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Civilisations mystérieuses de l'Asie

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Message par Anaxagore Lun 7 Sep - 12:41

Bonjour à tous, ce nouveau Topic est un peu la suite "des grands empires Africains". Comme le titre l'indique, il sera consacré à l'Asie.
Néanmoins, contrairement à son prédécesseur, le but n'est pas de parler de civilisations inconnues, mais plutôt de faits peu connus en Occident.

La Civilisation de l'Indus


Parler de la civilisation de l'Indus revient à parler d'une ère fabuleusement ancienne. Une époque où les dieux marchaient parmi les hommes, ou des vaisseaux aériens se déplaçaient au-dessus des terres. Ou des villes gisant à présent dans la boue des siècles élevaient leurs remparts. Une ère oubliée de grandes épopées, de royaumes abandonnées aux sables, de majestueuses rivières qui se perdent à présent dans les déserts. C'est dans cette ère de guerres fantastiques et de belles princesses que je vous convie.

La naissance


La civilisation de l'Indus naît à la fin du néolithique, dans la région du Baloutchistan, une région qui se trouve à cheval sur l'inde, l'Afghanistan et le Pakistan actuel. 7 000 avant J.C. la découverte de l'agriculture entraîne la sédentarisation des humains. Rien n'a plus changé le monde que l'agriculture. les animaux prennent le monde comme il est, ils récoltent et ils chassent. Longtemps, les hommes firent de même. Cependant,avec l'agriculture et la civilisation pastorale l'Homme commence à changer le monde autour de lui. Il change la géographie, il modifie le cours des fleuves pour irriguer, il abat les forêts pour bâtir, il domestique les animaux utile, tue les prédateurs; ces changements modifient radicalement le monde autour de l'Homme.
Les analyses génétiques faites sur les restes (rares) d'individus de cette époque tendent à démontrer que la population présente dans cette région est la même qu'au paléolithique. Le passage de la culture paléolithique à la culture néolithique s'est faite par diffusion de techniques et non par immigration de peuples étrangers à cette région.
Outre l'agriculture et l'élevage, les habitants commencent à utiliser la poterie.

Harappa


Au IVème millénaire commence la phase appelée "Harappéenne ancienne", il s'agit d'une époque de régionalisation avec l'apparition des premières structures pérennes et d’établissements pré-urbains... jargon pour dire que les gens d'une région donnée montrent des signes d'une culture propre différente de leurs voisins et que les premiers villages permanents s'établissent. près de 300 sites ont été identifiés par les archéologues, ils ont chacun un style de céramique propre. Ils durent quelques siècles puis disparaissent, remplacés par d'autres. Cette première phase de culture dure près d'un millénaire.
Bien évidemment, cette phase de maturation se termine par l'apparition d'une civilisation plus avancée. le premier véritable état de la région est la culture dite de "Kili Gul Muhammad (4300- 3500 avant J.C.) qui fleurit au Baloutchistan. Les fouilles archéologiques ont révélé une importante culture funéraire, les tombes ont livrés des objets importés des haut Plateaux d'Iran. Les recherches menées dans les établissements pré-urbains ont permis de retrouver des ateliers de travail de la pierre, des potiers et du lapis-lazuli.  Trois autres phases de culture se  succèdent jusqu'à ce que la région soit intégré à la culture du Sind fleurissant dans la vallée de l'Indus proprement dite. Dès - 3000 apparaissent une architecture monumentale de palais et de temples.
Avec un léger retard de 300 ans, les civilisations apparaissent à leur tour dans la vallée de l'Indus. Mais tout de suite, cette nouvelle culture se caractérise par un une rationalisation poussée (apparition de briques crues de tailles standards) et par une économie basée sur la prêche côtière au filet. Ils chassent, cueillent, cultivent et élèvent des animaux. Le style de leur poterie est directement inspirée de celui du Baloutchistan.
Vers - 2700, la culture "Harappéenne ancienne" se propage jusqu'au Penjab. La culture est à présent très raffinée, les poteries sont à présent exécutée au tour, incisée et teintes, d'un travail magnifique.
Nous arrivons à la fondation d'Harappa,  la ville qui donne son nom à la civilisation de l'Indus.

La culture du Sind


Dans les derniers siècles du IIème millénaire, apaprait la culture dite de Kot Diji ou culture du Sind. Kot Diji est le site archéologique le plus ancien de cette culture appellée à être la première véritable civilisation de l'Inde. La manière la plus simple de montrer le rayonnement de cette culture est de dire que l'on a retrouvé des poteries de ce style (commerce? Imitation?) aussi loin qu'en Iran.
C'est avec la culture de Sind que l'on passe du village aux premières villes, déjà entourées de murailles de briques crues. L'existence de quartiers d'artisanats emontre que cette civilisation connait une organisation rationnelle. Dans plusieurs de ces sites archéologiques, on a retrouvé de vastes pta-formes qui sont tout ce qui reste d'un vaste bâtiment qui devait être une sorte de palais ou de templs. En tout cas, il est très probable qu'il y avait déjà un roi à la tête de chaque cité. La présence de murailles laisse également entendre que les populations avaient besoi s d'être défendus contre des aggresseurs extérieurs.
Les fouilles ont également révélé l'existence d'un commerce intensif. Harappa, situé loin à l'intérieur des terres était alienté en poissons pêchés sur la côte, par exemple.
Plus intéressant encore, on arrive à un stade de proto-écriture. Ainsi les ouvriers qui travaillaient dans les briqueteries utilisaient des moules portant une marque pour identifier l'ouvrier. Les signes en question ressemblent à ceux qui seront utilisés par l'écriture harappèenne mâture.

La culture Harappéenne mâture


Nous sommes en - 2 600 et l'Inde entre dans une nouvelle ère pacée sous le signe de l'intégration et de l'expansion. En terme claire, la culture d'Harappa se répand. les anciens sites adoptent ses traits culturels, tandis que de nouveaux sites apapraissent ex-nihilho .
La planification urbaine est alors poussée au maximum, on élève des statues, on commence à utiliser des sceaux qui précèdent directement l'usage de l'écriture Les poids et les mesures sont standarisées. Les murailles de briques rues se retrouvent couvertes d'un parrement de briques cuites ou de pierre. L'urbanisation est très avancée (rue se coupant à angle droit, plan géométrique, utilisation rationnelle de l'espace,  portes fortifiées, templs, palais, quartiers commerçants).

Civilisations mystérieuses de l'Asie Dholavira-layout-fr

Toutes levilles sont divisées en deux parties: "la ville basse" et la "citadelle" ce qui montre un net esprit de caste... qui n'a rien d'étonnant en Inde. Il y a également une étonnante science hydraulique, puits et réservoirs sont connus depuis les époques précédentes, mais des canalisations, des égouts à ciel ouvert, des bains et même des latrines (!) apparaissent. des maquettes de maisons ont été retrouvé et certaines maisons étaient de vrais palais avec de nombreuses pièces et des toits en terrasse. La citadelle regroupe les bâtiments publics. Malheureusement, on ne sait pas vraiment à quoi il servait on a trouvé de vastes pièces d'eau (bains rituels?) de grands bâtiments qui ont été interprétés comme des greniers d'état, des galeries de colonnades et des terrasses qui étaient les soubassements d'autres bâtiments dont nous ne savons rien. Les cimetières nous ont donné des informations intéressantes sur l'état de santé (excellent) des populations aisées. On n'a pas trouvé de tombes de pauvres. Il a été proposé que les jgens aisés se faiser enterrer et que la crémation était pratiqué par les pauvres. Le mobilier funéraire se résume le plus souvent à des poteries; les femems ont des bijoux voire des miroirs de bronze. On ne trouve pas d'or, pas de pierres précieuses, ni objets portant des signes inscrits..; donc aucune trace d'écriture à cette époque.

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Tête dite du "Roi-prêtre"

Les fouilles dans les quartiers des artisans montrent que de nombreux tissus étaient travaillés, ainsi que le bois, l'os, la corne, les poteries, le bronze. Il y a une production d'objets de luxe, dont des bijoux et des faîences, du mobilier de bois incrusté de coquillages ou de pierres colorées. L'industrie des sceaux est très avancée et utilise en particulier des pierres fines..; et même de la stéatique une des pierres les plus dures et les plus difficiles à travailler au monde.

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Perle travaillée.

Les sceaux et les tablettes d'argiles, en l'absence d'écriture recourent à la gravure de scènes qui nous informent sur la vie quotidienne, en particulier les navires et les charriots utilisés dans la vie courante.
Les nombreux sceaux et leur utilisation (produits marqués) montrent que le commerce était régulé et contrôlé par des ijnstitutions qui rappellent nos impôts et nos douaniers. Ceux-ci veillent également à la prévention des fraudes et à la qualité des produits finis.
Si la sculpture et le travail des faënces est déjà assez avancé, la civilisation harappéenne n'est pas très avancée en métallurgie. L'essenciel du travail des métaux se réduit au martellage du cuivre à froid. Le bronze est connu, mais les moules sont rares et de petites tailles. Cuivre et bronze servent aussi bien aux armes (épées, haches, lances, pointes de flèches) qu'aux outils (scies, forets) et même à la statuaires, on a ainsi retrouvée plusieurs sculptures d'une "danseuse" nue, parées de bijoux qui devait être une porteuse d'offrandes appartenant aux décors des temples. L'or et l'argent sont nettement plus rares et ne se rencontrent que dans les plus grandes villes (une des raisons de penser que la clesse dirigeante habitait là et pas ailleurs). Ils servent à fabriquer des bijoux.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Dancing_girl
La danseuse

Les seules traces d'écriture sont les sceaux. Ces derniers sont courants et on l'avu sont apposés sur le travail de chacun en tant que poinçon de vérification ou marque de possession. Les sceaux sont généralement carrés gravés en creux d'une figure animale en relief acompagnés de quelques signes de cl'écriture harappéenne.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Unicorn._Mold_of_Seal%2C_Indus_valley_civilization
Sceau harappéen
Du fait de la briéveté des sentences, il a été impossible de traduire l'écriture.

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Le plus long texte harapéen parvenu jusqu'à nous (plaque en cuivre).

Exemple d'écriture, inscription de la porte nord (une des rares trace d'écriture ailleurs que sur un sceau):
Civilisations mystérieuses de l'Asie Banner_at_the_North_Gate_of_Dholavira

Le plus étonnant est la soudaineté du phénomène... pendant des millénaires, les progrès ont été lent. Il n'y a peu de différence entre la culture de l'an - 4 500 et la culture de l'an - 2500. mais en un siècle, la culture explose littéralement. En l'absence de toute source écrite sur cette période, il est impossible de savoir ce qui s'est passé. Pendant longtemps, les archéologues ont privilégié l'hypothèse d'une conquête par une civilisation extérieure, peut-être mésopotamienne. Mais... on n'en a retrouvé aucune trace; Une conquête aurait laissé des taces (incendies, pointes de flèches etc...). or, on n'a rien de tout cela.
A cause de l'absence d'écrits, il est également impossible d'être certains du noiveau de civilisation atteint à cette époque. Néamoins, la division des cités en quartiers regroupant des artisans, la standarisation poussée à tout niveau, laissent sous-entendre qu'il existait une administration efficace et donc des états.
Une théorie récente voudrait que les plus grandes cités aient contrôlés un réseau de cités vasales et constitués des états étonnement avancés. En tout, il y aurait eu six royaumes. Contrairement à ce qui a été avancé jusque là, ces différentes entitès n'auraient pas imposé un système de mesures standarisées. Chaque ville, y compris les sites urbains secondaires auraient eu utilisé des mesures différents... voire plusieurs.
Société complexe, stratifiée, organisée, admistrée, policée a longtemps jouis d'une vune réputation pacifique chez les archéologues. Néanmoins, en 2012, les squelettes d'un cimetière ont livré un nombre important de morts par traumatisme crânien résultant d'un coup porté à la tête. La probabilité d'une "épidémie de chutes" étant très faible, on ne peut avancer que l'hypothèse de violence volontaires. Une autre étude souligne que nous n'avons que les corps des gens des castes les plus élevées pour juger des violences au sein de la société. Et quelque que soit l'époque considérée, les populations pauvres ont toujours été plus exposées à la violence que les riches.

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Message par Anaxagore Mer 9 Sep - 19:58

Je t'en prie.

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Message par Anaxagore Sam 12 Sep - 11:23


Voici venir l'hiver des hommes...


Si vous voulez un métier tranquille où les résultats sont faciles à obtenir, l'archéologie n'est pas un bon choix. Vous passez votre vie à quatre pattes à dégager à la cuillère des petites parcelles de terrain tirées au cordeau et à espérer que vous trouverez quelque chose. Et même lorsque vous avez de la chance vous découvrez des villes nivelées où les habitants semblent avoir vécus sans être jamais morts et des cimetières qui vous racontent comme d'autres habitants sont morts mais pas comment ils ont vécus.
La civilisation Harappéenne est un cas d'école. Après 7 siècles de maturation, au XIX siècle avant J.C.... rideau !
Lorsque la civilisation Harappéenne est redécouverte au XIXème siècle de notre ère, les archéologues imaginent une théorie de grande invasion aryenne, de villes brûlées et de royaumes conquis par de grands conquérants... Sauf que cela nous apprends plus sur la mentalité de cette époque ainsi que sur les préjugés racistes et colonialistes des Blancs que sur les civilisations de l'âge du bronze.
En vérité, on ignore ce qui a provoqué l'effondrement de la civilisation Harappéenne. Les villes n'ont pas été détruites, mais abandonnées. Les hypothèses tournant autour de guerres civiles, ou internes ont perdu toute crédibilité, de même que les invasions.
On pense à présent qu'un bouleversement climatique ou une épidémie aurait provoqué l'effondrement de la civilisation de l'Indus.

Pendant 400 ans, l'Inde ne connait que des cultures moins perfectionnés qu'Harappa, ignorant l'urbanisme et les grands états organisés.

Les royaumes védiques


Puis, en 1 500 avant J.C., apparaissent une succession de royaumes qui vont être les premières nations à laisser leurs noms dans l'histoire de l'Inde.
Venu de l'ouest (1) la culture indo-iranienne se répand vers l'est et supplante les cultures locales. Cette nouvelle civilisation restera dans l'histoire pour sa littérature et sa religion. En effet, ces nouveaux venus qui rédigeront les quatre Védas, ainsi que les Brahmanas, les Aranyaka, et les Upanishad qui sont la base du canon hindouiste.


Au commencement: Le Rig Veda


Rig veda 10.129.6_7 a écrit:Nasadiya Sukta (hymne de non-Éternité) :

Qui sait vraiment ?
Qui peut le proclamer ?
D’où vient cette création ?
Les dieux sont venus plus tard, après la création de cet univers.

Qui sait donc d’où il vient ?
Si la volonté de Dieu l’a créé, ou s’Il était muet;
Seul celui qui en est le surveillant au plus haut des cieux sait,
Il sait seulement, ou peut-être qu’il ne sait pas.


Le Rig Veda ou "Veda des Strophes" est le plus ancien des Vedas. Il y a encore quelques années, certains historiens estimaient que le texte du Rigveda daté tout au plus de trois à quatre siècles avant J;C. et avait été créé à partir de fragments de textes plus anciens. Néanmoins, une étude linguistique récente a profondément bouleversé cette opinion. Le Rig Veda est rédigé dans une version du sanskrit si archaïque... qu'on ne peut le comparer à aucun autre texte!
Les descriptions données dans le Rig Veda montrent une région de l'Inde actuellement désertique comme verte et traversée de rivière. Or, on sait que cette désertification a commencé en 1 00à avant J.C. ce qui recule forcément le Rig Veda à une date antérieure.
Re plus, un texte sur tablette d'argile datant de la culture Mitanni (en Iran- Irak actuelle) donne des descriptions des dieux védiques à celles que l'on trouve dans le Rig Veda, or, cette tablette a été datée à entre - 1 450 et - 1350.
De ce fait, les datations communément admise pour le Rig Veda s'échelonnent entre - 1 100 et - 2000, avec un pic de probabilité entre - 1200 et - 1 500.

Ce que raconte le Rig Veda:


Composition du Rig Veda:


- Le Samhita (hymnes aux divinités, la partie la plus ancienne du Rigveda)
- Les Brahmanas, commentaires sur les hymnes
- Les Aranyakas ou les "livres de la forêt"
- Les Upanishads
Dans l’usage occidental, "Rigveda" se réfère généralement à la Rigveda Samhita, tandis que les Brahmanas sont appelés les "Rigveda Brahmanas" (etc.). Techniquement parlant, cependant, "le Rigveda" se réfère à l’ensemble du corps des textes transmis avec la partie Samhita. Différents corps de commentaires ont été transmis dans les différentes shakhas ou "écoles". Seule une petite partie de ces textes a été conservée : Les textes de seulement deux shakhas sur cinq mentionnés par le Rigveda Pratishakhya ont survécu. Le Shri Guru Charitra (15ème ou 16ème siècle) revendique même l’existence de douze shakhas rigvédiques. Les deux corps rigvédiques survivants sont ceux du Śākala et du Bāṣkala shakhas.

Hymnes


Les hymnes rigvédiques sont dédiés à diverses divinités, dont le chef est Indra, un dieu héroïque loué pour avoir tué son ennemi Vrtra; Agni, le feu sacrificiel; et Soma, la potion sacrée ou la plante dont il est fait à partir. Des dieux tout aussi éminents sont les dieux Adityas ou Asura Mitra–Varuna et Ushas (l’aube). Sont également invoqués Savitr, Vishnu, Rudra, Pushan, Brihaspati ou Brahmanaspati, ainsi que des phénomènes naturels divinisés tels que Dyaus Pita (le ciel brillant, le Ciel Père), Prithivi (la terre, la Terre Mère), Surya (le dieu du soleil), Vayu ou Vata (le vent), Apas (les eaux), Parjanya (le tonnerre et la pluie), Vac (le mot), de nombreuses rivières (notamment la Sapta Sindhu, et la rivière Sarasvati). Les Adityas, Vasus, Rudras, Sadhyas, Ashvins, Maruts, Rbhus, et les Vishvadevas ("tous les dieux") ainsi que les "trente-trois dieux" sont les groupes de divinités mentionnés.

