1941 : après la victoire
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1941 : après la victoire
Les uchronies militaires ne sont pas mon domaine, évoquons donc rapidement le déroulement du conflit: pour soucis de santé, Maurice Gamelin est écarté au début du conflit. Ses successeurs restent fidèles à la stratégie attentiste et laissent Hitler envahir la Pologne. Cependant, les actions contre la Sarre sont plus importantes que dans notre continuum, le retour d'expérience permet de corriger quelques faiblesses structurelles du commandement. Les soldats non employés sont intensivement entrainés.
Mieux organisé, le commandement réagit à la percée des Ardennes en renforçant et en approvisionnant à temps ses troupes. Après deux semaines de combats, l'élite des corps blindés est détruite et Guderian capturé. Des combats d'infanterie, plus tard largement exploités par le cinéma, se poursuivent dans la forêt. En Belgique, la 1ere armée et les Britanniques repoussent les attaques allemandes suite à de durs combats.
L'ennemi repoussé, les Alliés restent fidèles à leur stratégie originelle et attendent la poursuite du réarmement pour repasser à l'offensive. Mais le moral, dans la troupe comme la population, est au plus haut. En Allemagne, les dirigeants nazis sont contraints de mobiliser la population derrière l'idée d'une guerre défensive pour la survie de la race; les accents révolutionnaires qui réapparaissent dans le discours de Goebbels inquiètent par ailleurs le commandement militaire...
En dépit de quelques erreurs qui prolongent la guerre et sauvent un temps la crédibilité du Führer, les troupes alliées qui reprennent l'offensive au printemps 1941 sont supérieures en nombre, en matériel et en carburant. L'Allemagne, qui a dû évacuer la Norvège, manque de tout... Alors que l'effondrement semble imminent sur le front, Hitler reçoit un ultimatum soviétique exigeant l'évacuation du Memmelland et de la Pologne. Y voyant une opportunité inespérée de rassembler l'Allemagne derrière lui et de s'arranger avec les Alliés, il s'empresse de refuser.
L'offensive éclaire de Joukov, le vainqueur de Khalkin Gol tout récemment promu, écrase les troupes allemandes les moins fiables laissées à la frontière orientale. priorité est donnée à l'avance le plus loin possible à l'ouest, ce qui sauve la ville de Königsberg, héroïquement défendue par des militaires désorganisés et des civils armés à la hâte.
Quelques jours plus tard, un coup d'Etat prévu depuis plusieurs semaines renverse Hitler pour porter au pouvoir un gouvernement provisoire formé de militaires prussiens, appuyé pour la circonstance par l'Eglise catholique. Tous les chefs nazis sont arrêtés, à l'exception de Göring, qui fuit en Italie par la voie des airs, et de Heydrich, mort au combat à la tête des militants dans une ultime tentative d'insurrection nationale-socialiste. A Nüremberg, les derniers fidèles du Führer sont écrasés au canon par la Wehrmacht.
Le nouveau chef de l'Etat, le général Ludwig Beck, exhorte les soldats à résister autant que possible pour pouvoir conclure une paix honorable avec les Alliés et poursuivre la lutte contre les soviétiques? Peine perdue: le front s'effondre dans les jours qui suivent, certaines unités se débandent, tandis que d'autres, sur l'initiative personnelle de leurs officiers, déposent les armes, qui espèrent les laisser ainsi intactes en prévision d'une lutte contre les soviétiques qu'ils imaginent inévitable.
La diplomatie de Staline obtient des alliés le refus de toute paix séparée, contre la promesse d'une Pologne indépendante. En juin 1941, la guerre est finie.
