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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Sam 19 Aoû - 8:57

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, dernier détour par la Scandinavie sur cette fin des années 1560. Un territoire marqué par une guerre conséquente entre deux des trois royaumes, un souverain qui perd le contrôle et un troisième royaume qui s'en sort malgré la situation complexe et tendue. Une situation présentant quelques similarités mais très différente au cadre historique, notamment dans les cadres dynastiques, diplomatiques et religieux.

Puisse cette dernière partie scandinave vous plaire.

Bonne lecture à vous tous !

1565-1569 : Conflit tout azimut en Scandinavie

La fin des années 1560 est marquée par le violent conflit opposant le royaume de Suède à celui du Danemark et dans lequel le royaume de Norvège se retrouve malgré lui impliqué à cause des événements.


Le royaume de Suède connaît une situation trouble et difficile durant les années 1565-1569 alors qu’il est en plein conflit contre le royaume du Danemark.

Début 1565, August Klas Horn est rappelé de Livonie pour commander les forces suédoises et contrer les armées danoises. Au printemps 1565, Kalmar est attaqué par une armée menée par Rantzau. Eric XIV et Horn cherchent à dégager la cité et la forteresse en y menant une armée. A l’approche de l’armée du roi de Suède, Rantzau préfère lever le siège et se replier vers le sud. Eric XIV cherche à intercepter son adversaire et l’affronte près de l’église d’Hagby fin mai 1565. Malgré un avantage numérique favorable, Eric XIV et son armée se font déborder et se voient forcer à se replier. En mer, Jacob Kragge cherche à briser le blocus dano-lübeckois dans la mer Baltique et d’atténuer l’impact du blocus sur Kalmar. En juin 1565, sa flotte mène un nouvel affrontement au large du Öland face à la flotte dano-lübeckoise. La bataille est violente et Kragge est forcé de se replier non sans avoir provoqué d’importantes pertes du côté adverse. A l’automne 1565, les suédois attaquent de nouveau le Blekinge et la Scanie, ravageant les deux provinces et prenant le contrôle d’une partie du territoire.

Au printemps 1566, les danois reprennent le contrôle des provinces perdues. En mai 1566, Jacob Kragge et August Klas Horn remportent un succès important en mer contre la flotte dano-lübeckoise lors du troisième affrontement ayant eu lieu près du Öland, fragilisant davantage le blocus danois sur les côtes. Du fait de la dégradation de la santé mentale d’Eric XIV, les suédois ont cependant des difficultés à organiser une nouvelle campagne. Ils attaquent cependant à l’automne 1566 la province du Halland, saccageant Falkenberg et s’emparant de Varberg. Après ces succès, les suédois remontent vers le nord et cherchent à reprendre Älvsborg. Leur armée doit cependant affronter les danois près de Kungsbacka en novembre 1566 et subit une défaite contre ces derniers, leur faisant perdre presque tout le bénéfice de la campagne automnale à l’exception de Varberg. Au cours de l’année 1567, les combats terrestres se restreignent à des escarmouches et des raids entre les deux royaumes alors que sur mer, Jacob Kragge et Klas Horn prennent l’ascendant sur leurs adversaires, leur faisant subir plusieurs défaites défaite au large du Öland en juin 1567 puis à Bornholm à l’été 1567, n’hésitant pas à bloquer l’Øresund à l’automne 1567. Ces succès anéantissent le blocus dano-lübeckois et permettent aux suédois de prendre l’ascendant dans la mer Baltique. A l’automne 1567, le Småland et l’Östergötland subit les affres du conflit alors qu’une armée danoise menée par Daniel Rantzau les traversent et défaisant plusieurs petites forces suédoises sur leur passage. Eric XIV envoie une nouvelle armée contrer celle des danois alors que cette dernière se rapproche de Stockholm. Alors que les danois se replient à partir de fin octobre, les suédois les pourchassent et cherchent à intercepter leur retraite. Courant novembre 1567, les suédois cherchent à piéger l’armée danoise près du lac Sommen, mais ne réussissent qu’à détruire l’arrière-garde de l’armée de Daniel Rantzau alors que ce dernier et le reste de son armée parviennent à échapper et à rejoindre le Halland.

Durant cette période, Eric XIV sombre peu à peu dans l’instabilité et la paranoïa alors qu’il subit les déboires militaires face aux armées danoises et que l’hostilité de la noblesse suédoise s’est renforcée depuis l’arrestation de son frère Jean. Cette relation paralyse le royaume et amène Elisabeth de Hesse à intervenir dans les affaires du royaume pour assurer son bon fonctionnement et préserver les droits de son fils Gustave. Élisabeth cherche à préserver la lucidité de son époux, mais ses relations avec lui se dégradent durant la période, notamment du fait des échanges qu’elle réalise avec des représentants de la noblesse et ses frères Charles et Magnus pour chercher à maintenir la paix au sein du royaume. La dégradation des relations entre le roi et son épouse est d’autant plus vive qu’Élisabeth de Hesse se montre de plus en plus opposée à Jöran Persson dont elle soupçonne de manipuler le roi. Ces divisions et oppositions s’aggravent avec le décès du prince Jean en février 1567, ce dernier décédant affaibli de sa captivité par Jöran Persson. La mort du frère du roi suscite la consternation et l’opprobre dans la noblesse, les nobles et les autres frères d’Eric XIV accusant Jöran Persson d’avoir assassiné le prince et soupçonnant même le roi d’avoir soutenu cet acte. Les nobles exigent le renvoi de Jöran Persson, renforçant la paranoïa d’Eric XIV et son hostilité envers la noblesse. Sa méfiance se porte notamment sur les Sture qu’il soupçonne de vouloir le renverser. Au début de l’été 1567, il fait arrêter ces derniers pour un supposé complot contre lui et son fils. Cette nouvelle action précipite le complot nobiliaire contre le roi alors qu’Elisabeth de Hesse entre en contact avec le prince Charles pour garantir les droits de son fils. Début septembre 1567 Eric XIV fait exécuter les Sture sans aucune forme de procès, craignant un complot pour les libérer et les placer sur le trône à sa place au détriment de son fils. Cette exécution arbitraire contribue à renforcer le complot à son encontre avec son frère Charles à la tête des conjurés. Elisabeth échange avec son beau-frère afin de garantir les droits de son fils tout en cherchant à maintenir ses relations avec son époux. Cela n’empêche pas Eric de la faire emprisonner à l’automne 1567, la soupçonnant de comploter contre lui. L’arrestation de la reine aggrave l’opposition contre le roi et seule la nouvelle attaque danoise en direction de Stockholm dissuade le duc Charles et ses alliés d’agir.

Au début du printemps 1568, alors qu’une accalmie se dessine au niveau des affrontements avec les danois, le duc Charles et ses alliés décident d’agir et d’arrêter Eric XIV pour incapacité à pouvoir régner. En mars 1568, Charles de Södermanland et ses alliés arrêtent son frère au palais après une brève résistance. Ils obligent Eric XIV d’abdiquer en faveur de son fils alors qu’une régence se met en place avec Charles à sa tête. Le régent fait libérer Elisabeth de Hesse et entreprend de lancer des négociations avec le royaume du Danemark pour mettre un terme au conflit. Les échanges sont cependant longs et difficiles, Frédéric II cherchant à gagner du temps dans l’espoir d’impliquer le royaume de Pologne dans le conflit. La nouvelle de l’alliance dano-polonaise précipite la fin des négociations initiales. Charles entreprend de renforcer les défenses du duché de Finlande et des territoires contrôlés en Livonie et fait préparer durant l’été 1568 une nouvelle campagne destinée à forcer les danois à la négociation pour un retour au statu quo ante bellum. A l’automne 1568, les armées suédoises attaquent de nouveau le Halland et remontent vers Älvsborg dans l’intention de reprendre le contrôle de la forteresse et de reprendre un accès sur l’Øresund. Après un siège rude, les suédois reprennent le contrôle d’Älvsborg en octobre 1568 mais échouent dans leur tentative contre la forteresse de Bohus.

Au début de l’année 1569, les suédois se font attaquer dans le duché de Livonie par le royaume de Pologne et la flotte danoise, perdant notamment Reval au printemps alors que Hiiumaa est attaquée et ravagée par la flotte danoise. En réaction à ces attaques, le prince régent charge les commandants suédois d’attaquer la Scanie et de menacer Malmö alors qu’il fait préparer des forces dans le duché de Finlande pour contrer l’attaque dano-polonaise dans le duché d’Estonie et charge August Klas Horn d’attaquer les côtes danoises, lübeckoises et polonaises durant l’été. A l’été 1569, les suédois attaquent de nouveau la Scanie et s’avancent sur Malmö dans l’intention de la menacer et de s’en emparer. Ils y entreprennent le siège à partir d’août 1569, mais doivent renoncer à sa capture en octobre 1569 et se replient dans le nord, non sans avoir mise à sac la région.

La campagne navale de Klas Horn aboutit à la bataille de Dantzig où il surprend les navires danois et polonais présents et ravageant une partie d’entre eux. Le commandant suédois mène une attaque contre Ösel à l’automne 1569, forçant Magnus de Holstein à négocier avec le commandant suédois. A la même période, une armée suédoise quitte le duché de Finlande pour reprendre le contrôle du duché d’Estonie, affrontant les Polonais et leurs alliés près de Kiiu en novembre 1569. La bataille est brutale mais voit les polonais repousser les suédois.
Sur le plan diplomatique, le royaume entretient des relations complexes avec le royaume de Norvège : alors que les divergences religieuses et les querelles passées sont au cœur d’antagonismes entre les deux royaumes, le soutien de Jean II à Eric XIV pour contrer Frédéric II permet aux deux royaumes d’avoir des relations quelques peu apaisées et assure aux suédois le maintien de relations commerciales avec les norvégiens malgré la détermination de Frédéric II d’isoler la Suède pour la faire tomber. Eric XIV reçoit la médiation de représentants de l’empereur Maximilien II ainsi que Charles Dancay envoyé par Charles IX de France pour régler le conflit avec Frédéric II. Les représentants de Maximilien II demandent notamment la rétrocession des territoires de Livonie conquis au début de la décennie, ce que Eric XIV et ses conseillers refusent.
Le renversement d’Eric XIV et l’établissement d’une régence au nom de Gustave II amène à une certaine évolution de l’approche diplomatique, le prince Charles cherchant à négocier la paix avec Frédéric II et devant gérer l’alliance de ce dernier avec le royaume de Pologne. Il se tourne vers l’empereur Maximilien II pour obtenir l’arbitrage dans le conflit et forcer Frédéric II à négocier à un retour au statu quo ante bellum. Le régent maintient des relations avec Jean II de Norvège malgré leurs divergences religieuses, la menace de Frédéric II permettant d’assurer le maintien d’une relation d’intérêts. Il entreprend aussi de tisser des relations avec certains des princes d’empire et de renouer avec le comté de Frise Orientale. A partir de l’hiver 1569, il entreprend des négociations de paix avec Frédéric II au nom de Gustave II.


Le royaume de Danemark est impliqué dans sa guerre contre le royaume de Suède durant la fin des années 1560, Frédéric II cherchant à abattre son voisin et rival dans la mer Baltique. Le roi danois doit cependant gérer le coût financier du conflit, limitant sa capacité à agir sur le plan militaire, ses principales forces militaires étant les mercenaires qu’il engage pour mener ses campagnes. Il maintient de bonnes relations avec le conseil royal, le travaillant pour parvenir à poursuivre les hostilités avec Eric XIV.

Au printemps 1565, il charge Daniel Rantzau d’assiéger Kalmar et sa forteresse alors que la cité subit le blocus naval. Les danois assiègent la cité et sa forteresse en mai 1565, mais doivent lever le siège alors que l’armée d’Eric XIV s’approche. Daniel Rantzau se replie vers la Scanie, mais doit affronter Eric XIV près d’Hagby fin mai 1565. En position d’infériorité numérique, le commandant danois parvient à contrer les attaques suédoises et utilise l’avantage numérique de sa cavalerie pour déborder son adversaire et le forcer à se replier. Malgré ce succès, les danois ont subi de lourdes pertes et doivent se replier. En juin 1565, leur flotte repousse une attaque de Jacob Kragge, même si elle subit quelques pertes notables. A l’automne 1565, les provinces danoises du Blekinge et de Scanie se font attaquer et ravager par les suédois.
Au printemps 1566, les danois reprennent le contrôle de la Scanie et du Blekinge, mais doivent renoncer à une nouvelle attaque contre Kalmar à cause du coût financier pour recruter et maintenir les armées de mercenaires. A l’été 1566, leur flotte et celle de Lübeck subisse une importante défaite près de Öland, fragilisant leur blocus sur le royaume. Une tempête disperse et ravage le reste de leur flotte, fragilisant davantage leur avantage naval. A l’automne 1566, ils subissent une attaque suédoise dans le Halland. Daniel Rantzau est chargé de défaire l’armée adverse après la nouvelle de la destruction de Falkenberg et la chute de Varberg. Il affronte les suédois début novembre 1566 au sud de Kungsbacka. Daniel Rantzau parvient à défaire les suédois, mais ne peut empêcher leur armée de se replier et a subi de nouveaux de lourdes pertes dans l’affrontement.

