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L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889)

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Rayan du Griffoul
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 6 Oct - 14:56

L’Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889)

Introduction

« Ma vie fut un paradoxe. Mon existence elle-même étonne. »

Les mots de l’Empereur Napoléon II, prononcés certes lors d’un accès de mélancolie, ne sont pas éclairer la personnalité et le rôle complexe qu’a joué l’Empereur dans un XIXe siècle lui-même complexe et paradoxal.

Fils et héritier de l’Empereur Napoléon Ier, Napoléon François Joseph Charles Bonaparte n’avait connu son père qu’à travers le mémorial de Sainte-Hélène, dans lequel il se présentait comme l’Empereur libéral héritier de la Révolution française et ennemi de l’ordre monarchique. Il s’était donc logiquement considéré comme l’héritier de cette vision. Il ne cessait d’être par ailleurs un prince Habsbourg, éduqué à la cour de Vienne et profondément attaché à sa famille maternelle. Charismatique et athlétique, il était néanmoins, en pur produit de l’époque romantique, en proie à des doutes constants sur lui-même et ses actions, souffrant sans cesse de la comparaison avec la mythique figure paternelle. S’il prendre de l’assurance avec l’âge et l’expérience du pouvoir, son tempérament romantique et sa tendance à la dépression ne le quittèrent jamais complètement.

Intéressé par tous les courants de pensée politique de son temps sans s’affilier à aucun, il sera resté presque malgré lui une figure de compromis entre les différentes forces sociales de la France de son temps. Il se sera quoi qu’il en soit entouré de collaborateurs efficaces, quoique parfois sulfureux, comme son cousin Louis-Napoléon Bonaparte.

Déchainant moins les passions que celui de son père, son règne aura vu la France se transformer en profondeur, à l’ombre de l’Aigle impérial.
L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) Le_duc_de_Reichstadt
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L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) Empty Re: L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889)

Message par DemetriosPoliorcète Dim 6 Oct - 15:03

Chapitre 1 - Le choix improbable (1830-1831)

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) La_mort_du_polytechnicien_Vaneau%2C_29_juillet_1830_%28Georges_Moreau_de_Tours%29
Combats en juillet 1830

Le renoncement de Louis-Philippe d’Orléans

Au matin du 30 juillet 1830, Adolphe Thiers était d’une humeur exécrable. Il s’était trouvé parmi les polytechniciens et les insurgés des jours précédents des groupes d’opposants aux Bourbons suffisamment acharnés et fanatiques pour se mettre à arracher systématiquement les affiches que lui et son collègue Mignet avaient voulu faire placarder dans tout Paris pour vanter les mérites du duc d’Orléans. Pire que cela, des placards étaient apparus dans toute la ville pour appeler à refuser toute succession dans la famille royale. « Nous, Peuple de Paris, reprendrons les armes autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que cette maudite famille soit à jamais éloignée de la couronne », disait l’une d’elle. Visiblement, le coup de propagande était manqué.

Mais cela n’importait pas : on proposerait la lieutenance générale du royaume au duc, qui ne la refuserait pas. Poussé par sa belle-sœur Adélaïde, qui avait servi d’intermédiaire, le duc avançait vers Paris.

Le lendemain, 31 juillet, il accepta officiellement la lieutenance-générale offerte par une délégation de députés. Les partisans de la continuité de l’Etat et ceux du changement pourraient bientôt s’accorder autour de sa personne. Il manquait l’approbation du peuple révolutionnaire de la capitale, mais il y avait un atout de taille pour le convaincre : le très populaire La Fayette, qui incarnait aux yeux des Français le souvenir de la révolution et de la République, était rallié à la possibilité d’une monarchie constitutionnelle, car peu désireux de prendre, à son âge, la présidence de la nation. Une accolade du héros de l’indépendance américaine au balcon de l’Hôtel de ville ferait basculer la foule.

Pourtant, les choses ne se passèrent pas comme prévu. La voiture du lieutenant générale reçut, dès son entrée dans la capitale, un tombereau d’injure de la part des parisiens, criant « mort aux Bourbons » ou « plus jamais de rois ». La foule était visiblement excitée par les propagandistes les plus acharnés de la République et des Bonaparte. Presque arrivé à destination, le cortège fut arrêté par un groupe de jeunes gens hurlant « Vive Napoléon II et l’Acte additionnel », référence à la constitution libérale des Cent jours. Arrivé à l’Hôtel de ville, le duc était durement secoué. Après un court entretien avec La Fayette, il déclara qu’il était clair que les Pairsiens lui étaient hostiles, et que monter au balcon ne servirait à rien, sinon à mettre en péril la crédibilité de La Fayette lui-même et de faire perdre à la France l’un des seuls hommes qui pouvaient incerner son unité. Le héros des deux mondes acquiesça avec tristesse.

Le 1er août, le du d’Orléans fit publier une proclamation officielle :

« Au Peuple français,

Je m’adresse à vous pour dissiper quelques graves malentendus.

J’ai accepté la lieutenance générale du royaume par devoir envers mon pays pour lui éviter les tourments d’un Etat sans tête. Mais je n’ai jamais souhaité ceindre la couronne.

Français, je me tiens à vos côtés dans vos joies et vos peines, mais c’est à vos représentants légitimes de choisir le mode de gouvernement qui sera celui de notre Nation. »


Le duc d’Orléans espérait en vérité encore, à ce moment là, être appelé à diriger la France en tant que président de la République. Mais son heure était passée.

