Addio mia bella addio
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Addio mia bella addio
Addio mia bella addio : Héroïsme et mort de l’armée italienne en Russie
« Mon amour, je vais mourir. Ici, dans ce pays à demi-civilisé, loin de tout, loin de toi. »
Dernière ligne du journal d’un soldat italien découvert sur son cadavre par un officier soviétique lors de l’opération Ostrogojsk-Rossoch. Janvier 1943.
Après la destruction du saillant de Rjev par l’armée rouge début mars 1942, l’armée allemande est en difficulté à l’est.
À mots couverts, Hitler demande à ses satellites de renforcer leur présence à l’est, afin de permettre aux Allemands de renforcer le front du groupe d’armée centre, menacée d’écrasement par l’armée de Staline.
Mussolini, pensant les Occidentaux encore trop faibles pour attaquer en direction du continent en 1942 et ce, en dépit de l’entrée en guerre américaine (« Ils mettront au moins un an à avoir des forces conséquentes en Europe » pensait le Duce), envoie 350 000 hommes supplémentaires en Russie, ses meilleurs divisions, notamment la division parachutiste italienne Folgore, initialement prévue pour l’invasion de Malte.
Giovanni Messe, premier commandant du corps expéditionnaire italienne en Russie (qui devient l’armée italienne en Russie (ARMIR) ou VIIIème armée italienne pour l’occasion), s’étant opposé avec force à cette augmentation drastique des effectifs, fut limogé et remplacé par le Fasciste Alfredo Guzzoni.
Les renforts italiens arrivent juste à temps non seulement pour permettre aux Allemands de sauver Smolensk, en relevant les soldats de la Wehrmacht envoyés plus au nord pour faire barrage aux troupes de Staline, mais également pour faire face à une nouvelle poussée soviétique, cette fois-ci en direction de Kharkov.
Aux côtés des Roumains, les soldats du Duce contiennent les forces soviétiques, qui parviennent cependant à avancer lentement vers l’ouest, créant un important saillant que les Allemands décident d’exploiter à leur avantage.
La 6ème armée allemande de von Paulus en profite pour attaquer les flancs exposés des Russes et parvient à encercler d’importantes troupes soviétiques, ouvrant la voie à l’opération Fall Blau, funeste pour le Reich…
Et les Italiens...
Contrairement à la barbarie dont font preuve les Teutons, qui arrivent à rejeter des populations initialement favorables dans les bras de Staline, les Italiens se montrent globalement humains envers les populations, en dépit de quelques exactions isolées. Mieux, les civils aideront parfois voire souvent ces pauvres hommes durant le désastre final, émus qu’ils étaient par leur grande piété, dans cette océan de cruauté et d’athéisme qu’étaient le conflit à l’est.
Dans le cadre de cette opération, si l’armée italienne, et ses nombreuses troupes alpines, devait au départ être engagée dans le Caucase, le déroulement des opération fit qu’elles furent en réalité utilisés à contre-emploi dans la steppe, sur les flancs démesurément de la VIème armée allemande engluée à Stalingrad où ils souffrent d’un manque criant de ravitaillement, les Allemands se taillant la part du lion dans celui-ci, vu qu’ils maîtrisent la logistique, défaillante au sud du front est, et délaissant leurs alliés.
Tandis que la cruelle bataille d’attrition se déroulait et voyait l’élite nazie progressivement fondre dans la ville en flammes, Staline rassemblait sur les flancs nord et sud de la VIème armée allemande une importante force pour encercler les troupes du Führer dans les ruines.
Ce sont des Italiens, déjà inquiets pour leurs propres familles et proches (Les Alliés ont débarqués en Sicile le 8 novembre tandis que les raids alliés se multiplient sur le pays), qui sont pris dans les tempêtes d’Uranus.
Gardant le front nord surdimensionné de l’Axe, l’ARMIR, ou plutôt 3 divisions italiennes, résistent pendant 2 jours à des forces soviétiques 10 fois supérieures en nombre avant de craquer. Cette résistance héroïque ne leur suffira pas à éviter les sarcasmes de leurs « frères d’armes » teutons, mettant sur le dos des Italiens (et des Roumains pour le flanc sud) leur défaite à Stalingrad.
