LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
Thomas a écrit:L'URSS pourrait avoir un avenir intéressant dans cette TL. À moins que quelqu'un se débarrasse de Béria.
Même si Beria disparaît vite, je doute que qui que ce soit puisse revenir sur la décollectivisation.
Une URSS avec une économie plus dynamique, c'est déjà un autre XXe siècle.
Ne pas avoir à dépasser le modèle soviétique pourrait aussi épargner aux Chinois le Grand Bond en avant...
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
Phrase sans doute apocryphe attribuée à François Mitterrand.
Dans un rapport remis au président Dewey et dont le FBI (désormais dirigé par Clyde Tolson, le meilleur ami d’Hoover) a procuré une copie au candidat Hoover, les observateurs divers présents en Union soviétique avait notés que « « Le bond spectaculaire de l’économie soviétique suite aux réformes énergiques de Beria en faveur de l’autonomie des petites et moyennes entreprises, désormais entre les mains de comités de salariés ou même, d’entrepreneurs privés, fait de l’URSS un réel danger pour le mode de vie démocratique occidental. En effet, la croissance de l’économie soviétique fait désormais du modèle de l’économie semi-planifiée hybride mise en place par le secrétaire général un concurrent à la mesure pour les économies du bloc de l’ouest ».
Le candidat Hoover, rendu véritablement inquiet par cette découverte, et alors en pleine campagne pour l’élection présidentielle face au républicain Robert Taft. Il comprend chaque jour un peu plus, du moins le pense-t-il, être le seul en mesure de protéger le mode de vie américain face au Red Scare, le Péril rouge.
Il conduit une campagne chaque jour plus agressive, faisant passer celle de Dewey en 1944 comme superbement modérée, sur le thème de la menace communiste et totalitaire contre le modèle libéral et démocratique américain.
« Si Taft passe, la statue de la Liberté sera déboulonnée, car il n’y aura plus de libertés ! »
Discours d’Atlanta.
« Les Républicains, ces amis des communistes, ont le sang de John Wayne sur les mains ! »
Discours de Vicksburg.
Quand on lit cela, on trouve dès lors très hypocrite l’éloge fait à Lincoln sur le lieu même où celui-ci tînt le discours de Gettysburg en 1863.
« Ici même, il y a 90 ans, face à une menace monstrueuse, un Grand américain, ayant dépassé son statut d’individu, prit la mesure de la menace qui pesait sur le mode de vie et les libertés américains et en ce lieu même, avec l’aide des patriotes, lui porta un coup fatal. Aujourd’hui, un autre péril menace notre nation, et c’est avec le même cœur, la même détermination, que nous devons lui faire face pour, un jour prochain, l’anéantir complètement !»
Il faut bien rallier des voix au nord !
L’Américain moyen, encore traumatisé par l’assassinat du grand acteur John Wayne et les multiples révélations sur l’infiltration, plus supposée que réelle, d’Hollywood par des agents communistes, à commencer par Charlie Chaplin, expulsé vers la Suisse, et qui pour la plupart, pense que l’URSS en est encore à l’ère stalinienne, et que s’ils connaissent Beria, c’est plutôt comme le Himmler soviétique que comme le dirigeant réformateur, porte littéralement Hoover à la Maison blanche. En effet, dans cette Amérique en plein doute, qui pouvait encore écouter la voix plus mesurée de Taft. Les Républicains vont faire le dos rond, leur heure viendra…
En effet, qui peut se réjouir du triomphe d’Hoover d’autres que ceux qui veulent un pouvoir qui utilisant sa force à mauvais escient, l’affaiblit, ou bien d’un pouvoir complaisant.
Mafieux et dirigeants soviétiques sont entièrement satisfaits du triomphe de leur ami pour les premiers, de leur pire ennemi pour les seconds. Beria peut dormir tranquille…
Si l’Amérique se replie sur elle-même du point de vue culturel, il n’en est pas de même au niveau de la politique étrangère. Le malheureux Guatemala en est la première victime. Le président social-démocrate Jacobo Árbenz Guzmán, promoteur d’une réforme agraire, est renversé par l’armée, suite à une menace d’intervention de l’US Army. Le chef de la Junte, Carlos Castillo Armas, conduira une des plus cruelles dictatures latino-américaine de l’histoire, massacrant sans pitié communistes mais également sociaux-démocrates et Indigènes mayas. Qu’importe, le péril rouge avait subi un revers à quelques encablures des États-Unis…
Si l’Amérique d’Hoover est ainsi efficace pour détruire les premiers germes de prospérité chez les Indigènes, et les Latino-américains en général, ce que n’oubliera jamais un certain Fidel Castro, pourtant pas forcément anti-américain à l’origine, sa production cinématographique se limite désormais à des quasi productions de propagandes, principalement des navets d’espionnage et de la science-fiction de bas niveau, à l’instar du navet Red Invaders où des « Hommes rouges », aussi bien au niveau des idéaux que de la couleur de peau et venant de surcroît de la planète Mars, veulent détruire l’humanité (à savoir, le seul mode de vie américain)… En effet, les réalisateurs de talent, oppressés par le FBI et le gouvernement pour produire des films de mauvaise qualité, quand ils ne sont pas carrément accusés de communisme, préfèrent s’exiler en Europe, à Rome ou à Paris, ou un cinéma plus populaire, certes kitsch, du moins pour le moment, triomphe. La future icône Marilyn Monroe fera ainsi ses débuts cinématographiques en France tandis que le Britannique Alfred Hitchcock préfère tourner en France plutôt que dans l’Amérique de Hoover, où ses films auraient été bien trop tronqués… Ce cinéma est, dans tous les cas optimiste, ou du moins de qualité quand on parle d’Hitchcock, là où la peur et les productions de bas étage triomphent désormais en Californie, délestée de ses talents. Cinecittà et son équivalent français, Kinépolis (fondée en 1953), sont de sérieux concurrents à Hollywood désormais. L’Europe n’est pas la seule porte de sortie pour les réalisateurs de qualité s’exilant d’Hollywood, ainsi, face au refus des maisons de production américaines de financer son film Forbidden Planet (reconnu plus tard comme pilier de la science-fiction) sans une retouche décisive du scénario originel pour y ajouter un « traître communiste », Fred McLeod Wilcox ira le tourner au Canada…
En ce qui concerne le Soft Power, l’URSS, ou plutôt le Bloc de l’est, triomphe également en ce qui concernant le sport le plus populaire au Monde.
Le Football.
La Hongrie de Puskas bat le tenant du titre brésilien 4-2 en finale de la Coupe du monde 1954 qui se déroule en Suisse et devient ainsi championne du Monde. Le Onze d’or hongrois entre dans l’histoire du football mondial et devient la vitrine du bloc de l’est. Mais ça n’est pas que l’équipe nationale hongroise qui triomphe. Le Budapest Honvéd de Sándor Kocsis et du légendaire Ferenc Puskás, club champion de Hongrie, remporte la première coupe d’Europe des clubs champions en 1954-1955 en battant 6-3 le Real Madrid en finale au Parc des Princes à Paris le 15 juin 1955.
