Civilisations mystérieuses de l'Asie
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Pour terminer avec les Chaldéens
Pour terminer cette partie de mon topic voici quelques illustrations et vidéos choisies par votre serviteur;
La mode chez les Chaldéens: cheveux loungs, barbes moutoneuses et tiares.
Peite vidéo sur l'aspect de Babylone.
Notons à 2Minutes 40 la vision de chars de guerre passant sur les murailles. Elle est histrique! Les murailles de Babylone étaient patrouillées par des chars de guerre car elels étaient si longues que c'était nécessaire et si large que deux chars pouvaient effectivement se croiser sur le chemin de ronde.
Fouilles archéologiques sur le site de Ninive.
La déesse Ishtar
Signification symbolique
Costumes et tenues babyloniennes.
Tenues masculines et féminines
Bélier babylonien, notez son principe de fonctionnement il s'agit d'une lame qui s'abat pour séparer les briques et non d'un mouvement de va-et-vient. Notez aussi que j'ai pris cette uillustration sur un site consacré à Warhammer fantasy... mais que j'ai la même dans un de mes livres.
La chute de Jérusalem, investie par les Bayloniens.
Le roi Assyrien Sennacherib, au cous de la guerre contre Juda (royaumme juif au nord d'Israël)
Le même Sennacherib, assiégeant Babylone
Encore des machines de guerre chaldéennes.
-> 1: une tour de siège prend d'assault la tour de défense.
-> 2: une sorte de bélier, les lances s'introduisent entre les briques et éventrent la muraille pour la faire s'effondrer
-> 3: encore une sorte de bélier, il se trouve dans la tour de siège(2), il est manipulé verticalement comme un marteau. Notez que les défenseurs ont passé une corde sous le marteau pour le soulever et l'empêcher de retomber.
-> 4: Protégé par un porteur de bouclier, un archer tire vers les remparts, protégeant les soldats en (5)
- >5: Protégé par un soldat portant un grand bouclier, un autre attaque l'angle d'une tour avec une pioche pour la faire s'effondrer.
Babyloniens contre Assyriens
Le siège de Lachish Assyriens contre Juifs.
Un roi assyrien.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Troie
Depuis quelques années, notre vision du passé de l’homme subit des bouleversements profonds. Des découvertes archéologiques ont accrédité des textes antiques jusqu’alors dénigrés.
L'illiade, Homère a écrit:Chante, Déesse, la colère du péléide Achille, pernicieuse colère qui valut aux achéens d’innombrables malheurs, précipita chez Hadès les âmes généreuses d’une foule de héros, et fit de leur corps la proie des chiens et de tous les oiseaux – ainsi s’accomplissait la volonté de Zeus- depuis le moment où, sitôt après leur colère se séparèrent l’Atride roi des guerriers et le divin Achille
Ce sont ces quelques lignes qui débutent l’un des textes fondateurs de l’Occident, peut-être même le texte fondateur. A la fois œuvre mythologique, premier roman grec et témoignage historique, il est à l’origine de la plus célèbre des découvertes archéologiques. Enfant, Heinrich Schliemann, homme d’affaire et archéologue amateur s’était passionné pour le texte du légendaire aède grec. En 1871, ayant fait fortune, l’Allemand se décida à réaliser son rêve de bambin et retrouver la ville perdue de Troie.
Historiens et archéologues ne voyaient dans l’Iliade qu’un texte relevant du mythe et rédigé près de six cent ans après les faits. On le dénonçait en tant que support historique à cause de ses incohérences Au contraire, Schliemann, obsédé par le texte, le considérait comme un récit historique. Seul contre tous, l’amateur se révéla pourtant avoir raison. En se guidant d’après les descriptions du poète il retrouva une succession de villes sous la cité romaine d’Ilion Novus, considérée par les Romains comme le site de Troie.
Pourtant, dès après sa mort, son explication se vu remise en question. Le trésor retrouvé par l’archéologue était antérieur d’un millier d’année à Priam. Tandis que la ville contemporaine de la guerre de Troie se révélait trop petite pour être celle d’Homère. En 1960, l’unanimité semblait pratiquement s’être fait contre l’identification du site avec la Troie homérique.
Cependant, le vent finit toujours par changer de sens. Depuis trente ans, Manfred Kaufman, un archéologue allemand, fouille le site d’Hisarlik. Jamais on ne mit autant d’argent et de moyens dans des recherches archéologiques. Ce qui n’est pas un mauvais investissement puisque les résultats suivent.
On s’aperçoit aujourd'hui que Troie ne se limitait pas à la seule colline d’Hissarlik. Elle comprenait également une cité basse très étendue qu’entourait un large fossé. Pour donner une idée, la citadelle, où se trouvaient les temples et la place décrite par Homère, couvre une superficie à peu près égale à celle de la Tour de Londres. La ville basse, elle, était treize fois plus grande. On estime, qu’en 1250 avant notre ère, Troie était peuplée de 5000 à 10 000 habitants. Ce qui en faisait la plus grande ville du bassin de la méditerranée contemporaine.
Reconstitution d'un soldat mycénien en armure de bronze, le casque en dents de sanglier est particulièrement caractéristique.
Les archéologues ont également retrouvé deux ports artificiels, maintenant dans l’intérieur des terres. Reliés à une rivière proche, ils étaient précédés par des bassins alluvionnaires qui les empêchaient de s’envaser. Un principe technologique connu à l’âge du bronze mais qui ne sera redécouvert qu’au dix-neuvième siècle. Cette découverte est à rapprocher d’un des principaux obstacles à l’identification de Troie avec la colline d’Hissarlik. En effet beaucoup d’archéologues et d’historiens soulignent que les textes d’Homère placent Troie à proximité immédiate de la mer. Or, de nos jours, Hissarlik s’en trouve éloigné de sept kilomètres. Il a fallu l’expertise d’un géologue turc pour s’apercevoir, qu’au treizième siècle avant J.C., Hissarlik était au bord de l’eau.
De leur côté, les ethnologues ressuscitent le mythe de l’enlèvement de la belle Hélène. Pour eux, aux époques archaïques, un tel rapt serait un motif de guerre plus que valable. Cependant, la véritable cause de l’invasion des Mycéniens devrait plutôt être cherchée à bord d’une épave retrouvée au sud de Troie. Ce navire, naufragé à l’apogée de la cité, transportait une grande quantité de cuivre, des bijoux en or et d’autres objets venus de toute la Méditerranée. Comme les Mycéniens manquaient de toutes ces richesses et que c’était un peuple de guerrier, il ne fait aucun doute qu’ils aient pu assiéger Troie pour la piller. Ce n’est pas d’ailleurs en opposition avec l’Iliade. A un moment, les Troyens ont proposé aux achéens -à mots couverts- de leur rendre Hélène. Ces derniers ont refusé, précisant bien qu’ils étaient là pour piller la ville et ne repartiraient pas avant.
Chars de guerre mycéniens
Les historiens ont longtemps recherché des indications sur la localisation de Troie dans ce qui subsiste des écrits de la Grèce archaïque. Ils n’ont jamais rien trouvé. Les ruines d’Hisarlik n’ont pas plus laissé d’écris. Du moins, jusqu’à ce que l’équipe de Manfred Kaufman découvre un sceau antique datant de Troie VII. Il portait les traces d’une écriture apparentée au Hittite.
Justement, on a découvert un traité datant de -1280 dans les archives hittites de la localité de Bogahazkale. Il y est fait mention d’une ville nommée tour à tour Wilusa (l’Ilion d’Homère) et Truwisa (Troie). Wilusa aurait été dirigée par un certain Alaksandu dans lequel on pourrait reconnaître Pâris qui portait aussi le nom d’Alexandre. Les Achéens sont aussi mentionnés sous le nom d'Ahhiyama. Leur grand roi, selon une inscription, serait Tawaglawa. Un nom proche phonétiquement d’Etewoklewes, prononciation antique du nom Etéocle. Or, dans le traité, on mentionne les noms des dieux de Truwisa. L’un d’entre eux s’appelait «la divine route de la terre ». Les archéologues ont immédiatement pensé que ce dieu pouvait être une rivière souterraine. On a cherché sur le site d’Hissarlik et on a trouvé cette rivière qui était connectée avec un tunnel. Cette issue permettait à l’eau de remplir le réseau d’irrigation de la plaine. Les concrétions calcaires, déposées par le ruissellement de l’eau de pluie au travers de la voûte, comprenaient d’infimes traces d’uranium. La datation de ce métal radioactif nous a permis d’apprendre que cet aqueduc souterrain avait été commencé vers -3000 et étendu à l’époque de Troie I, II et III. Il existait donc bien à l’époque du niveau VII qui est probablement celui décris par Homère. On ne peut pas voir de coïncidence au fait que l’Iliade cite explicitement l’existence de « sources sacrées » à Troie.
Armes et armures mycenniennes
Mais la guerre de Troie a-t-elle vraiment eu lieu ? Bien que l’on ne puisse pas prouver l’existence du cheval de bois d’Ulysse ou même que les agresseurs soient Achéens, les traces d’un conflit sont évidentes. La présence d’une grande quantité de charbon de bois, daté de -1225, tend à prouver que la cité a été brûlée. La présence de pointes de flèches et de lance fichées dans le mur d’enceinte ou au sol dans la citadelle lie bien cet incendie à un acte de violence. Les nombreuses dépouilles d’hommes et de chevaux seraient elles aussi les vestiges d’un combat.
Pour en savoir plus:
Revue "pour la science": La guerre de Troie a-t-elle eu lieu : https://www.pourlascience.fr/sd/archeologie/la-guerre-de-troie-a-bien-un-lieu-9580.php
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
J'avais évoqué Troie dans mon livre "La Pseudo-histoire". Iman Wilkens défendait une théorie selon laquelle Troie était en Angleterre et Ithaque en Espagne.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Je connaissais cette théorie. Elle n'a rien de nouvelle, en fait. C'est une théorie médiévale... née de l'ignorance de la géographie des habitants de l'île de Bretagne au cours du Haut Moyen-âge.
D'ailleurs, Le pasteur Jürgen Spanuth, dans son livre " Le secret de l'Atlantide" postule que l'île de Schéria où arrive Ulysse dans sa 14ème et dérnière aventure (le royaume d'Alkinoos) serait en fait l'île d'Heligoland, dans la Fise (entre le Hollande et l'Allemagne, en mer du Nord).
D'ailleurs, Le pasteur Jürgen Spanuth, dans son livre " Le secret de l'Atlantide" postule que l'île de Schéria où arrive Ulysse dans sa 14ème et dérnière aventure (le royaume d'Alkinoos) serait en fait l'île d'Heligoland, dans la Fise (entre le Hollande et l'Allemagne, en mer du Nord).
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Les Hittites
Les Hittites sont un peuple particulier. Il présente plusieurs intérêts pour ceux qui s'intéressent à l'Âge du Bronze.
En premier lieu, il s'agit du premier peule "Indo-européen" à avoir écris. Les chroniques retrouvées par les archéologues sont donc les plus anciens écrits qui puissent nous permettre de comprendre le fond de légendes, de religions et de coutumes étendue à tout ce groupe ethnique. Sans cela nous serions réduits à la simple exploitation d'évidences matérielles telles que tombes, temples en ruines, statues etc...
Deuxièmement, les Hittites furent les premiers utilisateurs d'armes en fer à une époque qui s'appelle encore "l'Âge du Bronze" et où les armes et les outils dans cet alliage sont communément utilisés par tous les peuples.
L'expansion des Hittites a beaucoup profité de cet avantage technologique indéniable.
Au point que les Égyptiens à l'apogée de leur puissance virent leur expansion arrêtée. La pérennité de leur établissement en Palestine actuelle se retrouva même menacée.
Les Hittites furent donc en leur temps un peuple d'une importance culturelle (et commerciale) majeure, puissant militairement et politiquement, expansionniste et avancé technologiquement.
Pourtant...
Il s'agit d'un peuple oublié qui ne fut redécouvert qu'au dix-neuvième siècle, d'abord par le biais des inscriptions des temples égyptiens.
Il fallut plusieurs campagnes archéologiques importantes pour retrouver leurs villes enfouis par le passage des millénaires. Même maintenant, ce que nous ignorons sur les Hittites est plus important que ce que nous savons d'eux.
Les villes des hauts plateaux
Reconstitution de la ville d'Hattusa.
Encerclés par de mers intérieures et entourés de hautes montagnes, les hauts plateaux de l'Anatolie et de l'Iran forment un important système montagneux au climat rigoureux. Pourtant, dès la haute antiquité, les Sumériens y envoient leurs troupeaux en été. Il faut dire que la région bénéficie de larges vallées fertiles qui permettent l'élevage des ovins.
C'est aussi une importante place commerciale depuis le néolithique. La route de l'obsidienne prend son départ dans cette région, là où ce verre plutonique était débité dans des carrières, taillé avant d'être emporté par des marchands venus d'aussi loin que le sud ouest de l'Iran ou les frontières de l'actuelle Égypte.
C'est dans cette région qu'apparait les Hittites.
Que dire d'eux?
