Le règne de Napoléon IV
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Le règne de Napoléon IV
Chers lecteurs,
Le renaissance du Règne de Napoléon IV c'est désormais ici !
https://forumuchronies.frenchboard.com/t518-le-phenix-imperial#7695
Bonjour à tous,
Mes recherches sur la période, les faits que vous m'avez fait découvrir (et je vous en remercie) et mes réflexions personnelles m'ont amené à remanier le Point de divergence de "La Retraite de Sedan". A tel point que le titre est désormais obsolète. Sur conseil de Thomas, je recrée ce topic pour poster la version remaniée. Vous constaterez que je n'ai pas touché à tout !
Bonne lecture.
PS : J'essaie d'améliorer la forme en me basant sur vos uchronies.
L'Empereur est mort. Vive l'Empereur !
1er Septembre 1870
Aux environs de Sedan,
Napoléon III avait cherché en vain à mourir toute la journée. Cependant, bien qu'il se fut exposé plus d'une fois aux balles et aux obus prussiens en montant sur des hauteurs visées par les tirs des ennemis de la France, il était toujours en vie quand, croyant que la mort ne voulait pas de lui, quand il se décida à rentrer au QG de l'Armée de Chalons, en fait la sous-préfecture de la ville de Sedan.
Mais le dirigeant français avait en fait rendez-vous avec son destin...
Arrivé à proximité d'un pont visé par l'artillerie prussienne, une explosion eut lieu à l'endroit exact où se situait l'Empereur des Français. Une fois la fumée dissipée, il ne restait plus qu'une masse informe de chair et de viscères. Les témoins de la scène furent incapables de distinguer le cavalier de sa monture.
A Sedan même, le commandant en chef de l'Armée de Chalons , en fait le troisième en l'espace d'une journée, Emmanuel Félix de Wimpffen, continue à vouloir tenir coûte que coûte ses positions alors que les malheureux soldats français se font déchiqueter par l'artillerie ennemie sans pouvoir riposter. La nouvelle de la mort de l'Empereur ne l'ébranle même pas dans sa criminelle détermination à demander l'impossible à ce qui est désormais plus une masse humaine sans hiérarchie et sans discipline qu'une armée.
Emmanuel Félix de Wimpffen
Le lendemain 2 Septembre, von Moltke, le commandant en chef des armées allemandes coalisées, voyant que le bombardement d'enfer qu'il fait subir à l'armée française ne résout pourtant pas de Wimpffen à la capitulation, ordonne l'assaut général.
Helmuth Karl Bernhard von Moltke
L'Armée française montrera dans cette bataille le meilleur comme le pire. Alors que des groupes d'hommes (on ne peut plus parler de régiments dans ce chaos indescriptible) se rendent sans combattre, d'autres, se battront jusqu'à la dernière cartouche pour défendre le QG de de Wimpffen qui prendra lui-même le commandement d'une dernière charge suicidaire à la baïonnette contre les assaillants prussiens, une fois les munitions épuisées.
Cette épisode fameux sera immortalisé par le peintre Alphonse de Neuville dans son œuvre "La dernière charge".
Ce n'est qu'une fois le carnage terminée et l'Armée de Chalons détruite que les Allemands apprendront la mort de Napoléon III et feront parvenir la nouvelle au Monde.
3 Septembre 1870
Paris,
Après avoir un temps cru à une grande victoire de Mac-Mahon suite à la transmission d’une fausse rumeur, Paris apprend du soir la triste réalité. L’armée française a été écrasé et, comme l’explique les placards affichés partout dans la capitale, l'Empereur "est tombé glorieusement à la tête de ses troupes."
Le Corps législatif, lui, avait appris la nouvelle par la voix de Palikao depuis plusieurs heures déjà et ne cesse de délibérer depuis. Palikao sait son gouvernement en danger car 2 oppositions lui font face. Celle des Républicains, dont l’un des députés, Jules Favre, a proposé la déchéance de la dynastie Bonaparte, motion qui n’a néanmoins même pas été étudiée par les députés qui préfèrent, du moins en ce qui concerne les députés du centre, se ranger derrière l’autre meneur de l’opposition, Adolphe Thiers. Celui-ci n’évoque pas un changement de Régime mais réclame la formation d’un nouveau gouvernement, composé de toutes les couleurs politiques composant le Corps législatif. Il se doute bien que les Républicains refuseront de participer à un gouvernement impérial tandis que la droite refusera elle aussi certainement d’intégrer ce nouveau gouvernement.
Adolphe Thiers
Thiers voyant son heure arriver, tombe le masque. Il avait refusé quelques jours plus tôt de prendre la tête du gouvernement de l'Empire que lui avait proposé l'Impératrice-Régente car ne voulant pas s'associer à un Régime moribond. Or, l'Empereur étant mort, ses armées vaincues ou encerclées, son héritier étant un jeune homme de 14 ans qu'il pense pouvoir manipuler facilement, il se décide de passer à l'action avant que d'autres, il pense notamment aux Républicains, ne profitent de la situation.
Palikao, sentant la situation lui échapper, fait ajourner la séance au lendemain, 4 Septembre... Pendant ce temps, on apprend que le fils de Napoléon III, désormais l'Empereur Napoléon IV, se trouvent à Landrecies, ville lui ayant fait un accueil triomphal, se démarquant ainsi de la plupart des villes qu'il a traversé depuis de le début de la guerre. On télégraphie la nouvelle de la mort de Napoléon III à son fils et on lui demande de rentrer en urgence à Paris.
Thiers a travaillé toute la nuit avec ses principaux lieutenants mais le lendemain, il peut se présenter à l’impératrice-régente avec la liste du gouvernement, qui respecte à la lettre la Constitution approuvée par plébiscite en Mai. Eugénie, vu la situation, sait qu’elle ne peut faire face à une fronde parlementaire en des heures aussi tragiques et accepte de nommer Thiers à la tête d’un gouvernement d’union des centres.
Chef du gouvernement, Thiers s’était adjuvé le portefeuille de l’intérieur car il était désireux de faire régner directement l’ordre dans le pays. Il décida aussi de rappeler au gouvernement Buffet et Daru qui s’étaient opposés au plébiscite du 8 Mai afin de montrer à l’Empereur qu’il doit désormais faire face à un gouvernement constitutionnel issu des rangs du Corps législatif. Il s’entoure aussi de personnalités ayant signés l’interpellation des 116, pour un Empire libéral. En parallèle, il décide de nommer un Ministre des affaires étrangères, Henri Quesné, qui n’avait pas voté la guerre contre la Prusse, dans l’espoir que cela infléchira les Allemands vers une paix de compromis sans annexion. En revanche, il ne rappela pas Emile Ollivier, l’ancien chef du gouvernement, craignant que celui-ci ne lui fasse de l’ombre.
Pendant ce temps, une foule importante défile dans les rues de Paris pour réclamer la République et en chantant la Marseillaise mais les forces de Police parviennent à la disperser et à empêcher un assaut sur le Palais Bourbon où le Corps législatif peut donc continuer ses travaux. En effet, Trochu, le gouverneur militaire de Paris, qui avait perdu toute estime pour Napoléon III depuis le Camp de Chalons, du fait de son refus de replier sur Paris sans le consentement de son épouse, a retrouvé une partie de cette estime perdue suite à sa mort héroïque à la tête de ses troupes. Et c'est sans compter le fait que le nouvel Empereur n'est pour rien dans les erreurs de son père. Par ailleurs, il a juré à l'Impératrice sur son honneur de la protéger... Trochu met donc ses troupes à la disposition de la Police ce qui permet de contenir facilement l'émeute parisienne. Sans compter que nombre de Parisiens, loin d'être Bonapartistes pourtant, ont été impressionné par la sacrifice de Napoléon III.
Le général Trochu
Le renaissance du Règne de Napoléon IV c'est désormais ici !
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Bonjour à tous,
Mes recherches sur la période, les faits que vous m'avez fait découvrir (et je vous en remercie) et mes réflexions personnelles m'ont amené à remanier le Point de divergence de "La Retraite de Sedan". A tel point que le titre est désormais obsolète. Sur conseil de Thomas, je recrée ce topic pour poster la version remaniée. Vous constaterez que je n'ai pas touché à tout !
Bonne lecture.
PS : J'essaie d'améliorer la forme en me basant sur vos uchronies.
L'Empereur est mort. Vive l'Empereur !
1er Septembre 1870
Aux environs de Sedan,
Napoléon III avait cherché en vain à mourir toute la journée. Cependant, bien qu'il se fut exposé plus d'une fois aux balles et aux obus prussiens en montant sur des hauteurs visées par les tirs des ennemis de la France, il était toujours en vie quand, croyant que la mort ne voulait pas de lui, quand il se décida à rentrer au QG de l'Armée de Chalons, en fait la sous-préfecture de la ville de Sedan.
Mais le dirigeant français avait en fait rendez-vous avec son destin...
Arrivé à proximité d'un pont visé par l'artillerie prussienne, une explosion eut lieu à l'endroit exact où se situait l'Empereur des Français. Une fois la fumée dissipée, il ne restait plus qu'une masse informe de chair et de viscères. Les témoins de la scène furent incapables de distinguer le cavalier de sa monture.
A Sedan même, le commandant en chef de l'Armée de Chalons , en fait le troisième en l'espace d'une journée, Emmanuel Félix de Wimpffen, continue à vouloir tenir coûte que coûte ses positions alors que les malheureux soldats français se font déchiqueter par l'artillerie ennemie sans pouvoir riposter. La nouvelle de la mort de l'Empereur ne l'ébranle même pas dans sa criminelle détermination à demander l'impossible à ce qui est désormais plus une masse humaine sans hiérarchie et sans discipline qu'une armée.
Emmanuel Félix de Wimpffen
Le lendemain 2 Septembre, von Moltke, le commandant en chef des armées allemandes coalisées, voyant que le bombardement d'enfer qu'il fait subir à l'armée française ne résout pourtant pas de Wimpffen à la capitulation, ordonne l'assaut général.
Helmuth Karl Bernhard von Moltke
L'Armée française montrera dans cette bataille le meilleur comme le pire. Alors que des groupes d'hommes (on ne peut plus parler de régiments dans ce chaos indescriptible) se rendent sans combattre, d'autres, se battront jusqu'à la dernière cartouche pour défendre le QG de de Wimpffen qui prendra lui-même le commandement d'une dernière charge suicidaire à la baïonnette contre les assaillants prussiens, une fois les munitions épuisées.
Cette épisode fameux sera immortalisé par le peintre Alphonse de Neuville dans son œuvre "La dernière charge".
Ce n'est qu'une fois le carnage terminée et l'Armée de Chalons détruite que les Allemands apprendront la mort de Napoléon III et feront parvenir la nouvelle au Monde.
3 Septembre 1870
Paris,
Après avoir un temps cru à une grande victoire de Mac-Mahon suite à la transmission d’une fausse rumeur, Paris apprend du soir la triste réalité. L’armée française a été écrasé et, comme l’explique les placards affichés partout dans la capitale, l'Empereur "est tombé glorieusement à la tête de ses troupes."
Le Corps législatif, lui, avait appris la nouvelle par la voix de Palikao depuis plusieurs heures déjà et ne cesse de délibérer depuis. Palikao sait son gouvernement en danger car 2 oppositions lui font face. Celle des Républicains, dont l’un des députés, Jules Favre, a proposé la déchéance de la dynastie Bonaparte, motion qui n’a néanmoins même pas été étudiée par les députés qui préfèrent, du moins en ce qui concerne les députés du centre, se ranger derrière l’autre meneur de l’opposition, Adolphe Thiers. Celui-ci n’évoque pas un changement de Régime mais réclame la formation d’un nouveau gouvernement, composé de toutes les couleurs politiques composant le Corps législatif. Il se doute bien que les Républicains refuseront de participer à un gouvernement impérial tandis que la droite refusera elle aussi certainement d’intégrer ce nouveau gouvernement.
Adolphe Thiers
Thiers voyant son heure arriver, tombe le masque. Il avait refusé quelques jours plus tôt de prendre la tête du gouvernement de l'Empire que lui avait proposé l'Impératrice-Régente car ne voulant pas s'associer à un Régime moribond. Or, l'Empereur étant mort, ses armées vaincues ou encerclées, son héritier étant un jeune homme de 14 ans qu'il pense pouvoir manipuler facilement, il se décide de passer à l'action avant que d'autres, il pense notamment aux Républicains, ne profitent de la situation.
Palikao, sentant la situation lui échapper, fait ajourner la séance au lendemain, 4 Septembre... Pendant ce temps, on apprend que le fils de Napoléon III, désormais l'Empereur Napoléon IV, se trouvent à Landrecies, ville lui ayant fait un accueil triomphal, se démarquant ainsi de la plupart des villes qu'il a traversé depuis de le début de la guerre. On télégraphie la nouvelle de la mort de Napoléon III à son fils et on lui demande de rentrer en urgence à Paris.
Thiers a travaillé toute la nuit avec ses principaux lieutenants mais le lendemain, il peut se présenter à l’impératrice-régente avec la liste du gouvernement, qui respecte à la lettre la Constitution approuvée par plébiscite en Mai. Eugénie, vu la situation, sait qu’elle ne peut faire face à une fronde parlementaire en des heures aussi tragiques et accepte de nommer Thiers à la tête d’un gouvernement d’union des centres.