Le traité de paix:
Réunis à l'automne dans la ville de Potsdam, les belligérants redessinent la carte de l'Europe. Les soviétiques acceptent d'évacuer la Pologne et le Reich, mais atteignent leur principal objectif, la reconnaissance par les alliés de leurs conquête de 1939-1940. La nouvelle frontière se situe sur la ligne Curzon. Malgré l'agrandissement de la Pologne en Mazurie et en Silésie, sensée compenser cette perte, la Pologne conservera une profonde rancœur devant cette trahison des alliés. La France obtient quand à elle le retour au traité de Paris de 1814, en annexant Sarrelouis et Landau. L'ouest et le sud de l'Allemagne sont occupés par les forces alliées, la France en profitant pour détacher une grande Rhénanie de la Prusse, sans pour autant réussir à en faire un Etat indépendant.
Quelques tentatives d'insurrection d'extrême-gauche servent de prétexte au gouvernement Beck pour maintenir la répression face aux communistes allemands, tout en mobilisant la rhétorique de la menace communiste face aux interlocuteurs occidentaux. De fait, si l'Allemagne s'engage à payer le restant des réparations dues au titre du Traité de Versailles, la somme n'est que légèrement alourdie. Le traité de Sanssouci reste perçu comme une humiliation par l'Allemagne, tandis que l'arrivée massive de germanophones expulsés par la Pologne et la Tchécoslovaquie reconstituée sert de vivier aux mouvements d'extrême-droite.
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Re: 1941 : après la victoire
Jamais officiellement abolie, la République de Weimar reprend son fonctionnement en ignorant la parenthèse hitlérienne. Les conservateurs décrédibilisés par la signature du traité, les communistes et les nationaux-socialistes interdits, les élections portent au pouvoir une coalition de la SPD, du Zentrum et de différents partis libéraux. Mais ce gouvernement modéré est un trompe l'oeil: la situation est explosive, et la population reste farouchement nationaliste dans sa majorité.
Annoncée par Goebbels lors de l'entrée des troupes alliées sur le territoire du Reich, le Werwolf, l'organisation de résistance nazie, se constitue effectivement dans les mois qui suivent la signature du traité. Menant d'abord des actions contre les troupes d'occupation, il subit assez vite une répression importante qui le pousse à se replier en zone non-occupée et à concentrer ses actions contre la République et les conservateurs.
Ne pardonnant pas la trahison des militaires et des aristocrates, le Werwolf se rapproche de plus en plus des positions de l'aile gauche du nazisme originel, appelant au renversement des hiérarchies traditionnelles et à la socialisation de l'économie. Ludwig Beck est l'une de leurs victimes, peu après la démission de son gouvernement.
D'autres tendances d'extrême-droite préfèrent la voie de la légalité, en renonçant à se revendiquer du régime nazi, d'autant plus que l'aura de l'ancien chancelier a sensiblement faibli lors de son procès, où son esprit brouillon et son dérangement mental sont apparus au grand jour (les théories du complot ne cesseront d'ailleurs jamais d'évoquer un acteur ou l'administration de drogues). Le groupe paramilitaire Stahlhelm est reconstitué, tandis que de véritables contre-sociétés nationalistes se constituent partout en Allemagne, particulièrement dans le milieu des expulsés des Sudètes, de Sarre et de Prusse orientale.
Le KPD, finalement autorisé, ne parvient pas à retrouver sa puissance d'avant-guerre, d'autant plus que l'Internationale est revenue à une doctrine "classe contre classe" inaudible, refusant toute alliance avec les sociaux-démocrates.
Les groupes paramilitaires réapparaissent, plus forts que jamais, avec notamment le Scharzbanner Schwarz Rot Gold républicain, dont les membres jurent de ne pas laisser une deuxième fois l'Allemagne aux fascistes sans combattre jusqu'à la mort.
En dépit de sa perte de prestige, Hitler, finalement pendu après un long procès, suscite pour son enterrement des manifestations massives qui tournent à l'émeute.
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France
La victoire de 1941 suscite une véritable euphorie. La situation politique n'en demeure pas moins changeante et tendue, une fois l'union sacrée terminée. Le PCF ne se remet pas de l'hémorragie de ses militants qui a suivi le Pacte germano-soviétique, en dépit du retournement in extremis de l'Union Soviétique. La nouvelle orientation du Komintern l'empêche de rechercher l'alliance des autre groupes de gauche. Son déclin profite à l'aile gauche de la SFIO et de nouvelles formations marxistes.