Mandala 1 comprend 191 hymnes. Hymne 1.1 est adressé à Agni, et son nom est le premier mot de la Rigveda. Les autres hymnes sont principalement adressés à Agni et Indra, ainsi qu’à Varuna, Mitra, les Ashvins, les Maruts, Usas, Surya, Rbhus, Rudra, Vayu, Brhaspati, Visnu, le Ciel et la Terre, et tous les Dieux. Ce Mandala est daté d’avoir été ajouté à Rigveda après Mandala 2 à 9, et comprend le Riddle Hymne philosophique 1.164, qui inspire des chapitres plus tard Upanishads tels que le Mundaka.
Mandala 2 comprend 43 hymnes, principalement à Agni et Indra. Il est principalement attribué à la Rishi gṛtsamada śaunahotra.
Mandala 3 comprend 62 hymnes, principalement à Agni et Indra et le Vishvedevas. Le verset 3.62.10 a une grande importance dans l’hindouisme comme le mantra Gayatri. La plupart des hymnes de ce livre sont attribués à viśvāmitra gāthinaḥ.
Mandala 4 comprend 58 hymnes, principalement à Agni et Indra ainsi que les Rbhus, Ashvins, Brhaspati, Vayu, Usas, etc. La plupart des hymnes de ce livre sont attribués à vāmadeva gautama.
Mandala 5 comprend 87 hymnes, principalement à Agni et Indra, les Visvedevas ("tous les dieux'), les Maruts, la divinité jumelle Mitra-Varuna et les Asvins. Deux hymnes chacun sont dédiés à Ushas (l’aube) et à Savitr. La plupart des hymnes de ce livre sont attribués au clan atri.
Mandala 6 comprend 75 hymnes, principalement à Agni et Indra, tous les dieux, Pusan, Ashvin, Usas, etc. La plupart des hymnes dans ce livre sont attribués à la famille bārhaspatya des Angirasas.
Mandala 7 comprend 104 hymnes, à Agni, Indra, les Visvadevas, les Maruts, Mitra-Varuna, les Asvins, Ushas, Indra-Varuna, Varuna, Vayu (le vent), deux chacun à Sarasvati (rivière antique / déesse de l’apprentissage) et Vishnu, et à d’autres. La plupart des hymnes dans ce livre sont attribués à vasiṣṭha maitravaruṇi.
Mandala 8 comprend 103 hymnes à divers dieux. Hymnes 8.49 à 8.59 sont les apocryphes vālakhilya. Les hymnes 1-48 et 60-66 sont attribués au clan kāṇva, le reste à d’autres poètes (Angirasa).
Mandala 9 comprend 114 hymnes, entièrement consacrés à Soma Pavamana, la purification de la potion sacrée de la religion védique.
Mandala 10 comprend 191 hymnes supplémentaires, souvent dans une langue ultérieure, adressés à Agni, Indra et diverses autres divinités. Il contient le sukta de Nadistuti qui est en louange des rivières et est important pour la reconstruction de la géographie de la civilisation védique et le sukta de Purusha qui a été important dans les études de sociologie védique. Il contient également le Nasadiya sukta (10.129) qui traite de multiples spéculations sur la création de l’univers, et si quelqu’un peut connaître la bonne réponse. Les hymnes nuptiaux (10.85) et les hymnes de la mort (10.10-18) sont encore d’une grande importance dans l’exécution des rituels Grhya correspondants.


Rigveda Brahmanas


Parmi les Brahmanas qui ont été transmis dans les écoles de Bahvṛcas (c.-à-d. "possédés de nombreux versets"), comme les disciples des Rigveda sont appelés, deux sont venus jusqu’à nous, à savoir ceux des Aitareyins et des Kaushitakins. L’Aitareya-brahmana et le Kaushitaki- (ou Sankhayana-) brahmana ont évidemment pour base le même stock de matière exégétique traditionnelle. Ils diffèrent cependant considérablement tant par l’agencement de cette matière que par leur traitement stylistique, à l’exception des nombreuses légendes communes aux deux, dans lesquelles l’écart est relativement faible. Il y a aussi une certaine quantité de matériel propre à chacun d’eux.


Devi sukta, qui met en évidence la tradition de la déesse de l’hindouisme se trouve dans les hymnes Rigveda 10.125. Il est cité dans Devi Mahatmya et est récité chaque année pendant le festival Durga Puja.
Le Kaushitaka est, dans l’ensemble, beaucoup plus concis dans son style et plus systématique dans ses dispositifs qui conduirait à déduire qu’il est probablement l’œuvre la plus moderne des deux. Il se compose de 30 chapitres (adhyaya), tandis que le Aitareya a 40, divisé en huit livres (ou pentades, pancaka), de cinq chapitres chacun. Les 10 dernières adhyayas de ce dernier travail sont, cependant, clairement un ajout plus tard, bien qu’ils doivent avoir déjà fait partie de celui-ci au moment de Pāṇini (c. 5ème siècle avant JC), si, comme cela semble probable, un de ses sutras grammaticaux, réglant la formation des noms de Brahmanas, composé de 30 et 40 adhyayas, se réfère à ces deux œuvres. Dans cette dernière partie se trouve la légende bien connue (également trouvée dans le Shankhayana-sutra, mais pas dans le Kaushitaki-brahmana) de Shunahshepa, que son père Ajigarta vend et propose de tuer, dont le récital faisait partie de l’inauguration des rois.

Tandis que l’Aitareya traite presque exclusivement du sacrifice de Soma, le Kaushitaka, dans ses six premiers chapitres, traite des différentes sortes de haviryajna, ou offrandes de riz, lait, ghee, etc, sur lequel suit le sacrifice de Soma de cette manière, que les chapitres 7-10 contiennent le cérémonial pratique et 11-30 les récitations (shastra) du hotar. Sayana, dans l’introduction à son commentaire sur le travail, attribue l’Aitareya au sage Mahidasa Aitareya (c.-à-d. fils d’Itara), également mentionné ailleurs comme un philosophe; et il semble assez probable que cette personne a arrangé le Brahmana et a fondé l’école des Aitareyins. En ce qui concerne la paternité du travail de la sœur, nous n’avons aucune information, sauf que l’opinion du sage Kaushitaki est souvent considérée comme faisant autorité, et généralement en opposition à la Paingya—le Brahmana, il semblerait, d’une école rivale, les Paingins. Probablement, par conséquent, il est juste ce que l’un des manuscrits l’appelle : le Brahmana de Sankhayana (composé) en conformité avec les vues de Kaushitaki.

Rigveda Aranyakas et Upanishads



Chacun de ces deux Brahmanas est complété par un "livre forestier", ou Aranyaka. L’Aitareyaranyaka n’est pas une production uniforme. Il se compose de cinq livres (aranyaka), dont trois, le premier et les deux derniers, sont d’une nature liturgique, traitant de la cérémonie appelée mahavrata, ou grand vœu. Le dernier de ces livres, composé sous forme de sutra, est, cependant, sans doute d’origine ultérieure, et est, en effet, attribué par les autorités hindoues soit à Shaunaka ou à Ashvalayana. Les deuxième et troisième livres, d’autre part, sont purement spéculatifs, et sont également appelés le Bahvrca-brahmana-upanishad. Encore une fois, les quatre derniers chapitres du deuxième livre sont généralement distingués comme l’Aitareya Upanishad, attribué, comme son Brahmana (et le premier livre), à Mahidasa Aitareya; et le troisième livre est également appelé le Samhita-upanishad. En ce qui concerne le Kaushitaki-aranyaka, ce travail se compose de 15 adhyayas, les deux premiers (traitement de la cérémonie mahavrata) et les septième et huitième qui correspondent aux premier, cinquième et troisième livres de l’Aitareyaranyaka, respectivement, alors que les quatre adhyayas habituellement insérés entre eux constituent le très intéressant Kaushitaki (Brahmana-) Upanishad,[105] dont nous possédons deux recensions différentes. Les parties restantes (9-15) de l’Aranyaka traitent des airs vitaux, de l’Agnihotra interne, etc., se terminant par le vamsha, ou succession d’enseignants.

Importance


Le texte est un sanskrit védique poétique hautement stylisé avec des louanges adressées aux dieux védiques et aux chefs. La plupart des hymnes, selon Witzel, étaient destinés à être récités au rituel annuel du Nouvel An Soma. Le texte comprend aussi des poèmes non rituels, des fragments de mythologie, des formules archaïques et un certain nombre d’hymnes avec des spéculations philosophiques précoces. Composées par les poètes de différents clans, y compris les célèbres rishis védiques (sages) tels que Vishvamitra et Vasishtha, elles signifient le pouvoir du prestige à vac (discours, son), une tradition établie. Le texte introduisit les concepts prisés tels que Rta (réalisation active de la vérité, harmonie cosmique) qui inspira le concept hindou ultérieur du Dharma. Les versets rigvédiques formulent ce Rta comme effectué par Brahman, une vérité significative et non auto-évidente. Le texte contient également des hymnes de "haute valeur poétique" - certains sous forme de dialogue, ainsi que des histoires d’amour qui ont probablement inspiré plus tard les poètes épiques et classiques de l’hindouisme, affirme Witzel.

Selon Nadkarni, plusieurs hymnes du Rigveda renfermaient des vertus chéries et des déclarations éthiques. Par exemple, les versets 5.82.7, 6.44.8, 9.113.4, 10.133.6 et 10.190.1 mentionnent la parole véridique, l’action véridique, l’autodiscipline et la justice. L'hymne 10.117 présente la signification de la charité et de la générosité entre les êtres humains, comment aider quelqu’un dans le besoin est finalement dans l’intérêt de l’aidant, son importance pour l’individu et la société. Selon Jamison et Brereton, les hymnes 9.112 et 9.113 énoncent poétiquement que « ce que tout le monde [les humains et tous les êtres vivants] veut vraiment, c’est un gain ou une vie facile », même une goutte d’eau a un but, à savoir « simplement chercher Indra ». Ces hymnes présentent l’imagerie d’être au ciel comme "liberté, joie et satisfaction", un thème qui apparaît dans les Upanishads hindous pour caractériser leurs enseignements de la réalisation de soi.

Débat sur le monisme


Alors que les hymnes plus anciens du Rigveda reflètent le rituel sacrificiel typique du polythéisme, ses parties plus jeunes, spécifiquement mandalas 1 et 10, ont été notés comme contenant des spéculations monistes ou hénotheistiques.


Un exemple largement cité de telles spéculations est l'hymne 1.164.46:


— Rigveda 1.164.46, traduit par Ralph Griffith a écrit:Ils l’appellent Indra, Mitra, Varuna, Agni, et il est le Garutman aux ailes nobles.
A ce qui est Un, les sages donnent à beaucoup un titre qu’ils appellent Agni, Yama, Matarisvan.


Max Müller a notamment introduit le terme "henotheistisme" pour la philosophie exprimée ici, en évitant les connotations de "monothéisme" issu de la tradition judéo-chrétienne. D’autres exemples largement cités de tendances monistes comprennent les hymnes 1.164, 8.36 et 10.31.
D’autres savants affirment que Rigveda comprend une diversité émergente de la pensée, y compris le monothéisme, le polythéisme, l’hénothéisme et le panthéisme, le choix serait laissé à la préférence de l’adorateur. Ainsi le Nasadiya Sukta (10.129) est l’un des hymnes rigvédiques les plus cités dans les présentations occidentales populaires.

Des exemples de Mandala 1 présentés pour illustrer la nature "métaphysique" du contenu des hymnes plus jeunes incluent : 1.164.34 : "Quelle est la limite ultime de la terre?" , "Quel est le centre de l’univers?" , "Quel est le sperme du cheval cosmique?" , "Quelle est la source ultime de la parole humaine?" ; 1.164.34 : "Qui a donné le sang, l’âme, l’esprit à la terre?" , "Comment l’univers non structuré pourrait-il donner origine à ce monde structuré?" ; 1.164.5 : "Où se cache le soleil dans la nuit?" , "Où vivent les dieux?" ; 1.164.6 : "Où est le support à venir pour l’univers né?" ; 1.164.20 (un hymne qui est largement cité dans les Upanishads comme la parabole du Corps et de l’Âme) : "Deux oiseaux aux ailes belles, compagnons inséparables; Ont trouvé refuge dans le même arbre abritant. L’un mange sans cesse du figuier; l’autre, ne mangeant pas, regarde.".

—Rigveda 10.129 (Abrégé, Tr : Kramer / Christian) a écrit:Nasadiya Sukta (10.129):
Il n’y avait ni inexistence ni existence alors;
Ni le royaume de l’espace, ni le ciel qui est au-delà;
Qu’est-ce qui a remué? Où? Dans quelle protection?
Il n’y avait ni mort ni immortalité alors;
Aucun signe distinctif de la nuit ou du jour;
Celui-là respirait, sans vent, par sa propre impulsion;
A part ça, il n’y avait rien au-delà.
Les ténèbres étaient d’abord cachées;
Sans marques distinctives, c’était de l’eau;
Ce qui, en devenant, par le vide était couvert;
Qu’un par la force de la chaleur a vu le jour;
Qui sait vraiment? Qui le proclamera ici?
Où a-t-il été produit? D’où vient cette création?
Les dieux sont venus après, avec la création de cet univers.
Qui sait donc d’où il vient ?
Si la volonté de Dieu l’a créé, ou s’Il était muet;
Peut-être qu’il s’est formé lui-même, ou peut-être qu’il ne l’a pas fait;
Seul celui qui en est le surveillant au plus haut des cieux sait,
Lui seul sait, ou peut-être qu’il ne sait pas.
Cet hymne est l’une des racines de la philosophie hindoue

Le Rigveda contient des récits de conflits entre les Aryas et les Dasas et les Dasyus. Il décrit Dasas et Dasyus comme des gens qui ne font pas de sacrifices (akratu) ou qui n’obéissent pas aux commandements des dieux (avrata). Leur discours est décrit comme mridhra qui pourrait diversement signifier doux, grossier, hostile, méprisant ou abusif. D’autres adjectifs qui décrivent leur apparence physique sont sujets à de nombreuses interprétations. Cependant, certains savants modernes comme Asko Parpola relient les Dasas et les Dasyus aux tribus iraniennes Dahae et Dahyu et croient que les Dasas et les Dasyus étaient les premiers immigrants indo-aryens qui sont arrivés dans le sous-continent avant les Aryens védiques. Avec sympathie, Bronkhorst a soutenu que la plaine centrale du Gange était dominée par une culture indo-aryenne apparentée mais non védiqueune différence également notée par Samuel.


Les récits de conflits militaires entre les différentes tribus des Aryens védiques sont également décrits dans le Rigveda. Le plus notable de ces conflits a été la bataille des Dix Rois, qui a eu lieu sur les rives de la rivière Parushni (moderne Ravi). La bataille a été livrée entre la tribu Bharatas, dirigée par leur chef Sudas, contre une confédération de dix tribus. Les Bharatas vivaient autour des régions supérieures de la rivière Saraswati, tandis que les Purus, leurs voisins occidentaux, vivaient le long des régions inférieures de Saraswati. Les autres tribus habitaient au nord-ouest des Bharatas dans la région du Pendjab. La division des eaux de Ravi aurait pu être une raison de la guerre. [La confédération des tribus a essayé d’inonder les Bharatas en ouvrant les digues de Ravi, pourtant Sudas est sorti victorieux dans la bataille de Dix Rois. Purukutsa, le chef du Purus, a été tué dans la bataille et le Bharatas et le Purus ont fusionné dans une nouvelle tribu, le Kuru, après la guerre.