Du fait du coût financier du conflit et de la difficulté à maintenir des mercenaires, Frédéric II est contraint de retarder la préparation de nouvelles campagnes militaires au printemps 1567, des escarmouches et des raids par eux et les suédois durant la période. La flotte danoise subit en revanche durant l’été 1567 plusieurs revers qui détruisent le blocus autour de la Suède alors que l’Øresund est bloquée par les suédois, entravant le commerce danois dans la mer Baltique et la mer du Nord. A l’automne 1567, Daniel Rantzau est chargé d’attaquer Stockholm pour mettre à bas le royaume et mettre un terme au conflit. Les danois traversent le Småland et l’Östergötland, saccageant la région sur leur passage. Daniel Rantzau et ses forces balaient plusieurs petites armées suédoises et cherchent à se rapprocher de Stockholm pour s’en emparer et mettre à bas Eric XIV. Alors qu’ils ont saccagé Norrköping, l’approche d’une importante armée suédoise et les contraintes de paiement liées à la situation de mercenaires forcent Rantzau à renoncer à ce projet et à faire retraite vers le sud. En novembre 1567, les suédois cherchent à le piéger au niveau du lac Sommen, mais Daniel Rantzau parvient à le traverser alors que son arrière garde retient ses adversaires. Il rejoint le Halland en janvier 1568 avec ce qu’il reste de son armée.

Au début de l’année 1568, Frédéric II réorganise ses forces alors qu’il doit gérer le contrecoup financier du conflit. A la fin du printemps 1568, il apprend le renversement d’Eric XIV et la mise en place d’une régence au nom du nouveau roi, Gustave II alors que le régent du royaume de Suède envoie des ambassadeurs pour négocier la fin du conflit. Frédéric II cherche cependant à exploiter la situation interne suédoise en cherchant à obtenir le soutien du royaume de Pologne dans la Livonie, conscient qu’il n’est plus vraiment en mesure d’exploiter la situation à son avantage, retardant la possibilité de négocier la paix avec ses adversaires. Après des premiers contacts infructueux, Frédéric II parvient à obtenir le soutien de Sigismond II, tirant profit de son hostilité à l’influence suédoise dans la mer Baltique et en Livonie. En juillet 1568, ses représentants signent avec Sigismond II le traité de Stettin où les deux parties s’engagent à un partage des territoires suédois de Livonie avec la partie nord revenant à Magnus de Holstein et la partie sud au royaume polonais. Ce traité amène à la rupture des échanges avec les suédois, ces derniers n’appréciant guère les tractations de Frédéric II pour tenter de les mettre à genoux. A l’automne 1568, le Halland subit de violentes attaques des suédois, obligeant les danois à recruter de nouvelles forces pour reprendre ces territoires au début de l’année 1569 alors que les suédois reprennent avec succès Älvsborg en novembre 1568. Au printemps 1569, Frédéric II charge une partie de sa flotte reconstituée d’attaquer les possessions suédoises de Livonie et de soutenir l’attaque polonaise. Daniel Rantzau est chargé de reprendre le Halland et Älvsborg aux suédois. L’expédition danoise vers la Livonie est d’abord un succès, permettant notamment aux Polonais de s’emparer de Revel en avril 1569 alors que les danois s’en prennent à l’île d’Hiiumaa en mai 1569. Les danois et leurs alliés doivent cependant faire face aux attaques navales d’August Klas Horn, notamment dans la bataille de Dantzig où l’amiral suédois ravage une partie de la flotte dano-polonaise qui s’y trouvait. A l’été 1569, la Scanie subit une violente attaque et Malmö est assiégé entre août et octobre 1569, même si sa défense et le ravitaillement maritime empêchent les suédois de s’en emparer. L’attaque oblige Frédéric II à envoyer Daniel Rantzau pour protéger Malmö et reprendre le contrôle de la Scanie, lui faisant renoncer au projet de reprendre Varberg. A l’automne 1569, Ösel est attaquée par la flotte suédoise alors qu’une force armée venue du duché de Finlande rejoint le duché d’Estonie pour en reprendre le contrôle. Magnus de Holstein doit faire face à l’attaque suédoise sur son domaine et est forcé de traiter avec les suédois. Alors que sa situation financière est compliquée et que son royaume subit des ravages de la part des suédois dans la Scanie, le Halland ou le Blekinge sur terre et sur les côtes par leur flotte, Frédéric II décide de reprendre les négociations à partir de l’hiver 1569.

Sur le plan diplomatique, Frédéric II entretient des relations tendues avec Jean II, d’autant plus lorsque des rumeurs de mercenaires norvégiens soutenant les suédois lui parviennent. Il maintient de bonnes relations avec Lübeck qui est son allié contre le royaume de Suède, le duché de Prusse et le royaume de Pologne qu’il parvient à faire impliquer dans le conflit contre son voisin à partir de la fin de l’année 1568. Le souverain danois reçoit cependant la médiation de l’empereur Maximilien II et de Charles IX pour résoudre son conflit avec Eric XIV, puis le régent Charles.

Sur le plan dynastique, le souverain et son épouse Anne de Saxe ont plusieurs enfants durant la période : Anne née en 1564, Christian en 1566, Sophie en 1567 et Agnès en 1569. Son épouse est cependant affectée par la nouvelle de la disparition de son père en 1567 et connaît une période dépressive qui s’estompe avec difficulté avec son époux et les échanges avec Élisabeth Tudor.


Durant la fin des années 1560, le royaume de Norvège demeure neutre dans le conflit opposant ses voisins, mais observe avec attention et vigilance les événements. Tout en maintenant une certaine neutralité, Jean II se rapproche du royaume de Suède, malgré sa méfiance et sa réticence à soutenir un royaume luthérien, la crainte de voir Frédéric II gagner et se tourner vers son propre royaume inquiétant beaucoup le roi et ses conseillers. Cela amène Jean II à développer les échanges avec le royaume de Suède par des voies détournées dans le nord et à fournir des subsides destinés à permettre à Eric XIV de continuer de financer la guerre contre son adversaire. Le roi de Norvège est cependant écœuré de la nouvelle de la mort du frère du roi, questionnant la capacité de ce dernier à continuer de régner. Ses relations avec le royaume du Danemark sont tendues et conflictuelles, amenant le souverain à charger sa flotte à surveiller les côtes et à protéger les navires marchands des attaques de pirates ou de navires danois dans la mer du Nord.

Malgré les troubles résultant du conflit opposant ses voisins scandinaves, le royaume de Norvège continue de se développer, tirant profit de son accès à la mer du Nord pour poursuivre et approfondir ses liens commerciaux avec les îles britanniques et les Pays-Bas espagnoles, même si dans ce second cas, les troubles impliquant les Malcontents contribuent à menacer les échanges commerciaux. Le royaume de Norvège poursuit aussi le renforcement de ses liens avec l’Islande pour développer sa présence en mer du Nord, mais aussi en direction du Groenland pour raffermir leur souveraineté sur ce territoire et éviter les ambitions et revendications des royaumes voisins. Le maintient des échanges commerciaux en mer du Nord permet au royaume de maintenir une bonne prospérité économique qui lui permet de se renforcer alors que ses deux voisins et rivaux se déchirent.

En 1569, Jean II décide de préparer une expédition pour explorer les côtes du Groenland et trouver un passage vers le Nord-Ouest vers l’Asie. Il choisit Enno Brandrøk comme chef d’expédition et le charge d’avoir pour mission de raffermir l’autorité norvégienne sur le Groenland et d’explorer les côtes du Nouveau Monde et de trouver un passage vers l’Asie.

Durant cette période, Jean II consolide son autorité mais travaille à maintenir la confiance de ses conseillers et la loyauté du clergé et de la nouvelle noblesse norvégienne à son égard, ayant eu vent des rumeurs sur la folie d’Eric XIV. Cherchant à renforcer son royaume par divers moyens, il rénove le Landelove mis en place par son père de façon à renforcer son autorité. Le souverain s’inspire aussi de ce qui se fait dans les cours voisines, tout particulièrement de son cousin impérial Maximilien II ou de la cour anglaise de Marie I de façon à apporter un lustre et prestige inédit à son royaume.
Sur le plan religieux, le conflit opposant le royaume de Suède et celui du Danemark et la menace qu’incarne Frédéric II de Danemark permettent à Jean II à neutraliser la diffusion des idées luthériennes et calvinistes, en permettant notamment aux norvégiens protestants d’aller soutenir les suédois tout en interdisant tout soutien au Danemark pour éviter toute tentative de déstabilisation de son royaume. Le roi de Norvège poursuit cependant la lutte contre l’influence luthérienne et calviniste, maintenant le clergé norvégien dans une position importante dans le fonctionnement de son royaume tout en travaillant à y renforcer son influence, amenant à une opposition grandissante des principaux membres du clergé norvégien.

Dans le domaine diplomatique, Jean II maintient une relation de neutralité intéressée avec Eric XIV, puis avec le régent Charles Vasa pour contrer la menace que représente Frédéric II de Norvège dans le contexte du conflit opposant le royaume de Suède à celui du Danemark. Le roi de Norvège maintient de bonnes relations avec les royaumes britanniques et le royaume d’Espagne, même si les troubles dans les Pays-Bas espagnoles affectent les échanges commerciaux. Ses relations avec les princes d’empire sont complexes avec des liens importants avec certains des princes catholiques alors que ses rapports avec les princes luthériens sont plus mesurés et prudents. Il tisse enfin des relations avec la couronne de France.
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Message par Collectionneur Sam 19 Aoû - 10:25

Je pensais à des batailles navales dans la baltique avec des galères, mais elle n'apparaissent dans la région qu'un siècle après, en 1668 , cela m'a étonné :
http://www.mandragore2.net/dico/lexique2/lexique2.php?page=galere#galere10

On utilisé de petits voiliers deux mats a trois pour les ''navires de ligne'' et l'équivalent de galions. Le ''Mars'', le plus grand navire suédois, coulé en 1564, avait plus de 800 marins et soldats pour 48 m de long et 1800 tonnes. Il avait entre 107 à 173 canons, de nombreuses tailles différentes. Exclamation

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/a-la-decouverte-du-tresor-du-mars-le-navire-maudit

L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 81469

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Message par Yodarc Sam 19 Aoû - 10:43

Collectionneur a écrit: Je pensais à des batailles navales dans la baltique avec des galères, mais elle n'apparaissent dans la région qu'un siècle après après 1668 , cela m'a étonné :
http://www.mandragore2.net/dico/lexique2/lexique2.php?page=galere#galere10

On utilisé de petits voiliers deux mats a trois pour les ''navires de ligne'' et l'équivalent de galions. Le ''Mars'', le plus grand navire suédois, coulé en 1564, avait plus de 800 marins et soldats pour de 48 m de long et 1800 tonnes. Il avait entre 107 à 173 canons, de nombreuses tailles différentes. Exclamation

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/a-la-decouverte-du-tresor-du-mars-le-navire-maudit

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Surprenant en effet au regard de la configuration de la Mer Baltique que les galères ne soient apparus que si tardivement.

Après, l'Histoire est friande de ces étrangetés qui viennent autant du fruit des influences culturelles que des accidents et incongruités qui surviennent.

Pour une si petite mer, ils n'allaient pas dans la dentelle pour les navires à l'époque.
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Message par Yodarc Sam 26 Aoû - 9:20

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, dernier passage par les royaumes musulmans d'Afrique du Nord et d'Orient. Des royaumes et empires à l'allure et à la physionomie bien différente avec des relations en partie similaires et différentes pour certains et inédites pour d'autres au regard du contexte historique et des rapports de force "plus équilibrés" avec des luttes d'influence à part entière.

J'espère que cette partie saura vous plaire.

Bonne lecture !

