France. Cependant, compte tenu de ce qui s'est passé, cela pourrait très tout à fait possible.
Maintenant, même les forces américaines et britanniques, qui étaient encore principalement cantonnées dans le nord de la France, avaient réalisé des avancées sans précédent en raison de la division des forces allemandes pour soutenir le front italien. L’espoir que Paris n’était plus très loin était dans tous les esprits. Churchill réitéra sa conviction que la guerre en Europe serait terminée à la fin de 1944 et cette croyance semblait plus plausible qu'elle ne l'était auparavant. Il semblait que les Allemands préféraient jouer la défense en mettant autant de troupes que possible entre les Alliés et Berlin. Craignant l'encerclement, ils avaient abandonné leurs positions aux pieds des Pyrénées. Des rapports suggéraient que la même chose pourrait se produire dans les Alpes françaises, bien que cela reste non confirmé.


Discours de Winston Churchill à la Chambre des communes, 28 décembre 1943


« Dans toute l'histoire de la guerre, aucun peuple n'a montré plus de bravoure, plus de courage et plus d'intensité, d'esprit humain et de force que le peuple juif, en ce moment à Trieste. Alors que les forces sataniques du nazisme, tentent d'éteindre la lumière de la civilisation humaine, ceux qui tiennent le cap sont les personnes les plus persécutées et les plus maltraitées de l'histoire du monde. Ces juifs ne se battent pas comme des héros. Les héros se battent comme ces Juifs. Et même s'ils périssent sous le mal d'Hitler, comme leurs ancêtres héroïques à Massada. Alors ils vivront pour toujours dans l'âme de tous ceux qui aspirent à la liberté dans ce monde. Nous adressons nos meilleurs vœux au peuple juif et italien, au gouvernement italien et à tous ceux qui luttent contre les forces des ténèbres, car la lumière n'a jamais été aussi proche.



Extrait de 'Unconquerable : L'histoire des Juifs de Hongrie', par Mel Goldberg


Malgré une résistance héroïque, les Juifs ont été lentement repoussés à l'intérieur de Trieste, mais pas après avoir fait lourdement payer aux Allemands chaque pas métre d’avancé. Comme le rapportera Model à Hitler, "Nous devions nous battre pour chaque brique". Eichmann était de plus en plus frustré que presque aucun juif, n'ait été capturé. Les Juifs mouraient debout sur leurs pieds, pas aux pieds des Allemands, comme cela avait été prévu. Les Allemands s'attendaient à ce que les Juifs se battent pour chaque place sur les bateaux d'évacuation au moment de leur arrivée. À l'heure actuelle, presque aucun navire n'arrivait et des centaines de milliers d'hommes juifs (et quelques femmes et jeunes garçons) préféraient prendre cent balles dans la peau plutôt que d'abandonner leur communauté. Les voisins juifs qui avaient passé des décennies à vivre dans la tranquillité, avaient désormais leurs propres rues à défendre. Des vétérans de la Grande Guerre dirigeaient des garçons qui, jusqu'à il y a quelques mois à peine, se demandaient si Mickey Mouse ou Donald Duck étaient plus drôles. Les aristocrates juifs et les communistes juifs riaient et partageaient des cigarettes entre les combats. Les voleurs à l'étalage habituels et la police qui les arrêtait fréquemment se battaient désormais du côté de tout ce qui était bon et juste ensemble. Les femmes qui avaient eu peur d'un insecte quelques années auparavant attrapaient des fusils de sniper et tiraient derrière les décombres, car l'amour de leurs enfants était plus fort que toute peur qu'ils avaient. Les chauffeurs de taxi conduisaient des ambulances dans les rues détruites. Prostituées et rabbins soignaient ensemble les blessés. (Tout cela sera retranscrire sur grand écran dans le film Exodus de 1954 avec à l’affiche Kirk Douglas, Zsa Zsa Gabor, Edward G. Robinson, Peter Lorre, Otto Premiger, Ernest Borgnine, Lauren Bacall et Frank Sinatra.) Jamais dans l'histoire de la guerre il n'y avait eu une telle situation. Toute une société, des riches aux pauvres, de tous les segments politiques et religieux, était unie comme des frères.

Une infirmière se souvient : « J'ai vu un homme sous morphine, se réveiller. Il a exigé de savoir ce qui lui était arrivé. Il avait été touché par un mortier et avait perdu sa jambe. Il a vu sa jambe manquante, puis a regardé ses bras et a dit : « Dieu merci. J'ai toujours mes bras, donc je peux toujours me battre. Quel est le chemin le plus rapide vers le front ?”


Le 4 janvier 1944, les combattants juifs avaient été repoussés jusqu'à quinze kilomètres de la mer. (Mais heureusement pour eux, l’aviation allemande, était pour l’instant hors d’usage). Ils étaient épuisés avant même que le combat ne commence et combattaient une division SS d'élite. C'étaient des circonstances horribles par n'importe qui pouvant faire un effort d'imagination. Hitler a finalement craqué et a ordonné un assaut total sur Trieste..
Mais le jour de l'assaut final, le 6 janvier, quelque chose ne s'est pas déroulé comme prévu.  


Interview d'Italo Balbo pour l'émission "World At War" de la BBC (1973)


Interviewer : "Comment expliquez-vous le succès de votre attaque contre les forces allemandes en janvier ?"

Balbo : « Les flancs allemands étaient ridiculement exposés. Vous pourriez envoyer une brigade et elle serait passée probablement à travers. Toute une armée italienne ? Ils n'avaient aucune chance. Alors si nous agissions de concert avec l’armée Croate ?

Interviewer : "Que pensez-vous qu'il se serait passé si vous n’étiez pas intervenu dans la défense de Trieste ?"

Balbo : "La guerre aurait duré jusqu'en 1945."


Extrait de "La Seconde Guerre mondiale" de Christopher Armlong

Apparemment l’armée allemande n'avaient pas appris de ses erreurs à Stalingrad, les armées italiennes à l'ouest commandés par Balbo, et les armées croates à l'est ont rapidement submergé les forces allemandes (plus précisément les recrues slovènes) sur les flancs. La raison était que les SS était focalisé sur l’extermination de la population juive à l'intérieur de Trieste. La Régia aeronautica a pulvérisé l’arriéré garde allemande, avec l’appui d’avions anglais et américains que Mussolini avait acceptés avec plaisir sur son sol, voulant se mettre de leur bon côté. L'avancée nazie à l'intérieur de Trieste fut arrêtée presque aussitôt. Avec une action rapide comme l'éclair, la division SS Adolf Hitler fut piégée à l'intérieur de Trieste, (30 000 soldats).

Il fallut encore plusieurs jours, pour mettre hors d’état de nuire les dernières sections. Le 15 janvier, Trieste fut déclarée sûre. Grâce à l'aide de la population juive, la ville avait résisté au nazisme. Seuls 10 000 Allemands se sont rendus, en grande majorité aux Croates.

Quelques 150 000 juifs hongrois étaient morts depuis l'ordre d'expulsion de Horthy. Certains à cause des bombardements, des balles. Mais aucun n’est mort dans une chambre à gaz. Ils sont morts en tant que personnes libres et fières, défendant leurs familles et leur nation. Plus important encore, quelque 750 000 avaient survécu.

Trieste n'était pas une bataille trop importante au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'issue était décidée depuis longtemps. Son importance se fera surtout sentir après la guerre.
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Message par Flosgon78 Jeu 7 Avr - 1:30

Vraiment palpitant !
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Message par Rayan du Griffoul Sam 9 Avr - 23:36

Chapitre 10 Conséquence d'une victoire



Mémoires d'une jeune fille' (1988), d'Anne Frank


Je m'étais porté volontaire pour aider les nouveaux arrivants, mais ils étaient tout simplement trop nombreux. Il y avait autant de Juifs qui arrivaient qu'il y en eût déjà en Libye. Ce n'était pas facile d'essayer de subvenir à nos besoins, sans parler de la prochaine série d'arrivées. Ceux-ci étaient cependant différents, presque tous des femmes et des jeunes enfants. Lorsque notre groupe de Juifs est arrivé en Libye, beaucoup d'entre nous ont embrassé le sol, heureux d'être en vie et hors de l'emprise d'Hitler. Les Hongrois qui sont venus ont fait tout sauf ça. Ils étaient tellement inquiets pour leurs pères, leurs fils et leurs frères qui étaient restés pour combattre à Trieste. Je me souviens d'une fille de douze ans qui pleurait parce qu'elle s'était toujours disputée avec son frère aîné et qu'elle s'était rendu compte qu'elle ne le reverrait peut-être jamais pour lui dire qu'elle l'aimait. Beaucoup d'enfants étaient seuls, sans famille. Ce n'était pas le moment de chanter la « Hatikvah » ou d’organiser des Bar Mitzvah improvisées, comme c'était le cas pour nous, les premiers arrivants libyens. Or, nous étions tout aussi concernés par le sort des Juifs de Trieste que les familles elles-mêmes.


La nouvelle de la victoire à Trieste a été la plus grande victoire de l'histoire du judaïsme, surpassant tout ce que l'on trouvait dans la Torah. En termes de nombres, de chances et de pureté du bien et du mal, rien dans la campagne biblique pour atteindre la Terre Promise ne s'en approchait. Les Gentils nous regardaient différemment désormais ; nous nous sommes regardés différemment à partir de ce moment-là. Nous avions l'habitude de nous considérer comme des victimes, dont le destin était hors de leur contrôle. C'était comme si nous étions maudits.
Après Trieste cependant, un nouvel esprit s'est levé à travers le peuple juif partout dans le monde. Les Juifs du monde entier savaient que nous étions plus forts que nous ne le pensions. Nous avions repoussé l'une des divisions les plus fortes de toute l'Allemagne, après que les Allemands aient commencé une guerre contre l'un des pays les plus puissants du monde juste pour nous tuer. Tout à coup, l'ancien rêve de former notre propre État sur les terres de nos ancêtres ne semblait plus si impossible après tout. En fait, il avait l'air plutôt docile.

C'était un moment spécial, chaque tente et chaque maison était pleine de chants et de célébrations. Les Italiens se sont même joints à nous, vu qu'ils nous avaient aidés depuis le début. Je me souviens des chansons qui duraient longtemps dans la nuit, de parfaits inconnus qui s'embrassaient et s'enlaçaient, trinquant de l'alcool à coup de Grappa. Mes parents étaient de si bonne humeur qu'ils m'ont même laissé en prendre. J'ai commencé à boire et j'ai vite commencé à rire. Mais peu de temps après, je suis sorti et j'ai commencé à pleurer. Non, je n'étais pas triste ou effrayé, j'étais juste un peu gêné parce que j'étais si heureux. Parce que pour la première fois de ma vie, j'étais si heureuse d'être née juive.



[…]  


David Ben Gourion se tenait en plein centre du camp sur un podium. Il n'y avait pas de verre de sécurité ou quoi que ce soit de ce genre à l'époque parce que personne n'allait blesser et encore moins défier un homme que nous respections tant. Nous en avions tous appris davantage sur le sionisme dans les années qui avaient suivi le début de la guerre, mais voici devant nous l'homme qui représentait les Juifs de Palestine. Il parlait en hébreu, mais nous n'étions pas tous assez bons pour le comprendre, y compris moi.

Heureusement ils avaient installé un système de traduction audio. C'était un miracle que nous ayons installé quelque chose comme ça dans un endroit aussi abandonné. Le yiddish était la langue la plus parlé mais il y’avait beaucoup fr germanophones et de francophones.

Ben Gourion a dit qu'on se souviendrait de Trieste "jusqu'à la fin des temps" et qu'il avait été autorisé par le gouvernement italien à former une nouvelle force de combat sous le commandement de l'armée britannique (qui dirigeait encore la Palestine à l'époque). Elle serait cependant dirigée par des juifs dans l'intérêt des juifs. Lorsqu'il lança un appel indiquant combien d'entre nous répondraient à « l'appel de Sion », près de 250 000 personnes ont poussé leur voix si fort que je me suis demandé si Hitler l'avait entendu à Berlin. J'ai également répondu à cet appel, même si l'enrôlement n'était ouvert qu'aux hommes à l'époque, conformément aux instructions des Britanniques.

