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Chanson triste pour une victoire

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Message par LFC/Emile Ollivier Ven 16 Sep - 15:50

Oui Hambourg était une ville "rouge" qui osait voter à 30% contre les plébiscites nazis si j'en crois mes lectures.
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 16 Sep - 16:50

LFC/Emile Ollivier a écrit:Demetrios,

Le dirigeant qui évite à l'Allemagne un sort plus funeste encore avec la nuit des longs couteaux, c'est Goering 🧐 ?

Goering était un relais entre le NSDAP et le patronat allemand, il a donc beaucoup poussé pour faire supprimer l'aile gauche du parti. Même si bien sûr il n'a pas été le seul, Himmler et Heydrich ont eu aussi toute leur part.
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Message par LFC/Emile Ollivier Ven 16 Sep - 16:51

Pas de soucis, c'est juste que tu utilises directement "Il" sans le nommer Wink
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 16 Sep - 19:39

C’est en septembre 1943 que s’ouvre la conférence de Yalta, qui va décider du sort des anciennes républiques de l’Union Soviétique. La conférence ne s’ouvre qu’avec deux mois de retard par rapport à la date initialement prévue, en raison de la difficulté à déterminer qui doit représenter la Russie ; sous la pression étrangère, un accord entre le gouvernement du « Protecteur » Andreï Vlassov et l’opposition rassemblée à Petrograd qui a formé une « Assemblée nationale provisoire » a finalement été conclu, permettant de désigner une délégation officielle. Dans le même temps, Bandera n’a accepté l’organisation de la conférence à Yalta sous l’égide occidentale qu’après de vives protestations, considérant qu’il n’a pas à être traité comme un invité sur un territoire qu’il considère comme ukrainien.

Le Japon, de son côté, n’a envoyé que des observateurs, déclarant que la conférence est incompétente pour traiter du cas de l’Extrême-Orient. Le pays a de toute façon désormais les yeux rivés sur la Chine, où il poursuit son offensive du sud pour détruire les forces conventionnelles du Kuomintang.
Il faut plus de deux mois de négociations pour régler toutes les questions posées par l’effondrement soviétique. L’Ukraine de Bandera apparaît comme l’un des grands gagnants, en se voyant reconnaître non seulement son indépendance, mais aussi les provinces du Donbass (en grande partie russophone) et du Kouban (historiquement peuplé d’Ukrainiens, mais vidé de sa population par la répression communiste). Bandera se voit néanmoins privé de la Crimée et de la ville d’Odessa. Cette dernière devient une ville libre, tandis que la Crimée, après l’échec de Mussolini d’en faire une colonie italienne, demeure russe.

Si Vlassov comprend qu’il ne peut conserver l’Ukraine, il bataille fermement sur le sort du Kazakhstan et de la Biélorussie. Après avoir envisagé de séparer une parte du territoire de ces républiques pour le rattacher à la Russie, la conférence parvient finalement à un accord qui préserve leur intégrité territoriale : elles formeront une « Confédération Grand-Russienne » avec la Russie, conservant une profonde autonomie interne mais s’alignant sur Moscou en matière de politique internationale. Hors de cette confédération, il est décidé d’acter le principe d’une fédération du Turkestan. Si la plupart des acteurs locaux se rallient à l’idée, aucune idée précise ne s’impose quant à sa formation et son fonctionnement. La réalisation de ce nouvel Etat prendra des années.

En Europe, la Hongrie ne parvient pas, malgré tous les efforts d’Horthy, à obtenir une renégociation de sa frontière avec la Roumanie ; avant-poste de la lutte contre le communisme, cette dernière apparaît intouchable. La Hongrie se voit néanmoins reconnaître internationalement la possession de la Ruthénie subcarpathique et de la Voïvodine. Devenu respectable aux yeux de toute l’Europe, la Hongrie peut, enfin, désigner un roi en la personne d’Otto de Habsbourg-Lorraine. Renonçant à contre-coeur au pouvoir absolu, Horthy se voit néanmoins offrir le poste de premier ministre.
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Message par Thomas Ven 16 Sep - 19:56

L’Ukraine de Bandera apparaît comme l’un des grands gagnants, en se voyant reconnaître non seulement son indépendance, mais aussi les provinces du Donbass (en grande partie russophone) et du Kouban (historiquement peuplé d’Ukrainiens, mais vidé de sa population par la répression communiste). Bandera se voit néanmoins privé de la Crimée et de la ville d’Odessa. Cette dernière devient une ville libre, tandis que la Crimée, après l’échec de Mussolini d’en faire une colonie italienne, demeure russe.
Si tu regardes sur une carte, ce partage n'a pas grand sens. Je ne vois pas comment Bandera pourrait accepter de ne pas avoir Odessa. Si laisser la Crimée au Russe est compréhensible, céder le Kouban à l'Ukraine, fait la Crimée une exclave en territoire ukrainien sans accès terrestre.