Ils vivaient dans des villes fortifiées dont les vestiges antiques surprennent encore par leur splendeur. Ils ont taillé des falaises pour nous laisser l'image de leurs dieux. Ils ont inventé des artisanats et des arts qui empruntés par d'autres peuples continuent encore d'être pratiqués sur toute la planète.
La porte des lions d'Hattusa.
Procession sur une tablette gravée, Hattusa
Surtout, on admet généralement que les Hittites ont inventé la première industrie sidérurgique. En tout cas, jusqu'ici on n'a pas découvert de dépôts d'armes en fer plus ancien que ceux des anciennes villes hittites d'Anatolie.
Avant eux, la métallurgie du fer est limitée à du métal météorique (comme le poignard de fer de Toutankhamon). L'industrie de l'Âge du Bronze n'était pas capable de développer la fonte du fer et ne pouvait forger des objets qu'à partir de sidérites.
Bien que dur et tranchant, approprié pour faire des armes, le fer était alors un bien de luxe. Ce que rappelle l'Iliade d'Homère avec les descriptions de chars de guerre orné de fer comme ils l'étaient d'or et d'argent.
La plus ancienne armes de fer non météoritique à avoir été trouvée est un poignard découvert dans une tombe Hattie vers - 2500. Les Hattis, peuple occupant le même espace géographique que les Hittites, mais contemporains d'eux furent conquis par les Hittites et se mêlèrent à eux. On le verra par la suite, les Égyptiens ne différenciaient pas Hittites et Hattis, et à la fin de l'époque Hittites, des Hattis donnèrent des rois et des ministres à l'empire Hittite.
Les inventeurs de la métallurgie du fer
Les Hittites seraient les inventeurs du "bas foyer", la version la plus primitive du bas fourneau, une méthode de réduction du fer directe qui fut utilisée jusqu'au Moyen Âge.
Le bas foyer est un bas fourneau réduit à sa plus simple expression. On creuse un trou dans le sol d'environ 30 cm de diamètre, rempli de charbon de bois et de minerai. Le feu est le plus souvent attisé au moyen d'un soufflet en peau. Au bout d'environ dix heures, on en tire une loupe incandescente de la taille du poing, grossier mélange de fer plus ou moins réduit et de scories.
Bas fourneau primitif
Une autre raison croire dans le génie métallurgique des Hittites/ Hatti est dans l'éthymologie. Ainsi le mot grec pour "acier"est khályps ou khálybos (χάλυψ, χάλυβος). Ce mot dérive du terme hatti ḫapalki.
Origine des Hittites
J'ai déjà expliqué ailleurs qu'il y a un vaste débat sur les "indo européens", ce débat étant encore loin d'être tranché, il y deux théories sur l'origine des Hittites.
La première est qu'il s'agit d'un peuple autochtone de l'Anatolie.
La Seconde, plus populaire (mais que je trouve personnellement biaisée par des revendications nationalistes/ ethniques plus ou moins inconscientes - ce qui ne veux pas dire que cette théorie est fausse-) est que les Hittites seraient apparentés aux Scythe et auraient immigrés du sud de la Russie, traversé les Balkans, traversés le détroit des Dardanelles avant de s'établir en Anatolie au cours du IIIème millénaire.
Il est à remarquer que toute cette hypothèse recourt uniquement à une analyse philolinguistique et attends encore d'être confirmée par des découvertes archéologiques. Néanmoins, cette hypothèse est soutenue par une nette majorité de la communauté scientifique... probablement parce qu'elle ramène à la vie la vieille théorie de "l'origine unique" et de la "langue mère".
Les premiers royaumes
Les plus anciennes mentions écrites des Hittites nous viennent des marchands qui voyageaient en Anatolie. Ils mentionnent plusieurs cité-états Kanesh, (la plus importante), Hattusa (le royaume des Hattis, ethnie distincte mais liée aux hittites), Burushattum, Zalpa, Mama, et enfin Wahsusana.
Néanmoins, l'étude des textes anciens et des preuves archéologiques situent l'origine probable des Hittites dans la ville de Nesa, les Hittites appelant leur langue le nessili.
La première dynastie à dominer tout le centre de l'Anatolie est originaire de la ville de Kussar... dont la localisation est encore inconnue. Ce royaume établit rapidement sa capitale à Kanesh, s'étend et disparait au XVIIIème siècle... pour des raisons inconnues.
Le Grand Royaume Hittite
Ce déclin est temporaire, moins d'un siècle plus tard, tous les Hittites sont une nouvelle fois unifiés et le resteront pour les quatre siècles suivant. On suppose (sans preuve) que les rois de cette nouvelle dynastie viennent une fois encore de Kussar, mais les premiers temps de cette dynastie sont voilés de brumes et de légendes. La chronologie approximative que nous devons aux archives retrouvées repose sur des traditions postérieures de plusieurs siècles. Les premiers rois sont des personnages mythifiés.
Le premier de ces rois est "Labama". Quand on sait que "labama" est le titre porté par les rois hittites vous comprendrez que j'insiste sur le caractère légendaire des premiers rois. Ce qu'il a fait... euh fondé le royaume et quoi d'autre ? On n'en sait rien.
Le premier labama dont le nom et les actes relèvent d'une certaine historicité est Hattusili 1er, roi conquérant qui établi sa capitale à Hattusa (ville Hattie et non Hittite).
Au cours de cette première période, les Hittites prennent Babylone en 1595 après avoir pris Alep, capitale du puissant royaume de Yamkhad. Fort de ces deux grandes conquêtes, les Hittites deviennent une grande puissance régionale.
Sauf que ces conquêtes sont éphémères et que les conflits intérieurs se succèdent et la première dynastie hittite sombre dans la guerre civile.
Il faudra un siècle de conflits sanglants pour que le système de succession au trône, fixé par l'Édit du labama Télipinu ramène enfin la paix. L'Édit fixera toutes les règles administratives du royaume. Télipinu mettra aussi fin à la guerre qui opposait les Hittites au royaume de Kizzuwatna, alors puissance dominante de l'Anatolie.
La période suivant est mal connue, le nom des rois et leur chronologie reste un vaste débat entre archéologue.
Toutefois, les Hittites s'efforcent de garder des relations pacifiques avec Kizzuwatna.
Hélas, le puissant royaume du Mitani dirigé par les Hourrites émerge à cette époque et le Kizzuwatna tombe dans son orbite. Pour comble de malchance, le royaume Hittite connait un renouveau dans les guerres civiles alors même que les tribus gasgas (venues du Nord) s'abattent sur le royaume Hittite.
Loin de s'effondrer sous l'ampleur des menaces qui les assaillent de toute part, les Hitties fortifient leurs frontières, élevant de nombreux forts.
Quant au Mitanni, il n'est déjà plus en mesure de menacer les Hittites car il est lui-même envahis par les Égyptiens.
Ce danger disparait seulement pour laisser place à un autre rival, le pays d'Arzawa qui émerge dans l'ouest anatolien et entre en conflit avec les Hittites.
Alors que les Hittites reculent face à ce nouvel ennemi, les échanges diplomatiques retrouvés lors des fouilles de Tel Amarna donnent une bonne idée de la situation à cette époque. Au sud, les Égyptiens d'Amenhotep III, à l'ouest son égal le pays d'Arzama, à l'est deux autres royaumes (Izuwa et Ayasa-Azzi), au milieu des Hittites attaqués par chacun d'eux...
Hittites contre Egyptiens
Vers 1460- 1450, il semble alors que la fin du royaume hittite est éminente.
Guerriers hittites (fantassin)
Guerriers hittes, soldatc sur charriot.
Charriot de guerre hittite
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Vous savez, plus je travaille sur ce topic, plus je suis effaré de la violence qui régnait à cette époque. Des millénaires de guerres permanentes, des tyrans d'une cruauté impensable, certes on a vu pire depuis. Mais est-ce que vous rendez compte de l'échelel différente entre cette époque et la nôtre.
Un tyan actuel massacrant en une journée dix mille opposants serait dénoncé par la communauté international comme un "boucher". Mais nous vivons dans un monde cent fois plus peuplé que l'âge du bronze.
Les conquérants assyriens, élamites, hittites ou égyptiens, rasaient des cités entières, massacrant toutes la population... sauf ceux qui étaient réduits en esclavage.
On parle à chaque fois de dizaines de milliers de morts... à l'époque. Cela reviendrait à ce qu'un tyran de notre époque massacre un million de personnes!
Toute considération d'échelle prises en compte, c'est comme-ci la Shoa se répétait tous les cinquante ans! ... et pendant plus de deux mille ans.
Je savais avant de commencer mon histoire de la Mésopotamie que c'était uen longue suite de guerred, de civilisationd détruites, de brève ère de triomphe ou les vainqueurs établissaient de sanglantes dictaures sur les ruines des royaumes vaincus jusqu'à des révoltes ou des invasions les jettent à bas de leurs trônes...
Je n'avais jamais réalisé que l'histoire du Moyen-Orient était violente à ce point!
Est-ce que vous réalisez, qu'à part Babylone (progressivement abandonnée à l'époque chrétienne), nous avons retrouvé les ruines d'Assur ou de Persépolis rasées par des conquérants!
Presque aucune civilisation du Moyen-orient n'a disparu par intégration... la plus grande partie des royaumes dont je vous ai parlé et dont je vous parlerait encore ont été brutaleemtn effacé de l'histoire par la flèche et l'épée, par les torches des incendaires et sous les roues des chars de guerre...
L'histoire du Moyen-Orient est celle d'un carnage depuis les époques les plus anciennes.
Un carnage toujours renouvelé... et toujours sansz issue.
Vous savez, je repense à la Genèse 11 1.9 מִגְדַּל בָּבֶל Migdal Bavel:
Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre et leur donna tous un langage différent ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. »
Comme si un Dieu colérique avait semé à jamais la discorde entre tous les hommes...
Une pensée assez terrifiante.
Un tyan actuel massacrant en une journée dix mille opposants serait dénoncé par la communauté international comme un "boucher". Mais nous vivons dans un monde cent fois plus peuplé que l'âge du bronze.
Les conquérants assyriens, élamites, hittites ou égyptiens, rasaient des cités entières, massacrant toutes la population... sauf ceux qui étaient réduits en esclavage.
On parle à chaque fois de dizaines de milliers de morts... à l'époque. Cela reviendrait à ce qu'un tyran de notre époque massacre un million de personnes!
Toute considération d'échelle prises en compte, c'est comme-ci la Shoa se répétait tous les cinquante ans! ... et pendant plus de deux mille ans.
Je savais avant de commencer mon histoire de la Mésopotamie que c'était uen longue suite de guerred, de civilisationd détruites, de brève ère de triomphe ou les vainqueurs établissaient de sanglantes dictaures sur les ruines des royaumes vaincus jusqu'à des révoltes ou des invasions les jettent à bas de leurs trônes...
Je n'avais jamais réalisé que l'histoire du Moyen-Orient était violente à ce point!
Est-ce que vous réalisez, qu'à part Babylone (progressivement abandonnée à l'époque chrétienne), nous avons retrouvé les ruines d'Assur ou de Persépolis rasées par des conquérants!
Presque aucune civilisation du Moyen-orient n'a disparu par intégration... la plus grande partie des royaumes dont je vous ai parlé et dont je vous parlerait encore ont été brutaleemtn effacé de l'histoire par la flèche et l'épée, par les torches des incendaires et sous les roues des chars de guerre...
L'histoire du Moyen-Orient est celle d'un carnage depuis les époques les plus anciennes.
Un carnage toujours renouvelé... et toujours sansz issue.
Vous savez, je repense à la Genèse 11 1.9 מִגְדַּל בָּבֶל Migdal Bavel:
Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre et leur donna tous un langage différent ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. »
Comme si un Dieu colérique avait semé à jamais la discorde entre tous les hommes...
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Oui Anaxagore. Lorsque je lisais à propos de Assyriens, leur cruauté me donnait la nausée...
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
https://forumuchronies.frenchboard.com/t1036-lfc-guerre-froide
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
L'écriture des Hittites
voilà un exemple de l'écriture des hiittits, il s'agit d'une variante avancée du cunéiforme:Les archives d'hattousa ont fourni des milliers de tablettes qui constituent un riche matériel historique. En particulier on y appris la généalogie des rois, les dates des batailles et des traités, ainsi que de nombreux renseignement concernant la structure sociale, économique, législative et religieuse.
Poteries, statuettes et autres objets courants
Loin d'être uniquement des guerriers, les Hittites étaient surtout un peuple de commerçant. Ils exportaient au loin, jusqu'en Iran actuelle. Ils ont eu pendant longtemps le monopole du commerce du fer qu'ils ont été les premiers à fondre et et forger pour donner naissance à des armes plus solides que celels (en bronze) de leurs voisins. Les hittites ont aussi les premiers à monter les chevaux... alors que leurs voisins n'avaient encore que des chars de guerre.
Une urbanisation intensive
Les villes Hittites ont des rues qui se coupent à angle droit. Elles sotn souvent protégées par d'imposantes murailles et des portes monumentales ( la porte des lions d'hattousa en est un exemple). Vous avez sans doute déjà vu des photos de ces portes... mais vous n'avez aucune idée de leur taille!