Je suis donc restée en Libye pour le reste de la guerre, qui comptait désormais beaucoup plus de femmes que d'hommes, car tout le monde cherchait désespérément à se battre aux côtés des « guerriers de Trieste ». Pourtant, il y avait beaucoup de guerriers de Trieste juste à côté de moi - des femmes qui ont tout risqué et ont appris à raconter l'histoire. C'était un bon moment. Ce qui était autrefois des rangées interminables de tentes de fortune et humides au milieu d'un désert était devenu des rangées de kibboutz après l'autre. Les Italiens étaient étonnés de voir comment nous avions pu irriguer et cultiver tant de terres qu'ils croyaient sans valeur. Nous pensions que c'était le moins que nous puissions faire, étant donné ce qu'ils avaient fait pour nous. Alors que les Juifs ne sont pas restés longtemps en Libye, non pas que nous ne soyons plus nombreux là-bas maintenant, nous avons permis à tant d'Italiens d'y aller en construisant l'infrastructure nécessaire pour qu'ils puissent subvenir aux besoins de tant de personnes. Sans parler, bien sûr, des ingénieurs que Mussolini avait sauvés en 1942 et qui ont découvert que de grande quantité de pétrole se trouvant en Libye l'année suivante. Ayant été Premier ministre, je peux vous assurer qu'il est quelque peu réconfortant de savoir que votre pays est assis sur du pétrole.

Quand je suis retourné en Libye en 1980, je me souviens avoir vu certains des anciens sites et bâtiments. Mais c'étaient les vieux visages que je chérissais le plus. Des gardes qui avaient été gentils avec nous, des habitants qui nous avaient installés, même certains des Juifs récalcitrants qui avaient décidé que la Libye serait leur patrie pour de bon. À certains égards, quelles que soient les difficultés auxquelles nous avons été confrontés dans le désert, ce furent quelques-uns des meilleurs jours de ma vie. Et en plus, Moïse a dû errer dans le désert pendant quarante ans et il n'y est toujours jamais arrivé, n'est-ce pas ? Nous en avions à peine besoin de quatre !



Unconquerable: L'histoire des Juifs de Hongrie, par Mel Goldberg


Les Juifs de Hongrie n'étaient pas en état de continuer de combattre, après avoir survécu à l'une des batailles les plus féroces de l'histoire. Il y'avait eu des centaines de morts, et des milliers de blessés, mais leur motivation était indéfectible. Un officier italien rapporta : « L'esprit des Juifs est indescriptible. Les hommes rient et disent qu'ils n'ont simplement pas dormi depuis trois jours. D'autres marchent sur leurs jambes cassées tandis que d'autres donnent nonchalamment leur nourriture aux habitants, alors qu’ils n’ont pas mangé pendant une semaine. Il n'y a aucune force entre le Ciel ou l'Enfer qui puisse effrayer ces gens. La seule chose qui pouvait les convaincre de ne pas avancer plus avant. C’est la demande d'évacuation des plus jeunes enfants (ceux de moins de 16 ans qui étaient restés) et des femmes restantes.

La nouvelle de telles prouesses militaires n'avait pas seulement impressionné les observateurs italiens, mais le monde entier. Les journalistes américains, britanniques et ceux d’autres pays de l'Alliance romaine ont interviewé tous les combattants possibles pour brosser un tableau incroyable (les Soviétiques n'ont envoyé personne, mais la nouvelle s'est répandue assez facilement et a excité la population juive soviétique). Comme l'a observé George Orwell, « la bataille de Trieste sera un cri de ralliement pour les opprimés pour les siècles à venir. Que les personnes les plus détestées et les plus maltraitées de la Terre puissent un jour décider qu'elles peuvent se lever et non seulement se battre, mais gagner enverra un frisson d'excitation dans le dos de la sous-classe mondiale.

Plus immédiatement, des soldats juifs des armées Alliés ont soudainement commencé à exiger d'être transférés dans cette nouvelle brigade juive. Les raisons allaient de « ils ont besoin de toute l'aide possible », à « Dieu a vraiment porté chance à ces gars-là ». Le plus grand contingent, naturellement, venait du mandat juif en Palestine (la communauté connue sous le nom de Yishouv), qui avait exigé de combattre les nazis face à face, pas seulement les alliés arabes que l'Allemagne soutenait avec désinvolture. Ils étaient doublement furieux que les Juifs ne puissent pas fuir vers le Mandat pendant l'Holocauste. À présent, la nécessité de tendre la main à l'Agence juive, dirigée par David Ben Gourion, ainsi qu'à Mussolini était inévitable de la part des autorités britanniques. Le 17 janvier 1944, Churchill a annoncé que lui et Ben Gourion rencontreraient Mussolini et Salazar à Lisbonne à la fin du mois. Ben-Gourion passa rapidement par Tripoli ou il fut accueilli en héros.

Bien sûr, il y aurait une autre arrivée à la Conférence de Lisbonne.
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Message par Flosgon78 Dim 10 Avr - 14:23

Vraiment passionnant !
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Message par Rayan du Griffoul Dim 10 Avr - 15:05

Chapitre 11  Alliance et vengeance


Le 31 janvier 1944, Winston Churchill arriva à Lisbonne. Franklin Roosevelt n'en avait pas été informé avant que Churchill l'ait annoncé publiquement. Cela illustrait combien la relation anglo-américaine s'était effondrée depuis le débarquement, une opération que Churchill considérerait toujours comme une erreur, et soupçonnait l'influence de Staline sur Roosevelt. Certains historiens affirment que Churchill aurait vu des flashbacks de Gallipoli, lorsque qu’on l’a informé, du massacre auquel les troupes britanniques ont été confrontées sur les plages de Normandie.

Aux côtés de Churchill se trouvaient Anthony Eden ,et  venant d'Extrême-Orient, Orde Charles Wingate. Il avait été spécifiquement envoyé à Lisbonne pour une mission bien précise. Wingate avait servi dans le mandat palestinien. En tant que chrétien engagé, il se sentait une mission religieuse de soutenir le peuple juif et a aidé la Haganah, le groupe paramilitaire juif, dans leur guerre. Wingate était considéré comme "un excentrique" par ceux qui l'aimiez et comme "un fou furieux" par ceux qui ne l'aimiez pas. Alors que les Britanniques étaient de plus en plus fatigués de ses bouffonneries (notamment boire de l'eau d'un vase de fleurs dans un hôtel du Caire, et attraper la dysenterie), mais quand même il avait gagné le cœur des sionistes en Palestine grâce à sa coopération et sa conviction. Son programme a eu des résultats discutables lorsqu'il a été utilisé sur le front birman, mais il a été principalement utilisé pour aider à combler le fossé entre les dirigeants britanniques et les juifs. De nombreux Juifs voulaient servir sous le drapeau italien, considérant ce pays comme leur sauveur. Wingate était considéré comme le seul général britannique suffisamment apprécié des Juifs pour les avoir de leur côté. Avec ce plan, Churchill débarqua à Lisbonne, rencontrant Salazar et Mussolini le lendemain 1er février.

The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 2 280px-Ordecharleswingate
Odre Wingate

Mussolini s'était préparé à une avalanche de critiques sur ses actions en Grèce et en Yougoslavie, pour lesquelles il avait préparé une longue liste de raisons pour les justifier.  

Au lieu de cela, lui et Ciano furent choqués par ce qui sorti de la bouche des représentants britanniques : Staline devait être arrêté et Franklin Roosevelt n'avait pas l’intention de le faire. La guerre serait bientôt terminée et ils devaient s'assurer que le communisme serait contenu. Pour cette raison, l'Alliance romaine devait prendre le contrôle de la Roumanie et de la Hongrie avant les Soviétiques. Alors que Churchill avait répété sans cesse que le gouvernement britannique ne reconnaîtrait aucun des gains territoriaux de l'Alliance romaine sur la Yougoslavie et la Grèce, il semblait ambivalent quant au fait que l'Italie stationne des troupes en Roumanie et en Hongrie « en supposant que des élections libres aient eu lieu ».

La prochaine conférence des dirigeants alliés se tiendrait en avril dans la ville de Kiev, qui venait d'être libéré. Churchill demanda à Mussolini de l'aider à tenir tête à Staline "parce que je ne comprends pas toujours". À partir de là, Churchill et Mussolini ont commencé un exercice d'équilibre compliqué.  S'assurer qu'aucun ne soit pris au piège dans le filet de l'autre, tout en espérant qu'ils pourraient travailler ensemble pour déjouer l'ennemi commun soviétique. Aucun des deux ne se faisait confiance, mais ils été mut par leur détestation commune de Staline.

En ce qui concerne les forces juives, Mussolini était quelque peu soulagé de se voir retirer la pression de trouver de leur trouver des équipements. Ben Gourion et Wingate, avaient proposé une nouvelle entente : la Haganah deviendrait « l'armée Anglo-juive », un titre étonnamment précis étant donné le nombre de juifs hongrois qui s’y trouverait. Elle serait dirigée par Wingate, mais les rôles de rang intermédiaire seraient principalement occupés par des habitués de la Haganah comme Zvi Brenner et Moshe Dayan. Elle devrait se réformer, en renonçant à ses combattants les jeunes, les plus agés, ainsi qu’aux femmes. Cependant, l'afflux de recrues juives de Libye, de juifs italiens, et même de juifs palestiniens impatients de faire la peau aux nazis ont plus que composé les chiffres.

D'autres accords mineurs, furent validé au Portugal. Notamment un engagement plus important de l’Italie, dans la guerre du Pacifique. Tout le monde quitta la réunion de bonne humeur. « J'avais oublié à quoi ressemblait une bonne réunion », rigola Churchill en montant dans l'avion.

Mussolini retourna tranquillement à Rome. Dès qu'il arriva dans son bureau, le téléphone se mit à sonner.



Extrait de 'Total: Fascist Terror in Italy' de Sven Dietrich


Mussolini avait reçu un message de Graziani. Alors que Balbo et la Haganah se regroupait à Trieste, le gros des forces italiennes repoussait en fait les envahisseurs vers Ljubljana. La ville était encerclée et principalement occupée par les forces pronazies slovènes, plus que par des soldats allemands. Ces derniers se retirèrent au-delà des Alpes, laissant les collaborateurs slovènes se battre pour eux.

La population de Ljubljana comptait environ 100 000 habitants, bien que la bataille précédente ait déjà réduit la population. Avec une supériorité aérienne totale, une force numériquement supérieure et bien approvisionnée en aide occidentale, il ne fait aucun doute que l'armée italienne seule, aurait pu facilement prendre le contrôle de la ville. Mais ce n'était pas l'intention des fascistes. Non.

Ils voulaient faire un exemple pour quiconque voudrait défier la domination italienne.

Graziani informa Mussolini que tout était prêt. Mussolini répondit à son général :  

“Bien, je veux que vous régliez la question de savoir qui dirige la Slovénie… de façon définitive”.

Le 6 février 1944, des bombardiers italiens quittèrent leurs bases et commencèrent à se rassembler en masse au-dessus du centre-ville historique de Ljubljana, principale cible des bombardements, pulvérisant des siècles d'art et d'architecture. Après des heures de bombardements aériens, l'artillerie commença à anéantir les zones résidentielles. D'après le compte rendu officiel des soldats à l'époque, les cibles n'avaient absolument rien à voir avec des cibles militaires allemandes ou même slovènes.

Mussolini avait décidé qu'après avoir fait ce qu'il c’était passé à Ljubljana il y a quelques semaines à peine. Après avoir lancer un pogrom contre la population italienne, toute la ville méritait une punition collective. Les soldats ont reçu pour instruction de « venger le viol de notre peuple » en « anéantissant ce nid de vipère et en recommençant à zéro ». Il ne voulait pas détruire Ljubljana. Il voulait la rayer de la carte du monde, la remplacer par « Lubiana », une ville purement italienne.

Le 8 février, les chemises noires furent envoyées. Le Duce avait déclaré qu'il ne voulait que des chemises noires pour effectuer l'opération, convaincu qu'ils étaient les seuls à avoir suffisamment de détermination pour finir le travail. Les chemises noires ont rencontré peu de résistance, car la ville avait été pulvérisée avec les Allemands en retraite et les Slovènes en fuite. Un saccage en règle fut imposé aux quelques bâtiments restants encore debout dans le centre-ville. Le viol était courant chez les chemises noires, tout comme les exécutions sommaires de presque tous ceux qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment.

