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L'ère de la guerre

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Eumène de Cardie
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L'ère de la guerre - Page 2 Empty Re: L'ère de la guerre

Message par Eumène de Cardie Mer 22 Avr - 21:23

Le 17 mars 2008

BBC News, Londres, Royaume-Uni
«
- John Linger va maintenant nous faire un point sur la situation au Proche-Orient, en direct depuis Jérusalem. John, c’est à vous.
- Merci Henry. Ici à Jérusalem c’est une population en état de choc qui s’est levée ce matin, comme hier déjà. Vous pouvez voir derrière moi la fumée qui continue de s’élever des ruines des mosquées du Mont du Temple, dynamitées avant-hier. Le couvre-feu, en vigueur depuis le début du conflit, a encore été renforcé mais semble s’appliquer de manière différente selon les quartiers : une manifestation de joie d’ultra-orthodoxes a ainsi pu se rendre au Mur des Lamentations pour y prier alors qu’une manifestation d’arabes israéliens qui se formait pour protester contre ces actions a été violemment réprimée par des troupes de sécurité. Cependant la plus grande partie de la population se terre chez elle, terrorisée par la possibilité d’une nouvelle attaque NBC. Jusqu’à présent les gens considéraient qu’il s’agissait d’une menace fantôme similaire à celle des armes de destruction massive de Saddam Hussein mais les désastres de Haifa, Tel Haviv et Netanya ont montré qu’il n’en était rien. Israël a peur et son gouvernement est prêt à tout, comme le prouvent les ruines fumantes que vous apercevez derrière moi. C’était John Linger, depuis Jérusalem »
***

Washington D.C., USA

Le général Clark pénétra dans la salle de conférence. Sur le mur du fond, cinq écrans affichaient les portraits de quatre autres généraux ainsi qu’une carte du Proche-Orient. Dans la pièce deux colonels et un capitaine se levèrent et saluèrent l’officier supérieur. 
« A votre aise. Commençons, nous n’avons pas beaucoup de temps, je dois donner un briefing au conseil national de sécurité dans deux heures. Qu’avons-nous ? » « Capitaine Dillinger, mon général, je suis en charge du briefing. Le niveau de sécurité est top secret, le local et les communications sont sécurisées. 
Comme vous le savez, une frappe NBC massive a été exécutée très tôt ce samedi matin. Il apparaît que la frappe a été initiée par la Syrie et conduite à l’aide de missiles SCUD ou de copies nord-coréennes dotées de têtes chimiques. Les unités NBC israéliennes ont identifié de l’agent VX, un agent binaire à très haute létalité. Pour maximiser l’impact de leurs frappe les Syriens ont envoyé leurs missiles par lots de vingt contre cinq cibles urbaines, ciblant délibérément les concentrations de population civile… » Le général l'interrompit : « Vous êtes certain de ce point ? » « Affirmatif mon général. Les trajectoires concordantes des différents missiles et les points frappés par les missiles, ou ceux devant être frappés par les têtes interceptées, indiquent que les centres des villes étaient ciblés, pas les bases militaires situées en périphérie. Le seul cas ou nous pourrions avoir un doute est celui d’Haifa, principale base de la flotte israélienne, mais même là les points d’impacts sont relativement éloignés des infrastructures portuaires… » « Très bien, continuez. » « Oui mon général. Comme je le disais, les frappes ont été programmées pour une efficacité maximale : tôt le matin, à une heure où la rosée est encore présente pour répandre le poison sur une plus grande superficie et rendre plus difficile la décontamination tout en touchant un maximum de gens hors de chez eux. Par ailleurs les missiles ont été tirés selon un horaire prévu pour les faire arriver tous en même temps dans les zones de défense antiaérienne, de façon à les saturer. Avec le succès que l’on sait. 94% des missiles ont été abattus, mais les six autres missiles ont fait suffisamment de dégâts… »
***

Mechelen, Belgique

Les militants du Vlaams Belang étaient de sortie en nombre et bien destinés à ratisser la ville, à donner une leçon aux arabes… Par SMS ils s’étaient donné le mot, se rassemblant en petites unités d’une demi-douzaine de militants équipés de battes et de chaînes. 
Dans le quartier de la gare l’un de ces groupes ravagea un restaurant asiatique « pour ces putains de chinois qui volent les blancs », un autre groupe mettant le feu à un restaurant libanais. Mais c’est dans la banlieue de la ville que Jan, Dirk, Piet et Yves avaient décidé de laisser libre court à leur violence, accompagnés pour l’occasion de Bart et de Gert. 
La femme était seule, portant un enfant sur son ventre tandis que devant elle un autre bambin dormait dans une poussette prémaman flambant neuve. Son boubou coloré montrait qu’elle attendait sans doute déjà un troisième enfant. Eugénie Bambakele, c’était son nom, était arrivée du Congo dix ans plus tôt, emmenée avec eux par ses parents alors qu’elle n’avait que dix ans. C’est grâce à elle qu’ils avaient obtenu de ne pas être reconduit aux frontières lorsque l’administration avait découvert leur existence, cinq ans plus tôt : scolarisée et avec des résultats honnêtes, elle avait sauvé sa famille. 
La mobilisation du quartier avait aussi aidé. Et puis, il y a quatre ans, elle avait rencontré son futur mari, un jeune homme venu du village pour l’épouser. Il faut dire que suite aux évènements antérieurs sa famille avait été régularisée et ce mariage allait donner la nationalité belge à Mpuku Ibanwe. 
Mais le jeune homme, son aîné de six ans, et elle s’étaient bien entendu et le mariage arrangé par ses oncles avait perduré, donnant naissance à Dieudoné puis à Grace-Marie et à Mpuku junior, le petit dernier pas encore né… 
Pour les fascistes qu’elle eut la malchance de croiser ce jour là elle représentait tout ce qu’ils critiquaient à longueur de journée : une africaine, habillée à l’africaine, parlant français avec ses enfants, nombreux enfants, juste là pour toucher les allocs au lieu de travailler. Ce qu’ils ignoraient c’est qu’entre ses grossesse Eugénie travaillait, tenant une petite épicerie africaine avec ses parents et ses oncles. Mais de toute manière les six jeunes gens s’en moquaient : elle était surtout une proie faible sur laquelle se défouler.
Ils commencèrent par des insultes, qu’Eugénie endura en silence. Rendus furieux par son silence, ils commencèrent à lui cracher dessus, toujours sans réaction. Eugénie savait qu’il y avait de telles crapules dans la ville, et qu’il ne fallait pas leur donner d’occasion de montrer ce dont ils étaient capables… 
Puis l’un d’eux cracha sur Dieudoné, qui pleurait dans sa poussette. Là elle leur demanda d’arrêter. Souriant, le plus grand d’entre eux s’approcha du bébé et lui cracha violemment au visage, rigolant en entendant la supplique de la mère. Un autre s’approcha, regarda dans la poussette « Il fait trop de bruit ce tas de merde… Tu crois qu’une batte de base-ball dans la gueule le ferait se taire ? » « Je ne sais pas trop… » « Oh tu devrais essayer… » « Euh les gars, ce ne serait pas aller trop loin… » « Tu te dégonfles ? Tu t’es mis à aimer les négresses et leur engeance ? » « Non, ce n’est pas ça, c’est juste que je pense aux flics… » « Pff, ces tapettes, quand ils n’ont pas leur flingue et leur bâton ils ne valent rien…  Tu va fermer ta gueule le môme ? » Disant cela, Dirk posa l’extrémité de sa batte sur la bouche de l’enfant terrorisé.
« Ouais, c’est la manière de procéder ! » déclara Gert, « ces blacks faut les faire taire et les faire bosser jusqu’à ce qu’ils crèvent, c’est tout ce à quoi ces singes sont bons » ajouta-t-il en donnant une bonne frappe sur l’épaule de son ami. Mais la force virile de la claque poussa la batte vers le bas, dans la bouche de l’enfant, et plus bas encore contre la paroi arrière du crâne…
Le silence se fit et Bart dit : « Oh merde ! Je pense que l’on a désingué un black… » « On ne peut laisser de témoins… » déclara lentement Piet. « Nous sommes allés trop loin… » Eugénie comprit ce qui venait de se passer et se mit à hurler. Mais bientôt la douleur de la perte de son enfant fut remplacée par la douleur liée aux coups reçus. Bientôt il n’y eu plus de douleurs, et plus de cris… Les jeunes s’enfuirent : ils avaient remporté une victoire contre les nègres mais ne voulaient pas que la police les attrape… 

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Suite à l’attaque chimique syrienne, la Turquie prétexte une menace à sa sécurité nationale pour justifier sa décision de renforcer ses troupes pourtant déjà nombreuses sur sa frontière orientale. Mais c’est surtout une excuse pour procéder à un véritable nettoyage ethnique de la région et à l’anéantissement du peuple kurde. Des scènes rappelant le génocide arménien de la première guerre mondiale ont lieu dans toute la région, avec des villages incendiés, des femmes, des enfants et des vieillards massacrés.
L’Union Européenne est outragée par ce comportement et décide d’annuler toutes ses négociations avec Ankara, plusieurs pays annonçant leur décision d’expulser tous les Turcs non kurdes présents sur leur territoire tandis que des émeutes éclatent entre kurdes et turcs en Belgique, Hollande et Allemagne. Une vague d’islamophobie traverse l’Europe et de nombreux groupements racistes et néo-nazis commencent à traquer les “beurs”, n’hésitant pas à battre à mort ceux qu’ils rencontrent, ce qui provoque un long exode vers le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.
Les violences sont particulièrement graves en Flandres où les leaders du très puissant parti d’extrême droite Vlaams Belang mobilisent leurs sympathisants pour des opérations qui rappellent la nuit de cristal orchestrée par Hitler dans les années 30.
Face à la tension mondiale généralisée l’Union Européenne décide d’augmenter son budget consacré à la défense et les grandes entreprises sont priées d’accélérer la production de nombreuses armes, principalement les chasseurs Rafale, Grippen et Eurofighter ainsi que les hélicoptères PAH-2 Tigres et NH-90. Nombreux sont ceux qui craignent pour la sécurité des troupes engagées en Afghanistan et qui sont coupées de tout ravitaillement.

Les forces navales européennes sont rassemblées en rade de Toulon pour préparer d’éventuelles opérations d’évacuation de civils dans les pays de la Méditerranées tandis que les forces parachutistes des différents pays sont également mises en alerte. Les programmes de construction navale sont eux aussi accélérés, profitant des nouvelles méthodes de construction modulaire. Parmi les programmes accélérés figurent notamment ceux concernant les nouveaux porte-aéronefs italiens et espagnols et les projets de frégates et de corvettes. Des budgets sont développés pour permettre du travail vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans les usines et les chantiers navals, les protestations des syndicats étant neutralisés par des augmentations salariales exceptionnelles…

Eumène de Cardie

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L'ère de la guerre - Page 2 Empty Re: L'ère de la guerre

Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:49

Chapitre 3 : Guerre totale

Le 24 Mars 2007 

La Capitale, Bruxelles, Belgique
« Alors que les émeutes racistes continuent dans de nombreuses villes d’Europe dont Bruxelles, les chefs d’états et de gouvernement de l’Union se sont réunis hier pour discuter de la situation. Les représentants belges auront certainement à l’esprit les événements tragiques de Mechelen, témoignage terrible des dérives actuelles.
Une réunion d’ailleurs toujours en cours au moment de boucler cette édition, et où les dirigeants européens s’apprêteraient à prendre des mesures pour renforcer la sécurité intérieure et extérieure de l’Union. On ignore encore la nature de ces décisions mais des rumeurs font part d’un départ anticipé d’Afghanistan et d’Irak pour les pays qui y ont déployé des forces. Néanmoins il semblerait que les Britanniques, sous la pression des Américains, rechignent à une telle solution qui leur permettrait pourtant de faire d’importantes économies… » 
***

Mechelen, Belgique

C’est une foule immense qui s’est rassemblée devant la cathédrale de Mechelen, immense nef de pierre aujourd’hui remplie pour les funérailles d’Eugénie Bambakele et de ses deux enfants, battus à mort par une bande de skinheads activement recherchée par la police. 
Dans la cathédrale, les journalistes ont installés leurs caméras et des écrans géants diffusent sur la place les images de la cérémonie religieuse. Les trois cercueils, fermés en raison de l’état des victimes, sont posés devant l’autel. Aux premiers rangs, la famille d’Eugénie : ses parents effondrés par le chagrin et Mpuku Ibanwe, son époux, animé par une froide colère. Le roi a envoyé des représentants, et des ministres régionaux et fédéraux ont également fait le déplacement.
Autochtones et allochtones communient ensemble, le sort tragique d’une jeune femme à qui la vie n’avait guère sourit ayant uni les Belges dans cette grande commémoration. Sur les téléscripteurs des journalistes une autre dépêche tombe : agression raciste à Antwerpen, quatre jeunes ont passé à tabac un vieillard d’origine marocaine…

Washington D.C., USA

Le président Bush fume un cigare, confortablement installé dans un des fauteuils du salon Roosevelt, les yeux clos et la tête en arrière. Mais derrière cette apparence tranquille le président est troublé. Les nouvelles en provenance d’Europe ne sont pas bonnes tandis que celles en provenance d’Asie sont tout simplement désastreuse. 
Certes ses généraux l’assurent que le déploiement de troupes stationnées en Europe a permis de stabiliser le front Coréen, mais le bilan des pertes civiles ne cesse de s’alourdir tandis que les corps des soldats US sont ramenés par C-5 Galaxy tant ils sont nombreux… Pour ceux que l’on peut retrouver. Ainsi pratiquement aucun des marins du Nimitz n’a été retrouvé parmi les restes du porte-avions, la plupart ayant péri à l’intérieur de la coque du navire dont un rapport indique que la quille s’est sans doute brisée sous l’impact de deux ou trois puissantes torpilles, cassant en deux le navire de soixante mille tonnes et provoquant son naufrage en quelques minutes seulement, les compartiments étanches ne permettant pas aux deux moitiés de flotter, les cloisons ayant sans doute été faussées par les explosions.
Le seul point positif est le front iranien, sur lequel les pertes sont minimes tandis que chaque jour qui passe voit l’affaiblissement des forces des mollahs. En outre le conflit asiatique et la guerre israelo-arabe mobilisent tout le temps d’antenne disponible, ce qui permet de restreindre l’impact des « dégâts collatéraux » en Iran… 
Mais ce qui inquiète le plus le président c’est le retrait soudain  annoncé par les Européens hors d’Afghanistan, ce qui va permettre aux rebelles de reprendre le contrôle de certaines zones et empêcher toute opération offensive contre les Talibans, voir même contre le flanc oriental de l’Iran…

Quelque part au sud de la Jordanie

Le colonel Ibrahim Ibn Moktar, officier des forces saoudiennes, est sale, mal rasé, dégageant une odeur rance de sueur mélangée à celle de la cordite. Penché sur une carte mal éclairée par le faisceau étroit de sa lampe de poche, il cherche le meilleur moyen de s’opposer à la progression des Israéliens. Son unité n’est plus que l’ombre d’elle-même,  près de la moitié de ses véhicules ont été détruits et il ne lui reste plus que cinq char Abrahams, sa principale force de frappe, avec lesquels il essaye de couvrir la retraite de son infanterie. Son seul espoir est d’atteindre les zones plus élevées de la frontière saoudienne où son infanterie pourra monter une résistance plus solide à l’ennemi. Mais arriver jusque là sera difficile, même si la pression aérienne semble moindre ces derniers jours… 
Un bruit attira soudain son attention. Se concentrant, il reconnut bientôt les lourds battements des pales d’un hélicoptère. Criant un avertissement à l’intention de ses hommes, il se jetta dans une tranchée tandis que le premier Apache apparaissait au dessus du camp, son canon de 30mm commençant à cracher ses obus de mort… 

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

La détérioration rapide de la situation mondiale a poussé l’Union Européenne à décider d’évacuer ses forces d’Afghanistan. La décision est prise dès le mois de janvier 2007, et commence à s’appliquer dans les semaines qui suivent. Avec l’aide de la Russie et du Turkménistan une vaste opération est mise en place. Louant les gigantesques Antonov AN-124 et plusieurs Airbus appartenant à Air France et Lufthansa et utilisant l’ensemble de leurs appareils de transport, les armées européennes parviennent à retirer en un temps record l’ensemble de leur force avec la plupart de leurs équipements, laissant derrière eux leur fuel et leurs munitions, offertes aux forces gouvernementales afghanes et aux forces US restées sur place.
Cette décision enrage les USA mais G.W. Bush ne peut rien faire pour la contrer. Les USA clament qu’il s’agit d’une violation des traités fondateurs de l’OTAN sous l’égide de laquelle sont menées les opérations en Afghanistan mais plusieurs pays Européens décident alors de quitter l’organisation, invalidant ainsi l’argument américain. Les pays restant se déchirent par ailleurs entre eux
Tony Blair, Angela Merkel et les jumeaux Polonais font tout pour s’opposer à ce mouvement mais sont forcés de suivre, ce qui entraîne la démission de Tony Blair. Cette situation permet aussi de débloquer un autre dossier important, celui du programme d’appareil de combat JSF dont le coût ne cesse de monter et la date d’entrée en service de reculer. La rupture avec les USA pousse plusieurs pays dont la Norvège, le Danemark et la Hollande à revoir leurs positions sur le dossier, bientôt suivis par l’Angleterre.
Des budgets sont aussi brusquement trouvés pour assurer le financement de programmes de mise à jour ou de rénovation d’armements existants, notamment au niveau de la flotte française qui voit des projets longtemps gardés au placard dépoussiérés. 
Pendant que l’Europe regarde avant tout vers son avenir propre, les combats continuent dans le reste du monde. Tsahal progresse sur tous les fronts mais le redéploiement de son aviation vers des missions de chasse aux Scuds prive ses blindés de leur appui aérien, menant à de violentes batailles de chars dans le désert où les Merkava continuent de montrer leur nette supériorité sur tous les chars à l’exception des Leclerc.
En progressant l’armée israélienne commet également de nombreux crimes de guerre, faisant précéder ses unités d’un véritable mur de feu sans prendre la moindre mesure pour épargner les civils tandis que les unités d’infanterie laissent parler leur colère née d’années de ressentiment à l’égard des Arabes.
A Jérusalem les rabbins les plus fanatiques parlent d’Armageddon et de fin du monde tandis que les populations musulmanes s’enfuient vers l’Irak et l’Arabie Saoudite, beaucoup mourant dans le désert et bloquant les routes ce qui aggrave encore la situation logistique des troupes arabes sur le front.
Le « nettoyage » complet de Gaza permet en outre le redéploiement de troupes israéliennes vers le front, les rares survivants de la région étant abandonnés à leur sort tandis qu’à Riyad les leaders de l’Alliance Islamique se demandent comment survivre et ordonnent le déploiement de leurs dernières réserves, notamment les unités aériennes maintenues face à l’Iran dont la capacité à mener des offensives a été éliminée par l’aviation américaine.
Toute l’industrie iranienne subit en effet d’importants bombardements tandis que les forces US repoussent les vagues de fanatiques et les assauts plus sérieux des troupes régulières que les mollahs lancent dans la bataille. Les boucliers humains mis en place par les Pasdarans pour protéger certaines infrastructures critiques comme les centres de recherche nucléaire ne servent à rien face à la détermination américaine à les détruire. Dans le détroit d’Hormuz le déminage est achevé et des convois de ravitaillement sont escortés vers Bassorah.
Plus à l’Est la Chine a renoncé à capturer Taïwan et a de ce fait décidé de changer de cible pour ses missiles balistiques qui visent désormais les centres civils, causant rapidement un grand nombre de victimes tandis que les derniers avions taïwanais sont détruits en même temps que le réseau de défense anti-aérienne qui n’avait de toute manière plus de missiles à tirer.
La perte du Nimitz et les pertes du groupe aérien du second porte-avion de la région impliquent que les Chinois, qui ont fait venir des renforts depuis la côte sud du pays, ont acquis une totale domination aérienne sur le secteur.
En Corée par contre, l’arrivée tant attendue de renforts américains permet enfin aux forces alliées de passer à l’offensive. Le délai n’a cependant pas été perdu car l’aviation occidentale a ainsi pu détruire les réseaux logistiques chinois et nord coréens au point que les troupes communistes manquent de munitions et de nourriture et se rendent en masse aux forces alliées. L’aide des avions de détection, contrôle et commandement E-3C AWACS et E-8 J-Star explique en grande partie l’efficacité des alliés. La population nord-coréenne essaye de fuir les combats malgré les ordres du Parti. La frontière chinoise, pourtant puissamment fortifiée, est prise d’assaut par des milliers de réfugiés.