1565-1569 : Transition et changement dans les royaumes du Croissant
La fin des années 1560 est une période particulière pour les différents royaumes musulmans d’Afrique du Nord et d’Orient.

Durant les années 1565-1569, le royaume du Maroc développe une rivalité forte avec le royaume d’Espagne suite à l’expédition espagnole de 1564. Abdallah el-Ghalib cherche à renforcer son royaume pour contrer la menace que représente le royaume chrétien. Cela l’amène notamment à commencer à développer une flotte destinée à protéger ses côtes et à chercher des alliés ou des partenaires commerciaux, l’amenant à renforcer ses relations avec le royaume de France à partir de 1566. Il cherche aussi à réorganiser son armée, la bataille de Meziat ayant été un choc pour ses forces et ayant affecté son autorité sur le royaume.
Au début de l’année 1568, le roi chérifien apprend la révolte des morisques dans les Alpujarras et en saisit une opportunité pour détourner l’attention de son puissant voisin et tenter de l’affaiblir. Il fait envoyer des hommes et des ressources pour permettre à la révolte de perdurer et de distraire Philippe II de toute nouvelle tentative d’attaque contre son royaume. Il profite aussi de la rébellion pour mener des raids contre les enclaves espagnoles, notamment contre Oran à l’été 1568, et pour développer des actions de piraterie à l’encontre des côtes espagnoles à partir de 1569. Des heurts opposent les marocains avec les espagnols en mer ou aux côtés des rebelles.
Mais le roi marocain tire surtout profit de la rébellion pour mener de nouvelles attaques contre le sultanat koukou, considérant ce dernier comme une potentielle menace du fait de leurs liens avec les espagnols. Il mène campagne contre ces derniers en 1569, s’enfonçant dans leur territoire et affermissant son contrôle sur l’Oranais.
En parallèle de ces différentes campagnes, Abdallah el-Ghalib continue de poursuivre son œuvre de bâtisseur pour affermir son règne et renforcer son prestige.

Durant la fin des années 1560, le sultanat koukou doit gérer la menace que représente pour lui le royaume marocain et Abdallah el-Ghalib alors que les espagnols sont concentrés sur la nécessité de réprimer la rébellion des Alpujarras. Les koukous doivent gérer les tribus ralliées à la vice-royauté de Debdou durant la période, mais aussi aux raids marocains dans les territoires qu’ils contrôlent et contre les enclaves espagnoles. Le royaume kabyle subit tout particulièrement une attaque d’Abdallah el-Ghalib qui ravagent les territoires orientaux du royaume alors que le royaume marocain développe son expansion le long de la côte oranaise.
Face au renforcement de la menace marocaine, les koukous consolident bon gré mal gré leurs relations avec les espagnols et le royaume de Beni Abbès, même si les premiers sont occupés par les troubles en Andalousie et dans leurs provinces septentrionales alors que les seconds affermissent leur domination sur la région de Bejaïa et de Constantine.

A la fin des années 1560, le royaume de Beni Abbès s’épanouit et se renforce. El Abbès affermit son autorité dans la région et tire profit du contrôle de certaines voies commerciales vers le sud pour développer le commerce alors qu’il développe quelques liens commerciaux dans la Méditerranée malgré les divergences religieuses opposant son royaume aux royaumes chrétiens du nord. Les relations avec le califat Hafside sont en revanche plus complexes et difficiles à cause de l’expansion du royaume kabyle sur d’anciens territoires contrôlés par le califat, des tensions qui sont renforcées par les relations complexes que les deux territoires ont avec les espagnols. Le royaume kabyle tisse des liens avec son voisin, le royaume Koukou alors que ce dernier subit les attaques d’Abdallah el-Ghalib à partir de 1569, suscitant la vigilance d’El Abbès alors que l’expansion du royaume du Maroc est une menace potentielle pour son royaume.

Le califat hafside se trouve dans une situation trouble et incertaine à la fin des années 1560. Abû al-`Abbâs Ahmed III al-Hafsi tente de maintenir son autorité alors que les populations locales se détachent de la suzeraineté de Tunis ou critiquent ses relations avec les espagnols. Ses relations avec les espagnols demeurent compliquées et complexes, d’autant plus alors qu’il diminue le montant d’indemnité payé au gouverneur de la Goulette, contribuant à l’émergence de tensions entre eux. A ces relations difficiles s’ajoute les relations conflictuelles avec le royaume de Beni Abbès dont le territoire et l’influence se renforce sur les territoires proches de la province de Constantine. Après la défaite de Tiffech, le calife cherche à reconstituer ses forces et à préserver le contrôle des provinces restant sous son autorité. Ahmed III travaille aussi à se rapprocher de Selim II afin d’avoir l’empire ottoman comme allié potentiel pour contrer l’influence pesante des espagnols. Il renforce ses initiatives vers la Sublime Porte à partir de 1568 alors qu’il a vent des troubles en Espagne, diminuant davantage l’indemnité payée au gouverneur de la Goulette, renforçant les tensions entre lui et ce dernier. A l’automne 1568, le gouverneur dénonce l’absence de respect des traités par le calife, amenant à une aggravation des tensions entre espagnols et hafsides. Des incidents se produisent entre espagnols et habitants de Tunis durant les mois suivants. Au printemps 1569, le vice-roi de Naples envoie une flottille pour faire pression sur le calife Hafside dans le respect de ses engagements. Cette confrontation force Abû al-`Abbâs Ahmed III al-Hafsi à devoir céder, mais provoque une émeute dans Tunis peu après, les tunisois dénonçant la nouvelle ingérence espagnole. Cela aboutit à des heurts avec les espagnols qui dénoncent auprès du calife son inaction pour réprimer cette révolte. Les relations entre Abû al-`Abbâs Ahmed III al-Hafsi et les espagnols sont très tendues alors qu’il est forcé de relancer le paiement des indemnités auprès de la forteresse de la Goulette. Ses efforts pour avoir des relations avec l’empire ottoman connaissent cependant des résultats avec un développement d’échanges entre Selim II et lui sur la toute fin de la période, même si le sultan ottoman est plutôt concentré sur la réorganisation de son empire et à châtier Gênes pour leur implication dans la défense de Rhodes lors de la conquête de cette dernière par son père.

L’empire ottoman connaît une certaine période de transition sur la fin des années 1560 alors que Selim II affermit son autorité, même s’il laisse son grand vizir, Mehmed Sokollu, se charger des affaires de l’Etat, le sultan se concentrant sur les plaisirs et sur la présence des savants et poètes dans sa cour. En plus du renforcement du pouvoir du grand vizir, l’absence d’investissement du nouveau sultan dans les affaires de l’empire permet aux janissaires de raffermir leur influence et de devenir une force à part entière dans l’empire ottoman.
Le Grand Vizir joue un rôle crucial dans plusieurs des affaires diplomatiques de la période, notamment vis-à-vis du royaume de Hongrie avec lequel l’empire ottoman est en conflit larvé depuis les années 1520 malgré de nombreuses trêves. Les négociations avec Louis III de Hongrie sont compliquées à cause de la question du rapport entre les deux territoires et de la question autour des principautés de Valachie et de Moldavie sur lesquelles la lutte d’influence est vive. Malgré des négociations difficiles du fait de la fermeté de Louis III concernant son refus de reconnaître la Sublime Porte comme son suzerain, un traité est finalement signé à Belgrade au printemps 1568 où la trêve entre le royaume de Hongrie et l’empire ottoman est renouvelée alors que la suzeraineté ottomane sur les principautés de Moldavie et de Valachie est reconnue par Louis III. Les frontières des deux royaumes sont fixées par la trêve, permettant aux Ottomans de consolider leur contrôle de la rive occidentale de la Save. Ce traité permet aux ottomans de chasser Radu VIII du trône de Valachie, ce dernier étant très proche du voïvode de Transylvanie pour y placer en 1569 un fils de Mircea V, Vintila. Le traité permet aux ottomans d’obtenir l’hommage du prince Constantin en 1568.
Les ottomans continuent d’avoir des relations tendues et conflictuelles avec les Portugais dans la Mer Rouge alors qu’ils cherchent à développer leur influence dans la région et à chasser ces derniers, notamment de la région d’Aden, afin de protéger la région de La Mecque de leurs menaces. De violents affrontements entre les deux puissances se produisent en 1568 alors que les ottomans cherchent à chasser les portugais de Kamaran et d’Aden. Les affrontements sont violents, les portugais ayant réussi à consolider leur présence dans la région au fil des années. Les ottomans parviennent à les chasser de Kamaran en 1568, mais échouent devant Aden.
Durant la même période, les ottomans voient leurs relations avec le tsarat de Russie se dégrader à cause des problèmes provoqués par Ivan IV sur les voies commerciales vers l’Asie centrale et de la sécurité des pèlerins. Faute de pouvoir réussir à s’entendre avec le tsar, Selim II est poussé par son grand vizir à faire creuser un canal entre la Volga et le Don pour faciliter le voyage des pèlerins. En 1568, les ottomans attaquent Astrakhan : leur armée assiège la forteresse d’Astrakhan alors des ouvriers entreprennent de creuser un canal pour relier la Volga au Don et permettre d’améliorer le trajet des pèlerins. S’ils repoussent une armée de renforts menés par le prince Vassili Serebriany-Obolensky, la résistance de la forteresse et l’arrivée de la mauvaise saison obligent cependant les ottomans et leurs alliés menés par Kasim Pacha et Devlet I Giray à lever le siège d’Astrakhan à l’automne 1568 et à l’interruption des travaux sur la construction du canal. Ils retournent à Azaq (1), même si une partie de leurs forces sont décimées par les conditions climatiques et les raids des cosaques du Don et des circassiens. Devlet I Giray demande des renforts pour mener une nouvelle campagne en 1569. Si l’administration ottomane est quelque peu réticente, les résultats de la première campagne amène Mehmed Sokollu à accepter la demande, amenant à l’envoi de renforts à la fin du printemps 1569. Les ottomans attaquent de nouveau la forteresse d’Astrakhan à l’été 1569 et reprennent les travaux autour du canal. Exploitant autant que possible le résultat du précédent siège, les ottomans et leurs alliés parviennent à s’emparer de la forteresse en août 1569, ce qui leur permet d’affermir leur position dans la région et de poursuivre la construction du canal. Ils doivent cependant subir les raids des circassiens qui mettent en danger leur logistique et ralentissent les travaux. Fin août 1569, les ottomans et leurs alliés doivent faire face aux forces du prince Prince Vasili Skopin-Shuisky. L’affrontement entre les deux armées est brutal, mais finit par l’avantage des russes qui tirent profit de l’épuisement de leurs adversaires. Les ottomans et leurs alliés sont forcés de se replier en catastrophe vers Azaq, subissant de nouveau les affres du climat automnal et les raids des circassiens. Leur situation est davantage compliquée en novembre 1569 lorsqu’une tempête ravage la flottille destinée à les soutenir dans leur campagne sur Astrakhan.

L’empire perse connaît la stabilité et la paix sur la fin des années 1560, malgré la situation troublée de la région d’Hérat qui subit en 1566 un raid ouzbek. Tahmasp I se montre cependant avare en dépenses, notamment sur le plan militaire. Le shah entreprend de renforcer la domination de son royaume sur les territoires géorgiens et arméniens sous son contrôle, soutenant notamment le prince David dans ses revendications sur la couronne de Kartli contre son frère Simon I, ses forces capturant le roi de Kartli en 1569 après deux ans de conflit marqués par le blocus de Tbilissi par les forces de Simon. Le Shah poursuit son mécénat des arts et le projet de raconter l’histoire de sa lignée, notamment par des mémoires, Takmelat al-akhbar.
Sur le plan diplomatique, Tahmasp I maintient la paix avec le nouveau sultan ottoman, Selim II. Ses relations avec les portugais sont complexes à cause de leur forte influence dans l’océan indien et le golfe persique, mais leur rivalité commune avec l’empire ottoman amène à des rapports neutres bien que méfiants. Ses relations avec les tribus ouzbeks demeurent tendues, notamment avec leur raid contre Hérat en 1566.

(1) Nom turc d'Azov.


Dernière édition par Yodarc le Sam 11 Mai - 11:07, édité 1 fois
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Message par Yodarc Sam 2 Sep - 11:49

Bonjour à tous !

Aujourd'hui s'achève le récit de "L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII", mais pas son contenu, les appendices vous attendant prochainement.

