Templiers. Tant plié ?
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Templiers. Tant plié ?
Les Templiers :
A différents moments de son histoire l’Occident a vu se développer des bandes de malandrins et autres écorcheurs en tous genres, des groupes de mercenaires ou de routiers à la solde de tel ou tel seigneur ou des troupes de chevaliers mandatés par des monarques. Loin d’être romantique la violence armée s’imposait à tous : Clercs, paysans, serfs, hommes et femmes subissaient la furie des gens d’armes qui ruinaient les provinces et les massacres faisaient nombres d’orphelins et d’innocents errant dans les campagnes. Il devenait urgent de contrer cette barbarie et d’imposer la Trêve de Dieu.
Lorsqu’en 1095 à Clermont le Pape Urbain II invite les chevaliers francs à faire face à l‘Islam et à délivrer Jérusalem et les Lieux Saints, dans son esprit la croisade qui répond au djihad prolonge les mouvements de paix du moment tout en débarrassant l’Europe de ses guerriers sans foi ni loi les plus indisciplinés. De plus, la croisade contre les turcs musulmans offre aux gens d’arme qui perdent leurs âmes en tuant des chrétiens une voix de salut compatible avec leur état et raison d’être : Faire la guerre avec la bénédiction de l’Eglise ! Et pourquoi pas…. trouver la fortune au Moyen-Orient. Un ailleurs lointain où tout semble encore possible. La croisade des gueux en est témoin en 1096.
Durant la croisade menée par Godefroy de Bouillon et la prise de Jérusalem en 1099 certains chevaliers prennent très au sérieux leur mission de chrétiens en Orient : Ils veulent combattre les “Sarazins“ oui, mais en suivant une voie de salut pure et fixée par une règle religieuse. Cette règle sera celle de Cîteaux en Bourgogne fondée en 1098 par Robert de Molesme. Ainsi en 1120, Hugues de Payns (Pain) : un chevalier champenois établi en Terre Sainte décide ses compagnons de fonder une milice armée pour protéger et guider les pèlerins chrétiens le long des routes et chemins conduisant aux lieux de culte. Baudouin 1er de Jérusalem y voit une force armée supplémentaire.
En 1129, au concile de Troyes, la règle de vie de cette bande de chevaliers (qui ont besoin d’une reconnaissance officielle pour acter leur action dans la spiritualité) est validée, et ils sont désignés comme étant un ordre de chevalerie et confirmée comme un nouvel ordre religieux. Incroyable. Donc un ordre militaire et religieux : Une première en cette époque ! Une chose inédite. De quelle abnégation, dévotion et dons d’eux-mêmes ont dû faire preuve Hugues de Payns et ses compagnons pour se faire connaitre, aimer et reconnaitre par toutes les forces politiques et arriver à se faire admettre au Service de Rome : Les Pauvres Chevaliers du Christ du Temple de Salomon sont maintenant connus sous le nom de Templiers.
Placés sous la tutelle des chanoines du Saint-Sépulcre de Jérusalem, les Templiers s’émancipent rapidement du joug du Patriarche de la cité sainte. Ils ne veulent répondre de leurs actes que devant le Pape. Un “Pape“ lointain qui finit par leurs laisser les coudées franches. Les Papes ont d’autres problèmes à régler avec les empereurs germaniques.
Le Temple constitue alors sur l’ensemble du monde chrétien un réseau de fermes fortifiées ou protégées par des châteaux, des domaines appelés Commanderies d’où sont tirés des revenus qui alimentent une trésorerie destinée à la défense du Royaume du Christ au Moyen-Orient. Autour des commanderies les droits et les donations se multiplient et l’Ordre du Temple s’enrichit pour être partout présent face aux “mahométans“ : Dans les royaumes de France, le duché de Bourgogne, Le Saint Empire Romain Germanique, les Etats latins d’Orient : à Sidon, Château-Pèlerin, Safed, Beaufort, Tortose, Chastel Blanc, Bagas Gaston, La Roche Guillaume et dans la péninsule ibérique à Léon, Monzon, Miravet où les Templiers participent à la Reconquista. Libérant le Nord du Portugal (Région de Saint-Jacques de Compostelle) ils en feront don au roi de Castille. L’église-forteresse de Tomar deviendra leur base pour aller vers le Sud.