Le 9 février, Graziani écrit à Mussolini : « Ljubljana est morte, vive Lubiana ». Ils avaient fait ce qu'Hitler avait rêvé de faire à Saint-Pétersbourg ou à Moscou : ils avaient réussi à détruire la grande ville d'un peuple et à la faire repartir de zéro. La ville à reçu une disposition géographique entièrement différente avec des citoyens italiens et des panneaux de signalisation exclusivement italiens. Si vous aviez visité Lubiana dans les années 1950, vous n'auriez jamais imaginé qu'il s'agissait d'autre chose, que d'une paisible ville italienne, parmi d'autres. Cependant, elle fut construite sur la tombe du peuple slovène. Les seules choses qui ont été reconstruites comme avant furent les églises, après que le pape se soit plaint.

Avec la perte de sa capitale, de son esprit et d'une partie importante de sa population, le peuple slovène fut brisé. Les restrictions d'après-guerre sur la culture slovène, étaient brutales. Les enseignants risquaient la prison pour ne prononcer qu’un mot de slovène à leurs élèves. Les conditions étaient si impitoyables dans leur patrie occupée que beaucoup avaient fini par s'enfuir vers les colonies italiennes pour une existence plus autonome. En 1958, ce qui était autrefois la Slovénie était désormais majoritairement italien, la diaspora coloniale étant trop fragmentée pour maintenir leur culture vivante à un degré significatif. En même temps, vous ne verriez jamais une enseigne en slovène dans aucun magasin,

Mais ce génocide contre le peuple slovène fut ignoré par toutes les nations sur Terre.


Interview d'Italo Balbo pour l'émission "World At War" de la BBC (1973 )


Intervieweur : « On estime qu'environ vingt mille civils sont morts dans la destruction de Lubiana. Cela correspond à environ un cinquième de la ville. On estime également qu'à la fin des bombardements, environ 90 % des bâtiments avaient été détruits. La plupart du reste serait détruit après les combats. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ?"

Balbo: "Eh bien, premièrement, je n'ai rien à voir avec ça. C'était Graziani.

Intervieweur : "Et Mussolini."

Balbo : « C'est Graziani qui a décidé où le bombardement aurait lieu. Le Duce n'avait aucune capacité de déterminer où les bombes allaient tombées. Graziani, encore une fois, a commis des erreurs mais vous devez comprendre ce qu'il a fait dans le contexte de la guerre. La ville avait été occupée par les nazis - s'il y avait un moyen de réduire le nombre de nos troupes qui périraient - "

Interviewer : " Avec tout le respect que je vous dois, monsieur Balbo, cela n'explique pas pourquoi les chemises noires ont procédé au saccage de toute structure debout laissée dans la ville. Cela n'explique pas non plus pourquoi l'armée de l'air n'a pas poursuivi les Allemands en retraite mais a continué à bombarder le centre-ville.

Balbo : (*Plus en colère*) "Les citoyens connaissaient le risque lorsqu'ils ont décidé de rester dans une zone de guerre active. Il y avait beaucoup d'avertissements.

Intervieweur : « Monsieur Balbo, il n'y a pas eu de tels avertissements. Par exemple, les bombardements nucléaires américains d'Hiroshima et de Kokura ont produit de nombreuses brochures demandant aux citoyens de fuir. Aucune préparation de ce type n'a été faite avec les habitants de Lubiana.

Balbo : « L'avertissement était la façon dont nous avions géré les insurrections à travers les colonies. Nous avions donné une leçon aux Éthiopiens lorsqu'ils ont essayé d'assassiner Graziani et qu'ils ont échoué. Maintenant, les Slovènes avaient massacré tous les Italiens qu'ils pouvaient trouver dans la ville. S'attendaient-ils vraiment à ce que nous distribuions des fleurs et parlions de pardon ? Nous avons répondu de la seule manière que nous connaissions.

Intervieweur : "Certains l'ont appelé 'génocide'."

Balbo : « Je me fiche de comment quelqu'un l'appelle. Depuis ce jour, le terrorisme slovène a été vaincu. Il n'y a pas de réseau terroriste slovène majeur, que ce soit en Slovénie, dans la diaspora libyenne ou même dans la diaspora coloniale. Partout dans le monde, nous voyons ces conflits avec des terroristes qui tentent de s'emparer de grandes puissances : en France avec la Corse et leurs récalcitrants algériens, en Grande-Bretagne avec l'Irlande du Nord et le Kurdistan avec leurs villes et régions arabes. Il n'y a pas de mouvement terroriste en Italie proprement dite, y compris en Libye – et nous en sommes fiers.


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Message par Rayan du Griffoul Dim 10 Avr - 18:09

Chapitre 12 A l'est on continue


Le 20 Janvier 1944, avec l'aide de quelques renforts turcs, la Bulgarie mis la main sur les champs pétrolifères de Ploesti. Hitler avait ordonné qu’il soit détruit mais l’opération de sabotage échoua. Bien que la Bulgarie l’ignorât à l'époque, cette conquête s'avérera inestimable dans les années à venir. La chute de Ploesti fut finalement le déclencheur du coup d'État de janvier. Deux jours plus tard dans une ville de Bucarest assiégé. Le roi Mihai Ier de Roumanie, furieux qu'Antonescu ait entraîné son pays dans une alliance impie avec l'Allemagne nazie, organisa un coup d'État et mis en état d’arrestation le dictateur roumain, déclarant à la radio que la Roumanie s'alignerait sur les Alliés. C'était assez surprenant étant donné que le roi était considéré comme une simple figure de proue sans autorité, mais ses actions ont néanmoins été menées à bien. La guerre fut réduite à un parcours de santé pour la Bulgarie, mais le peuple roumain déjà souffrant était étonné et indigné d'être entraîné dans une guerre avec son voisin du sud. Les Allemands tentèrent de contrôler la situation mais furent rapidement débordés et se replièrent vers la Transylvanie. A la mi-février, des assauts combinés bulgares et roumains avaient nettoyé la région, laissant tout le pays occupé par les forces de l'Alliance romaine. Quelques jours plus tard, les troupes soviétiques en colère s'alignaient contre la frontière de la Roumanie, sur ce qui avait autrefois été le territoire soviétique.

Il n'était pas surprenant que Mihai ait fait appel aux troupes de l'Alliance pour préserver la Roumanie du communisme, ce qui aurait signifié la mort de sa monarchie. Pour cette raison, Mihai (ou Michel en VF) est considéré comme celui ayant sauvé la Roumanie non seulement du nazisme, mais aussi du communisme. La popularité de la monarchie roumaine resta particulièrement élevée, jusqu’a aujourd'hui, car Mihai régnera en tant que roi de Roumanie jusqu'à sa mort en 2017. Pour presque tous les Roumains, il fut le seul roi qu'ils n'aient jamais eu. Sa mort fut commémorée dans le monde entier pour sa préservation de l'indépendance roumaine au milieu des luttes de la guerre froide, ce qui ne fut certainement pas une tâche facile.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 2 170px-Mihai_I
Mihai de Roumanie

Bien sûr, des mesures sévères ont dû être acceptées. L'intégralité de la Dobroudja fut cédée à la Bulgarie, bien que Mihai ait reçu la garantie d'un retour des terres hongroises données à Horthy pour le soudoyer dans l'opération Barbarossa, ainsi que l'assurance que la Bessarabie resterait entre ses mains. Lorsque la nouvelle arriva à Moscou, Staline n'était pas content.

Four's Company: Les relations entre les grandes puissances pendant la Seconde Guerre mondiale, par Steven Benford


Alors que le tumulte de la Conférence de Kiev fut légendaire pour ses résultats géopolitiques, les graines d’une future discorde furent semées, à la nouvelle que la Bessarabie était occupée par les troupes bulgares (avec le soutien de Mussolini). Alors que le monde acclamait la libération de Paris quelques jours plus tôt, il n'y avait aucune ambiance de fête dans aucune des capitales alliées. Staline, était dans une colère noire. Roosevelt était également furieux, exigeant avec colère (bien qu'en privé) que Mussolini somme le tsar Boris pour que non seulement il retire ses troupes de Bessarabie, mais aussi qu’il abandonne toute idée d'annexer toute la Dobroudja. Une demande qui amena un non catégorique aussi bien de Rome, que de Sofia, et cette voix ci, le président US ne put compter sur le soutien de Churchill. Celui-ci s'adressa à la Chambre des communes et déclarerait que de telles discussions territoriales et de sphère d'influence n'auraient lieu qu'à la prochaine conférence alliée. Bien sûr, Churchill fut ravi d'apprendre que la Roumanie n'était ni entre les mains des Russes ni des Allemands, déclarant : « Mon seul regret est qu'ils n'aient pas eu l'Ukraine ».

Lorsque Staline refusa d'autoriser Mussolini à atterrir en URSS pour la conférence de Kiev, Churchill menaça de se retirer de la conférence. Ne voulant pas afficher un tel désaccord entre les dirigeants alliés, Franklin Roosevelt réussi à convaincre Staline de céder. Alors “le petit pére des peuples” va déchainer sa colère sur la Finlande dès le mois de mars. Le soviétique refuse toute offre d'armistice et exigea une reddition inconditionnelle. Le 19 Mars 1944 l’armée rouge prit Helsinki forçant le pays à se rendre. Alors qu'au départ, selon des documents retrouvés plus tard, Staline fut quelque peu indifférent aux Finlandais. Mais l’avancé de l’alliance romaine le poussa à avancer ses pions.
La libération de la Roumanie avait provoqué l'affrontement apocalyptique de Kiev. La libération de la Hongrie n'avait fait qu'ajouter de l'huile sur le feu.


Extrait du discours "Armaggedon" d'Orde Wingate à Trieste, le 24 février 1944


« Les Allemands vous considérez comme 'inférieur' ! Les Allemands vous ont traité de « faible » ! Étiez-vous "inférieur" lorsque vous avez érigé de puissants royaumes, alors que l'Allemagne n'était qu'une populace de barbares ? Étiez-vous faible lorsque vous avez survécu, pendant cinq mille ans, pogrom après pogrom, injustice après injustice, massacre après massacre ? Étiez-vous faible, quand le colonel Dreyfus s'est montré fort, face à l'injustice et a enduré le pire des emprisonnements ? Étiez-vous faible lorsque vous êtes venu à l'autre bout du monde, dans un désert rude, juste pour réaliser un rêve ancien ? Étiez-vous faible lorsque vous êtes resté ici à Trieste et que vous avez repoussé la force la plus puissante de la soi-disant « race des maîtres » ?

« Vous n'êtes pas inférieur ! Vous n'êtes pas faible ! Vous êtes le peuple élu ! Dieu vous a choisi pour une raison ! Parce qu'il sait que vous êtes plus coriace que tous les tyrans qui essaient de vous détruire ! Pharaon a essayé de vous détruire ! L'Egypte a été détruite ! Titus à voulu vous détruire ! L'empire romain a été détruit ! Et maintenant, Hitler essaie de vous détruire ! Mais il sera le dernier ! Le peuple juif a dit au monde entier qu'il ne serait plus jamais maltraité ! Ils ne permettront plus jamais un autre pogrom ! Ils n'autoriseront plus jamais un autre Ghetto ! Vous vous tiendrez debout, ici, à la bataille d'Armageddon et combattrez pour le Seigneur ! Une fois cette maudite errance dans le désert terminée, la Terre Promise nous attend à nouveau !"


Extrait de « Unconquerable : L'histoire des Juifs de Hongrie », de Mel Goldberg


Wingate n'était pas particulièrement expérimenté pour la guerre dans les plaines d'Europe, mais l’avantage qu'il avait, c'était l'enthousiasme inégalé de ses troupes. Wingate était presque vénéré par les membres de la communauté juive pour sa dévotion résolue au mouvement sioniste. Après son tristement célèbre "discours de l'Armageddon", Anthony Eden avait tenté de convaincre Churchill de se débarrasser de Wingate pour préserver la crédibilité britannique. Ce dernier a répondu : "Je préférerais avoir la Hongrie, plutôt que la crédibilité." Churchill ordonna à Wingate de « sauver la Hongrie du bolchevisme » et l'occuper avant que Staline ne puisse s'en emparer. Wingate, dont la foi chrétienne l'avait amené à mépriser les communistes, était plus que disposé à s'acquitter de cette tâche.

Fin février, appuyée à la fois par les forces aériennes italienne et britannique ainsi que par les troupes croates sur son flanc sud, l'armée Anglo-juive commença sa marche à l'intérieur de la Hongrie, marchant directement vers Budapest. Compte tenu de sa taille, il était extrêmement difficile de l’approvisionner, mais l’amour de Wingate pour ce qu'il appellerait de manière triviale « tester ses limites physiques » (ce qui impliquait de marcher nu dans les jungles de Birmanie) laisserait aux troupes le sentiment qu'elles aussi pourraient surmonter toutes les difficultés sur le chemin.