Suite à l’attaque chinoise sur Taïwan le président américain Bush a cependant décidé de prendre des mesures de représailles contre la Chine, ordonnant à ses généraux de bombarder Shanghai et “de la ramener à l’âge de pierre”. Il espère en outre que la destruction du cœur économique du pays poussera les chinois à capituler.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:49

Le 30 mars 2007

Tv Caraccas, Carracas, Vénézuela
« …Et je vous le dis, chers concitoyens, les actions des nord-americanos sont criminelles et seuls des criminels peuvent soutenir ce pays. Mais les USA sont un géant fou et couper leurs approvisionnements en pétrole serait risquer d’attirer sur notre pays un malheur sans pouvoir aider nos alliés iraniens ou chinois. Cependant nous n’oublions rien et continuons à préparer nos défenses contre l’impérialisme venu du nord… »
***

Shanghai, République Populaire de Chine

Il est passé vingt heure mais Dong Leu est toujours au travail. Dehors, la nuit est tombée. Elle n’en peut plus, mais n’a pas d’autre choix. La guerre a servi d’excuse au patron, et Dong Leu se demande bien ce que des t-shirt « I Love Barcelona » peuvent avoir comme intérêt pour les troupes qui se battent dans le nord… Mais il lui en faut produire plus, pour un moindre salaire. 
Cependant et comme toujours Dong Leu ne se plaint pas. Elle sait qu’elle a de la chance de toujours avoir un travail quand tant d’autres usines ont dû cesser leur production, le marché américain n’étant plus là pour accepter les produits à bas prix de Shanghai, Dalian et des autres cités côtières. 
La semaine précédente les t-shirt produits étaient plus patriotiques. On y voyait les frontières de la Chine et au milieu la silhouette d’un grand bateau entouré d’explosions, une petite silhouette en forme de cigare se trouvant sur le côté, pointant vers le grand bateau. On lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un porte-avion américain que la marine avait coulé avec un de ses sous-marins. Dong Leu n’avait jamais vu un avion, pas même en photo, uniquement des dessins. Alors un porte-avions ou un sous-marin… 
Pour elle cela ne faisait de toute manière aucune différence. Tout ce qui importait était la cadence de production, éreintante dans l’atelier surchauffé et dans lequel règne en permanence un vacarme atroce. 
La bombe BLU-118B n’a pour sa part aucun état d’âme. Son altimètre mesure son altitude et, le moment venu, déclenche l’éjection de la mixture hautement inflammable qui remplit la majeure partie de son volume. En quelques secondes un nuage se forme, bruine d’une nouvelle forme de napalm à laquelle ne manque qu’une étincelle. Quelques dixièmes de secondes avant que la bombe ne soit vide, la puce électronique de l’engin provoque un court circuit, projetant un arc électrique dans les dernières gouttes du mélange qui s'enflamment instantanément, première étape d’une énorme détonation qui va souffler à tout jamais les soucis de Dong Leu… 
***

Le Pentagone,Washington D.C., USA

Le commandant des forces aériennes stratégiques se force à regarder l’écran géant qui domine l’un des murs de son poste de commandement. Les images sont relayées en direct depuis un satellite de surveillance KH-11 Keyhole, une copie du télescope spatial Hubble pointée vers la terre et permettant de lire un journal depuis l’espace. 
Et les images fournies en temps réel sont horrifiques. Dans la nuit chinoise, la cité de Shanghai apparaissait comme un joyau scintillant de mille feux. Du moins était-ce le cas quelques minutes plus tôt. Maintenant la ville semble dévorée par des démons ignés, ravagée par des tempêtes de flammes, tandis que les fières tours symboles du redressement de la Chine se tordaient sous l’effet de la chaleur avant de s’effondrer dans des nuages de poussière et de cendres aux côtés desquelles l’effondrement des tours jumelles new yorkaises 6 ans plus tôt n’était rien. 
Dans les rues des milliers de gens essayaient d’échapper aux flammes omniprésentes, sans succès, tandis que leurs demeures s’effondrent sur eux…
L’enfer a été déchaîné sur terre et rien ne peut s’opposer à son œuvre… 
Les yeux rivés sur l’écran, le général sort son arme de son étui et la pose contre sa tempe. Une pression et… 
***

Camp de Mourmelon, France

Le sergent Monet est heureux d’être rentré en France, indemne et sans souvenirs trop horribles. Il sait que grande est sa chance, tant de ses camarades ayant perdu la vie ou été blessé au cours de leur déploiement en Afghanistan. Il ignore encore quel sera le prochain déploiement de son unité : Côte d’Ivoire ? Tchad ? Djibouti ? La France déploie ses troupes sur tellement de fronts !
Mais pour l’heure il est bien décidé à profiter de la routine du camp et de la chaleur de son foyer, une période de repos bienvenue après des mois de stress permanent, surtout durant les dernières semaines où les rebelles ont concentrés leurs assauts contre les forces européennes sur le départ, souhaitant leur laisser un dernier souvenir impérissable de l’enfer afghan… 
Debriefings, rapports d’après mission, paperasserie administrative et autres tâches de bureau forment le quotidien de la caserne tandis que dans les ateliers les mécanos ont entamé le désossage intégral du parc de machines de l’unité, véhicule par véhicule, pour les remettre en état après les conditions éprouvantes de l’Asie Centrale. 
Par un de ses cousins, officier dans l’ALAT, le sergent sait qu’il en va de même pour les hélicoptères rapatriés à bord des énormes avions cargo ukrainiens et que l’armée de l’air est aussi entrée en mode de grand entretien sur ses machines. L’armée française hiberne en avril pour reconstituer ses forces… 
A sa grande surprise il a aussi appris qu’un certain nombre de modifications seront apportées sur les équipements rénovés, des modernisations attendues parfois depuis une décennie et désormais soudainement ajoutées sur les machines. Ainsi son unité va voir ses VAB surblindés et recevoir une nouvelle motorisation plus puissante ainsi qu’un tourelleau électrique commandé depuis l’intérieur du véhicule et doté de caméras, de micros de détection de tir et d’un canon de 20mm en plus de sa mitrailleuse, une augmentation considérable de sa puissance de feu et de sa protection. 
La réaction des industriels aux ordres et surtout à l’argent des politiques a été instantanée, et les effets commencent déjà à se voir sur le papier… 
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

C’est le 30 mars 2007 que 36 bombardiers stratégiques lourds supersoniques B-1B Lancer décollent de la base de Dyess AFB avec à leur bord plusieurs douzaines de bombes thermobariques BLU-118B, la munition non nucléaire la plus puissante de l’arsenal de l’US Air Force.
Après plusieurs heures de vol les bombardiers larguent leur cargaison de mort sur Shanghai dans ce qui restera le raid aérien le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité depuis le bombardement de Dresde. Ce ne sont pas moins de 15 millions de chinois qui périront dans les explosions et les immenses incendies qui ravageront pendant plusieurs jours la ville surpeuplée ou dans le chaos qui suivra le raid.

Une arme atomique n’aurait pas causé de dommages plus importants et les images diffusées par les médias chinois choqueront tous les leaders du monde, y compris G.W. Bush qui n’avait pas prévu de causer une telle dévastation mais ne peut s’empêcher de se réjouir de la puissance qu’il commande.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:49

Le 1er avril 2007 

Delhi News, New Delhi, Inde
“C’est un véritable acte de barbarie auquel nous avons assisté hier, une action digne des bombardements d’Hiroshima ou de Dresde, un véritable crime contre l’humanité commis par une nation qui se présentait jusqu'à il y a peu comme le gendarme du monde. Séoul et Tokio, dont les forces combattent côte à côte avec les Américains dans les collines de Corée, ont déclaré leur consternation et leur horreur face aux méthodes de leurs alliés. Si à Washington on parle d’un raid conventionnel massif, les photos diffusées par les forces armées chinoises semblent indiquer une attaque nucléaire. Notre gouvernement a ordonné la mise en alerte de toutes les forces stratégiques du pays, provoquant de vives protestations de la délégation pakistanaise. Néanmoins face à la situation le premier ministre Singh ne pense tout simplement pas avoir d’autre alternative. En Europe aussi les réactions des différents gouvernements sont unanimes pour condamner l’attaque US…”
***

Bruxelles, Belgique

Pierre Istace regarde les images diffusées sur Youtube, une plateforme de vidéos en ligne qu’il a découvert récemment. Ces images sont terrifiantes. Dans la pénombre de sa chambre les flammes gigantesques ravageant Shanghai font naître de morbides ombres dansantes. Il avait lu dans ses romans les effets que pouvaient avoir ces bombes incendiaires de nouvelle génération, mais aucun de ces récits n’aurait pu le préparer au résultat d’un bombardement aussi massif. 
Comme hypnotisé, l’étudiant en histoire militaire passe d’une vidéo à l’autre, chacune étant le témoignage de la souffrance de milliers, de millions de gens. La célèbre citation attribuée à Staline lui revient à l’esprit : « Cent morts, une tragédie. Un million, une statistique. » En regardant les images de cette ville de plusieurs millions d’habitants ravagée par les flammes il ne peu s’empêcher de penser que Staline avait tort. 
***

Téhéran, République Islamique d’Iran

Dans son bunker secret de la banlieue de Téhéran, le président de la République Islamique d’Iran regarde également les images de Shanghaï en flamme. Mais pour lui la vision est bien plus terrifiante que pour un jeune occidental car il est traqué par les forces américaines et son pays est victime de bombardements ciblés conventionnels… Si les Américains sont prêts à utiliser de telles moyens contre une puissance nucléaire, que doit-il craindre, lui dont l’arsenal nucléaire est encore loin d’être prêt ? 
***

Moscou, Fédération de Russie

La grande salle de réunion du Kremlin est silencieuse. Sous les ors tsaristes précieusement préservés par le pouvoir communiste puis par la Fédération de l’ère démocratique règne une ambiance lourde. 
 Vladimir Poutine est assis dans son fauteuil à la tête de la table du conseil des ministres. Le petit homme est raide, tendu. Ses traits sont tirés. Il regarde ses ministres. Eux aussi ont l’air nerveux, et plus d’un a sous les yeux des cernes et cet aspect hagard qui montrent qu’ils ont passé la nuit à regarder les images en provenance de Chine. 
Prenant la parole, le président de la Fédération est bref : nul besoin de préciser la raison de cette réunion. Il ne fait que leur demander leur avis, mais la décision a déjà été prise par chacun de ces hommes, qu’ils le sachent ou non. 
« Messieurs, nous n’avons pas le choix. Il nous faut prendre toutes les mesures pertinentes pour notre sécurité. Nous devons augmenter notre niveau d’alerte à l’avant dernier niveau, juste en dessous du conflit nucléaire total. Et nous préparer à augmenter le niveau si besoin. Je propose que la flotte déploie un plus grand nombre de sous-marins et que les navires évacuent les ports tandis que les silos des missiles terrestres fixes seront pré-chauffés et les unités de missiles mobiles seront déployées vers leurs sites de lancement. Êtes vous d’accord avec ces propositions ? »
Son regard d’acier parcouru la salle. Nul ne pronnonce un mot, chacun approuvant silencieusement d’un hochement de tête. 
« Très bien. J’en avertis le président Bush et les gouvernements occidentaux. Je laisse au ministre de la défense la diffusion des instructions à nos forces. Je comptes sur vous tous pour donner les instructions adéquates dans vos ministères, en suivant les procédures prévues en pareil cas. Ce sera tout. »
***

Beijing, République Populaire de Chine

La plupart des hommes réunis dans la salle du comité de défense de la république étaient d’un âge plus qu’avancé. La moitié d’entre eux montrait des signes d’obésité, les autres semblaient pour la plupart fripés par l’âge et presque décharnés. Tous portaient sur leur poitrine d'impressionnantes séries de médailles, certaines ayant même été gagnées sur les champs de bataille plutôt que lors de joutes politiques. 
« Nous n’avons pas le choix. La destruction de Shanghai impose une réponse, et nous n’avons qu’un seul moyen pour frapper les USA comme ils nous ont frappé. Il nous faut utiliser les missiles intercontinentaux. Répondre à l’attaque stratégique par une attaque stratégique, et anéantir la menace que ce pays fait peser sur le notre. Nous devons tirer tous nos missiles en une fois pour passer outre leur bouclier anti-missile, mais aussi parce qu’ils vont soit riposter avec tout leur arsenal soit simplement détruire nos sites de lancement. »
Les mots du secrétaire général du comité de défense furent accueillis dans un silence glacial. Un général essaya de s’opposer au projet. Un autre lui répondit. Un vif débat s’engagea. La peur triompha. 
***

En orbite terrestre, au-dessus de la République Populaire de Chine 

DPS-20 était à son poste, observant la terre depuis son orbite. Il était au-dessus de la Sibérie orientale lorsqu’il détecta un éclat brillant, puis un second, et plusieurs autres à la suite, un total de dix-huit. Ses capteurs analysèrent ces éclats et les identifièrent : des missiles intercontinentaux chinois. DPS-2O avait déjà transmit première une alerte à Cheyenne Mountain, et envoya un nouveau signal identifiant la menace. DPS-20 venait de justifier les milliards de dollars qu’avaient coûté la conception et la construction de sa gamme…
***

Le Pentagone, Washington D.C., USA

L’alerte atomique résonnait dans le quartier général de la plus grande puissance militaire au monde. Déjà les gardes du corps de certains hauts-responsables s’étaient précipités dans les salles où leurs supérieurs étaient en réunion et les avaient entraînés vers l’hélipad où plusieurs CH-53 Pavehawk et UH-60 Blackhawk faisaient tourner leurs rotors. Les autres se précipitaient vers les bunkers anti-aériens, même si tous savaient qu’ils ne survivraient pas à une frappe directe. 
Le Secrétaire d’Etat à la Défense Donald Rumsfeld était au nombre des personnes évacuées. Son hélicoptère se dirigeait vers une chaîne de montagnes où l’attendait un poste de commandement alternatif tandis que des rapports lui parvenaient de toute part : 
« Missiles balistiques chinois en approche – tir confirmé – le président est à bord de Marine-One – le vice-président est en transit au dessus de l’Oklahoma, son vol est dérouté – le NORAD signale l’engagement par les systèmes ABM – La Navy signale des tirs de missiles depuis ses plateformes au large de la Chine – Le décompte fait part de 18 missiles en route vers les USA – trajectoire de tir confirmée – Engagement des forces au sol en Corée - … Monsieur ? Monsieur ? » 
Epuisé par la tension des derniers mois, le Secrétaire d’Etat à la Défense décéda dans l’hélicoptère qui l’emmenait en sûreté, emporté par une crise cardiaque foudroyante …
***

Central Parc, Manhattan, New York, USA

Josh Everett faisait comme à son habitude un jogging autour de Central Park, un parc bien changé depuis l’arrivée d’une unité de défense aérienne : plusieurs zones étaient devenues hors limite et les patrouilles étaient omniprésentes du côté des lance-missile Patriot. Des engins qu’il avait vu à la TV quinze ans plus tôt, lors de la campagne « Tempête du Désert », étaient désormais installés au cœur de la cité. Et cela l’inquiétaît. 
Cependant il ne se laissait pas abattre pour autant, et ne laissait pas ces changements perturber son quotidien, en particulier ses dix kilomètres journaliers, clés de son maintien en forme. 
Soudain une sonnerie retentit sur le parc, bientôt amplifiée par des centaines d’autres partout dans la ville. Regardant autour de lui, Josh ne vit que des coureurs qui, comme lui, regardaient autour d’eux. Une patrouille de soldats au pas de course apparut soudain et Josh demanda à celui qui commandait le peloton ce qui se passait. L’homme, sans cesser de courir, lui cria : « alerte nucléaire, les chinois… » 
Immédiatement la panique s’empara de ceux qui l’avaient entendu. Josh, lui, n’en cru pas ses oreilles et resta là où il était, regardant devant lui le paysage de gratte-ciels dominants les arbres du parc et l’étrange véhicule stationné au milieu de la plaine… Il remarqua que des soldats s’activaient autour du véhicule et que le lanceur changeait de direction… 
Josh soupira. Il était jeune, la trentaine, et n’avait jamais pensé à la menace nucléaire. Maintenant qu’elle se matérialisait il ne savait pas comment réagir. Mais l’arme atomique… Il n’y aurait aucun endroit où s’en protéger… S’asseyant sur un banc, Josh attendit la fin du monde en observant les soldats qui essayaient de l’en préserver.
***

Port de New York, New York, USA

Le USS Churchill était un navire récent, un destroyer de la classe Arleigh Burke équipé de plusieurs dizaines de missiles anti-aériens, de Tomahawk pour frapper au sol, de Harpoon pour détruire les navires ennemis et de torpilles pour couler les sous-marins qui s’approcheraient trop près de lui, sans parler de ses canons et mitrailleuses. 
A son bord, des centaines de femmes et d’hommes accomplissaient chaque jour les tâches nécessaires pour assurer son maintien en condition opérationnelle et son utilité en tant que navire de guerre, une tâche chaque jour plus difficile au vu du manque de pièces détachées.
D’ailleurs si le navire était à New York plutôt qu’au large de la Chine s’était à cause d’une panne du moteur droit, pour lequel aucune pièce détachée ne serait disponible avant deux mois. Le Pentagone avait donc ordonné au capitaine de quitter le port de Norfolk pour se rendre à New York où il fournirait une veille radar et une défense anti-aérienne. 
L’enseigne première classe Irvin Petersburg était de quart au poste de veille radar, scrutant son écran en quête d’une hypothétique menace. Il savait, comme tout l’équipage, que la mesure était avant tout symbolique : l’ennemi ne disposait d’aucune arme conventionnelle capable de frapper les USA et l’option nucléaire, quoique théoriquement envisageable, n’était qu’une hypothèse irréaliste car nul n’était assez fou pour tirer des missiles nucléaires, n’est-ce pas ? 
Lorsque l’alerte de Cheyenne Mountain parvint à bord, le lieutenant O’Hara, officier de quart, ordonna à Petersburg d’activer la pleine puissance sur le radar SPY-1F. Le radar était capable de traquer des objets dans l’espace, comme l’avait prouvé un de ses jumeaux quelques mois plus tôt. A bord du Churchill, une demi-douzaine de missiles SM-3 étaient même capable d’abattre un satellite ou un missile balistique, même si dans ce dernier scénario il était hautement improbable qu’ils puissent l’atteindre vu sa vitesse… 
Brusquement les écrans de l’enseigne prennent vie, portant les symboles résumant les nombreux signaux transmis par satellite par les centres de commandement à terre et par la puissante antenne radar du navire. Un homme qui se trouverait devant les panneaux de ce dernier serait instantanément bouilli comme s’il était dans un four à micro-ondes tant le radar émet de l’énergie. En plaisantant les opérateurs du radar disaient que le système était si précis qu’ils pouvaient observer les traces de pas des astronautes sur la Lune. Entre eux les ingénieurs qui l’avaient conçu disaient qu’il pourrait effectivement les détecter si l’on modifiait l’un ou l’autre point du système… 
Mais de telles pensées sont loin de l’esprit de l’équipage alors que se rapprochent les missiles chinois. Les trajectoires sont suffisamment établies que pour en être certain : au moins un missile se dirige vers New York. 
Neuf  minutes se sont déjà écoulées depuis le tir de missiles dans un désert chinois. Les armes ont déjà parcouru la moitié des milliers de kilomètres qui les séparent de leurs cibles. Si les hommes du NORAD suivent la bataille générale, les opérateurs du CIC du Churchill se concentrent sur leur seul objectif… Sur le pont, les baies contenant les missiles SM-3 sont ouvertes, les systèmes des armes étant déjà activés et recevant les informations en provenance du système de combat. Une dépêche, l’ordre tombe, il faut engager le missile ennemi, l’autorisation de feu à volonté est donnée. Le commandant, arrivé à son poste avec des lacets dénoués et une chemise mal boutonnée, ne comptait de toute manière pas l’attendre. Le système est basculé en mode automatique, et un tour de la clé personnelle du commandant a achevé de donner à l’ordinateur tous les accès dont il a besoin. 
Un rugissement sur le pont avant, une colonne de fumée, et un premier missile qui jaillit de sa baie blindée, suivi par un second, puis un troisième… La séquence de tir ne dure que quelques secondes et tout l’arsenal de missiles SM-3 du Churchill est vidé. Le système passe à l’arsenal de missiles SM-2, plus anciens et inadaptés au tir sur une cible aussi véloce qu’une tête nucléaire en rentrée atmosphérique. 
L’équipage regarde les missiles raser les hautes tours de Manhattan, les vagues supersoniques générées par missiles faisant éclater des milliers de vitres dont les éclats tombent sur la ville. Dans un autre secteur d’autres piliers de fumée apparaissent, les missiles de la batterie de Patriot PAC-3 de Central Park sont entrés dans la danse. 
Tout est entre les mains des ordinateurs et les opérateurs humains ne peuvent que regarder les traits abstraits se rapprocher les uns des autres… Alors que certains prient, d’autres se contentent de se regarder, pour être certains que la dernière image qu’ils verront avant de mourir sera celle d’un ami…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Le monde entier est choqué par le raid de Shanghai. Trois des pilotes de bombardier ayant effectué le raid se suicident en apprenant ce qu’ils avaient causé et un grand nombre de pays stoppent immédiatement leur commerce avec les USA, certains chefs d’état européens demandant même la fermeture dans les 3 mois des bases américaines présentes sur le sol de l’Union, sans toutefois être suivis par leurs collègues. Partout dans le monde des groupes de manifestants saccagent les intérêts américains tandis qu’aux USA même des émeutes éclatent, particulièrement dans les quartiers asiatiques.
Mais c’est à Pékin que se trouvent les hommes les plus terrifiés par ce qui vient de se produire. Ne pouvant concevoir qu’une telle destruction aie pu être réalisée sans l’aide d’arme atomiques les membres du conseil de sécurité nationale chinois décident qu’ayant été délibérément attaqués par avec des armes de destruction massive et doivent répondre de la même manière.
Ils ordonnent donc le tir de leur force de 18 missiles intercontinentaux basés à terre et envisagent même l’usage illimité de bombes nucléaires tactiques lancées par les chasseurs bombardiers JH-7 Flying Leopard, chaque commandant de théâtre devant être autorisé à les utiliser sans plus avoir à en demander l’autorisation à Pékin. Mais cette option est cependant rejetée. Les sous-marins lanceurs d’engins ne sont pas non plus autorisés à tirer leurs missiles, cette force étant conservée comme réserve ultime de l’état communiste.
Le système américain de détection de tir repère rapidement le ravitaillement en carburant puis l’allumage des moteurs des missiles intercontinentaux chinois et active le système de défense anti-balistique tandis que le NMCC ordonne la diffusion immédiate d’une alerte nucléaire sur toutes les radios et télévisions des USA, le niveau d’alerte des forces armées, qui jusque là était DEFCON 3, passant par ailleurs en DEFCON 1, le niveau d’alerte le plus élevé.
Les gardes du corps du président Bush évacuent ce dernier et les principaux responsables du pays et le conduisent à bord d’Air Force One qui décolle en urgence, ses conseillers étant mis à l’abri dans différents bunkers. La mort en cours d’évacuation du secrétaire à la Défense perturbe un peu les chaînes de commandement mais sans causer de délais dans la réaction des troupes chargées de la défense du pays. Des scènes similaires ont lieu à Londres, Paris et Moscou, alertés du tir par leurs propres systèmes ainsi que par des appels automatiques envoyés par le centre US de Cheyenne Mountain.
Le premier système d’armes à intervenir est le croiseur USS Princeton à bord duquel se trouvent quelques uns des précieux missiles anti-balistique SM-3. Ils sont immédiatement tirés contre les missiles chinois dont deux sont détruits avant de quitter l’atmosphère. C’est ensuite au tour des 12 intercepteurs basés en Alaska de décoller pour aller à la rencontre des 16 missiles chinois, en touchant 9 mais laissant les 7 autres poursuivre leur route vers les USA. Deux missiles heurtent cependant des débris spatiaux et explosent en vol avant d’avoir pu larguer leur tête. Trois autres charges nucléaires s’incinèrent au moment de leur rentrée dans l’atmosphère, en raison de défauts dans leur bouclier thermique mais deux continuent leur chemin vers Los Angeles et New York.
« In God we trust » : une confiance bien placée que celle exprimée par la devise américaine car un incident jamais prévu par le moindre spécialiste empêche l’arme visant Los Angeles d’exploser : elle entre en effet en collision avec un boeing 747 en approche pour l’aéroport de la mégapole californienne.