Aujourd'hui, découvrez les dernières années de vie de Charles IX de France, ses dernières décisions et actions et l'état du royaume de France sur la fin des années 1560. Un royaume plus stable et prospère que celui historique durant la même période en dépit des défis et des difficultés. Un royaume qui sur terre et sur les mers cherche à marquer de son influence en dépit de puissants voisins et rivaux.

Puisse cette dernière partie narrative de ce récit vous plaire !

Bonne lecture à vous tous !

1565-1569 : Crépuscule de Charles IX
Les années 1565-1569 voit Charles IX connaître ses dernières années de vie alors que de nouveaux défis émergent en son royaume et à l’extérieur.


Durant les années 1565-1568, Charles IX voit sa santé se dégrader peu à peu, l’amenant à se retirer des affaires publiques, même s’il continue de régner. Cela permet aux différentes factions de la cour, celle des Bourbons menés par Louis III et celle des Valois de Bretagne, de chercher à accroître leur influence dans les affaires du royaume. Henri de Bretagne est le plus actif des acteurs de la cour, tirant profit de la position complexe de son père François IV et de sa jeunesse pour s’affermir comme un des éléments incontournables de la cour. Le nouvel héritier du duché de Bretagne se rapproche de l’héritier de la couronne, le prince Charles, ce dernier prenant de plus en plus de responsabilités durant la période, gérant notamment le duché du Dauphiné et l’Artois sur les années 1565-1568 et 1568-1569. Le prince héritier représente aussi son père en dehors de la cour et se fait connaître de ses futurs sujets.

S’il se retire en partie des affaires du royaume, Charles IX poursuit la politique de mécénat destinée à renforcer le prestige de sa lignée, rénovant Blois et Amboise durant la période. Il travaille aussi à lutter contre l’impact économique de l’inflation et de la crise de subsistances qui ont durement affecté le royaume durant la période. Ces difficultés sont aggravées par des aléas climatiques, notamment un rude hiver 1565-1566 qui voit le Rhône geler près d’Arles. Pour lutter contre les difficultés économiques et assurer la solidité des finances royales, Charles IX consolide le pouvoir des intendants des finances, diversifie les taxes et impôts et encourage le développement des banques et bourse locales pour contrer l’influence des banquiers italiens et permettre à son royaume de s’émanciper de la dépendance d’éléments extérieurs et devenir un acteur à part entière dans ce domaine. Il permet ainsi à la bourse de Rouen d’être créée par un édit royal au printemps 1566. Cette lutte contre les difficultés économiques passe aussi par la politique commerciale qui voit la Manche devenir un cœur économique par les échanges entre le royaume de France et le royaume d’Angleterre. Cela n’empêche pas des heurts et incidents au sein de la population locale qui souffre des retombés des difficultés économiques.

Sur le plan religieux, Charles IX poursuit la politique de défense de l’Eglise catholique et profite de sa capacité à nommer des évêques pour faciliter la réforme interne de l’Eglise de France. Il se détache des politiques de l’empereur Maximilien II et du pape Benoît XIII en termes de tentative de conciliation avec les luthériens, préférant défendre une position ferme tout en permettant aux repentants d’avoir droit à une amnistie royale. Il observe avec attention l’évolution de la situation dans les cantons suisses, peu désireux de voir le foyer prétendu réformé continuer de prospérer et de diffuser ses idées hérétiques en son royaume.
Sur le plan dynastique, le prince héritier Charles renforce sa lignée avec son épouse Jeanne de Navarre. Après Marie et Louis naissent les princesses Elisabeth en juin 1565 et Suzanne en novembre 1567 et du prince François en août 1569. Le prince héritier perd cependant la princesse Suzanne au début de l’année 1568. L’événement le plus marquant de la période sur le plan dynastique est cependant le décès de Charles IX en octobre 1569 : le souverain vieillissant tombe une nouvelle fois malade en septembre 1569. S’affaiblissant au fils des jours, le souverain finit par s’éteindre le 14 octobre 1569 après une longue agonie. Son fils, le prince Charles, devient le nouveau souverain, sacré Charles X à la cathédrale de Reims début novembre 1569.


Sur le plan diplomatique, Charles IX entretient d’importantes relations avec les royaumes britanniques, retrouvant en partie les relations de proximité et d’alliance du temps de son oncle Henri VIII, tirant notamment profit des importants échanges commerciaux avec les deux royaumes insulaires. Ses relations avec Marie I et son époux François IV de Bretagne sont cependant complexes à cause de leur position sur le duché de Bretagne. Malgré les accords établis entre eux depuis l’arrivée sur le trône anglais de la fille aînée d’Henri VIII, la crainte de voir le duché de Bretagne se détacher du royaume est forte chez le roi vieillissant et le rend quelque peu méfiant à l’encontre de ses cousins, regrettant parfois d’avoir soutenu les revendications de sa cousine sur le trône d’Angleterre. Ses relations avec Jacques VI sont plus stables. Il tisse des relations avec Jean II de Norvège, même si l’expédition norvégienne de 1568 vers le Nouveau Monde suscite des tensions entre les deux royaumes.

Charles IX poursuit la réorganisation et le renforcement des relations au niveau des États italiens afin de développer de nouveau l’influence française dans la péninsule. Il entretient des relations neutres mais cordiales avec le nouveau pape Benoît XIII, maintient de bonnes relations avec la république de Venise et entretient des liens compliqués avec Milan et Gênes. Charles IX accepte de soutenir les Fieschi dans leur conjuration contre les Doria, y saisissant une opportunité de pouvoir replacer l’influence française dans le territoire. Suite à la réussite de la conjuration, il envoie Gaspard II de Coligny à l’automne 1566 pour aider les Fieschi et leurs alliés à consolider leur position sur Gênes et tenter de prévenir toute réaction de leurs voisins. L’arrivée de Cesare Fregoso à la tête de la république maritime permet au roi de France de renforcer l’influence de son royaume sur cette dernière et de rêver à y remettre la présence française. Le roi de France consolide ses liens avec Louis II de Savoie, déterminé à s’en faire un allié important dans la région pour lui permettre de renforcer l’influence française mais aussi pour contrer la diffusion des idées calvinistes en provenance de Genève.

Ses relations avec les Habsbourg sont des plus complexes : d’un côté, le vieux roi entretient des relations distantes et neutres avec l’empereur Maximilien II, ayant davantage de liens avec certains des princes d’empire comme Nicolas II de Lorraine. De l’autre, les relations avec Philippe II d’Espagne sont plus tendues à cause de la question navarraise et de la controverse autour de l’Artois et des Pays-Bas espagnols. La nouvelle de l’insurrection morisque qui éclate dans le sud de l’Espagne à partir de 1567 et les rumeurs autour des tensions au sein des Pays-Bas espagnols contribuent à nourrir les tensions, Charles IX étant poussé par Jean IV de Navarre de le soutenir dans ses revendications pour récupérer la Basse-Navarre. L’émergence du mouvement Malcontent aux Pays-Bas espagnoles et la fuite du prince Charles d’Autriche sur les terres de Navarre amènent Charles IX à soutenir les seigneurs rebelles dans l’espoir d’affaiblir l’influence espagnole dans les Seize Provinces et de s’en emparer le moment venu. Dans la même volonté de contrer et d’affaiblir Philippe II, Charles IX renforce ses relations avec le Maroc Saadien en développant des liens commerciaux avec Abdallah el-Ghalib.


Les années 1565-1569 voient Louis III de Bourbon et sa famille renforcer leur influence à la cour et contrecarrer celle des Valois de Bretagne, tirant profit de leur position ambiguë du fait de leur présence sur le trône d’Angleterre. Le duc de Bourbon soutient Jean IV de Navarre et ses revendications et cherche à influencer le roi de France et son héritier à contrer l’influence et la puissance des Habsbourg d’Espagne. Le duc de Bourbon rend hommage à Charles IX lors de ses funérailles à la basilique de Saint-Denis et se tient aux premières loges lors du sacre de Charles X à la cathédrale de Reims.

Le duc de Bourbon a sur le plan dynastique son héritier au début de l’année 1565 qu’il nomme Charles en hommage à son père, Charles de Bourbon-Montpensier et au roi Charles IX. En plus de ce fils issu de son mariage avec Antoinette de La Marck, le duc de Bourbon a deux filles, Diane née à l’été 1566 et Charlotte au printemps 1569.


Durant la période, François IV de Bretagne continue de gérer le duché de Bretagne et d’occuper une position importante à la cour d’Angleterre. Cette position complexe l’empêche de pouvoir jouer le même rôle prépondérant à la cour de son cousin et contribue au renforcement de la faction opposée à sa famille. Le duc vieillissant doit s’appuyer sur son jeune fils Henri pour la défense des intérêts de sa lignée et du duché de Bretagne. Il doit aussi gérer une rivalité plus vive que jamais avec Charles IX de France, ce dernier voyant d’un mauvais œil la position toute-puissante de son cousin en tant que souverain consort d’Angleterre malgré les accords passés pour assurer la succession pour le trône d’Angleterre et le duché de Bretagne. François IV rend hommage à son cousin lors des funérailles du roi à la basilique royale de Saint-Denis à l’automne 1569 et rend hommage au nouveau souverain, Charles X.

Henri de Bretagne poursuit le renforcement de sa position d’héritier du duché de Bretagne, s’illustrant notamment par une importante politique de mécénat et de fêtes destinées à faire du duché un des cœurs du royaume de France, « le troisième cœur après Paris et la Loire » d’après certains de ses contemporains. Il doit cependant encore subir la méfiance d’une partie de la cour et du clan Bourbon du fait de la position particulière de ses parents et de son frère aîné. Pour compenser ces contraintes, il poursuit les politiques de son père, notamment dans le soutien aux colonies de Nouvelle-France et en soutenant des expéditions vers l’orient pour assurer le prestige de sa maison et de son duché. Il consolide aussi les liens commerciaux avec le royaume d’Angleterre. Il s’affirme comme un des fervents défenseurs de la foi catholique dans la cour de France.

Sur le plan dynastique, Henri de Bretagne voit sa famille se développer durant la période : Catherine de Clèves donne naissance à une fille appelée Marguerite en avril 1565, un héritier appelé François en septembre 1566 et un second fils appelé Charles en mai 1568. L’héritier du duché de Bretagne assiste au sacre de Charles X à Reims et entreprend de tisser d’importantes relations avec ce dernier.


Au cours des années 1565-1569, les français consolident leur présence en Nouvelle-France et développent les différentes colonies préexistantes alors que la situation locale a beaucoup évolué au fils des décennies. Le renforcement des colonies permettent au royaume de France d’importer et de vendre divers produits du Nouveau Monde, notamment le tabac et les fourrures ou la pêche à la morue et à la baleine. L’usage de l’annedda assure aux marins français de meilleures conditions de traversée de l’Atlantique face au scorbut.

Fort Charlesbourg est le principal cœur de la Nouvelle-France à la fois du fait des liens développés avec les autochtones, mais aussi du fait de l’expansion du territoire de Terre d’Orléans, les français récupérant en partie les territoires laissés à l’abandon avec la crise démographique subie par les différentes tribus Delaware. Le renforcement de Fort Charlesbourg et de l’influence française suscite d’importantes tensions avec certaines des populations autochtones qui n’apprécient guère le développement de cette communauté étrangère sur leur territoire. Les français de Fort Charlesbourg explorent le Saint-Jean de plus en plus profondément, s’appuyant sur des interprètes et des guides locaux pour explorer les environs et entrer en contact avec de nouvelles tribus avec lesquelles échanger et commercer. Les relations avec la tribu des Raritan se dégradent cependant et se transforment en conflit durant les années 1567-1569 où embuscades et escarmouches affectent la région et les deux communautés, provoquant d’importantes pertes de part et d’autres. L’alliance des français avec des tribus rivales et l’affaiblissement des Raritan permettent cependant à Fort Charlesbourg et à la Terre d’Orléans de survivre et de triompher de leurs adversaires.

Fort Sainte-Croix continue de devenir le cœur économique du Saint-Laurent alors que ses relations avec l’alliance iroquoienne permettent aux français de développer leur influence dans la région. Ils développent les relations avec les Iroquois, mais doivent gérer les Mohawks et les Innus alors que ces derniers demeurent d’importants rivaux avec les iroquoiens et leur sont hostiles du fait du développement de la colonie. Les français prennent cependant l’ascendant sur l’alliance iroquoienne alors que les populations de Stadaconé et de Hochelaga ont été fragilisées au point que sans le soutien des français, les iroquoiens seraient détruits par leurs rivaux. L’évolution des relations entre les deux communautés amène notamment au développement de la foi catholique au sein des communautés iroquoiennes et à l’émergence d’une population mixte. En 1569, Fort Sainte Croix compte six cent âmes dont une centaine étant des iroquoiens et des descendants mixtes.

