LFC : Guerre froide
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DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
La situation américaine était périlleuse pour l’Amérique conservatrice en Asie en ce début des années 70. Le camouflet vietnamien n’avait visiblement pas appris au maître de la Maison blanche que le soutien à de stupides Régimes militaires impopulaires et répressifs ne lui apporterait que des ennuis dans cette région du Monde, berceau de civilisations millénaires. Comme au Cambodge, mais cette fois sans risque de retour de bâton communiste, la guérilla monarchiste des « Fils de l’éléphant blanc » avait encore une fois triomphé d’un Régime républicain soutenu massivement par Washington. Rama VIII retrouvait son trône en 1973 mais conservait comme promis ses alliances occidentales, avec toutefois une méfiance légitime envers les Américains et à l’inverse une sincère reconnaissance pour les Européens, qui l’avaient discrètement soutenus. Le pays, qui récupérait en plus de son roi son ancien nom de « Siam », tout en restant affilié au bloc de l’ouest, ne serait pas fondamentalement hostile à ses voisins du camp opposés, qu’ils soient pro-soviétiques comme la Birmanie, ou bien même la redoutable Chine et l’État national indien.
Mais Washington ne connaît pas que des échecs en Extrême-Orient. L’Empire du Grand Japon, grand allié de l’Amérique en Asie-Pacifique, quoi que redevenu une dictature sous le règne sans partage de Hiro Hito/Showa (qui a fait assassiner par sa police politique son oncle Higashikuni Naruhiko exilé en France depuis 1950) est ainsi devenu la deuxième puissance économique mondiale. Et ce devant l’URSS ! L’Amérique peut également compter sur un Kuonmintang revigoré à Taïwan et une soumission sans faille des Philippines à ses ordres. Mieux, l’Indonésie de Sukarno, pro-soviétique, rejoint le camp pro-américain après le coup d’État du général Suharto en 1964. Sukarno ressortait en effet terriblement affaibli et humilié par son échec lamentable dans la « Guerre du Sarawak » où son armée fut anéantie avant même de réussir à atteindre la frontière (Sukarno lui avait ordonné de passer par l’impénétrable jungle de Bornéo) dans sa vaine tentative d’annexer le royaume à son pays. Suharto aligne totalement la politique de son pays sur les intérêts de Washington.
Suharto obtiendra, comme récompense pour services rendus, la souveraineté sur la Papouasie occidentale, alors aux mains des Néerlandais. Après une série d’incidents navals, l’Amérique offrira ses bons offices et via les accords de Montréal de 1966, la souveraineté sur la région fut accordée à Djakarta. Bien sûr, bien que cela se fit au nom de la décolonisation, on ne tînt pas compte de l’opinion des Papous…
Au bloc de l’ouest d’Extrême-Orient on pouvait ajouter en plus de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des colonies et territoires européens dans le Pacifique, la Malaisie, où les Britanniques ont écrasé la guérilla communiste.
Face à ce bloc occidental, vacillant parfois, se trouve un puissant, mais divisé, bloc communiste. Pékin et Séoul, partisans de l’orthodoxie marxiste-léniniste, avec bien sûr une bonne dose de nationalisme, étaient de grandes alliées.
D’ailleurs, arrêtons nous un peu sur ce « bloc en miniature ». La Chine communiste ou République populaire de Chine est dirigé depuis la victoire de l’Armée populaire de libération par Mao Tsé-toung, partisan de la droite ligne marxiste face à une URSS qu’il qualifie, lors des périodes de froid, de « révisionniste » (surtout sous Béria). Mao est responsable, par sa politique de collectivisation à outrance et de fonctionnarisation et planification à l’extrême de l’économie, de la mort de près de 20 millions de Chinois. Malgré la brutalité du Régime, Mao reste extrêmement populaire, que ce soit en Chine même ou bien au sein de l’extrême-gauche en Occident, pour qui c’est l’URSS qui a trahi ses valeurs. En 1964, la Chine maoïste fait exploser sa première bombe atomique, en partie grâce à une aide soviétique intermittente (notamment interrompue par Béria), mais surtout grâce au savoir-faire chinois et d’ingénieurs atomistes tels Yao Tongbin, Zhao Jiuzhang et Guo Yonghuai, qui furent récompensés au-delà de toute leurs espérances les plus folles. Bientôt, la Chine communiste put placer sa bombe sur un missile longue portée Dongfeng avant qu’en 1967 celle-ci ne fasse exploser une bombe à hydrogène et qu’en 1970 elle n’envoie le satellite Dong Fang Hong 1 (L’Orient est rouge 1 en Français) dans l’espace.