A New York un destroyer de classe Arleigh Burke équipé de missiles SM-3, le USS Churchill, et une batterie de missiles Patriot Pac-3 basée dans Central Park montent la garde pour parer à une telle attaque. Alors que la dernière tête approche et que les équipages des deux unités connaissent leur avenir s’ils manquent leur cible, un Patriot atteint l’ogive avant qu’elle n’explose, la détruisant mais provoquant la dispersion de matériel hautement radioactif sur une large zone de la ville, un événement catastrophique mais bien moins que si l’ogive avait détoné.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:50

Le 2 avril 2007

Radio Nova, Prague, République Tchèque
“En raison de l’utilisation d’armes nucléaires par les belligérants du conflit sud-asiatique, nous recommandons à nos concitoyens de faire des stocks de vivres de base et de limiter leurs déplacements. Le gouvernement demande également que chacun calfeutre sa résidence. Des agents d’Etat vont passer distribuer des brochures indiquant l’adresse des bunkers anti-atomiques les plus proches de chez vous tandis que l’armée s’assure qu’ils seront aptes à vous recevoir. Nous vous demandons d’écouter ce poste toutes les demi-heures afin d’entendre les nouvelles consignes de la protection civile. Dans tous les cas il ne faut pas paniquer, ces mesures sont prises pour vous protéger mais aucune menace directe n’a encore été relevée.Ceci était un communiqué de l’agence nationale de protection civile”
***

Washington D.C, USA

Mark Grisham est barricadé chez lui avec sa famille. Dans la rue en dessous de son appartement se joue une scène de guerre civile. Plusieurs cadavres jonchent les rues et toutes les boutiques asiatiques ont été dévastées. Sue Moon, la fille de la blanchisseuse, a été une des premières victimes de ce pogrom. 
Mark lui-même ne sais pas ce qu’il doit penser. Il n’y a plus d’électricité dans l’appartement, la conséquence d’un incendie dans un autre quartier de la ville qui a ravagé un transformateur. Sans électricité, la famille Grisham ne sait pas ce qu’il se passe dans le reste du monde. Il y a eu l’attaque nucléaire, puis l’annonce des miracles de L.A. et de New York, puis il y a eu le début de l’émeute… 
Ce sont les jeunes du gang des Vipers qui ont commencé, mais très vite ces voyous ont été rejoints par des citoyens normaux, des noirs comme des latinos et des blancs, tous en quête des jaunes et des musulmans, sans distinction de nationalité. La boutique du pakistanais du coin de la rue a ainsi été pillée, son propriétaire passé à tabac et laissé pour mort sur un coin de trottoir jusqu’à ce que sa femme et sa fille le rentrent à l’intérieur de leur maison dévastée… Mark ne sait d’ailleurs pas si il a survécu car aucune ambulance ne circule, les pompiers et la police étant débordés. 
***

A 20 km de la frontière chinoise, République Populaire et Démocratique de Corée

Le colonel Zu contemplait ses troupes. Le régiment blindé qu’il avait mené au combat seulement deux semaines plus tôt n’est plus désormais que l’ombre de lui-même. Près de quarante pourcent de pertes, principalement dues à l’aviation alliée. La seule chance des forces armées chinoises est l’abondance des cibles pour l’aviation américaine, qui n’a pas l’opportunité de frapper toutes les unités présentes sur le terrain… 
Aujourd’hui son unité se retire vers la frontière sur le Yalu, laissant derrière elle des unités d’infanterie chargées de fournir une couverture aux unités en retraite. Le colonel le savait, bien peu de ces hommes rentreraient chez eux… 
Et ce d’autant plus que la révolte du peuple nord-coréen contre son dirigeant a donné naissance à une véritable guérilla visant autant les forces chinoises que les dernières unités fidèles au « cher leader ». L’unité de Zu a ainsi perdu deux transports de troupes et leurs équipages, victimes de RPG tirés par des rebelles. En représaille il a reçu instruction de brûler un village et de fusiller ses habitants, mais il n’y avait personne lorsqu’il est arrivé dans le misérable hameau qu’on lui avait désigné, les locaux ayant dû prendre la fuite à l’avance, et Zu n’avait pas souhaité leur donner la chasse… 
***

Palais de l’Elysée, Paris, France

« Et nous pensons donc que les pertes civiles américaines devraient être d’environ un millier de morts et vingt-mille blessés, principalement les passagers de l’avion de Los Angeles et les victimes des chutes de verre de New York. Les radiations de la tête de New York devraient par ailleurs faire environ deux mille victimes à plus ou moins brève échéance, cela dépendra aussi de la vitesse à laquelle les débris seront collectés par les forces américaines. »
« Merci colonel. Très bien mesdames et messieurs, quelle doit être notre réaction en dehors de l’inévitable appel à la retenue ? » Le président-élu Nicolas Sarkozy fit le tour de table du regard. Certes il ne devait entrer en fonction que dans un mois mais la situation internationale l’avait conduit à passer un accord avec Jacques Chirac, selon lequel Sarkozy dirigerait les réunions du gouvernement en lieu et place du premier ministre. 
Autour de la table certains savaient déjà qu’ils occuperaient de nouvelles fonctions dans le cabinet du futur premier-ministre, mais d’autres cherchaient encore à se mettre dans ses bonnes grâces. Dominique de Villepin, premier ministre en exercice et grand perdant de la récente élection présidentielle, grimaça. Sarkozy et lui se haïssaient… 
Ce fut une femme qui fut la première à répondre. Michèle Alliot-Marie, alias MAM, dirigeait la défense. « J’ai déjà, en accord avec le président, augmenté le niveau d’alerte de nos forces. Deux de nos sous-marins lance-missile sont en mer, le second ayant quitté Brest cette nuit. Notre parapluie est donc ouvert. Cependant le Charles de Gaulle ne nous est d’aucune utilité dans le cas présent, pas plus que l’armée de l’air. Militairement, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire. Oh nous pourrions certes offrir l’assistance du génie et de nos unités NBC à Washington pour le nettoyage de New York, mais cela pourrait être vu par Pékin comme un signe d’intervention dans le conflit puisque nous n’avons pas proposé d’aide suite au raid de Shanghai… » 
« Nous n’avons pas beaucoup de possibilité à court terme. Nous pourrions convoquer l’ONU, mais qui voudrait se rendre à New York ? Et puis on a vu ce que l’ONU a donné dans la crise coréenne… Avec deux membres du Conseil Permanent de Sécurité en conflit l’un avec l’autre, c’est véto contre véto » déclara le ministre des affaires étrangères. 
« Bien. En ce cas ne dépensons pas d’argent là-dessus… Que Chirac fasse un communiqué officiel, j’en ferais un aussi de mon côté. Villepin, quel est le point suivant à l’ordre du jour ? »
***

Kremlin, Moscou, Fédération de Russie

Vladimir Poutine regarda autour de la table. La plupart des membres du gouvernement étaient terrifiés. Ils n’avaient pas vécu la guerre froide comme lui, au premiers rangs de la lutte contre l’ennemi capitaliste… La plupart étaient des apparatchiks régionaux ou des hommes d’affaire,  voir même quelques académiques, pas des vétérans de la crise des missiles… D’un autre côté ce n’était pas plus mal car l’ancien régime était paralysé par le conservatisme de ses élites remontant presque à l’époque de Staline…
Le ministre de la défense prit la parole : « Nos forces le long de l’Amour et sur le reste des frontières avec la Corée du Nord et la Chine sont en état d’alerte de conflit nucléaire. Le président Bush nous a communiqué par téléphone rouge sa certitude qu’il ne s’agissait pas d’une attaque russe et que si le niveau d’alerte américain passait à DEFCON 1 il ne fallait pas voir ce changement de statut comme le prélude à une attaque nucléaire généralisée… »
Le ministre des ressources stratégiques s’exclama : « Quelle bonne nouvelle ! On a un obusier chargé de mitraille mais si on vous touche c’est par erreur ! Ceci étant, il est toujours bon de savoir que nous ne serons pas atomisés à dessin ! »
Poutine fronça les sourcils : « Gardons notre calme. Ma principale question est de savoir ce que nous faisons avec la Chine. Les USA ne sont pas une menace, leur armée est trop occupée et leur système de défense anti-missile est désormais sans munitions… Ils n’ont plus été aussi vulnérables depuis les années 90 au moins et avec leur aviation déployée à l’étranger nos bombardiers pourraient pénétrer profondément dans leur pays et les renvoyer à l’âge de pierre avant qu’ils ne puissent nous frapper. Donc les Chinois… Leur politburo est de plus en plus instable et plusieurs de ses membres sont tout simplement paniqués. Il semblerait même que les prochaines réunions se fassent en téléconférence par peur qu’une bombe américaine ne leur tombe sur la tête… Surtout il semblerait qu’ils soient prêt à confier les codes de leurs armes nucléaires à leurs commandants tactiques. Et c’est là quelque chose qui me dérange profondément. »
« Peut-être devrions nous alors dire aux USA qu’une nouvelle attaque comme celle de Shanghai ou des représailles nucléaires entraineraient une frappe de notre part, et indiquer à Pékin que nous déployons notre ombrelle au-dessus d’eux ? Cela pourrait calmer les gateux héritiers de Mao ainsi que les ardeurs du cowboy idiot de Washington… »


Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

La panique créée aux USA par l’attaque nucléaire se transforme rapidement en une haine des Chinois. Cette fois ci la police et la garde nationale ne tentent pas de s’interposer lorsque des extrémistes armés envahissent les quartiers asiatiques des grandes métropoles américaines, faisant des milliers de morts sans que ne soient fait de distinction entre chinois, coréens, japonais ou vietnamiens : dans leur folie raciste les noirs, les latinos et les blancs s’unissent pour détruire « la menace jaune » dans son entièreté.

En Corée les soldats alliés sont galvanisés par la rage et les Chinois démoralisés par l’échec de leur attaque. Toute la Corée du Nord commence à se révolter, les unités désertant massivement pour se rendre aux alliés tandis que les Chinois se retirent au plus vite pour établir une nouvelle ligne de défense au nord de la rivière Yalu, région montagneuse marquant la frontière entre les deux états, une frontière dont les unités alliées sont en certains endroits à moins de 25km.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:50

Le 4 avril 2007

CNN, Atlanta, USA
“La panique continue de pousser beaucoup de nos concitoyens à l’exil, les routes vers les Rocheuses sont toutes encombrées et les rares unités de la Garde Nationale pas encore mobilisées sur les différents fronts extérieurs ont été appelées pour assurer la sécurité et régler le trafic, notamment autour de Washington, New York, Los Angeles et Atlanta, pour ne citer que quelques villes. Mais dans les quartiers pauvres dont les habitants n’ont nulle part où aller c’est surtout la violence qui fait rage avec de violents conflits inter-ethniques. Des quartiers entiers sont en flamme sans que les pompiers ne puissent intervenir, comme le montrent ces vidéos prises d’hélicoptère et qui montrent la banlieue de Chicago ce matin…”
***

Téhéran, République Islamique d’Iran

« Suite à la perte de cette unité de Gardiens, nous n’avons plus d’informations sur ce qui se passe au Balouchistan. Néanmoins nous espérons pouvoir y envoyer des troupes rapidement depuis Bandar Abbas, où nos défenses aériennes continuent de fournir une certaine couverture malgré les bombardements américains. »
« Il faut y voir la main d’Allah qui nous a fait investir dans la défense de la ville. Les Américains ont encore trop peur de nos batteries de défense côtière et ne se sont donc pas approchés à portée de canon pour essayer de nous écraser d’obus, leurs avions faisant aussi des détours… »
« Monsieur le président, un nouveau raid américain est en cours sur la ville… » « Allah nous protégera, la sécurité de ce bunker est absolue… »
Alors qu’il tient ces propos, Amhadinedjad ignore qu’en réalité le secret de l’emplacement de son bunker a été éventé par un transfuge ayant vendu ce secret en échange d’une seconde vie en Irak. Un chasseur bombardier F-18E a été choisi pour cette mission cruciale. Arrivant sous la couverture de plusieurs chasseurs, il largue ses deux bombes guidées sur les entrées connues du bunker. Celui-ci, construit dans l’urgence suite à la destruction de nombreux emplacements d’avant la guerre, n’a pas la même solidité et ne résista pas au double impact, s'effondrant sur ses occupants. Il n’y eu aucun survivant...

Base aérienne de Hatzerim, Israël



Le choc familier des roues du train d'atterrissage heurtant le sol à plus de cent kilomètre heure est accueilli avec soulagement par Ephraïm. Il a survécu à une nouvelle mission aux commandes de son fidèle Skyhawk. Quoique cette fois-ci un canonnier syrien a bien failli mettre court à sa mission… Il s’en est fallu de peu pour qu’une rafale d’obus de 37mm n’arrache son aile gauche, de très peu… De tellement peu que le mécanicien va sans doute encore lui offrir des éclats d’obus retirés de son fuselage… Il en a une petite collection maintenant, près de deux kilos de métal ayant cherché à lui ôter la vie mais dont Yahvé l’a préservé… 
Vue du ciel la campagne semble toutefois bien progresser. L’opposition à la progression de Tsahal est encore bien réelle en certains endroits, mais en nombre d’autres les blindés progressent à bonne allure, contrairement aux violents combats des premiers jours de cette nouvelle guerre israélo-arabe… 
Au rythme où les forces israéliennes progressent il est probable que la phase initiale des opérations sera achevée en un mois, peut-être deux. La plus grande limitation est sans doute désormais la résistance des hommes et des machines, durement éprouvés au cours des dernières semaines. 
Et cela sans compter les pertes… Sur les douze appareils de l’escadrille de réservistes d’Ephraïm il ne sont plus que cinq à voler, cinq pilotes ayant été abattus et les autres ayant soit pu s’éjecter en zone alliée soit atterrir mais sans que les mécaniciens ne puissent réparer leurs appareils…
Les premiers jours d’opération au-dessus du Liban avaient été relativement peu dangereux, l’artillerie anti-aérienne du Hezbollah n’étant pas aussi développée que ne le pensaient les services secrets. Les missiles anti-aériens à courte portée s’étaient révélés assez peu efficaces contre les chasseurs-bombardiers armés de roquettes chargés de traquer les forces paramilitaires chiites. 
Mais très vite le gouvernement avait décidé de redéployer les vénérables appareils sur le front jordanien, face aux blindés autrement plus puissants et modernes utilisés par les armées venues du golfe persique. Bien sur les mécaniciens avaient fixé en urgence des systèmes de brouillage et de leurres pour donner une chance de survie aux vieux appareils, mais cela s’était vite révélé insuffisant. 
Les missiles anti-aériens à guidage laser Starstreak utilisés par les Saoudiens étaient en effet autrement plus performants contre les vieux avions que ne l’avaient été les copies iraniennes des vieux SA-7 soviétiques et c’était là qu’Ephraïm avait perdu la plupart de ses camarades d’escadrille. Mais c’était surtout la destruction de deux A-4 par un Mirage 2000-9 émirati qui avait chassé de Jordanie l’unité d’Ephraïm. 
Aujourd’hui il était surtout chargé de missions de contre-insurgence en Syrie, une mission nettement moins dangereuse. Les chefs de l’IAF avaient heureusement pris conscience assez rapidement de l'inadaptation des Skyhawks pour le combat en première ligne et avaient décidé de leur faire affronter des ennemis de second ordre et dont les forces aériennes avaient déjà été anéanties 

Séoul, République de Corée

« Nous sommes prêts à capituler sans conditions cette nuit à minuit heure de Pyongyang. Nous ne pouvons cependant nous engager pour les forces chinoises encore présentes sur notre territoire. Pour le directoire militaire de transition, général Su Pak »
Le président sud-coréen regarde les visages de ses proches collaborateurs. Tous portent la marque d’un intense soulagement. « Peut-on y croire ? » demande-t-il tout de même. « Sans doute, car seuls les plus hauts responsables de l’Etat ont accès à cette ligne spéciale de la dernière chance. Il y a du y avoir un coup d’Etat au Nord… » répond son ministre des affaires nord-coréennes. Le ministre de l’économie fronce les sourcils : « alors nous avons un nouveau problème et plus important encore que la guerre en elle-même… Comment allons nous nourrir toutes ces personnes ? » « Et les intégrer, les ré-adapter… Même les Allemands de l’Est n’étaient pas aussi coupés du monde occidental que nos frères du nord… » 
Le président coupa le débat : «Messieurs, messieurs, du calme. Nous n’en sommes pas encore là. Et notre première responsabilité est pour les citoyens de notre nation, ceux qui nous ont élu. Concentrons nous donc sur eux dans un premier temps. Pour le reste… Attendons de voir si cette capitulation est réelle. Arrangez les conditions pour la signature d’une capitulation formelle et, en attendant, ne dites rien à la presse… Je dois appeler le président Bush. »

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Le chef d’Etat Major de Kim Jong Il assassine son “cher leader” et annonce la reddition inconditionnelle des forces nord coréennes et la dissolution de la nation qui devient partie intégrante de la République Unifiée de Corée. A Séoul on accepte la reddition nord-coréenne avec soulagement et crainte car dès l’annonce de la nouvelle des millions de nord coréens commencent à abandonner leurs maisons pour venir dans le sud qu’ils voient comme un Eldorado.