Aux élections de 1945, le nouveau Front Populaire, rassemblant les socialistes, les radicaux-socialistes et de nouvelles formations de gauche, remporte la majorité, rassemblé derrière le slogan "1936: le Front Populaire forge les armes de la victoire. 1945: le Front Populaire cueille les fruits de la victoire". En dépit d'une situation sous tension, une large partie des promesses de 1936 peuvent être réalisées.
En Algérie, la nouvelle majorité signe le retour de Maurice Violette, bien décidé à mener à bien ses réformes. Devant l'opposition des colons, il manque d'être rappelé, mais une vaste campagne de soutien et de grève, organisée par Ferhat Abbas et ses soutiens parmi la population musulmane ainsi qu'en métropole permet de mener le projet à bien, plusieurs centaines de milliers d'Algériens obtenant la naturalisation dans le statut coranique. Une tentative de coup d'Etat de l'extrême-droite pied-noire, qui s'empare de plusieurs bâtiments officiels à Alger pour proclamer l'indépendance de la République Française d'Algérie achève de mettre l'opinion métropolitaine du côté des réformes.
Le rapport électoral est ainsi rééquilibré en Algérie, ce qui permet d'accélérer les réformes, en dépit de la présence de groupes indépendantistes armés, musulmans comme européens, qui restent minoritaires.
Les élections voient aussi l'entrée d'un contingent relativement important de députés d'extrême-droite, menés par Joseph Darnand, plus couvert de gloire que jamais, qui fonde bientôt le Parti des Combattants, rassemblant plusieurs groupuscules.
On remarque aussi la naissance du RPF, fondé par un général qui s'est fait connaitre pour son rôle dans la bataille des Ardennes, puis son avancée en Allemagne.
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Re: 1941 : après la victoire
Après ses gains territoriaux à peu de frais, Staline maintient son emprise sur l'URSS, tandis que les plans d'industrialisation se poursuivent. Une nouvelle République rejoint l'Union en 1950, alors que les Soviétiques, déjà présents depuis longtemps dans les faits, entrent au Xinjiang et rattachent la région sous le nom de République Socialiste Soviétique d'Ouïghouristan.
La dernière décennie du règne de Staline est consacrée à rebâtir la puissance militaire soviétique, largement diminuée après les purges de 1936. L'implantation de troupes alliées dans la portion de Prusse Orientale restée allemande, déclarée dans un premier temps zoné démilitarisée, sert de prétexte pour poursuivre l'industrialisation à marche forcée.
La mort de Staline, en 1953, voit ses subordonnés se déchirer pour la succession. Le duo Beria Malenkov parvint à éliminer ses adversaires; sentant la fin, Khrouchtchev fuit le pays et se réfugie aux Etats-Unis.
Beria, tout en imposant le silence sur les crimes staliniens, libère une partie des prisonniers politiques et diminue l'activité de la police politique, sans pour autant se priver de cet excellent outil de maintien au pouvoir. Abandonnant immédiatement le lyssenkisme, il investit massivement dans la modernisation agricole, accompagnée de formes de libéralisation qui ne disent pas leur nom, et introduit de plus en plus de souplesse dans la planification soviétique.
Beria est assassiné en 1958 en pleine parade militaire, par un tir d'arme lourde qualifié "d'accidentel", bien que personne n'en soit dupe. Sa mort spectaculaire est suivie d'événements bien plus opaques, qui voient ses plus proches soutiens purgés. Il semble que, plus que les orthodoxes du Parti, l'Armée rouge ait pris l'initiative d'éliminer le premier secrétaire. Lassés de vivre sous la menace permanente d'une purge, les officiers prennent leur revanche sur la bureaucratie qui règne sans partage depuis Staline. Les réformes de Beria sont "rectifiées" mais on n'assite pas à un retour en arrière. Ni Staline ni Beria ne sont d'ailleurs condamnés officiellement, l'illusion de la continuité et de l'infaillibilité du régime devant primer.
