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Après la victoire

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Message par DemetriosPoliorcète Sam 5 Aoû - 17:28

Bonjour à tous!

Après un travail de réflexion, je vous livre ici la nouvelle version de "1941", qui doit changer de nom puisque je vais ici (un peu) développer le point de divergence. Je suis bien sûr toujours ouvert à vos critiques, vos remarques, vos idées.

Bonne lecture

Prologue : Stonne


Le 15 mai 1940 au soir, les soldats français du XXIe corps d’armée achèvent de préparer leurs défenses autour de village de Stonne, qui a changé six fois de mains au cours de la journée. S’attendant à tout instant à une nouvelle attaque allemande, hommes de troupes et officiers constatent néanmoins la tombée de la nuit sans que les divisions Panzer et le régiment Grossdeutschland n’aient tenté une nouvelle attaque, qui avait pourtant toutes les chances de reprendre le village.

Il faut attendre la matinée pour que l’ennemi n’attaque à nouveau, et ne reprenne le village, bien défendu, qu’aux pris de lourdes pertes. Immédiatement, le général Flavigny ordonne la reprise de Stonne dès la fin de matinée, réduisant les poches de résistance allemandes et détruisant une vingtaine de chars. Les combats contre les nouvelles tentatives allemandes se poursuivent tout au long de la journée, avant que les Français ne se décident à se replier à la lisière sud pour échapper aux tirs d’artillerie. Après avoir réoccupé le village, les Allemands se replient à leur tour pour les mêmes raisons. Les combats se poursuivent le jour suivant sans changements notables dans les positions ; les divisions blindées allemandes et le régiment Grossdeutschland subissent des pertes importantes, tandis que les destructions de blindées sont à peu près équivalentes.

Le même jour, plus à l’ouest la 4eme division cuirassée du colonel De Gaulle parvient à repousser pour quelques heures l’avance allemande. Si le succès est très mitigé, il permet au moins à l’état-major français d’entretenir le moral en mettant un avant cet unique recul des forces allemandes.
En vérité, l’événement décisif des trois dernières journées ne réside ni dans la défense de Stonne ni dans le très relatif succès de Montcornet, mais est ignoré des Français : dans l’après-midi du 15, le général Guderian a essuyé des tirs français et a été touché à plusieurs reprises. Si les médecins qui l’ont opéré en urgence peuvent certifier dès la nuit qu’il a de fortes chances de s’en sortir, les organes vitaux n’étant pas atteints, le théoricien de la guerre motorisée est inconscient et ne pourra pas exercer de commandement avant des semaines, sinon des mois. La confusion qui a suivi sa mise hors de combat explique l’absence de nouvelle attaque allemande sur les positions françaises avant la matinée du 16, et l’absence de relève des régiments Panzer et Grossdeutschland, qui continuent d’user leurs forces autour de Stonne.

Après la victoire Heinz_Guderian_portrait

Heinz Guderian

Le successeur de Guderian, son adjoint Walther Nehring, est tiraillé entre les consignes laissées par son prédécesseur et les ordres de ses supérieurs qui lui interdisent de pousser les reconnaissances en force et l’empêchent  d’avancer avant que ses flancs ne soient couverts. C’est cet excès de prudence du haut-commandement allemand qui explique l’arrêt de la progression des Panzerdivisionnen, bien plus que le succès de De Gaulle à Montcornet. Après avoir pensé à mettre sa démission dans la balance, Nehring se plie aux ordres de ses supérieurs et décide d’attendre l’infanterie. Le général Georges gagne un répit inespéré pour organiser la 6ème armée, destinée à colmater la brèche ouverte par Guderian.

Après la victoire 2560px-Juin_1940%2C_Aubigny-sur-N%C3%A8re%2C_Char_B1_bis

Char B1bis de l'armée française

Malgré l’ambiance de panique qui n’a pas quittée l’état-major français et la totale confusion dans la chaine de commandement, aggravée par le changement à la tête de l’armée française (le général Weygand a été nommé pour remplacer le général Gamelin, mais il doit encore arriver depuis la Syrie), l’essentiel des efforts est mis sur le renforcement des 6eme et 9eme armées, qui doivent barrer la route à la percée ennemie. Arrivé le 19 mai en France, Weygand est nommé généralissime et s’entretient avec Gamelin, qui lui fait part de la confusion de la situation et de l’absence de réserves. Weygand fait néanmoins transmettre à l’ensemble des troupes le mot d’ordre de Foch en 1918, « tenir à tout prix ». Le même jour, les forces françaises réorganisées à la hâte livrent de violents combats à Laon face aux troupes de Nehring, qui a enfin été autorisé à avancer ; la ville tombe dans l’après-midi, mais la résistance des forces françaises laisse le temps à l’état-major allié de se rendre compte que l’objectif allemand n’est visiblement pas Paris mais la mer, dans le but de couper en deux l’armée adverse et de coincer la 1ére armée, la Force expéditionnaire britannique et l’armée belge dans une poche. Des dispositions sont prises lors d’une réunion, le 20, entre Weygand et le général Gort, pour se préparer à briser un éventuel encerclement, mais le plan allié reste de tenir et de colmater la brèche. Les Allemands sont ralentis par une nouvelle contre-offensive de la 4eme DCR, cette fois accompagnée de davantage d’infanterie et équipée d’antichars, mais qui manque toujours de soutien aérien et est stoppée par les attaques de stukas.

Le 21, les fantassins français livrent des combats désespérés à Saint Quentin et Péronne, dans le but de retarder l’avance allemande. La chute des deux villes n’empêche pourtant pas les divisions Panzer de stopper leur avance le lendemain : le quartier général considère que la manœuvre d’encerclement est maintenant trop dangereuse compte-tenu de la réorganisation des forces alliées. A la lecture des rapports lui indiquant les succès initiaux de la percée puis son retardement en raison des craintes d’une contre-offensive française en réalité impossible, Hitler enrage : la vieille garde a freiné l’audace des commandants de terrain, faisant perdre à l’Allemagne sa meilleure chance d’une victoire rapide. Von Brauchitsch et von Rundstedt sont limogés, remplacés par Erich von Manstein. Mais le mal est fait : le plan original doit être abandonné. Alors que les troupes se replient sur les Ardennes, ordre est donné aux forces présentes en Belgique d’intensifier leurs opérations.

Le 22 au soir, Paul Reynaud prononce une allocution radiophonique qui va rester célèbre :

« Français !

La France vient de traverser des jours parmi les plus sombres de son histoire. L’attaque ennemie menée depuis le 10 mai contre notre territoire et celui de nos alliés a vu nos braves armées passer très près d’une défaite militaire de grande ampleur. Surpris par des manœuvres inattendues et par une utilisation audacieuse de la force mécanique, nos troupes ont dû céder du  terrain face à celles de l’ennemi et improviser une défense avec des moyens limités.

A aucun moment, dans cette période de doutes, le courage du soldat français n’a fléchi, à aucun moment ses qualités n’ont été mises en doute. Confronté à l’adversité, il a déployé une énergie et un esprit de résistance qui resteront dans les mémoires de l’humanité toute entière.
Depuis hier, il semble clair que l’armée ennemie a, pour la première fois, été contrainte de reculer en abandonnant une part importante du terrain que sa percée des Ardennes lui avait permis d’occuper. Totalement réorganisée, ayant appris de ses erreurs, l’armée français avance sur notre territoire national. En Belgique, la 1ère armée et nos alliés britanniques et belges résistent avec vigueur à une nouvelle offensive allemande. Nous sommes en droit de penser, et je le pense sincèrement, que grâce à leur sacrifice, aucun mètre carré supplémentaire de la terre de France ne sera soumis aux souffrance d’une présence ennemie.

Aujourd’hui même, M. Churchill m’a personnellement assuré devant le conseil suprême que cinq escadrons supplémentaires de l’aviation britannique seront envoyés sur le continent pour soutenir notre effort.

Mes chers concitoyens, le temps de la panique est passée, et la victoire apparaît de nouveau comme l'horizon que chacun d'entre nous doit, par ses efforts, s'efforcer d'atteindre le plus vite possible. »


L’optimisme de Reynaud se confirme au cours des semaines suivantes : les avancées allemandes en Belgique se payent au prix de pertes beaucoup plus lourdes que lors des premières attaques, en raison de la réorganisation des défenses par Weygand et de l’emploi de la « technique du hérisson » face aux unités blindées.
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 5 Aoû - 19:24

Salut !

Je ne pense pas que les Allemands abandonneraient leurs pointes après l'échec du coup de faucille. Je trouve que le discours de Reynaud est bien trop franc sur la proximité du désastre et trop technique (pas sûr que le destinataire du discours, le peuple français, sache ce qu'est un Squadron de la RAF en dehors de quelques cercles restreints). Je pense que Reynaud aurait plutôt dit "des centaines de chasseurs".


Dernière édition par LFC/Emile Ollivier le Sam 5 Aoû - 19:29, édité 2 fois
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 5 Aoû - 19:25

Pourquoi trop franc ? Reynaud est un menteur. Certes pour la bonne cause. Mais un menteur quand même. C'est un avocat à la base. Je le vois plutôt insister sur la défense héroïque digne de Verdun et l'arrivée à terme de l'aide US en vue de la future victoire
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Message par LFC/Emile Ollivier Sam 5 Aoû - 19:33

"De la mer du nord à l'Argonne, l'ennemi a de nouveau vue ses vains espoirs de victoire brisés par la détermination sans faille des soldats français et alliés."
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Message par Thomas Sam 5 Aoû - 20:44

Ça s'annonce pas mal du tout!

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 6 Aoû - 8:48

Chapitre 1 : Redressement

« La France n’a pas encore gagné la guerre, mais l’on peut à présent dire avec certitude que la France a gagné cette bataille »

Alors que le général de brigade à titre provisoire Charles de Gaulle prononce ces mots, le 18 juin 1940, la menace allemande sur le territoire national semble en effet enfin conjurée. L’ennemi avait été chassé de Sedan par une puissante contre-offensive dans laquelle les blindés avaient enfin été correctement utilisés et ravitaillés ; en Belgique, la technique de la défense « en hérisson » du général Weygand avait énormément coûté aux Allemands, qui avaient choisi le replis sur la ligne de défense

Des deux côtés, on notait dans la deuxième partie du mois de juin une baisse générale de l’intensité des combats. Sur l’ensemble du front, on s’enterrait et on reprenait son souffle. Après la frayeur de la percée des Ardennes, Weygand traduisait la pensée de son groupe social et de la majorité de la population française en déclarant qu’il « fallait à présent épargner autant que possible le sang français » : on revenait à une guerre périphérique et on faisait confiance au blocus pour pousser l’Allemagne à bout, le temps de réorganiser la production de guerre et les forces combattantes.

Pour autant, l’état d’esprit de la population n’avait plus rien à voir avec celui de 1939 : la résistance opiniâtre des et armées à la manœuvre des divisions blindées, puis l’efficace contre-offensive de Sedan avait permis une remontée du moral de l’armée et de la population, de la confiance des Français envers leur armée, et des élites envers le combattant français moyen. Un esprit d’ « union sacrée », certes toujours plus timide qu’en 1914, commençait enfin à émerger. En saluant les exploits des soldats français qui avaient été le dernier rempart du pays dans les Ardennes et en Picardie, la propagande de guerre pouvait trouver des slogans plus efficaces que « nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts » ou « le vin chaud, nous vaincrons en le buvant ».