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Message par DemetriosPoliorcète Ven 16 Sep - 19:58

Thomas a écrit:
L’Ukraine de Bandera apparaît comme l’un des grands gagnants, en se voyant reconnaître non seulement son indépendance, mais aussi les provinces du Donbass (en grande partie russophone) et du Kouban (historiquement peuplé d’Ukrainiens, mais vidé de sa population par la répression communiste). Bandera se voit néanmoins privé de la Crimée et de la ville d’Odessa. Cette dernière devient une ville libre, tandis que la Crimée, après l’échec de Mussolini d’en faire une colonie italienne, demeure russe.
Si tu regardes sur une carte, ce partage n'a pas grand sens. Je ne vois pas comment Bandera pourrait accepter de ne pas avoir Odessa. Si laisser la Crimée au Russe est compréhensible, céder le Kouban à l'Ukraine, fait la Crimée une exclave en territoire ukrainien sans accès terrestre.

Oui, ce partage va créer beaucoup de difficultés pour la suite.

Pour Odessa, c'est une ville à part, avec, si je ne me trompe pas, une grosse communauté juive, j'ai pensé qu'en faire une ville libre apparaîtrait comme une solution par défaut.

Mais je peux toujours faire des changements.
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 16 Sep - 20:58

La guerre contre l’URSS avait été une bénédiction pour le Japon : outre les gains territoriaux par la prise de contrôle indirecte de la Mongolie et de l’Extrême-Orient russe, elle lui avait permis d’être débarrassé des sanctions américaines et de pouvoir se ravitailler en carburant. Elle avait également mis fin à tout soutien occidental aux armées chinoises, aussi bien nationaliste que communiste. Même après la capitulation soviétique, la menace des communistes chinois pouvait toujours être agitée pour justifier les actions de l’Empire japonais.

Mao avait refusé toutes les demandes de Staline de lancer une grande offensive contre les Japonais afin de soulager le front d’Extrême-Orient, préférant continuer à renforcer ses troupes et son emprise sur les régions contrôlées. Après la mort de Staline, il avait pu obtenir les services de Russes rouges en fuite, comme les seigneurs de la guerre avaient jadis pu s’adjoindre des Russes blancs. Il est d’ailleurs à noter que de nombreux soviétiques, redoutant de se retrouver à nouveau à la merci des caprices d’un tyran rouge, préférèrent rallier Tchang, comme ce fut le cas notamment pour le maréchal Vassilievski, échappé à travers la Sibérie.

Mais leurs nouveaux auxiliaires n’allaient pas suffire aux dirigeants chinois pour rééquilibrer le rapport de force. A la fin de 1942, le Japon lançait « l’offensive du sud » destinée à détruire les forces conventionnelles nationalistes et de s’emparer des régions côtières qui lui échappaient encore. Après plusieurs mois de combats dans les provinces du Fujian et du Jiangxi, puis plus loin au sud et à l’est, l’appareil militaire du Kuomintang était irrémédiablement brisé.

Un an plus tard, ce furent au tour des forces de Mao d’être la cible d’une offensive d’envergure de la part des forces japonaises, qui prirent Yan’an et Xi’an. Mao n’avait cette fois nulle part où déplacer son armée pour une nouvelle longue marche, et préféra mourir au combat dans une contre-offensive suicide. Les forces communistes allaient se diviser en une multitude de petits foyers de guérillas.
Décrédibilisé, Tchang fut victime d’un coup d’Etat au sein du gouvernement de Chongqing et poussé à l’exil. Nouveau chef du front uni, Feng Yuxiang semblait l’homme de la situation, mais son assassinat quelques mois plus tard marqua définitivement l’effondrement du Kuomintang et le retour de la Chine intérieure à l’ère des seigneurs de la guerre.

