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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 3 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Préhistorique Dim 3 Avr - 10:13

Bonne TL où l'ont voit une bonne connaissance de l'époque et un travail soigné.

La survie de Louis II est intéressante, la survie de la branche magyaro-bohémienne des Jagellon peut permettre à ses descendants d'hériter de la Pologne Lituanie à la fin du siècle. Potentiellement on peut avoir ça :

L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 3 578px-PNG_Jagelon

Pour les Habsbourg le fait de ne pas avoir les turcs sur leurs frontières orientales va leur permettre de se concentrer plus sur le St Empire, peut-être unifieront il l'Allemagne à la place de la Prusse. Si la Bohème appartient aux hongrois, peut être qu'on évitera la seconde défenestration de Prague et la guerre de 30 ans.
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Message par Yodarc Dim 3 Avr - 13:17

Préhistorique a écrit:
Bonne TL où l'ont voit une bonne connaissance de l'époque et un travail soigné.

La survie de Louis II est intéressante, la survie de la branche magyaro-bohémienne des Jagellon peut permettre à ses descendants d'hériter de la Pologne Lituanie à la fin du siècle. Potentiellement on peut avoir ça :
L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 3 578px-PNG_Jagelon

Pour les Habsbourg le fait de ne pas avoir les turcs sur leurs frontières orientales va leur permettre de se concentrer plus sur le St Empire, peut-être unifieront il l'Allemagne à la place de la Prusse. Si la Bohème appartient aux hongrois, peut être qu'on évitera la seconde défenestration de Prague et la guerre de 30 ans.

La survie de Louis II est intéressante car sa mort OTL est d'une certaine manière accidentelle : chute de cheval dans les marais de Mohacs alors qu'il fuit le champ de bataille.
Dans le contexte de ce récit, je souhaite explorer les difficultés hongroises et en conséquence celles de Louis II car la Hongrie de cette période est dans un état déplorable (commenté dans cette partie sur la guerre de la Sainte Ligue) même si le jeune souverain peut s'appuyer sur son épouse Marie (historiquement, Marie avait d'importantes qualités politiques qu'elle a su exprimer dans sa gestion des Pays-Bas après la mort de sa tante, Marguerite d'Autriche). Autant d'éléments qui seront explorés dans les parties ultérieures.

Il est vrai que les Habsbourg sont pour le moment dans une situation plus favorable, leur principal défi étant la gestion des troubles résultant de l'expansion des idées de Martin Luther.

Et merci pour ton commentaire. C'est le but que je recherche dans le développement de cette TL : développer un récit plausible, ce qui m'amène à rechercher le maximum d'informations sur chaque aspect pour déterminer comment l'adapter au nouveau contexte (ou comment ils peuvent affecter ce nouveau contexte s'ils restent assez similaires à leurs équivalents OTL, ayant pour principe de changer ce qui est immédiatement affecté par le POD et ses répercussions).
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L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII - Page 3 Empty Re: L'Inattendu : à l'époque de l'héritier de Louis XII

Message par Collectionneur Dim 3 Avr - 15:30

Peut on voir un royaume d’Égypte devenir indépendant de l'Empire ottoman avec plusieurs siècles d'avance ? Les Ottomans perdraient de fait la totalité de l'Afrique du Nord. Cela ferait un effet boule de neige.
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Message par Yodarc Dim 3 Avr - 18:11

Collectionneur a écrit:Peut on voir un royaume d’Égypte devenir indépendant de l'Empire ottoman avec plusieurs siècles d'avance ? Les Ottomans perdraient de fait la totalité de l'Afrique du Nord. Cela ferait un effet boule de neige.

C'est une possibilité, mais comme je tiens compte de la manière dont Soliman semblait organiser ses campagnes militaires historiquement, cela va être une tâche herculéenne. Sans compter les troubles en Egypte, étant donné que les derniers émirs mamelouks ne semblaient pas être des plus brillants. Sans compter les rivalités entre les émirs choisis par Charles Quint. Mais je peux considérer le fait qu'il puisse survivre quelques temps, notamment grâce au soutien de Charles Quint et de Venise. Mais tout cela, je verrais le moment venu (peut-être dans cette partie spéciale).

Mais je suis d'accord qu'un retrait des Ottomans d'Afrique du Nord bouleverse totalement la carte géopolitique de la Méditerranée. Déjà qu'historiquement, avec la prise de Tunis en 1535, il a fallu attendre presque quarante ans pour que les Ottomans puissent s'en emparer. Ici, avec la chute d'Alger, c'est un allié important des Ottomans qui disparaît de la Méditerranée occidentale. Même si Khayr Ad-Dîn est à Bône, il lui faudra plus de temps pour pouvoir tenter de récupérer Alger (historiquement, il avait perdu Alger face aux Koukous en 1520 avant de la reprendre dans les années 1526-1527 et de s'emparer du Penon d'Alger en mai 1529) et un renforcement momentané de la présence espagnole sur les côtes d'Afrique du Nord (leurs bases à Tlemcen, Penon d'Alger, La Golette, Djerba, Tripoli et Damiette). Bien sûr, tout cela aura sa contrepartie et les actions de Charles Quint auront d'autres conséquences en Afrique du Nord.
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Message par Yodarc Sam 9 Avr - 18:55

Voici la nouvelle partie de cette TL. Retour en France pour voir les dernières années de la régence et comment elle évolue, notamment dans le contexte de la guerre de la Sainte-Ligue. Des tendances se précisent concernant l'évolution potentielle des politiques du royaume. J'espère que sa lecture vous plaira.

1524-1526 : le triomphe de Marie d’Angleterre
Les années 1524-1526 voient les événements bouleverser les équilibres politiques au sein du royaume de France et de la cour royale alors que certaines politiques se confirment.

En avril 1524, François III de Bretagne prend la tête de l’armée qui participe à l’expédition contre l’empire Ottoman. Le départ de l’héritier présomptif est une opportunité pour Marie d’Angleterre, car cela lui permet de renforcer son influence dans la cour et de contrebalancer celle du clan des Valois-Angoulême. Elle se retrouve d’autant plus en position de force que durant l’été et l’automne 1524, la famille des Valois-Angoulême est endeuillée à deux reprises : elle perd en juillet 1524 Claude de France et en septembre Charlotte, une des filles de François.
La mort de l’épouse de François III de Bretagne provoque une régence en Bretagne alors que le fils aîné de l’héritier présomptif à la couronne de France, François, devient le nouveau duc légitime de Bretagne sous le nom de François IV. Les jeunes frères du nouveau duc, Henri et Charles, sont placés sous la responsabilité de leur tante et de leur grand-mère, Marguerite et Louise de Savoie. La régence de Bretagne suscite une question épineuse à la cour tant le désir d’autonomie des seigneurs bretons a persisté et se renforce au cours des années qui ont suivi la mort de Louis XII. Pierre II de Rohan-Gié, important seigneur du duché, a été désigné par le duc comme gouverneur du duché en son absence, mais la mort de Claude de France en fait la figure la plus importante et puissante du duché. Son soutien à la famille des Valois-Angoulême contribue à développer une opposition entre la régente et lui, la reine douairière désireuse d’affaiblir l’influence et le pouvoir de la famille de l’héritier présomptif et rival. En l’absence de François III de Bretagne, ce sont Louise de Savoie et Marguerite qui sont à la tête du clan Valois-Angoulême, la seconde soutenue par son époux Charles IV d’Alençon. Durant cette période, elles entreprennent de préserver l’influence de leur famille face à la reine douairière. Ce faisant, elles contribuent à perpétuer la rivalité entre le parti breton et le parti anglais et amènent leurs contemporains à qualifier la situation du « règne des dames ». Si elle doit gérer et satisfaire les revendications des alliés de l’héritier présomptif à la couronne, Marie renforce sa position de régente et développe les politiques qu’elle souhaite voir appliquées avec plus d’aisance. Si elle continue de s’appuyer sur Antoine Duprat, elle cherche aussi à développer son réseau au sein de la cour et du conseil royal. Ainsi, Guillaume Brudé devient un de ses conseillers les plus importants, notamment du fait de son rôle de tuteur pour Charles IX. Sur ses conseils, elle décide en 1525 de créer le collège de lecture royal, inspiré du collège des trois langues de Louvain fondé en 1518, afin de favoriser l’étude du grec, de l’hébreu et des mathématiques.
Sur le plan diplomatique, si elle continue de s’appuyer sur la politique défendue par François III, notamment du fait de la contribution militaire, la reine douairière se la réapproprie pour imprimer sa marque, notamment dans les relations avec les états de la péninsule italienne. Elle travaille de façon à pouvoir démarquer le royaume des projets des Habsbourg, notamment pour préserver son intégrité territoriale. Elle continue cependant de financer les troupes de François III de Bretagne, même si la distance et la durée rendent compliquée cette opération. La régente continue aussi de maintenir ses relations avec le royaume d’Angleterre alors que l’évolution de la situation en Écosse l’amène à soutenir plus ouvertement sa sœur. Elle commence aussi à réfléchir sur l’avenir matrimonial de son fils, désireuse de trouver un mariage pouvant servir les intérêts du royaume et consolider ses liens avec d’autres royaumes pour contrebalancer l’influence de Charles Quint. Parmi les nations avec lesquelles elle tisse des liens figure le royaume de Pologne : Sigismond I de Pologne voit d’un mauvais œil l’intérêt qu’a porté Charles Quint pour la Grande-Principauté de Moscovie et désire se rapprocher d’un de ses potentiels rivaux pour pouvoir préserver son royaume d’une potentielle alliance entre les Habsbourg et Vassili III, même si son épouse Cunégonde est plus favorable à une alliance avec le duché de Bavière proche de Charles Quint. Un projet de mariage est fixé durant l'été 1525 entre les deux royaumes.
A l’automne 1526, François III de Bretagne (qui redevient François d'Angoulême suite au décès de son épouse) revient en France avec le reste de l’armée qui l’accompagnait dans l’expédition contre les Turcs. Le retour de l’héritier présomptif à la couronne renouvelle la rivalité entre la reine douairière et ce dernier, même si Marie est désormais en position de force, François devant gérer la régence de son fils François IV de Bretagne. L’héritier présomptif peut s’appuyer sur sa famille et ses alliés ainsi que sur le prestige obtenu durant la campagne militaire contre les Turcs, mais doit faire face aux revendications plus ouvertes des barons bretons concernant l’autonomie de leur duché et au fait de devoir palier ses deux années d’absence qui ont permis à Marie de s’imposer à la cour.

