Apocalypse à Midway
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Apocalypse à Midway
Je vais vous livrer ici un uchronie sur la célèbre bataille de Midway.
Cette histoire est en partie basé sur une partie de wargame.
Cette histoire est en partie basé sur une partie de wargame.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Collectionneur aime ce message
Prélude
Prélude
Sachant qu’une attaque japonaise est imminente les hydravions PBY Catalina américains enchainent les opérations de reconnaissance couvrant l’approche probable de la force ennemie. De la même manière, 12 sous-marins sont postés en observation sur un arc de 200 miles nautiques à l’ouest de la base.
D’ailleurs, la base de Midway vient de recevoir des renforts. Les F4F Wildcat et autres Buffalo du Corps des Marines côtoient à présent les B-17 Flying Fortress et B-26 Marauder de l’US Army à Midway. Même l’US Navy a fourni ses tout nouveaux TBF Avenger prélevés sur un squadron de l’USS Hornet.
Tout ce beau monde s’ennuie ferme, ignorant que les équipes de cryptanalyses ont réussi à casser le JN-25, principal code de la marine japonaise. L’amiral Nimitz dispose d’un avantage inestimable sur les Japonais : L’Intelligence Service parvient à lire une partie des messages japonais. Depuis le début du printemps 1942, les États-Unis ont décodé des messages qui indiquent la réalisation prochaine d’une opération contre l’objectif « AF ». Les cryptanalystes de la « Station HYPO », basés à Hawaï, sont parvenus à déterminer que la cible de la prochaine attaque japonaise désignée dans les transmissions japonaises sous le code « AF » était sans doute Midway.
Ils parviennent à se faire confirmer cette information en envoyant un faux message indiquant que l’installation de désalinisation de Midway est hors service. Peu de temps après, ils interceptent un message japonais ordonnant aux forces d’invasion d’emporter avec eux des bouilleurs pour dessaler l’eau...
Les casseurs de code sont également capables de déterminer que l’attaque aurait lieu aux alentours le 4 ou le 5 juin 1942 et de fournir à Nimitz l’ensemble de l’ordre de bataille de la marine impériale japonaise.
Ils ont en effet réussi à deviner les intentions des Japonais, car la flotte japonaise se dirige bien vers Midway.
À bord du Yamato, l’amiral Yamamoto à une vue plus précise de son dispositif. Sur sa carte d’état-major s’étale la répartition de la flotte qu’il a lui-même mise en place. La flotte japonaise, très supérieure en nombre, a été divisée en plusieurs groupes. Cette dispersion fait que peu de navires sont disponibles pour escorter le groupe aéronaval japonais et donc réduit le nombre de canons antiaériens pour défendre les porte-avions. De plus, une partie de la flotte doit mener une attaque contre les îles Aléoutiennes.
Les flottes naviguent sur des routes différentes selon un tableau de marche préétabli. Par conséquent, les cuirassés et les croiseurs de soutien se trouvent à plusieurs centaines de kilomètres derrière les quatre porte-avions de Chūichi Nagumo qui doit jouer un rôle central dans la destruction des installations aériennes de Midway.
Il a fait le choix de placer la Kidō Butai (1ère Flotte aérienne) de Nagumo avec ses 4 porte-avions lourds (CV) Akagi, Kaga, Hiryu et Soryu en tête de son dispositif avec pour escorte les cuirassés (BB) Haruna et Kirishima plus les deux croiseurs porte-hydravions (CAV) Chikuma et Tone pour la reconnaissance lointaine.
Loin derrière les puissants cuirassés Yamato, Nagato et Mutsu épaulés pour la lutte ASM du vieux porte-avions léger (CVL) Hosho. Cette Task Force (TF) de BB suit la Kidō Butai pour porter le coup de grâce à l’US Navy si elle ose affronter la flotte impériale. La puissante flotte de surface japonaise doit uniquement apporter la frappe de ses pièces d’artillerie pour achever la destruction des forces navales américaines arrivées au secours de Midway une fois qu’elles auront été suffisamment affaiblies par les porte-avions.
Plus au sud, la flotte d’invasion chargée de troupes d’assaut avance à une vitesse inférieure. La mission des soldats et troupes de marine à bord des transports (AP) : capturer les installations de Midway
Cette flotte est protégée par une deuxième flotte de cuirassé : le Hiei et le Kongo aidés dans la lutte ASM et la reconnaissance par le porte-avions léger Zuiho. Là aussi cette TF est positionnée en arrière. Elle peut intervenir contre l’US Navy dans une pince sud.
Enfin l’aile droite est surveillée (en cas de remontée des CV US de la Mer de Corail) par les avions de reconnaissance des porte-hydravions (AV) Chitose et Kamikawa Maru escortés par quatre croiseurs lourds. Cette flotte a pour mission de fournir un appuie-feu aux troupes japonaises lors de leur débarquement. Les hydravions des Chitose et Kamikawa Maru pourront pour leur part être déployés rapidement à Midway et assurer une base d’observation en direction de Pearl Harbor.
Dans le plan de Yamamoto, les sous-marins de la Marine impériale positionnés entre Midway et Pearl Harbor plus à l’ouest doivent permettre de signaler toutes sorties de l’US Navy. Pour le renseignement japonais, les porte-avions Enterprise et Hornet sont encore en train de patrouiller dans le Pacifique Sud. Quant aux Saratoga (endommagé par une torpille depuis le 11 janvier précédent), et le Yorktown (durement touché à la Bataille de la mer de Corail un mois plus tôt), ils ne semblent pas être opérationnels.
Par contre les services japonais d’interceptions radio rapportent un accroissement à la fois de l’activité sous-marine américaine et une grande quantité d’émission de messages. Yamamoto s’interroge, les Américains savent-ils quelque chose ?
La flotte déjà au large, cette information est arrivée entre les mains de Yamamoto trop tard pour modifier les plans de bataille. Yamamoto, à bord du Yamato, n’informe pas Nagumo de peur de révéler sa position. De plus il suppose que Nagumo a reçu le même message de Tōkyō. Toutefois, l’antenne radio de Nagumo est totalement incapable de recevoir des transmissions à d’aussi basses fréquences. Nagumo n’est donc pas au courant des mouvements des sous-marins américains.
Sachant qu’une attaque japonaise est imminente les hydravions PBY Catalina américains enchainent les opérations de reconnaissance couvrant l’approche probable de la force ennemie. De la même manière, 12 sous-marins sont postés en observation sur un arc de 200 miles nautiques à l’ouest de la base.
D’ailleurs, la base de Midway vient de recevoir des renforts. Les F4F Wildcat et autres Buffalo du Corps des Marines côtoient à présent les B-17 Flying Fortress et B-26 Marauder de l’US Army à Midway. Même l’US Navy a fourni ses tout nouveaux TBF Avenger prélevés sur un squadron de l’USS Hornet.
Tout ce beau monde s’ennuie ferme, ignorant que les équipes de cryptanalyses ont réussi à casser le JN-25, principal code de la marine japonaise. L’amiral Nimitz dispose d’un avantage inestimable sur les Japonais : L’Intelligence Service parvient à lire une partie des messages japonais. Depuis le début du printemps 1942, les États-Unis ont décodé des messages qui indiquent la réalisation prochaine d’une opération contre l’objectif « AF ». Les cryptanalystes de la « Station HYPO », basés à Hawaï, sont parvenus à déterminer que la cible de la prochaine attaque japonaise désignée dans les transmissions japonaises sous le code « AF » était sans doute Midway.
Ils parviennent à se faire confirmer cette information en envoyant un faux message indiquant que l’installation de désalinisation de Midway est hors service. Peu de temps après, ils interceptent un message japonais ordonnant aux forces d’invasion d’emporter avec eux des bouilleurs pour dessaler l’eau...
Les casseurs de code sont également capables de déterminer que l’attaque aurait lieu aux alentours le 4 ou le 5 juin 1942 et de fournir à Nimitz l’ensemble de l’ordre de bataille de la marine impériale japonaise.
Ils ont en effet réussi à deviner les intentions des Japonais, car la flotte japonaise se dirige bien vers Midway.
À bord du Yamato, l’amiral Yamamoto à une vue plus précise de son dispositif. Sur sa carte d’état-major s’étale la répartition de la flotte qu’il a lui-même mise en place. La flotte japonaise, très supérieure en nombre, a été divisée en plusieurs groupes. Cette dispersion fait que peu de navires sont disponibles pour escorter le groupe aéronaval japonais et donc réduit le nombre de canons antiaériens pour défendre les porte-avions. De plus, une partie de la flotte doit mener une attaque contre les îles Aléoutiennes.
Les flottes naviguent sur des routes différentes selon un tableau de marche préétabli. Par conséquent, les cuirassés et les croiseurs de soutien se trouvent à plusieurs centaines de kilomètres derrière les quatre porte-avions de Chūichi Nagumo qui doit jouer un rôle central dans la destruction des installations aériennes de Midway.
Il a fait le choix de placer la Kidō Butai (1ère Flotte aérienne) de Nagumo avec ses 4 porte-avions lourds (CV) Akagi, Kaga, Hiryu et Soryu en tête de son dispositif avec pour escorte les cuirassés (BB) Haruna et Kirishima plus les deux croiseurs porte-hydravions (CAV) Chikuma et Tone pour la reconnaissance lointaine.
Loin derrière les puissants cuirassés Yamato, Nagato et Mutsu épaulés pour la lutte ASM du vieux porte-avions léger (CVL) Hosho. Cette Task Force (TF) de BB suit la Kidō Butai pour porter le coup de grâce à l’US Navy si elle ose affronter la flotte impériale. La puissante flotte de surface japonaise doit uniquement apporter la frappe de ses pièces d’artillerie pour achever la destruction des forces navales américaines arrivées au secours de Midway une fois qu’elles auront été suffisamment affaiblies par les porte-avions.
Plus au sud, la flotte d’invasion chargée de troupes d’assaut avance à une vitesse inférieure. La mission des soldats et troupes de marine à bord des transports (AP) : capturer les installations de Midway
Cette flotte est protégée par une deuxième flotte de cuirassé : le Hiei et le Kongo aidés dans la lutte ASM et la reconnaissance par le porte-avions léger Zuiho. Là aussi cette TF est positionnée en arrière. Elle peut intervenir contre l’US Navy dans une pince sud.
Enfin l’aile droite est surveillée (en cas de remontée des CV US de la Mer de Corail) par les avions de reconnaissance des porte-hydravions (AV) Chitose et Kamikawa Maru escortés par quatre croiseurs lourds. Cette flotte a pour mission de fournir un appuie-feu aux troupes japonaises lors de leur débarquement. Les hydravions des Chitose et Kamikawa Maru pourront pour leur part être déployés rapidement à Midway et assurer une base d’observation en direction de Pearl Harbor.
Dans le plan de Yamamoto, les sous-marins de la Marine impériale positionnés entre Midway et Pearl Harbor plus à l’ouest doivent permettre de signaler toutes sorties de l’US Navy. Pour le renseignement japonais, les porte-avions Enterprise et Hornet sont encore en train de patrouiller dans le Pacifique Sud. Quant aux Saratoga (endommagé par une torpille depuis le 11 janvier précédent), et le Yorktown (durement touché à la Bataille de la mer de Corail un mois plus tôt), ils ne semblent pas être opérationnels.
Par contre les services japonais d’interceptions radio rapportent un accroissement à la fois de l’activité sous-marine américaine et une grande quantité d’émission de messages. Yamamoto s’interroge, les Américains savent-ils quelque chose ?
La flotte déjà au large, cette information est arrivée entre les mains de Yamamoto trop tard pour modifier les plans de bataille. Yamamoto, à bord du Yamato, n’informe pas Nagumo de peur de révéler sa position. De plus il suppose que Nagumo a reçu le même message de Tōkyō. Toutefois, l’antenne radio de Nagumo est totalement incapable de recevoir des transmissions à d’aussi basses fréquences. Nagumo n’est donc pas au courant des mouvements des sous-marins américains.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
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Lever de rideau
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Le 3 juin à 9 h 4, un Catalina aperçoit une flotte à 700 miles au sud-ouest de Midway. L’équipage signale 2 transports et 2 dragueurs de mines (PG). Malgré le danger de se faire intercepter, l’équipage décide d’envoyer un message radio ne voulant pas attendre de rentrer à la base pour annoncer la nouvelle.
À 9 h 25, nouveau message qui signale le corps principal de la flotte. Poursuivant sa route, à 11 h 25 le Catalina envoi un 3ème message qui annonce cette fois l’observation d’un CVL, de 2 BB et de plusieurs CA.
L’information est bien reçue. Le premier groupe d’attaque décolle de Midway à 12 h 30 avec neuf B-17. Quatre heures plus tard à 16 h 40, les pilotes américains retrouvent le convoi de transport japonais à 1 060 km à l’ouest. Aucun avion ennemi en l’air : les Japonais n’ont sans doute pas imaginé être attaqués si loin au large. De leur côté les pilotes de l’US Army n’ont jamais vu le feu. Pris sous un tir de DCA nourri, ils larguent leurs bombes sur les navires. Si plusieurs coups au but sont revendiqués -5 selon les bombardiers — aucune bombe ne cause de dommages significatifs. Même si, semble-t-il, un CA et un AP ont été touchés sans gravité. La flotte impériale japonaise continue inexorablement sa route vers Midway.
Pour l’amiral Nimitz, qui suit les rapports transmis par les téléscripteurs depuis son bureau à Pearl Harbor, cette TF n’est pas la plus dangereuse à ses yeux. Les cuirassés et porte-avions n’ont toujours pas été découverts. Les reconnaissances additionnelles n’ont rien donné et seuls ces premiers éléments signalés au sud-ouest peuvent être positionnés. Les TBF Avenger, les SBD Dauntless ainsi que les SB2U Vindicator n’ont pas assez d’autonomie pour tenter d’attaquer ces navires. Et les pilotes de l’US Army n’ont pas l’entrainement pour mener une nouvelle attaque qui se déroulerait de nuit. Ce sont donc des Catalinas que l’on décide d’envoyer en mission de torpillage. Ceux-ci ont volé toute la journée lors des missions de recherche. Beaucoup à leur retour à la base ont besoin de maintenance. Seuls 4 semblent aptes à opérer en cette nuit du 3 au 4 juin. Les équipages les moins fatigués sont choisis parmi les nombreux volontaires. Les pleins faits, les torpilles chargées, le personnel de la base de Midway peut entendre les 4 Catalina prendre leur envol en pleine nuit.
Le 4 juin, à 1 h 20 du matin, les Catalina retrouvent la TF Japonaise. Sous la clarté de la Lune, un Catalina parvient à toucher le pétrolier (AO) Akebono Maru. Ce dernier pourra rentrer au Japon malgré les dégâts subis. Ce sera la seule torpille américaine à toucher une cible dans cette journée qui sera pourtant chargée.
Toutefois ce pétrolier n’était pas un cuirassé et encore moins un porte-avions. Il est clair que la flotte japonaise continue d’avancer vers Midway.
Nimitz s’interroge sur la localisation de la flotte principale des Japonais, mais de leur côté, les hommes de Midway persuadés qu’ils ont affaire à la force principale repérée dans le sud-ouest. Les conversations vont bon train dans les ateliers de maintenances, les armureries, autour des pièces de DCA, dans les abris ou bien dans les mess de la base. Tous s’attendent à partir au combat quand l’aube se lèvera. Une journée chargée, qui sera peut-être leur dernière…
À 4 h, 11 des Catalyna américains rentrés le soir précédent repartent en mission de reconnaissance après plusieurs heures de maintenance misent à profit par leur équipage pour se reposer.
À 4 h 15, alors qu’il fait encore nuit, sur les ponts d’envol des Akagi, Kaga (1ère division aéronavale), ainsi que sur l’Hiryu et le Soryu (2ème division aéronavale) : 108 moteurs démarrent. 36 bombardiers en piqué D3A Val sont sur les ponts de l’Akagi et du Kaga. 36 bombardiers-torpilleurs B5N Kate sont sur les ponts d’envol de l’Hiryu et du Soryu.
Chaque porte-avions japonais va fournir pour l’escorte 9 Zero soit un total de 36 chasseurs.
Les appareils sont équipés des bombes destinées à traité objectif terrestre. C’est une répétition de l’attaque sur Pearl Harbor du 7 décembre 1941 qui est espéré du côté japonais
Les CAP (atrouille aérienne de combat) seront assurés au-dessus de la flotte par chacun des CV japonais. Les CAV Chikuma et Tone vont pour leur part envoyer en parallèle leurs hydravions de reconnaissance. Ils seront les yeux de la flotte vers l’est.
À 4 h 30 l’ordre de l’attaque est donné, les appareils s’envolent et après s’être regroupés, se dirigent d’un seul bloc vers Midway. Tous les groupes aériens prévus pour l’attaque, la reconnaissance et les CAP ont pris l’air méthodiquement. La seule exception, est l’hydravion n° 4 du Tone resté bloqué sur sa catapulte qui prendra son envol avec 30 minutes de retard.
Dans le même temps, 15 B-17 chargées en bombes perforantes décollent aussi de Midway pour retrouver et attaquer à nouveau les navires japonais aperçus la veille au sud-ouest.
