[CTC03] Lettre au roi Abdallah II et au peuple de Palestine et Jordanie.
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[CTC03] Lettre au roi Abdallah II et au peuple de Palestine et Jordanie.
Lettre au roi Abdallah II et au peuple de Palestine et Jordanie.
Édito de Gal Peretz dans le Jerusalem Times, 8 janvier 1999.
En fonction depuis hier et couronné demain, je tiens à souhaiter le meilleur à notre souverain Abdallah II fils du défunt Hussein. Que de réussite, que de chemin parcouru, que de défis relevés pour notre pays et ses rois depuis 1946 ! Que de défi et danger à venir pour l’héritier d’Hussein !
Les plus jeunes d’entre vous ne se souviennent pas de la naissance de notre pays. Jusqu’en 1946, Abdallah Ier régnait en tant qu’Émir sur la Transjordanie. Alors que la Deuxième Grande Guerre avait fini de ravager l’Europe, les juifs d’Europe se cherchaient un foyer. Certains disaient que c’était à l’Allemagne de fournir cette terre que certains appelaient déjà Israël, mais la réalité c’est qu’après le massacre de deux millions de juifs, personne ne souhaitait rester en Allemagne ni même en Europe. Les Britanniques envisageaient ainsi de déloger une partie de la population arabe de Palestine pour que nous puissions nous y installer. Imaginez le désastre que cela aurait été de voir un peuple déraciné en déraciner un autre à son tour. De victime, nous serions devenus bourreaux.
Au cours des négociations s’étalant entre 1944 et 1946, c’est finalement Abdallah Ier qui, par audace pour certain, par ambition pour d’autre, a réclamé la couronne de Roi de Palestine et de Jordanie en se portant personnellement garant de la sécurité des juifs de Palestine et de Jordanie. Il aura fallu deux ans à Abdallah Ier pour établir une Monarchie parlementaire et une constitution. Cette dernière fait du Roi et de son armée les garants de la constitution et du peuple. Cette constitution est unique en son genre dans la région puisque le roi règne sur un gouvernement laïc, parlementaire et fédéral.
Alors que la rivalité entre l’URSS et les États-Unis initiait ce qui allait être connu sous le nom de Guerre froide, Abdallah Ier puis Tallal et surtout Hussein ont su se ternir hors de cette logique des blocs. Commerçant et échangeant aussi bien avec les américains, les soviétiques, les Européens et les Asiatiques, non seulement notre pays a pu prospérer, mais il a pu éviter les troubles politique et religieux qui secouaient certains des pays voisins.
Surtout, ce qu’ont su faire les prédécesseurs d’Abdallah II c’est donner un foyer aux juifs. Jusque-là les juifs étaient un peuple sans terre. Dans les années 1930 avec la montée de l’antisémitisme en Europe, surtout en Allemagne, de nombreux juifs cherchaient un refuge et beaucoup de pays se sont proposé de les aider, mais il s’agissait d’une aide intéressée. Les juifs allemands ont été invités dès 1937 par les Japonais à s’installer sur l’île inhospitalière de Sitka en Alaska et en Mandchourie, mais surtout pas au Japon même. La raison et que la générosité du gouvernement japonais de l’époque avait pour but de dynamiser leur colonisation, car il pensait que tous les juifs étaient forcément de riches hommes d’affaires ! Les juifs d’Europe de l’est et d’URSS ont eu droit à leur promesse d’Israël avec la création, dès 1934, de l’oblast autonome juif. Là encore il s’agissait de dynamiser la colonisation d’une région, ici l’extrême orient soviétique. Enfin, quelques centaines de familles juives ont été invités par le gouvernement français, dès 1940 à s’installer à Madagascar, là aussi pour dynamiser la colonisation. Attention ! Je ne dis pas que les juifs de Daikita, de Mandchourie, de Madagascar et d’URSS sont plus malheureux que les juifs présents dans le reste du monde. Seulement qu’il y avait une arrière-pensée, qu’ils servaient un but. Nous avons craint la même chose en Palestine, mais la réalité est que nous y sommes chez nous et en paix.