L’élimination des Bourbons et le recours au Prince impérial

La renonciation de Charles X faisait les affaires des légitimistes et de la cour, réunie à Rambouillet. Le 2 août, le roi abdiquait en faveur de son petit-fils, Henri, duc de Bordeaux. Cette solution pouvait sembler acceptable pour beaucoup, si tant est qu’elle s’accompagne d’une révision constitutionnelles. Guizot, Broglie et les doctrinaires de l’Assemblée semblaient prêts à s’y rallier, certains partisans du « mouvement » hésitaient. Mais la question restait la même : proclamer un Bourbon obligerait à une opération militaire contre le peuple de Paris, et à l’écrasement dans le sang de la révolution. Les modifications constitutionnelles ne suffiraient pas à rallier l’opinion libérale après cela.

Les débats s’enlisèrent des jours durant. Pendant ce temps là, les différents camps se préparaient à la possibilité d’un affrontement. La Fayette avait rassemblé 10 000 gardes nationaux prêts à marcher sur Rambouillet. Mais l’hypothèse d’une proclamation de Henri V rendait absurde un affrontement avec les partisans du roi. Ceux-ci se renforçaient de jour en jour par l’arrivée de volontaires, individuels ou en groupes. Dans l’ouest royaliste et catholique, les notables armaient leurs gens. Les républicains et les bonapartistes, entre lesquels les frontières étaient floues, cherchaient non sans succès à diffuser hors de Paris leurs idées. Des libelles appelant au retour de Napoléon II circulaient dans les campagnes, ou les souvenir de l’épopées napoléonienne était resté vivace.

C’est dans cette ambiance que l’incontournable Prince de Talleyrand, lors d’un dîner réunissant les partisans déçus du duc d’Orléans, commentant l’incident du cortège du duc, déclare : « après tout, l’Acte additionnel, ce n’est jamais qu’une copie de la Charte ». Par ces quelques mots, le diable boiteux avait sérieusement mis le Prince impérial au cœur des débats. Une partie des libéraux modérés pouvait accepter cette option ; les républicains furent nombreux à se laisser convaincre ; le peuple de Paris était d’ores et déjà rallié. Après tout, un jeune homme de dix-neuf ans, que l’on disait doté d’excellentes manières, ne pouvait pas constituer une menace, et le petit-fils de l’empereur d’Autriche n’entrainerait pas la France dans une guerre européenne.

Le 7 juillet, les députés proclamaient, à quelques voix près, la déchéance des Bourbons et la vacance du trône. La Garde nationale, accompagnée de volontaires levés pour l’occasion, marchait sur Rambouillet. Mais le sang ne coula pas : découragé, Charles X refusa l’affrontement et prit le chemin de l’exil.

Deux jours plus tard, on vota l’envoi d’une demande officielle auprès de l’Empereur François Ier d’Autriche pour qu’il libère son petit-fils de toutes ses obligations. La diplomatie autrichienne avait bien sûr déjà été sondée en amont. Une semaine plus tard, le duc de Reichstadt se voyait officiellement offrir la couronne par l’ambassadeur de France, amenant avec lui un texte qu’avaient accepté de signer Lafitte, Dupin, Berard et Benjamin Constant. « Que les Français sachent que j’accepte, et que mon seul souci sera de m’en rendre digne ».
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Message par Yodarc Lun 7 Oct - 0:24

Prémisse très intéressante. Je suis très intrigué de voir quel va être l'envol de l'Aiglon et si son oncle pointera son nez.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 7 Oct - 8:31

Yodarc a écrit:Prémisse très intéressante. Je suis très intrigué de voir quel va être l'envol de l'Aiglon et si son oncle pointera son nez.

Merci!

Auquel de ses oncles penses-tu?
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Message par Yodarc Lun 7 Oct - 8:55

DemetriosPoliorcète a écrit:
Yodarc a écrit:Prémisse très intéressante. Je suis très intrigué de voir quel va être l'envol de l'Aiglon et si son oncle pointera son nez.

Merci!

Auquel de ses oncles penses-tu?

Celui qu'un auteur notoire de l'époque nommera "Napoléon le petit" et qui fut le premier président de la République française.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 7 Oct - 8:56

Yodarc a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit:
Yodarc a écrit:Prémisse très intéressante. Je suis très intrigué de voir quel va être l'envol de l'Aiglon et si son oncle pointera son nez.

Merci!

Auquel de ses oncles penses-tu?

Celui qu'un auteur notoire de l'époque nommera "Napoléon le petit" et qui fut le premier président de la République française.

C'était son cousin Wink

Et oui, il va jouer un rôle important.
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Message par Yodarc Lun 7 Oct - 9:01

DemetriosPoliorcète a écrit:
Yodarc a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit:
Yodarc a écrit:Prémisse très intéressante. Je suis très intrigué de voir quel va être l'envol de l'Aiglon et si son oncle pointera son nez.

Merci!

Auquel de ses oncles penses-tu?

Celui qu'un auteur notoire de l'époque nommera "Napoléon le petit" et qui fut le premier président de la République française.

C'était son cousin Wink

Et oui, il va jouer un rôle important.

Oups, je me suis emmêlé un peu les pinceaux. Mais quand t'as d'un côté le fait qu'il est le fils de Louis, le frère de Napoléon, et de l'autre d'Hortense de Beauharnais, la fille de Joséphine et la belle-fille de Napoléon, cela peut être un peu confus. Encore heureux que ce ne soit pas les Habsbourg.