Les trente- quatre tribus rigvédiques


1- Alina (Rig Veda 7.18.7) - Ils étaient probablement l’un des clans vaincus par Sudas au Dasarajna:I 39 et il a été suggéré qu’ils vivaient au nord-est de Nurestan, parce que beaucoup plus tard, au cours du 7ème siècle de notre ère, leur terre a été mentionné par le pèlerin chinois Xuanzang.:I 39
2-Anu est un terme védique sanskrit pour l’un des 5 clans principaux dans le Rigveda, RV 1.108.8, RV 8.10.5 (les deux fois énumérés avec le Druhyu) et, beaucoup plus tard aussi dans le Mahabharata. À la fin de la période védique, l’un des rois Anu, le roi Anga, est mentionné comme un "chakravartin" (AB 8.22). Ānava, la dérivation vrddhi d’Anu, est le nom d’un souverain dans le récit rigvédique de la bataille des Dix-Rois (7.18.13) et à 8.4.1 avec le Turvaśa (clan). Le sens ánu "vivant, humain" (Naighantu) ne peut pas être corroboré pour le Rigveda et peut avoir été dérivé du nom tribal.
3- Āyu
4- Bhajeratha
5- Bhalanas - Les Bhalanas étaient l’un des clans qui ont combattu Sudas dans la bataille de Dasarajna. Certains chercheurs ont fait valoir que les Bhalanas vivaient dans le Kabulistan et que le col de Bolan tire son nom des Bhalanas.
6- Bharatas - Les Bharatas sont un clan aryen mentionné dans le Rigveda, en particulier dans le Mandala 3 attribué à la sage Bharata Vishvamitra et dans le Mandala 7. Bharatá est également utilisé comme un nom d’Agni (littéralement, "à entretenir", c’est-à-dire le feu devant être maintenu en vie par les soins des hommes), et comme nom de Rudra dans la RV 2.36.8. Dans l’un des "hymnes fluviaux" RV 3.33, le clan Bharata tout entier est décrit comme traversant, avec leurs chars et leurs chariots, au confluent du Vipash (Beas) et du Shutudri (Satlej). Les hymnes de Vasistha dans Mandala 7 (7.18 etc.) mentionnent les Bharatas comme protagonistes de la bataille des Dix Rois, où ils sont du côté victorieux. Ils semblent avoir réussi dans les premières luttes de pouvoir entre les différents clans aryens et non aryens d'ailleurs ils continuent à dominer les autres tribus dans les textes post-Rigvedic, et plus tard dans la tradition (épique), le Mahābhārata, l’ancêtre éponyme devient Bharata Chakravartin, conquérant de 'toute l’Inde', et son clan et son royaume s’appelle Bhārata. "Bhārata" est aujourd’hui le nom officiel de la République de l’Inde.
7- Bhrigus
8- Chedi
9- Dasa (dāsa, 'servant')
10- Dasyu (iranien : Dahyu, mentionné en latin comme : Dahae, en grec comme : Daai)
11- Dṛbhīka[
12- Druhyus - Les Druhyu étaient un peuple de l’Inde védique. Ils sont mentionnés dans le Rigveda, habituellement avec le clan Anu. Certains des premiers chercheurs les ont placés dans la région du Nord-Ouest. Les derniers textes, l’Épique et les Puranas (I 39, les localisentdans le "nord", c’est-à-dire, en Gandhara, en Aratta et en Setu. (Vishnu Purana IV.17) Les Druhyus (sous Angara) furent chassés du pays des sept fleuves par le roi Mandhatri de la dynastie Ikshvaku.. Leur roi suivant, Gandhara, s’installa dans une région du nord-ouest qui devint alors connue sous le nom de Gandhāra. Les fils du roi Druhyu plus tard Pracetas aussi s’installent dans la région "nord" (udīcya)
13- Gandhari
14- Gungu
15- Dynastie Ikshvaku
16- Krivi
17- Kikata
18- Kuru
19- Mahīna
20- Malankhara
21- Maujavant
22- Matsya
23- Nahuṣa
24- Paktha.
25- Panis (Il est à remarquer que "Parni" est un synonyme d'iranien, ce qui peut être une coïncidence... ou pas).
26- Pārāvata
27- Parsu (Parśu) - Les Parsus sont apparentés aux Perses. Ceci est basé sur la preuve d’une inscription assyrienne de 844 avant J.C. se référe aux Perses sous le nom de "Parshu", et l’inscription de Behistun de Darius I de Perse se référant à "Parsa" comme la maison des Perses.
28- Puru (Pūru)
29- Ruśama
30- Sārasvata
31- Srñjaya
32- Tritsu Les Tritsus sont un sous-groupe du Puru qui sont distincts des Bharatas mentionnés dans Mandala 7 du Rigveda (dans les hymnes 18, 33 et 83). Sous le roi Sudas ils ont vaincu la confédération de dix rois avec l’aide des Bharatas à la bataille des Dix Rois.
33- Turvasa (Turvaśa)
34- Yadu

(1) Note importante: Traditionnellement, on fait venir les "Aryens" des hauts- plateaux d'Iran... c'est logique puisque le terme Iran dérive d'Arya (Seigneur). Néanmoins, l'archéologie et surtout la linguistique semble à présent désigner une zone en forme de larme q qui part de la rive est de la mer Caspienne, entoure la mer d'Aral avant de s'effilocher lentement vers le nord-est. D'autres cultures comme celle des tombes de Gandhara ou la culture des peintures grises (toutes deux en Inde), antérieures à la civilisation védique ont de fortes chances d'appartenir à l'ère culture indo-aryenne... et ceux des siècles avant l'immigration/invasion supposée des Indo-iraniens (terme à préférer à "Aryen"... qui évoque un moustachu colérique et des bruits de bottes). Il est probable qu'il faudra attendre l'invention de la machine à remonter le temps pour ramener une preuve définitive, mais les spécialistes sont de plus en plus persuadés que la culture védique est née d'un diffusionnisme culturelle et non d'une immigration.

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Message par Préhistorique Sam 12 Sep - 15:47

On pense à présent qu'un bouleversement climatique ou une épidémie aurait provoqué l'effondrement de la civilisation de l'Indus.

Dans la mythologie hindoue sept rivières sacrées dont le Gange, L’ Indus et le Sarasvati. On suppose que le Sarasvati abgien existé, il coulait dans le désert de Thar parallèlement à l'Indus. Plus tard des mouvements tectoniques auraient détourné le cours supérieur vers celui du Gange, asséchant son cours inférieur. Ça ne peut expliquer la fin de cette civilisation à lui tout seul car d'autres régions sont resté arrosée par l'Indus et le Gange mais ça a du y contribuer.

Civilisations mystérieuses de l'Asie 483px-Sarasvati-ancient-river

1 rivière ancienne
2 rivière actuelle
3 désert actuel du Thar
4 ancien rivage
5 rivage actuel
6 ville actuelle

Civilisations mystérieuses de l'Asie Carte_Indus

On peut voir que des sites harappéens sont alignés sur cet ancien fleuve.

Néanmoins, l'archéologie et surtout la linguistique semble à présent désigner une zone en forme de larme qui part de la rive est de la mer Caspienne, entoure la mer d'Aral avant de s'effilocher lentement vers le nord-est.

La culture D'Andronovo ?

Civilisations mystérieuses de l'Asie 220px-Indo-Iranian_origins
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Message par Anaxagore Lun 14 Sep - 16:38

Oui, la culture d'Andronovo.
Mais il ne s'agit que d'une théorie.
JPour ma part, je pense qu'il y a eu une diffusion culturelle sans émigration.

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Message par LFC/Emile Ollivier Jeu 17 Sep - 14:52

Vraiment passionnant ce sujet. Vivement que tu parles des Thokariens Smile
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Message par Anaxagore Jeu 17 Sep - 16:04

Les tokhariens, oui c'est prévue.

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Message par Anaxagore Sam 19 Sep - 11:22

Les Royaumes Védiques (-1 100; - 500)


Après l'époque des tribus rigvédiques (-1 500; - 1 200), apparaissent l'époque des royaumes védiques. Progressivement, les tribus nomades deviennent semi-nomades. Néanmoins, les valeurs de l caste gouvernante restent celle des peuples nomades. Ainsi la possession de chevaux demeura une priorité importante des dirigeants védiques et un vestige leur mode de vie antérieur. Les chevaux nécessaires à la cavalerie et au sacrifice ne pouvaient pas être élevés en Inde, des routes commerciales au-delà de l’Hindu Kush furent fondé pour maintenait l'approvisionnement. La principale raison de la sédentarisation est la démocratisation des outils de fer, en particulier la hache du bûcheron. En effet, jusque là, les plaines gangétiques étaient restées hors des limites des tribus védiques à cause de l’épaisse couverture forestière. Après 1000 avant J.-C., l’utilisation de haches et de charrues de fer s’est généralisée et les jungles ont pu être nettoyées facilement. Cela a permis aux tribus védiques d’étendre leurs colonies dans la région occidentale du Ganga-Yamuna Doab. Bon nombre des anciennes tribus se sont alors regroupées pour former de plus grandes unités politiques.
À la fin de l'ère védique, les royaumes couvrent tout le nord-ouest de l'Inde (seule la pointe sud, peuplée de Dravinien, est encore indépendante) une partie du Pakistan et de l'Afghanistan actuelle. Dans le nord est de l'Inde et le Bangladesh actuel, seul le cours des grands fleuves montre des signes de peuplement importants.

La religion védique s’est développée avec l’émergence du royaume Kuru, systématisant sa littérature religieuse et développant le rituel Śrauta. Cet état est associé à la culture des articles peints gris (c. 1200-600 avant notre ère), qui ne s’est pas développée à l’est du Ganga-Yamnuya Doab. Il est à noter que cette nouvelle culture différait de la culture apparentée, bien que nettement différente, de la région du Gange central, qui était associée à la vaisselle noire polie du nord et aux mahajanapadas de Kosala et de Magadha.

Au cours de cette période, le système des castes apparut. D'après les archéologues, à ce stade de l’histoire indienne, les proto-royaumes védiques étaient un "ordre hiérarchique de domaines qui reflétait une division du travail entre les différentes classes sociales". Les castes védiques étaient au nombre de quatre : les prêtres brahmanes et la noblesse guerrière se trouvaient au sommet, les paysans et les commerçants libres étaient les troisièmes, et les esclaves, les ouvriers et les artisans, beaucoup appartenant au peuple indigène, étaient les quatrièmes. C’était une période où l’agriculture, le métal et la production de produits de base, ainsi que le commerce, se sont considérablement développés. Ce fut aussi à cette époque que les textes védiques, y compris les premiers Upanishads et de nombreux sutras importants pour la culture hindoue ultérieure, ont été achevés.

Le royaume Kuru, le premier "état" védique, fut formé par une "super-tribu" qui joignit plusieurs autres tribus dans une nouvelle unité. Pour gouverner cet état, les hymnes védiques ont été rassemblés et transcrits, et de nouveaux rituels ont été développés, qui ont formé les rituels désormais orthodoxes Śrauta. Le roi Parikshit et son successeur Janamejaya ont été deux figures clés de ce processus de développement de l’État Kuru, transformant ce royaume en puissance politique et culturelle dominante de l’Inde du Nord de l’âge de fer.

Le plus connu des nouveaux sacrifices religieux qui ont surgi dans cette période était l’Ashvamedha (sacrifice de cheval). Comme nous l'avons vu plus haut, ce sacrifice avait une telle importance pour les seigneurs védiques (encore proche de leurs origines nomades) qu'ils développèrent tout un système d'importation pour se procurer des chevaux. Ce sacrifice consistait à mettre un cheval consacré en liberté pour errer dans les royaumes pendant un an. Durant tout ce temps, le cheval était suivi par une bande choisie de guerriers. Les royaumes et chefferies dans lesquels le cheval errait devaient rendre hommage ou se préparer à combattre le roi auquel le cheval appartenait. Ce sacrifice a exercé une pression considérable sur les relations entre États à cette époque. Cette période a également vu le début de la stratification sociale avec la division de la société védique entre les castes Brahmanes, Kshatriya, Vaishya et Shudra.

Le royaume Kuru déclina après sa défaite par la tribu Salva non-védique, et le centre politique de la culture védique se déplaça vers l’est, dans le royaume Panchala sur le Gange, sous le roi Keśin Dālbhya (approximativement entre 900 et 750 avant JC). Plus tard, au VIIIe ou VIIe siècle avant J.-C., le royaume de Videha est apparu comme un centre politique plus éloigné vers l’Est, dans ce qui est aujourd’hui le Bihar nord de l’Inde et le Népal sud-est, atteignant son importance sous le règne du roi Janaka, dont la cour a assuré le patronage aux sages brahmanes et aux philosophes tels que Yajnavalkya, Uddalaka Aruni et Gargi Vachaknavi. Le Panchala est également demeuré en vue pendant cette période, en particulier au cours du règne du roi Pravahana Jaivali.

La naissance des villes


Civilisations mystérieuses de l'Asie Ancient_india

Au sixième de notre ère, l'Inde voit apparaître les premiers grands royaumes, les Mahajanapadas. Après l'époque de guerre intense des premiers royaumes védiques, le commerce et le voyage réunit les différents royaumes et permet la diffusion de la culture; Les villages aux croisements des routes et sur les fleuves s'enrichissent du négoce, la population s'accroit et attire les populations des villages proches. Un phénomène maintes fois vu et répété au cours de l'histoire humaine. Anga, un petit royaume à l’est de Magadha (sur le pas de porte du Bengale occidental moderne), a formé la frontière orientale de la culture védique. Yadavas se développa vers le sud et s’installa sa capitale à Mathura (actuel état indien d'Uttar Pradesh). Au sud de leur royaume se trouvait Vatsa qui fut gouvernée depuis sa capitale de Kausambi (à 56 km au sud-est du Gange). La rivière Narmada et certaines parties du Deccan nord-ouest formaient les limites sud. [60][61] Les États nouvellement formés luttent pour la suprématie et commencent à afficher des ambitions impériales.

La fin de la période védique est marquée par des changements linguistiques, culturels et politiques. La grammaire du Pāṇini marque un sommet final dans la codification des textes du sutra, et en même temps le début du sanskrit classique. L’invasion de Darius I de la vallée de l’Indus au début du VIe siècle avant J.-C. marque le début de l’influence extérieure, qui se poursuit dans les royaumes des Indo-Grecs. Pendant ce temps, dans la région de Kosala-Magadha, les mouvements shramana (y compris le jaïnisme et le bouddhisme) s’opposaient à l’autorité et à l'orthodoxie auto-imposée des brahmanes intrus et à leurs écritures et rituels védiques. Ainsi, la culture sramana, qui était indo-européenne, mais pas védique. Dans cette culture, les kshatriyas étaient placés plus haut que les brahmanes, et ils rejetaient l’autorité et les rituels védiques.

La fin de l'ère védique fut annoncée par la naissance d'un prince dans la ville de Lumbini, à l'époque capitale de l'un des royaumes Mahajanapada juste au sud de l'Himalaya. Le bébé, fils du roi Suddhodana et de la reine Maya s'appelait Siddharta Gautama...  le monde le connaîtra sous celui de Bouddha (l'Éveillé).

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Message par Anaxagore Sam 3 Oct - 15:32

Le Pays entre les Deux-Fleuves


Il y a 7 300 ans, la Mésopotamie connaissait déjà une société avancée. On semait et récoltait l'ancêtre du blé, on élevait des chèvres, des moutons et des bœufs pour leur viande, leur lait ou la laine et le cuir qui servait à l'habillement.  En outre, les bœufs étaient déjà attelés à des sortes de traineaux (la roue attendant encore d'être inventée). On pêchait avec des barques de roseaux qui sont toujours utilisées au sud de l'Irak et la population habitait dans des huttes... que la population arabe pauvre utilise encore de nos jours.
Ce monde c'est celui de la culture d'Obeïd, une civilisation assez avancée pour bâtir des temples et des  maisons en briques d'argile crue, enterrés ses morts avec des statuettes et des offrandes démontrant une religion élaborée. Et surtout utiliser des poteries peintes d'une grande finesse.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Frieze-group-3-example1
C'est aussi à cette époque qu'apparait la métallurgie.
Les archéologues pensent que tout commença avec les poteries. Il est d'usage d'utiliser des colorants pour les peintres alors qu'elles étaient crues puis de les faire chauffer dans un grand four pour les durcir.
Sauf que parmi les colorants utilisés il y avait du cuivre;
Ils pensaient obtenir une belle couleur verte... pourquoi le cuivre chauffé prenait-il donc cet aspect rouge-orange chatoyant et... métallique?
Pendant des siècles l'homme utilisa des haches, des perles et des poignards tirés de dépôts à ciel ouvert. Mais dès - 4 500, l'homme exploite des mines.
Le cuivre étant mou, pour en faire des armes, il faut le durcir. Le premier mélange capable de durcir le cuivre fut avec l'arsenic... mais le métier de forgeron prit la réputation d'être maudit car les vapeurs d'arsenic tuaient rapidement ceux qui forgeaient les armes.

La période d'Uruk


Faisons un saut d'un millénaire...
Nous somems entrés dans le Chalcolithique récent, entre les estuaires (plus au nord que de nos jours) du Tigre et de l'Euphrate et la région où se situe à présent Bagdad, sont apparus treize cités-états dont certaines comme Ur, Uruk, Eridu, Umma, Kish ou Nippur seront des capitales de grand royaumes.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Basse_M%C3%A9sopotamie_Uruk
Leur culture précède directement Sumer.
Les tempes sont à présent bâtis sur une cour surélevée par une plate-forme et comprend un bâtiment principal dont le plan est une évolution des maisons tripartites de la période Obeid. Mais leur décoration murale est plus élaborée avec des contreforts et des niches.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Vorderasiatisches_Museum_Berlin_-_Habuba_Kabira_01
Mosaiques murales dites "mosaîques à cônes". Les les cônes de pierre où d'argile cuite ont une base formant un disque coloré. On les enfonce dans le plâtre encore mou des murs pour faire des décors géométriques.

Les habitants sont des pasteurs et des agriculteurs.
Chaque été, des leurs troupeaux partent pour la région du lac de van (Turquie actuelle) et des messagers permettent aux propriétaires de communiquer avec les pâtres.
Au début les messages sont oraux. Puis on a inventé un système simple de figurine pour comptabiliser les naissances et les décès dans les troupeaux.
C'est à cette époque que l'on invente les premières tablettes d'argiles. Les figurines deviennent des dessins assortis d'une comptabilité. Il ne s'agit pas encore d'écriture puisque l'on ne sait pas exprimer des idées et des concepts. On se contente de désigner un objet matériel et d'associer des chiffres. Cela permet juste la tenue d'archives.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Early_writing_tablet_recording_the_allocation_of_beer
tablette mentionnant une distribution de bière

Le déluge



Le déluge biblique, comme d'ailleurs toute la Genèse, est tirée de récits sumériens.
Le récit du déluge figure sur la onzième tablette de l'Épopée de Gilgamesh. Utanapishtim, qui dit avoir été informé par le dieu de la Sagesse que l'assemblée des divinités a décidé de détruire l'humanité reçoit ce conseil : « Démolis ta maison pour te faire un bateau ! Renonce à tes richesses pour sauver ta vie ! Détourne-toi de tes biens pour te garder sain et sauf ! Mais embarque avec toi des spécimens de tous les animaux (...). Six jours et sept nuits durant, bourrasques, pluies battantes, ouragans et déluge continuèrent de saccager la terre ».
Les similitudes avec le texte biblique sont frappantes : ainsi, comme Noé Utanapishtim lâche une colombe afin de repérer une terre émergée et finit par accoster sur une montagne.
La traduction de George Smith, validée par un grand orientaliste, démontre que le mythe du déluge est antérieur à la Bible, elle-même écrite par étapes à la fin du 1er millénaire avant J.-C...
Dans l'un et l'autre cas, l'inondation sert de prétexte pour montrer ce qu'il en coûte à l'humanité de déplaire à la divinité.
La grande différence c'est que le déluge sumérien ne détruit pas toute la création. À Uruk, après une âpre lutte Gilgamesh seigneur de Kulaba (un des deux villages formant la ville d'Uruk)à renversé le roi d'Uruk et prit son trône.
Personnage de légende ?
Pas seulement, Gilgamesh apparait dans la liste royale sumérienne
Civilisations mystérieuses de l'Asie Sumeriankinglist
il y est noté comme le cinquième roi d'Uruk, ayant régné vers - 2650.