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Re: 1941 : après la victoire
La guerre en Europe, et dans une certaine mesure les livraisons d'armes aux nationalistes chinois permettent une certaine expansion économique dans le pays, qui se remet progressivement de la crise de 1929. L'embellie reste limitée, et ralentit avec la fin de la guerre. En 1944, la victoire des Républicain signe un retour à l'austérité et à l'isolationnisme qui ranime encore les tensions sociales. Tandis que la gauche démocrate est déçue par les positions d'Harry Truman et de ses soutiens, les organisations socialistes et communistes restent importantes, voire se renforçent dans un pays traversé par des grèves à répétition.
Au plan international, la doctrine Monroe est strictement appliquée, jusqu'au grave revers que constitue la prise de pouvoir de Fidel Castro à Cuba. Si celui-ci, conscient du danger de dépendre de la seule URSS, ne se réclame pas officiellement du marxisme-léninisme, il met en place un nationalisme fortement agrémenté de socialisme et profondément anti-américain.
En 1960, l'élection de Richard Milhous Nixon fait prendre un virage au Parti républicain, qui met en place une politique sociale plus ambitieuse et renoue avec une activité diplomatique internationale plus intense.
En Asie Orientale:
Conscients de l'impossibilité de mener une guerre contre l'ensemble des puissances occidentales après la défaite de l'Allemagne, le Japon concentre toutes ses forces sur la guerre terrestre contre la Chine nationaliste, employant tous les moyens à sa disposition, jusqu'à utiliser massivement les armes chimiques et bactériologiques et organiser des famines dans les territoires rebelles.
Soutenu et armé par l'ensemble des Occidentaux, Jiang tient néanmoins jusqu'au bout. Au milieu de la décennie 1940, le conflit est plus que jamais une impasse militaire, tandis que les révélations sur les méthodes japonaises émeuves de plus en plus les opinions des démocraties, entrainant un soutien toujours plus important à la Chine. Appauvri et asphyxié par les sanctions et le coût de la guerre, le Japon accepte des négociations sur la base du statu quo ante bellum. Le traité signe en 1947 à Hanoï entraine l'évacuation des troupes japonaises, remet à plus tard la question du Mandchoukouo et ne dit rien de Formose et Hainan.
Refusant la paix au rabais de Jiang, les communistes et la gauche du Kuomintang appellent la poursuite de la lutte et affrontent les partisans de Jiang, qui les réprime impitoyablement avec des méthodes qui se rapprochent de celles des Japonais. Les communistes sont réduits au silence en Chine continentale, mais s'affirment comme la principale force de résistance dans les territoires restés sous domination japonaise.
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Re: 1941 : après la victoire
Malgré la neutralité de l'Italie, Mussolini est desservi par la chute de l'Allemagne, modèle le plus abouti de son projet totalitaire.
Ses dernières années au pouvoir sont marquées par un affaiblissement progressif de sa position, tandis que les antifascistes relèvent la tête. Le Duce meurt en 1952 d'un accident d'avion, laissant le pouvoir à son gendre, le comte Ciano. Celui-ci mène rapidement une politique de normalisation de la politique italienne et de repli progressif des théâtres coloniaux.
Un coup d'Etat manqué contre le gouvernement et la monarchie, organisée par l'aile dure du PNF derrière Italo Balbo et le prince Borghese, qui échoue suite notamment à une grève générale et à l'opposition de l'armée, accélère la transition vers le parlementarisme. Les premières élections de 1957 donnent une majorité à la démocratie chrétienne et aux socialistes, en dépit d'un score qui reste très élevé pour le Parti National Fasciste, qui devient par la suite simplement le Parti National.
La Libye retrouve la situation de 1922 (deux Etats sous protectorat et le Fezzan sous contrôle direct), tandis que l'Ethiopie se voit accorder une autonomie toujours plus importante, jusqu'à pouvoir mettre fin à l'union personnelle avec l'Italie par un simple vote parlementaire.
