Des PoD post guerre froide

1996 : Guennadi Zyouganov remporte la campagne présidentielle contre Boris Eltsine. La Parti Communiste de la Fédération de Russie revient au pouvoir.

Comme annoncé, Ziouganov freine le processus de libéralisation et de privatisation, tout en augmentant les dépenses sociales et le salaire minimum pour atténuer les effets de la thérapie de choc.

Son pouvoir, fragile au départ, peut se renforcer après l'échec d'un coup d'Etat associant les oligarques et des groupes d'extrême-droite. La purge de l'Etat et l'arrestation des oligarques -appuyée également sur des enquêtes mettant en doute les conditions de la privatisation de l'appareil productif russe - permettent au pouvoir communiste de se pérenniser.

L'économie de marché n'est, cependant, pas remise en cause.

DemetriosPoliorcète a écrit:1996 : Guennadi Zyouganov remporte la campagne présidentielle contre Boris Eltsine. La Parti Communiste de la Fédération de Russie revient au pouvoir.

Comme annoncé, Ziouganov freine le processus de libéralisation et de privatisation, tout en augmentant les dépenses sociales et le salaire minimum pour atténuer les effets de la thérapie de choc.

Son pouvoir, fragile au départ, peut se renforcer après l'échec d'un coup d'Etat associant les oligarques et des groupes d'extrême-droite. La purge de l'Etat et l'arrestation des oligarques -appuyée également sur des enquêtes mettant en doute les conditions de la privatisation de l'appareil productif russe - permettent au pouvoir communiste de se pérenniser.

L'économie de marché n'est, cependant, pas remise en cause.

ça aurait été beaucoup mieux pour le monde entier

malheureusement, je doute que les U.S.A. aient laissé faire ce qui aurait sans doute conduit à des troubles encore plus importants en Russie... et peut-être à l'émergence d'un tyran qui ferait passer Poutine pour un enfant un peu turbulent.

Anaxagore a écrit:malheureusement, je doute que les U.S.A. aient laissé faire ce qui aurait sans doute conduit à des troubles encore plus importants en Russie... et peut-être à l'émergence d'un tyran qui ferait passer Poutine pour un enfant un peu turbulent.

Oui, un coup d'Etat aurait été inévitable (avec Jirivski? Lebed?), mais les couprs d'Etat sont à double tranchant: en cas d'échec, ils renforcent le pouvoir visé.

Les USA auraient au contraire bien "aimé" Zyouganov. Vaut mieux savoir ce que tu as en fasse de toi, et la chute / fin de l'URSS a aussi surpris les USA. Et puis vaut mieux une Russie stable que la Russie d'Eltsine.

PoD: quelques jours avant le premier tour, une vidéo de Boris Eltsine, filmée à son insu en pleine réunion avec des officiels, fuite sur plusieurs télévisions russes et étrangères. Ivre mort, le président y déclare que le résultat est écrit d'avance et insulte copieusement les électeurs russes ainsi que ses adversaires (en particulier le général Lebed). La vidéo est bien évidemment un énorme scandale.

Ziouganov arrive avec une légère avance au premier tour. N'ayant pas digéré les insultes, Alexandre Lebed n'appelle pas à voter pour Eltsine, puis déclare se rallier à Ziouganov, dans l'intention de former un "gouvernement de réconciliation nationale".

Finalement élu, le dirigeant communiste commence à exercer le pouvoir dans la ligne modérée qui avait été la sienne durant la campagne : recherche de respectabilité à l'international, mise en avant d'un patriotisme russe voulant réconcilier rouges et blancs en interne, politique économique qui freine la libéralisation sans chercher à revenir à l'économie planifiée.

La hausse du salaire minimum et des dépenses sociales contribue néanmoins à le rendre populaire.

Malgré la modération affichée du nouveau gouvernement, la présence du PCFR au pouvoir inquiète beaucoup les gagnants de la chute de l'URSS. Des enquêtes visant certains oligarques sur les conditions de la privatisation des industries soviétiques achèvent de semer la panique parmi l'élite économique.