La situation politique n’était pas si différente dans les territoires contrôlés par les Japonais : en créant un « Gouvernement provisoire des provinces du Guangdong et du Guangxi », totalement indépendant du gouvernement national unifié, le Japon provoqua de vives protestations de la part de Nankin. Mais Wang Jingwei, déjà gravement malade, ne put concrètement rien faire contre la volonté de l’occupant. Après sa mort en 1944, une tentative de révolte d’une partie des troupes collaborationnistes se solda par une violente répression et la fin de toute prétention à un gouvernement national unifié dans le camp des collaborationnistes. Un ensemble d’ « autorités provisoires » allait se constituer pour faire écran entre les forces japonaises et les seigneurs de guerre nationalistes de l’intérieur du pays, plus souvent d’ailleurs occupés à se battre entre eux que contre l’occupant.

Le gouvernement autonome du Mengjiang, puis l’ensemble de la Mongolie intérieure, furent rattachés à la Khalka, formant le « Royaume de Grande-Mongolie ».
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 16 Sep - 21:19

Les Etats-Unis avaient été les grands absents des deux conflits, demeurant neutres bien qu’aidant, de par leur industrie, à l’effort de guerre des alliés. L’embellie économique permise par les guerres des autres avaient donné l’impression d’une sortie de crise au peuple américain, et contribué à l’élection en 1944 du républicain Thomas Dewey, dont le parti proposait un retrait progressif de l’Etat et de la société, sans rupture franche avec le New Deal.

Soumis à la pression de l’aile isolationniste de son parti, Dewey refusa toute nouvelle sanction contre le Japon, et permis au contraire aux capitaux américains de participer à l’exploitation du Mandchoukouo. Une proposition démocrate de plan d’aide financière aux pays ravagés par la guerre fut timidement soutenue par le président, mais finalement rejetée par la majorité républicaine. Les Américains restaient dans l’ensemble attachés à l’idée que les affaires européennes ne les concernaient pas, même s’ils se réjouissaient bien sûr de la défaite du communisme.

L’embellie économique ne dura cependant pas et le détricotage progressif du New Deal n’aida pas à maintenir le moral de la nation. Certes, on n’en était pas revenu aux heures noires de la grande dépression, mais l’impression générale était que l’on ne reviendrait jamais à l’âge d’or des années 1920.
L’agressivité trop souvent peu contenue du président contribua à la baisse de sa popularité, à une époque où les médias de masse entraient pleinement dans la vie quotidienne des Américains.

Malgré un programme plus à gauche pour l’élection de 1948, Dewey fut battu par le candidat démocrate, Henry Wallace. Celui-ci, ancien vice-président de Roosevelt, avait été écarté de la présidentielle de 1944 car trop à gauche, au profit de Harry Truman. En 1944, alors que la menace communiste ne faisait plus peur à personne et que le New Deal était regretté par une majorité des Américains, il apparaissait comme le candidat idéal, malgré d’importantes réticences dans le sud.
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Message par DemetriosPoliorcète Ven 16 Sep - 22:56

Interlude : quelques films.

L'Aigle des montagnes, 1951 : un parvenu du régime nazi, ancien petit fonctionnaire se donnant des airs de châtelain, règne sur sa demeure perchée dans les Alpes, avec ses serviteurs et servantes tous acquis à sa cause idéologique. Le film suit le parcours d'une jeune bavaroise capturée par le châtelain et forcée de participer à ses orgies bisexuelles sur fond d'ésotérisme païen. Ce film, qui reste connu comme l'un des plus gros nanars jamais réalisés, exprime bien la peur diffuse dans la société de réseaux nazis prêts à ressurgir pour renverser la société traditionnelle.

La bataille des Ardennes, 1955 : film français mettant en vedette Jean Gabin, il est la première grosse production à aborder la tentative de percée dans les Ardennes. Comme beaucoup d'autres productions le feront, il se concentre sur les combats d'infanterie dans la forêt et montre peu l'essentiel des combats, les combats de blindés.

Siberia, 1949 : film de propagande japonais montrant les soldats nippons faire reculer une armée soviétique bien plus nombreuse qu'eux lors de l'offensive de 1942. Le film est resté célèbre pour son absence totale de réalisme, tant dans la reconstitution historique que dans la description des combats et des armes
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 17 Sep - 10:54

L’Empire britannique apparaissait comme l’un des grands vainqueurs des deux conflits, mais la victoire n’avait pas rendu moins incertain son avenir ni apaisé ses tensions internes. Les conservateurs s’étaient, de peu, maintenus au pouvoir, et avaient mené les deux conférences de la paix. Restait à gérer les deux questions en suspens à la fin des années 1940, l’Empire des Indes et la Palestine mandataire.