Les Allemands, était en revanche, carrément méprisés par la population hongroise et épuisés. Le chaos qui avait résulté de l'ordre d'expulsion de Horthy et des persécutions qui ont suivi pour éliminer les quelques Juifs restants, sans parler du meurtre de la moitié du gouvernement hongrois, avait laissé un goût amer dans la bouche des Hongrois. Beaucoup considéraient les Juifs comme des citoyens hongrois légitimes et voyaient dans le conflit potentiel entre les forces juives hongroises et allemandes un conflit où ils se battraient pour leurs compatriotes, même s'ils étaient juifs.

Les troupes allemandes, composé en grande partie de SS, étaient doublement détestées mais étaient sur les nerfs, d'autant plus que l'Italie avait commencé à envahir le Reich. Le 10 mars 1944, Graz fut la première grande ville allemande (bien que situé en Autriche) à tomber aux mains des armées italiennes. Mais aussi la première cité allemande prise par les alliés De nombreux Allemands se demandaient pourquoi gaspiller des forces pour défendre la Hongrie lorsque leur patrie était assiégée. De plus, même si personne n'osait l'admettre, ils avaient peur des Juifs. Ils avaient peur parce que les Juifs les avaient vaincus à Trieste, malgré les tentatives de Goebbels de considérer cela comme un "retrait stratégique". Ils étaient certains qu'ils allaient être piégés entre les soldats juifs et russes en Hongrie. Beaucoup voulaient simplement battre en retraite et se rendre aux Italiens, ou mieux encore aux Anglo-Américains.

Le 29 février, l'invasion de la Hongrie commença, écrasant les défenseurs SS à la frontière non seulement par la quantité de leur armement, mais aussi par leur supériorité numérique. De nombreux officiers des forces juives avaient servi en Palestine et savaient comment se battre, tandis que la plupart des chefs SS s'attendaient à combattre un méli-mélo de partisans prétentieux. Le même jour, les Croates attaquèrent la ville de Pecs, et la prirent en deux jours. Les troupes de la Wehrmacht ont rompu le rang par milliers vers les lignes croates pour se rendre, avant que les Juifs ne puissent mettre la main sur eux. Ces derniers marchèrent le long des mêmes lignes de chemin de fer qui les avaient guidés jusqu'à la frontière pour se sauver, et maintenant ils revenaient pour sauver leur pays. Le 10 mars, une nouvelle arriva jusqu’à leurs oreilles. Les troupes roumaines et bulgares avaient envahi la grande plaine hongroise,

Le 20 mars, les éclaireurs de l’armée Anglo-Juive affrontèrent la première ligne de défense à Budapest. Szalasi avait promis à Hitler que son pays serait « le cimetière des juifs ». Mais face à une armée bien plus nombreuse et à la puissance de la RAF et de la Regia Aeronautica , sans parler de l'aide croate, bulgare et roumaine qui étirait les lignes, Budapest n'avait aucune chance. Cela fut confirmé doublement lorsque la Résistance hongroise lança un soulèvement dans la ville le 26 mars. Le 13 avril 1944, quelques jours avant la conférence de Kiev, le général Wingate envoya un message à Churchill pour déclarer que « la Hongrie a survécu au nazisme et ne connaîtra jamais le communisme ». Le sens était évident : Budapest était tombée et la Hongrie était en sécurité.

La performance de l'armée juive a impressionné les commandants alliés, notamment le général Patton, qui a décrit ses soldats comme "les fils de pute les plus coriaces que Dieu ait jamais bénis". Il fit de grands éloges à Wingate, le décrivant comme "presque aussi fou que moi". Alors que certains craignaient que les forces juives ne sévissent et commettent des massacres en masse par vengeance, cette armée fut étonnamment disciplinée. En effet, les forces juives avait capturé Szalasi alors qu'il tentait de s'échapper avec les Allemands. Il ne fut pas abattu, mais escorté en toute sécurité en garde à vue. Le dictateur hongrois sera jugé pour crimes de guerre l'année suivante et pendu. Le leadership hongrois étant désormais complètement perdu, Mussolini et Churchill avaient leurs propres idées sur ce qu'il fallait faire lorsqu'ils débarquaient à Kiev.

Il se trouve que le jour de l'ouverture cette Conférence, l'Allemagne elle-même serait plongée dans le chaos. Ou plus précisément, dans plus de chaos qu'il n'y en avait déjà.


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Message par Flosgon78 Lun 11 Avr - 2:13

Je pense qu'on serait plus sur un rideau de fer nord-sud que est-ouest ici
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Message par Collectionneur Lun 11 Avr - 9:00

En effet, invasion de la Finlande, suivie de la Norvège sans doute.

Sinon, la guerre d'Algérie toujours en cours en 1973. Et la Libye toujours italienne, la décolonisation à eu du retard.

Édit : Le Kurdistan indépendant qui s'est étendu jusqu'a des villes arabes ? La Turquie superpuissance régionale en 1945 a laissé faire ?!?!
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Message par Rayan du Griffoul Lun 11 Avr - 22:01

Collectionneur a écrit:En effet, invasion de la Finlande, suivie de la Norvège sans doute.

Sinon, la guerre d'Algérie toujours en cours en 1973. Et la Libye toujours italienne, la décolonisation à eu du retard.

Édit : Le Kurdistan indépendant qui s'est étendu jusqu'a des villes arabes ? La Turquie superpuissance régionale en 1945 a laissé faire ?!?!


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Message par Yodarc Lun 11 Avr - 22:12

Intéressante évolution du conflit. Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est le fait qu'il est d'une complexité encore plus forte que la seconde guerre mondiale historique qui peut être réduite dans sa caricature de "conflit du bien contre le mal" (même si l'URSS est un cas ambivalent) d'où le fait que les Nazis et Hitler font office d'incarnation du mal absolu. Je ne dis pas que ce ne serait pas le cas dans cette réalité alternative, mais le fait que l'Italie fasciste soit aux côtés des Alliés rend le conflit plus bigarré (en fait, cela me fait un peu penser à ce qu'ont fait les auteurs de WW2.2 avec les soviétiques qui restent alliés avec l'Allemagne et le Japon qui s'allient avec les Alliés, même si les différents albums souffrent de raccourcis dans le développement du récit, ce qui est dommage, car le postulat de base est intéressant).
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Message par Rayan du Griffoul Lun 11 Avr - 23:52

Chapitre 13 Opération Valkyrie

Extrait de "We Weren't All Like Him": The German Resistance', de Peter Kahn

Perdre une guerre, c’était une chose. Perdre une guerre sur deux fronts, en était une autre. Perdre une guerre sur trois fronts, et s'entourer complètement de puissances hostiles, perdre presque toutes les importations, tout son approvisionnement en pétrole, se faire bombarder jour et nuit, voir le front se désintégrer dans toutes les directions, voir des membres respectés de la société se faire persécuter, et la peur imminente de la destruction totale de votre nation..

L'invasion de l'Italie mortifia la Wehrmacht. Les officiers les plus optimistes rêvaient de pouvoir stopper les Alliés en France, obtenir une paix séparée, et ensuite régler la situation en Russie. Au lieu de ça Hitler est entré inutilement en guerre avec le bloc neutre le plus puissant de la Terre, qui élargi le champ de bataille, à une taille incommensurable. Certains historiens se demandent même si l'opération Wisigoth n'était pas principalement une opération SS.

Ce que l'on sait avec certitude, c'est que l'invasion de l'Italie était si monumentalement stupide que même ceux qui avaient depuis longtemps cédé face à la volonté du Führer avaient changé d'avis. Pami eux le plus notable était, Erwin Rommel. Après avoir été stationné en Russie, il s'était autant battu pour l'inclusion des Einsatzgruppen derrière les lignes. Rommel était tellement dégoûté par leurs actions qu'il avait exigé une réaffectation, peu importe où. Bien que la presse ait d'abord claironné ses victoires à travers la Russie, il fut évincé sans ménagement, et affecté à la surveillance du mur de l'Atlantique en décembre 1941. Les historiens pensent que grâce à lui, le mur fut renforcé et provoqua de gros dégâts aux armées Alliés en Normandie. Lorsque les Soviétiques ont triomphé à Stalingrad, il fut rappelé pour sauver l'Allemagne de la catastrophe, ce qu'il fit, en mettant en déroute les Soviétiques au début de 1943 sur le Don. C'est là qu’il fut approché par des membres de la Résistance allemande mais repoussa leurs avances, expliquant qu'il devait encore être fidèle à son chef. Et cela fut le cas, jusqu'en décembre de cette année. L'invasion de l'Italie fut si choquante pour Rommel qu'il déclara tristement à sa femme : "Hitler déclarera ensuite la guerre au Père Noël !" A ce moment Hitler était « déjà mort » dans sa tête, et déduit qu'il était libéré de son serment.

Le retournement de Rommel avait suffi à convaincre plusieurs récalcitrants, notamment : Wilhelm Canaris, Günther Von Kluge, Gerd Von Rundstedt et Erich Von Manstein. De plus l'invasion italienne, avait provoqué des attaques contre les familles de la noblesse allemande liée à la famille de Savoie. Et la peur de l'invasion soviétique de Berlin poussa finalement les comploteurs à passer à l'action. Le fait que Rommel, qui était toujours le général le plus brillant d'Allemagne malgré la tentative nazie de minimiser son importance. Pour les comploteurs la réussite de l’entreprise, devait permettre de converser l’unité de l’Allemagne et la préserver du communisme.

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Erwin Rommel surnommé le Renard des Steppes aprés sa victoire contre l'armée rouge sur le Don

Le plan était le suivant : Le 15 avril, était prévu une réunion pour discuter des stratégies. Les Soviétiques avaient déjà avancé si loin à l’ouest que la Tanière du Loup n’était plus considérée comme un endroit sûr. Rommel devait "manquer la réunion". En effet, tous ceux qui était impliqués dans le complot « serait absent ». Pendant ce temps, Claus Von Stauffenberg, le chef de l'armée de réserve, laissa derrière lui une bombe et la fit exploser. Cela devait tuer tout le monde là-bas. Ensuite, Stauffenberg utiliserait les réservistes pour arrêter les principaux responsables nazis et Rommel deviendrait le chef du gouvernement par intérim. Enfin, Rommel demanderait la paix et sauverait l'Allemagne de l'anéantissement total.

C'était un bon plan. Et la seule chose que les bons plans ont en commun, c'est qu'ils ne se déroulent jamais comme prévu.  

Le 15 avril 1944 pouvait alors entrer dans l'histoire comme l'un des jours les plus importants de l'histoire.


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Message par Flosgon78 Mar 12 Avr - 1:07

ça sent la mort d'Hitler et la prise de pouvoir par un mec encore plus fou comme Himmler
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Message par Yodarc Mar 12 Avr - 6:52

L'assassinat d'Hitler à la fin du conflit est en quelque sorte trop tard pour le faire. Ian Hershaw (si je ne trompe pas sur le nom) soulignait le fort soutien à Hitler en 1944 et le fait que Walkyrie aurait d'une certaine manière échoué même en ayant tué Hitler.
Ce sera cependant intéressant de voir les répercussions de cet attentat alternatif dans une configuration bien plus mauvaise que celle OTL (et dirais même pire que celle de la FTL. Cela m'amuse d'ailleurs que l'auteur du texte original ait choisi le 15 avril pour la date de l'attentat. A un mois prêt, il aurait un élément commun avec les auteurs de la FTL).
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Message par Rayan du Griffoul Mer 13 Avr - 20:28

Chapitre 14 Le jour qui a secoué le monde

Interview d'Anthony Eden pour l'émission "World At War" de la BBC (1973)

Interviewer : "Comment s'est passée la Conférence de Kiev ?"

Eden : (*Rires*) "Ce fut une bataille plus féroce que lorsque les Soviétiques se sont battus contre les nazis lorsqu'ils libérée cette ville quelques mois auparavant. Bien sûr, nous le savions en entrant. Notre intention était de réduire le plus possible l’influence communiste et fasciste.

Intervieweur : "Avez-vous vraiment tenté de réduire l’influence fasciste ?"

Eden : "Je pense que nous l’avons plutôt accru."


