Aguirre, la colère de Dieu — Werner Herzog
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Aguirre, la colère de Dieu — Werner Herzog
La chronique sur mon blog.
Résumé :
« En 1560, une troupe de conquistadors espagnols descend de la montagne à la recherche de l’Eldorado. Mais l’équipée s’enlise dans les marais. Une plus petite expédition est alors constituée, placée sous la conduite de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre, qui devra reconnaître l’aval du fleuve sur des radeaux. Aguirre, aventurier ambitieux et brutal, manœuvre habilement pour proposer à ses compagnons un nouveau chef, le falot Fernando de Guzman, promu solennellement “empereur du Pérou et de l’Eldorado”… »
Fiche technique :
Réalisateurs : Werner Herzog
Scénaristes : Werner Herzog
Production : Werner Herzog Filmproduktion
Acteurs principaux : Klaus Kinski, Helena Rojo, Ruy Guerra, Del Negro
Les films faisant un bide avant de devenir plus ou moins cultes ne sont pas rares et c’est le cas de « Aguirre » de Werner Herzog. Ce film sorti en 1972 est aussi connu pour son tournage apocalyptique parfois comparé à celui d’Apocalypse Now. Autre comparaison avec le film de Coppola : un trip sur une rivière qui tourne mal. Des hommes qui se révèlent dans ce qu’ils ont de pire. Bref le genre d’histoire qui peut me plaire. Le film est aussi connu pour ses tensions monumentales entre son réalisateur et son acteur principal Klaus Kinski. Herzog allant jusqu’à menacer de mort son acteur. Un acteur difficile à gérer, car il est notamment atteint de psychopathie.
Le film, conté en partie en voix off par le personnage de Gaspar de Carvajal, nous montre donc comment l’expédition de Gonzalo Pizarro mise en difficulté par le climat et l’environnement va envoyer une expédition sur l’Amazone sous le commandement de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre. Toutefois, l’expédition connait rapidement des problèmes et des tensions. Aguirre mène alors un « coup d’état » contre Ursua et fait couronner Fernando de Guzman empereur d’El Dorado, pour mieux en faire son pantin. Le groupe repart sur l’Amazone à bord d’un grand radeau. Ursua, blessé, est le prisonnier d’Aguirre. Mais progressivement l’expédition est décimée par les incidents, la faim puis les indigènes tout en s’enfonçant dans la folie.
Bien qu’utilisant quelques personnages et un contexte historique, le film reste une fiction. Le scénario d’Herzog mélange en réalité des éléments fictifs à ceux de deux expéditions réelles. L’une menée par Gonzalo Pizarro en 1541, qui a abouti à la découverte par les Européens du fleuve Amazone par Francisco de Orellana. Une autre qui a eu lieu en 1560, toujours menée par Pizarro, partit de la ville de Quito et qui pénétra dans le bassin amazonien à la recherche de l’El Dorado. Divers problèmes ont affligé l’expédition et, certain que l’Eldorado était très proche, Pizarro a constitué un petit groupe dirigé par Francisco de Orellana pour se séparer du groupe principal et aller de l’avant, puis revenir avec des nouvelles de ce qu’ils avaient trouvé. Ce groupe a utilisé un brigantin pour descendre le fleuve. Après avoir échoué à trouver la cité légendaire, Orellana n’a pas pu revenir à cause du courant, et lui et ses hommes ont continué à suivre le fleuve Napo jusqu’à ce qu’ils atteignent l’estuaire de l’Amazone en 1542. Gaspar de Carvajal, qui accompagnait Orellana, a tenu un journal des expériences du groupe. Quoi qu’il en soit, le scénario en lui-même est intéressant, même si on ne saura jamais ce qu’Ursua cachait dans sa main (à moins que je me sois endormi à ce moment-là).