A l’appel de l’Evêque de Buxhouden en 1204, les Templiers, qui deviennent incontournables dans la lutte contre toutes formes de paganisme ou d’hérésie, tournent leurs regards vers la Baltique : Il faut y convertir les slaves païens qui menacent, soit disant, les états chrétiens à l’Est de l’Europe. Le deal est simple : Les Templiers débarrassent ainsi les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques de populations insoumises ou en rébellion et se taillent des domaines libres de tous impôts envers les monarques qui agrandissent leurs fiefs sans mettre leurs propres armées en péril face à des barbares. Apparaissent ainsi des domaines sous le contrôle direct de l’Ordre. Il en va de même pour l’Enclos du Temple et le Port Templier de Paris dont les chevaliers à la Croix tirent d’énormes revenus.
Les Templiers s’implantent ainsi et créent en Livonie : l’Ordre des Frères de la Milice de Livonie communément appelés : les Porte-glaives. L’Ordre a comme ville d’attache Riga. Les Templiers y développent leur base de départ pour de grands raids de conquête vers les steppes intérieures.
Ainsi, le long de la rivière Duina les Soldats du Christ s’ouvrent des voies de pénétrations navales et terrestres. Tout du long les croisés y tuent sans scrupules les populations païennes qui ne veulent pas se soumettre au clergé qui accompagne les Porte-glaives. C’est une épuration ethnique sans pitié. Des colons venus de tout l’Occident sont implantés à la place des slaves massacrés pour exploiter des terres laissées libres. C’est aussi l’espoir d’une vie meilleure ailleurs qui pousse de pauvres familles franques et germaniques à suivre le sillage des croisés.
A partir de 1228 sur le cours de la Vistule au Nord du royaume de la Pologne, les Templiers poursuivent leur œuvre évangélique contre la population balte des païens : Les Prusses. Les croisés créent alors l’Ordre de Dobin du nom de la forteresse polonaise qui devint leur siège. De là ils s’en vont massacrer les baltes animistes.
En 1147 en Espagne, le roi de Castille Alphonse VII confie aux Templiers la forteresse de Qal’at Rabah (Calatrava) pour qu’ils l’aide à combattre les arabes. Cependant en 1158, les chevaliers espagnols de l’Ordre de Calatrava s’émancipent de la tutelle templière pour combattre sous leurs propres couleurs et aux ordres des rois ibériques. De ce nouvel ordre religieux et militaire découlent d’autres ordres espagnols : Chaque chevalier croisé prétendant créer avec quelques fidèles une milice armée apte à défendre la foi et prête à se couvrir de gloire. Ainsi sont créées Avis (1167), Saint-Jacques (1170), Sainte-Marie (1172), Mont Joie (1175), Alcantara (1183). Ces ordres, produits de l’Ordre du Temple sans en avoir les forces militaire ou financière, bien que placés sous l’autorité d’un Maitre sont soumis aux rois chrétiens d’Espagne qui trouvent en eux un apport militaire non négligeable, sorte de réserve armée, mais sans commune mesure avec les Templiers.
La multiplicité des ordres espagnols a pour effet de disperser l’argent de la Reconquista et les ordres croisés ibériques vivotent plus qu’ils ne prospèrent entre deux batailles.
Ainsi, l’ordre de Mont Joie sera absorbé en 1196 par l’Ordre du Temple toujours présent en Espagne. A la suite de cela certains chevaliers espagnols de ce sous-ordre qui veulent rester attachés à la couronne de Castille forment l’Ordre de Montfragüe. Cela tourne à la farce. Cet ersatz de quelques soldats de Dieu sera lui-même absorbé par l’Ordre de Calatrava en 1221.