Après avoir passé l’hiver 1523-1524 sur la Terre d’Orléans, Giovanni Verrazzano reprend la mer en direction de Terre-Neuve en mars 1524. Traversant l’Atlantique nord, il rejoint le royaume de France en mai 1524 où il présente à la reine douairière le fruit de son expédition et en fait son récit. Il présente notamment la richesse de la Terre d’Orléans, quelques indigènes qu’il ramené dans son voyage et le fait qu’il a peut-être trouvé un passage vers le Pacifique. Le navigateur demande à la reine douairière de développer une nouvelle expédition afin de créer une colonie en Terre d’Orléans et pour pouvoir explorer ce passage vers l’océan Pacifique. Si la reine douairière et le conseil royal ont quelques réserves à cause du conflit contre les Turcs et des difficultés à monter une pareille entreprise, la perspective de trouver un passage vers l’Asie contribue à les apaiser. Marie y voit en outre une opportunité pour développer des liens commerciaux avec les habitants de la Terre d’Orléans et de développer une influence dans le Nouveau Monde qui permettra à son fils d’avoir des moyens de contrebalancer l’influence des Habsbourg et de les empêcher de s’étendre partout. Le projet d’une seconde expédition est soutenu par le clan des Valois-Angoulême, car cela permettrait au duché de Bretagne de se renforcer. La famille de l’héritier présomptif à la couronne souhaite cependant voir une présence plus prononcée au niveau de Terre-Neuve, les pêcheurs bretons étant nombreux à aller pêcher la morue dans ses eaux depuis le début des années 1520. Une seconde expédition est préparée durant le reste de l’année 1524 avec le recrutement de volontaires et le rassemblement de navires pour transporter l’expédition.
Après plusieurs mois de préparation, c’est en mars 1525 que Giovanni Verrazzano quitte Dieppe avec une flotte d’une dizaine de navires transportant près d’un millier d’hommes dont quatre cent colons, du bétail et des vivres pour quinze mois. Traversant l’Atlantique nord dans la période hivernale, l’expédition rejoint Terre-Neuve en mai 1525 avant d’atteindre la Terre d’Orléans à la fin du mois de juin. Les colons établissent Fort Charlesbourg tandis que Giovanni Verrazzano entreprend de renouer des contacts avec les Leni Lenape, notamment dans le but de développer des relations commerciales avec ces derniers, suscitant leur intérêt. En juillet 1525, après avoir aidé le nouveau gouverneur de Nouvelle-France à consolider Fort Charlesbourg, Verrazzano reprend la mer pour trouver le passage vers le Pacifique au sud de l’Arcadia. Il retrouve la région en juin et commence à explorer les lieux. L’exploration est compliquée à cause des courants violents et de la faible profondeur des eaux, mais le navigateur italien et son équipage parviennent à explorer certaines parties avant que l’arrivée de l’automne ne les obligent à remonter vers le nord. Durant l’été 1525, Fort Charlesbourg se développe doucement, tirant profit de la belle saison pour produire une récolte pour l’hiver et développant des liens avec les Leni Lenape. Ces différents éléments permettent à l’expédition de mieux se préparer à l’hiver alors que le souvenir de la précédente expédition permet de mieux prévenir l’émergence du scorbut. Le passage de l’hiver 1525-1526 est compliquée, une partie de l’expédition étant décimée par le froid et la faim. Mais les ressources préparées pour l’expédition et l’aide des Leni Lenape permettent à Fort Charlesbourg de passer l’épreuve de son premier hiver.
Durant l’année 1526, Fort Charlesbourg se développe quelque peu alors que les colons explorent les environs et les eaux environnantes. Le contact avec les Leni Lenape permet de découvrir certaines ressources du territoire qui pourront être exploitées pour la survie de la colonie. Le gouverneur fait explorer le cours d’eau voisin durant le printemps 1526, nommant ce dernier le Saint-Jean (1) en l’honneur du navigateur italien. Ce dernier reprend la mer pour explorer davantage ce qu’il pense être le passage vers l’océan Pacifique. L’exploration est toujours assez compliquée, mais Verrazzano parvient à découvrir davantage les lieux, s’enfonçant dans le passage durant le printemps et l’été 1526. Il y découvre un important lagon qui semble disparaître dans des terres inconnues. Son équipage et lui croise le chemin d’autres indigènes avec lesquels les contacts sont parfois incertains ou tendus. Revenu à Fort Charlesbourg en septembre 1526, le navigateur italien fait le bilan de ses dernières explorations et aide au développement des relations avec les Leni Lenape. Il prépare aussi le retour en France alors qu’une bonne partie des ressources prévues pour l’expédition ont été consommées.

(1) le fleuve Hudson OTL.
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Message par ezaski Sam 9 Avr - 19:19

Fort Charlesbourg c'est bien New-York ?
Tu inverserais les colonies british et Française à terme ? Ou tu feras un mixte plus "globale" ?
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Message par Yodarc Sam 9 Avr - 19:39

ezaski a écrit:Fort Charlesbourg c'est bien New-York ?
Tu inverserais les colonies british et Française à terme ? Ou tu feras un mixte plus "globale" ?

Dans ce contexte, c'est effectivement le territoire de New York (historiquement, la baie a été découvert par Verrazzano), même si le nom de la colonie s'inspire de celle créée en 1541 au Canada lors de la troisième expédition de Jacques Cartier.

Concernant la situation coloniale, je pense que ce serait en partie un mixte et une inversion : la raison étant qu'Henri VIII n'a pas prêté beaucoup attention à l'exploration du Nouveau Monde à la fois à cause de son incapacité à conserver son intérêt longtemps pour le même sujet (même si cela devrait probablement changer, étant donné que c'est son neveu qui est sur le trône de France). Néanmoins, la colonisation française est timide et devra composer avec les aléas de son époque, qu'il s'agit de l'implantation de la colonie sur son nouveau territoire mais surtout du soutien financier de la métropole qui est affecté par les conflits qu'elle pourrait avoir avec ses voisins (c'est pour moi une des raisons pour laquelle la colonisation française est si tardive dans son développement : les guerres d'Italie ont beaucoup freiné le développement de ce type de projets à cause de l'emploi des ressources financières, matérielles et humaines pour soutenir l'effort de guerre (terme un peu anachronique pour la période je reconnais, mais je ne vois pas comment le présenter autrement) qui auraient pu servir pour d'autres projets.
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Message par Flosgon78 Sam 9 Avr - 20:51

Yodarc a écrit:
Voici la nouvelle partie de cette TL. Retour en France pour voir les dernières années de la régence et comment elle évolue, notamment dans le contexte de la guerre de la Sainte-Ligue. Des tendances se précisent concernant l'évolution potentielle des politiques du royaume. J'espère que sa lecture vous plaira.

1524-1526 : le triomphe de Marie d’Angleterre
Les années 1524-1526 voient les événements bouleverser les équilibres politiques au sein du royaume de France et de la cour royale alors que certaines politiques se confirment.

En avril 1524, François III de Bretagne prend la tête de l’armée qui participe à l’expédition contre l’empire Ottoman. Le départ de l’héritier présomptif est une opportunité pour Marie d’Angleterre, car cela lui permet de renforcer son influence dans la cour et de contrebalancer celle du clan des Valois-Angoulême. Elle se retrouve d’autant plus en position de force que durant l’été et l’automne 1524, la famille des Valois-Angoulême est endeuillée à deux reprises : elle perd en juillet 1524 Claude de France et en septembre Charlotte, une des filles de François.
La mort de l’épouse de François III de Bretagne provoque une régence en Bretagne alors que le fils aîné de l’héritier présomptif à la couronne de France, François, devient le nouveau duc légitime de Bretagne sous le nom de François IV. Les jeunes frères du nouveau duc, Henri et Charles, sont placés sous la responsabilité de leur tante et de leur grand-mère, Marguerite et Louise de Savoie. La régence de Bretagne suscite une question épineuse à la cour tant le désir d’autonomie des seigneurs bretons a persisté et se renforce au cours des années qui ont suivi la mort de Louis XII. Pierre II de Rohan-Gié, important seigneur du duché, a été désigné par le duc comme gouverneur du duché en son absence, mais la mort de Claude de France en fait la figure la plus importante et puissante du duché. Son soutien à la famille des Valois-Angoulême contribue à développer une opposition entre la régente et lui, la reine douairière désireuse d’affaiblir l’influence et le pouvoir de la famille de l’héritier présomptif et rival. En l’absence de François III de Bretagne, ce sont Louise de Savoie et Marguerite qui sont à la tête du clan Valois-Angoulême, la seconde soutenue par son époux Charles IV d’Alençon. Durant cette période, elles entreprennent de préserver l’influence de leur famille face à la reine douairière. Ce faisant, elles contribuent à perpétuer la rivalité entre le parti breton et le parti anglais et amènent leurs contemporains à qualifier la situation du « règne des dames ». Si elle doit gérer et satisfaire les revendications des alliés de l’héritier présomptif à la couronne, Marie renforce sa position de régente et développe les politiques qu’elle souhaite voir appliquées avec plus d’aisance. Si elle continue de s’appuyer sur Antoine Duprat, elle cherche aussi à développer son réseau au sein de la cour et du conseil royal. Ainsi, Guillaume Brudé devient un de ses conseillers les plus importants, notamment du fait de son rôle de tuteur pour Charles IX. Sur ses conseils, elle décide en 1525 de créer le collège de lecture royal, inspiré du collège des trois langues de Louvain fondé en 1518, afin de favoriser l’étude du grec, de l’hébreu et des mathématiques.
Sur le plan diplomatique, si elle continue de s’appuyer sur la politique défendue par François III, notamment du fait de la contribution militaire, la reine douairière se la réapproprie pour imprimer sa marque, notamment dans les relations avec les états de la péninsule italienne. Elle travaille de façon à pouvoir démarquer le royaume des projets des Habsbourg, notamment pour préserver son intégrité territoriale. Elle continue cependant de financer les troupes de François III de Bretagne, même si la distance et la durée rendent compliquée cette opération. La régente continue aussi de maintenir ses relations avec le royaume d’Angleterre alors que l’évolution de la situation en Écosse l’amène à soutenir plus ouvertement sa sœur. Elle commence aussi à réfléchir sur l’avenir matrimonial de son fils, désireuse de trouver un mariage pouvant servir les intérêts du royaume et consolider ses liens avec d’autres royaumes pour contrebalancer l’influence de Charles Quint. Parmi les nations avec lesquelles elle tisse des liens figure le royaume de Pologne : Sigismond I de Pologne voit d’un mauvais œil l’intérêt qu’a porté Charles Quint pour la Grande-Principauté de Moscovie et désire se rapprocher d’un de ses potentiels rivaux pour pouvoir préserver son royaume d’une potentielle alliance entre les Habsbourg et Vassili III, même si son épouse Cunégonde est plus favorable à une alliance avec le duché de Bavière proche de Charles Quint. Un projet de mariage est fixé durant l'été 1525 entre les deux royaumes.
A l’automne 1526, François III de Bretagne (qui redevient François d'Angoulême suite au décès de son épouse) revient en France avec le reste de l’armée qui l’accompagnait dans l’expédition contre les Turcs. Le retour de l’héritier présomptif à la couronne renouvelle la rivalité entre la reine douairière et ce dernier, même si Marie est désormais en position de force, François devant gérer la régence de son fils François IV de Bretagne. L’héritier présomptif peut s’appuyer sur sa famille et ses alliés ainsi que sur le prestige obtenu durant la campagne militaire contre les Turcs, mais doit faire face aux revendications plus ouvertes des barons bretons concernant l’autonomie de leur duché et au fait de devoir palier ses deux années d’absence qui ont permis à Marie de s’imposer à la cour.