Le domaine dans lequel l’évolution est la plus spectaculaire est la production industrielle qui, dans la continuité des efforts du front populaire et du gouvernement Reynaud, rattrape l’Allemagne. Sous la direction du ministre de l’armement Raoul Dautry et du nouvellement nommé Secrétaire d’Erat à la production industrielle Jean Bichelonne, technicien le plus doué de son époque, l’équipement et la mécanisation des unités progresse en un temps record. Symbole de ces transformations rapides, les divisions blindées sont équipées pendant l’automne du « bidon boche » copié sur les modèles pris dans les blindés capturés et produit en masse pour remplacer l’encombrant système de ravitaillement français.

Après la victoire Jerrycan

Une prise de guerre capitale : le Wehrmacht-Einheitkanister ou « bidon boche ».

Si pour le gouvernement, la planification de la production est dictée comme en 1918 par les nécessités de la guerre, pour les techniciens comme Bichelonne, elle préfigure la société d’après-guerre, et la gestion de l’abondance qui devrait succéder à celle de la pénurie.

En Allemagne, si le Führer rêvait toujours d’une nouvelle offensive pour l’hiver, la stratégie officielle telle qu’expliquée aux élites allemande était celle d’une guerre d’attrition jusqu’à l’épuisement des démocraties occidentales, régimes faibles dont les populations finiront par demander la paix ; l’Allemagne pourra ainsi conserver les gains territoriaux acquis depuis 1938. Le peuple allemand comprit rapidement ce que voulait dire la propagande quand elle vantait sa ténacité prétendument supérieure à celle des occidentaux : dès juillet, le pays basculait dans une véritable économie de guerre, et les Allemands enduraient de terribles privations, en dépit des livraisons de denrées soviétiques qui se poursuivaient. Pour préparer l’économie allemande à un affrontement de longue haleine, Hitler avait remplacé Hermann Goering, également chassé de la tête de la Luftwaffe, par le jeune architecte Albert Speer. Le Reichsmarshall, humilié, ne s’en voyait pas moins confier une nouvelle mission, en politique intérieure : assurer la communication du régime envers les élites traditionnelles, militaires et économiques, milieux qu’il connaissait mieux que la plupart des dignitaires nazis ; il s’agissait de maintenir autant que possible la fidélité des classes dirigeantes en les associant à un combat commun. C’est lui qui, devant un parterre d’aristocrates, annonce le rétablissement officiel du drapeau impérial aux côtés du drapeau nazi, au nom de « l’oubli des petites querelles entre Allemands ». La crédibilité du régime n’en était pas moins profondément entamée au sein de l’armée et de la bourgeoisie depuis l’échec du Plan jaune.

La guerre aérienne


L’utilisation de la Luftwaffe pour saper l’économie et le moral des alliés était un maillon essentiel de la nouvelle stratégie allemande, mais elle allait vite se retourner contre le Reich. Le 28 juin, un raid allemand contre les installations industrielles de région parisienne entraîne, par une erreur d’appréciation, la chute de bombes en plein Paris, détruisant plusieurs bâtiments autour des Batignolles. En représailles, l’aviation française menait un raid sur Stuttgart. Les Britanniques visent Berlin le 12 juillet. Au sein des états-majors alliés, les partisans d’une guerre aérienne à outrance triomphaient, et les raids se multipliaient contre les installations industrielles allemandes de la Sarre et de la Ruhr. Le 14, pour la fête nationale française, les Allemands lancent un bombardement massif sur Paris, manquant de peu de détruire Notre-Dame ; mais les pertes subies à cette occasion par une Luftwaffe désormais en nette infériorité numérique sont prohibitives. Le 30 juillet, le plus grand bombardement stratégique à cette date voit la ville de Nuremberg, sanctuaire du nazisme, rasée par les bombardier français et britanniques.

L’efficacité des campagnes de bombardement, tant sur l’économie que sur le moral des populations, reste sujet à débats. Mais la guerre aérienne permet aux alliés de se rendre compte que l’avantage allemand en terme d’aviation est révolu : les nouveaux chasseurs Dewoitine français et les Spitfre britanniques, produits en masse, infligent de lourdes pertes aux Allemands, plusieurs pilotes de renom tombant entre les mains alliées.

Après la victoire 2560px-Dewoitine_520_ON040

Un Dewoitine D-520

La seconde campagne de Norvège centrale

Si les combats sont peu nombreux sur le front principal au cours de l’été, le GQG tourne à nouveau son regard, dès juin, vers le théâtre périphérique norvégien. L’opération Alphabet,qui devait évacuer les forces alliées présentes à Narvik, a été journée fin mai, une fois la percée allemande stoppée. Dans la perspective d’une guerre prolongée, une conquête de la Norvège redevient intéressante. Le 11 août, un corps expéditionnaire anglo-franco-canadien, comprenant plusieurs unités évacuées de la première campagne débarque en Norvège centrale et en chasse des Allemands particulièrement peu motivés. Le 18, l’opération Dragoon/Dragon voit un second débarquement autour du Sognefjord et de la ville de Bergen, dont la chute rapide surprend les officiers alliés, qui s’attendaient à une campagne difficile. Le 22, le roi Haakon prononce un discours radiodiffusédepuis le territoire norvégien. Le Reich ne contrôle plus qu’Oslo et le sud du pays.

Cette fois, le GQG allié en est certain : le moral de l’ennemi est au plus bas, et une offensive de grande ampleur est possible. Weygand voudrait attendre le printemps 1941, mais Churchill, suivi par Reynaud, imposent une offensive en Belgique au cours de l’hiver, tant que le moral de la population reste haut. Le généralissime se laisse convaincre quand on évoque le fait qu’une déstabilisation prolongée de la société allemande pourrait conduire à une prise de pouvoir par les communistes…
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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 6 Aoû - 16:48

Très très bon ! Ca fait rêver Wink

De toute manière, l'Allemagne avait perdu la guerre le 3 septembre 1939. Il est triste que des imbéciles ne l'aient pas compris...
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Message par DemetriosPoliorcète Dim 6 Aoû - 17:20

LFC/Emile Ollivier a écrit:Très très bon ! Ca fait rêver Wink

De toute manière, l'Allemagne avait perdu la guerre le 3 septembre 1939. Il est triste que des imbéciles ne l'aient pas compris...

Merci!

Oui, mais malheureusement, elle a mis longtemps à la perdre...

Ca me rappelle ce que disait De Gaulle aux premiers volontaires qui l'avaient rejoint: "je vous admire. Moi, je sais que nous avons déjà gagné la guerre".

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Message par DemetriosPoliorcète Dim 6 Aoû - 17:35

Chapitre 2 : Untergang


De juin à décembre, sur le front principal, les combats sont de faible intensité de la mer du Nord à la frontière suisse, ce que les français appelleront, pour ses partisans, la « pause opérationnelle », et pour ses détracteurs la « deuxième drôle de guerre ». A Berlin, la défaite en Norvège et les lourdes pertes subies par l’aviation dans les raids aériens convainquent les dirigeants que, loin d’affaiblir le moral des populations ennemies, la prolongation de la guerre a permis le réarmement moral autant que matériel. A l’approche de l’hiver, les débats font rage au sein de l’état-major sur l’intérêt d’une nouvelle offensive de grande envergure dans les Ardennes, option à laquelle semble se rallier Hitler au moment où, le six décembre, Berlin est informée d’une activité anormale de l’artillerie alliée sur l’ensemble du front belge : c’est le début de l’Opération Suzerain/Overlord, connue par les Allemands sous le nom « d’attaque de la Saint Nicolas ».

Dès la matinée, les attaques de l’artillerie et de l’aviation font pleuvoir un déluge de feu sur les positions allemandes, avant les premières attaques d’infanterie. Les soldats de la Wehrmacht, qui s’attendaient depuis longtemps à une offensive, réagissent pourtant avec une détermination bien plus grande qu’en Norvège. Un élément sème pourtant le doute dans le commandement allemand : les corps francs commandés par Joseph Darnand ont lancé des attaques contre des forts du Westwall, face à la ligne Maginot, et, grâce à l’effet de surprise, détruit plusieurs casemates. En début d’après midi, en Sarre, l’espace entre les deux lignes de fortification est investi par les troupes françaises, comme aux premiers jours de la guerre. Des reconnaissances aériennes allemandes confirment la présence d’importantes concentrations de troupes et de blindés en Lorraine : l’attaque belge pourrait bien être une diversion préparant à une attaque massive dans la Sarre et le Palatinat. Le Führer ordonne dans la soirée le déploiement de troupes de réserve dans le secteur. Les chars alliés en Lorraine sont en réalité pour la plupart des leurres en carton ou en matériel gonflable, et les troupes françaises qui harcèlent le Westwall n’ont aucune intention de lancer une attaque frontale. L’opération Cœur de Lion/Lionheart, une idée britannique, parvient à fixer loin des combats des troupes allemandes qui font cruellement défaut en Belgique.

Malgré la résistance acharnée des soldats de la Wehrmacht, celle-ci ne tarde pas à montrer, en Belgique, ses faiblesses structurelles : ses unités d’élite, les divisions Panzer, ont été durement éprouvé, et le reste de l’armée, hippomobile, s’avère bien moins efficace.

Officier dans les blindés, August von Kageneck note : « tout ce qui faisait notre avantage au début de la guerre a disparu. L’ennemi a plus d’avions, plus de canons, plus de blindés et de moteurs. Les soldats ont l’impression que c’est le monde entier qui se déverse en Belgique, nous ignorons si nous aurons demain à combattre des Français, des Canadiens, des Australiens, des Africains ou des Gurkhas… »

Après six jours de combats, l’armée allemande est contrainte à un net recul. Faisant honneur à leurs prédécesseurs qui avaient combattu dans la zone en 1914-1918, les Britanniques percent le front en Flandres et enferment trois divisions ennemies dans une poche au nord d’Ostende. Presque tout le territoire belge est libéré à la fin du mois, les troupes allemandes se repliant vers le nord, au-delà du Rhin, ou vers l’est.

Alors que, depuis la Belgique, les combats s’étendent sur le territoire même de l’Allemagne, laissant prévoir la chute prochaine de toute la rive gauche du Rhin, l’opposition conservatrice à Hitler décide de passer à l’action. Les conspirateurs, réunis autour du général Ludwig Beck, prévoient d’assassiner Hitler le 6 janvier et, que la tentative ait réussi ou non, de mobiliser l’armée de réserve pour s’emparer des principaux centres du pouvoir et proclamer la déchéance du régime et la formation d’un nouveau gouvernement. Le plan est néanmoins ajourné pour une raison inattendue : le Reich est, le 3 janvier, en guerre avec l’Union soviétique.