Quel symbole ! Un club d’une nation socialiste balayant le club de Franco !
Ce que personne ne sait encore, c’est que ce bonheur ne sera qu’éphémère.
L’année suivante, tandis que le Honvéd dispute un quart de finale retour à Reims contre le champion de France en titre (qu’il remporte d’ailleurs), les joueurs n’ont pas le cœur à la fête. Ce qu’ils redoutaient tous venait de se produire. L’Armée rouge venait d’envahir la Hongrie.
Il faut dire que les évènements s’étaient précipités en 1956. Le peuple hongrois, fier, ne pouvait se contenter d’un simple assouplissement, certes d’ampleur, du Régime communiste. Imre Nagy, qui ne peut qu’être sincère dans sa démarche au vu du risque pris, annonce alors une « nouvelle voie », véritable retour à la démocratie en Hongrie via la programmation d’élections libres ouvertes à des forces non inféodées au Parti hongrois des travailleurs dans les 6 mois. Au début, le miracle semble s’accomplir. L’URSS et Beria, laisse faire, se contentant de garanties concernant les alliances. Mais le laissez-faire soviétique fait rapidement tâche d’huile dans toute l’Europe de l’est. De violentes émeutes éclatent en Pologne et le pouvoir est rapidement débordé. Face à l’absence de réactions de Beria, la seule force qu’il n’a pas purgé dans le pays, l’attaque avec brutalité.
L’Armée rouge, menée par Joukov, mène un coup d’État aboutissant à l’exécution au sein même du Kremlin et de la main même du maréchal du Secrétaire général du PCUS. Mikoyan, extrait de la direction de la centrale à charbon sibérienne où l’avait exilé Beria par les militaires est bombardé par eux au secrétariat général mais c’est bien l’armée qui est désormais à la manette en URSS. La première décision de Joukov est d’ordonner l’invasion de la petite Hongrie dont le peuple, malgré sa vaillante résistance, est rapidement écrasé. Nagy, arrêté rapidement, est froidement exécuté en prison sur ordre de Moscou. Il est remplacé par János Kádár, qui rétablit immédiatement un Régime autoritaire mais ne revient pas sur les réformes économiques, qui ont prouvées leur efficacité tout en étant accepté par les nouveaux dirigeants soviétiques, qui, pragmatiques, les jugent conformes à la doctrine marxiste-léniniste…
Les joueurs du Honvéd, malgré les propositions d’amnistie du nouveau pouvoir, répondent favorablement à la proposition d’accueil de leur adversaire de la veille. L’ascension du Stade de Reims vient de débuter...
Dans toute l’Europe de l’est, une sérieuse reprise en main par les partis communistes s’ensuit sur la vie politique et intellectuelle. Le « Printemps communiste » aura duré...
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Re: LFC : Guerre froide
En tout cas, la guerre froide semble s'apparenter à un affrontement à armes égales ici. Hâte de voir la suite.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
""meilleur ami""Clyde Tolson, le meilleur ami d’Hoover
Je trouve surprenant que Nagi prenne le risque de se comporter de manière aussi indépendante vue la situation dans le bloc de l'Est qui, s'étant déjà assoupli, est en train de devenir très prospère.
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Re: LFC : Guerre froide
Thomas a écrit:""meilleur ami""Clyde Tolson, le meilleur ami d’Hoover
Je trouve surprenant que Nagi prenne le risque de se comporter de manière aussi indépendante vue la situation dans le bloc de l'Est qui, s'étant déjà assoupli, est en train de devenir très prospère.
Il est poussé par sa population. La relative liberté était restreinte aux débats internes au parti. Mais ça n'était plus suffisant pour les Hongrois. Il va d'ailleurs moins loin qu'IRL, vu qu'il ne veut pas rompre avec l'URSS.
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Re: LFC : Guerre froide
Conduite à ses débuts par des hommes politiques d’envergure issus des rangs de ceux qui surent dire non à la défaite en 1940, la IVème république peut se vanter d’avoir conduit la France non seulement sur la voie du retour de la prospérité et d’un développement économique encore jamais vu dans son histoire mais également d’une décolonisation réussie, que ce soit par l’intégration de diverses anciens territoires coloniaux comme départements d’outre-mer ou par une décolonisation en douceur, passant par une phase transitoire d’autonomie interne. L’indépendance fut ainsi accordée au Maroc et à la Tunisie en 1950 après une phase cinq années durant lesquelles elles eurent leur autonomie interne. Mohammed V devient roi du Maroc et Moncef Ier celui de Tunisie à l’indépendance en tant que monarques constitutionnelles. Ahmed Balafrej devient Président du Conseil de gouvernement du Maroc (avec comme vice-président Mehdi Ben Barka) tandis que c’est Habib Bourguiba qui devient premier ministre en Tunisie. Dans les deux pays une politique de réconciliation est mis en place et très peu d’anciens colons rentrent en France, préférant rester dans leurs patries d’adoption. Quant aux minorités juives, elles sont protégées et mises sur un pied d’égalité aussi bien par le pouvoir alaouite marocain que par celui des anciens beys de Tunis.
Tandis qu’un processus similaire doit aboutir à une situation similaire en Afrique subsaharienne pour 1960, rien de tel n’est envisagé pour l’Algérie, où pourtant le nationalisme, nourri par les frustrations diverses (pauvreté, inégalités sociales et politiques, soutien des autorités françaises à l’immigration juive dans l’immédiat après-guerre) grandit chaque jour un peu plus… Jusqu’à exploser le 1er janvier 1954.
C’est le Nouvel an rouge...
Une vague d’attentats et d’assassinats frappe l’Algérie, et principalement le Constantinois. À cette insurrection, l’armée réagit par une répression brutale, digne de l’avant-guerre, comme si la France avait soudainement oubliée que le Monde avait aussi changé pour l’Algérie… Cela peut néanmoins s’expliquer car les premières actions ont non seulement frappées un territoire métropolitain, mais également étaient d’une sauvagerie qui n’aurait pas déplu aux Nazis. Elle est conduit par une mystérieuse organisation, qui se dénomme elle même FLN pour Front de Libération National et qui échappe même au contrôle des Indépendantistes originaux du Mouvement national algérien (Mouvement National Algérien) de Messali Hadj au point même que ses militants armés seront traqués par la branche armée du FLN, l’ALN ou Armée de Libération Nationale.