Toutefois, la ville que Gilgamesh dirige après avoir tué son oncle est toujours ravagée par le déluge et le nouveau roi doit faire ses preuves. À l'époque, l'écriture vient juste d'apparaître, elle est phonétique on associe des noms d'objets qui sont homophones de concepts. Les premiers scribes écrivent des hymnes consacrés aux dieux; Le reste de la population sont à la fois des chasseurs-cueilleurs, des artisans, des paysans et des pâtres. Chacun est plus ou moins autonome, il n'y a pas encore vraiment de spécialisation.
Pour tout reconstruire, Gilgamesh décide d'une organisation comme il n'en a jamais existé avant. Il commence par construire des entrepôts d'état pour stocker le matériel puis organise le peuple. Certains feront des briques, certains les cuiront (seuls les murs de la ville sont en briques cuites), certains chasseront, certains cultiveront, certains feront paître les troupeaux.
Bien sûr ceux qui feront des briques devront être nourris et ceux qui ont leurs maisons à reconstruire auront besoin de briques. Ils pourront échanger les uns contre les autres auprès des scribes qui gardent les entrepôts d'état. Pour que le troc fonctionne à cette échelle, Gilgamesh invente un étalonnage par comparaison avec étalon... ce sera la première monnaie.
Gilgamesh est ainsi le créateur de la première administration, du système des monnaies et des premiers métiers. Enfin, tout cela a écris presque 700 ans après les faits, à une époque où Gilgamesh était devenu une légende et un dieu.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Gilgamesh
Gilgamesh ( son nom devait sans doute se prononcer "Bilgamès" et veut dire: " L'Ancêtre est un héros/ jeune homme")

Néanmoins, le règne de Gilgamesh est considéré comme despotique.  Les habitants Uruk prièrent les dieux pour qu'on les débarrasse de leur tyran. Ils créèrent alors le redoutable Enkidu... le reste est raconté dans l'épopée de Gilgamesh.
Dans le récit Gilgamesh et Agga, nous voyons la guerre que ce livre Gilgamesh roi d'Uruk et Agga roi de Kish... son suzerain que l'orgueilleux Gilgamesh ne reconnaissait pas. Le récit nous apprend quelque chose de très intéressant, le roi doit pour déclarer la guerre obtenir l'assentiment des deux assemblées de la ville, les Anciens, et les habitants (formés d'une réunion de tous les jeunes en âge de se battre).
Civilisations mystérieuses de l'Asie Reverse._Gilgamesh_and_Aga._Old_Babylonian_period%2C_from_southern_Iraq._Sulaymaniyah_Museum%2C_Iraqi_Kurdistan
tablette de la légende Gilgamesh et Agga
Chronologiquement, cette tablette du 3ème millénaire est antérieure de plusieurs siècles aux texte les plus complets de l'épopée de Gilgamesh (la version "standard" date de - 1 200). néanmoins, Enkidu est déjà montré au côté du roi comme son serviteur, témoignant de l'ancienneté de la légende.

Religion

L'épopée de Gilgamesh évoque la mort du héros "Le destructeur du mal est couché, il ne se remet pas sur pied" (nig erim ha-lam-e ba-nàd GUR nu-mu-e-da-an-zig-zig). Tout le problème c'est que le texte insiste sur son destin particulier. En tout cas les mondes de l'après vie des Sumériens ne sont ni des enfers, ni des paradis... Il y a plusieurs noms comme Kur (la Montagne) ou Arallu (le Grand en-Bas). D'après les textes fragmentaires, l'après-vie des Sumériens dépend d'ailleurs plus du comportement des enfants du défunt après sa mort (respectent-ils les rites funéraires?) que du comportement du défunt quand il était en vie. Par exemple,  la tombe du défunt sera reflétée dans l'au-delà par la résidence du défunt. Aussi, la coutume veut que l'on partage des repas funéraires en évoquant le défunt sur sa tombe (avec une part pour le mort), cette nourriture servira au défunt dans Arallu. En tout cas, le dieu Ud est ainsi appelé: "Ud ud MAN?(1)_ gidin_gidin-e-ne-gé" c'est à dire: " Soleil des esprits des défunts".  Son rôle est "il organise les esprits des défunts sans lui devant eux la lumière n'est pas placée". Lorsque le dieu Nantar - personnification du destin-  parle à Gilgamesh, il lui dit: " un cœur triste elle (la connaissance) ne doit pas donner (en ton) humeur tu ne dois pas être déprimé (en ton) cœur tu ne dois pas être abattu." Il est évident que Nantar cherche à réconforter Gilgamesh et que la mort n'est pas si terrible. Suis une longue description des actes de la vie du genre " celui qui mangeait n'est pas silencieux" ou "celui qui dormait n'est pas silencieux" qui semble vouloir dire que ces activités dans l'après vie ne sont pas remplacées par le silence de la tombe.
Ce texte est la plus ancienne description du destin des morts à être parvenue jusqu'à nous.
(1) mot manquant.

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Message par Anaxagore Sam 10 Oct - 12:10

Uruk III : les premiers rois historiques



Jusqu'à présent, l'histoire que je vous racontait était basé sur les légendes sumériennes et des textes que l'on connait surtout par des versions écrites 5 à 7 siècles après les faits.
En fait, même ces textes anciens sont contradictoires et ne permettent guère de se faire une idée de ce qu'il se passait à l'époque. L'archéologie nous montre la multiplication des villes et l'expansion des Sumériens vers le nord et l'est.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Uruk_expansion
Néanmoins, les fouilles n'ont permis de retrouver que les quartiers des palais et des temples, sans localiser les habitations populaires. Cela nous empêche de réelement comprendre les raisosn de cette expansion. De plus, on ne sait s'il s'agit d'une conquête (comme le prétend les récits que l'on a..; mais qui ont été promus par les rois de la période Uruk III pourdes raisons politiques) ou une diffusion culturelle pacifique.
Une théorie récente explique cette expansion par un impérialisme Culturel.
Sumer disposait d’une flotte commerçante qui joignait non seulement le sud de la péninsule ainsi que la côte pakistanaise. L'actuel sultanat d'Oman, par exemple, était une partie de Sumer, la région de Magan. Mais les  tablettes cunéifores nous content des récits parlant d'importation d'or, d'ailleurs les archéologues ont trouvé de nombreux objets en or:
Depuis de simples colliers:
Civilisations mystérieuses de l'Asie Headdress_MET_DP226592
Jusqu'au casque d'or du roi Meskalamdug:
Civilisations mystérieuses de l'Asie Golden_helmet_of_Meskalamdug_in_the_British_Museum
D'où venait cet or ?
Il n'y a que trois régions productrices d'or que l'on peut atteindre par mer à partir de Sumer: l'Arabie, l'Inde, et le Zimbabwe).
Et cette histoire en rappelle une autre, plus récente: les mines du  roi Salomon.
Selon la Bible, Hiram, Roi de Phénicie et Salomon (ROI I, 9 : 26) lancèrent une expédition commerciale vers le pays d’Ophir afin de se fournir en or. Toujours cet endroit spécifique où il existait des mines d’or. Où était ophir? En tout cas, la Bible est claire les expéditions de Salomon ne rapportaient pas seulement de l'or, mais aussi de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Or, en hébreu, singe se dit qôhîm mais le mot vient du sanskrit "kapi" et vu que les paons se trouvent en Inde mais pas en Afrique, Ophir pourrait être en Inde. Toutefois, ce ne serait pas la première fois que dans un texte non scientifique qu'un animal exotique ait été désigné par le nom d'un animal connu. D'autres chercheurs pensent que le mot hébreux pour "paon" soit tukkiyîm pourrait aussi servir à désigner le "perroquet" à l'époque antique voire la "pintade" et qu'il pouvait même être appliqué aux autruches!
Bref, les Sumériens avaient de l'or et on ignore d'où venait cet or.

Je pourrais continuer et écrire des pages entières de spécualation sur cette époque, mais pourquoi? Même les historiens et les archéologues officiels n'arrivent pas à s'entendre sur cette période. Trop de choses nous demeurent inconnues.Bien que l'histoire officielle nous ait déjà fourni un modèle officiel de l'expansion urukéenne, il est fermement contesté par d'autres archéologues qui mettent en avant que la civilisation uruk reste mal connue en Basse-Mésopotamie en dehors des deux complexes monumentaux qui ont été excavés à Uruk même. Nous sommes donc mal placés pour évaluer l’impact du développement de la Mésopotamie méridionale, car nous n’avons pratiquement aucune preuve archéologique à ce sujet. En outre, la chronologie de cette période est loin d’être établie, ce qui rend difficile de dater l’expansion. Il s’est avéré difficile de faire correspondre les niveaux des différents sites assez étroitement pour les attribuer à une seule période, ce qui rend l’élaboration de la chronologie relative très compliquée. Parmi les théories avancées pour expliquer l’expansion d’Uruk, l’explication commerciale est souvent relancée. Cependant, bien que le commerce à longue distance soit incontestable en faire un processus de colonisation est peut-être sauter un peu vite aux conclusions. D’autres théories proposent une forme de colonisation agraire résultant d’une pénurie de terres en Basse-Mésopotamie ou d’une migration de réfugiés après que la région d’Uruk ait subi des bouleversements écologiques ou politiques. Ces explications sont largement avancées pour expliquer les sites du monde syro-anatolien, plutôt que comme des théories globales.
Bien entendu vous pouvez aussi accuser le déluge.

D’autres explications évitent les facteurs politiques et économiques afin de se concentrer sur l’expansion d’Uruk comme un phénomène culturel à long terme, en utilisant des concepts de diffusion linguistique, l’acculturation, l’hybridité et l’émulation culturelle pour souligner leur différenciation selon les régions et les sites culturels en question. Il est possible que les liens reliant le sud de la Mésopotamie à ses voisins au cours de cette période soient considérés comme une 'culture mondiale' plutôt qu’un 'système mondial' économique, dans lequel la région d’Uruk a fourni un modèle à ses voisins, chacun d’entre eux a repris des éléments plus adaptables à sa manière et a conservé certains traits locaux essentiellement inchangés. Ceci est destiné à expliquer les différents degrés d’influence ou d’acculturation
La diffusion de la culture d’Uruk n'est homogène, et ne disaparaît pas progressivement. Elle est plutôt concentrée dans des sites spécifiques,. Principalement on retrouve la poterie et les bols biseautés typiques de la culture Uruk . Il a été possible d’identifier plusieurs types de sites, allant des colonies qui pourraient être des sites urukians réels aux postes de traite avec une enclave urukiane et des sites qui sont principalement locaux avec une faible ou inexistante influence urukian, ainsi que d’autres où les contacts sont plus ou moins forts sans supplanter la culture locale. Le cas de Susiana et du plateau iranien, qui est généralement étudié par différents spécialistes de ceux qui travaillent sur les sites syriens et anatoliens, a conduit à certaines tentatives d’explications basées sur les développements locaux, notamment le développement du proto-Culture élamite, qui est parfois considéré comme un produit de l’expansion et parfois comme un adversaire. Le cas du Levant méridional et de l’Egypte est encore différent et contribue à mettre en évidence le rôle des cultures locales comme récepteurs de la culture uruk. Au Levant, il n’y avait pas de société stratifiée avec des villes et une bureaucratie embryonnaires, et donc pas d’élite forte pour agir comme intermédiaires locaux de la culture urukiane et par conséquent l’influence urukiane est particulièrement faible. En Egypte, l’influence urukiane semble se limiter à quelques objets considérés comme prestigieux ou exotiques (notamment le couteau de Jebel el-Arak), choisis par l’élite à un moment où elle avait besoin d’affirmer son pouvoir dans un Etat en développement.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Mesopotamia-Egypt_trade_routes
En tout cas, les faits sont là:
- On trouve en Egypte des masses d'armes en pierre à tête sphérique... comme celles utilisées par les Sumériens.
- Le lapis-lazuli, cette pierre si prisée des Egyptiens de l'antiquité vient d'Afghanistan. Son commerce est certainement aux mains d'Uruk à cette époque.
- Utilisations de sceau cylindriques: la culture de Naqba en Egypte utilisait des sceaux cylindriques que l'on roulait sur des tablettes d'argiles.. une technique utilisée par les Sumériens.
- dans l'art:
comparez donc cette décoration sumérienne montrant des "sauropodes" (euh... les dinosaures étaient encore là à l'époque ?):
Civilisations mystérieuses de l'Asie Uruk3000BCE
avec la tablette du roi egyptien Narmer:
Civilisations mystérieuses de l'Asie Narmer_Palette_serpopard_side
Plus important encore. Voici la ziggurat d'Uruk:
Civilisations mystérieuses de l'Asie White_Temple_ziggurat_in_Uruk
Elle date de - 4000.
Et voici la copie...
Civilisations mystérieuses de l'Asie Saqqarah_Djeser_06
La pyramide de Djoser qui date de - 2670/ - 2650.


Dernière édition par Anaxagore le Mer 28 Oct - 9:57, édité 1 fois

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Message par Anaxagore Jeu 15 Oct - 16:22

Ninive la splendide


Civilisations mystérieuses de l'Asie Nineveh_north_palace_king_hunting_lion

Ninive est un cas unique en Mésopotamie. La cité fut habitée pendant huit millénaires!  Sa splendeur était telle qu'elle lui valut une mention dans l'Ancien Testament (Livre de Jonas).  Selon la Bible, elle aurait été peuplée "de plus de 120 000 personnes" et nécessitait " trois jours de marche pour la traverser" !
Exagération, certes. Néanmoins, les dimensions réelles de la ville laissent rêveur. Ses dimensions au sol formaient un trapèze d'une étendue de huit kilomètres carrés. Il faudra attendre le règne de Louis XIV pour que Paris dépasse cette superficie !
À cette époque, dans tout l'Orient, seule Babylone avec ses dix kilomètres carrées était plus étendue.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Ninive

Une des plus anciennes civilisations de l'humanité


Dès le septième millénaire avant J.C., le tell de Kuyunjik (à l'intérieur de l'enceinte de Ninive, site du plus grand palais de l'époque de son apogée) montre des signes d'occupation. La culture d'Hassuna est la première à utiliser des sceaux.

Vers - 3000, la région était devenue un centre religieux important pour la déesse mésopotamienne Ishtar. La première ville (et les bâtiments subséquents) a été construite sur une ligne de faille et, par conséquent, a subi des dommages causés par un certain nombre de tremblements de terre. Un tel événement a détruit le premier temple d’Ishtar, qui a été reconstruit en 2260 avant J.C.  par le roi akkadien Manishtushu.
L'association entre la déesse de la guerre et de l'amour Ishtar et Ninive est très ancienne. On pourrait presque dire instinctive pour les habitants de la Mésopotamie. Ainsi une ancienne tablette dit " Ninive, où dansait Ishtar et où la Myrrhe et l'encens abondait."
Dans les siècles qui suivent, l'importance régionale de Ninive ne cessa de croitre. Au cours de la période archéologique connue sous le nom de Ninive 5, ou Ninive V (2900-2600 avant JC). Les poteries caractéristiques de Ninive se trouvent largement dans le nord de la Mésopotamie. Ce qui prouve l'importance de la ville soit culturellement (copie) soit économiquement (exportation). Ce qui n'aurait rien d'étonnant. À l'époque la plus ancienne de la Mésopotamie, tout s'organise autour de l'eau, d'abord parce que l'agriculture en dépends mais aussi les communications et le commerce. Or, Ninive a été élevée au croisement du Tigre et du Khosr, un affluent parsemé de gués, moins capricieux que le fleuve. C'est le Khosr qui alimente Ninive en eau potable.

Ninive 5 a été précédée par la fin de la période Uruk. La poterie de la strate Ninive 5 est à peu près contemporaine de la culture transcaucasienne primitive et de la poterie Jemdet Nasr. La culture de la céramique écarlate irakienne appartient également à cette période; cette poterie peinte en couleurs est un peu similaire à la céramique Jemdet Nasr. Comme noté dans le chapitre précédent, la culture Uruk se répandit dans la région et laissa ses marques habituelles : apparition de tablettes écrites en cunéiformes et d'une première forme de bureaucratie.

L'époque qui suit voit Ninive se développer alors que le commerce longue distance s'intensifie, Ninive devenant un important relai du commerce entre la Méditerranée et les plateaux d'Iran. Néanmoins, il semble que la ville ait à cette époque perdue son indépendance. On sait qu'elle fut conquis par Sargon d'Akkad (mort en -2279).  Ce dernier étant le premier souverain à unifier toute la Mésopotamie, supplantant les cités-états de Sumer pour étendre sa puissance dans toute la zone comprise entre les Deux Fleuves et même au-delà, conquérant un large morceau de la Syrie actuelle,  ainsi qu'un bout de l'Iran et  de la Turquie. Sargon 1er est le premier grand conquérant de l'histoire de l'humanité.

L'Empire akkadien est éphémère, mais culturellement, cette première unification de la Mésopotamie aura un impact qui perdurera pendant tout l'Âge du Bronze. Ainsi, l'Akkadien restera la langue internationale, utilisée dans tous les échanges diplomatique et commerciaux aussi loin que l'Égypte à l'Ouest ou la Turquie au Nord.

Après l'effondrement de l'Empire Akkadien, Ninive retrouve probablement son indépendance... mais pas pour très longtemps. Ur puis Babylone, puis le Mitanni prennent le contrôle du Pays entre les Deux Fleuves.
Au milieu du XIVème siècle, à la suite de circonstance encore non-élucidées, un peuple mineur (les Assyriens) se lance dans une suite de conquêtes territoriales sur leur voisins. Ninive se retrouve une nouvelle fois annexée.
Néanmoins, Ninive ne souffre guère de cette conquête... au contraire, l'apogée de la cité se situe à cette période.