Excellent. Heureusement, il ne pas passer par la case d'Ham.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 7 Oct - 10:11

Chapitre 2 : l'installation sur le trône

L’arrivée de l’Aiglon

Après ses adieux officiels à la cour de Vienne, le Fransz redevenu brusquement Napoléon se mit en route pour la France. Mettre sur le trône du vieil ennemi le fils de Marie-Louise, profondément attaché à sa famille maternelle, était sans doute le meilleur parti à tirer de l’inquiétante révolution qui avait, une fois de plus, chassé les Bourbons du trône de France. François Ier d’Autriche regretta néanmoins le départ de celui qui était, très certainement, le préféré de ses petits enfants.

Après avoir traversé la Bavière et le Wurtemberg, il franchit la frontière entre le Grand duché de Bade et la France à Strasbourg. Pour l’occasion, il se défait, avant de franchir le Rhin, de son uniforme autrichien pour enfiler un uniforme français. Après avoir d’abord voulu revêtir l’uniforme des chasseurs à cheval apprécié de son père, il se laisse convaincre de lui préférer un uniforme de la Garde nationale parisienne. Dès son arrivée, il est reçu par les auteurs de la demande officielle ainsi que par d’autres personnalités du régime provisoire, lui permettant de commencer à se familiariser avec la vie politique française. L’accueil triomphal donné par la population à Strasbourg, Metz et Reims rassure quant à la solidité du régime en construction, malgré la presse royaliste qui titre « Bonaparte sur le chemin d’Attila ».

Le 2 octobre, deux mois avant la prestation de serment officielle logiquement placée au 2 décembre, Paris voit arriver son nouvel Empereur. « On l’attendait comme une promise dont on nous a vanté la beauté mais que l’on a jamais vu » dira-t-on. Un libelle anonyme attaque violemment le nouveau régime en déclarant que « le Peuple s’attend à voir Napoléon, alors que c’est Marie-Antoinette qui arrive ». L’entrée du jeune Empereur, à cheval, est pourtant l’objet d’une quasi-hystérie de la part de la population : jeune, bon cavalier et doté d’un physique avantageux, il semble incarner les espoirs que chacun veut placer en lui. « C’est fait, la Révolution de 1830 est terminé. Le Peuple de Paris a rendu les armes dans la liesse » écrit Talleyrand. L’Empire semble désormais installé de manière inéluctable.

Une nouvelle Constitution

Napoléon II, bien que déjà proclamé par les Chambres, n’en est pas moins un monarque constitutionnel qui n’a pas encore de Constitution pour délimiter ses pouvoirs et dont il est accepté par tous qu’il ne s’impliquera pas dans le gouvernement avant sa prestation de serment prévue le 2 décembre. La sincérité du souverain dans son libéralisme et sa volonté de régner comme monarque constitutionnel, leg du Mémorial de Sainte-Hélène sans doute, étonne les figures du gouvernement provisoire.

L’Empereur ne reste néanmoins pas inactif et, installé aux Tuileries, reçoit toutes les personnes qui comptent dans le pays : pairs, députés, académiciens… C’est aussi à cette occasion qu’il rencontre les nombreux membres de la famille Bonaparte, qu’il n’a pas encore rencontrés. Il rencontre également avec une joie non-feinte les grands auteurs romantiques, dont Victor Hugo, qui restera proche du souverain toute sa vie. Alors que la bataille d’Hernani s’est déroulée dans l’année, Napoléon II a choisi son camp et adoubé le romantisme, qui correspond parfaitement à sa personnalité.

Un autre chantier est la nomination des hauts-dignitaires de l’Empire, fonctions honorifiques que l’Empereur tient à rétablir. Si Joseph et Louis Bonaparte sont toujours vivants et récupèrent logiquement leurs titres, les autres dignités sont vacantes. Lafitte, Casimir-Perrier, Dupin et les autres grandes figures parlementaires refusent poliment, ne voulant pas être handicapés dans leurs carrières par des titres sans consistance octroyés par le monarque. Les titres sont finalement donnés à des survivants du Premier empire et à des membres de la famille impériale. Seul le maréchal Gérard, nommé Grand amiral, cumule un poste de haut dignitaire avec un portefeuille ministériel. La liste est la suivante :

Archichancelier de l’Empire :Hugues-Bernard Maret
Archichancelier d’État : Lucien Bonaparte
Architrésorier : Nicolas-François Mollien
Grand électeur : Joseph Bonaparte
Connétable : Louis Bonaparte
Vice-connétable : Jean Dieu de Soult
Grand amiral : Etienne Maurice Gérard

Plus sulfureuse est l’octroi de la Légion d’honneur à Charles-Nicolas Fabvier, « héros de la Grèce », qui avait combattu les troupes royales françaises aux côtés des libéraux espagnols.

Dans le même temps, la rédaction de la Constitution avance. Le document finalement approuvé est, sans surprise, largement inspiré par la Charte de 1830 et l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire de 1815. Le préambule rappelle la souveraineté du Peuple et la continuité avec la Révolution française et le Premier empire, tout en acceptant la nature héréditaire du pouvoir impérial. La chambre basse est la Chambre des représentants, composée de 629 députés élus au suffrage censitaire, le cens étant abaissé pour doubler le nombre de votants par rapport à 1830. La chambre des pairs reste nommée par le souverain, mais l’hérédité y est supprimée, à l’exception de la famille impériale. Tous les habitants masculins et adultes des villes de moins de 5000 habitants ont le pouvoir d’élire leur maire.