La particularité du peuple juif et qu’on le définit historiquement par sa religion alors que pour le reste du Monde les Arabes sont des Arabes qu’ils soient sunnites, chiites ou chrétiens. Mais ici, en Palestine et en Jordanie, nous ne sommes pas le peuple juif. Nous sommes des Palestiniens juifs parmi des Palestiniens musulmans et chrétiens. C’est cela la grande réussite de la lignée des rois hachémites, ils sont créés un pays et un peuple qui ne se définit pas par la religion, mais par sa volonté de paix et de prospérité. Quel autre pays de la région peut se targuer d’avoir évité les guerres internes ou externes ainsi que les coups d’État ? Aucun !
Il a fallu attendre 1983, pour que les Forces de Défense de Palestine et Jordanie (FDPJ) prennent part à un conflit, la guerre du Liban qui menaçait de déborder sur notre territoire. En décidant d’intervenir avec la France au Liban contre la Syrie, le Roi Hussein a gagné l’image de protecteur des chrétiens d’orient. Cela justifiait alors encore plus l’existence du Conseil Œcuménique régissant la vie à Jérusalem et dans les lieux saints. Plus récemment, c’est la guerre Iran-Irak qui a menacé notre pays. D’un côté la dictature irakienne de Saddam Hussein, oppresseur des Kurdes et des chiites, soutenue par les puissances européennes et les États-Unis, de l’autre la République socialiste iranienne soutenue par l’URSS. Durant cette guerre terrible, notre pays a su accueillir les réfugiés chiites et sunnites, comme il a su accueillir les réfugiés chrétiens et musulmans fuyant le Liban.
Cette guerre Iran et Iraq est finie depuis 11 ans, mais c’est pourtant elle qui pose le principal défi à notre région et notre nouveau Roi. Car cette guerre entre états semble avoir allumé le feu d’une guerre de religion, Fitna, le nouveau schisme. En Irak, toujours soutenu par les États-Unis, Saddam Hussein fait face à la rébellion des Kurdes et des chiites qui n’en peuvent plus de l’oppression. Cela a permis l’extension du Mouvement révolutionnaire islamique (MRI) de l’Iran, où il est né en 1979, jusqu’en Irak ou ses membres (chiites) luttent contre Saddam Hussein. Depuis 1992, c’est le groupe sunnite connu sous le nom d’Armée du Mahdi qui contre-attaque. Ce groupe né en Irak s’attaque aussi bien au dictateur en place qu’aux autres groupes non chiites et menace l’Arabie Saoudite, l’Iran et les États-Unis. Déjà la lutte entre ces deux groupes menace de s’étendre hors d’Iran et d’Irak. Dans la péninsule Arabique, les chiites opprimés par certains gouvernements s’agitent. Ailleurs dans le monde les sunnites les plus extrêmes souhaitent proclamer des Califats d’Afrique jusqu’en Asie en passant par les Balkans et le Moyen-Orient.
Le principal défi d’Abdallah II sera donc d’empêcher que ce conflit n’embrase notre pays et toute la région. Le principal défi de notre peuple sera de ne pas renier ses qualités historiques : la compassion, l’hospitalité, l’altruisme, car c’est en agissant ainsi, comme nous l’avons toujours fait et ensemble que nous maintiendrons la paix et la prospérité.
Je souhaite donc un règne prospère, pacifique et fait de réussite à Abdallah II, souverain du Royaume de Palestine et de Jordanie, protecteur des Juifs et des chrétiens d’orient, protecteur de Jérusalem, protecteur des lieux saints de Palestine et de Jordanie.
Édito de Gal Peretz dans le Jerusalem Times, 8 janvier 1999.