Conduisant une politique étrangère ambitieuse, pas seulement limitée au criminel soutien aux Pits et à Sihanouk, la Chine soutient, via l’envoi de conseillers, les Régimes de Siad Barré (Somalie), de Julius Nyerere (Tanganyika) mais échoue à Zanzibar, suite à l’intervention de l’armée britannique qui rétablit le Sultan. La Chine équipe aussi discrètement les guérillas anti-portugaises dans les colonies lusitaniennes alors en pleine révolte depuis 1960. Enfin, Pékin est une alliée indéfectible du Régime de Kim Il-sung, qui la suit en tout point, avec la mise en place quasi scientifique d’une économie collectiviste et l'instauration d’un culte de la personnalité autour de la personne de Kim. Miraculeusement, Kim se montre encore meilleur gestionnaire que Mao, sa refonte de l’économie permettant de sortir son pays du Moyen-Âge où l’avaient maintenus la politique du « Royaume ermite » puis la brutale colonisation japonaise (que Kim d’ailleurs n’oublie pas en multipliant les incidents maritimes entre sa flotte et la marine japonaise) et d’apporter une certaine prospérité, jamais vu par elle, à la population coréenne.
Moscou peut également compter sur Hué dans la région mais désormais beaucoup moins sur Azadshahar.
L’URSS, désormais dictature militaire et s’éloignant de l’Orthodoxie doctrinale au profit de l’efficacité sous Boulganine, ce qui quoi que permettant le maintien d’une économie mixte assez efficace (ce qui ne l’empêchait pas, comme on l’a vu, d’être doublé par celle du Japon), a désormais ruiné son image à l’international. Cependant, son triomphe continu dans la course à l’espace. Le premier homme à marcher sur la Lune est un Sovétique, Valeri Bykovski, le 9 décembre 1968, suivi par une femme, Valentina Terechkova, déjà la première femme à voyager dans l’espace.
Mais revenons sur cet « État national indien ». Soucieux de grandeur, désireux de « laver l’affront » tibétain, il décide de conduire une politique étrangère « de grandeur », et pour cela, s’éloigne de Moscou, pour marquer son indépendance dans ce domaine. Cela passe notamment par un renforcement considérable du budget militaire et un renforcement jamais vu du potentiel militaire du pays. Mais cette politique stupide, car le pays était bien incapable de la soutenir économiquement, ne fit qu’aggraver la situation dramatique de l’Inde. Industrialisation ratée entraînant un chômage de masse et, surtout, agriculture bien incapable de soutenir la démographie galopante du pays, que Bose avait à sa manière, c’est à dire brutalement (via des stérilisations forcées), tenté de freiner. En 1976, suite au lancement cette année là d’une politique d’hindisation forcée (Interdiction de la Lingua Franca anglaise au profit de la seule langue hindie), les régions dravidiennes du sud se soulèvent contre le gouvernement central, ajoutant à la crise économique, une guerre civile. Profitant de ces évènements dramatiques, le parti communiste, soutenu par les derniers partisans de Bose, prend les armes contre l’État national, ajoutant encore plus au chaos ambiant. Si la révolte indépendantiste dravidienne est localisée au sud du pays, la guérilla communiste et elle, dispersée dans la plupart des 170 départements de l’État national indien, les anciennes provinces ayant été abolie au profit de la centralisation. Le pays étant englué dans un conflit d’ampleur homérique, ponctuée de famines bibliques, il s’entend secrètement avec le Pakistan en vue d’une trêve qui restera secrète. Chaque camp reconnaissant secrètement le partage initial du Cachemire et, en parallèle laissant l’autre réprimer ses propres guérillas séparatistes. Ainsi, Islamabad pourra tranquillement écraser dans une océan de sang la révolte indépendantiste du Pakistan oriental (Anciennement le Bengale).