Alors que l’Algérie s’enflamme, les meilleures unités françaises sont encore engagées au Vietnam face aux unités du Viet-Minh. Pour sauver l’Algérie française, le gouvernement français est obligé d’annoncer le retrait de la plupart des unités présentes dans l’Ex-Indochine et de les limiter à la portion congrue. La « Vietnamisation » du conflit sera rapidement un échec. En effet, profitant du départ des Français et du soutien de l’Amérique, Ngo Dinh Diem organise un coup d’État qui aboutit à l’abolition de la Monarchie et à la mise en place d’une république avec lui-même à la présidence. Ce coup de force est « cautionné » par le peuple suite à un plébiscite qui voit plus de voix favorables que d’électeur dans le pays. Mieux, les régions tenue par le Viet-Minh ont également approuvés le référendum… Pétri de défauts, et n’ayant aucune qualité, le dictateur voit son Régime extrêmement corrompu chaque jour un peu plus perdre du terrain face aux Communistes, qui retrouvent grâce aux yeux du peuple, Hô étant un bien meilleur administrateur que l’incapable Diem. Sur le plan militaire, même désastre. Les généraux pro-français ayant préférés s’exiler avec leur empereur, ce sont des lieutenants, au mieux des colonels, bombardés du jour au lendemain généraux, qui se retrouvent à affronter le Napoléon indochinois, Giap…
Mais revenons à la politique française. Au moment du Nouvel an rouge, c’est le jeune et dynamique Jean Bichelonne, haut fonctionnaire sans partis élu à ce poste pour mettre un terme à une énième crise politique et ainsi faire barrage aux prétentions communistes mais surtout à la bien plus dangereuse car réaliste menace gaulliste (le nombre de députés du RPF a sensiblement augmenté suite aux élections législatives de juin 1952, passant à 157, créant une situation de blocage politique), qui est à la tête d’un cabinet de technocrates. Pis aller en attendant que l’on trouve une solution plus perenne, catastrophe à l’heure des périls.
Symbole de la déchéance de la IVème république, on apprendra par exemple des années plus tard ce que l’on soupçonnait déjà, à savoir qu’il était au courant des intentions américaines au Vietnam mais ne s’y était pas opposé, celui-ci préfère s’appuyer sur une caste de hauts-fonctionnaires plutôt que sur des institutions paralysées, qu’il ne cherche pas à réformer pourtant. Concernant l’Algérie, son seul mérite est de refuser d’appeler le contingent, estimant cela inutile, la révolte n’étant pas d’une ampleur suffisante pour appeler les jeunes Métropolitains à la guerre. Celui-ci annonce dès l’été 1954 l’ouverture de négociations avec le FLN ce à quoi le député gaulliste François Mitterrand lui rétorque en pleine assemblée.
En effet, les Gaullistes s’agitent chaque jour un peu plus en profitant du conflit, et d’une armée qui se sent de plus en plus délaissée par le gouvernement. Certains militaires n’approuvant pas de surcroît la décolonisation en douceur conduite par la IVème république et sont mécontents de l’indépendance déjà accordée au Maroc et à la Tunisie, bien qu’elle est permis d’y éviter un scénario à l’algérienne et calmée les ardeurs des opposants les plus virulents à la France, désormais prêts à travailler avec elle, tel Ben Barka.
Se rendant en Algérie peu après avoir déclaré son intention d’ouvrir des négociations de paix pour dit-il « prendre connaissance de la nature de la situation », le président du conseil est bombardé de tomates par la foule puis giflé par un jeune algérois que les militaires, chargés de la sécurité, ont laissé passer, lors d’une visite au monument aux morts d’Alger pour l’anniversaire de l’appel du 17 juin 1940. Le cordon de protection était commandé par le sous-lieutenant Pierre Lagaillarde…
Bichelonne n’est évacué que de justesse par les GMR, issus de Métropole et arrivés in-extremis, et parvient à échapper à la foule en colère.
Lagaillarde, se rendant compte qu’il n’y a plus de retour en arrière possible pour lui, et dont il sait qu’il sera soutenu par la foule bouillonnante, prend la parole (ironiquement, avec le micro initialement destiné à la présidence) et appelle à l’insurrection et à la création d’un comité du Salut Public pour sauver l’Algérie française face au « Lavaliste capitulard » Bichelonne.
« Soit vous nommer de Gaulle à Matignon, soit nous sautons sur Paris ! » Conclue-t-il, référence sans doute à son statut de parachutiste.
Puis prenant la tête de la foule, il se dirige vers le gouvernement général, résidence du gouverneur de l’Algérie fraîchement nommé Marcel Peyrouton, qui n’a que le temps de fuir, les troupes envoyés stopper les insurgés se ralliant systématiquement à eux.
Du haut du balcon du gouvernement général, Lagaillarde, rejoint par le commandant de l’armée française en Algérie, Alphonse Juin et son second, le général Jacques Massu, réitère son appel à la formation d’un gouvernement d’union nationale avec le général de Gaulle à sa tête. Juin est nommé à la tête du fameux comité de Salut public destiné à diriger l’Algérie française en attendant que les requêtes des insurgés soient acceptées, de gré ou de force (en sautant sur Paris).
La France est au bord de la guerre civile.
Or, il s’avère que le mandat de sept ans du président Monnerville est sur le point de s’achever. Serait-ce là la solution ? Le pauvre chef de l’État risque d’être sacrifié sur l’autel de la paix civile après avoir passé sept ans à inaugurer les chrysanthèmes… Pourtant, l’ancien marin de la flotte française durant la guerre, le premier chef d’État de couleur d’une puissance européenne, le petit-fils d’esclave, est prêt à tendre son cou au couperet pour sauver sa patrie…
Le 20 juin 1954, il annonce à la télévision, sa démission et appelle ouvertement à ce que l’Assemblée nationale élise en son lieu et place le Général.
Néanmoins, sa carrière politique n’est absolument pas terminée. Disposant d’un capital politique énorme, et d’un grand prestige pour avoir fait preuve de raison et d’honneur, il conduira désormais une opposition constructive au Gaullisme à la tête de la gauche non marxiste. Car en effet, De Gaulle est élu dans la foulée président de la république et, ne se souciant que peu des règles démocratiques, il dissout immédiatement l’Assemblée nationale avant de nommer Jacques Soustelle premier ministre et ce, après avoir obtenu les pleins pouvoir constituants... L’âme damnée du Général, François Mitterrand, devient lui ministre de l’intérieur. L’incompétence de Bichelonne lui a ouvert la voie, les menaces d’Alger ont fait le reste. De Gaulle se donne trois mois pour doter la France d’un Régime stable. Les insurgés désarment immédiatement.
Ils ne seront pas au bout de leur surprise…
De Gaulle se rend en Algérie dès son élection à la tête de l’État. Accueilli en héros, il ne prononce jamais pourtant les mots « Algérie française » mais annonce seulement qu’il n’y a « désormais plus qu’une catégorie d’habitants ».
Prononce de Gaulle du haut du gouvernement général, sous les hourras d’une foule à la fois européenne et musulmane. Mais qui a-t-il compris ? L’histoire le montrera...
Les élections de juillet 1954 accorderont une majorité historique au RPF (majorité à laquelle appartiennent Pierre Poujade et un certain Jean-Marie Le Pen...), de quoi avaliser la constitution élaborée par Michel Debré, le ministre de la justice et prête dès le mois de novembre. Les Français, soulagés d’avoir éviter le pire, et plein d’espoirs en l’avenir, avalisent le projet par référendum en janvier 1955.
