[CTC07]Un peuple sans terre
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[CTC07]Un peuple sans terre
Un peuple sans terre
L’histoire des juifs est faite de migrations, d’exiles, de pogroms. Leur histoire sur plus de deux millénaires est marquée par les persécutions, tant dans l’espace chrétien qu’islamique. Le 20ème siècle ne fait pas exception. Ainsi dans les années 1930, avant même le commencement de la Deuxième Grande Guerre et le massacre des juifs d’Europe, et même bien avant cela. Les juifs sont pointés du doigt à travers toute l’Europe comme étant la source de tous les maux comme le montre l’affaire Dreyfus avant même que le Troisième Rich n’amorce la destruction massive du judaïsme diasporique européen.
Même quand les gens ne leur veulent pas du mal, il n’est pas rare que les juifs soient victimes de préjugés et d’idées toutes faites : faiseurs de richesses, commerçants prospères… Ainsi alors que le massacre de 2 millions de juifs n’a pas encore commencé, les années 1930 et 1940 voient déjà les juifs fuir l’Allemagne ou même l’Europe parfois attirée par des promesses qui ne visent qu’à servir l’intérêt des pays hôtes nourrit de fantasme infondé sur les juifs.
Le pays qui s’est le plus nourri de ces clichés et fantasmes est l’Empire du Japon et son fameux Plan Fugu. Ce plan est discuté dès 1934 suite à l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne et est entré en effet en 1937. Prenant à la lettre les publications antisémites, dont les Protocoles des Sages de Sion, les Japonais attendaient de l’arrivée des Juifs un regain d’activité économique, mais ne sous-estimaient pas les risques de complot et corruption supposés. C’est pourquoi le plan fut nommé d’après le plat japonais fugu, un poisson-ballon dont le poison, la tétrodotoxine, peut tuer si le plat n’est pas préparé avec une extrême précision. Cette méfiance conduira les Japonais à envoyer les juifs dans leurs colonies plutôt que de les accueillir au sein du territoire national. L’existence et les détails de ce plan ne seront découverts qu’en 1979. Le but du plan Fugu était de convaincre des centaines de milliers de Juifs de s’installer dans les territoires colonisés par le Japon. Que ce soit en Mandchourie (future République d’Extrême Orient) ou à Daikita, pour bénéficier non seulement des talents supposés des Juifs en matière économique, mais aussi pour convaincre les États-Unis et plus particulièrement les communautés juives américaines, d’octroyer leur faveur politique et leurs investissements économiques au Japon. Ainsi dès 1938, une délégation est envoyée aux États-Unis pour présenter aux rabbins américains les similarités entre le judaïsme et le shintoïsme, et invite des rabbins au Japon pour qu’ils fassent découvrir leur religion aux Japonais. Ce plan sera un échec. Le Japon espérait attirer 600 000 juifs, à peine plus de 18 000 se laisseront tenter par l’aventure. Les quelques 200 juifs qui s’installeront à Daikita, principalement sur l’île de Sitka achèveront de cristalliser les tensions qui règnent déjà là-bas entre les Aïnous déportés de forces, les natifs et les colons japonais. Les tensions et quelques violences engendrées resteront bien moindres que ce que les juifs risquaient en Europe. Mais cela prouve qu’au-delà du fantasme alimenté le plan Fugu, les juifs ne sont pas forcément à l’abri dans les colonies japonaises. Au final, à la fin des années 1970, il n’y a plus aucuns juifs à Daikita et seulement quelques milliers (environs 5000) demeurent en République d’extrême Orient.
La France aura tenté, à une échelle bien moindre, le même genre de manœuvre. Ainsi, entre 1937 et 1940 dans le cadre du « Plan Madagascar » environ 200 familles juives ayant fui l’Allemagne et la Pologne se voient accorder la nationalité française, une petite allocation de départ et un billet de bateau gratuit. C’est encore un échec, la colonie Française de Madagascar et son climat n’étant pas forcément très attrayante pour des Européens, qu’ils soient juifs ou non.
Au final, la plupart des juifs ayant fui l’Europe dans les années 1930-1940 sont partis pour les États-Unis.