Malgré tout, pour moi, impossible d’accrocher plus que ça à ce film que certains considèrent culte. Si l’ambiance fiévreuse et lancinante, la folie des hommes, la mégalomanie, la violence de l’évangélisation sont des thématiques fortes, le film est handicapé par beaucoup de défauts. D’abord, la réalisation est franchement pâlotte. Cela s’explique par les conditions de tournages, mais clairement la réalisation et les plans de caméra sont terriblement banals. Ensuite, la photographie est générique, la lumière naturelle est celle d’un tournage de circonstance, avec des ambiances lumineuse et des atmosphères qui varient très peu durant le film. Ensuite, à part Kinsky, le jeu des acteurs semble terriblement fade. La plupart des personnages ont des expressions faciales totalement neutres et la VF aggrave la chose tant on a vraiment l’impression que les doubleurs font le minimum syndical.
« Aguirre, la colère de Dieu » même s’il n’est pas catastrophique n’est pas, et ce malgré de bons éléments, un film culte. L’histoire et le thème sont forts, mais la réalisation du film pâtit clairement des conditions de tournage chaotiques et n’est pas aidée par une distribution qui, à l’exception de Klaus Kinsky, ne semble pas intéressée par ce qu’il faut jouer. Dernier élément qui dessert le film : une VF totalement générique.
Résumé :
« En 1560, une troupe de conquistadors espagnols descend de la montagne à la recherche de l’Eldorado. Mais l’équipée s’enlise dans les marais. Une plus petite expédition est alors constituée, placée sous la conduite de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre, qui devra reconnaître l’aval du fleuve sur des radeaux. Aguirre, aventurier ambitieux et brutal, manœuvre habilement pour proposer à ses compagnons un nouveau chef, le falot Fernando de Guzman, promu solennellement “empereur du Pérou et de l’Eldorado”… »
Fiche technique :
Réalisateurs : Werner Herzog
Scénaristes : Werner Herzog
Production : Werner Herzog Filmproduktion
Acteurs principaux : Klaus Kinski, Helena Rojo, Ruy Guerra, Del Negro
Les films faisant un bide avant de devenir plus ou moins cultes ne sont pas rares et c’est le cas de « Aguirre » de Werner Herzog. Ce film sorti en 1972 est aussi connu pour son tournage apocalyptique parfois comparé à celui d’Apocalypse Now. Autre comparaison avec le film de Coppola : un trip sur une rivière qui tourne mal. Des hommes qui se révèlent dans ce qu’ils ont de pire. Bref le genre d’histoire qui peut me plaire. Le film est aussi connu pour ses tensions monumentales entre son réalisateur et son acteur principal Klaus Kinski. Herzog allant jusqu’à menacer de mort son acteur. Un acteur difficile à gérer, car il est notamment atteint de psychopathie.
Le film, conté en partie en voix off par le personnage de Gaspar de Carvajal, nous montre donc comment l’expédition de Gonzalo Pizarro mise en difficulté par le climat et l’environnement va envoyer une expédition sur l’Amazone sous le commandement de Pedro de Ursua et de son second, Lope de Aguirre. Toutefois, l’expédition connait rapidement des problèmes et des tensions. Aguirre mène alors un « coup d’état » contre Ursua et fait couronner Fernando de Guzman empereur d’El Dorado, pour mieux en faire son pantin. Le groupe repart sur l’Amazone à bord d’un grand radeau. Ursua, blessé, est le prisonnier d’Aguirre. Mais progressivement l’expédition est décimée par les incidents, la faim puis les indigènes tout en s’enfonçant dans la folie.