Ninive à son apogée


Les Assyriens sont originaires de la Cité-état d'Assur, néanmoins, cette ville de province n'a rien d'attirant pour les nouveaux rois de l'Empire Assyrien. Dès le début, la région de Ninive semble plus propice à l'établissement d'une capitale. Le roi Salmanazar 1er établit un large palais ainsi qu'un arsenal militaire sur le site de Ninive (le Tell de nebi Yunus... c'est à dire sous la mosquée actuelle consacrée à Yunus... forme arabe de Jonas.)
Après une brève période de déclin, les Assyriens  se lancent dans une nouvelle époque d'expansion.  En trois siècles, ils vont déporter quatre millions de personnes ( comparez à la population de l'époque, c'est gigantesque!) et exécuter des familles nobles dans toutes les villes conquises... le premier exemple de répression de masse dans l'histoire de l'humanité. Les déportés, réduits en esclavages, seront envoyés travailler dans les chantiers monumentaux à la gloire de leurs conquérants.
Au début du IXème siècle, le roi néo-Assyrien  Assurnasirpal II s'installe à Kalhu à 35 km de Ninive. Il y élève un palais majestueux et restaure l'ancien temple d'Ishtar.
Un de ses successeurs, Sargon II conquière Babylone - l'ennemi héréditaire- et Israël. Au fait de sa gloire, il décide de créer une nouvelle ville à 15 kilomètres à peine de Ninive. Se sera Dûr-Sharrukin... plus connue sous le nom de Khorsabad.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Sargon_II_palace_in_Dur-Sharrukin
Le palais de Khorsabad

La ville abrite un palais de 300 pièces, pour l'époque c'est gigantesque, et il abrite deux kilomètres de bas-relief entièrement à la gloire de Sargon II. Néanoins, le roi meurt peu après la construction de sa ville (en - 705). Alors qu'il était lancé dans une nouvelle campagne en Anatolie, ses troupes tombent dans une embuscade. Pire, le corps du roi n'est pas retrouvé; C'est une catastrophe. Sans le corps du roi impossible de se livrer aux rites funéraires qui permettront à son âme de connaître la paix!

Peut-être est-ce la raison pour laquelle son fils, le roi Sennachérib abandonne Dûr-Sharrukin pour s'établir à Ninive. Ou alors, est-ce parce que Sennachérib est né et a toujours vécu à Ninive... et que son service d'espionnage s'y trouvait centré.
Le début du règne de Sennachérib est une suite de révoltes sanglantes que le roi devra mâter; le calme revenu, il décide de transformer sa capitale en une merveille sans pareille.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Artist%E2%80%99s_impression_of_Assyrian_palaces_from_The_Monuments_of_Nineveh_by_Sir_Austen_Henry_Layard%2C_1853
D'abord, il étend la ville qui atteindra 12 kilomètres de diamètre. Pour protéger Ninive ainsi étendue, Sennachérib élèvera une muraille de 25 mètres de haut et 45 mètres de large. " Cette muraille dont l'éclat submerge les ennemis" comme dira Sennachérib avec orgueil, est percée de 15 portes reliées entre elles par des avenues; Bordée de stalles la "voix royale" est la plus importante d'entre elle et Sennachérib veille jalousement à ce qu'elle le reste :" Si jamais un habitant [...] détruit sa vieille maison pour en bâtir une autre et fait empiéter les fondations de sa maison sur la voie royale, on l'empalera sur un pieu planté sur sa maison". Voilà une loi dans la plus pure tradition des rois Assyriens! Tyrans ? Ho, comme vous y allez ! Ce sont justes d'impitoyables conquérants, esclavagistes et des législateurs sanguinaires  dont les méthodes ont fait de nombreux émules jusqu'à Staline et Pol Pot!  Ce sont en particulier les inventeurs du "culte du chef".

Civilisations mystérieuses de l'Asie 2018_Ashurbanipal_-_Nineveh
Les murs de Ninives à l'époque d'Assurbanipal.

Dans cette optique, Sennachérib bâtit un "palais sans rival" avec d'immenses cours, un étage, et des décors fantastiques.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Quyunjiq_buildings
Plan du Tell de Kuyunik, sosu le monticule, le coeur de l'Empire Assyrien.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Der_Palast_von_Sennacherib
Plan du palais de Sennachérib

Toutes les pièces sont peintes en rouge, jaune et bleu. Les salles importantes sont ornées de bas-relief de 2,5 mètres de haut dont bon nombre raconte les victoires de Sennachérib. Un instrument de propagande comparable aux actualités soviétiques des années 30 ! On imagine que les courtisans et les diplomates devaient passer devant avant de rencontrer le terrible roi des rois.

Civilisations mystérieuses de l'Asie Artist%E2%80%99s_impression_of_a_hall_in_an_Assyrian_palace_from_The_Monuments_of_Nineveh_by_Sir_Austen_Henry_Layard%2C_1853
Tout l'approvisionnement en eau de Ninive est également réorganisé par Sennachérib. Le cours du Khosr est canalisé, son débit augmenté de sources et de rivières captées. La plus remarquable de ces constructions hydraulique est l'aqueduc de Jerwan. Seuls les Romain, mille ans plus tard réussiront à créer un ouvrage hydraulique le dépassant.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Jerwan_archaeological_site%2C_part_of_Neo-Assyrian_king_Sennacherib%27s_canal_system_06
Aqueduc de Jerwan

Ce surplus d'eau permet d'augmenter la production agricole, mais aussi de créer de fantastiques jardins d'agréments... qui seront à l'origine de la légende des Jardins Suspendus... placés à Babylone sur la seule fois de l'historien Bérose .
Civilisations mystérieuses de l'Asie Hanging_Gardens_of_Babylon
Les jardins de "Babylone" d'après un bas-relief trouvé à Ninive

Les successeurs de Sennachérib contribueront à embellir la capitale. Assarhaddon construisit un nouvel arsenal. Assurbanipal réunira une bibliothèque de 30 000 tablettes  reflétant les connaissances scientifiques et littéraires de la Mésopotamie et surtout les rituels religieux et divinatoire nécessaires à la protection du roi et les moyens d'interroger les augures avant une campagne militaire.
Au VIIème siècle avant notre ère, alors que l'Empire Néo-Assyrien est à son apogée ayant conquis jusqu'à l'Egypte, la guerre civile laisse les Assyriens sans défence contre les Mèdes alliés aux révoltés babyloniens. Il suffit de queqlques années pour que l'Empire s'effondre.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Delacroix_-_La_Mort_de_Sardanapale_%281827%29
La mort de Sardanapale, tableau de Delacroix.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Fall_of_nineveh
John Martin, la chute de Ninive
Dès lors, Ninive entame un long déclin... l'habitat  se réduit et les empires passent. Babyloniens, Perses, Grecs se succèdent en ces lieux.
Les Scythes prennent la cité et y établissent une garnison face aux Romains. Perses et Byzantins les remplacent. Lorsque les Arabes abattent l'Empire Perse, Ninive n'est plus peuplée que par une poignée de Chrétiens autour de l'Église consacrée à Josué.
Le site est finalement abandonné au XIIIème siècle, seul la Bible garde le souvenir de son existence. Finalement, en 1842 Paul-Émile Botta fait les premières fouilles du site. Il faudra attendre 1857 pour que l'anglais Layard réalise qu'il s'agit de Ninive et identifie le palais de  Sennachérib.
En 1872, une des tablettes de la bibliothèque d'Assurbanipal, traduite par George Smith raconte l'histoire du Déluge telle que racontée par l'Épopée de Gilgamesh... on découvre alors que même les croyances ont une origine et une chronologie et que le Christianisme puise à des sources plus anciennes que le judaïsme.

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Message par Anaxagore Dim 25 Oct - 16:31

Sumer et Akkad


Qui était les Sumériens? On sait finalement peu de chose sur peuple qui est pourtant celui qui le premier maîtrisa l'écriture et qui le premier fixa par écris les récits qui furent la plus ancienne source d'histoire pour les hommes.
Leur langue est un isolat linguistique. Ce qui veut dire qu'elle n'est apparentée à aucune des langues sémitiques parlées dans la région. On suppose que les Sumériens seraient venus de l'est peut-être de l'Iran, d'autres pensent qu'ils ont originaires de l'actuel Bahreïn. On pense aussi qu'ils seraient arrivés par bateaux, ce qui fait d'eux le plus ancien peuple de navigateur. Toujours est-il que leur installation au sud de l'Irak actuelle aurait eu lieu au cours du IVème millénaire avant J.C.

Nous avons déjà parlé de la culture d'Ourouk et de Gilgamesh. L'écriture apparait à l'époque Ourouk III c'est également à cette époque que les classes sociales et l'organisation politique des cités-état tend à se figer.
Les bas-reliefs sumériens montrent un personnage barbu et coiffé d'un diadème, parfois un guerrier terrassant ses ennemis, d'autres fois adorant les dieux. Les archéologues l'appellent le « roi-prêtre ». C'est autour de ce personnage que fleurit la première administration qu'ait connu notre monde. La période Ourouk voit la métallurgie, progresser avec en particulier la naissance des premiers alliages de métaux volontaires et, outre le cuivre importé de la péninsule d'Oman, ils utilisent le plomb, l'argent et l'or. De la même façon, l'innovation gagne l'agriculture. Vers l'Ourouk récent (3500-3100), on adopte un araire-semoir. Cela indique deux choses. D'abord que les champs semés sont de plus en plus grands... et par conséquence, qu'il ne faut nourrir de plus en plus de monde.


Les dynasties archaïques


Civilisations mystérieuses de l'Asie Standard_of_Ur_-_War

À l'aube du IIIe millénaire, la basse Mésopotamie se divise en autant d'états qu'il y a de cités importantes. Celles-ci dominent un territoire et protègent de petites bourgades essentiellement agricoles. Ces cités-États - bien que partageant la même langue, la même écriture, la même religion- sont autant de nations indépendantes... même  s'il existe une hiérarchie entre elles, entre les Cités-états les plus riches et les plus puissantes menaçant leurs voisines plus faibles et les obligeant à payer tribut.. Chaque cité-état à son souverain autour duquel gravite  une cour formée de dignitaires, d'officiers et d'administrateurs. À cette époque, le titre de "prêtre-roi" à disparu. On a des rois (lougal), des prince (ensi), et même un seigneur (en) à Ourouk. Le système politique sumérien des cités-États  domine la période s'étalant entre 2900 et 2340. Ces six siècles sont appelés par les archéologues: "période protodynastique", ou encore: "période des Dynasties archaïques".
Néanmoins, cette construction d'une royauté presque idéal n'est pas réellement étayée par des sources écrites  et la conclusion des archéologues peut-être un trop définitive. En effet, la plus ancienne des inscriptions royales – celle d'Enmebaragesi, roi de Kish – date de 2700.  En premier lieu, on ignore comment le pouvoir royal et le pouvoir sacerdotal ont été séparés. En tout cas, ce qui est certain c'est qu'à partir de - 2 700 les rois et les prêtres cohabitent. Le temple a perdu le gouvernement mais reste un acteur économique majeur.
À Girsou, les archives du temple de la déesse Bawa (vers 2500-2400) nous apprennent que les sanctuaires avaient gardé la haute main sur l'économie de la cité. Sur les 4 500 ha de terres cultivables qu'ils gèrent, le quart sert aux besoins propres du culte. Le reste sert soit à nourrir les prêtres soi est loué à des dignitaires, des fonctionnaires ou des employés du culte. Le temple stocke une partie pour les années de disette et en échange une autre contre des matières premières importées. Il en redistribue, enfin, une troisième partie sous forme de rations à la population, mais aussi au souverain et à sa famille, aux artisans, aux militaires, aux fonctionnaires et à divers autres agents de l'État.
On l'imagine bien, il s'agit d'une tâche très importante et complexe. Pour la mener à bien le temple recourt à véritable administration avec comptables et « bureaucrates » placés sous l'autorité d'un prêtre administrateur (shanga). Vient ensuite les  scribes, les contremaîtres (ugula), les intendants (nu-banda), les vérificateurs (agrig) et les inspecteurs (mashkim) qui veillent à la bonne marche des exploitations.
Néanmoins, le cas de Girsou n'était peut-être pas généralisé. Des contrats retrouvés à Shourouppak (l'actuelle Fara) montrent des champs exploités par des particuliers sans intervention du temple. On a essayé d'y voir une différence de société entre le sud (Girsou) et le nord (Shourouppack) du pays, néanmoins la rareté des sources écrites ne permettent pas de savoir quelles villes suivaient l'un ou l'autre système.
Un monde en guerre

Le Pays entre les Deux Fleuves n'est pas à cette époque une contrée en paix. Chaque cité-état est en lutte pour la précédence. Le texte de Gilgamesh et Agga qui raconte la guerre entre Kish, dominée par le roi Agga et Ourouk où règne de Gilgameh.
Le récit débute lorsqu'Agga envoie un ultimatum destiné à Gilgamesh. Le roi de Kish demande à ce dernier de reconnaître sa supériorité, et de devenir son vassal. Ne désirant pas se soumettre, Gilgamesh convoque une assemblée des hommes de la cité. Cette dernière est constituée de deux chambres : une assemblée des anciens (un Sénat en quelque sorte), et une autre constituée des citoyens dans la force de l'âge (c'est-à-dire des combattants potentiels). Gilgamesh est résolument pour la guerre, mais les Anciens s'y opposent, et proposent la soumission. Les combattants, en revanche, soutiennent leur roi.
Gilgamesh tient compte de ce dernier avis (le "Parlement" semble donc avoir surtout été consultatif), et Kish, plus puissante qu'Uruk, assiège cette dernière. Mais devant la puissance de Gilgamesh qui toise les troupes adverses du haut de ses remparts, la terreur s'installe dans le camp ennemi. Agga accepte alors de faire la paix avec son ennemi.
Il est à noter que la liste des rois de Sumer évoque aussi le conflit entre Kish et Ourouk.  Toutefois, le conflit est sensé se dérouler alors que le roi d'Ourouk est Meskiangasher (un roi qui précéda Gilgamesh).
Outre ces conflits entre cités, les Sumériens doivent aussi craindre les barbares chaldéens ou les Élamites qui les attaquent depuis le Nord et l'Est.
Une chose est certaine, les Sumériens excellèrent dans l'art de la guerre. Ils furent les premiers à disposer de troupes organisées et à élaborer de véritables techniques militaires. En général, leurs conflits avec les voisins obéissaient à des motifs économiques : besoins de matières premières, incidents liés au tracé des frontières, problèmes de partage de l'eau… Comme en témoigne l'histoire de Gilgamesh et d'Agga, la gloire, les ambitions personnelles des rois, voire la religion, provoquèrent aussi des rivalités.
Le plus ancien récit de guerre a nous être parvenu est celui du conflit, vers 2680 avant J.-C., entre Enmebaragesi de Kish à ses voisins élamites. Peu après, vers 2600 avant J.-C., un autre Kishien, l'ensi Uhub, fait inscrire sur un vase dédié au dieu Zababa qu'il est le vainqueur de Hamazi, ville située au nord de la Diyala. Vers 2550 avant J.-C., Kish se distingue encore. Cette fois-ci, son souverain, Mesilim, étend son autorité sur les villes de Lagash et d'Adab. L'hégémonie kishienne doit cependant céder à celle d'Our ; ce port fluvial, situé sur l'Euphrate, connaît son premier apogée sous le règne de Mesanepada. Celui-ci fait main basse sur Nippour, prend Kish et se rend maître de la plus grande partie de la basse Mésopotamie. Son influence semble s'étendre jusqu'à Mari, sur le haut Tigre, dans la future Assyrie.
Au XXVe siècle avant J.-C., c’est au tour de Lagash de connaître la gloire. Son roi, Eannatoum, aurait vaincu les Élamites et pris Mari, Our, Ourouk et Kish. Sa guerre avec la cité d'Oumma est le récit des campagnes militaires des rois de Sumer qui nous est le mieux connu. Triomphant, Eannatoum commémore sa victoire par la stèle des Vautours, aujourd'hui déposée au Louvre. Oumma se venge plus tard, sous le règne de Lougal-zagesi. Celui-ci conquiert Lagash, Ourouk, Our, Kish et parvient, pour la première fois dans l'histoire mésopotamienne, à unifier tout le pays de Sumer.
L'économie

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La civilisation sumérienne est une économie agro-pastorale. On sème l'engrain depuis le Vème millénaire, puis l'orge et le blé amidonnier.
Les troupeaux de bovins, d'ovins et de caprins comme la culture des poireaux et des dattes nous sont connus par les écrits.
Toutefois, les Sumériens sont des commerçants. On ne sait pas où se trouvaient les mines d'or qui leur ont fourni le métal précieux qui a contribué aux ornements des rois et aux colliers de leur reine, mais on sait qu'ils commerçaient au loin. On a ainsi retrouvé des poteries sumériennes en Arabie Saoudite et dans les Émirats Arabes Unis. Ils importaient aussi des pierres semi-précieuses d'aussi loin que l'Égypte et le Tadjikistan. On a retrouvé des sceaux harappéens en Mésopotamie, et des bijoux sumériens à Mohenjo-daro ce qui permet de penser qu'il y avait d'importants échanges commerciaux entre l'Inde et Sumer à cette époque.
Il est vrai que les Sumériens avaient de nombreux biens à vendre. Ils excellaient dans la métallurgie, avec des alliages, de cuivre de plomb, d'arsenic et d'étain qui servaient aussi bien à fabriquer des armes que des statues. Leurs céramiques sont magnifiques, avec des décors peints dans de splendides couleurs et des incises. Ils sculptaient des fresques ornés de motifs animaliers, et aussi de chimères mi-hommes, mi-animaux.