A la fin des années 1560, les Français contrôlent le sud de Terre-Neuve et Saint-Jean est devenu un lieu stratégique en tant qu’escale d’arrivée dans le Nouveau Monde et lieu de pêche à la morue. Si la principale population sur Terre-Neuve demeure les pêcheurs français et étrangers, mais aussi les autochtones comme les Béothuks, une communauté de colons qui exploitent les ressources de l’île s’est aussi développée au fil du temps en partie du fait de la nature d’escale de Saint-Jean. Saint-Jean s’est développé en petit port capable d’accueillir pêcheurs comme colons pour les établissements de Nouvelle-France et compte en moyenne deux à trois cent personnes lors des saisons des pêches.

Fort Valois demeure une petite colonie comparée à ses trois sœurs, mais sa position entre Fort Charlesbourg et Saint-Jean lui assure une position particulière dans les échanges au niveau de la Nouvelle-France. Ses ressources sont la pêche et les échanges avec les Elnous. L’affaiblissement des Elnous à cause des épidémies a cependant amené les Français à étendre le territoire de Fort Valois et à développer l’exploitation de ressources de la Petite-Bretagne pour la survie de la colonie et diversifier ses ressources et activités. Les relations avec les Elnous demeurent assez cordiales, mais le déclin démographique de ces derniers à cause d’épidémies et le développement de la colonie nourrit des tensions qui malmènent ces relations.


En parallèle de l’épanouissement progressif de la Nouvelle-France, Charles IX cherche à étendre l’influence maritime de son royaume vers les Indes et la route des Epices. Villegagnon et son expédition reviennent dans le royaume de France en février 1565. Il apprend aussi le retour du Bretagne et de certains événements qui ont frappé Fort François. L’explorateur informe Charles IX du résultat de son expédition et de l’implantation de Fort Français dans la Guinée, mais aussi du contact réussi avec certains souverains d’Asie, certains d’entre eux semblant disposés à développer des contacts avec la couronne française. Le bilan de l’expédition de Villegagnon amène Charles IX à vouloir soutenir de nouvelles expéditions vers l’Asie, mais aussi à développer des escales sur la côte africaine afin de permettre aux expéditions de pouvoir se ravitailler sans avoir à tomber sur les Portugais. Il charge Villegagnon d’organiser une nouvelle expédition destinée à ravitailler Fort François, mais aussi à faire un nouvel échange commercial vers l’Asie et tisser des relations avec les souverains locaux, notamment ceux qui voudraient se détacher des Portugais.

A l’automne 1565, Villegagnon repart du Havre avec une flotte de six navires et de sept cent personnes. Traversant l’Atlantique tout en cherchant à éviter les îles Canaries et les positions portugaises. Début janvier 1566, il parvient à retrouver la position de Fort François et découvre la situation difficile de l’établissement alors qu’une trentaine de personnes sont encore en vie. Villegagnon apprend les affres traversées par les survivants sur l’année précédente, notamment du fait du climat et d’incidents au sein de la colonie ou avec les autochtones. Au cours de janvier et de février 1566, Villegagnon travaille à réorganiser Fort François pour lui assurer une meilleure pérennité, mais aussi pour travailler et améliorer les relations avec les Kroumen afin de s’en faire des alliés locaux. Laissant deux cent personnes à Fort François pour réorganiser la position et poursuivre le développement de relations avec les autochtones, Villegagnon repart en mars 1566 et rejoint l’océan Indien début juin 1566.
Faisant escale aux Maldives en juillet 1566, Villegagnon et son équipage doit y repartir à cause de la présence portugaise, mais aussi des troubles qui secouent l’archipel (1), Villegagnon manquant de se faire tuer par des autochtones en rébellion contre les Portugais. Rejoignant Ceylan et le royaume de Kandy en août 1566, Villegagnon découvre que la situation a évolué depuis son départ : le royaume de Sitawaka s’est renforcé dans le sud-ouest de l’île et présente tout aussi bien une menace pour les portugais et leur allié Dharmapala de Kotte que pour Karaliyadde Bandara (2). Villegagnon cherche cependant à concrétiser des relations entre son royaume et le roi cinghalais durant la fin de l’été 1566. Des accords commerciaux sont trouvés, mais aucun résultat concret notamment dans l’implantation d’un établissement français sur la côte n’est trouvé, le roi de Kandy s’inquiétant autant des réactions portugaises que de son rival Mayadunne.

Villegagnon quitte Ceylan début octobre 1566 mais tombe malade alors que son expédition rejoint Sumatra. L’explorateur décède en novembre 1566, laissant Philippe de Corguilleray la responsabilité de l’expédition. Ce dernier poursuit l’expédition pour récupérer à nouveau épices et poivres, mais doit repartir au début de l’année 1567, essuyant notamment une escarmouche avec les portugais installés sur Malacca en janvier 1567. Durant le retour vers le royaume de France, l’équipage perd le tiers de ses effectifs restants à cause du scorbut et des maladies tropicales. Rejoignant Fort François en avril 1567, Philippe de Corguilleray et le reste de son équipage découvre que Fort François a mieux résisté sa troisième année même s’il apprend que des navires portugais ont navigué dans les environs durant l’automne précédent, ayant fait craint la découverte de la colonie par ces derniers. Se ravitaillant et commerçant avec les Kroumen, l’expédition repart en mai 1567 et finissent par rejoindre Nantes en août 1567 avec la moitié de son équipage.

Philippe de Corguilleray fait rapport au roi du bilan de l’expédition, entre la survie de Fort François, les résultats mitigés dans le développement de relations avec les princes locaux dans l’océan Indien et la mort de Villegagnon. Le retour de l’expédition avec quelques épices assure une compensation relative à l’expédition, mais Charles IX se montre hésitant à envoyer une nouvelle expédition alors que ces dernières coûtent chères. La survie de Fort François et la prise de contact avec les locaux de la côte de Guinée amènent cependant François IV de Bretagne à défendre la poursuite des expéditions, arguant que le développement de la route des Indes pour concurrencer les Portugais peut aussi bien marcher que le développement de la Nouvelle-France. La maladie et le décès de Charles IX durant l’année 1569 interrompent cependant ces projets.


(1) A partir de l'occupation des Maldives en 1558, les Portugais doivent faire face à de nombreuses révoltes, la plus importante étant menée par les trois frères Thakurufaan.
(2) Roi de Kandy à partir de 1551, il se place sous la protection des Portugais et se convertit au christianisme, notamment pour faire face au royaume de Sitawaka.
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Message par Yodarc Sam 9 Sep - 9:33

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, je vous présente la première des annexes/appendices de "L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII".

Il s'agit d'une liste des souverains de la période couverte par le récit et de l'héritier immédiat (voire dans quelques cas, les deux successeurs immédiats) et leurs périodes de règne. Tous les territoires majeurs dépeints dans le récit y sont représentés avec notamment deux territoires ayant été dépeints tout au long de la chronologie mais sans description spécifique de leurs souverains.

J'espère que cette liste saura vous intriguer en attendant de découvrir la prochaine annexe et de se rapprocher tranquillement de l'épilogue.

Appendices : Liste des principaux souverains de l’époque et de leurs successeurs immédiats

Royaume de France

• Charles IX (1515-1569)
• Charles X (1569-1588)
• Louis XIII (1588-1622)


Royaume de Navarre

• Catherine I (1483-1517)
• Henri II (1517-1552)
• Jean IV (1552-1591)
• François II (1591-1615)

Royaume d’Angleterre
• Henri VIII (1509-1536)
• Henri IX (1536-1551)
• Élisabeth I (1551-1556) et Édouard VI (1553-1556)
• Marie I (1556-1573)
• François I (1573-1587) (1)
• Arthur I (1587-1613) (2)

Royaume d’Écosse
• Jacques V (1513-1548)
• Jacques VI (1548-1582)
• Matthieu I (1582-1601)

Royaumes d'Espagne
• Ferdinand V (1474-1516)
• Philippe I (1504-1506)
• Charles I (1516-1557) (3)
• Philippe II (1557-1600)
• Diego I (1600-1616)

Royaume de Portugal
• Manuel I (1495-1521)
• Jean III (1521-1557)
• Alexandre I (1557-1606)
• Ferdinand II (1606-1633)

Saint-Empire romain germanique
• Maximilien I (1508-1519) (4)
• Charles Quint (1519-1557) (3)
• Ferdinand (1557-1564)
• Maximilien II (1564-1576)
• Rodolphe II (1576-1612)

Royaume de Hongrie
• Louis II (1516-1554)
• Louis III (1554-1585)
• Vladislas III (1585-1595)

Principauté de Valachie
• Basarab V (1512-1521)
• Teodosie (1521)
• Vlad VI (1521)
• Radu V (1522-1523, 1524, 1524-1525, 1525-1529)
• Vladislav III (1523, 1524, 1525)
• Radu VI (1523-1524)
• Basarab VI (1529)
• Moïse I (1529-1530)
• Vlad VII (1530-1532)
• Vlad VIII (1532-1535)
• Radu VII (1535-1536)
• Basarab VII (1536-1537, 1537-1538)
• Serban (1538-1539)
• Vlad IX (1537, 1539-1540, 1546, 1548, 1550-1551)
• Mircea V (1545, 1546-1548, 1548-1550)
• Pătrașcu (1551-1559)
• Alexandru II Mircea (1559-1563, 1564-1566)
• Radu VIII (1563-1564, 1566-1569, 1572-1574)
• Vintila (1569-1571, 1572)
• Pierre I (1571-1572)

Principauté de Moldavie
• Bogdan III l’Aveugle (1504-1517)
• Étienne IV Ștefaniță (1517-1527)
• Pierre IV Rareş (1527-1545, 1546-1547)
• Étienne V (1545-1546)
• Iliu II (1547-1550)
• Alexandru III (1550-1552)
• Étienne VI (1552-1556)
• Constantin I (1556-1574)
• Ioan I Volda (1575-1578)

Royaume de Pologne/République des deux nations
• Sigismond I (1506-1548)
• Sigismond II (1548-1570)
• Sigismond III (1570-1613)

Grande-principauté de Moscou/Tsarat Russie
• Vassili III (1505-1533)
• Ivan IV (1533-1582)
• Ivan V (1582-1607)

Royaume de Danemark

• Christian II (1513-1523)
• Frédéric I (1523-1533)
• Christian III (1533-1559)
• Frédéric II (1559-1588)
• Christian IV (1588-1634)

Royaume de Norvège
• Christian II (1513-1523, 1530-1544)
• Frédéric I (1523-1533) (5)
• Christian III (1533-1537) (6)
• Jean II (1544-1576)
• Charles II (1576-1593)

Royaume de Suède

• Christian II (1520-1523) (7)
• Gustave I (1523-1560)
• Eric XIV (1560-1568)
• Gustave II (1568-1607)
• Magnus IV (1607-1631)

Papauté

• Léon X (1513-1521)
• Paul III (1522-1529)
• Pie IV (1529-1537)
• Clément VII (1537-1538)
• Paul IV (1538-1550)
• Grégoire XIII (1550-1553)
• Clément VIII (1553-1564)
• Grégoire XIV (1564-1568)
• Léon XI (1568)
• Benoît XIII (1568-1577)
• Innocent IX (1577-1583)
• Honorius V (1583-1587)


Duché de Milan
• Maximilien Sforza (1513-1540 et 1548-1552)
• Francesco II Sforza (1552-1574)
• Maximilien II Sforza (1574-1585)

Duché de Florence

• Giuliano II de Médicis (1513-1516)
• Lorenzo II de Médicis (1516-1519)
• Giulio de Médicis (1519-1528) (Gran Maestro)
• Ippolito de Médicis (1528-1530)
• Alessandro de Médicis (1528-1540)
• Conseil des Dix (1540-1547)
• Alessandro II de Médicis (1547-1573)
• Giuliano III de Médicis (1573-1591)

République/Duché de Sienne
• Borghese Petrucci (1512-1516)
• Raffaello Petrucci (1516-1522)
• Francesco Petrucci (1522-1523)
• Fabio Petrucci (1523-1525)
• Priori (1525-1547)
• Pieri Luigi Farnèse (1547-1552)
• Conseil des Neuf (1552-1568)
• Philippe Strozzi (1568-1584)
Robert Strozzi (1584-1586)

