La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
La France se trouve, dans le premier quart du XVe siècle , dans une situation grave où son sort semble se jouer ; après la victoire d'Azincourt et la formation de l'alliance anglo-bourguignonne, le roi Henri V d'Angleterre réussit à imposer un traité à Troyes au monarque français fou Charles VI, selon lequel Henri et ses descendants sont reconnus les héritiers légaux du trône de France, sans passer par le fils de Charles VI, le Dauphin Charles de Viennois. Cependant, le 31 août 1422 , Henri V meurt subitement, et Charles VI le suit 2 mois plus tard. Le trône d'Angleterre et de France passa à Henri VI, âgé de 10 mois, qui fut placé sous deux régents — Jean, duc de Bedford en France et Humphrey, duc de Gloucester en Angleterre.
La conclusion du traité de Troyes ne signifie pas la soumission complète des Français à l'Angleterre; au sud de la Loire, le pouvoir est détenu par les seigneurs qui soutiennent le Dauphin, qui se proclame roi de France sous le nom de Charles VII. En juillet 1428, l'armée de Thomas Montagu, 4e comte de Salisbury débarque sur le continent et se dirigeant vers Orléans — la plus grande ville et le plus important centre de défense des troupes du «roi de Bourges» sur la Loire. Le 12 octobre , commence le siège de la ville, qui dure près de 7 mois. À partir de février 1429, la balance commence à pencher du côté anglais, mais l'arrivée d'une paysanne lorraine, Jeanne d'Arc, dans la ville change tout — elle réussit à remonter le moral de la garnison d'Orléans, et le 7 mai, sous sa direction, le fort des Tourelles est prise, ce qui ouvre l'anneau du siège sur la rive gauche de la Loire, après quoi les Anglais sont contraints de battre en retraite.
Imaginez cependant que Jeanne soit morte dans l'assaut des Tourelles ? Imaginez qu'Orléans tombe et que les Anglais poussent vers le sud, prenant les dernières forces de Charles VII ? Et si les Anglais parvenaient à conquérir la France ? Quelles seraient les conséquences pour les deux royaumes, l'Europe et le monde ?
- La chute d'Orléans -
La défaite du Dauphin CharlesLe bâtard d'Orléans tente de cacher la mort de la pucelle aux soldats, notament aux miliciens de la ville, mais bientôt des rumeurs à son sujet circulent et plongent les Orléanais dans le désarroi — celle qui avait inspiré l'espoir de chasser les Anglais ; n'est plus là et le moral des troupes, qui s'était renforcé, s'effondre totalement. Le deuxième assaut sur les Tourelles, le 8 mai, s'est soldé par un échec — les Français ont de nouveau été contraints de battre en retraite. Ils n'avaient plus les forces nécessaires pour de nouveaux assauts, puisque dans les prises des forts Saint-Loup, Augustins et Tourelles, avec Jeanne, ont consommaés tous les renforts dont Charles VII disposait. Les Anglais, tout en gardant le contrôle des Tourelles, réussirent bientôt à rétablir l'anneau de blocus autour de la ville depuis la rive gauche de la Loire. Le 12 mai, Valbonais, ne voyant pas d'autre issue, laisse Orléans à la merci de l'ennemi et part pour Chinon avec les restes de la garnison, laissant la ville défendue par la milice. Le 15 mai, les Anglais entrent dans Orléans après que les notables eurent signé la reddition de la ville.
Après la prise d'Orléans, William de la Pole, 1er comte de Suffolk, et le baron John Talbot, à la tête de l'armée anglo-bourguignonne, franchissent la Loire et se dirigent vers le sud à la poursuite des forces en retraire de Valbonais. L'armée de Charles VII, quant à elle, s'effondre — le Dauphin est trahi par son connétable, Arthur de Richmond, qui passe du côté du Suffolk à la nouvelle de la chute d'Orléans, et le 18 juin, à Berry-Bouy, près de Bourges, Jean Poton de Xaintrailles et Étienne de Vignolles, dit «La Hire», sont vaincus par les Anglais. Les deux commandants, malgré leur bravoure personnelle, ont été capturés et leurs soldats se sont enfuis.