Le même jour, un raid sur un bunker de Téhéran pas encore repéré jusque là décapite le gouvernement iranien en tuant le président, ses principaux conseillers religieux et les plus hauts gradés de l’armée, conduisant à une lutte interne entre les leaders survivants de l’armée, des Gardiens de la Révolution et des Réformateurs pour savoir qui dirigera le pays.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:50

Le 20 avril 2007

El Watan, Alger, Algérie
“La chute du tyran nord-coréen marque certe la fin des opérations militaires dans la péninsule mais certainement pas la fin de la crise alors que les populations sous-alimentées et opprimées du nord fuient vers le sud. Le gouvernement de Séoul a demandé l’aide humanitaire de tous les pays et plusieurs cargos du programme alimentaire mondial sont en route pour les ports coréens. Mais les bombardements qu’ils ont subis ont rendu plusieurs de ceux-ci inopérants et les ravitaillements militaires ont toujours la priorité sur l’aide aux populations. Notre gouvernement a pour sa part offert cinq cent millions de dinars au gouvernement de Séoul pour aider le pays à la reconstruction.”
***

Palais présidentiel, Ankara, Turquie

La réunion de crise a été convoquée à l’initiative du ministre des affaires kurdes. Ses agents déployés dans l’est du pays lui ont fait part de l’agitation croissante des membres du PKK suite à l’annonce de la rébellion kurde dans le nord de l’Iran. Après l’état kurde semi-autonome du nord de l’Irak, cette évolution de la situation iranienne ne peut être qu’une grave menace pour le gouvernement d’Ankara. 
Regardant ses pairs, le ministre cherche à identifier ceux qui lui apporteront leur appui. Le ministre des affaires étrangères hésitera sans doute, mais devrait finir par se rallier à lui. Le ministre de la défense serait lui partisan de la manière forte, comme toujours. Le premier ministre n’hésiterait sans doute pas très longtemps… Oui, la motion avait de bonnes chances de passer. 
« Messieurs, nous n’avons pas le choix. Nous devons intervenir au plus vite pour les empêcher de créer un état indépendant, et surtout éviter qu’ils ne mettent la main sur des équipements iraniens de dernière génération. Rien que l’idée de voir un stock de missiles anti-aériens entre les mains du PKK me donne des sueurs froides dans le dos… »
L’homme qui vient de parler, ministre de l’intérieur, n’a pas l’habitude d’un discours aussi radical. L’entendre parler ainsi fit sourire le ministre des affaires kurdes. Il était désormais sûr que son pays partira en guerre. 
« Très bien, nous donnons donc carte blanche au ministère de la défense pour assurer, en collaboration avec le ministère des affaires kurdes, une réplique efficace. Mais je crains que l’Iran ne soit que le début de nos problèmes kurdes. » Tous regardèrent le président, qui répondit à leurs interrogations muettes par un mot : « Syrie. Le gros des troupes syriennes a été déployé dans le sud, et déjà nos services nous font part de trafics avec l’Irak. Il nous faut donc une solution globale, et je ne suis pas sur que la diplomatie soit d’une quelconque utilité. »
Le ministre aux affaires kurde fut estomaqué par la proposition du président. Car il ne s’y trompait pas, il avait bien entendu la proposition de reprendre par la force le contrôle des territoires kurdes de Syrie… « Quelle frontière ? » fut sa seule question, la première à troubler le silence pesant régnant dans la pièce. 
Se retournant vers le ministre de la défense, le président répondit : « Le fleuve. Cela devrait fournir une frontière aisée à défendre et surtout à négocier avec nos futurs voisins, quels qu’ils soient… »


Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023


Les Kurdes du nord de l’Iran, toujours prompts à se rebeller, profitent de l’occasion offerte par la décapitation du gouvernement de Téhéran pour se déclarer indépendants, ce que les Turcs ne peuvent admettre. Ceux-ci lancent donc une vaste offensive aérienne dans la région, l’objectif étant de poursuivre le massacre de l’ethnie kurde commencé un mois plus tôt. Mais c’est sans compter sur les kurdes syriens et irakiens qui réagissent quelques heures après le début de l’offensive en lançant des attaques contre les postes frontaliers turcs tandis que les Kurdes vivant encore en Turquie font exploser une dizaine de bombes dans plusieurs villes du pays, entraînant une riposte immédiate de la part de la puissante aviation d’Ankara qui bombarde plusieurs dizaines de villages au napalm sans se soucier de respecter les frontières de la région, frappant tant en Syrie qu’en Irak ou en Turquie même.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:50

Le 27 avril 2007

Egypt Daily, Le Caire, Egypte
“L’agression du gouvernement turc contre les populations syrienne au moment où ce pays lutte à nos cotés contre l’oppresseur sioniste est une gifle ottomane portée contre le peuple arabe. Le massacre des populations de la région frontalière du nord de la Syrie montre que ce gouvernement, loin de l’image de fidèles à l’Islam qu’il cherche à donner, est avant tout une nation impérialiste qui ne vaut pas mieux que les occidentaux quant il s’agit de servir ses intérêts propres.”
***

Près d’Alep, Kurdistan syrien, Syrie



Tariq Souffri, lieutenant des forces terrestres turques, contempla son écran une dernière fois, s’assurant que tous les paramètres étaient au vert. A bord de son hélicoptère de combat AH-1W SuperCobra, il survolait à plusieurs centaines de kilomètres par heure la plaine irakienne, volant juste au dessus de l’altitude à laquelle les câbles électriques des lignes à haute tension étaient susceptibles d’être suspendus. Son copilote, le sergent Khan, regardait autour d’eux avec ses jumelles infrarouge, vérifiant tant le sol que la position des cinq autres appareils alloués à ce raid.
Bientôt l’objectif fut en vue, un petit village de la banlieue d’Alep, largement peuplé de Kurdes réfugiés dans la région depuis les années 30 et la révolution de l’intransigeant Ataturk dans leur pays d’origine. Un village que les pilotes avaient reçu l’ordre de raser, tout simplement. 
Armé de roquettes non guidées et de canons, les hélicoptères étaient pratiquement immunisés contre toute menace à l’exception d’une pièce d’artillerie ou d’un missile anti-aérien, une opposition peu probable au vu des importants transferts d’équipements réalisés par l’armée syrienne pour essayer de contrer l’ennemi israélien… 
Dans la bourgeade endormie nul n’entendit les hélicoptères arriver, et ce fut l’explosion d’une roquette contre la façade d’une maison située à l’extrémité de l’unique rue du village, rapidement suivie d’une autre, qui réveilla brutalement les habitants. Une pluie mortelle d’acier et d’explosifs s’abattit sur l’extrémité sud du village, poussant les survivants hébétés à se diriger vers le nord ou à chercher à s’enfuir par les petites allées latérales afin de gagner les champs et l’abri de l’une des tranchées d’irrigation. En vain !
Alors que les habitants espéraient avoir survécu, les quatre autres hélicoptères ouvrirent le feu à leur tour. Le piège se refermait sur les civils : poussés par les flammes et les explosions, ils s’étaient jetés directement sous les balles des canons des canons tri-tubes de 20mm. 
Femmes, enfant, hommes dans la force de l’âge ou vieillards, nul ne devait être épargné. Ce raid, le quatrième de ce type en moins d’une semaine, avait pour seul objectif la terreur la plus abjecte, la suppression de toute résistance avant même qu’elle ne puisse être envisagée. 
Pour Khan et Souffri, ce massacre n’était qu’une juste vengeance : l’un avait perdu sa femme dans un attentat du PKK, l’autre un cousin, policier dans le petit village de Bilgi, tombé lors de l’assaut de son commissariat par un groupe de rebelles conduit par le célèbre chef de guerre Deza.
« Viper leader à toutes les vipères, appliquez la phase trois. Je répète, appliquez la phase trois. »
A ces mots prononcés par le capitaine commandant le raid, tous les hélicoptères se replièrent, gagnant en altitude. A cette distance du front sud, ils ne craignaient pas d’être interceptés par les israéliens. Et l’armée de l’air syrienne semblait avoir perdu les moyens de s’opposer à leur vol… 
Prenant le cap de leur base, les six appareils laissèrent derrière eux une mer de flammes et un océan de douleur. 

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Les leaders du monde arabe sont choqués par la violence de la réaction turque et rapidement certains déclarent les turcs traîtres à l’Islam, leur prêtant le dessein de reconstruire le vieil empire ottoman. Une fatwa contre le gouvernement turc est lancée depuis Le Caire le 24 avril, suivie d’une seconde lancée le 26 par un haut responsable du clergé wahhabite de Médine.
Israël, qui entretient d’excellentes relations avec la Turquie depuis plusieurs décennies, propose au gouvernement turc un accord lui donnant toutes les terres kurdes de Syrie en échange de la participation de la Turquie à la guerre contre l’Alliance Islamique. Sous la pression des hauts responsables de l’armée, le gouvernement turc accepte et entre dans une alliance formelle avec Israël.
L’annonce de cette alliance provoque d’importantes émeutes dans tout le pays et même quelques mutineries, qui sont cependant violemment réprimée. En outre la campagne d’attentats kurdes a fait de nombreuses victimes dans les rangs de l’armée et l’alliance avec Israël est donc vue par les soldats comme étant une tactique destinée à éliminer une fois pour toute la menace terroriste plutôt qu’une trahison de l’Islam.
Les Syriens, qui disposent encore des missiles équipés de têtes chimiques mais ont constaté que leurs armes ne peuvent que difficilement passer le bouclier israélien, décident alors de les utiliser contre la Turquie, lançant 50 missiles, tout ce qui restait dans leur arsenal, contre Adana, Ankara, Gaziantep, Diyarbakir, Erzurum et Trabzon.
La défense antiaérienne turque ne dispose que de missiles Patriot Pac-2 similaires à ceux utilisés sans succès par les Américains contre les Scuds de Saddam Hussein en 1991. Seuls une demi-douzaine de missiles sont interceptés et quelques 7 millions de Turcs vivant dans ces villes sont tués, n’ayant pu se mettre à l’abri faute de système d’alerte et d’infrastructures de protection. La panique qui suit cette attaque dévastatrice entraîne un important exode vers les campagnes, dispersant effectivement les groupes de manifestants et apportant de ce fait un peu de temps au gouvernement.
Plus au sud Tsahal s’est une nouvelle fois emparée de l’ensemble du Sinaï et a stoppé ses opérations sur le canal de Suez tandis que Damas est encerclée et Amman, elle, est tombée entre les mains des forces israéliennes, le roi Abdallah de Jordanie ayant fuit à Ryad.
Tous ces évènements à quelques semaines de l’élection présidentielle française et des législatives belges causent un net virage à droite de l’opinion européenne, changement qui va se traduire par de nouvelles lois plus sévères encore à l’encontre des immigrés en général et des musulmans en particulier.
L’idée d’une forteresse européenne domine dans les esprits et les marines européennes patrouillent vigoureusement la Méditerranée à la recherche de clandestins, lesquels sont internés avant d’être rapatriés par charters entiers. Mais aux yeux de certains politiciens le projet de forteresse européenne ne peut s’achever tant qu’il restera une zone de contact terrestre avec l’Orient …
Par ailleurs, et suite aux décisions prises concernant l’abandon du projet de chasseur JSF, de nouvelles commandes de JAS-39 Grippen et de Rafale sont passées, les Anglais adoptant finalement le chasseur français pour compléter leur force de Tornado vieillissants et d’Eurofighters ainsi que pour leur aéronavale, facilitant ainsi le programme de porte-avion commun franco-britannique auquel l’Allemagne décide de se joindre avec deux unités de la nouvelle classe. Pour accélerer les choses, les porte-avions seront construits sur les plans d’une version améliorée et à propulsion classique du Charles de Gaule, le porte-avion français. Le Richelieu, le Queen Elizabeth et le Deutschland sont attendus pour 2014, le Prince of Wales et le Europa étant eux attendus pour 2018. La France accepte par ailleurs de mettre ses infrastructures à la disposition de ses deux alliés pour assurer la formation des pilotes. 
Les Anglais se rendent également compte de la faiblesse de leur marine et, devant l’absence de projets concrets dans leurs chantiers navals, ordonnent également la construction de 6 nouvelles frégates de la classe FREMM développée en commun par les Français et les Italiens afin de remplacer les navires des classes 22 et 23, privilégiant toutefois une électronique locale. 
La pression des différents gouvernements sur les fabricants assure la signature rapide de contrats à des tarifs bien inférieurs à ce qu’ils étaient quelques mois plus tôt, les effets de série apportés par les commandes contribuant également à baisser les coûts unitaires des nouveaux armements. 

Ces décisions accélèrent grandement la constitution d’une armée européenne commune et sont un coup terrible pour l’industrie américaine de l’armement même si nombre de composants des différents équipements européens sont en réalités fabriqués aux USA, du moins pour l’heure. Un autre grand perdant est le groupe d’origine britannique BAE, qui s’est largement tourné vers les USA au cours des dernières années et ne reçoit que peu de commandes de son gouvernement car trop peu de sa capacité de production est basée en Europe.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:51

Le 5 Mai 2007

RTL-TVI, Bruxelles, Belgique
« Le choc est encore énorme dans la communauté turque de Belgique. L’attaque chimique syrienne a touché en plein cette communauté, faisant des milliers de morts au sein des familles restées au pays. De nombreuses attaques ont été menées contre les populations syriennes de Belgique et la police a dû faire usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. On compterait une dizaine de morts et une centaine de blessés au sein de la communauté syrienne, une cinquantaine de blessés chez les immigrés d’origine turque. La police a par ailleurs procédé à 400 arrestations, forçant le gouverneur de Bruxelles à réquisitionner une caserne de l’armée pour retenir ces prisonniers. Déjà des voix se font entendre pour procéder immédiatement à l’expulsion de ces prisonniers vers leurs pays d’origine, en application de la loi De Clerk votée le mois dernier mais dont les arrêtés de mise en œuvre n’ont toujours pas été signés par le Roi ».
***

Juste Lipse, Bruxelles, Belgique



« Et je suis donc d’avis d’éliminer la menace en mettant en place une barrière électronique sur nos frontières similaires à celle que les USA mettent en place à la frontière mexicaine, pour nous protéger. » 
Le premier ministre anglais boit une gorgée d’eau. Il pense avoir assez bien défendu la position britannique et faire d’une pierre deux coup en éliminant simultanément les craintes quant à un débordement en Europe de la situation proche-orientale et agissant sur la question de l’immigration illégale. C’est au tour du premier ministre bulgare Sergueï Stanichev de prendre la parole. Tony Blair est étonné, la Bulgarie n’est guère impliquée dans ce dossier, et son premier ministre est réputé pour être un socialiste modéré…
« Et pourquoi payer des millions pour du grillage le long de notre frontière orientale lorsque l’on pourrait simplement la raccourcir par une opération militaire ? »
Un silence soudain tombe sur la salle de réunion du Conseil. Les chefs de gouvernement se regardent, stupéfait. Le premier à rompre le charme est le premier ministre chypriote : Tássos Papadópoulos prend en effet la parole : « Mais alors nous devons veiller à ce que tous les territoires européens soient libérés… »
Lentement, François Fillon approuve de la tête. Pas encore officiellement en poste, il représente cependant déjà la France pour cette réunion d’urgence. Et le président Sarkozy lui a donné les pleins pouvoirs pour engager la France sur la voie de la sécurité. A vrai dire le scénario qui se dessine dans la salle avait même été envisagé par le président, qui avait donné son accord pour une telle intervention. 
« L’Europe doit aussi montrer sa force, montrer qu’elle est capable de prendre des initiatives radicales pour assurer sa sécurité, surtout lorsque tant de nations sont en guerre. » La phrase, forte, du chancelier autrichien Jörg Haider, issus des rangs de l’extrême droite, fait frémir Guy Verhofstadt, le premier ministre libéral belge. Mais d’autres, à l’image de l’allemande Angela Merkel, approuvent les propos de l’autrichien…


Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Les récents évènements dans un monde devenu fou ont convaincu les politiciens européens de la nécessité de créer une véritable barrière autour de l’Europe afin de se protéger de toute attaque à venir et de repousser les flux de réfugiés qui l’envahissent tous les ans. Pour appliquer un tel plan, la meilleure solution est la mise en place d’un barrage naval autour de l’Europe, ce qui implique à leurs yeux de prendre le contrôle de la Thrace turque et d’Istanbul.
Au cours d’une réunion d’une longueur sans précédent dans l’histoire européenne, la décision est prise de lancer le plan « Byzance ». Le plan se compose de deux phases, « Constantinople » et « Aphrodite ». La première est un assaut massif des forces terrestres européennes en Thrace et un assaut amphibie sur Istanbul, le tout sous une intense couverture aérienne. La seconde, adoptée suite aux demandes pressantes des gouvernements grec et chypriote, est une invasion du nord de l’île, où la légende faisait naître la déesse grecque de la beauté, et surtout un emplacement stratégique pour assurer le contrôle d’une large part des côtes turque et syrienne, une stratégie déjà mise en place sept siècles plus tôt par les ordres militaires religieux au temps des Croisades. Le fait que certaines société dont la française Total et l’italienne ENI soupçonnent la présence dans la région de larges dépôts d’hydrocarbure n’est bien sur qu’une simple coïncidence… 

Cependant les forces armées turques sont un adversaire puissant équipé d’une marine moderne, de défenses anti-aériennes équipées de missiles Patriot, d’une force aérienne comprenant de nombreux F-16 et d’une armée de terre équipée de chars Léopard II et d’hélicoptères de combat AH-1 Cobra en grands nombres, entraînée aux standards de l’OTAN. Un véritable défi pour l’Union Européenne, mais rendu plus simple par les opérations du front kurde qui immobilisent une part importante des forces terrestres turques loin de la Thrace. 

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:51

Le 7 mai 2007

Rzeczpospolita journal, Varsovie, Pologne
« Le président a annoncé l’envoi en Bulgarie d’un corps expéditionnaire composé de  la 11ème division de cavalerie blindée et des 8ème et 10ème escadrons tactiques des forces aériennes. Ce déploiement massif de près de 15 000 hommes est une conséquence directe du sommet de Bruxelles d’il y a deux jours, même si l’on ignore encore ce qui s’est réellement décidé durant ce sommet. On note toutefois l’annonce de mesures similaires par plusieurs pays de l’Union, l’Allemagne et la France ayant notamment annoncé l’envoi de plusieurs unités majeures en Bulgarie et en Grèce. Il apparaît donc que les récents évènements au proche orient inquiètent nos dirigeants. Dans le même temps il apparaît que les forces russes augmentent elles aussi leur niveau de préparation, envoyant de nouveaux renforts dans le Caucase, notamment deux bataillons de défense anti-aérienne équipés de missiles anti-balistique S-300, une mesure visiblement destinée à prévenir tout acte de folie de la part d’une unité iranienne. »
***

Miraflores, Palais présidentiel, Caracas, Vénézuela

Pablo Ibanez a le dos collé contre le pilier du hall du palais. Prudemment il passe la tête à droite, jette un rapide coup d’œil avant qu’une volée de balles ne vienne s’écraser sur les pavés de marbre, à quelques pas de lui. D’un geste il indique à ses partenaires la direction des tirs, et le nombre d’éclairs qu’il a repéré : trois kalachnikov maniées par des gardes présidentiels bloquent le passage. 
Décrochant une grenade de son baudrier, il la dégoupille et la jette vers le couloir au coin duquel s’abritent les gardes, criant au passage « grenada ! ». L’explosion fait trembler l’édifice, de la poussière tombant du plafond. Pablo se rue vers l’ennemi, l’arme à la hanche, tirant une longue rafale. Il arrive près du coin, découvre un filet de sang qui se fraie un passage au milieu de la crasse. Un râle lui indique qu’au moins un de ses ennemis est blessé. 
Il regarde, deux corps sont déchiquetés par les éclats de la grenade, le blessé a rampé un peu plus loin, traînant ses intestins dans la poussière. D’une balle Pedro abrège ses souffrances, avant de recharger son arme. Derrière lui ses camarades sont accourus à ses côtés. 
Progressant au travers du palais, ils ne rencontrent plus beaucoup d’opposition jusqu’à un dernier couloir, à l’étage. Là, six gardes les attendent et les accueillent d’une fusillade nourrie. Marcos tombe, frappé d’une balle à la nuque. Esteban crie, touché à l’épaule. En face aussi des cris se font entendre, le commando a dû faire des blessés. « Grenada » souffle Pablo à ses camarades. Luis lui en tend une, Esteban aussi. Les dégoupillant toutes les deux, Marcos les lance vers le barrage, se précipitant juste après leur explosion. Un des gardes est encore en vie et tire une rafale dans sa direction mais le rate, sans doute encore désorienté. Il n’a pas le temps d’ajuster son tir que son visage explose sous les balles de Luis. Ils enjambent les corps, défoncent la dernière porte : celle du  tyran. L’homme est là, assis derrière son bureau. Il les regarde, tenant une petite télécommande. « Ainsi l’heure est venue ? Très bien. Mais vous ne m’exhiberez pas comme un trophée, et vous ne vivrez pas le triomphe promis aux soit-disant tyrannicide ! » Disant cela, Hugo Chavez appuie sur le détonateur, déclenchant une explosion qui pulvérise son bureau et déchiquette son corps et celui de ceux qui voulaient l’assassiner.