Après avoir passé l’hiver 1523-1524 sur la Terre d’Orléans, Giovanni Verrazzano reprend la mer en direction de Terre-Neuve en mars 1524. Traversant l’Atlantique nord, il rejoint le royaume de France en mai 1524 où il présente à la reine douairière le fruit de son expédition et en fait son récit. Il présente notamment la richesse de la Terre d’Orléans, quelques indigènes qu’il ramené dans son voyage et le fait qu’il a peut-être trouvé un passage vers le Pacifique. Le navigateur demande à la reine douairière de développer une nouvelle expédition afin de créer une colonie en Terre d’Orléans et pour pouvoir explorer ce passage vers l’océan Pacifique. Si la reine douairière et le conseil royal ont quelques réserves à cause du conflit contre les Turcs et des difficultés à monter une pareille entreprise, la perspective de trouver un passage vers l’Asie contribue à les apaiser. Marie y voit en outre une opportunité pour développer des liens commerciaux avec les habitants de la Terre d’Orléans et de développer une influence dans le Nouveau Monde qui permettra à son fils d’avoir des moyens de contrebalancer l’influence des Habsbourg et de les empêcher de s’étendre partout. Le projet d’une seconde expédition est soutenu par le clan des Valois-Angoulême, car cela permettrait au duché de Bretagne de se renforcer. La famille de l’héritier présomptif à la couronne souhaite cependant voir une présence plus prononcée au niveau de Terre-Neuve, les pêcheurs bretons étant nombreux à aller pêcher la morue dans ses eaux depuis le début des années 1520. Une seconde expédition est préparée durant le reste de l’année 1524 avec le recrutement de volontaires et le rassemblement de navires pour transporter l’expédition.
Après plusieurs mois de préparation, c’est en mars 1525 que Giovanni Verrazzano quitte Dieppe avec une flotte d’une dizaine de navires transportant près d’un millier d’hommes dont quatre cent colons, du bétail et des vivres pour quinze mois. Traversant l’Atlantique nord dans la période hivernale, l’expédition rejoint Terre-Neuve en mai 1525 avant d’atteindre la Terre d’Orléans à la fin du mois de juin. Les colons établissent Fort Charlesbourg tandis que Giovanni Verrazzano entreprend de renouer des contacts avec les Leni Lenape, notamment dans le but de développer des relations commerciales avec ces derniers, suscitant leur intérêt. En juillet 1525, après avoir aidé le nouveau gouverneur de Nouvelle-France à consolider Fort Charlesbourg, Verrazzano reprend la mer pour trouver le passage vers le Pacifique au sud de l’Arcadia. Il retrouve la région en juin et commence à explorer les lieux. L’exploration est compliquée à cause des courants violents et de la faible profondeur des eaux, mais le navigateur italien et son équipage parviennent à explorer certaines parties avant que l’arrivée de l’automne ne les obligent à remonter vers le nord. Durant l’été 1525, Fort Charlesbourg se développe doucement, tirant profit de la belle saison pour produire une récolte pour l’hiver et développant des liens avec les Leni Lenape. Ces différents éléments permettent à l’expédition de mieux se préparer à l’hiver alors que le souvenir de la précédente expédition permet de mieux prévenir l’émergence du scorbut. Le passage de l’hiver 1525-1526 est compliquée, une partie de l’expédition étant décimée par le froid et la faim. Mais les ressources préparées pour l’expédition et l’aide des Leni Lenape permettent à Fort Charlesbourg de passer l’épreuve de son premier hiver.
Durant l’année 1526, Fort Charlesbourg se développe quelque peu alors que les colons explorent les environs et les eaux environnantes. Le contact avec les Leni Lenape permet de découvrir certaines ressources du territoire qui pourront être exploitées pour la survie de la colonie. Le gouverneur fait explorer le cours d’eau voisin durant le printemps 1526, nommant ce dernier le Saint-Jean (1) en l’honneur du navigateur italien. Ce dernier reprend la mer pour explorer davantage ce qu’il pense être le passage vers l’océan Pacifique. L’exploration est toujours assez compliquée, mais Verrazzano parvient à découvrir davantage les lieux, s’enfonçant dans le passage durant le printemps et l’été 1526. Il y découvre un important lagon qui semble disparaître dans des terres inconnues. Son équipage et lui croise le chemin d’autres indigènes avec lesquels les contacts sont parfois incertains ou tendus. Revenu à Fort Charlesbourg en septembre 1526, le navigateur italien fait le bilan de ses dernières explorations et aide au développement des relations avec les Leni Lenape. Il prépare aussi le retour en France alors qu’une bonne partie des ressources prévues pour l’expédition ont été consommées.

(1) le fleuve Hudson OTL.

Excellent !!! Combien d'années de régence reste-il ?
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Message par Yodarc Sam 9 Avr - 21:06

Il reste environ deux années, une régence prenant officiellement fin lors de l'entrée du roi dans sa quatorzième année (en tout cas à partir de cette période). Cela signifie que Charles IX sera officiellement en charge à partir de l'été 1528, même si sa mère et François d'Angoulême vont continuer de jouer un rôle conséquent dans ses premières années de règne personnel.
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Message par Flosgon78 Sam 9 Avr - 21:56

Merci ! Hâte de lire la suite !
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Message par Yodarc Lun 18 Avr - 15:59

Bonjour. J'espère que vous avez passé un bon week-end de Pâques.
Voici la douzième partie de ce récit d'histoire alternative. Elle se concentre sur les principales tendances affectant les îles britanniques durant les années 1524-1526. Elles sont assez proches des tendances historiques pour différentes raisons, mais permettent de préparer le terrain pour des événements imminents (notamment en Angleterre). N'hésitez pas à commenter si votre curiosité sur un des aspects mentionnés dans cette partie (comme sur d'autres) est vive.
Je profite de cette "préface" pour évoquer le fait que désormais, le texte est totalement "inédit" : je ne m'appuie plus du tout ce que j'avais fait dans la version initiale sur "Alternate History", même si toute la partie sur l'expédition de la Sainte-Ligue était déjà très différente de l'ébauche de départ (ne serait-ce parce qu'étant perfectionniste, j'ai cherché à rendre le récit le plus tangible et plausible possible au regard des informations que j'avais trouvé sur le sujet et des conséquences des événements initiaux du récit).
J'espère que cette partie vous plaira comme les précédentes.
Bonne lecture ! Very Happy

1524-1526 : Dans les îles britanniques

Les années 1524-1526 voient les royaumes d’Angleterre et d’Écosse continuer d’évoluer dans un contexte assez particulier.

En mars 1524, le royaume d’Angleterre envoie une flotte et quinze mille hommes rejoindre l’expédition menée par Charles Quint. Henri VIII a chargé son meilleur ami, le duc de Suffolk, Charles Brandon, du commandement de l’expédition, l’homme ayant fait ses preuves dans la guerre contre la France en 1513. Le souverain anglais est enthousiaste au projet, pensant obtenir une gloire au travers de cette expédition, et étant soutenu par son épouse qui salue son soutien au projet de son neveu. Les sujets anglais sont cependant moins intéressés par ce projet d’expédition militaire si loin de leurs intérêts principaux. Cet enthousiasme restreint se ressent parmi les membres de l’armée accompagnant Charles Brandon et se détériore à mesure que l’expédition se développe durant les années 1524-1525 : si l’expédition obtient de nombreux succès dans la prise d’Alger, de Djerba, de Damiette et du Caire, elle est aussi ponctuée par les actions diplomatiques de Charles Quint qui rend plusieurs souverains musulmans locaux tributaires de son autorité, créant incompréhension et ressentiment chez ses alliés. Les forces anglaises ressentent tout particulièrement ces décisions, car elles ont le sentiment de ne servir qu’à permettre au souverain Habsbourg de renforcer son influence au-delà de ses domaines. Ce sentiment se retrouve aussi à la cour d’Angleterre où la prolongation de l’expédition fait ressortir un profond rejet de cette dernière, d’autant plus alors que Henri VIII commence aussi à se demander si Charles Quint ne cherche pas à le tromper à l’instar de ce qui s’est passé avec Ferdinand II d’Aragon durant le conflit avec la France. L’enthousiasme initial pour l’expédition se dégrade au fil des mois à la fois du fait de la versatilité du souverain et des nouvelles ponctuelles qui lui arrivent de Charles Brandon. A cela s’ajoutent les difficultés à continuer à financer l’expédition à cause de la distance et de la durée de l’expédition qui perdure. Charles Brandon accompagne Charles Quint dans l’expédition de 1525, mais revient au début de 1526 après le succès en Égypte. Le duc de Suffolk est mitigé devant le résultat de l’expédition, les gains personnels pour son souverain et ami étant trop maigres et symboliques pour être satisfaisants et ayant surtout servi les buts de Charles Quint. En plus de ces gains mitigés, les forces anglaises ont souffert de la chaleur et de la maladie durant la campagne en Égypte, Charles Brandon ayant lui-même été affecté par les conditions de la campagne militaire. Ces différents éléments contribuent à nourrir la défiance croissante d’Henri VIII vis-à-vis de Charles Quint. Le souverain anglais continue de maintenir des relations cordiales avec les Habsbourg, mais renforce ses liens avec le royaume de France et le royaume d’Écosse. Avec le royaume septentrional, Henri VIII tire profit dans le second cas du triomphe d'Archibald Douglas dans la gouvernance de l’Écosse, même s'il échoue à convaincre sa sœur Margaret de reconnaître l'autorité de ce dernier.
En parallèle de la situation résultant de la participation à l’expédition contre les Ottomans, le royaume d’Angleterre continue de fonctionner plus ou moins comme il a continué de le faire depuis 1515. Les échanges commerciaux avec le royaume de France et les Flandres assurent au royaume une certaine stabilité économique, même si le coût financier de l’expédition affecte le trésor royal et amène Henri VIII à demander à son chancelier en 1525 de réfléchir à un moyen de continuer de financer l’armée de Charles Brandon. Mais la tentative de lever une nouvelle taxe pour financer l’expédition résulte en une fronde de certains seigneurs anglais et de certaines franges de la population, notamment au travers de contestations et de refus d’obtempérer. La fronde perdure pendant plusieurs semaines et se transforme même en émeute dans le Suffolk, obligeant Wolsey à revenir sur la nouvelle taxe. Cet échec contribue à fragiliser la confiance d’Henri VIII envers son conseiller, mais aussi à une plus grande difficulté pour Charles Brandon de continuer de participer à l’expédition de Charles Quint, l’obligeant à revenir d’Égypte au début de l’année 1526.
Si son intérêt pour l’expédition de la Sainte-Ligue s’amenuise et disparaît, Henri VIII voit son intérêt naître et se renforcer pour un projet d’expédition vers le Nouveau Monde avec le fait que sa sœur Marie finance une seconde expédition vers ces territoires inconnus. Au printemps 1526, il demande à Wolsey de trouver un navigateur prêt de mener une expédition vers le Nouveau Monde afin de découvrir un passage au nord-est pour rejoindre le Pacifique et l’Asie. Le chancelier s’y emploie à la préparer et recrute John Rut, le capitaine du vaisseau royal Mary Guilford attaché à la maison du roi et chargé de fournir en vins de Bordeaux le royaume.
En 1525, Henri VIII fait la rencontre d’Anne Boleyn, la seconde fille de son ambassadeur en France. Si la sœur aînée d’Anne, Marie, a été un temps la maîtresse du souverain, ce dernier désire désormais la jeune femme. Cette dernière rejette ses avances, ce qui renforce sa détermination à l’avoir. Au fur et à mesure des mois qui passent en 1526, ce désir s’agrège au désir du souverain à avoir un héritier mâle, d’autant plus alors qu’Anne refuse d’être la maîtresse du roi, mais l’épouse du souverain. Cela donne une motivation pour Henri VIII pour le projet d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon, d’autant plus qu’il considère les échecs de la plupart des grossesses de Catherine comme un châtiment divin contre le fait qu’il a épousé la veuve de son frère.