Bien qu’utilisant quelques personnages et un contexte historique, le film reste une fiction. Le scénario d’Herzog mélange en réalité des éléments fictifs à ceux de deux expéditions réelles. L’une menée par Gonzalo Pizarro en 1541, qui a abouti à la découverte par les Européens du fleuve Amazone par Francisco de Orellana. Une autre qui a eu lieu en 1560, toujours menée par Pizarro, partit de la ville de Quito et qui pénétra dans le bassin amazonien à la recherche de l’El Dorado. Divers problèmes ont affligé l’expédition et, certain que l’Eldorado était très proche, Pizarro a constitué un petit groupe dirigé par Francisco de Orellana pour se séparer du groupe principal et aller de l’avant, puis revenir avec des nouvelles de ce qu’ils avaient trouvé. Ce groupe a utilisé un brigantin pour descendre le fleuve. Après avoir échoué à trouver la cité légendaire, Orellana n’a pas pu revenir à cause du courant, et lui et ses hommes ont continué à suivre le fleuve Napo jusqu’à ce qu’ils atteignent l’estuaire de l’Amazone en 1542. Gaspar de Carvajal, qui accompagnait Orellana, a tenu un journal des expériences du groupe. Quoi qu’il en soit, le scénario en lui-même est intéressant, même si on ne saura jamais ce qu’Ursua cachait dans sa main (à moins que je me sois endormi à ce moment-là).
Malgré tout, pour moi, impossible d’accrocher plus que ça à ce film que certains considèrent culte. Si l’ambiance fiévreuse et lancinante, la folie des hommes, la mégalomanie, la violence de l’évangélisation sont des thématiques fortes, le film est handicapé par beaucoup de défauts. D’abord, la réalisation est franchement pâlotte. Cela s’explique par les conditions de tournages, mais clairement la réalisation et les plans de caméra sont terriblement banals. Ensuite, la photographie est générique, la lumière naturelle est celle d’un tournage de circonstance, avec des ambiances lumineuse et des atmosphères qui varient très peu durant le film. Ensuite, à part Kinsky, le jeu des acteurs semble terriblement fade. La plupart des personnages ont des expressions faciales totalement neutres et la VF aggrave la chose tant on a vraiment l’impression que les doubleurs font le minimum syndical.
« Aguirre, la colère de Dieu » même s’il n’est pas catastrophique n’est pas, et ce malgré de bons éléments, un film culte. L’histoire et le thème sont forts, mais la réalisation du film pâtit clairement des conditions de tournage chaotiques et n’est pas aidée par une distribution qui, à l’exception de Klaus Kinsky, ne semble pas intéressée par ce qu’il faut jouer. Dernier élément qui dessert le film : une VF totalement générique.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
LFC/Emile Ollivier aime ce message
Re: Aguirre, la colère de Dieu — Werner Herzog
Merci Thomas pour ton impression. J'avais bien aimé ce film ado et ça m'avait poussé à m'intéresser au véritable Aguirre, un sacré psychopathe, mais qui aurait malgré tout, découvert une civilisation d'"Amazones" (d'où le nom du fleuve) le long du puissant fleuve. Civilisation qui aurait été décimée par les maladies européennes. D'ailleurs en écrivant ces lignes, je pense qu'Anaxagore avait parlé de cette expédition.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Thomas aime ce message
Re: Aguirre, la colère de Dieu — Werner Herzog
Non, Emile Olivier je n'ai pas parlé de l'éxpédition d'Aguirre, mais de celle d'Oreillana... mais c'est presque la même chose.
J'ai vu le film Aguirre, la colère de Dieu. Sans le considérer comme un chef d'oeuvre... on s'ennuie beaucoup en fait... l'ambiance sale, poisseuse et le sentiment de voir une expédition qui s'enfonce dans la folie explique son côté 'culte'.
J'ai vu le film Aguirre, la colère de Dieu. Sans le considérer comme un chef d'oeuvre... on s'ennuie beaucoup en fait... l'ambiance sale, poisseuse et le sentiment de voir une expédition qui s'enfonce dans la folie explique son côté 'culte'.
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
Date d'inscription : 18/10/2015
Age : 50
Thomas et LFC/Emile Ollivier aiment ce message
Re: Aguirre, la colère de Dieu — Werner Herzog
Mea culpa Anaxagore
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
https://forumuchronies.frenchboard.com/t1036-lfc-guerre-froide
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
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