Après la guerre, c’est finalement en Palestine que les juifs d’Europe trouveront la paix. En 1946, après deux années de négociation avec l’Empire britannique, Abdallah Ier, Émir de Transjordanie devient Roi de Palestine. Un Roi se portant personnellement garant de la sécurité des juifs dans une Palestine regroupant la Palestine mandataire et la Transjordanie. Même s’il est probable que le plan initial d’Abdallah relevait plus de l’opportunisme, il a rapidement transformé cette opportunité en une réalité presque utopique. Ainsi, la Palestine s’est transformée en monarchie fédérale et constitutionnelle. En 1948, alors Abdallah s’est aussi nommé Roi de Jérusalem et après deux années de flottement et d’observation, constatant que le monarque tient promesse, les juifs (principalement d’Europe et d’Asie) commencent à migrer massivement en Palestine. Même si une majorité des juifs de Palestine vit dans la région de Judée-et-Samarie, les juifs et les musulmans (mais aussi les chrétiens) vivent en bonne intelligence, travaillent main dans la main et sont égaux devant la loi dans l’un des pays les plus prospères de la région (PIB de 84,498 6 milliards de dollars). Alors oui, il y eut des incidents durant les premières années, mais le fait que le Roi, la Police ou l’Armée ont imposé l’ordre de manière impartiale a fini de rassurer les juifs et la communauté internationale. Le Roi de Palestine était bien ce qu’il avait promis : le roi des musulmans, chrétiens et juifs de Palestine. Riche de 25 millions d’habitants, la Palestine est devenue le pays accueillant le plus de juifs et compte plus 9 millions d’entre eux, ce qui constitue 36 % de la population du pays.
D’ailleurs Abdallah Ier et son héritier ne se sont pas arrêtés là, car même si le pays compte peu de chrétiens, la capitale fédérale Jérusalem, qui constitue un état autonome au sein de la fédération, est dirigée par un Conseil Œcuménique composé de représentants des trois grandes religions (chrétienne, islamique et juive) nommé pour gérer les affaires courantes et les lieux saints. De plus, même si depuis le traité de Lucerne de 1920, la France porte le rôle de protectrice des chrétiens d’Orient (vivant pour l’immense majorité au sein de la Fédération du Levant), le rapprochement franco-palestinien des années 1950 à amener le Roi Abdallah Ier à lui aussi se porter garant des chrétiens d’Orient avec la signature du traité d’Alexandreta de 1956. Ainsi, la Fédération du Levant est protégée de toute agression des voisins Syriens, Turcs ou Irakiens par l’alliance franco-palestinienne.
Le peuple sans terre a donc retrouvé la Palestine et la Paix et semble en avoir terminé avec l’errance forcée et les persécutions.
L’histoire des juifs est faite de migrations, d’exiles, de pogroms. Leur histoire sur plus de deux millénaires est marquée par les persécutions, tant dans l’espace chrétien qu’islamique. Le 20ème siècle ne fait pas exception. Ainsi dans les années 1930, avant même le commencement de la Deuxième Grande Guerre et le massacre des juifs d’Europe, et même bien avant cela. Les juifs sont pointés du doigt à travers toute l’Europe comme étant la source de tous les maux comme le montre l’affaire Dreyfus avant même que le Troisième Rich n’amorce la destruction massive du judaïsme diasporique européen.
Même quand les gens ne leur veulent pas du mal, il n’est pas rare que les juifs soient victimes de préjugés et d’idées toutes faites : faiseurs de richesses, commerçants prospères… Ainsi alors que le massacre de 2 millions de juifs n’a pas encore commencé, les années 1930 et 1940 voient déjà les juifs fuir l’Allemagne ou même l’Europe parfois attirée par des promesses qui ne visent qu’à servir l’intérêt des pays hôtes nourrit de fantasme infondé sur les juifs.
Le pays qui s’est le plus nourri de ces clichés et fantasmes est l’Empire du Japon et son fameux Plan Fugu. Ce plan est discuté dès 1934 suite à l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne et est entré en effet en 1937. Prenant à la lettre les publications antisémites, dont les Protocoles des Sages de Sion, les Japonais attendaient de l’arrivée des Juifs un regain d’activité économique, mais ne sous-estimaient pas les risques de complot et corruption supposés. C’est pourquoi le plan fut nommé d’après le plat japonais fugu, un poisson-ballon dont le poison, la tétrodotoxine, peut tuer si le plat n’est pas préparé avec une extrême précision. Cette méfiance conduira les Japonais à envoyer les juifs dans leurs colonies plutôt que de les accueillir au sein du territoire national. L’existence et les détails de ce plan ne seront découverts qu’en 1979. Le but du plan Fugu était de convaincre des centaines de milliers de Juifs de s’installer dans les territoires colonisés par le Japon. Que ce soit en Mandchourie (future République d’Extrême Orient) ou à Daikita, pour bénéficier non seulement des talents supposés des Juifs en matière économique, mais aussi pour convaincre les États-Unis et plus particulièrement les communautés juives américaines, d’octroyer leur faveur politique et leurs investissements économiques au Japon. Ainsi dès 1938, une délégation est envoyée aux États-Unis pour présenter aux rabbins américains les similarités entre le judaïsme et le shintoïsme, et invite des rabbins au Japon pour qu’ils fassent découvrir leur religion aux Japonais. Ce plan sera un échec. Le Japon espérait attirer 600 000 juifs, à peine plus de 18 000 se laisseront tenter par l’aventure. Les quelques 200 juifs qui s’installeront à Daikita, principalement sur l’île de Sitka achèveront de cristalliser les tensions qui règnent déjà là-bas entre les Aïnous déportés de forces, les natifs et les colons japonais. Les tensions et quelques violences engendrées resteront bien moindres que ce que les juifs risquaient en Europe. Mais cela prouve qu’au-delà du fantasme alimenté le plan Fugu, les juifs ne sont pas forcément à l’abri dans les colonies japonaises. Au final, à la fin des années 1970, il n’y a plus aucuns juifs à Daikita et seulement quelques milliers (environs 5000) demeurent en République d’extrême Orient.