La comparaison entre la taille des touriste au premier plan, et la porte des sphink derrière est frappante, non?
Maquette d'une forteresse Hittite. Pour résister aux envahisseurs, les Hittites ont construit de nombreuses forteresses sur leurs frontières.
Resconstitution d'un pan de mur avec ces tours, sur le site même de l'édificationde l'originale. Notez que la murailles proprement dite en brique d'argile cuite, mais que les fondations sont en pierre.
Religion
Les hittites avaient des temples à ciel ouvert, le long de falaises sculptées que les archéologues considèrent comem des roches sacrées)Ici une représentation du roi Tudhalya IV faisant une offrante au temple de Kurt Bittel.
Ruines d'Alep. Au temps des Hittites, c'est le principal lieu de culte du dieu de l'orage.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
L'empire Hittite
Suppiluliuma 1er
Nous nous en étions arrêtés à la période 1460- 1450. Le royaume hittite attaqué de tout côté semblait sur le point de disparaître. Comme souvent, le destin change sous l'impulsion d'un seul homme. Le labama Suppiluliuma était semble-t-il le demi-frère du roi Tudhaliya IV (?)... ce dernier ne régna que quelques années (mois?) avant de disparaître sans que l'on sache les raisons de sa mort. On peut dire qu'il n'a pas marqué l'histoire...
Suppiluliuma n'est pas du tout taillé dans le même bois.
Les douze premières années de son règne sont une suite de campagne où il défait les Gasgas, les barbares des montagnes du Pont avant de se tourner vers le cours de l'Euphrate supérieur pour s'emparer des mines de cuivre de la région, plaçant le royaume de Kizzuwatna sous sa dépendance, en faisant un vassal.
Ces premières conquêtes permettent d'assoir la domination des Hittites sur l'Anatolie. Le labama Suppiluliuma se sert des territoires du haut Euphrate comme base pour un assaut en règle de la Syrie. Renforcé par de nombreux alliés et vassaux, il n'a guère de peine à prendre Alep. Toutefois, son intelligence stratégique est grande. Plutôt que conquérir et d'administrer lui-même les provinces vaincus, il se contente de faire reconnaître l'autorité hittite sur les royaumes locaux.
De tous les adversaires directes des Hittites, seul le Mittani reste invaincu. Ce royaume réunit une vaste coalition... la guerre semble inévitable.
Le labama Suppiluliuma se lance à l'assaut en 1360. Faisant preuve d'un talent certain en stratégie, il évite la Syrie ou les coalisés l'attendent pour frapper au nord de l'Euphrate. en quelques années tous ses ennemis sont brisés, le Mittani est réduit à une seule vile et seule damas lui échappe encore en Syrie...
Néanmoins, Suppiluliuma 1er n'assistera pas à la fin de ses conquêtes. Il attrape la peste en en meurt en 1354... Ironie de l'histoire il fut contaminé par des prisonniers égyptiens qu'il avait fait déporter.
L'apogée de l'empire Hittite
Les décennies qui suivent forment l'âge d'or de l'Empire Hittite. Le pays est vaste, peuplé riche du commerce du fer. Les armes de ce métal aident les Hittites à vaincre leurs ennemis encore majoritairement armé de bronze. Premier peuple à monter les chevaux, ils dominent largement leurs rivaux qui ne connaissent que le char de char plus fragile et nécessitant au moins deux chevaux.
Pourtant les raisons du déclin de l'Empire Hittite se lisent dans leur ascension même. Le commerce du fer qui les enrichit donne des armes de fer à leurs ennemis, l'utilisation des chevaux montés se répand...
La bataille de Qadesh
Mon but n'est pas de raconter la bataille dans le détail, simplement de noter l'importance de ce combat. On dit parfois qu'il s'agit de la "première bataille de l'histoire"... c'est faux. La première bataille de l'histoire est l'affrontement entre le pharaon Thoutmosis III et la confédération canaanite en -1468. Cette bataille a eu lieu à Ar Meggido (en Israël actuelle) depuis la légende dit que la dernière bataille de l'histoire de l'humanité aura lieu au même endroit... oui, l'Armageddon (le terme est une corruption d'Ar Meggido).
Qadesh a lieu en 1274 (c'est la date classique, mais en fait, il faut compter avec une certaine approximation). La bataille est le premier affrontement à avoir été intégralement retranscris par un des belligérants, ici les Égyptiens. Les bas-reliefs d'Abou-Simbel nous racontent la bataille de bout en bout avec un grand luxe de détail... bien sûr, il s'agit d'un plaidoyer pro domo tout à la gloire de Ramses II. Néanmoins, la plupart des faits sont confirmés par l'examen du terrain, l'archéologie et l'étude d'autres sources.
Le heurt des Égyptiens avec les Hittites est la "guerre mondiale" de l'époque. Deux grandes puissances qui se heurtent de front.
Les Hittites ont l'initiative.
Depuis le règne de Suppiluliuma 1er, ils s'étendent en Syrie et ont même conquis la phénicie (jusque là vassale des Égyptiens). Ils désirent se diriger vers le sud et s'emparer de Canaan, le pays où 'coule des rivières de lait et de miel" comme le dit la Bible.
Or, les Égyptiens dominent la région depuis deux siècles. Et ils n'ont pas l'intention de se laisser faire.
Ramsès II choisit de prendre l'initiative et d'assiéger la ville de Qadesh (tombée aux mains des Hittites) qui garde le passage le passage de l'Oronte, un fleuve franchit en cet endroit par un gué.
Le jeune et bouillant pharaon prend la tête de ses troupes d'élite (chars de guerre) et distance les quatre régiments qui constituent le gros de ses troupes. Des bédouins lui ont affirmé que le roi hittite Muwatalli II se trouve encore loin de Qadesh sauf...
Sauf que le roi hittite a envoyé ces bédouins raconter cette fable à Ramsès II. Il s'est installé sur l'autre rive de l'Oronte. Son plan est simple, attendre que les Égyptiens commencent le siège de Qadesh pour les attaquer à revers.
Mais les dieux doivent être du côté des Egyptiens, des éclaireurs ont capturé un espion hittite; Après une bastonnade en règle (dépeinte sur les fresques du temple d'Abou-Simbel) l'espion parle, et raconte le piège dans lequel ils étaient sur le point de tomber.
Renonçant à attaquer Qadesh, le pharaon dresse son camp à l'ouest de la vile, retranché derrière un affluent de l'Oronte.
La bataille commence réellement quant la division de Ré arrive sur l'Oronte. Attaqué par des vagues de char de guerre hittites, les fantassins sont mis en déroute. Heureusement, l'élite de l'armée conduite par Ramsès repousse les Hittites.
Le combat s'arrête sans véritable vainqueur car les Hittites veulent négocier... il est vrai qu'ils s'inquiètent plus des Assyriens que de l'Égypte des Pharaons.
Le déclin
Dès le roi suivant, les conflits internes, les guerres civiles et les conflits dynastiques fragilisent les Hittites... qui n'en ont pas vraiment besoin! Ce qui reste du Mittani vient d'être conquis par les Assyriens, qui ont infligé une lourde défaite aux Hittites sur le cours de l'Euphrate. La ville de Karkemish, assiégée, résiste, évitant un effondrement rapide de l'Empire Hittite.
C'est alors qu'apparaissent les "Peuples de la Mer" venue des rives de la mer Égée, ils se déversent vers l'Est.
La vérité est que l'on ignore exactement ce qu'il s'est passé.
Quelques décennies avant les faits, il y a de grands et puissants royaumes et soudain... des ruines abandonnées.
Les Peuples de la Mer sont-ils la cause, ou la conséquence?
On parle d'effondrement économique, voire écologique, de changement climatique, de sécheresse... mais l'importance relative de tous ces éléments reste inconnue.
Mais parmi les royaumes qui disparurent dans ce gigantesque cataclysme/ invasion figure l'Empire Hittite.
Les royaumes Néo-Hittites:
Fin de l'histoire?
Pas vraiment, certaines villes Hittites en Anatolie furent réoccupées ou survécurent à l'effondrement. Ils ne furent plus jamais des acteurs majeurs et ne formèrent plus jamais un seul grand royaume, mais l'écriture, la religion et le système monarchique hittite perdura dans les haut-plateaux d'Anatolie jusqu'à l'époque romaine.
états néo-hittites vers - 800.
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Le prochain chapitre sera le dernier consacré au Moyen-Orient.
Nous y parlerons d'Israël.
L'intérêt ne viendra pas de l'histoire du pays, vous la connaissez... du moins dans les grandes lignes. Le point fort de l'histoire d'Israël est qu'elle est racontée par un livre célébre (la Bible) qui est rédigé non du point de vue des rois, mais du peuple. Cela nous permettra de faire parler les annoymes et les inconnus, de parler des sujets à peine évoqué dans les autres chapitres, à savoir la vie quotidienne et l'habillement, l'habitation des "petits" ceux qui n'ont laissé aucune trace dans les autres pays.
Nous y parlerons d'Israël.
L'intérêt ne viendra pas de l'histoire du pays, vous la connaissez... du moins dans les grandes lignes. Le point fort de l'histoire d'Israël est qu'elle est racontée par un livre célébre (la Bible) qui est rédigé non du point de vue des rois, mais du peuple. Cela nous permettra de faire parler les annoymes et les inconnus, de parler des sujets à peine évoqué dans les autres chapitres, à savoir la vie quotidienne et l'habillement, l'habitation des "petits" ceux qui n'ont laissé aucune trace dans les autres pays.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
La Bible en question
Ce nouveau chapitre va nous mener à la découverte des royaumes d'Israël et de Juda, patrie antique des Juifs. L'histoire du peuple Juif se confond avec la rédaction de la Torah qui est autant le livre saint écrit par les prophètes pour le peuple élu que le livre racontant l'histoire du peuple élu pour YHWH.
Notre but n'est pas de nous lancer dans un exégète de la Bible, mais il faut bien reconnaître qu'il est difficile, peut-être même impossible de séparer le religieux du profane dans ce domaine.
Le mot ≪ Bible ≫ vient du grec, ta biblia (τὰ βιβλία, parce que le papyrus égyptien qui servait à rédiger les livres dans l'antiquité était importé en Grèce depuis le port phénicien de Byblos. (1)), littéralement ≪ les livres ≫. Le mot n’est pas donc un singulier, mais un pluriel : la Bible est un ensemble de livres, en fait une véritable bibliothèque. Elle est faite d’une grande variété de textes appartenant a des époques différentes et relevant de genres littéraires multiples. On y rencontre des récits historiques, des textes de législation, des mythes, des poèmes, des contes, des proverbes, des oracles prophétiques, des textes apocalyptiques. La Torah rassemble les 39 livres de la Bible juive. Les 27 livres du Nouveau Testament chrétien ne sont pas de notre ressort.
Dans la tradition juive, la Torah représente le cœur de la révélation reçue par Moise, les Prophètes apportent une actualisation a celle-ci, et les Écrits constituent un supplément, un prolongement. La tradition juive affirme que l’essentiel de la Révélation est contenu dans la Loi, qui constitue le cœur de la Bible. Tous les autres livres prennent donc sens par rapport à la Torah et ne font que déployer ce qui y est déjà contenu.
Comment se repérer dans une Bible ?
Pour des raisons de commodité, on a subdivise les livres de la Bible en chapitres puis en versets plus petits contenant une phrase.La Bible se distribue donc en livres, chapitres et versets. La division actuelle provient de Stéphane Langton, professeur à la Sorbonne au XIIIe siècle, qui l’introduisit vers 1225 dans la Bible latine. Pour indiquer une référence biblique, on cite généralement un livre en abrégé suivi du chapitre et du verset. Ex. : Gn 12,5 signifie : livre de la Genèse, chapitre 5, verset 12.
- Code:
LA BIBLE HÉBRAÏQUE
LOI (TORAH)
Genèse (bereshit)
Exode (shemot)
Lévitique (wayiqra)
Nombres (bamidbar)
Deutéronome (devarim)
PROPHETES (NEVIIM)
Prophètes antérieurs (Neviim rishonim)
Josué
Juges
1 et 2 Samuel
1 et 2 Rois
Prophètes postérieurs (Neviim aharonim)
Isaïe (ou Ésaie)
Jérémie
Ézéchiel
Les douze petits prophètes : Osee, Joel,
Amos, Abdias, Jonas, Michee, Nahum,
Habaquq, Sophonie, Aggee, Zacharie,
Malachie
ÉCRITS (KETOUVIM)
Psaumes
Job
Proverbes
Ruth
Cantique des cantiques
Qoheleth ou Ecclésiaste
Lamentations
Esther
Daniel
Esdras
Néhémie
1 et 2 Chroniques
Encore une fois, le but de ce chapitre n'est pas réellement d'entrer dans une description des rites et des lois juives, mais bien de chercher dans la Bible hébraïque des éléments de l'histoire et de la vie des Juifs de l'antiquité. Et cela pose un problème complexe. La Bible chrétienne est organisée chronologiquement, alors que la Bible juive est centrée sur la Torah. De plus, une analyse des textes nous a permis de comprendre que l'Ancien Testament est formé de plusieurs textes écris à des époques différentes, mélangés et réécris à plusieurs reprises.