Au Proche-Orient, la promesse d’indépendance indépendance complète des mandats français de Syrie et du Liban pour 1946 rendait plus pressante la question de la Palestine, où des violences ponctuelles agitaient déjà les communautés juives et arabes. Si la plupart des Juifs allemands et Autrichiens avaient préféré rester en Europe, la flambée de violence antisémite qui avait suivie la chute de l’URSS avait convaincu des milliers d’Ashkénazes d’émigrer en Palestine, provoquant l’embarras des autorités britanniques et la colère des populations arabes. Désemparées, les autorités britanniques avaient multiplié les mesures contradictoires avant de restreindre franchement l’immigration à partir de 1945.

Convaincu depuis longtemps que l’ennemi principal du sionime était le colonialisme britannique, le Lehi, groupuscule extrémiste dirigé par Avraham Stern, avait décidé de réaliser l’impensable : l’assassinat du Premier ministre Churchill à Londres. Un assassin devait s’infiltrer dans les couloirs du Parlement et abattre Churchill dès que l’occasion s’en présenterait. L’opération sembla bien commencer, et l’agent du Lehi put apercevoir le Premier ministre, en pleine discussion avec ses collègues, et le suivre sans se faire remarquer. Mais, bousculé par un groupe de députés, il vit sa cible s’éloigner et, pris de panique, le visa sous un angle défavorable, et le rata. Voyant Churchill évacué, il fit mine de prendre en otage les députés l’entourant, et finit par décharger son revolver sur Anthony Eden. Faute d’avoir pu tuer Winston Churchill, il avait tué son bras droit.

L’attentat fut un choc pour la Grande-Bretagne : les sionistes venaient de faire ce qu’aucun des peuples colonisés n’avait jamais osé envisager, une attaque au cœur de l’Etat britannique, dans le saint des saints du parlementarisme. Les conservateurs y gagnèrent une popularité immédiate qui conduisit à leur réélection haut la main. Churchill, décidé à conserver tout ce qui pouvait être conservé de l’Empire, allait mener une politique intransigeante.
En Palestine tout d’abord, toute idée d’indépendance fut ajournée, et l’immigration juive totalement stoppée. Stern, qui déclarait avoir désapprouvé l’attentat, fut contraint à la fuite.

Restait la question des Indes, où le nationalisme se faisait de plus en plus virulent. Après avoir obtenu des financements et des armes des soviétiques, puis avoir renoué avec les Japonais, Subhas Chandra Bose était de retour dans son pays et cherchait à y provoquer une insurrection générale qui contraindrait les Britanniques au départ. Mohandas Gandhi, partisan acharné du pacifisme, n’en mobilisait pas moins lui aussi efficacement les populations du Raj.

En réponse, la majorité conservatrice vote en 1947 la loi de « Nouvelle organisation de l’Empire des Indes », sensée accorder une plus grande autonomie au pays tout en y maintenant un fort lien avec le Royaume-Uni. La loi harmonisait les statuts des différents Etats indiens, chacun doté d’un parlement régional. Les princes ne gardaient plus dans leurs Etats qu’une prééminence symbolique, mais siégeaient dans la chambre haute de l’Empire des Indes, équivalent de la chambre des Lords. Un régime bicaméral était instauré en Inde, sur le modèle britannique, mais la chambre élue n’avait qu’un pouvoir réduit par rapport à la chambre haute et à l’administration coloniale, dont la présence n’était pas fondamentalement remise en question. Présentée comme une avancée vers l’égalité entre le Royaume-Uni et sa colonie, la nouvelle organisation du Raj fut violemment dénoncée par les indépendantistes de droite comme de gauche commet une modification marginale et anachronique du colonialisme britannique. Au cours des années suivantes, la tension ne fit que croître en Inde.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 17 Sep - 12:34

La Chambre élue en 1941, pendant ce que l’on appelait désormais « le petit entre-deux-guerres », avait été constituée sous le signe de l’union nationale, avec la nomination comme président du Conseil de Georges Mandel et à la présidence de la République d’Henri de Kérilis, tous deux connus comme anti-Munichois notoires. Elle avait également vu l’entrée sur les bancs du Palais Bourbon de figures qui allaient compter dans la vie politique, comme Pierre Brossolette et Joseph Darnand.

Alors que la guerre reprenait à l’Est, plusieurs députés avaient quitté leurs fonctions pour être remobilisés, dont les deux députés cités plus haut. Brossolette, qui s’était illustré pour son comportement au cours de la bataille des Ardennes puis avait été capturé par des partisans allemands au cours de l’offensive de 1941 et s’était évadé après avoir subi une séance de torture, apparaissait comme l’une des figures les plus respectées à gauche. Promu commandant pendant la campagne en Ukraine, il chercha à documenter et, quand cela était possible, à empêcher les crimes antisémites perpétrés par les alliés nationalistes.