Extrait de 'Four's Company: The Great Power Relations in World War Two', par Steven Benford


Le matin du 15 avril 1944, Mussolini, Churchill, Franklin D Roosevelt et Staline se tenaient devant les photographes, dans cet ordre. À ce stade, Mussolini et Staline ne s'étaient toujours pas dit un mot, bien que l'Italien fût présent à Kiev depuis deux jours. De plus Churchill ne parlait plus à Mussolini qu'à Roosevelt. Ceuli-ci en revanche, parlait de plus en plus à Staline, qui était de plus en plus en colère contre le cours de la guerre. Roosevelt était furieux qu'il essayait de garder Staline heureux et qu’il ne pouvait plus supporter “le paon italien”

La conférence fut aussi fougueuse et brutale que redouté. Staline refusa de commencer la réunion tant que Mussolini ne se retire de Bessarabie. Mussolini avait répondu que l'Italie n'avait pas de troupes dans la région et que s'il le voulait, il n’avait qu’à s’adresser au tsar Boris ou au roi Michel. Staline répondit avec colère que Boris était la marionnette de Mussolini. L'Italien déclara calmement qu'il n'y avait pas de marionnettes dans le Bloc fasciste, car le but du Bloc était de préserver l'intégrité nationale des États membres. Une dispute s'ensuivie sur les actions du bloc en Slovénie, en Serbie et en Grèce, et sur l'assujettissement des États baltes par Staline. Churchill resta silencieux pendant que Roosevelt tentait désespérément de maintenir l'ordre. Ainsi se déroula les trois premières heures de la Conférence.

Après un court déjeuner, les quatre se retrouvèrent. Churchill a commencé par féliciter les deux dictateurs d'avoir « clarifié l'air » et déclara qu'ils connaissaient désormais les principaux points de discorde, à savoir la Hongrie et la Roumanie. Comme il était clair que le Bloc fasciste et les Soviétiques ne voulaient pas partager une frontière, il fallait trouver une solution, notamment en ce qui concerne la Dobroudja, qui devint rapidement la pomme de discorde de la Conférence. De plus, la Finlande était devenue un problème à traiter. Sans parler de la division de l'Allemagne après-guerre, le sort des criminels de guerre allemands, de la guerre du Pacifique et d'une foule d'autres problèmes.

“C'est alors que la nouvelle est arrivée que quelque chose de grave s'était passé à Berlin.” conclut le 1er ministre britannique  


Extrait de « We Weren't All Like Him » : The German Resistance, de Peter Kahn


Le 15 avril 1944, Stauffenberg avait fait son coup. Il avait chargé sa mallette d'explosifs minutés et les avait amorcés avant sa descente dans le Bunker. Celui-ci s'était récemment transformé en véritable domicile pour Hitler en raison de l'effondrement sur tous les fronts La Tanière du Loup avait été abandonnée face à l’avancée des Soviétiques, qui été en vue de Varsovie. Stauffenberg prévoyait de se rendre à la réunion avec le haut commandement allemand. Tous les comploteurs étaient absents de la réunion, c'est-à-dire Rommel, Rundstedt, Manstein, etc. Cependant, de nombreux notables du régime nazi n'étaient pas présents pour diverses raisons, notamment Goebbels, Himmler.

La réunion commença à 13h00 comme cela avait été prévu. Les sujets abordés, portaient sur la façon de maintenir le front. Hitler insistait pour que davantage de troupes soient déplacées pour combattre les Juifs, ce que ses généraux n’appréciaient guère, faisant tout pour lui faire changer d’avis. Les derniers mots d'Adolf Hitler auraient été : « Je préfère avoir un monde sans Allemands et sans Juifs qu'un monde avec cent millions d'Allemands et un seul Hébreu ».

A 13h20, une explosion secoua le bunker. Mais avec dix minutes d’avance. Un câblage défectueux dans l'une des deux bombes en été la cause. Stauffenberg était censé quitter le bunker, et lancer l'opération Valkyrie. Malheureusement, Stauffenberg ne vivra jamais pour connaître son exploit. Il fut tué dans le Bunker.

De nombreuses personnes notables sont mortes dans le bunker. Parmi eux se trouvaient l'amiral Karl Doenitz, le général Alfred Jodl, le maréchal Wilhelm Keitel, le chef de la Luftwaffe Hermann Goering et, bien sûr, Adolf Hitler.


Interview d'Erwin Rommel pour l'émission "World At War" de la BBC (1973)


Intervieweur : "Où étiez-vous le 15 avril 1944 ?"

Rommel : « A mon poste de commandement, en France. J'ai été déplacé plusieurs fois. Je ne voulais pas servir sur le front russe une seconde fois, compte tenu de ce que faisaient les Einsatzgruppen. Je voulais retourner combattre les Américains et les Britanniques en France. Cela m'a probablement sauvé la vie. Pour plus de surté, j'avais déjà envoyé ma famille en Suède.

Interviewer : "Quand avez-vous soupçonné pour la première fois que quelque chose n'allait pas avec l'opération ?"

Rommel : « J'étais censé recevoir un appel téléphonique de mes camarades m'expliquant comment l'opération avait commencé. À ce moment-là, l'armée s'emparerait des points clés des villes et en prendrait le contrôle. Ensuite, je devais convaincre le peuple allemand que les SS étaient derrière ce complot, et me proclamer Führer par intérim, avant de liquider les nazis restants et accordais une reddition conditionnelle à l'Occident. Et régler la situation russe. Ce fut donc une surprise lorsque mon commandant en second arriva et m'informa que les troupes disaient qu'il y avait eu une tentative d'assassinat contre le Führer à Berlin.

Intervieweur : "Quelle a été votre réaction ?"

Rommel : « Que j’ai été un homme mort.

La mort de Stauffenberg pendant l'opération avait laissé tout le monde dans l'ignorance.  Personne ne savait qui était en charge, car les trois branches de l’armée allemande avaient perdu leur chef, sans parler d'Hitler, même si personne ne savait avec certitude qui était mort. Surtout, en l'absence de l'appel de Stauffenberg.

Guderian avait reçu un appel de Himmler, dont les SS un état dans l’état. Himmler avait appris ce qui s'était passé bien avant Rommel, bien qu'il ne comprenne pas très bien ce qui s'était passé. Himmler demanda à Guderian d'arrêter l'anarchie qui commençait à Berlin et ordonné à ses troupes de marcher sur la capitale du Reich.

Peu de temps après, les conspirateurs de Valkyrie ont finalement réalisé que Stauffenberg avait été tué et que la bombe ait effectivement explosé trop tôt. L’opération Valkyrie fut déclenchée, bien que Rommel ne soit pas informé de ce qui se passait. Les conspirateurs annoncèrent que les SS étaient responsables de la mort d’Hitler. Mais le problème, c’est que Himmler avait déjà alerté les SS pour qu'ils s'emparent des fonctions principales de l'État. Dans toute l'Allemagne, les SS et l'armée de réserve commencèrent à s’entretuer, chacun convaincus que les autres avaient tenté un coup d'État.

Cependant, à Berlin, l'arrivée de Guderian avait déjà écrasé toute tentative des comploteurs de s'emparer de la ville. Une fois que la nouvelle de la mort d'Hitler commença à être confirmée parmi les hauts responsables du gouvernement, le choc fit rapidement place au désespoir, car personne ne savait qui avait le pouvoir, qui combattait qui, qui avait tué Hitler, pourquoi, et ce qui allait se passer ensuite.

La seule personne qui garda dans cette folie une posture calme et calculatrice était Heinrich Himmler, qui put déduire que seul des membres de l'armée avaient commis cet attentat. Himmler contacta Goebbels, qui était toujours dévasté, mais qui s'etait rapidement enflammé avec l'envie de venger Hitler. Ce soir-là, Goebbels annonça qu'Adolf Hitler avait été tué par des hauts responsables de l'armée, et que les SS seraient chargés d'occuper les principales villes d'Allemagne. Le nouveau Führer d'Allemagne serait Heinrich Himmler, car il était le seul membre du gouvernement encore vivant. Les conspirateurs furent pris de vitesse, mais avaient réussi à prendre le contrôle de plusieurs villes, notamment Hambourg, en grande partie ce qui avait conduit la population à aider activement l'armée de réserve contre les SS. La ville devient rapidement la capitale des comploteurs. D'autres villes, comme Prague et Vienne, avaient également réussi à expulser les SS. Cependant, ce n'étaient que des gouttes d'eau par rapport à la vaste grandeur de l'Allemagne.
The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 2 Himmler
Henrich Himmler le nouveau Führer

Plutôt que de mettre fin à la guerre, l'opération Valkyrie semblait en avoir commencé une autre. Tout au long de la nuit du 15 avril, à travers l'Allemagne, les SS ont combattu les membres de l'armée de réserve. Personne ne savait qui était derrière la mort d'Hitler, mais une chose était sûre : la guerre allait continuer.


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Message par Yodarc Mer 13 Avr - 20:42

J'adore. Entre une conférence de Kiev qui ferait passer celle historique de Yalta pour une garden party et cette interprétation sombre de l'opération Valkyrie assez proche de l'interprétation que j'avais sur le sujet si jamais l'opération avez réussi, c'est un très bon passage.

J'en profite pour évoquer une réflexion personnelle de moi qui correspond bien à la description de la situation : pour moi, le pouvoir est une "illusion concrète" qui dépend du consentement des principaux acteurs de la société (de manière caricaturale : clergé et noblesse pour l'Ancien régime ; les acteurs de la vie civile, de la vie économique et médiatique dans les démocraties, l'armée pour une dictature, le clergé en théocratie) et dont la légitimité se construit ou se déconstruit au grès des figures dirigeantes, des événements et du contexte. Dans le cas d'un coup de force, c'est la création d'un vide (équivalent à celui de la disparition d'une espèce d'une niche écologique) que d'autres vont s'empresser de s'en emparer. Mais le coup de force détruit la légitime préexistant, pouvant créer les conditions d'une crise politique voire d'un conflit fratricide si l'un des acteurs n'est pas assez rapide pour remplir ce vide (ce qui semble être le cas dans cette description de Valkyrie).
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Message par Rayan du Griffoul Ven 15 Avr - 17:57

Chapitre 15 Libération et Damnation

Extrait de "La Seconde Guerre mondiale" de Christopher Armlong

Les premières réactions au soulèvement de l’opération Valkyrie, parmi les dirigeants alliés ont été une grande confusion. Cela a mis fin à la conférence alors que les dirigeants tentaient de comprendre ce qui s'était passé. Finalement, à la confirmation de la mort d'Hitler, un silence inquiétant a rempli la pièce. Personne ne savait s'il fallait célébrer ou maudire le fait qu'Hitler ait échappé à leur justice (bien que Staline soupçonnerait toujours qu'Hitler avait simulé sa mort, en particulier dans ses dernières années de plus en plus instables). Les 4 ont convenu d'ajourner la réunion.

Le lendemain, les premières offres du "gouvernement allemand provisoire" comme se décrivaient les comploteurs de Valkyrie, arrivèrent auprès des alliés (Rommel ayant toujours gardé le silence sur son implication). Il s'agissait de revenir aux frontières de 1938 en incluant Dantzig et Memel. L'État allemand instruirait lui-même ses procès pour les criminels de guerre nazi. L'armée allemande serait réduite aux niveaux de 1919. Les comploteurs de Valkyrie pensaient que cela serait acceptable pour les Alliés. En fait, cela a eu l'effet inverse. Churchill et Roosevelt étaient dégoûtés que « ces foutus imbéciles n'aient rien appris ». Touts les participants à la conférence était d’accord. Rien d’autre qu’une reddition inconditionnelle. Aucun d'entre eux n'allait permettre à l'Allemagne de sortir de la Seconde Guerre mondiale avec plus de territoire qu'au début du nazisme. « Nous ne pouvons pas récompenser le nazisme, même si nous récompensons les antinazis », comme Roosevelt l'a mémorablement déclaré.

Au final après une semaine de débat, la conférence de Kiev accoucha des déclarations suivantes :

1) En ce qui concerne la Roumanie et la Hongrie, il fut convenu que les deux pays seraient neutres. Aucun pays ne pourra stationner des troupes là-bas. Et ils ne pourront rejoindre aucune alliance militaire ou politique. Ils seront tous deux des nations démocratiques, libres de toute pression étrangère.  