Le vice-amiral Nagumo sur l’Hiryu, suivant prudemment la doctrine aéronavale japonaise, a conservé en réserve les Kate de l’Akagi et du Kaga. Ces bombardiers torpilleurs sont armés de torpilles pour attaquer toutes menaces qui viendraient de la mer. Dans les hangars de l’Hiryu et du Soryu, on retrouve quelques Vals gardés en réserve et une douzaine de chasseurs Zéro sur chacun des CV. À noter que sur le pont du Soryu, un nouveau type d’appareil a été mis à la disposition du Kidō Butai pour ses premiers essais opérationnels : le Yokosuka D4Y Judy.
Toutefois, cette tactique à une faille. Les 4 CV japonais ont lancé chacun des groupes aériens. Ce qui veut dire que les 4 ponts d’envol sont sollicités à la fois pour le lancement du raid aérien, mais également le seront pour le retour des groupes aériens. Les 4 ponts devront donc être dégagés en même temps. Le vice-amiral Nagumo n’a pas la possibilité d’avoir 1 ou 2 ponts d’envols libres en cas d’alerte pendant l’appontage des appareils du raid qui aura lieu dans quelques heures.
La reconnaissance japonaise, car il n’y a pas assez d’avions pour couvrir efficacement toutes les zones à surveiller et le mauvais temps rend difficiles les vols au nord-est et à l’est du groupe aéronaval. De plus il faut consacrer des vols de détection ASM à basse altitude tout autour de la TF de CV pour prévenir toute attaque de sous-marins ennemie. Les CVL Hosho et Zuiho, ainsi que les AV Chitose et Kamikawa Maru avec leurs groupes de reconnaissances sont trop en arrière pour apporter leur aide. Si ceux-ci permettent des vols ASM pour protéger la flotte, ils manquent à Nagumo pour ses reconnaissances. Mais dans l’esprit Yamamoto, ce détail est négligeable. Il pense que les CV américains sont soit positionnés à plusieurs milliers de miles dans le Pacifique sud ou bien en réparation. Hormis les sous-marins américains et les faibles forces aériennes basées à Midway, le danger est donc supposé faible.
À 5 h 30 alors le soleil vient de se lever, une des onze Catalina découvre à l’orée d’une zone nuageuse dans un grain de pluie à un peu plus de 350 km au nord-ouest de Midway, une nouveau TF japonais. L’information est immédiatement transmise à Midway. À 5 h 52, un nouveau message du Catalina annonce 2 CV, 2 BB, plusieurs CA et DD sans préciser le nombre. Nimitz a enfin la confirmation tant attendue de la position des CV japonais.
Ordre est donné aux 15 B-17 filants pleins sud-ouest (déjà à mi-chemin) d’abandonner leur objectif du sud-ouest (les transports) devenu secondaire pour leur nouvel objectif : la force de porte-avions positionnée à présent pour les B-17 au nord. Heureusement leur très grande autonomie leur permet un tel changement de cap.
Une minute plus tard, Midway reçoit un nouveau message d’un autre PBY positionné au sud-est du Catalina précédent. Le message fait état d’une grosse force japonaise estimée à une centaine d’appareils volants en direction de Midway. Les 2 CV repérés par le Catalina ont déjà lancé leurs appareils depuis plus de 1 h 30. Immédiatement, les sirènes d’alerte de la base de Midway se mettent à hurler. Il est alors 6 h du matin, les avions-torpilleurs et bombardiers en piqué préparé pendant la nuit décollent immédiatement. Il a été décidé de les envoyer sans escorte attaquer les porte-avions japonais repérés. Les chasseurs F4F Wildcat et F2A Buffalo devant assurer la protection de Midway. Les radars américains de Midway repèrent à leur tour les avions japonais à haute altitude. Les Wildcats et les vieux Buffalo du Corps des Marines prennent leur envol pour établir une CAP et intercepter les Japonais à 35 km de la base.
Les Catalina en mission de reconnaissance reçoivent l’ordre de ne pas revenir sur la base de Midway pour se ravitailler, mais de filer plus à l’ouest vers la sécurité de l’atoll de la Frégate française.
Plus aucun appareil en état de vol n’est au sol sur les pistes ou hangars. Les Américains ont gardé en mémoire la catastrophe des appareils US bien alignée sur les pistes de Pearl Harbor qui ont été détruit au sol par l’aviation japonaise 6 mois plus tôt. Là les pilotes japonais ne trouveront plus rien…
Enfin les 12 PT-Boats (vedette lance-torpilles) ont levé l’ancre pour le large avec la mission de contribuer à la défense antiaérienne avec leurs lourdes mitrailleuses et de secourir les pilotes US qui pourront être abattus autour de l’île.
À 6 h 20 les chasseurs américains sont pris dans un dogfight inégal. Les Wilcat et les Buffalo vieillissants subissent de lourdes pertes face aux Zero japonais plus maniables et pilotés par l’élite de la flotte aéronavale. Les Américains abattent 3 Zero et 4 Vals contre 3 Wildcats et Buffalo abattus… Plusieurs appareils américains doivent effectuer des atterrissages forcés les endommageant définitivement. À la fin de l’attaque, il ne reste plus que 2 Buffalo en état de voler sur les 21 qui ont décollé 2 heures plus tôt.
À 6 h 31, les appareils japonais commencent leur bombardement de la base américaine en l’abordant par le nord. Les Kate du lieutenant Joichi Tomonaga arrivent les premiers. Celui-ci est déçu. Il n’y a pas un appareil américain en état de voler sur la base. L’attaque-surprise a échoué. Sa deuxième mission est d’annihiler la DCA US pour ouvrir la voie aux Vals qui suivent les Kate. Les bombardiers en piqué ont pour mission la destruction des infrastructures (hangars, centres radio, réservoirs, centrale électrique).
Fait improbable la piste n’est presque pas endommagée, car les des Japonais veulent préserver en prévision d’une future utilisation. C’est d’ailleurs la conclusion que vont en tirer les Américains.
Au-dessus de la mêlée, le lieutenant Tomonaga peut observer que l’aviation des bombardiers américains n’a pas été anéantie et que la défense antiaérienne est toujours très virulente. À 7 h, il envoie un message à l’attention du vice-amiral Nagumo sur la nécessité d’un deuxième raid sur Midway. À 7 h après 30 minutes d’attaque, les appareils japonais reprennent le chemin du retour vers leurs CV avec la perte de 3 Kate, 3 Vals, 3 Zero ainsi que 15 Zero et 3 Vals endommagés.
Le 3 juin à 9 h 4, un Catalina aperçoit une flotte à 700 miles au sud-ouest de Midway. L’équipage signale 2 transports et 2 dragueurs de mines (PG). Malgré le danger de se faire intercepter, l’équipage décide d’envoyer un message radio ne voulant pas attendre de rentrer à la base pour annoncer la nouvelle.
À 9 h 25, nouveau message qui signale le corps principal de la flotte. Poursuivant sa route, à 11 h 25 le Catalina envoi un 3ème message qui annonce cette fois l’observation d’un CVL, de 2 BB et de plusieurs CA.
L’information est bien reçue. Le premier groupe d’attaque décolle de Midway à 12 h 30 avec neuf B-17. Quatre heures plus tard à 16 h 40, les pilotes américains retrouvent le convoi de transport japonais à 1 060 km à l’ouest. Aucun avion ennemi en l’air : les Japonais n’ont sans doute pas imaginé être attaqués si loin au large. De leur côté les pilotes de l’US Army n’ont jamais vu le feu. Pris sous un tir de DCA nourri, ils larguent leurs bombes sur les navires. Si plusieurs coups au but sont revendiqués -5 selon les bombardiers — aucune bombe ne cause de dommages significatifs. Même si, semble-t-il, un CA et un AP ont été touchés sans gravité. La flotte impériale japonaise continue inexorablement sa route vers Midway.
Pour l’amiral Nimitz, qui suit les rapports transmis par les téléscripteurs depuis son bureau à Pearl Harbor, cette TF n’est pas la plus dangereuse à ses yeux. Les cuirassés et porte-avions n’ont toujours pas été découverts. Les reconnaissances additionnelles n’ont rien donné et seuls ces premiers éléments signalés au sud-ouest peuvent être positionnés. Les TBF Avenger, les SBD Dauntless ainsi que les SB2U Vindicator n’ont pas assez d’autonomie pour tenter d’attaquer ces navires. Et les pilotes de l’US Army n’ont pas l’entrainement pour mener une nouvelle attaque qui se déroulerait de nuit. Ce sont donc des Catalinas que l’on décide d’envoyer en mission de torpillage. Ceux-ci ont volé toute la journée lors des missions de recherche. Beaucoup à leur retour à la base ont besoin de maintenance. Seuls 4 semblent aptes à opérer en cette nuit du 3 au 4 juin. Les équipages les moins fatigués sont choisis parmi les nombreux volontaires. Les pleins faits, les torpilles chargées, le personnel de la base de Midway peut entendre les 4 Catalina prendre leur envol en pleine nuit.
Le 4 juin, à 1 h 20 du matin, les Catalina retrouvent la TF Japonaise. Sous la clarté de la Lune, un Catalina parvient à toucher le pétrolier (AO) Akebono Maru. Ce dernier pourra rentrer au Japon malgré les dégâts subis. Ce sera la seule torpille américaine à toucher une cible dans cette journée qui sera pourtant chargée.
Toutefois ce pétrolier n’était pas un cuirassé et encore moins un porte-avions. Il est clair que la flotte japonaise continue d’avancer vers Midway.
Nimitz s’interroge sur la localisation de la flotte principale des Japonais, mais de leur côté, les hommes de Midway persuadés qu’ils ont affaire à la force principale repérée dans le sud-ouest. Les conversations vont bon train dans les ateliers de maintenances, les armureries, autour des pièces de DCA, dans les abris ou bien dans les mess de la base. Tous s’attendent à partir au combat quand l’aube se lèvera. Une journée chargée, qui sera peut-être leur dernière…
À 4 h, 11 des Catalyna américains rentrés le soir précédent repartent en mission de reconnaissance après plusieurs heures de maintenance misent à profit par leur équipage pour se reposer.
À 4 h 15, alors qu’il fait encore nuit, sur les ponts d’envol des Akagi, Kaga (1ère division aéronavale), ainsi que sur l’Hiryu et le Soryu (2ème division aéronavale) : 108 moteurs démarrent. 36 bombardiers en piqué D3A Val sont sur les ponts de l’Akagi et du Kaga. 36 bombardiers-torpilleurs B5N Kate sont sur les ponts d’envol de l’Hiryu et du Soryu.
Chaque porte-avions japonais va fournir pour l’escorte 9 Zero soit un total de 36 chasseurs.
Les appareils sont équipés des bombes destinées à traité objectif terrestre. C’est une répétition de l’attaque sur Pearl Harbor du 7 décembre 1941 qui est espéré du côté japonais
Les CAP (atrouille aérienne de combat) seront assurés au-dessus de la flotte par chacun des CV japonais. Les CAV Chikuma et Tone vont pour leur part envoyer en parallèle leurs hydravions de reconnaissance. Ils seront les yeux de la flotte vers l’est.
À 4 h 30 l’ordre de l’attaque est donné, les appareils s’envolent et après s’être regroupés, se dirigent d’un seul bloc vers Midway. Tous les groupes aériens prévus pour l’attaque, la reconnaissance et les CAP ont pris l’air méthodiquement. La seule exception, est l’hydravion n° 4 du Tone resté bloqué sur sa catapulte qui prendra son envol avec 30 minutes de retard.
Dans le même temps, 15 B-17 chargées en bombes perforantes décollent aussi de Midway pour retrouver et attaquer à nouveau les navires japonais aperçus la veille au sud-ouest.
Le vice-amiral Nagumo sur l’Hiryu, suivant prudemment la doctrine aéronavale japonaise, a conservé en réserve les Kate de l’Akagi et du Kaga. Ces bombardiers torpilleurs sont armés de torpilles pour attaquer toutes menaces qui viendraient de la mer. Dans les hangars de l’Hiryu et du Soryu, on retrouve quelques Vals gardés en réserve et une douzaine de chasseurs Zéro sur chacun des CV. À noter que sur le pont du Soryu, un nouveau type d’appareil a été mis à la disposition du Kidō Butai pour ses premiers essais opérationnels : le Yokosuka D4Y Judy.
Toutefois, cette tactique à une faille. Les 4 CV japonais ont lancé chacun des groupes aériens. Ce qui veut dire que les 4 ponts d’envol sont sollicités à la fois pour le lancement du raid aérien, mais également le seront pour le retour des groupes aériens. Les 4 ponts devront donc être dégagés en même temps. Le vice-amiral Nagumo n’a pas la possibilité d’avoir 1 ou 2 ponts d’envols libres en cas d’alerte pendant l’appontage des appareils du raid qui aura lieu dans quelques heures.
La reconnaissance japonaise, car il n’y a pas assez d’avions pour couvrir efficacement toutes les zones à surveiller et le mauvais temps rend difficiles les vols au nord-est et à l’est du groupe aéronaval. De plus il faut consacrer des vols de détection ASM à basse altitude tout autour de la TF de CV pour prévenir toute attaque de sous-marins ennemie. Les CVL Hosho et Zuiho, ainsi que les AV Chitose et Kamikawa Maru avec leurs groupes de reconnaissances sont trop en arrière pour apporter leur aide. Si ceux-ci permettent des vols ASM pour protéger la flotte, ils manquent à Nagumo pour ses reconnaissances. Mais dans l’esprit Yamamoto, ce détail est négligeable. Il pense que les CV américains sont soit positionnés à plusieurs milliers de miles dans le Pacifique sud ou bien en réparation. Hormis les sous-marins américains et les faibles forces aériennes basées à Midway, le danger est donc supposé faible.
À 5 h 30 alors le soleil vient de se lever, une des onze Catalina découvre à l’orée d’une zone nuageuse dans un grain de pluie à un peu plus de 350 km au nord-ouest de Midway, une nouveau TF japonais. L’information est immédiatement transmise à Midway. À 5 h 52, un nouveau message du Catalina annonce 2 CV, 2 BB, plusieurs CA et DD sans préciser le nombre. Nimitz a enfin la confirmation tant attendue de la position des CV japonais.
Ordre est donné aux 15 B-17 filants pleins sud-ouest (déjà à mi-chemin) d’abandonner leur objectif du sud-ouest (les transports) devenu secondaire pour leur nouvel objectif : la force de porte-avions positionnée à présent pour les B-17 au nord. Heureusement leur très grande autonomie leur permet un tel changement de cap.
Une minute plus tard, Midway reçoit un nouveau message d’un autre PBY positionné au sud-est du Catalina précédent. Le message fait état d’une grosse force japonaise estimée à une centaine d’appareils volants en direction de Midway. Les 2 CV repérés par le Catalina ont déjà lancé leurs appareils depuis plus de 1 h 30. Immédiatement, les sirènes d’alerte de la base de Midway se mettent à hurler. Il est alors 6 h du matin, les avions-torpilleurs et bombardiers en piqué préparé pendant la nuit décollent immédiatement. Il a été décidé de les envoyer sans escorte attaquer les porte-avions japonais repérés. Les chasseurs F4F Wildcat et F2A Buffalo devant assurer la protection de Midway. Les radars américains de Midway repèrent à leur tour les avions japonais à haute altitude. Les Wildcats et les vieux Buffalo du Corps des Marines prennent leur envol pour établir une CAP et intercepter les Japonais à 35 km de la base.
Les Catalina en mission de reconnaissance reçoivent l’ordre de ne pas revenir sur la base de Midway pour se ravitailler, mais de filer plus à l’ouest vers la sécurité de l’atoll de la Frégate française.
Plus aucun appareil en état de vol n’est au sol sur les pistes ou hangars. Les Américains ont gardé en mémoire la catastrophe des appareils US bien alignée sur les pistes de Pearl Harbor qui ont été détruit au sol par l’aviation japonaise 6 mois plus tôt. Là les pilotes japonais ne trouveront plus rien…
Enfin les 12 PT-Boats (vedette lance-torpilles) ont levé l’ancre pour le large avec la mission de contribuer à la défense antiaérienne avec leurs lourdes mitrailleuses et de secourir les pilotes US qui pourront être abattus autour de l’île.
À 6 h 20 les chasseurs américains sont pris dans un dogfight inégal. Les Wilcat et les Buffalo vieillissants subissent de lourdes pertes face aux Zero japonais plus maniables et pilotés par l’élite de la flotte aéronavale. Les Américains abattent 3 Zero et 4 Vals contre 3 Wildcats et Buffalo abattus… Plusieurs appareils américains doivent effectuer des atterrissages forcés les endommageant définitivement. À la fin de l’attaque, il ne reste plus que 2 Buffalo en état de voler sur les 21 qui ont décollé 2 heures plus tôt.
À 6 h 31, les appareils japonais commencent leur bombardement de la base américaine en l’abordant par le nord. Les Kate du lieutenant Joichi Tomonaga arrivent les premiers. Celui-ci est déçu. Il n’y a pas un appareil américain en état de voler sur la base. L’attaque-surprise a échoué. Sa deuxième mission est d’annihiler la DCA US pour ouvrir la voie aux Vals qui suivent les Kate. Les bombardiers en piqué ont pour mission la destruction des infrastructures (hangars, centres radio, réservoirs, centrale électrique).
Fait improbable la piste n’est presque pas endommagée, car les des Japonais veulent préserver en prévision d’une future utilisation. C’est d’ailleurs la conclusion que vont en tirer les Américains.