Après la victoire T34_tanks

Les tout nouveaux chars T34 de l'Armée rouge, à l'entrainement

Désormais certain que la défaite allemande était proche et que la guerre allait se terminer, contrairement à son espoir d’un long conflit qui épuiserait les puissances impérialistes, Staline avait résolu de passer à l’action. Terminer la guerre dans le camp des alliés était la garantie de garder au moins une partie des gains territoriaux qu’avait permis le Pacte germano-soviétique. Le 31 décembre, l’URSS avait ainsi prévenu Berlin de la fin de ses livraisons ; le lendemain, Ribbentrop avait reçu un ultimatum demandant la cession du Memmelland à la Lituanie, désormais dirigée par un gouvernement communiste, et la création d’une zone démilitarisée d’une centaine de kilomètres d’épaisseur en Pologne, conditions bien entendu inacceptables pour le Reich. Pour Hitler, la menace soviétique était une chance inespérée : en mobilisant le pays contre le bolchévisme, il pouvait espérer maintenir son unité et entreprendre une paix séparée avec les alliés. Dès la déclaration de guerre, Goebbels avait cherché à galvaniser les Allemands par un discours sur la « guerre totale » nécessaire à la « survie de la race ». Dans le même temps, Ribbentrop cherchait à entrer en contact avec Paris et Londres pour opérer un nouveau retournement d’alliance spectaculaire. Par l’intermédiaire de Mussolini, un certain Otto Abetz chercha à établir une discussion avec plusieurs parlementaires français mais ne parvint qu’à obtenir u e courte entrevue, à Aoste, avec le politicien le plus méprisé de France, Pierre Laval…

Mais, loin des illusions des dignitaires du Parti, la situation s’avéra vite catastrophique pour les troupes peu nombreuses et souvent peu expérimentées laissées à l’Est : en Prusse orientale, l’opération « Mars » avait vu les troupes du général Joukov percer les lignes de défense et déferler depuis les pays baltes, obligeant le gros des forces allemandes à s’enfermer dans Königsberg. En Pologne, l’opération « Uranus », commandée par le général Vassilievski, avait mis en déroute les défenseurs allemands. La résistance polonaise, comme en 1918, avait désarmé les restes de la garnison allemande de Varsovie et avait proclamé la ville libérée, refusant de laisser l’Armée rouge y entrer ; il faudra plusieurs heures de combats entre Polonais et Soviétiques pour que la municipalité insurrectionnelle accepte des négociations et l’entrée dans la ville de troupes qui, quelques jours auparavant, étaient encore celles d’un envahisseur allié des Allemands.

En Allemagne, les tentatives de conciliation entre le régime et les conservateurs qui avaient suivi l’échec du Plan jaune avaient laissé la place, dans les dernières semaines de la guerre, à une accélération de la nazification, avec la promotion des SS et la mobilisation de la population dans des organismes parallèles à l’armée, tel que le Volksstürm ou le Corps franc Adolf Hitler, sensés inverser le cours de la guerre par la seule force de leur volonté. Les élites conservatrices nageaient en plein cauchemar. A l’Est, les Soviétiques s’approchaient de l’Oder, à l’ouest, soldats et civils franchissaient dans un désordre complet le Rhin, tandis que les Français avaient établi une tête de pont à Kehl et avançaient désormais dans le Bade. Il n’y avait plus de temps à perdre pour sauver l’Allemagne : le 20 janvier, le général Beck ordonnait, malgré l’absence d’informations sur la localisation du Führer, le déclenchement du coup d’Etat. Il était aidé dans son projet par un allié de poids : Hermann Göring, conscient que le coup d’Etat militaire était inévitable, s’était résolu à entrer en contact avec les opposants pour sauver, sinon ses titres, ses propriétés et sa fortune mal acquise. En quelques heures, la chancellerie, le Berghof et les principaux ministères étaient sous le contrôle des putschistes. Si Heinrich Himmler fut arrêté avant d’avoir pu réagir, quelques centaines de SS, sous la direction de Reinhart Heydrich, résistèrent les armes à la main. Les derniers survivants sont abattus à Munich, au milieu des tombes des morts du putsch de la brasserie, scène plus tard magnifiée par l’extrême-droite allemande. Ludwig Beck est proclamé Président du Reich à titre provisoire, l’ancien maire de Leipzig, Carl Friedrich Goerdeler, chancelier, tandis que Göring occupe le ministère de la guerre. Retrouvé caché dans le bunker sous la chancellerie, Hitler est conduit à la prison de Spandau.

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Ludwig Beck, nouveau président du Reich

Si la chute du régime nazi est saluée par Paris et Londres, elle ne marque en rien la fin de la guerre. Le gouvernement provisoire, qui caresse l’espoir d’une paix séparée, appelle à tenir ses positions tant que cela sera nécessaire, mais dans les faits le coup d’Etat accélère la désintégration de l’armée allemande sur le front ouest. Dès le 21 janvier, les forces allemandes de Norvège se rendent ; le même jour, le général Juin dont les troupes progressent dans le Wurtemberg note la présence de soldats allemands debout sur le bord des routes, pensant que l’armistice est déjà effectif. A l’inverse, des combats furieux se poursuivent sur l’Oder et dans les ruines de Königsberg, toujours assiégée. Le 26, Staline obtient de Paris et de Londres une déclaration commune demandant une capitulation sans condition des armées allemandes et rejetant l’idée de paix séparée. Cela se retourne néanmoins contre lui : dès le lendemain, devant l’effondrement à l’ouest, Beck et Goerdeler acceptent, privant les Soviétiques d’une entrée dans Berlin. Le héros de Montcornet et de Sedan, Charles de Gaulle, reçoit l’ordre de diriger ses divisions blindées sur Prague, où il est accueilli en libérateur ; le ressentiment provoqué par le souvenir de Munich ne tarde néanmoins pas à se faire sentir…L’un des premiers actes du président allemand après la fin des combats est l’arrestation d’Hermann Göring, interné dans la même prison que le Führer déchu. Le NSDAP avait été, quant à lui, interdit dès le coup d’Etat, de même que le drapeau à la Svastika et le salut hitlérien. A leur plus grand regret, Beck et Goerdeler doivent accepter de voir la bannière noir-rouge-or hissée sur les bâtiments publics au lieu du drapeau impérial... Des dignitaires du nazisme, seul Heinrich Himmler est parvenu à s’enfuir et à gagner Trieste par le territoire suisse. Le Duce lui refuse immédiatement le droit de lancer un appel radiophonique depuis le territoire italien, et lui intime l’ordre de se réfugier dans l’ambassade…du Japon. Si les conditions de la paix ne sont pas encore fixées, la négociation vers laquelle se tournent tous les regards en Europe n’est pas celle du futur traité mais bien celle que mènent alliés et Soviétiques sur le statut de la Pologne.


Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Mar 8 Aoû - 12:39, édité 1 fois
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 7 Aoû - 9:50

Chapitre 3 : Copenhague

Depuis le déclenchement de la guerre, l’Homme de fer avait joué son jeu avec prudence et finesse. Devant l’échec allemand et la perspective d’une guerre qui finirait plus tôt que prévu, il avait renoncé à l’annexion des trois pays baltes et s’était contenté d’y établir des gouvernements à sa botte. En août et septembre, les trois Etats étaient devenus des « Républiques Populaires », et non des Républiques Socialistes Soviétiques, pour éviter toute confusion, et restaient théoriquement indépendantes. Il s’était néanmoins empressé de rattacher aux RSS de Biélorussie et d’Ukraine les territoires pris à la Pologne, ainsi que d’offrir la ville de Vilnius (Vilna) à son nouveau vassal lituanien, le tout au nom des réalités ethniques de ces zones.

Dans la partie de la Pologne « libérée » par l’Armée rouge, les autorités d’occupations cohabitaient dans une défiance absolue avec des municipalités issues de la résistance et fidèles au gouvernement en exil. Les tentatives pour faire reconnaître des municipalités communistes ou obtenir des conseils mixtes furent de cinglants échecs, le Parti Communiste Polonais suscitant le mépris de la grande majorité des habitants. L’occupation soviétique s’était étendue à tous les territoires allemands à l’est de l’Oder ; après la capitulation, Staline avait accepté de ne pas aller plus loin.

Plus au sud, un autre problème était posé par deux Etats dont les frontières étaient le résultat direct de la reculade des alliés à Munich : la Slovaquie de Mgr Tiso et la Hongrie de Miklos Horthy. Le cas de la première fut néanmoins réglé rapidement, le dirigeant conservateur, qui avait déclaré l’indépendance sous la pression de l’Allemagne, donna sa démission quelques semaines après la capitulation de celle-ci. Une délégation s’entretint rapidement avec les autorités militaires françaises de Bohème-Moravie puis avec le président Benes, dirigeant provisoire tchèque, et trouva un accord de principe sur la réintégration de la Slovaquie à un ensemble tchécoslovaque, cette fois sur une base fédérale. Mais la résolution de ce problème en amenait un autre : que fallait il faire des territoires slovaques cédés à la Hongrie au cours des deux arbitrages de Vienne ?

Après la victoire Tch%C3%A9coslovaquie_1919-1940

Les résultats des arbitrages de Vienne

Dès l’annonce de la reformation de la Tchécoslovaquie, alors que l’idée d’une conférence internationale sur l’Europe de l’Est se concrétisait, Horthy fit savoir qu’aucune perte territoriale ne pouvait être accepté par la Hongrie. Soufflant le chaud et le froid, le dirigeant hongrois se présentait aux Alliés comme un rempart contre le communisme, mais déclarait également que « les Hongrois n’accepteront jamais une humiliation supplémentaire et défendront jusqu’à la mort chaque pouce de leur territoire, contre n’importe quel envahisseur, dussent-ils accepter pour ce faire une assistance contre-nature », c’est-à-dire l’aide de l’Union Soviétique…

La crise de l’Est


Chaque jour qui passait en laissant ces questions en suspend faisait grandir le risque d’une nouvelle guerre, opposant cette fois les Alliés à l’URSS. Une guerre que beaucoup appelaient d’ailleurs de leurs vœux.

Winston Churchill, avocat pendant l’entre-deux-guerres d’un accord militaire avec les Soviétiques mais resté profondément anticommuniste, avait très sérieusement demandé à son état-major de préparer un plan d’invasion de l’URSS, qu’on nomma Operation Conceivable. L’idée était de remobiliser 500 000 soldats Allemands dans un assaut en Pologne et, de là, marcher directement sur Moscou. De son côté, Weygand avait conçu un plan de guerre excluant le recours à des soldats allemands mais s’appuyant sur une attaque par le sud, exploitant le ressentiment des nationalités hostiles au pouvoir central de Moscou. A Berlin, on espérait redorer le blason de la Wehrmacht et adoucir les conditions de paix imposées à l’Allemagne par une participation à une guerre victorieuse, qui plus est contre le diable bolchévique.

Un dirigeant européen souhaitait plus que n’importe quel autre, à l’exception peut être de Ludwig Beck, le déclenchement d’un conflit européen : Benito Mussolini. Frustré de n’avoir pu ni participer à la guerre et à un dépeçage de la France aux côtés de l’Allemagne ni mener un conflit parallèle dans les Balkans, le Duce, dont l’objectif avait toujours été de faire des Italiens un peuple régénéré par la guerre, faisait tout son possible pour envenimer les rapports est-ouest. La diplomatie italienne agissait partout où cela était possible pour créer des incidents et provoquer l’URSS.