Début 1997, un coup d'Etat est organisé en sous main par plusieurs oligarques, dont Boris Berezovski, alliés à l'extrême-droite russe. Le Kremlin est envahi et Alexandre Lebed est proclamé chef de l'Etat, tandis que Vladimir Jirinovski doit former un gouvernement. Mais le président et le gouvernement communiste ont été prévenus à temps et échappent à la capture.

Remis en place après une grève générale et le refus de l'ensemble de l'armée de rejoindre les putschistes, Ziouganov a les mains libres pour briser le pouvoir des oligarques, dont les biens restés en territoire russe sont massivement saisis. Le secteur des hydrocarbures et une partie de l'industrie lourde retournent entre les mains de l'Etat.

L'économie de marché n'est néanmoins pas remise en cause. Dans les années qui suivent, plusieurs cadres du PCFR construisent de véritables fortunes, et ne tardent pas à se faire appeler les "oligarques rouges" par la population.

Dans les pays voisins, les nouvelles classes dirigeantes sont effrayées par le retour au pouvoir des communistes, et se tournent vers les Etats-Unis et l'Europe de l'ouest. On n'a donc jamais de division des élites ukrainiennes ou kazakhes entre pro et anti-Kremlin. La Biélorussie fait néanmoins exception et réintègre en 2000 la fédération de Russie, ce qui permet à Loukachenko d'être désigné comme le successeur de Ziouganov.

En septembre 2001, la Russie annonce immédiatement son soutien aux Etats-Unis après les attentats de New-York, ce qui n'empêche pas George W. Bush d'inclure la Russie dans son "axe du mal", provoquant un regain de tensions.

En 2007, de violentes émeutes renversent les gouvernements libéraux et autoritaires d'Ukraine et du Kazakhstan, mettant au pouvoir des régimes favorables à la Russie.

Très intéressant
Du coup Poutine reste dans les services de renseignement

Rayan du Griffoul a écrit:Très intéressant
Du coup Poutine reste dans les services de renseignement

Tout dépend le camp qu'il choisit!

Je me dis aussi que dans cette réalité là, il y aura aussi un boulevard politique pour Edouard Limonov et ses nationaux-bolchéviques.

Pas vraiment un POD, mais un élément important à prendre en compte si vous bâtissez une TL ou il n'y a pas de Seconde guerre mondiale ou d'équivalent.
Avant la Seconde guerre mondiale, l'hydravion était très utilisé, notamment pour du transport. Aussi plusieurs constructeurs spécialisés commence à voir grand et envisager de vrais hydravions de ligne, particulièrement Latécoère avec le 521 et le 531, puis Boeing avec le Clipper, Dornier avec le Do X... Pour leur époque, les Latécoère sont des succès relatifs avec une quinzaines d'avions construit dans les années 1930/40.
Après la guerre, Saunders-Roe construit un exemplaire du Princess et envisage le Queen, d'immenses hydravions de ligne qui n'entreront jamais en service.

Ceci est une conséquence directe de la Seconde guerre mondiale, qui a vu la multiplication des aérodromes aux quatre coins du globe. Avec la fin des hostilités, une partie de ces infrastructures est disponible pour le civil et des avions de transport (initialement militaire) sont sur le marché.
Sans conflit de grande ampleur, les hydravions de lignes bénéficieraient d'un sursis d'au moins une décennie. Leur avantage à l'époque était qu'il ne nécessitait pas de nouvelles infrastructures lourdes. l'avions se posaient près d'un port et les passagers débarquaient et embarquaient avec de simple navette

Et si Bassel al-Assad, successeur désigné d'Hafez al-Assad, n'avait pas péri dans un accident de voiture en 1994?
Contrairement à son frère Bachar, Bassel est formé depuis sa jeunesse pour succéder à son père. La Syrie pourrait avoir connu un destin un peu plus enviable que celui que nous connaissons.

Uranium Colonel a écrit:Réussite du coup d'état de Juillet 2016 en Turquie?

Je ne commenterai pas, car c'est un sujet qui va apparaitre dans l'un de mes prochains livres

Uranium Colonel a écrit:Un petit spoil ne ferait pas de mal

Là, vraiment, pour le coup, je vais éviter de vendre la mèche.