Sargon d'Akkad


Civilisations mystérieuses de l'Asie Sumer-Akkad1
Sargon d'Akkad

Du Sargon d'Akkad historique on ne sait que peu de choses. Seuls quatre textes rédigés souvent des siècles après les faits sont parvenus jusqu'à nous. Ils nous apprennent juste que Sargon serait en 2279 av. J.C. et qu'il était le Grand-Échanson de l'ensi (prince) Ur-Zababa de Kish. Ur-Zababa voulait changer les rituels de don de nourriture et de boissons destinés aux dieux. Cela irrita Enlil le dieu suprême du panthéon mésopotamien et Ishtar choisi Sargon pour renverser Ur-Zababa.
Devenu roi Sargon se lança dans une succession de conquêtes qui lui valurent le surnom de "Sargon le grand" en cela il précède (et de très loin) Alexandre. En fait, Sargon est le premier roi conquérant de l'histoire.
Il marcha d'abord contre Uruk, prit la cité et mis son roi dans la gangue pour le conduire au temple d'Enlil à Nippur. Il conquit ensuite Our, Lagash et Umma. Il venait d'unifier sous un seul trône Sumer et Akkad, mettant fin aux Dynasties Archaïque et créant l'Empire d'Agadê.
Les rares documents qui nous sont parvenus sur ce roi antique sotn des tablettes rédigés dans un style plus violent et directe que les écris antérieurs. Visiblement, la manière de faire de Sargon était plus directe et plus agressive que ses prédécesseurs, aimés d'Enlil il fit de deux de ses filles des prêtresses de son culte... sans doute pour une raison politique aussi bien que religieuse. Non qu'il soit facile, à l'époque comme maintenant de dissocier les deux.
La tradition veut aussi que Sargon soit l'initiateur d'expédition vers des contrées lointaines. Il livra ainsi 34 batailles. Vers l'ouest il aurait conquis une partie de la Syrie actuelle et aurait même atteint la Phénicie.  Son armée était sans rivale pour l'époque, s'élevant à 5 400 hommes.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Empire_akkad

Les légendes


Sargon d'Akkad est un personnage mythique qui est à l'origine de nombreuses légendes. Pour les Chrétiens et les Juifs, la plus importante est peut-être celle-ci:

Sargon d'Akkad a écrit: Ma mère [c'est Sargon qui parle] était grande prêtresse. Mon père, je ne le connais pas. Les frères de mon père campent dans la montagne. Ma ville natale est Azupiranu [« ville du safran » ?], sur les bords de l’Euphrate. Ma mère, la grande prêtresse, me conçut et m’enfanta en secret. Elle me déposa dans une corbeille de roseaux, dont elle scella l’ouverture avec du bitume. Elle me lança sur le fleuve sans que je puisse m’échapper. Le fleuve me porta ; il m’emporta jusque chez Aqqi, le puiseur d’eau. Aqqi le puiseur d’eau me retira [du fleuve] en plongeant son seau. Aqqi le puiseur d’eau m’adopta comme son fils et m’éleva. Aqqi le puiseur d’eau m’enseigna son métier de jardinier. Alors que j’étais jardinier la déesse Ištar se prit d’amour pour moi et ainsi j’ai exercé la royauté pendant cinquante-six ans.

On notera le parallèle avec Moïse. On explique généralement que la Bible hébraïque fut rédigée à Babylone pendant l'exil des Juifs sous le règne de Nabuchodonosor et que les Juifs auraient faits de nombreux emprunts aux légendes chaldéennes. C'est ainsi que l'histoire du déluge biblique a été calquée sur l'Épopée de Gilgamesh et le début  de la vie de Moïse sur les légendes de Sargon d'Akkad, tandis que la remise des tables de la loi sur le mont Sinaï est un copier/collé sur Hammourabi qui a reçu le fameux "code d'Hammourabi" des mains de Samash le dieu soleil suméro/babylonien.
Le droit d'auteur a été battu en brèche dés les origines de la littérature...

Le début d'une nouvelle ère


L'Empire d'Agadê fondé par Sargon le Grand est le premier empire de l'histoire humaine. En unifiant toute la Mésopotamie.
Le rayonnement diplomatique de Sargon fut aussi important que son rayonnement militaire. Ce n'est pas sans raison que l'Akkadien devint la langue diplomatique adoptée par tous les états du Moyen et Proche-Orient jusqu'à la fin de l'Âge du Bronze... onze siècles plus tard.
Avec le règne de Sargon commence le déclin du sumérien. Cette langue sera reléguée au rôle de langue savante et littéraire, mais continuera à être pratiquée... jusqu'au premier siècle av J.C.
Une des filles de Sargon d'Akkad, la prêtresse Enheduanna aurait écris quatre hymnes pour la déesse Innana (Ishtar). ce qui fait d'elle le plus ancien poète de l'histoire humaine.

Sargon d'Akkad fut le premier modèle de royauté de l'histoire humaine. Une anecdote le montre bien. Le roi babylonien Nabonide avait entreprit la restauration d'un antique temple. Comme les ouvriers trouvèrent une statue de Sargon d'Akkad dans les ruines, Nabonide ordonna qu'elle soit restaurée et mise à la place d'honneur dans le temple. Une fois ceci fait, la statue dut ointe et on procéda à des sacrifices comme s'il s'était s'agit d'un dieu.

Chute d'Akkad


Le premier empire de l'humanité fut élevé par la volonté du dieu Enlil mécontent du prince Ur-Zababa qui voulait changer les cultes... et chuta parce que Naram-sin, le dernier empereur d'Agadê, avait rasé le temple d'Enlil à Nippur.

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Texte dit de "La malédiction d'Akkad"

Ironiquement, les recherches archéologiques ont démontré que Naram-sin avait procédé à des travaux de restauration du temple d'Enlil et qu'il s'était poursuivis jusqu'à la fin de l'Empire.
La véritable raison de la chute d'Akkad est la même que pour tous les empires qui suivront. Trop grand pour être défendus, agressés par des barbares, ici les Gutis un peuple de montagnard venus des montagnes de Zagros.

La dynastie Guti


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Incription datant du règne du roi guti Si'ium.

La chute de l'Empire akkadien ne mit pas fin à la civilisation et la Mésopotamie ne tourna pas à la barbarie. Selon la Liste des rois de Sumer, les Gutis donnèrent  21 rois  qui se succédèrent pendant 97 ans et dominèrent le sud de la Mésopotamie.  Des tablettes rédigées en akkadien et en sumérien célèbrent des triomphes contre d'autres barbares voulant s'établir dans le Pays entre Deux Fleuves, des restaurations de temple. On suppose qu'une partie du centre de la Mésopotamie était aussi sous le contrôle de rois gutis, au moins jusqu'à Nippur. Au nord, Ninive avait retrouvé son indépendance.
Dans la région d'Akkad, les derniers rois de cette dynastie se maintinrent un certain temps avant d'être à leur tour conquis.
Finalement le roi Utu-hegal d'Ourouk (- 2124, - 2113) vainquit Tirigan le dernier roi Guti.
De nouveau, les Sumériens dominaient la Mésopotamie.

Les Néo-sumériens


Civilisations mystérieuses de l'Asie Ur_III

À la fin du XXIIème siècle avant notre ère, commence la dernière période de l'histoire sumérienne: la troisième dynastie d'Our ou Our III.
En quelques années, les Néo-sumériens unifient Sumer et Akkad pour la seconde fois avant d'envahir la contrée des Élamites.
Cette époque est remarquable et ce à plusieurs niveaux. D'abord parce que la plupart des tablettes écrites en sumérien qui nous sont parvenus datent de cette époque. Ensuite, parce que c'est à cette époque que date la plupart des Ziggurats dont les ruines parsèment encore le sud de l'Irak. Enfin, parce que ce second empire Mésopotamien nous est mieux connu que le premier, nous laissant une description plutôt complète de sa structure et de son organisation.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Ur-Nassiriyah

Ur-Namma le fondateur


Civilisations mystérieuses de l'Asie Khashkhamer_seal_moon_worship

Roi d'Our et Ourouk, Ur-Namma s'empara en quelques années de toutes les villes de Summer et d'Akkad. Il prend alors le titrree de "Roi de Summer et d'Akkad" comme les rois d'Agadê, restaurant le titre et la fonction.
Il conquit aussi Élam.
Une fois l'empire restauré, il entreprend d'importants travaux de reconstruction, recreusant des canaux d'irrigations négligés, réparant les temples et les murailles.

L'Empire d'Our


Ur-Namma meurt dans une expédition militaire. Le règne de son successeur, son fils Shulgi nous est mal connu. Paradoxalement, les 18 années qu'il passa sur le trône d'Our coïncident avec l'apogée littéraire et artistique de la civilisation sumérienne. On lui doit en particulier la première "Ligne Maginot" de l'histoire. Pour contenir les barbares du nord, Shulgi fait édifier une longue muraille. Le souverain procède également à de nombreuses réformes en particulier pour la perception des impôts, l'organisation des domaines des temples, la formation des scribes, le calendrier, l'organisation du domaine royal et même les règles d'écriture! Shulgi, des siècles avant Charlemagne aurait "inventé l'école", créant é-dubba (la maison des tablettes) où les scribes seront formés.
Il serait mort à 48 ans, divinisé et ayant passé ses filles comme prêtresse dans les principaux temples. On ignore les raisons de sa mort, mais on suppose que les dernières années de son règne furent agitées.

Déclin


Les trois rois suivants doivent faire face à des invasions Ammorites venues du nord et parviennent de plus en plus difficilement à les contenir. L'administration commence à se gripper, les villes en marge de l'Empire (comme Suse, futur capitale de l'Empire Perse) reprennent leur indépendance tandis que les invasions se multiplient et que les batailles se succèdent.
La Troisième Dynastie d'Our n'eut que 5 souverains et chuta à cause d'une administration inefficace, de nombreux ennemis et surtout, le soulèvement des Élamites.
Une autre raison est avancée depuis quelques années. Summer était une région de plaine humide... l'Irak actuelle une région semi-désertique.  Et le bouleversement climatique s'il ne fut pas instantané affecta sans doute Sumer à cette époque. Les révoltes des nations vaincues auraient probablement été le résultat d'une disette provoquée par la diminution de la pluie dans ces régions en cours de désertification.

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Tablette appellée "les lamentations d'Our" racontant la chute de la ville.

Il reste que l'Empire d'Our III nous a laissé le premier corps de lois  ( le Code d'Ur-Namma), la première véritable administration nationale avec sa bureaucratie centralisée (L'Empire d'Agadê laissait en place le système de chaque cité ce qui en faisait une sorte de fédération), la première économie planifiée avec ses fermes d'état, le premier système d'impôt unifié visant à une redistribution juste des richesses, le Bala terme sumérien que l'on peut traduire par "cycle" ou "à tour de rôle".

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Message par Anaxagore Sam 31 Oct - 15:31

L'armée sumérienne


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Nous avons de nombreux documents qui permettent de comprendre l'organisation politique et administrative des Sumériens surtout pour l'époque Our III, la mieux documentée.
Sumer eut probablement la première armée professionnelle, formée de soldats de métiers, n'exerçant pas d'autre activité que le métier des armes; En tout cas, c'est la plus ancienne armée de métier dont on ait la trace. C'est une armée qui s'est illustrée dans la défense des cités sumériennes comme dans leur conquête, dans la conquête des pays voisins comme dans la défense de Sumer face à des invasions. Il s'agissait donc d'un outil efficace qui était donc un élément important de la "diplomatie" et de la politique intérieure sumérienne.
Paradoxalement, contrairement à d'autres composantes de l'état sumérien expliqué en détail dans des tablettes, l'armée nous est mal connue. Dans les archives de Sumer, les campagnes militaires sont résumées en quelques lignes et sans beaucoup de détail. Néanmoins, ces textes suffisent à nous apprendre un grand nombre de choses, même s'il faut les fouiller à la recherche de détails et reconstituer l'ensemble en croisant les sources d'informations.

Les marches


Le royaume de "Sumer et Akkad" ou période Our III est constituée autour de Sumer et Akkad formant la partie autochtone du royaume, dirigée par le Grand Roi. Le reste a été conquis. Divisé en plusieurs territoires appelés marches, il est contrôlé par des garnisons dirigées par des gouverneurs militaires.

Les agas-us, les troupes professionnelles d'Our III


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Les agas-us sont des fonctionnaires rémunérés comme tous les autres fonctionnaires sumériens par le biais de rations ou par l'octroi de terres de subsistances. En temps de paix, ils forment les gardes chargés de défendre le royaume contre les brigands et les malfaiteurs, une sorte de police ou un service d'escorte. Certains servent de messagers.
L'élite est formée par la garde royale chargée de protéger la personne du monarque.
Les soldats professionnels sont formés au maniement de la masse d'arme en pierre et de l'arc.
Notons que l'équipement défensif des soldats est mal connu et qu'il y a des gravures montrant des chars de guerre (inventés par les Hourrites, un des peuples ennemis des Sumériens... et rapidement copié dans tout le Moyen et Proche-Orient) on ignore si les Sumériens avaient un corps attitré de chars de guerre.
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Néanmoins, à partir de Sargon d'Akkad, le char de guerre passe au second plan. L'arme décisive des conquêtes de Sargon est l'infanterie professionnelle appelée lú-tukul, « ceux de l'arme ». Les akkadiens avait un second type de soldats appelés nisk/qu mais on connait mal leur rôle.
En tout cas, outre un cocher, le char de guerre sumérien emmenait un archer. L'analyse des stèles montre que l'arc utilisé dès l'époque de Sargon d'Akkad était des armes composites d'une excellente portée.

Les erín, les combattants levés d'office


En cas de guerre, une milice est levée parmi la population mâle en âge de combattre. Généralement ils sont armés de lances.

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Organisation et tactique


Les armées de l'époque de Sargon d'Akkad étaient formées d'unités de 20 puis 10 hommes (20 hommes à l'époque de Sargon, puis la bureaucratie devenant plus lourde, 10 hommes à l'époque d'Our III) dirigées par un urgula (lieutenant), eux même formant des bataillons de 60 hommes sous le commandement d'un nu-banda (capitaine). Ces unités se regroupaient en régiments de quelques centaines de soldats (peut-être 600). Le tout se trouvait sous le commandement des gouverneurs militaires, les šagin/šakkanakkum (en Akkadien). À l'époque d'Our III, les šagin dirigent les marches du royaume, tandis que dans les provinces intérieures ils laissent les fonctions civiles à l'ensí (prince/roi). Les autorités suprêmes de l'armée, au-dessus du général, sont ceux qui dirigent le royaume en dernier lieu, à savoir le Premier ministre et le roi en personne. Notons que la plupart des rois sumériens ne sont pas des guerriers.
L'armée de Sargon d'Akkad était forte de 5700 hommes, chiffre qui peut paraître risible à l'aune des armées actuelles ou même par comparaison d'autres conquérants de l'antiquité tardive. Néanmoins, voir autant d'hommes sur le champ de bataille émerveilla ses contemporains... ou les terrifia s'ils se trouvaient dans le camp d'en-face!
De là en déduire que jusqu'à Sargon, une armée d'un millier d'hommes devait être énorme, il n'y a qu'un pas.
On n'a que très peu de documents mentionnant explicitement une bataille. Mais si l'iconographie représente surtout les lanciers et les porteurs de masse.
La stèle du vautour montre des combattants sumériens avançant (déjà) en phalange, ce qui suggère un entrainement efficace pour que les soldats tiennent une ligne et protège leur camarade.
La bataille pouvait commencer par un échange de projectiles entre les troupes légères – archers, frondeurs, javeliniers -, avant que les lignes de bataille principales, composées notamment des phalanges de l’infanterie lourde, ne se heurtent. Les fantassins légers pouvaient alors soutenir leurs camarades dans la mêlée, harceler les flancs adverses, ou accompagner les chars dont le rôle reste incertain. La victoire appartenait à celui qui demeurait maître du champ de bataille, ce qui est d’ailleurs souligné par la création de monticules funéraires : en effet, se rendre maître du terrain c’est aussi avoir la possibilité d’enterrer les morts. Les raids consistaient quant à eux à des incursions en territoire étranger pour piller ou harceler l’ennemi. Enfin, le manque de sources ne permet pas de présenter en détail la poliorcétique sumérienne, mais la présence de murailles hautes, garnies de tours, attestent clairement des menaces qui pouvaient peser sur une ville telles des armes de siège, type bélier ou à projectile. L’adaptation aux menaces, visible ici avec les défenses urbaines se retrouve aussi dans l’armement individuel : l’un des éléments les plus intéressants est la phalange visible sur la Stèle des Vautours. Celle-ci n’est qu’une étape de l’adaptation des forces à l’amélioration de l’armement. L’utilisation de la massue a donné naissance au casque. Les haches se sont alors affinées jusqu’à devenir des armes de pénétration pour contourner la protection offerte par celui-ci. Face aux flèches est aussi apparu le manteau épais.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Standard_of_ur_-_war-e1562157917279
La phalange serait donc apparue comme une énième adaptation, groupant les soldats pour démultiplier l’efficacité de leur armement individuel et aboutir ainsi à une arme de choc collective.
L'arc composite akkadien (étonnement puissant pour l'époque) a probablement révolutionné l'art de la guerre. Pour la première fois, on se battait à longue distance.
Les documents mentionnent explicitement des sièges, on parle de murailles "renversée" par l'assiégeant et on a des détails de réparation après la conquête qui indiquent que les murailles furent bien enfoncées. Toutefois, on ignore complètement quel genre de machines de siège utilisaient les Sumériens. Probablement de simples béliers... et ils ne devaient pas être très impressionnants. Les murs des cités sumériennes étaient généralement peu épais, pas très hauts... et faits de briques.

Armement


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Casque sumérien en cuivre (écrasé)

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Ce détail de la fresque des vautours montre la lance et les grands boucliers typiques des Sumériens, notez les cercles qui étaient probablement des disques de cuivres posés sur une structure légère probablement du cuir dans un cadre d'bois.


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Message par Préhistorique Sam 31 Oct - 19:02

A noter que les chars à l’époque n'étaient pas tiré par des chevaux, pas encore connu dans cette région du monde, mais par des ânes. Cet animal fut abandonné quand les chevaux arrivèrent des steppes d'Asie. Il y a un débat pour savoir si ces ânes étaient des ânes africains (domestiqué en Nubie et toujours présent aujourd'hui) ou des ânes asiatiques (hémione ou onagre). Le second article dont je mets le lien parle de kungas un hybride entre l'âne et l'hémione.

J'ai fait quelques recherches sur le char sumérien et je suis tombé sur ça :


Quand l’Histoire est gravée dans la roche… ou le bois : l’art de la guerre sumérien. (Déja trouvé par Anaxagore)

Si les chevaux n'avaient pas existé, quels animaux aurait-on chevauché au combat ?

Et pour finir des illustrations de tout les chars antiques, sauf les chars chinois : Char de Guerre.

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Le char sumérien, les ânes sont des hémiones comme l'indique la raie noire sur le dos.
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Message par Anaxagore Dim 1 Nov - 12:09

Je ne prétends pas inventer mes synthèses, je me contente de mélanger les connaissances trouvées ici et là. J'ai aussi des livres. D'ailleurs n'hésitez pas à poser des questions, je sais bien plus de chose que ce que je raconte dans ces brefs textes; Ces derniers n'ont d'ailleurs d'autre but que de vous offrir des idées d'époques et de régions qui pourraient servir de cadre à vos propres uchronies. D'où l'idée de parler de civilisations mal connues.