Le 17 juillet, les Bourguignons, conduits par Jean II de Luxembourg-Ligny occupent Bourges, dont la garnison n'oppose aucune résistance, mais Charles VII n'est pas présent — le «roi», qui perd rapidement les derniers vestiges de son royaume, se réfugie à Chinon. Pendant ce temps, à la cour du «roi de Bourges», après cette série de défaites qui frappèrent les Français en juin-juillet, le parti qui défendait le compromis et les négociations immédiates l'emportait. Ses chefs étaient le grand chambellan Georges de La Trémoille et le chancelier Regnault de Chartres, archevêque de Reims. Ils espéraient négocier avec le duc de Bourgogne des conditions favorables pour le Dauphin — leurs positions s'appuyait sur la position du duc, puisque Philippe III le Bon lui-même, bien qu'il fût désireux de se venger du Dauphin pour le meurtre de son père Jean Sans Peur, en même temps, était un politicien calculateur et craignait un renforcement excessif des Anglais sur le continent.
Le 13 septembre, l'ambassade de La Trémoille et Regnault de Chartres rencontre à Chauvigny les représentants de Suffolk et Talbot. Au nom du Dauphin, les ambassadeurs exprimèrent la volonté de Charles VII de renoncer au titre royal et à tous droits sur la couronne de France en échange de la conservation de ses possessions au sud de la Loire — Poitiers, Touraine, Berry etc..., mais leur interlocuteur leur rappelle que toutes ces terres étaient la possession des rois d'Angleterre, faisant partie de l'héritage d'Aliénor d'Aquitaine et qu'ils estiment avoir été confisqué par les Français.
Les négociations sont rompues et les Anglais reprennent bientôt leur offensive sur Poitiers. Le 15 septembre, un détachement de Suffolk intercepte la suite de Charles, ainsi que le «roi» lui-même, qui tente de fuir vers Limoges, après quoi la résistance cesse. Suffolk a transporté le prisonnier à Poitiers, où un traité a été imposé au Dauphin. Heureusement pour lui, le duc de Bedford, venu lui aussi dans la ville après avoir appris la capture de Charles, prône la modération avec le parti d'Armagnac et décide de ne pas priver leur prince de toute sa fortune. Charles signe le traité de Poitiers et renonce au trône de France pour lui-même et ses descendants, conformément au traité de Troyes. Dans le même temps, Bedford, au nom d'Henri VI, «maintient» à Charles ses domaines familiaux — Chartres, Viennois, Diois et Valentinois[2]. Afin de s'assurer la loyauté du désormais Dauphin "Charles V de Viennois", Bedford exigea comme condition, l'envoit son fils aîné, Louis, à la cour de Bourgogne comme otage honoraire. À la suite de l'ancien roi, le pouvoir des Anglais a été reconnu par d'autres seigneurs féodaux français — les comtes de Foix, d'Armagnac, de Clermont et d'autres. La guerre, qui durait depuis 1337, était officiellement terminée.
Dernière édition par SunZi le Jeu 27 Jan - 16:27, édité 4 fois
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Voici la toute première uchronie que je propose ici sur ce forum. Comme dit dans ma présentation, je traduit en français les articles que j'ai posté sur le forum anglophone AlternateHistory.com.
J'espère que l'idée vous plaira. N'hésitez pas à réagir et donner votre avis. A très vite dans les commentaires et ainsi que pour la suite que je sortirais bientôt.
Dernière édition par SunZi le Mer 26 Jan - 18:31, édité 1 fois
SunZi- Messages : 11
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Très belle inauguration sur ce forum, hâte de lire la suite.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
DemetriosPoliorcète a écrit:"Mes pareils à deux fois ne se font point connaître...".
Très belle inauguration sur ce forum, hâte de lire la suite.
Uranium Colonel a écrit:Une uchronie médiévale? excellente idée
Merci pour votre retour et vos encouragements.
SunZi- Messages : 11
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Une suite est prévu ?
ezaski- Messages : 300
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
ezaski a écrit:Très bon, chiant pour l'égo de français, mais on fera avec
Une suite est prévu ?