Mais Staline, au Kremlin, était convaincu de l’importance de rester prudent et d’éviter tant que cela était possible un conflit ouvert. La guerre d’hiver lui avait montré que son armée, saignée à blanc par les purges, n’était pas en état de remporter une victoire, conviction encore renforcée par un Kriegspiel mené le 2 février dans lequel Vassilievski, jouant les Alliés, avait écrasé Joukov, jouant les Soviétiques, et pénétré en profondeur le territoire de l’Union. Il était urgent de montrer sa bonne volonté aux Alliés. Dès le début du mois de février, Staline proposa une conférence internationale pour régler les questions liées à l’Europe de l’est. Paris déclara ne pas l’envisager tant que la Pologne demeurerait occupée. Le 16, Staline céda et commença à évacuer le territoire conquis en 1940, à l’exception du corridor de Danzig, nécessaire pour maintenir une continuité avec l’Allemagne occupée. De retour dans sa capitale, le gouvernement polonais déclara immédiatement qu’il ne considérait pas le pays comme entièrement libéré et exigeait sans délai le retour aux frontières de 1939. Staline déclarait en réponse qu’il n’accepterait qu’un règlement multilatéral.

Dans les démocraties occidentales, la perspective d’une guerre avec l’URSS n’était pas pour déplaire aux milieux de droite, voir même à quelques socialistes. Les opinions publiques étaient, par contre, satisfaire de leur victoire face à l’Allemagne et n’aspiraient qu’à revoir les soldats de retour au foyer le plus rapidement possible. Les Partis communistes étaient discrédités ; le PCF s’était couvert de ridicule en appelant à la désobéissance et au sabotage avant l’entrée en guerre de l’URSS, avant de chanter les louanges de l’Union sacrée à compter de 3 janvier. Mais les milieux syndicaux non-communistes étaient prêts à se mobiliser contre la guerre. La CGT vota une motion qui stipulait que « s’il est prouvé que la France et ses alliés préparent une guerre d’agression contre l’URSS, nous appellerons à la grève générale et à la paralysie du pays jusqu’à ce que le gouvernement donne des garanties solides sur la paix ». La question démographique entrait également en jeu : les pertes avaient été lourdes, même si on restait loin de l’hécatombe de la Grande guerre. S’exposerait-on au risque de nouvelles classes creuses, dans un pays hanté par le spectre de la dépopulation. Les mêmes questions se posaient en Angleterre, où l’on craignait en outre les menaces communistes sur l’Empire. Les gouvernements des deux pays finirent par se rallier à l’idée d’une conférence internationale.

Mais fallait-il organiser une seule et même conférence pour les frontières en Europe de l’Est et pour la paix avec l’Allemagne ou préférer deux négociations distinctes ? Staline était partisan d’un règlement général où il pourrait avancer l’idée de compensations pour la Pologne, tandis que les pays d’Europe centrale et orientale, craignant de faire l’objet de marchandages entre grandes puissances, plaidaient pour deux conférences. Finalement, ce fut cette deuxième option qui l’emporta. La conférence sur les frontières en Europe de l’est se tiendrait à l’été 1941, la conférence de paix avec l’Allemagne en avril 1942. Pour la France, cela signifiait : après les législatives.

La conférence internationale sur les frontières

Après avoir renoncé à organiser la conférence à Vienne, trop lourde de symboles, et à Budapest, on se reporta sur une capitale scandinave, Copenhague.

Après la victoire Kopenhagen_stadhuis

L'Hôtel de ville de Copenhague, où se tinrent une partie des négociations

La délégation polonaise restait sur la même ligne : aucune concession territoriale ne pouvait être faite, la Pologne pouvait, en tant que vainqueure, conserver ses frontières orientales de 1939 sans renoncer à des agrandissements à l’ouest. La Hongrie avait quant à elle choisi la position maximaliste, en refusant toute concession territoriale mais en saisissant l’opportunité pour demander une révision complète du traité de Trianon et la cession par le Roumanie de territoires en Transylvanie ; technique classique pour s’assurer d’obtenir un minimum en demandant beaucoup.

L’argumentation de la délégation soviétique, que Staline avait laissé Molotov conduire lui-même, reposait sur deux points : le Pacte germano-soviétique ne devait être considéré que comme une mesure prise en extrême urgence par l’Union, suite à la mauvaise volonté continue des franco-britanniques quant à la signature d’un traité de sécurité collective ; la frontière polonaise était, quant à elle, le résultat d’une conquête militaire et ne correspondait pas aux réalités nationales, et il était nécessaire de permettre aux populations ukrainiennes et biélorusses d’être rattachées à leurs nations respectives, au sein de l’URSS.

La délégation française était conduite par Paul Reynaud, resté président du conseil. Côté britannique, Churchill, partisan de l’épreuve de force, avait donné sa démission et avait été remplacé par son collègue au sein du cabinet de guerre, Lord Halifax, qui détestait tout autant les communistes mais passait pour plus souple.

Après la victoire 1280px-1st_Earl_of_Halifax_1947

Edward Frederick Lindley Wood, Lord Halifax

Après plusieurs semaines de discussions dans la capitale danoise, la position soviétique finit par gagner du terrain, et se concrétisa avec la création d’une commission chargée de redéfinir la frontière soviéto-polonaise sur des bases linguistiques, et l’acceptation par la France et le Royaume-Uni du principe de compensations à l’ouest. Finalement, la Pologne conservait la majeure partie de la Volhynie et une part importante de la Galicie, dont la ville de Lviv, mais cédait l’ensemble du Voïvodat de Wilno. Les négociateurs français et britanniques purent mettre en avant le fait qu’ils avaient obtenu pour la Pologne un découpage territorial qui restait plus avantageux que la ligne Curzon, et permis à de nombreux polonophones de rester dans les frontières du pays ; mais le gouvernement polonais ne voyait que la perte territoriale.
Goerdeler, amer, déclara après la signature de traité que « Danzig semblait valoir bien plus que Vilna ». Mussolini, en colère, déclara quant à lui à Ciano : « j’aurais dû attaquer Hitler en janvier, après tout, les Russes ont détroussé des cadavres et on les applaudit pour ça ».
La Hongrie, quant à elle, ne cédait que quelques villages de langue tchèque mais conservait pratiquement intact le bénéfice de l'arbitrage de Vienne.

Quelques années plus tard, avec les révélations sur le massacre commis à Katyn sur ordre de Staline, la gêne sera perceptible dans les corps diplomatiques alliés, accusés d’un « Munich de l’est ». Mais pour l’heure, on s’intéressait surtout à la question la plus pressante : la négociation de la paix avec l’Allemagne.
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Message par DemetriosPoliorcète Lun 7 Aoû - 20:51

Chapitre 4 : Paix

Alors que le sort de l’est de l’Europe se jouait à Copenhague, les autorités d’occupation alliées se mettaient en place dans le moitié ouest de l’Allemagne. Le Royaume-Uni occupait l’espace hanséatique et le Hanovre, la France, les Pays-Bas et la Belgique se partageaient Rhénanie, Westphalie, Bade et Wurtemberg. Une commission germano-alliée avait été installée à Metz pour gérer les questions liées à cette occupation.

L’Allemagne devait gérer le chaos lié aux déplacements massifs de populations, qui avaient fui par centaines de milliers l’avancée des troupes alliées à l’ouest et, dans une proportion plus importante encore, celle des Soviétiques à l’est. S’ajoutaient des dizaines de milliers d’Allemands des Sudètes expulsés par le gouvernement Benes pour collaboration lors de l’annexion. Le retour avait été interdit par les Français en Sarre, par les Soviétiques dans l’ensemble des territoires occupés avec, pour une fois, le plein accord du gouvernement polonais. Outre la question polonaise, la pays qui avait les plus grandes ambitions territoriales vis-à-vis de l’Allemagne vaincue était sans conteste les Pays-Bas, qui avaient interdit le retour des Allemands exilés dans une vaste zone comprenant Cologne, Clèves, et Aix-la-Chapelle. Dans ces conditions, les rapports d’abord distants entre troupes d’occupation et populations se tendirent en de nombreux endroits. Le Werwolf, force de guérilla allemande dont l’existence avait été annoncée par Goebbels lors de l’invasion, qui n’avait lors qu’une existence rhétorique, commence à prendre forme à travers l’action de soldats démobilisés, de civils jetés sur les routes e l’exode et d’anciens membres des organisations de jeunesse du Parti nazi. Le premier véritable attentat contre les forces d’occupation est une fusillade menée à Kassel contre des tirailleurs algériens ; une semaine plus tard, une attaque à la bombe tue trois soldats néerlandais à Cologne, sans que les deux événements soient coordonnés.

Plus organisé, le KPD, toujours interdit par le gouvernement, cherche à mobiliser les ouvriers de la banlieue berlinoise dans une série de grèves face au pouvoir conservateur. Le 8 août, une attaque à la grenade par un  sympathisant communiste manque de tuer le Reichspräsident Beck, mais aura surtout le mérite de faire monter sa popularité à l’approche des nouvelles élections.

En effet, en septembre, l’Allemagne connaît les premières élections libres depuis 1933, bien que le KPD et, logiquement, le NSDAP n’aient pas le droit d’y participer. La désorganisation administrative ainsi que le déplacement des centaines de milliers d’Allemands loin de leurs résidences administratives seront à l’origine de très nombreuses irrégularités, mais il était entendu que l’Allemagne devait avoir un gouvernement élu pour bénéficier de la plus grande légitimité possible avant les négociations de paix. Sans surprise, les conservateurs antinazis issus de la conspiration, pour la plupart proches de l’armée et du cercle de Kreisau. Beck et Goerdeler conservent leurs postes et forment un gouvernement d’union nationale.

Le ministère Mandel


A Paris, ce sont également des élections, prévues pour mars 1942, qui sont au centre de l’attention. Aux clivages traditionnels entre droite et gauche s’ajoutent celui entre partisan d’un traité dur avec l’Allemagne, dans l’optique d’empêcher son redressement, et les briandistes qui espèrent une coopération mutuelle entre ennemis d’hier, devant mener à une construction européenne. Les attaques contre les troupes d’occupation et la volonté du gouvernement Goerdeler, lui aussi soumis à des échéances électorales, de montrer son intransigeance par rapport à la France sur le respect de ses prérogatives, font pencher la balance pour les premiers.

Tous les observateurs constatent néanmoins une vie politique française moins tendue et moins bloquée que dans la décennie précédente. La victoire relativement rapide a été bénéfique au moral et au sentiment d’unité de la population française. La peur du communisme perdure, mais elle se mue en peur de l’URSS , le PCF étant réduit à très peu et ne pouvant plus faire croire à une possible révolution. « Chacun regarde avec plus de sérénité vers l’avenir » écrit André Gide, bien qu’il ajoute ensuite que « ce n’est pas le même avenir pour tout le monde ».

Ce n’est pas sans une certaine déception que beaucoup de Français découvrent le résultat des élections de 1942, qui ne donnent aucune majorité claire. Les changements espérés devront encore attendre, et il faudra de nouveau subir les combinaisons parlementaires sans fin de la troisième République.