Et si les français avaient dit non à Maastricht

Dimanche 20 Septembre 1992

Il est 20h, des dizaines de millions de français sont devant leur télévision. Depuis plusieurs jours les sondages étaient de plus en serrés, entre le OUI et le NON au référendum sur la ratification du traité de Maastricht, devant instituer une Union Européenne. Et ce malgré l’intervention dans la campagne du président François Mitterrand.

Le Couperet tombe, lorsque sur France 2 Paul Amar annonce que le non est majoritaire avec 51.5%.

Une chape de plomb tombe sur les partisans du oui présents sur le plateau, comme Simone Veil qui à du mal à trouver ses mots, alors que Laurent Fabius parle d’un coup d'arrêt au projet européen.

Chez les vainqueurs, c’est l’explosion de joie. Depuis son QG Rue François 1er, Charles Pasqua salue une victoire de la France face aux technocrates, Philippe Séguin reste plutôt modeste. Jean-Pierre Chevènement, autre partisan du non appelle le PS à ne pas rester sourd au message envoyé par les français.

Mais ce qui surprend tous les observateurs ce soir-là, c’est le silence de l’Elysée.

Le lendemain, tous les journaux français et européens titrent sur le résultat français. Tandis qu’un communiqué annonce que le président s’adressera aux français le soir même.

L’allocution présidentielle est assez brève. François Mitterrand prend acte de la décision des Français, et déclare que le processus européen n’est pas mort, mais que de nouvelles négociations sont nécessaires. Il conclut par ces mots.




Alors qu’il s'apprêtait à quitter son poste, d’ici quelques jours, le président du Sénat Alain Poher se voit contraint pour la troisième fois d'assurer l'interiem à la tete du pouvoir.

Cette présidentielle anticipée, douche les espoirs des autres membres de la CEE, de voir rapidement un second référendum. Mais surtout elle a accéléré les grandes manœuvres politiques.

Dans la foulée de la démission, le duo Pasqua-Séguin parachève son OPA sur le RPR. En ayant pris position pour le oui, alors que les trois quarts des militants gaullistes ont voté non, Jacques Chirac est poussé à la démission. Charles Pasqua est élu président du parti gaulliste et propose à Philippe Séguin d’être le candidat RPR à la présidentielle.

Le premier tour est fixé au 25 Octobre, le second le 7 Novembre.

A droite les partisans du oui se regroupent autour de Valéry Giscard d’Estaing qui est investi par l’UDF et qui reçoit le soutien de plusieurs cadres du RPR comme Alain Juppé, Edouard Balladur ou Nicolas Sarkozy. Alors qu’a contrario des membres de l’UDF comme Philippe de Villiers, soutiennent la candidature de Philippe Séguin.

Du côté du PS, “le candidat naturel” Michel Rocard, fut investi. Celui-ci parle même d’un nouveau traité, ce qui fait grincer des dents du côté de la commission européenne. Alors que VGE annonce qu’en cas d'élection, il consultera de nouveau le peuple français sur ce même texte.

Jean-Pierre Chevènement déclare sa candidature déclarant vouloir représenter le “peuple de gauche qui à non”. Il prend de vitesse le PCF, qui au final décide de soutenir l’ancien ministre de la défense.

Parmi les autres candidats, l’écologiste Antoine Waechter (qui sera le seul à ne pas consacrer sa campagne à l’Europe) réussi à obtenir de justesse ses 500 signatures, ce qui ne sera pas le cas de Jean-Marie Le Pen ou d’Arlette Laguiller, qui n’eurent pas le temps d’obtenir les parrainages des élues.

Avec à peine 5 candidats, cette présidentielle est celle qui compte le moins de candidats depuis 1958 (qui s'était disputé au suffrage indirect)

Le 25 Octobre Philippe Seguin arrive en tête avec 30% des voix. En seconde position Michel Rocard se qualifie pour le second tour avec 23%. Giscard ne rassemblant que 20%, tandis que Chevènement rassemble 15% et Waechter 12%...

A suivre

Allez, je vous casse encore les pieds avec une idée venue d'un wargame: Caribbean Storm: Honduras 2009

Caribbean Storm: Honduras 2009 est une simulation d'un conflit hypothétique basé sur la crise constitutionnelle du Honduras en 2009. L'armée hondurienne a destitué le président Manuel Zelaya par un coup d'État et le Venezuela, avec le soutien politique et militaire de Cuba et du Nicaragua, a décidé de le rétablir par la force. Des signes d'une attaque imminente ont alerté les militaires honduriens.