Seuls les Communistes, mécontents de n’avoir pu profiter de la crise algérienne pour s’emparer du pouvoir, attaquent pour l’instant avec force le nouveau Régime. Au premier ministre Soustelle, un député du PCF hurle dans l’hémicycle « 18 Brumaire, 18 Brumaire ! » ce à quoi le chef du gouvernement rétorque « Monsieur le député. La France a eu son 18 Brumaire. Vous, vous aurez toujours le 23 Août... ».
Cependant, il y a encore une guerre en Algérie. De Gaulle va-t-il opter pour la guerre à outrance ? Va-t-il plus discrètement que Bichelonne entamer des pourparlers ? Et d’ailleurs pour quelle projet politique ? « L’Algérie de papa » ?, une solution confédérale comme le rêve Camus ? Pour une séparation dans l’interdépendance ?
De Gaulle n’a pas le temps de tergiverser. Le FLN, pensant qu’il perd la main avec l’arrivée au pouvoir de celui qu’ils pensent être un Ultra de l’Algérie française prépare la suite des opérations...
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Re: LFC : Guerre froide
Le Etats-Unis risquent bien d'avoir à combattre au Vietnam, finalement...
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
Avec plus tard Chirac premier ministre socialiste si je me rappelle bien ?
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
Je me demande aussi ce qui va se passer au Vietnam. Effondrement au profit des communistes ou guerre totale des Américains ?
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Re: LFC : Guerre froide
Ce que Nasser ne dit pas à la radio c’est qu’il s’est secrètement entendu avec la France du Général de Gaulle en vue d’une indemnisation, concernant la partie française des parts du canal uniquement, le Royaume-Uni s’étant montré intransigeant et tentant même à plusieurs reprise de déstabiliser le Régime égyptien.
Londres décide dès lors de passer à l’option militaire.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la Grande-Bretagne tentait de sauver ce qui pouvait l’être au Middle-East en s’appuyant non plus sur une administration plus ou moins direct, mais de plus en plus sur des États indépendants sur le papier mais en réalité clients. Le jusqu’au-boutisme churchillien avait en effet littéralement échoué aux Indes et n’avait fait que faciliter l’ascension au pouvoir de Bose…
Eden avait donc décidé d’abandonner l’idée d’une politique de gestion directe dans la région au profit d’une politique conduisant à la mise en place de protectorats qui ne disaient pas leurs noms… Déjà même sous Churchill, le soutien à la mise d’une monarchie idrisside en Libye avait donné à Londres un allié de poids en Afrique du nord.
Cette politique de domination indirecte n’était d’ailleurs pas en contradiction avec la mentalité britannique…
En Iran par ailleurs, trois ans auparavant, le MI6 en parfaite intelligence avec la CIA obtenu le renversement du premier ministre iranien nationaliste Mohammad Mossadegh que les Anglo-saxons considéraient comme une menace car pour eux trop proche des communistes en fait indépendant.
Cela avait marché en Iran, cela marchait en Malaisie où la répression impitoyable de la guérilla communiste portait petit à petit ses fruits, cela marchera en Égypte…
L’Égypte nassérienne a, du fait de l’intransigeance occidentale, choisie par défaut la voie pro-soviétique, n’ayant pas d’autres choix et, au final, y trouvant son intérêt. Le projet du canal d’Assouan est financé rubis sur ongle par Moscou, il permettra la croissance de l’économie égyptienne, la socialisation de l’économie égyptienne fait d’ailleurs de l’URSS un allié plus logique que l’Amérique conservatrice d’Hoover pour le Raïs. Équipée par l’URSS, l’armée égyptienne monte chaque jour un peu plus en puissance tandis que la corruption diminue sans pour autant disparaître. Il faut dire qu’il est difficile en ce domaine de faire pire que Farouk...
L’Angleterre d’Anthony Eden, dans un premier temps favorable à une opération conjointe aux côtés des Français, frappés au cœur par le FLN, organisation notoirement soutenu par Nasser. Pourtant ses derniers, sous l’égide du Général, refusent l’offre. De Gaulle a bien compris que l’heure n’était plus à la diplomatie de la canonnière… Le Royaume-Uni agira seul, avec semble-t-il l’accord tacite de Washington, qui fournit d’ailleurs des renseignements sur les positions égyptiennes. Le soutien secret de Washington devant tenir le péril soviétique à distance. D’autant que l’opinion occidentale a de nouveau été montée contre le communisme par la répression féroce de Budapest par les nouveaux maîtres de l’URSS.
Enfin, l’Angleterre se tourne vers l’allié de la France dans la région, Israël, ravie à l’idée du futur écrasement du Raïs. Israël déclenchera une invasion du Sinaï et de Gaza, possessions égyptiennes, qui non seulement servira de prétexte au débarquement des paras britanniques, mais également permettra d’anéantir les bases des Fedayins palestiniens. De plus, depuis l’année précédente, Nasser bloque le détroit de Tiran, seul possibilité d’accès au port Israélien d’Eilat au nord du golfe d’Aqaba. La conquête du Sinaï permettra à l’État hébreu de mettre un terme au blocus. Enfin, l’armée égyptienne se renforce chaque jour un peu plus grâce à l’aide soviétique. Ainsi, pour Tel-Aviv, cela semble être la dernière fenêtre d’opportunité pour écraser l’Axe Le Caire-Damas en frappant à sa tête.
Le but des deux alliés est soit de favoriser un coup d’État d’une équipe moins défavorable aux intérêts occidentaux, soit de ramener Farouk sur son trône.
Reste à savoir quelle sera la position des États arabes de la région. Londres pense pouvoir compter sur la neutralité, si ce n’est le soutien, des monarchies hachémites jordaniennes et irakiennes. Concernant la Syrie, Israël maintiendra des troupes en posture défensive le long de la frontière, Damas étant le principal allié du Caire au Levant.
Le lundi 29 octobre 1956, Israël déclenche son offensive contre l’Égypte et, après 6 jours de durs combats, réussit à s’emparer du Sinaï en dépit de la résistance féroce des troupes de Nasser.
Londres appelle alors au cessez-le-feu et ordonne aux belligérants de se retirer chacun à 16 km du canal de Suez. Israël accepte, Nasser refuse avec force. Le lendemain, lundi 5 novembre, la Royal Air Force déclenche une série de frappes sur l’Égypte et dès le 6, les parachutistes anglais, partis de Chypre, s’emparent de Port-Saïd, à l’embouchure nord du canal.
Mais déjà, il apparaît clair que la situation vire à la catastrophe pour Londres. Dès le 30, la Syrie a déclaré la guerre à l’État hébreu, bloquant au nord de nombreuses troupes israéliennes. Pis, le roi Talal de Jordanie prononce devant un parlement enthousiaste, un discours enflammé où il dénonce l’agression israélienne et appelle à l’union des Arabes. Si son armée n’entrera pas en guerre, il met à bas l’influence britannique dans le pays et fera fermer les bases de la RAF dans son royaume. Entre temps, l’Irak de Nouri Saïd considérant ce discours comme une « trahison », ordonne à l’armée irakienne d’envahir le petit royaume.