Chef du gouvernement, Thiers s’était adjuvé le portefeuille de l’intérieur car il était désireux de faire régner directement l’ordre dans le pays. Il décida aussi de rappeler au gouvernement Buffet et Daru qui s’étaient opposés au plébiscite du 8 Mai afin de montrer à l’Empereur qu’il doit désormais faire face à un gouvernement constitutionnel issu des rangs du Corps législatif. Il s’entoure aussi de personnalités ayant signés l’interpellation des 116, pour un Empire libéral. En parallèle, il décide de nommer un Ministre des affaires étrangères, Henri Quesné, qui n’avait pas voté la guerre contre la Prusse, dans l’espoir que cela infléchira les Allemands vers une paix de compromis sans annexion. En revanche, il ne rappela pas Emile Ollivier, l’ancien chef du gouvernement, craignant que celui-ci ne lui fasse de l’ombre.
Pendant ce temps, une foule importante défile dans les rues de Paris pour réclamer la République et en chantant la Marseillaise mais les forces de Police parviennent à la disperser et à empêcher un assaut sur le Palais Bourbon où le Corps législatif peut donc continuer ses travaux. En effet, Trochu, le gouverneur militaire de Paris, qui avait perdu toute estime pour Napoléon III depuis le Camp de Chalons, du fait de son refus de replier sur Paris sans le consentement de son épouse, a retrouvé une partie de cette estime perdue suite à sa mort héroïque à la tête de ses troupes. Et c'est sans compter le fait que le nouvel Empereur n'est pour rien dans les erreurs de son père. Par ailleurs, il a juré à l'Impératrice sur son honneur de la protéger... Trochu met donc ses troupes à la disposition de la Police ce qui permet de contenir facilement l'émeute parisienne. Sans compter que nombre de Parisiens, loin d'être Bonapartistes pourtant, ont été impressionné par la sacrifice de Napoléon III.
Le général Trochu
Dernière édition par Emile Ollivier le Mer 30 Jan - 18:22, édité 3 fois
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Le Plan de Thiers
Thiers, désormais chef du gouvernement, travaille depuis plusieurs jours, avec l’aide de l’impératrice-régente, à trouver un moyen d’arrêter ce qu’il considère comme une « folie militaire ». Thiers est parvenu à convaincre Eugénie d’accepter l’unité allemande, qui est déjà un fait accompli car le Royaume de Bavière, du Wurtemberg et le Grand-Duché de Bade sont alliés à la Prusse dans cette guerre. Mais la nomination de Quesné et la reconnaissance par la France de l’unité de l’Allemagne, sous n’importe quelle forme, seront-t-ils suffisants pour les Allemands ? Thiers en doute mais il espère tout de même convaincre le chancelier Bismarck en lui faisant craindre la proclamation de la République à Paris en cas de poursuite du conflit et une extension de la Révolution au reste de l’Europe. En effet, la Révolution a déjà été évitée de justesse le 4 Septembre, après l’annonce de la déroute de Sedan, et Thiers sait qu’il sera balayé si les Républicains prennent le pouvoir. Paris n’a pas été la seule ville secouée par des troubles révolutionnaires, Lyon, Marseille et Bordeaux ont vus une foule se faire contenir difficilement par les forces de l’ordre à l’annonce de la nouvelle défaite de l’armée impériale.
Henri Quesné
D’ailleurs la première décision de Thiers en tant que Chef du gouvernement et Ministre de l’intérieur a été de proclamer l’État de guerre dans tout le pays !
Convaincre l'Impératrice, désormais veuve, de mettre fin à la guerre prend du temps. Heureusement, les Allemands, eux, progressent en terrain hostile et avancent donc relativement lentement. Déjà des rumeurs font état de l’action des Francs-tireurs contre les soldats allemands isolés en patrouille et des représailles que ceux-ci exercent contre les civils et les Francs-tireurs capturés. Dans le même temps, la presse britannique (de plus en plus favorable à la France), par la voix du journaliste Forbes, a rendu-compte officiellement d’un massacre de civils à Bazeilles, où la population civile a soutenu les Marsouins contre les troupes bavaroises lors de bataille de Sedan.
Francs-Tireurs vosgiens en action
Mais la France a beau se dresser contre l'ennemi, son chef du gouvernement est prêt à accepter une paix honteuse pour maintenir l'ordre dans le pays.
Il ne pense qu'à une chose. Récupérer l'Armée de Bazaine, fidèle au Régime impérial, pour pouvoir assoir son pouvoir face aux Républicains. Paris n'a certes pas renversé l'Empire le 4 Septembre, mais le tonnerre gronde dans la Capitale.
Thiers, désormais chef du gouvernement, travaille depuis plusieurs jours, avec l’aide de l’impératrice-régente, à trouver un moyen d’arrêter ce qu’il considère comme une « folie militaire ». Thiers est parvenu à convaincre Eugénie d’accepter l’unité allemande, qui est déjà un fait accompli car le Royaume de Bavière, du Wurtemberg et le Grand-Duché de Bade sont alliés à la Prusse dans cette guerre. Mais la nomination de Quesné et la reconnaissance par la France de l’unité de l’Allemagne, sous n’importe quelle forme, seront-t-ils suffisants pour les Allemands ? Thiers en doute mais il espère tout de même convaincre le chancelier Bismarck en lui faisant craindre la proclamation de la République à Paris en cas de poursuite du conflit et une extension de la Révolution au reste de l’Europe. En effet, la Révolution a déjà été évitée de justesse le 4 Septembre, après l’annonce de la déroute de Sedan, et Thiers sait qu’il sera balayé si les Républicains prennent le pouvoir. Paris n’a pas été la seule ville secouée par des troubles révolutionnaires, Lyon, Marseille et Bordeaux ont vus une foule se faire contenir difficilement par les forces de l’ordre à l’annonce de la nouvelle défaite de l’armée impériale.
Henri Quesné
D’ailleurs la première décision de Thiers en tant que Chef du gouvernement et Ministre de l’intérieur a été de proclamer l’État de guerre dans tout le pays !
Convaincre l'Impératrice, désormais veuve, de mettre fin à la guerre prend du temps. Heureusement, les Allemands, eux, progressent en terrain hostile et avancent donc relativement lentement. Déjà des rumeurs font état de l’action des Francs-tireurs contre les soldats allemands isolés en patrouille et des représailles que ceux-ci exercent contre les civils et les Francs-tireurs capturés. Dans le même temps, la presse britannique (de plus en plus favorable à la France), par la voix du journaliste Forbes, a rendu-compte officiellement d’un massacre de civils à Bazeilles, où la population civile a soutenu les Marsouins contre les troupes bavaroises lors de bataille de Sedan.
Francs-Tireurs vosgiens en action
Mais la France a beau se dresser contre l'ennemi, son chef du gouvernement est prêt à accepter une paix honteuse pour maintenir l'ordre dans le pays.
Il ne pense qu'à une chose. Récupérer l'Armée de Bazaine, fidèle au Régime impérial, pour pouvoir assoir son pouvoir face aux Républicains. Paris n'a certes pas renversé l'Empire le 4 Septembre, mais le tonnerre gronde dans la Capitale.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Premier discours de Napoléon IV à la Chambre. Thiers annonce son programme.
Les Prussiens ou, plutôt, les Allemands, approchent de la capitale. Pourtant, la politique continue à prendre ses droits à Paris. En effet, une session extraordinaire du Corps législatif a lieu en présence du nouvel Empereur. Le souverain doit en effet tenir son discours d'investiture aux représentants de la Nation.
L'Empereur Napoléon IV
Il a beaucoup d’assurance pour quelqu’un de son âge. Il prête serment sur la constitution de l’Empire qu’il s’engage à respecter puis fait annonce qu’il s’appuiera sur une Commission de Régence élue par le Corps législatif en attendant sa majorité, en 1874.
Enfin, c’est au tour du chef du gouvernement de parler. Son discours est un éloge du parlementarisme et du Libéralisme. Thiers explique que compte-tenu de la situation, les Français ne seront consultés sur la succession qu’une fois le conflit terminé puis il conclut son discours en ses termes. « L’Empire sera libéral ou ne sera plus ! » Des cris s’élèvent alors des rangs des Bonapartistes autoritaires et Jérôme David demande une motion de censure à l’encontre du gouvernement mais Thiers parvient à éviter cette motion sous prétexte que des questions plus urgentes sont à l’ordre du jour comme trouver les moyens de défendre la Capitale ou bien la lecture des rapports sur les rumeurs de coups de mains menés par l’armée de Bazaine contre ses assiégeants mais surtout, l’éventualité d’ouvrir des négociations de paix avec l’ennemi, ce qui, cette fois, provoque l’ire des députés républicains menés par Gambetta qui proposent, au contraire, la levée en masse pour chasser l’ennemi du territoire.
Le Corps législatif en 1869.
Les Prussiens ou, plutôt, les Allemands, approchent de la capitale. Pourtant, la politique continue à prendre ses droits à Paris. En effet, une session extraordinaire du Corps législatif a lieu en présence du nouvel Empereur. Le souverain doit en effet tenir son discours d'investiture aux représentants de la Nation.
L'Empereur Napoléon IV
Il a beaucoup d’assurance pour quelqu’un de son âge. Il prête serment sur la constitution de l’Empire qu’il s’engage à respecter puis fait annonce qu’il s’appuiera sur une Commission de Régence élue par le Corps législatif en attendant sa majorité, en 1874.
Enfin, c’est au tour du chef du gouvernement de parler. Son discours est un éloge du parlementarisme et du Libéralisme. Thiers explique que compte-tenu de la situation, les Français ne seront consultés sur la succession qu’une fois le conflit terminé puis il conclut son discours en ses termes. « L’Empire sera libéral ou ne sera plus ! » Des cris s’élèvent alors des rangs des Bonapartistes autoritaires et Jérôme David demande une motion de censure à l’encontre du gouvernement mais Thiers parvient à éviter cette motion sous prétexte que des questions plus urgentes sont à l’ordre du jour comme trouver les moyens de défendre la Capitale ou bien la lecture des rapports sur les rumeurs de coups de mains menés par l’armée de Bazaine contre ses assiégeants mais surtout, l’éventualité d’ouvrir des négociations de paix avec l’ennemi, ce qui, cette fois, provoque l’ire des députés républicains menés par Gambetta qui proposent, au contraire, la levée en masse pour chasser l’ennemi du territoire.
Le Corps législatif en 1869.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Tractations diplomatiques
Les derniers rapports reçus par l’État-major et transmis au chef du gouvernement ainsi qu’à la commission de régence sont formels. Les forces allemandes sont arrivées à environ 80 KM à l’est de Paris.
Est-ce le moment de négocier avec dans la manche, le renoncement à la ligne du Main qui coupait l’Allemagne en deux ? Thiers le pense, soutenu par la commission de régence et le Corps législatif. Il décide d’envoyer Quesné, son ministre des affaires étrangères, négocier avec Bismarck afin de connaître les conditions d’un armistice, préliminaire à tout traité de paix.
Un véritable No man’s land sépare les positions des deux armées, uniquement traversés par des Uhlans côté allemand et des Francs-tireurs côté français où l’on peut entendre sporadiquement claquer des coups de feu dans le lointain mais néanmoins, la calèche de Quesné finit par atteindre les positions allemandes.
Bismarck accueille l’émissaire français avec bonne humeur, disant même que, comme lui-même, il n’a pas voulu de cette guerre. Mais les choses se corsent un peu lorsque les vraies tractations commencent. Alors que Quesné annonce que la France est prête à accepter l’unité allemande et à offrir des garanties solides quant au maintien de la paix dans l’avenir, Bismarck rétorque qu’aucune négociation ne commencera avant que la France n’accepte la cession de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine comprenant la ville de Metz au nouvel état allemand. Quesné refuse, arguant que l’Alsace et le nord de la Lorraine sont françaises et que la France a à sa tête un nouveau gouvernement et même un nouvel Empereur qui n’ont rien à voir avec le déclenchement des hostilités. Bismarck lui répond alors que c’est la France qui a déclaré la guerre et qu’elle doit en payer le prix. Les 2 hommes ne parviendront pas à s’entendre et se quitteront sans qu’aucun accord ne soit conclu. Néanmoins, Quesné explique à son interlocuteur qu'il doit référer des conditions posés par lui au gouvernement avant de signer quoi que ce soit, ne serait-ce qu'un armistice de quelques jours.
Le Chancelier Otto von Bismarck
Les Français savent que ça n’est qu’une question de temps avant que les Allemands ne soient aux portes de la Capitale. De plus, Von Moltke est prêt à raser Strasbourg et Toul avec son artillerie pour obtenir la reddition de ces 2 forteresses pour non seulement libérer des troupes pour l’armée s’apprêtant à attaquer Paris mais aussi dégager les nœuds ferroviaires qu’elles contrôlent. Par ailleurs, il décide d’envoyer en France plusieurs divisions jusqu’à lors stationnées en Allemagne du nord pour faire face à un débarquement français, dont on sait qu’il est de plus en plus hypothétique malgré la nette supériorité maritime française. Moltke, veut ainsi renforcer l’armée qui s’en prendra à la capitale française car l’État-major allemand n’a pas encore décidé s’il prendrait d’assaut la capitale française ou bien s’il l’encerclerait.