Une petite raclée ça fait toujours réfléchir pour la suite.
Et pour la suite justement, vous inquiétez pas il y'a au moins 5 articles déjà écrit.
SunZi- Messages : 11
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Jean de Lancastre cherche dès lors à rassembler les seigneurs de France autour de l'enfant-roi et c'est le danger du retour de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons qui lui en donne l'occasion. Avec la paix, les soldats et mercenaires qui ont servis dans les armés françaises sont démobilisés massivement. Dans le début des années 1430, le phénomène des compagnies de mercenaires pillant les terres qu'ils traversent faute de soldes refait son apparition en France, plus particulièrement dans le sud et l'est. Si elles n'atteignent pas l'importance des «grandes compagnies» de la seconce partie du XIVème siècle, ces «petites compagnies» font ravages et provoquent des tensions.
Une de ces compagnies se fait remarquer par ses violences; les Ecorcheurs. Pour la plupart d'anciens soldat du «roi de Bourges», ils fuient l'avancée anglaise pour se fixer dans le Languedoc qu'ils désolent entre 1429 et 1431. Face à la tentative de Jean de Foix pour les stopper, ils se déplacent vers la Provence et Dauphiné, ravagant les terres de leurs ancien seigneurs mais ces dernier les repoussent, non sans mal, vers le nord. Entre 1432-1433, c'est le Forez qui est touché mais contrairement aux fois précédentes, ils quittent la région après un accord avec Jean Ier de Bourbon et Charles V de Viennois. Désormais, c'est l'Auxois et le comté de Mâcon qui sont frappés, possessions du duc de Bourgogne, durant toute l'année 1434, pénétrant même le Charolais en septembre. Le ravage des terres même de son fils-héritier provoque chez Philippe le Bon ses redoutables accès de colère, il estime que ces attaques sont dirigés en sous mains par les Armagnacs et exige réparation — il menace ouvertement d'entré en campagne contre le dauphin et le duc de Bourbon.
Les semaines suivant l'évenement, Philippe de Bourgogne, calmé, est disposé à traiter avec le régent ainsi qu'avec les «armagnacs». En février 1435, Jean de Bedford réunit à Arras un grand congrès où sont présent les seigneurs de France, d'Angleterre mais aussi d'Europe — l'empereur Sigismond de Luxembourg, Amédée VII de Savoie, Jacques de Rothesay[1] et des représentants des rois de Pologne, de Castille, d'Aragon et une légation éclésiastique. L'assemblée est officielement convoquée pour statuer sur des affaires religieuses, notamment sur une l'édification d'une croisade franco-anglaise contre les Hussites — au moment de la convocation les hussites radicaux avaient été vaincus en mai 1434 à Lipany — mais aussi sur le soutien au concile œcuménique de Bâle, le congrès est même officiellement arbitré par un légat pontifical et un légat conciliaire — restpectivement Nicolas Albergati, cardinal-prête de Sainte Croix de Jérusalem et Hugues de Lusignan, cardinal de Chypre.