Le 2 décembre, après une cérémonie religieuse à Notre-Dame que l’on a voulu discrète, l’Empereur se rend sur le Champ de Mars où il reçoit les hommages de la Garde nationale, des deux Chambres et de l’état-major, avant de prêter serment à la Constitution et de se couronner.

Le lendemain, Jacques Lafitte, déjà figure centrale d gouvernement provisoire, est sans surprise appelé à former un ministère, dans lequel il occupe également le poste de ministre des finances. Le Parti du mouvement, qui rassemble tous ceux pour qui les acquis de 1830 ne sont qu’une base à partir de laquelle le régime doit évoluer vers davantage de parlementarisme voire vers la démocratie, semble clairement l’emporter sur le Parti de la résistance, ou de l’ordre, pour qui la Constitution bourgeoise et censitaire est un aboutissement qui ne doit plus être remis en question.

Toutefois, les difficultés apparaissent rapidement pour le gouvernement de Lafitte : si le procès des ministres de Charles X, qui manque d’aboutir à des émeutes, se termine de façon satisfaisante pour le régime, les président du conseil déçoit assez vite la gauche sans pour autant se rallier la droite. Le maintien du cens à 300 francs provoque des mécontentements, tandis que de nouvelles agitations dans Paris obligent le gouvernement à recourir à des mesures répressives qui provoquent le départ de plusieurs figures, dont Odilon Barrot. Napoléon II affirme néanmoins son soutien sans faille au Ministère, jusqu’aux nouvelles élections. Les événements d’Italie ne tardent pas à remettre en cause cet équilibre.

La crise italienne et la fin de l’enthousiasme

La crise italienne était en toute logique une source d’angoisse pour le jeune empereur, car elle portait en elle le risque d’une confrontation entre le pays sur lequel l régnait et celui où il avait grandi, l’Autriche. Favorable par principe et au nom de l’héritage paternel aux libéraux italiens, il était en outre poussé dans cette voie par les conseils de ses deux cousins, Napoléon-Louis et Louis-Napoléon Bonaparte, proches des carbonari. Il ne souhaitait pour autant pas entrer en guerre contre son grand-père, et, dans cette optique, avait cherché une solution diplomatique de compromis dès son arrivée au pouvoir, notamment par sa correspondance avec des membres de sa famille autrichienne. Ses efforts n’avaient connu aucun succès, ce qui avait été une première blessure à son moral, avec l’impression de n’être pris au sérieux ni par les cours européennes, ni par son propre corps diplomatique.

Le 4 mars, Paris reçoit une note du Maréchal Maison, ambassadeur à Vienne, prévenant que l’Autriche se prépare à intervenir militairement en Italie. Craignant que Lafitte, favorable aux insurgés, ne conduise la pays dans une guerre, et persuadé de pouvoir encore éviter l’intervention autrichienne par sa diplomatie personnelle, il ordonne au ministre des Affaires étrangères, le général Sebastiani, de ne pas transmettre la note au Président du conseil. Celui-ci apprend néanmoins l’existence dans Le National du 8 mars, après quoi il est mis en minorité au sein de son cabinet et doit remettre sa démission [1].

Alors que Napoléon nomme Casimir-Perier chef d’un gouvernement clairement marqué à droite, les Autrichiens interviennent en Italie et remettent en place les souverains détrônés, dont Marie-Louise, mère de l’Empereur. S’il n’en laisse rien paraître en public, l’Empereur est en réalité profondément atteint par un échec politique et diplomatique qu’il vit également comme un déchirement personnel et familial. A partir de ce moment et pour plusieurs années, il se réfugie derrière ses prérogatives de monarque constitutionnel et s’écarte de la gestion des affaires publiques.

[1] Même déroulé des événements qu’OTL, en remplaçant Louis-Philippe Ier par Napoléon II.
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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 7 Oct - 16:03

Excellent ! Qu'en est-il du corps expédionnaire envoyé à Alger ?
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 7 Oct - 16:35

LFC/Emile Ollivier a écrit:Excellent ! Qu'en est-il du corps expédionnaire envoyé à Alger ?

Ce sera traité dans les prochains chapitres Wink
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Message par DemetriosPoliorcète Mar 8 Oct - 16:12

Chapitre 3 : Le monarque constitutionnel dans la France conservatrice (1831-1834)

Le parti de la Résistance au pouvoir


Les élections de juillet 1831 mettent un terme aux espoirs de retour au pouvoir des libéraux : avec seulement 103 députés, le Parti du mouvement est battu par les royalistes, qui ont quant à eux 130 élus issus des régions traditionnellement acquises aux Bourbons dans l’ouest et en Provence. La Chambre des représentants est dominée par ceux que l’on appelle encore les Doctrinaires, avec la majorité absolue. Comme en 1815, Lucien Bonaparte mène une quarantaine de députés étiquetés « bonapartistes », tandis que les républicains n’ont qu’une vingtaine d’élus. Les députés restants sont pour la plupart des notables modérément libéraux et sceptiques quant à l’Empire, qui ne tardent pas à tomber sous l’influence d’Adolphe Thiers. Ils forment le noyau de ce que l’on appellera le tiers-parti, ou Thiers-parti…

Le discours de l’Empereur lors de l’ouverture de la session parlementaire est sans ambiguïté : il affirme sa volonté de respecter à la lettre la constitution et à régner sans prendre les rennes du gouvernement, et déclare que le vote a confirmé Casimir Perier dans ses fonctions à la tête du gouvernement. Il ne met à l’ordre du jour que deux sujets, évoquant sa volonté de voir les cendres de son père rapatriées à Paris et son souhait de voir la Chambre se pencher sur l’abolition de l’esclavage aux Antilles, « après que nous ayons si héroïquement libéré les esclaves blancs d’Afrique du Nord ».
Le monarque assume donc pleinement son projet de prise de distance avec les affaires publiques, mais une série d’événements le conduit moins d’un mois plus tard à s’impliquer à nouveau dans la politique européenne.