Tel Jules Ferry s’entendant secrètement avec Bismarck pour écraser l’Afrique...
Au sud de l’URSS, en Afghanistan, le prince Daoud a renversé la monarchie en 1973 et établira une dictature républicaine, s’appuyant sur des officiers communistes. Il conduira par sa politique moderniste à toute épreuve, son pays à la guerre, et sa personne et l’URSS à leurs morts… L’Empire d’Iran, en pleine « Révolution blanche », une politique de modernisation sociale et d’industrialisation de masse financée par la rente pétrolière, a célébré en 1971 les « 2 500 ans de la fondation de l’Empire perse » par Cyrus le grand en présence de chefs d’État du Monde entier. Le coût faramineux des célébrations, ainsi qu’il ne faut pas l’oublier, la célébration de l’héritage pré-islamique du pays, choque les franges pauvres et conservatrices de la société, qui sont de plus en plus enclines à écouter les discours du clergé opposé au Chah, et ce malgré la SAVAK (la police politique du Chah), à conditions qu’on leur offre un meneur d’envergure. Or celui-ci s’apprête à émerger… Le président Soustelle, revenu à l’Élysée, a bien vite prise conscience des erreurs commises par le Chah et ordonne à ses services de renseignements, et plus particulièrement à la section Levantine, de renforcer la surveillance de l’État iranien, qui pour lui semble bien menacé (bien qu’ici, on craigne encore plus le Toudeh que les Religieux, par méconnaissance du terrain...) en dépit du faste exposé dans les ruines de Persépolis.
L’Afrique connaît, elle, une période de développement économique rapide, surtout pour les anciennes colonies françaises, regroupées au sein de « L’Espace de coopération économique ouest-africain » bientôt ouverts aux anciennes colonies britanniques. Quoi que se développant moins rapidement, les économies des anciennes colonies anglaises sont aussi en bonne voie.
Mais il existe plusieurs ombres au tableau, signes annonciateurs d’une offensive communiste en Afrique noire. La corne de l’Afrique voit la chute d’Hailé Sélassié, Empereur d’Éthiopie, qui n’a tenté que trop tard de moderniser sa monarchie séculaire et qui finit renversé, car incapable de faire face à la fronde populaire, par un comité militaire marxiste, le DERG, dont un certain Mengistu Hailé Mariam, prend bientôt la tête… S’alignant politiquement et idéologiquement sur le bloc communiste, il obtient le soutien à la fois des Soviétiques et des Chinois ! Se voulant plus Marxiste que Karl Marx, l’Éthiopie du DERG devient rapidement une dictature sanglante. La France de Soustelle, comme le reste du bloc occidental, soutient les mouvements de résistance anticommunistes mais plus particulièrement dans son cas le mouvement Moa Anbessa dirigé par le fils d’Hailé Sélassié, l’héritier du trône solomonide, Amha Sélassié.
En parallèle, les colonies portugaises, subissant la politique coloniale archaïque de l’Estado Novo salazariste, connaissent de terribles guerres de décolonisation encore en 1974, à la veille de la Révolution des œillets. Celle-ci, aboutit à l’indépendance des anciennes colonies lusitaniennes dans le Monde. Presque toutes verront le triomphe des guérillas marxistes qui y établiront des Régimes communistes sauf au Timor oriental qui lui est écrasé peu après son indépendance par les armées de Suharto. Concernant l’Angola, le président Reagan (qui a succédé à Nixon en 1973) décidera d’appuyer sans faille la guérilla conduite par l’UNITA, le MPLA, pro-soviétique, étant arrivé le premier à Luanda, la capitale. Officiellement pour appuyer le « combattant de la liberté » Jonas Savimbi, officieusement pour sécuriser ce pays riche en pétrole et y installer un Régime ami. En parallèle, Reagan décide de renforcer le soutien (secret) au Régime de Salisbury et à la Rhodésie ségrégationniste initié par son prédécesseur.