Après la victoire Georges_Mandel

Georges Mandel

La SFIO reste la première force politique à la Chambre, avec un nombre de députés largement plus important qu’en 1936 : ce sont 197 députés socialistes et apparentés qui entrent dans l’hémicycle. Mais cette victoire s’est faite grâce au recul du Parti communiste et, dans une moindre mesure, du Parti radical. Laminé par le pacte germano-soviétique son attitude défaitiste, le PCF ne conserve que huit députés, une quinzaine d’autres ayant réussi à sauver leurs places en se dissociant de l’appareil partisan sous l’étiquette « communistes indépendants » ; beaucoup se tourneront par la suite vers le maoïsme. Les radicaux ne conservent qu’a peine plus de quatre-vingt députés, confirmant leur désormais irréversible déclin dans une France qui se transforme à grande vitesse. L’Union Socialiste Républicaine et plusieurs candidats de centre gauche ou dissidents de la SFIO, dont le héros médaillé Pierre Brossolette, possèdent une quarantaine d’élus. La force politique qui frappe les esprits est sans conteste le Parti Social Français du colonel De la Rocque, en pleine ascension avant guerre, qui bénéficie à plein de l’euphorie patriotique et s’affirme comme la première force de droite, avec 138 députés. A sa droite, le général Weygand est élu député de la toute nouvelle formation qu’il vient de créer avec le soutien du Maréchal Pétain, le Renouveau Français, nationaliste et traditionnaliste ; sous cette étiquette entrent aussi à la Chambre Henri Massis et Raphaël Alibert. Si le prestige des deux généralissimes amènera quelques succès, le parti semble dès sa création bien anachronique dans une France en pleine mutation. A l’extrême-droite de l’assemblée entrent sept députés menés par le « premier soldat de France », Joseph Darnand, qui a récupéré les appareils militants de Doriot et Déat, décrédibilisés par leur appui à Munich, et a fondé sa propre formation, le Parti de l’Ordre et de la Nation, qui ne cache pas ses influences fascisantes.

Fraichement retraité de l’armée, le désormais général de division Charles De Gaulle, élu sur les bancs du PSF est poussé à contre cœur à présenter sa candidature comme Président du Conseil, mais finit par se désister et appeler à soutenir Georges Mandel. L’héritier politique du Tigre, l’un des ministres les plus actifs du gouvernement en temps de guerre, est jugé comme le plus à même de défendre les intérêts de la France face à l’Allemagne à la conférence de paix. Le PON déclarera à cette occasion que « le Parti Social Français a montré son vrai visage en permettant l’élection de Louis Rothschild, nous ne le lui pardonnerons jamais » ; le parti inaugurait ainsi sa longue pratique du refus de toute participation.

La conférence d’Amsterdam

C’est dans la capitale historique des Pays-Bas que se déroule la conférence de paix qui doit permettre le règlement du conflit en France et Allemagne ou, l’espère-t-on, le règlement de soixante-dix ans de conflits. Comme on pouvait le prévoir, la Grande-Bretagne, fidèle à sa politique d’équilibre européen, cherche à ménager l’Allemagne et à freiner les ardeurs des Franco-néerlandais et des Polonais, désireux de larges changements territoriaux. Londres doit néanmoins acquiescer à des transformations à l’est, car elle porte la responsabilité de la conférence de Copenhague et des compensations promises à la Pologne.

Finalement, Goerdeler et son ministre des Affaires étrangères Adam von Trott zu Solz doivent accepter un traité que beaucoup en Allemagne interprètent comme un nouveau Diktat : la Pologne obtient la majeure partie de la Prusse orientale ainsi que la Haute-Silésie (revendiquée en 1919), auxquelles s’ajoutent l’ensemble de la Basse-Silésie située à l’est de l’Oder et la moitié de la Poméranie orientale. Ces territoires permettront de reloger les Polonais qui ont fui les annexions soviétique et lituanienne ; des réfugiés prennent la place d’autres réfugiés. A l’ouest, la France n’annexe pas formellement la Sarre mais obtient le retour aux frontières de 1814, avec l’annexion de Sarrelouis et Landau. Le reste de la Sarre n’est pas annexé mais reste sous administration française directe. Les Pays-Bas obtiennent quant à eux une partie de leurs demandes : Clèves, Wittmund, Grafschaft Bentheim…

Après la victoire Bakker_Schut-plan

Les différents projets d'annexions néerlandais. C'est finalement la zone C (en violet) qui est rattachée aux Pays Bas

Si de nouvelles réparations ne sont pas demandées, l’Allemagne est tenue de poursuivre le paiement de celles du Traité de Versailles. Sans compter bien sûr les frais d’occupation. A ce sujet, il est convenu que la France abandonnera dans un délai d’un an la majeure partie des territoires occupés, ne restant présente que sur la rive gauche du Rhin  et en Bade. La Ruhr, cœur de l’industrie allemande, est placée sous un statut spécial représentée au Bundestag, elle est néanmoins soumise à une administration interalliée et occupée par un contingent international sous commandement belge.

L’Allemagne conserve en théorie sa pleine liberté quant à son organisation interne, bien que les alliés fassent pression pour un démantèlement de la Prusse, effectif dans l’année avec la créations de Länder autonomes en Rhénanie, en Westphalie et dans le Hanovre.

Constatant son échec, Goerdeler démissionne de son poste de chancelier et est remplacé par le centriste Hans Lukaschek.
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Message par Collectionneur Lun 7 Aoû - 21:47

Je n'en suis qu'au début de cette lecture.

Un mot oublié ? Au chapitre 1 dans le 3e paragraphe :

Pour autant, l’état d’esprit de la population n’avait plus rien à voir avec celui de 1939 : la résistance opiniâtre des ,,,, et armées à la manœuvre des divisions blindées,

Une lettre et un espace ici :

La seconde campagne de Norvège centrale

Si les combats sont peu nombreux sur le front principal au cours de l’été, le GQG tourne à nouveau son regard, dès juin, vers le théâtre périphérique norvégien. L’opération Alphabet,qui devait évacuer les forces alliées présentes à Narvik, a été ....journée fin mai, une fois la percée allemande stoppée.

Chapitre 2 : lettre oublié, espace et caractères spéciaux

Par l’intermédiaire de Mussolini, un certain Otto Abetz chercha à établir une discussion avec plusieurs parlementaires français mais ne parvint qu’à obtenir "u e" courte entrevue, à Aoste, avec le politicien le plus méprisé de France, Pierre Laval…

. Le 22, le roi Haakon prononce un discours radiodiffusédepuis le territoire norvégien. Le Reich ne contrôle plus qu’Oslo et le sud du pays.

Le héros de Montcornet et de Sedan, Charles de Gaulle, reçoit l’ordre de diriger ses divisions blindées sur Prague, où il est accueilli en libérateur ; le ressentiment provoqué par le souvenir de Munich ne tarde néanmoins pas à se faire sentir…<br /><br />

Le Duce lui refuse immédiatement le droit de lancer un appel radiophonique depuis le territoire italien, et lui intime l’ordre de se réfugier dans l’ambassade…du Japon.<br /><br />Si les conditions de la paix ne sont pas encore fixées, la négociation vers laquelle se tournent tous les regards en Europe n’est pas celle du futur traité mais bien celle que mènent alliés et Soviétiques sur le statut de la Pologne.<br />[/img]

Chapitre 4 : lettre et mot oubliée

Le Werwolf, force de guérilla allemande dont l’existence avait été annoncée par Goebbels lors de l’invasion, qui n’avait lors qu’une existence rhétorique, commence à prendre forme à travers l’action de soldats démobilisés, de civils jetés sur les routes ...e l’exode

Laminé par le pacte germano-soviétique .... son attitude défaitiste, le PCF ne conserve


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Message par Wardog1 Lun 7 Aoû - 21:50

Sans le savoir, roumains, bulgares hongrois et tchécoslovaques peuvent s'estimer heureux d'être dans cette ligne temporel...
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Message par LFC/Emile Ollivier Lun 7 Aoû - 22:53

"la ville de Lviv"

Dans ce cas, elle continuera à se nommer Lwow Wink

Sinon j'aime beaucoup Smile

Peut-on imaginer les Roumains, opportunistes, se placer sous protection mussolinienne à la fois contre le revanchisme hongrois et surtout les appétits staliniens ?

En tout cas Hitler a attaqué au bon moment IRL. Entre la mauvaise saison et le rééquipement allié.
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Message par DemetriosPoliorcète Mar 8 Aoû - 12:17

LFC/Emile Ollivier a écrit:"la ville de Lviv"

Dans ce cas, elle continuera à se nommer Lwow Wink

Sinon j'aime beaucoup Smile

Peut-on imaginer les Roumains, opportunistes, se placer sous protection mussolinienne à la fois contre le revanchisme hongrois et surtout les appétits staliniens ?

En tout cas Hitler a attaqué au bon moment IRL. Entre la mauvaise saison et le rééquipement allié.

Je vais corriger ça Wink

Cela dépendra de la politique intérieure roumaine (que je n'ai pas encore développée), mais à ce moment là, Carol II est toujours en plein affrontement avec la Garde de Fer, je pense qu'il va continuer à s'appuyer sur les Occidentaux.
La Hongrie a de son côté plus d'atomes crochus avec l'Italie.
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Message par DemetriosPoliorcète Mar 8 Aoû - 15:32

Chapitre 5 : après-guerre

Les conférences de Copenhague et d’Amsterdam avaient été une déception pour beaucoup : elles n’avaient pas amené à une nouvelle donne dans l’ordre international, n’avaient pas permis de reconstruire la SDN sur de nouvelles bases (l’organisation avait à peine été évoquée) et consacraient au contraire le triomphe du jeu des puissances.
Néanmoins, loin de ces réflexions, la grande majorité des Européens n’aspiraient, une fois le spectre d’une nouvelle guerre éloigné, qu’à retrouver une vie normale et profiter de l’embellie économique. Dans les années 40, Paris redevenait l’une des capitales mondiales du jazz, la bande dessinée connaissait le début de son âge d’or en intégrant l’influence américaine. A Berlin, la vie culturelle et artistique interrompue avec par le nazisme reprenait progressivement, malgré les menaces du Werwolf, avec le retour de figures comme Hannah Arendt. Vienne retrouve enfin Stefan Zweig.

L’esprit de l’après-guerre

Les années qui suivent immédiatement la fin de la guerre sont marquées par un mélange d’optimisme technicien, d’apogée de l’idéologie impériale et de floraison culturelle que vient tempérer un certain conservatisme. En France, la « chambre de la victoire », toujours sans majorité nette, laisse en suspend de nombreux grands chantiers, comme celui du statut de fonctionnaire, ou la modernisation des structures coloniales dont tous les rapports montrent pourtant l’obsolescence ; tout juste accorde-t-on enfin le droit de vote aux Françaises en 1942, bien qu’elles doivent encore attendre quatre ans pour participer à un scrutin national. Mais dans le même temps, dans la continuité de la planification militaire, des personnalités comme Bichelonne ou Lehideux obtiennent la création d’un Haut Commissariat à la production industrielle (le terme « haut commissariat au plan » était jugé trop gênant). Tendance lourde, le renforcement de l’administration se poursuit, avec l’augmentation du nombre de fonctionnaires sous toutes les législatures suivantes. C’est en 1944 que, sur l’insistance des technocrates, sont créées les préfectures régionales, la région étant considérée comme un cadre administratif plus adapté à l’heure de l’automobile. Dans un tout autre esprit, les régions françaises sont également évoquées par Jean-François Gravier dans Paris et le désert français en 1947. Pour chercher à contrer le poids des technocrates, ou en tout cas pour s’assurer de former des fonctionnaires loyaux, l’Ecole centrale de l’administration est créée, suivant une vieille idée de Jean Zay, en 1945.