En fonction depuis hier et couronné demain, je tiens à souhaiter le meilleur à notre souverain Abdallah II fils du défunt Hussein. Que de réussite, que de chemin parcouru, que de défis relevés pour notre pays et ses rois depuis 1946 ! Que de défi et danger à venir pour l’héritier d’Hussein !
Les plus jeunes d’entre vous ne se souviennent pas de la naissance de notre pays. Jusqu’en 1946, Abdallah Ier régnait en tant qu’Émir sur la Transjordanie. Alors que la Deuxième Grande Guerre avait fini de ravager l’Europe, les juifs d’Europe se cherchaient un foyer. Certains disaient que c’était à l’Allemagne de fournir cette terre que certains appelaient déjà Israël, mais la réalité c’est qu’après le massacre de deux millions de juifs, personne ne souhaitait rester en Allemagne ni même en Europe. Les Britanniques envisageaient ainsi de déloger une partie de la population arabe de Palestine pour que nous puissions nous y installer. Imaginez le désastre que cela aurait été de voir un peuple déraciné en déraciner un autre à son tour. De victime, nous serions devenus bourreaux.
Au cours des négociations s’étalant entre 1944 et 1946, c’est finalement Abdallah Ier qui, par audace pour certain, par ambition pour d’autre, a réclamé la couronne de Roi de Palestine et de Jordanie en se portant personnellement garant de la sécurité des juifs de Palestine et de Jordanie. Il aura fallu deux ans à Abdallah Ier pour établir une Monarchie parlementaire et une constitution. Cette dernière fait du Roi et de son armée les garants de la constitution et du peuple. Cette constitution est unique en son genre dans la région puisque le roi règne sur un gouvernement laïc, parlementaire et fédéral.
Alors que la rivalité entre l’URSS et les États-Unis initiait ce qui allait être connu sous le nom de Guerre froide, Abdallah Ier puis Tallal et surtout Hussein ont su se ternir hors de cette logique des blocs. Commerçant et échangeant aussi bien avec les américains, les soviétiques, les Européens et les Asiatiques, non seulement notre pays a pu prospérer, mais il a pu éviter les troubles politique et religieux qui secouaient certains des pays voisins.
Surtout, ce qu’ont su faire les prédécesseurs d’Abdallah II c’est donner un foyer aux juifs. Jusque-là les juifs étaient un peuple sans terre. Dans les années 1930 avec la montée de l’antisémitisme en Europe, surtout en Allemagne, de nombreux juifs cherchaient un refuge et beaucoup de pays se sont proposé de les aider, mais il s’agissait d’une aide intéressée. Les juifs allemands ont été invités dès 1937 par les Japonais à s’installer sur l’île inhospitalière de Sitka en Alaska et en Mandchourie, mais surtout pas au Japon même. La raison et que la générosité du gouvernement japonais de l’époque avait pour but de dynamiser leur colonisation, car il pensait que tous les juifs étaient forcément de riches hommes d’affaires ! Les juifs d’Europe de l’est et d’URSS ont eu droit à leur promesse d’Israël avec la création, dès 1934, de l’oblast autonome juif. Là encore il s’agissait de dynamiser la colonisation d’une région, ici l’extrême orient soviétique. Enfin, quelques centaines de familles juives ont été invités par le gouvernement français, dès 1940 à s’installer à Madagascar, là aussi pour dynamiser la colonisation. Attention ! Je ne dis pas que les juifs de Daikita, de Mandchourie, de Madagascar et d’URSS sont plus malheureux que les juifs présents dans le reste du monde. Seulement qu’il y avait une arrière-pensée, qu’ils servaient un but. Nous avons craint la même chose en Palestine, mais la réalité est que nous y sommes chez nous et en paix.