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Tandis que l’Europe commence à déployer ses troupes en toute urgence, le reste du monde ne connaît pas la paix, loin de là : l’Amérique du Sud, qui avait jusque là été épargnée par la crise, est la première victime des évènements d’avril. Le président Hugo Chavez était depuis longtemps un allié proche de la Chine et de l’Iran tout en restant un des principaux fournisseurs de pétrole aux USA. 
Depuis le début du conflit il hésitait sur la direction dans laquelle conduire son pays : même si il n’hésitait pas à insulter les USA dans de longs discours télévisés, il n’avait encore pris aucune mesure de suspension des approvisionnements en carburant à destination du puissant voisin nord-américain, préférant jouer la carte de l’attente tout en renforçant ses liens avec Moscou pour assurer sa protection si cela s’avérait nécessaire. Il craignait à la fois une révolte intérieure et une réaction des USA qui pourrait ramener son pays vingt ans en arrière. 
Cependant cette politique de tempérance irrite vivement Pékin qui estime que Chavez leur doit obéissance pour toute l’aide apportée par le gouvernement chinois au pouvoir vénézuélien, notamment le blocage des résolutions de l’ONU  condamnant le Venezuela pour son support aux FARC colombiennes. 
Après le désastre de l’attaque nucléaire les Chinois décident de ne plus attendre et provoquent un coup d’état, mené par un général corrompu dont les troupes s’emparent du palais présidentiel et assassinent Chavez, déclarant immédiatement la fin des livraisons pétrolières à l’Occident.
 La réponse US ne se fait pas attendre puisque moins de 24h plus tard un raid de missiles Tomahawk détruit ce qu’il reste du palais présidentiel et réduit à néant la précieuse force aérienne construite à grands frais par Chavez tandis que tous les biens vénézuéliens aux USA sont saisis. Le général putschiste, bien que blessé par l’attaque contre son palais, décide de se replier dans la jungle où il mourra quelques mois plus tard, abandonnant le pays à l’anarchie la plus totale. Durant plusieurs mois d’importants dégâts seront encore causés aux infrastructures pétrolières par des rebelles souhaitant lutter contre l’impérialisme américain, affrontant les gardes de compagnies privées dépêchés par les géants pétroliers qui se sont empressés de faire main basse sur les  outils de production en négociant des accords avec les chefs locaux.

Plus au nord, les USA sont ravagés par les émeutes entre les différentes communautés composant la population : les noirs, les latinos et les asiatiques se déchirent entre eux, particulièrement sur la côte ouest, tandis que les autorités s’avèrent  incapables de restaurer le calme dans les quartiers, les unités des différentes gardes nationales étant déployées sur les champs de bataille étrangers. Des pâtés de maisons entiers sont  ravagés par les flammes des incendies déclenchés par les émeutiers tandis que les pompiers luttent pour protéger les infrastructures les plus importantes des villes touchées.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:51

Le 12 mai 2007

Realny Azerbaïdjan, Bakou, Azebaïdjan
« Le président géorgien Saakachvili s’effraye chaque jour un peu plus de la montée en puissance des forces armées russes  à ses frontières. Ce sont encore deux bataillons mécanisés russes qui ont été annoncés dans la région la semaine dernière tandis que les force aériennes russes ont une nouvelle fois violé l’espace aérien géorgien. Washington a beau garantir l’intégrité et la sécurité du pays, les observateurs internationaux sont d’accord pour considérer que cette promesse ne vaut rien dans les circonstances actuelles. On voit en effet mal Washington risquer une confrontation avec Moscou alors que ses forces armées sont lourdement engagées au Moyen Orient et en Asie, sans même parler de faire transiter des forces par un détroit du Bosphore qui pourrait facilement se transformer en piège mortel. »
***

Taipeh, République Démocratique de Chine

Minh Thran a faim, elle a froid, mais elle est encore en vie. Elle sait aussi qu’elle aura un repas dans quelques heures, le seul de la journée, dans un local chauffé. Les bombardements chinois sur les infrastructures du pays ont coupé l’alimentation électrique du quartier, et l’eau n’arrive plus dans son appartement du septième étage de la banlieue de Taipeh. 
Prévoyante, elle a installé des seaux qui récupèrent l’eau de pluie, qu’elle boit sans la filtrer faute de combustible pour la faire bouillir. Le fait que la plupart des vitres de l’appartement ont volé en éclats en raison du souffle des explosions des missiles chinois a facilité l’installation de ce dispositif. 
De même elle n’a rien pour faire cuire du riz, aussi a-t-elle apporté son stock à l'entrepôt tout proche où sont organisés des repas collectifs qui permettent à tout le quartier de manger un repas chaud par jour.
Les alarmes de la défense aérienne ont été calmes les trois derniers jours, sans doute en raison des lourdes pertes subies par les forces du continent, enfin si Minh peut croire la radio publique. Cependant la puissance de l’Amérique est bien connue, aussi est-il bien possible que cela soit la vérité… 
Assise dans son fauteuil, elle lit un recueil de poésies. Elle n’a pas de travail, ayant passé sa vie à éduquer son fils, marin servant à bord d’un patrouilleur côtier chargé de traquer les sous-marins chinois, et à servir son époux, fonctionnaire décédé dans un raid aérien quinze jours plus tôt. 
La poésie l’aide à oublier sa situation. Absorbée par sa lecture, elle n’entend pas tout de suite la sirène qui s’élève dans la rue. Lorsqu’enfin le bruit strident atteint sa conscience, elle décide de ne pas descendre dans la cave de l’immeuble transformée en abri de fortune. Après tout sa mort ne fera guère de différence, a moins qu’elle ne puisse servir de motivation supplémentaire à son fils ? 
Lorsque le missile s’abattit sur la ville il le fit si près que Minh Thran n’eut même pas le temps de se rendre compte que son quartier avait été touché. En quelques secondes une réaction terrible se produisit au cœur de la charge militaire, une réaction dans laquelle des particules subatomiques entrèrent en collision à une vitesse phénoménale, dégageant une énergie effroyable. 
Là où les missiles à longue portée avaient échoué à frapper les USA, les missiles balistiques à moyenne portées réussirent à porter au cœur des villes ennemies le feu nucléaire. Alors que Minh Thran n’était déjà plus qu’une poignée de cendres dispersées par le souffle de l’explosion, le monde redécouvrait l’horreur d’une explosion atomique.

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Les forces chinoises avaient achevé depuis 5 jours leur retraite hors de Corée et s’étaient retranchées au nord de la rivière Yalu tandis que les alliés arrêtaient leur progression, confrontés à d’importants problèmes logistiques dans une région sinistrée où il fallait ravitailler tant les troupes que la population, tant ceux restés chez eux que les millions de réfugiés encombrant les routes ou installés dans des camps de fortune, certains cherchant également à atteindre la Chine où le Japon à bord d’embarcations de fortunes. La frontière avec la Russie est aussi prise d’assaut par des milliers de personnes, violemment repoussées par l’armée russe qui a reçu l’ordre de  ne laisser passer personne, Moscou craignant que l’afflux de nombreuses personnes ne déstabilise une région déjà fortement perturbée par des mouvements migratoires en provenance de Chine. 
A Pékin, un gouvernement de plus en plus irrationnel autorise l’usage illimité de l’armement nucléaire tactique par ses troupes, tant sur des cibles civiles que sur des cibles militaires, et ordonne un raid stratégique pour détruire Taiwan, l’imprenable île rebelle. 

C’est donc un barrage de quelque 250 missiles dont une vingtaine à tête nucléaire qui va s’abattre sur l’île martyre, détruisant les principales villes du pays et réduisant à néant tout espoir de futur pour les habitants de la région.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:51

Le 15 mai 2007

El Mundo, Madrid, Espagne
« Le monde entier est choqué par la violence de l’attaque nucléaire chinoise lancée contre Taïwan. Les premiers rapports fournis par les forces armées américaines indiquent qu’une grande partie de la population a succombé à cette attaque : Pékin a atteint son objectif et définitivement détruit l’île rebelle qui n’est plus désormais qu’un amas de roches radioactives. Sur les marchés boursiers c’est l’effondrement de plusieurs dizaines de valeurs, notamment dans le domaine technologique, Taïwan étant le centre de production de nombreux composants électroniques. Si hier les investisseurs pensaient que beaucoup de ces entreprises souffriraient du conflit, ils doivent aujourd’hui se rendre à l’évidence : nombre de ces compagnies ont tout simplement cessé d’exister, leurs cadres, leurs employés et leurs infrastructures pulvérisés par le feu atomique. »
***

Infinite loop,Cupertino, Californie

Regardant autour de lui, l’homme soupire. Vêtu d’un pull à col roulé noir fripé et d’un jeans, il a l’air abattu, et mort de fatigue, la tête d’un individu qui n’a pas dormi depuis plusieurs jours, de quelqu’un attaqué par la maladie et le stress. Autour de la table, des hommes et des femmes en aussi mauvaise santé que lui. 
« Mesdames, messieurs, je crois que cette fois c’est la fin. Car même en ayant les cerveaux les plus brillants du monde, la destruction de toutes les usines… » L’homme, qu’ils ont toujours connu comme ayant une volonté de fer, même au moment d’apprendre qu’il souffrait d’un cancer, se tait. Eux ne disent mot. Ils comprennent. 
Steve Jobs se reprend : « Notre usine américaine ne sera sans doute pas construite à temps pour permettre la fabrication de l’iPhone, et notre partenaire Intel a perdu l’immense majorité de ses capacités de production de microprocesseur pour nos macs. Notre valeur boursière s’est effondrée, tout comme nos réserves de liquidités. Tant que les bâtiments à Taïwan et en Chine existaient encore… Mais après l’attaque atomique d’hier et les représailles d’aujourd’hui… »
A nouveau le silence règne dans la salle. « Nous avons notre propre argent… Nous avons des millions, nous pouvons sans doute… » Tous se retournent vers Tim Cook, l’héritier présumé de Jobs. Ils entendent le désespoir dans sa voix, le fait qu’il sait aussi bien qu’eux que leurs fortunes combinées ne suffiront jamais. 
« Ne pouvons nous pas au moins sauver le département recherche et développement, réduire au maximum la voilure, vivre d’idées que nous fournirions à d’autres sociétés, de brevets que nous exploiterions… Un peu comme Rambus… » 
Certains acquiescent. D’autres semblent plus dubitatif. Tous se tournent vers celui qui mène leurs destinées depuis plusieurs années. Steve Jobs est droit dans son fauteuil, la tête posée sur les doigts de ses mains jointes, son regard perdu derrière ces lunettes. Après un instant, son regard change, se fait plus ferme. « Très bien. Nous allons effectivement diminuer très fortement nos emprises et nos coûts. Le projet d’usine est annulé. Nous abandonnons le projet iPhone. Nous nous concentrons sur le développement de nos solutions software avec deux objectifs : faire mieux en consommant moins de ressources. Les machines ne vont pas pouvoir être remplacées par leurs propriétaires à la date prévue parce qu’il n’y aura personne pour leur fournir des remplacement. Acer va disparaître, Samsung va devoir se reconstruire et pourvoir aux besoins coréens, et les autres ont tous leurs usines en Asie. Prions simplement pour que la Thaïlande et le Vietnam ne soient pas touchés… »

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

La réaction US au bombardement atomique de Taiwan ne se fait pas attendre : trois jours seulement après le barrage nucléaire chinois, l’US Strategic Command ordonne le déclenchement de l’opération « Le May », un bombardement non nucléaire massif des villes de Nanning, Fuzhou et Guangzhou. Menés par des bombardiers stratégiques B-1 et B-2, ces raids font des millions de victimes lorsque les BLU-118B explosent et créent des tempêtes de feu similaires à celles ayant ravagé Shanghai moins d’un mois auparavant, ce qui ne fait que renforcer la folie fanatique du commandement militaire chinois.
En Iran les forces américaines doivent cesser leur avance par manque de ravitaillement mais la guerre civile causée par la mort du président et de ses proches conseillers fait qu’ils peuvent laisser le pays se déchirer en se contentant de lancer des raids des forces spéciales pour éliminer ou capturer tous les scientifiques iraniens impliqués dans les projets nucléaires et chimiques du pays ainsi qu’un certain nombre de spécialistes des missiles afin d’éliminer à jamais la menace stratégique causée à leurs yeux par ce pays. Ils ne sont cependant pas les seuls à opérer sur le terrain, des membres des forces spéciales turques opérant également dans la région pour enlever quelques techniciens de haut niveau afin de les aider dans leurs propres recherches, ce qui entraîne des situations très tendues heureusement résolues sans violence, les Turcs ne voulant pas se mettre les Américains sur le dos. 

Sur les marchés financiers se déroule une autre catastrophe, la destruction de Taïwan entraînant une immense incertitude sur le statut d’une série d’entités majeures, principalement dans le domaine des nouvelles technologies. Une série de compagnies s’étaient déjà plus ou moins effondrées, à l’image de Apple ou de Nike dont les produits étaient fabriqués dans la zone de conflit, mais avec la disparition de l’île c’est le devenir légal de nombreux brevets qui est mit en doute : si Nike avait, au moment de sa faillite, pu transmettre ses brevets à ses créanciers, il en allait différemment de sociétés ayant disparu du jour au lendemain sans laisser qui que ce soit capable de prendre des décisions, à l’image de Asus, marque produisant à la fois des produits Apple ou HP et ses propres créations…

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:52

Le 23 mai  2007

New York Times, New York, USA
« Victoire en Iran annonce la Maison Blanche. Devons nous y croire ? On nous avait déjà annoncé la victoire en Irak il y a plusieurs années mais nos soldats y meurent encore. Aujourd’hui l’Iran s’effondre, sans gouvernement ni structure capable de reprendre la situation en main. Un pays qui sort d’une autre forme de totalitarisme doublée d’un fondamentalisme religieux incomparablement supérieur à celui régnant en Irak, un pays pour qui les USA sont depuis des décennies le Grand Satan et dont les prêtres prêchent la violence contre les Américains depuis que l’un d’entre eux nous a chassé du pouvoir, un tel pays est donc maintenant entre nos mains. La belle victoire que voilà ! Néanmoins la chute du gouvernement des mollahs est porteuse d’espoir pour d’autres régions où luttent nos forces. En Irak d’abord, où les milices chiites viennent de perdre leur source d’approvisionnement en armes. En Afghanistan également, en offrant le contrôle total des passes à nos troupes. Mais cette victoire est aussi décisive pour nos alliés Israéliens qui vont pouvoir désormais traquer un Hezbollah privé de son financement et de son principal pourvoyeur d’armes. Victoire ? Peut-être pas encore. Mais un pas sur la bonne voie certainement ! »
***

Sur les rives de l’Euphrate, Syrie

L’homme regarde prudemment par-dessus la crête de la colline. En contrebas il peut observer le long ruban du fleuve Euphrate. Avec ses jumelles il scanne le paysage. De l’autre côté du fleuve des véhicules blindés sont à l’arrêt. Des M-113 avec un surblindage. Des véhicules occidentaux… Se concentrant, l’éclaireur cherche à identifier les troupes. Israéliennes ? Turques ? A l’antenne radio de ce qui doit être le véhicule de commandement flotte un petit drapeau rouge avec une touche de blanc. L’éclaireur a sa réponse. 
Tariq Larachi, jeune lieutenant de l’armée syrienne, retourne prudemment vers sa jeep, un véhicule d’origine soviétique plus vieux que l’officier. Il sait que l’arrivée des Turcs sur les rives de la rivière marque sans doute la fin de la guerre pour la Syrie et qu’il doit désormais choisir entre la résistance et l’exil. Heureusement qu’il n’a aucune famille à protéger…
***

 Frontière abkazo-géorgienne, près de Mleta, Géorgie

« Lieutenant, avec tout mon respect, je pense que nous sommes en Ossétie… Nous avons franchi la ligne entre ces deux collines, qui sert de frontière entre les rebelles et nous… » « Non sens, sergent. D’après le GPS nous sommes encore à 500 mètres de la frontière. Et puis, franchement, avez-vous vu qui que ce soit dans ce coin perdu ? »
Le sergent haussa les épaules. Il espérait que l’officier avait raison. Si ce n’était pas le cas alors il espérait que personne ne constaterait l’erreur. Et si ce n’était pas le cas, il espérait qu’il s’en tirerait vivant… 
« A terre ! » s’exclama soudain le caporal Staline, un lointain cousin de l’ancien maître de l’URSS. Sans hésiter, les hommes se jetèrent au sol. Le bruit sifflant d’un obus s’abattant sur leur position avait été entendu par tous… L’explosion les assourdit, bientôt suivie par une seconde puis une autre encore… 
Le bombardement dura cinq interminables minutes durant lesquelles seuls le bruit des obus s’abattant sur eux, l’écho des explosions entre les collines et les cris des blessés se firent entendre, ces derniers durant bien après que les premiers aient cessé. 
Le caporal Staline regarda autour de lui : le sergent avait été tué, l’artère fémorale tranchée par un éclat. Le lieutenant semblait inconscient mais des tremblements dans ses membres semblaient indiquer qu’il était encore en vie. Sur les trente hommes de la patrouilles seuls douze étaient indemnes…

Tbilissi, Géorgie

Le premier signe que quelque chose n’allait pas avait été l’arrivée précipitée dans le bureau présidentiel de l’aide de camps du Mikhail Saakashvili. Le second fut le bruit des sirènes d’alerte qui se mirent à retentir dans toute la ville quelques minutes plus tard. Le troisième, en début de soirée, fut le son de l’explosion de roquettes sur le village de Pasanauri. La guerre froide entre l’Ossétie du sud, province rebelle devenue autonome sous la protection de Moscou, et le gouvernement central de Tbilissi, venait de se transformer en un véritable conflit.
Le président Saakashvili n’était pas contre l’idée d’un conflit. A vrai dire sa politique des derniers mois avait consisté en la mise en place des moyens de mener à bien une telle campagne. Mais avec une part non négligeable de ses forces encore enlisée en Irak et beaucoup de matériels commandés pas encore disponibles, la Géorgie n’était pas forcément prête pour cette guerre… 
Saakashvili soupira, se laissant aller contre le dossier de son fauteuil. Après un conseil des ministres agité il avait donné ses ordres. L’offensive contre l’Ossétie allait débuter dans quelques heures. Il espère qu’il n’a pas damné sa nation…

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Le front syrien est lui aussi en plein bouleversement : les forces turques intervenues dans le nord contre les kurdes ont rencontré les forces de Tsahal alors que le gouvernement syrien fuit en Irak. Ce départ précipité pousse Israël à proclamer officiellement sa victoire tout en conduisant une véritable politique de nettoyage ethnique à l’encontre des musulmans, lesquels sont chassés de certaines régions du pays. 
Le gouvernement israélien, relocalisé à Jérusalem « purifiée », envoie aux leaders de l’Alliance Islamique une proposition de paix aux termes très durs pour l’Alliance : annexion pure et simple de la Jordanie, du Liban et de la moitié de la Syrie, annexion de l’entièreté du Sinaï, annexion par la Turquie de toutes les terres syriennes au nord de l’Euphrate. En outre les pays de la péninsule arabique devront payer en 5 ans une somme équivalente à dix fois leur produit national brut annuel.
L’Alliance Islamique demande une trêve de 10 jours pour répondre à cette offre, ce qu’acceptent Israël et la Turquie qui profitent de ce délai pour réorganiser leurs troupes et poursuivre leurs politiques génocidaires.
Mais la grande actualité du jour se situe ailleurs. Après plusieurs mois de tensions et de renforcement militaire, une escarmouche plonge le Caucase dans la guerre. Alors que qu’une unité de l’armée géorgienne pénètre par erreur sur le territoire de la république séparatiste d’Ossétie du sud, l’armée ossète riposte par un barrage d’artillerie qui fait quatre morts et trois blessés graves. 