La force d’invasion est commandée par le général Abdel Karim Kassem. Un bien mauvais choix. Celui-ci, à la tête d’un très nassérien « Comité des officiers libres » et soutenu par le Baas et les Communistes marche non pas sur Amman mais sur le palais royal de Bagdad où il massacrera le premier ministre Nouri Saïd, le roi Fayçal II et leurs familles et fait proclamer la république.
La situation tourne à la déconfiture politique pour Londres, mais bien que l’armée anglaise triomphe sur le terrain (l’armée marche sur Le Caire où Nasser s’apprête à conduire la dernière bataille), Eden n’en a pas finit de boire le calice jusqu’à la lie… En effet, au lendemain de l’élection présidentielle américaine, qui voit l’administration démocrate Hoover, soutien de l’intervention, écrasée par la candidature républicaine Nixon, l’administration du président élu, face à la menace nucléaire brandie par les généraux soviétiques, fait retourner sa veste à la politique étrangère américaine vis à vis de Londres et appelle à un cessez-le-feu, tout en conduisant une violente attaque sur la Livre Sterling. Eden, ordonne peu après le retrait de son armée, remplacée rapidement par des casques bleus.
Nasser, et la ligne pro-soviétique, triomphent et sont au zénith de leur popularité face au bloc des monarchies pro-occidentales et principalement la monarchie libyenne, qui apparaît directement menacée. Un autre État sera bientôt directement touchée par la crise issue de l’ascension de Nasser, le Liban, victime de ses fractures confessionnelles…
À l’inverse, Eden démissionne en janvier 1957, remplacé par le francophile lui aussi Harold Macmillan. Cependant, cette francophilie n’empêche pas les Britanniques de préférer le « Grand large » à l’Europe.
Plus discrètement, Nasser paiera effectivement les sommes promises au gouvernement français et imposera au FLN la fin de sa campagne de terreur sur le sol métropolitain, qui d’ailleurs, est un échec politique, celui-ci perdant nombre de ses soutiens, en France comme à l’extérieur, tandis que ses bases en Algérie même sont mis à mal par les campagnes de l’armée française. Mieux, le Raïs s’engage secrètement à soutenir la troisième voie voulue par de Gaulle entre Algérie française et rupture complète et totale entre les deux nations.
Reste à en savoir la nature et à faire face aux inévitables oppositions, à commencer au sein de la droit gaullienne. Mais c’est une autre histoire.
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Re: LFC : Guerre froide
Une lettre oubliée dans la toute dernière phrase : la droit .. gaullienne
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Re: LFC : Guerre froide
En fait non la même année ici. C'est juste que de Gaulle est revenu plus vite LFC.
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Re: LFC : Guerre froide
Excellent chapitre, hâte de voir la suite.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
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Re: LFC : Guerre froide
Samedi 1er janvier 1955 : Les Français, confiants en l’avenir depuis le retour du Général et la fin de la crise institutionnelle (ils doivent voter le dimanche 9 janvier pour avaliser la nouvelle constitution préparée par les Gaullistes au pouvoir), et ce malgré le bourbier algérien (appelé sobrement « les évènements »), viennent de fêter la nouvelle année.
Malheureusement, ceux-ci vont très vite déchanter car ces fameux « évènements » vont désormais les toucher directement. Ce samedi matin, une série d’explosions se produisent dans le métro parisien tandis que dans toute la France, des tueurs du FLN mitraillent différents lieux de pouvoirs (commissariats et gendarmeries, mairies, voire même la sous-préfecture de Forbach) ou abattent dans la rue policiers et gendarmes.
En France c’est le choc bientôt suivi de la colère et de la haine. De violentes « ratonnades » véritables chasses à l’homme, se produisent dans tout le pays, violences auxquelles le FLN répond en promettant l’arrêt des attaques « à l’indépendance de l’Algérie » ! Comme en 1940, à la fureur bestiale et aveugle, répondent des individus hors normes. Ainsi l’abbé Pierre, ancien résistant et chef de maquis, ancien député du MRP et désormais chef de la communauté d’Emmaüs, parvient-il in extremis à interrompre une attaque à Neuilly-Plaisance contre des membres de la communauté musulmane en rappelant aux émeutiers les principes de la Bible mais également les raisons pour laquelle la France existe. L’ancien président Monnerville, désormais sénateur (Le Sénat est le nouveau nom de l’Assemblée nationale sous la Vème République) va même jusqu’à se rendre à la Grande Mosquée de Paris (créée ne l’oublions pas pour rendre hommages aux combattants nord-africains et musulmans de l’armée française durant la première guerre mondiale) pour y lancer un appel à la paix et à la concorde en compagnie de Georges Mandel, libéré de sa charge onusienne après ses deux mandats à la tête de l’organisation internationale.
D’autres n’ont pas la même grandeur d’âme. Alors que sur ordre du Général, la police réprime sévèrement le FLN, pratiquant même parfois des assassinats discrets en dehors de tous cadres judiciaires, le sénateur gaulliste Jean-Marie Le Pen aura ses mots terribles au Sénat.
« Foutez-moi ça tout ce beau petit monde dehors ! La France n’a que faire d’assassins en puissance sur son sol ! Ingrats qui plus est ! La France a trouvé du sable et des rocs en 1830, les travailleurs français ont fait couler leur sueur et parfois même leur sang pour transformer ce pays hostile en une oasis, en en refaisant le grenier à blé qu’il était du temps de l’Empire romain avant la conquête arabe. Et voilà que pour nous remercier, ceux-ci viennent désormais nous égorger dans nos propres lits, dans notre propre pays !
Qu’ils mettent les voiles !
La victoire en chantant ! Nous ouvre la barrière ! (...) »
Malgré les protestations d’une partie des Sénateurs (et ce même plus que l’on pourrait le penser de la part du camp gaulliste), il faudra attendre la participation du jeune sénateur à l’OAS pour le voir être déchu de son mandat et définitivement rompre avec le Gaullisme pour fonder un petit parti d’extrême-droite, le Front national, regroupement microscopique de nostalgiques du Lavalisme…
Ainsi, la terreur frappe désormais des deux côtés de la Méditerranée. Quelle option va choisir le Général ? Va-t-il tomber dans le piège que lui tendent les indépendantistes algériens en répondant à la campagne d’attentats par une guerre à outrance ?
C’est ce que semble montrer les premières actions du Général. Sous la houlette du maréchal Salan, rappelé de sa retraite et nommé commandant suprême des forces françaises en Afrique du nord (donc y compris les contingents basés au Maroc et en Tunisie (dont la base navale de Bizerte)) pour placer les dangereux Juin et Massu sous sa tutelle, l’armée française conduit une importante opération de ratissage de l’arrière pays algérien qui aboutit à la destruction de nombreuses bases indépendantistes et la chute de nombreuses Wilayas tandis qu’en Métropole, la répression brutale de la police accompagnée d’un couvre-feu strict diminue de manière importante le nombre des attaques.