Dans les faits, c'est Bedford qui est à la tête des discussions et des négociations manœuvrant entre les factions afin de régler les problème interne de «l'union des deux couronnes». Entre les grandes réunions, de plus petites entrevues se firent partout dans la ville d'Arras et ses environs. Le régent tacha à appaiser le plus possible les participants en profitant des grands receptions et banquets organisés par le duc de Bourgogne, hôte du congrès. Le but était de raprocher les factions Armagnacs et Bourguignonnes, pour obtenir une paix officielle et librement acepter par les deux partis. Pour celà, le régent du faire des concessions:
- Charles V de Viennois reçoit le comté de Bourges et le Viennois est élevé au rang de duché-pairie tout en conserve son «statut delphinal»[2]
- Le Dauphin fait une amende honorable au duc de Bourgogne pour le meurtre du duc Jean sans Peur — un mariage est scéllé entre la fille de Charles, Catherine de Valois et le fils de Philipe, Charles de Charolais;
- Philippe II le Bon est reconnue duc de Valois — terre de Charles, duc d'Orléans, occupé par les bourguignons depuis 1420;
- Charles Ier d'Orléans épouse Agnès de Clèves, nièce du duc de Bourgogne, avec une forte dot en dédomagement de la perte du Valois;
- Jean IV d'Armagnac est exempter de rendre l'hommage lige à Henri VI, et son hommage rendu au roi de Castille en 1425 est reconnu;
L'apparente générosité de Bedford avec les deux factions n'est pas à chercher dans une magnanimité charactérielle du régent. Si son but ouvert est un équilibre des forces interne à la monarchie française, son but caché est de gagner le soutien des ennemis d'hier contre un duc de Bourgogne trop ambitieux et puissant. Tout en cherchant à les maintenir aux frontières de la France — le Dauphin dans les Alpes et l'Armagnac dans les Pyrénées, en vue d'avoir des têtes de pont dans les péninsules italiques et ibérique. Car depuis le traiter de Poitiers, l'alliance anglo-bourguignonne s'est affaibli et la compétition sur sur la domination entre le régent et le duc s'est amorcé — le décès, en 1432, d'Anne de Bourgogne femme de Jean et soeur de Philippe à attisé ces contradictions. Le remariage de Bedford, en 1433, avec Jacquette de Luxembourg, fille d'une maison proche de Philippe de Bourgogne mais cousine de l'Empereur Sigismond, avait pour but de raprocher l'Angleterre avec le Saint-Empire.
Le deuxième objectif de Bedford, ainsi que des Anglais présent, était de renforcer la loyauté des seigneurs féodaux français envers la maison de Lancastre. Chaque rencontre, pendant le congrès, entre diplomates, éclésiastes et seigneur commence et se termine par un hommage à Henri VI. Bedford prononce des discours dans lesquels il loue le caractère «universel» de l'union des deux couronnes et de «l'amitié profonde et éternelle» entre Français et Anglais. Les légats pontificaux et counciliares, sur demande du régent, avait obtenue de leurs destinataire une confirmation du titre français d'Henri VI et une exhortation à la paix et la fidélité. La date du sacre en France d'Henri VI est même fixée à 1436, et minutieusement préparée pour satisfaire toutes les parties, devant suivre de peu le sacre en Angleterre.
Un troisième sujet, au fur et à mesure que le congrès se déroule, surgit; celle de la future épouse d'Henri VI. La présence importante de diplomates, des grands seigneurs et souverains d'Europe occidentale laisse le choix à Bedford et aux partis présents d'avancer leurs candidats — le parti «armagnac» met en avant les filles du comte d'Armagnac, du Dauphin; le parti «bourguignon» propose l'infante Philippa de Portugal, nièce de la duchesse de Bourgogne; enfin le parti «anglais» penche pour une princesse étrangère, enclin à la proposition bourguignonne, finit par se focaliser sur Anne d'Autriche, petite-fille de l'Empereur. D'autres propositions sont faites par des princes «hors factions » — par exemple, Jacques Ier d'Écosse offre la main de sa fille Marguerite, déjà «mariée»[3] à Louis de Valois; les représentants pontificaux pour soutenir la lutte contre les Turcs proposérent Hélène Paléologue, nièce de l'empereur romain d'Orient, Jean VIII Paléologue.
Malheureusement, un événement terrible eu pour conséquence la non concrétisation d'un accord de mariage. Jean de Bedford, âgé d'à peine 46 ans, meurt subitement au chateau de Rouen après avoir eu une importante audience avec la noblesse normande, le 14 septembre 1435. L'intense activité dont il fit preuve pendant le congrès avait nettement consommé ses forces. Certains diplomates affirment qu'il aurait tenté de faire sortir René d'Anjou de sa captivité bourguignonne, étant intéréssé à l'union avec une de ces filles.