L’engagement du Temple est ponctué de combats et de nombreuses batailles :
- Ascalon 1153 (Moyen-Orient)
- Tomar 1160 (Portugal)
- Montgisard 1177 (Moyen-Orient)
- Hattin 1187 (Moyen-Orient)
- Arsouf 1191(Moyen-Orient)
- Las Navas de Tolosa 1212 (Espagne)
- Majorque 1229 (Baléares)
- Valencia 1238 (Espagne)
- La Forbie 1244 (Moyen-Orient)
- Mansourah 1250 (Egypte)
- Tripoli 1289 (Moyen-Orient)
- Acre 1291 (Moyen-Orient)
- Tarifa 1292 (Espagne)
L’aventure templière prendra fin en Orient en 1291 par la prise de la ville d’Acre par les 200 000 hommes du sultan Al-Ashraf contre les 16 000 défenseurs de la cité. Il n’est pas dans mon propos de juger du bien fondé ou non des croisades, et qui plus est des intentions premières des fondateurs des ordres du Temple, de l’Hospital ou Teutoniques. Toujours est-il que les Ordres se vouent très vite autour de la Méditerranée à la défense des Etats Latins d’Orient, de l’Espagne et du Portugal. Outre leurs propres actions, ils participent à tous les combats contre les arabes, les turcs, mongols, kurdes, égyptiens et Maures. Les Ordres assurent en permanence l’action militaire dans la région de Jérusalem car jamais les Etats Latins, contrairement à la Prusse, n’ont réussi à attirer une population coloniale conséquente apte à former une soldatesque laïque suffisamment importante. Les suzerains chrétiens ont donc très vite au Moyen-Orient confié la défense de leurs lignes de fronts et de leurs frontières aux ordres militaires et religieux.
Ainsi en 1144 le Krak et plusieurs châteaux sont-ils confiés aux Hospitaliers qui les remodèlent en forteresses. Les Teutoniques savent profiter de l’engagement de l’empereur germanique dans la politique du Royaume de Jérusalem pour y jouer fut un temps le rôle de premier ordre. Mais en revendiquant le rôle majeur dans la défense du Royaume du Christ, les ordres s’exposent et attirent sur eux la critique : On leurs reproche leur arrogance, leur égoïsme vis-à-vis des laïcs, leur rivalité qui disperse les moyens de lutte, leur réussite et leur gestion financière exemplaire (car non soumise à l’impôt des états). Les rois occidentaux finissent par rendre les Ordres responsables des échecs face aux musulmans, et en particulier de la disparition des Etats Latins d’Orient. Ne pas payer d’impôt est une chose, ne pas avoir de résultat militaire en est une autre) Ce jugement qui peut paraitre injuste se repend dans l’opinion publique même si lors de la désastreuse bataille de la Forbie sur 1000 chevaliers religieux engagés, 90% d’entre eux périssent lors des combats. Au final tous les ordres connaissent des difficultés politiques, le Temple va en faire les frais. Les Hospitaliers seront faire le dos rond.
Après la chute d’Acre en 1291, les Teutoniques qui avaient senti depuis longtemps le vent tourné se sont implantés définitivement en Prusse. Les Templiers et les Hospitaliers se replient sur Chypres. Les Hospitaliers s’emparent de Rhodes et du Dodécanèse avec l’aide d’un armateur génois et l’accord de l’empereur de Byzance. Ils créent une grande flotte de guerre en 1306 ce qui leurs permet en 1309 de mener des batailles contre des pirates qui sévissent dans l’Archipel. Malte finira par être leur point de chute.
En France comme à Rome l’idée d’une nouvelle croisade fait son chemin. Le roi de France Philippe le Bel propose aux autorités de tous bords de fusionner les ordres militaires et religieux pour optimiser le financement de la croisade. Les Hospitaliers ne sont pas contre. Les Templiers refusent ! Comme ils refusent de faire du roi un Chevalier Templier à titre honorifique, comme ils refusent de faire de Charles le Bel (fils benjamin du roi) le nouveau Grand Maitre de l’Ordre. Plus que vexé le Roi de Fer ne leurs laissera aucune chance de salut une fois leur déchéance prononcée. Il en sera fini de l’état dans l’état. Personne n’est intouchable. Le peu charismatique De Molay (dépassé) l’a oublié….