Au-dessus de la mêlée, le lieutenant Tomonaga peut observer que l’aviation des bombardiers américains n’a pas été anéantie et que la défense antiaérienne est toujours très virulente. À 7 h, il envoie un message à l’attention du vice-amiral Nagumo sur la nécessité d’un deuxième raid sur Midway. À 7 h après 30 minutes d’attaque, les appareils japonais reprennent le chemin du retour vers leurs CV avec la perte de 3 Kate, 3 Vals, 3 Zero ainsi que 15 Zero et 3 Vals endommagés.
Dernière édition par Thomas le Sam 10 Mar - 8:17, édité 1 fois
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Collectionneur aime ce message
Sueurs froides et indécision
Sueurs froides et indécision
Au même moment, plus au nord, Nimitz va activer ses atouts : les CV Enterprise et Hornet commandés par le contre-amiral Raymond Spruance.
Nimitz a placé la TF de Spruance au nord nord-est de Midway. À l’instar de Nagumo quelques heures plus tôt, Spruance a ordonné la mise en chauffe des moteurs des groupes de bombardiers embarqués. Les Enterprise et Hornet ont sur leurs ponts respectifs 18 Wildcats, 30 Devastator et enfin 63 Dauntless chargés en torpilles et bombes perforantes. Les pilotes lors de leur briefing ont été informés de leur objectif : les porte-avions japonais.
Les deux porte-avions lancent leurs groupes aériens entre 7 h et 7 h 55. Ordre est donné aux pilotes de ne pas attendre la formation des autres groupes. Dès qu’ils le peuvent, ils doivent entamer par escadrille avec ou sans escorte leur recherche en direction du point indiqué.
Pendant ce temps-là, les bombardiers américains partis de Midway avant l’attaque japonaise découvrent les premiers éléments de la force japonaise.
Le premier groupe concerne 6 Avenger, suivit de 3 B-26 chargés de qui arrive pratiquement en parallèle. 15 B-17 suivent pour une 3ème attaque à haute altitude. Enfin le 4ème groupe comprend 16 Dauntless suivis par 11 SBU2 Vindicator plus lents. Malheureusement les pilotes des Dauntless nouvellement formés n’ont pas encore reçu leur entrainement de bombardement en piqué à la différence de leurs confrères embarqués sur CV.
Nimitz a raclé les fonds de tiroirs et envoyé contre la flotte japonaise tout ce qu’il avait sous la main, y compris les jeunes pilotes à bord d’appareils obsolètes comme les Vindicator, Buffalo et Devastator.
À 7 h 10, les sirènes d’alerte sur les 4 porte-avions japonais sonnent pour la première fois de la
Les Avenger arrivent les premiers sur la TF de CV. Sur les 6 Avenger arrivant par tribord à 60 m au-dessus de l’eau, 5 sont abattus par 18 Zero de la CAP (dont 3 sans avoir eu l’occasion de lancer leur torpille…). L’Avenger survivant ayant lancé sa torpille en direction un CA à défaut de l’Akagi pourtant visé. Aucun coup au but ne va être observé. Le pilote américain blessé va réussir à poser son appareil à Midway à 9 h 40 son mitrailleur ventral tué et son dorsal dans le coma. L’appareil est criblé d’impacts.
Entre 7 h et 7 h 15, sur les porte-avions japonais Akagi, Kaga, Hiryu et Soryu deux groupes de Kate et de deux groupes de Val ont été gardés en réserve dans les hangars conformément à la doctrine japonaise. Ces Kate ont été armées de torpilles dans le cas d’une éventuelle rencontre avec un groupe naval ennemi. Les Vals sont encore dans l’attente de leur armement. Il faut ajouter à cela, les chasseurs des CAP qui ont épuisé leur munition ou qui ont besoin de refaire le plein de carburant après les premiers combats aériens dans le cadre de la CAP. Toutefois, le vice-amiral Nagumo doit à présent faire un choix. Il a entre les mains le message du lieutenant Joichi Tomonaga émis à la fin de l’attaque contre la base américaine de Midway. Le message préconise de mener une seconde attaque, comme il y a 6 mois sur Pearl Harbor. L’histoire se répète. L’attaque subie par la TF par le groupe des Avenger semble confirmer cette nécessité.
À 7 h 15, Nagumo se décide et ordonne d’armer les Vals en bombes explosives, et de remplacer les torpilles des Kate par des bombes explosives : objectif Midway. Les risques sont calculés, puisque les premiers rapports des hydravions d’observation ne font état d’aucune menace en mer.
L’US Navy semble loin du théâtre d’opérations. La surprise de l’attaque de la flotte japonaise mise en place par l’amiral Yamamoto semble avoir fonctionné sur mer à défaut de Midway pour l’aviation. Il faut à présent sécuriser la menace aérienne en provenance de Midway par un second bombardement massif. La base doit être prise au plus vite avant le 7 juin, date estimée de l’arrivée d’une flotte US qui serait envoyée depuis Pearl Harbor.
Les pilotes de cette future seconde attaque sur Midway sont convoqués pour un briefing. À leur tour, dans 2 heures ils vont pouvoir entamer leur vol pour Midway.
À 7 h 20 les B-26 attaquent. Les CV se lancent dans des manœuvres d’esquive. C’est donc par bâbord arrière que les B-26 attaquent. Les 18 Zero toujours en basse altitude changent de cibles et se jettent sur eux. En vol à 70 m au-dessus de l’eau avec pour objectif le plus gros CV, l’Akagi, deux B-26 larguent leurs torpilles à 700 m. Pour échapper aux tirs des chasseurs et de la DCA, un des B-26 survole au ras le pont d’envol du CV poursuivi par un chasseur. Les deux autres B-26 sont abattus et le 4ème, endommagé semble tenter de se précipité malgré tout sur le pont d’envol de l’Akagi. Sans succès.
Mais à 7 h 28, alors que les opérations de réarmement des Kate s’effectuent dans l’ordre et la discipline, Nagumo reçoit un message de l’hydravion n° 4 parti du Tone, le fameux hydravion qui a pris son envol avec plus d’une demi-heure. Cette fois-ci, le message annonce l’observation de ce qui semble être dix navires de surface, à 384 km au nord de Midway. Filant au sud-est à sur 20 nœuds.
À 7 h 45, l’alerte passée, Nagumo impressionné par la détermination des pilotes américains, prend la décision suivante : « Préparez-vous à attaquer les unités de la flotte ennemie. Laissez les torpilles sur les avions d’attaque qui n’ont pas encore été changés en bombes explosives ». Ce compromis laisse environ la moitié des Kate dans les hangars de l’Akagi et du Kaga équipés de torpilles et le reste des Kate équipés de bombes explosives pour la deuxième attaque sur Midway. Par contre, pour les Vals on continue l’équipement en bombes explosives pour objectifs terrestres. Les Japonais semblent sur le point de perdre l’initiative. Les événements extérieurs influencent les décisions japonaises.
À 7 h 47, Nagumo ordonne l’hydravion n° 4 du Tone d’identifier les types des navires de guerre américains et d’assurer une filature de ceux-ci. Il veut avoir au plus vite des informations sur la nature de la menace et surtout de garder les yeux dessus.
À 7 h 48 nouvelle alerte pour les Japonais, les Dauntless passent à l’action et devancent les lents Vindicator. Le leader de la formation est abattu par la DCA au moment où il entame sa descente, essayant malgré tout à maintenir son piqué il finit par s’écraser dans la mer. Il s’agit du Major Lofton R.Henderson le premier pilote du Corps de Marines tombé dans cette bataille. Son nom sera donné à l’aérodrome de Guadalcanal en son honneur par les Marines quelques semaines plus tard).
10 Zero foncent sur le reste des Dauntless en parallèle des tirs de DCA.
Cette fois-ci c’est le Hiryu qui est pris pour cible ! Plusieurs SDB Dauntless finissent en flamme. Les Zero attaquent furieusement les bombardiers en piqué lors de leur descente au risque de se faire abattre par leur propre DCA.
8 Dauntless sont abattus dans l’attaque. Sur les 8 autres, 6 sont tellement endommagés qu’ils seront irrécupérables à leur retour à la base de Midway. Sur l’un d’eux, on dénombre plus de 200 impacts. L’Hiryu quant à lui est intact. La TF japonaise se divise alors en deux. La 1ère division aéronavale (Akagi, Kaga) met la barre à tribord. La 2ème division aéronavale (Hiryu, Soryu) met le cap à bâbord.
En surface à 7 h 55, les veilleurs de l’USS Nautilus juchés sur le kiosque observent vers le nord-ouest des mâts à l’horizon. Cinq minutes l’alerte de plongée d’urgence retentit, car le submersible vient d’être repéré par des hydravions en mission ASM. La Nautilus réussit sa plongée d’urgence juste avant l’arrivée des hydravions. En immersion périscopique quelques bombes tombent dans la zone de plongée sans l’endommager.
Après l’éclatement des bombes, le commandant ose une observation au périscope. Il sait que les hydravions ont une charge de bombe ASM limitée. Il tente donc sa chance.
Il peut en quelques secondes observer rapidement le BB Kirishima, le croiseur léger (CL) Nagara, ainsi que 2 DD attaqués par des avions américains. L’opérateur de l’hydrophone annonce l’approche rapide de 2 destroyers. L’ordre d’immersion profonde est immédiatement exécuté. Dix minutes plus tard, la Nautilus subit un grenadage massif, mais sans conséquence.
7 h 58, nouveau message l’hydravion n° 4 : « La flotte ennemie est en route au 80 degrés, vitesse 20 nœuds ». Enfin à 8 h 9, l’hydravion du Tone annonce : « Les navires ennemis sont cinq croiseurs et cinq destroyers ». Nagumo respire, 5 CA et 5 DD ne représentent pas une menace importante pour son groupe aéronaval. De plus, toutes les attaques de Midway ont été repoussées sans qu’aucun de ses CV ne soit touché.
À 8 h 20 nouvelle d’alerte. Juste après les SDB Dauntless les servants des pièces de DCA cherchent leurs nouvelles cibles. Ils ne voient rien au ras de l’eau. Cette fois-ci c’est en très haute en altitude que la menace se trouve. Les B-17 arrivent du sud et bombardent l’Akagi, le Kaga et le Soryu. Ce sont les timoniers à la barre de chaque navire manœuvrent pour éviter les impacts des bombes tombant en chapelet. Aucun impact, même si les pilotes des B-17 affirmeront avoir coulé un CV japonais. Cependant, les B-17 contribuent à accentuer la désorganisation de la force japonaise et ne subissent aucune perte.
Toujours 8 h 20, l’officier des transmissions remet un feuillet à Nagumo. Il s’agit d’un nouveau message du l’hydravion n° 4 : « La force ennemie est accompagnée de ce qui semble être un porte-avions ». Immédiatement, Nagumo ordonne un nouveau contre-ordre. Le 3e en moins de 1 heure. Sur les 4 CV, toutes les Kate doivent à présent être équipé de torpilles et les Vals de bombes perforantes anti navires.
Aux timoniers est transmis un nouveau cap au nord-ouest pour faire face à la nouvelle menace. L’initiative semble s’éloigner de plus en plus pour les Japonais. Dans les hangars, sous les ponts d’envol le contre-ordre est automatiquement exécuté. Personne ne se pose de question. Il faut faire vite, dans la chaleur, sous les mouvements violents des manœuvres, avec le stress des attaques en cours. On ne voit rien des événements extérieurs. Par contre, les personnels des ateliers peuvent entendre le tir des DCA, le bruit des torpilleurs et bombardiers en piqué américain poursuivi par les chasseurs.
C’est à ce moment que les appareils ayant attaqué Midway arrivent au-dessus de la flotte. Les appareils japonais ont même rattrapé les lents Vindicator en cours de route. Aux alentours de 8 h 30, les lents SB2U de arrivent à hauteur de la TF japonaise qui est en train de se reformée pour apponter les premiers arrivants de l’attaque sur Midway. Pour les SB2U Vindicator, la partie est vraiment trop périlleuse face aux essaims de Zero massés autour des porte-avions.
Prudent ils se rabattent sur une autre grosse cible, le cuirassé Haruna. À 4000 m ils entament une descente infernale. 2 Vindicator sont abattus. Les Américains s’octroient deux impacts non confirmés.
À 8 h 30, l’USS Nautilus remonte en immersion périscopique, le commandant américain est stupéfait. Son sous-marin est au beau milieu de la Kidō Butai qui cherche à se regrouper après les attaques aériennes. Deux torpilles sont tirées sur le cuirassé Kirishima, sans succès. Le Nautilus repéré, replonge immédiatement et subit un nouveau grenadage. Nouvelle remontée périscopique à 9 h : cette fois-ci c’est un CV qui est aperçu. Nouvelle alerte avec une plongée profonde en urgence pour échapper à un grenadage du destroyer Arashi.
Cette fois-ci, l’activité en surface est trop intense pour oser remonter. Pendant 4 h le Nautilus va se faire oublier par son immersion profonde à vitesse lente en suivant la direction du bruit des hélices qui s’éloignent vers le nord nord-est.
Ces attaques étalées sur plus de 1 heure ont mis à mal la cohésion de la TF japonaise, aucun dégât n’est à déplorer sur les porte-avions et seuls deux Zero ont été abattus.
Les avions japonais sur le retour vont enfin pouvoir se poser sereinement sur leurs CV respectifs. Certains pilotes japonais ont déjà 4 h 30 de vol.
Le retour des groupes d’attaque US va s’étaler jusqu’à midi. Sur la base de Midway, les mécaniciens peuvent se faire une idée de la violence des combats en comparant la force aérienne américaine au retour des attaques par rapport au matin à 4 h. Si un renfort en B-17 est arrivé d’Hawaï, le reste des forces a fondu comme neige au soleil.
Pour Nagumo, envoyer les Kate et les Vals contre la TF américaine sans escorte serait un massacre inutile. Les attaques américaines du matin l’ont prouvé. Le vice-amiral semble avoir perdu l’initiative alors qu’il n’a pour l’instant mené qu’une seule attaque contre Midway. Il sait que le porte-avions américain aperçu par l’hydravion n° 4 du Tone n’a pas encore donné. Or, le vice-amiral japonais suppose que ce porte-avions US, informé par les attaquants de Midway, sait parfaitement où se trouve la Kidō Butai.
Il faut travailler au plus vite dans les hangars et sur les ponts d’envol dans le réarmement en torpilles et en bombes perforantes des appareils pour mener une attaque massive contre le porte-avions américain qui vient d’être détectée. Mais il faut également réorganiser la CAP pour récupérer des chasseurs Zero.
Nagumo, à présent, a oublié Midway. Hors ce que ne sait pas encore le vice-amiral japonais, c’est qu’il n’a pas 1 mais 3 CV américains en face de lui. Nous le savons déjà, l’amiral Raymond Spruance a sous son commandement 2 porte-avions : l’Enterprise et le Hornet. Mais une deuxième TF sous les ordres cette fois-ci de l’amiral Franck Fletcher avec pour bâtiment principal le Yorktown va entrer dans la partie. Le Yorktown qui a été fortement endommagé à la Bataille de la mer de Corail a été remis sur pied en 72 h à Pearl Harbor.
Au même moment, plus au nord, Nimitz va activer ses atouts : les CV Enterprise et Hornet commandés par le contre-amiral Raymond Spruance.
Nimitz a placé la TF de Spruance au nord nord-est de Midway. À l’instar de Nagumo quelques heures plus tôt, Spruance a ordonné la mise en chauffe des moteurs des groupes de bombardiers embarqués. Les Enterprise et Hornet ont sur leurs ponts respectifs 18 Wildcats, 30 Devastator et enfin 63 Dauntless chargés en torpilles et bombes perforantes. Les pilotes lors de leur briefing ont été informés de leur objectif : les porte-avions japonais.
Les deux porte-avions lancent leurs groupes aériens entre 7 h et 7 h 55. Ordre est donné aux pilotes de ne pas attendre la formation des autres groupes. Dès qu’ils le peuvent, ils doivent entamer par escadrille avec ou sans escorte leur recherche en direction du point indiqué.
Pendant ce temps-là, les bombardiers américains partis de Midway avant l’attaque japonaise découvrent les premiers éléments de la force japonaise.
Le premier groupe concerne 6 Avenger, suivit de 3 B-26 chargés de qui arrive pratiquement en parallèle. 15 B-17 suivent pour une 3ème attaque à haute altitude. Enfin le 4ème groupe comprend 16 Dauntless suivis par 11 SBU2 Vindicator plus lents. Malheureusement les pilotes des Dauntless nouvellement formés n’ont pas encore reçu leur entrainement de bombardement en piqué à la différence de leurs confrères embarqués sur CV.
Nimitz a raclé les fonds de tiroirs et envoyé contre la flotte japonaise tout ce qu’il avait sous la main, y compris les jeunes pilotes à bord d’appareils obsolètes comme les Vindicator, Buffalo et Devastator.
À 7 h 10, les sirènes d’alerte sur les 4 porte-avions japonais sonnent pour la première fois de la
Les Avenger arrivent les premiers sur la TF de CV. Sur les 6 Avenger arrivant par tribord à 60 m au-dessus de l’eau, 5 sont abattus par 18 Zero de la CAP (dont 3 sans avoir eu l’occasion de lancer leur torpille…). L’Avenger survivant ayant lancé sa torpille en direction un CA à défaut de l’Akagi pourtant visé. Aucun coup au but ne va être observé. Le pilote américain blessé va réussir à poser son appareil à Midway à 9 h 40 son mitrailleur ventral tué et son dorsal dans le coma. L’appareil est criblé d’impacts.