Une guerre civile se poursuit néanmoins entre les partisans d'un retour du Négus et la République laissée par le replis italien. Les régions d'ethnie Somali de l'ancien Empire abyssinien restent intégrées à la Somalie italienne.
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Re: 1941 : après la victoire
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Re: 1941 : après la victoire
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Re: 1941 : après la victoire
Préhistorique- Messages : 560
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Re: 1941 : après la victoire
Avec un gros coup de bol ils peuvent découvrir les gisements de Mandchourie plus tôt qu'OTL. Problème, comme OTL le Japon n'a pas les compétences industrielles pour les exploités. La matérielle utilisé avant guerre pour l'exploitation des hydrocarbure par le Japon venait des USA. Le Japon ainsi été incapable de pleinement exploiter les hydrocarbures du sud-est asiatique "libéré" de l'emprise des Empires Européens.Préhistorique a écrit:Je ne vois pas la guerre sino-japonaise durer jusqu'en 1947. OTL il y a eu un embargo pétrolier sur le Japon en 1941 qui lui a coûté 80% de son pétrole, je ne vois donc pas comment il aurait pu continuer la guerre durant 6 ans avec seulement 20% de son approvisionnement en pétrole. Sans compter que les soviétiques auraient pu attaquer en Mandchourie.
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Re: 1941 : après la victoire
Cela étant, il me semble que le Japon a tenu en Chine jusque 1945 OTL, connaissant le jusqu-au-boutisme des chefs japonais et leur peur du déshonneur, et dans l'hypothèse où Staline reste sur sa position de prudence d'après la leçon de Khalkin Gol, ne peut-on pas imaginer une poursuite obstinée de la guerre jusqu'à épuisement complet?
J'ignorais l'affaire des gisements en Mandchourie. Pourrait-on imaginer les successeurs de Roosevelt adopter une politique plus souple vis-à-vis du Japon et de jouer les médiateurs bienveillants en échange d'une préférence pour les capitaux américains?
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
Mais en 1945 OTL, le Japon atteint ses limites au printemps 45, successivement défait à la Bataille des monts Xuefeng et la Deuxième campagne du Guangxi. Dans ta TL il est probable qu'en 45 la Chine reçoive un aide occidentale massive et même un encadrement. Pour le Japon cela veut dire soit les premières défaites arrivent un peu plus tôt soit qu'elles sont plus sévères. A partir de là c'est la descente au enfer assurée. La Chine se retrouve avec des troupes nombreuses et de mieux en mieux équipés.
Dans ces circonstances je donne 2 ans maximum aux Chinois pour atteindre Pékin.
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Re: 1941 : après la victoire
Il faudra donc que la paix soit conclue plus tôt ou que pour une raison x ou y les Occidentaux diminuent leur aide.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
Conformément à sa politique déjà menée dans les années 1930, Léon Blum négocie l'indépendance de la Syrie et du Liban dès 1946, les deux pays établissant des régimes parlementaires.
Plus au sud, les Britanniques quittent une Palestine laissée sous la forme d'un Etat confédéral auquel personne ne croit, mais qui a pour mérite de laisser les troupes de sa majesté évacuer en se lavant les mains des événements à suivre. La proclamation immédiate de l'indépendance d'Israël entraine une intervention des pays arabes, au premier rang desquels la Transjordanie et son armée moderne.
En dépit de beaux succès de la Haganah, et du soutien officieux de la France, les troupes juives finissent expulsées hors de Jérusalem et se retrouvent à lutter dos à la mer. Ses chefs sont contraints de négocier avec Abdallah Ier, dont le véritable objectif est la conquête de Jérusalem. Les sionistes doivent se contenter d'une large autonomie sur un territoire discontinu.
L'Egypte proteste vigoureusement face à la trahison hachémite. Néanmoins, son armée n'ayant pas été vaincue, le prestige du roi Farouk n'est pas violemment atteint, et sa monarchie se maintient en Egypte et au Soudan.