Le royaume d’Écosse connaît en 1524 le paroxysme des tensions entre le régent, le duc d’Albany, et son rival Archibald Douglas alors les incidents entre les alliés des deux hommes se multiplient. Malgré le soutien de la cour française, Albany ne parvient pas à s'imposer face à son rival et à affermir sa position de régent. L’intensité des tensions menaçant de détruire le compromis trouvé au Traité de Calais, la faction qui s’est développée autour de la reine douairière Margaret est déterminée à agir. Margaret trouve une opportunité pour se remettre dans une position-clé dans la gouvernance du royaume en s’appuyant sur le parlement d’Édimbourg : en juillet 1524, elle fait approuver par ce dernier la fin de la minorité de Jacques V. Son action est soutenue par les membres du parti anglais alors qu’Albany cherche à faire annuler cette décision qui met un terme à sa position de régent. L’échec de ses tentatives l’amènent à quitter sa position à l’automne 1524 avant de se retirer de la cour écossaise, préférant revenir sur ses terres françaises pour soutenir le clan Valois-Angoulême.
Le départ d’Albany créé un certain vide dans lequel s’engouffre Archibald Douglas qui en profite pour prendre la tutelle de Jacques V. Il en résulte une certaine rivalité entre sa femme et lui, la reine douairière ayant réussi à développer suffisamment d’influence pour pouvoir défendre à nouveau ses positions après la perte de sa position de régente en 1514. Si elle continue de tisser son influence de façon à ne pas chuter dans cette cour si divisée, Margaret s’est constitué un groupe d’alliés parmi des membres de la faction pro-française et pro-anglaise qui ne sont pas divisés par les rivalités claniques. Ce faisant, la reine douairière cherche à récupérer son fils alors que Archibald Douglas le garde près de lui et le surveille. Cette rivalité est aggravée par la volonté de Margaret de demander l’annulation de mariage au pape Paul III et l’obtient durant l’automne 1526. Le départ d’Albany et la nouvelle situation de Margaret lui permet d’avoir le soutien explicite de sa jeune sœur pour défendre ses prérogatives de reine douairière face à son propre époux.


Dernière édition par Yodarc le Lun 18 Avr - 19:54, édité 1 fois
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Message par Collectionneur Lun 18 Avr - 19:42

Je pense qu'il manque des éléments à la phrase suivante :

Le royaume d’Écosse connaît en 1524 le paroxysme des tensions entre le régent, le duc d’Albany, et son rival Archibald Douglas alors les incidents entre les alliés des deux hommes se multiplient. Malgré le soutien de la cour française, Albany L’intensité des tensions menaçant de détruire le compromis trouvé au Traité de Calais, la faction qui s’est développée autour de la reine douairière Margaret est déterminée à agir.
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Message par Yodarc Lun 18 Avr - 19:53

Collectionneur a écrit:Je pense qu'il manque des éléments à la phrase suivante :

Le royaume d’Écosse connaît en 1524 le paroxysme des tensions entre le régent, le duc d’Albany, et son rival Archibald Douglas alors les incidents entre les alliés des deux hommes se multiplient. Malgré le soutien de la cour française, Albany L’intensité des tensions menaçant de détruire le compromis trouvé au Traité de Calais, la faction qui s’est développée autour de la reine douairière Margaret est déterminée à agir.

Oups. Merci d'avoir soulevé cette bourde. Je vais rectifier cette erreur.
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Message par Flosgon78 Lun 18 Avr - 23:37

Génial ! Je sens que notre bon vieux Henri, va épouser l'anglicanisme
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Message par Préhistorique Lun 18 Avr - 23:55

Flosgon78 a écrit:Génial ! Je sens que notre bon vieux Henri, va épouser l'anglicanisme
Et quand l'anglicanisme ne lui aura pas donné d'héritier il va certainement le décapiter pour ensuite épouser l’orthodoxie ou le bouddhisme.
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Message par Yodarc Mar 19 Avr - 7:23

C'est une surprise (ou pas...).
Mais quelle que soit la voie prise par notre Tudor favori, ce ne sera pas de tout repos.
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Message par Yodarc Ven 22 Avr - 21:10

Bonjour ! Voici la treizième partie de cette TL. Elle se concentre sur les terres du Saint-Empire romain et surtout de la Hongrie durant les années 1524-1526. Dans cette partie, quelques événements similaires à ce qui s'est passé OTL (surtout dans le Saint-Empire romain) et une évolution distincte de la situation hongroise. Pour la Hongrie, j'ai eu la chance de tomber dans mes recherches sur le chapitre X de "L'histoire de la Hongrie médiévale" de Pál Engel, Gyula Kristó et András Kubinyi disponible le site books.openedition.org (pour ceux qui seraient intéressés d'utiliser la Hongrie pour des TL ultérieurs, je pense que c'est un bon point de départ pour des informations précieuses sur le contexte du royaume). En tout cas, une Hongrie à la fois similaire à ce qu'elle est OTL et aussi un peu distincte du fait du contexte totalement différent du conflit qui l'oppose aux Ottomans.
J'espère que cette partie saura vous plaire.
Bonne lecture !  Smile

1524-1526 : Incidents dans les terres germaniques et hongroises
Les années 1524-1526 sont marquées par de nombreux événements et incidents qui affectent les territoires des Habsbourg et de la Hongrie.

Le Saint-Empire romain est affecté à partir de 1524 par d’importantes révoltes paysannes dans ses territoires méridionaux. La plupart de ces mouvements ont en commun la défense des droits traditionnels, de meilleures conditions pour les paysans et l’inspiration des idées de Martin Luther. Si la plupart des mouvements sont réprimés par les différents seigneurs allemands, le mouvement le plus conséquent se forme entre décembre 1524 et mars 1525 sous le nom de l'Union chrétienne de la Haute-Souabe défendant douze articles visant à l’amélioration de leurs conditions. En mars 1525, ce mouvement cherche à négocier avec la Ligue de Souabe, mais l’échec des négociations précipitent de violents troubles entre mars et mai 1525. Le plus fameux incident de ce conflit se passe à Weinsberg lors de Pâques 1525 : les paysans s’en prennent au château dans lequel se trouve le comte Ludwig de Helfenstein, détesté des paysans pour sa brutalité. Le comte échappe de peu à une mort brutale grâce à la présence importante de soldats, mais les affrontements provoquent de nombreuses victimes des deux côtés. Les princes allemands, notamment Guillaume IV de Bavière et les membres de la ligue de Souabe, écrasent dans le sang ces mouvements. D’autres insurrections plus petites éclatent durant l’été et connaissent le même sort. Si les révoltes ont été réprimées avec célérité, elles ont contribué à limiter l’envoi de renforts vers l’expédition de la Sainte-Ligue dans le royaume de Hongrie et à renforcer la fracture parmi les princes allemands concernant les idées de Martin Luther, certains percevant le moine allemand comme un semeur de troubles. Ces différents troubles contribuent à renforcer la demande d’un concile général parmi les princes allemands afin de résoudre les problèmes. Dans ce contexte tendu alors que la controverse sur l’application de l’édit de Worms persiste, les princes réformés ou luthériens se rassemblent dans une alliance diplomatique, la Ligue de Torgau peu après la diète de Spire de 1525 afin de pouvoir défendre leurs droits et d’empêcher toute application de l’édit.
En l’absence de Charles Quint parti en expédition, c’est son frère Ferdinand qui est au contact des princes allemands et qui échange avec ces derniers sur les différentes questions qui affectent le Saint-Empire, notamment le respect de l’édit de Worms ou le rapport aux idées de Martin Luther. L’archiduc d’Autriche cherche à défendre les positions de son frère, mais doit aussi trouver des compromis avec les princes allemands, n’ayant pas de position plus importante ou solide que celle de ses interlocuteurs. Lors de la diète de Spire de 1525, l’archiduc accepte d’accorder quelques concessions aux princes allemands concernant l’édit de Worms. En parallèle de ces événements, l’archiduc entreprend de renforcer son autorité dans les Terres héréditaires tout en soutenant autant que possible l’expédition de la Sainte-Ligue, notamment en envoyant des renforts renforcer l’expédition principale et surtout en soutenant le ban de Croatie contre les incursions turques sur ses terres. En 1526, son épouse Anne donne naissance à leur premier enfant, Élisabeth.

