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L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889)

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Rayan du Griffoul
LFC/Emile Ollivier
Yodarc
DemetriosPoliorcète
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L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) - Page 3 Empty Re: L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889)

Message par DemetriosPoliorcète Hier à 15:17

Chapitre 8 - Les transformations de l’ordre européen

« J’ai si peu de temps pour la pleurer. Il y a tant de question qui s’amoncellent qu’aujourd’hui le congrès est permanent ». Ces mots, prononcés par Napoléon II peu après le décès de son épouse, donnent une idée de l’activité diplomatique intense des capitales européennes en ce milieu de décennie 1850

Le règlement de la question espagnole

Au début de l’année 1854, Charles VI avait achevé la reconquête de toute l’Espagne péninsulaire. Il bénéficiait par ailleurs de la division de ses adversaires (certains libéraux ayant abandonné Antoine d’Orléans au profit du républicanisme ou d’Henri de Bourbon, cousin libéral de Louise-Fernande) et, surtout, de son statut de vainqueur d’un envahisseur étranger.

Si vienne, Berlin et Saint-Pétersbourg reconnaissent Charles VI, Londres, Paris Lisbonne et les autres monarchies libérales soutiennent toujours la candidature d’Antoine de Bourbon. La situation est compliquée davantage encore par les colonies espagnoles, où les affrontements entre les deux camps et se sont doublées de révoltes autonomistes. Les partisans d’Antoine de Bourbon créé la surprise en débarquant avec 2000 volontaires (espagnols libéraux, chemises rouges garibaldiennes et soutiens américains) dans l’est de l’île de Cuba. Promettant l’affranchissement aux exclaves qui les rejoindraient, ils s’emparent de La Havane après quelques mois de combats, bénéficiant de l’aide discrète des Etats-Unis, trop heureux d’affaiblir ainsi une puissance coloniales dans leur chasse gardée. Antoine et Louise-Fernande s’étant engagés à abolir l’esclavage, le prétexte humanitaire permet aux franco-britanniques d’interdire toute tentative d’expédition espagnole pour reprendre l’île.

La situation des Philippines est plus complexe encore, l’archipel ayant basculé dès 1853 dans l’anarchie, morcelé entre carlistes, libéraux, autonomistes et diverses rébellions ethniques. Le risque de déstabilisation pour les routes commerciales étant trop grand, une expédition conjointe franco-britannico-néerlandaise est organisée en urgence et parvient à reprendre Manille et à assurer un certain contrôle sur les îles. Mais les trois puissances entrent vite en désaccord : la France souhaiterait une administration prolongée, les Britanniques souhaitant quant à eux se retirer au plus vite.

La convention de Biarritz de 1857 règle finalement le cas espagnol : France et Grande-Bretagne reconnaissent Charles VI comme roi d’Espagne, lâchant Antoine d’Orléans. Celui-ci conserve le contrôle de Cuba, qui ne se voit pas reconnaître un statut indépendant mais que l’Espagne s’engage à ne pas reprendre par la force [1]. Madrid accepte également la vente des Philippines à la France ; la Grande-Bretagne ne consent à ce transfert qu’en imposant des avantages commerciaux pour ses marchands et investisseurs et en obtenant la renonciation formelle de la France à toute velléité d’expansion dans la péninsule indochinoise.

L’abandon des dernières possessions coloniales est assumé par Madrid pour marquer un retour au territoire historique des royaumes d’Aragon et Castille et aux droits des différentes provinces. Alors qu’il met en œuvre sa politique marquée par la décentralisation et le corporatisme [2], Charles VI est assassiné peu après la conclusion du traité par un libéral. La couronne revient à son frère, Jean III, qui poursuit la même politique. La victoire inespérée des traditionnalistes en Espagne redonne de l’espoir aux monarchistes français ; d’autant que le nouveau roi d’Espagne est premier dans l’ordre de la succession royale française, Henri de Chambord n’ayant pas d’enfants.

La seconde crise d’Orient

La politique étrangère d’orientation pro-britannique menée par Louis-Napoléon puis par Persigny cherchait à apaiser les tensions en Europe et en Méditerranée, mais mettait à rude épreuve l’entente franco-russe et le projet de partage d’influence sur l’Empire ottoman en décrépitude. L’Empereur souhaite néanmoins poursuivre cet objectif, et c’est paradoxalement une dispute franco-russe autour des Lieux saints qui va faire avancer le projet.

Si, alors qu’une énième querelle agite orthodoxes et catholiques autour de la garde des lieux saints, la France prend position en faveur des seconds, garants de sa propre influence dans ce qui est toujours théoriquement la Syrie ottomane [3]. Mais Napoléon II encourage dans le même temps son ancien beau-père a demander des compensations inadmissibles pour Constantinople, à la grande fureur de Londres. En dépit de longues tractations diplomatiques, la Russie occupe les principautés roumaines en juin. En octobre, l’Empire ottoman n’a d’autre choix que de lancer la guerre contre la Russie.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) - Page 3 Turkish_troops_at_the_defence_of_Silistria_1853-4
Troupes ottomanes défendant la forteresse de Silistria

Si les troupes russes connaissent des déconvenues sur le front anatolien, et doivent même abandonner le siège de la forteresse de Kars (ce sont en fait surtout les troupes syro-égyptiennes qui s’illustrent), les Russes enfoncent les défenses ennemies dans la Dobroudja et s’avancent en Bulgarie. Dans le même temps, Othon de Grèce lance ses armées contre la Thessalie ottomane, pour faire avancer la « Grande idée », la réunion de tous les Grecs dans un seul Etat ; mais le blocus du Pirée par la flotte britannique l’oblige à retourner à la neutralité.