L'une des manières de s'en apercevoir est que les textes les plus anciens sont écris en Hébreux, alors que les textes les plus récents (après l'exil à Babylone) sont rédigés en araméen. Une simple lecture de la Bible permet de fait de repérer des ruptures dans la logique narrative ou des différences dans les styles employés (certains récits sont plus sobres, d’autres plus pittoresques). D’autre part, certains récits se trouvent répétés (ce qu’on appelle des ≪ doublets ≫) : on trouve par exemple deux récits des commencements (Gn 1,1-2,4a ; 2,4b-23) ; le Décalogue est donné deux fois (Ex 20 ; Dt 5)… À bien lire les textes bibliques, on repère également des incohérences : dans le récit du Déluge, Noé fait entrer tantôt une paire d’animaux de chaque espèce (Gn 7,15), tantôt sept paires d’animaux purs et une paire d’animaux impurs (Gn 7,2) ; de même, l’inondation dure tantôt 40 jours (Gn 7,17), tantôt 150 jours (Gn 7,24) ; dans le passage de la mer, tantôt la mer est refoulée par un vent fort (Ex 14,21a), tantôt les eaux se partagent en leur milieu (Ex 14,21b-22) ; etc.
Enfin, on peut être surpris par l’emploi de noms différents pour designer le Dieu d’Israël : principalement le nom propre ≪ YHWH ≫ (le ≪ tétragramme ≫) – parfois transcrit ≪ Yahvé ≫ (ou encore≪ Jehova ≫) – et le nom générique ≪ Élohim ≫, ≪ Dieu ≫. Ainsi, par exemple, dans le premier récit de la création (Gn 1, 1-2, 4a), Dieu est appelé du nom ≪ Élohim ≫ ; dans le second (Gn 2, 4b-25), il est nomme ≪ YHWH ≫.
Il n'existe pas à l'heure actuelle de consensus dans la communauté scientifique sur la datation des différents documents. On admet en général que les textes Yahvistes (où Dieu est appelé par le nom propre ≪ YHWH ≫) et les textes Élohistes (où il est appelé par le nom générique ≪ Élohim ≫, ≪ Dieu ≫) ont été écris à des époques différentes, puis insérés les uns dans les autres pour former la Bible Hébraïque. D'autres textes pourraient avoir une origine différente, ainsi certains passage ou Dieu est appelé ≪ YHWH Élohim ≫ pourraient être postérieurs aux deux autres documents.
Selon une tradition juive, les livres de la Torah auraient été brûlés avec le Temple de Salomon, lors de la prise de Jérusalem par les Babyloniens. La Torah actuelle aurait été rédigée par le prophète Esdras sous la dicté de YHWH... à moins qu'il ait disposé de plusieurs textes qu'il ait compilé.
Pour les chercheurs, les textes les plus anciens dateraient du VIIIème siècle avant notre ère, avec le gros de la rédaction de la Torah au retour de l'Exil (Vème siècle). La Torah atteignant sa forme canonique au IVème siècle. Le dernier texte annexe étant rédigé... en l'an 50 de notre ère.
La Bible hébraïque aurait donc été rédigée sur plus de huit siècles, et raconteraient souvent des événements qui ont eu lieu plusieurs milliers d'années avant sa rédaction.
On peut (et on doit) douter de certaines "chroniques historiques".
Par contre, faire comme Voltaire et dénigrer toute forme d'historicité à la Bible serait une erreur aussi importante. Les découvertes archéologiques faites depuis le XIXème siècle, en particulier les archives des grands empires du Moyen-Orient ont confirmé certains passages de la Bible Hébraïque.
Bien entendu, d'autres sont de pures légendes... et nombre de passages restent impossible à classer faute de documentation ou de preuves archéologiques.
Quand commence l'histoire juive?
La Bible commence par la Genèse, c'est à dire la création de l'univers. Il s'agit d'un mythe, un mythe qui s'inscrit non seulement dans la pensée juive mais aussi dans les mythes communs à tout le Moyen Orient.Ainsi :
- l’Épopée de Gilgamesh qui pourrait remonter au début du IIe millénaire av. J.-C. et qui raconte notamment une scène de déluge (XIIe tablette) ;
- le poème cosmogonique babylonien Enuma Elish (≪ Lorsqu’en haut… ≫), du milieu du IIe millénaire av. J.-C., qui raconte la création du monde ;
- l’épopée Atra-hasis (≪ le Supersage ≫), du XVIIe s. av. J.-C., qui parle de la création de l’humanité et du déluge.
Bien entendu, la paléontologie a démontré depuis que le premier homme ne serait pas Adam, mais que l’homme serait le fruit d’une évolution des espèces. Ainsi depuis 1859, et l'ouvrage L’origine des espèces écrit par Darwin la théorie de l’évolutionnisme a triomphé du créationnisme.
Pour toutes ces raisons, les 11 premiers chapitres de la Genèse ne seront pas décortiqués dans les parties suivantes.
(1) Ironiquement, le terme ≪ parchemin≫ à une étymologie semblable, puisqu'il s'agit du papier de Pergame, produit dans cette ville d'Asie Mineure
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
N'hésitez pas à poser des questions.
Comme toujours, il s'agit d'un simple résumé, ce que je pourrais dire sur le sujet de la rédaction de la Bible pourrait couvrir un livre et inclure toutes les théories..; depuis celel de l'antiquité jusqu'à celel post-1970.
Comme toujours, il s'agit d'un simple résumé, ce que je pourrais dire sur le sujet de la rédaction de la Bible pourrait couvrir un livre et inclure toutes les théories..; depuis celel de l'antiquité jusqu'à celel post-1970.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Hélas, pas dans tous les cerveaux... Je pense notamment à un reportage d'il y a quelques années (au moment de l'élection de Trump) dans des écoles religieuses US, avec les affirmations d'un certain nombre d'élèves...Anaxagore a écrit:
Ainsi depuis 1859, et l'ouvrage L’origine des espèces écrit par Darwin la théorie de l’évolutionnisme a triomphé du créationnisme.
J'ai d'ailleurs parfois même l'impression que l'évolution de l'intelligence humaine progresse à rebours dans certains domaines, notamment depuis l'arrivée d'internet et des réseaux sociaux...
Sinon, ma lecture de la Bible remonte à 30 ans... Difficile de faire des commentaires, mais c'est toujours intéressant de revoir des choses plus ou moins oubliées ou d'en apprendre de nouvelles sur ce sujet.
Deltafan- Messages : 212
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
J'ai un rayon entier de livres sur la Bible, donc je sais pas mal de choses. Je vais essayer de rester le plus clair et le plus synthétique possible et de ne pas encombrer le texte avec des explications et des justifications.
Néanmoins, je préciserais lorsqu'un fait est prouvé, éventuellement je donnerais quelques éléments à charge. Si un fait est une spéculation, je le préciserais aussi et j'expliquerais éventuellement mon opinion sur le sérieux du fait en question. Généralement, je n'évoquerait pas les faits reconnu comme faux... sauf lorsqu'ils nous apprennent quelque chose par ricochet.
Néanmoins, je préciserais lorsqu'un fait est prouvé, éventuellement je donnerais quelques éléments à charge. Si un fait est une spéculation, je le préciserais aussi et j'expliquerais éventuellement mon opinion sur le sérieux du fait en question. Généralement, je n'évoquerait pas les faits reconnu comme faux... sauf lorsqu'ils nous apprennent quelque chose par ricochet.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
L'époque d'Abraham
C'est avec le douzième chapitre de la genèse que commence la Bible "historique". Le premier personnage "historique" est donc Abraham, le "père" de toutes les religions monothéistes dites Abrahamaniques (Israélites, chrétiennes et musulmanes). La première question à se poser est bien sûr l'authenticité du récit de la vie d'Abraham.
Les études récentes du texte de la Genèse, centrée sur la structure narrative, la langue utilisée et d'autres facteurs plaident pour une origine assez récente, entre les VIIe et Ve siècles av. J.-C. De plus, il s'agit d'un récit composite incorporant des récits de provenances diverses réunies par plusieurs rédacteurs. Il est intéressant de noter que le "premier des patriarches" a en fait une origine tardive par rapport à d'autres figures patriarcales plus anciennes comme celle de Jacob.
Quant à l'archéologie, cette discipline a renoncé au cours du XXème siècle à la recherche de preuves de l'existence d'Abraham, de même qu'Isaac ou Jacob.
Jusque dans les années 1980, les biblistes tels que Roland de Vaux défendaient l'historicité de l'époque patriarcale même s'ils n’étaient pas d’accord sur l’époque précise, proposant des dates entre 2000 et 1300 avant notre ère. Ils mettaient en avant quatre arguments traditionnels qui relevaient d'avantage de la croyance que de la science: « les histoires des Patriarches seraient le reflet des grandes migrations amorrites du début du deuxième millénaire ; les coutumes et les modes de vie des Patriarches s’expliqueraient dans le contexte socio-historique attesté par des documents de l’époque du Bronze moyen ou récent ; les noms divins et les concepts religieux de Gn 12-50 garderaient les traces d’une religion pré-yahwiste ; les noms des Patriarches sont attestés au deuxième millénaire ».
La Bible nous apprend qu'Abraham est né à Ur. Si cela est vrai, il serait Sumérien, ou plus probablement Akkadien puisque ces derniers sont des sémites. S'il s'agit d'un personnage historique, il devrait avoir laissé des traces écrites de son existence. Après tout, la Bible lui prête le commandement d'une immigration massive à destination de Canaan. Le genre d'événement qui devrait donner naissance à des traces écrites chez un peuple aussi bureaucratique que les Akkadiens.
Les recherches archéologiques ont permis une première découverte positive. Le nom "Abraham" a été retrouvé sur plusieurs tablettes d'argiles à différentes époques et en différent lieux de la Mésopotamie.
Toutefois, il semble s'agir dee personnes distinctes et aucun "Abraham d'Ur" sort particulièrement du lot.
Plus important, les flux de population en Mésopotamie sont désormais assez bien connue et il n'existe aucune trace archéologique d'une quelconque migration entre la Mésopotamie et Canaan ou qu'une figure historique comme Abraham ait pu exister à l'Âge du bronze. Les archéologues constatent également que la géographie de la Palestine à l'époque supposée d'Abraham ne correspond pas au récit biblique (la ville de Beer Sheva ou le nom d'Ur-Casdim n'existaient par exemple pas au XIXe siècle av. J.-C.) : la Terre Promise du récit biblique ne saurait se trouver sur aucune carte dans la mesure où elle est à comprendre comme un lieu symbolique et non géographique.
Abraham n'est assurément pas un personnage historique et le récit biblique n'est pas basé sur un document historique.
Selon une théorie purement bibliste (étude théologique), le personnage d'Abraham aurait été inventé au retour de l'exil à Babylone. Les douze tribus d'Israël auraient originellement eu des patriarches originaux distincts. Pour marquer l'unité des deux tribus juives déportées à Babylone et des dix tribus perdues réduites en esclavages par les Assyriens, les juifs auraient créés le récit composite d'Abraham ("le père de la multitude" en hébreux) en mélangeant différentes légendes sur le patriarche originel de chaque tribu.
Si Abraham n'a probablement jamais existé (on ne peut pas être absolument affirmatif dans un sens comme dans un autre, à cause de l'absence de documents infirmant ou affirmant son existence), il est certainement possible que le récit de ses aventures soit une compilation d'événements historiques mythifiés qui auraient été transmis par voix orale jusqu'au cinquième siècle avant notre ère, avant d'êtres compilés dans la Bible.
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Les patriarches "historiques"
Comme nous l'avons démontré dans le précédent chapitre, Abraham - le "premier des patriarches"- est en fait le dernier à avoir été créé et le moins historique d'entre eux. Cela ne veut pas dire que les autres patriarches soient plus historiques, simplement que leur légende est plus ancienne et donc basée sur des matériaux plus... authentiques.
Cela dit, le souvenir que les Hébreux ont gardé d'un mode de vie nomade et même leurs pérégrinations est probablement basé sur des faits réels... dilué dans des légendes.
Il faut savoir que la science génétique nous a permis d'en apprendre plus sur l'origine des peuples que l'étude de l'histoire ou même l'archéologie.
Bien sûr, tous les humains sont apparentés. Nous appartenons tous à une seule et grande famille. Tous les hommes et toutes les femmes peuvent s'unir et leurs enfants seront viables, quelques soit la langue, la couleur de peau et le nom du (des) dieu(x) vénéré(s) par les parents.
Le racisme n'a aucune base scientifique.
Néanmoins, nous sommes des parents plus ou moins proches.
L'étude des marqueurs génétiques et surtout la linguistique nous permettent d'apprendre que tous les peuples du Moyen-Orient actuel... et aussi du Moyen-Orient antique sont une famille proche. Toutefois, leur origine commune remonte probablement bien avant l'époque écrite. La présence de peuples sémites (ou plutôt "proto-sémites") est attestée dès l'apparition de l'écriture au Moyen-Orient, vers le 4ème siècle avant J.C.