Les années 1524-1526 sont particulières pour le royaume de Hongrie. L’arrivée des armées de la Sainte-Ligue n’apaise pas les virulentes divisions au sein des élites du pays, au point que Louis II est amené à prendre la tête de l’armée hongroise pour pouvoir pousser plusieurs de ses seigneurs et prélats à participer à la campagne de leurs alliés. Mais certains grands seigneurs, comme le voïvode de Transylvanie, Jean Zápolya, ne participent point à la campagne. Néanmoins, ces difficultés et divisions n’empêchent pas l’expédition de la Sainte-Ligue d’avoir un certain impact dans le conflit opposant le royaume hongrois avec l’empire Ottoman en forçant l’interruption des attaques que ce dernier mène depuis 1521 contre les territoires méridionaux du royaume. Ainsi, la campagne de 1524 a obligé les Turcs à lever le siège de Szörény, empêchant la chute de cette dernière. Si l’expédition principale de la Sainte-Ligue échoue à repousser les Ottomans plus au sud, elle permet de stabiliser la frontière sud du royaume magyar et de lui donner un certain répit. La campagne de la Sainte-Ligue au cours des années 1524-1526 permettent aux Hongrois de reprendre le contrôle de territoires compris entre Osijek et Šabac. En parallèle de cette expédition, des renforts envoyés par Ferdinand de Habsbourg permettent au ban de Croatie de consolider la défense de ses territoires, notamment à Jajce qui se trouve dans les territoires les plus menacés par les incursions ottomanes.
La participation de Louis II de Hongrie à l’expédition de la Sainte-Ligue pour pousser ses seigneurs à y contribuer amène son épouse, Marie d’Autriche à devenir régente en son absence. La reine devient la figure la plus importante de la cour de Hongrie et de Bohême alors qu’elle déploie ses compétences de gouvernance pour pouvoir diriger au mieux un royaume déliquescent. Elle s’appuie beaucoup sur ses conseillers allemands afin de renforcer le pouvoir royal aussi bien en Hongrie qu’en Bohême. Si elle échange avec son frère Ferdinand dans le cadre de la coopération contre les Ottomans et pour s’inspirer des politiques de ce dernier, elle s’efforce aussi à défendre les intérêts du royaume de son époux et à s’imposer face à une noblesse et une aristocratie peu encline à lui faire confiance. Ses compétences et sa capacité à gouverner permettent de consolider le règne de son époux, mais le fait qu’elle s’appuie sur des conseillers étrangers et qu’elle cherche à renforcer l’autorité royale suscite de vives oppositions chez les magnats hongrois, ces derniers ne voulant pas perdre le moindre de leurs privilèges et étant hostiles aux ingérences étrangères. Pour composer avec cette élite divisée et déterminée à défendre ses intérêts, Marie doit consentir au maintien des diètes (1) alors que son époux et plusieurs seigneurs et prélats sont en campagne. Ne pouvant y assister du fait de son statut de reine consort et de reine étrangère, elle doit s’appuyer sur le secrétaire du chancelier Ladislaus Szalkai, Tamás Szalaházi, pour être représentée et défendre ses prérogatives et celles de son époux. Malgré ce handicap et les intérêts divergents de son allié de circonstance, la régente parvient à déployer ses qualités de gouvernance en cherchant le soutien de certaines figures de la noblesse moyenne qui souhaite contrecarrer l’influence de l’aristocratie. Du fait de l’absence de plusieurs figures importantes partis en campagne avec Louis II, la diète de mai 1525 présente une situation particulière où les membres de la noblesse moyenne cherchent à tirer profit de la situation pour s’imposer et renforcer leur influence. Durant la diète, le voïvode de Transylvanie, Jean Zápolya, cherche aussi à tirer profit de la situation pour renforcer son influence et imposer ses intérêts, même s’il cherche aussi les faveurs de la régente pour consolider sa position.
La reprise de Belgrade en 1525 permet d’atténuer quelque peu ces divisions et troubles. Elle permet aussi à la cour royale de connaître un certain renforcement du fait de la participation de Louis II au siège. Marie doit cependant gérer les revendications des aristocrates et des prélats qui font front commun pour défendre leurs intérêts et exiger des positions importantes au conseil et à la cour tout en se débarrassant de la présence des figures proches de la noblesse ou de ses conseillers étrangers. La situation se dégrade de nouveau avec la défaite d’Hisarlik et la reprise de Belgrade par les Ottomans. Les tensions sont d’autant plus fortes que plusieurs seigneurs et prélats ayant accompagné Louis II dans la campagne militaire ont été tués lors de la bataille. Cela provoque une crise importante, les aristocrates et les nobles voulant occuper les positions laissées vacantes, notamment celle de chancelier. Une diète se tient en urgence à Hatvan en novembre 1525 et se déroule dans une ambiance des plus tumultueuses et brutales qui voit la noblesse imposer plusieurs de ses hommes aux positions vacantes, tirant profit de la situation difficile pour blâmer la faction aristocrate de leur corruption et la rendant responsable des échecs du roi et de ses alliés de la Sainte-Ligue face aux Ottomans. Marie donne cependant le sceau de chancelier à Tamás Szalaházi.
L’année 1526 voit s’accélérer les tensions au sein du royaume magyar : Louis II est contraint de renoncer d’accompagner la nouvelle campagne de la Sainte-Ligue suite à l’opposition des seigneurs hongrois survivants de la bataille d’Hisarlik, ces derniers préférant consolider la reprise de Šabac et ne pas risquer davantage leurs forces dans le conflit. Revenant à Buda en avril 1526, le souverain hongrois reprend les rênes de son royaume, mais s’appuie sur son épouse dont il salue la gestion du royaume en son absence. Le souverain est cependant confronté à une fracture partisane davantage prononcée et les tensions entre les différentes factions sont telles que le risque de guerre civile paraît inéluctable. La diète tenue à Rákos (2) à l’été 1526 se fait en armes tant les divisions sont prononcées entre les différentes factions et que Louis II et son épouse s’efforcent d’affirmer leur pouvoir pour être au-dessus des querelles intestines qui pourrissent leur royaume. Dans ce contexte très trouble et incertain, son épouse et lui s’appuie sur le développement d’une ligue secrète de nobles, l’Union aventurière qui avait été créée au début de l’année 1526. Cette ligue est une alliance défensive à l’instar de la ligue aristocrate mais souligne sa fidélité au souverain. Grâce aux initiatives de cette ligue, Louis II put établir des lois favorisant le renforcement de son pouvoir, notamment en supprimant l’institution des assesseurs qui était en charge de nommer une partie des nobles, ce rôle étant désormais entièrement dévolu au roi, alors que le palatin est nommé à vie, la charge étant dévolu à Étienne VII Báthory (3) qui l’avait occupé à deux reprises dans le passé.
Alors que la Sainte-Ligue se dissolve après l’échec du second siège de Belgrade, Louis II cherche à préserver l’aide des puissances chrétiennes face aux Ottomans alors que ces derniers s’avèrent plus menaçants que jamais. S’il s’appuie davantage sur les Habsbourg et peut recevoir des subsides de la papauté, le jeune roi se tourne aussi vers son oncle Sigismond I de Pologne afin de lui demander son soutien, tirant profit du fait que le souverain polonais n’est plus en conflit avec les chevaliers teutoniques (4).
Durant la période, alors que Louis II participe à l’expédition de la Sainte-Ligue, son plus puissant seigneur, Jean Zápolya, est occupé à soutenir le prince Radu V de Valachie. Ce dernier est opposé à l’hostilité des boyards mais aussi des Turcs qui soutiennent Vladislav III comme dirigeant pour vassaliser la principauté. Le décès de Vladislav III en août 1525 et l’alliance de Radu V avec les Craiovescu grâce à son mariage avec Ruxandra Basaraba la même année consolide la position du prince valaque, même si cela distend ses relations avec Jean Zápolya. La guerre de la Sainte-Ligue permet à Radu V de pouvoir se distancer quelque peu de l’influence ottomane dans les années 1524-1525. Mais avec le retour en force des Turcs contre la Sainte-Ligue et l’influence de sa belle-famille, il finit par prêter hommage à Soliman à l’hiver 1526. Il continue de conserver des liens avec le voïvode de Transylvanie, mais sa nouvelle situation affaiblit le soutien de ce dernier à son égard. La même année, il est confronté à une expédition de pillages du prince Étienne IV de Moldavie, ce dernier lui étant hostile du fait de son mariage avec Ruxandra Basaraba qu’il avait désiré. L’attaque du prince moldave suscite l’hostilité du prince valaque, mais aussi de Jean Zápolya qui voit d’un mauvais œil cette politique impulsive et violente qui pourrait menacer ses propres terres, et de la Pologne avec qui Étienne IV s’est brouillé quelques années auparavant.

(1) Si les diètes existaient depuis longtemps dans le royaume de Hongrie, elles se sont multipliées durant la régence de Louis II, leur donnant un rôle conséquent malgré leur impact limité sur le plan politique.
(2) Il s'agit d'un champ à proximité de Buda dans laquelle se tenaient la majeure partie des diètes du règne de Louis II.
(3) Un membre de la lignée des Báthoryd'Ecsed.
(4) En janvier 1525, Albert de Brandebourg-Ansach, grand maître de l'ordre des chevaliers teutoniques, décide d'embraser les idées de Martin Luther et sécularise l'ordre en tant que duché de Prusse qui fait serment de vassalité à Sigismond I de Pologne.


Dernière édition par Yodarc le Sam 23 Avr - 10:45, édité 1 fois
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Message par ezaski Sam 23 Avr - 10:29

toujours aussi bien écrit et intéressant !
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Message par Collectionneur Sam 23 Avr - 19:26

La, je dois faire des recherches a chaque paragraphe, n'étant pas spécialiste des Balkans. Je suis tombé sur cette article généraliste sur la fin de la guerre entre ottomans et hongrois qui résume la situation. La Hongrie était moins peuplée que Marseille aujourd'hui et beaucoup moins riche que l'empire turc. Le fait qu'il est tenu IRL un demi- siècle devant les assauts ottomans est déjà un exploit :

La frontière militaire ottomane en Hongrie 

https://www.cairn.info/revue-histoire-economie-et-societe-2015-3-page-36.htm
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Message par Yodarc Sam 23 Avr - 21:08

C'est effectivement un exploit et cela vient en partie de la compétence militaire de certains des souverains de l'époque (comme Matthias Corvin) et du fait qu'à plusieurs reprises, le royaume de Hongrie a pu avoir l'appui d'autres puissances chrétiennes (comme Venise dans le cadre de la seconde guerre vénéto-ottomane de 1499-1503) et le fait que les derniers souverains ont su s'appuyer sur les bonnes personnes pour la défense de certains territoires (notamment la Croatie et la Transylvanie).
Autant de facteurs qui ont manqué au royaume dans les années 1520 où il s'est retrouvé presque seul (hormis le soutien de Ferdinand de Habsbourg) et Louis II qui n'avait pas la force de caractère pour gérer le conflit et qui devait de surcroît faire ses preuves alors qu'il a commencé à régner très jeune (il avait 10 ans lorsqu'il succède à son père et 20 quand il meurt à la bataille de Mohacs).
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Message par Yodarc Lun 25 Avr - 18:09

Bonjour. De façon exceptionnelle, je publie une nouvelle partie de la TL sur la Renaissance quelques jours après celle sur le Saint-Empire romain et la Hongrie. Cette quatorzième partie porte sur l'Italie et la Suisse durant les années 1524-1526. Une période bien différente de celle historique avec l'absence de la sixième guerre d'Italie mais où certaines tendances se développent et se confirment annonçant de possibles bouleversements futurs. Cette partie fera de manière indirecte mention d'un événement se passant dans une autre partie d'Europe qui fera partie des nouveaux venus dans les parties ultérieures (en plus de cette partie, sept/huit autres sont prêtes ou quasiment rédigées en attente d'être publiées et toujours sujettes à des rectifications et précisions toujours dans le souci de les rendre plausibles au regard du contexte historique d'alors et des bouleversements qui sont apparus depuis le POD).
J'espère que cette partie saura vous plaire comme les précédentes.
Je vous souhaite bonne lecture !

1524-1526 : Italie et Suisse
Les années 1524-1526 voient les cantons suisses et les territoires italiens subir des évolutions alors que la papauté se retrouve face à d’importants défis.

Les années 1524-1526 voient le développement des idées d’Ulrich Zwingli au sein du canton de Zurich. Ce dernier parvient à faire épanouir ses positions auprès du conseil de la ville durant l’année 1524, ce qui amène à un renforcement de l’opposition de l’évêque de Constance. Ce n’est pas la seule opposition à laquelle le prédicateur se retrouve confronté. D’une part, une partie des cantons suisses sont hostiles à lui du fait de son opposition à la pratique du mercenariat. D’autre part, Paul III avertit son ami des risques de rupture avec l’Église même s’il reconnaît la volonté de réformer le culte. Les messages de Paul III sont ce qui retiennent Zwingli d’avancer davantage dans la rupture, le prédicateur n’étant pas aussi hostile envers le Saint-Siège que Martin Luther et respectant beaucoup le souverain pontife notamment pour sa volonté de réforme. Ce faisant, sa prudence l’amène à être confronté à certains de ses compagnons qui trouvent qu’il n’est pas allé assez loin dans ses réformes au sein de Zurich. Parmi eux, Félix Manz et Conrad Grebel qui en janvier 1525 dénoncèrent le principe du baptême et créent le mouvement anabaptiste. Leurs actions contribuent à la rupture entre Zwingli et eux et accélèrent le développement des réformes défendues par Zwingli, même si la question de l’abolition de la messe demeure controversée. A l’automne 1525, apprenant la bataille d’Hisarlik, Zwingli fait un nouveau discours dénonçant les dérives du mercenariat pour ses concitoyens. Ses propos contribuent à renforcer l’hostilité de plusieurs cantons à son égard alors que des pressions se font grandissantes envers Zurich à la fois du fait des choix réalisés sur le plan théologique et de la dénonciation du mercenariat à la base de la prospérité économique de plusieurs cantons. A ces tensions s’ajoute l’opposition naissante avec Martin Luther avec lequel Zwingli est en désaccord sur différents aspects, notamment sur l’eucharistie.