Mais ce qui fera brusquement cesser la campagne terroriste c’est la non participation de la France gaullienne à la campagne de Suez. Ayant un accord tacite avec Nasser, celui-ci contraint ses alliés algériens à cessez la campagne de terreur et « à chercher une solution de paix ». Les membres du « gouvernement de la république algérienne » refusent et s’exilent ailleurs, à Prague. Cependant, les Tchécoslovaques, ont posé comme conditions la fin des attentats en Métropole mais les soutiennent en ce qui concerne l’obtention de l’indépendance complète d’une Algérie socialisante.
De Gaulle, dont le prestige est immense au sein de la population métropolitaine pour avoir réussi à mettre un terme à la vague de terreur, et en Algérie de même pour avoir sécurisé en grande partie le pays suite au « Plan Salan », peut appeler à « La paix des braves » et à « l’autodétermination de l’Algérie en vue d’une indépendance dans l’interdépendance ».
Nous sommes le 16 septembre 1957.
Dès lors, les Ultras de l’Algérie française déchantent et préparent leur riposte, un nouveau 17 juin 1954 en somme… Ce qui déclenchent l’insurrection est le rappel de Métropole de Massu et de son supérieur Juin. En effet le premier à accorder une entrevue à un journal belge, ce qui est contraire au devoir de réserve de l’armée et le second est coupable de ne pas avoir réussi à en empêcher son subordonné. La population algéroise, furieuse dresse des barricades et appelle l’armée à la rejoindre pour empêcher de Gaulle de lâcher l’Algérie, ce qui serait pour elle un « crime ».
Nous sommes en janvier 1958.
Il faudra l’intervention du ministre des armées du Général, le maréchal Philippe de Hauteclocque, arrivé en Algérie pour parler aux militaires et un discours de de Gaulle lui-même à la télévision, pour désamorcer la crise même s’il faudra près d’une semaine pour faire se rendre les jusqu’au-boutistes, retranchés dans le quartier des facultés.
Qu’à dit l’ancien commandant de la 2ème DB aux militaires et aux représentants des insurgés pour les faire désarmer quasiment sans heurts ? Simplement que le Général ne les trahira pas, car il n’a jamais oublié le soutien des pieds-noirs durant la guerre à la cause nationale et que la solution qu’il préconise satisfera le plus grand nombre.
Et que concernant le référendum prévu :
« De toute façon, des urnes, ça se bourre ! »
Philippe de Hauteclocque aux représentants des insurgés.
Si les pieds-noirs pensent qu’il s’agit toujours d’un soutien à l’Algérie française, avalisée de surcroît par les urnes, en réalité, l’Algérie nouvelle et fraternelle du Général ne sera pas française, bien qu’elle ne rompra pas définitivement avec la France. En effet, De Gaulle, au fond de lui-même, ne veut pas d’une francisation d’un pays peuplé alors de 10 millions de musulmans mais refuse également un lâchage complet du pays et de ses habitants français, ce qui serait contraire à l’honneur. Le FLN étant en miette à cette date, et l’un des meneurs de celui-ci, Si Salah, étant retourné par les militaires français, le Général peut mettre en place la solution qu’il veut imposer. Salah est ainsi choisi par le Général lui-même comme son interlocuteur unique en vue de la constitution d’un gouvernement de transition une fois sa politique d’autodétermination avalisée par les urnes.
En effet, les urnes, ont leur fait dire ce qu’on veut…
À l’été 1958, en effet, la politique d’autodétermination du Général est approuvée par près des 3/4 des électeurs par référendum. Immédiatement, les négociations entamées avec Salah voient leurs résultats révélées.
Les accords de l’Élysée conclus le 24 juin 1958 entre divers représentants de l’ALN ralliés à la volonté de paix de Si Salah, le Mouvement national algérien de Messali Hadj, presque anéanti par le FLN et qui retrouve donc son influence et de l’autre, la France .
Les accords prévoient notamment dans leurs grandes lignes que :
- La France accorde l’indépendance à l’Algérie pour le 1er mai 1960 si le référendum qui se tiendra le 12 mars précédent y est favorable. En attendant, l’Algérie devient une république membre de l’Union française.
- Qu’en cas d’indépendance, tout citoyen français pourra opter pour rester uniquement français (ce que des milliers de Pieds-noirs feront, en dépit des promesses de concorde de Salah, Hadj et Abbas, des accords en eux mêmes et des garanties offertes quant au respect de ces derniers par l’échelonnement du retrait de l’armée française sur 5 ans), obtenir la double nationalité franco-algérienne (ce qu’un million de musulmans demanderont ainsi que l’immense majorité des Juifs d’Algérie) ou la seule nationalité algérienne (essentiellement un choix musulman).
- Amnistie générale, sauf pour les crimes de sang commis hors du champ militaire.
- Cession de la base de Mers-El-Kébir à la France. (Des milliers de Pieds-noirs s’installeront dans la zone restée française). De Gaulle avait un temps voulu conserver le Sahara mais y renoncera contre la promesse de Salah de pouvoir y conserver des bases.
- Une clause secrète stipule que Si Salah devra accorder des postes clés aux Pieds-Noirs même si les Musulmans seront majoritaires dans son gouvernement.
Certes, Si Salah ne représente qu’une fraction des indépendantistes, mais à l’annonce des accords d’abord, après la victoire du oui à l’indépendance ensuite, des milliers de membres de l’ALN descendront des montagnes en 2 vagues successives, la poursuite du combat indépendantiste n’ayant désormais plus le moindre objet…
Quant aux derniers jusqu’au boutistes, le Général n’hésitera pas à se salir les mains en laissant le « Corps franc Georges » abattre les derniers meneurs de la révolte, désormais tourné contre « les laquais du colonialisme » au pouvoir à Alger.
Concernant les Ultras de l’Algérie française à l’inverse, voyant que l’armée est conduite en Algérie par des officiers pro-gaullistes qui ne tenteront rien (Salan est convaincu par la politique de de Gaulle qui aboutira, il le sait, au maintien de l’influence française et surtout au sauvetage de la population pied-noire) ces derniers fondent l’OAS, opposée à toute forme de compromis en Algérie autre que dans un cadre national français. Pratiquant à leur tour une politique de terreur et d’assassinats, ils se mettront la population à dos. Traqués par la police, leurs meneurs se réfugieront en Espagne franquiste (un comble !) et seront condamnés par contumace.
Mais la concorde était à ce prix.
Les premières élections de l’Algérie indépendante sont législatives et municipales et se tiennent à la fin mai. Elles voient la victoire inévitable des partis musulmans. Partis musulmans certes, mais modérés. Ainsi, l’assemblée nationale algérienne est dominée par le Mouvement national algérien, le Parti de la concorde fondé par Salah et le Parti de la liberté d’Abbas. Les Pieds-noirs extrémistes y envoient aussi 10 députés (dont Pierre Lagaillarde, qui a bénéficié de l’amnistie offerte par les accords de paix) qui s’étiquettent eux-mêmes « Algérie française » ! La Fédération des libéraux d'Algérie de Jacques Chevallier, maire d’Alger, absorbe le vote des Pieds-noirs modérés ou résignés ainsi que le vote des Juifs désormais franco-algériens pour la plupart.