La disparition soudaine du régent fait craindre aux participants l'effondrement des accords obtenus lors du congrès. Humphrey de Gloucester, oncle d'Henri VI et lord-protecteur — homme courageux et fougueux mais de pouvoir, cupide, ambitieux et intriguant, il est chef du «parti anglais» au sein du Conseil de régence — appris rapidement la mort de son frère Jean et revendiqua la régence. Malencontreusement, Gloucester était un homme haï sur le continent, notamment par le duc de Bourgogne, étant donné qu'ils avait eux des différents importants, allant meme jusqu'a l'affrontement militaire, concernant le comté du Hainaut[4]. Cette haine, entretenue par son opposition ouverte au compromis avec les français était couplé à son absence physique au congrès. Contrairement à Henry Beaufort, cardinal de Winchester assistant de Bedford tout au long des réunions — demi-frère et rival de longue date d'Humphrey de Lancastre.
Une opposition s'est rapidement formé au sein du congrès contre le lord-protecteur notament contre ses tentatives d'annulation des accords qui échouèrent toutes. Manifestement, le désir de sceller enfin la paix et la concorde l'emporta momentanément sur les divisions des participants. Le dernier rebondissement du congrès, et qui l'a conclu, fut sur la direction de la régence. Les nobles français, en réaction aux demandes de Humphrey de Gloucester, ont exigés que la régence soit dirigée par Philippe de Bourgogne. Ce dernier, qui avait déjà décliné la charge, peu après la mort d'Henri V d'Angleterre — se qui avait permis à Jean de Bedford de se l'accaparer — dû, sous la pression des seigneurs, accepter la charge. Pour beaucoup le duc de Bourgogne était un meilleur défenseur des intérets du royaume de France qu'une régence sous la coupe du duc de Gloucester.
Néanmoins, les pleins pouvoir n'étaient pas accordés à Philippe le Bon et il devait composer avec un large conseil de régence, qu'il accepta sans hésiter. Symboliquement, Philippe fut proclamé régent, dans une cérémonie ou il jura de servir le roi avec la main droite au dessus du corps de Jean de Bedford. Le congrès s'accheva par un Te Deum chanté à l'église de l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras, le 29 septembre 1435. En Angleterre, cette nouvelle fut perçue comme un coup de force à la limite de l'illégitimité, mais le risque de voir ce retourner le puissant allié bourguignon et ainsi de perdre tout le continent obligea le conseil de régence à accepter et Henri VI confirma en novembre, le titre du duc.
Fin avril 1436, Henri VI, 14 ans, après avoir été sacré roi d'Angleterre à Westminster le 6 novembre 1435, se rend en France. Le 6 mai 1436 il est sacré à Reims sous le nom d'Henri II, roi de France. La cérémonie convenue à l'avance se fit en large partie sous les traditions françaises du sacre mais le cardinal de Winchester s'imposa comme l'organisateur plaçant, lui-même, la couronne sur la tête du roi. Toute la noblesse de France était présente avec une participation mixte du clergé français et anglais à la cérémonie. Cet événement fut doublé du banquet qui suivit, ainsi que d'une amnistie grâce à laquelle, notamment, Xaintrailles et La Hire revinrent de captivité.
Après son couronnement, aux yeux de nombreux Français, Henri VI et II est devenu leur monarque légitime. Il fut déclaré majeur et vécut plusieurs mois en France, ses premières et seules actions furent de confirmer les accords décidés à Arras et de faire la distribution des titres — par exemple, Humphrey de Gloucester obtient l'Anjou et le Maine de son défunt frère. Cependant, en raison du mécontentement des barons anglais, qui exigeaient que le roi vive en Angleterre, après Noël 1436, Henri retourna sur l'île, confiant les affaires françaises à un lieutenant général du royaume; Richard de Beauchamp, 13e comte de Warwick et ancien tuteur du roi.
_________________________________________________________________________________________
[1] Titre du prince héritier d'Écosse, futur Jacques II.
[2] Le statut prévaut depuis le traité de Romans de 1349 garantissant l'exonération fiscale du Dauphiné au sein du royaume de France.
[3] Marguerite d'Ecosse et Louis de Valois étaient mariés par procuration depuis 1428 mais ne s'étaient pas encore rencontrés. Jacques Ier a essayé d'annuler l'union mais Bedford a confirmé le mariage au Congrès.