L’armée géorgienne réplique alors avec un tir de contre-batterie qui ne fait pas de victimes mais provoque l’intervention immédiate de Moscou qui ordonne à ses troupes de soutenir « par tous les moyens » les indépendantistes d’Abkhazie et d’Ossétie du sud.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:52

Le 3 juin 2007

El Tiempo, Bogota, Colombie
 « Le président Uribe Vélez a autorisé ce matin les forces armées colombiennes à pénétrer à l’intérieur des frontières vénézuéliennes pour y traquer les terroristes des FARC, déboussolés par le raid aérien mené avant-hier en Equateur qui a provoqué la mort de Raul Reyes, leader du mouvement. En l’absence de tout gouvernement au Venezuela, de telles opérations sont le seul moyen d’exterminer ce mouvement terroriste qui ensanglante depuis tant d’années notre nation. » 
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Alors que les deux camps pansent leurs plaies en Corée et que les marines alliées évacuent vers Okinawa la population taïwanaise survivant dans les zones irradiées par l’attaque nucléaire, les habitants de Pékin, craignant d’être les prochaines cibles du commandement stratégique américain, attaquent la Cité Interdite et pendent les principaux leaders du parti communiste sur la place Tienanmen. 
Dans tout le pays des émeutes se produisent et la Chine commence à se disloquer alors que des officiels musulmans en poste dans la région nord-est du pays déclarent leur indépendance, promptement imités par les Tibétains qui doivent cependant lutter contre les forces armées déployées dans la région et restées fidèles au gouvernement communiste. Le Dalaï Lama lui-même déclare l’heure de la lutte finale arrivée pour les Tibétains et des milliers de volontaires exilés en Inde, reviennent au pays pour aider à la lutte, soutenus en sous main par New Delhi qui y voit une bonne occasion de limiter l’influence communiste et, surtout, de couper les accès des maoïstes népalais et indiens au ravitaillement fournit par Pékin.
Dans le Caucase, l’armée russe annonce une intervention en support à l’Ossétie, et progresse rapidement. Balayant les maigres forces aériennes géorgiennes, l’aviation ouvre la voie aux blindés russes qui se déversent dans les vallées géorgiennes en un flot continu. Les troupes géorgiennes, débordées, ne parviennent pas à contenir leurs adversaires et ce malgré des équipements occidentaux plus modernes. Elles finissent par capituler après un peu plus d’une semaine de combats. 
La totale absence de système de défense anti-aérienne géorgiens performants permet à Moscou de frapper impunément partout où le Kremlin le souhaite, ce qui se traduit notamment par des attaques contre un chantier d’oléoduc en provenance de Bakou et destiné à rejoindre un port turc que construisent des compagnies occidentales.
En Iran plusieurs régions déclarent également leur indépendance, notamment le Baloutchistan riche en pétrole et la part du Kurdistan iranien non encore annexée par les Turcs qui annonce, à la grande fureur d’Ankara, son rattachement à la région autonome kurde irakienne. Mais le gouvernement turc ne peut pas faire grand-chose, occupé qu’il est déjà à secourir les victimes des villes gazées par les missiles de Damas et à pacifier la Syrie du Nord où affluent les réfugiés musulmans fuyant la zone israélienne. 
En outre certains à Ankara observent avec crainte les transferts massifs de troupes européennes sur la frontière occidentale de la Turquie et la concentration de troupes russes dans le Caucase, où les forces géorgiennes capitulent le 2 juin, 10 jours après le début du conflit et trois heures après l’entrée des premières troupes russes dans le centre de Tbilissi ravagée par les tirs d’artillerie et les bombardement de l’aviation russe. 
Plus au sud l’Alliance Islamique, qui a profité des dix jours de trêve pour se réorganiser et faire le point sur la situation, décide de rejeter les conditions israéliennes. L’apprenant, le gouvernement de l’Etat Hébreu ordonne à ses trois sous-marins Dolphin de lancer des attaques de missiles sur Le Caire, Riyad, La Mecque et Médine. Ces attaques, menées avec des charges conventionnelles, visent spécifiquement des symboles religieux dont la Kaaba, la structure sacrée destination du grand pèlerinage de l’Islam, le Haadj, cœur de la foi islamique. La mosquée Al Aqsa du Caire est aussi détruite, de même que plusieurs bâtiments de l’université attenante. Par cette attaque Israël entend démontrer que si l’Alliance Islamique ne cesse pas le combat les Israéliens extermineront l’Islam à coup de bombes atomiques. 

Cette attaque était la marque de l’immense folie des leaders extrémistes israéliens face à l’Islam et la marque d’une terrible radicalisation de l’armée liée à la situation mondiale. Ces raids auraient des conséquences immenses quelques mois plus tard mais pour l’heure l’attaque acheva de démoraliser l’Alliance Islamique qui signa la proposition de paix israélienne au Cap, en Afrique du Sud, en présence d’un représentant turc.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 9:52

Chapitre 4 : Entre Orient et Occident

Le 15 juin 2007

Times of India, New Delhi, Inde
 « L’effondrement de l’Iran ouvre une nouvelle ère au Moyen-Orient, une ère de plus grande stabilité. Mais il reste néanmoins une nation dans la région qui menace la paix, une nation cumulant pauvreté, fondamentalisme religieux et instabilité politique. Cette nation c’est le Pakistan. Si la situation catastrophique qui se développe en Chine signifie pour notre pays que les révolutionnaires maoïstes vont désormais perdre leur principale source d’approvisionnement, il n’en va pas de même pour les fanatiques religieux islamistes et les séparatistes du Kashmiri qui disposent toujours du soutien d’Islamabad. Notre pays doit donc prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette menace disparaisse. »
***

Campagne thrace, à proximité de Thessalonique, Grèce

Le sergent Monet est de nouveau en OPEX, l’acronyme des opérations extérieures. Entre le quinze mai, jour où l’unité a été formellement mise en alerte, et ce quinze juin, cela a été une longue course contre la montre. L’unité qui était en plein entretien de ses moyens à été obligée d’accélérer ses plannings, de chercher désespérément des pièces détachées dans les caisses revenues d’Afghanistan et pas encore déballées, de faire des réquisitions à l’intendance générale des armées et d’intégrer un maximum des nouveaux équipements tout juste livrés… 
Les tringlots, les hommes de la logistique, ont été plus que débordés par les innombrables requêtes qui leurs sont parvenues en quelques heures. Heureusement le déploiement des unités a pu se faire en bonne partie sur des réseaux ferroviaires aux normes de l’OTAN tandis que la marine entamait une série d’aller et retours avec les ports grecs d’Athènes et de Thessalonique… 
Et donc il était là, avec ses hommes, à bord de son VAB partiellement modernisé et fraîchement repeint pour un paysage plus méditerranéen, prêt à entamer des opérations de guerre conventionnelle contre la république de Turquie. Ici la menace sera plus classique : des chars, des avions, des missiles et des soldats professionnels. Le plan prévoit une avance rapide jusqu’aux portes d'Istanbul, dont on espère qu’elle se rendra sans combats. A côté du sergent, le caporal Laboul plaisante : « mon frère m’a toujours dit que les musées d'Istanbul méritaient le détour. Ils ont même de vrais harems là bas ! »
Les forces sont prêtes, il ne reste plus qu’à donner les ordres de marche… 
***

Bruxelles, Belgique

Au quartier général de l’OTAN le colonel Konya, officier des forces armées turques, est inquiet. Il n’a pu que constater les importants déploiements de forces européennes vers la frontière orientale de l’Union, et son exclusion progressive de diverses réunions par les représentants des quelques pays européens faisant encore partie de l’OTAN. Il est convaincu que l’Union Européenne s’apprête à déclarer la guerre à son pays, mais il n’en a pas la preuve. Assis dans son bureau, il en discute justement avec son aide de camp, une tasse de café bien serré à la main, lorsque l’on frappe à la porte. « Entrez » s’exclame-t-il. Un colonel de l’armée belge pénètre dans la pièce, suivi de deux soldats de l’unité de sécurité. 
L’officier salue les turcs avant de prendre la parole : « Colonel, j’ai le regret de vous informer qu’un état de guerre règne désormais entre nos deux nations. En conséquence j’ai reçu l’ordre d’assurer votre sécurité et de vous conduire dans un lieu sécurisé où vous retrouverez vos proches et serez maintenus isolés de la presse et des moyens de télécommunication. Un officier de sécurité de l’OTAN va arriver dans un instant pour sécuriser votre bureau. » 
Éberlués, les deux hommes se lèvent mécaniquement de leurs chaises, surveillés de près par les deux gardes. Dans le couloir règne une certaine confusion, plusieurs autres officiers turcs étant rassemblés et gardés par un détachement de soldats européens, sous le regard surpris des soldats canadiens et américains…
***

Près d’Antalya, Turquie

Le commandant Ozgür, officier de quart au radar de défense aérienne n° 17, sommeille à son poste. Ses assistants le préviendront en cas d’anomalie et il a fini sa paperasse du jour. Le colonel étant en déplacement à Ankara pour un meeting de l’état-major de la défense aérienne, il n’a aucune inspection surprise à craindre… 
Brusquement le téléphone posé sur son bureau sonne. Pestant et espérant que l’homme qui l’a appelé a une bonne raison de l’avoir fait, il décroche tout en réveillant son ordinateur. « Commandant Ozgür, j’écoute. » A l’autre bout du fil, une voix jeune : le lieutenant Orden, un jeune officier à peine sortit de l’académie… « Mon commandant, notre radar vient de détecter un groupe d’une dizaine d’appareils volant en formation, en provenance du sud-ouest, juste avant qu’une vague de brouillage ne vienne masquer nos écrans… » « Pardon ? Brouill… Coupez le radar ! » Sur l’écran de son ordinateur un nuage de points représentait le signal reçu par la puissante installation située à deux kilomètres de son bunker, une mer de bruit électronique qui ne pouvait signifier qu’une seule chose…
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Les Européens déclenchent « Byzance », leur plan de conquête de la Thrace turque, au petit matin. Alors que la flotte sous-marine grecque lance une attaque surprise sur les ports turcs, coulant la majorité des navires de surface d’Ankara à l’aide de leurs missiles Harpoon, les Rafales et les Tornados français, anglais et allemands déversent un torrent de missiles Apaches et Storm Shadow sur les principales installations turques de Thrace et d’Anatolie occidentale, protégés des contre-attaques des forces aériennes turques par des patrouilles de Typhoon allemands et britanniques. 
Derrière cette première vague d’assaut viennent les Mirage 2000 grecs et français appuyés par les F-16 MLU belges et hollandais tandis que des Mig-29 des forces aériennes des pays d’Europe de l’Est assurent la couverture de la Mer Noire. 
Plus au sud, une seconde attaque faisant partie de « Aphrodite » est lancée, les forces aéronavales françaises, espagnoles, italiennes et anglaises attaquant les positions turques sur l’île de Chypre et protégeant une flotte d’avions de transport C-130 et C-160 emportant la crème des forces parachutistes allemandes, britanniques, espagnoles et françaises qui débordent rapidement les forces de défense locales, non sans subir d’importantes pertes lors de l’atterrissage des paras sur le sol rocailleux dans des conditions qui ne sont pas sans rappeler les opérations allemandes en Crête durant la seconde guerre mondiale. 
Alors que les opérations aériennes sont toujours en cours, la principale flotte amphibie européenne entre en Mer Egée sous la protection d’une quarantaine de navires venus de toute l’Europe : corvettes suédoises, frégates danoises, destroyers de la Kriegsmarine allemande et de la Royal Navy britannique, navires des marines royales hollandaises et belges, bâtiments de combat et de transport des forces navales françaises, espagnoles et italiennes, tous sont là pour escorter les 10 navires lourds remplis de soldats destinés à l’attaque contre Istanbul. Ailleurs dans la région, les aéroglisseurs grecs Zubr de fabrication russe déploient des soldats d’Athènes sur toutes les îles de l’Egée encore aux mains des turcs.
Toutes ces mesures de protection se justifient en raison de la menace que font peser les 11 sous-marins turcs d’origine allemande qui, étant en mer, ont échappé à l’assaut initial de la marine hellénique. Des avions patrouilleurs Nimrod et Atlantique survolent également la région aux côtés de nombreux hélicoptères afin de débusquer les submersibles mais la tâche est difficile dans les eaux peu profondes de l’Egée.
A terre aussi les choses bougent : tandis que les forces grecques, bulgares et roumaines protègent les frontières de l’UE, deux divisions blindées, une française et une allemande, se lancent à l’assaut de la Thrace, comptant sur l'entraînement de leurs hommes, la plus grande modernité de leurs équipements et la puissance de leurs forces aériennes pour venir à bout des forces turques. 
Dans le même temps l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Union Européenne est convoqué par Javier Solana, responsable de la diplomatie européenne, et se voit remettre une déclaration commune du premier ministre britannique et du président français dans laquelle les deux dirigeants déclarent que toute intervention d’Israël dans le conflit opposant l’Union Européenne à la Turquie se soldera par des représailles « non conventionnelles ». Dans le même temps un espion israélien est arrêté dans la base navale de Brest après avoir découvert que l’un des sous-marins nucléaires lance-engins français était exceptionnellement en patrouille en Méditerranée. 

Curieusement l’homme n’est pas emmené dans les locaux des services de contre-surveillance français mais est conduit à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris et mit à bord du premier vol à destination d’Israël 

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:02

Le 20 juin 2007

Der Spiegel, Berlin, Allemagne 
"Cela fait maintenant cinq jours que les forces armées européennes, au premier rang desquelles figure la Bundeswehr, progressent face aux armées turques. L'Etat Major européen annonce que les opérations se déroulent conformément au plan. En Allemagne même de nombreuses manifestations ont eu lieu, qu'elles soient le fait de mouvements pacifistes ou de groupes d'immigrés turcs. Souvent ces manifestations ont dégénéré en pugilats avec les forces de l'ordre ou avec les contre-manifestants conduits par des mouvements néo-nazis ou de simples citoyens. On ignore encore comment tout cela va tourner..." 
***

Seine Saint Denis, France



Les CRS de la 3ème compagnie de réserve de Seine Saint Denis sont déployés en ligne entre les immeubles d’une de ces banlieues où la France entasse depuis des années sa misère et ses problèmes non résolus. Mais aujourd’hui le président Sarkozy est bien décidé à employer la manière forte : tous les agents ont en tête le discours télévisé de la veille, où il a évoqué un nettoyage au karsher de ces quartiers. Et le karsher c’est eux, armés de leurs shotguns, de leurs fusils lance-grenades, de leurs bâtons, et protégés par leurs boucliers et leurs armures. 
Pour cette première opération symbolique ce ne sont pas moins de mille hommes qui ont été mobilisés pour encercler le quartier et le fouiller appartement par appartement, buisson par buisson. Toute forme de résistance est condamnable, nul ne saurait s’opposer à la République. 
Des cris. Deux jeunes qui s’enfuient, poursuivis par trois agents de la BAC. Ils n’ont nulle part où aller, ils s’arrêtent brusquement au milieu de la rue, ils ont compris. “Je ne retournerais pas en prison” crie l’un d’eux, défiant. Il sort un pistolet automatique de sous sa veste, vise un agent. Sept balles le criblent, trois autres touchent son compagnon, dont une en pleine tête. Leurs corps s’effondrent au milieu de la voirie, leur sang se répandant sur le macadam. Les CRS regardent, impassibles. Leur mission est de bloquer la rue et d’assurer la garde temporaire des individus arrêtés. Il n’y a pas eu d’arrestation, pas de tentative de sortie du périmètre… 


Molenbeek, Belgique



L'imam se tient au milieu de ses fidèles. Tous sont jeunes, moins de trente ans, et tous sont furieux. Furieux des images de répression de leurs frères en France, furieux du massacre de leurs frères par les Youpins au Proche Orient, furieux de leur misère, du racisme dont ils sont victimes au quotidien, de leur manque d’avenir. L’imam, lui, les comprends. Il les guide, les aide à être meilleurs. Aujourd’hui il invite à se battre pour leurs frères. Un de ses amis de Saint Josse, un imam turc, diffuse le même message auprès de ses fidèles. Aujourd’hui c’est l’heure de la vengeance ! 
Les jeunes en dérive, parfois petits voyous, s'enthousiasment pour le message. Tout est la faute des Belges, ces riches radins qui les empêchent de se développer. Ceux qui vivent dans les beaux appartements au-delà de la ligne ferroviaire, du côté du boulevard Mettewie, ceux qui ont les belles maisons du côté de la basilique de Koekelberg. Il faut leur donner une leçon !
Certains s’arment de barre de fer, d’autres sortent leurs armes à feu, certains même (les plus riches ou les plus proches du grand banditisme) ont des armes automatiques, souvent issues des stocks de la guerre des Balkans. Ensemble ils prennent leurs voitures et se dirigent vers une résidence de bourges, il vont leur faire la peau et s’emparer de leurs biens. Leur première victime est une vieille dame de 74 ans, elle ne sera pas la seule. 
Il faudra plusieurs jours à la police pour restaurer l’ordre. Les évènements de la région Bruxelloise auront aussi des répercussions dans plusieurs régions. Dans les petites villes de campagne comme Bertrix les snacks à kebab et autres durums brûlent, et trop souvent la dépouille de leurs propriétaire est retrouvée calcinée à l’intérieur. 

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Cela fait maintenant près d’un an que le monde est devenu fou. En Extrême Orient la paix est revenue après que plusieurs centaines de milliers de Coréens soient morts dans les combats et que plusieurs dizaines de millions de Chinois aient perdu la vie dans les bombardements US ou dans la guerre civile qui déchire toujours le pays, sans même parler des millions de taïwanais exterminés par le feu nucléaire continental. Mais la paix est tout aussi douloureuse que la guerre, des millions de réfugiés ayant besoin d’abri et de nourriture, l’incapacité des gouvernements et des ONG causant encore plus de souffrance pour ces populations déplacées qui n’ont d’autres choix que le vol et la violence pour acquérir le minimum nécessaire à leur survie.
L’Iran voit progressivement les militaires prendre le dessus sur les milices paramilitaires des fanatiques religieux et restaurer l’ordre dans le pays, discrètement soutenus par des commandos américains et l’US Air Force qui frappent souvent des bases que s’apprêtent à attaquer les troupes de l’armée régulière, facilitant leur capture. Les commandos US en profitent également pour vérifier le niveau réel de destruction des installations nucléaires du pays, Washington ne souhaitant pas voir une puissance islamique se doter d’armes nucléaire dans le contexte de tensions portées à l’extrême entre les terres d’Islam et l’Occident. 
Plus à l’ouest, Israël continue de réorganiser les territoires nouvellement conquis et de pousser les musulmans à l’exil afin de faire cesser les attaques des mouvements de résistance qui se sont créés dans les territoires nouvellement conquis. Soucieux par ailleurs de ne pas provoquer l’Union Européenne, Jérusalem s’abstient de toute intervention visible en faveur des Turcs même si les services secrets israéliens transmettent de nombreuses informations à leurs collègues d’Ankara afin de les assister dans leur guerre contre l’Union Européenne, fournissant notamment de nombreuses photos satellitaires et des comptes rendus d’interceptions radio. La CIA et la NSA, inquiets eux aussi de la nouvelle stratégie européenne, font de même avec leurs propres ressources mais cela ne permet pas de faire évoluer la situation. 
En Europe enfin, la violence enveloppe toute la société, une terrible vague de violence trop longtemps réprimée jaillit au sein de la population. La peur accumulée ces derniers mois à l’annonce de toutes ces guerres, de ces explosions atomiques, de ces nouvelles privations liées à l’interruption des livraisons, tout cela se libère dans une orgie de violence contre ceux qui sont aujourd’hui les ennemis de l’Union Européenne. 
Bruxelles et la Belgique ne sont pas les seuls à connaître cette vague de violence, au contraire la situation est bien plus grave en France ou dans certaines régions d’Allemagne, là où l’on voit des bus arriver d’Allemagne de l’Est pour “purifier” les cités de l’Ouest où vivent la majorité de celles et ceux qui sont arrivés une cinquantaine d’années plus tôt pour aider à reconstruire le pays dévasté et exploiter ses mines, et où sont restés leurs enfants et petits-enfants. 

Mais aujourd’hui que leurs racines aient été turques ou marocaines ou même en Afrique sub-saharienne, ils sont tous logés à la même enseigne, celle du rejet et de la haine. Les médias sociaux, quoique encore peu présents dans la vie des habitants, sont inondés de messages appelant à “l’expulsion des nouveaux Maures”, une référence directe aux événements ayant suivi la Reconquista espagnole du XVème siècle.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:03

Le 1er Juillet 2007

Frankfurter Allgemeine, Francfort, Allemagne
« Fallait-il leur vendre toutes nos technologies ? C’est la question qui se pose aujourd’hui alors que les vaillantes forces de la Bundeswehr affrontent des forces turques équipées de blindés d’origine allemande Leopard I et II, les mêmes que ceux en dotation au sein de nos forces. Certes la Turquie était partie intégrante de l’OTAN et avait besoin de défenses efficaces contre les forces soviétiques, mais cet argument n’est plus valable depuis près de vingt ans. Pourtant la plupart des équipements aujourd’hui utilisés par les turcs leur a été livré il y a moins de quinze ans. Dépensant près de 6% de son PIB dans son budget défense, la Turquie a non seulement acquis à bas prix des armements de pointe qui servent aujourd’hui à tuer nos soldats mais en outre ils n’ont pas hésité à copier ces matériels pour en développer des versions nouvelles qui viennent directement concurrencer nos produits sur les marchés internationaux. Les négociateurs du futur traité de paix devront donc impérativement veiller à la destruction des équipements les plus modernes de ce pays tout en assurant le démantèlement de ses usines d’armement afin que ses stocks ne soient pas reconstitutes. »
Istanbul, Turquie
Hayat est une jeune fille de quinze ans comme les autres, sauf qu’elle a été forcée de quitter son village de Thrace orientale et de rejoindre les longues colonnes de réfugiés. Toute sa famille s’est entassée dans un camion avec ce qu’ils pouvaient amener dans leur exil, c’est à dire pratiquement tout sauf leur bien le plus précieux, leur terre. 
Famille de paysans, la famille d’Hayat ne possède pas grand chose : une ou deux valises de vêtements par personne, quelques bijoux, un coffret avec les précieuses photos de famille et les documents attestant de la propriété du terrain depuis l’époque ottomane, et puis les outils agricoles et les quelques meubles qu’ils ont pu charger dans le camion en vue de commencer une nouvelle vie. Les matelas ont été fixés sur les flancs du véhicule avec le vain espoir qu’ils pourront protéger d’une éventuelle balle perdue. Heureusement le camion est moderne, il n’a que trois ans, et il consomme beaucoup moins de carburant que l’ancien, ils pourront partir plus loin. 
Les routes sont surchargées de civils qui, comme la famille d’Hayat, cherchent à se réfugier sur la rive orientale du Bosphore, mais l’armée les chasse régulièrement des routes afin de laisser passer les colonnes de soldats destinés à défendre la mère patrie. La nourriture manque pour beaucoup de civils. Il leur faut trois jours pour atteindre Istanbul, où tous les ponts sont réservés à l’armée. 
Forcés de s’entasser dans un camp de réfugiés installés dans un parc de la capitale, la famille est laissée à elle même...



Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Durant les quinze jours écoulés depuis le début de  « Byzance », les forces européennes ont bien progressé et ce malgré la résistance acharnée des forces turques appuyées par la population civile. La stratégie européenne est de profiter de la supériorité numérique des troupes de l’Union afin de contourner et assiéger les principales agglomérations tandis que les forces principales foncent vers Istanbul, située à quelques 250km de la frontière grecque. Déjà près de 90 km ont été parcourus et les pertes des forces de tête restent modérées grâce à l’utilisation massive de sur-blindages sur les Léopards et les Leclercs.
La seule exception à ce plan est l’importante ville d’Edirne, l’ancienne Andrinople, site stratégique objet de bien des batailles depuis l’Antiquité la plus lointaine. C’était là qu’une armée impériale romaine avait été intégralement détruite par une armée wisigothique à la fin du 4ème siècle, là également que les armées de la 4ème croisade avaient affronté les Bulgares. Mais Edirne est aussi l’objet d’une vive rivalité entre Athènes et Sofia qui réclament toutes les deux la ville, capturée par les Bulgares lors de la première guerre des Balkans, en 1912, reprise par les Turcs en 1913, devenue grecque en 1920 avant d’être restituée une fois de plus à la Turquie la même année.
Les forces bulgares chargées d’encercler la ville avec deux de leurs huit brigades décident pour cette raison de se lancer à l’assaut de la ville afin de l’occuper avant les Grecs, lesquels réagissent en envoyant dans le secteur 3 brigades tirées de leurs propres réserves stratégiques. 
Mais les Bulgares n’ont pas compté sur la volonté des 100 000 habitants de la ville de résister à l’invasion : mal préparés au combat urbain et équipés d’armes datant pour la plupart de l’ère soviétique, les Bulgares sont  repoussés et subissent de lourdes pertes tant en hommes qu’en matériel face à un adversaire pourtant équipé de vieux fusils et de cocktails Molotov, le nombre de soldats réguliers dans la ville étant très réduit. 
Pour leur part le gros des troupes régulières turques se replie sur Istanbul afin de défendre l’ancienne capitale ottomane, objectif des européens. 
Humiliés par la résistance des habitants d’Edirne, les Bulgares sont contraints de se replier sur leurs positions de départ. Athènes décide alors de lancer son propre assaut tout en envoyant de nouveaux renforts dans le secteur, épuisant ainsi la réserve stratégique grecque.

Tout cela ennuie au plus haut point le général allemand en charge de la partie terrestre de Byzance, ces mouvements de troupes encombrant les routes de la région et gênant les opérations de ravitaillement des troupes de pointe, les divisions blindées françaises et allemandes chargées de l’assaut sur Istanbul étant parfois contraintes de rompre le combat par manque de munitions.

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:03

Le 3 juillet 2007

Ta Nea, Athènes, Grèce 
« Le berceau d’Aphrodite libéré de la souillure orientale ! Après de violents combats les forces européennes ont libéré Chypre de l’influence turque, renouvelant l’exploit de leurs ancêtres qui, sous l’égide d’Alexandre le grand, avaient libéré l’île du joug perse. 
En renversant le régime corrompu installé par les envahisseurs anatoliens, les forces européennes ont contribué à ramener la démocratie dans une terre grecque où se pose aujourd’hui la question des populations turcophones importées depuis l’invasion de 1974 ainsi que celle des habitants de l’île issus de la communauté turque existant avant ce conflit. Il est en effet difficile de séparer les deux mais l’on peut certainement envisager d’encourager leur départ de l’île par des primes de départ. L’autre grande question restant en suspens est de savoir si Chypre a encore vocation à rester une nation indépendante où si son retour au sein de l’ekklesia hellène serait au contraire plus bénéfique.»
***

Kyrenia, Chypre

Andronikos Papadoulos pleure. Le vieil homme, âgé de près de nonante ans, n’en revient pas. Cela fait près de trente trois ans qu’il n’a plus vu la plage de sa ville natale, trente trois ans qu’il a dû fuir l’invasion turque. Regardant autour de lui c’est à peine s’il reconnaît son ancien quartier. Là, une maison dont il a gardé le souvenir. Ici ce sont les ruines d’une chapelle. 
Mais sa maison, elle, n’est plus là. Remplacée par un immeuble hideux, structure de béton déjà lépreuse alors qu’elle a sans doute moins de vingt ans. L’ancienne école est devenue une échoppe alimentaire, le macadam de la route est défoncé… 
Il sait que les turcs seront renvoyés « chez eux », sur le continent. Qu’eux aussi vont connaître les affres de l’exil, l’inconfort des logements temporaires, de l’hébergement chez des proches ou dans des gymnases, de la soupe populaire… Mais il n’en a cure. Au contraire le vieil homme se réjouit même de ces tourments que vont maintenant connaître ceux qu’il considère comme des envahisseurs, comme des ennemis. 
Andronikos Papadoulos fait un vœux : dès que les turcs auront été chassés il revendra son petit appartement dans le sud et achetera un bien ici, à Kyrenia, pour faire découvrir à ses arrières petits enfants la beauté de la région…

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Plus au sud l’opération Aphrodite a porté ses fruits et les forces turques contrôlant la partie nord de l’île de Chypre ont été balayées de la carte malgré les efforts de l’aviation d’Ankara pour soutenir ses troupes au sol et déployer ses unités de parachutistes.
En Egée trois sous-marins turcs sont coulés par la force amphibie européenne qui, après avoir fait des ronds dans l’eau pendant près d’un mois, lance enfin son assaut amphibie. L’amiral français en charge des opérations a décidé de ne pas reproduire les erreurs du passé et de ne pas se risquer dans le détroit des Dardanelles, où ses forces auraient été trop vulnérables. Son objectif premier est de ralentir l’arrivée des troupes turques en route depuis le sud-est et venant renforcer les défenses d’Istanbul. Pour parvenir à cet objectif il a prévu de leur couper la route en Asie Mineure, débarquant sur un site symbolique : celui de Troie. 
Les forces européennes se déploient dans le cadre de l’opération Agamemnon  sur la plage qui vit débarquer plusieurs millénaires plus tôt les guerriers grecs. Tandis que les hélicoptères français et anglais débarquent les premières troupes sous la protection des Harriers italiens et espagnols, les premiers chalands  des transports de troupes Mistral et Tonnerre apparaissant à l’horizon avec à leur bord une poignée de véhicules. 
Pendant ce temps les troupes grecques prévues pour l’opération embarquent à bord des 4 aéroglisseurs de la marine hellénique rassemblés pour l’occasion dans le port de Thessalonique, leur arrivée étant prévue cinq heures plus tard pour le débarquement de 600 hommes.
Dans le ciel le combat fait rage, les F-16 et même les vieux F-4 turcs lançant patrouilles sur patrouilles pour empêcher les opérations aériennes européennes, leurs pilotes sachant bien que si les Européens gagnent le contrôle des cieux ils pourront pilonner sans merci les colonnes de renforts venus du front syrien. Leurs missiles AMRAAM font des ravages dans les rangs européens, éliminant aisément les Mig-29 et les Mirages 2000 des forces bulgares, roumaines, françaises et grecques. 

En revanche les missiles MICA et Meteor équipant les Rafales et les Eurofighters montrent toute leur puissance lors de leur première utilisation en combat réel, leur portée dépassant celles des AMRAAM d’origine américaine équipant les F-16. En dix jours près du tiers des quelques 300 appareils de combat opérationnels des forces armées turques sont abattus au prix de quelques 60 appareils alliés. Ici encore la concentration de la plupart des appareils sur le front syrien a joué en défaveur des forces turques même si paradoxalement cet éloignement leur a aussi évité d’être détruites au sol par les raids des premiers jours.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:03

Le 15 juillet 2007

Défense et Sécurité International, Aix en Provence, France
« Alors que les combats ne sont pas encore achevés en Thrace et que la Turquie dispose encore d’une importante puissance, l’heure est déjà aux réflexions sur l’après guerre. Les pertes européennes ont été moins élevées que prévu, notamment à terre et surtout en mer ou seuls trois navires ont été perdus.
 En revanche les forces aériennes occidentales ont cruellement souffert durant les combats. Un quart de l’aviation de combat française a ainsi été éliminée, de même que près de 60% de l’aviation de chasse turque ou encore 30% des forces aériennes italiennes de premier rang. L’aviation de transport a également souffert, l’Union Européenne ayant perdu près de 10% d’une capacité globale déjà bien faible à l’origine. 
Cependant si les pertes en matériel sont importantes, il convient de noter que seuls quelques 20% des pilotes abattus sont morts, 15% étant capturés et le reste étant récupéré par les forces de l’Union. Les forces aériennes ont donc conservé le plus important, à savoir le capital humain et l’expérience qui les rendront plus efficace à l’avenir.
Sur la question de l’origine des pertes, il semblerait que la chasse turque soit à l’origine de près de la moitié d’entre elles, la plupart du temps dans des engagements hors de portée visuelle. Le reste semble surtout avoir été causé par les défenses anti-aériennes basées au sol, notamment les batteries de missiles Patriot qui ont prouvé ici comme en Corée toute leur puissance. Les forces aériennes turques, aujourd’hui pratiquement anéanties, ont pour leur part été avant tout les victimes des chasseurs européens ou de bombardements au sol, n’ayant que rarement l’opportunité de parvenir à portée des systèmes de défense SAM des forces européennes. Une seule exception, les opérations menées dans le cadre d’Aphrodite où sept avions auraient été abattus par des missiles tirés soit par les batteries de missiles S-300 chypriotes soit par des navires, notamment par la frégate française Chevalier Paul, créditée de 2 victoires. 
Au-delà des enseignements tactiques, théoriques et stratégiques à en tirer, ces pertes posent surtout  la question de leur remplacement et surtout des budgets pour couvrir ces derniers. L’industrie européenne de l’armement à connu ces dernières années d’importants investissements et la destruction d’autant d’appareils est l’occasion pour plusieurs pays de repartir pratiquement de zéro. Mais les appareils sur le marché sont-ils adaptés ? Des contrats de gros pourront-ils être signés pour baisser les coûts ? On parle déjà d’un achat groupé de chasseurs Rafale pour la France et la Grèce, acquisition menée sous l’égide de l’Agence européenne de défense, qui serait chargée de conduire les négociations. Certains pays de l’Est qui ont vu les F-16 turcs abattus en grand nombre seraient également intéressés par l’acquisition d’Eurofighter ou de Rafale mais l’on peut penser que les américains ne resteront pas immobiles face à cet énorme marché. Peut-être même essayeront-ils une nouvelle fois de placer leur F-35, ce  fameux JSF dont le programme n’a cependant toujours pas produit un seul appareil opérationnel… »
***

Bruxelles, Belgique

Pierre Istace mange ses pâtes tout en regardant EuroNews, et les nouvelles en provenance du front turc. Si les informations sont véridiques, la progression des troupe est remarquable. Les images du débarquement massif de forces européennes sur les côtes turques sont impressionnantes, même si Pierre sait bien que ces forces ne sont rien en comparaison avec celles du corps des Marines des USA. Le décompte des pertes est lui assez révélateur des différences d’équipement des nations européennes, mais il est tout de même surpris par le taux de pertes des unités de pointes françaises et allemandes, finalement assez faible au sol mais plus élevé au niveau des hélicoptères de combat, visiblement très fortement utilisés par les forces occidentales.
Le reportage suivant concernait les émeutes dans plusieurs villes européennes à fortes densité d’immigrés d’origine turque, avec plusieurs morts et de véritables batailles rangées dans les rues entre d’une part des turcs radicalisés par le climat de haine et de suspicion des derniers mois et les mesures discriminatoires dont ils avaient été victime, et d’autre part des forces de l’ordre bien décidée à ne pas prendre de gants. 
Pierre grimaça. Il n’avait pas besoin de la télévision pour voir cela, la fumée des voitures incendiée dans son quartier ayant laissé des odeurs pas encore dissipées. Ceci étant les choses étaient nettement plus graves dans le quartier européen, attaqué à plusieurs reprises par la communauté turque de Belgique, et en Allemagne, où vivaient des centaines de milliers de personnes venues d’Anatolie en quête d’un futur meilleur. 
De manière incongrue le journal s’acheva sur les images d’un gala de stars en faveur des victimes de la famine dans le Darfour, images d’un luxe hollywoodien qui ne semblait pas près de disparaître même au cœur d’une période aussi troublée et ce alors que les images d’émeutes à Los Angeles étaient encore fraîches dans les mémoires… 

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Byzance progresse bien aux yeux des généraux européens même si tout doucement l’opinion publique européenne commence à s’opposer au conflit en raison des nombreuses pertes rapportées par les médias, pourtant sans commune mesure avec les pertes des forces US en Asie. 
Les opérations sur le front Thrace se déroulent comme prévu et les forces franco-germaniques en charge de l’assaut ont déjà parcouru près de 180km des quelques 250km les séparant d’Istanbul. La résistance ennemie a légèrement baissé, les forces turques se concentrant pour une défense de la dernière chance à quelques 50km des anciens murs de la ville, espérant pouvoir tenir sur une ligne de 40km de large dans une zone relativement peu habitée, ne voulant pas tuer leurs concitoyens et cherchant à préserver les monuments de l’ancienne capitale.
A Ankara l’humeur est sombre mais les politiciens insistent sur le fait que si l’armée parvient à saigner à blanc les forces européennes progressant sur Istambul et à rejeter à la mer les troupes ayant débarqués sur la rive orientale l’Union n’aura d’autre choix que de négocier en raison de la pression de l’opinion publique…
Mais les généraux turcs ne sont pas optimistes. Leurs forces aériennes ont  été vaincues, plus de 50% de leurs forces de combat ayant été abattues, de même que l’ensemble de leurs forces de transport. 
La marine a perdu 4 nouveaux sous-marins dans une tentative d’attaque contre la flotte amphibie occupée à transférer de nouvelles troupes depuis Thessalonique vers la plage de Troie, un ultime échec qui signifie avant tout la fin de la capacité turque à menacer les opérations européennes de renforcement de leurs forces sur la rive orientale. 
Le siège d’Edessa par les forces grecques a pour sa part prit fin après 12 jours de combats intenses ayant vu la destruction d’une grande partie de la ville malgré les efforts des soldats grecs pour limiter les destructions, la défense héroïque des turcs ayant été un formidable plus pour le moral du pays au milieu de tant de mauvaises nouvelles.
Les Ariete italiens, les Leclerc français et les Challenger II britanniques ayant débarqué à Troie ont par ailleurs repoussé deux contre-attaques des forces locales avant que l’infanterie grecque n’arrive en renforts, les forces débarquées ayant ensuite entamé la conquête de la province de Çanakkale, sécurisant ainsi la rive droite des Dardanelles alors que deux brigades grecques appartenant à la seconde ligne d’assaut européenne s’occupent de capturer la péninsule de Gallipoli depuis la terre, l’objectif étant de permettre le passage de la flotte dans la mer de Marmara pour un assaut direct derrière les lignes turques et sur Istanbul. 

Cette stratégie signifie pour les généraux turcs qu’ils n’ont plus non plus la capacité de renforcer leurs forces sur la rive occidentale et que les défenseurs d’Istanbul, près de 30 000 hommes désormais assiégés, n’ont désormais qu’une seule mission, périr en emportant le plus d’européens avec eux dans la mort…

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:03

Le 1er aout 2007

Washington Post, Washington D.C., USA
«  La chute d’un allié ferme aux marges de l’Union Européenne marque pour les USA une grave perte d’influence s’étendant bien au-delà de la seule Europe. La Turquie était en effet un partenaire de premier plan en Irak et dans les affaires caucasiennes. Le gouvernement insistait depuis longtemps pour l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne, une suggestion rejetée par plusieurs pays dont la France, le président Sarkozy étant totalement opposé à une telle entrée. La question se pose également de la stabilisation des territoires syriens capturés par la Turquie. Il se dit déjà à Ankara que les populations délocalisées suite au honteux traité de paix imposé par Bruxelles pourraient être utilisées pour « turquiser » les régions conquises à l’est avec l’implantation de colonies tant au Kurdistan que dans le nord de la Syrie. »
***

Muraille de Théodose II, Istanbul, Turquie

Kadir Topbas est monté au sommet de la plus haute tour de l’antique muraille protégeant le cœur de sa ville. De là il a une vue sur les quartiers périphériques, d’où montent déjà maintes colonnes de fumée, et sur le centre historique. Là aussi de la fumée marque des incendies, ceux des ponts et des navires détruits par les navires européens. Istanbul est désormais encerclée par les forces ennemies. Il sait que ces troupes n’attendent qu’un ordre pour lancer l’assaut final, à moins que leurs dirigeants n’optent pour un siège. Dans les deux cas, destructions et morts innombrables.
Il soupire. Se tournant vers le général Taras Boulboul, commandant du district militaire d’Istanbul, il indique son refus d’un mouvement de tête. Non, il n’y aura pas de dernière défense, non les murs de Constantinople ne seront pas couverts une nouvelle fois du sang des envahisseurs venus de Bulgarie ou d’Occident. Depuis l’Antiquité ces murailles avaient repoussé ces envahisseurs, avant de tomber entre les mains des croisés venus de toute l’Europe. Cette fois encore c’était l’union de l’occident qui aura provoqué la chute de la ville, l’Union Européenne et la volonté d’un maire de ne pas voir sa ville sacrifiée. 
Le général se raidit. Une moue de dégoût s’empare de ses traits, bientôt remplacée par la marque d’un respect accordé comme à regret. Il comprend la décision du civil, il aurait peut-être pris la même… Mais d’un autre côté c’est aussi la confirmation d’un terrible échec pour le militaire, et au travers de cet échec celui de toute une institution centrale de l’Etat laïc. En échouant dans sa principale mission, l’armée s’est aussi décrédibilisée et ne pourra plus jouer son rôle de protecteur de la laïcité et de la République kemaliste. Derrière cette reddition inconditionnelle d’Istanbul et la victoire européenne, c’est la disparition de la tolérance et l’avènement d’un pouvoir islamiste dur qui se profile.
« Très bien, je vais donner l’ordre à mes hommes de cesser le combat et d’envoyer un message aux occidentaux. Je crois que la guerre vient de s’achever, Kadir Topbas, et que vous êtes celui qui y aura mit fin. 

