Une défaite militaire en Corée

Lisant l'excellent livre d'Ivan Cadeau sur la "Guerre de Corée", voila une petite question et si les forces de l'ONU et celles de la Corée du Sud s'étaient effondrés dans le courant de l'année 50? comment pensez-vous que l'URSS et la Chine auraient réagi?

La Chine et la Russie n'auraient pas vraiment eu besoin de réagir. Le nord aurait annexé le sud et fin de l'histoire. S'il n'y avait pas eu la poche de Busan, tout le monde aurait abandonner la Corée du Sud.

Je susi d'accord, la réunfication du Vietnam par le Nord n'a pas non plus provoqué la 3ème guerre mondiale.
Maintenant, ce serait un important changement économique en Asie... et pour le reste du monde.
Les voitures coréennes (OTL) se vendent dans le monde entier et même au Japon, ainsi que les téléphones portables, les télévisions et d'autres produits de l'industrie locale.
L'anexion du Sud par le Nord reviendrait dans cette TL a supprimer un producteur de haute technologie accessible à la classe moyenne... donc à ralentir l'accès à ces technologies pour la classe moyenne.
Un nord plus étendu et plus riche serait plus stable mais aussi plus dangereux pour ses voisins... en premier lieu le Japon.

Anaxagore a écrit:Les voitures coréennes (OTL) se vendent dans le monde entier et même au Japon, ainsi que les téléphones portables, les télévisions et d'autres produits de l'industrie locale.
L'annexion du Sud par le Nord reviendrait dans cette TL a supprimer un producteur de haute technologie accessible à la classe moyenne... donc à ralentir l'accès à ces technologies pour la classe moyenne.

Initialement, le boom de la tech milieu de gamme (qualité+prix abordable) coréenne est lié au boom économique japonais et à l'augmentation du niveau de la vie (donc du cout de la main d'œuvre) au Japon en plus des décisions de la Junte.
Sans Corée du Sud, l'explosion de la tech milieu de gamme aurait simplement lieu ailleurs: Taïwan, Malaisie, Thaïlande, Inde?

LFC/Emile Ollivier a écrit:J'avais lu que c'était Brejnev qui avait retenu en 1975 Pyongyang et Pekin de se ruer sur le sud et Taïwan. Si la Corée du sud tombe avant la mort de Staline, ce sera nettement plus dangereux. Staline risque de vouloir aller plus loin.

Je tiens à rappeler que, contrairement à ce que certains tentent toujours de faire croire, 70 ans après les faits, Staline n'a pas piloté le déclenchement de la guerre de Corée. Au contraire, car il était persuadé que l'armée nord coréenne n'était pas prête. C'est après le succès du "Blitz Rouge" qu'il a changé d'avis, voyant une opportunité d'étendre le communisme et de retirer un pion aux USA sur l'échiquier de la guerre froide.

En tout cas, la Corée du Nord n'aurait sans doute pas ressemblé au cauchemar totalitaire qu'elle est devenue depuis.

La société n'aurait pas été destructurée par les ravages du conflit et la menace permanente de la guerre n'aurait pas justifié l'encasernement général (ce qui n'empêche pas une dictature particulièrement dure).

D'autant que jusque dans les 60/70, le Nord était plus prospère que le Sud.

Petit essai de chronologie:

1950 : Staline décide de sortir de sa politique de la chaise vide et met son véto à une intervention de l'ONU. Les derniers combattants sud-coréens évacuent le pays ou sont fait prisonniers.

C'est un grave échec pour les Etats-Unis, qui sont prêts à tout pour empêcher un nouveau régime communiste de se mettre en place en Asie.

1954 : des bombardements massifs de l'aviation américaine sauvent in extremis les troupes françaises à Dien Bien Phû; les troupes de Giap, épuisées, abandonnent le terrain. Dans les mois qui suivent, le gouvernement français s'empresse de laisser aux Américains l'initiative en Indochine et de quitter progressivement ce bourbier.

1955 : sous l'égide de Washington, les pourparlers de Genève aboutissent à l'indépendance du Vietnam, qui reste un seul Etat. Un compromis national bancal est sensé permettre aux communistes de participer à la vie politique. La corruption du gouvernement pro-occidental et le refus des communsites de désarmer leurs milices gêlent cependant le processus.

1961 : l'assassinat de Ho Chi-Minh entraine une insurrection générale communiste qui écrase les forces régulières en quelques jours. Les forces américaines organisent le repli du personnel du régime dans quelques poches de résistance côtières. Le président Kennedydécide d'une intervention massive.

1966 : rendu responsable de la guerre et plonge au coeur de plusieurs scandales sexuels, le président Kennedy démissionne, plus impopulaire que ne l'a jamais été aucun dirigeant américain.

1968 : élection de Richard Nixon, qui accélère le désengagement déjà entamé par Lyndon Johnson. Sans l'épine dans le pied de la guerre, sa doctrine internationale triomphe.

Années 1970 : développement économique rapide de Taïwan et des Philippines, en partie grâce aux subventions massives des Etats-Unis, qui cherchent à créer des contre-modèles face aux communistes.

Années 1990 : suivant le modèle de la Chine, Kim Il-Sung puis Kim Jing-Il libéralisent l'économie coréenne tout en conservant un Etat autoritaire.

Pour le Vietnam, James Arnold pose les mêmes interrogations dans "The Pusan Disaster, 1950" qui se trouve dans l'anthologie Cold War Hot.