En raison de l'instabilité politique et de l'absence d'une structure gouvernementale crédible à Budapest. Mussolini suggéra un référendum sur le maintien de la monarchie en Hongrie. Afin d'obtenir cela, le Duce dut accepter un référendum en Finlande, sur l'adhésion du pays à l'Union soviétique, en tant que république socialiste soviétique de Finlande. Les acquisitions territoriales du bloc fasciste et de l'Union soviétique depuis 1935 furent mutuellement (et discrètement) reconnues tandis que des garanties ont été mises en place. La Dobroudja serait démilitarisée bien qu'elle soit effectivement annexée par la Bulgarie. Pour y parvenir, la Turquie dut accepter de démilitariser partiellement sa propre frontière soviétique. La Bessarabie reviendrait également aux Soviétiques.

2) En ce qui concerne les lieux d'occupation, l'Allemagne serait divisée en plusieurs secteurs. Premièrement, en échange de l'annexion soviétique de la Pologne orientale, la Pologne s'emparerait d'une grande partie de l'Allemagne de l’est. Ce qui restait, de l'Allemagne serait occupée par les armées françaises, américaines et britanniques à l'ouest dans leurs propres secteurs tandis que les Soviétiques occuperait l'est. L'Autriche serait détaché de l’Allemagne, et serait intégralement occupée par l’armée italienne. À Berlin, la moitié ouest de la ville serait divisée en secteur Britannique, Américain, Français et Italien. Et un secteur soviétique à l’est.

3) En ce qui concerne les zones d'influence. Les Soviétiques occuperaient la Slovaquie tandis que les Anglo-Américains occuperaient la Bohème-Moravie, bien que l’état de Tchécoslovaquie soient maintenu. La Pologne serait également occupée par les Soviétiques, tout comme l'Allemagne de l'Est et la Finlande. Staline garanti des élections libres, quoi qu'il en soit..

4) Les criminels de guerre nazis seraient traduits devant des tribunaux internationaux pour déterminer leur culpabilité et prouver celle-ci aux yeux u monde. Cependant, Churchill réussit astucieusement à convaincre tout le monde de faire juger séparément les personnalités politiques et militaires, ce qui aura d'énormes répercussions après la guerre.

5) L'Union soviétique rejoindrait la guerre du Pacifique au début de 1945, bien que les gains territoriaux précis seraient déterminés à une date ultérieure.

Chacune de ces décisions aurait un impact colossal sur le monde à venir. Certains pour le bien, d'autres pour le mal. L'un des effets était que la course pour Berlin fut lancée. Ironiquement, les dirigeants occidentaux n'avaient aucune intention de laisser leurs troupes s'emparer de la ville. Ils étaient très heureux de laisser les Soviétiques se saigner pour y arriver. Puis quelque chose d'étrange s'est produit l'avancée de l'Ouest avançait soudainement beaucoup plus vite que quiconque ne l'avait imaginé. A l’ouest, les troupes de la Wehrmacht se sont rendues en masse alors qu'elles continuaient à combattre bec et ongles à l’est les troupes soviétiques. Les soldats allemands préféraient être fais prisonniers pars les Anglais, les américains ou les français, que de finir en Sibérie.


Extrait de 'Nous sommes toujours là ! L'histoire de la Pologne' d'Agata Tarski


Beaucoup de résistants polonais étaient terrifiés à l'idée d’avancer la libération de Varsovie. Witold Pilecki, qui venait de s’échapper d'Auschwitz, n'avait plus peur de rien. De nombreux membres de la résistance polonaise, en particulier les communistes, voulaient attendre que l'Armée rouge soit aux portes de la ville, pour lancer l’insurrection. Cependant, Pilecki était fidèle au gouvernement polonais en exil et savait que la résistance polonaise risquait d'être subvertie par un État stalinien. Il était en contact avec les Britanniques, qui lui répétaient que Staline allait accélérer sa marche vers l’ouest. Même si ce n'était pas l'idéal, la Résistance de Varsovie décida que le 10 mai, la ville se libérerait. Pilecki cacherait son rang et se batterait anonymement avec ses camarades.

Le 10 mai 1944, une frénésie de tirs et de bombardements secoua la capitale polonaise. Les Allemands, déjà perplexes quant à ce qui se passait dans cette guerre, étaient trop divisés pour riposter correctement. Les SS se sont battus jusqu'au bout tandis que la Wehrmacht était très partagée. Certains se sont battus, certains se sont rendus et beaucoup ont pris la fuite. Tout cela garantissait qu'en deux jours, Varsovie fut libre.

A la nouvelle de la libération de Varsovie, Staline eut une réaction plutôt étrange, selon des témoins, il était à mi-chemin entre l'anxiété et la colère. Beaucoup soupçonnaient que Staline était en colère contre la résistance polonaise qui avait libérée Varsovie toute seule, excluant ainsi le gouvernement communiste que Staline n'avait pas encore établi. Les troupes de Staline étaient à environ une semaine de marche de Varsovie et il ordonna d'accéléré encore.

Le 20 mai 1944, l’armée rouge entra dans Varsovie ou elle reçut un accueil poli mais relativement peu enthousiaste. Toutes les rues étaient décoré du drapeau polonais. En fait, l'itinéraire avait été spécifiquement choisi par les Polonais pour que le maximum de drapeaux polonais soit visible. Parfois, les soldats soviétiques passaient devant des maisons entièrement peintes en blanc et rouge. Pas un seul drapeau soviétique était visible, les dirigeants de la Résistance polonaise, voulaient envoyer un message à Staline.
« Merci pour votre aide, mais c'est notre pays ».  

Aujourd’hui, le fait que la Pologne ait été la seule nation à avoir libéré sa capitale du nazisme elle-même est une source d'immense fierté pour le peuple polonais.


Extrait de 'Unconquerable : L'histoire des Juifs de Hongrie', par Mel Goldberg

Un accord important, bien que souvent négligé, lors de la conférence de Kiev était la clause qui permettait aux troupes de n'importe quelle nation alliée de pénétrer dans n'importe quelle région occupée par les troupes allemandes. Cela avait permis à Wingate de commencer son opération la plus mémorable de la guerre. Pour lui, comme pour l’armée Anglo-Juive

Wingate avait contacté Churchill et avait demandé de continuer à marcher au nord de Budapest, vers la Slovaquie et au-delà. Wingate avait tenté de convaincre son premier ministre de la sagesse de canaliser les Soviétiques dans un couloir plus étroit, pour retarder leur avance en Allemagne. Mais Churchill avait vu clair dans le jeu de son général. « Je sais ce que vous demandez. Bien que je ne sois pas encore entièrement convaincu de l’utilité militaire. Je veux savoir si les rumeurs sont vraies. Si elles le sont, l'histoire me maudira si je n'y vais pas. Et qui de mieux pour y aller ?”

Le 10 mai, l'opération Cyrus fut lancée. Alors que les Soviétiques continuaient à courir désespérément vers l'Ouest pour atteindre Berlin avant qu'elle ne tombe aux mains des autres puissances alliées. Ou pire, elle les mains des membres antinazis de la Wehrmacht. Les armées Anglo-juives se déplacèrent de la Hongrie vers la Slovaquie très rapidement. La Wehrmacht évita cette armée, craignant des représailles pour toutes les cruautés déchaînées contre les Juifs pendant la guerre et avant. Wingate ne s’en formalisait pas, car lui et ses hommes connaissaient le but de leur marche.

Le 2 juin 1944, les premières troupes de reconnaissance des forces juives pouvait distinguer, Auschwitz.


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Message par DemetriosPoliorcète Dim 17 Avr - 10:51

Le coup d'Etat a donc été un succès, étonnant.
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Message par Rayan du Griffoul Lun 2 Mai - 2:34

Chapitre 16  Tout est vrai


Extrait de 'Day' (1990) d'Elie Wiesel

Les SS étaient piégés dans le camp depuis que la Wehrmacht les avait encerclés. Mais les gars de l'armée étaient intelligents, ils se sont écartés, au moment où nous nous sommes approchés, et nous ont donné un chemin clair jusqu'aux portes.  Je suppose qu'ils ne voulaient pas être près du camp après avoir découvert la vérité. D'après ce qu'on nous a dit plus tard, il semble que les SS du camp aient débattu de ce qu'il fallait faire. Certains d'entre eux voulaient un combat à mort, certains voulaient prendre les prisonniers en otage, mais ils ont choisi une troisième option. Prétendant que tout allait bien ils nous ont laisser entrer sans résistance. Zvi m'a ordonné d'ouvrir les portes, alors j'ai pris les coupe-boulons et je suis entré dans cet endroit. L'endroit où j'aurais pu être envoyé. Où mon père, où ma mère, où ma sœur, où tous les membres de ma famille, tous ceux que j'aimais et tous ceux que je connaissais auraient pu finir.

Des centaines. Des Milliers. Des dizaines de milliers. Des centaines de milliers. Tous avec cette horrible étoile jaune. Ils étaient vivants, mais beaucoup semblaient déçus de ne pas être morts.  J'ai vu des gens ramper vers moi avec si peu de chair qu'on pouvait voir le blanc de leurs os. Des visages qui ressemblaient plus à des crânes avec des yeux dedans. Certaines personnes étaient trop épuisées même pour bouger. D'autres avaient les yeux tellement enfoncés dans le crâne que j'ai cru qu'ils étaient morts. Certains étaient morts. Certains saignaient. Certains gisaient sans vie sur les barbelés de la clôture, comme s'ils essayaient de courir vers nous dans un accès de folie aveugle et avaient été abattus dans une autre mort inutile.
Même maintenant, je ne peux pas commencer à vous décrire comment c'était. C'était comme entrer dans le niveau le plus bas de l'enfer. Certains Juifs ont pleuré de joie quand ils nous ont vus, certains ont été tellement traumatisés par l'expérience qu'ils ont simplement crié. Certains nous ont suppliés dans une centaine de langues différentes, dont je ne savais rien, pour des choses que je ne savais pas.

C'est là qu'ils voulaient me mettre. Les nazis voulaient m’enfermer dans cet endroit. Ils voulaient me transformer en une de ces pauvres créatures, juste avant de me tuer. Ma mort ne leur suffirait pas.  Ils voulaient me faire souffrir. Ils voulaient me blesser à l'intérieur et à l'extérieur. Ils voulaient me voler ma famille, me voler les gens que j'aimais et déchirer mon âme, et alors seulement ils me tueraient. Juste parce que j'étais juif.

Ma tête commença à s'embrumer alors que je conduisais les hommes à travers les Portes de la Mort.

[…]

Nous avons rencontré le commandant du camp, Rudolf Höss. Je me souviens d'avoir été silencieux, maussade quand je l'ai rencontré. J'étais trop choqué et consterné par ce que j'ai vu pour garder l'esprit clair. Cela lui allait bien, puisqu'il parlait à peine. Je pense que j'étais le seul d'entre nous qui n'avait pas l’envie de vouloir le tuer sur-le-champ Zvi lui a demandé quelle était, son rang et ce qui se passait ici. Höss a tenté d'expliquer que les décès étaient dus au choléra et à la famine en raison d'un manque de ravitaillement, accéléré par la trahison d'éléments de la Wehrmacht. Il a essayé de nous assurer que les Juifs avaient été traités avec la plus grande délicatesse et que la cruauté gratuite n'était pas autorisée. Je ne sais pas comment j'ai fait, pour ne pas le tué.

Puis, en marchant, nous sommes tombés sur un tas de chaussures. Nous avons examiné la taille de la pile, des milliers. Nous savions qu'il y avait aussi d'autres tas. Des milliers de chaussures étaient là. Ensuite, j'ai regardé la taille des chaussures. La plupart étaient plus petites que ma main. Je pouvais voir la fureur s'accumuler sur les visages des hommes, car ils ressemblaient à des chiens enragés. Zvi ramassa une chaussure et se retourna vers Höss. Et lui posa une question assez simple : « Commandant, est-ce que ce sont les chaussures d'enfants juifs ?

Devant le silence du SS, Zvi a posé une autre question :

« Commandant, pourquoi je n'ai pas vu d'enfants au camp depuis notre arrivée ?

Ce fut mon dernier souvenir de Höss. En fait, c'était mon dernier souvenir de tout ça. Tout ce dont je me souviens, c'est que lorsque je me suis réveillé, j'étais allongé sur le sol de cet endroit abandonné de Dieu. Je me suis demandé combien de temps s'était écoulé, alors j'ai regardé ma montre. Et là, j’ai vu que mes mains étaient rouge à cause du sang.