Néanmoins, ils étaient probablement arrivés bien avant.
Lorsque les ancêtres des Sumériens arrivèrent dans la région (au cours de la période Obeid vers -6 200 - 3900 av. J.C.) les Sémites sont déjà sur place.
La théorie actuelle est qu'ils seraient arrivés de l'est à une époque encore plus ancienne et qu'il s'agissait de nomades qui ont commencé à se sédentariser et à créer des états qu'après l'arrivée des Sumériens.
Mais ce processus de sédentarisation des sémites est long... il n'est d'ailleurs pas encore achevé au XXIème siècle.
Parmi les tribus de sémites errants se trouvent les ancêtres des Juifs.
Jusqu'à leur arrivée en Égypte à l'époque de Josef (nous y reviendrons) ils étaient nomades. Et ne cessèrent vraiment de nomadiser qu'après la création du royaume d'Israël.
Le mode de vie des nomades
Et c'est là que le texte biblique devient d'un grand intérêt. Les récits de l'époque des patriarches racontent ce mode de vie nomade. Et au milieu des textes à vocation "historiques", on trouve des éléments de la vie quotidienne. En les croisant avec ce que l'archéologie nous permet d'apprendre sur l'Âge du Bronze et tout simplement des témoignages plus récents sur le mode de vie nomade dans la région, on a pu vérifier l'exactitude de certains passages. D'autres sont invérifiables. Mais pourquoi seraient-ils faux? En tout cas, ils peuvent servir de base de travail.
Il y a deux sortes de nomades. Les premiers sont les marchands qui voyagent d'une ville à l'autre transportant bien et marchandises qu'ils vendant dans les villes. L'archéologie nous permet d'apprendre que ces nomades marchands apparaissent assez tardivement, à la fin de l'Âge du Bronze. Les ancêtres des Juifs nomadisaient bien avant cette période et les textes bibliques montrent que leur société méprisait le commerce n'y recourant que pour se procurer les biens nécessaires à leur survie et vendre leurs troupeaux. Ils appartiennent à la seconde famille de nomade: les éleveurs.
Quoi qu'en dise le récit mythique de Caïn et Abel, les Juifs ne cultivaient pas... pas avant de devenir sédentaire, après la fondation du royaume d'Israël.
Ces éleveurs ne regroupaient pas d'immenses troupeaux dans des secteurs réduits. Depuis la haute antiquité, le Moyen-Orient est en voie de désertification. Même deux ou trois mille ans avant notre ère, l'herbe est rase. Les brebis broutent avidement et à longueur de journée... l'herbe n'est pas un aliment très énergique. Si on les laisse sur place, elles n'ont guère de peine à tondre la couverture végétale jusqu'à la couche calcaire.
Les bêtes se portent donc constamment en avant dans le but de satisfaire leur appétit..; et les berges les suivent. C'est l'origine même de la nomadisation: chercher de l'herbe pour les bêtes... et de l'eau, car elles boivent et l'eau est rare à part près des grands fleuves (Tigre, Euphrate, mais aussi Jourdain).
Les cheptels ne peuvent pas être trop importants et donc les attroupements humains qui en vivent le sont également.
L'archéologie nous en offre quelques rares traces que la Bible confirme:
- Code:
Gen XIII: 06 Le pays ne leur permettait pas d’habiter ensemble, car leurs biens étaient trop considérables pour qu’ils puissent habiter ensemble.
07 Il y eut des disputes entre les bergers d’Abram et ceux de Loth. Les Cananéens et les Perizzites habitaient aussi le pays.
08 Abram dit à Loth : « Surtout, qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi, entre tes bergers et les miens, car nous sommes frères !
09 N’as-tu pas tout le pays devant toi ? Sépare-toi donc de moi. Si tu vas à gauche, j’irai à droite, et si tu vas à droite, j’irai à gauche. »
Le pasteur peut compter sur quelques chiens. Leur apparence est très éloignée des chiens de bergers actuels. En fait, ces canidés ressemblent à des chacals.
Encore une fois, la Bible témoigne de la difficulté de la vie de pasteur:
- Code:
Gen XXI: 38 Voici vingt ans que je suis avec toi : tes brebis et tes chèvres n’ont pas avorté ; les béliers de ton troupeau, je ne les ai pas mangés !
39 La bête déchirée, je ne te la rapportais pas, c’est moi qui en subissais le dommage ; et la bête volée le jour ou la nuit, tu me la réclamais !
40 J’étais là, le jour, quand la chaleur me dévorait et la nuit, quand le froid me glaçait. Le sommeil me fuyait !
41 Voici vingt ans que je suis dans ta maison. Je t’ai servi quatorze ans pour tes deux filles, six ans pour ton troupeau. Et, dix fois, tu as changé mon salaire !
- Code:
IS XXXI, 4 Car voici ce que ma dit le Seigneur : Comme lorsqu'un lion ou un lionceau rugit sur sa proie, si une troupe de bergers se présente devant lui, leur voix ne l'effraye pas, et leur multitude ne l'épouvante pas, ainsi le Seigneur des armées descendra pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline.
Indirectement, cette parabole de Jérémie où les révoltés sont comparés aux bêtes sauvages qui attaquent les troupeaux rappelle aussi les difficultés des pasteurs:
- Code:
Jr. V,6 Voilà pourquoi le lion les attaque depuis la forêt, le loup des steppes les dévaste ; le léopard est aux aguets devant leurs villes : tous ceux qui en sortent sont mis en pièces ; car leurs révoltes se sont multipliées et leurs infidélités n’ont cessé de grandir.
Ces bêtes redoutables furent un fléau jusqu'à l'époque des croisades. Les Croisés, chasseurs impénitents (c'est le cas de le dire), pourchassèrent les ours, les loups et léopards et les exterminèrent.
Les pauvres bergers vivaient de manière misérable. Leurs tentes étaient un simple bout de toile, ils n'avaient qu'une couverture de laine pour se protéger du froid. À la main ils tenaient la houlette. L'extrémité recourbée leur servait à attraper les bêtes par les pattes arrière pour les immobiliser. C'est l'ancêtre aussi bien de la crosse des évêques que du sceptre des pharaons égyptiens... dans les deux cas, le ils étaient les bergers d'un peuple qui constituait leur troupeau.
- Code:
LV. XXXVII. 32 Toutes dîmes de gros et de menu bétail, de tout ce qui passe sous la houlette, sera une dîme consacrée à l'Éternel.
- Code:
IS.XVII 40 David prit en main son bâton, il se choisit dans le torrent cinq cailloux bien lisses et les mit dans son sac de berger, dans une poche ; puis, la fronde à la main, il s’avança vers le Philistin.
41 Le Philistin se mit en marche et, précédé de son porte-bouclier, approcha de David.
42 Lorsqu’il le vit, il le regarda avec mépris car c’était un jeune garçon ; il était roux et de belle apparence.
43 Le Philistin lui dit : « Suis-je donc un chien, pour que tu viennes contre moi avec un bâton ? » Puis il le maudit en invoquant ses dieux.
44 Il dit à David : « Viens vers moi, que je te donne en pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages ! »
45 David lui répondit : « Tu viens contre moi avec épée, lance et javelot, mais moi, je viens contre toi avec le nom du Seigneur des armées, le Dieu des troupes d’Israël que tu as défié.
46 Aujourd’hui le Seigneur va te livrer entre mes mains, je vais t’abattre, te trancher la tête, donner aujourd’hui même les cadavres de l’armée philistine aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Toute la terre saura qu’il y a un Dieu pour Israël,
47 et tous ces gens rassemblés sauront que le Seigneur ne donne la victoire ni par l’épée ni par la lance, mais que le Seigneur est maître du combat, et qu’il vous livre entre nos mains. »
48 Goliath s’était dressé, s’était mis en marche et s’approchait à la rencontre de David. Celui-ci s’élança et courut vers les lignes des ennemis à la rencontre du Philistin.
49 Il plongea la main dans son sac, et en retira un caillou qu’il lança avec sa fronde. Il atteignit le Philistin au front, le caillou s’y enfonça, et Goliath tomba face contre terre.
Sans compter que les mœurs entre bergers sont loin d'être pacifiques: vol de bêtes, dispute pour avoir la préséance sur les pâturages ou aux puits, la concurrence est rude.
- Code:
Gn. XXVI 14 Il avait un troupeau de petit bétail, un troupeau de gros bétail et de nombreux serviteurs. Aussi les Philistins en furent-ils jaloux.
15 Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père Abraham, au temps de celui-ci, les Philistins les bouchèrent en les remplissant de terre.
16 Abimélek dit à Isaac : « Va-t’en de chez nous, car tu es devenu beaucoup plus puissant que nous. »
17 Isaac s’en alla donc. Il campa dans la vallée de Guérar et y demeura.
18 Isaac se mit à creuser de nouveau les puits d’eau qu’on avait creusés au temps d’Abraham, son père, et que les Philistins avaient bouchés après la mort d’Abraham. Et il leur donna les noms que leur avait donnés son père.
19 Puis les serviteurs d’Isaac creusèrent dans la vallée et y trouvèrent un puits d’eaux vives.
20 Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d’Isaac, en disant : « Cette eau est à nous ! » Isaac donna donc à ce puits le nom d’Esseq (c’est-à-dire : la Dispute), car les bergers de Guérar s’étaient disputés avec lui.
21 Ils creusèrent un autre puits et se querellèrent encore à son sujet. Isaac lui donna donc le nom de Sitna (c’est-à-dire : l’Accusation).
22 Il partit de là et creusa un autre puits. Ils ne cherchèrent plus querelle à son sujet. Isaac donna donc à ce puits le nom de Rehoboth (c’est-à-dire : les Largesses) et dit : « Maintenant le Seigneur nous a mis au large. Nous allons prospérer dans le pays. »
- Code:
Am. III12 Ainsi parle le Seigneur : Comme un berger sauve de la gueule du lion deux pattes ou un bout d’oreille, voilà comment seront sauvés les fils d’Israël, ceux qui sont, dans Samarie, assis au bord de leur couche, sur leur divan de Damas !
Sinon, la perte de la bête est payée par le berger, soupçonné de l'avoir volé.
Le salaire est payé en nature.
- Code:
Gn. XXX 32 Aujourd’hui, je vais passer au milieu de tout ton petit bétail et je mettrai à l’écart tout mouton tacheté ou moucheté, tout mouton brun parmi les jeunes béliers, et toute bête mouchetée ou tachetée parmi les chèvres : ce sera mon salaire.
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Les animaux du clan pastoral
La Bible mentionne assez peu d'animaux domestique. En fait, la plupart des animaux mentionnés sont ceux du berger, que les Ecritures mentionnent avec un cdertain lyrisme:
La brebis
La plus grande partie des troupeaux nomades sont faits de brebis. Il s'agit d'une bête solide avec des membres forts qui ne ressemble guère à l'animal connu en Europe à l'époque moderne. En particulier, elel a une forte queue énorme et disgracieuse pesant quinze à vingt kilos. Il s'agit d'une réserve de graisse qui - comme la bosse du dromadaire- permet le stockage de l'eau. Ainsi, la brebis peut rester trosi jours sans boire. Les Juifs de l'époque bibique ne consomment que rarement la viande de brebis. Le cheptel sert presque exclusiviquement à la production de laine qui est vendue aux populations sédentaires. La peau sert à la fabrication de certaisn vêtements et c'est aussi avec l'agneau l'animal typiquement réservé au sacrifice.Le bélier
Il marche en avant du troupeau, c'est l'animal sacrificiel du plus haut rang. Le Deutéronome nous informe que, au temps de l'Exode, des peaux de bélier teintens en rouge servaient de couverture au Tabernacle.La Chèvre
La chèvre palestinienne est de grande taille avec des pattes robustes, une queue courte et d'immense oreilles pendantes. Dans la composition des troupeaux à l'époque des Patriarches, brebis et chèvres sont mêlées, elles font très bon ménage. Avec le poil de chèvre, on fabrique des étoffes rudes comme les toiles de tente noires si caractèristiques des nomades. La peau sert à la confection des outres.
Le chien
Le chien domestiqué à l'époque des patriarches ressemble au chacal. C'est un animal courageux et loyal qui n'hésite pas à attaquer les ours et les "lions"(plutôt des léopards) qui vivent à Canaan à cette époque.