Les derniers rapports reçus par l’État-major et transmis au chef du gouvernement ainsi qu’à la commission de régence sont formels. Les forces allemandes sont arrivées à environ 80 KM à l’est de Paris.
Est-ce le moment de négocier avec dans la manche, le renoncement à la ligne du Main qui coupait l’Allemagne en deux ? Thiers le pense, soutenu par la commission de régence et le Corps législatif. Il décide d’envoyer Quesné, son ministre des affaires étrangères, négocier avec Bismarck afin de connaître les conditions d’un armistice, préliminaire à tout traité de paix.
Un véritable No man’s land sépare les positions des deux armées, uniquement traversés par des Uhlans côté allemand et des Francs-tireurs côté français où l’on peut entendre sporadiquement claquer des coups de feu dans le lointain mais néanmoins, la calèche de Quesné finit par atteindre les positions allemandes.
Bismarck accueille l’émissaire français avec bonne humeur, disant même que, comme lui-même, il n’a pas voulu de cette guerre. Mais les choses se corsent un peu lorsque les vraies tractations commencent. Alors que Quesné annonce que la France est prête à accepter l’unité allemande et à offrir des garanties solides quant au maintien de la paix dans l’avenir, Bismarck rétorque qu’aucune négociation ne commencera avant que la France n’accepte la cession de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine comprenant la ville de Metz au nouvel état allemand. Quesné refuse, arguant que l’Alsace et le nord de la Lorraine sont françaises et que la France a à sa tête un nouveau gouvernement et même un nouvel Empereur qui n’ont rien à voir avec le déclenchement des hostilités. Bismarck lui répond alors que c’est la France qui a déclaré la guerre et qu’elle doit en payer le prix. Les 2 hommes ne parviendront pas à s’entendre et se quitteront sans qu’aucun accord ne soit conclu. Néanmoins, Quesné explique à son interlocuteur qu'il doit référer des conditions posés par lui au gouvernement avant de signer quoi que ce soit, ne serait-ce qu'un armistice de quelques jours.
Le Chancelier Otto von Bismarck
Les Français savent que ça n’est qu’une question de temps avant que les Allemands ne soient aux portes de la Capitale. De plus, Von Moltke est prêt à raser Strasbourg et Toul avec son artillerie pour obtenir la reddition de ces 2 forteresses pour non seulement libérer des troupes pour l’armée s’apprêtant à attaquer Paris mais aussi dégager les nœuds ferroviaires qu’elles contrôlent. Par ailleurs, il décide d’envoyer en France plusieurs divisions jusqu’à lors stationnées en Allemagne du nord pour faire face à un débarquement français, dont on sait qu’il est de plus en plus hypothétique malgré la nette supériorité maritime française. Moltke, veut ainsi renforcer l’armée qui s’en prendra à la capitale française car l’État-major allemand n’a pas encore décidé s’il prendrait d’assaut la capitale française ou bien s’il l’encerclerait.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Tu démarre sur les chapeaux de roues.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Le règne de Napoléon IV
En tout cas, c'est très intéressant, j'ai vraiment hâte de voir la suite !
Jolou- Messages : 636
Date d'inscription : 17/10/2015
Age : 27
Localisation : Proche de Montpellier
Re: Le règne de Napoléon IV
Merci les gars !
Sans spoiler, je peux vous dire que la suite sera moins empiroptimiste que la première version. La personnalité de Napoléon IV étant plus sombre que je ne le pensais au départ. Et ma source principale est une biographie préfacée par Philippe Seguin, que l'on ne peut pas accuser d'être un anti-bonaparatiste primaire.
Sans spoiler, je peux vous dire que la suite sera moins empiroptimiste que la première version. La personnalité de Napoléon IV étant plus sombre que je ne le pensais au départ. Et ma source principale est une biographie préfacée par Philippe Seguin, que l'on ne peut pas accuser d'être un anti-bonaparatiste primaire.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
L'armistice et ses terribles conséquences
Secrètement, Thiers a prévenu Quesné qu’il était prêt à accepter la proposition de Bismarck de céder l’Alsace et la région de Metz aux Allemands afin de mettre fin à un conflit qui risque de plus en plus de se transformer en Révolution. Il explique à son ministre, choqué par ce manque flagrant de patriotisme, que ce qui compte, c'est de pouvoir récupérer au plus vite les Armées de Bazaine, afin de maintenir l'ordre dans le pays, ce qui est sa seule et unique obsession.
Néanmoins Thiers, craignant officiellement les Allemands mais officieusement les Parisiens, fait voter par le Corps législatif le départ des principaux Corps de l’État pour Tours. En attendant, Quesné repart en direction des positions prussiennes en vue de signer l'armistice. La seule condition française étant de pouvoir récupérer au plus vite le maximum de troupes de l'Armée d'Alsace.
Les négociations sont rondement menées. Les conditions de l’armistice et de l’ouverture des négociations de paix qui s’ensuivront sont la capitulation de la garnison de Belfort et la reddition de l’armée d’Alsace encerclée dans Metz.
Thiers accepte immédiatement ces conditions et les négociations de paix s’entament rapidement. Après 3 mois de pourparlers, le traité de Francfort de Décembre 1870 aboutit à la cession de l’Alsace et du nord de la Lorraine avec Metz, au nouvel Empire allemand, proclamé quelques jours auparavant et au paiement par la France d’une indemnité de 500 millions de Franc-or. En attendant le paiement de cette indemnité, les Allemands occuperont une partie du territoire français.
La France mutilée
Mais entre-temps, Bismarck, qui craint presque autant que Thiers une révolution à Paris et bien content d'avoir trouvé un chef de gouvernement français prêt à sacrifier aussi facilement son pays, accepte qu'une partie de l'Armée d'Alsace ainsi que son commandant en chef, François Achille Bazaine, puisse rejoindre les lignes françaises dès la conclusion de l'armistice. Une autre partie de l'armée, généralement les éléments les moins sûrs politiquement pour Thiers, restant prisonniers comme "gage" !
Le Maréchal Bazaine
Dès l'annonce du cessez-le-feu, Paris s'enflamme et la République est proclamée ! Trochu est fait prisonnier par les Républicains. Mais le pouvoir réel est déjà à l'abri à Tours et il va récupérer dans quelques jours une bonne partie des soldats bonapartistes de Bazaine.
Thiers a déjà son plan de reconquête de la Capitale prêt depuis la Monarchie de Juillet ! C'est dire s'il a mûri son plan...
Thiers à la tête de ses troupes
Les députés républicains, également réfugiés à Tours, sont opposés à cette proclamation de la République qu'ils jugent prématurée. Sans compter que les Gambettistes craignent d'être débordés sur leur gauche par le mouvement ouvrier qui a profité de leur départ pour Tours pour prendre la tête de l'opposition républicaine.
En effet, ça n'est pas l'oriflamme bleu blanc rouge qui flotte sur l'Hôtel de Ville où un Gouvernement de la Défense nationale a été proclamé par les insurgés mais bien le drapeau Rouge !
Les dirigeants parisiens.
Gambetta, Ferry et les députés républicains s'entendent pour servir d'entremetteur entre Thiers et les Parisiens. Cependant, Gambetta après avoir été chaleureusement accueilli par le Peuple de Paris, se voit finalement contraint de fuir la foule devenue hostile lorsqu'il lui a tout simplement expliqué, dans un discours grandiloquent, que la proclamation de la République par les Parisiens était prématurée et servait en fait la cause du "Petit Badinguet" et de Thiers.
Gambetta et ses amis chassés de Paris, les insurgés, au lieu d'attaquer les forts de la Capitale toujours aux mains des soldats loyaux à l'Empire, préfèrent organiser l’élection d'un "Comité du Salut public".
Et ce qui devait arrivé, arriva. Début Octobre, les hommes de Bazaine, sous les yeux ahuris des Allemands, encerclent la Capitale qui se prépare au combat.
Les barricades sont prêtes !
Secrètement, Thiers a prévenu Quesné qu’il était prêt à accepter la proposition de Bismarck de céder l’Alsace et la région de Metz aux Allemands afin de mettre fin à un conflit qui risque de plus en plus de se transformer en Révolution. Il explique à son ministre, choqué par ce manque flagrant de patriotisme, que ce qui compte, c'est de pouvoir récupérer au plus vite les Armées de Bazaine, afin de maintenir l'ordre dans le pays, ce qui est sa seule et unique obsession.
Néanmoins Thiers, craignant officiellement les Allemands mais officieusement les Parisiens, fait voter par le Corps législatif le départ des principaux Corps de l’État pour Tours. En attendant, Quesné repart en direction des positions prussiennes en vue de signer l'armistice. La seule condition française étant de pouvoir récupérer au plus vite le maximum de troupes de l'Armée d'Alsace.
Les négociations sont rondement menées. Les conditions de l’armistice et de l’ouverture des négociations de paix qui s’ensuivront sont la capitulation de la garnison de Belfort et la reddition de l’armée d’Alsace encerclée dans Metz.
Thiers accepte immédiatement ces conditions et les négociations de paix s’entament rapidement. Après 3 mois de pourparlers, le traité de Francfort de Décembre 1870 aboutit à la cession de l’Alsace et du nord de la Lorraine avec Metz, au nouvel Empire allemand, proclamé quelques jours auparavant et au paiement par la France d’une indemnité de 500 millions de Franc-or. En attendant le paiement de cette indemnité, les Allemands occuperont une partie du territoire français.
La France mutilée
Mais entre-temps, Bismarck, qui craint presque autant que Thiers une révolution à Paris et bien content d'avoir trouvé un chef de gouvernement français prêt à sacrifier aussi facilement son pays, accepte qu'une partie de l'Armée d'Alsace ainsi que son commandant en chef, François Achille Bazaine, puisse rejoindre les lignes françaises dès la conclusion de l'armistice. Une autre partie de l'armée, généralement les éléments les moins sûrs politiquement pour Thiers, restant prisonniers comme "gage" !
Le Maréchal Bazaine
Dès l'annonce du cessez-le-feu, Paris s'enflamme et la République est proclamée ! Trochu est fait prisonnier par les Républicains. Mais le pouvoir réel est déjà à l'abri à Tours et il va récupérer dans quelques jours une bonne partie des soldats bonapartistes de Bazaine.
Thiers a déjà son plan de reconquête de la Capitale prêt depuis la Monarchie de Juillet ! C'est dire s'il a mûri son plan...
Thiers à la tête de ses troupes
Les députés républicains, également réfugiés à Tours, sont opposés à cette proclamation de la République qu'ils jugent prématurée. Sans compter que les Gambettistes craignent d'être débordés sur leur gauche par le mouvement ouvrier qui a profité de leur départ pour Tours pour prendre la tête de l'opposition républicaine.
En effet, ça n'est pas l'oriflamme bleu blanc rouge qui flotte sur l'Hôtel de Ville où un Gouvernement de la Défense nationale a été proclamé par les insurgés mais bien le drapeau Rouge !
Les dirigeants parisiens.
Gambetta, Ferry et les députés républicains s'entendent pour servir d'entremetteur entre Thiers et les Parisiens. Cependant, Gambetta après avoir été chaleureusement accueilli par le Peuple de Paris, se voit finalement contraint de fuir la foule devenue hostile lorsqu'il lui a tout simplement expliqué, dans un discours grandiloquent, que la proclamation de la République par les Parisiens était prématurée et servait en fait la cause du "Petit Badinguet" et de Thiers.
Gambetta et ses amis chassés de Paris, les insurgés, au lieu d'attaquer les forts de la Capitale toujours aux mains des soldats loyaux à l'Empire, préfèrent organiser l’élection d'un "Comité du Salut public".
Et ce qui devait arrivé, arriva. Début Octobre, les hommes de Bazaine, sous les yeux ahuris des Allemands, encerclent la Capitale qui se prépare au combat.
Les barricades sont prêtes !
Dernière édition par Emile Ollivier le Sam 5 Nov - 15:32, édité 1 fois
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
La Guerre civile
La guerre n'est pas encore officiellement terminée que déjà, la France s’entre-déchire et que la guerre civile commence entre les Armées de l'Empire et les Républicains.
Le jeune Empereur est désolé que l’armée française soit employée contre le peuple et non contre l’ennemi mais il ne peut rien faire, la commission de régence étant du côté de Thiers et lui étant encore trop jeune (14 ans) pour pouvoir s’imposer sur son chef du gouvernement.
La différence entre les soldats de Bazaine et les Républicains n'est pas seulement idéologique, elle est aussi sociale. En effet, là où les Républicains sont souvent issus du Monde ouvrier, les soldats sous les ordres de Bazaine sont souvent d'origine paysanne, les ouvriers, notamment car leur santé est dégradée rapidement depuis leur enfance par les conditions de travail effroyables, échouent aux test médicaux et n'entrent donc pas dans l'armée.
L'Assaut conduit par Bazaine, qui a commandé au Mexique, est vigoureux. Les Républicains se défendent avec courage mais ils sont débordés par les soldats de métier qui constituent l'ex Armée d'Alsace, qui sont surnommés entre autres les "Messins", en référence au siège de Metz.