Empire Ottoman

• Selim I (1512-1520)
• Soliman I (1520-1564)
• Selim II (1564-1571)
• Mourad III (1571-1595)

Empire Séfévide

• Ismaïl I (1501-1524
• Tahmasp I (1524-1576)
Ismaïl II (1576-1577)
Mohammad Khodabandeh (1578-1590)

Califat hafside
• Abû Abdallah Muhammad IV al-Mutawakkil (1494-1526)
• Abû Abdallah Muhammad V al-Hasan (1526-1538 / 1541-1546)
• Khayr Ad-Dîn Barberousse (1538-1541)
• Abû al-`Abbâs Ahmed III al-Hafsi (1546-1567)
• Abû `Abd Allâh Muhammad VI al-Malik (1547, 1567-1583)

Royaume de Beni Abbès

• Abdelaziz (1510-1562)
• Ahmed Abdelazi (1562-1594)
• El Fabel Abdelazi (1594-1613)

Sultanat koukou et d’Alger
• Sidi Ahmed Ou el Kadhi (1510-1532)
• Sidi Ahmed Ou el Kadhi (1532-1553)
• Sidi Amar Ou el Kadhi (1553-1581)
Sidi Mohammed Ou El Kadhi (1581-1589)

Sultanat zianide de Tlemcen

• Abû Zayyan III (1543 / 1546)
• Abû Abdallah VI (1543-1546)
• Al Hassan ben Abu Muh (1546-1552)

Royaume du Maroc
• Abû Abd Allah el-Bourtoukali Mohammed ben Mohammed (1504-1526)
• Abû el-Hassan Abou Hassoun Alî ben Mohammed (1526)
• Abû el-Abbas Ahmed ben Mohammed (1526-1545 / 1547-1549)
• Nasser el-Din el-Kassari Mohammed ben Ahmed (1545-1547)
• Mohammed ech-Cheikh (1549-1561)
• Abdallah el-Ghalib (1561-1572)
Abû `Abd Allah Mohammed al-Mutawwakil al-Maslûkh (1572-1574)

(1) François I d'Angleterre doit faire face à une guerre civile contestant son titre dans le courant des années 1570.
(2) Arthur I doit faire face à une contestation de son titre par les héritiers d’Élisabeth I et d’Édouard VI dans les années 1590 ainsi qu'à des troubles religieux.
(3) Charles Quint est le cinquième empereur du Saint Empire Romain ayant porté le nom Charles, mais le premier roi des royaumes d'Espagne à porter ce nom.
(4) Maximilien I a succédé à son père Frédéric III en 1493, mais obtient le titre impérial du pape qu'en 1508.
(5) Roi de Norvège et de Danemark de 1523 à 1533
(6) Roi de Norvège et de Danemark de 1533 à 1537
(7) Roi de Suède de 1520 à 1521 et de Norvège et de Danemark de 1513 à 1523


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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par DemetriosPoliorcète Sam 9 Sep - 14:44

Cette uchronie reste comme l'un des récits les plus fouillés et les plus aboutis du forum.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Thomas Sam 9 Sep - 18:41

Bien que ce soit un période historique que je ne maitrise pas du tout et n'affectionne pas particulièrement, il faut quand même dire que la portée et la qualité du contenu ainsi que le travail de recherches sont impressionnants.

_________________
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Préhistorique Dim 10 Sep - 3:42

Très bon travail.

Par contre plutôt que de mettre des astérisques qui s'empilent il vaut mieux mettre des chiffres entre crochets : [1], [2], [3], [4], [5], [6], etc ...
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Dim 10 Sep - 9:35

Préhistorique a écrit:Très bon travail.

Par contre plutôt que de mettre des astérisques qui s'empilent il vaut mieux mettre des chiffres entre crochets : [1], [2], [3], [4], [5], [6], etc ...

Je vais le rectifier.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Sam 16 Sep - 10:46

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, deuxième annexe pour "L'Inattendu", celle-ci sur le royaume du Portugal, étant donné que sur une bonne partie du récit, il n'apparaît pas pour des raisons pratiques et narratives (à savoir, le fait que son rôle dans les événements est minime et la problématique d'en parler alors que l'Espagne est gouvernée par Charles Quint). Montrer de manière synthétique la situation du royaume, notamment au regard de son empire colonial me paraît légitime et pertinent.

J'espère que cette annexe saura vous plaire.

Bonne lecture à tous !


Appendices : Situation du royaume du Portugal à l’époque de Charles IX de France


Durant le règne de Charles IX de France, le royaume de Portugal a continué de renforcer son influence outre-mer, notamment dans la mer rouge et l’océan indien. Le royaume ibérique doit cependant faire face à différents défis, principalement liés à ses possessions d’outre-mer.

Sous les dernières années de règne de Manuel I et au début de celles de Jean III, les portugais développent leur empire maritime sur les côtes brésiliennes, le long de la mer Rouge et sur les côtes des Indes jusqu’aux îles de l’Asie du sud-est. Le développement de leur présence et influence dans la région leur permet de consolider leur mainmise sur le commerce des épices d’Asie, au point qu’il en devient presque un monopole en Europe à partir des années 1540. Cela leur permet aussi d’entrer en contact avec les différents royaumes locaux, notamment l’empire des Ming avec l’obtention d’un comptoir sur Macao dans les années 1550 ou les seigneurs nippons à partir du début des années 1540.

Le développement et le maintien de cet empire est cependant compliqué et délicat à cause des contraintes résultant des durées de voyage et des maladies maritimes et locales alors que la population du royaume reste assez modeste. Cette fragilité contribue à des situations compliquées et tendues au niveau des comptoirs marocains et de la Mer Rouge alors que les portugais font face aux attaques des Saadiens ou des Ottomans, ces derniers reprenant pied dans la Mer rouge après la reconquête de l’Égypte au début des années 1540. Face à ces nombreux défis, Jean III puis la régence au nom de son petit-fils Alexandre, mettent la priorité sur le maintien des comptoirs dans l’océan indien, même s’ils préservent certaines des enclaves marocaines pour contrer l’expansion de la dynastie saadienne. Dans la Mer Rouge, les Portugais contiennent avec difficulté les Ottomans et soutiennent les éthiopiens contre leurs adversaires durant les années 1560.

Dans l’océan indien, les portugais consolident leur présence durant les années 1530-1540, notamment avec l’occupation de Damaon et la capture de Diu en 1531, forçant le sultanat de Gujarat de céder ces deux territoires peu après, faute de pouvoir s’appuyer sur un allié puissant (1). Goa devient le cœur de l’empire portugais dans l’océan Indien Les Portugais renforcent aussi leur influence sur Ceylan, principalement sur le royaume de Kotte, Bhuvanaikabahu VII puis son fils Dharmapala étant devenus les vassaux de Jean III dans les années 1540. Le renforcement de leur influence sur l’île résulte cependant à une lutte larvée contre Mayadunne, frère de Bhuvanaikabahu VII et roi de Sitawaka qui cherche à réunir le royaume de son père sous sa bannière et à contrer l’expansion portugaise. Si les Portugais peuvent bénéficier un temps du soutien du royaume de Kandé dans la lutte contre Mayadunne, ce dernier se détourne d’eux une fois la menace du royaume de Sitakawa contre lui écarté, amenant à des relations complexes avec les Portugais et qui se dégradent dans les années 1560 alors que les Français entrent en contact avec Karaliyadde Bandara et cherchent à tisser des liens avec ce dernier pour développer leur influence dans l’océan indien.

Sous Jean III, le royaume du Portugal entretient d’importantes relations avec Charles Quint, notamment sur le plan matrimonial avec le mariage de Jean III avec la sœur de l’empereur, Catherine, en 1525 ; le mariage de Charles Quint avec la sœur du roi, Isabelle, en 1527. Ces liens sont maintenus et confirmés par le mariage du fils de Charles Quint, Philippe avec Marie-Isabelle en 1543. Les relations avec les autres royaumes sont surtout commerciales ou diplomatiques, notamment avec le royaume de France et celui d’Angleterre. Jean III développe cependant d’importantes relations avec le pape Paul IV, obtenant de ce dernier la possibilité de mettre en place l’inquisition dans son royaume, mais aussi d’envoyer des missionnaires dans les expéditions vers l’Asie. En dehors de la guerre de la Sainte-Ligue et du soutien à l’expédition de Charles Quint contre Tunis en 1541, Jean III demeure à l’écart des conflits majeurs de l’époque. Les Portugais interviennent surtout dans la guerre opposant les éthiopiens au sultanat d’Harrar, permettant au premier de triompher du second. Des relations complexes sont aussi nouées avec la Perse Séfévide, nourri par la rivalité notamment du fait de la présence portugaise dans le golfe persique, mais aussi d’un rapprochement commun face à l’empire ottoman de Soliman.

La fin de règne de Jean III est marquée par le décès de son fils héritier survivant en 1554, même si un petit-fils nommé Alexandre lui survit. Jean III décède en 1557, amenant à une régence d’abord menée par Catherine puis par le grand-oncle d’Alexandre, le prince-évêque Henri d’Evora. Durant la régence, les liens avec le royaume d’Espagne sont maintenus, notamment du fait de la menace désormais évidente que représente le royaume du Maroc alors que la peur d’une invasion marocaine de la péninsule ibérique traverse les esprits de certains représentants des deux cours royales. Durant cette régence, le pouvoir du clergé se consolide au sein du royaume alors qu’un effort est effectué pour renforcer la colonie brésilienne face aux risques d’excursions françaises dans la région. Les relations avec le royaume de France se complexifient alors que les Français mènent deux importantes expéditions vers l’océan Indien et semblent chercher à tisser des liens avec les princes locaux, notamment ceux avec lesquels les Portugais ont des relations difficiles.

A l’aube des années 1570, si l’empire colonial portugais apparaît influent et puissant, notamment sur le plan commercial, les défis provoqués par les Ottomans, les Saadiens du Maroc ou les expéditions françaises contribuent à affecter la capacité du royaume maritime à maintenir de manière efficace et solide le contrôle sur les territoires qu’il contrôle et l'influence dans les régions où il a implanté sa présences. Cela ne l’empêche pas d’avoir développé d’importantes relations avec différents royaumes, notamment celui d’Éthiopie dans la corne africaine, ou des seigneurs japonais sur l’île de Kyushu et d’avoir une position dominante dans le commerce des épices.

(1) Historiquement, Diu est défendue en 1531 grâce à une flotte ottomane et ce n'est que quatre ans plus tard que les Portugais réussissent à s'implanter là-bas.


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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Collectionneur Lun 18 Sep - 12:48

Merci, en faisant une relecture, je signale un ? en trop dans le dernier paragraphe : les défis provoqués par les Ottomans? les Saadiens du Maroc ou les expéditions
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Lun 18 Sep - 13:07

Collectionneur a écrit:Merci, en faisant une relecture, je signale un ? en trop dans le dernier paragraphe :  les défis provoqués par les Ottomans? les Saadiens du Maroc ou les expéditions

Oups. Petite bourde. Je voulais mettre une virgule. Je vais rectifier.
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Message par Deltafan Lun 18 Sep - 13:58

Peut-être qu'un mot a été oublié ?

Les relations avec le royaume de France se complexifient alors ("que" ?) les Français mènent deux importantes expéditions vers l’océan Indien et...
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Message par Yodarc Lun 18 Sep - 14:00

Deltafan a écrit:Peut-être qu'un mot a été oublié ?

Les relations avec le royaume de France se complexifient alors ("que" ?) les Français mènent deux importantes expéditions vers l’océan Indien et...

En effet. Merci pour ce commentaire. Je vais rectifier de ce pas.
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Message par Yodarc Sam 23 Sep - 10:35

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, nouvelle partie des appendices portant cette fois sur le royaume d’Éthiopie, étant donné que les changements dans les rapports de force en Mer Rouge affecte les destinées de ce royaume. Certains des éléments mentionnés ont été mentionnés dans le récit, mais le cadre global est un peu plus exploré pour saisir les tenants et aboutissants de la situation du royaume dans ce seizième siècle alternatif.

J'espère que cette partie saura susciter votre intérêt.

Bonne lecture à tous !