Extrait de 'Unconquerable : L'histoire des Juifs de Hongrie', par Mel Goldberg


Wingate arriva à Auschwitz le lendemain, plus de 300 SS qui été affectaient au camp avaient été tués, par l'armée juive, après s'être rendus. Mais beaucoup d'autres avaient été battus à mort par les prisonniers eux-mêmes. Le corps de Höss ne fut jamais retrouvé, car il avait été battu, ligoté et jeté vivant dans l'un des crématoriums par Zvi Brenner. Joseph Mengele, qui avait été surnommé "l'ange de la mort" par les détenus pour ses activités cruelles d'expériences médicales fut retrouvé noyé dans un bain de glace, qu'il avait utilisé pour voir combien de temps les humains pouvaient survivre à une température glaciale. La plupart des autres gardes qui avaient été particulièrement vicieux furent battus à mort, abattus ou pendus. La seule méthode de mise à mort non prise en compte était la chambre à gaz. Peut-être était-il considéré comme blasphématoire de tuer les nazis là où tant de leurs amis et de membres de leur famille étaient morts, et ils ne voulaient pas souiller leurs souvenirs.  

Les procès d'Auschwitz qui eurent lieu en 1946 furent assez stériles car les pires criminels avaient déjà été tués et Eichmann fut condamné à Nuremberg.  
Les meurtres des SS de Auschwitz ont fait l'objet de nombreuses controverses morales, y’compris en Israël. Certains pays parlent « de massacre d'Auschwitz » d'autre parle « des représailles d'Auschwitz ». Depuis lors, les questions éthiques des représailles ont été explorées dans des films, des pièces de théâtre et des romans. Le procès de Zvi Brenner sera une grande extravagance médiatique, Wingate viendra publiquement prendre sa défense. Tandis que Churchill gardera le silence, tout en disant en privé : « J'aurais probablement fait la même chose ».  

Mussolini interviendra et dira que la condamnation de Brenner pour les représailles d'Auschwitz serait "une dernière gifle aux victimes de l'Holocauste". Cela deviendra aussi l'une des origines de la division droite-gauche en Israël, la publicité entourant le procès faisant de Menahem Begin une superstar nationale pour sa défense du Brenner et l'éloge du "bon sens italien sur la peur britannique". Mais cela se sera plus tard.

"Tout est vrai"  

Tel était le tristement célèbre rapport en trois mots de Wingate à Londres sur son enquête sur Auschwitz. Churchill ne pouvait pas y croire et demanda alors si les tendances sionistes de Wingate avaient obscurci son jugement. Mais les rapports qui ont suivi et la diffusion rapide de photos de toute l’horreur (les crématoires, les chambres à gaz, etc.) ont rapidement fait changer d'avis le britannique.  

En quelques jours, une équipe de la BBC arriva sur les lieux et enregistra les scènes de plus de 100 000 détenus brisés, affamés et au bord de la mort. Les scènes indéniables et incroyables du plus grand acte d'inhumanité de l'histoire de l'humanité seraient diffusées dans le monde entier.

"Il n'y a pas de calomnie ou de diffamation que nous puissions inventer de plus terrible, que celle que les nazis ont déjà commise", dit Churchill à la Chambre des communes après avoir rapporté les découvertes de Wingate.  

Roosevelt déclamera à la presse : « Il est impossible de concevoir une idéologie plus vile que celle que nous combattons ».  

Mussolini lui condamna « l'ancienne barbarie teutonique qui s'oppose à la civilisation sous toutes ses formes ».

Seul Staline ne dit mot.


La spirale de la mort : Staline 1941-1953 par Alexi Ivanovitch


Alors que Staline avait toujours soupçonné les Alliés occidentaux de l'avoir trompé, en incluant l'Italie à leur côté. Une fois que Mussolini et Churchill avait commencé à se coordonner beaucoup plus fréquemment et avait manifestement tenté de bloquer les avancées soviétiques en Europe, la paranoïa de Staline avait commencé à augmenter. Et bien sûr, l'une des principales victimes serait la population juive, que Staline considérait de plus en plus comme plus fidèle aux forces anglo-juives et à leurs sauveurs italiens plutôt qu'à leur propre pays.

Les membres de son entourage rapportent que Staline a eu une réaction étrange, lors de la réunion du Politburo peu de temps après la libération d’Auschwitz. Il demanda à Molotov s'il était vraiment possible que tous les rapports étaient vrais. Et qu’il ne pouvait pas s’agir d'un stratagème des Britanniques pour accroître leur soutien parmi les populations juives en les « libérant » d'un tel endroit. Souhaitant probablement ne pas être l’objet d’une future purge, la plupart des membres du Politburo ont hoché la tête en signe que la possibilité existait. Après la réunion, Staline a pris Khrouchtchev à part, et lui demanda si le sionisme pouvait être un complot impérialiste pour coloniser le Moyen-Orient. Khrouchtchev répondit qu'avec les impérialistes, tout était possible.

Alors que la nouvelle de la “ découverte” d’Auschwitz apporta une vague de soutien aux communautés juives du monde entier, le seul endroit où la vie s'est manifestement détériorée pour les juifs était l'Union soviétique. Les journaux et les organisations sionistes furent soudainement beaucoup plus surveillés certaine furent carrément interdite. À l'époque, cela passa largement inaperçue, mais cela conduirait à des événements qui définiraient la fin des années quarante et le début des années cinquante, non seulement en URSS, mais dans le monde entier.
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Message par Yodarc Lun 2 Mai - 6:51

Un récit bien crédible mettant en évidence les réactions humaines face à l'impensable. Et même si la vengeance décrite pourrait être perçue comme narrative et morale, je trouve qu'elle est plausible.
Et la description de Staline est très intéressante car elle met en valeur la paranoïa du dictateur et le fait qu'il était devenu quelque peu antisémite sur la fin de sa vie historiquement.
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Message par Rayan du Griffoul Lun 2 Mai - 18:20

Chapitre 17 A l’ouest du nouveau
 

Extrait du Procès d'Erich Von Manstein à Berlin, 19 mai 1944

Roland Freisler : « Et pourquoi avez-vous décidé de trahir le Reich allemand ?

Manstein : "Monsieur, j'ai trahi le Reich au moment où j'ai obéi à un ordre prononcé par Adolf Hitler."

Roland Freisler : (*claquant son marteau*) "QUI AU NOM DE DIEU PENSEZ-VOUS ÊTRE ? ! VOUS ETES UN MISÉRABLE, PORC, QUI AIME LES JUIFS ! UN TRAITRE LACHE COMME VOUS NE DEVRAIT SUBIR UNE MORT LA PLUS LONGUE ET LA PLUS DOULOUREUSE POSSIBLE ! IL Y A PLUS D'HONNEUR ET DE GLOIRE DANS LE PETIT DOIGT D'ADOLF HITLER QUE TOUT VOTRE SANG PERVERS.

Manstein : "Monsieur, je ferais preuve de prudence, car bientôt vous serez vous-même jugé, tout comme le reste des usurpateurs nazis."

Roland Freisler : « LA TÉMÉRITÉ DE VOUS VERMINE EST SANS COMPARAISON ! AUCUN RAT OU TERMITE NE PEUT S'APPROCHER DE LA SALETÉ RÉPUTANTE QUE JE VOIS MAINTENANT DEVANT MOI !

Manstein : "Je pensais exactement la même chose, monsieur."


Extrait de "La Seconde Guerre mondiale" de Christopher Armlong


Environ un mois après le début de l’opération Valkyrie à la mi-mai 1944, les rêves des comploteurs avaient été presque détruits. Berlin était solidement sous contrôle des SS, comme l'étaient à peu près toutes les grandes villes à l'exception de Vienne, Leipzig, ou encore Hambourg, qui était maintenant assiégée par les loyalistes de la Wehrmacht et les troupes SS. Malgré les tentatives après-guerre, du gouvernement ouest-allemand de faire de la guerre civile qui déchirait l'Allemagne en cette année 1944, une simple confrontation de "la courageuse Wehrmacht contre les méchants SS", davantage de troupes de la Wehrmacht s’était en fait rangées du côté du gouvernement Himmler, au détriment du gouvernement Beck de Hambourg. En effet, une partie importante des défenseurs de la ville étaient des socialistes et des communistes, qui avaient enfin une chance de se soulever et de combattre le régime qu'ils détestaient tant. Certains comploteurs de Valkyrie, comme Von Manstein et Von Kluge avaient déjà reçu des parodies de procès et avaient été exécutés, et dans des circonstances particulièrement brutales pour Von Manstein pour son discours désinvolte face au juge Roland Freisler. Le maréchal fut lentement décapité avec un couteau, selon les ordres personnels de Himmler.

Ailleurs, les Italiens avaient pris le contrôle de la majeure partie de l'Autriche, marchant sur Vienne sans rencontrer de résistance, alors que les partisans de Valkyrie s'étaient emparés de la ville, après avoir chassés les SS (préservant ainsi Vienne de terribles combat, qui auraient été terrible pour l'architecture traditionnelle de la ville). L'Italie avait comme projet de restaurer l'ancien État austro-fasciste des années 1930, mais cette fois avec un soutien indéfectible. Après être rentrée pacifiquement dans l’ancienne capitale des Habsbourg, l’armée de Mussolini se tourna vers son prochain objectif : La Bavière et sa capitale Munich.

Sur le front occidental, la ligne Siegfried ne fut à la hauteur de la réputation comptait par la propagande nazie. Les troupes américaines menées Patton l'avait franchi. Les troupes britanniques commandées par Montgomery, avaient presque totalement libéré la Belgique et étaient en train de délivrer les Pays-Bas. Cela avait semblé presque impossible, il y a quelques mois à peine, mais l'effondrement total des lignes allemandes, avait conduit à davantage de redditions, dont les Alliés ne savaient quoi faire.  

Ajouté à cela, un gigantesque exode de civils allemands fuyant vers l'Ouest pour échapper aux forces soviétiques venant en sens inverse. Une armée rouge qui n'avait toujours pas réussi à s'emparer d'une ville allemande.

Rommel était comme la plupart des Allemands. Il savait que la guerre était perdue, mais était aussi terrifié des conséquences de l'invasion soviétique. Valkyrie était un échec. Il devait prendre une seconde décision encore plus difficile, que celle de rejoindre les comploteurs. Cependant, c'est probablement celle qui sauvera sa réputation après la guerre.


Interview d'Erwin Rommel pour l'émission "World At War" de la BBC (1973 )

Interviewer : "Pourquoi avez-vous décidé de vous rendre vous et vos troupes ?"

Rommel : « Parce que je savais que la guerre était perdue, je savais que le complot avait échoué et je savais que je ne voulais pas voir l’armée rouge à Berlin. Je n'étais pas idiot. Je savais que nos demandes de paix n'allaient pas être acceptées, mais je pensais qu'au moins en prenant le pouvoir, nous pourrions trouver une meilleure solution. Mais le complot a échoué. Je savais que les prochaines années allaient être très dures pour l'Allemagne. J'ai décidé que la seule façon de sortir de cette guerre en tant que nation fière, était de séparer la perception de notre armée courageuse et noble et celle des nazis.  

Nous avions déjà commencé avec l'assassinat d'Hitler mais je savais que nous avions besoin de quelque chose de plus que cela. J'ai décidé que la seule chose qui pouvait le faire était de combattre aux côtés des alliés. Sans compter que maintenant, les SS commençaient à se méfier de moi. Je ne m'étais déclaré pour aucun camp dans la guerre civile, répondant simplement que j'étais trop occupé à défendre l'Allemagne au front pour me préoccuper de la situation politique à l'intérieur. La mort de Manstein est ce qui m'a finalement convaincu d'aller jusqu'au bout.

ITW : "Alors, qu'avez-vous fait ?"

Rommel : « Le 22 mai, j'ai ordonné à mes forces tout le long du front occidental de cesser le feu. J'ai ensuite envoyé un message aux Américains leur disant que non seulement j'étais prêt à me rendre, mais aussi que je souhaitais créer un groupe d'armée allemand fidèle au gouvernement de Hambourg pour renverser le régime nazi.

Intervieweur : "Quelle a été la réaction ?"