Les Parisiens doivent en plus faire face à la pénurie d'armes. Thiers n'ayant évidemment pas fourni des armements au Peuple de Paris. Ils doivent compter sur leurs propres armements et les fusils abandonnés par l'armée dans ses dépôts.
Assaut par les hommes de Bazaine d'un cimetière tenus par les Républicains.
Bazaine demande à Thiers comment il doit traiter les prisonniers. Thiers lui répond "Comme les Cathares" !
Adolphe Thiers ne fera preuve d'aucune pitié envers les Parisiens.
Les Messins, conformément aux ordres du chef du gouvernement, multiplie donc les exécutions sans jugements.
En riposte, Trochu est fusillé par les Républicains.
L'assaut final des hommes de Bazaine, connu comme "La Semaine sanglante" aboutira à un dernier combat au cimetière du Père Lachaise. Les principaux meneurs de l'insurrection seront passés par les armes dans les jours qui suivent.
Bazaine reçoit en récompense des immenses services rendus le titre héréditaire de Duc d'Oaxaca, ville dont il s'était emparé lors de la guerre du Mexique.
François Achille Bazaine, Duc d'Oaxaca.
Suite à cette véritable guerre civile, Thiers fait voter par un Corps législatif et un Sénat traumatisés leur transfèrement à Versailles une fois le Traité de paix signé avec les Allemands. Versailles devient donc la Capitale de la France.
Durant les épisodes parisiens, plusieurs tentatives républicaines eurent également lieu dans plusieurs grandes villes de province comme Marseille et Lyon. Toutes furent réprimés par les soldats de Thiers.
De nombreux bâtiments parisiens furent non seulement détruits par les bombardements de l'Armée, mais aussi par les incendies déclenchés par les Républicains eux-mêmes !
Ainsi, le Palais des Tuileries, symbole de l'Empire, est détruit par un incendie volontaire.
Le Palais des Tuileries en ruine.
De même, la Colonne Vendôme où trônait une statue de Napoléon Ier est abattue par les insurgés.
La Colonne Vendôme abattue.
Cet épisode provoquera une césure nette entre d'un côté les Conservateurs, fidèles à Thiers et les Libéraux qui furent effrayés par les « excès » des Parisiens d'un côté et, de l'autre, les Républicains qui rallient à eux les « Socialistes ». En effet, Gambetta peut tirer les marrons du feu. Sa gauche a été anéanti par les soldats de Thiers. Désormais, il incarne seul l'opposition viscérale à l'Empire et aux Conservateurs.
Léon Gambetta, un des leaders des Républicains.
De son côté, Napoléon IV est désormais sorti de l'enfance. Traumatisé par la défaite, éploré par la mort de son père au combat, la guerre civile fut pour un lui un cauchemar éveillé.
Il se jure d'un jour mettre fin aux divisions des Français.
La guerre n'est pas encore officiellement terminée que déjà, la France s’entre-déchire et que la guerre civile commence entre les Armées de l'Empire et les Républicains.
Le jeune Empereur est désolé que l’armée française soit employée contre le peuple et non contre l’ennemi mais il ne peut rien faire, la commission de régence étant du côté de Thiers et lui étant encore trop jeune (14 ans) pour pouvoir s’imposer sur son chef du gouvernement.
La différence entre les soldats de Bazaine et les Républicains n'est pas seulement idéologique, elle est aussi sociale. En effet, là où les Républicains sont souvent issus du Monde ouvrier, les soldats sous les ordres de Bazaine sont souvent d'origine paysanne, les ouvriers, notamment car leur santé est dégradée rapidement depuis leur enfance par les conditions de travail effroyables, échouent aux test médicaux et n'entrent donc pas dans l'armée.
L'Assaut conduit par Bazaine, qui a commandé au Mexique, est vigoureux. Les Républicains se défendent avec courage mais ils sont débordés par les soldats de métier qui constituent l'ex Armée d'Alsace, qui sont surnommés entre autres les "Messins", en référence au siège de Metz.
Les Parisiens doivent en plus faire face à la pénurie d'armes. Thiers n'ayant évidemment pas fourni des armements au Peuple de Paris. Ils doivent compter sur leurs propres armements et les fusils abandonnés par l'armée dans ses dépôts.
Assaut par les hommes de Bazaine d'un cimetière tenus par les Républicains.
Bazaine demande à Thiers comment il doit traiter les prisonniers. Thiers lui répond "Comme les Cathares" !
Adolphe Thiers ne fera preuve d'aucune pitié envers les Parisiens.
Les Messins, conformément aux ordres du chef du gouvernement, multiplie donc les exécutions sans jugements.
En riposte, Trochu est fusillé par les Républicains.
L'assaut final des hommes de Bazaine, connu comme "La Semaine sanglante" aboutira à un dernier combat au cimetière du Père Lachaise. Les principaux meneurs de l'insurrection seront passés par les armes dans les jours qui suivent.
Bazaine reçoit en récompense des immenses services rendus le titre héréditaire de Duc d'Oaxaca, ville dont il s'était emparé lors de la guerre du Mexique.
François Achille Bazaine, Duc d'Oaxaca.
Suite à cette véritable guerre civile, Thiers fait voter par un Corps législatif et un Sénat traumatisés leur transfèrement à Versailles une fois le Traité de paix signé avec les Allemands. Versailles devient donc la Capitale de la France.
Durant les épisodes parisiens, plusieurs tentatives républicaines eurent également lieu dans plusieurs grandes villes de province comme Marseille et Lyon. Toutes furent réprimés par les soldats de Thiers.
De nombreux bâtiments parisiens furent non seulement détruits par les bombardements de l'Armée, mais aussi par les incendies déclenchés par les Républicains eux-mêmes !
Ainsi, le Palais des Tuileries, symbole de l'Empire, est détruit par un incendie volontaire.
Le Palais des Tuileries en ruine.
De même, la Colonne Vendôme où trônait une statue de Napoléon Ier est abattue par les insurgés.
La Colonne Vendôme abattue.
Cet épisode provoquera une césure nette entre d'un côté les Conservateurs, fidèles à Thiers et les Libéraux qui furent effrayés par les « excès » des Parisiens d'un côté et, de l'autre, les Républicains qui rallient à eux les « Socialistes ». En effet, Gambetta peut tirer les marrons du feu. Sa gauche a été anéanti par les soldats de Thiers. Désormais, il incarne seul l'opposition viscérale à l'Empire et aux Conservateurs.
Léon Gambetta, un des leaders des Républicains.
De son côté, Napoléon IV est désormais sorti de l'enfance. Traumatisé par la défaite, éploré par la mort de son père au combat, la guerre civile fut pour un lui un cauchemar éveillé.
Il se jure d'un jour mettre fin aux divisions des Français.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Traité de Francfort et la politique de Thiers dans l'immédiat après-guerre.
Le Traité de Francfort est signé.
La France perd son statut de principale puissance continentale au profit de son vainqueur. Bismarck va dès lors tout faire pour maintenir l’isolement diplomatique de la France, notamment en se rapprochant de son ancien ennemi, l’Autriche-Hongrie tout en maintenant ses bons rapports avec la Russie.
De plus, dès la conclusion de l'armistice, le Tsar a annoncé son intention de dénoncer les clauses du traité de Paris de 1856 neutralisant la Mer noire et empêchant d’y maintenir des flottes de guerre. Si Bismarck fut contre cette annonce, qu’il jugea prématurée, Thiers, qui, après tout, préférait tout de même sauver le pays du dépeçage s’il le pouvait, y vit une occasion de se rapprocher de l’Angleterre. Il décida d’envoyer Quesné à Londres avec comme mission de mettre en place une réaction commune face aux intentions du Tsar, la guerre étant, bien évidemment, exclut. Mais Thiers, perfide, pense aussi que céder rapidement aux attentes du Tsar serait aussi un bon moyen de se ménager la Russie à l’avenir tout en y maintenant les formes. C’est pour cela que son choix irait à la tenue d’une conférence internationale sur le sujet durant laquelle, d’ailleurs, on pourrait aussi discuter de la paix entre la France et la Prusse. C’est ce que craint Bismarck qui va tout faire pour retarder au maximum la tenue de cette conférence à tel point qu'elle n'aura lieu qu'après la conclusion du Traité de Francfort et qu'on s'y contentera d'accepter la fin de la neutralisation de la Mer noire.
Le Traité de Francfort offre la possibilité aux Alsaciens-Mosellans qui le désirent de rester Français, à condition qu'ils quittent leurs foyers. Le gouvernement français offrira une aide économique à ceux que l'on appellera les « Optants ».
Des "Optants" quittent leurs maisons. Pour toujours ?
Bien qu’au fond de lui, Victor-Emmanuel II ait eu envie d’aider la France, le roi d’Italie s’était bien vite rendu compte qu’il valait mieux tenir son pays éloigné le plus loin possible de cette aventure militaire. Néanmoins, il refuse de profiter des malheurs de l’Empire français pour envahir Rome sans coup férir comme le demandait plusieurs députés de la chambre. Il compte plutôt négocier l’annexion de la ville à l’Italie par la signature d’un traité d’alliance défensif avec la France impériale.
En France, Thiers en regroupant le centre gauche (Tiers-Parti) et le centre-droit (Libéraux dynastiques) du Corps législatif en un vaste ensemble appelé « Union libérale », prépare son avenir à la tête du pays. Gambetta réplique immédiatement en fondant avec ses amis, « L’Union républicaine » tandis que Jérôme David fonde « L’Union conservatrice ».
L'une des premières décisions qu'il fait voter par le Corps législatif puis le Sénat, une fois la guerre terminée, et celle de la construction d'une basilique à Paris pour "expier les pêchés" des Républicains parisiens ! Telle est l'origine de la Basilique du Sacré-cœur.
La Basilique du Sacré-Cœur en 1905.
La guerre étant terminée, Thiers peut organiser un plébiscite demandant aux Français s'ils acceptent ou non la présence de Napoléon IV sur le trône. Le chef du gouvernement décide d'en profiter pour renforcer le côté parlementaire du Régime en ajoutant à la question première, une réforme constitutionnelle faisant en sorte que dans l'avenir, les réformes constitutionnelles devront désormais être approuvées aux 2/3 des voix des parlementaires (Députés et Sénateurs) et non plus par plébiscite. Garantie conservatrice donc vu que le Sénat est une Assemblée de notables nommés à vie. De plus, il sera interdit à l'Empereur de signer des Senatus-Consulte à l'avenir.
Quelque soit le résultat, Thiers sera gagnant car si le non l'emporte, une Constituante sera alors élue. Or, les rapports que reçoit le Chef du gouvernement montrent que les Français voteront Conservateurs, notamment dans les campagnes. Mais, prudence étant mère de sûreté, Thiers préfère faire campagne pour le Oui et assurer son nouveau Régime, nouveau Régime qui empêchera Napoléon IV de prendre des initiatives à sa majorité.
Le oui l'emporte mais nettement moins qu'au plébiscite de Mai 1870. Signe que l'Empire est affaibli même si le nom de Napoléon IV n'est pas discrédité par rapport à celui de son père.
Les fusils sont mis de côté. Pour combien de temps ?
Dans le même temps, le gouvernement, si, conformément à la loi votée juste avant la guerre, accorde un gouvernement civil à l'Algérie, décide de ménager l'Armée en limitant le pouvoir civil aux régions dîtes « européennes ». L'Armée maintient son contrôle sur les zones mixtes et les territoires des tribus et continue de les protéger contre la rapacité des colons. L'Algérie est divisée en 3 départements mais ces départements n'ont donc aucun pouvoir sur les territoires des tribus et les zones mixtes, tenue par l'Armée, garante du Régime impériale.
Les 3 départements français d'Algérie nouvellement créés.
Par ailleurs, Thiers après avoir « tâté » l’Angleterre lors des négociations sur la fin de la neutralisation de la Mer noire, décide, aux grands dams des Catholiques, de signer une alliance défensive avec l’Italie en 1872, en échange de la fin de la protection française des États-Pontificaux qui sont presque immédiatement envahis et annexés après plébiscite après la signature du traité.
Mais Thiers en fin politicien, mène en parallèle une politique intérieure destinée à satisfaire l’opinion catholique, notamment en renforçant le poids des congrégations religieuses dans l’éducation et en revenant sur les réformes audacieuses conduites par Victor Duruy qui avait presque abouties à laïciser l’enseignement en France.
Dans le domaine militaire, Thiers fait adopter, à peu de choses près, la réforme militaire dîtes « Niel », pour préparer l’armée française à une éventuelle nouvelle guerre. Mais toujours pour ménager les Catholiques, Thiers fait exempter les prêtres du service militaire universel.
L'Armée française se prépare à une éventuelle revanche.
Napoléon III a été incinéré car sa dépouille qui a été rendu par les Allemands était, on le sait, dans un état lamentable. De plus, ses cendres sont restés de long mois à Versailles car Paris était en ruine et indigne d'abriter le cortège funèbre d'un Empereur. Ce n'est donc qu'à l'été 1871 que les restes de Napoléon III sont transférés aux Invalides, aux côtés de ceux de son auguste oncle.