En Syrie, les partisans du "croissant fertile" l'emportent sur les autres tendances. Le pays entre dans une confédération avec les Etats hachémites en 1958, avant de devenir un royaume et d'offrir la couronne au roi Fayçal trois ans plus tard, réalisant de fait la Grande Syrie. Le nouvel Etat connaît un développement rapide. Mais ses dirigeants regardent de plus en plus vers les territoires perdus du Hedjaz...
Iran
Reza Shâh meurt au sommet de sa gloire, dans un Etat plus contrôlé que jamais. Néanmoins son fils, très jeune, peine à s'imposer auprès de la vieille garde de son père, que ses projets de réforme irritent. Une libéralisation politique et religieuse est entreprise, mais Mohammad Rezâ revient rapidement en arrière et se coupe des réformateurs. Isolé, le roi jet-setteur est déposé par le général Ghavam, dans un contexte de fortes tensions sociales. L'Iran établit une République semi-présidentielle. Ghavam devient président, mais doit composer avec son premier ministre, Mohammad Mossadegh.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
En dépit de sa victoire, la France peine à retrouver son ancienne influence en Europe Centrale et de l'Est où les abandons successifs de la Tchécoslovaquie et de la Pologne n'ont pas été oubliés. A force d'efforts et devant la menace soviétique, la diplomatie française parvient néanmoins à réunir les pays de l'ancienne petite entente pour la signature d'un traité d'assistance militaire et de non agression, qui prend le nom de pacte de Varsovie. Le gouvernement travailliste de Grande-Bretagne refuse de s'y associer.
En Allemagne, le gouvernement du Front populaire, en accord avec les gouvernements britannique et belge, décide de retirer la majeure partie des troupes pour ne plus occuper que la Rhénanie et la Ruhr. En 1949, devant des provocations soviétiques, la France et l'Allemagne signe un accord par lequel une partie des forces françaises d'occupation est déplacé vers la Prusse orientale démilitarisée, en dépit des protestations de l'Union Soviétique contre cette violation évidente du traité de Potsdam.
En 1954, la France, déjà en avance dans la recherche avant-guerre, parvient à faire sauter sa première bombe atomique dans le Sahara, devançant de quelques mois le Royaume-Uni. Ce succès lui permet de renforcer le Pacte de Varsovie; les pays du Benelux rejoignent l'alliance, suivis de l'Italie de Ciano dès 1956.
Alors que les Etats-Unis ont fait sauter leur première bombe quelques mois plus tôt, les Soviétiques annoncent leur entrée dans l'ère atomique début 1958. L'équilibre de la terreur est en place.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
Loin des inquiétudes pour la paix et de la course à l'atome, les populations européennes retrouvent un peu de l'insouciance des années folles. Le rock'n roll arrive au milieu des années 50 chez les élites culturelles européennes et connaît un large succès, de même que certaines habitudes anglo-saxonnes. Mais les populations française comme allemande restent largement rétives. Les artistes nationaux restent les plus aimés, en dépit d'une certaine vogue de la chanson anglaise dans les années 1960. La jeunesse branchée européenne fait d'ailleurs en 1964 le deuil des Beatles, tués par une bombe du Werwolf au cous d'un concert à Hambourg en 1964.
La télévision ne se développe que très lentement en France, pour un public restreint. Comme pour la radio dans l'entre-deux-guerres, le pays voit cohabiter une chaine publique avec plusieurs essais de chaines privées. En Allemagne, les partis politiques développent leurs propres chaines: sociaux-démocrates, Zentrum et droite conservatrice.
Dans le champ intellectuel, la gauche reste dominante, sans que les partis communistes ne puissent réellement peser sur les penseurs.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
DemetriosPoliorcète a écrit: En Allemagne:
Les groupes paramilitaires réapparaissent, plus forts que jamais, avec notamment le Scharzbanner Schwarz Rot Gold républicain, dont les membres jurent de ne pas laisser une deuxième fois l'Allemagne aux fascistes sans combattre jusqu'à la mort.
le "Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold" historique était un création du SPD, Zentrum et DDP. Vu que cette coalition est au pouvoir dans cette uchronie, est-ce que cette Scharzbanner (schwarzbanner ?) est officiellement liée à ces partis ou est-ce que c'est une organisation tout a fait indépedante ?