Dernière édition par Anaxagore le Dim 1 Nov - 16:08, édité 1 fois

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Message par LFC/Emile Ollivier Dim 1 Nov - 14:35

J'attends les Tokhariens et, si tu nous les présentes, les empires perses.

Je ne pose pas de questions, ce qui ne veut pas dire que je n'apprécie pas tes textes.
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Message par Anaxagore Mer 4 Nov - 12:39

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Guerriers sumériens, notez les pagnes de fourrure.
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D'autres combattants sumériens
Civilisations mystérieuses de l'Asie 3a90bb7e59837241acb2c0895d58ca7b
La cour d'un roi sumérien
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Les conquêtes de Sargon d'Akkad
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Une ville sumérienne, vue de la Ziggourat
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Les bijoux de la reine sumérienne Puabi dit Shabad
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Toujours Puabi
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Vous devinez qui ?
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Sumériens
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La déesse Ishtar/ Innana

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Message par Anaxagore Ven 13 Nov - 10:39

https://www.behance.net/gallery/46871475/Hanging-Gardens-of-Ninive-700-BC?tracking_source=for_you_recommendations

Trouvé sur le net en cherchant autrer chose, une reconstitutuoion de ce que devait réelement être les jardins suspendus de Ninive. Il s'agit d'une vision idéalisée, mais basée tout de même sur le terrain.

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Message par Anaxagore Jeu 19 Nov - 11:48

Elam la mystérieuse


Jusqu'au milieu du XIXème siècle, Élam était une contrée oubliée mis à part quelques citations dans la Bible. On ignorait même où se trouvait ce territoire et certains historiens en venaient même à nier l'existence de ce pays.
Toutefois, des découvertes archéologiques dans l'ouest de l'Iran actuelle fit ressurgir à la lumière cette civilisation oubliée.

Origine


La région montagneuse au sud-ouest de l'Iran a connu une culture  avancée pour son époque dès le chalcolithique. Lorsque la civilisation d'Ouruk apparait en Mésopotamie, la région d'ÉElam imite bientôt les villes, les temples et toute l'organisation des Sumériens.
Vers - 3000, l'influence mésopotamienne sur l'Élam connait un net reflux, opportunité bien sûr saisie par ses habitants pour développer  une civilisation originale.

La civilisation proto-Élamite:


Voilà un sujet en or pour une uchronie. La civilisation proto-élamite est très mal connue. Il s'agit bel et bien d'une de ces "civilisations mystérieuses" qui sont la raison même d'existence de ce sujet. L'époque voit fleurir une civilisation qui n'en cède rien aux Mésopotamiens. Mais ces riveaux nous sont inconnus. Ils ont développés un système étatique probablement complexe, l'urbanisation est plutôt importante pour l'époque, on a trouvé des objets manufacturés d'une qualité comaparable à ceux des Sumériens, plus les proto-élamites ont développés leur propre écriture.
On applaudit bien fort!
Néanmoins il y a un hic. Cette écriture est encore non traduite et les Mésopotamiens de l'époque n'ont jamais mentionné leur proche voisin... on ne sait rien de ces "proto-élamites". D'ailleurs ce nom est une simple attribution par défaut. Comme ils habitaient la région qui sera connue comme "Élam" un millénaire plus tard on a considéré qu'ils s'agissaient de leurs ancêtres. Mais il n'y a aucune preuve de filiation entre les deux civilisations.
Pour un uchroniste les proto-Élamite sont un véritable sucre d'orge. Vous pouvez écrire ce que vous voulez, personne ne vous contredira.
Les tablettes écrites en proto-élamite se rencontrent jusque sur les hauts plateaux d'Iran preuve que la civilisation qui fleurissait à l'ouest se répandait commercialement et culturellement plus d'un millier de kilomètres à l'Est.
Bien sûr, les raisons de l'effondrement de cette civilisation sont parfaitement mystérieuses.

La période médio-élamite


L'apogée de la civilisation élamite, se déroule entre -1 500 et - 1000. À cette époque les deux grandes cités-états d'Anzan et de Suse sont unie par la dynastie des Kidinuides. Sous la dynastie suivante,  les Igehalkides, les souverains élamites dominent Babylone.
À l'époque Kassite (comme on n'appelle aussi la dynastie Igehalkides), les souverains de Babylone entament une "élamisation" de la Mésopotamie ce qui se traduit par l'abandon de l'Akkadien dans les inscriptions officielles et l'utilisation de l'élamite (précisément du dialecte kassite). Si les Hourrites sont les inventeurs du char de guerre, les kassites sont le premier peuple à utiliser des chevaux. D'ailleurs tout le vocabulaire utilisé pour les chars de guerre au Moyen-Orient/ Proche-Orient est issu du dialecte kassite parlé à Babylone au début de l'Âge du Fer.
Les rois Kassites sont tout à la fois des grands guerriers, des législateurs (le premier vrai système de loi connu, le code Hammourabi, a été promu par un roi de cette dynastie). Les Kassites étendent leur empire à toute la basse Mésopotamie, à l'Élam,  jusqu'au monts Zagros et conquièrent une partie de l'Assyrie.
L'armée kassite pratique une forme de "blitzkrieg". C'est la combinaison char de guerre et arme de fer. Ils se déplacent vite, sont mobiles. Par contre, on notera que l'arc de l'époque (reconnaissable à sa forme trapézoïdal caractéristique) est bien inférieur à celui des Sumériens.
L'art du siège est déjà très avancé, bélier pour enfoncer les portes et les murailles, mantelets pour protéger les archers, échelles de siège et même tour mobile. Deux mille ans plsu tard, les chevaliers du Moyen-âge n'auraient eu à apprendre aux Éamites.  
En plus, les Kassites recourent à de véritables "opérations commandos". Je me souviens d'avoir trouvé dans mes recherches le récit du franchissement d'un fleuve de nuit par un groupe de guerriers traversant l'eau grâce à des vessies de mouton gonflé, tenant leur bouclier au-dessus de cette bouée pour se protéger des archers.
La fin de la période médio-élamite est marquée par le renversement de la dynastie kassite par une dynastie de féroces conquérants, les Shutrukides.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Choghazanbil2
ziggourath d'époque shutrukides
Néanmoins, s'ils arrivent à évincer leurs prédécesseurs, ils ne domineront pas toute la Babylonie. Si leur territoire de départ est plus réduit que celui des Kassites à leur apogée... les Shutrukides ne sont pas considérés comme des conquérants sans région. Au terme de plusieurs campagnes en Iran, ils conquerront une grande partie des monts Zagros, et  prendront aussi des territoires aux Assyriens.
Néanmoins, cette dynastie doit faire face au renouveau néo-Babylonien. Dès -1100, les Shutrukides sont chassés de Babylonie.  Au siècle suivant, sous le règne de Nabuchodonosor  1er, les Babyloniens assiègent Suse la capitale d'Élam. Celle-ci est prise et le roi Élamite Hutelutush-Inshushinak doit se réfugier à Ansan.
Avec la chute de la dynastie Shutrukides au IXème siècle avant J.C., prend fin la période médio-élamite.

La période néo-élamite


Il s'agit d'une période mal connue de l'histoire de ce peuple. Il faut dire que la fin de la dynastie Shutrukides est aussi la fin de l'apogée élamite. Repoussés en Élam même, les Élamites ont perdu leur statut de grande puissance régionale. Pire, ils doivent lutter pied à pied avec les Assyriens pour conserver leur indépendance. Divisés en plusieurs petits royaumes, ils n'ont plus aucune cohésion interne.
Les sources historiques proprement élamite sur cette époque son rare et finalement les Assyriens avec leurs récits de batailles victorieuses, de siège et de conquête sont notre principale source. Dois-je souligner qu'il s'agit de récits biaisés tout à la gloire des conquérants? Une sorte de "Guerre des gaules" avant la lettre?
Civilisations mystérieuses de l'Asie Destruction_of_the_Elamite_city_of_Hamanu_645-635_BCE
prise d'Hamanu par les Assyriens.
Finalement, les derniers royaumes indépendants sont conquis par les Perses achéménides.

Et après?


Si les Élamites perdent leur indépendance, ils ne disparaissent pas pour autant de l'histoire. D'ailleurs, les rois perses utilisent trois langues dans leur administration : le perse (bien sûr), l'Akkadien (normal)... et l'Élamite. C'est une d'ailleurs une de ces inscriptions qui servit (au XIXème siècle) de "pierre de Rosette" pour traduire l'Akkadien et l'élamite.
Notons d'ailleurs, que Suse la capitale de l'empire Achéménide est une ville élamite. l'importance politique des Élamites devait être très importante.  
Pendant toute la période achéménide, à défaut d'indépendance, les Élamites gardent une certaine autonomie. Leur langue, leur religion, leurs coutumes, leurs habits continuent d'être utilisés.
Le processus d'acculturation est entrepris par les grecs séleucides. La région de Suse subit une hellénisation forcée: adoption de coutumes grecques, du vêtement grec, de noms grecs, abandon de la religion traditionnelle.
Néanmoins, les Élamites retrouvent pour la dernière fois leur indépendance avec l'effondrement du royaume séleucide. Cette brève période d'indépendance voit un renouveau dans l'utilisation de tombes traditionnelles et une restauration des temples des dieux élamites.
Puis, les Parthes annexent facilement la région.
Néanmoins, on trouve mention d'un pays d'Élam jusqu'au premier siècle de l'ère commune.
En 221 de notre ère, les perses sassanides envahissent la région et défont un " roi d'Ahvaz" dernière ville indépendante d'un pays qui ne s'appelait déjà plus Elam.
Finalement les rivaux des Babyloniens et des Assyriens auront survécu plus longtemps que leurs archi-ennemis.

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Message par Anaxagore Ven 4 Déc - 10:03

Babylone


Dans ce premier texte de cette nouvelle partie, nous allons parler du morceau de roi de l'ancienne Chaldée, siège de la puissante tour de Babel, la prostituée écarlate de la Bible, je veux parler bien sûr de Babylone.
Et pour commencer, nous allons choisir certains textes qui ont transmis jusqu'à nous les connaissances et l'histoire des Babyloniens.

Astronomie:


Sénèque a écrit:
« Bérose, traducteur de Bélus (l'interprète du dieu Bêl, le prêtre de Mardouk), attribue ces révolutions aux astres, et d'une manière si affirmative, qu'il fixe l'époque de la conflagration et du déluge. « Le globe, dit-il, prendra feu quand tous les astres, qui ont maintenant des cours si divers, se réuniront sous le Cancer, et se placeront de telle sorte les uns sous les autres, qu'une ligne droite pourrait traverser tous leurs centres. Le déluge aura lieu quand toutes ces constellations seront rassemblées de même sous le Capricorne. Le premier de ces signes régit le solstice d'hiver ; l'autre, le solstice d'été. Leur influence à tous deux est grande, puisqu'ils déterminent les deux principaux changements de l'année. J'admets aussi cette double cause; car il en est plus d'une à un tel événement ; mais je crois devoir y ajouter celle que les stoïciens font intervenir dans la conflagration du monde. Que l'univers soit une âme, ou un corps gouverné par la nature, comme les arbres et les plantes, tout ce qu'il doit opérer ou subir, de son premier à son dernier jour, entre dans sa constitution, comme en un germe est enfermé tout le futur développement de l'homme »


Histoire


Hérodote Livre 1 a écrit:
CXCII. Entre autres preuves que je vais rapporter de la puissance des Babyloniens, j'insiste sur celle-ci. Indépendamment des tributs ordinaires, tous les Etats du grand roi entretiennent sa table et nourrissent son armée. Or, de douze mois dont l'année est composée, la Babylonie fait cette dépense pendant quatre mois, et celle des huit autres se répartit sur le reste de l'Asie. Ce pays égale donc en richesses et en puissance le tiers de l'Asie. Le gouvernement de cette province (les Perses donnent le nom de satrapies à ces gouvernements) est le meilleur de tous. Il rapportait par jour une artabe d'argent à Tritantaechmès, fils d'Artabaze, à qui le roi l'avait donné. L'artabe (76) est une mesure de Perse, plus grande de trois chénices attiques que la médimne attique. Cette province entretenait encore au roi, en particulier, sans compter les chevaux de guerre, un haras de huit cents étalons et de seize mille cavales ; de sorte qu'on comptait vingt juments pour chaque étalon. On y nourrissait aussi une grande quantité de chiens indiens. Quatre grands bourgs, situés dans la plaine, étaient chargés de les nourrir, et exempts de tout autre tribut.
CXCIII. Les pluies ne sont pas fréquentes en Assyrie ; l'eau du fleuve y nourrit la racine du grain, et fait croître les moissons, non point comme le Nil, en se répandant dans les campagnes, mais à force de bras, et par le moyen de machines propres à élever l'eau ; car la Babylonie est, comme l'Égypte, entièrement coupée de canaux, dont le plus grand porte des navires. Il regarde le lever d'hiver, et communique de l'Euphrate au Tigre, sur lequel était située Ninive. De tous les pays que nous connaissons, c'est, sans contredit, le meilleur et le plus fertile en grains de Cérès (le blé). La terre n'essaye pas du tout d'y porter de figuiers, de vignes, ni d'oliviers : mais en récompense elle y est si propre à toutes sortes de grains, qu'elle rapporte toujours deux cents fois autant qu'on a semé, et que, dans les années où elle se surpasse elle-même, elle rend trois cents fois autant qu'elle a reçu. Les feuilles du froment et de l'orge y ont bien quatre doigts de large. Quoique je n'ignore pas à quelle hauteur y viennent les tiges de millet et de sésame (77), je n'en ferai point mention, persuadé que ceux qui n'ont point été dans la Babylonie ne pourraient ajouter foi à ce que j'ai rapporté des grains de ce pays. Les Babyloniens ne se servent que de l'huile qu'ils expriment du sésame. La plaine est couverte de palmiers. La plupart portent du fruit ; on en mange une partie, et de l'autre on tire du vin et du miel. Ils les cultivent de la même manière que nous cultivons les figuiers. On lie et on attache le fruit des palmiers que les Grecs appellent palmiers mâles, aux palmiers qui portent des dattes, afin que le moucheron, s'introduisant dans la datte, la fasse mûrir et l'empêche de tomber ; car il se forme un moucheron dans le fruit des palmiers mâles, comme dans celui des figuiers sauvages.
CXCIV. Je vais parler d'une autre merveille qui, du moins après la ville, est la plus grande de toutes celles qu'on voit en ce pays. Les bateaux dont on se sert pour se rendre à Babylone sont faits avec des peaux, et de forme ronde. On les fabrique dans la partie de l'Arménie qui est au-dessus de l'Assyrie, avec des saules dont on forme la carène et les varangues, qu'on revêt par dehors de peaux, à qui on donne la figure d'un plancher. On les arrondit comme un bouclier, sans aucune distinction de poupe ni de proue, et on en remplit le fond de paille. On les abandonne au courant de la rivière, chargés de marchandises, et principalement de vin de palmier. Deux hommes debout les gouvernent chacun avec un pieu, que l'un tire en dedans et l'autre en dehors. Ces bateaux ne sont point égaux, il y en a de grands et de petits. Les plus grands portent jusqu'à cinq mille talents (78) pesant. On transporte un âne dans chaque bateau ; les plus grands en ont plusieurs. Lorsqu'on est arrivé à Babylone, et qu'on a vendu les marchandises, on met aussi en vente les varangues et la paille. Ils chargent ensuite les peaux sur leurs ânes, et retournent en Arménie en les chassant devant eux : car le fleuve est si rapide qu'il n'est pas possible de le remonter; et c'est par cette raison qu'ils ne font pas leurs bateaux de bois, mais de peaux. Ils en construisent d'autres de même manière, lorsqu'ils sont de retour en Arménie avec leurs ânes. Voilà ce que j'avais à dire de leurs bateaux.
CXCV. Quant à leur habillement, ils portent d'abord une tunique de lin qui leur descend jusqu'aux pieds, et par-dessus une autre tunique de laine ; ils s'enveloppent ensuite d'un petit manteau blanc. La chaussure qui est à la mode de leur pays ressemble presque à celle des Béotiens. Ils laissent croître leurs cheveux, se couvrent la tête d'une mitre, et se frottent tout le corps de parfums. Ils ont chacun un cachet, et un bâton travaillé à la main, au haut duquel est ou une pomme, ou une rose, ou un lis, ou un aigle, ou toute autre figure ; car il ne leur est pas permis de porter de canne ou bâton sans un ornement caractéristique. C'est ainsi qu'ils se parent : passons maintenant à leurs lois.
CXCVI. La plus sage de toutes, à mon avis, est celle-ci ; j'apprends qu'on la retrouve aussi chez les Vénètes, peuple d'Illyrie. Dans chaque bourgade, ceux qui avaient des filles nubiles les amenaient tous les ans dans un endroit où s'assemblaient autour d'elles une grande quantité d'hommes. Un crieur public les faisait lever, et les vendait toutes l'une après l'autre. Il commençait d'abord par la plus belle, et, après en avoir trouvé une somme considérable, il criait celles qui en approchaient davantage ; mais il ne les vendait qu'à condition que les acheteurs les épouseraient. Tous les riches Babyloniens qui étaient en âge nubile, enchérissant les uns sur les autres, achetaient les plus belles. Quant aux jeunes gens du peuple, comme ils avaient moins besoin d'épouser de belles personnes que d'avoir une femme qui leur apportât une dot, ils prenaient les plus laides, avec l'argent qu'on leur donnait. En effet, le crieur n'avait pas plutôt fini la vente des belles, qu'il faisait lever la plus laide, ou celle qui était estropiée, s'il s'en trouvait, la criait au plus bas prix, demandant qui voulait l'épouser à cette condition, et l'adjugeait à celui qui en faisait la promesse. Ainsi, l'argent qui provenait de la vente des belles servait à marier les laides et les estropiées. Il n'était point permis à un père de choisir un époux à sa fille, et celui qui avait acheté une fille ne pouvait l'emmener chez lui qu'il n'eût donné caution de l'épouser. Lorsqu'il avait trouvé des répondants, il la conduisait à sa maison. Si l'on ne pouvait s'accorder, la loi portait qu'on rendrait l'argent. Il était aussi permis indistinctement à tous ceux d'un autre bourg de venir à cette vente, et d'y acheter des filles. Cette loi, si sagement établie, ne subsiste plus ; ils ont depuis peu imaginé un autre moyen pour prévenir les mauvais traitements qu'on pourrait faire à leurs filles, et pour empêcher qu'on ne les menât dans une autre ville. Depuis que Babylone a été prise, et que, maltraités par leurs ennemis, les Babyloniens ont perdu leurs biens, il n'y a personne parmi le peuple qui, se voyant dans l'indigence, ne prostitue ses filles pour de l'argent.
CXCVII. Après la coutume concernant les mariages, la plus sage est celle qui regarde les malades. Comme ils n'ont point de médecins, ils transportent les malades à la place publique ; chacun s'en approche, et s'il a eu la même maladie, ou s'il a vu quelqu'un qui l'ait eue, il aide le malade de ses conseils, et l'exhorte à faire ce qu'il a fait lui-même, ou ce qu'il a vu pratiquer à d'autres pour se tirer d'une semblable maladie. Il n'est pas permis de passer auprès d'un malade sans lui demander quel est son mal.
CXCVIII. Ils mettent les morts dans du miel ; mais leur deuil et leurs cérémonies funèbres ressemblent beaucoup à ceux des Égyptiens. Toutes les fois qu'un Babylonien a eu commerce avec sa femme, il brûle des parfums, et s'assied auprès pour se purifier. Sa femme fait la même chose d'un autre côté. Ils se lavent ensuite l'un et l'autre à la pointe du jour ; car il ne leur est pas permis de toucher à aucun vase qu'ils ne se soient lavés : les Arabes observent le même usage.
CXCIX. Les Babyloniens ont une loi bien honteuse. Toute femme née dans le pays est obligée, une fois en sa vie, de se rendre au temple de Vénus, pour s'y livrer à un étranger. Plusieurs d'entre elles, dédaignant de se voir confondues avec les autres, à cause de l'orgueil que leur inspirent leurs richesses, se font porter devant le temple dans des chars couverts. Là, elles se tiennent assises, ayant derrière elles un grand nombre de domestiques qui les ont accompagnées ; mais la plupart des autres s'asseyent dans la pièce de terre dépendante du temple de Vénus, avec une couronne de ficelles autour de la tête. Les unes arrivent, les autres se retirent. On voit en tout sens des allées séparées par des cordages tendus : les étrangers se promènent dans ces allées, et choisissent les femmes qui leur plaisent le plus. Quand une femme a pris place en ce lieu, elle ne peut retourner chez elle que quelque étranger ne lui ait jeté de l'argent sur les genoux, et n'ait eu commerce avec elle hors du lieu sacré. Il faut que l'étranger, en lui jetant de l'argent, lui dise : J'invoque la déesse Mylitta. Or les Assyriens donnent à Vénus le nom de Mylitta. Quelque modique que soit la somme, il n'éprouvera point de refus, la loi le défend ; car cet argent devient sacré. Elle suit le premier qui lui jette de l'argent, et il ne lui est pas permis de repousser personne. Enfin, quand elle s'est acquittée de ce qu'elle devait à la déesse, en s'abandonnant à un étranger, elle retourne chez elle. Après cela, quelque somme qu'on lui donne, il n'est pas possible de la séduire. Celles qui ont en partage une taille élégante et de la beauté ne font pas un long séjour dans le temple ; mais les laides y restent davantage, parce qu'elles ne peuvent satisfaire à la loi : il y en a même qui y demeurent trois ou quatre ans. Une coutume à peu près semblable s'observe en quelques endroits de l'île de Cypre.
CC. Telles sont les lois et les coutumes des Babyloniens. Il y a parmi eux trois tribus qui ne vivent que de poissons. Quand ils les ont pêchés, ils les font sécher au soleil, les broient dans un mortier, et les passent ensuite à travers un linge. Ceux qui en veulent manger en font des gâteaux, ou les font cuire comme du pain.