De retour en France, il eut la mauvaise surprise d’apprendre son expulsion de la SFIO, pour sa critique du dogme marxiste et du parlementarisme, notamment. Qu’à cela ne tienne, il avait créé sa propre formation de centre-gauche, le Parti pour le Renouveau Socialiste, qui avait emmené avec lui plusieurs députés et une partie réduite mais motivée des militants.

Le programme du nouveau parti s’articule sur la création d’un puissant Etat social, le renforcement de l’exécutif et la défense intransigeante de l’indépendance nationale. Le Parti n’était pas sans points communs avec, de l’autre côté du spectre politique, avec l’aile gauche du Parti Social Français et le Rassemblement du Peuple Français du général De Gaulle, autre héros de la guerre de 1939-1941. Les principales divergences se situaient au niveau du rapport à la fiscalité et à la monnaie, les partis de droite étant attachés, pour des raisons de prestige national, à une monnaie forte.

Le parti s’associe néanmoins en 1944 avec la campagne du « Nouveau Front populaire », derrière Léon Blum. Brossolette devient ainsi ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement.


Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Sam 17 Sep - 14:03, édité 1 fois
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Message par Préhistorique Sam 17 Sep - 13:31

DemetriosPoliorcète a écrit: Les principales divergences se situaient au niveau du rapport à la fiscalité et à la monnaie, les partis de droite étant attachés, pour des raisons de prestige national, à un ...
Il manque un bout de la phrase.
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Message par DemetriosPoliorcète Sam 17 Sep - 14:02

Préhistorique a écrit:
DemetriosPoliorcète a écrit: Les principales divergences se situaient au niveau du rapport à la fiscalité et à la monnaie, les partis de droite étant attachés, pour des raisons de prestige national, à un ...
Il manque un bout de la phrase.

Merci, je corrige.
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 18 Sep - 9:16

En 1943, Mussolini semblant avoir accompli tous les grands objectifs de son régime : l’injustice du traité de Versailles avait été réparée par l’annexion de la côte dalmate, le peuple avait été mobilisé pour le combat final contre le communisme et l’avait gagné, l’Italie possédait un empire colonial et l’opposition intérieur avait été réduite à l’impuissance.

Les soldats italiens avaient bien vus pendant les guerres contre la Yougoslavie et l’URSS que leur armée était, malgré le culte fasciste de la volonté, frappée par des faiblesses intrinsèques et avait risqué à plusieurs reprises des défaites humiliantes, mais cela ne suffisait pas à gâcher le tableau : Mussolini était plus populaire et son régime plus fort que jamais. Le retour à des institutions démocratiques n’était qu’une vague promesse pour le futur, faite au milieux de conversations avec les diplomates occidentaux, qui ne seraient jamais suivies d’effet.

Il fallait désormais chercher à ne pas perdre la combattivité du régime, une fois les grands objectifs accomplis. Il ne pouvait pas être question de revenir aux inspirations allemandes de 1938 et à la recherche d’un ennemi racial intérieur ; toutes les mesures antisémites et racistes avaient été supprimées dès 1941, même la chanson facetta nera, interdite car vantant la beauté des Ethiopiennes, fut autorisée à nouveau, pour encourager l’immigration vers l’Ethiopie.

Le peuplement des nouveaux territoires, en Dalmatie comme en Afrique orientale, fut le nouveau grand projet du Duce, qui encouragea voire força la main à des milliers d’Italiens à quitter la métropole. L’armée italienne acheva la conquête territoriale de l’Ethiopie, en écrasant les troupes royalistes. La résistance intérieure ne disparut pourtant pas, et remonta même en puissance à partir de 1948 avec l’arrivée de l’aide américaine voulue par le président Wallace, mais ne pouvait espérer une victoire militaire sur le terrain.