En signe d’ouverture, Jacques Chevallier est élu président de la République algérienne par l’assemblée nationale algérienne (Le terme Sénat a été rejeté au profit de celui d’Assemblée nationale, ce terme révolutionnaire allant dans le sens d’un esprit de concorde et de réconciliation). Celui-ci nomme Si Salah premier ministre. Ce dernier s’adjoint un représentant de chaque communauté peuplant le pays avec le rang de vice premier ministre. Un Chrétien, un Musulman, et un Juif. Albert Camus, l’homme de lettres et de paix, devient ministre de la culture dans le gouvernement Salah tandis qu’Abbas obtient les affaires étrangères.
Refusant le drapeau du FLN, trop clivant, l’assemblée nationale algérienne adopte un drapeau tricolore vert-blanc-vert issu de l’oriflamme d’Abd El-Kader mais sans la probable main de Fatma qu’il contenait, car symbole musulman qui aurait montré la domination d’une communauté sur les deux autres.
L’Algérie indépendante, ancrée dans le camp occidental, sera un pont entre l’Afrique et l’Europe.
Véritable modèle de société multiculturelle, la fin de son propre « incendie » allait permettre d’intervenir sur un autre, celui du Liban. En effet, l’armée française, encore présente sur place depuis la fin de la seconde guerre mondiale, allait recevoir d’importants renforts pour mettre un terme à la guerre civile qui touche le pays depuis la prise du pouvoir en 1958 par le « Front d'unité nationale », regroupement hétéroclite de partisans du Baas syrien, de Nassériens, de Socialistes nationaux d’Antoine Saadé, du Parti socialiste progressiste (druze) et de Communistes qui chassent le président chrétien maronite Camille Chamoun, alors en pleine dérive autoritaire. Les Chrétiens, dont beaucoup sont pourtant opposants à Chamoun, prennent les armes mais leur contre coup d’État échoue et les positions, basés sur les « frontières » confessionnelles, se figent.
Ainsi débute la guerre civile libanaise.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Re: LFC : Guerre froide
Et la guerre civile libanaise qui commence beaucoup plus tôt, curieux de voir la suite de la partie moyen-orientale de cette TL.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: LFC : Guerre froide
DemetriosPoliorcète a écrit:Finalement, pas de mort prématurée de De Gaulle dans cette version.
Et la guerre civile libanaise qui commence beaucoup plus tôt, curieux de voir la suite de la partie moyen-orientale de cette TL.
Effectivement ! De Gaulle a beaucoup plus de reconnaissance envers les Pieds-Noirs qui ont permis la continuation du combat de 1940 (pas de crise giraudiste ici).
Merci !
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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DemetriosPoliorcète, Collectionneur et Rayan du Griffoul aiment ce message
Re: LFC : Guerre froide
Le scénario des derniers mois de la révolution communiste chinoise semblait se reproduire à l’identique au Vietnam où les soldats de Diem, extrêmement mal commandés, peu motivés d’être désormais au service d’un Régime foncièrement corrompu, étaient systématiquement battus à chaque engagement les opposants aux forces du redoutable Giap. Celui-ci s’emparait méthodiquement des grandes villes du pays en pratiquant la même stratégie que Mao, lui aussi bon commandant du point de vue militaire. Ces dernières étaient systématiquement dans un premier temps isolées de leur arrière pays par les armées communistes avant que l’assaut contre les forteresses citadines gouvernementales ne soient lancés. Souvent, les officiers de Diem préféraient d’ailleurs négocier leur reddition contre une amnistie (respectée par les Communistes) voire pour certains, se ralliaient aux vainqueurs par opportunisme ou défaitisme. À chaque victoire, les Communistes capturaient un immense butin en armement, se renforçant ainsi chaque fois un peu plus.
Jusqu’à ce qu’au printemps 1956, il ne reste plus que la capitale gouvernementale Hué, aux mains de celui-ci. Giap, soucieux de s’emparer de l’ennemi public numéro 1 à savoir l’incapable président, cette fois ne tergiverse pas et lance un assaut massif sur la ville. La plupart des défenseurs se rendent sans combattre. Diem n’a que le temps de s’enfuir, protégés par des US commandos expédiés pour l’occasion. Néanmoins, pour les derniers Métis et Catholiques, encore emplis du souvenir des Vêpres, sans protection, se ruent sur les bateaux en partance pour l’Occident. Hô et Giap, soucieux de se donner le beau rôle, offrent une trêve de 48 heures pour permettre l’embarquement des fuyards avant de reprendre leur attaque et s’emparer de la zone portuaire.
Au milieu de ce chaos, être un cacique du Régime déchu n’offre aucun avantage pour l’embarquement. Parfois même, certains ministres, reconnus, sont lynchés par la foule, fidèle à l’empereur Bao Dai, surtout qu’avec celui-ci et les Français, les « assassins rouges » étaient tenus à l’écart…
Une gigantesque opération de sauvetage est organisée par une flotte internationale et ce, avant même le déclenchement de l’attaque finale. C’est l’opération « Passage vers la liberté/Passage to Freedom » Si les Américains et leur Seventh Fleet se taillent la part du lion, la Marine nationale n’a pas à rougir et sauvera près de 100 000 fugitifs sur 500 000 rescapés. Signe manifeste que bien que l’Amérique domine désormais en Extrême-Orient, la France du général de Gaulle n’entend pas lâcher ses anciens alliés.
Les personnes sauvées par la Marine nationale s’installeront en France, et pour beaucoup en Guyane.
Quant à Diem, il s’installera à Taïwan où Tchang lui offre l’exil. Il y mourra en 1983.
Hô arrive à Hué peu après le départ du dernier bateau et fait de l’ancienne capitale impériale puis républicaine la capitale de la RDVN. 11 ans de guerre ont coûtés la vie à plus d’un million de vietnamiens mais en plus de la mise en place d’une économie planifiée socialiste dans son pays, Hô n’entend pas en rester là et lorgne immédiatement sur ses voisins laos et khmers, le premier faisant déjà face à une guerre civile entre monarchistes et communistes du Pathet Lao (dont beaucoup sont en fait des soldats du Vient-Minh).
Pour l’Amérique, c’est un camouflet. Nixon, qui succède bientôt à Hoover, ne rend cependant pas les bonnes conclusions de ce désastre et renforce sensiblement le soutien de son pays à Phibun, pourtant englués face à la populaire guérilla monarchiste des « Fils de l’éléphant blanc » qui soutient le prince en exil à Londres Rama VIII. Pis, Nixon complote même contre le bien-aimé roi du Cambodge Sisowath Monireth. En parallèle, Washington met un terme à son quasi lâchage du Régime chinois en exil à Taïwan et soutient le régime répressif de Tchang. De même au Japon où l’Amérique ferme les yeux sur le nouvel autoritarisme impérial d’Hiro Hito.