Mais l’Amérique tremble sur ses bases. Sa jeunesse (mais pas seulement) commence à se lasser du conservatisme extrême de la société. Des groupes contestataires, qu’ils soient pacifiques (hippies) ou noirs (Black Panthers) émergent petit à petit. Reagan, encore plus libéral économiquement que Nixon, met de surcroît à bas les politiques sociales mises en place par son prédécesseur. Dans ce soi-disant système bipartisan, en réalité dominé par le seul Parti démocrate conservateur depuis 25 ans, il semble que le règne sans partage de l’ancien parti des Confédérés arrive à sa fin face au retour de celui de Lincoln. Les Kennedy, et un certain John Fitzgerald, qui a succédé à son grand frère, mort dans un accident de voiture, à la tête de la « dynastie », ayant fait d’ailleurs main basse sur ce dernier et préparant leur accession à la Maison Blanche.
Ce rejet de l’ordre moral a également lieu en Europe notamment en Allemagne de l’ouest où l’État CDU/CSU d’Hallstein est rejeté avec violence par une fraction de la jeunesse qui conduit une politique terroriste, digne du défunt Werewolf, soutenue discrètement elle par la RDA. En effet, si le SPD monte dans les urnes, il ne grandit pas encore suffisamment pour pouvoir réellement menacer la CDU/CSU (qui d’ailleurs en contrôle désormais 10 sur 11 ! Seule Hambourg étant dirigé par le SPD et un certain Willy Brandt) d’autant que le KPD recule encore plus que ne montent les Sociaux-Démocrates, les ouvriers, notamment, se satisfaisant de la prospérité induite par le « Miracle économique », l’économie de la RFA ayant depuis près de 20 ans, dépasser à nouveau, et depuis largement, celle de sa rivale orientale.
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En effet, si le SPD monte dans les urnes, il ne grandit pas encore suffisamment pour pouvoir réellement menacer la CDU/CSU (qui d’ailleurs en contrôle désormais 10 sur 11 ! Seule Hambourg étant dirigé par le SPD et un certain Willy Brandt)
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Re: LFC : Guerre froide
Le maoïsme aura fait moins de victimes. Et l'avenir des Etats-Unis prend des chemins intéressants.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
La "Dame de Fer" et les "Troubles" au prochain chapitre?
Uranium Colonel- Messages : 1896
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Re: LFC : Guerre froide
LFC/Emile Ollivier a écrit:J'y viendrai
Merci de vos retours.
Et quelle seront les formes des ces troubles ?
Une invasion de l'Espagne par son puissant voisin du nord...
La principauté d'Andorre
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
Vraiment désolé pour cette erreur. De toute façon, je comptais refondre tout ça. Comme je l'avais dit, si 95% de LFC guerre froide ne va pas changer, je suis en train de voir pour que ce soit Eisenhower qui soit en élu EN 1952 !!! :p
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Re: LFC : Guerre froide
Revenons maintenant en particulier sur un des conflits majeurs de la guerre froide des années 70.
À savoir, le conflit israélo-arabe. L’État hébreu, grand vainqueur de la guerre des 8 jours avait désormais une profondeur stratégique avec la conquête du Golan, de la Cisjordanie mais surtout de Gaza et du Sinaï.