La question belge

Dès le 25 août 1830, la population belge s’était soulevée contre la politique centralisatrice et trop favorable aux protestants menée par Guillaume d’Orange, roi des Pays-Bas. Dès septembre 1830, les tentatives de conciliation avaient échoué et la Belgique avait rompu avec la dynastie.

Après les journées de juillet à Paris, la révolution belge était une nouvelle menace pour l’ordre européen né du Congrès de Vienne, et faisait craindre, en cas d’une attitude trop belliciste de la France, à une guerre européenne. Fort heureusement, le congrès national belge réuni en novembre avait acté d’une indépendance du pays et non d’un rattachement à la France, qui avait de son côté immédiatement nié toute volonté expansionniste ; la conférence internationale de Londres de janvier 1831 avait conduit les puissances à reconnaître la Belgique comme un Etat indépendant. Restait à déterminer en serait le régime.

Après avoir opté pour une monarchie constitutionnelle et en avoir exclu les Orange-Nassau, le Congrès avait sérieusement envisagé la nomination d’un prince Bonaparte, avant de finalement proposer la couronne à Auguste de Leuchtenberg, fils d’Eugène de Beauharnais, qui avait refusé l’offre, et restait de toute façon trop proche des Bonaparte. Le choix s’était finalement porté sur le duc d’Orléans, candidat malheureux au trône constitutionnel de France, possibilité cette fois soutenue par Paris. Hésitant, celui-ci ne refuse pas l’offre mais demande à s’assurer d’une reconnaissance internationale préalable. Enfin, le 21 juillet, il prête serment en tant que roi des Belges, après que le pays ait obtenu une révision des protocoles de Londres, connue sous le nom de Traité des XVIII articles. C’est le moment que choisit Guillaume d’Orange pour reprendre l’offensive et marcher sur Bruxelles ; le Congrès se résout à appeler à l’aide la France.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) 1024px-Franz_Xaver_Winterhalter_King_Louis_Philippe
Philippe Ier, roi des Belges

Le 10 août, une armée française dont Napoléon II  a officiellement pris le commandement, secondé par le Maréchal Gérard, franchit la frontière. C’est la première participation de l’Empereur à une campagne militaire, mais celui-ci n’est pas dupe de sa portée limité ; « nous sommes loin des gloires de la campagne d’Italie », écrit-il ainsi. Les Hollandais ne tardent en effet à reculer et à s’enfermer dans la citadelle d’Anvers. Il faudra encore attendre 1839 pour que les Pays-Bas reconnaissent l’indépendance de la Belgique et que les frontières du nouvel Etat soient fixées.

La tentative royaliste de 1832 et le tournant répressif

Le 29 avril 1832, les Marseillais ont la stupéfaction de voir plus d’une centaine d’hommes armés prendre d’assaut la mairie et s’emparer du Vieux port. Débarquée la veille dans la ville avec quelques partisans, la duchesse de Berry a rassemblé des partisans et mis à exécution son plan d’insurrection visant au rétablissement de son fils, Henri V, sur le trône. Une partie de la population marseillaise, de sensibilité royaliste, se rallie et force la garnison, prise de cours, à reculer. Un improbable conseil de régence dirigé par la Duchesse s’installe dans la cité phocéenne. Néanmoins, alors que les loyalistes tiennent toujours les hauteurs, les agitateurs envoyés pour inciter à un soulèvement dans l’arrière-pays sont rapidement arrêtés, annihilant les espoirs des royalistes. Assiégés, lâchés par la population, la duchesse de Berry et ses partisans doivent se rendre deux jours plus tard.

Dans les jours suivants, les réseaux royalistes de l’ouest, qui se préparaient à une action concertée avec la Provence, cherchent à lancer une nouvelle insurrection vendéenne, en dépit de l’échec marseillais. Si des bandes armées apparaissent, on reste toutefois loin de l’élan de 1792. Casimir Perier est rapidement soulagé de constater que la gendarmerie suffit à combattre les royalistes, sans avoir besoin d’envoyer des conscrits et de rappeler les cruels souvenirs de la guerre de Vendée.

La tentative royaliste est néanmoins perçue à Paris comme le début d’une guerre civile, et justifie un tour de vis répressif, de la part d’un gouvernement qui avait déjà pris de nombreuses mesures contre les « fauteurs de troubles ». Les opinions ouvertement hostiles au régime, royalistes ou républicaines, sont interdites, leurs presses bâillonnées. Plus de la moitié des députés royalistes perdent leurs sièges ; les législatives partielles organisées par la suite donnent le plus souvent la victoire aux doctrinaires.