[4] Le duc de Gloucester était marié à Jacqueline, comtesse de Hainaut de 1423 à 1428, l'union fut annulée après la conquête des terres par le duc de Bourgogne.
[5] Comte de Flandre, d'Artois et de Bourgogne depuis 1419, comte de Namur depuis 1429, duc de Brabant et de Limbourg depuis 1430, comte de Hollande, de Zélande et de Hainaut depuis 1433 et duc de Valois à partir de 1435.
Dernière édition par SunZi le Dim 6 Fév - 20:56, édité 1 fois
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Pour mener à bien son gouvernement, Beauchamp s'appuit sur l'ost royal composer de 2000 chevaliers majoritairement anglo-normands et propriétaires terriens. Dirigés par des maréchaux de France et chapeauté par le connétable de France; John Talbot, seigneur de Saumur. Néanmoins ces forces sont dispérsés, Calais et Bordeaux restent les places les plus fortement garnisent du continent mais sont éloignés du siège politique du lieutenant, la ville de Rouen. Beauchamp s'attelle à poursuivre, avec vigeur, les réformes de Bedford visant à faire de la Normandie et de l'Anjou un base forte du pouvoir lancastrien en France — ces réformes provoquèrent entre 1434—1437 une série de révoltes paysannes dirigé contre la lourde fiscalité.
Entre février-mars, les forces se constituent de part et autres. Richard d'York achemine vers Rouen la moitié de la garnison de Calais ainsi que des renforts d'Angleterre, il est à la tête d'environs 6000 hommes — il est secondé du connétable Talbot, de Jean et Edmond Beaufort, respectivement duc de Somerset et comte de Mortain. Il cherche à sortir rapidement la Bretagne, il entre en pourpaler avec le duc Jean V et arrive à un accord de neutralité, début avril, en échange d'une exemption de payer la taille royale. Les forces de Vendôme sont environs de 4000-5000 hommes, à la nouvelle de la neutralité bretonne, les rebelles se lance vers la Nantes dans le but de mettre sous presison le duc et de le pousser à reprendre les armes.
Le 15 avril, à 15km au sud de La Trémoille dans le village de Verneuil, les troupes de York et Vendôme se rencontrent. Sur ordre d'Henri VI, Richard avait ordre de privilégier une solution pacifique à la rébellion et devait négocier avant un affrontement — des hérauts furent envoyés de part et d'autre le matin de la journé. Les discussions mènent cependant à rien et Vendôme décide d'en profiter pour lancer un assaut surprise. L'affrontement est violent mais de courte durée car dans sa charge Louis de Vendôme est désarsoné et tué par les gardes de York. En arrière, les autres commandants rebelles combattaient avec vaillances mais durent abbandonner le terrain avec le débandage de leurs soldats.
De mai à juin, les troupes du lieutenant-général détruisent les poches rebelles en Poitou, Mayenne, Marche et Limousin avec le concours de la puissante artillerie anglaise. En grave difficulté, Jean de Bourbon-Vendôme qui à repris le titre de son père, cherche le soutien des villes d'Auvergne qui lui refuse l'entrée. La noblesse et bourgeoisie auvergnate se méfient des troupes sous le commandement du capitaine, et ont peur du pillage. Devant Thiers, le "jeune Vendôme" comme il est surnommé, tente négocier le ralliement de la place forte mais alors qu'il traverse la porte de la ville, Jean et ses compagnons sont capturés et emprisonnés. Quelques jours plus tard, Vendôme sera mysterieusement retrouvé noyé à l'interieur d'un sac dans la rivière Durolle.
La mort et disparition des Bourbon-Vendôme inflige à un énorme coup aux rebelles, qui se retrouvent désormais avec seulement le Bourbonnais comme base arrière. Heurseument pour eux ces disparitions vont leurs être aussi bénéfiques. A la nouvelle de la brutalité de la campagne de York, Henri VI estime avoir été déservi par le lieutenant-général. Le roi débarque à Rouen et éxige une suspension d'arme et la réunion des "bélligérants". Bourges est choisit comme lieu de rencontre et le roi fait signer une paix le 24 juillet. Les principaux rebelles en échanges d'une amende honorable sont pardonnés de leurs rebéllions, de leurs crimes et leurs biens saisies sont rendues — seul Louis de Valois est condamné à l'emprisonnement, pour avoir contester la légitimité du roi à régner en France, mais il s'éxile en Provence. Plus surprenant, le traité reconnait l'action de York comme tyrannique et le démet de ses fonctions, il remplacé par Jean Beaufort docile neveu du cardinal Winchester.