En plus des troubles dans le Saint-Empire romain et l’émergence d’un mouvement réformé à Zurich, le pape Paul III est confronté à une querelle autour de la situation de l’archevêque de Suède. Après l’exil de Christian II du Danemark et la fuite de l’archevêque de Suède, Gustaf Trolle, Gustave Vasa est devenu le nouveau dirigeant de la Suède et commencé à consolider son pouvoir. Parmi les décisions prises figurent la nomination de Johannes Magnus comme nouveau archevêque de Suède. Le nouveau souverain suédois a envoyé un message au pape pour lui demander de valider l’intronisation de Johannes Magnus à cette position. Paul III est incertain sur la manière de répondre à cette demande : l’éviction de Gustaf Trolle n’a pas été faite dans les règles canoniques. Le souverain pontife décide d’envoyer une réponse diplomatique expliquant à Gustave Vasa que l’éviction de Gustaf Trolle n’étant pas légal, un nouvel archevêque de Suède ne peut être choisi. Cette réponse provoque des tensions entre Gustave Vasa et le pape, le souverain suédois refusant de reprendre l’archevêque responsable du Bain de sang de Stockholm et de la mort de son père. Paul III déploie ses compétences diplomatiques pour chercher à convaincre le souverain suédois de tenir compte des règles canoniques, mais cherche aussi à apaiser ce dernier, peu désireux à voir la crise dans laquelle semble plonger l’Église s’étendre davantage. Il consent à regarder les évêques suggérés par Gustave Vasa pour les autres positions vacantes en Suède, mais demeure ferme sur le cas de Gustaf Trolle. Si le fait que le pape soit disposé à accepter ses choix d’évêques pour les autres positions amène Gustave Vasa à conserver un contact avec la papauté, la fermeté de Paul III sur le cas de l’archevêque de Suède contribue au maintien d’une tension vive entre la couronne suédoise et la papauté. Cette tension est aggravée par le fait que le souverain suédois écoute de plus en plus les conseils de Laurentius Andreae, un réformateur favorable aux idées de Luther. Une situation ambiguë se développe alors sur la période : Gustave I ne présente pas de rupture totale avec Rome, mais suivant les conseils des prédicateurs favorables aux idées de Martin Luther, il entreprend de développer une politique de réappropriation des biens de l’Église de Suède par la couronne de Suède, s’inspirant aussi de ce que fait son voisin danois, Frédéric I.
En parallèle de ces troubles, le pape continue d’entreprendre ses réformes pour tenter de régler le problème des abus au sein de l’Église et de permettre à cette dernière de revenir aux racines évangéliques de son discours. Ses réformes sont soutenues par les membres favorables à la démarche même s’il rencontre une certaine opposition au sein de l’aristocratie romaine et chez certains membres de la curie romaine. Dans sa démarche de réforme évangélique, il accorde au nouveau mouvement des Capucins le droit de suivre la règle primitive de François d'Assise. Le souverain pontife reçoit aussi dans les années 1524-1525 les demandes de Charles Quint pour la tenue d’un concile général pour régler le problème des abus au sein de l’Église. S’il est proche de l’empereur, Paul III hésite : en tant que pape, il est responsable de la gestion du monde chrétien sur le plan théologique et lui seul peut décider comment gérer les problèmes. A cela s’ajoute le fait qu’une partie de la curie romaine et des cardinaux ne sont pas favorables à la tenue d’un concile, la primauté de ces assemblées sur le pape ayant été dénoncé depuis les années 1460 et lors du cinquième concile du Latran. Paul III est conscient cependant que plusieurs membres du clergé sont favorables à des réformes au sein de l’Église et avoir leur avis sur la question pourrait permettre de trouver des solutions et de stopper le développement des idées de Martin Luther ou d'éviter la rupture d'autres réformateurs comme Ulrich Zwingli. Pour ces raisons, le pape envoie des nonces à travers la chrétienté afin de connaître la position des différents représentants religieux sur la question et d’agir en conséquence. Sa démarche lui permet d’apprendre la vive attente de réformes dans le monde chrétien et si plusieurs représentants de l’Église salue la volonté réformatrice du pape, certains considèrent que ce n’est pas suffisant et qu’il faudrait davantage réformer.
Paul III apprend aussi sur la progression de l’expédition militaire de la Sainte-Ligue. S’il salue la reprise de Belgrade et la défaite des Barbaresques en Afrique du Nord, il est profondément déçu et désappointé par la défaite d’Hisarlik et la reprise de Belgrade par les Turcs. Il salue la capture de l’Égypte avec un Te deum, mais est déçu du retrait de Charles Quint des terres d’Orient et de la dissolution de l’expédition dans les Balkans. Le pape songe à exhorter les souverains chrétiens à relancer l’expédition, mais les demandes de Charles Quint pour la tenue d’un concile général l’amènent à donner la priorité à ce projet, ne voulant pas voir les mouvances dissidentes se multiplier et s’épanouir dans la chrétienté. Cela l’amène à annoncer à l’automne 1526 la tenue d’un concile pour l’été 1527.

Durant les années 1524-1526, la république de Gênes se retrouve confronté à de nouveaux troubles lorsque les adversaires d’Antoniotto Adorno complotent contre ce dernier pour le chasser du pouvoir. Le doge est notamment confronté à la réorganisation des Fregoso qui sont soutenus par le duché de Milan. Seule la contribution à la Guerre de la Sainte-Ligue assure au doge une certaine sécurité, mais les événements des années 1525-1526 contribuent à fragiliser sa position alors que les communes de la cité contestent de plus en plus son pouvoir.

Le duché de Milan se trouve dans une position singulière au milieu des années 1520. Alors que sa position est affermie et qu’il développe ses relations diplomatiques, Maximilien Sforza est de plus en plus confronté à ses alliés suisses qui lui reprochent de ne pas respecter les conditions du traité de Bergame, notamment concernant le montant de la pension qui leur est allouée. Le duc observe avec attention le développement des idées de Zwingli, désireux de voir si cela provoquerait des divisions au sein des cantons qui pourrait lui permettre de s’émanciper davantage de l’influence suisse. Le duc accueille aussi la famille Fregoso exilée de Gênes et la soutient, tirant profit de la possible opportunité de restaurer l’influence de son duché sur la république maritime. Le duc est cependant confronté en 1524 à une épidémie de peste qui frappe sa capitale et l’oblige à s’en éloigner. La même année, son épouse Bona hérite du duché de Bari avec le décès de sa mère, renforçant la position des Sforza dans la péninsule italienne et renforçant leur richesse. Cet héritage contribue à la dégradation du respect du traité de Bergame et à une dégradation des relations avec les cantons suisses.

Charles III de Savoie travaille à regagner de l’influence sur la petite république de Genève durant les années 1524-1526, tirant profit de son alliance avec la régence française et voulant tirer profit des troubles qui semblent émerger parmi les cantons suisses. Son ingérence est très mal acceptée par les Genevois et chez les cantons limitrophes qui voient d’un mauvais œil la tentation d’expansion du duc. Cela amène notamment en 1525 à une demande d’excommunication à son encontre par les Genevois qui cherchent alors le soutien de Pierre de Baume, l’évêque de leur cité depuis 1521 et la mort de Jean de Savoie. Si l’évêque n’est pas favorable à soutenir leur requête, Paul III menace Charles III d’excommunication s’il ne s’arrête pas de s’inférer dans les affaires de la république de Genève. La menace d’excommunication et la proximité du pape avec les cantons suisses amène Charles III à reculer, mais aussi à consolider son alliance avec la régence française, renforçant sa dépendance auprès du royaume de France même si la régente garantit ses droits sur le duché face à sa demi-sœur Louise de Savoie.

Durant les années 1524-1526, la république de Venise est impliquée dans la Sainte-Ligue et joue un rôle important dans le transport des armées de François III de Bretagne et de ses alliés. La Sérénissime participe au blocus et au siège de Durrës sur les côtés albanaises et la prend avec ses alliés en septembre 1524. Des désaccords naissent après ce succès concernant la cité et la suite de la campagne, Venise voulant récupérer la cité et consolider sa position sur le territoire. La présence de François III permet de trouver une forme de compromis : ses alliés et lui iront rejoindre les armées hongroises et germaniques tandis que Venise peut récupérer Durrës et assurer la défense du territoire. Après le départ des armées franco-papales, Venise entreprend de consolider sa présence à Durrës, plus de deux décennies après l’avoir perdu face aux Ottomans. Durant l’année 1525, Venise est confrontée à des raids ottomans dans ses possessions de Dalmatie alors qu’ils sont confrontés à l’été 1525 à une première tentative des Ottomans pour reprendre la cité. D’août à novembre 1525, Durrës est assiégée, mais tient bon grâce au soutien naval de la flotte vénitienne. L’arrivée de l’automne oblige les Turcs à lever le siège même si les Vénitiens ont souffert de cette première tentative de siège. Durant l’hiver 1525-1526 et le printemps 1526, les Vénitiens entreprennent de consolider leurs défenses dans la cité, mais sont confrontés à d’autres raids dans les possessions dalmatiennes et dans certaines de leurs possessions insulaires au large des côtes grecques, les obligeant à se disperser pour protéger au mieux leurs possessions. Si la chute de l’Égypte donne à la République maritime l’espoir de trouver une alternative à la perte de ses privilèges commerciaux avec l’empire Ottoman, l’échec de l’expédition dans les Balkans et la dissolution de la Sainte-Ligue dans la fin de l’année 1526 la rend inquiète car elle ignore si elle pourra résister longtemps face aux Ottomans qui pourraient de nouveau tenter de reprendre Durrës ou de s’en prendre à leurs possessions, voir de mener des incursions sur leurs terres italiennes comme ils l’avaient en 1503. Cela provoque des divisions et tensions au sein du sénat vénitien qui hésitait à poursuivre le conflit alors que la raison d’être de leur présence dans la Sainte-Ligue était désormais nulle et que le coût financier de la guerre commence à peser sur la république navale.
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Message par Flosgon78 Mar 26 Avr - 14:03

Excellent tu devrais songer à faire un livre de cette magnifique histoire !
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Message par Collectionneur Mar 26 Avr - 19:44

A long terme, on peut voir la République de Genève intégré le royaume de France ?
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Message par Yodarc Mar 26 Avr - 20:58

Collectionneur a écrit:A long terme, on peut voir la République de Genève intégré le royaume de France ?

C'est une possibilité, mais tout dépendra de la manière dont les relations franco-savoyardes évolueront, des rapports de force entre la maison de Savoie et les cantons suisses, de la politique extérieure française et du contexte global dans lequel se trouve l'Europe (voire ses voisins immédiats).
Mais il est certain que la situation de Genève ne sera pas tout à fait la même qu'historiquement (je n'en dirais pas plus, car ce serait potentiellement révéler des informations importantes pour la suite du récit, notamment concernant une figure-clé du 16e siècle).
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Message par Yodarc Sam 30 Avr - 22:31

Bonjour. Voici la quinzième partie sur le règne de Charles IX, roi de France et fils de Louis XII le "Père du peuple". Dans cette partie, nous revenons au royaume de France pour présenter les évolutions que le royaume connaît sur la fin des années 1520 alors que le jeune roi commence officiellement de régner en sa personne. L'occasion de décrire en quelques lignes la personne du souverain et de voir comment il se révèle au royaume et à la Chrétienté. Des récurrences et des évolutions seront au cœur de cette partie, mais aussi des troubles de différentes natures, sans compter quelques mentions sur d'autres événements ayant lieu au cours de la même période et qui seront présentés plus en détail dans les parties ultérieures.
J'espère que cette nouvelle partie qui clôt le premier acte de cette réalité alternative et ouvre la seconde (du moins pour le royaume de France, les autres territoires ne connaissant pas ce type de changements spécifiques à cette date précise) saura vous plaire.
Bonne lecture et "longue vie au roi" ! Smile  Cool