Thiers a décidé que la cérémonie aurait lieu de nuit et dans l'intimité, soucieux qu'il était d'éviter des débordements lors du transfèrement de la dépouille aux Invalides, une fois celle-ci entrée dans l'ancienne capitale, Paris, qui lui voue encore une haine farouche. Ce n'est qu'une fois aux Invalides, soigneusement protégé par la troupe, que l'Empereur Napoléon IV, sa mère Eugénie, le chef du gouvernement, les membres du cabinet impérial ainsi que les principaux dignitaires de l'Empire dont tous les Maréchaux, rendent hommage à l'ex-Empereur décédé.
Napoléon III repose désormais aux côtés de son oncle.
Le Traité de Francfort est signé.
La France perd son statut de principale puissance continentale au profit de son vainqueur. Bismarck va dès lors tout faire pour maintenir l’isolement diplomatique de la France, notamment en se rapprochant de son ancien ennemi, l’Autriche-Hongrie tout en maintenant ses bons rapports avec la Russie.
De plus, dès la conclusion de l'armistice, le Tsar a annoncé son intention de dénoncer les clauses du traité de Paris de 1856 neutralisant la Mer noire et empêchant d’y maintenir des flottes de guerre. Si Bismarck fut contre cette annonce, qu’il jugea prématurée, Thiers, qui, après tout, préférait tout de même sauver le pays du dépeçage s’il le pouvait, y vit une occasion de se rapprocher de l’Angleterre. Il décida d’envoyer Quesné à Londres avec comme mission de mettre en place une réaction commune face aux intentions du Tsar, la guerre étant, bien évidemment, exclut. Mais Thiers, perfide, pense aussi que céder rapidement aux attentes du Tsar serait aussi un bon moyen de se ménager la Russie à l’avenir tout en y maintenant les formes. C’est pour cela que son choix irait à la tenue d’une conférence internationale sur le sujet durant laquelle, d’ailleurs, on pourrait aussi discuter de la paix entre la France et la Prusse. C’est ce que craint Bismarck qui va tout faire pour retarder au maximum la tenue de cette conférence à tel point qu'elle n'aura lieu qu'après la conclusion du Traité de Francfort et qu'on s'y contentera d'accepter la fin de la neutralisation de la Mer noire.
Le Traité de Francfort offre la possibilité aux Alsaciens-Mosellans qui le désirent de rester Français, à condition qu'ils quittent leurs foyers. Le gouvernement français offrira une aide économique à ceux que l'on appellera les « Optants ».
Des "Optants" quittent leurs maisons. Pour toujours ?
Bien qu’au fond de lui, Victor-Emmanuel II ait eu envie d’aider la France, le roi d’Italie s’était bien vite rendu compte qu’il valait mieux tenir son pays éloigné le plus loin possible de cette aventure militaire. Néanmoins, il refuse de profiter des malheurs de l’Empire français pour envahir Rome sans coup férir comme le demandait plusieurs députés de la chambre. Il compte plutôt négocier l’annexion de la ville à l’Italie par la signature d’un traité d’alliance défensif avec la France impériale.
En France, Thiers en regroupant le centre gauche (Tiers-Parti) et le centre-droit (Libéraux dynastiques) du Corps législatif en un vaste ensemble appelé « Union libérale », prépare son avenir à la tête du pays. Gambetta réplique immédiatement en fondant avec ses amis, « L’Union républicaine » tandis que Jérôme David fonde « L’Union conservatrice ».
L'une des premières décisions qu'il fait voter par le Corps législatif puis le Sénat, une fois la guerre terminée, et celle de la construction d'une basilique à Paris pour "expier les pêchés" des Républicains parisiens ! Telle est l'origine de la Basilique du Sacré-cœur.
La Basilique du Sacré-Cœur en 1905.
La guerre étant terminée, Thiers peut organiser un plébiscite demandant aux Français s'ils acceptent ou non la présence de Napoléon IV sur le trône. Le chef du gouvernement décide d'en profiter pour renforcer le côté parlementaire du Régime en ajoutant à la question première, une réforme constitutionnelle faisant en sorte que dans l'avenir, les réformes constitutionnelles devront désormais être approuvées aux 2/3 des voix des parlementaires (Députés et Sénateurs) et non plus par plébiscite. Garantie conservatrice donc vu que le Sénat est une Assemblée de notables nommés à vie. De plus, il sera interdit à l'Empereur de signer des Senatus-Consulte à l'avenir.
Quelque soit le résultat, Thiers sera gagnant car si le non l'emporte, une Constituante sera alors élue. Or, les rapports que reçoit le Chef du gouvernement montrent que les Français voteront Conservateurs, notamment dans les campagnes. Mais, prudence étant mère de sûreté, Thiers préfère faire campagne pour le Oui et assurer son nouveau Régime, nouveau Régime qui empêchera Napoléon IV de prendre des initiatives à sa majorité.
Le oui l'emporte mais nettement moins qu'au plébiscite de Mai 1870. Signe que l'Empire est affaibli même si le nom de Napoléon IV n'est pas discrédité par rapport à celui de son père.
Les fusils sont mis de côté. Pour combien de temps ?
Dans le même temps, le gouvernement, si, conformément à la loi votée juste avant la guerre, accorde un gouvernement civil à l'Algérie, décide de ménager l'Armée en limitant le pouvoir civil aux régions dîtes « européennes ». L'Armée maintient son contrôle sur les zones mixtes et les territoires des tribus et continue de les protéger contre la rapacité des colons. L'Algérie est divisée en 3 départements mais ces départements n'ont donc aucun pouvoir sur les territoires des tribus et les zones mixtes, tenue par l'Armée, garante du Régime impériale.
Les 3 départements français d'Algérie nouvellement créés.
Par ailleurs, Thiers après avoir « tâté » l’Angleterre lors des négociations sur la fin de la neutralisation de la Mer noire, décide, aux grands dams des Catholiques, de signer une alliance défensive avec l’Italie en 1872, en échange de la fin de la protection française des États-Pontificaux qui sont presque immédiatement envahis et annexés après plébiscite après la signature du traité.
Mais Thiers en fin politicien, mène en parallèle une politique intérieure destinée à satisfaire l’opinion catholique, notamment en renforçant le poids des congrégations religieuses dans l’éducation et en revenant sur les réformes audacieuses conduites par Victor Duruy qui avait presque abouties à laïciser l’enseignement en France.
Dans le domaine militaire, Thiers fait adopter, à peu de choses près, la réforme militaire dîtes « Niel », pour préparer l’armée française à une éventuelle nouvelle guerre. Mais toujours pour ménager les Catholiques, Thiers fait exempter les prêtres du service militaire universel.
L'Armée française se prépare à une éventuelle revanche.
Napoléon III a été incinéré car sa dépouille qui a été rendu par les Allemands était, on le sait, dans un état lamentable. De plus, ses cendres sont restés de long mois à Versailles car Paris était en ruine et indigne d'abriter le cortège funèbre d'un Empereur. Ce n'est donc qu'à l'été 1871 que les restes de Napoléon III sont transférés aux Invalides, aux côtés de ceux de son auguste oncle.
Thiers a décidé que la cérémonie aurait lieu de nuit et dans l'intimité, soucieux qu'il était d'éviter des débordements lors du transfèrement de la dépouille aux Invalides, une fois celle-ci entrée dans l'ancienne capitale, Paris, qui lui voue encore une haine farouche. Ce n'est qu'une fois aux Invalides, soigneusement protégé par la troupe, que l'Empereur Napoléon IV, sa mère Eugénie, le chef du gouvernement, les membres du cabinet impérial ainsi que les principaux dignitaires de l'Empire dont tous les Maréchaux, rendent hommage à l'ex-Empereur décédé.
Napoléon III repose désormais aux côtés de son oncle.
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
C'est vraiment très intéressant, je me demande ce qui va se passer ensuite pour l'empire. J'avais bien aimé la participation de Napoléon IV dans la BD Zoulouland . Il avait l'air d'être un homme intéressant, hate de voir ce qu'il devient.
Jolou- Messages : 636
Date d'inscription : 17/10/2015
Age : 27
Localisation : Proche de Montpellier
Re: Le règne de Napoléon IV
Mon père ne lui a jamais pardonné d'être mort en uniforme anglais... grand admirateur de Napoléon premier, c'est aussi un anglophobe patenté !
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2229
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Le règne de Napoléon IV
Jolou,
Comment était-il présenté dans cette Bande-Déssinée ? Je suis à l'affût de la moindre information sur sa personnalité
Anaxagore
Il a porté l'uniforme de France jusqu'au bout et ne l'a abandonné que pour ne pas être reconnu en Belgique.
Louis était un fervent patriote.
L'Angleterre lui a offert un refuge mais s'il a porté l'uniforme britannique, c'est uniquement pour montrer son courage à la... France !
Comment était-il présenté dans cette Bande-Déssinée ? Je suis à l'affût de la moindre information sur sa personnalité
Anaxagore
Il a porté l'uniforme de France jusqu'au bout et ne l'a abandonné que pour ne pas être reconnu en Belgique.
Louis était un fervent patriote.
L'Angleterre lui a offert un refuge mais s'il a porté l'uniforme britannique, c'est uniquement pour montrer son courage à la... France !
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Politique de recueillement au niveau colonial et retour d'Ollivier
Soucieux de donner à l’armée française le maximum d’hommes possibles en vue d’une éventuelle future guerre avec l’Empire allemand, Thiers décide de limiter les effectifs disponibles dans les colonies, surtout en limitant le nombre d’expéditions lointaines qui avait été nombreuses au cours du règne de Napoléon III.
Pendant ce temps, Emile Ollivier, l’ancien chef du gouvernement, a fait son retour, après son exil italien, sur les bancs du Corps législatif. Il décide de ne pas rejoindre l’Union libérale de Thiers et de former à lui seul, un courant de pensée, à la fois favorable au régime et opposé à Thiers. Rapidement, les députés dégoûtés par la politique conservatrice du chef du gouvernement se regroupent autour d’Ollivier qui forment « L’union démocratique », de centre-gauche. Cette Union démocratique, vote parfois pour, et parfois contre les mesures demandée par le gouvernement, afin de montrer qu’elle est une opposition constructive, contrairement aux Républicains et aux Bonapartistes autoritaires de « L’Union conservatrice ». Thiers riposte en rappelant que c'est le gouvernement Ollivier qui a décidé la guerre contre la Prusse et qui était au pouvoir lors des premiers désastres. Thiers espère ainsi ranimer les vieilles rancunes du peuple français contre l'ancien chef du gouvernement.
Émile Ollivier
Mais les violentes saillies de Thiers à l'encontre de son rival n'empêche pas le grossissement des rangs de l’Union démocratique ce qui le contraint de plus en plus à négocier avec Ollivier pour faire passer les textes législatifs, d'autant que le Sénat commence à lui échapper et se met de plus en plus à s'opposer à Thiers, conformément aux consignes transmises en secret par Napoléon IV. Désireux de reprendre la main, Thiers propose un portefeuille ministériel à Ollivier que celui-ci refuse pourtant car ce qu’il veut, c’est être chef du gouvernement et mener la politique du pays, aux côtés de Napoléon IV qui sait qu’il ne sera plus dans une prison dorée avec ce chef de gouvernement et qu’il cessera de n'être qu'un simple monarque d’apparat aux mains d'Adolphe Thiers.
Napoléon IV
Émile Ollivier a également fondé un journal, "Le Démocrate", afin de défendre ses idées, et, une fois au pouvoir, défendre sa politique. L'ancien chef du gouvernement s'inspire sur le principe d'Abraham Lincoln en utilisant les moyens les plus modernes en vue de promouvoir son programme. Les colonnes du "Démocrate" sont remplies par de jeunes journalistes libéraux et ses articles sont réputés pour le sérieux et la fiabilité de leurs informations. Cependant, "Le Démocrate" bien qu'opposé sur beaucoup de sujets à Thiers, ne tombe pas dans l'outrance qui est la marque de fabrique des feuilles républicaines.
Enfin, Ollivier commence la composition de son œuvre majeure, « L'Empire libéral », qui est à la fois un projet politique mais également une justification de son œuvre. En effet, les Français conservent une rancœur tenace contre Émile Ollivier qu'ils jugent comme étant un des responsable de la perte de l'Alsace-Lorraine. Ainsi, Ollivier a beau avoir le soutien de certains députés, le retour au pouvoir semble encore loin pour lui.
Une édition de l'Empire libéral d’Émile Ollivier
Le bras de fer entre les 2 hommes prend une autre tournure à l'approche des élections législatives de 1875.
Soucieux de donner à l’armée française le maximum d’hommes possibles en vue d’une éventuelle future guerre avec l’Empire allemand, Thiers décide de limiter les effectifs disponibles dans les colonies, surtout en limitant le nombre d’expéditions lointaines qui avait été nombreuses au cours du règne de Napoléon III.
Pendant ce temps, Emile Ollivier, l’ancien chef du gouvernement, a fait son retour, après son exil italien, sur les bancs du Corps législatif. Il décide de ne pas rejoindre l’Union libérale de Thiers et de former à lui seul, un courant de pensée, à la fois favorable au régime et opposé à Thiers. Rapidement, les députés dégoûtés par la politique conservatrice du chef du gouvernement se regroupent autour d’Ollivier qui forment « L’union démocratique », de centre-gauche. Cette Union démocratique, vote parfois pour, et parfois contre les mesures demandée par le gouvernement, afin de montrer qu’elle est une opposition constructive, contrairement aux Républicains et aux Bonapartistes autoritaires de « L’Union conservatrice ». Thiers riposte en rappelant que c'est le gouvernement Ollivier qui a décidé la guerre contre la Prusse et qui était au pouvoir lors des premiers désastres. Thiers espère ainsi ranimer les vieilles rancunes du peuple français contre l'ancien chef du gouvernement.