Entre 7 h et 7 h 15, sur les porte-avions japonais Akagi, Kaga, Hiryu et Soryu deux groupes de Kate et de deux groupes de Val ont été gardés en réserve dans les hangars conformément à la doctrine japonaise. Ces Kate ont été armées de torpilles dans le cas d’une éventuelle rencontre avec un groupe naval ennemi. Les Vals sont encore dans l’attente de leur armement. Il faut ajouter à cela, les chasseurs des CAP qui ont épuisé leur munition ou qui ont besoin de refaire le plein de carburant après les premiers combats aériens dans le cadre de la CAP. Toutefois, le vice-amiral Nagumo doit à présent faire un choix. Il a entre les mains le message du lieutenant Joichi Tomonaga émis à la fin de l’attaque contre la base américaine de Midway. Le message préconise de mener une seconde attaque, comme il y a 6 mois sur Pearl Harbor. L’histoire se répète. L’attaque subie par la TF par le groupe des Avenger semble confirmer cette nécessité.
À 7 h 15, Nagumo se décide et ordonne d’armer les Vals en bombes explosives, et de remplacer les torpilles des Kate par des bombes explosives : objectif Midway. Les risques sont calculés, puisque les premiers rapports des hydravions d’observation ne font état d’aucune menace en mer.
L’US Navy semble loin du théâtre d’opérations. La surprise de l’attaque de la flotte japonaise mise en place par l’amiral Yamamoto semble avoir fonctionné sur mer à défaut de Midway pour l’aviation. Il faut à présent sécuriser la menace aérienne en provenance de Midway par un second bombardement massif. La base doit être prise au plus vite avant le 7 juin, date estimée de l’arrivée d’une flotte US qui serait envoyée depuis Pearl Harbor.
Les pilotes de cette future seconde attaque sur Midway sont convoqués pour un briefing. À leur tour, dans 2 heures ils vont pouvoir entamer leur vol pour Midway.
À 7 h 20 les B-26 attaquent. Les CV se lancent dans des manœuvres d’esquive. C’est donc par bâbord arrière que les B-26 attaquent. Les 18 Zero toujours en basse altitude changent de cibles et se jettent sur eux. En vol à 70 m au-dessus de l’eau avec pour objectif le plus gros CV, l’Akagi, deux B-26 larguent leurs torpilles à 700 m. Pour échapper aux tirs des chasseurs et de la DCA, un des B-26 survole au ras le pont d’envol du CV poursuivi par un chasseur. Les deux autres B-26 sont abattus et le 4ème, endommagé semble tenter de se précipité malgré tout sur le pont d’envol de l’Akagi. Sans succès.
Mais à 7 h 28, alors que les opérations de réarmement des Kate s’effectuent dans l’ordre et la discipline, Nagumo reçoit un message de l’hydravion n° 4 parti du Tone, le fameux hydravion qui a pris son envol avec plus d’une demi-heure. Cette fois-ci, le message annonce l’observation de ce qui semble être dix navires de surface, à 384 km au nord de Midway. Filant au sud-est à sur 20 nœuds.
À 7 h 45, l’alerte passée, Nagumo impressionné par la détermination des pilotes américains, prend la décision suivante : « Préparez-vous à attaquer les unités de la flotte ennemie. Laissez les torpilles sur les avions d’attaque qui n’ont pas encore été changés en bombes explosives ». Ce compromis laisse environ la moitié des Kate dans les hangars de l’Akagi et du Kaga équipés de torpilles et le reste des Kate équipés de bombes explosives pour la deuxième attaque sur Midway. Par contre, pour les Vals on continue l’équipement en bombes explosives pour objectifs terrestres. Les Japonais semblent sur le point de perdre l’initiative. Les événements extérieurs influencent les décisions japonaises.
À 7 h 47, Nagumo ordonne l’hydravion n° 4 du Tone d’identifier les types des navires de guerre américains et d’assurer une filature de ceux-ci. Il veut avoir au plus vite des informations sur la nature de la menace et surtout de garder les yeux dessus.
À 7 h 48 nouvelle alerte pour les Japonais, les Dauntless passent à l’action et devancent les lents Vindicator. Le leader de la formation est abattu par la DCA au moment où il entame sa descente, essayant malgré tout à maintenir son piqué il finit par s’écraser dans la mer. Il s’agit du Major Lofton R.Henderson le premier pilote du Corps de Marines tombé dans cette bataille. Son nom sera donné à l’aérodrome de Guadalcanal en son honneur par les Marines quelques semaines plus tard).
10 Zero foncent sur le reste des Dauntless en parallèle des tirs de DCA.
Cette fois-ci c’est le Hiryu qui est pris pour cible ! Plusieurs SDB Dauntless finissent en flamme. Les Zero attaquent furieusement les bombardiers en piqué lors de leur descente au risque de se faire abattre par leur propre DCA.
8 Dauntless sont abattus dans l’attaque. Sur les 8 autres, 6 sont tellement endommagés qu’ils seront irrécupérables à leur retour à la base de Midway. Sur l’un d’eux, on dénombre plus de 200 impacts. L’Hiryu quant à lui est intact. La TF japonaise se divise alors en deux. La 1ère division aéronavale (Akagi, Kaga) met la barre à tribord. La 2ème division aéronavale (Hiryu, Soryu) met le cap à bâbord.
En surface à 7 h 55, les veilleurs de l’USS Nautilus juchés sur le kiosque observent vers le nord-ouest des mâts à l’horizon. Cinq minutes l’alerte de plongée d’urgence retentit, car le submersible vient d’être repéré par des hydravions en mission ASM. La Nautilus réussit sa plongée d’urgence juste avant l’arrivée des hydravions. En immersion périscopique quelques bombes tombent dans la zone de plongée sans l’endommager.
Après l’éclatement des bombes, le commandant ose une observation au périscope. Il sait que les hydravions ont une charge de bombe ASM limitée. Il tente donc sa chance.
Il peut en quelques secondes observer rapidement le BB Kirishima, le croiseur léger (CL) Nagara, ainsi que 2 DD attaqués par des avions américains. L’opérateur de l’hydrophone annonce l’approche rapide de 2 destroyers. L’ordre d’immersion profonde est immédiatement exécuté. Dix minutes plus tard, la Nautilus subit un grenadage massif, mais sans conséquence.
7 h 58, nouveau message l’hydravion n° 4 : « La flotte ennemie est en route au 80 degrés, vitesse 20 nœuds ». Enfin à 8 h 9, l’hydravion du Tone annonce : « Les navires ennemis sont cinq croiseurs et cinq destroyers ». Nagumo respire, 5 CA et 5 DD ne représentent pas une menace importante pour son groupe aéronaval. De plus, toutes les attaques de Midway ont été repoussées sans qu’aucun de ses CV ne soit touché.
À 8 h 20 nouvelle d’alerte. Juste après les SDB Dauntless les servants des pièces de DCA cherchent leurs nouvelles cibles. Ils ne voient rien au ras de l’eau. Cette fois-ci c’est en très haute en altitude que la menace se trouve. Les B-17 arrivent du sud et bombardent l’Akagi, le Kaga et le Soryu. Ce sont les timoniers à la barre de chaque navire manœuvrent pour éviter les impacts des bombes tombant en chapelet. Aucun impact, même si les pilotes des B-17 affirmeront avoir coulé un CV japonais. Cependant, les B-17 contribuent à accentuer la désorganisation de la force japonaise et ne subissent aucune perte.
Toujours 8 h 20, l’officier des transmissions remet un feuillet à Nagumo. Il s’agit d’un nouveau message du l’hydravion n° 4 : « La force ennemie est accompagnée de ce qui semble être un porte-avions ». Immédiatement, Nagumo ordonne un nouveau contre-ordre. Le 3e en moins de 1 heure. Sur les 4 CV, toutes les Kate doivent à présent être équipé de torpilles et les Vals de bombes perforantes anti navires.
Aux timoniers est transmis un nouveau cap au nord-ouest pour faire face à la nouvelle menace. L’initiative semble s’éloigner de plus en plus pour les Japonais. Dans les hangars, sous les ponts d’envol le contre-ordre est automatiquement exécuté. Personne ne se pose de question. Il faut faire vite, dans la chaleur, sous les mouvements violents des manœuvres, avec le stress des attaques en cours. On ne voit rien des événements extérieurs. Par contre, les personnels des ateliers peuvent entendre le tir des DCA, le bruit des torpilleurs et bombardiers en piqué américain poursuivi par les chasseurs.
C’est à ce moment que les appareils ayant attaqué Midway arrivent au-dessus de la flotte. Les appareils japonais ont même rattrapé les lents Vindicator en cours de route. Aux alentours de 8 h 30, les lents SB2U de arrivent à hauteur de la TF japonaise qui est en train de se reformée pour apponter les premiers arrivants de l’attaque sur Midway. Pour les SB2U Vindicator, la partie est vraiment trop périlleuse face aux essaims de Zero massés autour des porte-avions.
Prudent ils se rabattent sur une autre grosse cible, le cuirassé Haruna. À 4000 m ils entament une descente infernale. 2 Vindicator sont abattus. Les Américains s’octroient deux impacts non confirmés.
À 8 h 30, l’USS Nautilus remonte en immersion périscopique, le commandant américain est stupéfait. Son sous-marin est au beau milieu de la Kidō Butai qui cherche à se regrouper après les attaques aériennes. Deux torpilles sont tirées sur le cuirassé Kirishima, sans succès. Le Nautilus repéré, replonge immédiatement et subit un nouveau grenadage. Nouvelle remontée périscopique à 9 h : cette fois-ci c’est un CV qui est aperçu. Nouvelle alerte avec une plongée profonde en urgence pour échapper à un grenadage du destroyer Arashi.
Cette fois-ci, l’activité en surface est trop intense pour oser remonter. Pendant 4 h le Nautilus va se faire oublier par son immersion profonde à vitesse lente en suivant la direction du bruit des hélices qui s’éloignent vers le nord nord-est.
Ces attaques étalées sur plus de 1 heure ont mis à mal la cohésion de la TF japonaise, aucun dégât n’est à déplorer sur les porte-avions et seuls deux Zero ont été abattus.
Les avions japonais sur le retour vont enfin pouvoir se poser sereinement sur leurs CV respectifs. Certains pilotes japonais ont déjà 4 h 30 de vol.
Le retour des groupes d’attaque US va s’étaler jusqu’à midi. Sur la base de Midway, les mécaniciens peuvent se faire une idée de la violence des combats en comparant la force aérienne américaine au retour des attaques par rapport au matin à 4 h. Si un renfort en B-17 est arrivé d’Hawaï, le reste des forces a fondu comme neige au soleil.
Pour Nagumo, envoyer les Kate et les Vals contre la TF américaine sans escorte serait un massacre inutile. Les attaques américaines du matin l’ont prouvé. Le vice-amiral semble avoir perdu l’initiative alors qu’il n’a pour l’instant mené qu’une seule attaque contre Midway. Il sait que le porte-avions américain aperçu par l’hydravion n° 4 du Tone n’a pas encore donné. Or, le vice-amiral japonais suppose que ce porte-avions US, informé par les attaquants de Midway, sait parfaitement où se trouve la Kidō Butai.
Il faut travailler au plus vite dans les hangars et sur les ponts d’envol dans le réarmement en torpilles et en bombes perforantes des appareils pour mener une attaque massive contre le porte-avions américain qui vient d’être détectée. Mais il faut également réorganiser la CAP pour récupérer des chasseurs Zero.
Nagumo, à présent, a oublié Midway. Hors ce que ne sait pas encore le vice-amiral japonais, c’est qu’il n’a pas 1 mais 3 CV américains en face de lui. Nous le savons déjà, l’amiral Raymond Spruance a sous son commandement 2 porte-avions : l’Enterprise et le Hornet. Mais une deuxième TF sous les ordres cette fois-ci de l’amiral Franck Fletcher avec pour bâtiment principal le Yorktown va entrer dans la partie. Le Yorktown qui a été fortement endommagé à la Bataille de la mer de Corail a été remis sur pied en 72 h à Pearl Harbor.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Le basculement
Le basculement
Le plan de Nagumo est logique et rationnel. Cependant, le contre-amiral Tamon Yamaguchi, commandant la 2ème division aéronavale (Hiryu et Soryu), envoie un message à Nagumo proposant d’attaquer immédiatement le CV américain avec ses Val même avec une faible escorte. Tous ses bombardiers en piqué n’avaient pas eu le temps d’être approvisionné en HE avant que le contre ordre pour des bombes AP soit parvenu aux armuriers de l’Hiryu et du Soryu. A la différence des Kate armé de torpille, puis en HE pour terminer en AP sur l’Akagi et le Kaga, l’équipement des Val en AP a été plus rapide. Nagumo rejette cette proposition. Et confirme une attaque massive avec une bonne escorte à l’abri des nuages, par une TF regroupée et éloignée de Midway après avoir récupéré toute la première vague. Aux yeux de Yamaguchi, le pari est à haut risque, si le CV américain les attaquait le premier la situation pourrait tourner à la catastrophe.
A 9h17, le pari parait gagné pour Nagumo. Le dernier appareil vient juste de se poser sur le pont de l’Akagi. Il en est de même pour les Kaga, Hiryu et Soryu. Plusieurs chasseurs de la CAP ont également été récupérés. Le personnel s’active à faire descendre les appareils dans les ateliers sous les ponts pendant que la 2ème vague monte pour prendre son envol. A peine 3 minutes plus tard, les sirènes d’alerte se mettent à hurler pour la 6ème fois en 2 heures.
Que s’est-il passé ? Informé depuis l’aube par l’observation du Catalina, Fletcher (TF Yorktown) qui commande Spruance (TF Hornet et Enterprise) a cherchés à se rapprocher à plein vitesse de la TF japonaise. La TF Hornet et Entreprise est la plus proche. Le Yorktown de Fletcher et sa couverture est gardé en réserve. Spruance doit son commandement à la recommandation de l’amiral Halsey. Ce dernier a dû céder sa place à cause d’une maladie de peau est rentré à Pearl Harbor pour être traiter.
L’amiral Spruance dans la salle de commandement du Hornet à reçu les deux informations suivantes : Celle d’un Catalina l’informant de la TF des CV (5h30 et 5h52) et celle d’un Catalina qui a observé le passage du raid japonais sur Midway (5h53). Fletcher lui ordonne d’attaquer le plus tôt possible la flotte japonaise.
En attendant, pour les porte-avions il est impossible d’apporter une aide à la base de Midway. Du fait de la distance, mais également pour préserver leurs forces et surtout conserver l’effet de surprise.
L’amiral Spruance a un autre plan pour réagir. Il fait calculer par son équipe des opérations l’horaire estimée du retour de la force de frappe japonaise auprès des CV. A partir de 6h30, le Hornet apprend l’attaque sur Midway. Les opérateurs suivant cet horaire estime le retour des japonais à leurs bases flottantes vers les 8h30. Son idée : cueillir la flotte japonaise au moment du retour des AF épuisées. Les ponts seront surchargés d’appareils, les CV ne pourront pas lancer une défense efficace. Seul problème, la distance qui sépare les deux flottes.
A 7h la distance entre les deux flotte ayant été assez réduite aux yeux de Spruance qui donne l’ordre de décollage pour les appareils du Hornet et de l’Enterprise. Le Yorktown gardé en réserve reste indépendant dans sa décision. Spruance et Fletcher ont décidé de manœuvrer séparément.
Sur le Hornet, se sont les 15 Devastator (qui décollent. Les Devastator étant plus lent partent au-devant sans attendre les autres groupes. Les Dauntless et les Wildcat, plus rapide, vont les rejoindre au cours du vol. Sur l’Enterprise, ce sont plus de 30 Dauntless qui prennent l’air en premier. Le capitaine Murray de l’Enterprise retient ses Dauntless pendant 30 minutes. Ces derniers gaspillent donc leur carburant à tourner en rond en attendant que le reste des groupes du CV les rejoignent au-dessus de l’Enterprise. Hors un incident ce produit lors du lancement d’un Devastator retardant les opérations.
A 7h28, l’hydravion n°4 du Tone voit pour la première fois au loin les silhouettes des navires de la TF du Yorktown et transmet aussitôt son message à l’attention de la flotte de l’IJN. Les Hornet et Entreprise, hors de vue du l’hydravion, sont en train de lancer depuis 1/2h leurs groupes. Le Yorktown va commencer à le faire dans 1/2h. Chez les japonais on est en train de désarmer les Kate de leurs torpilles pour les équipés en parallèle des Val de bombes HE.
A 8h, à bord du Yorktown, le risque devient trop grand de laisser le porte-avion avec son pont d’envol chargé à craquer de bombardiers armés, les réservoirs plein. L’amiral Fletcher ordonne au chef des opérations sur le Yorktown de lancer les groupes du porte-avions. Celui-ci a mis à contribution ses machines à pleine vitesse pour se rapprocher des japonais. Les hauts parleurs sur le pont d’envol ordonne le décollage des groupes 12 Devastator, 33 Dauntless protégé par 15 Wildcat. 15 Wildcat sont conservées pour les rotations de la CAP au-dessus de la TF.
Sur le Yorktown, après l’expérience de la Bataille de la Mer de Corail, les équipes sont plus aguerries. Le décollage de tous ces groupes d’avions s’effectue en moins de 40 minutes. Et c’est d’un seul bloc que les groupes filent en direction de l’ennemie. Autre avantage, les pilotes ont bénéficié d’un dernier briefing et connaissent les toutes dernières positions indiqués par les attaquants de Midway. Ils vont donc pouvoir prendre la bonne direction immédiatement.