Plus que la résistance des colonies, c’était de Rome que la gène s’annonçait, avec la mort du roi Victor-Emmanuel III et l’arrivée au pouvoir de son fils, Humbert II. Derrière un parfait entente de façade, l’arrivée d’un roi plus jeune, plus combattif et jaloux de ses prérogatives gênait profondément le Duce.
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 18 Sep - 15:48

La « Nouvelle organisation de l’Empire des Indes » n’avait pas contenté grand monde, mais avait été acceptée comme un cadre transitoire par la plupart des leaders indépendantistes, tels que le Mahatma Gandhi, Jawaharlal Nehru ou Mohammad Ali Jinnah, qui acceptaient de participer aux nouvelles institutions tout en continuant à prôner la désobéissance civique face à l’administration coloniale lorsque cela était nécessaire. L’idée d’une indépendance progressive et pacifique semblait gagner la majeure partie des acteurs, bien que peu de gens étaient d’accord sur la forme finale que devait prendre l’Inde. Seul les partisans de Chandra Bose continuaient à prôner la lutte armée, multipliant les attentats et cherchant, pour l’instant sans succès, à établir des foyers de guérilla.

En 1948, Gandhi est reçu par les honneurs avec le président Wallace à Washington, ce qui provoque la fureur de Churchill et ravive les tensions au lieu de les apaiser. Malade, le leader spirituel décède l’année suivante. Quelques semaines plus tard, Badshah Khan, leader indépendantiste musulman favorable au maintien de l’unité indienne, est assassiné, sans que l’on sache si cet acte était commandité par les nationalistes de Chandra Bose, les musulmans de Jinnah où les partisans du Raj britannique.

Alors que les tensions commencent à dégénérer en affrontements quotidiens, l’Armée nationale indienne lance une attaque coordonnée dans une dizaine de régions, s’en prenant cette fois non plus à des cibles militaires ou symboliques mais aux colons britanniques et à leurs familles, ainsi qu’à des notables indiens. Choqués par la sauvagerie de l’acte, les autorités du Raj réagissent par des milliers d’arrestations et l’usage immodéré de la force militaire. Dans plusieurs régions, l’ordre colonial d’avant 1947 est tout simplement rétabli ; déçus par le tour que prennent les choses, des milliers d’Indiens rejoignent l’armée nationale, qui prend le contrôle de plusieurs zones à l’intérieur du pays. A contrecœur, les chemises rouges du défunt Badshah Khan entrent à leur tour dans la lutte armée, combattant principalement les miliciens séparatistes, alliés de circonstance des Britanniques.

Chanson triste pour une victoire - Page 2 440px-Subhas_Chandra_Bose_NRB

Netaji Subhas Chandra Bose

Devant cet échec de la politique indienne de Downing Street et plusieurs déconvenues militaires, les conservateurs sont décrédibilisés et écrasés aux élections de 1950 par les travaillistes de Clement Attlee. Elu sur la promesse de l’indépendance, celui-ci proclame dès les premières semaines après son élection l’autonomie interne de l’Inde, dont il propose à Nehru de devenir premier ministre, et à Jinnah vice premier ministre, en attendant une indépendance définitive et une partition du pays. Mais les négociations qui s’engagent buttent sur la question de la partition : les deux principales factions armées ont déclaré que tout gouvernement qui accepterait une partition sera considéré comme collaborationniste et combattu jusqu’à ce que l’unité indienne soit rétablie par les armées, tandis que Jinnah menace d’un soulèvement armé en cas de refus de l’indépendance d’un Etat musulman. Dégoûté, Nehru déclare refuser à présent toute fonction officielle avant l’indépendance totale de l’Inde. Au printemps 1951, Jinnah déclare l’indépendance d’un nouvel Etat, le Pakistan, obligeant les Britanniques à lui faire la guerre. L’envoi de renforts métropolitains achève de ruiner la crédibilité d’Attlee, qui démissionne et provoque de nouvelles élections, remportées par les conservateurs et les libéraux-démocrates.

Sur le terrain, les Britanniques placent leurs espoirs dans un gouvernement de transition dirigé par le Maharajah de Jaipur Man Singh II, dont ils espèrent qu’il pourra acquérir suffisamment de crédibilité pour négocier unilatéralement l’indépendance. Mais les événements s’accélèrent : alors que la défection des soldats et officiers du Raj fait plus que compenser le nombre des renforts britanniques, les trois forces nationalistes décident d’un front commun pour chasser définitivement les occupants et leurs alliés. Pune, lieu d’une célèbre victoire britannique, est symboliquement la cible d’une première offensive d’envergure, et tombe à l’été 1952.

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Man Singh II et son épouse Gayatri Devi

Devant la déroute militaire, la seule option du gouvernement britannique aurait été l’envoi de nouveaux renforts, au prix d’un suicide politique. Finalement, un cessez-le-feu est signé et des négociations entreprises avec la médiation américaine. Le 2 février 1953, l’Etat indien, unifié et unitaire, est proclamé ; c’est un échec complet pour les britanniques qui doivent céder sur presque tout et quitter le pays en catastrophe, accompagnés par des dizaines de milliers d’Indiens pro-britanniques.