1527-1531 : Les premiers pas de Charles IX sur le trône
Les années 1527-1528 voient s’achever la régence de Marie d’Angleterre. Cette dernière fait sacrer Charles IX à Reims lors de Pâques 1527, confortant la position de son fils en tant que roi de France. Les deux années de sa régence sont compliquées du fait de la virulence qui s’est développée dans la rivalité avec François, ce dernier étant déterminé à réaffirmer sa position d’héritier présomptif à la couronne et d’occuper un rôle éminent à la cour, surtout avec l’approche de la fin de la régence de la reine douairière. Cette dernière doit en outre faire face aux tensions qui émergent entre certains territoires voisins du royaume de France, notamment au sein des cantons suisses, entre le duché de Savoie et Genève ou dans le nord de la péninsule italienne. Ces tensions contribuent à questionner le maintien de sa politique de statu quo diplomatique, certains l’accusant de reculer face aux Habsbourg et de menacer l’intégrité du royaume. A ces critiques s’ajoutent de nouveau les soupçons et accusations de sa loyauté envers son royaume natal. La reine douairière doit utiliser tous les atouts qu’elle a développés durant ses années de régence pour faire face à ces oppositions. Cette situation est aggravée en 1528 lorsque son frère Henri VIII lui demande son soutien pour persuader le pape d’accepter sa demande d’annulation de mariage avec Catherine d’Aragon. Si la reine douairière est favorable à soutenir son frère, notamment parce que cela permettrait d’affaiblir l’influence de Charles Quint, elle est aussi sous pression de certains membres de la cour qui trouvent qu’elle se laisse trop influencer par ses liens avec son royaume de naissance. Marie affiche cependant son soutien à son frère, même si elle est plus sceptique concernant sa relation avec Anne Boleyn, ayant eu l’occasion de fréquenter la jeune femme lorsque Thomas Boleyn était ambassadeur à la cour de France. Le soutien qu’elle exprime en faveur de l’annulation de mariage de son frère suscite d’importantes tensions avec Charles Quint, l’empereur n’appréciant guère l’ingérence française dans l’affaire matrimoniale contre sa tante. Au cours de la même période, Marie envoie des évêques participer au concile qui débute à Mantoue.
A l’été 1528, des hommes favorables aux idées de Luther vandalisent à Paris une statue de la Vierge Marie. L’incident scandalise la régente qui décide d’accentuer la répression envers ceux qui soutiennent les positions luthériennes, soutenue par la Sorbonne et une partie des évêques français. Sans être en faveur d’une répression plus forte, François d’Angoulême est lui aussi scandalisé par l’acte. Suite à l’incident, la reine douairière et le jeune roi participent à une procession expiatoire lors de la Fête-Dieu le 11 juin 1528.

A l’automne 1528, Charles IX est officiellement émancipé lorsqu’il mène son premier lit de justice devant le parlement de Normandie. Le jeune souverain est cultivé et peut entreprendre diverses activités physiques, même s’il est d’apparence frêle. Il est d’un tempérament posé, mais est capable d’avoir des colères dignes de son oncle, bien que son apprentissage lui ait permis de les gérer et d’en faire un outil dans la manière dont il règne. Si le jeune roi est désormais officiellement en charge de son royaume, sa jeunesse l’amène à continuer de s’appuyer sur sa mère et sur le conseil royal. Le jeune roi est entouré de jeunes nobles qui sont ses compagnons, notamment le jeune duc de Bourbon, Louis III. S'il n'a jamais connu son père, le roi Louis XII, le jeune souverain a eu l'occasion d'en entendre un portrait laudateur durant ses jeunes années, notamment son titre de "Père du peuple" et les actions menées pour assurer le bien-être de ses sujets.
L’émancipation du jeune souverain renforce la rivalité entre François et Marie, le premier saisissant l’opportunité de s’imposer comme la figure de proue à la cour après le roi. Ces querelles d’influence se retrouvent au niveau des actions diplomatiques, notamment concernant la querelle matrimoniale anglaise : Marie est favorable à maintenir le soutien en faveur de son frère alors que François défend une position plus neutre, le prince héritier ne voulant pas voir le potentiel mariage entre son héritier et la fille d’Henri VIII être cassé à cause du risque d’incertitude sur la légitimité de cette dernière en tant que princesse royale. Les vives rivalités entre Marie et François affectent la manière dont Charles IX commence son règne, le jeune roi suivant les conseils de sa mère et faisant preuve d’une fermeté parfois abrupte envers François, ce qui suscite l’émergence d’une rivalité entre le souverain et l’héritier présomptif. Bien que certains membres du conseil royal ou de la cour, comme Charles de Bourbon-Montpensier, le conseillent de faire preuve de retenue et de vigilance avec son héritier présomptif, le jeune souverain affiche un rapport compliqué avec ce dernier, déterminé à ne pas être dans l’ombre de son cousin.
En 1529, sur les conseils de sa mère, Charles IX décide de voyager à travers le royaume pour le connaître et se faire connaître de ses sujets. Au printemps 1529, il visite les terres de Normandie et de Bretagne. Durant son voyage, le jeune roi est confronté à une crise résultant de mauvaises récoltes qui provoquent des émeutes frumentaires, notamment à Lyon. Le jeune souverain s’efforce de résoudre le problème, notamment en achetant des réserves de grains pour les vendre à bas prix auprès de ses sujets. Ces incidents l’amènent à retarder la progression de son voyage alors qu’il se trouve dans les terres de Loire. Ce n’est qu’à la fin de l’été 1529 qu’il reprend son grand tour, rejoignant les terres d’Aquitaine. Passant l’hiver à Bordeaux, Charles IX repart en février 1530 et traverse le territoire de Toulouse, puis du Languedoc avant de rejoindre les terres de Provence. Remontant vers le nord, il fait étape à Carpentras où il rencontre des représentants du nouveau pape, Pie IV. Il rejoint ensuite les terres de Bourgogne et revient à Paris à la fin de l’été 1531. Ce voyage lui permet de rencontrer différentes figures éminentes du royaume et d’avoir une idée de ce qui s’y passe. Ce voyage renforce sa détermination d’être un bon roi chrétien en ayant pour modèle son défunt père, mais aussi son ancêtre Charles V ou Saint Louis.

Durant les années 1529-1531, une forte crise agricole frappe le royaume de France, provoquant des disettes, notamment à Paris et dans l’Ile-de-France. Charles IX et son conseil sont obligés de faire face à des émeutes frumentaires et s’efforcent de juguler les effets de cette crise. Une des révoltes les plus violentes a lieu à Lyon en avril 1529. Bien qu’étant impliqué dans le voyage à travers son royaume, Charles IX s’efforce de trouver avec ses conseillers et sa mère des solutions pour gérer les difficultés agricoles. Cette crise vient jeter une ombre sur la prospérité du royaume alors que l’important commerce avec les royaumes voisins et la politique fiscale mise place sous l’égide de sa mère permet à Charles IX d’avoir un trésor royal solide. Mais si certaines parties de la population, notamment celle des marchands, a su tirer profit du contexte et de la politique de la régence, d’autres n’ont pas pu en bénéficier ou pâtissent des difficultés, notamment dans le monde paysan. Et le commerce est influencé par la dépendance sur les cités italiennes ou le royaume d’Espagne pour les produits précieux comme les épices, un problème que Charles IX souhaite résoudre. Sur ce point, s’il reprend les idées de sa mère, il écoute aussi les avis plus favorables au protectionnisme d’Antoine Duprat. Durant son grand tour du royaume, le jeune roi rencontre les représentants des banques génoises qui tirent profit de la foire de Lyon pour établir leur lieu de change.

Durant ses premières années de règne personnel, Charles IX est aussi confronté aux controverses religieuses qui se sont renforcées avec les querelles au sein du concile de Mantoue. L’acte de vandalisme contre la statue de la Vierge Marie en juin 1528 l’a profondément marqué et l’amène à prend exemple sur sa mère et à développer une politique répressive contre les idées de Martin Luther. Dans cette démarche, il affirme aussi la défense des positions catholiques face aux attaques de Martin Luther et de ceux qui sont favorables aux idées du moine allemand tout en soutenant des positions de réforme modérée et interne allant dans le sens des politiques royales concernant la gouvernance du clergé. Ce faisant, il se trouve parfois en conflit avec l’université de Paris qui condamne certains penseurs humanistes jugés trop hérétiques. Cela l’amène aussi à être en désaccord avec les Valois-Angoulême qu’il soupçonne d’avoir quelques sympathies pour les idées de Luther, surtout du fait des préférences spirituelles de Marguerite de Valois.

Sur le plan culturel, Charles IX s’inspire des initiatives de sa mère pour les poursuivre tout en réappropriant les influences italiennes, notamment après son grand tour du royaume où il a eu l’occasion de rencontrer des représentants des cités italiennes, principalement ceux de Venise du fait de l’alliance qui s’est développée entre la Sérénissime et son royaume, mais aussi des représentants génois du fait de la présence de banquiers à la foire de Lyon. Cette réappropriation des influences italiennes résultent aussi de la visite du château des ducs de Bretagne à Nantes où le jeune roi a découvert un château remis au goût du jour par François d’Angoulême en mêlant des éléments d’inspiration italienne à l’architecture française et bretonne. Le jeune roi rêve aussi de devenir un mécène des humanistes, son éducation lui ayant permis de développer un goût pour les belles lettres et la connaissance. Il sait ainsi parler plus de cinq langues dont le latin et le grec. Dans cette optique, il reprend le parrainage du collège de lecture royale, contribuant ce faisant à son développement en tant qu’institution à part entière indépendante de la faculté de théologie de Paris.

Dans le domaine diplomatique, Charles IX reprend l’approche de sa mère. Il développe les relations avec le royaume d’Angleterre. Ce faisant, il apprend pour l’affaire de l’annulation de mariage de son oncle et se retrouve au cœur des conflits d’influence entre sa mère et son héritier présomptif. Le jeune souverain penche pour le soutien en faveur de son oncle, influencé par les arguments de sa mère. Mais ce faisant, il se retrouve dans une posture compliquée avec Charles Quint et la papauté, surtout lorsque Henri VIII commence à songer à mener de son côté sa propre réforme théologique. Il noue des relations avec le royaume de Navarre, tissant des liens avec Henri II de Navarre. Il renouvelle les relations de soutien avec le duché de Savoie et la République de Venise. Les relations avec la papauté s’améliorent, même si la querelle autour de l’annulation du mariage de son oncle tend à entraver cette amélioration. Le souverain s’intéresse aux débats du concile de Mantoue, prenant position pour une approche épiscopale de l’Église et défendant les acquis de la Pragmatique Sanction de Bourges. Sur les conseils de sa mère, le jeune souverain approfondit les négociations entre la couronne française et la papauté pour trouver un compromis satisfaisant pour les deux parties. Les négociations portent leurs fruits lors de la rencontre de Carpentras qui aboutit au Condordat de Carpentras d’octobre 1530. Ce concordat est un compromis qui abroge la Pragmatique Sanction de Bourges et officialise par un traité la pratique de la présentation aux bénéfices ecclésiastiques inaugurée par Philippe le Bel. Du fait du projet de mariage entre lui et Élisabeth Jagellon, la fille aînée de Sigismond I de Pologne, il développe les relations avec le royaume de Pologne. Mais les relations avec les Habsbourg sont plus compliquées : le soutien à l’annulation de mariage d’Henri VIII et le soutien aux expéditions dans le Nouveau Monde mettent en porte-à-faux le jeune souverain avec Charles Quint. En 1529, par l’intermédiaire de ses ambassadeurs, l’empereur Habsbourg lui demande de renoncer à ces expéditions au nom du respect du traité de Tordesillas. Charles IX aurait eu pour réponse : « Dieu serait-il espagnol pour priver le reste de la Chrétienté de l’héritage d’Adam ? ». Les tensions entre les deux souverains sont aussi renforcées par les actes de piraterie menés par des marins français à l’encontre des navires espagnols au cours de la période.