Un jeu que j'envisage d'acheter.
Ce qui est étrange dans le POD est que Manuel Zelaya est centre-droit, donc assez étrange de voir le Venezuela et Cuba vouloir le rétablir. Toutefois, OTL, Zelaya semblait prendre de plus ses distances avec les US au point d'alimenter l'habituelle thèse du "c'est un coup des Américains".
OTL, Washington appel tous les protagonistes « au respect des normes démocratiques, de l'état de droit et des principes de la charte démocratique interaméricaine ». Obama a également déclaré que Zelaya « restait » pour Washington le président du Honduras.

Certains commentateurs ont rappelé la présence des militaires américains au Honduras, la distance prise à l'égard de Washington par Zelaya, qui se rapprochait de l'ALBA, pour attirer l'attention sur une possible intervention de la CIA, faite avec ou sans le consentement de Barack Obama, dans le coup d'État. Aucune preuve n'a toutefois été apportée et on peut relever que Zelaya avait obtenu l'autorisation de l'ex-président George W. Bush lui-même avant d'adhérer à l'ALBA, projet qui à l'époque remportait le soutien de la droite hondurienne, les conditions de l'accord étant trop avantageuses pour être refusées. Dès lors, aucune de ces accusations ne va au-delà de soupçons, qui proviennent en grande partie de l'histoire de l'interventionnisme américain en Amérique latine. Cependant, outre les commentateurs, ces accusations ont été reprises, le 13 juillet, par le président bolivien Evo Morales, qui a déclaré : « Je dispose d'informations de première main selon lesquelles l'empire, par le biais du commandement Sud des États-Unis, a fait le coup d'État au Honduras »

Mettons que ce soit "un coup des Américains". Le Venezuela intervient avec le soutien de Cuba et du Nicaragua, les USA soutiennent alors militairement et financièrement une junte militaire hondurienne.
Les forces spéciales, la CIA et autres moyens de l'ombre sont employés pour pour maintenir le Honduras dans la sphère d'influence US.

Uranium Colonel a écrit:Fascinant sujet, enfin quelqu'un se décide à faire des uchronies sur l'Amérique du sud contemporaine, bravo?

Quid du Mexique, qui va s'engager dans la lutte contre les narcos?

Bonne question. Le jeu ne se contre que sur le Honduras. Mais une éventuelle TL nécessiterait en effet d'étudier ce genre d'effet de bord.

La guerre contre les narcos a déjà était lancé, ba c'est une catastrophe, l'état mexicain existe encore mais c'est pas terrible quoi...

Et si Zoran Đinđić, le "Kennedy" serbe, n'avait pas été assassiné il y a 20 ans?
Il est probable que la Serbie se serait encore plus rapprochée de l'UE et éloigné de la Russie qu'OTL. Niveau économique, entre 2003 et 2008, rien de changé puisque les réformes de Đinđić furent maintenus après sa mort.
Toutefois, je pense que la question du Kosovo et du Montenegro serait restée tout aussi problématique, à moins justement d'accepter de les perdre pour mieux s'intégrer à l'UE. À moins que Đinđić réussisse à concrétiser l'idée de créer une Union des États serbes composée de la Serbie, du Monténégro et de la Republika Srpska, sous forme État-nation fédéral.
Au niveau de la politique intérieur, vu ce qui se passait à l'époque (assassinat de politicien, corruption, trafics...) Đinđić aurait surement eu à lancer une grosse campagne contre les réseaux, c'est d'ailleurs plus ou moins ce qu'il avait commencé à faire. Aussi bien pour sa survie sur celle d'autres politiciens, il aurait eu à renforcer radicalement la sécurité étatique, mais aussi à la purger. On retrouvait des réseaux d'assassinat jusque dans les forces spéciales serbes à l'époque (i.e: assassinat d'Ivan Stambolić)

Juin 2023, la Suisse est une puissance nucléaire militaire - titre étrange en ligne sur le site de France Info depuis le 12 juin -