La paix n’est pourtant pas à l’ordre du jour en Inde : à la guerre contre les indépendantistes pakistanais, qui n’ont pas baissé les armes, s’ajoute bientôt la guerre civile entre les partisans de Chandra Bose et ceux de Nehru.


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Message par Thomas Dim 18 Sep - 16:57

Bonne ambiance en Inde.

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 18 Sep - 20:02

Désireux de montrer des signes de bonne volonté dans sa politique de décolonisation pour essayer de se sortir du bourbier indien, le gouvernement Attlee avait annoncé dès son arrivée au pouvoir son intention de régler la question moyen-orientale en se retirant des anciens mandats, en particulier de Palestine.

Après avoir envisagé de confier le pays au roi de Transjordanie, on décida finalement de s’orienter vers une confédération très lâche entre une entité juive et une entité arabe. Restait la ville de Jérusalem, qu’on proposa de transformer en une troisième entité, solution vivement rejetée par les deux parties, et qui fut finalement découpée, quartier par quartier. Lorsque les troupes de Sa Majesté se retirèrent le31 décembre, presque personne ne croyait réellement à la pérennité de la confédération. La guerre éclata deux jours plus tard avec la proclamation par David Ben Gourion de l’Etat d’Israel, totalement indépendant et incluant Jérusalem-ouest comme capitale. Ben Gourion espérait que sa force armée, la Haganah, saurait rapidement en finir avec la résistance des Arabes palestiniens et se préparer pour l’intervention des troupes des pays voisins, notamment la Transjordanie. Mais la résistance des milices palestiniennes, commandées par les membres de la famille du grand mufti de Jérusalem, surprit les Juifs, qui eurent des difficultés à rassembler toutes leurs forces. L’intervention de la Légion arabe du roi Abdallah de Jordanie permit au souverain de s’emparer totalement de Jérusalem et de repousser les forces sionistes, qui combattaient en sous-nombre, dos à la mer.

L’armistice en avril est néanmoins particulièrement généreux avec les Juifs de Palestine : laissant à ceux-ci la propriété des biens acquis légalement depuis le XIXe siècle, y compris dans les zones conquises par son armée, Abdallah leur laissait également former une entité autonome d’un point de vue législatif au sein de son nouveau royaume. Le mouvement sioniste devait néanmoins renoncer à l’espoir de posséder un territoire indépendant et continu, ainsi qu’à la ville de Jérusalem, qui devenait pour de bon la capitale du nouveau « Royaume de Jordanie et de Palestine » ; une capitale à la hauteur du prestige de la lignée.

L’autre branche de la famille hachémite s’en sortait pourtant moins bien : réorganisé sur le modèle fasciste, le Parti de la Fraternité Nationale de Rachid Ali organisa une gigantesque démonstration de force à Bagdad à l’automne 1952. Devant les manifestations de sympathie des officiers irakiens, Fayçal II n’eut d’autre choix de d’accorder à son ancien premier ministre non seulement un retour au pouvoir mais aussi des pouvoirs exceptionnels pour réformer le pays. L’Irak devenait un Etat corporatif sur le modèle italien.

L’année suivante, ce fut au tour de l’Egypte de tomber sous la coupe d’un régime d’inspiration fasciste, dirigé par le colonel Nasser. Le roi Farouk, renonçant à tout pouvoir, put néanmoins retourner à sa vie de fêtard invétéré.
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Message par Thomas Dim 18 Sep - 20:30

Une future guerre arabo-arabe entre le Royaume de Jordanie et de Palestine et l'alliance de l'Irak et de l'Égypte?

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 18 Sep - 20:50

Thomas a écrit:Une future guerre arabo-arabe entre le Royaume de Jordanie et de Palestine et l'alliance de l'Irak et de l'Égypte?

Pas encore d'idée précise sur l'évolution de la région, mais oui, à défaut de conflits israelo-arabes, il y aura des conflits arabo-arabes.

En ce moment je m'interroge sur ce qu'il va advenir de la Syrie et du Liban.
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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 18 Sep - 20:51

DemetriosPoliorcète a écrit:L’autre branche de la famille hachémite s’en sortait pourtant moins bien : réorganisé sur le modèle fasciste, le Parti de la Fraternité Nationale de Rachid Ali organisa une gigantesque démonstration de force à Bagdad à l’automne 1952. Devant les manifestations de sympathie des officiers irakiens, Fayçal II n’eut d’autre choix de d’accorder à son ancien premier ministre non seulement un retour au pouvoir mais aussi des pouvoirs exceptionnels pour réformer le pays. L’Irak devenait un Etat corporatif sur le modèle italien.