Alexandre Polyhistor (d'après Bérose) a écrit:
Bérose décrit un animal doté de raison qu'on appelait Oannès. Le corps entier de l'animal ressemblait à celui d'un poisson, et il avait sous sa tête de poisson une autre tête, et aussi des pieds, semblables à ceux des hommes, au-dessous de sa queue de poisson. Sa voix était également humaine et son langage articulé. Cet être avait l'habitude de converser avec les hommes pendant la journée, mais ne prenait aucune nourriture pendant ce temps-là. Il leur enseigna les rudiments des lettres, des sciences et des arts. Il leur apprit à bâtir des maisons, à fonder des temples, à légiférer, et il leur expliqua les principes de la géométrie. Il leur montra comment distinguer les différentes graines de la terre et comment récolter les fruits. Bref, il les instruisit de tout ce qui pouvait tendre à les affiner, à les humaniser. Quand le soleil se couchait, cet être avait coutume de replonger dans l'océan, et il passait toute la nuit dans les profondeurs, car il était amphibie. Après cela apparurent d'autres animaux semblables à Oannès.
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Alexandre Polyhistor a écrit:
Bérose évoqua la création de l'humanité, au moment où il n'y avait que l'obscurité et un abîme d'eau. Les hommes apparurent, certains avaient deux ailes, d'autre quatre avec deux visages et ils étaient dotés d'organes mâles et femelles.

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Message par Anaxagore Mer 9 Déc - 12:49

La science à Babylone


Babylone, ou plutôt la Chaldée dans son ensemble (Babylonie + Assyrie) fut la terre d'élection des sciences durant l'antiquité et avant tout le pays des astronomes. Le nombre de choses, de savoir mathématique, de subdivision du temps, de systèmes de mesures que nous utilisons chaque jour et que nous tenons des Babyloniens est proprement ahurissante. Souvent, nous sommes ignorants de ce que nous devons aux Chaldéens.

Heures, minutes et secondes


Nous divisions le jour en 24 heures (idéalement 12 heures de jour et 12 de nuit) de 60 minutes elles-mêmes divisées en 60 secondes.
Un cercle à 360° qui se divisent eux aussi en minutes et secondes.
Pareil, les positions géographiques sont données sous forme de latitude et de longitude, divisées en heures, minutes, secondes.
Pourquoi?
Parce que la Terre tourne sur elle-même et que sa rotation forme la succession des heures. Trouver un point à sa surface, c'est mesurer un angle. Calculer le temps, c'est aussi mesurer un angle. Cela on n'aurait pas eu besoin de l'apprendre aux Babyloniens. Ils savaient que la Terre était ronde.
Mais pourquoi compter en base 60?
Parce que 60 a de nombreux diviseurs. C'est même le plus petit nombre divisible par 2, 3, 4, 5 et 6. De ce fait, il est facile de trouver les tiers et les quart d'un nombre... ce qui rend la mesure des angles infiniment plus simple.

La quadrature du cercle


Les Babyloniens étaient arrivés à une approximation très précise du nombre π:  1,4142129.... Exacte à cinq chiffres après la virgule. Ce nombre se lit sur une tablette d'argile datant de 1600 avant J.C et baptisée du nom de YBC 7289 https://fr.wikipedia.org/wiki/YBC_7289. Elle est marquée d'un carré avec ses diagonales et de quelques signes. On ignore comment les Babyloniens procédaient mais ils savaient extraire les racines carrées avec une précision remarquable.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Ybc7289-bw

Le zéro


On dit souvent que le zéro a été inventé par les Indiens. C'est partiellement vrai. Il faut d'bord comprendre qu'il y a plusieurs zéros.
Le premier zéro est le 0 positionnel. C'est le zéro qui permet de distinguer 2 de 20 ou 500 de 5000. Il indique qu'une colonne (celle des dizaines ou des centaines) est vide et que le chiffre qui se trouve à sa gauche est donc de l'ordre supérieur.
En Mésopotamie, ce zéro positionnel est indiqué par un vide dès - 1 600 avant d'être remplacé par de petites marques.
Il faudra toutefois attendre -628, avec les écrits du mathématicien indien Brahmagupta pour qu'apparaisse le 0 que nous connaissons (tout à la fois 0 positionnel et nombre 0)... hélas ce 0 là ne fonctionne que sous base 10. (0 ; 1 ; 2 ; 3... jusqu'à 9). Les Babyloniens comptant sur base 60 ne découvrirent jamais le nombre 0.  Les mathématiques de base 60 sont des mesures d'angle.  Et dans une mesure d'angle 0° = 360°. Les Babyloniens ont donc laissé échapper une donnée fondamentale des maths parce qu'elle constituait pour eux une impossibilité... c'est ce que l'on appelle un "point aveugle psychologique".

Astronomie



Enuma Elish a écrit:Lorsqu'en haut le Ciel n'avait pas été nommé et qu'en bas la Terre n'avait pas reçu de nom

C'est par ces mots que commence l'Enuma Elish https://fr.wikipedia.org/wiki/Enuma_elish un poème babylonien de 1100 vers écris au deuxième millénaire avant notre ère. Composé de sept tablettes d'argile il expose une cosmogonie très précise en lettres cunéiformes. Ce poème attribue la création du Ciel au dieu Mardouk.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Enuma_Elish_K.3473
Enuma Elish a écrit:Il créa les stations [les régions du Ciel] pour les grands dieux, il dessina les étoiles et les constellations, il définit l'année, dressa les frontières [entre les constellations] et pour chacun des douze mois installa trois étoiles. Une fois qu'il eut dessiné le plan pour l'année, il fixa la station de Néberou [le méridien], [...] ouvrit des portes des deux cotés [du Ciel] et les renforça d'un verrou à gauche et à droite.

Ce corps de tablettes est littéralement le texte fondateur de l'astronomie. Inlassablement recopié jusqu'au VIème siècle de notre ère, il valut aux Babyloniens une réputation non usurpés de "pères de l'astronomie".  Loin d'être un simple récit métaphorique, Enuma Elish fait partie d'un ensemble de textes qui présentent une vision cohérente du ciel. Ils sont d'ailleurs les premiers à avoir fait usage d'astrolabes et avoir calculé les mouvements des étoiles. Ils établirent les premiers calendriers, les premiers catalogues d'étoiles, les premiers traités d'astronomie et même des relevés d'observation. Deux mille ans avant notre ère, les Babyloniens pratiquaient déjà l'ensemble des observations que nos astronomes professionnels pratiquent toujours de nos jours.

Cette connaissance des astres se doublait d'une connaissance de la Terre.... puisque l'un ne va pas sans l'autre. En regardant le ciel, les Chaldéens comprirent qu'il se déplaçait  en formant une ronde, et donc que la Terre était une sphère en rotation. Le plus ancien planisphère a été trouvé à Ninive et date du VIIème siècle avant notre ère. Il fut trouvé dans la bibliothèque du roi Assurbanipal.
On a surtout trouvé près de 150 astrolabes, ces dernières sont très précieuses pour connaître ce que les Chaldéens connaissaient du Ciel... mais aussi pour dater les événements de l'histoire. Parce que les  habitants de Mésopotamie croyaient que certaines configurations stellaires pouvaient être favorables ou défavorables, les couronnements et les autres événements d'importances étaient fixés par des astrologues. Comme nous pouvons calculer ces mêmes configurations et les placer sur les calendriers actuels, nos connaissons le jour exact du sacre de certains rois de Chaldée.
Le calendrier chaldéen est dit "lunaire-solaire" parce qu'il est à la fois basé sur les mouvements de la lune et ceux du soleil. Saud que l'année lunaire est faite de 12 mois de 28 à 29 jours et qu'il manque donc onze jours chaque année pour que l'année lunaire égale l'année solaire.  Pour combler ce retard, les Babyloniens ajoutaient un treizième mois de temps à autre... sauf que les rois y voyaient souvent un moyen de prélever un mois d'impôts supplémentaires. Ainsi au temps du roi Hammourabi, en l'espace de 19 années solaires, sept mois intercalaires furent rajoutés... pour des raisons purement pécuniaires!
Les connaissances astronomiques des Chaldéens servent également des buts pratiques. Ainsi, les tablettes dites de "douze fois trois"  sont à l'usage des agriculteurs et fixent les dates des semis et des moissons. Ce sont donc des almanachs qui rythment la vie quotidienne.
Les tablettes de Mul Apin (ou "constellation de la charrue")https://fr.wikipedia.org/wiki/Mul_Apin recensent les 66 constellations connues des babyloniens,, le soleil, la lune et les cinq planètes connues ( Mercure, Venus, Mars, Jupiter et Saturne).
Civilisations mystérieuses de l'Asie Fragment_MUL_APIN_AO_7540
L'Ennuma Anou Enlil https://en.wikipedia.org/wiki/Enuma_Anu_Enlil est un ensemble de 70 tablettes qui est un compte rendu de toutes les observations astronomiques faites par les Babyloniens. Toutes ces observations sont recensées en fonctions de trois lignes tracées dans le ciel (segment d'Enlil au nord, segment d'Ea au sud, segment d'Anou au centre, plus la ligne d'horizon). Ce découpage et cet ordonnément très précis est complété par une volonté d'expliquer et de théoriser ces observations. Ainsi pas moins de 7000 présages sont classifiés en quatre grandes sections: lune, soleil, planètes et phénomènes météorologiques (tempêtes, éclairs et tonnerre... que les Babyloniens classent dans l'astronomie).
Encore plus intéressant, ces relevés nous permettent d'apprendre que les Babyloniens avaient déjà compris la différence entre astres" fixes" (planètes et  étoiles) et les astres mobiles, comme les comètes et les étoiles filantes.
Ils ont ainsi dessiné les constellations dont les motifs et les noms sont encore utilisé de nos jours.
L'engouement pour les constellations est inégalé, croyant que la Terre est un reflet du Ciel, les Chaldéens ont construit leurs villes en fonction des positions des astres. Ainsi les plans de leurs cités reflètent celle des constellations. Le temple de Babylone (la fameuse tour de Babel) est carré parce qu'il reflète le carré de la constellation de pégase. La ville de Nippur a un plan basé sur la constellation de l'ours.
Zodiaque, éphéméride, écliptique, constellations, mouvements des planètes, calendrier... tout ça nous le devons aux Chaldéens.
Un million de tablettes astronomique sont parvenues jusqu'à nous. Elles ont inspiré l'almageste de Claude Ptolémée qui fut la base de toute nos connaissance astronomique, insurpassées jusqu'au XVIème siècle.

La magie


Le sujet peut faire sourire... après tout qui croit encore en la magie? Mais tout ce que nous savons de la magie nous vient des Babyloniens. Cercles rituels, invocations de démons étaient déjà pratiqués à Babylone.
Et l'image traditionnel du mage... un vieillard à longue robe orné d'étoiles et de dessins de constellations, barbus avec un chapeau pointu... c'est l'image d'un mage... c'est à dire d'un astronome de l'ancienne Mésopotamie.
Mais pourquoi porter une robe? Parce qu'elle forme un cercle autour de l'individu. Les signes magiques sont autant de symboles protecteurs qui forment donc un pentacle de protection.

La pile de Bagdad


En 1936, dans les ruines d'un petit village non loin de Bagdad, des archéologues découvrirent un objet qui les laissa perplexe: un vase de terre cuite contenant un petit tube de cuivre d'une dizaine de centimètres de long  sur deux de large. La base du tube était fermé par un disque de cuivre, à l'autre extrémité une tige de fer apparemment corrodé par de l'acide, sortait d'un bloc d'asphalte.
Civilisations mystérieuses de l'Asie 220px-Ironie_pile_Bagdad
Examiné par l'archéologue Wilhelm Köning, les résultats furent surprenant... il s'agissait d'une pile électrique rudimentaire.
Quatre ans plus tard, l'ingénieur américain Willard F.M. gray fabriqua une réplique de la célèbre pile de Bagdad. Chargée d'une solution de sulfate de cuivre, la pile produisit un demi-volt.
En 1970, on essaya avec du jus de raisin (comme devait le faire les Babyloniens) et on réussit à dorer à l'or fin une statuette en argent. Car les Chaldéens utilisaient ces piles pour dorer des objets à l'or fin.
Civilisations mystérieuses de l'Asie Pile_de_bagdad

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Message par Anaxagore Sam 2 Jan - 14:51

Histoire de Babylone

Je cherchais à écrire un texte sur l'histoire de babylone et je suis tombé sur une vidéo bien faite et explicative:


Petite remarque, si on est un criminel à Babylone vaut mieux savoir nager...

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Message par Préhistorique Sam 2 Jan - 15:46

Anaxagore a écrit:Néanmoins il y a un hic. Cette écriture est encore non traduite et les Mésopotamiens de l'époque n'ont jamais mentionné leur proche voisin... on ne sait rien de ces "proto-élamites". D'ailleurs ce nom est une simple attribution par défaut. Comme ils habitaient la région qui sera connue comme "Élam" un millénaire plus tard on a considéré qu'ils s'agissaient de leurs ancêtres. Mais il n'y a aucune preuve de filiation entre les deux civilisations.

Pour un uchroniste les proto-Élamite sont un véritable sucre d'orge. Vous pouvez écrire ce que vous voulez, personne ne vous contredira.

Plus maintenant, bonne nouvelle pour la science mais mauvaise nouvelle pour l'uchronie on ne pourra plus dire n'importe quoi.

François Desset est parvenu à déchiffrer l’élamite linéaire, un système d’écriture utilisé en Iran il y a 4.400 ans. Dans sa version archaïque proto-élamite (dès 3300 avant J.-C.), celle-ci rejoint les deux systèmes d’écritures les plus anciens connus au monde, le proto-cunéiforme des Mésopotamiens et les hiéroglyphes égyptiens. De quoi modifier les connaissances que l’on avait jusque-là sur l’origine de l’écriture !

Un Français "craque" une écriture non déchiffrée de plus de 4000 ans, remettant en cause la seule invention de l'écriture en Mésopotamie


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Message par Anaxagore Dim 3 Jan - 10:47

très intéressant, j'en retiens surtout que les proto-élamites et les Elamites sont bien un seul peuple.

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