Alors où Guy de Molay a-t-il été brûlé avec Geoffroy de Charny / Charnay ? Place Dauphine ? Non. Sur le parvis de la cathédrale Sainte-Marie (Nôtre Dame) ? Non. Sur le bout de l’île de la Cité ? Non, le bout de l’île n’existe pas à l’époque. Où ? Aucun texte ne l’atteste mais le plus vraisemblablement : Là où se trouve l’actuelle statue d’Henry IV. Si vous descendez derrière la statue par le double escalier afin de vous rendre sur le bout de l’île vous passerez par deux porches en forme de…. Cercueils ! Pour le coup se sont deux architectes qui étaient francs-maçons qui ont imaginé ce drôle de passage et l’aménagement du lieu. Est-ce à dire que les Francs-maçons sont pour autant les héritiers des Templiers ? Halte à la bêtise et autres superstitions. Dans le même genre : Les néo-templiers ? Les chevaliers de la mort ? Les ss descendants des Templiers, au même titre que les Teutoniques ? Stop à toutes ces fadaises plus écœurantes les unes que les autres ! Les Templiers n’existent plus. Les derniers chevaliers Teutoniques dont le siège était à Vienne ont été déportés en camp de concentration par les nazis. Cependant l’Ordre des Teutoniques existent encore aujourd’hui et sont des clercs aux œuvres caritatives qui dépendent de Rome en direct. Les Chevaliers de Saint-Jean aussi et sont basés à Malte. Tout le reste n’est que du folklore si ce n’est de la foutaise.
Et si de Molay avait accepté la proposition de Philippe le Bel : Que son fils Benjamin, Charles, devienne le Nouveau Grand Maitre d'un Ordre Unifié entre Templiers et Hospitaliers ? C'est ordre soumis à la Couronne Fleur de Lysée aurait-il participé à de nouvelles croisades ? Contre les maghrébins d’Espagne ? Contre les turcs d'Orient ? La Monarchie Française aurait-elle donné une nouvelle impulsion à l'Ordre ? Tant de questions....
A différents moments de son histoire l’Occident a vu se développer des bandes de malandrins et autres écorcheurs en tous genres, des groupes de mercenaires ou de routiers à la solde de tel ou tel seigneur ou des troupes de chevaliers mandatés par des monarques. Loin d’être romantique la violence armée s’imposait à tous : Clercs, paysans, serfs, hommes et femmes subissaient la furie des gens d’armes qui ruinaient les provinces et les massacres faisaient nombres d’orphelins et d’innocents errant dans les campagnes. Il devenait urgent de contrer cette barbarie et d’imposer la Trêve de Dieu.
Lorsqu’en 1095 à Clermont le Pape Urbain II invite les chevaliers francs à faire face à l‘Islam et à délivrer Jérusalem et les Lieux Saints, dans son esprit la croisade qui répond au djihad prolonge les mouvements de paix du moment tout en débarrassant l’Europe de ses guerriers sans foi ni loi les plus indisciplinés. De plus, la croisade contre les turcs musulmans offre aux gens d’arme qui perdent leurs âmes en tuant des chrétiens une voix de salut compatible avec leur état et raison d’être : Faire la guerre avec la bénédiction de l’Eglise ! Et pourquoi pas…. trouver la fortune au Moyen-Orient. Un ailleurs lointain où tout semble encore possible. La croisade des gueux en est témoin en 1096.
Durant la croisade menée par Godefroy de Bouillon et la prise de Jérusalem en 1099 certains chevaliers prennent très au sérieux leur mission de chrétiens en Orient : Ils veulent combattre les “Sarazins“ oui, mais en suivant une voie de salut pure et fixée par une règle religieuse. Cette règle sera celle de Cîteaux en Bourgogne fondée en 1098 par Robert de Molesme. Ainsi en 1120, Hugues de Payns (Pain) : un chevalier champenois établi en Terre Sainte décide ses compagnons de fonder une milice armée pour protéger et guider les pèlerins chrétiens le long des routes et chemins conduisant aux lieux de culte. Baudouin 1er de Jérusalem y voit une force armée supplémentaire.