Au moins le pauvre monarque ne finit pas massacré par ses troupes...
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Message par Thomas Dim 18 Sep - 21:05

J'avais teaser un "Royaume de Jordanie et de Palestine" via le CTC ou j'explorais Daïkita. Et je pense avoir des équivalents DKTL type "Guerre de Six jours" ou "Guerre du Ramadan".

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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 18 Sep - 21:18

@Thomas,

Oui, très bon texte au demeurant Wink
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Message par DemetriosPoliorcète Mar 20 Sep - 9:48

Thomas a écrit:J'avais teaser un "Royaume de Jordanie et de Palestine" via le CTC ou j'explorais Daïkita. Et je pense avoir des équivalents DKTL type  "Guerre de Six jours" ou "Guerre du Ramadan".

Hâte de voir d'autres développements de cet univers d'ailleurs, Daïkitia était vraiment très intéressant
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Message par Thomas Mar 20 Sep - 18:27

DemetriosPoliorcète a écrit:
Thomas a écrit:J'avais teaser un "Royaume de Jordanie et de Palestine" via le CTC ou j'explorais Daïkita. Et je pense avoir des équivalents DKTL type  "Guerre de Six jours" ou "Guerre du Ramadan".

Hâte de voir d'autres développements de cet univers d'ailleurs, Daïkitia était vraiment très intéressant
Merci, entre ça et toutes les autres d'idées de textes plus ou moins long, j'ai de quoi m'occuper, mais pour ça il faudrait que je termine déjà Au Bord de l'Abîme.

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Message par DemetriosPoliorcète Mer 21 Sep - 18:02

Le Royaume-Uni ne fut pas la seule puissance impériale dont l’influence se réduisit considérablement au Moyen-Orient.

La Syrie et le Liban avaient obtenus leur indépendance en 1946, sous le gouvernement du second Front Populaire, sous la forme de républiques parlementaires. Malgré la tenue d’élections régulières, les premières années d’indépendance des deux pays furent marquées par une instabilité politique grandissante : le confessionnalisme libanais et la prééminence des Maronites alimentait le ressentiment des autres communautés au Liban, tandis que la Syrie était partagée entre nationalistes, panarabistes, partisans des hachémites ou pro-égyptiens. La popularité du président Choukri al-Kuwaitli permit néanmoins dans un premier temps de faire échouer plusieurs tentatives de coup de force.

Dans cette ambiance où se mêlait euphorie de l’indépendance, incertitudes pour l’avenir et succès des modèles autoritaires, une force politique commune aux deux pays gagnait sans cesse en poids politique, le Parti Social-Nationaliste Syrien d’Antoun Saadé, dont les influences fascistes et nazies étaient évidentes depuis sa fondation. Persuadé d’être la cible d’un projet d’assassinat par le gouvernement libanais et la Phalange, milice du clan maronite Gemayel, Saadé tenta un coup de force en 1949, mais échoua et dut se réfugier à Damas, auprès de ses partisans syriens. De peur de déclencher une guerre civile, Al-Kuwaitli refusa de le livrer aux autorités de Beyrouth, et le PSNL put continuer de grandir, sa popularité encore alimentée par les succès des partis fascisants en Irak et en Egypte. En 1955, Saadé devint le premier ministre de la Syrie, exerçant la réalité du pouvoir. Dès la prise de pouvoir, le PSNL imposa comme drapeau officiel « la tornade ».

Chanson triste pour une victoire - Page 2 440px-Flag_of_the_Syrian_Social_Nationalist_Party.svg

"La tornade", drapeau du PSNL puis de la Syrie
L’année suivante, les partisans libanais de Saadé, recrutés pour la plupart dans la communauté chiite, se mobilisèrent massivement et s’emparèrent de plusieurs points bâtiments officiels de Beyrouth, réclamant la fin du confessionnalisme et un référendum d’union avec la Syrie. Saadé fit rapidement intervenir l’armée syrienne pour débloquer la situation ; si l’armée libanaise offrit une piètre résistance, les phalangistes se battirent avec acharnement avant d’être définitivement anéantis en quelques semaines. Sans même de référendum, le Liban fut annexé à la Syrie au sein d’un Etat qui se voulait unitaire et laïque, franchement hostile aux occidentaux. C’était une défaite diplomatique majeure pour la France.
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