Appendices : Cas particulier du royaume d’Éthiopie

Durant la période correspondante au règne de Charles IX de France, le royaume d’Éthiopie connaît quelques bouleversements et changements résultant des relations complexes qui se tissent entre le royaume africain et les portugais à partir de leurs comptoirs. Dawit II reçoit ainsi la visite de représentants portugais lui proposant une alliance pour tenter d’attaquer La Mecque en 1524. Le souverain décline la proposition, mais la chute de l’Égypte ottomane dans les années 1525-1526 lors de la Guerre de la Sainte-Ligue (1522-1527) amène le souverain éthiopien à relancer les contacts avec les européens pour tenter de renforcer leurs relations.

Le renforcement des relations avec les portugais a une incidence lorsque le royaume africain est confronté au sultanat d’Harrar à partir de 1529. Dawit II subit de violentes attaques du sultanat, subissant de terribles défaites au début du conflit qui contribuent à la dévastation de son royaume, notamment la destruction d’Atronsa Maryam, haut lieu dans lequel plusieurs empereurs éthiopiens sont enterrés. A partir du milieu des années 1530, Dawit II commence à écouter les conseils de son épouse pour demander l’aide des européens, amenant à un début de soutien des portugais à partir de 1536, ce qui permet aux éthiopiens de rééquilibrer quelque peu le rapport de force avec leurs adversaires.

La mort de l’empereur Dawit II en 1539 place cependant le royaume éthiopien dans une position dangereuse alors que l’imam Ahmad ibn Ibrahim al-Ghazi continue ses assauts. La menace de destruction du royaume éthiopien et l’appel à l’aide de la veuve de Dawit II amène les portugais à intervenir en envoyant Cristoforo de Gama. Ce dernier joue un rôle décisif dans la fin du conflit en 1542, permettant aux éthiopiens et à leur nouveau souverain, Gelawdewos, de vaincre et de tuer le sultan d’Harrar. Les succès contre le sultanat permettent à Gelawdewos de reprendre le contrôle sur la majeure partie du royaume que son père contrôlait avant le conflit et d’affermir les liens avec les portugais. Par la suite, Gelawdewos doit faire face aux Oromos qui cherchent à tirer profit du vide provoqué par les ravages du conflit entre Adal et l’Éthiopie. Gelawdewos en défait une partie et détourne l’autre en direction du sultanat d’Harrar, contribuant à déstabiliser davantage ce dernier pour quelques années. Restaurant en partie son royaume, notamment par les échanges avec les Portugais, Gelawdewos contient les attaques du nouveau sultan d’Harrar, Nur ibn al-Wazir Mujahid, durant les années 1550. L’aide portugaise est précieuse durant la période, permettant aux éthiopiens de mieux contenir les Oromos et le sultanat d’Harrar, mais aussi de s’étendre au détriment de ce dernier, notamment sur la côte, contribuant à renforcer les relations avec les Portugais. Durant la période, l’influence du catholicisme se développe au sein de l’Éthiopie, contribuant à une certaine animosité et hostilité des adversaires de Gelawdewos à l’encontre de ce dernier du fait de ses supposés sympathies pour la foi catholique.
Au début des années 1560, Gelawdewos subit les attaques des Oromos et du sultanat d’Harrar désormais soutenu par les Ottomans, ces derniers ayant repris le contrôle de l'Egypte et repris de l'influence dans la Mer Rouge à partir des années 1540. Seuls ses liens avec les portugais lui permettent de faire face à ces différents défis au prix d’un royaume de nouveau ravagé. Le roi échappe de peu à la mort dans plusieurs affrontements contre le sultanat, notamment en 1560. Durant cette période, le roi peut compter sur son frère Ménas, mais aussi sur le vice-roi du Tigré, Yeshaq, ce dernier jouant un rôle décisif dans la nouvelle défaite du sultanat en 1562 avec le soutien de forces portugaises. La lutte contre les Oromos est plus difficile alors que les provinces de l’est du plateau éthiopien sont ravagées. Seul le soutien de renforts portugais et la défaite du sultanat Harrar permettent à Gelawdewos de triompher des Oromos et de contenir leur présence à l’est et au sud. C’est cependant en combattant ces derniers que le négus est tué en 1565, amenant son fils Yakob à lui succéder, soutenu par l’impératrice douairière et le vice-roi du Tigré. Âgé de neuf ans, le nouveau Négus d'Éthiopie est régent et doit faire face non seulement au renforcement des Ottomans dans le nord, mais aussi à la puissante influence portugaise à la cour, développée sous son père, même si les Portugais sont à la fois partenaires commerciaux et alliés contre les adversaires des Éthiopiens. Il doit enfin faire face à son oncle Menas qui brigue le trône et dont la réputation est jugée douteuse et néfaste. Entre 1565 et 1569, l'impératrice douairière Seble Wongel et le vice-roi du Tigré, Bahr Negus Yeshaq, doivent faire face aux raids des Oromos dans le sud et du sultanat Adal près de l'Aswa.


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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty "qu'en Abyssinie on récuse, le roi des rois le bon Négus" - Georges Brassens

Message par vigilae Sam 23 Sep - 15:34

. "mais la chute de l’Égypte ottomane dans les années 1525-1526 amènent" => amène
. "Le renforcement des relations avec les portugais ont une incidence" => a une incidence
. "de terribles défaites au début du conflit qui contribue" => qui contribuent

. Au-delà de ces éléments de détail, le texte commence par une "chute de l'Egypte ottomane", en mentionnant, le "renforcement des ottomans" en fin de développement.
. Peut-être serait-il utile de ménager une explication.
. Pour le reste, on ne peut que s'incliner, bien volontiers, devant la qualité, et l'intensité, du travail accompli.
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Message par Yodarc Sam 23 Sep - 17:45

vigilae a écrit:. "mais la chute de l’Égypte ottomane dans les années 1525-1526 amènent" => amène
. "Le renforcement des relations avec les portugais ont une incidence" => a une incidence
. "de terribles défaites au début du conflit qui contribue" => qui contribuent

. Au-delà de ces éléments de détail, le texte commence par une "chute de l'Egypte ottomane", en mentionnant, le "renforcement des ottomans" en fin de développement.
. Peut-être serait-il utile de ménager une explication.
. Pour le reste, on ne peut que s'incliner, bien volontiers, devant la qualité, et l'intensité, du travail accompli.

Merci pour ce commentaire;

J'ai rectifié les petites maladresses et introduit des éléments de contexte concernant les Ottomans.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Sam 30 Sep - 11:29

Bonjour à tous !

Dans l'annexe d'aujourd'hui, il sera question de la foi chrétienne à l'aube des années 1570 de cette réalité. Un portrait tout en contraste au regard des événements et de la situation des différentes régions de la Chrétienté, notamment au niveau des principaux royaumes, mais aussi au regard des différentes branches existantes ou émergentes durant cette période.

J'espère que cette partie saura vous plaire.

Bonne lecture à tous !

Appendices : Situation de la foi chrétienne à l’aube des années 1570

A l’issue du règne de Charles IX de France, la situation religieuse de la chrétienté est des plus contrastées. Depuis la publication des 95 thèses de Martin Luther, l’Église catholique a fait face à l’émergence de mouvements religieux contestant son autorité et ayant même fait rupture avec elle. Le concile de Mantoue et les décisions qui en ont découlé ont permis à la papauté de contrecarrer le renforcement des différents mouvements, mais une longue période de lutte d’influence et théologique a suivi la décision conciliaire et impacté la foi chrétienne, sa pratique et la répartition des différents courants chrétiens qui se sont développés durant la période.

Si l’Église catholique demeure l’église chrétienne institutionnelle principale dans la plupart des royaumes chrétiens, elle a dû mettre en œuvre des réformes sur le plan structurel et théologique pour répondre au besoin spirituel qui se développe au cours de la période et pour contrer les abus dénoncés par différentes personnes. Paul III, Pie IV, Paul IV et Grégoire XIII sont les figures de proue dans l’émergence d’une Église catholique cherchant à la fois à protéger le canon chrétien tout en se renouvelant pour mieux s’adapter aux nouvelles demandes et contraintes. Cela aboutit notamment à une meilleure formation du clergé régulier et à des restrictions au niveau de la curie romaine, notamment sur l’âge minimal des cardinaux ou leur nombre. Différents ordres religieux spirituels ou cherchant à défendre la foi catholique se développent au cours de la période, notamment les Pères Somasques ou la réforme de l’Ordre du Carmel par Thérèse d’Avila. Pour contrer les idées des mouvements prétendus réformés jugées hérétiques, la papauté renforce l’inquisition romaine et n’hésite pas à développer un index pour certains ouvrages, même si elle soutient aussi certains penseurs et certains travaux, comme ceux de Nicolas Copernic. La lutte contre les mouvements luthérien, zwinglien et calviniste aboutit aussi au renforcement des inquisitions romaine et espagnole, les deux étant mises en place dans une bonne partie de l’Italie, la péninsule ibérique et dans les Pays-Bas Espagnoles. La papauté maintient une influence politique et spirituelle conséquente même si elle est aussi en rivalité avec le royaume de France dans la péninsule italienne et doit gérer les choix politiques et religieux du Saint-Empire. La papauté cherche à mener un combat de premier ordre contre les mouvements protestants par les mots ou les armes, mais aussi contre les deux principales menaces musulmanes que représentent le royaume du Maroc au sud et l’empire ottoman à l’est.


Face à une Église catholique plus combattive et qui s’est réorganisée, les mouvements réformés ont dû s’adapter et se mettre en position défensive pour préserver leurs acquis et les territoires qui ont rallié leurs idéaux. L’église luthérienne s’est beaucoup structurée et organisée malgré la disparition brutale de Martin Luther lors de la première guerre de Marbourg (1537-1539). La doctrine luthérienne s’appuie sur les articles de Marbourg rédigés par le prédicateur allemand en 1536. Le mouvement est principalement implanté dans le Saint-Empire germanique, ses principaux représentants étant les ducs de Saxe et le margrave de Brandebourg, mais aussi aux royaumes du Danemark et de Suède qui en sont devenus les deux principaux centres, certains percevant Copenhague ou Stockholm comme les Nouvelles Romes ou même Jérusalem. Les deux royaumes scandinaves se démarquent cependant vis-à-vis du luthéranisme germanique par le rôle conséquent de la couronne dans la gestion des églises locales, tout particulièrement en Suède où Gustave I et ses successeurs ont contribué à établir les règles d’organisation et de théologie de l’Église de Suède. A ces divisions géographiques s’ajoutent les controverses théologiques des années 1550-1560 autour de la manière d’interpréter l’approche de Martin Luther ou les Articles de Marbourg, notamment par Osniander. Ces fractures contribuent à entraver la capacité des luthériens à avoir une influence plus forte dans la Chrétienté en dehors de leurs territoires d’implantation. La politique royale des souverains de Danemark et de Suède ou la Paix d’Augsbourg de 1557 permettent cependant aux luthériens de maintenir une influence assez forte pour préserver leur situation de façon assez similaire à celle des Hussites dans le royaume de Bohême.


Implantée dans les cantons suisses et se développant dans les Pays-Bas espagnols et certains territoires du Saint-Empire, le calvinisme déploie une importante influence malgré ou grâce aux défis résultant de la foi catholique militante résultant du concile de Mantoue. Le mouvement né des principes de Jean Calvin, est le mouvement le plus dynamique et militant, s’étant principalement construit en opposition aux décisions du concile de Mantoue. S’il est surtout implanté dans les cantons suisses et la république de Genève, le calviniste développe une toile dans certaines régions de la chrétienté, notamment auprès des populations en quête de salut spirituel ou en réaction à des autorités princières, royales ou impériales jugées trop rigides sur le plan théologique. Cela amène notamment le calvinisme à se développer dans certaines provinces occidentales du Saint-Empire et surtout dans les Pays-Bas espagnoles, tirant profit de l’esprit d’indépendance de la région et du renforcement de la politique espagnole au fil des années, surtout à partir des années 1560. Son développement est combattu dans les différents royaumes catholiques, même s’il parvient à s’implanter dans certaines strates de la société hongroise, au sein de la population des Pays-Bas espagnoles et dans certaines terres d’empire.


A ces deux principaux courants s’ajoutent les mouvements secondaires, notamment les anabaptistes qui ont été fragilisés après l’expérience de Münster dans les années 1530, mais aussi les mouvements s’appuyant sur la pensée d’Ulrich Zwingli au cœur du mouvement protestant suisse et le mouvement tyndalien s’appuyant sur la réflexion théologique de Tyndale et surtout présente dans le royaume d’Angleterre, s’étant notamment développé durant la régence d’Henri IX et bénéficié d’une certaine tolérance de la part d’Élisabeth I durant son court règne. A ces mouvements issus de la Réforme et cherchant à survivre malgré une Église catholique combattive s’ajoutent les Hussites de Bohême qui continuent d’exister en tant qu’église indépendante mais doivent subir les influences des luthériens et des calvinistes, contribuant à des divisions internes qui les fragilisent face à Louis III de Hongrie.