Par conséquent, suite à la chute d’un Régime impopulaire, l’Amérique compte en soutenir d’autres pour affronter le communisme…
Tandis que la tension monte dans la péninsule indochinoise, où le Vietnam est massivement armé par Moscou et Pékin (le Régime se dote ainsi d’une aviation de combat), Le général Lon Nol profite d’une visite diplomatique du roi en France en février 1961 durant laquelle il était parti requérir des armes au Général (la France était toujours un important soutien de la monarchie cambodgienne) pour renverser le gouvernement démocratiquement élu et proclamer la république khmère.
La famille royale s’exile alors en France. Un prince de la famille royale cependant, décide de prendre le maquis en vue de restaurer la monarchie, à son profit de préférence. Prenant langue avec la squelettique guérilla communiste, il fonde avec eux le mouvement « Khmer Pit » ou « Vrais Khmers » en Français. Renforcés par l’aura de la présence et donc de la caution d’un prince de sang à leur côté, les Communistes d’un certain Saloth Sar reçoivent en quelques mois des milliers de recrues paysannes.
C’est le début du cauchemar.
« Au départ, j’ai rejoins la guérilla Pit par fidélité envers le roi et les membres de sa famille, oubliant là un peu vite que ce mouvement avait une base communiste. Quelle ne fut pas ma détresse lorsqu’au lieu d’être accueilli par son Altesse, nous fûmes immédiatement soumis à un interrogatoire mortel. Après nous avoir mis en rang d’oignons, l’interrogateur nous interrogea en Français. Lorsque le volontaire ne réagissait pas, l’interrogateur passait devant lui sans autres formes de procès. Lorsqu’il répondait en Français, il était emmené à l’écart. Pris d’un doute terrible, je décida de ne pas réagir lorsque l’on me demanda mon nom en Français. Bien m’en fit, car on ne revit jamais les volontaires francophones. Peu après, commença l’embrigadement politique et à coups de lavages de cerveau. Conservant mon patriotisme au fond de mon cœur, ce fut cette flamme qui me permit de tenir face à la torture mentale. Je découvris bientôt avec dégoût que les barbares Pits se livraient également à la torture physique sur leurs prisonniers. Ayant capturés une jeune femme suite à la prise d’un village (dont j’appris plus tard que les habitants avaient été massacrés), les commandants pits l’enfermèrent dans une hutte où ils la violèrent toute la nuit durant. Ecoeurés, je décida avec les cinq compagnons que j’avais pour amis de passer à l’action. Profitant d’un moment d’inattention des gardes, quasiment assoupis, nous les attaquâmes par surprise et pour être un maximum discret, nous les tuâmes par égorgement. Libérant la jeune fille, nous avons alors fuit le camp avec nos armes personnels. Ce fut la base de notre nouvelle guérilla, toujours fidèle au vrai roi, S.A.R. Sisowath Monireth. même si nous doutions de pouvoir réussir, ou même de survivre. Cependant, l’histoire nous donna tort. »
Sihanouk, le prince fou, compromis avec ce que le Communisme peut produire de plus barbare, n’était pas dans la jungle mais multipliait les tournées et les dîners de gala dans le bloc de l’est tandis que ceux qu’il avait ralliés aux Pits mourraient soit de maladies, soit lors des combats, soit aussi sous les balles du noyau dur rouge des Pits.
Le Général, bien conscient du péril qui menace le Cambodge, apprenant par ses agents sur place l’impopularité grandissante de Lon Nol, la mainmise des Communistes sur la guérilla anti-gouvernementale mais également l’émergence de groupes isolés de résistants pro-Sisowath Monireth, dépêcha sur place l’empereur des mercenaires, le redoutable Bob Denard, pour organiser rien moins que le renversement du général-président ! Denard et ses « Affreux » organisent l’insurrection contre Lon Nol en la centralisant et en regroupant les petits groupes d’opposants issus soit des rangs de Pits déserteurs, soit de milice paysannes organisées spontanément pour s’opposer autant aux Communistes qu’aux Républicains. Comme le prévoyait les agents français, l’organisation d’une guérilla monarchiste décourage nombre de militaires républicains, monarchistes de cœur qui rallient en masse les opposants (qui les traitent mieux souvent que leurs propres commandants). Son armée désertant en masse, les campagnes tombant soit entre les mains des Pits, soit des partisans du roi, faisant face à des émeutes monarchistes dans sa capitale même. Lon Nol est à son tour renversé en juin 1965 et s’enfuit lorsque les monarchistes entrent à Phnom Pehn. Sisowath Monireth est immédiatement rappelé au pouvoir par le gouvernement provisoire issu du contre-coup d’État et la monarchie constitutionnelle restaurée. Sisowath Monireth promet une guerre totale aux Pits et confirme la déchéance de Sihanouk de son titre princier.
C’est un véritable triomphe de la diplomatie secrète gaullienne.
Pour le Bloc de l’est et, surtout, le Vietnam, c’est une déclaration de guerre. Dès août 1965, l’armée de la RDVN franchit en masse la frontière et fait sa jonction avec les anciens Pits, qui se sont eux-même renommés Khmers rouges, abandonnant là toute idée d’une restauration d’une pseudo monarchie à leur profit seul. D’ailleurs, Sihanouk, réfugié à Pékin, disparaîtra mystérieusement à la fin de l’année...
Paris et le gouvernement du Général organise immédiatement un pont aérien pour armer le royaume khmer. Si les Américains sont furieux du renversement de leur marionnette, ils n’ont d’autres choix que d’à leur tour soutenir le monarque et son pays face à l’invasion générale des Vietnamiens. Armes et conseillers militaires sont déchargées en masse dans le port de Phnom Penh, Port-aux-Cambodgiens, le roi ayant refusé qu’on l’appelle Monirethville.
De même, le bloc Moscou-Pékin organise le ravitaillement du Vietnam, adepte visiblement lui aussi des théories de Dulles. En effet, malgré un net refroidissement des relations sous Béria, l’amitié est désormais de mise entre les militaires au pouvoir en URSS et Mao, adepte d’un strict Stalinisme. Mao s’opposant par l’assassinat et l’enfermement à toutes dissidences de vues politiques d’ailleurs... Notons que Séoul et Kim Il-Sung ne sont pas en reste et ont formés des centaines d’aviateurs vietnamiens, prêt à faire pleuvoir la mort sur le Cambodge, sur leur sol.
L’invasion vietnamienne est au début très rapide. En effet, les Pits devenus les Khmers rouges occupant déjà une bonne partie du pays. Bientôt, Phnom Penh est assiégée, mais tient après avoir repoussé l’assaut général communiste. La ville est alors ravitaillée par les fleuves et son aéroport.
Pour le Cambodge, une lutte nationale vient de commencer.
Dernière édition par LFC/Emile Ollivier le Sam 25 Fév - 10:30, édité 1 fois
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