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Avec un gouvernement militaire désormais fermement en place, l’Iran commence à se doter de nouvelles institutions. De très nombreux leaders de la faction conservatrice ayant été tués durant la guerre civile, le pays est prêt à tourner une page commencée en 1980 avec la destitution du dernier Shah. Le pays débat maintenant de la ligne politique à adopter, entre dictature militaire, retour à la monarchie absolue, république ou bien une encore une monarchie constitutionnelle ?
Pendant ce temps la Chine connaît la première utilisation d’une arme nucléaire par un protagoniste de la guerre civile, la ville de Fulin étant rayée de la carte par un général se faisant appeler « le seigneur du Sichuan » dont le centre de commandement est détruit le lendemain par un raid de bombardiers lourds américains qui provoque le décès du soit-disant seigneur... Les USA déclarent alors que si un autre seigneur de guerre utilise une arme de destruction massive l’USAF réduira en poussière toutes les villes obéissant à ce seigneur de guerre. Aucune autre arme de destruction massive ne sera plus utilisée durant le conflit mais les propos du président américain n’en créent pas moins une très vive polémique aux USA et en Europe, les candidats à l’élection présidentielle de 2008 s’affrontant violemment sur le bien fondé d’une telle politique de la terreur.
Sur le front turc, le mois d'août fut celui de l’effondrement politique du pays. Les lignes défensives turques de l’ouest s’étaient effondrées durant la deuxième moitié du mois de juillet, après que les européens se soient emparés des deux rives du détroit des Dardanelles et que la flotte européenne ait pénétré en mer de Marmara et se soit positionnée en vue d’Istanbul. En août ce fut le gouvernement qui devait tomber et les territoires de l’Est qui devaient connaître une nouvelle spirale de violence...
La flotte européenne avait eu deux objectifs, la destruction des ponts sur le Bosphore et l’arrêt du ravitaillement de la rive occidentale d’Istanbul depuis la rive orientale. Pour ce faire les navires européens avaient principalement utilisé leurs canons de 76 et 105mm, coulant plusieurs dizaines de ferrys et de navires de transports divers. Plus à l’ouest les forces blindées franco-allemandes progressaient bien en direction de la ville. Comprenant que la situation était désespérée et ne voulant pas voir sa belle ville détruite comme Edessa, le maire d’Istanbul Kadir Topbas déclara sa ville « ville ouverte », ce qui acheva de convaincre nombre de soldats défendant la ville que la reddition était la meilleure solution et qu’il était inutile de mourir pour une cause perdue.
A Ankara le gouvernement faisait face à une situation de plus en plus difficile et décida le 23 juillet de demander une trêve et la négociation d’une capitulation. Les pays membres de l’UE décidèrent pour la première fois de confier ces négociations au gouvernement de l’Union Européenne, une avancée majeure de la construction européenne qui devait avoir d’importantes conséquences ultérieurement.
Les conditions des Européens étaient simples : l’abandon de toutes les îles de la mer Egée et de toutes les possessions européennes de la Turquie en ce compris la rive occidentale d’Istanbul. Aucune compensation financière ne serait ni demandée ni donnée par les Européens. Enfin la marine turque ne pourrait plus posséder ou opérer de sous-marins, ses navires actuels seraient transférés à la Grèce, et la flotte et l’aviation turque ne pourraient plus opérer en mer Egée ou en mer de Marmara, à l’exception de vedettes de police de moins de 500 tonnes et d’avions de reconnaissance ou d’hélicoptères de sauvetage qui ne pourraient en aucun cas voler au dessus des terres non turques. La taille des forces armées turques serait aussi réduite, particulièrement sa force aérienne, et réglementée par un traité ultérieur. 
L’industrie de l’armement turque serait également démantelée, avec une interdiction totale de produire ou d’assurer la maintenance lourde de véhicules blindés de plus de dix tonnes, de missiles d’une portée de plus de quinze kilomètres, d’avions de combat ou de navires de guerre de plus de 2000 tonnes.
Mais la condition la plus dure fut certainement la dernière, en l’occurrence le départ avant la fin de l’année 2008 de toutes les populations turcophones installées sur les territoires européens capturés et sur les îles, chaque famille recevant cependant une compensation de la part de l’UE égale aux deux tiers de la valeur d’avant guerre de ses biens.

Le gouvernement islamiste modéré d’Ankara décida le 31 juillet d’accepter ces conditions malgré la contestation des milieux nationalistes et ultra-islamistes dénonçant cette « abjecte soumission du vaillant peuple turc face aux croisés chrétiens d’occident ». Alors que les forces armées occidentales commençaient l’évacuation forcée des populations chassées de Thrace la Turquie s’enfonça dans une spirale de violence politique qui devait déboucher en 2009 sur un putch des forces armées et l’instauration d’une junte militaire qui allait se maintenir au pouvoir pendant plus d’une décennie. Dans le même temps, dans les zones Kurdes, l’affaiblissement des garnisons turques avait entraîné un terrible regain de violence, les énormes quantités de matériel militaire syrien, irakien et iranien disponibles permettant aux Kurdes de mener des opérations toujours plus sanglantes sous la conduite du charismatique commandant Deza, ennemi absolu des turcs jusqu’au traité de paix donnant naissance à l’état Kurde unifié en 2023, pour lequel Deza et le président turc Mazibas obtiendront le prix Nobel de la paix. 

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:04

Le 23 août 2007

 Kenya Post, Nairobi, Kenya
« L’afflux de réfugiés somaliens dans le nord du pays a poussé le gouvernement à déployer près de 10 000 soldats dans la région afin de s’assurer que les terroristes islamistes ne puissent s’y implanter et y reconstituer des bastions d’où faire régner la terreur et la pauvreté qu’ils avaient imposé à leur pays. Mais l’état de dénuement total de la plupart des réfugiés et l’absence d’aide d’un occident entièrement préoccupé par ses guerres et leurs conséquences, font que la famine et les maladies sévissent et que les réfugiés n’hésitent plus, dans leur désespoir, à piller les fermes et les villages kenyans. En conséquence de quoi le gouvernement à décidé de fermer la frontière et donné instruction à l’armée de tirer sur tout qui franchirait les limites du territoire national. »
***

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023

Un  nouveau conflit éclate sur un continent jusque là relativement épargné par la folie du monde. Depuis plusieurs mois les forces armées éthiopiennes ont entamé des préparatifs pour une opération majeure comme elles n’en avaient plus connus depuis des décennies et la guerre contre la Somalie de 1977.
 La Somalie est justement la cible des militaires éthiopiens qui craignent que l’anarchie dans laquelle sombre le pays ne s’étende en Ethiopie même, sous l’influence de l’Erythrée. Depuis le mois de novembre 2006 les forces éthiopiennes s’étaient déployées sur le territoire somalien pour protéger la capitale provisoire du gouvernement de résistance aux milices, une petite ville du nord-ouest à proximité de la frontière, mais n’avait entrepris aucune opération offensive en raison de problèmes logistiques et de manque d’équipements que les Américains s’étaient finalement décidés à fournir. 
A l’origine l’offensive était prévue pour le mois de décembre 2007 mais la seconde guerre de Corée était venue perturber les opérations en rendant indisponibles de nombreuses ressources américaines, notamment les appareils de soutien aérien AC-130 et les membres des forces spéciales redéployés sur le front iranien.
Dés la paix revenue sur le front extrême oriental et la situation iranienne devenue plus calme les Américains envoient les renforts promis en Ethiopie afin de pacifier ce qui est avant tout un camp géant d'entraînement de terroristes et un nid de pirates menaçant le commerce maritime international transitant par la Mer Rouge. 
L’effort américain est fort limité, seuls trois avions AC-130, une dizaine de drones et une centaine d’hommes d’infanterie sont engagés aux côtés de milliers de soldats éthiopiens équipés de dizaines de chars, de quelques avions d’attaque au sol et d’hélicoptères de combats. Un effort majeur donc pour l’Ethiopie dans lequel plus de 10% des effectifs de l’armée éthiopienne et près de 50% de son équipement de première ligne sont engagés par Addis Abeba.
C’est sous la protection des hélicoptères lourds MI-24D Hind que les chars éthiopiens se lancent le 5 aout 2007 à l’assaut des territoires contrôlés par les milices islamistes de Mogadiscio avec pour objectif l’extermination de l’ennemi, un objectif facilité par la totale absence de journalistes et de moyens de communication dans la région et le désintérêt total du monde pour ce coin perdu d’Afrique à l’heure ou le continent européen lui-même sort de guerre.
Ne prenant aucune précaution à l’égard des civils « de toute manière trop nombreux que pour être nourris » comme le dit un général éthiopien, les forces armées éthiopiennes avancent très rapidement, n’hésitant pas à utiliser l’artillerie lourde contre tout point de résistance. Les milices islamistes comprennent très rapidement que malgré le soutien du gouvernement érythréen ils ne pourront jamais résister d’autant plus que les trois appareils AC-130 américains guidés par les commandos au sol et les drones leurs causent des pertes massives lors de tous leurs déplacements. Ils décident donc de se retrancher dans Mogadiscio même, entendant se faire un bouclier de la population et y enfermer l’armée ennemie comme ils l’avaient fait avec les forces américaines de l’opération Restore Hope en 91.
Cependant le haut commandement éthiopien n’entend pas se laisser piéger ainsi. Déployant dix mille hommes supplémentaires, les généraux d’Addis Abeba entourent la ville d’un réseau de tranchées et de fil barbelé et commencent à pilonner la zone tout en indiquant par haut-parleurs que, tant que la population civile n’aura pas éliminé elle-même les miliciens, la ville sera bombardée continuellement jour et nuit.
Les Américains, qui sont au courant des intentions des stratèges éthiopiens, ne protestent pas, considérant qu’ils sont  mal placés depuis leurs propres bombardements en Chine, et se contentent de traquer les groupes de miliciens basés hors de la ville, principalement dans le sud du pays. 
A la fin du mois d’août l’ensemble du pays est déclaré conquis à l’exception de la capitale toujours assiégée qui ne finira par se rendre qu’après trois mois de siège et près de 100 000 obus tirés, un bombardement ayant fait près de 800 000 morts sur une population de quelques 1 700 000 habitants avant le conflit et qui causa encore plus de 250 000 décès peu après l’entrée des forces éthiopiennes dans la ville, conséquence de la famine qui s’était déclarée. 

L’usage fréquent d’obus incendiaires destinés à nettoyer les rues avait également ravagé la ville, détruisant des quartiers entiers et chassant les habitants, détruisant les structures claniques qui régissaient jusque là la ville, sans doute le seul effet positif de ce terrible bombardement.

Eumène de Cardie

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Message par Eumène de Cardie Jeu 23 Avr - 11:10

Epilogue

Un peu plus d’un an s’est écoulé depuis que les actes inconsidérés d’un dictateur asiatique et d’un groupement terroriste du proche orient ont fait basculer le monde dans la folie destructrice de la guerre. Pas un continent n’a été épargné, pas un pays qui n'ait perdu de ressortissants, pas une famille qui n'ait ignoré les terribles événements qui, au quatre coins de la planète, ont  fait plusieurs millions de morts.
Aux USA les autorités commencent seulement à reprendre le contrôle de certains quartiers des grandes villes où des milliers de gens ont été assassinés par racisme et haine de la différence. En Europe le multiculturalisme a disparu avec l’épuration ethnique dont les principales victimes ont été les ressortissants turcs et nord-africains, même si les gouvernements ont prit les devant et mis en place des procédures pour déporter les indésirables avant que les plus extrémistes de leurs citoyens ne créent un chaos comparable à celui régnant aux USA. En Turquie, la victoire contre les Syriens et les Kurdes ne peut faire oublier la destruction par les armes chimiques syriennes d’un certain nombre de villes tandis que la perte de la région européenne du pays et particulièrement de la rive occidentale d’Istanbul a causé une haine des Européens qui ne s’éteindra sans doute pas avant plusieurs décennies. La carte du proche et du moyen orient a par ailleurs été profondément remaniée, la victoire israélienne étant vécue comme une seconde « grande catastrophe » par les habitants musulmans de la région, leur exode forcé les plongeant dans une misère toujours plus grande et faisant d’eux des proies faciles pour les prêcheurs de haine de mouvements comme Al Quaida.
Le ressentiment des pays du Golfe alliés contre Israël se reporta également contre les USA, fournisseurs d’armes des Israéliens sans lesquels les Arabes étaient certains qu’ils auraient pu vaincre l’ennemi tant détesté. Cette haine renforcée devait conduire à l’acquisition par le gouvernement Saoudien d’armes nucléaires pakistanaises qui, montées sur des missiles balistiques, servirent à l’attaque atomique contre Jérusalem de 2011, riposte au bombardement de La Mecque et à la destruction de la mosquée Al Aqsa : puisque les juifs avaient détruit les sanctuaires les plus saints de l’Islam alors les musulmans avaient décidé de faire de même avec le site du temple, le rendant ainsi inaccessible à jamais. Pour les juifs du monde entier ce fut la destruction du troisième temple, construit entre 2008 et 2010 par un groupe juif extrémiste sur les ruines de la mosquée d’Al Aqsa.
L’effondrement du régime des mollah en Iran entraina en revanche une ère de décrispation autour du Golfe Persique, les royaumes de l’ouest voyant là une bonne occasion d’investir d’importantes sommes d’argent tirées des revenus du pétrole qu’ils ne voulaient plus investir en occident. 
L’un des rares pays occidentaux à encore commercer avec les pays de la péninsule arabique était la France, le commerce tournant principalement autour de la vente d’armes françaises, ces dernières s’étant révélé les seules vraiment efficaces face aux chars israéliens. Ces commandes massives de plusieurs centaines de chars et d’avions fournirent un véritable ballon d’oxygène à l’économie française et plus particulièrement aux firmes Dassault, Chantiers Navals de Normandie, DCN et Giat-Nexter. 
En outre ces commandes, en baissant le coût de production de plusieurs matériels permirent à la France de moderniser rapidement ses armées et à prendre la tête des forces armées européennes, l’Allemagne étant la seconde nation la plus puissante de l’Union Européenne. Ces marchés furent passés malgré le fait que les Français avaient été parmi les plus vigoureux défenseurs de la politique de nettoyage ethnique de l’Europe et à la tête des forces ayant chassé les musulmans du continent, la realpolitik prévalant dans l’esprit des émirs du Golfe. 
Les Britanniques, eux, essayèrent de survivre au départ de plusieurs dizaines milliers de musulmans vivant dans le pays et occupant de nombreux postes cruciaux pour l’économie. De grandes compagnies firent faillite par manque de main d’œuvre ou en raison de la perte de marchés d’exportation importants, comme l’entreprise d’armement BAE Systems qui dépendait pour une bonne part de ses activités des marchés US et moyen-orientaux.
Traditionnellement les conflits ont un impact positif sur le développement technologique des nations. Mais l’ampleur des destructions lors de cette guerre, et l’interdépendance économique entre la Chine et les USA, eurent aussi pour conséquence la perte de montants énormes et d’infrastructures difficiles à remplacer, principalement dans le chef de sociétés américaines et asiatiques. Une génération entière de produit électroniques et informatiques fut annulée et les sociétés qui le pouvaient redéployèrent leurs efforts sur une nouvelle génération encore plus performante.
Mais la guerre fut aussi l’occasion de rebattre les cartes dans un certain nombre de domaines. Avec la disparition de tant de sociétés, avec le flou juridique autour des brevets, avec l’arrêt brutal des délocalisations, un certain nombre d’entrepreneurs réussirent à créer de nouvelles entreprises locales pour pallier aux déficiences de la mondialisation. Unités de plus petite taille, basée initialement sur la réalisation de matériel existant, elles donnèrent naissance à une nouvelle ère industrielle, particulièrement en Europe occidentale. 
Des usines qui étaient au bord de la faillite, notamment dans le domaine textile, étaient à nouveau rentables suite à la disparition d’une bonne partie de la production chinoise. De même, des petites entreprises réalisant des circuits intégrés connurent une rapide croissance, et une diversification qui se traduisit par la renaissance d’une industrie européenne de fabrication de matériel informatique. 
Plus à l’est l’effondrement chinois eut pour première conséquence de laisser l’Inde première puissance incontestée des régions comprises entre l’Afrique et l’Indonésie, les mers du sud étant sous la domination australienne, le Pacifique Occidental étant pour sa part dominé à part égale par la Corée réunifiée et le Japon. 
Mais la Corée du faire face à d’énormes difficultés économiques et financière liées à l’intégration des zones sinistrées du nord, lesquelles avaient été ravagées tant par les combats que par une cinquantaine d’années de dictature. 
En Chine même les seigneurs de la guerre continuèrent de s’affronter, entre les régions côtières ravagées par les bombardements américains et l’intérieur très pauvre et dépourvu d’industrie moderne. Des dizaines de milliers de combattants s’affrontaient alors que la famine frappait de nombreuses régions. 
En 2015 plus de trois cent millions de chinois auraient ainsi trouvé la mort dans ces conflits et une centaine de millions auraient émigré, principalement en Sibérie,  la frontière coréenne était vigoureusement patrouillée par les forces de Séoul tandis que la flotte japonaise coulait tout navire non identifié se dirigeant vers ses côtes. Moscou s’opposait cependant vivement à cette immigration et nombreux furent ceux qui durent retourner en Chine sous la menace des fusils russes.
En Afrique la disparition de la Chine allait entraîner un grand chamboulement géopolitique, provoquant de nombreux changements sur le continent noir. Le dictateur Mugabe fut renversé en 2009 et les rebelles demandèrent l’intégration de leur pays à l’Afrique du Sud, ce qui fut officiellement ratifié par l’ONU en 2010. 
Le régime soudanais s’effondra également sans le soutien chinois, déstabilisé par des éléments intérieurs autant que par des puissances étrangères, notamment le Tchad dont le président voyait là une revanche pour les années d’aide de Karthoum à certains mouvements rebelles. Cependant ce changement de pouvoir arriva trop tard pour le Darfour où des centaines de milliers d’habitants étaient morts de faim ou victimes de diverses atrocités perpétrées par les milices soutenues par le gouvernement soudanais.
Ailleurs aussi les civils allaient continuer de souffrir, notamment au Congo, jusqu’à l’arrivée d’un fort contingent européen en 2011, considérés par certains comme une nouvelle colonisation mais qui eut pour effet net de faire cesser les viols et les meurtres de masse.
L’Europe avait en effet remplacé la Chine comme principal intervenant étranger en Afrique, principalement à l’initiative de quelques dirigeants d’origine belge, notamment la famille Michel : le père Louis et le fils Charles furent les véritables pères de la politique africaine européenne que l’UE devait suivre pendant plus de 20 ans.
L’Europe devait aussi profiter de sa transformation pour adopter une politique visant à l’autonomie énergétique maximale, usant des technologies nucléaires françaises et allemandes et des nouvelles technologies vertes pour se rendre indépendante du pétrole et du gaz importé depuis le reste du monde, et favorisant l’adoption de ces technologies par les nations des Balkans et d’Europe de l’Est progressivement admis dans l’Union Européenne. Les conflits aidèrent également à mieux intégrer certains pays qui, à l’instar de l’Angleterre, avaient pensé un temps pouvoir se rendre indépendants de l’Union.
Le grand perdant de ces conflits devait cependant être les USA : mis au ban de la communauté des nations pour les bombardements de Shanghai et des autres villes chinoises, n’ayant plus l’outil d’influence qu’était l’OTAN, dissolut dans la foulée de l’opération européenne Byzance, ayant perdu plusieurs marchés économiques essentiels, leur monnaie s’était enfin effondrée, les marchés reconnaissant finalement l’ampleur de la dette publique du pays. Le fait qu’un nombre important de bons du trésor US aient été contrôlés par des entités chinoises brusquement disparues n’avait pas aidé, contrairement à ce que certains avaient pu penser. 
La crise économique fut énorme et des géants de l’industrie, notamment automobile comme Ford ou électronique comme Intel, dont les centres de productions principaux étaient situés en Chine ou à Taïwan, s’effondrèrent. Malgré la taille toujours considérable de ses forces armées Washington avait cessé d’être la première puissance mondiale et était devenu au 21ème siècle ce que la Grande Bretagne avait été au 20ème siècle, en l’occurrence une puissance de second ordre.

Le monde était devenu fou, il en payait maintenant les conséquences…

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Message par Uranium Colonel Jeu 23 Avr - 12:54

Passionnant, des champs de batailles coréens aux ruines fumantes de Sanghai , on s'y croirait presque...ce texte est tout simplement trop court à mon avis.

Maintenant, je suis un peu plus sceptique sur l'Opération "Byzance", même si la question chypriote est un sérieux point d'achoppement, j'ai un peu de mal à voir l'UE se décider à une opération militaire offensive aussi rapidement contre un allié de l'OTAN, tout ça pour le motif de protéger sa frontière..
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Message par Collectionneur Jeu 23 Avr - 14:38

Trépidant et effrayant Twisted Evil

Relecture rapide en vrac depuis le travail alors que je n'ai pas fini le texte... Je ne rappeler plus quelques interventions il y x années sur l'intervention européenne contre la Turquie et les B-2 sur Shanghai, et en 2020, on est encore en bisbille avec eux qu'a l'époque du premier texte....

Pour la frégate furtive taïwanaise en préambule, construite dans les années 1990, pas 80.

Un mot oublié sur le référendum japonais :

Dés les faits connus, la presse internationale en fait ses gros titres tandis qu’au Japon les évènements sont repris par ... partisans du changement constitutionnel. Au niveau politique aussi les réactions sont nombreuses, les USA décidant de suspendre leurs livraisons de pétrole et Séoul annulant égale

Pour le 27 janvier 2007 :

Ch. Miller, « Chronique des années folles », Amsterdam, 2023
En Corée, les nouveaux chars chinois Type-96 s’avérèrent être des plus efficaces face aux T-90 japonais et aux K1A1 coréens. = Type 90 , pour le différencier des chars russes -

Pour le 10 mars 2007 :
Char M1Abrams égyptien, au lieu de Abraham

Deux réflexions vite fait : Lors d'une attaque de A-10 en Corée, 5 blindés d'une rafale en enfilade, c'est possible ? Et les États-Unis n'ont pas coupé la logistique des pays arabes suite a leur attaque sur Israël ?
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Message par Wardog1 Jeu 23 Avr - 16:00

Trés bon texte, meme si on trouve quelques erreurs, comme la "Kriegsmarine" qui est de retour, le récit est plaisant à lire.
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