L’Église orthodoxe est étrangère aux soubresauts et divisions qui sévissent dans la Chrétienté occidentale, mais connaît ses propres défis, notamment du fait des rivalités et enjeux politiques qui secouent les régions contrôlées ou influencées par l’empire ottoman ou dominés par la grande-principauté de Moscou puis le tsarat de Russie. Certains représentants entretiennent des contacts avec des représentants protestants, mais rien de tangible ne se construit.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty "Dieu reconnaîtra les siens"

Message par vigilae Sam 30 Sep - 18:35

. Intéressant et très analytique;
. Juste une question : sauf très majeur défaut de lecture, je ne crois pas avoir vu de référence à la judéité.
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Message par Yodarc Sam 30 Sep - 18:40

vigilae a écrit:. Intéressant et très analytique;
. Juste une question : sauf très majeur défaut de lecture, je ne crois pas avoir vu de référence à la judéité.

Je n'en fais pas mention, principalement parce qu'en dehors des communautés juives de la péninsule ibérique (et leur potentiel exil en d'autres régions), il n'y a "guère" de références sur la situation des communautés juives dans cette réalité alternative (plus le fait crucial que je n'ai pas abordé ou approfondi le sujet, notamment sur la manière dont les différentes branches chrétiennes considèrent les juifs dans cette réalité alternative).

Et il y avait le fait que je souhaitais d'abord me focaliser sur le christianisme pour explorer les différences que mon récit implique par rapport à la réalité historique.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Sam 7 Oct - 10:16

Bonjour à tous !

Pour aujourd'hui, dernière des appendices écrites avant de passer aux appendices picturales (et l'épilogue en dernier lieu). Pour cette dernière annexe, il sera question de commenter sur les principaux conflits et tensions qui touchent le monde (de la Chrétienté) dans la décennie suivante la mort de Charles IX de France. Certains conflits se rapprochent de leurs équivalents historiques, mais d'autres sont distincts du fait de la nouvelle configuration géopolitique et dynastique.Les conflits ne sont pas détaillés, l'enjeu de cette annexe est de montrer la continuité de certains événements et la conséquence d'autres.

J'espère que cette partie saura vous plaire.

Bonne lecture !

Appendices : Conflits et tensions dans la décennie 1570
Au cours des années 1570, de nombreuses tensions et conflits vont émerger et se développer dans les années qui suivent.

Le principal conflit à l’aube des années 1570 est lié à la crise au sein des Pays-Bas espagnoles alors que Philippe II et le duc d’Albe cherchent à rétablir l’ordre face aux Malcontents. Si Charles X est d’abord distant, peu désireux de soutenir des rebelles de surcroît protestants, le roi de France finit par prendre parti, notamment par le désir d’affaiblir Philippe II alors que son parent et allié, Jean IV de Navarre, le pousse à combattre Philippe II pour reprendre le contrôle de la basse-Navarre. Le roi de France peut aussi tirer profit du prince Carlos dont l’opposition à son père est un atout précieux. Ces différents facteurs amènent d’abord à une relance de la rébellion des Malcontents en 1571, puis à partir de 1574 à une nouvelle guerre entre le royaume de France et celui d’Espagne, conflit aggravé par la volonté de Charles X de restaurer l’influence française en Italie au travers de Gênes et du duché de Milan. Le conflit fait rage de 1574 à 1579.
Dans ce contexte trouble, les Pays-Bas espagnoles sont dans une position particulière alors que les Malcontents consolident tant bien que mal leur position. Grâce au soutien de la couronne française et de certains princes d’empire, Don Carlos et les Malcontents font de nouveau campagne contre le duc d’Albe et Philippe II sur les années 1571-1573, parvenant ç s’implanter dans la région de Groningue et le duché de Gueldre et d’allier avec les « gueux de mer », les rebelles iconoclastes qui s’étaient notamment réfugiés dans le royaume de Danemark.
Avec l’éclatement du conflit opposant le royaume de France au royaume d’Espagne, les Malcontents ont une alliance de circonstance avec les français et tirent profit de la situation pour consolider leur position, même si don Carlos finit par rejoindre le sud pour tenter d’obtenir des alliés en Aragon contre son propre père.

Philippe II d’Espagne doit aussi gérer la menace que représente le royaume du Maroc au sud, notamment du fait de leur soutien à la rébellion des Alpujarras. Le souverain espagnol cherche à tirer profit du décès d’Abdallah el-Ghalib en 1574 pour chercher à se débarrasser de la dynastie saadienne et à préserver l’influence que ses prédécesseurs ont bâti en Méditerranée, mais le conflit l’opposant à Charles X l’empêche de concrétiser ce projet. Il charge cependant les établissements espagnols d’une lutte d’attrition contre les Wattassides afin de soutenir leurs alliés koukous et de stopper l’expansion marocaine vers l’est. Philippe II soutient cependant l’expédition de son parent Alexandre I de Portugal pour vaincre les Wattasides afin de protéger et d’étendre les possessions portugaises en Afrique du Nord préparée à partir de 1578.
Philippe II d’Espagne doit aussi gérer le califat hafside qui pour contrer la déliquescence de son autorité se rapproche des ottomans. Cela précipite un conflit avec les hafsides en 1573 pour prévenir le retour des ottomans à Tunis. Le califat hafside fait face à des rébellions durant la période et doit faire appel aux espagnols pour protéger la région de Tunis et de Kairouan. Dans la fin de la décennie, les espagnols sont en conflit latent avec la Sublime Porte dans la lutte d’influence en Méditerranée, les espagnols cherchant à préserver leur influence en Afrique du Nord et à empêcher les ottomans de s’étendre vers l’ouest.

En plus de la rivalité contre l’Espagne en Afrique du Nord et du court conflit contre Ivan IV, l’empire ottoman se retrouve de nouveau impliqué dans des conflits durant les années 1570. Si Selim II n’a pas le temps de mener de campagnes militaires, décédant notamment en 1571 de mauvaise santé, son successeur Mourad III va mener différentes campagnes, principalement contre la Perse après la mort de Tahmasp I, mais aussi contre Venise en 1575 en s’attaquant à Chypre et en direction de l’Ifriqiya en 1577 pour étendre l’empire en Afrique du Nord alors que Tripoli tombe aux mains des Ottomans en 1572. Les ottomans sont aussi en vive rivalité avec les Portugais dans la Mer Rouge alors qu’ils continuent de les affronter dans la lutte d’influence et de contrôle des côtes yéménites.

A partir de 1572, le royaume d’Angleterre fait face de nouveau aux incertitudes. Avec la mort de Marie I en 1572, la succession royale semble assurée avec l’arrivée sur le trône de son fils, François I de la maison de Valois-Angoulême. Le nouveau souverain doit cependant faire face à l’opposition d’une partie de la cour à cause de ses origines étrangères et françaises, mais aussi du fait du développement des mouvements calvinistes et tyndaliens qui questionne le rôle du clergé et de l’Église d’Angleterre, notamment vis-à-vis de Rome. Ces tensions sont exacerbées par le fait que les souverains déchus, Élisabeth et Édouard, sont déterminés à reprendre le trône, ne serait-ce au nom de leurs enfants. Soutenus par Frédéric II de Danemark, les deux souverains déchus vont chercher à tirer profit du conflit entre Philippe II d’Espagne et Charles X pour mener une tentative de reprise du trône en 1574. Une guerre civile se développe entre les Tudors élisabéthains et les partisans de François I au cours des années 1574-1581.

La période des années 1570 voit aussi se clore le conflit opposant le Danemark et la Suède avec le traité de Roskilde du printemps 1571. Dans le traité, le régent Charles est forcé de céder le duché d’Estonie à Magnus de Holstein, de renoncer aux prétentions suédoises sur le Gotland et de reconnaître la Scanie, le Blekinge et le Halland comme provinces danoises. En échange, Frédéric II doit payer des réparations aux provinces ravagées de Suède, son royaume ayant été malmené par les suédois sur les années 1569-1570. Enfin, la cité de Lübeck n'obtient qu’une compensation partielle dans les réparations de guerre et doit renoncer à tout désir de préserver sa position de tête de la Ligue Hanséatique, affaiblie par le conflit alors que sa flotte a été mise à mal par les suédois dans les dernières années du conflit. Sans être un retour exact à la situation ante bellum, le traité permet au royaume de Suède de survivre malgré la perte de l’Estonie alors que le royaume de Danemark a réussi à renforcer son influence dans la Mer Baltique malgré les ravages subis par sa flotte et les dépenses lourdes résultant du conflit.
Frédéric II demeure en retrait des conflits majeurs de la période, même s’il soutient les revendications d’Élisabeth I et de sa famille sur le trône d’Angleterre. Ses relations avec le royaume de Norvège demeurent cependant très tendues, d’autant plus après le décès de Jean II en 1573 et l’avènement de Charles II de Norvège alors que les revendications du roi danois sur la couronne norvégienne ne sont point éteintes.
Après la fin du conflit contre le Danemark, la Suède est plutôt isolée et fait face à des tensions internes, notamment du fait de la peur de la reine douairière et de ses alliés de voir le régent détrôner Gustave II à son profit.

Le tsarat de Russie est impliqué dans plusieurs conflits durant les années 1570. Il affronte l’empire ottoman pour contrer l’intention de ce dernier à créer un canal entre le Don et la Volga, triomphant sur le plan militaire en 1570, mais faisant des concessions sur le plan commercial et dans la sécurité des pèlerins musulmans et devant laisser Azov aux ottomans. Mais c’est le conflit en Livonie qui prend une nouvelle tournure. Avec la fin de la guerre nordique, Ivan IV se retrouve dans une situation particulière avec un royaume de Pologne renforcé par son union avec le grand-duché de Lituanie et sa contribution pour chasser la Suède de la région. S’il entretenait de bonnes relations avec Frédéric II et Magnus de Holstein, le renforcement de l’influence danoise, du duché d’Estonie et le rapprochement avec le royaume de Pologne inquiète le tsar, même s’il profite du décès de Sigismond II et de la transition amenée par l’avènement de Sigismond III pour consolider l’influence et la présence de son empire dans la région sur les années 1571-1573. Des tensions émergent cependant avec Magnus de Holstein, le duc d’Estonie, qui se rapproche davantage de la Nation des Deux-Républiques pour préserver sa position. La situation évolue à partir de 1574 lorsque Sigismond III décide de contrer Ivan IV dans la Livonie et de renforcer l’influence de son royaume dans la région. La guerre de Livonie prend une nouvelle tournure, avec notamment Magnus de Holstein devenant officiellement le vassal de la couronne polonaise en 1574 pour se préserver des incursions russes. La situation tourne en faveur des polonais durant la seconde moitié des années 1570, forçant Ivan IV à devoir négocier sur la toute fin de la décennie alors que les échecs militaires contribuent à renforcer sa paranoïa.


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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Collectionneur Dim 8 Oct - 15:26

Voici l'article wiki sur le sort de l'Éthiopie dans la réalité, il s'en est fallu de peu pour ce royaume disparaisse devant les assauts musulmans, le Negus y a perdu la tête :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_adalo-%C3%A9thiopienne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:L%27amateur_d%27a%C3%A

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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Yodarc Dim 8 Oct - 15:45

Collectionneur a écrit:Voici l'article wiki sur le sort de l'Éthiopie dans la réalité, il s'en est fallu de peu pour ce royaume disparaisse devant les assauts musulmans, le Negus y a perdu la tête :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_adalo-%C3%A9thiopienne

En effet et ce qui n'a pas aidé est le fait que le sultanat d'Adal avait le soutien ottoman, ce qui leur surement permis de se renforcer durant la période passé les premières années du conflit.
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 12 Empty l'attendu, à l'époque des - lointains - héritiers de Louis XII

Message par vigilae Dim 8 Oct - 15:47

. C'est le "militaro/marxisme" qui, en 1975, a achevé le "roi des rois".
. Eu égard à la vitesse, accélérée, de la chute des monarchies africaines, et moyen-orientales, dans la seconde moitié du XXème siècle, c'était à prévoir.

. " il est possible au demeurant,
Qu'en Abyssinie on récuse
Le Roi des Rois le bon Négus"
. Georges Brassens - "le roi des cons" - déjà cité
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