La France aura tenté, à une échelle bien moindre, le même genre de manœuvre. Ainsi, entre 1937 et 1940 dans le cadre du « Plan Madagascar » environ 200 familles juives ayant fui l’Allemagne et la Pologne se voient accorder la nationalité française, une petite allocation de départ et un billet de bateau gratuit. C’est encore un échec, la colonie Française de Madagascar et son climat n’étant pas forcément très attrayante pour des Européens, qu’ils soient juifs ou non.
Au final, la plupart des juifs ayant fui l’Europe dans les années 1930-1940 sont partis pour les États-Unis.
Après la guerre, c’est finalement en Palestine que les juifs d’Europe trouveront la paix. En 1946, après deux années de négociation avec l’Empire britannique, Abdallah Ier, Émir de Transjordanie devient Roi de Palestine. Un Roi se portant personnellement garant de la sécurité des juifs dans une Palestine regroupant la Palestine mandataire et la Transjordanie. Même s’il est probable que le plan initial d’Abdallah relevait plus de l’opportunisme, il a rapidement transformé cette opportunité en une réalité presque utopique. Ainsi, la Palestine s’est transformée en monarchie fédérale et constitutionnelle. En 1948, alors Abdallah s’est aussi nommé Roi de Jérusalem et après deux années de flottement et d’observation, constatant que le monarque tient promesse, les juifs (principalement d’Europe et d’Asie) commencent à migrer massivement en Palestine. Même si une majorité des juifs de Palestine vit dans la région de Judée-et-Samarie, les juifs et les musulmans (mais aussi les chrétiens) vivent en bonne intelligence, travaillent main dans la main et sont égaux devant la loi dans l’un des pays les plus prospères de la région (PIB de 84,498 6 milliards de dollars). Alors oui, il y eut des incidents durant les premières années, mais le fait que le Roi, la Police ou l’Armée ont imposé l’ordre de manière impartiale a fini de rassurer les juifs et la communauté internationale. Le Roi de Palestine était bien ce qu’il avait promis : le roi des musulmans, chrétiens et juifs de Palestine. Riche de 25 millions d’habitants, la Palestine est devenue le pays accueillant le plus de juifs et compte plus 9 millions d’entre eux, ce qui constitue 36 % de la population du pays.
D’ailleurs Abdallah Ier et son héritier ne se sont pas arrêtés là, car même si le pays compte peu de chrétiens, la capitale fédérale Jérusalem, qui constitue un état autonome au sein de la fédération, est dirigée par un Conseil Œcuménique composé de représentants des trois grandes religions (chrétienne, islamique et juive) nommé pour gérer les affaires courantes et les lieux saints. De plus, même si depuis le traité de Lucerne de 1920, la France porte le rôle de protectrice des chrétiens d’Orient (vivant pour l’immense majorité au sein de la Fédération du Levant), le rapprochement franco-palestinien des années 1950 à amener le Roi Abdallah Ier à lui aussi se porter garant des chrétiens d’Orient avec la signature du traité d’Alexandreta de 1956. Ainsi, la Fédération du Levant est protégée de toute agression des voisins Syriens, Turcs ou Irakiens par l’alliance franco-palestinienne.
Le peuple sans terre a donc retrouvé la Palestine et la Paix et semble en avoir terminé avec l’errance forcée et les persécutions.
Notes de l’auteur : Comme avec la « Lettre au roi Abdallah II et au peuple de Palestine et Jordanie », j’ai profité du CTC pour explorer un peu plus des options pour l’univers de Daikita.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
DemetriosPoliorcète, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur, Rayan du Griffoul et Uranium Colonel aiment ce message
Re: [CTC07]Un peuple sans terre
Magnifique texte ! Ça va être très dur pour moi de trancher lors du vote.
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
https://forumuchronies.frenchboard.com/t1036-lfc-guerre-froide
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2706
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: [CTC07]Un peuple sans terre
Merci.
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Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: [CTC07]Un peuple sans terre
Avant de trancher, faut aussi que tu poste le tiens
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