Juste avant de lancer leurs groupes à partir de 7h, les Hornet et Entreprise, filant au sud-ouest en direction de la TF japonaise, ont viré sur babord sud-est. Le Yorktown pour sa part le pont chargé de bombardiers armés a maintenu son cap au sud-ouest. A partir de 7h20, c’est le Yorktown qui se trouve à présent le plus près de la TF japonaise, les Hornet et Enterprise se retrouvent en arrière gauche à plusieurs miles…
Dans leur quête, les Wildcat et Dauntless du Hornet ne rattrapent pas les Devastator. En effet ces derniers filent sur une ligne plus au nord et ne trouveront d’ailleurs jamais la flotte. A court de carburant, les uns et les autres vont faire demi-tour pour retourner sur le Hornet, ou bien sur Midway suivant leur jauge de carburant.
Les Dauntless eux cherchent sur une route trop au sud. L’ordre de Nagumo de suivre un nouveau cap au 70 nord-est a trompé involontairement les américains. Les Devastator ne peuvent que constater qu’ils n’ont pas été rejoint par les Wildcat du Hornet. Ces 15 Devastator lents et vulnérables sont seuls au-dessus de l’Océan Pacifique. Soudain, dans les écouteurs des uns et des autres, est émis le même message : « silhouettes observées ». Ils sont tombés sur la Task Force japonaise.
A 9h20, alors que le dernier appareil japonais ne s’est posé que depuis 3 minutes sur l’Akagi, les observateurs japonais donnent l’alerte. Les sirènes sur tous les navires retentissent. Sans escorte, ne pouvant pas attendre plus longtemps les yeux rivés sur la jauge à carburant, les Devastator du Hornet se lance à l’assaut de la TF japonaise et du Soryu. Les Devastator du Hornet attaquent de face. La flotte japonaise entame un demi-tour serrée à 180°.
A 9h36, plus aucun des 15 Devastator n’est encore dans les airs. Tous les avions torpilleurs ont été abattus par les Zero, la plus part n’ont pas eu la possibilité de lancer leur torpille. Pas une seule égratignure sur les navires de l’IJN. Sur les 30 membres d’équipage, un seul pilote a survécu. Il sera récupéré après la bataille par un Catalina de recherche.
Nagumo peut à nouveau respirer. Les 50 Zero déployés ont fait merveille. Par contre la plus part sont à présent positionnés à basse Altitude.
Il est 10h10, lorsque pour la 7ème fois les sirènes d’alerte japonaises retentissent. Ce sont les lents et fragile Devastator de l’Enterprise qui passent à l’attaque à basse altitude, mais cette fois ils sont escortés de chasseurs Wildcat. Cette fois-ci, c’est par le flanc sud que les torpilleurs approchent le Kaga.
Le commandant a voulu créer 2 groupes pour prendre le CV en tenaille. Cette tactique a pris 20mn aux lents Devastator soit beaucoup trop de temps du coup les Zero rappliquent de toute part. Là aussi c’est un massacre.
Les Wildcat sont vite débordés par les Zero plus nombreux et avantagés dans des dogfights tournoyants. Les Zero en surnombre peuvent s’en prendre aux vulnérables Devastator qui sont abattus les uns après les autres dans leur lente progression en ligne droite.
Sur les 14 Devastator seulement 5 s’en sortiront. Ces 5 Devastator lancent leurs 5 torpilles qui ratent toutes le Kaga manœuvrant à tribord et bâbord. Les autres Devastator ont été abattus trop loin du Kaga pour pouvoir lancer les avions s’écrasent dans la mer avec leurs torpilles accrochées.
Bilan des attaques des torpilleurs des Hornet et Enterprise : 28 appareils, 56 membres d’équipage perdus et pas une torpille au but.
Nagumo peut remercier ses pilotes de Zero. Ils ont, avec les servants de DCA et les timoniers, sauvés la flotte. Côté Zero, la fatigue se fait ressentir, plusieurs appareils sont à cours de munition et de carburant. Car c’est là un autre problème, les Zero ont pour la plupart été attirés en basse altitude les attaques de torpilleurs au ras des flots. Or à présent, en haut altitude, la CAP est clairsemée.
De son côté le groupe de Dauntless de l’Enterprise s’est perdu en de vaines recherches trop au sud. Les jauges à carburant sont dangereusement basses. Dans la logique, le chef de groupe devrait ordonner un retour vers l’Enterprise pour éviter de finir dans l’eau. C’est à ce moment-là que les pilotes aperçoivent un DD isolé, filant à vive allure vers le nord-est au 70. Ce japonais, c’est l’Arashi. Ce dernier est resté en retrait de la TF japonaise pour tenter de traquer l’USS Nautilus. Les Dauntless prennent l’orientation du DD Arashi comme un indicateur et le doublent sens lui accorder la moindre attention.
A 10h20, les Dauntless trouvent les porte-avions japonais. Ordre est donné aux interphones de prendre de l’altitude. La flotte file à présent au 330. Les bombardiers arrivant du sud, c’est par bâbord de la TF que les 30 Dauntless sans escorte approchent à haute altitude.
Ils détectent l’Akagi et le Kaga ainsi le Soryu plus loin. Le Hiryu est hors de sa vue. Les Dauntless pénètrent l’espace aérien de la TF sans être inquiétés. Par contre plus bas, les Zero affluent de toute part pour s’attaquer aux Wildcat et Devastator.
Au nord-est, à haute altitude un autre groupe de Dauntless s’approchent sans être inquiétés par la chasse japonaise.
Le hasard a voulu que les Dauntless de l’Enterprise, arrivent au même moment que les Devastator, Wildcat et Dauntless du Yorktown partis 1 heure plus tard qu’eux.
Ces derniers qui ont bénéficié d’un départ plus tardif ont eu les toutes dernières coordonnées de la position présumée des japonais Ils les ont trouvés plus rapidement.
C’est donc, 60 Dauntless en 2 groupes qui arrivent sur des fronts opposés à haute altitude, plus 12 Devastator escortés par 6 Wildcat à basse altitude qui abordent pour la 8ème fois la TF japonaise.
Nagumo n’a pas gagné son pari « le porte-avions américain » a attaqué en premier. Ces ponts d’envol sont pleins à craquer d’appareil chargés de bombes et de torpilles en plus des appareils venant juste d’apponter. Les équipes d’armuriers et de carburant terminent la préparation du raid prévu contre le fameux CV (Nagumo ne sait toujours pas qu’il a affaire à 3 porte-avions américains).
Les Devastator Yorktown foncent vers un CV qui vient d’apparaitre à leurs yeux au loin. C’est l’Hiryu. En arrière de celui-ci le Soryu rompe la formation pour filer à toute vitesse doublant l’Hiryu qui lui-même entame un virage serré à tribord, avec un cap plein nord pour échapper à une éventuelle attaque à la torpille. L’Akagi et le Kaga entament eux-aussi des mouvements frénétiques par un virage serré à bâbord. La panique semble gagner les rangs de la TF dans un sauve qui peut général.
Au nord, les Dauntless du Yorktown se dirigent vers le Soryu. Les Dauntless de l’Enterprise plongent sur le Kaga en brûlant la priorité aux Dauntless de l’Entreprise. Contre toute logique plusieurs Dauntless du Yorktown se mélangent avec les Dauntless de l’Enterprise. Heureusement, l’un des pilotes du Yorktown entraîne avec lui plusieurs Dauntless sur l’Akagi.
Le Kaga est touché. Depuis la toute première attaque du matin, c’est le premier impact enregistré sur un porte-avions japonais. Les Dauntless absolument pas gênés par la chasse adverse, piquent de toute part. Les bombes pleuvent à présent sur le Kaga, l’Akagi et au loin le Soryu pris en charge par les Dauntless du Yorktown.
Le Kaga est touché par 5 bombes, le Soryu par 3, le Kaga une fois plus deux impacts proches. Seul l’Hiryu s’en sort en évitant toutes les torpilles des Devastator. Ceux-ci à l’instar des autres groupes de torpilleurs se font massacrer dans leur lente approche à l’horizontale par la DCA et les Zero qui les poursuivent à basse altitude. Les 6 Wildcat qui les accompagnent sont vite débordés par le nombre de Zero à cette altitude.
5 minutes plus tard, quand l’attaque est terminée, les marins japonais peuvent voir 3 porte-avions en flamme. Les appareils chargés en bombes et torpilles, les réservoirs pleins, ont contribué à transformer les porte-avions en véritable brasier.
Les bombes perforantes qui ont crevé les ponts ont explosé dans les hangars. Les bombes non remisées ont à leur tour explosé. Un effet en chaîne se produit. A bord des porte-avions c'est l'enfer. Les équipes de lutte incendie sont débordées. Les explosions s'enchaînent. Les plus impressionnantes ont lieu sur le Soryu.
Les 3 CV japonais sont irrécupérables les flammes les enveloppent. S’ils n’ont pas encore coulé (les Kaga et Soryu vont couler dans l’après-midi et l’Akagi avant l’aube le lendemain), les incendies pour l’instant semblent ne pas pouvoir être maîtrisés.
Le plan de Nagumo est logique et rationnel. Cependant, le contre-amiral Tamon Yamaguchi, commandant la 2ème division aéronavale (Hiryu et Soryu), envoie un message à Nagumo proposant d’attaquer immédiatement le CV américain avec ses Val même avec une faible escorte. Tous ses bombardiers en piqué n’avaient pas eu le temps d’être approvisionné en HE avant que le contre ordre pour des bombes AP soit parvenu aux armuriers de l’Hiryu et du Soryu. A la différence des Kate armé de torpille, puis en HE pour terminer en AP sur l’Akagi et le Kaga, l’équipement des Val en AP a été plus rapide. Nagumo rejette cette proposition. Et confirme une attaque massive avec une bonne escorte à l’abri des nuages, par une TF regroupée et éloignée de Midway après avoir récupéré toute la première vague. Aux yeux de Yamaguchi, le pari est à haut risque, si le CV américain les attaquait le premier la situation pourrait tourner à la catastrophe.
A 9h17, le pari parait gagné pour Nagumo. Le dernier appareil vient juste de se poser sur le pont de l’Akagi. Il en est de même pour les Kaga, Hiryu et Soryu. Plusieurs chasseurs de la CAP ont également été récupérés. Le personnel s’active à faire descendre les appareils dans les ateliers sous les ponts pendant que la 2ème vague monte pour prendre son envol. A peine 3 minutes plus tard, les sirènes d’alerte se mettent à hurler pour la 6ème fois en 2 heures.
Que s’est-il passé ? Informé depuis l’aube par l’observation du Catalina, Fletcher (TF Yorktown) qui commande Spruance (TF Hornet et Enterprise) a cherchés à se rapprocher à plein vitesse de la TF japonaise. La TF Hornet et Entreprise est la plus proche. Le Yorktown de Fletcher et sa couverture est gardé en réserve. Spruance doit son commandement à la recommandation de l’amiral Halsey. Ce dernier a dû céder sa place à cause d’une maladie de peau est rentré à Pearl Harbor pour être traiter.
L’amiral Spruance dans la salle de commandement du Hornet à reçu les deux informations suivantes : Celle d’un Catalina l’informant de la TF des CV (5h30 et 5h52) et celle d’un Catalina qui a observé le passage du raid japonais sur Midway (5h53). Fletcher lui ordonne d’attaquer le plus tôt possible la flotte japonaise.
En attendant, pour les porte-avions il est impossible d’apporter une aide à la base de Midway. Du fait de la distance, mais également pour préserver leurs forces et surtout conserver l’effet de surprise.
L’amiral Spruance a un autre plan pour réagir. Il fait calculer par son équipe des opérations l’horaire estimée du retour de la force de frappe japonaise auprès des CV. A partir de 6h30, le Hornet apprend l’attaque sur Midway. Les opérateurs suivant cet horaire estime le retour des japonais à leurs bases flottantes vers les 8h30. Son idée : cueillir la flotte japonaise au moment du retour des AF épuisées. Les ponts seront surchargés d’appareils, les CV ne pourront pas lancer une défense efficace. Seul problème, la distance qui sépare les deux flottes.
A 7h la distance entre les deux flotte ayant été assez réduite aux yeux de Spruance qui donne l’ordre de décollage pour les appareils du Hornet et de l’Enterprise. Le Yorktown gardé en réserve reste indépendant dans sa décision. Spruance et Fletcher ont décidé de manœuvrer séparément.
Sur le Hornet, se sont les 15 Devastator (qui décollent. Les Devastator étant plus lent partent au-devant sans attendre les autres groupes. Les Dauntless et les Wildcat, plus rapide, vont les rejoindre au cours du vol. Sur l’Enterprise, ce sont plus de 30 Dauntless qui prennent l’air en premier. Le capitaine Murray de l’Enterprise retient ses Dauntless pendant 30 minutes. Ces derniers gaspillent donc leur carburant à tourner en rond en attendant que le reste des groupes du CV les rejoignent au-dessus de l’Enterprise. Hors un incident ce produit lors du lancement d’un Devastator retardant les opérations.
A 7h28, l’hydravion n°4 du Tone voit pour la première fois au loin les silhouettes des navires de la TF du Yorktown et transmet aussitôt son message à l’attention de la flotte de l’IJN. Les Hornet et Entreprise, hors de vue du l’hydravion, sont en train de lancer depuis 1/2h leurs groupes. Le Yorktown va commencer à le faire dans 1/2h. Chez les japonais on est en train de désarmer les Kate de leurs torpilles pour les équipés en parallèle des Val de bombes HE.
A 8h, à bord du Yorktown, le risque devient trop grand de laisser le porte-avion avec son pont d’envol chargé à craquer de bombardiers armés, les réservoirs plein. L’amiral Fletcher ordonne au chef des opérations sur le Yorktown de lancer les groupes du porte-avions. Celui-ci a mis à contribution ses machines à pleine vitesse pour se rapprocher des japonais. Les hauts parleurs sur le pont d’envol ordonne le décollage des groupes 12 Devastator, 33 Dauntless protégé par 15 Wildcat. 15 Wildcat sont conservées pour les rotations de la CAP au-dessus de la TF.
Sur le Yorktown, après l’expérience de la Bataille de la Mer de Corail, les équipes sont plus aguerries. Le décollage de tous ces groupes d’avions s’effectue en moins de 40 minutes. Et c’est d’un seul bloc que les groupes filent en direction de l’ennemie. Autre avantage, les pilotes ont bénéficié d’un dernier briefing et connaissent les toutes dernières positions indiqués par les attaquants de Midway. Ils vont donc pouvoir prendre la bonne direction immédiatement.
Juste avant de lancer leurs groupes à partir de 7h, les Hornet et Entreprise, filant au sud-ouest en direction de la TF japonaise, ont viré sur babord sud-est. Le Yorktown pour sa part le pont chargé de bombardiers armés a maintenu son cap au sud-ouest. A partir de 7h20, c’est le Yorktown qui se trouve à présent le plus près de la TF japonaise, les Hornet et Enterprise se retrouvent en arrière gauche à plusieurs miles…
Dans leur quête, les Wildcat et Dauntless du Hornet ne rattrapent pas les Devastator. En effet ces derniers filent sur une ligne plus au nord et ne trouveront d’ailleurs jamais la flotte. A court de carburant, les uns et les autres vont faire demi-tour pour retourner sur le Hornet, ou bien sur Midway suivant leur jauge de carburant.
Les Dauntless eux cherchent sur une route trop au sud. L’ordre de Nagumo de suivre un nouveau cap au 70 nord-est a trompé involontairement les américains. Les Devastator ne peuvent que constater qu’ils n’ont pas été rejoint par les Wildcat du Hornet. Ces 15 Devastator lents et vulnérables sont seuls au-dessus de l’Océan Pacifique. Soudain, dans les écouteurs des uns et des autres, est émis le même message : « silhouettes observées ». Ils sont tombés sur la Task Force japonaise.
A 9h20, alors que le dernier appareil japonais ne s’est posé que depuis 3 minutes sur l’Akagi, les observateurs japonais donnent l’alerte. Les sirènes sur tous les navires retentissent. Sans escorte, ne pouvant pas attendre plus longtemps les yeux rivés sur la jauge à carburant, les Devastator du Hornet se lance à l’assaut de la TF japonaise et du Soryu. Les Devastator du Hornet attaquent de face. La flotte japonaise entame un demi-tour serrée à 180°.
A 9h36, plus aucun des 15 Devastator n’est encore dans les airs. Tous les avions torpilleurs ont été abattus par les Zero, la plus part n’ont pas eu la possibilité de lancer leur torpille. Pas une seule égratignure sur les navires de l’IJN. Sur les 30 membres d’équipage, un seul pilote a survécu. Il sera récupéré après la bataille par un Catalina de recherche.
Nagumo peut à nouveau respirer. Les 50 Zero déployés ont fait merveille. Par contre la plus part sont à présent positionnés à basse Altitude.
Il est 10h10, lorsque pour la 7ème fois les sirènes d’alerte japonaises retentissent. Ce sont les lents et fragile Devastator de l’Enterprise qui passent à l’attaque à basse altitude, mais cette fois ils sont escortés de chasseurs Wildcat. Cette fois-ci, c’est par le flanc sud que les torpilleurs approchent le Kaga.
Le commandant a voulu créer 2 groupes pour prendre le CV en tenaille. Cette tactique a pris 20mn aux lents Devastator soit beaucoup trop de temps du coup les Zero rappliquent de toute part. Là aussi c’est un massacre.