En 1129, au concile de Troyes, la règle de vie de cette bande de chevaliers (qui ont besoin d’une reconnaissance officielle pour acter leur action dans la spiritualité) est validée, et ils sont désignés comme étant un ordre de chevalerie et confirmée comme un nouvel ordre religieux. Incroyable. Donc un ordre militaire et religieux : Une première en cette époque ! Une chose inédite. De quelle abnégation, dévotion et dons d’eux-mêmes ont dû faire preuve Hugues de Payns et ses compagnons pour se faire connaitre, aimer et reconnaitre par toutes les forces politiques et arriver à se faire admettre au Service de Rome : Les Pauvres Chevaliers du Christ du Temple de Salomon sont maintenant connus sous le nom de Templiers.
Placés sous la tutelle des chanoines du Saint-Sépulcre de Jérusalem, les Templiers s’émancipent rapidement du joug du Patriarche de la cité sainte. Ils ne veulent répondre de leurs actes que devant le Pape. Un “Pape“ lointain qui finit par leurs laisser les coudées franches. Les Papes ont d’autres problèmes à régler avec les empereurs germaniques.
Le Temple constitue alors sur l’ensemble du monde chrétien un réseau de fermes fortifiées ou protégées par des châteaux, des domaines appelés Commanderies d’où sont tirés des revenus qui alimentent une trésorerie destinée à la défense du Royaume du Christ au Moyen-Orient. Autour des commanderies les droits et les donations se multiplient et l’Ordre du Temple s’enrichit pour être partout présent face aux “mahométans“ : Dans les royaumes de France, le duché de Bourgogne, Le Saint Empire Romain Germanique, les Etats latins d’Orient : à Sidon, Château-Pèlerin, Safed, Beaufort, Tortose, Chastel Blanc, Bagas Gaston, La Roche Guillaume et dans la péninsule ibérique à Léon, Monzon, Miravet où les Templiers participent à la Reconquista. Libérant le Nord du Portugal (Région de Saint-Jacques de Compostelle) ils en feront don au roi de Castille. L’église-forteresse de Tomar deviendra leur base pour aller vers le Sud.
A l’appel de l’Evêque de Buxhouden en 1204, les Templiers, qui deviennent incontournables dans la lutte contre toutes formes de paganisme ou d’hérésie, tournent leurs regards vers la Baltique : Il faut y convertir les slaves païens qui menacent, soit disant, les états chrétiens à l’Est de l’Europe. Le deal est simple : Les Templiers débarrassent ainsi les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques de populations insoumises ou en rébellion et se taillent des domaines libres de tous impôts envers les monarques qui agrandissent leurs fiefs sans mettre leurs propres armées en péril face à des barbares. Apparaissent ainsi des domaines sous le contrôle direct de l’Ordre. Il en va de même pour l’Enclos du Temple et le Port Templier de Paris dont les chevaliers à la Croix tirent d’énormes revenus.
Les Templiers s’implantent ainsi et créent en Livonie : l’Ordre des Frères de la Milice de Livonie communément appelés : les Porte-glaives. L’Ordre a comme ville d’attache Riga. Les Templiers y développent leur base de départ pour de grands raids de conquête vers les steppes intérieures.
Ainsi, le long de la rivière Duina les Soldats du Christ s’ouvrent des voies de pénétrations navales et terrestres. Tout du long les croisés y tuent sans scrupules les populations païennes qui ne veulent pas se soumettre au clergé qui accompagne les Porte-glaives. C’est une épuration ethnique sans pitié. Des colons venus de tout l’Occident sont implantés à la place des slaves massacrés pour exploiter des terres laissées libres. C’est aussi l’espoir d’une vie meilleure ailleurs qui pousse de pauvres familles franques et germaniques à suivre le sillage des croisés.
A partir de 1228 sur le cours de la Vistule au Nord du royaume de la Pologne, les Templiers poursuivent leur œuvre évangélique contre la population balte des païens : Les Prusses. Les croisés créent alors l’Ordre de Dobin du nom de la forteresse polonaise qui devint leur siège. De là ils s’en vont massacrer les baltes animistes.