La particularité du peuple juif et qu’on le définit historiquement par sa religion alors que pour le reste du Monde les Arabes sont des Arabes qu’ils soient sunnites, chiites ou chrétiens. Mais ici, en Palestine et en Jordanie, nous ne sommes pas le peuple juif. Nous sommes des Palestiniens juifs parmi des Palestiniens musulmans et chrétiens. C’est cela la grande réussite de la lignée des rois hachémites, ils sont créés un pays et un peuple qui ne se définit pas par la religion, mais par sa volonté de paix et de prospérité. Quel autre pays de la région peut se targuer d’avoir évité les guerres internes ou externes ainsi que les coups d’État ? Aucun !
Il a fallu attendre 1983, pour que les Forces de Défense de Palestine et Jordanie (FDPJ) prennent part à un conflit, la guerre du Liban qui menaçait de déborder sur notre territoire. En décidant d’intervenir avec la France au Liban contre la Syrie, le Roi Hussein a gagné l’image de protecteur des chrétiens d’orient. Cela justifiait alors encore plus l’existence du Conseil Œcuménique régissant la vie à Jérusalem et dans les lieux saints. Plus récemment, c’est la guerre Iran-Irak qui a menacé notre pays. D’un côté la dictature irakienne de Saddam Hussein, oppresseur des Kurdes et des chiites, soutenue par les puissances européennes et les États-Unis, de l’autre la République socialiste iranienne soutenue par l’URSS. Durant cette guerre terrible, notre pays a su accueillir les réfugiés chiites et sunnites, comme il a su accueillir les réfugiés chrétiens et musulmans fuyant le Liban.
Cette guerre Iran et Iraq est finie depuis 11 ans, mais c’est pourtant elle qui pose le principal défi à notre région et notre nouveau Roi. Car cette guerre entre états semble avoir allumé le feu d’une guerre de religion, Fitna, le nouveau schisme. En Irak, toujours soutenu par les États-Unis, Saddam Hussein fait face à la rébellion des Kurdes et des chiites qui n’en peuvent plus de l’oppression. Cela a permis l’extension du Mouvement révolutionnaire islamique (MRI) de l’Iran, où il est né en 1979, jusqu’en Irak ou ses membres (chiites) luttent contre Saddam Hussein. Depuis 1992, c’est le groupe sunnite connu sous le nom d’Armée du Mahdi qui contre-attaque. Ce groupe né en Irak s’attaque aussi bien au dictateur en place qu’aux autres groupes non chiites et menace l’Arabie Saoudite, l’Iran et les États-Unis. Déjà la lutte entre ces deux groupes menace de s’étendre hors d’Iran et d’Irak. Dans la péninsule Arabique, les chiites opprimés par certains gouvernements s’agitent. Ailleurs dans le monde les sunnites les plus extrêmes souhaitent proclamer des Califats d’Afrique jusqu’en Asie en passant par les Balkans et le Moyen-Orient.
Le principal défi d’Abdallah II sera donc d’empêcher que ce conflit n’embrase notre pays et toute la région. Le principal défi de notre peuple sera de ne pas renier ses qualités historiques : la compassion, l’hospitalité, l’altruisme, car c’est en agissant ainsi, comme nous l’avons toujours fait et ensemble que nous maintiendrons la paix et la prospérité.
Je souhaite donc un règne prospère, pacifique et fait de réussite à Abdallah II, souverain du Royaume de Palestine et de Jordanie, protecteur des Juifs et des chrétiens d’orient, protecteur de Jérusalem, protecteur des lieux saints de Palestine et de Jordanie.
Note de l’auteur : ce bout de texte est inspiré par ce que pourrait être le Moyen-Orient dans l’univers de mon uchronie « Daikita », le jour où je la redémarrais. Vous pouvez consulter quelque chapitre du premier jet de cette TL ici.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Collectionneur aime ce message
Re: [CTC03] Lettre au roi Abdallah II et au peuple de Palestine et Jordanie.
Même la, il a fallu vraiment une grâce divine pour éviter les émeutes et pogroms en Palestine qui était monnaie courante au début du XXe S. Exemple :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Massacre_d%27H%C3%A9bron_(1929)
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Massacre_d%27H%C3%A9bron_(1929)
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