L’opinion réagit pourtant peu à ces remous politiques : tous les regards sont tournés vers l’épidémie de choléra qui vient d’atteindre la France. Casimir Périer lui-même, qui a insisté pour visiter les malades, meurt le 16 mai, laissant la présidence du Conseil à Jean-de-Dieu Soult. Si son gouvernement est surtout connu pour sa politique conservatrice, on doit également noter la loi Guizot de 1833 qui rend obligatoire l’entretien par toute commune de plus de 500 habitants d’une école élémentaire.

L’Empereur du romantisme, des sciences et des arts

Après son discours devant les Chambres, Napoléon II, toujours en proie au doute et frustré par l’impression de n’être pas pris au sérieux règne sans gouverner, et se fait le plus souvent représenter par les hauts-dignitaires lors des occasions officielles.

En dehors de voyages officielles dans les provinces, comme celui qui le mène à Marseille puis Ajaccio au printemps 1832, il tient une cour restreinte à Rambouillet, où son père lui avait fait bâtir une résidence. Il reçoit notamment les grands noms littéraires de son temps, dont les poètes romantiques Lamartine (malgré son royalisme) et Alfred de Musset. Passionné, comme les romantiques, par l’orientalisme le déjà polyglotte apprend également les langues arabe et persane.

Politiquement, sa principale préoccupation demeure le retour des cendres de Napoléon Ier, négocié avec l’Angleterre, qui finit par accepter le retour pour 1833. La cérémonie d’inhumation à l’hôtel des Invalides, qui voit se déployer une véritable liesse populaire, rassure sur la popularité du régime. Si Napoléon II s’est laissé convaincre d’inhumer son père dans le bâtiment déjà construit des Invalides plutôt que de faire construire un tombeau grandiose, il ne nourrit pas moins de grands projets architecturaux : l’espace laissé autour de la colline de Chaillot, qui était sensé accueillir son palais en tant que roi de Rome, est toujours à bâtir. L’Empereur projette d’y construire un gigantesque palais des Arts, des lettres et des sciences, auquel serait accolée une imposante cité administrative.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) Palais_du_roi_de_Rome_Chaillot

La question qui agite les salons comme les tavernes pendant ces années reste sans surprise celle du célibat de l’Empereur et de l’absence d’héritier direct. Napoléon II semble en effet ne pas se décider à se marier et préférer des aventures éphémères. On a pu imputer ce comportement à son âge, ou encore au souvenir de sa possible liaison avec Sophie de Bavière à la cour de Vienne, lui rendait difficile l’idée d’épouser une autre femme. Mais la principale raison semble être la frilosité des cours européennes après les premières approches pour négocier un mariage dynastique ; vexé, l’Empereur avait remis son mariage à plus tard.

Se remémorant, des années plus tard, ce début de règne, Napoléon II déclara avoir perdu du temps et fait perdre du temps à la France par son indécision et son retrait des affaires publiques, mais se souviendra également d’une période heureuse, consacrée à parfaire sa formation intellectuelle et à dialoguer avec les plus grands esprits de son temps. Les événements internes allaient pourtant rapidement le conduire à un changement d’attitude radical.
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Message par LFC/Emile Ollivier Mer 9 Oct - 14:08

Le public déchaîné attend la suite !
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Message par Rayan du Griffoul Mer 9 Oct - 14:10

LFC/Emile Ollivier a écrit:Le public déchaîné attend la suite !

Je commence à prendre des paris sur la futur impératrice.

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 9 Oct - 15:03

La suite est en cours d'écriture Wink

Rayan du Griffoul a écrit:
LFC/Emile Ollivier a écrit:Le public déchaîné attend la suite !

Je commence à prendre des paris sur la futur impératrice.


Paris ouverts? Tu pensais à qui?

La réponse dans le prochain post en tout cas.
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Message par LFC/Emile Ollivier Mer 9 Oct - 15:07

Son ex concubines bavaroise ? Mariage d'amour "allemand" avec la 3ème Allemagne catholique
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 9 Oct - 15:14

LFC/Emile Ollivier a écrit:Son ex concubines bavaroise ? Mariage d'amour "allemand" avec la 3ème Allemagne catholique

Amour certes, mais amour impossible, elle est mariée depuis 1824 à François-Charles d'Autriche.
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Message par Rayan du Griffoul Mer 9 Oct - 16:05

DemetriosPoliorcète a écrit:La suite est en cours d'écriture Wink

Rayan du Griffoul a écrit:
LFC/Emile Ollivier a écrit:Le public déchaîné attend la suite !

Je commence à prendre des paris sur la futur impératrice.


Paris ouverts? Tu pensais à qui?

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Message par Collectionneur Mer 9 Oct - 22:19

Que pense les monarchies anglaises et russes de ce retour d'un Napoléon aux affaires, les vétérans doivent se dire ''tout ça pour ça ''...
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Message par Yodarc Mer 9 Oct - 22:23

Collectionneur a écrit:Que pense les monarchies anglaises et russes de ce retour d'un Napoléon aux affaires, les vétérans doivent se dire ''tout ça pour ça ''...

Une bonne question, sans compter le fait qu'il soit libéral. L'ironie.
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 10 Oct - 8:43

Collectionneur a écrit:Que pense les monarchies anglaises et russes de ce retour d'un Napoléon aux affaires, les vétérans doivent se dire ''tout ça pour ça ''...