En 1147 en Espagne, le roi de Castille Alphonse VII confie aux Templiers la forteresse de Qal’at Rabah (Calatrava) pour qu’ils l’aide à combattre les arabes. Cependant en 1158, les chevaliers espagnols de l’Ordre de Calatrava s’émancipent de la tutelle templière pour combattre sous leurs propres couleurs et aux ordres des rois ibériques. De ce nouvel ordre religieux et militaire découlent d’autres ordres espagnols : Chaque chevalier croisé prétendant créer avec quelques fidèles une milice armée apte à défendre la foi et prête à se couvrir de gloire. Ainsi sont créées Avis (1167), Saint-Jacques (1170), Sainte-Marie (1172), Mont Joie (1175), Alcantara (1183). Ces ordres, produits de l’Ordre du Temple sans en avoir les forces militaire ou financière, bien que placés sous l’autorité d’un Maitre sont soumis aux rois chrétiens d’Espagne qui trouvent en eux un apport militaire non négligeable, sorte de réserve armée, mais sans commune mesure avec les Templiers.
La multiplicité des ordres espagnols a pour effet de disperser l’argent de la Reconquista et les ordres croisés ibériques vivotent plus qu’ils ne prospèrent entre deux batailles.
Ainsi, l’ordre de Mont Joie sera absorbé en 1196 par l’Ordre du Temple toujours présent en Espagne. A la suite de cela certains chevaliers espagnols de ce sous-ordre qui veulent rester attachés à la couronne de Castille forment l’Ordre de Montfragüe. Cela tourne à la farce. Cet ersatz de quelques soldats de Dieu sera lui-même absorbé par l’Ordre de Calatrava en 1221.
L’engagement du Temple est ponctué de combats et de nombreuses batailles :
- Ascalon 1153 (Moyen-Orient)
- Tomar 1160 (Portugal)
- Montgisard 1177 (Moyen-Orient)
- Hattin 1187 (Moyen-Orient)
- Arsouf 1191(Moyen-Orient)
- Las Navas de Tolosa 1212 (Espagne)
- Majorque 1229 (Baléares)
- Valencia 1238 (Espagne)
- La Forbie 1244 (Moyen-Orient)
- Mansourah 1250 (Egypte)
- Tripoli 1289 (Moyen-Orient)
- Acre 1291 (Moyen-Orient)
- Tarifa 1292 (Espagne)
L’aventure templière prendra fin en Orient en 1291 par la prise de la ville d’Acre par les 200 000 hommes du sultan Al-Ashraf contre les 16 000 défenseurs de la cité. Il n’est pas dans mon propos de juger du bien fondé ou non des croisades, et qui plus est des intentions premières des fondateurs des ordres du Temple, de l’Hospital ou Teutoniques. Toujours est-il que les Ordres se vouent très vite autour de la Méditerranée à la défense des Etats Latins d’Orient, de l’Espagne et du Portugal. Outre leurs propres actions, ils participent à tous les combats contre les arabes, les turcs, mongols, kurdes, égyptiens et Maures. Les Ordres assurent en permanence l’action militaire dans la région de Jérusalem car jamais les Etats Latins, contrairement à la Prusse, n’ont réussi à attirer une population coloniale conséquente apte à former une soldatesque laïque suffisamment importante. Les suzerains chrétiens ont donc très vite au Moyen-Orient confié la défense de leurs lignes de fronts et de leurs frontières aux ordres militaires et religieux.
Ainsi en 1144 le Krak et plusieurs châteaux sont-ils confiés aux Hospitaliers qui les remodèlent en forteresses. Les Teutoniques savent profiter de l’engagement de l’empereur germanique dans la politique du Royaume de Jérusalem pour y jouer fut un temps le rôle de premier ordre. Mais en revendiquant le rôle majeur dans la défense du Royaume du Christ, les ordres s’exposent et attirent sur eux la critique : On leurs reproche leur arrogance, leur égoïsme vis-à-vis des laïcs, leur rivalité qui disperse les moyens de lutte, leur réussite et leur gestion financière exemplaire (car non soumise à l’impôt des états). Les rois occidentaux finissent par rendre les Ordres responsables des échecs face aux musulmans, et en particulier de la disparition des Etats Latins d’Orient. Ne pas payer d’impôt est une chose, ne pas avoir de résultat militaire en est une autre) Ce jugement qui peut paraitre injuste se repend dans l’opinion publique même si lors de la désastreuse bataille de la Forbie sur 1000 chevaliers religieux engagés, 90% d’entre eux périssent lors des combats. Au final tous les ordres connaissent des difficultés politiques, le Temple va en faire les frais. Les Hospitaliers seront faire le dos rond.
