20 ans de gaullisme

1945 : Charles de Gaulle démissionne de son poste de chef du GPRF dès les lendemains de l'élection de la première constituante, s'étant laissé convaincre qu'il sera plus efficace pour défendre sa vision d'un régime présidentiel dans l'opposition. Il fonde le RPF et une alliance plus large, l'Union pour une République forte. La campagne pour le nom à la constitution lui permet d'être largement médiatisé.

1946 : l'URF arrive deuxième lors de l'élection de la constituante, derrière le Parti Communiste, mais loin devant la SFIO et le MRP. La Constitution finalement adoptée prend la forme d'un compromis : le régime est monocaméral, le président est élu indirectement pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois, tandis que les législatures durent cinq ans. De Gaulle est élu président à une courte majorité, Georges Bidault devient président du Conseil.

1947 : le voyage présidentiel à Hanoi permet d'éviter l'insurrection du Vietminh. Le discours prononcé à cet occasion trace les grandes lignes de ce que sera la progressive décolonisation française.

1948 : gaullistes et communistes refusent le plan Marshall.

1950 : De Gaulle est réélu avec une avance plus confortable. Son premier mandat, exercé dans les strictes limites de la constitution et surtout orienté vers la politique étrangère, lui a permis de largement rassurer.
Les mouvements nationalistes tunisien et marocain obtiennent leur principale revendication, l'autonomie interne. Cette période de transition permet à Lamine Bey de pérenniser son pouvoir.

1951 : les législatives donnent la victoire aux gaullistes. Néanmoins, pour démontrer qu'il défend la concorde nationale, le général nomme le radical Gaston Monnerville au poste de premier ministre.

1954 : au cours de sa dernière visite officielle, en Egypte, Charles de Gaulle rencontre Nasser et lui confie en privé son souhait de voir l'Algérie évoluer progressivement vers l'indépendance, alors que le Maroc et la Tunisie (devenue, à cette occasion, un royaume) viennent d'obtenir la pleine indépendance. Néanmoins, la transition vers davantage d'autonomie en Algérie se heurte à de nombreux blocages.

Les élections présidentielles portent Edouard Herriot à l'Elysée. Sa pratique, plus porche d'un président de la IIIe République, le conduisent à se mettre en retrait, et le régime connaît une certaine instabilité gouvernementale.

1955 : le mouvement autonomiste et indépendantiste algérien, renforcé par les exemples tunisien et marocain, lance une série de grèves et de manifestations qui aboutissent à un blocage du pays. Alors que la décolonisation française passait jusque-là pour un modèle, l'Algérie voit une escalade de la violence, jusqu'à l'arrestation de Messali Hadj et le passage du MNA à la clandestinité.

1956 : au début de l'année, un nouveau mouvement, le FLN, assumant davantage l'idée d'une guerre de libération, apparaît et fait concurrence au MNA. Un temps rassemblés dans une unique gouvernement, les deux mouvements ne tardent pas à s'affronter, le FLN prenant l'avantage en Algérie, le MNA en métropole.

Les législatives donnent une majorité aux socialistes de Guy Mollet, qui promettent de régler la question algérienne. Mais le président du Conseil recule après une visite officielle à Alger, et la situation s'embourbe.

1958 : l'assassinat par des ultras de l'Algérie française du président Herriot et des menaces de coup d'Etat consuident au rappel de de Gaulle, qui accepte à condition de proposer une réforme constitutionnelle (élection du président au suffrage universel et passage au septennat). Guy Mollet demeure chef du gouvernement, avec le nouveau titre de premier ministre.

1959 : alors que les opérations de contre-insurrection détruisent le potentiel militaire du FLN, le président amnistie de nombreux opposants pour s'assurer des interlocuteurs crédibles.

1960 : l'annonce d'élections d'une assemblée algérienne à laquelle pourra participer le MNA entrainent des émeutes à Alger, rejointes par des militaires rebelles. Après l'écrasement de celles-ci, des négociations sont menées avec l'aile la plus modérée du FLN, qui dépose les armes.

1961 : l'Algérie obtient son indépendance au sein de la Communauté française.

1962 : avec la fin de la communauté française, l'Algérie est pleinement indépendante. Sous co-souveraineté franco-algérienne, le Sahara sera finalement rattaché à l'Algérie l'année suivante.

1967 : devant l'impopularité des politiques d'équilibre monétaire menées par le gouvernement, la gauche obtient la majorité absolue à l'Assemblée. De Gaulle démissionne, et est bientôt remplacé par François Mitterrand. La nouvelle présidence lance une série de réformes : libéralisation des médias, hausse du budget de la recherche, démocratisation culturelle poussée, nationalisation de plusieurs banques.

Mai 1968 : après l'effervescence de l'année précédente, la France s'ennuie.

1970 : mort de Charles de Gaulle.

1974 : réélection de François Mitterrand, sur un programme beaucoup plus centriste.

1981 : élection de Jacques Chaban-Delmas sur la promesse de l'association.

LFC/Emile Ollivier a écrit:Comment j'ai pu rater ça

Ca ne m'étonne pas que ça te plaise !

J'ai écrit ça après la lecture des Chênes qu'on abat de Malraux.

Je pense que je vais reprendre cet univers en l'enrichissant et en le complexifiant, et en partant comme point de départ de la survie de Pierre Brossolette (oui, j'apprécie beaucoup le potentiel uchronique du personnage).

Liste (provisoire) des présidents de la IVe République :

Charles De Gaulle : 1947 - 1955

Edouard Herriot : 1955 - 1958

Charles De Gaulle : 1958 -1966

François Mitterrand : 1966 - 1980

Jacques Chaban-Delmas : 1981 - 1986

Michel Rocard : 1986 - 1993

Jacques Chirac : 1993 - 2000 (une réforme constitutionnelle limite ensuite les septennats à un seul)

Jean-Pierre Raffarin : 2000 - 2007

Laurent Fabius : 2007 - 2014

François Bayrou : 2014 - 2021

Georges Kuzmanovic : 2021 - présent

Georges Kuzmanovic sérieux ?

ezaski a écrit:
Georges Kuzmanovic sérieux ?

Chassez le naturel, il revient au galop...

Mais je vais y aller molo. Promis

La rentrée des classes approchant, j'aurais temps pour enrichir cet univers pendant les prochaines semaines. Quelques pistes que je voudrais explorer à l'avenir :

- sans intervention en 1956, Nasser n'acquiert jamais le prestige qu'il a eu OTL et la République arabe unie n'est pas formée (ce qui n'empêche pas la défaite en 1966 et la prise de pouvoir par Hafez al-Assad à Damas). Le royaume Muttawakilite n'est pas renversé et les deux Yémen ne s'unifient jamais.

-avec le replis américain d'Europe, pas de révolution de Maïdan, l'Ukraine reste un Etat-tampon proche de la Russie. Sans son prestige suite à l'invasion de la Crimée, Poutine ne réforme pas la constitution et laisse la place. Possible mouvement social d'ampleur à la fin des années 2010.

-le Québec vote pour son indépendance, prélude à la dislocation du Canada.

-le binôme Tulsi Gabbard/Joe Biden est élu à la Maison Blanche en 2020.

J'ai hâte