Les Wildcat sont vite débordés par les Zero plus nombreux et avantagés dans des dogfights tournoyants. Les Zero en surnombre peuvent s’en prendre aux vulnérables Devastator qui sont abattus les uns après les autres dans leur lente progression en ligne droite.
Sur les 14 Devastator seulement 5 s’en sortiront. Ces 5 Devastator lancent leurs 5 torpilles qui ratent toutes le Kaga manœuvrant à tribord et bâbord. Les autres Devastator ont été abattus trop loin du Kaga pour pouvoir lancer les avions s’écrasent dans la mer avec leurs torpilles accrochées.
Bilan des attaques des torpilleurs des Hornet et Enterprise : 28 appareils, 56 membres d’équipage perdus et pas une torpille au but.
Nagumo peut remercier ses pilotes de Zero. Ils ont, avec les servants de DCA et les timoniers, sauvés la flotte. Côté Zero, la fatigue se fait ressentir, plusieurs appareils sont à cours de munition et de carburant. Car c’est là un autre problème, les Zero ont pour la plupart été attirés en basse altitude les attaques de torpilleurs au ras des flots. Or à présent, en haut altitude, la CAP est clairsemée.
De son côté le groupe de Dauntless de l’Enterprise s’est perdu en de vaines recherches trop au sud. Les jauges à carburant sont dangereusement basses. Dans la logique, le chef de groupe devrait ordonner un retour vers l’Enterprise pour éviter de finir dans l’eau. C’est à ce moment-là que les pilotes aperçoivent un DD isolé, filant à vive allure vers le nord-est au 70. Ce japonais, c’est l’Arashi. Ce dernier est resté en retrait de la TF japonaise pour tenter de traquer l’USS Nautilus. Les Dauntless prennent l’orientation du DD Arashi comme un indicateur et le doublent sens lui accorder la moindre attention.
A 10h20, les Dauntless trouvent les porte-avions japonais. Ordre est donné aux interphones de prendre de l’altitude. La flotte file à présent au 330. Les bombardiers arrivant du sud, c’est par bâbord de la TF que les 30 Dauntless sans escorte approchent à haute altitude.
Ils détectent l’Akagi et le Kaga ainsi le Soryu plus loin. Le Hiryu est hors de sa vue. Les Dauntless pénètrent l’espace aérien de la TF sans être inquiétés. Par contre plus bas, les Zero affluent de toute part pour s’attaquer aux Wildcat et Devastator.
Au nord-est, à haute altitude un autre groupe de Dauntless s’approchent sans être inquiétés par la chasse japonaise.
Le hasard a voulu que les Dauntless de l’Enterprise, arrivent au même moment que les Devastator, Wildcat et Dauntless du Yorktown partis 1 heure plus tard qu’eux.
Ces derniers qui ont bénéficié d’un départ plus tardif ont eu les toutes dernières coordonnées de la position présumée des japonais Ils les ont trouvés plus rapidement.
C’est donc, 60 Dauntless en 2 groupes qui arrivent sur des fronts opposés à haute altitude, plus 12 Devastator escortés par 6 Wildcat à basse altitude qui abordent pour la 8ème fois la TF japonaise.
Nagumo n’a pas gagné son pari « le porte-avions américain » a attaqué en premier. Ces ponts d’envol sont pleins à craquer d’appareil chargés de bombes et de torpilles en plus des appareils venant juste d’apponter. Les équipes d’armuriers et de carburant terminent la préparation du raid prévu contre le fameux CV (Nagumo ne sait toujours pas qu’il a affaire à 3 porte-avions américains).
Les Devastator Yorktown foncent vers un CV qui vient d’apparaitre à leurs yeux au loin. C’est l’Hiryu. En arrière de celui-ci le Soryu rompe la formation pour filer à toute vitesse doublant l’Hiryu qui lui-même entame un virage serré à tribord, avec un cap plein nord pour échapper à une éventuelle attaque à la torpille. L’Akagi et le Kaga entament eux-aussi des mouvements frénétiques par un virage serré à bâbord. La panique semble gagner les rangs de la TF dans un sauve qui peut général.
Au nord, les Dauntless du Yorktown se dirigent vers le Soryu. Les Dauntless de l’Enterprise plongent sur le Kaga en brûlant la priorité aux Dauntless de l’Entreprise. Contre toute logique plusieurs Dauntless du Yorktown se mélangent avec les Dauntless de l’Enterprise. Heureusement, l’un des pilotes du Yorktown entraîne avec lui plusieurs Dauntless sur l’Akagi.
Le Kaga est touché. Depuis la toute première attaque du matin, c’est le premier impact enregistré sur un porte-avions japonais. Les Dauntless absolument pas gênés par la chasse adverse, piquent de toute part. Les bombes pleuvent à présent sur le Kaga, l’Akagi et au loin le Soryu pris en charge par les Dauntless du Yorktown.
Le Kaga est touché par 5 bombes, le Soryu par 3, le Kaga une fois plus deux impacts proches. Seul l’Hiryu s’en sort en évitant toutes les torpilles des Devastator. Ceux-ci à l’instar des autres groupes de torpilleurs se font massacrer dans leur lente approche à l’horizontale par la DCA et les Zero qui les poursuivent à basse altitude. Les 6 Wildcat qui les accompagnent sont vite débordés par le nombre de Zero à cette altitude.
5 minutes plus tard, quand l’attaque est terminée, les marins japonais peuvent voir 3 porte-avions en flamme. Les appareils chargés en bombes et torpilles, les réservoirs pleins, ont contribué à transformer les porte-avions en véritable brasier.
Les bombes perforantes qui ont crevé les ponts ont explosé dans les hangars. Les bombes non remisées ont à leur tour explosé. Un effet en chaîne se produit. A bord des porte-avions c'est l'enfer. Les équipes de lutte incendie sont débordées. Les explosions s'enchaînent. Les plus impressionnantes ont lieu sur le Soryu.
Les 3 CV japonais sont irrécupérables les flammes les enveloppent. S’ils n’ont pas encore coulé (les Kaga et Soryu vont couler dans l’après-midi et l’Akagi avant l’aube le lendemain), les incendies pour l’instant semblent ne pas pouvoir être maîtrisés.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Yamaguchi passe à l’attaque
Yamaguchi passe à l’attaque
La flotte de Yamamoto vient de payer une lourde addition. Il reste à présent 1 porte-avions japonais : le Hiryu. Avec à son bord le contre-amiral Tamon Yamaguchi responsable de la 2ème division aéronavale. Il a à présent les mains libres, car l’Akagi avec Nagumo à son bord ne répond plus.
Sans se soucier des 3 autres porte-avions en perdition, Yamaguchi lance son groupe d’attaque contre la TF adverse repérée (le Yorktown) moins de 1/2h après l’attaque. Le contre-amiral a compris qu’il n’a pas à faire qu’à un seul porte-avions américain, vu la puissance de l’attaque que vient de subir la TF japonaise.
18 Vals escortés par 6 Zero se dirigent vers le Yorktown.
Nagumo responsable de la Kidō Butai fait transférer son commandement sur le CL Nagara à 10 h 46.
Paradoxe, en poussant les moteurs à plein régime dans le désire de venger la perte des Akagi, Kaga et Soryu, les appareils de l’Hiryu se font guider et finissent même par dépasser quelques avions du Yorktown. À bord de ce denier, en plus des retours des communications des pilotes, les veilleurs au poste radar peuvent apercevoir des ghost supplémentaires aux en plus des avions américains sur le retour. L’alerte est donnée avec anticipation.
Juste avant midi, la CAP du Yorktown est envoyée en avant. Guidée par les opérateurs radar du Yorktown, elle réussit à intercepter la force japonaise avant son entrée dans l’espace aérien de la flotte américaine.
Au court du dogfight 10 des 18 Vals du raid. Mais les Wildcats aux prises en parallèle avec les Zero de l’escorte n’ont pas eu la possibilité d’intercepter les 8 derniers Vals.
C’est à présent la DCA qui prend le relais. Le tir nourri permet d’abattre 2 Vals de plus. Les 6 derniers Vals choisissent d’attaquer le Yorktown qui trône au centre de la flotte. 3 Vals supplémentaires sont abattus, mais les 3 des 5 survivants font mouche. La 1ère bombe a percé le pont d’envol pratiquement au même endroit que l’impact de bombe qu’avait subi le Yorktown lors de la Bataille de la mer de Corail 4 semaines plus tôt. Elle a profondément pénétré dans le bâtiment pour exploser à hauteur des machines. Sur les six chaudières, 5 sont stoppés par la déflagration dont 3 endommagés. Le porte-avions est immobilisé. La 2ème bombe a endommagé l’ascenseur avant en explosant au 4ème pont dans le stock de linge non loin de la réserve d’une réserve de carburant et des magasins. La 3ème bombe a explosé sous le pont d’envol incendiant 3 appareils dont un Dauntless, les réservoirs à carburant pleins et chargés d’une bombe de 1000 livres. L’intervention de l’officier de hangar empêche une catastrophe en activant immédiatement le système anti incendie qui neutralise les flammes avant qu’il ne soit trop tard.
À 12 h 10, les appareils japonais survivants prennent la route du retour en direction de l’Hiryu. Sur les 18 Vals et 6 Zero, il ne reste que 5 Vals et 3 Zero.
Toutefois ces pertes sont à comparer avec les pertes catastrophiques des premiers raids américains qui eux n’avaient causé aucun dégât majeur aux CV japonais dans le courant de la matinée.
Là, avec seulement 18 bombardiers en piqué, le Yorktown est immobilisé.
Les groupes aériens du Yorktown sont à présent obligés soit d’aller apponter sur l’Enterprise ou d’amerrir faute de carburant espérant être récupéré au plus vite par les destroyers.
Le Yorktown, l’amiral Fletcher décident de déplacer sa marque sur le croiseur lourd Astoria. Sa TF neutralisé, Fletcher accorde la liberté d’action totale à Spruance qui dispose encore l’Enterprise et du Hornet.
À 12 h 53, le Nautilus refait parler de lui. Ce dernier entame une lente remontée à profondeur périscopique. Le périscope est émergé. Le commandant peut observer au loin un CV en feu encadré par 2 destroyers, mais beaucoup trop loin pour les torpilles américaines. Ordre est donné au timonier de mettre le cap à vitesse modérée sur ce CV. Une heure plus tard, après une approche soutenue, la vitesse est réduite. Le périscope est à nouveau levé. Le CV en feu est toujours là. Il s’agit du Kaga.
Entre 13 h 59 et 14 h 5, 4 torpilles sont lancées à 2700 m en direction du Kaga en flamme. 2 torpilles ne suivent pas le cap indiqué, le 4ème est défaillant (chose courante à l’époque pour les Américains). La 3ème semble avoir trouvé sa cible. Est-ce dû aux incendies ? À la torpille ? Aucune conclusion ne peut être faite. Ce seront les dernières torpilles lancées par le SS-168 ce jour-là. Le Nautilus, suite à cette ultime attaque, est obligé de plonger à 91 m pour éviter un nouveau grenadage. Le sous-marin va survivre à la bataille.
À 14 h (soit 2 h après l’attaque), après un travail acharné de la part des équipes de maintenance du Yorktown, le pont d’envol est réparé et 4 des 6 chaudières sont remises en route. Le porte-avions ne peut filer qu’à 20 nœuds, mais c’est mieux que d’être immobilisé et surtout cela est suffisant à la reprise des opérations aériennes. L’amiral Fletcher a abandonné trop vite la partie.
Pendant ce temps, sous les ponts de l’Hiryu, les mécaniciens et armuriers ont travaillé avec rapidité et précision. Yamaguchi a regroupé autour de lui ce qui reste de la flotte, laissant derrière lui les Akagi, Kaga et Soryu en proie aux flammes entouré par 2 destroyers chacun pour les protéger et récupérer les survivants. Le Soryu est surveillé par les 2 destroyers Isokaze et Hamakaze. Après l’attaque dès 10 h 40, le porte-avions est mis en panne secoué par de grosses explosions internes. À bord les incendies ravagent tout. L’équipage est évacué vers les destroyers Isokaze et Hamakaze. Le Soryu finit par couler à 19 h 13 le 4 juin. Son commandant, le capitaine Yanagimoto Ryusaku fait le choix de rester à bord et de couler avec son navire. Le Kaga est escorté l’Hagikaze et le Maikaze. Les incendies ne pouvant pas être maîtrisés, l’équipage est finalement évacué. À 19 h 25, le porte-avions sera achevé par deux torpilles japonaises lancées les destroyers. L’Akagi est entouré l’Arashi et le Nowake. À 13 h 50, l’Akagi est mis en panne et son équipage évacué, à l’exception de son capitaine Aoki Taijiro et du personnel affecté au contrôle des avaries. Toute la nuit du 4 au 5 juin il est à la proie des flammes, mais ne coule pas. C’est l’amiral Yamamoto en personne qui ordonne son sabordage le 5 juin et il est achevé à 5 h 20 par les torpilles des destroyers japonais qui l’entourent, entraînant 263 hommes par le fond. Son capitaine Aoki Taijiro a voulu couler avec son navire, mais les membres de l’équipage ont réussi à l’en empêcher.
À 12 h 45, sur le pont d’envol de l’Hiryu, 10 Kates (dont 1 de l’Akagi) sont prêts à décoller avec leurs torpilles. 6 Zero (dont 2 du Kaga) se tiennent prêts à leur côté. Seule ombre au tableau, l’un des réservoirs du Kate Joichi Tomonaga est percé. Il n’y a pas eu assez de temps pour le réparer.
Le lieutenant qui insiste pour prendre la tête de cette nouvelle attaque qui se prépare. Tomonaga ordonne donc de faire armer son appareil et de remplir son unique réservoir intact. Il sait qu’il ne reviendra pas.
Le contre-amiral Yamaguchi a d’autres préoccupations. Un hydravion du CAV Chikuma envoyé en renfort vient de l’informer qu’il n’a pas affaire à 1 ni à 2, mais bien 3 porte-avions américains.
Yamaguchi ne dispose plus que de 10 Kates opérationnels, 5 Vals sur le retour (dont certains qui devront recevoir des réparations) et 9 Zero dont 3 sur le retour avec les Vals. La sagesse aurait conseillé au contre-amiral Yamaguchi de faire demi-tour en invoquant l’état de faiblesse de ses forces auprès de l’amiral Yamamoto. Mais c’est sans compter sur l’esprit offensif du cet officier ainsi que sur l’esprit de sacrifice des soldats, aviateurs et marins japonais.
Observant de la passerelle la volonté du lieutenant Tomonaga, Yamaguchi décide de suivre son exemple. Ordre est donné de lancer un 2ème raid contre les porte-avions américains. Le contre-amiral sait que l’un des trois est hors de combat. Il reste donc 2 autres porte-avions américains. Si ces avions-torpilleurs arrivent au plus vite avant que ceux-ci lancent de nouveaux raids la partie peut être gagnée. Nagumo avait fait un pari en matinée. Au tour de Yamaguchi d’en faire un. Il choisit de porter des coups moins puissants, mais répétitifs afin d’épuiser les défenseurs américains comme ce qu’a subit la flotte japonaise entre 7 h 10 et 10 h 20.
À 12 h 45, 2 h 25 après le 8ème américain, le lieutenant Tomonaga prend son envol suivi des 9 autres Kate. Les 6 Zero de l’escorte commandée par le lieutenant Mori Shigeru se joignent rapidement à eux. Direction la zone des CV américains. Plus aucun appareil n’est présent sur l’Hiryu y compris pour sa propre protection.
Au même moment, à bord du Yamato, l’amiral Yamamoto reçoit l’un des messages envoyés par l’Hiryu. Ce message l’informe qu’un porte-avions américain (le Yorktown) a été incendié au sein d’une TF composée de 5 CA croiseurs lourds (en réalité 2 croiseurs et des destroyers). Enfin de bonnes nouvelles pour l’amiral. Mais quelques minutes plus tard, un autre message cette fois-ci d’un hydravion de l’Haruna l’informe que 5 de sesCV sont en feu. C’est incompréhensible (puisque la Kdio Butai est composée de 4 CV), probablement des problèmes d’encryptions et décryptions des messages.
À 14 h 26, les Kates de l’Hiryu ont un visuel sur une TF. Effectivement devant eux on peut observer une flotte qui comprend un porte-avions. Pour Tomonaga, ce nouveau porte-avions américain doit être l’un des 2 autres navires repérés plus tôt. Le premier raid des Vals a annoncé que le premier CV a été gravement touché et immobilisé. Le CV repéré file à bonne vitesse sans incendies à son bord. Un message est envoyé à l’Hiryu dans ce sens. C’est pourtant le Yorktown, à nouveau opérationnel.
À 14 h 32, les Kate manœuvrent pour une attaque à la torpille en tenaille. Les 10 Kate se séparent en 2 groupes de 5. Le groupe à tribord est attaqué par les Wildcats du Yorktown lancés préventivement suite la détection radar. 3 Kates sont abattus avant de pouvoir lancer leurs torpilles ainsi que 3 Zero de l’escorte. Tomonaga réussit à passer en compagnie d’un autre Kate. Tous les deux, au ras des flots, filent en ligne droite en direction du porte-avions. Ils parviennent à maintenir leur cap malgré la forte DCA qui les accueille et crible d’impacts leurs appareils. Les torpilles sont lâchées in extrémistes avant que les 2 Kate ne soient abattues à leur tour.