L'âne
L'âne est la monture par excellence et les Istraëlites l'apprécient grandement. D'ailleurs, les Juifs ne l'acssocient pas à la stupidité où à l'entètement, comme en Europe, mais au dévouement. D'ailleurs, même les rois d'Israël le considéreront comme une monture digne d'eux.Le dromadaire
preuve que les récits bibliques sur l'époque des Patriarches ne sont pas de pures constructions de l'esprit, les dromadaires sont peu mentionnés dans les récits bibliques. Ce qui est confirmé par l'archéologie. La plus ancienen trace de domestication des dromadaire a été découverte en Basse Nubie au IIème millénaire avant notre ère (il est spéculé, cepandant, que l'animal aurait pu commencé à être domestiqué mille ans plus tôt). Toutefois, la plus ancienen mention du dromadaire domestique au Moyen-Orient remonte à -853. Par la suite, le dromadaire resta peu utilisé par les Hébreux, qui s'en serivont généralement coomme monture pour les courriers rapides._________________
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Les Juifs en Égypte
L'épopée des Patriarches nous apprend que les Juifs séjournèrent en Égypte pour fuir une famine. Ils auraient été conduis par Josué qui serait devenu ministre du Pharaon. Au départ, les deux peuples auraient vécu en bonne intelligence, mais plus tard, les Égyptiens auraient réduits les Hébreux en esclavage les forçant à travailler à l'érection de leurs entrepôts, de leurs palais et de leurs temples à Pitom et Pi-Ramsès.
Cet esclavage aurait duré jusqu'à ce que Moïse libère les Juifs et les conduise en Canaan, je ne vais pour raconter tous les détails... ils sont bien connus.
On situe généralement ces événements vers - 1 300.
Toutefois ce récit se heurte à plusieurs problèmes:
1°) La cité de Pitom n'existe pas encore en -1 300.
2°) Il n'y aucune trace du séjour de 600 000 à 2 millions de Juifs en Égypte à cette période. D'après "L'histoire des Impurs" de Falvius Josèphe - j'en parle plus en détail plus bas- Moïse, identifié au prêtre égyptien Osarsiph, serait contemporain du pharaon Aménophis. Et là, il y a deux hypothèses, celle que je développe plus bas serait que le pharaon en question serait Aménophis III. Seulement, Flavius Josèphe (citant Manéthon) dit que ce "Aménophis" serait le fils de Ramessès Miamoun, c'est à dire Ramsès II. Or, le pharaon qui a succédé à Ramsès II est Merenptah (Mort vers - 1203). L'intérêt de cette hypothèse c'est qu'elle correspond à la chronologie classique. Néanmoins, on n'a trouvé qu'une seule mention "biblique" dans tous les écrits datant de son règne: "Israël est anéanti et n'a plus de semence". Aussi lapidaire que soit cette sentence, elle ne cadre pas du tout avec l'Exode.
3°) Les archives égyptiennes de cette période nous expliquent que les grandes constructions dont nous admirons encore les ruines ont été bâtis par les Égyptiens eux-mêmes. Un système de conscription permettait d'enrôler les paysans pour qu'ils travaillent sur les chantiers. Donc l'esclavage des Juifs astreint à la construction des grands monuments est hautement improbable.
4°) Aucune trace non plus des "Dix Plaies d'Égypte" ou de l'anéantissement des armées de Pharaon au passage de la Mer Rouge. Je vous passe la liste de tous les autres miracles (le bâton qui se transforme en serpent, l'Eternel qui arrête le soleil à la bataille de Gabaon pour que les Juifs puissent poursuivre et massacrer leurs ennemis jusqu'au dernier). Aucun de ces multiples événements qui auraient dû jeter les gens à genoux, éperdus de frayeur ou d'admiration n'est mentionné ailleurs que dans la Torah.
5°) Aucune trace archéologique ou épigraphique du séjour des hébreux dans le Sinaï et de leurs quarante ans d'errance.
6°) Aucune trace de la conquête de Canaan par les Hébreux. Les villes qui - selon la Torah- furent pris par les Juifs étaient déjà en ruine et abandonnés, d'autres - au contraire- n'existaient pas encore. Jéricho n'était à l'époque qu'un simple village démuni de murailles.
7°) Difficile d'imaginer que les Juifs après avoir fuis l'Égypte pour échapper à de vils esclavagistes se soient installés en Canaan... qui à l'époque était un protectorat égyptien.
Toutefois, si l'hypothèse traditionnelle semble improbable, cela ne signifie pas que les Juifs n'aient pas séjournés en Égypte. Peut-être, tout simplement ont-il émigrés sur place à une époque antérieure (ou postérieure).
Moïse était-il Akhenaton ?
L'une des hypothèses les plus curieuses nous vient de Manéthon, prêtre égyptien vivant à l'époque ptolémaïque. Elle est citée dans "l'histoire des Impurs" de Falvius Josèphe.
Manéthon raconte une antique tradition selon laquelle le pharaon Aménophis III fit réunir tous les lépreux d'Égypte et les fit travailler sur les chantiers de construction. Les lépreux se choisirent un chef appelé Osarsiph, un prêtre d'Héliopolis. Les lépreux choisirent de renier les dieux d'Égypte et d'adorer un dieu unique. Et Osarsiph prit par la suite le nom de Moïse, il conduisit son peuple à la conquête de l'Égypte, brûla les temples et dévora les animaux sacrés. Son règne sur l'Égypte dura treize ans.
Mais là où l'histoire devient réellement intéressante. C'est qu'Aménophis III est le père d'Akhenaton, le pharaon monothéiste. Et que les archéologues estiment que la période durant laquelle la ville d'Akhetaton (l'actuelle Tel-Amarna) fut occupée fut de treize ans.
Et le pire c'est que les coïncidences ne s'arrêtent pas là. Ainsi, les archéologues ont déchiffrés des prières adressées à Aton dans les ruines de Tel-Amarna.
Hymne d'Aton a écrit:" Tu apparais dans la perfection de ta beauté Dans l'horizon du ciel, Disque vivant, Créateur de Vie, Tu te lèves dans l'horizon d'orient Tu emplis chaque contrée de ta perfection. Tu es beau, grand, brillant, Élevé au-dessus de tout l'univers, Tes rayons entourent les contrées Jusqu'à la limite de tout ce que tu crées. Tu es le principe solaire, Tu régis les pays jusqu'à leurs extrémités Tu les lies pour ton fils que tu aimes.Tu t'éloignes, Tes rayons touchent pourtant la terre, Tu es devant nos yeux Ton chemin demeure inconnu Tu te couches dans l'horizon occidental, L'univers est dans les ténèbres, comme mort. Les hommes dorment dans leurs chambres, La tête enveloppée, Personne ne reconnaît son frère. Dérobe-t-on leurs biens sous leur tête, Ils ne s'en aperçoivent pas. Tous les lions sortent de leurs repaires Tous les reptiles mordent. Le monde gît dans le silence, C'est les plus profondes ténèbres. Son créateur se réponse dans l'horizon.
Tu te lèves à l'aube, à l'horizon Tu rayonnes, disque solaire, dans le jour, Tu dissipes les ténèbres Tu répands tes rayons. Le double pays est en fête, Les hommes s'éveillent, Ils se tiennent debout sur leur pieds. C'est toi qui fais qu'ils se lèvent. Leur corps devenu pur, ils s'habillent, Leur bras font des gestes d'adoration à ton lever. L'univers entier se met à l'œuvre, Chaque troupeau est satisfait de son herbage Arbres et herbes verdissent, Les oiseaux, volant ailes déployées hors de leur nids font des actes d'adoration à ta puissance vitale. Tous les animaux sautillent sur leur pattes tous ceux qui volent, tous ceux qui se posent, Vivent à ton lever. Les bateaux font voile, En montant et en descendant le courant, Chaque jour est ouvert Tu apparais. Dans la rivière, les poissons font des bonds Vers ton visage, Tes rayons pénètrent au cœur de la Très Verte.
Tu fais que l'embryon naisse chez les femmes Tu produits la semence chez l'homme, Tu donnes vie au fils dans le sein maternel, Tu le mets en paix Avec ce qui arrête les larmes. Tu es la nourrice De celui qui s'abrite encore dans le sein, Tu donnes constamment le souffle Pour donner vie à toute créature. Au moment ou la créature sort de la matrice pour respirer, Tu ouvres sa bouche complètement, Tu offres ce qui lui est nécessaire. Le petit oiseau est dans son œuf, Il pépie dans sa coquille, Tu lui donnes le souffle à l'intérieur, Tu lui donne vie. Tu as ordonné pour lui Un temps de gestation mesuré avec rigueur, En le rendant complet, Il brise sa coquille de l'intérieur, Il sort de l'œuf, il pépie A l' instant fixé, Il sort et marche sur ses pattes.
Comme sont nombreux les éléments de ta création, Caché à nos yeux, Dieu unique sans égal Tu crées l'univers selon ton cœur conscience, Alors que tu étais seul.
Hommes, troupeaux, animaux sauvages, Tout ce qui vit sur terre Se déplaçant sur ses pieds Tout ce qui est dans les hauteurs Et vole, ailes déployées Les pays de Syrie et de Nubie, Le pays d'Égypte, Tu place chaque homme en sa fonction Tu lui octroies ce qui lui convient. Les langues sont multiples Dans leur manière de s'exprimer, Leurs caractères et différents, La couleur de la peau est distincte, Tu as différencié les peuples étrangers. Tu crées un Nil dans le monde inférieur, Tu le fais surgir selon ta conscience Pour donner vie aux Hommes d'Égypte selon la manière que tu l'as fait pour toi-même. Tu es leur Maître Tu te soucies d'eux, Maître de toutes contrées, Tu te lèves pour elles Disque du jour grand de dignité, tu donnes la vie à tout pays étranger, même éloigné, Tu places un Nil dans le ciel Il descend pour eux, Il donne forme aux courants d'eau Pour arroser leurs champs et leurs villes. Que tes dessins sont excellents, O Seigneur d'éternité, Le Nil dans le ciel Est un don de toi aux étrangers, A tout animal du désert qui marche sur ses pattes, Pour la terre Aimée, Le Nil vient du monde inférieur.
Tes rayons allaitent tous les champs, Tu te lèves, Ils vivent, poussent pour toi. Tu règles harmonieusement les saisons Tu développes toute ta création. L'hiver a pour fonction de donner la fraîcheur, La chaleur de faire que les hommes t'apprécient. Tu crées le ciel au loin, Tu te lèves en lui, Tu embrase de l'œil toute ta création, Tu demeures dans ton Unité. Tu te lèves en ta forme de disque vivant Qui apparaît et resplendit, Qui est loin, Qui est proche Tu extrais éternellement Des milliers de formes à partir de toi-même, Tu demeures dans ton Unité Villes, régions, champs, chemins, fleuves Tout œil te voit en face de lui, Tu es Aton du jour sur la terre. Tu t'éloignes, Aucun des êtres engendrés par toi n'existe Pour ne point contempler toi-même uniquement.
Aucun de ceux que tu engendres ne te voit, Tu résides en mon cœur. Il n'existe pas un autre qui te connaisse A l'exception de ton fils Akhenaton, Tu le rends connaissant de tes projets, De ta puissance
L'univers vient à l'existence sur ta main Comme tu le crées Tu te lèves, Il vit. Tu te couches, Il meurt. Tu es l'étendue durable de la vie, On vit de toi. Les yeux fixent continuellement ta perfection, Jusqu'à ton coucher, Tu te couches à l'occident Tout travail s'arrête.
A ton lever Tu fais croître toutes choses pour le roi, Le mouvement s'empare de chaque jambe Tu mets en ordre l'univers Tu le fais surgir pour ton fils, Issu de ton être Le roi de Haute et Basse-Égypte. vivant de l'Harmonie universelle, Le maître du double pays, Fils de Rê, Vivant de l'harmonie universelle Maître des couronnes Akhenaton, que le durée de sa vie soit grande ! Que sa grande épouse qu'il aime, La Dame du double pays, Néfertiti, Vive et rajeunisse Pour toujours, éternellement.
Comparez au psaume 103 de la Bible:
PSAUME 103 a écrit:01 Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Revêtu de magnificence,02 tu as pour manteau la lumière ! Comme une tenture, tu déploies les cieux,
03 tu élèves dans leurs eaux tes demeures ; des nuées, tu te fais un char, tu t'avances sur les ailes du vent ;
04 tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs.
05 Tu as donné son assise à la terre : qu'elle reste inébranlable au cours des temps.
06 Tu l'as vêtue de l'abîme des mers : les eaux couvraient même les montagnes ;
07 à ta menace, elles prennent la fuite, effrayées par le tonnerre de ta voix.
08 Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées vers le lieu que tu leur as préparé.
09 Tu leur imposes la limite à ne pas franchir : qu'elles ne reviennent jamais couvrir la terre.
10 Dans les ravins tu fais jaillir des sources et l'eau chemine aux creux des montagnes ;
11 elle abreuve les bêtes des champs : l'âne sauvage y calme sa soif ;
12 les oiseaux séjournent près d'elle : dans le feuillage on entend leurs cris.
13 De tes demeures tu abreuves les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres ;
14 tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l'homme qui travaille. De la terre il tire son pain :
15 le vin qui réjouit le cœur de l'homme, l'huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le cœur de l'homme.
16 Les arbres du Seigneur se rassasient, les cèdres qu'il a plantés au Liban ;
17 c'est là que vient nicher le passereau, et la cigogne a sa maison dans les cyprès ;
18 aux chamois, les hautes montagnes, aux marmottes, l'abri des rochers.
19 Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher.
20 Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s'éveillent ;
21 le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture.
22 Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire.