Et que dire des Prussiens...
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Message par ezaski Jeu 10 Oct - 9:48

Rayan du Griffoul a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit:La suite est en cours d'écriture Wink

Rayan du Griffoul a écrit:
LFC/Emile Ollivier a écrit:Le public déchaîné attend la suite !

Je commence à prendre des paris sur la futur impératrice.


Paris ouverts? Tu pensais à qui?

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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 10 Oct - 9:58

Chapitre 4 - La reprise en main impériale (1835-1840)

Les émeutes de 1834

En dépit d’une amélioration de la conjoncture économique, le début de l’année 1834 est marqué par une vague d’agitation sociale, due notamment à la fin de l’enthousiasme révolutionnaire de 1830, à la politique répressive du gouvernement Soult face aux associations ouvrières et à de nouvelles exigences des marchands-fabricants face aux artisans. A Lyon, les canuts, qui n’étaient pas passés loin d’une première insurrection en 1831, donnent le signal après la décision des soyeux de baisser leurs prix. Après que la troupe ait sympathisée avec les insurgés, les pentes de la Croix-Rousse et l’essentiel du centre-ville sont sous le contrôle des canuts.

L’onde de choc se propage à Paris, où les quartiers populaires se couvrent de barricades et où l’on réclame la démission du gouvernement et l’abaissement du sens, voire l’abdication de l’Empereur et l’établissement de la République. La Garde nationale reste fidèle au pouvoir, condamnant l’insurrection, mais il faut trois jours pour reprendre le contrôle total de la capitale. A Lyon, il faut une semaine de plus pour achever une répression particulièrement violente, qui conduit à des centaines d’exécutions et des milliers de déportations et d’emprisonnements.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) Deuxi%C3%A8me_r%C3%A9volte_des_canuts_-_%C3%A9v%C3%A9nements_de_Lyon_%289-14_avril_1834%29

La nouvelle est un choc pour Napoléon, qui découvre avec horreur l’hostilité du peuple parisien à qui il doit son trône. Certes, la colère était surtout tournée vers le gouvernement, mais certains slogans des insurgés appelaient également au renversement de l’Empire, et qualifiaient le jeune Empereur d’ « Autrichien », voire de « Marie-Antoinette ». Il se voit par ailleurs associé, sans avoir pris réellement de décisions, à la sanglante répression, conduite en son nom. Les événements plongent Napoléon II dans un épisode dépressif de plusieurs semaines, au cours desquelles il songe à l’abdication voire au suicide. Il reprend néanmoins ses esprits, aidé en cela par ses oncles et ses cousins, et se décide à reprendre la situation en main.

Le « coup d’Etat plébiscitaire »

Le 10 avril 1834, l’Empereur prend un décret convoquant un plébiscite auquel l’ensemble des citoyens est appelé à participer, pour répondre à la question suivante : « souhaitez-vous que le cens soit abaissé à 100 francs et que l’actuelle Chambre des représentants soit dissoute ? ». C’est un retour aux sources du bonapartisme, l’affirmation d’un pouvoir exécutif reposant sur la recherche de l’approbation populaire. Or, la Constitution ne prévoit pas la possibilité pour l’Empereur de consulter le peuple par plébiscite… Les Chambres se réunissent sans surprise en urgence et protestent vivement. Mais la mesure est particulièrement populaire, et l’Empereur peut compter sur le soutien de l’armée et des grands corps de l’Etat.

Le plébiscite, première véritable expérience de suffrage universelle depuis la Révolution, donne un résultat positif à 97%, confirmant la popularité de la mesure (bien qu’il faille évidemment prendre en compte les incitations mises en place par les préfectures). La Chambre des représentants n’a pas d’autre choix que d’accepter sa dissolution.

Les législatives de juillet 1834 sont l’objet d’une véritable campagne électoral, visant à convaincre un corps électoral largement plus important qu’en 1831. Les frères Bonaparte œuvrent à mettre en place une puissante machine électorale favorable à la politique de reprise en main. Républicains et royalistes, qui ont bénéficié d’une amnistie, constituent dans l’urgence un ensemble d’associations politiques qui préfigurent les futurs partis organisés. Les doctrinaires, désemparés, acceptent le rapprochement avec Thiers, formant ce que l’on appelle le « Parti de la mesure », qui fait campagne pour un parlementarisme à l’anglaise, contre la dérive césariste. Par ailleurs, les libéraux de Lafitte acceptent une alliance, imposée par l’Empereur aux siens, avec les bonapartistes ; alliance qui n’est que de circonstances, le Parti du mouvement étant par principe hostile au pouvoir plébiscitaire.

Les bonapartistes obtiennent une majorité absolue avec 402 députés. Leur groupe, quoique discipliné derrière ses chefs, est néanmoins très hétérogène avec, à côté d’une majorité de notables conservateurs et de membres de la noblesse d’Empire, des personnalités comme Louis-Napoléon Bonaparte. Le cousin dandy de l’Empereur a en effet gagné un pari risqué en se faisant élire député de la ville de Lyon et se proclame « bonapartiste socialiste » et déclare rechercher l’ « extinction du paupérisme ». Le Parti du mouvement, grâce à l’absence de candidats bonapartistes dans les circonscriptions des sortants, a 88 élus. La Mesure demeure un véritable bloc d’opposition avec 79 élus. Les royalistes se montrent résilients avec 42 élus, les 18 restants s’affichant républicains.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) Adolphe_Thiers_by_Luigi_Calamatta
Adolphe Thiers, chef de l'opposition libérale-conservatrice

C’est Lucien Bonaparte qui est appelé à diriger le gouvernement, lequel comprend Lafitte, de retour aux finances, et Gérard à la guerre. C’est le véritable tournant du règne, le début du « règne personnel » selon certains historiens, qui dressent ainsi un parallèle avec Louis XIV. Alors que jusqu’ici le régime mettait en avant son caractère de synthèse des précédents régimes et commémorait surtout la résistance à la tyrannie de Charles X, la référence au Ier Empire devient omniprésente à partir de 1834, avec une profusion de monuments, rues et places faisant référence au règne de Napoléon Ier et aux héros de la Grande armée. C’est aussi à partir de ce moment que Napoléon II accepte de devenir le centre d’une véritable vie de cour, dont l’influence viennoise saute d’ailleurs aux yeux de tous les observateurs.