À 14 h 42, le timonier du Yorktown manœuvre habilement et évite les 2 torpilles arrivant par tribord. Mais si toute l’attention a été portée sur ce côté du porte-avions c’est de bâbord que le plus grand danger arrive avec les 5 autres Kate du le lieutenant. Les défenseurs absorbés par l’attaque des Kates de Tomonaga sont surpris par l’assaut au ras des flots des Kate. 2 torpilles lancées ne peuvent pas être évitées. Elles percutent la coque du Yorktown par bâbord au centre. Les 5 Kate échappent à la DCA lourdement endommagée, mais 4 d’entre-deux parviendront à rentrer. Au total, seuls 5 Kates et 3 Zero ont survécu au raid.
Du côté du Yorktown, des tonnes d’eau s’engouffrent à présent dans le navire. Malgré les portes étanches fermées, le porte-avions prend rapidement un gîte de 24°. Ses chaudières sont noyées. À nouveau le CV est immobilisé cette fois-ci pour de bon. Son capitaine craint que le navire chavire causant la perte de tout l’équipage. Suivant les premières constatations, il ne va pas être possible sauver le navire. Ordre est donc donné d’évacuer le porte-avions.
À 16 h 30, les appareils japonais regagnent l’Hiryu. Les pilotes, éprouvés, annoncent qu’ils ont gravement endommagé un 2ème porte-avions américain. L’inventaire des groupes aériens qui restent peut vite être établi : 6 Zero, 5 Kate et 5 Vals (2 AF sur 7 AF) soit plus de 70 % de pertes. Mais le porte-avions est intact et selon les rapports des pilotes, 2 CV américains sont hors de combat.
Yamaguchi estime qu’il peut avec ces 16 appareils lancer un 3ème raid au crépuscule, quand les défenseurs de la TF américaine y verront moins bien. Il sera alors plus facile aux assaillants de s’approcher du supposé 3ème et dernier CV ennemi.
De son côté, Spruance a ordonné la préparation d’une nouvelle attaque contre le 4ème CV japonais encore actif. Les Dauntless sont équipés de bombes perforantes. Sur le Hornet il ne reste plus qu’un Devastator, sur l’Enterprise il a été décidé de remiser les 5 derniers Devastator aux hangars. L’appareil considéré comme le plus moderne au monde en 1937 est maintenant totalement dépassé.
Sur l’Enterprise, le pont et le hangar sont occupés également par des appareils du Yorktown suite à la première attaque. Quant au Hornet, plusieurs de ses Dauntless se sont posés dans la matinée sur la base de Midway à court de carburant. Enfin des appareils des 2 CV américains ont dû amerrir par manque de carburant. Du côté de Midway aussi on joue la prudence. Suite aux terribles pertes du matin, il est décidé d’abandonner les vieux Vindicators restants. Quant aux Dauntless, dont les jeunes équipages manquent d’entrainement, les envoyer à nouveau au combat serait un massacre inutile. Reste les robustes B-17 qui volent trop haut pour la DCA des navires japonais. Il est donc décidé de les équiper de bombes perforantes pour un nouveau raid. Les Catalina pour leur part continuent à d’opérer depuis l’atoll de la Frégate française. Malgré la perte des 3 porte-avions, la flotte japonaise continue imperturbablement son avancée vers Midway.
La flotte de Yamamoto vient de payer une lourde addition. Il reste à présent 1 porte-avions japonais : le Hiryu. Avec à son bord le contre-amiral Tamon Yamaguchi responsable de la 2ème division aéronavale. Il a à présent les mains libres, car l’Akagi avec Nagumo à son bord ne répond plus.
Sans se soucier des 3 autres porte-avions en perdition, Yamaguchi lance son groupe d’attaque contre la TF adverse repérée (le Yorktown) moins de 1/2h après l’attaque. Le contre-amiral a compris qu’il n’a pas à faire qu’à un seul porte-avions américain, vu la puissance de l’attaque que vient de subir la TF japonaise.
18 Vals escortés par 6 Zero se dirigent vers le Yorktown.
Nagumo responsable de la Kidō Butai fait transférer son commandement sur le CL Nagara à 10 h 46.
Paradoxe, en poussant les moteurs à plein régime dans le désire de venger la perte des Akagi, Kaga et Soryu, les appareils de l’Hiryu se font guider et finissent même par dépasser quelques avions du Yorktown. À bord de ce denier, en plus des retours des communications des pilotes, les veilleurs au poste radar peuvent apercevoir des ghost supplémentaires aux en plus des avions américains sur le retour. L’alerte est donnée avec anticipation.
Juste avant midi, la CAP du Yorktown est envoyée en avant. Guidée par les opérateurs radar du Yorktown, elle réussit à intercepter la force japonaise avant son entrée dans l’espace aérien de la flotte américaine.
Au court du dogfight 10 des 18 Vals du raid. Mais les Wildcats aux prises en parallèle avec les Zero de l’escorte n’ont pas eu la possibilité d’intercepter les 8 derniers Vals.
C’est à présent la DCA qui prend le relais. Le tir nourri permet d’abattre 2 Vals de plus. Les 6 derniers Vals choisissent d’attaquer le Yorktown qui trône au centre de la flotte. 3 Vals supplémentaires sont abattus, mais les 3 des 5 survivants font mouche. La 1ère bombe a percé le pont d’envol pratiquement au même endroit que l’impact de bombe qu’avait subi le Yorktown lors de la Bataille de la mer de Corail 4 semaines plus tôt. Elle a profondément pénétré dans le bâtiment pour exploser à hauteur des machines. Sur les six chaudières, 5 sont stoppés par la déflagration dont 3 endommagés. Le porte-avions est immobilisé. La 2ème bombe a endommagé l’ascenseur avant en explosant au 4ème pont dans le stock de linge non loin de la réserve d’une réserve de carburant et des magasins. La 3ème bombe a explosé sous le pont d’envol incendiant 3 appareils dont un Dauntless, les réservoirs à carburant pleins et chargés d’une bombe de 1000 livres. L’intervention de l’officier de hangar empêche une catastrophe en activant immédiatement le système anti incendie qui neutralise les flammes avant qu’il ne soit trop tard.
À 12 h 10, les appareils japonais survivants prennent la route du retour en direction de l’Hiryu. Sur les 18 Vals et 6 Zero, il ne reste que 5 Vals et 3 Zero.
Toutefois ces pertes sont à comparer avec les pertes catastrophiques des premiers raids américains qui eux n’avaient causé aucun dégât majeur aux CV japonais dans le courant de la matinée.
Là, avec seulement 18 bombardiers en piqué, le Yorktown est immobilisé.
Les groupes aériens du Yorktown sont à présent obligés soit d’aller apponter sur l’Enterprise ou d’amerrir faute de carburant espérant être récupéré au plus vite par les destroyers.
Le Yorktown, l’amiral Fletcher décident de déplacer sa marque sur le croiseur lourd Astoria. Sa TF neutralisé, Fletcher accorde la liberté d’action totale à Spruance qui dispose encore l’Enterprise et du Hornet.
À 12 h 53, le Nautilus refait parler de lui. Ce dernier entame une lente remontée à profondeur périscopique. Le périscope est émergé. Le commandant peut observer au loin un CV en feu encadré par 2 destroyers, mais beaucoup trop loin pour les torpilles américaines. Ordre est donné au timonier de mettre le cap à vitesse modérée sur ce CV. Une heure plus tard, après une approche soutenue, la vitesse est réduite. Le périscope est à nouveau levé. Le CV en feu est toujours là. Il s’agit du Kaga.
Entre 13 h 59 et 14 h 5, 4 torpilles sont lancées à 2700 m en direction du Kaga en flamme. 2 torpilles ne suivent pas le cap indiqué, le 4ème est défaillant (chose courante à l’époque pour les Américains). La 3ème semble avoir trouvé sa cible. Est-ce dû aux incendies ? À la torpille ? Aucune conclusion ne peut être faite. Ce seront les dernières torpilles lancées par le SS-168 ce jour-là. Le Nautilus, suite à cette ultime attaque, est obligé de plonger à 91 m pour éviter un nouveau grenadage. Le sous-marin va survivre à la bataille.
À 14 h (soit 2 h après l’attaque), après un travail acharné de la part des équipes de maintenance du Yorktown, le pont d’envol est réparé et 4 des 6 chaudières sont remises en route. Le porte-avions ne peut filer qu’à 20 nœuds, mais c’est mieux que d’être immobilisé et surtout cela est suffisant à la reprise des opérations aériennes. L’amiral Fletcher a abandonné trop vite la partie.
Pendant ce temps, sous les ponts de l’Hiryu, les mécaniciens et armuriers ont travaillé avec rapidité et précision. Yamaguchi a regroupé autour de lui ce qui reste de la flotte, laissant derrière lui les Akagi, Kaga et Soryu en proie aux flammes entouré par 2 destroyers chacun pour les protéger et récupérer les survivants. Le Soryu est surveillé par les 2 destroyers Isokaze et Hamakaze. Après l’attaque dès 10 h 40, le porte-avions est mis en panne secoué par de grosses explosions internes. À bord les incendies ravagent tout. L’équipage est évacué vers les destroyers Isokaze et Hamakaze. Le Soryu finit par couler à 19 h 13 le 4 juin. Son commandant, le capitaine Yanagimoto Ryusaku fait le choix de rester à bord et de couler avec son navire. Le Kaga est escorté l’Hagikaze et le Maikaze. Les incendies ne pouvant pas être maîtrisés, l’équipage est finalement évacué. À 19 h 25, le porte-avions sera achevé par deux torpilles japonaises lancées les destroyers. L’Akagi est entouré l’Arashi et le Nowake. À 13 h 50, l’Akagi est mis en panne et son équipage évacué, à l’exception de son capitaine Aoki Taijiro et du personnel affecté au contrôle des avaries. Toute la nuit du 4 au 5 juin il est à la proie des flammes, mais ne coule pas. C’est l’amiral Yamamoto en personne qui ordonne son sabordage le 5 juin et il est achevé à 5 h 20 par les torpilles des destroyers japonais qui l’entourent, entraînant 263 hommes par le fond. Son capitaine Aoki Taijiro a voulu couler avec son navire, mais les membres de l’équipage ont réussi à l’en empêcher.
À 12 h 45, sur le pont d’envol de l’Hiryu, 10 Kates (dont 1 de l’Akagi) sont prêts à décoller avec leurs torpilles. 6 Zero (dont 2 du Kaga) se tiennent prêts à leur côté. Seule ombre au tableau, l’un des réservoirs du Kate Joichi Tomonaga est percé. Il n’y a pas eu assez de temps pour le réparer.
Le lieutenant qui insiste pour prendre la tête de cette nouvelle attaque qui se prépare. Tomonaga ordonne donc de faire armer son appareil et de remplir son unique réservoir intact. Il sait qu’il ne reviendra pas.
Le contre-amiral Yamaguchi a d’autres préoccupations. Un hydravion du CAV Chikuma envoyé en renfort vient de l’informer qu’il n’a pas affaire à 1 ni à 2, mais bien 3 porte-avions américains.
Yamaguchi ne dispose plus que de 10 Kates opérationnels, 5 Vals sur le retour (dont certains qui devront recevoir des réparations) et 9 Zero dont 3 sur le retour avec les Vals. La sagesse aurait conseillé au contre-amiral Yamaguchi de faire demi-tour en invoquant l’état de faiblesse de ses forces auprès de l’amiral Yamamoto. Mais c’est sans compter sur l’esprit offensif du cet officier ainsi que sur l’esprit de sacrifice des soldats, aviateurs et marins japonais.
Observant de la passerelle la volonté du lieutenant Tomonaga, Yamaguchi décide de suivre son exemple. Ordre est donné de lancer un 2ème raid contre les porte-avions américains. Le contre-amiral sait que l’un des trois est hors de combat. Il reste donc 2 autres porte-avions américains. Si ces avions-torpilleurs arrivent au plus vite avant que ceux-ci lancent de nouveaux raids la partie peut être gagnée. Nagumo avait fait un pari en matinée. Au tour de Yamaguchi d’en faire un. Il choisit de porter des coups moins puissants, mais répétitifs afin d’épuiser les défenseurs américains comme ce qu’a subit la flotte japonaise entre 7 h 10 et 10 h 20.
À 12 h 45, 2 h 25 après le 8ème américain, le lieutenant Tomonaga prend son envol suivi des 9 autres Kate. Les 6 Zero de l’escorte commandée par le lieutenant Mori Shigeru se joignent rapidement à eux. Direction la zone des CV américains. Plus aucun appareil n’est présent sur l’Hiryu y compris pour sa propre protection.
Au même moment, à bord du Yamato, l’amiral Yamamoto reçoit l’un des messages envoyés par l’Hiryu. Ce message l’informe qu’un porte-avions américain (le Yorktown) a été incendié au sein d’une TF composée de 5 CA croiseurs lourds (en réalité 2 croiseurs et des destroyers). Enfin de bonnes nouvelles pour l’amiral. Mais quelques minutes plus tard, un autre message cette fois-ci d’un hydravion de l’Haruna l’informe que 5 de sesCV sont en feu. C’est incompréhensible (puisque la Kdio Butai est composée de 4 CV), probablement des problèmes d’encryptions et décryptions des messages.
À 14 h 26, les Kates de l’Hiryu ont un visuel sur une TF. Effectivement devant eux on peut observer une flotte qui comprend un porte-avions. Pour Tomonaga, ce nouveau porte-avions américain doit être l’un des 2 autres navires repérés plus tôt. Le premier raid des Vals a annoncé que le premier CV a été gravement touché et immobilisé. Le CV repéré file à bonne vitesse sans incendies à son bord. Un message est envoyé à l’Hiryu dans ce sens. C’est pourtant le Yorktown, à nouveau opérationnel.
À 14 h 32, les Kate manœuvrent pour une attaque à la torpille en tenaille. Les 10 Kate se séparent en 2 groupes de 5. Le groupe à tribord est attaqué par les Wildcats du Yorktown lancés préventivement suite la détection radar. 3 Kates sont abattus avant de pouvoir lancer leurs torpilles ainsi que 3 Zero de l’escorte. Tomonaga réussit à passer en compagnie d’un autre Kate. Tous les deux, au ras des flots, filent en ligne droite en direction du porte-avions. Ils parviennent à maintenir leur cap malgré la forte DCA qui les accueille et crible d’impacts leurs appareils. Les torpilles sont lâchées in extrémistes avant que les 2 Kate ne soient abattues à leur tour.
À 14 h 42, le timonier du Yorktown manœuvre habilement et évite les 2 torpilles arrivant par tribord. Mais si toute l’attention a été portée sur ce côté du porte-avions c’est de bâbord que le plus grand danger arrive avec les 5 autres Kate du le lieutenant. Les défenseurs absorbés par l’attaque des Kates de Tomonaga sont surpris par l’assaut au ras des flots des Kate. 2 torpilles lancées ne peuvent pas être évitées. Elles percutent la coque du Yorktown par bâbord au centre. Les 5 Kate échappent à la DCA lourdement endommagée, mais 4 d’entre-deux parviendront à rentrer. Au total, seuls 5 Kates et 3 Zero ont survécu au raid.
Du côté du Yorktown, des tonnes d’eau s’engouffrent à présent dans le navire. Malgré les portes étanches fermées, le porte-avions prend rapidement un gîte de 24°. Ses chaudières sont noyées. À nouveau le CV est immobilisé cette fois-ci pour de bon. Son capitaine craint que le navire chavire causant la perte de tout l’équipage. Suivant les premières constatations, il ne va pas être possible sauver le navire. Ordre est donc donné d’évacuer le porte-avions.
À 16 h 30, les appareils japonais regagnent l’Hiryu. Les pilotes, éprouvés, annoncent qu’ils ont gravement endommagé un 2ème porte-avions américain. L’inventaire des groupes aériens qui restent peut vite être établi : 6 Zero, 5 Kate et 5 Vals (2 AF sur 7 AF) soit plus de 70 % de pertes. Mais le porte-avions est intact et selon les rapports des pilotes, 2 CV américains sont hors de combat.
Yamaguchi estime qu’il peut avec ces 16 appareils lancer un 3ème raid au crépuscule, quand les défenseurs de la TF américaine y verront moins bien. Il sera alors plus facile aux assaillants de s’approcher du supposé 3ème et dernier CV ennemi.
De son côté, Spruance a ordonné la préparation d’une nouvelle attaque contre le 4ème CV japonais encore actif. Les Dauntless sont équipés de bombes perforantes. Sur le Hornet il ne reste plus qu’un Devastator, sur l’Enterprise il a été décidé de remiser les 5 derniers Devastator aux hangars. L’appareil considéré comme le plus moderne au monde en 1937 est maintenant totalement dépassé.
Sur l’Enterprise, le pont et le hangar sont occupés également par des appareils du Yorktown suite à la première attaque. Quant au Hornet, plusieurs de ses Dauntless se sont posés dans la matinée sur la base de Midway à court de carburant. Enfin des appareils des 2 CV américains ont dû amerrir par manque de carburant. Du côté de Midway aussi on joue la prudence. Suite aux terribles pertes du matin, il est décidé d’abandonner les vieux Vindicators restants. Quant aux Dauntless, dont les jeunes équipages manquent d’entrainement, les envoyer à nouveau au combat serait un massacre inutile. Reste les robustes B-17 qui volent trop haut pour la DCA des navires japonais. Il est donc décidé de les équiper de bombes perforantes pour un nouveau raid. Les Catalina pour leur part continuent à d’opérer depuis l’atoll de la Frégate française. Malgré la perte des 3 porte-avions, la flotte japonaise continue imperturbablement son avancée vers Midway.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Paris perdu
Paris perdu
Lorsque Yamaguchi prend sa décision, les 5 Kates accompagnés de 3 Zero viennent d’apponter. 4 Kates sont fortement endommagés et nécessitent des réparations compromettant leur utilisation pour un 3ème raid dans la soirée.