Sur le front danubien, seul l’acharnement des défenseurs d’Edirne, épaulés par des ingénieurs britanniques, sauve Constantinople. En mars 1855, l’Autriche et la Prusse se décident à faire pression ensemble pour mettre fin à la guerre, avec l’appui de la Grande-Bretagne. Si la Russie ne s’est pas emparée des détroits, sa victoire est sans appel. A Congrès de Paris, qui s’ouvre à l’été, Saint-Pétersbourg obtient l’annexion pure et simple de la principauté de Moldavie, ainsi que l’occupation et l’administration temporaire de la Dobroudja et d’une partie de la Bulgarie. La Thessalie, où l’insurrection s’est poursuivie après le retrait des troupes grecques, est rattachée au royaume de Grèce, lequel annexe également l’île de Samos. Constantinople doit également accepter de reconnaître une quasi-indépendance aux principautés de Serbie et du Montenegro. La Porte ne contrôle plus directement dans les Balkans que la Macédoine, l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) - Page 3 1024px-Circa_1845_portrait_of_Prince_August_of_Saxe-Coburg_and_Gotha_by_Winterhalter_%28Versailles%292
Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary

Reste le problème de la Valachie : si les congressistes conviennent rapidement d’en faire un royaume indépendant, le choix du candidat est l’objet de vives oppositions. Si Paris propose la couronne à l’Empereur d’Autriche [4], les élites hongroises, qui craignent qu’une intégration dans l’ensemble autrichien de nouvelles populations roumaines n’encourage le nationalisme des Roumains de Transylvanie, obtiennent un refus. La France, prudente, déclare ne pas soutenir la candidature d’un Bonaparte. Après avoir envisagé la candidature du Prince de Leuchtenberg, fils d’Eugène de Beauharnais, puis celle de Charles de Prusse, les membres finissent par s’entendre sur la personne de Charles de Saxe-Cobourg-Kohary, époux de l’une des filles de Louis-Philippe d’Orléans. Il est proclamé l’année suivante Carol Ier de Valachie.

L’espace allemand après la guerre de 1848-1849

Dès la signature du traité de paix, le revanchisme s’était solidement installé en Allemagne, mais le désir de revanche des réactionnaires au pouvoir en Prusse, animée par un nationalisme prussien, avait peu à voir avec celui des nationaux-libéraux et nationaux-démocrates allemands. Ceux-ci sont profondément opposés à la dynastie Hohenzollern, accusée de trahison pour avoir accepté la paix, en dépit de l’abdication de Frédéric-Guillaume IV au profit de son frère, Guillaume. Beaucoup d’Allemands, parmi les plus modérés, se tournent vers l’Empereur d’Autriche, seul à même de transformer la Confédération germanique en un véritable Etat fédéral. Les plus radicaux se rassemblent dans des sociétés secrètes insurrectionnelles qui cherchent à lancer une révolution dans l’ensemble de l’Allemagne. En 1851, le leader démocrate Friedrich Hecker est tué en cherchant à soulever la population rhénane, mais ses compagnons poursuivent la lutte. Jeune Allemagne, principale société secrète, multiplie les tentatives, toujours sans succès.

Néanmoins, pour affirmer leur volonté de maintenir l’ordre en Allemagne et de conserver les institutions de la Confédération, l’Autriche et la Prusse se rapprochent, avec notamment le mariage de l’Empereur François-Joseph et d’Anne de Prusse, nièce de Guillaume Ier, en 1853. En 1854, l’Empire d’Autriche (à l’exception des Etats hongrois) entre dans le Zollverein, ce qu’il avait toujours refusé de faire.

C’est pour contrer le rapprochement entre Etats allemands qu’il négocie le mariage de son fils ainé, François-Napoléon, avec Elisabeth de Wittelsbach, fille cadette d’une branche secondaire de la maison de Bavière.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) - Page 3 Georg_Raab_-_Kaiserin_Elisabeth_im_ungarischen_Kr%C3%B6nungsornat
Elisabeth de Wittelsbach


[1] Situation assez semblable à celle de Taiwan dans notre réalité.
[2] Pour éviter le manichéisme et une séparation entre « méchants » carlistes et « gentils » libéraux, je vais essayer de faire de l’Espagne un modèle original.
[3] On le sait, la Syrie est de fait dirigée par les Egyptiens, mais sur ce genre de questions religieuses, la Porte garde la main.
[4] Solution réellement envisagée par la France dans notre continuum.


Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Mar 15 Oct - 17:08, édité 2 fois
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Message par Collectionneur Hier à 15:56

Relecture rapide.

Cuba a rajouté dans ce paragraphe Smile

Les partisans d’Antoine de Bourbon créé la surprise en débarquant avec 2000 volontaires (espagnols libéraux, chemises rouges garibaldiennes et soutiens américains) dans l’est de l’île...

Une lettre en trop pour le paragraphe sur Manille : Mais les trois puissances entrzent vite en désaccord : la France souhaiterait une administration prolongée, les Britanniques souhaitant quant à eux se retirer au plus vite.

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Le retour du Saint Empire Germanique sous la férule de Vienne ?
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Message par DemetriosPoliorcète Hier à 17:09

Collectionneur a écrit:Relecture rapide.

Cuba a rajouté dans ce paragraphe Smile

Les partisans d’Antoine de Bourbon créé la surprise en débarquant avec 2000 volontaires (espagnols libéraux, chemises rouges garibaldiennes et soutiens américains) dans l’est de l’île...

Une lettre en trop pour le paragraphe sur Manille : Mais les trois puissances entrzent vite en désaccord : la France souhaiterait une administration prolongée, les Britanniques souhaitant quant à eux se retirer au plus vite.

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Le retour du Saint Empire Germanique sous la férule de Vienne ?

Corrigé Smile

En tout cas la solution grande-allemande va avoir beaucoup de partisans.
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