Rommel : « C'était une sacrée surprise pour eux, comme pour tout le monde, moi y compris. J'avais une certaine réputation en Grande-Bretagne et en Amérique en raison des divers revers à que je l’aurais infligé en France. Ils m'ont répondu à la fin de la journée, ils m’ont dit que cela ne m'absoudrait pas d’un procès pour crimes de guerre, que je resterais en état d'arrestation militaire pendant toute la durée du conflit et que je serais placé au sein du commandement allié en tant que conseiller.

Interviewer : "Et ça vous convenait ?"

Rommel : « Je pensais que c'était un juste prix à payer si cela pouvait séparer l'armée allemande de l'horreur des nazis. Bien sûr, après avoir appris ce qui se passait à Auschwitz, j'ai perdu tout état d’âme quant à ma décision que j'avais prise.

Interviewer : "Comment s'est passée votre rencontre avec les commandants alliés pour votre reddition ?"

Rommel : (*Sourires*) "Le général Patton était là. Nous avons rapidement discuté des formalités. Lorsque nous avons terminé, au grand choc des autres dirigeants alliés, il a sourit et s'avança vers moi."

Intervieweur : « Qu'est-ce qu'il a fait ?

Rommel : « Il m'a dit qu'il avait lu mon livre. Cela et quelques autres mots que j'ai bien peur de ne pas pouvoir répéter.
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Message par Flosgon78 Lun 2 Mai - 21:35

Oh le retournement d'Erwin
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Message par Collectionneur Lun 2 Mai - 23:28

La, c'est un coup dont je ne m'attendais pas 😝 Staline va être ici persuadé que les Alliés l'on trahi pour que l'armée régulière allemande tourne casaque. Patton qui souhaiter chassé également l'armée rouge d'Europe risque de devoir casser du T-34 😏
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Message par Rayan du Griffoul Jeu 5 Mai - 1:37

Chapitre 18 Le bouffon prend la couronne

La Seconde Guerre mondiale – Christopher Armlong

La nouvelle de la défection de Rommel frappa l'Allemagne tel un coup de foudre. Que leur héros, l'homme qui avait si vaillamment sauvé l'armée allemande à plusieurs reprises en Russie, qui avait remporté la bataille de France, et qui avait failli repousser les alliés en Normandie, avait changé de camp, c’était incompréhensible. La réaction initiale du gouvernement Himmler a été de nier, ce qui fut rapidement démenti par des photos de Rommel et Patton se serrant la main. À partir de là, Goebbels s'était vu confier sa mission la plus difficile en tant que ministre de la propagande. Faire en sorte que les Allemands détestent Rommel.

Goebbels accusa Rommel de « succomber à son égo », de « cracher sur les tombes de ses soldats morts » et de « souhaiter le viol de toutes les femmes allemandes par les Juifs et les sauvages russes ». Cela laissait peu de place à l'imagination, mais cela avait peu d'effet. La plupart des Allemands avaient peu de haine envers les Américains, les Britanniques ou les Italiens. Ils étaient cependant terrifiés par les soldats juifs et soviétiques à l'Est. C’est pour cette raison que Churchill ordonna à l'armée Anglo-juive de ne plus avancer plus loin en Allemagne, et de libérer Prague, ce qu'elle fit à la mi-juillet. Pour cette raison, la défection de Rommel a été vue sous un jour beaucoup plus indulgent.

Rommel n’était plus en première ligne, mais sa présence a changé la donne. Il avait formé une nouvelle armée, composée principalement de soldats qui avait combattu, depuis le coup d'État de Valkyrie dans « l'armée allemande libre », qui est rapidement passée à environ 20 000 hommes une fois que les antinazis résolus s’y sont rallié. Les rangs ont continué à grossir quotidiennement (certains nazis s’y sont même joints pour « en finir avant que Staline ne fasse de notre pays un cadavre », a déclaré l'un d'eux.) À l'été, près des trois quarts des troupes de la Wehrmacht se sont rendus aux Alliés sans combat. Les seuls problèmes auxquels les Alliés étaient confrontés étaient les loyalistes des SS et de la Wehrmacht, ces derniers étant particulièrement gênants dans la mesure où certains feignaient de se rendre et lançaient des attaques surprises.

Néanmoins, à la mi-juillet, Patton avait traversé le Rhin. Les ponts avaient été préservés par les troupes de Rommel. Les Soviétiques continuent de lutter contre les Allemands en Pologne.



Extrait de "L'asile de fous : l'Allemagne après Hitler, avant l'occupation", de Ronald Hines


Le plus grand indicateur de la folie en proie à Berlin en 1944 c’était surement le faux procès de Rommel. Sur le banc des accusés devant le juge du Reich Roland Freisler, se trouvait une chaise avec une photo du Maréchal. Freisler réprimanda l'objet comme s'il s'agissait de Rommel lui-même et le condamna à mort. Une escouade de SS a saisi la photo et l'a écrasée au sol. C’est dire l’état mental du gouvernement de Berlin. Le pire c’est que les Berlinois étaient totalement indifférents à la folie qui les entouraient.

Himmler, qui avait déjà commencé la tâche inutile d'essayer de détruire les preuves de la solution finale, décida que la Wehrmacht était devenue trop dangereuse pour l'État, et commença une série de purges que Staline n’aurait pas renié. Même ceux qui n'étaient pas dans l'armée à l'époque furent ciblé. Walter Von Brauchitsch fut traîné hors de sa maison en pleine nuit et abattu contre un mur, alors qu'il était en retraite forcée, simplement en raison de ses désaccords historiques avec Hitler. Heureusement, Von Rundstedt fut informé et fit défection vers l'Ouest avant. Pendant que Kesselring se rendit aux Italiens et que Von Kluge était en sécurité à Hambourg. Georg Von Küchler et Fédor Von Bock n'ont pas eu cette chance et furent discrètement exécutés avant d'être remplacés par des SS. Seuls Model et Von Leeb furent épargnés, car leur enthousiasme historique pour l’idéologie nazi, les avaient sauvés..

Tout le monde fut enrôlé jusqu'aux pré-adolescents et aux hommes qui avaient connus la Prusse alors que c’était encore un royaume. Les exécutions de rue de « déserteurs », de « traîtres à la race », de « judaïstes » et d'une foule d'autres accusations faisaient aussi partie du quotidien de Berlin. On estime qu'il y avait, en moyenne, une exécution publique à Berlin chaque jour pendant l'été 1944, en raison de la conviction de Himmler que cela « mettrait de l'acier dans nos ventres ». Inutile de dire que les denrées alimentaires se raréfiaient, même si quiconque tentait de quitter Berlin, il fallait avoir une très bonne raison à moins de vouloir finir contre un mur. C'était la guerre totale, et les bombardements américains, britanniques et même italiens augmentaient. Certaines villes se déclarent en faveur du gouvernement de Hambourg après la défection de Rommel, uniquement pour être épargné par les bombardements. Alors que l'armée Anglo-juive traversait la Tchécoslovaquie, les habitants de Dresde étaient terrifiés à l'idée d'être pris entre deux feux. La garnison de la ville exécuta les responsables SS et les dirigeants nazis de la ville durant une nuit. Et le lendemain les autorités déclarent que Dresde était une ville ouverte. Himmler ordonna que Dresde fût "réduite en ruines", mais n’avait pas les moyens de ses ambitions. Ce qui sauvera la « Venise allemande », comme on l'appelait.



Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s' de Wendy Walters


Le débat sur l'implication de Rommel au sein de l’état-major Alliés était vif. Roosevelt et Churchill se disputaient furieusement, le président américain pensant que Rommel n'était qu'un opportuniste cherchant à échapper à l'effondrement du Reich. Tandis que Churchill semblait prêt à lui donner une chance. L'impasse ne fut rompue que lorsque Patton exigea que Rommel demeure à ses côtés. Confronté à la menace d’une démission de Patton, Roosevelt finit par céder.

Roosevelt était troublé. La dégradation de sa relation avec Churchill l'avait affecté et il pouvait la froideur entre eux. L'arrivé de Mussolini dans le giron allié l'avait rendu amer et plein de ressentiment, surtout quand Churchill se rapprochant de lui. Après l'épuisante conférence de Kiev et les disputes qui ont suivi avec Churchill, Roosevelt devenait de plus en plus renfermé. Et cela avait beaucoup affecté sa santé

Après avoir découvert la vérité sur Auschwitz, il publia un communiqué de presse le 6 juin détaillant son dégoût. Après avoir discuté de la question avec ses généraux le lendemain, il écourta la réunion ; se disant très fatigué, et alla se coucher. Cependant, le matin du 8 juin 1944, le personnel de la Maison Blanche remarqua, qu'il ne s'était pas levé. Le président Franklin Roosevelt était mort d'une hémorragie cérébrale pendant son sommeil. Ce matin-là, le vice-président Henry Wallace fut emmené à la Maison Blanche et prêta serment. Il devint alors le 33e président des États-Unis d'Amérique. Une présidence qui sera marqué par des troubles jamais vue depuis la guerre de Sécession.


Premier discours radiophonique du président Henry Wallace, 8 juin 1944


"Franklin Delano Roosevelt était un grand Américain. C'était un grand homme. Et c'était un grand ami. De toutes ses forces, il a mené cette terrible guerre contre le monde esclavagiste, afin qu'il devienne libre. Nous savons contre quoi nous luttons, nous luttons contre les monstres dont nous avons vu la trace du carnage depuis les attaques de Pearl Harbor jusqu'aux abominations d'Auschwitz. Nous affronterons ce mal de tous côtés, chez nous et à l'étranger, jusqu'à ce que le mal ne soit plus qu'un souvenir en soi.

The Footprint of Mussolini (traduction) - Page 2 220px-Henry-A.-Wallace-Townsend
Henry Wallace 33éme Président américain 


Extrait de 'The Dark Decade: America in the 40s' de Wendy Walters


Alors que la nouvelle de la mort de Roosevelt faisait le tour du monde, les dirigeants Alliés et ceux du Pacte ont fait le point sur le nouveau chef du monde libre. Parmi les nazis, certains pensèrent que l'entente de Wallace envers les Soviétiques et le communisme déclencherait un conflit avec la Grande-Bretagne et l'Italie. Le gouvernement Beck à Hambourg fut déçu, car Wallace semblait encore moins susceptible d'accorder une paix qui laissait la Russie hors de l’Allemagne. Churchill et Mussolini, cependant, étaient tous deux stupéfaits. Churchill était désormais encore plus convaincu du manque de fiabilité de l'Amérique pour tenir tête à Staline lors des conférences future, et Mussolini redoubla d'efforts pour minimiser l'influence soviétique en Europe pour la même raison.

Mais certains des anti-Wallace les plus viscéraux se trouvaient non seulement dans son propre pays, mais surtout dans son propre parti.

La mouvance sudiste du parti démocrate fut mortifiée, qu'un partisan des droits civiques accède à la présidence. Les opinions naïves de Wallace sur l'URSS, ont également fortement contribué au dégoût qu’il inspirait à de nombreux éléments du parti. Comme James Eastland qui déclara, "Si Wallace et Himmler étaient face à face dans une élection dans le Mississippi, ce serait serrée." Harry Byrd de Virginie, considéré comme le chef spirituel de l'aile conservatrice du parti démocrate, avait opposé une résistance symbolique à Roosevelt, pour faire pression sur sa politique raciale, en se présentant face à lui lors de la convention de 1944. Cependant, cela ne pouvait être simplement « symbolique ». De nombreux responsables du Parti démocrate étaient d'accord avec Byrd, même ceux qui était antiségrégationnistes, considéraient Wallace comme trop naïf pour le rôle de président. L'idée était d'obtenir suffisamment de voix pour Byrd pour que mettre la convention dans une impasse, l’état-major du Parti démocrate devra alors trouver un candidat de compromis.

Wallace était, cependant, très populaire auprès de la population américaine, aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui. Il remplaçait un président populaire. De plus à cette époque l’électorat populaire et ouvrier, continuait de plébisciter le parti démocrate, considérant toujours les Républicains et Wall Street comme les responsables de la grande dépression. Dans le même temps, des sondages internes au parti démocrate avait montré que la convention s'annonçait comme un bain de sang.  

Mais cela changea avec le déclenchement de l’opération Ragnarök.


Dernière édition par Rayan du Griffoul le Mar 14 Fév - 18:28, édité 2 fois
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Message par Collectionneur Jeu 5 Mai - 11:20

Lapsus dans la première phrase du dernier chapitre : Que leur héros, l'homme qui les avait si vaillamment sauvés à plusieurs reprises en Russie, qui avait "pris" remporté la bataille de France,
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