Après la victoire France_1941_Pr%C3%A9fectures_r%C3%A9gionales_Etat_fran%C3%A7ais

Les nouvelles préfectures régionales de la République française

Dans toute l’Europe, la décennie 1940 est également marquée par une forte hausse de la natalité, encouragée en France par la politique nataliste la plus ambitieuse du monde, avec la création de bourses et d’aides aux familles nombreuses, notamment sous l’impulsion des députés du PSF.

La France esquissa également sous cette législature les débuts d’une politique culturelle : devant les succès du cinéma américain face à des studios européens sortis affaiblis de dux conflits d’ampleur, la Chambré décida d’allouer une partie des anciens budgets de la propagande de guerre à des aides directs au cinéma, prenant modèle sans le dire sur ce qu’avait fait l’Italie. Le public put ainsi voir Raids sur la Ruhr avec Jean Gabin et Arletty, ou le film d’espionnage Un an à Oslo avec Corinne Luchaire.

Après la victoire Luchaire_Harcourt_1943

Corinne Luchaire, actrice emblématique de la deuxième moitié des années 1940

Au Royaume-Uni, les conservateurs demeurent en tête à la Chambre des communes après les élections de 1941, après une campagne mêlant promesses sociales et peur du communisme, mais ils ne peuvent obtenir une majorité absolue et doivent faire alliance avec les Libéraux d’Archibald Sinclair. Winston Churchill revient au pouvoir après les quelques mois au pouvoir de Lord Halifax. Bénéficiant d’un  soutien populaire après la victoire le Vieux lion laisse se mettre en place les bases de l’Etat providence britannique, pour couper l’herbe sous le pied des travaillistes. Dans l’Empire, un événement passe totalement inaperçu : en octobre 1944, décollant du Yunnan encore sous contrôle de l’armée japonaise, le leader indépendantiste indien Subhas Chandra Bose traverse l’Himalaya avant d’atterrir sur le territoire de l’Empire des Indes, puis de prendre le maquis avec quelques partisans dans la province du Bihar, menant des raids contre les autorités coloniales.

Réélu en 1946, Churchill demeure populaire jusqu’à son assassinat, l’année suivante, par Abba Kovner, sioniste fanatique opposé à la politique britannique en Palestine.

L’Europe divisée

Le triomphe des démocraties occidentales au cours de ce qu’il est désormais convenu d’appeler la guerre de Danzig ne doit pas occulter le fait qu’une majorité d’Européens vit toujours sous diverses formes de régimes autoritaires. A l’est, Staline savoure ses gains faciles et le quasi-retour aux frontières de l’époque tsariste, mais il mesure mal le coup qu’il a ainsi porté au mouvement communiste international : partout, les partis marxistes-léninistes ont vu leur audience s’effondrer, et l’image du vautour est associée par toutes les presses européennes aux Soviétiques et à Staline lui-même.

En Italie, Mussolini est toujours amer d’avoir raté l’opportunité d’entraîner les taliens dans une guerre. Bien qu’en public, il moque les échecs de ses pâles imitateurs nazis, il sait que l’armée italienne n’aurait certainement pas fait mieux. La diplomatie fasciste se concentre alors sur une politique de provocation envers la Yougoslavie, notamment pour consolider la mainmise italienne sur l’Albanie irrédentiste, et sur la colonisation de l’Ethiopie, envoyant entre 40 000 et 50 000 colons civils en plus des militaires restés sur place ; il s’agit de la dernière grande vague d’émigration italienne. La Hongrie de Horthy, ou depuis 1942 des Horthy père et fils, la Grèce de Metaxas, les deux Etats ibériques, la Turquie d’Ismet Inönü restaient sous la coupe de régimes autoritaires.

Parmi les démocraties, il subsistait un certain malaise entre l’est et l’ouest de l’Europe. Le ressentiment de la Pologne et de la Tchécoslovaquie envers les alliés britanniques et français n’était pas prêt de s’estomper, et la formation du Pacte de Varsovie serait un travail long et fastidieux, gêné par la méfiance mutuelle. La France pouvait néanmoins compter sur sa solide relation avec la Yougoslavie, où la dictature royale avait pris fin. Un scénario analogue s’était produit en Roumanie où, sous la pression des alliés, le roi Carol II avait fini par accepter le retour au système constitutionnel une fois la Garde de fer sévèrement réprimée.

Au milieu de ces trois ensembles, communiste, démocratique et autoritaire de droite, se trouvait l’Allemagne sur laquelle pesait une perpétuelle incertitude. Les institutions de la République de Weimar avaient été remises en place dès le putsch de Beck et constituaient un cadre démocratique et fédéral, mais la peur d’un accaparement du pouvoir par l’armée ou d’une vague de terreur suscitée par les organisations nazies restait forte.

Après la signature du traité d’Amsterdam, le nouveau chantier était le jugement des dirigeants du régime déchu, qui comparaissaient tous devant la justice allemande (à l’exception d’Hans Frank, livré à la justice polonaise). Le procès le plus attendu était bien évidemment celui d’Adolf Hitler, qui apparaît particulièrement diminué devant ses juges, rongé par la défaite et une captivité bien moins confortable que celle qu’il avait déjà connue. L’ancien Führer s’exprima à plusieurs reprises en insistant sur la responsabilité de l’armée et ses cadres conservateurs, répétant à plusieurs reprises que « sans la prudence imbécile de quelques aristocrates, Guderian aurait atteint la mer et l’Europe entière serait nôtre ». A plusieurs reprises, il apparut pourtant particulièrement incohérent dans ses propos, sinon en total décalage avec le contenu des audiences, vociférant sur la judeité supposée de ses juges ou sur les espions communistes présents dans la salle. Son état mental nourrira plus tard les théories du complot sur son remplacement par un sosie ou l’administration de drogue destinées à le rendre ridicule.  Il fut finalement condamné à mort par décapitation.

Pour son implication directe dans l’appareil répressif nazi, Heinrich Himmler fut condamné à mort par contumace ; son adjoint Heydrich était quant à lui mort les armes à la main pendant le putsch. Pour avoir organisé et encouragé la nuit de cristal, Joseph Goebbels fut condamné à la prison à vie. Le cas d’Hermann Göring posait davantage de problème au nouveau pouvoir et on finit par régler la question en le condamnant pour corruption. D’autres, tels qu’Albert Speer, s’en tirèrent avec une inéligibilité.

Baldur von Schirach, ancien dirigeant des jeunesses hitlérienne, est un absent remarqué des procès berlinois : évadé, il est caché par d’anciens militants et commence à mobiliser son réseau de contacts pour enfin donner une structure au Werwolf, jusqu’ici un label que n’importe qui pouvait utiliser. Autre organisation, visant davantage les anciennes élites que la base militante, le Réseau Ragnarok est directement dirigé par Himmler depuis son exil. Son premier fait d’armes est le meurtre, en prison, du traitre Hermann Göring.

Aux élections de 1945, les conservateurs, décrédibilisés, sont battus par l’ancienne « coalition de Weimar » formée du SPD, du Zentrum et des libéraux du DVP. Cette alternance rassure l’Europe sur la stabilité de l’Allemagne, même si certains pointes le retour au Reichstag du KPD et de certaines formations dirigées par d’anciens nazis. Le socialiste Julius Leber devient chancelier.
Après la victoire Bundesarchiv_Bild_151-50-45A%2C_Volksgerichtshof%2C_Julius_Leber

Julius Leber, premier chancelier social-démocrate après-guerre
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Message par Thomas Mar 8 Aoû - 18:43

Après la signature du traité d’Amsterdam, le nouveau chantier était le jugement des dirigeants du régime déchu, qui comparaissaient tous devant la justice allemande (à l’exception d’Hans Frank, livré à la justice polonaise). Le procès le plus attendu était bien évidemment celui d’Adolf Hitler, qui apparaît particulièrement diminué devant ses juges, rongé par la défaite et une captivité bien moins confortable que celle qu’il avait déjà connue. L’ancien Führer s’exprima à plusieurs reprises en insistant sur la responsabilité de l’armée et ses cadres conservateurs, répétant à plusieurs reprises que « sans la prudence imbécile de quelques aristocrates, Guderian aurait atteint la mer et l’Europe entière serait nôtre ». A plusieurs reprises, il apparut pourtant particulièrement incohérent dans ses propos, sinon en total décalage avec le contenu des audiences, vociférant sur la judeité supposée de ses juges ou sur les espions communistes présents dans la salle. Son état mental nourrira plus tard les théories du complot sur son remplacement par un sosie ou l’administration de drogue destinées à le rendre ridicule. Il fut finalement condamné à mort par décapitation.
Pour ceux qui se poseraient la question. Le standard allemand de l'époque est l'usage de la guillotine.

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Message par Wardog1 Mar 8 Aoû - 20:18

Je me demande comment va se dérouler la colonisation de l'empire colonial Français(si elle à lieu) sans doute moins brutal que dans notre réalité.
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Message par DemetriosPoliorcète Mer 9 Aoû - 12:12

Chapitre 6 : Ichi-go

Alors que l’Europe retrouvait la paix, une autre guerre, commençait plus tôt, semblait se poursuivre indéfiniment. Depuis 1938, l’armée japonaise occupait le nord-est et le centre-est  de la Chine, et affrontait nationalistes et communistes sur un front qui n’avait pas évolué depuis.

Soumis aux dures sanctions économiques américaines, l’Empire avait espéré que le prolongement de la guerre en Europe lui permettrait de se saisir des ressources des territoires britanniques, néerlandais et Français, pour combler notamment son manque d’hydrocarbures, quitte à affronter directement les États-Unis. La fin relativement rapide du conflit européen avait ruiné ces espoirs et laissait le Japon enlisé sur l’immense front chinois. En 1941, la marine avait perdu le bras de fer au sein de l’état-major japonais : toutes les ressources disponibles devaient être allouées à la guerre terrestre, dans l’idée d’anéantir la puissance militaire du Kuomintang et de le forcer à la négociation. Cela devient d’autant plus pressant que les Alliés renforcent leur aide à l’armée nationaliste via la Birmanie et l’Indochine, les Soviétiques à celle de Mao Zedong via la Mongolie et le Xinjiang. Une vaste opération nommée Ichi-go est prévue pour avril 1942, mobilisant jusqu’à 750 000 soldats japonais.

Après la victoire Japanese_Occupation_-_Map

Les zones occupées par l'armée impériale en 1940

Ko-go, To-go, U-go

L’opération finalement nommée Ichi-go (« numéro un ») est lancée en avril 1942, et séparée en trois mouvements distincts : la première offensive, Ko-go, dans le nord, doit permettre de s’emparer de l’axe ferroviaire Pékin-Hankou puis de s’enfoncer dans la province du Henan, la seconde, To-go, dans le sud, dit permettre la jonction entre les forces japonaises de Wuchang et celles du sud du pays ; la dernière, dotée de moyens humains plus limités (85 000 hommes) doit s’emparer des territoires côtiers au sud de Shanghai et rendre indisponibles pour les autres théâtres autant de forces chinoises que possible.