Quand il ne cherche pas à affermir sa position à la cour et de chercher à devenir une figure-clé dans le cercle du roi, François prépare son fils François IV à son rôle de duc de Bretagne. Mais ayant perdu son statut de duc jure uxoris depuis la mort de son épouse, il doit composer avec les seigneurs bretons, tout particulièrement le régent Pierre II de Rohan-Gié. Ce dernier s’efforce de faire de François un parfait duc breton prêt à défendre son duché des ingérences royales. Cela aboutit à d’importantes rivalités entre l’héritier présomptif et les seigneurs bretons, François d’Angoulême voulant que son héritier soit prêt à jouer un rôle à la cour en tant que membre de la dynastie royale. L’héritier présomptif se charge aussi de former ses autres fils à de futures responsabilités alors qu’il cherche à obtenir de Charles IX des titres pour ces derniers.
En parallèle de ces tensions liées aux divergences d’intérêt de ses vassaux et de son père, François IV de Bretagne se prépare à ses responsabilités ducales. Les politiques mises en place par son père sont maintenues, Pierre II de Rohan-Gié et les autres seigneurs bretons voyant dans celles-ci des opportunités pour élever le duché et lui donner une importance à part entière dans le royaume de France. La cour de Bretagne et Nantes se confirment comme centres épanouis et dynamiques, principalement sur le domaine de la culture. Mais du fait du développement de la politique d’exploration du Nouveau Monde, le duché entreprend de faire de ses ports, notamment Nantes et Saint-Malo des lieux stratégiques pour participer à cette politique. Cela s’exprime par le renforcement de l’activité de pêche à la morue dans les environs de Terre-Neuve, car l’île sert d’escale pour les expéditions vers le Nouveau Monde. Au cours de la grande visite du roi, François IV l'accueille dans le château des ducs de Bretagne et cherche à améliorer ses relations avec ce dernier dans l’espoir de pouvoir faire partir de son cercle de personnes de confiance. L’héritier présomptif connaît cependant de nouveau le deuil dans sa famille avec le décès de sa mère, Louise de Savoie, en septembre 1531, perdant ce faisant une personne de confiance et de bons conseils sur les enjeux politiques.

L’exploration française du Nouveau-Monde continue de se développer durant cette période. En mars 1527, Giovanni Verrazzano repart pour le royaume de France pour se réapprovisionner et pouvoir informer la régence du résultat de son expédition et de l’installation de Fort Charlesbourg. Il rejoint le port de Nantes en mai 1527. Durant sa rencontre avec la reine douairière, il présente le succès de la colonie et le résultat de son exploration de l’isthme vers le Pacifique. Si la régente est quelque peu déçue de l’absence de résultat concernant l’existence d’un passage vers le Pacifique, elle accueille les nouvelles autour du développement de Fort Charlesbourg avec satisfaction, notamment du fait des contacts avec les autochtones. La survie de la colonie et son développement renforce le désir de la reine douairière et de François de tirer profit de l’exploration du Nouveau Monde afin de développer l’influence du royaume en attendant que Charles IX soit en âge de gouverner et de contrebalancer l’influence de Charles Quint alors que les échos des conquêtes espagnoles dans le Nouveau Monde nourrissent l’intérêt et les ambitions de plusieurs membres de la cour. François soutient les projets vers le Nouveau Monde, y voyant une opportunité pour faire prospérer son duché. S’il soutient Giovanni de Verrazzano, l’héritier présomptif profite de sa position de régent pour son fils François IV pour chercher à préparer une expédition parallèle visant à consolider la présence bretonne et française sur Terre-Neuve. Il doit cependant composer avec Marie qui ne souhaite pas voir l’héritier présomptif mener en parallèle des expéditions qui pourraient menacer sa position sur le plan du prestige et de l’influence. Elle reprend cependant l’idée de s’appuyer sur Terre-Neuve afin d’en faire un relais vers Fort Charlesbourg dont elle décide aussi d'en soutenir le développement afin que le lieu puisse se développer comme colonie et servir de position-clé sur la Terre d’Orléans et faciliter d’autres expéditions sur le Nouveau-Monde. Ces décisions se concrétisent lorsque Verrazzano lui demande de financer une nouvelle expédition pour qu’il puisse explorer davantage l’isthme qu’il avait découvert et voir s’il peut rejoindre le Pacifique. Le soutien de la régente est d’autant plus fort que la fin du conflit de la Sainte-Ligue avec l’empire ottoman libère le royaume des dépenses fiscales qui pouvaient entraver le financement de ce type d’entreprises.
La régence française accorde à Verrazzano la possibilité de mener une troisième expédition visant à renforcer Fort Charlesbourg, d’accroître la présence sur Terre-Neuve et d’explorer les côtes des territoires environnants. Cette expédition quitte les côtes françaises en mai 1528. Elle rejoint Terre-Neuve en juillet 1528 où elle débarque une trentaine d’hommes à Saint-Jean de Terre-Neuve afin de renforcer la présence française et de développer un petit fort pouvant servir pour les pêcheurs bretons et aux navigateurs qui explorent la région. Après cette escale, Verrazzano descend vers Terre d’Orléans et atteint Fort Charlesbourg fin août 1528. Une partie de l’expédition renforce la colonie tandis que Verrazzano échange avec le gouverneur sur la situation du fort. Le navigateur italien apprend que la colonie a su affronter le précédent hiver malgré des difficultés à se sustenter. Les relations avec les Leni Lenape a permis à la colonie de se maintenir alors que les échanges se sont peu à peu développé entre les deux communautés, malgré quelques tensions et incidents. Verrazzano apprend concernant l’exploration du Saint-Jean qu’il s’agit peut-être d’une importante rivière, ce qui suscite sa curiosité et celle de son frère. Il décide de découvrir par lui-même le Saint-Jean afin de découvrir ses contours. Les deux frères explorent la rivière durant l’automne 1528, remontant vers le nord. Il croise en octobre 1528 une autre tribu avec lequel il entre en contact. L’arrivée de l’hiver l’amène à redescendre vers Fort Charlesbourg. L’hiver 1528-1529 se passe assez bien malgré la rudesse climatique.
En 1529, Fort Charlesbourg renforce sa position en tirant profit des liens tissés avec les Leni Lenape, notamment dans le début du développement de la culture du tabac ou dans la récupération du pin blanc qui peut servir pour l’infusion d’annedda qui permet de lutter contre le scorbut. Giovanni Verrazzano reprend la mer et part explorer vers le nord afin de trouver un autre passage vers le Pacifique. Repassant par Terre-Neuve en mai 1529, il remonte davantage vers le nord et explore les côtes du Lavrador (1). Il explore le Golfe du Saint-Laurent avant de redescendre au sud pour rejoindre Terre d’Orléans à l’automne 1529.
1530 voit la colonie se consolider encore alors que ses occupants commencent à vraiment tirer profit de leurs environs et continuent d’expérimenter le développement de la production de certaines ressources et denrées de la Terre d’Orléans. Certains des colons développent des relations avec des autochtones, encouragés par le gouverneur afin de consolider les liens avec les Leni Lenapes et de contribuer au développement de Fort Charlesbourg. La petite colonie compte alors environ deux cent cinquante âmes Les habitants tirent profit aussi de leur situation pour continuer d’explorer les environs, s’appuyant parfois sur les connaissances des Leni Lenape pour mieux se familiariser avec le territoire. Verrazzano et son frère se rendent compte que Terre d’Orléans est bordée par une baie occupée par plusieurs îles. Le navigateur italien descend vers le sud et borde les côtes de la Floride durant l’été 1530. Après avoir longé la péninsule, Verrazzano revient au nord au cours de l’automne 1530.
En mars 1531, Verrazzano repart pour la France et la rejoint en mai 1531. Il doit attendre septembre 1531 pour pouvoir rencontrer Charles IX à la fois pour rendre hommage au jeune souverain, mais aussi pour pouvoir l’informer du résultat de sa troisième expédition. Le jeune souverain exprime une profonde curiosité pour le récit du navigateur italien, ayant eu l’occasion de le rencontrer par le passé et ayant entendu le récit de ses précédentes expéditions. Le soutien de la reine douairière et de son héritier présomptif contribue aussi à nourrir l’intérêt du jeune roi pour le Nouveau Monde. Le récit de Verrazzano sur le développement de Fort Charlesbourg contribue à susciter son intérêt à soutenir les efforts entrepris par sa mère. Les différentes dépenses résultant des précédentes expéditions obligent cependant la cour royale à se concentrer sur des priorités, notamment la survie de Fort Charlesbourg et le développement de la présence française à Terre-Neuve.
Mais sur le Nouveau Monde, l’année 1531 voit les Leni Lenape victimes d’une épidémie de variole qui dévaste leurs communautés. Cette épidémie brutale déstabilise les relations entre Fort Charlesbourg et les autochtones et suscite interrogations et inquiétudes pour les colons qui ne comprennent pas comment les autochtones sont autant affectés par une maladie qui leur est familière. Certains des missionnaires présents dans la colonie parlent de châtiment divin et contribuent à la conversion des survivants. L'épidémie force le gouverneur de Fort Charlesbourg à repenser la gestion de la petite colonie pour qu'elle puisse survivre en attendant la venue de la prochaine expédition.

A l’hiver 1530, Charles IX rencontre à Lyon les frères Jean et Raoul Parmentier. Ces navigateurs dieppois sont revenus d’une expédition en direction de Sumatra organisée par l’armateur dieppois Jean Ango dont la politique commerciale avait été soutenue par la régence du fait qu’elle correspondait aux ambitions de la reine douairière (2). Les deux marins présentent le récit de leur expédition qui suscite la curiosité du jeune roi. Même si l’exploration du Nouveau Monde demeure un enjeu important pour le jeune souverain, pouvoir avoir accès aux épices de l’Orient sans passer par des intermédiaires est tout aussi crucial. Cela renforce la détermination de Charles IX à renforcer la flotte française pour être en mesure de mener des expéditions et de jouer un rôle dans les échanges commerciaux. Dans la même logique, le jeune roi poursuit la politique de sa mère en officialisant son soutient à Jean Ango au printemps 1531, lui accordant un privilège pour soutenir le développement des explorations vers le Nouveau Monde et l’Asie et le nommant gouverneur de Dieppe, qui était le port le plus important du royaume.

(1) L'ancien nom du territoire du Labrador, donné par les Portugais.
(2) Jean Ango finançait de nombreuses expéditions outre-Atlantique pour découvrir le Nouveau Monde et ses richesses, mais aussi pour chercher des passages vers l'Asie. Il est un des contributeurs au financement des expéditions de Giovanni Verrazzano, permettant à la cour royale d'optimiser ses dépenses. Ses expéditions lui valent la confiance de la Régence car elles participent au développement du commerce du royaume au-delà de ses frontières et lui permettent d'avoir les opportunités de s'émanciper des contraintes liés aux contraintes commerciales avec les terres espagnoles, flamandes ou italiennes. L'armateur finance aussi des actions de piraterie contre les navires portugais et espagnols,  la bulle papale Inter Coetera de 1497 interdisant à tout navire non espagnol ou non portugais de naviguer à plus de cent lieues des Açores.


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