23 L'homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu'au soir.
24 Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! + Tout cela, ta sagesse l'a fait ; * la terre s'emplit de tes biens.
25 Voici l'immensité de la mer, son grouillement innombrable d'animaux grands et petits,
26 ses bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu'il serve à tes jeux.
27 Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
28 Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés.
29 Tu caches ton visage : ils s'épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.
30 Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre.
31 Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
32 Il regarde la terre : elle tremble ; il touche les montagnes : elles brûlent.
33 Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ; je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
34 Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur.
35 Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n'existent plus ! Bénis le Seigneur, ô mon âme !
Égyptologues et spécialistes de la Bible s'accordent pour dire qu'un des textes à nécessairement influencés l'autre... à moins que tous deux aient été influencés par un fond commun, peut-être une prière encore plus ancienne.
Le pharaon de l'Exode
D'autres historiens placent l'époque de l'Exode sous le règne d'autres pharaons:
Amosis 1er
Selon Manéthon, les Hyksos ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Hyks%C3%B4s ) auraient quitté l'Égypte sous son règne et il est des historiens à estimer que les "rois bergers" qui dominèrent le nord de l'Égypte furent les "pharaons" qui accueillirent les Juifs en Égypte.
L'hypothèse à l'avantage d'être chronologiquement juste avec la tradition juive qui fixe l'Exode 594 ans avant le règne de Salomon.
De plus, ce pharaon est contemporain de l'éruption de l'île de Théra/ Santorin. Deux papyrus égyptiens assez difficiles à interpréter évoquent la "colère de Set" qui est interprétée comme un bouleversement climatique, un raz de marée et des épidémies provoquées par l'explosion de Thera. Ce qui est à mettre en conjonction avec les fragments des écris de Manéthon qui prétends que Amosis 1er vécut à l'époque du plus récent déluge (les Égyptiens mentionnant plusieurs déluges et non un seul).
L'éruption de Théra pourrait être la cause des 10 plaies d'Égypte.
Thoutmosis II
Rarement cité comme pouvant être le pharaon de l'exode, Thoutmosis II a pour lui l'avantage... d'être un inconnu mort jeune et par surprise. Son règne est si peu documenté qu'il est difficile de contester quoi que ce soit. Plus important (du moins pour ceux qui y croient) de complexes calculs (largement contestés par les égyptologies) fixent le franchissement de ma mer Rouge au 9 avril 1496 av; J.C. donc sous son règne.
Thoutmosis III
Le premier livre des Rois dit que Salomon aurait régné 480 ans après l'Exode, (oui, je donne une date différente un peu plus haut... j'ai jamais dit que les Juifs ne se contredisaient pas sur ce sujet). Ce qui veut dire que l'Exode aurait eu lieu en - 1450. Ce qui voudrait dire que Moïse aurait été adopté par Hatshepsout fille de Thoutmosis 1er.
Intéressante coïncidence, la biographie d'Amenemheb, situe la mort de Thoutmosis III en mars -1450, après avoir régné 54 ans.
Or... la momie de Thoutmosis III est celle d'un homme de 40 à 45 ans. D'où l'hypothèse que le corps momifié et mis dans la tombe du souverain serait-celle d'un inconnu, le vrai roi ayant été noyé lorsque la Mer Rouge se serait refermé sur lui et le corps aurait disparu.
Toutefois... depuis quelques années la date du décès de Thoutmosis III est repoussé à - 1425 ce qui infirmerait cette hypothèse.
Amenhotep II
Il s'agit d'une hypothèse des plus fragiles. Elle repose essentiellement sur une reconstitution récente de la liste des pharaons... alors les datations sont vraiment approximative. Et justement, l'hypothèse repose sur la nouvelle datation proposée par cette thèse. En reprenant la datation proposée dans l'hypothèse précédente, mais avec leur nouvelle chronologie des pharaons, Amenhotep serait le roi d'Égypte de l'époque.
Notons qu'il n'existe aucune preuve directe de cette hypothèse et que toutes les constructions faisant d'Amenhotep le pharaon de l'Exode obligent à accepter pour vrai beaucoup d'hypothèses qui ne sont étayées par aucun fait.
Et si les Juifs n'étaient jamais allé en Égypte?
Une fois que l'on a fait le tour de toutes les hypothèses, il reste la dernière. Pourquoi les Juifs devraient-ils forcément avoir été esclaves, Il est tout à fait possible que cette histoire ait été inventée de toute pièce à l'époque de l'exil à Babylone pour réconforter les Juifs en leur racontant un mythe avec Happy End et retour à la maison.
L'archéologue Israël Finkelstein a une hypothèse assez originale sur ce sujet. Les Hébreux des origines seraient des bergers venus s'établir dans les régions montagneuses du centre de Canaan, au XIIe siècle. Dans ces confins au sol rocailleux et aux épaisses futaies, 250 communautés auraient vécu des fruits de l'agriculture, isolées les unes des autres, sans administration ni instance politique. Les fouilles dans cette région ont exhumé des vestiges de hameaux comportant des silos à céréales et des enclos pour le bétail. Là, contrairement à d'autres sites de Cisjordanie, aucun os de porc n'a été retrouvé. Et Israël Finkelstein d'affirmer: «Les habitants de ces villages n'étaient autres que les peuplades indigènes de Canaan, qui, petit à petit, ont fini par développer une identité ethnique que l'on peut qualifier d'israélite.»
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Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Histoire des royaumes Juifs
Première partie: le royaume unifié de David
Au cours de l'écriture de l'histoire du peuple juif, la Bible a été ma principale source. Les Juifs n'ont pas laissé beaucoup de traces de leur histoire durant l'âge du bronze... en fait, le manque de traces archéologiques et les mentions historiques réduites à une ligne ou deux ne laissent pas beaucoup de doute. Soit les Juifs n'existaient pas à l'âge du bronze (du moins en tant que peuple), soit ils étaient considérés comme étant sans intérêt pour les acteurs majeurs du Moyen-Orient de l'époque.
Dans un cas comme dans l'autre, la Bible peut être vu comme une œuvre de fiction, racontant l'histoire imaginaire d'un peuple qui se rêve comme bien plus puissant qu'il ne l'est.
Car si les simples preuves de l'existence des Juifs à cette époque lointaine sont sujettes à caution, les récits les racontant en train de remporter de grandes victoires contre l'Égypte ou les plus petites nations de la région sont de purs mensonges.
Les Juifs n'ont pas "conquis" Canaan, la plupart des villes étaient à l'abandon lorsqu'ils émergent comme puissance régionale. En fait, les Juifs ont profité d'un "appel d'air" provoqué par l'effondrement de certaines puissances régionales (comme les Hittites) ou le déclin d'autres (l'Égypte, Babylone). Les raisons de ce vide politique font encore l'objet de débat. Mais au XIème siècle avant l'ère commune, il y a ce que l'on appelé " l'Invasion des Peuples de la Mer". Invasion, migration, catastrophe économique et/ou écologique, le fait est que la civilisation connait une éclipse de plusieurs siècles.
C'est au cours de cette période de troubles ou les écris sont rares qu'apparaît le "royaume de David" tant vanté par la Bible.
L'existence de cette entité politique nouvelle est parfaitement historique. Néanmoins, l'importance réelle de ce royaume reste à confirmer.
1°) Saül, le premier roi des Juifs.
L'histoire de Saül est racontée dans le premier livre de Samuel. Pour résumer après avoir "conquis" Canaan, les Juifs doivent passer du statu de nomades à celui de paysans et de citadins. Il en résulte plein de petits conflits... Il leur faut une autorité unique, s'étendant sur toutes les tribus pour pouvoir arbitrer ces disputes.
Samuel I 05 a écrit:Ils lui dirent : « Tu es devenu vieux, et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Maintenant donc, établis, pour nous gouverner, un roi comme en ont toutes les nations. »
Dès le départ, il est intéressant de noter que Samuel (le successeur de Moïse) voit la fonction royale d'un très mauvais œil... peut-être parce qu'il vient de perdre son poste de chef suprême tout à la fois prêtre et guide... mais c'est surtout un souvenir des rédacteurs qui ont écris des siècles après les faits et qui peuvent se permettre de faire profiter de grandes calamités puisque les dits réacteurs ont probablement écris pendant l'exil à Babylone suite à l'effondrement des royaumes juifs et leur conquête par les néo-babyloniens.
Samuel finit par écouter le Seigneur qui lui ordonne de laisser les Juifs se chercher un roi et renvoie donc tous les émissaires dans leurs villes à la recherche du meilleure.
Alors pourquoi Saül est choisis?
Et bien parce Dieu le veut!
Il est grand et beau et alors qu'il recherche des ânesses perdues, il va consulter un voyant et ce dernier le désigne comme roi!
Non, je n'invente rien c'est dans le chapitre 9 du premier livre de Samuel.
Dieu désigne donc Samuel parce qu'il est beau que les autres, qu'il domine ses contemporains d'une bonne tête et parce qu'il obéit à son père et qu'il va consulter un prophète pour ne pas perdre son temps à chercher des ânesses. Bon... pourquoi pas?
Ah j'oubliais, il a aussi choisi parce que les Juifs avaient tiré au sort la tribu qui donnerait un roi à tous les Juifs et que le sort avait désigné celle de Benjamin dont faisait parti Saül.
Cela dit comme il est vérité choisi par Die, il est évidemment capable de faire les choses les plus extraordinaires.
Ainsi, Saül se trouva opposé aux Philistins, un peuple occupant les côtes de l'actuelle Israël et avec lesquels les Juifs étaient en très mauvais termes.
D'après la Bible, avec 600 hommes seulement Saül remporta la victoire contre 30 000 chars de guerres et une infanterie "aussi nombreuse que le sable au fond des océans"... mouais, pourquoi pas? Alexandre le Grand, Jules César... des amateurs! Bon évidemment, comme d'habitude, personne n'a jamais parlé de cette grande victoire des Juifs, à part les Juifs. Mais bon, la Bible n'a rien d'un livre d'histoire et son but est de prouver aux Juifs qu'avec Dieu ils sont invincibles et que s'ils se détournent de lui ils sont défaits.
Néanmoins Saül fini ensorcelé par la sorcière d'Endor, une nécromancienne qui envoûte le roi et ses fils pour qu'ils s'endorment et que les Philistins puissent les tuer dans leur sommeil.
Historicité de Saül
Il n'existe aucune preuve de l'existence de Saül.
2°) Règne d'Ish-boshet
Trois des fils de Saül étant mort, le trône revient à Ish-boshet... qui n'est reconnu que par 11 des 12 tribus, parce que la tribu de Juda reconnait David comme roi. On ne sait presque rien d'Ish-boshet ci ce n'est qu'il finira assassiné après une courte guerre civile et que David deviendra roi. Il est supposé avoir régné 2 ans.
3°) Règne de David
Il est à remarquer que - contrairement à ses prédécesseurs- David est un personnage historique. Au cours des années 30, des archéologues ont trouvé des preuves de son existence. Il n'en demeure pas moins que la Bible nous fournit une version légendaire de son règne.
Selon cette légende David était un berger appelé auprès de Saül pour l'apaiser en lui jouant de la musique. Armé d'une fronde il aurait tué Goliath, un géant champion des Philistins.
Pour ce qui est des preuves de son existence, la première est la stèle de Mesha qui se trouve au musée du Louvres. Cette stèle raconte la victoire d'un roi moabite en révolte que le royaume d'Israël et la mort du roi Achab. A la ligne 31 du texte, les rois juifs sont mentionnés comme appartenant à "la maison de David".
Il est aussi possible que le bas relief égyptien mentionnant les campagnes du pharaon Sheshonq 1er mentionne un lieu appelé "les hauteurs de David" qui pourrait être une référence au site choisi par David pour le roi Saül... sauf que dans la Bible c'est le site d'une victoire des Juifs contre les Philistins. Alors que la bataille historique est une victoire des Égyptiens contre le peuple d'Israël. Toutefois, le bas relief de Sheshonq est très endommagé et la traduction incertaine.
Mais cela à conduit des historiens à formuler une hypothèse, Saül ne serait pas mort en combattant les Philistins (et en gagnant) mais en combattant les Égyptiens (et en perdant).
L'hypothèse que le récit biblique de l'histoire de David ait été transcrit à partir de documents originaux du XIème Xème siècle avant notre ère est largement contredite par l'étude du texte. On pense de nos jours que le livre de Samuel aurait été rédigé entre le VIIème siècle et 550. Il aurait même était modifié longtemps après puisque le quart de sicle offert par Saül à David est une monnaie persane ou hellénistique introduit en Israël à l'époque Hasmonéenne!
4°) Le règne de Salomon
Bon, je ne vais pas vous raconter le règne de Salomon selon la Bible. Il suffit simplement de comprendre qu'à l'époque où il est sensé régner, le "royaume de David" n'est ni unis, ni riche, ni commerçant.Une hypothèse moderne est que les réalisations du "roi Salomon" seraient une transposition des réalisations du Manassé (deux siècles plus tard) et surtout des légendes.
Dans tous les cas, il n'existe aucune preuve de l'existence d'un "royaume de David" unissant tous les Juifs et qu'il aurait été une grande puissance militaire et économique.