Déclenchée le 19 avril, l’opération ne tarde pas à ébranler les forces chinoises : dès avril, Zhenghou tombe, suivi de Luoyang et Lingbao le mois suivant. Tout le dispositif chinois dans le Henan est anéanti tandis que s’enclenche dans le même temps To-go et U-go : Changsha, défendue héroïquement depuis 1939, tombe. Le carrefour ferroviaire de Hengyang, après une résistance désespérée, tombe aux mains de l’armée impériale, qui poursuit sa progression vers le sud-ouest. Dans le même temps, les provinces côtières du Zhejiang et du Fujian sont entièrement tombées sous le contrôle du Japon et du gouvernement de Nankin. 300 000 soldats chinois, pris en tenaille dans le Jiangxi, sont acculés à la reddition, la désertion ou la faim.

Fin septembre, l’offensive japonaise est un succès total. Malgré des pertes lourdes (environ 100 000 hommes), tous les objectifs tactiques sont remplis. Le gouvernement nationaliste chinois a perdu plus d’un million d’hommes, morts au combat ou disparus dans la débâcle, et une partie de sa crédibilité auprès des Occidentaux. Tchang Kaï-chek envisage même un instant d’abandonner Chongqing pour Chengdu, plus à l’ouest. Mao Zedong, quant à lui, s’est gardé de participer aux opérations et continue de renforcer son armée, récupérant même certaines unités nationalistes livrées à elles-mêmes.

L’enlisement à nouveau

Pourtant, le succès tactique n’amène aucune solution politique : le Japon reste enlisé en Chine et affaibli par les sanctions internationales, tout en devant maintenant gérer un territoire occupé plus grand et plus loin des côtes qu’en 1941. Tchang continue quant à lui à recevoir l’aide occidentale, qui lui permet de reconstruire en partie son armée. Outre le matérial, il bénéficie de formateurs et d’une escadrille internationale de volontaires, les « Tigres volants », qui sera largement exploitée par le cinéma et la bande dessinée. Sur le terrain, la guerre atteint des sommets dans l’horreur, s’il était encore possible de dépasser l’abjection de la prise de Nankin. L’armée japonaise teste ses armes chimiques et bactériologiques sur les populations et détruit digues et greniers pour contraindre l’ennemi par la faim. La famine de 1942-1943 reste sans doute la plus importante du XXe siècle, et tue des millions de Chinois, sans que le gouvernement de Chongqing, obsédé par la subsistance de ses soldats, ne puisse tenter quoi que ce soit pour l’empêcher. Dans certaines régions, la famine est même vue comme un soulagement : les paysans morts ne se révoltent plus contre les réquisitions, et ne sont plus tentés par le communisme…

Dans une ultime tentative d’anéantir son ennemi, l’armée impériale lance début 1944 une vaste offensive à l’intérieur des terres pour s’emparer du nœud ferroviaire de Kunming et empêcher l’aide occidentale d’arriver à Tchang. Prouesse logistique, l’opération atteint son but mais ; devant le risque d’encerclement, l’état-major doit ordonner le repli. La même année, sur le front du Henan, les offensives nationalistes parviennent enfin à reprendre du terrain et à mettre les Japonais sur la défensive. Au nord, Mao reprend Yenan, tombée pour un temps dans les mains des Japonais. La situation semble insoluble, d’autant que le gouvernement japonais commence réellement à s’inquiéter du mécontentement de sa population, étranglée par la crise économique. Un événement va cependant rebattre les cartes, l’élection de Thomas Dewey aux Etats-Unis.

Après la victoire Thomas_E._Dewey

Thomas Dewey, nouveau président des Etats-Unis

Le règlement

Vainqueur face à Henry Wallace, Dewey doit composer avec la puissante composante isolationniste de son parti, tout en privilégiant le redressement économique par rapport aux objectifs politiques. Il est de ce fait bien mieux disposé que Roosevelt à l’égard du Japon, et cherche à se poser en médiateur impartial plutôt qu’en défenseur de la souveraineté chinoise. Dès avril 1945, la diplomatie américaine réussit un coup majeur en obtenant un cessez-le-feu entre le Japon et les deux factions chinoises : les sanctions sur Tokyo sont allégées et le pétrole américain peut de nouveau être exporté, en contrepartie de quoi les forces d’occupation facilitent le transite de l’aide humanitaire vers les populations chinoises.

Les difficultés dans les négociations qui suivent font par la suite craindre un retour des affrontements, les troupes communistes lançant notamment de nouveaux assauts, mais une nouvelle intervention des trois puissances occidentales permet l’ouverture d’un nouveau cycle, sortant par là même la SDN de sa tombe (quand bien même ni les États-Unis ni le Japon ne font partie de l’organisation), en faisant garantir les futurs accords par son Assemblée générale.

En mars 1946, un protocole est définitivement signé à San Francisco : le Japon doit évacuer et remettre entre les mains des troupes chinoises l’ensemble du territoire conquis, y compris la province de Hebei, dont l’autonomie avait été l’une des causes de la guerre, mais sa souveraineté est reconnue sur les îles Pescadores, les îles Ryukyu et des îles Senkaku. Les questions du Mandchoukouo, de Formose et de Hainan sont renvoyées à une future conférence internationale. Le gouvernement autonome uni du Mengjiang doit accepter la souveraineté nominale de la République de Chine, mais celle-ci reçoit l’interdiction d’y stationner des troupes. Une force internationale d’interposition est également déployée entre la Chine et le Mandchoukouo, ainsi qu’au Mengjiang. Enfin, l’amnistie doit être reconnue pour tous les Chinois ayant participé au gouvernement collaborationniste de Nankin (la plupart des hauts responsables auront néanmoins la présence d’esprit de s’exiler immédiatement) et des élections libres organisées.

Dans les négociations, le joueur le plus fin est sans conteste Mao Zedong : en refusant de ratifier les articles du traité concernant le Mandchoukouo ou les territoires annexés par le Japon tout en ne s’opposant pas à sa mise en application quant au retrait japonais, il pousse ses pions pour la suite. Mais, dans l’immédiat, Dewey apparaît comme le grand gagnant : les États-Unis ont rouvert un marché important pour leurs produits, tandis que les investissements américains en Mandchourie, où l’on a entre-temps découvert du pétrole, s’avèrent très profitables.


Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Jeu 10 Aoû - 14:05, édité 2 fois (Raison : Coquilles)
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Message par Collectionneur Jeu 10 Aoû - 10:41

Relecture du chapitre six :

Il doit avoir une erreur de date ici entre avril et novembre :

L’opération finalement nommée Ichi-go (« numéro un ») est lancée en avril 1942, et séparée en trois mouvements distincts : la première offensive, Ko-go, dans le nord, doit permettre de s’emparer de l’axe ferroviaire Pékin-Hankou puis de s’enfoncer dans la province du Henan, la seconde, To-go, dans le sud, dit permettre la jonction entre les forces japonaises de Wuchang et celles du sud du pays ; la dernière, dotée de moyens humains plus limités (85 000 hommes) doit s’emparer des territoires côtiers au sud de Shanghai et rendre indisponibles pour les autres théâtres autant de forces chinoises que possible.

Déclenchée le 19 novembre, l’opération ne tarde pas à ébranler les forces chinoises : dès avril, Zhenghou tombe,

Une lettre oubliée :

En mars 1946, un protocole est définitivement signé à San Francisco : le Japon doit évacuer et remettre entre les mains des troupes chinoises l’ensemble du territoire conquis, y compris la province de Hebei, dont l’autonomie avait été l’une des causes d la guerre
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Message par DemetriosPoliorcète Jeu 10 Aoû - 14:39

Chapitres 7 : changements

En Occident comme dans le monde colonial, les évolutions politiques de la deuxième moitié des années 1940 sont marquées par le « changement dans la continuité ». Alors que les Etats-providences se construisent en Europe de l’ouest, les empires coloniaux font évoluer leurs institutions, sans toutefois aller aussi vite que beaucoup le voudraient

Vers les Etats sociaux ?

En Angleterre, les conservateurs et les libéraux ne se sont maintenus au pouvoir face aux travaillistes qu’en promettant de les doubler dans leurs projets sociaux. Si Churchill puis Eden refusent catégoriquement une politique de nationalisation et sont sceptiques quant à la création d’un service de santé étatisé, ils mettent en place dès 1946 la loi sur l’assurance nationale, pour laquelle les travailleurs payent un tarif unique, recevant en retour des droits pour des indemnités maladie, chômage ou de funérailles. Les subventions pour les services sociaux assurés localement ainsi que les pensons de retraite sont sensiblement augmentées.

En France, c’est bien la gauche qui porte les changements sociaux. Dès 1942, celle-ci avait connu d’importantes recompositions :a SFIO poursuit sa normalisation et se pose définitivement en parti de gouvernement crédible. Au centre-gauche, les rescapés du néo-socialisme et d’anciens membres de la SFIO en rupture avec la théorie marxiste se réunissent dans un nouveau parti, le Front de la République Sociale, qui défend à la fois réformes socialistes et réformes des institutions dans le sens d’une plus grande stabilité ; il compte dans ses rangs des personnalités comme Pierre Brossolette, Max Hymans, Louis Vallon ou encore Paul Ramadier.

En 1946, la SFIO, profitant de la déception de ceux qui avaient attendu davantage de changements après-guerre et de la désaffection vis-à-vis du PSF, parvient à réunir autour d’elle un « nouveau Front populaire », rassemblant les radicaux, résignés à devenir une force d’appoint, et d’autres formations plus petites. Aux élections de mai, , la SFIO confirme son statut de premier parti de France avec 226 députés, auxquels s’ajoutent soixante-dix radicaux et radicaux-socialistes. Avec les autres forces de gauche membres du Front Populaire, il ne manque que cinq sièges pour atteindre la majorité absolue, largement dépassée avec le ralliement du FRS et de ses soixante-deux députés. Pierre Brossolette peut ainsi remplacer Herriot au perchoir du Palais Bourbon.

Le second Front Populaire, plus heureux que le premier, est à l’origine de la plus grande transformation de la République depuis 1875. Dès 1947, la sécurité sociale, première revendication des forces de gauche, est créée par extension du système en place en Alsace-Moselle à l’ensemble du territoire ; « pour une fois, l’Allemagne a eu tout le territoire » dira, non sans un certain mauvais goût, un député de droite. Sur le plan économique, le nouveau gouvernement met fin à la politique d’austérité de la législature précédente et dévalue le Franc. Mais c’est surtout l’action du ministre de l’industrie, Max Hymans, de formation néosocialiste, qui marque les esprits : celui-ci rassemble les différents groupement industriels créés en 1937 par les nationalisations du Front Populaire en une unique Société Nationale d’Aéronautique ; le groupe Bloch, toujours société d’économie mixte, reçoit également un important soutien de l’Etat et peut commencer à produire des avions militaires à réaction dès le début de la décennie 1950.


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Léon Blum

Aux Etats-Unis, l’élection de Thomas Dewey face à un Henry Wallace jugé trop à gauche et trop mou face au communisme marque un certain retour à l’austérité budgétaire et à l’hostilité envers les syndicats. Néanmoins, conformément à ses promesses de campagne, Dewey ne revient pas sur les acquis du New Deal et gouverne au centre. Comme en Europe, la fin des années 1940 est marquée par une croissance relativement lente mais continue, dont profitent les Américains.