Visite des cours d’Europe et mariage

Moins d’un an après sa reprise en main, Napoléon II est conduit à laisser temporairement les rennes du pouvoir parisien à son Président du conseil des ministres : la mort de son grand-père, le 2 avril 1835, l’oblige à se rendre à Vienne pour les funérailles. Malgré la déception de 1831, l’Empereur est resté fortement attaché à sa famille maternelle. Les funérailles sont l’occasion de retrouver de nombreuses personnalités de son enfance, ainsi que sa mère Marie-Louise, duchesse de Parme, et son amour de jeunesse, Sophie Auguste de Bavière.

Après l’enterrement, il décide de profiter de l’occasion pour visiter officiellement les cours d’Europe, et de s’affirmer comme un souverain européen à part entière. Sans doute a-t-il également déjà l’idée d’en profiter pour trouver une épouse.

Après un passage à travers l’Allemagne par Bayreuth et Berlin, où l’accueil le rassure sur le respect dont jouit désormais l’Empire français, il s’embarque pour la Russie et est reçu à Saint-Pétersbourg. Si l’accueil du Tsar lui semble plus froid que celui reçu par les autres souverains, il fait forte impression sur sa fille, la Grande duchesse Maria Nikolaievna. Cet intérêt réciproque le pousse à prolonger son séjour en Russie par une visite de Moscou et du grand arsenal de Toula, pendant que les diplomates sondent la cour de Russie dans l’optique d’un futur mariage. Si Napoléon est encore dans l’incertitude en quittant la cour de Russie, il obtient quelques mois plus tard l’accord du Tsar. Celui-ci a longuement hésité à laisser sa fille épouser un Bonaparte [1], fût-il pour moitié un Habsbourg, mais a fini par se laisser convaincre de l’intérêt politique du mariage. La France, considérée par défaut comme favorable à la cause polonaise, se rapproche ainsi de la Russie, et se trouve mieux intégrée dans l’Europe metternichienne. Nicolas Ier insiste néanmoins pour inscrire dans le contrat de mariage l’obligation pour Napoléon de construire à ses frais une chapelle orthodoxe pour Marie et sa suite.

L'Empereur du romantisme et de la vapeur (1830-1889) 1280px-Mariya_Nikolayevna_i_Olga_Nikolayevna
Maria Nikolaievna et sa soeur Olga


C’est en août 1836 que la princesse, qui vient de fêter ses dix-sept ans, arrive en France. Les noces sont célébrées en grande pompe le mois suivant. La population, qui voit ce mariage comme un gage de paix, fait bon accueil à l’impératrice ; le détachement de cosaques envoyés pour l’occasion par Nicolas fait le bonheur des illustrateurs, quand bien même ces mêmes cosaques ont occupé Paris vingt ans plus tôt. Le mariage russe ne plaît néanmoins pas à l’aile la plus libérale des bonapartistes. Alexandre Colonna Walewski, qui avait combattu pour l’indépendance de la Pologne, est quant à lui furieux ; si la rencontre entre les deux demi-frères en 1831avait été émouvante, le fils adultérin de Napoléon Ier se rapproche dès lors de Thiers et de l’opposition libérale-conservatrice dont il devient l’un des chefs de file, lui apportant une légitimité « napoléonienne ».

Napoléon II n’en maintient pas moins pour longtemps le cap d’une politique « néo-tilsittienne », pivot de l’intégration de la France impériale dans le concert des nations européennes.

Dès l’année suivante, le canon tire vingt-et-un coups, annonçant aux parisiens la naissance d’une fille, la princesse impériale Marie-Charlotte, titrée plus tard Grande-duchesse d’Ajaccio. Suivront le Prince impérial François-Napoléon Bonaparte, en 1838 et le Prince français Nicolas Bonaparte, deux ans plus tard.

[1] Je me suis interrogé sur le réalisme de cette possibilité. Mais dans notre continuum, il l'a bien laissée épouser un Beauharnais.
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 10 Oct - 12:10

ezaski a écrit:
Rayan du Griffoul a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit:La suite est en cours d'écriture Wink

Rayan du Griffoul a écrit:
LFC/Emile Ollivier a écrit:Le public déchaîné attend la suite !

Je commence à prendre des paris sur la futur impératrice.


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Uchronie dans l'uchronie, Napoléon II va se marier à la futur reine Victoria (oupsi). Longue vie à l'Empire de France et de Grande Bretagne Twisted Evil

Effroi à Londres si c'est le cas Laughing
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Message par Yodarc Jeu 10 Oct - 12:25

Mariage russe : Napoléon l'a rêvé, son fils l'a réalisé.
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