Après la chute d’Acre en 1291, les Teutoniques qui avaient senti depuis longtemps le vent tourné se sont implantés définitivement en Prusse. Les Templiers et les Hospitaliers se replient sur Chypres. Les Hospitaliers s’emparent de Rhodes et du Dodécanèse avec l’aide d’un armateur génois et l’accord de l’empereur de Byzance. Ils créent une grande flotte de guerre en 1306 ce qui leurs permet en 1309 de mener des batailles contre des pirates qui sévissent dans l’Archipel. Malte finira par être leur point de chute.
En France comme à Rome l’idée d’une nouvelle croisade fait son chemin. Le roi de France Philippe le Bel propose aux autorités de tous bords de fusionner les ordres militaires et religieux pour optimiser le financement de la croisade. Les Hospitaliers ne sont pas contre. Les Templiers refusent ! Comme ils refusent de faire du roi un Chevalier Templier à titre honorifique, comme ils refusent de faire de Charles le Bel (fils benjamin du roi) le nouveau Grand Maitre de l’Ordre. Plus que vexé le Roi de Fer ne leurs laissera aucune chance de salut une fois leur déchéance prononcée. Il en sera fini de l’état dans l’état. Personne n’est intouchable. Le peu charismatique De Molay (dépassé) l’a oublié….
Alors où Guy de Molay a-t-il été brûlé avec Geoffroy de Charny / Charnay ? Place Dauphine ? Non. Sur le parvis de la cathédrale Sainte-Marie (Nôtre Dame) ? Non. Sur le bout de l’île de la Cité ? Non, le bout de l’île n’existe pas à l’époque. Où ? Aucun texte ne l’atteste mais le plus vraisemblablement : Là où se trouve l’actuelle statue d’Henry IV. Si vous descendez derrière la statue par le double escalier afin de vous rendre sur le bout de l’île vous passerez par deux porches en forme de…. Cercueils ! Pour le coup se sont deux architectes qui étaient francs-maçons qui ont imaginé ce drôle de passage et l’aménagement du lieu. Est-ce à dire que les Francs-maçons sont pour autant les héritiers des Templiers ? Halte à la bêtise et autres superstitions. Dans le même genre : Les néo-templiers ? Les chevaliers de la mort ? Les ss descendants des Templiers, au même titre que les Teutoniques ? Stop à toutes ces fadaises plus écœurantes les unes que les autres ! Les Templiers n’existent plus. Les derniers chevaliers Teutoniques dont le siège était à Vienne ont été déportés en camp de concentration par les nazis. Cependant l’Ordre des Teutoniques existent encore aujourd’hui et sont des clercs aux œuvres caritatives qui dépendent de Rome en direct. Les Chevaliers de Saint-Jean aussi et sont basés à Malte. Tout le reste n’est que du folklore si ce n’est de la foutaise.
Et si de Molay avait accepté la proposition de Philippe le Bel : Que son fils Benjamin, Charles, devienne le Nouveau Grand Maitre d'un Ordre Unifié entre Templiers et Hospitaliers ? C'est ordre soumis à la Couronne Fleur de Lysée aurait-il participé à de nouvelles croisades ? Contre les maghrébins d’Espagne ? Contre les turcs d'Orient ? La Monarchie Française aurait-elle donné une nouvelle impulsion à l'Ordre ? Tant de questions....
Berold- Messages : 136
Date d'inscription : 28/08/2018
Age : 56
Localisation : Le Village
Re: Templiers. Tant plié ?
Merci Berold pour ce texte
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Templiers. Tant plié ?
J'ai plusieurs livres qui parlent des templiers. On a tout dit sur eux, son contraire et plus encore. mais c'est vrai qu'ils restent trrrrrès mystérieux.
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Re: Templiers. Tant plié ?
Je n'ai pas de réponse à donner à ce What if.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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