Mais le Monde arabe, en pleine mutation alors, préparait sa revanche. Depuis sa défaite de 1965, L’Égypte avait initié une guerre d’usure contre Israël dans la région désormais frontalière du canal de Suez. De même, en dépit de relations parfois complexes, Jordaniens et Palestiniens (dirigés par Yasser Arafat, un neveu d’Amin al-Huseini) peaufinent leurs futurs actions communes. En effet, quoi que désirant un plan de paix aboutissant à la création d’un État palestinien, préférant cela à une nouvelle annexion de la Cisjordanie, le roi Hussein sait que cela passera par une victoire militaire sur Israël dont l’objectif, inatteignable désormais, n’est bien sûr plus de rejeter les « Juifs » à la mer mais simplement de laver l’honneur arabe et d’aboutir à un accord juste et durable.
Quelle belle revanche il offrirait là à son père le défunt roi Talal !
Le camp pro-Nasser s’agrandit en 1969 avec le renversement de la monarchie libyenne par le colonel Mouammar Kadhafi qui fonde la « République arabe libyenne » et rejoint totalement le camp nationaliste arabe et pro-soviétique (en dépit de sa religiosité qui fait que Kadhafi n’est absolument pas un communiste). Le nouveau dirigeant libyen, véritable électron libre, sera un élément déstabilisateur continental. En attendant, celui-ci promet à Nasser un appui total et complet des « deux millions de Libyens » dans sa « croisade » contre Israël…
Nasser cette fois-ci, ne joue plus sur les rodomontades seules mais bien sur l’intoxication du MOSSAD, les services de renseignements de l’État hébreu. Un pari osé quand on connaît leur extrême efficacité, d’autant qu’Israël est sur les dents. Elle se doute que les Arabes vont chercher à obtenir une revanche.
Nasser, d’accord avec les Soviétiques, cherchent en premier lieu à séparer Israël de ses alliés, européens principalement, qui lui fournissent une part non négligeable de son armement et risque de se braquer cette fois si, comme en 1965, l’État hébreu ouvre le feu en premier. Et cela passe par une proposition diplomatique. Ainsi, Boulganine propose la tenue d’une conférence à Moscou en vue de négocier l’application de la résolution onusienne demandant le retrait israélien derrière la frontière de 1965. La guerre froide ne s’étant pas réchauffée, l’Amérique de Nixon refuse catégoriquement mais les Européens sont bien évidemment déçus (bien que la France de Soustelle ordonne immédiatement la livraison de nouveaux équipements à Tel-Aviv dont notamment des redoutables et flambants neufs Bloch Mirage F1 se méfiant d’un potentiel trouble jeu des Arabos-Soviétiques).
Une des erreurs des services de renseignements israélien à cet époque est d’être encore persuadé que ses voisins cherchent à l’anéantir complètement alors que même Nasser a compris l’irréalisme de ce projet et ne cherche plus qu’à récupérer le Sinaï et à obtenir la création d’un État palestinien via un succès de prestige le long du canal de Suez. Cela les pousse à croire que Le Caire n’attaquera pas tant qu’elle n’aura pas reçus des bombardiers soviétiques capables de frapper le cœur d’Israël. Or les livraisons sont prévues pour 1971, pas avant. Cette erreur d’analyse est en grande partie due aux fausses informations fournies au MOSSAD par « l’Ange », en fait Ashraf Marwan, le propre neveu du Raïs…
En parallèle, Nasser fait multiplier ses diatribes anti-israéliennes et il place plusieurs fois son armée en état d’alerte, contraignant les Israéliens à mobiliser leurs propres forces en réaction sans que la guerre ne commence au final…
Côté israélien, la confiance est de mise. Les Arabes n’ont-ils pas été balayé en 1965 ? La première ministre Golda Meir et Moshe Dayan, pour une fois peu clairvoyant, ne croient pas à la guerre car pour eux, la Syrie n’attaquera pas seule, l’Égypte n’est pas prête et la Jordanie du roi Hussein n’est rien… Mieux, Arafat est une plus grande menace pour les Hachémites qu’Israël tandis que Nasser n’est plus qu’un « beau parleur » sans armée selon Tel-Aviv…
Alors que l’URSS de Joukov puis Boulganine ont fait compenser les pertes égyptiennes de 1965 par leur système militaro-industriel et que du côté de Nasser, les officiers incompétents ont été limogé et remplacé par des commandants ayant prouvé leur valeur.