Émile Ollivier
Mais les violentes saillies de Thiers à l'encontre de son rival n'empêche pas le grossissement des rangs de l’Union démocratique ce qui le contraint de plus en plus à négocier avec Ollivier pour faire passer les textes législatifs, d'autant que le Sénat commence à lui échapper et se met de plus en plus à s'opposer à Thiers, conformément aux consignes transmises en secret par Napoléon IV. Désireux de reprendre la main, Thiers propose un portefeuille ministériel à Ollivier que celui-ci refuse pourtant car ce qu’il veut, c’est être chef du gouvernement et mener la politique du pays, aux côtés de Napoléon IV qui sait qu’il ne sera plus dans une prison dorée avec ce chef de gouvernement et qu’il cessera de n'être qu'un simple monarque d’apparat aux mains d'Adolphe Thiers.
Napoléon IV
Émile Ollivier a également fondé un journal, "Le Démocrate", afin de défendre ses idées, et, une fois au pouvoir, défendre sa politique. L'ancien chef du gouvernement s'inspire sur le principe d'Abraham Lincoln en utilisant les moyens les plus modernes en vue de promouvoir son programme. Les colonnes du "Démocrate" sont remplies par de jeunes journalistes libéraux et ses articles sont réputés pour le sérieux et la fiabilité de leurs informations. Cependant, "Le Démocrate" bien qu'opposé sur beaucoup de sujets à Thiers, ne tombe pas dans l'outrance qui est la marque de fabrique des feuilles républicaines.
Enfin, Ollivier commence la composition de son œuvre majeure, « L'Empire libéral », qui est à la fois un projet politique mais également une justification de son œuvre. En effet, les Français conservent une rancœur tenace contre Émile Ollivier qu'ils jugent comme étant un des responsable de la perte de l'Alsace-Lorraine. Ainsi, Ollivier a beau avoir le soutien de certains députés, le retour au pouvoir semble encore loin pour lui.
Une édition de l'Empire libéral d’Émile Ollivier
Le bras de fer entre les 2 hommes prend une autre tournure à l'approche des élections législatives de 1875.
Dernière édition par Emile Ollivier le Sam 5 Nov - 15:18, édité 1 fois
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
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Re: Le règne de Napoléon IV
Emile Ollivier a écrit:Jolou,
Comment était-il présenté dans cette Bande-Déssinée ? Je suis à l'affût de la moindre information sur sa personnalité
Anaxagore
Il a porté l'uniforme de France jusqu'au bout et ne l'a abandonné que pour ne pas être reconnu en Belgique.
Louis était un fervent patriote.
L'Angleterre lui a offert un refuge mais s'il a porté l'uniforme britannique, c'est uniquement pour montrer son courage à la... France !
D'après mes souvenirs, il est présenté comme un gentilhomme qui se lie d'amitié avec le héros. Il meurt il me semble en permettant au héros de fuir et son corps est respecté par les zoulous car mort en braves.
Jolou- Messages : 636
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Localisation : Proche de Montpellier
Re: Le règne de Napoléon IV
Cela correspond à ce que j'ai lu de lui dans sa biographie. Une fraternité très militaire. Une personne très sympathique envers les gens qu'il fréquentait.
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
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Re: Le règne de Napoléon IV
La majorité de Napoléon IV, son mariage, la guerre outre-mer et les élections de 1875
Dans les années qui suivent, soucieux, toujours, de préparer la France a une nouvelle guerre contre l’Allemagne, Thiers s’appuie sur l’ingénieur militaire Raymond Adolphe Séré de Rivières, qui était parvenu à contenir les insurrections républicaines à Lyon en Septembre 1870, afin de bâtir un solide réseau de fortifications le long de la nouvelle frontière orientale de la France en s’appuyant soit sur les forteresses déjà existantes comme Belfort, soit en en créant de nouvelles comme Épinal.
Raymond Adolphe Séré de Rivières
Le chef du gouvernement a raison d’être prévoyant car, Bismarck, craignant le redressement de la France, qu’il juge trop rapide, prépare une « guerre préventive » contre son ennemie.
Mais c’est alors que le Tsar, qui avait soutenu la Prusse en 1870, se déclare opposé à cette nouvelle guerre et fait suffisamment pression sur Bismarck pour que le Chancelier de fer abandonne ses projets de guerre.
Le Tsar Alexandre II
On peut voir là les premières esquisses du rapprochement ultérieur Franco-Russe.
En parallèle, Napoléon IV veut se marier et lors d’un voyage diplomatique à Londres, en 1874, le premier après sa majorité, celui-ci tombe sous le charme de la benjamine de la Reine Victoria, la princesse Béatrice, qui n’est pas non plus insensible à son charme. Les fiançailles sont rapidement officialisées.
La future Impératrice des Français, Béatrice, en 1868
La France a, d’ailleurs, au-delà de l’amour mutuel que se porte le couple, besoin d’alliés autre que l’Italie pour faire face à l’Allemagne. Pour une fois d’accord, l’Empereur et le chef du gouvernement décident d’un commun accord d’envoyer des négociateurs à Saint-Pétersbourg afin de « tâter » le terrain mais pour l’instant, malgré l’aide du Tsar pour empêcher une guerre contre l’Allemagne, celui-ci reste un proche ami du Reich allemand.
Quelques mois plus tard, Napoléon IV Bonaparte se marrie. Béatrice de Saxe Cobourg Gotha devient impératrice des Français. Bientôt naîtra l'héritier du trône, Charles Napoléon Bonaparte.
Quelques temps après, Napoléon IV se rend à Rome où il rend visite à son allié et ami, le Roi Victor-Emmanuel II. Cependant, il se rend également au Vatican où il rencontre le Pape. Cette visite papale choque les Républicains qui dénoncent la collusion entre l'Empire et la Réaction ! A ces accusations, Thiers répond lors d'un discours au Corps législatif que la France est et restera concordataire. Qu'elle protège par conséquent les Français pratiquant les religions minoritaires (Protestants et Juifs en ce qui concerne la Métropole) et leur offre le libre exercice de leur culte mais que la France entretenant des relations diplomatiques avec la Papauté, l'Empereur des Français peut donc effectuer des visites officielles auprès du Saint-Siège et même voir le Pape en tant que fidèle catholique, Thiers soulignant que le Catholicisme est la religion de la majorité des Français. Inutile de dire que plus on allait vers la Droite du Corps législatif, plus cette réponse fut applaudie chaudement.
Le Pape Pie IX.
Par ailleurs, malgré la fin décrétée des grandes expéditions outre-mers, le gouvernement Thiers décide de réagir par la force, pour des raisons de prestige, à l'attaque par les Annamites en 1873 d'une expédition française sur le Fleuve rouge. D'importants renforts de marine sont envoyés à Saïgon et on entreprend la conquête systématique de l'Empire d'Annam. Les Annamites résistent héroïquement, soutenus par les Pavillons noirs chinois et, bientôt, l'armée de l'Empire du milieu qui veut défendre son « vassal » théorique. La Marine impériale intervient, écrase son homologue chinoise, dépassée technologiquement, et peut mener une série d'opérations amphibies sur les îles d'Hainan et de Formose. Le jeune Napoléon IV est enthousiasmé par les récits de victoire des armées françaises en Asie même s'il est de plus en plus conscient qu'il faut plutôt concentrer les moyens français en Europe contre l'Allemagne.
Néanmoins, la Chine est suffisamment puissante pour défendre le cœur de son territoire et ne perdre la guerre qu'à la marge (En Annam, dans les îles de Formose et Hainan) tandis qu'il faut tout le courage des Marsouins pour repousser la contre-offensive chinoise à Lang-Son.
Au traité de paix de Tsien-Tsin, la Chine reconnaît le protectorat français sur ce qui reste de l'Empire d'Annam (hors Cochinchine donc qui reste une colonie), tandis que la France renonce à annexer Formose et l'île de Hainan pour ne pas déplaire au Royaume-uni. Le traité contraint également la Chine à s'ouvrir un peu plus au commerce international. De plus, exigence impériale, la France est reconnue protectrice des Catholiques chinois.
Cette défaite sera une goutte de plus dans le vase de la colère du peuple chinois face aux humiliations que lui imposent les étrangers.
Combat entre l’Armée impériale française et l'Armée impériale chinoise.
2 ans plus tard, en 1875, se tiennent les élections législatives en vue de renouveler le Corps législatifs de l’Empire français. L'Union libérale est largement favorite, Ollivier étant peu populaire, mais les quelques députés que risque de remporter sa coalition suffira à lui faire perdre sa majorité à la Chambre, le Sénat étant désormais hors de son contrôle. Thiers peut toujours compter sur « l'achat » de quelques indépendants, mais cela risque de s'avérer insuffisant. Notons que les 2 autres forces qui comptent en France, même si elles n’ont aucune chance d’accéder au pouvoir, sont l’Union conservatrice des Bonapartistes autoritaires et l’Union républicaine quoi que cette dernière va encore gagner en influence.
Bien que les services de renseignements prévoient un net renforcement de la domination de l’Union républicaine dans les villes ce qui inquiète le plus Thiers c'est les quelques circonscriptions, étonnement des circonscriptions rurales, que risque de remporter Ollivier.
Thiers se décide donc à jouer sa dernière carte et à faire un vaste tour de France en vue de défendre sa politique et son programme, de plus en plus conservateur, principalement dans les campagnes où une victoire de l'Union démocratique est probable. En effet, Thiers doit gagner largement pour contrecarrer le poids du Sénat.
Le programme d’Ollivier est progressiste et démocratique. Il prévoit, entre autre, l’école gratuite et obligatoire, au grand dam des Républicains qui prévoient la même chose. Cependant, pour ne pas froisser l’électorat de centre-droit, et, surtout, l’Empereur, cette école ne sera pas laïque dans ses programmes (mais les professeurs seront eux, des laïcs) au contraire de ce que les Républicains ont écrits dans leur programme. Ainsi, dans les écoles de confession catholiques seront prévus des cours de morale chrétienne. De même dans les écoles de confession juive seront prévus des cours de morale hébraïque. Ainsi, non seulement le système éducatif qu’avait mis en place Victor Duruy sera remis en place, mais les réformes prévues seront encore plus audacieuses sans pour autant aller jusqu’à la révolution laïque envisagée par Gambetta et Ferry.
Dans les années qui suivent, soucieux, toujours, de préparer la France a une nouvelle guerre contre l’Allemagne, Thiers s’appuie sur l’ingénieur militaire Raymond Adolphe Séré de Rivières, qui était parvenu à contenir les insurrections républicaines à Lyon en Septembre 1870, afin de bâtir un solide réseau de fortifications le long de la nouvelle frontière orientale de la France en s’appuyant soit sur les forteresses déjà existantes comme Belfort, soit en en créant de nouvelles comme Épinal.
Raymond Adolphe Séré de Rivières
Le chef du gouvernement a raison d’être prévoyant car, Bismarck, craignant le redressement de la France, qu’il juge trop rapide, prépare une « guerre préventive » contre son ennemie.
Mais c’est alors que le Tsar, qui avait soutenu la Prusse en 1870, se déclare opposé à cette nouvelle guerre et fait suffisamment pression sur Bismarck pour que le Chancelier de fer abandonne ses projets de guerre.
Le Tsar Alexandre II
On peut voir là les premières esquisses du rapprochement ultérieur Franco-Russe.
En parallèle, Napoléon IV veut se marier et lors d’un voyage diplomatique à Londres, en 1874, le premier après sa majorité, celui-ci tombe sous le charme de la benjamine de la Reine Victoria, la princesse Béatrice, qui n’est pas non plus insensible à son charme. Les fiançailles sont rapidement officialisées.
La future Impératrice des Français, Béatrice, en 1868
La France a, d’ailleurs, au-delà de l’amour mutuel que se porte le couple, besoin d’alliés autre que l’Italie pour faire face à l’Allemagne. Pour une fois d’accord, l’Empereur et le chef du gouvernement décident d’un commun accord d’envoyer des négociateurs à Saint-Pétersbourg afin de « tâter » le terrain mais pour l’instant, malgré l’aide du Tsar pour empêcher une guerre contre l’Allemagne, celui-ci reste un proche ami du Reich allemand.
Quelques mois plus tard, Napoléon IV Bonaparte se marrie. Béatrice de Saxe Cobourg Gotha devient impératrice des Français. Bientôt naîtra l'héritier du trône, Charles Napoléon Bonaparte.