Marc Pasquin- Messages : 96
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Re: 1941 : après la victoire
Donc oui, cette organisation est bien dans la continuité de celle d'OTL.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
On peut penser que la SDN, peut être réformée à la mage, continue d'exister, en réintégrant les principales puissances. Mais elle reste tout aussi inefficace.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
En dépit de difficultés économiques posées par les tensions politiques, le coût de l'armée d'occupation et des politiques de désindustrialisation plus ou moins déguisée menée par les Français, l'Allemagne des années 1960 connaît une certaine embellie sur les plans économiques et sociaux et un apaisement relatif des tensions politiques.
Le Werwolf officiel dépose les armes en 1961 (en réalité, il ne rend que les armes lourdes) contre une amnistie pour ses membres, à la grande fureur des Français et des Britanniques. Une partie réduite des militants choisit de poursuivre la lutte armée , privilégiant l'action spectaculaire comme l'assassinat de personnalités du monde de la culture, mais l'essentiel des militants et dirigeants forment une organisation légale, le Parti National-Révolutionnaire, qui se revendique explicitement d'Ernst Röhm. Le Front Noir des frères Strasser, reconstitué après-guerre, connaît un succès inattendu, attirant beaucoup de jeunes attirés par les contre-cultures venues du monde anglo-saxon et l'ésotérisme, cherchant à construire des contre-sociétés autour des écrits de Julius Evola et d'autres théoriciens du rejet de la modernité.
Tout bascule en 1969, avec la grande crise pétrolière entrainée par les conflits au Moyen Orient entre Saoudiens et Hachémites. L'économie industrielle de l'Allemagne s'effondre, le chômage explose, et les partis extrêmistes connaissent un afflux de militants; même le vieux KPD se renforce, recevant d'importants subsides de Moscou. Le souvenir du tournant de 1929 est dans toute les têtes.
Le terrorisme du nouveau Werwolf s'accentue, tandis qu'apparaît un terrorisme d'extrême-gauche derrière la Rote Armee Faktion. Les démonstrations de force des milices, y compris pro-gouvernementales, sont monnaie courante, tandis que les coalitions au pouvoir font valser les gouvernements.
En 1974, les partis de la droite dure parviennent à surmonter leurs vieilles rancune et à nouer une alliance électorale qui remporte les élections, aidée par la peur de la RAF, vue comme la main de Moscou, et des tensions avec la France, jugée responsable du désastre économique. Après une année de tensions, le vote de lois antiterroristes jugées liberticides provoque une réaction violente de la gauche. Dans la ville étudiante de Göttingen, le Front Rouge communiste, l'Action Antifasciste et des éléments de la RAF parviennent à la stupeur générale à désarmer les forces de l'ordre et à proclamer une commune populaire. Les syndicats de gauche lancent une grève générale pour éviter l'écrasement de la ville et exiger de nouvelles élections.
Après plusieurs jours d'hésitation, les dirigeants de la Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold, terrifiés à l'idée de revivre 1933 sans rien faire, proclament l'insurrection. Dans un climat d'insurrection générale, le gouvernement quitte Berlin le rouge pour Dresde. Dans la capitale, un gouvernement de transition dominé par la SPD voisine avec un gouvernement révolutionnaire qui élit domicile dans le quartier ouvrier de Neuköln.
La guerre civile allemande a commencé.
Dernière édition par DemetriosPoliorcète le Jeu 24 Sep - 22:26, édité 1 fois
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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Re: 1941 : après la victoire
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Re: 1941 : après la victoire
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Re: 1941 : après la victoire
Collectionneur a écrit:Concernant le sort de l'Allemagne, j'ai sauté un passage où on parle pas de l'Autriche ? Je suppose qu'elle retrouve son indépendance ?
Oui, c'est vrai que je ne l'ai pas mentionnée dans le traité de paix... L'Autriche retrouve en effet son indépendance.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
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