Cependant, les multiples voyages secrets du Raïs en vue de préparer sa coalition et régler les derniers détails de l’attaque l’épuise et il meurt subitement en septembre 1970…
Il est alors remplacé par le très pro-soviétique Ali Sabri.
Pour Tel-Aviv, c’est une alerte sévère. L’Amérique de Nixon et de son secrétaire d’État, Henry Kissinger décide d’autoriser Israël à ouvrir le feu en premier en cas « d’alerte de guerre évidente » et plus seulement d’attendre que les Arabes passent à l’attaque. De plus, la nomination de Sabri confirme Israël dans le fait que ses voisins veulent l’anéantir complètement, ce qui n’est toujours pas vrai, mais contrairement au Raïs défunt, Sabri veut reconquérir par les armes le Sinaï et non pas une offensive limitée à la région du canal.
La date de l’offensive est prévue pour le 10 janvier 1971, la nuit suivante étant de pleine lune.
L’offensive arabe, bien coordonnée, stupéfait les Israéliens. L’opération Badr (croissant en Arabe, du nom d’une premières victoires du prophète sur les habitants de La Mecque) le long du canal de Suez, précédée d’un efficace pilonnage d’artillerie et du travail efficace des sapeurs et du génie égyptiens qui bloque la possibilité aux Israéliens d’enflammer le canal en bouchant l’extrémité des tuyaux des réservoirs de napalm. L’infanterie égyptienne, couverte par ses canons, s’empare de toutes les casemates israéliennes sur la rive orientale (sauf celle située le plus au nord) constituant la ligne Bar-Lev (alors que les observateurs occidentaux et israéliens pensaient que seule une frappe d’arme nucléaire tactique pouvait percer la ligne) puis construit en un temps record une vingtaine de ponts sur le canal en vue d’acheminer les renforts.
Entre temps, les contre-attaques des blindés israéliens ont été repoussé par de simples armes portatives soviétiques Malioutka 9M14 dont dispose les fantassins égyptiens puis la contre offensive de l’armée de l’air israélienne a été mise en déroute par les armes antiaériennes 2K12 Koub fournies par l’URSS aux Égyptiens.
Le front du canal de Suez est percé...
Bien plus au nord, la Syrie commence la guerre par un assaut héliporté sur le Mont Hermon, principal poste d’observation de l’État hébreu sur le plateau dont les corps francs syriens s’emparent rapidement. L’assaut syrien est d’ailleurs sur le point de réussir à s’emparer de la jonction de Nafekh, QG israélien sur le plateau, mais Tsahal résiste et les syriens sont contenus au prix de pertes extrêmes. Mais Israël, ne peut envoyer des renforts qu’au compte goutte pour le moment.
En effet, la Jordanie s’est joint à l’assaut, assaut précédé d’infiltration de corps francs palestiniens. C’est l’armée du roi Hussein qui en premier subira l’arrivée des renforts de l’État hébreu. En effet, l’État major d’Israël considère l’assaut jordanien, du fait de son positionnement, désormais comme la menace principale, du fait que la Jordanie est finalement entrée en guerre avec le soutien d’Arafat et a franchi le Jourdain. Or, si l’armée jordanienne est faible, les armées irakiennes sont en route cette fois-ci… Il faut donc vite frapper en force dans ce secteur sensible.
Or, il suffit de 8 heures pour que les réservistes soient mobilisés dans cette zone, parfois en étant directement transportés sur les chars. Dès le 11 janvier en fin d’après-midi, il n’y a plus aucun soldat jordanien sur la rive ouest du Jourdain tandis que les corps francs palestiniens sont systématiquement traqués et massacrés. Golda Meir, prudente car échaudée par cette guerre qu’elle n’attendait pas si tôt, ordonne à son armée d’en rester là et commence à déployer ses renforts sur le Golan.