Quelques temps après, Napoléon IV se rend à Rome où il rend visite à son allié et ami, le Roi Victor-Emmanuel II. Cependant, il se rend également au Vatican où il rencontre le Pape. Cette visite papale choque les Républicains qui dénoncent la collusion entre l'Empire et la Réaction ! A ces accusations, Thiers répond lors d'un discours au Corps législatif que la France est et restera concordataire. Qu'elle protège par conséquent les Français pratiquant les religions minoritaires (Protestants et Juifs en ce qui concerne la Métropole) et leur offre le libre exercice de leur culte mais que la France entretenant des relations diplomatiques avec la Papauté, l'Empereur des Français peut donc effectuer des visites officielles auprès du Saint-Siège et même voir le Pape en tant que fidèle catholique, Thiers soulignant que le Catholicisme est la religion de la majorité des Français. Inutile de dire que plus on allait vers la Droite du Corps législatif, plus cette réponse fut applaudie chaudement.
Le Pape Pie IX.
Par ailleurs, malgré la fin décrétée des grandes expéditions outre-mers, le gouvernement Thiers décide de réagir par la force, pour des raisons de prestige, à l'attaque par les Annamites en 1873 d'une expédition française sur le Fleuve rouge. D'importants renforts de marine sont envoyés à Saïgon et on entreprend la conquête systématique de l'Empire d'Annam. Les Annamites résistent héroïquement, soutenus par les Pavillons noirs chinois et, bientôt, l'armée de l'Empire du milieu qui veut défendre son « vassal » théorique. La Marine impériale intervient, écrase son homologue chinoise, dépassée technologiquement, et peut mener une série d'opérations amphibies sur les îles d'Hainan et de Formose. Le jeune Napoléon IV est enthousiasmé par les récits de victoire des armées françaises en Asie même s'il est de plus en plus conscient qu'il faut plutôt concentrer les moyens français en Europe contre l'Allemagne.
Néanmoins, la Chine est suffisamment puissante pour défendre le cœur de son territoire et ne perdre la guerre qu'à la marge (En Annam, dans les îles de Formose et Hainan) tandis qu'il faut tout le courage des Marsouins pour repousser la contre-offensive chinoise à Lang-Son.
Au traité de paix de Tsien-Tsin, la Chine reconnaît le protectorat français sur ce qui reste de l'Empire d'Annam (hors Cochinchine donc qui reste une colonie), tandis que la France renonce à annexer Formose et l'île de Hainan pour ne pas déplaire au Royaume-uni. Le traité contraint également la Chine à s'ouvrir un peu plus au commerce international. De plus, exigence impériale, la France est reconnue protectrice des Catholiques chinois.
Cette défaite sera une goutte de plus dans le vase de la colère du peuple chinois face aux humiliations que lui imposent les étrangers.
Combat entre l’Armée impériale française et l'Armée impériale chinoise.
2 ans plus tard, en 1875, se tiennent les élections législatives en vue de renouveler le Corps législatifs de l’Empire français. L'Union libérale est largement favorite, Ollivier étant peu populaire, mais les quelques députés que risque de remporter sa coalition suffira à lui faire perdre sa majorité à la Chambre, le Sénat étant désormais hors de son contrôle. Thiers peut toujours compter sur « l'achat » de quelques indépendants, mais cela risque de s'avérer insuffisant. Notons que les 2 autres forces qui comptent en France, même si elles n’ont aucune chance d’accéder au pouvoir, sont l’Union conservatrice des Bonapartistes autoritaires et l’Union républicaine quoi que cette dernière va encore gagner en influence.
Bien que les services de renseignements prévoient un net renforcement de la domination de l’Union républicaine dans les villes ce qui inquiète le plus Thiers c'est les quelques circonscriptions, étonnement des circonscriptions rurales, que risque de remporter Ollivier.
Thiers se décide donc à jouer sa dernière carte et à faire un vaste tour de France en vue de défendre sa politique et son programme, de plus en plus conservateur, principalement dans les campagnes où une victoire de l'Union démocratique est probable. En effet, Thiers doit gagner largement pour contrecarrer le poids du Sénat.
Le programme d’Ollivier est progressiste et démocratique. Il prévoit, entre autre, l’école gratuite et obligatoire, au grand dam des Républicains qui prévoient la même chose. Cependant, pour ne pas froisser l’électorat de centre-droit, et, surtout, l’Empereur, cette école ne sera pas laïque dans ses programmes (mais les professeurs seront eux, des laïcs) au contraire de ce que les Républicains ont écrits dans leur programme. Ainsi, dans les écoles de confession catholiques seront prévus des cours de morale chrétienne. De même dans les écoles de confession juive seront prévus des cours de morale hébraïque. Ainsi, non seulement le système éducatif qu’avait mis en place Victor Duruy sera remis en place, mais les réformes prévues seront encore plus audacieuses sans pour autant aller jusqu’à la révolution laïque envisagée par Gambetta et Ferry.
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
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Re: Le règne de Napoléon IV
Perso, je voterais pour Ollivier dans ce cas la vu que les républicain n'ont aucune chance de gagner pour appliquer leur programme de l'éducation.
Jolou- Messages : 636
Date d'inscription : 17/10/2015
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Localisation : Proche de Montpellier
Re: Le règne de Napoléon IV
Les résultats, bientôt !
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
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Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Bon choix que Béatrice pour impératrice, bon je ne la connais pas personnellemnt, mais je connais la famille. Les femmes y ont la tête aussi bien faites que bien remplies... voilà d'ailleurs pourquoi l'Angleterre est toujours une monarchie OTL
_________________
Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2229
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Le règne de Napoléon IV
IRL, on a envisagé réellement le mariage entre les 2. Mais Louis est mort avant au Zoulouland.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
Bouuuuhhhh! Despotes! Fausse démocratie!
(Le système de vote est le même que dessous le Second Empire?)
(Le système de vote est le même que dessous le Second Empire?)
Maraud- Messages : 561
Date d'inscription : 01/11/2015
Re: Le règne de Napoléon IV
La Candidature officielle est mise de côté mais pas encore d'isoloir !
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le règne de Napoléon IV
La chute de Thiers, ses conséquences et la question d'Orient
L'Union conservatrice avait remporté les élections, des élections qui virent une cinquantaine de députés républicains faire leur entrée au Corps législatif ! L'Union démocratique avait moins d'une dizaine de députés. Ollivier lui même fut battu par un Républicain dans sa circonscription marseillaise et son parti sera bientôt réabsorbé par une nouvelle coalition politique.
L'Appel au Peuple…
Si Thiers était incapable d'obtenir l'investiture, il était suffisamment puissant pour empêcher l’élection d'une autre personne. Il espérait ainsi qu'à force de lassitude, il finirait par être reconduit.
C'était sans compter sur Napoléon IV, qui connaissait la personnalité adéquat pour obtenir une large majorité dans les 2 chambres.
Buste de Napoléon IV
Il leur propose, comme nouveau chef du gouvernement, un homme admiré par beaucoup de Français, et détesté par tous les autres. Qu'importe, les députés du Corps législatif lui voteront à coup sûr l'investiture. Sans compter que le Sénat suivra les consignes impériales.
Cet homme, c'est François Achille Bazaine, Duc d'Oaxaca, vainqueur des Républicains parisiens.
C'est en civil que le Maréchal d'Empire se présente aux députés. Acclamés par les Bonapartiste autoritaires, les Libéraux et les quelques démocrates, copieusement hués par les Républicains (qui seront expulsés de l'hémicycle pour cela). Ne voyant plus d'opposition et n'entendant plus que des vivats, le Président du Corps législatif notifie que cette acclamation fait figure de vote. Dans la foulée, Napoléon IV nomme Bazaine Chef du gouvernement.
Dans son discours d'investiture, Bazaine, profondément attaché à l'Empire, promet à la fois de défendre l'Ordre, les principes du Concordat (et non pas la seule foi catholique) mais aussi la Liberté et la Constitution.
Allégorie de la Constitution de l'Empire français
Bazaine forme un cabinet de coalition auquel se joignent l'Union libérale, les quelques démocrates mais aussi les ultra conservateurs de l'Union conservatrice. Seuls les Républicains en sont exclus.
Dans la foulée, l'ensemble des députés loyaux à l'Empire sont rassemblés dans une vaste coalition intitulée « L'Appel au Peuple ».
Napoléon IV reprend donc la main, vu que le chef du gouvernement lui est d'un dévouement sans bornes.
Pourtant, l'Empereur connaît les aspirations à plus de libertés et la volonté de réforme du peuple français. C'est ainsi, que Bazaine fait voter à une large majorité, en Décembre 1875, la réforme prévoyant de rendre l’école gratuite et obligatoire en France.
Comme le mentionnait Ollivier dans son programme...
Victor Duruy, celui qui a posé les bases de l'école française pour tous. Sénateur inamovible en 1875.
Le Corps législatif débattu ensuite de l’opportunité de faire adopter une nouvelle réforme annulant la loi Le Chapelier de 1791 qui, on le sait, interdisait les coalitions en France. En effet, Napoléon IV n'était pas défavorable à la cause ouvrière, bien que ses derniers soient largement Républicains et il souhaitait qu’un équivalent des syndicats soit autorisé en France pour espérer les rallier à l'Empire. Néanmoins, le projet de loi gouvernemental prévoyait un retour des « Coalitions » et non l’autorisation de Syndicats pour ne pas effrayer les députés conservateurs et réactionnaires et faire imploser l'Appel au Peuple.
Cependant, l’attention du Corps législatif allait être détournée des affaires sociales par les graves événements qui se déroulaient dans les Balkans.
En effet, la première grave crise internationale à laquelle doit faire face le cabinet Bazaine et Napoléon IV majeur commence en 1876 dans les Balkans. En effet, les populations chrétiennes, notamment les Bulgares, de cette région ont décidés de se soulever contre le gouvernement des Ottomans. Constantinople réagit avec une extrême violence à ces soulèvements en massacrant des milliers de personnes en Bulgarie. L’Europe s’émeut et pour une fois, Victor Hugo, l’exilé, et l’Empereur, sont d’accord pour condamner ces massacres. La Russie, qui se veut la protectrice des populations orthodoxes de l’Empire turc proteste mais se montre opposée à la mission à Belgrade du général Tchernaiev qui prend de son propre chef le commandement de l’armée serbe contre les Turcs mais se fait rapidement battre par les armées de la Porte.
Un commandant Bachi-Bouzouk, l'unité responsable du carnage en Bulgarie
En Décembre, commence une conférence à Constantinople sur la question à laquelle participe l’Empire ottoman bien sûr mais aussi sa protectrice, la Grande-Bretagne, la Russie et l’Autriche-Hongrie. Ces deux dernières réclament l’autonomie des territoires chrétiens de l’Empire turc mais les Ottomans tiennent bons, soutenus par l’Angleterre et s’octroient même une constitution qui affirme l’indivisibilité de l’Empire.
La guerre apparaît alors inévitable. L’Empire français, dont le souverain refuse, contrairement à son père, d’aider les Turcs contre les Russes, reste neutre et soutient même secrètement, afin de ne pas irriter Londres et de se rapprocher de l’Empire des Tsars, la Russie via des propos d’encouragement.
Le Tsar Alexandre II organise sa coalition à laquelle se joint la Roumanie, encore officiellement divisée en 2 principautés (Moldavie et Valachie) vassales de la Porte, la Serbie et le Monténégro, au statut similaire mais pas la Grèce, suite aux pressions exercées par Londres. En parallèle, il obtient la neutralité bienveillante de François-Joseph contre la promesse que la Double-Monarchie recevra la Bosnie et l’Herzégovine.
La débâcle ottomane est totale et en moins d’un an, les Russes sont aux portes de Constantinople. Le Tsar peut alors imposer aux Turcs le Traité de San Stefano qui crée une Grande Bulgarie ayant un accès à la mer Égée et qui devient une principauté vassale de la Porte.
La traversée du Danube par les forces russes.
En parallèle, la Roumanie obtient sa complète indépendance, tout comme la Serbie et le Monténégro. Cependant, la Roumanie, si elle obtient la Dobroudja avec le delta du Danube, perd, au profit de la Russie, le sud de la Bessarabie et la ville d’Ismail, perdu par la Russie à l’issue de la guerre de Crimée. Le Monténégro est mécontent car il n’obtient pas de débouché sur la mer, suite aux pressions austro-hongroises, tandis que la Serbie proteste car elle n’a reçu que peu des territoires peuplés de Serbes.
La Russie, elle, obtient, en plus du sud de la Bessarabie, des gains territoriaux dans le Caucase.
Ce traité mécontente donc à peu près tout le monde, sauf la Russie et les Bulgares, bien évidemment. Le Royaume-Uni, qui avait déjà envoyé une flotte pour protéger Constantinople des Russes, s’oppose au traité dit de San Stefano tout comme l’Autriche-Hongrie, qui est furieuse de ne pas avoir reçu la Bosnie et l’Herzégovine.
Bismarck, soucieux de préserver une paix européenne favorable à la prédominance allemande sur le vieux continent, fait alors convoquer une nouvelle conférence de paix à Berlin, où il invite les principales puissances européennes, dont l’Empire français.
Le Congrès de Berlin
Un nouvel accord est signé le 14 juillet 1878, mettant fin au projet de Grande-Bulgarie. Celle-ci est coupée en deux : au nord, elle devient la principauté autonome de Bulgarie avec Sofia comme capitale ; au sud, la Roumélie orientale, semi-autonome, reste une province de la Turquie. La Thrace et la Macédoine reviennent dans le giron ottoman.