La forme et le fond de la paix déclenchent des réactions contradictoires en France et en Angleterre : les Anglais y voient une manifestation de la faiblesse du monarque et une véritable reddition aux rebelles; les Français y voient un acte de magnanimité, d'équilibre entre le pouvoir royal et le respect de leurs libertés bien qu'ils estiment que les concessions avec les Anglais ne peuvent être obtenues que par des moyens armés. Entre octobre et novembre, Henri VI convoque les Etats-généraux à Paris. Réunissant, de nouveaux, les représentants des trois ordres et des grands seigneurs, le roi mais surtout ses conseillers ont axés leurs travaux sur la modération de la monarchie française concernant ses pouvoirs fiscaux. Aussi, les pouvoirs du lieutenant-général sont clairement limités et ses actions doivent être controlés par les assemblées du pays, devant être réunis tout les deux ans.
Henri introduit ainsi une conception de la royauté, de ses prérogatives et de ses contrepoids, proche de celles existant en Angleterre. Certains contemporains voient même dans les Etats généraux d'Amboise une version française de la Magna Carta. L'influence de Winchester est certaine, d'autant plus qu'Henri a été éduqué et élevé dans une monarchie contrôlée — un Conseil de régence, par un Parlement et un Conseil royal. Il agit avec les pouvoirs qui sont à sa disposition, se considérant comme un acteur suprême de la politique royale mais pas le seul.
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Exemple :
Mardi 2 février . Le Languedoc, hors de porté''e'' des troupes anglaises, est gouverné par Jean Ier de Foix,
''resptectivement'' Nicolas Albergati, cardinal-''prête'' de Sainte Croix de Jérusalem et Hugues de Lusignan, cardinal de Chypre.
Si elles n'atteignent pas l'importance des «grandes compagnies» de la ''seconce'' partie du XIVème siècle...
Sur la carte de la France et l'Angleterre, e oublié a Méditerranée.
Chapitre d'hier :
Il y constitue un parti et investit ses derniers revenue dans le '''''recrutment'''' d'écorcheurs afin d'appuyer ses revendications. Losque Jacques de Bourbon meurt en 1438, Louis se lance dans la conquête de Castres mais doit passer auparavant par l'Auvergne.
L'Auvergne est une province périphérique au sein des "anciennes possessions", la venue des ''''nonles'''' anglais y est très mal vécue.
Dernière édition par Collectionneur le Lun 7 Fév - 8:16, édité 4 fois
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Collectionneur a écrit:Fantastique travail, mais il reste des coquilles... Essayer Grammalecte pour une révision du texte
Exemple :
Mardi 2 février . Le Languedoc, hors de porté''e'' des troupes anglaises, est gouverné par Jean Ier de Foix,
''resptectivement'' Nicolas Albergati, cardinal-prête de Sainte Croix de Jérusalem et Hugues de Lusignan, cardinal de Chypre.
Ah flûte! Merci pour me les avoirs fait remarquer. C'est malheureux mais les soucis de grammaire sont mon lot.
Et encore merci pour le soutien !
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
Pour en revenir à cet uchronie, cela m'a rappelé très vaguement un roman policier/espionnage des années 60/70 d'un auteur anglo-saxon en format poche se passant dans un royaume anglo-français des années 1960 dont je ne souviens plus du titre
l'Andalousie était resté un califat, il y avait bien plus de mot français que d'anglais dans la langue, et je pense qu'il y avait des frictions avec un empire germanique.
Cela rappelle quelque chose à quelqu'un
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Re: La Pucelle d'Orléans — Une chronologie de la mort de Jeanne d'Arc
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