Mais les Allemands n’ont pas profité du répit accordé par la résistance italienne pour évacuer Stalingrad qu’Hitler fera ou plutôt tentera de faire ravitailler par la voie des airs.
Rejetés vers l’ouest, l’ARMIR n’en reconstitue pas moins un front sur le Don.
Mais déjà, les Soviétiques, qui disposent d’une impressionnante supériorité dans tous les domaines, ont rapidement rejetés les débris de la VIème armée dans la ville de Stalingrad même et lance 2 armées de la garde sur les Italiens tenant le front du Don, au nord des positions de départ de la force commandée par von Manstein et qui doit briser l’encerclement des troupes de Paulus.
C’est l’opération Saturne.
Cette « seconde planète » doit non seulement permettre de couper l’herbe sous le pied à toute tentative de dégagement des troupes allemandes engagées à Stalingrad, mais également d’isoler les forces allemandes engagées dans le Caucase et qui n’ont toujours pas reçu d’ordre de retraite…
L’attaque soviétique permettra également de capturer l'aérodrome de Tatsinskaïa d’où part l’essentiel du ravitaillement destiné aux assiégés.
Le front s’embrase, les Italiens se battent avec acharnement encore et toujours mais les lignes de l’Axe finissent par succomber.
Toute possibilité de sauver l’armée de von Paulus étant perdue, Hitler ordonne enfin au groupe d’armée du Caucase de se replier, mais avec méthode et en direction du Kouban, une péninsule accolée à la Crimée occupée.
Rejetés encore une fois, les Italiens doivent tenir un front allant de Voronej au nord à Vorochilovgrad au sud mais déjà les Soviétiques repartent à l’assaut le jour de Noël.
Alors qu’une tempête de feu s’abat sur les Italiens, les officiers préfèrent cacher l’évènement du jour, la chute de Mussolini, renversé au profit du maréchal Badoglio par le grand conseil fasciste à l’instigation du roi et des dirigeants monarchistes.
Les forces de l’Axe se disloquent et les Italiens entament une marche mortelle dans la steppe russe vers l’ouest, et le territoire toujours sous contrôle allemand.
Ils ne savent pas qu’en Italie même les évènements se sont accélérés…
Suite aux débarquements du 6 janvier en Calabre, et surtout du 12 janvier à Salerne, Badoglio, dos au mur, à enfin signer l’armistice avec les Alliés.
Mais, tardant à l’annoncer officiellement, et tandis que des troupes italiennes affrontent les Occidentaux à Salerne, les Alliés de l’ouest mettent Badoglio devant le fait accompli et font annoncer sur les ondes de Radio-Alger un armistice dont les Allemands se doutaient déjà.
Les malheureux soldats de l’ARMIR ne savent pas qu’ils sont pris entre le marteau soviétique et l’enclume nazie et continuent leur marche vers l’ouest, et le front reconstitué par Manstein.
Tombant sous les balles et les obus des Soviétiques, capturés par milliers, ceux qui parviennent à atteindre les lignes de l’Axe sont immédiatement jetés dans des camps de prisonniers par leurs anciens alliés ! La plupart seront employés à des travaux de fortifications et assez mal traités, quoi que leur sort n’ai bien évidemment rien à voir avec celui des prisonniers de l’armée rouge.
D’abord de même également maltraités par les Soviétiques, et par eux employés comme main d’œuvre, l’idée germa à l’été de créer une armée italienne en URSS, bientôt nommée la « Légion Garibaldi », que Staline utilisera uniquement pour sa propagande.
Du moins, les volontaires seront enfin bien traités…
Quant à Guzzoni, leur commandant en chef, évacué en Italie, il y prêtera serment à Mussolini et à sa République sociale italienne, et commandera le groupe d’armée Ligurie, constitués de rares Italiens suivants encore le Duce et qui lutteront principalement contre leurs compatriotes, entrés en résistance, associés à des unités allemandes.
Mais pour beaucoup des soldats envoyés en URSS, ce fut le dernier voyage...
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