La Russie et la Roumanie gardent à peu près leurs gains territoriaux acquis à San Stefano, sauf dans le Caucase où Bajazet est rendue à la Turquie. La Serbie voit son territoire agrandi. Le Monténégro obtient moins qu'à San Stefano mais acquiert son débouché sur la mer.
Clause importante, l'Autriche-Hongrie met la main sur la Bosnie-Herzégovine, qui, bien que restant une province ottomane, est occupée militairement par les armées de la Double-Monarchie, et sur le Sandjak de Novipazar, une enclave située entre la Serbie et le Monténégro. Cette prise de possession sera une source de conflits grandissante avec la Serbie.
Plusieurs autres clauses accroissent notablement l'influence des puissances occidentales dans l'Empire ottoman :
Chypre est cédée à l'Empire britannique
le Royaume-Uni devient le protecteur officiel des juifs de l'Empire ottoman
la France devient la protectrice officielle des chrétiens maronites et catholiques de l'Empire ottoman
l'Italie devient la protectrice officielle des chrétiens et des juifs de Tunisie et de Tripolitaine
la France peut occuper la Tunisie mais le gouvernement impérial obtient que l'Italie puisse occuper de son côté la Tripolitaine et la Cyrénaïque tandis que Versailles offre des avantages divers aux citoyens italiens résidents en Tunisie ainsi que des droits de mouillage à la Flotte italienne dans les ports tunisiens, en vertu de l'Alliance militaire entre les deux pays. Napoléon IV déjoue donc les manœuvres de Bismarck qui voulait que la France et l’Italie se disputent au sujet de l’occupation de la Tunisie
l’Égypte devient complètement et officiellement indépendante, suite à une demande de la France.
Les Balkans à l'issue du Congrès de Berlin.
Les opinions russes et bulgares seront outrées par les clauses de ce nouveau traité. L'opinion russe y voit une trahison de l'Allemagne, qu'elle tient pour responsable du recul de la Russie dans la région. Il s'ensuivra un relâchement des liens germano-russes dans les années suivantes. L'opinion bulgare y voit un « coup de poignard dans le dos » de la part de l'Occident mais tient surtout pour responsable la Grande-Bretagne, perçue comme la protectrice de l'Empire ottoman.
Allégorie du massacre inutile de soldats russes lors du conflit.
La même année, est signé le Pacte de Zanjón qui met fin à la guerre d'indépendance cubaine et octroie l'autonomie à l'île tandis qu'est (enfin) enclenché le processus d'abolition de l'Esclavage dans l'Empire espagnol. En 1883, le roi Alfonso XII fait voter par les Cortès une loi transformant les Philippines ainsi que Porto Rico en Provinces espagnoles ayant des représentants à Madrid. Napoléon IV fut en partie derrière cette loi, proche de celle en vigueur pour l'Algérie.
L'Union conservatrice avait remporté les élections, des élections qui virent une cinquantaine de députés républicains faire leur entrée au Corps législatif ! L'Union démocratique avait moins d'une dizaine de députés. Ollivier lui même fut battu par un Républicain dans sa circonscription marseillaise et son parti sera bientôt réabsorbé par une nouvelle coalition politique.
L'Appel au Peuple…
Si Thiers était incapable d'obtenir l'investiture, il était suffisamment puissant pour empêcher l’élection d'une autre personne. Il espérait ainsi qu'à force de lassitude, il finirait par être reconduit.
C'était sans compter sur Napoléon IV, qui connaissait la personnalité adéquat pour obtenir une large majorité dans les 2 chambres.
Buste de Napoléon IV
Il leur propose, comme nouveau chef du gouvernement, un homme admiré par beaucoup de Français, et détesté par tous les autres. Qu'importe, les députés du Corps législatif lui voteront à coup sûr l'investiture. Sans compter que le Sénat suivra les consignes impériales.
Cet homme, c'est François Achille Bazaine, Duc d'Oaxaca, vainqueur des Républicains parisiens.
C'est en civil que le Maréchal d'Empire se présente aux députés. Acclamés par les Bonapartiste autoritaires, les Libéraux et les quelques démocrates, copieusement hués par les Républicains (qui seront expulsés de l'hémicycle pour cela). Ne voyant plus d'opposition et n'entendant plus que des vivats, le Président du Corps législatif notifie que cette acclamation fait figure de vote. Dans la foulée, Napoléon IV nomme Bazaine Chef du gouvernement.
Dans son discours d'investiture, Bazaine, profondément attaché à l'Empire, promet à la fois de défendre l'Ordre, les principes du Concordat (et non pas la seule foi catholique) mais aussi la Liberté et la Constitution.
Allégorie de la Constitution de l'Empire français
Bazaine forme un cabinet de coalition auquel se joignent l'Union libérale, les quelques démocrates mais aussi les ultra conservateurs de l'Union conservatrice. Seuls les Républicains en sont exclus.
Dans la foulée, l'ensemble des députés loyaux à l'Empire sont rassemblés dans une vaste coalition intitulée « L'Appel au Peuple ».
Napoléon IV reprend donc la main, vu que le chef du gouvernement lui est d'un dévouement sans bornes.
Pourtant, l'Empereur connaît les aspirations à plus de libertés et la volonté de réforme du peuple français. C'est ainsi, que Bazaine fait voter à une large majorité, en Décembre 1875, la réforme prévoyant de rendre l’école gratuite et obligatoire en France.
Comme le mentionnait Ollivier dans son programme...
Victor Duruy, celui qui a posé les bases de l'école française pour tous. Sénateur inamovible en 1875.
Le Corps législatif débattu ensuite de l’opportunité de faire adopter une nouvelle réforme annulant la loi Le Chapelier de 1791 qui, on le sait, interdisait les coalitions en France. En effet, Napoléon IV n'était pas défavorable à la cause ouvrière, bien que ses derniers soient largement Républicains et il souhaitait qu’un équivalent des syndicats soit autorisé en France pour espérer les rallier à l'Empire. Néanmoins, le projet de loi gouvernemental prévoyait un retour des « Coalitions » et non l’autorisation de Syndicats pour ne pas effrayer les députés conservateurs et réactionnaires et faire imploser l'Appel au Peuple.
Cependant, l’attention du Corps législatif allait être détournée des affaires sociales par les graves événements qui se déroulaient dans les Balkans.
En effet, la première grave crise internationale à laquelle doit faire face le cabinet Bazaine et Napoléon IV majeur commence en 1876 dans les Balkans. En effet, les populations chrétiennes, notamment les Bulgares, de cette région ont décidés de se soulever contre le gouvernement des Ottomans. Constantinople réagit avec une extrême violence à ces soulèvements en massacrant des milliers de personnes en Bulgarie. L’Europe s’émeut et pour une fois, Victor Hugo, l’exilé, et l’Empereur, sont d’accord pour condamner ces massacres. La Russie, qui se veut la protectrice des populations orthodoxes de l’Empire turc proteste mais se montre opposée à la mission à Belgrade du général Tchernaiev qui prend de son propre chef le commandement de l’armée serbe contre les Turcs mais se fait rapidement battre par les armées de la Porte.
Un commandant Bachi-Bouzouk, l'unité responsable du carnage en Bulgarie
En Décembre, commence une conférence à Constantinople sur la question à laquelle participe l’Empire ottoman bien sûr mais aussi sa protectrice, la Grande-Bretagne, la Russie et l’Autriche-Hongrie. Ces deux dernières réclament l’autonomie des territoires chrétiens de l’Empire turc mais les Ottomans tiennent bons, soutenus par l’Angleterre et s’octroient même une constitution qui affirme l’indivisibilité de l’Empire.
La guerre apparaît alors inévitable. L’Empire français, dont le souverain refuse, contrairement à son père, d’aider les Turcs contre les Russes, reste neutre et soutient même secrètement, afin de ne pas irriter Londres et de se rapprocher de l’Empire des Tsars, la Russie via des propos d’encouragement.
Le Tsar Alexandre II organise sa coalition à laquelle se joint la Roumanie, encore officiellement divisée en 2 principautés (Moldavie et Valachie) vassales de la Porte, la Serbie et le Monténégro, au statut similaire mais pas la Grèce, suite aux pressions exercées par Londres. En parallèle, il obtient la neutralité bienveillante de François-Joseph contre la promesse que la Double-Monarchie recevra la Bosnie et l’Herzégovine.
La débâcle ottomane est totale et en moins d’un an, les Russes sont aux portes de Constantinople. Le Tsar peut alors imposer aux Turcs le Traité de San Stefano qui crée une Grande Bulgarie ayant un accès à la mer Égée et qui devient une principauté vassale de la Porte.
La traversée du Danube par les forces russes.
En parallèle, la Roumanie obtient sa complète indépendance, tout comme la Serbie et le Monténégro. Cependant, la Roumanie, si elle obtient la Dobroudja avec le delta du Danube, perd, au profit de la Russie, le sud de la Bessarabie et la ville d’Ismail, perdu par la Russie à l’issue de la guerre de Crimée. Le Monténégro est mécontent car il n’obtient pas de débouché sur la mer, suite aux pressions austro-hongroises, tandis que la Serbie proteste car elle n’a reçu que peu des territoires peuplés de Serbes.
La Russie, elle, obtient, en plus du sud de la Bessarabie, des gains territoriaux dans le Caucase.
Ce traité mécontente donc à peu près tout le monde, sauf la Russie et les Bulgares, bien évidemment. Le Royaume-Uni, qui avait déjà envoyé une flotte pour protéger Constantinople des Russes, s’oppose au traité dit de San Stefano tout comme l’Autriche-Hongrie, qui est furieuse de ne pas avoir reçu la Bosnie et l’Herzégovine.
Bismarck, soucieux de préserver une paix européenne favorable à la prédominance allemande sur le vieux continent, fait alors convoquer une nouvelle conférence de paix à Berlin, où il invite les principales puissances européennes, dont l’Empire français.
Le Congrès de Berlin
Un nouvel accord est signé le 14 juillet 1878, mettant fin au projet de Grande-Bulgarie. Celle-ci est coupée en deux : au nord, elle devient la principauté autonome de Bulgarie avec Sofia comme capitale ; au sud, la Roumélie orientale, semi-autonome, reste une province de la Turquie. La Thrace et la Macédoine reviennent dans le giron ottoman.
La Russie et la Roumanie gardent à peu près leurs gains territoriaux acquis à San Stefano, sauf dans le Caucase où Bajazet est rendue à la Turquie. La Serbie voit son territoire agrandi. Le Monténégro obtient moins qu'à San Stefano mais acquiert son débouché sur la mer.
Clause importante, l'Autriche-Hongrie met la main sur la Bosnie-Herzégovine, qui, bien que restant une province ottomane, est occupée militairement par les armées de la Double-Monarchie, et sur le Sandjak de Novipazar, une enclave située entre la Serbie et le Monténégro. Cette prise de possession sera une source de conflits grandissante avec la Serbie.
Plusieurs autres clauses accroissent notablement l'influence des puissances occidentales dans l'Empire ottoman :
Chypre est cédée à l'Empire britannique
le Royaume-Uni devient le protecteur officiel des juifs de l'Empire ottoman
la France devient la protectrice officielle des chrétiens maronites et catholiques de l'Empire ottoman
l'Italie devient la protectrice officielle des chrétiens et des juifs de Tunisie et de Tripolitaine
la France peut occuper la Tunisie mais le gouvernement impérial obtient que l'Italie puisse occuper de son côté la Tripolitaine et la Cyrénaïque tandis que Versailles offre des avantages divers aux citoyens italiens résidents en Tunisie ainsi que des droits de mouillage à la Flotte italienne dans les ports tunisiens, en vertu de l'Alliance militaire entre les deux pays. Napoléon IV déjoue donc les manœuvres de Bismarck qui voulait que la France et l’Italie se disputent au sujet de l’occupation de la Tunisie
l’Égypte devient complètement et officiellement indépendante, suite à une demande de la France.
Les Balkans à l'issue du Congrès de Berlin.
Les opinions russes et bulgares seront outrées par les clauses de ce nouveau traité. L'opinion russe y voit une trahison de l'Allemagne, qu'elle tient pour responsable du recul de la Russie dans la région. Il s'ensuivra un relâchement des liens germano-russes dans les années suivantes. L'opinion bulgare y voit un « coup de poignard dans le dos » de la part de l'Occident mais tient surtout pour responsable la Grande-Bretagne, perçue comme la protectrice de l'Empire ottoman.
Allégorie du massacre inutile de soldats russes lors du conflit.
La même année, est signé le Pacte de Zanjón qui met fin à la guerre d'indépendance cubaine et octroie l'autonomie à l'île tandis qu'est (enfin) enclenché le processus d'abolition de l'Esclavage dans l'Empire espagnol. En 1883, le roi Alfonso XII fait voter par les Cortès une loi transformant les Philippines ainsi que Porto Rico en Provinces espagnoles ayant des représentants à Madrid. Napoléon IV fut en partie derrière cette loi, proche de celle en vigueur pour l'Algérie.
Dernière édition par Emile Ollivier le Sam 8 Oct - 15:29, édité 2 fois
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
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Re: Le règne de Napoléon IV
Bismarck a fait une erreur ici :p
Excellent en tout cas !
Excellent en tout cas !
Jolou- Messages : 636
Date d'inscription : 17/10/2015
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