En effet, la jonction de Nafekh est finalement tombée et les Syriens avancent tout le long du plateau. Une contre-offensive est déclenchée dès le 13 janvier et abouti à la reprise de la jonction mais les Syriens résistent et tiennent encore le Mont Hermon.
Concernant le front sud, Sabri commet l’erreur d’ordonner à son armée d’avancer au-delà du parapluie protecteur de sa DCA. Des centaines de chars égyptiens sont détruits par l’aviation israélienne et Tsahal déclenche une contre-attaque qui aboutit à reprendre pied sur la rive est du canal. Mais un certain Ariel Sharon refuse d’en rester là et fait traverser le canal à sa division, en dépit des ordres, et il réussit à détruire de nombreux Koub, ouvrant la voie à une offensive générale sur la rive occidentale de Suez. Pour l’armée égyptienne, c’est la débandade, menacée d’encerclement, les soldats fuient vers Le Caire par dizaines de milliers.
Boulganine, conscient du danger, appelle à un cessez-le-feu, en menaçant d’intervenir directement dans le conflit. L’Amérique, consciente que la guerre a été gagnée en trois jours, appelle son allié à accepter le cessez-le-feu réclamé par l’ONU.
Mais les Syriens, ont progressé au nord ! Golda Meir, dit donc à Washington qu’elle cessera les hostilités quand la dernière offensive de ses forces aura rejeté les Syriens au-delà de la « Ligne violette » de cessez-le-feu de 1965. Il faudra encore deux jours supplémentaires pour repousser les armées d’al-Assad au-delà de cette ligne mais sans aller plus loin, Boulganine ayant menacé l’Occident du feu atomique en cas de franchissement de celle-ci.
Pour Israël, c’est un triomphe, qui efface en grande partie aux yeux de l’opinion publique les errements des services de renseignements, qui n’ont pas prévu l’attaque. Elle restera fermement implantée dans le Sinaï par ailleurs.
Pour les Arabes, au contraire, c’est une catastrophe. Les Régimes socialisants du Caire et de Damas sont totalement discrédités. Ils ne constitueront bientôt plus une menace du tout pour l’État hébreu car devant utiliser toutes leurs forces pour lutter contre les contestation intérieures, en particulier celle des Frères musulmans. Arafat voit ses forces ruinées et la monarchie hachémite est contrainte de signer un accord de paix secret avec Tel-Aviv. Cet accord est secret car Hussein craint une offensive irakienne contre lui en cas de traité de paix officiel. Mais au moins a-t-il tout fait pour essayer de venger son père...
Mais il y a tout de même des gagnants chez les Arabes. Comme l’Irak, qui émerge comme acteur centrale dans la région du fait de sa puissance militaire intacte. Mais également, la Libye et la monarchie saoudienne, qui décrètent avec les autres principaux producteurs de pétrole le 18 janvier, lors d’un congrès de l’OPEP, un embargo sur les exportation de pétroles vers les pays occidentaux et le Japon. C’est la fin des « Trente glorieuses » et la fin de la croissance pour un moment…
Concernant la France, elle réussira cependant à le contourner en grande partie avec l’aide de l’Algérie.
Yasser Arafat perd à l’inverse sa place de leader chez les Palestiniens dont les forces se divisent entre des groupuscules soutenus par chaque État arabe de la région.
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Re: LFC : Guerre froide
Je vous souhaite une bonne lecture.
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Re: LFC : Guerre froide
Les Mirage F1 en Israël ? Inspiré de la réalité
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Israël a commandé cinquante Mirage-5 en janvier 1966 et pris, dit-on, option sur une cinquantaine d'autres et sur une centaine de Mirage F -1...
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Re: LFC : Guerre froide
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
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Re: LFC : Guerre froide
Sabri lance presque immédiatement ses chars sur le Sinaï contrairement à Sadate IRL qui a attendu plusieurs jours.
Thomas,
La claque est plus grande ici. La riposte est donc plus musclée
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Re: LFC : Guerre froide
Dans ces circonstances, les accords entre Israel et l'Egypte sont inimaginables.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
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