Au contraire, des textes de l'époque et les découvertes archéologiques nous renvoient l'image d'une contrée divisée en communautés pauvres, petites villes entourées de terres agricoles pauvres. Ces micro-états n'étaient aucunement unifiés. Ils n'étaient pas non plus monothéistes, puisque l'on a trouvé des autels consacrés à des divinités comme le dieu solaire Samash.
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Encore très intéressant !
Deltafan- Messages : 212
Date d'inscription : 15/01/2021
Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Merci.
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Civilisations mystérieuses de l'Asie
Le royaume d'Israël et le royaume de Juda
Comme nous l'avons vu dans le précédent chapitre, l'existence d'un royaume unifiant tous les Juifs au début de l'âge de fer est... un mythe. Il n'y a aucune trace d'un tel royaume dans les textes de cette époque (il est vrai assez rares) mais il n'y a surtout pas de trace d'un puissant royaume dominant la région et luttant à égalité avec l'Égypte.
Néanmoins, l'archéologie rejoint (enfin!) la Bible lorsque ce livre parle de Juda et Israël.
Certes l'histoire de la chute et la division du "Royaume de David" relève du mythe. En fait, loin d'avoir une perte de territoire et d'influence, l'apparition de ces deux royaumes (au VIIIème siècle avant J.C. pour Israël, et dès le IXème siècle pour Juda) est au contraire l'émergence de deux puissances certes rivales mais assez puissantes économiquement et militairement pour être considérées avec respect.
Pour la première fois, les Juifs deviennent assez influents pour être notés dans les échanges diplomatiques et devenir des partenaires reconnus courtisés par les rois de la région qui deviennent leurs alliés... voire leur vassaux (Moab devenant un temps un féal d'Israël).
Première trace archéologique:
On a retrouvé une structure à degré à Jérusalem, entièrement en pierre qui pourrait bien dater du début du royaume de Juda (néanmoins leur datation est sujette à controverse, elle pourrait même être antérieur au peuplement juif de la ville)
La structure en degré
ainsi que des forts à Lakish, Beer-sheva et Arad, cette dernier site nous livrant également le seul sanctuaire datant de cette époque.
Sanctuaire d'Arad
Détail (qui n'en est pas un) les forts de Lakish, Beer-sheva et Arad pourraient avoir été édifiées pour résister aux invasions du royaume de damas... mentionnées dans le deuxième Livre des Rois. Ce serait le premier événement mentionné par la Bible qui serait étayé par une découverte archéologique.
La stèle de Tel Dan est le premier document mentionnant sans aucune controverse l'existence du royaume d'Israël... mais il s'agit d'une défaite d'un "roi de la lignée de David" (peut-être Achab) face à un roi araméen. Le fait que la stèle ait été retrouvée brisée et que les fragments servirent lors de la reconstruction d'une forteresse semble indiquer que le royaume araméen fut plus tard reconquis par les Juifs.
La stèle de Mesha, raconte la victoire d'un roi Moab contre un roi d'Israël, probablement le fils d'Achab.
La stèle de Mesha a écrit:« C’est moi, Mesha, fils de Kamosh(gad), roi de Moab, le Dibonite. Mon père a régné sur Moab trente ans et moi, j’ai régné après mon père. J’ai construit ce sanctuaire pour Kamosh de Qerihoh, (sanctuaire) de salut car il m’a sauvé de tous les agresseurs et il m’a fait me réjouir de tous mes ennemis.
Omri fut roi d’Israël et opprima Moab pendant de longs jours, car Kamosh était irrité contre son pays. Son fils lui succéda et lui aussi il dit : « J’opprimerai Moab ». De mes jours, il a parlé (ainsi), mais je me suis réjoui contre lui et contre sa maison. Israël a été ruiné à jamais.
Omri s’était emparé du pays de Madaba et (Israël) y demeura pendant son règne et une partie du règne de ses fils, à savoir quarante ans : mais de mon temps Kamosh l’a habité.
J’ai bâti Ba’al-Me’on et j’y fis le réservoir, et j’ai construit Qiryatan.
L’homme de Gad demeurait dans le pays d’ « Atarot depuis longtemps, et le roi d’Israël avait construit pour soi » Atarot. J’attaquai la ville et je la pris. Je tuai tout le peuple de la ville pour réjouir Kamosh et Moab. J’emportai de là l’autel de Dodoh et je le traînai devant la face de Kamosh à Qeriyot où je fis demeurer l’homme de Saron et celui de Maharot.
Et Kamosh me dit : « Va, prends Neboh sur Israël ». J’allai de nuit et je l’attaquai depuis le lever du jour jusqu’à midi. Je la pris et je tuai tout, à savoir sept mille hommes et garçons, femmes, filles et concubines parce que je les avais voués à « Ashtar-Kamosh ». J’emportai de là les vases de Yahwé et je les traînai devant la face de Kamosh.
Le roi d’Israël avait bâti Yahas et il y demeura lors de sa campagne contre moi. Kamosh le chassa de devant moi. Je pris deux cents hommes de Moab, tous ses chefs, et j’attaquai Yahas et je la pris pour l’annexer à Dibon.
J’ai construit Qerihoh, le mur du parc et celui de l’acropole, j’ai construit ses portes et ses tours. J’ai bâti le palais royal et j’ai fait les murs de revêtement du réservoir pour les eaux, au milieu de la ville. Or, il n’y avait pas de citerne à l’intérieur de la ville, à Qerihoh, et je le dis à tout le peuple : « Faites-vous chacun une citerne dans votre maison ». J’ai fait creuser les fossés (autour) de Qerihoh par les prisonniers d’Israël. J’ai construit Aro’er et j’ai fait la route de l’Arnon.
J’ai construit Bet-Bamot, car elle était détruite. J’ai construit Bosor, car elle était en ruine, avec cinquante hommes de Dibon, car tout Dibon m’était soumis. J’ai régné […] cent avec les villes que j’ai ajoutées au pays. J’ai construit […] Madaba, Bet-Diblatan et Bet-Ba’al-Me’on. J’ai élevé là […] menu bétail (?) du pays. Et Horonan où demeurait […] Et Kamosh me dit : « Descends et combats contre Horonan ». J’allai (et je combattis contre la ville et je la pris ; et) Kamosh y (demeura) sous mon règne […] de là […] C’est moi qui […] »
Comparez à la version que l'on trouve dans le Deuxième Livre des Rois (II Roi 3, 4-27) :
II Roi 3, 4-27 a écrit:« 4. Méscha, roi de Moab, possédait des troupeaux, et il payait au roi d’Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine.
5. À la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël.
6. Le roi Joram sortit alors de Samarie, et passa en revue tout Israël.
7. Il se mit en marche, et il fit dire à Josaphat, roi de Juda : Le roi de Moab s’est révolté contre moi ; veux-tu venir avec moi attaquer Moab ? Josaphat répondit : J’irai, moi comme toi, mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux.
8. Et il dit : Par quel chemin monterons-nous ? Joram dit : Par le chemin du désert d’Édom.
9.Le roi d’Israël, le roi de Juda et le roi d’Édom, partirent ; et après une marche de sept jours, ils manquèrent d’eau pour l’armée et pour les bêtes qui la suivaient.
10. Alors le roi d’Israël dit : Hélas ! l’Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab.
11. Mais Josaphat dit : N’y a-t-il ici aucun prophète de l’Éternel, par qui nous puissions consulter l’Éternel ? L’un des serviteurs du roi d’Israël répondit : Il y a ici Élisée, fils de Schaphath, qui versait l’eau sur les mains d’Élie.
12. Et Josaphat dit : La parole de l’Éternel est avec lui. Le roi d’Israël, Josaphat et le roi d’Édom, descendirent auprès de lui.
13. Élisée dit au roi d’Israël : Qu’y a-t-il entre moi et toi ? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère. Et le roi d’Israël lui dit : Non ! car l’Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab.
14. Élisée dit : L’Éternel des armées, dont je suis le serviteur, est vivant ! si je n’avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais pas.
15. Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe. Et comme le joueur de harpe jouait, la main de l’Éternel fut sur Élisée.
16. Et il dit : Ainsi parle l’Éternel : Faites dans cette vallée des fosses, des fosses !
17. Car ainsi parle l’Éternel : Vous n’apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d’eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail.
18. Mais cela est peu de chose aux yeux de l’Éternel. Il livrera Moab entre vos mains ;
19. vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes d’élite, vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d’eau, et vous ruinerez avec des pierres tous les meilleurs champs.
20. Or le matin, au moment de la présentation de l’offrande, voici, l’eau arriva du chemin d’Édom, et le pays fut rempli d’eau.
21. Cependant, tous les Moabites ayant appris que les rois montaient pour les attaquer, on convoqua tous ceux en âge de porter les armes et même au-dessus, et ils se tinrent sur la frontière.
22. Ils se levèrent de bon matin, et quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d’eux les eaux rouges comme du sang.
23. Ils dirent : C’est du sang ! les rois ont tiré l’épée entre eux, ils se sont frappés les uns les autres ; maintenant, Moabites, au pillage !
24. Et ils marchèrent contre le camp d’Israël. Mais Israël se leva, et frappa Moab, qui prit la fuite devant eux. Ils pénétrèrent dans le pays, et frappèrent Moab.
25. Ils renversèrent les villes, ils jetèrent chacun des pierres dans tous les meilleurs champs et les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d’eau, et ils abattirent tous les bons arbres ; et les frondeurs enveloppèrent et battirent Kir-Haréseth, dont on ne laissa que les pierres. »
Et là je vous demande de faire comme moi et de vous réjouir... enfin... enfin... un texte biblique est confirmé par l'archéologie!
Il est intéressant de noter que la dynastie des rois Omrides est décrite dans la Bible comme "faible" alors que l'archéologie, au contraire, retrace des guerres menées par ces rois et leurs indéniables succès (car même s'ils ont été repoussés par les Moabites et les Araméens... ils ont d'abord réussis à les conquérir).
Les complexes fortifiés de Megiddo et Jezréel confirment que cette dynastie disposait des moyens de ses ambitions. De plus, la frontière avec les Philistins est gardée par des forteresses.
La dynastie des rois omrides (Omri et Achab, et le fils de ce dernier) est remplacés par la dynastie des jehu (Jehu, Jochaz , Jeroboam II). A cette époque, Israël devient un vassal de l'Assyrie. Le pays est riche, mais et la paix sociale est menacé par des conflits sociaux autour du culte de Baal.
Le roi Jehu s'incline devant Senacherib
Cette dynastie s'achève dans l'assassinat et la guerre civile.
Le roi Osée ose (c'est le cas de le dire) s'allier avec l'Égypte pour s'affranchir des Assyriens... ils seront balayés!
Le royaume de Juda, au sud n'est cependant pas menacé par les Assyriens et profite même de l'exil des Juifs d'Israël. En quelques années la population double.
Finalement, en -701, les Assyriens dévastent Juda. Seule Jérusalem et Gezer sont épargnées. Le fort de Ra mat -Rachel (au sud de Jérusalem) est assiégé et pris.
En tout, 354 sites sont dévastés et 39 seulement seront reconstruits!
Néanmoins, sous le règne des rois Manassé et Josias, le royaume redevint prospère.
Au siècle suivant, le royaume de Juda se retrouve dans une position désagréable. L'Empire Assyrien est en crise, assaillis par Babylone la nouvelle puissance régionale. Et Juda se retrouve coincé entre l'Égypte et Babylone...
En 601-600, le roi Nabuchodonosor se lance à l'assaut de l'Égypte et échoue...
Le roi Joaqim de Juda se retrouve contraint de louvoyer entre les deux "superpuissances" sans doute paye-t-il d'abord tribu aux Babyloniens puis aux Égyptiens après leur victoire.
Cependant, en 598-597, Nabuchodonosor revient dans la région. Et cette fois, il assiège Jérusalem pour se venger de cet affront. Comme l'histoire et la Bible le racontent, Nabuchodonosor prend la cité qui est considéré comme une prise importante.
Les Juifs se retrouvent vassalisés... ce qui ne les empêche pas de se révolter lorsque le pharaon Psammétique II intervient dans la région.
Nous avons la chance de bénéficier de nombreux écris égyptiens, babyloniens, de la Bible, mais aussi d'écrits échangés entre les Juifs résidants (déjà!) à Babylone et leurs frères de Jérusalem pour connaître la situation.
D'un côté les Égyptiens reviennent en force et les Juifs de Jérusalem pensent qu'ils vont reprendre le contrôle de la région et qu'ils ont plutôt intérêt à se rapprocher d'eux. De l'autre, les Juifs de Babylone pensent que les Babyloniens vont l'emporter et essaient de convaincre leurs frères de rester vassaux de Babylone.
En 589, le roi Sédécias de Juda s'allie aux Égyptiens... mauvaise pioche, les Babyloniens assiègent Jérusalem en 587, au terme de 18 mois la ville est prise.
Les Égyptiens envoient bien une expédition de secours mais sont défaits par les Babyloniens.
C'est la fin du royaume de Juda.
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Anaxagore- Messages : 2234
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