En Italie, Mussolini met en place son ultime grand coup : la réforme agraire. Pour la moisson 1945, Italo Balbo tient un discours rappelant les heures glorieuses des combats contre les bolchéviques, tout en terminant sur la nécessité de transformer les campagnes et d’élever le statut du paysan italien. En novembre, le Duce fait avaliser par la Chambre des Faisceuax et Corporations le projet de réforme agraire. Si celui-ci est pensé par le haut, et est conclu après des négociations serrées avec les propriétaires terriens dûment indemnisés, la mobilisation sur le terrain par le PNF est conçue pour lui donner un caractère révolutionnaire. Quoi qu’il en soit, les structures sociales de l’Italie rurales sont réellement transformées, et la popularité du Duce atteint désormais des sommets. Un soutien supplémentaire dans le bras de fer qui s’annonce avec la monarchie…

Le monde colonial

Bien que mobilisés pour l’effort de guerre, les pays colonisés d’Afrique et d’Asie semblaient avoir été peu affectés par les changements survenus à la suite du conflit. Les Empires français et britannique semblaient plus inébranlables et puissants que jamais, et les populations métropolitaines acquises aux projets impériaux.

Les promoteurs de changements profonds étaient pourtant nombreux. En France, la « Chambre de la victoire » n’avait rien accompli de notable dans ce domaine. L’idée que le pacte colonial appartient au passé et que la France doit établir de nouveaux liens avec ses outremers avait pourtant fait son chemin dans les élites politiques, mais le lobbyisme des colons et la frilosité de nombreux députés empêchaient toute traduction politique. Tout juste avait-on l’abolition du travail forcé, la fin des communes mixtes en Algérie et la facilitation de la naturalisation « hors-statut », choix de toute façon refusé par une immense majorité des Musulmans. Pour les leaders du monde colonial, indépendantistes comme réformistes, il devint clair que seule la mobilisation de la société civile peut entraîner un changement véritable. Ferhat Abbas, qui avait évolué de l’assimilationnisme à l’autonomisme, créé l’Union Démocratique Algérienne, qui défend l’égalité politique, l’autonomie de l’Algérie et la réforme agraire.

Les choses changent enfin à l’arrivée au pouvoir du nouveau Front populaire, avec le remplacement de l’Empire par la Fédération Française : chaque colonie possède désormais un parlement bicaméral, l’une des chambres étant élue par l’ensemble des habitants, l’autre par les seuls citoyens français. Le gouverneur de chaque colonie est désormais nommé parmi ses habitants, bien qu’il soit désormais flanqué d’un « administrateur général » souvent métropolitain ». Un « Haut Conseil de la Fédération », composé de délégués des différentes assemblées est réuni pour la première fois à Paris, mais rapidement déplacé à Marseille dans un bâtiment construit pour l’occasion, le Palais de la Fédération. Dans le même temps, Monnerville, ministre radical des Outre-Mers, obtient l’intégration sous forme de départements des quatre « vieilles colonies » que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion, auxquels on ajoute finalement la Nouvelle-Calédonie.

Mais c’est en Algérie que les changements sont les plus profonds : si le bicaméralisme est maintenu et que l’Assemblée élue par les seuls citoyens conserve la prééminence, le gouvernement accorde la citoyenneté « dans le statut » à 450 000 Algériens et Algériennes, combattants ou enfants de combattants des deux guerres. Les Européens d’Algérie savent désormais qu’ils risquent, sur le temps long, de perdre leur prééminence politique : dès le vote de la réforme, de violentes émeutes éclatent à Alger et Oran. Quelques mois plus tard, une centaine de personnalités signent le Manifeste d’Oran, un texte qui se termine sur ce passage : « il est indéniable qu’il existe aujourd’hui en Algérie une population qui est à la fois française, méditerranéenne et africaine. Si la France en vient à négliger ses devoirs envers ce peuple nouveau, il sera de la responsabilité de celui-ci de prendre lui-même en main ses destinées ». Sans le dire, on évoque la possibilité d’une indépendance de l’Algérie française, sous la direction de sa population européenne. Reste à savoir quelle forme cette indépendance prendrait. La société n’en continue pas moins d’évoluer : en 1949, la réforme agraire est mise en place, permettant aux agriculteurs Arabes et Kabyles de récupérer une partie des terres accaparées depuis des générations par des planteurs qui ne représentent d’ailleurs qu’une petite minorité de la population européenne elle-même.

En 1946, les mandats SDN de Syrie et du Liban se voient accorder l’indépendance, bien que certains parleront d’un leurre, la France conservant, comme le Royaume-Uni en Egypte, de nombreuses bases militaires et une influence certaine. L’ancien Togo allemand, mandat SDN lui-aussi, choisit de transformer son statut pour celui de membre de la Fédération, choix également fait par le Cameroun. Les protectorats (Etats indochinois, Maroc et Tunisie) obtiennent le statut d’ « Etats associés », mais n’obtiennent pas l’autonomie interne espérée.

Dans l’Empire britannique, le changement en matière coloniale se heurte à la frilosité sur la question des conservateurs au pouvoir. Seul le royaume de Sarawak, dirigé par des blancs, obtient son indépendance avant 1950.

Pourtant, la question indienne arrive peu à peu en tête des préoccupations du Parlement. Depuis 1944 et le retour de Chandra Bose, des foyers de guérilla indépendantistes se sont développés dans le Bihar et le Bengale occidental, puis dans le sud et l’ouest du pays. Le gouvernement conservateur est poussé, notamment par ses partenaires libéraux, à accélérer la transfomation du pays. En 1947 est voté par le Parlement le Self-government of the Indian Empire Act, qui restructure l’Empire des Indes en donnant une large autonomie au pays, conçu comme une fédération comprenant Bengale, ouest musulman et Ceylan. La vice-royauté est désormais dévolu à un Indien, le Nezam d’Hyderabad, bien qu’il soit flanqué d’un gouverneur général, Lord Mountbatten, qui garde le contrôle de l’essentiel de l’exécutif. La formule est saluée comme une avancée importante par les partisans de l’indépendance, comme le parti du Congrès de Nehru, qui devient majoritaire dans la nouvelle Chambre des Communes. La nomination d’un vice-roi musulman fait également baisser l’audience des séparatistes de Mohammad-Ali Jinnah, en rassurant l’opinion islamique ; certains se mettent à rêver d’une transformation progressive de la vice-royauté en une monarchie musulmane, prenant la suite de l’ancien Empire moghol.

En réponse, l’Armée Nationale Indienne, le mouvement de Chandra Bose, diffuse largement la déclaration dite des « quatre points non-négociables » :

« Le mouvement de libération nationale déclare considérer les quatre points suivants comme les objectifs primordiaux et non-négociables de tout partisan de l’indépendance indienne :

1 – L’Inde doit obtenir une souveraineté totale et immédiate. Aucun lien, même symbolique, ne saurait subsister avec la puissance coloniale britannique.

2 – L’Inde forme un ensemble uni du Baloutchistan au Bengale, de l’Himalaya à Ceylan. Aucune partition ne peut être acceptée. Si des statuts particuliers venaient à être envisagés, ils devraient être le fruit de décisions internes à l’Inde et en aucun cas être imposés de l’étranger ou par des groupes hostiles au gouvernement indien.

3 – Le pouvoir de l’aristocratie complice des Britanniques doit être anéanti. L’Inde ne peut accepter ni régime monarchique, ni maintien du pouvoir princier.

4 – L’indépendance nationale ne peut être complète sans contrôle indien sur l’économie. Les intérêts économiques étrangers ou appartenant à des Indiens complices de l’étranger devront revenir à la Nation.

Quiconque se prétend défenseur de l’indépendance indienne mais se dit prêt à revenir sur l’un de ces points est un traitre et sera traité comme tel ».


Après la victoire Netaji_Subhas_Chandra_Bose

Netaji Subhas Chandra Bose

L’enthousiasme qui avait suivi la loi de 1947 retombe lors des années suivantes. La présence de l’armée et de la police coloniales qui se perpétue et tend même à se renforcer face à la guérilla de l’Azad Hind, puis la mort du vieux leader indépendantiste Mohandas Gandhi, en 1949, font douter de la viabilité de la nouvelle structure. Six semaines après la mort de Gandhi, son pendant musulman, Badshah Khan, leader musulman non-violent et unioniste, est assassiné, probablement par les séparatistes musulmans. Cet acte radicalise son mouvement, les Chemises rouges, qui abandonnent progressivement la non-violence. Des affrontements commencent dès la fin de 1949 entre Chemises rouges et miliciens séparatistes, sans que New Delhi ne parvienne à calmer le jeu.
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 10 Aoû - 19:54

DemetriosPoliorcète a écrit:En réponse, l’Armée Nationale Indienne, le mouvement de Chandra Bose, diffuse largement la déclaration dite des « quatre points non-négociables » :

« Le mouvement de libération nationale déclare considérer les quatre points suivants comme les objectifs primordiaux et non-négociables de tout partisan de l’indépendance indienne :

1 – L’Inde doit obtenir une souveraineté totale et immédiate. Aucun lien, même symbolique, ne saurait subsister avec la puissance coloniale britannique.

2 – L’Inde forme un ensemble uni du Baloutchistan au Bengale, de l’Himalaya à Ceylan. Aucune partition ne peut être acceptée. Si des statuts particuliers venaient à être envisagés, ils devraient être le fruit de décisions internes à l’Inde et en aucun cas être imposés de l’étranger ou par des groupes hostiles au gouvernement indien.

3 – Le pouvoir de l’aristocratie complice des Britanniques doit être anéanti. L’Inde ne peut accepter ni régime monarchique, ni maintien du pouvoir princier.

4 – L’indépendance nationale ne peut être complète sans contrôle indien sur l’économie. Les intérêts économiques étrangers ou appartenant à des Indiens complices de l’étranger devront revenir à la Nation.

Quiconque se prétend défenseur de l’indépendance indienne mais se dit prêt à revenir sur l’un de ces points est un traitre et sera traité comme tel ».

Un manifeste qui aurait sa place LFC Wink

Excellent !
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Message par Préhistorique Jeu 10 Aoû - 20:34

DemetriosPoliorcète a écrit:
Chapitre 5 : après-guerre

Après la victoire France_1941_Pr%C3%A9fectures_r%C3%A9gionales_Etat_fran%C3%A7ais

Les nouvelles préfectures régionales de la République française
Séparer la Moselle de la Lorraine ça fait un peu trop : trace de l'Alsace Lorraine annexée par l'Allemagne (surtout après un guerre contre l'Allemagne). Je pense donc que la préfecture de Lorraine engloberait les quatre départements lorrains.

Il faudrait aussi que la couleur de la Provence ne soit pas la même que celle de la Corse, on pourrait croire à une même région. le côté insulaire de la Corse la mettra toujours à part dans les découpages administratifs.
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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 10 Aoû - 20:58

LFC on revient aux départements d'avant 1871. Pourquoi ne pas également ici mettre un terme à la politique du deuil ?
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Message par Thomas Jeu 10 Aoû - 22:33

L’ancien Togo allemand, mandat SDN lui-aussi, choisit de transformer son statut pour celui de membre de la Fédération, choix également fait par le Cameroun.
OTL comme ITTL, les Camerounais n'ont rien "choisi".
Quant au Togo d'après-guerre, vu comme les Togolais ont travaillé à leur indépendance, je ne les imagine pas s'intégrer à un empire qui ne dit pas son nom alors que le mandat SDN/ONU va dans leur sens.

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