Il en informe son supérieur, l’amiral Nugumo à présent à bord du Nagara.
Mais coup de théâtre ce dernier a repris ses esprits et affirme son commandement. Il ne souhaite pas une telle opération et ordonne à Yamaguchi d’annuler son projet. Il doit replier l’Hiryu vers l’ouest à l’abri des attaques américaines. Nagumo joue la carte de la prudence.
Yamaguchi obéit à contrecœur. Les bombardiers restent dans les hangars. Les 3 Zero présents vont assurer une maigre CAP au-dessus du porte-avions. Sur ordre de Nagumo, la TF vire à l’ouest. Un message est envoyé à Yamamoto pour l’informer. Pour les Japonais il faut se rendre à l’évidence les Américains dominent la bataille.
Mais Yamamoto ne semble pas vouloir faire demi-tour. Les Catalina peuvent observer sa flotte qui file toujours en direction de Midway. Spruance n’a pas encore de retour sur le virement à l’ouest de la TF de l’Hiryu.
Le contre-amiral Fletcher qui dispose de 2 CV avec des groupes de bombardiers en piqué plus nombreux (40 Dauntless) va abattre ces cartes.
En effet, à 15 h 30 (soit 1 heure avant le retour des appareils de l’Hiryu) ses 40 Dauntless ont décollé des Enterprise et Hornet. 10 Dauntless décolle de l’Enterprise et 14 du Yorktown. Les avions sont équipés de bombes 1000lb et 500lb. Les Dauntless du Hornet ont 15 minutes de retard sur ceux de l’Enterprise, car ils ont mis plus longtemps à se regrouper. D’ailleurs parmi les avions qui ont décollé de l’Enterprise se trouvent des avions du Yorktown. C’est donc une force combinant des avions des 3 CV américains qui partent en chasse.
De son côté le contre-amiral Spruance, a insisté auprès du Capitaine Simard à Midway pour que ses appareils maintiennent le contact avec la TF Japonaise. Mais Simard ne se contente pas d’envoyer des Catalina, les B-17 armés de bombes perforantes décollent les uns après les autres. En parallèle les Dauntless du Hornet qui s’étaient posés à Midway en fin de matinée décollent pour regagner leur porte-avions.
Peu après 17 h, la TF japonaise filant plein ouest à 20 nœuds est retrouvée par les pilotes de Dauntless de l’Enterprise. Le lieutenant Gallaher dirigeant les Dauntless de l’Enterprise décide de contourner la TF afin de l’attaquer par le sud-ouest, dos au soleil couchant.
L’approche méthodique et calculée se fait hors d’attente de la DCA. Malgré un temps clair et l’absence de nuages conséquents, les observateurs japonais ne remarquent pas tout de suite les Dauntless qui se positionnent tranquillement en altitude. Et le bruit des navires filant 20 nœuds couvre les moteurs des appareils américains hauts dans le ciel.
L’absence de radar du côté japonais se fait sentir à ce moment-là.
Il est trop lorsque les Zero de la CAP détectent les bombardiers en piqué et se précipite dans leur direction.
Sur le pont de l’Hiryu, pour la 9ème fois depuis de la journée, les sirènes d’alarme retentissent.
Les servants de la DCA ont du mal à ajuster leurs tirs à cause de la lumière aveuglante du soleil. Les Dauntless de l’Enterprise visent le Hiryu.
Ceux du Yorktown visent les 2 cuirassés BB (Haruna et Kirishima). L’idée est de diviser la DCA japonaise afin d’éviter une concentration des tirs antiaériens au-dessus de l’Hiryu.
Seulement les pilotes du ont un Yorktown compte à régler avec l’Hiryu dont les Vals ont ravagé le CV. Contrairement eu plan, les pilotes du Yorktown se précipitent sur le dernier CV japonais.
Plusieurs d’entre eux sont pris en chasse par les Zero de la CAP. 2 bombardiers en piqués sont abattus.
L’Hiryu est touché par 4 bombes sur l’avant, dont une, directement au niveau de l’ascenseur avant.
Celui-ci éclate sous l’impact avec la partie arrière de son plateau qui est projeté dans les airs avant de se planter pratiquement à la verticale juste devant l’îlot. Avec son ascenseur pulvérisé et son pont d’envol ravagé, l’Hiryu est hors de combat. Toute la structure avant du pont d’envol a volé en éclat. Les hangars sont apparents. Les appareils sous le pont d’envol contribuent à étendre les explosions et les incendies. Toute la partie avant du navire est en flamme. Les incendies se répandent par les hangars sous le pont d’envol arrière encore intact. Les dégâts sont tels que les équipages des machines se retrouvent bloqués par les flammes. Tout est fait au-dessus pour leur offrir une possibilité de sortie.
17 h 20, le groupe du Hornet arrive à son tour. L’Hiryu est en flamme, les Dauntless choisissent d’attaquer les BB Haruna et Kirishima et les CA qui les escortent. De par leur taille ils représentent des cibles alléchantes. Les pilotes américains revendiqueront des impacts, mais en réalité ils ont manqué leurs cibles. De leur côté, les pilotes des Zero à court de munitions tournent autour de leur porte-avions en feu.
17 h 45, 11ème alerte de la journée. Ce sont les B-17 parties de Midway. Les bombardiers, qui arrivent du sud-est, attaquent haut dans le ciel obligeant les navires à de savantes manœuvres qui accentuent la confusion, mais au moins aucun navire n’est touché. Alors que l’Hiryu flambe en crachant d’immenses volutes de fumée noire.
Le contre-amiral Yamaguchi entouré par les flammes assiste impuissant au spectacle.
Le retour des groupes de Dauntless et de B-17 s’effectue de nuit, mais les appontages et atterrissages sans incident.
À bord de l’Hiryu, l’ambiance est toute autre. Dans les salles des machines, l’atmosphère est infernale. Peu après 21 h, les mécaniciens parviennent à évacuer grâce à l’intervention des équipes anti-incendie extérieures qui leur ont offert une porte de sortie. Dans les hangars l’air est irrespirable. À 21 h 23, la propulsion est coupée, l’Hiryu s’immobilise. Le capitaine Iwabuchi du Kirishima reçoit l’ordre de tenter un remorquage. Mais il rappelle les risques d’une attaque sous-marine si un tel remorquage doit se faire à vitesse réduite sur plusieurs semaines jusqu’au Japon.
Il l’accord de l’amiral Nagumo d’abandonner le Hiryu pour rejoindre le CL Nagara à présent navire d’escadre. Le cuirassé Kirishima se positionner avec le gros de la TF restante en accueillant dans ses coursives les survivants apportés par les DD trop petits pour les conserver les rescapés du Kaga et du Soryu. Le cuirassé l’Haruna en fait autant. Il faut sauver le maximum de techniciens spécialisés, mais également les aviateurs.
Du côté de l’Akagi qui n’a toujours pas rendu son dernier souffle, les ponts sont pleins à craquer des rescapés sur les destroyers Arashi et Nowake. Les 3 navires sont à présent loin en arrière de la TF de Nagumo.
Les navires de la force de Nagumo sont espacés de plusieurs dizaines de miles nautiques. Mais comme il fait nuit, le principal danger vient à présent des sous-marins. Pour les marins japonais, ce risque semble être un répit par rapport aux 11 attaques aériennes de la journée.
À 23 h 58, l’Hiryu est secoué par une très grosse explosion interne. Les équipes antiincendies tentent tout pour essayer de maîtriser les incendies.
À 3 h 15 le 5 juin, après 10 heures de lutte contre les incendies, le combat semble perdu. L’Hiryu est condamné. Le contre-amiral Yamaguchi ordonne l’abandon du navire par l’équipage. Les marins sont recueillis par les destroyers Kazagumo et Makigumo qui abordent le porte-avions par l’arrière.
À 5 h 10, le 5 juin, l’évacuation est terminée (excepté pour les marins japonais encore bloqués par les flammes et qui n’ont pas encore péri asphyxié ou brûlés vifs). Le Kazagumo chargé de rescapés de file déjà rejoindre la TF partie au-devant. Son commandant a hâte de déposer le surplus d’équipages auprès des navires de l’Haruna et de Kirishima plus volumineux. De son côté le Makigumo resté en arrière reçoit l’ordre de torpiller l’épave flottante que constitue l’Hiryu. L’explosion des torpilles contre la coque secoue l’épave du porte-avions. L’épave de l’Hiryu dont la coque a été percée par des torpilles est abandonnée à son sort.
Yamaguchi quant à lui décide de disparaitre avec son navire.
Lorsque Yamaguchi prend sa décision, les 5 Kates accompagnés de 3 Zero viennent d’apponter. 4 Kates sont fortement endommagés et nécessitent des réparations compromettant leur utilisation pour un 3ème raid dans la soirée.
Il en informe son supérieur, l’amiral Nugumo à présent à bord du Nagara.
Mais coup de théâtre ce dernier a repris ses esprits et affirme son commandement. Il ne souhaite pas une telle opération et ordonne à Yamaguchi d’annuler son projet. Il doit replier l’Hiryu vers l’ouest à l’abri des attaques américaines. Nagumo joue la carte de la prudence.
Yamaguchi obéit à contrecœur. Les bombardiers restent dans les hangars. Les 3 Zero présents vont assurer une maigre CAP au-dessus du porte-avions. Sur ordre de Nagumo, la TF vire à l’ouest. Un message est envoyé à Yamamoto pour l’informer. Pour les Japonais il faut se rendre à l’évidence les Américains dominent la bataille.
Mais Yamamoto ne semble pas vouloir faire demi-tour. Les Catalina peuvent observer sa flotte qui file toujours en direction de Midway. Spruance n’a pas encore de retour sur le virement à l’ouest de la TF de l’Hiryu.
Le contre-amiral Fletcher qui dispose de 2 CV avec des groupes de bombardiers en piqué plus nombreux (40 Dauntless) va abattre ces cartes.
En effet, à 15 h 30 (soit 1 heure avant le retour des appareils de l’Hiryu) ses 40 Dauntless ont décollé des Enterprise et Hornet. 10 Dauntless décolle de l’Enterprise et 14 du Yorktown. Les avions sont équipés de bombes 1000lb et 500lb. Les Dauntless du Hornet ont 15 minutes de retard sur ceux de l’Enterprise, car ils ont mis plus longtemps à se regrouper. D’ailleurs parmi les avions qui ont décollé de l’Enterprise se trouvent des avions du Yorktown. C’est donc une force combinant des avions des 3 CV américains qui partent en chasse.
De son côté le contre-amiral Spruance, a insisté auprès du Capitaine Simard à Midway pour que ses appareils maintiennent le contact avec la TF Japonaise. Mais Simard ne se contente pas d’envoyer des Catalina, les B-17 armés de bombes perforantes décollent les uns après les autres. En parallèle les Dauntless du Hornet qui s’étaient posés à Midway en fin de matinée décollent pour regagner leur porte-avions.
Peu après 17 h, la TF japonaise filant plein ouest à 20 nœuds est retrouvée par les pilotes de Dauntless de l’Enterprise. Le lieutenant Gallaher dirigeant les Dauntless de l’Enterprise décide de contourner la TF afin de l’attaquer par le sud-ouest, dos au soleil couchant.
L’approche méthodique et calculée se fait hors d’attente de la DCA. Malgré un temps clair et l’absence de nuages conséquents, les observateurs japonais ne remarquent pas tout de suite les Dauntless qui se positionnent tranquillement en altitude. Et le bruit des navires filant 20 nœuds couvre les moteurs des appareils américains hauts dans le ciel.
L’absence de radar du côté japonais se fait sentir à ce moment-là.
Il est trop lorsque les Zero de la CAP détectent les bombardiers en piqué et se précipite dans leur direction.
Sur le pont de l’Hiryu, pour la 9ème fois depuis de la journée, les sirènes d’alarme retentissent.
Les servants de la DCA ont du mal à ajuster leurs tirs à cause de la lumière aveuglante du soleil. Les Dauntless de l’Enterprise visent le Hiryu.
Ceux du Yorktown visent les 2 cuirassés BB (Haruna et Kirishima). L’idée est de diviser la DCA japonaise afin d’éviter une concentration des tirs antiaériens au-dessus de l’Hiryu.
Seulement les pilotes du ont un Yorktown compte à régler avec l’Hiryu dont les Vals ont ravagé le CV. Contrairement eu plan, les pilotes du Yorktown se précipitent sur le dernier CV japonais.
Plusieurs d’entre eux sont pris en chasse par les Zero de la CAP. 2 bombardiers en piqués sont abattus.
L’Hiryu est touché par 4 bombes sur l’avant, dont une, directement au niveau de l’ascenseur avant.
Celui-ci éclate sous l’impact avec la partie arrière de son plateau qui est projeté dans les airs avant de se planter pratiquement à la verticale juste devant l’îlot. Avec son ascenseur pulvérisé et son pont d’envol ravagé, l’Hiryu est hors de combat. Toute la structure avant du pont d’envol a volé en éclat. Les hangars sont apparents. Les appareils sous le pont d’envol contribuent à étendre les explosions et les incendies. Toute la partie avant du navire est en flamme. Les incendies se répandent par les hangars sous le pont d’envol arrière encore intact. Les dégâts sont tels que les équipages des machines se retrouvent bloqués par les flammes. Tout est fait au-dessus pour leur offrir une possibilité de sortie.
17 h 20, le groupe du Hornet arrive à son tour. L’Hiryu est en flamme, les Dauntless choisissent d’attaquer les BB Haruna et Kirishima et les CA qui les escortent. De par leur taille ils représentent des cibles alléchantes. Les pilotes américains revendiqueront des impacts, mais en réalité ils ont manqué leurs cibles. De leur côté, les pilotes des Zero à court de munitions tournent autour de leur porte-avions en feu.
17 h 45, 11ème alerte de la journée. Ce sont les B-17 parties de Midway. Les bombardiers, qui arrivent du sud-est, attaquent haut dans le ciel obligeant les navires à de savantes manœuvres qui accentuent la confusion, mais au moins aucun navire n’est touché. Alors que l’Hiryu flambe en crachant d’immenses volutes de fumée noire.
Le contre-amiral Yamaguchi entouré par les flammes assiste impuissant au spectacle.
Le retour des groupes de Dauntless et de B-17 s’effectue de nuit, mais les appontages et atterrissages sans incident.
À bord de l’Hiryu, l’ambiance est toute autre. Dans les salles des machines, l’atmosphère est infernale. Peu après 21 h, les mécaniciens parviennent à évacuer grâce à l’intervention des équipes anti-incendie extérieures qui leur ont offert une porte de sortie. Dans les hangars l’air est irrespirable. À 21 h 23, la propulsion est coupée, l’Hiryu s’immobilise. Le capitaine Iwabuchi du Kirishima reçoit l’ordre de tenter un remorquage. Mais il rappelle les risques d’une attaque sous-marine si un tel remorquage doit se faire à vitesse réduite sur plusieurs semaines jusqu’au Japon.
Il l’accord de l’amiral Nagumo d’abandonner le Hiryu pour rejoindre le CL Nagara à présent navire d’escadre. Le cuirassé Kirishima se positionner avec le gros de la TF restante en accueillant dans ses coursives les survivants apportés par les DD trop petits pour les conserver les rescapés du Kaga et du Soryu. Le cuirassé l’Haruna en fait autant. Il faut sauver le maximum de techniciens spécialisés, mais également les aviateurs.
Du côté de l’Akagi qui n’a toujours pas rendu son dernier souffle, les ponts sont pleins à craquer des rescapés sur les destroyers Arashi et Nowake. Les 3 navires sont à présent loin en arrière de la TF de Nagumo.
Les navires de la force de Nagumo sont espacés de plusieurs dizaines de miles nautiques. Mais comme il fait nuit, le principal danger vient à présent des sous-marins. Pour les marins japonais, ce risque semble être un répit par rapport aux 11 attaques aériennes de la journée.
À 23 h 58, l’Hiryu est secoué par une très grosse explosion interne. Les équipes antiincendies tentent tout pour essayer de maîtriser les incendies.
À 3 h 15 le 5 juin, après 10 heures de lutte contre les incendies, le combat semble perdu. L’Hiryu est condamné. Le contre-amiral Yamaguchi ordonne l’abandon du navire par l’équipage. Les marins sont recueillis par les destroyers Kazagumo et Makigumo qui abordent le porte-avions par l’arrière.
À 5 h 10, le 5 juin, l’évacuation est terminée (excepté pour les marins japonais encore bloqués par les flammes et qui n’ont pas encore péri asphyxié ou brûlés vifs). Le Kazagumo chargé de rescapés de file déjà rejoindre la TF partie au-devant. Son commandant a hâte de déposer le surplus d’équipages auprès des navires de l’Haruna et de Kirishima plus volumineux. De son côté le Makigumo resté en arrière reçoit l’ordre de torpiller l’épave flottante que constitue l’Hiryu. L’explosion des torpilles contre la coque secoue l’épave du porte-avions. L’épave de l’Hiryu dont la coque a été percée par des torpilles est abandonnée à son sort.
Yamaguchi quant à lui décide de disparaitre avec son navire.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Une nuit compliqué
Une nuit compliqué
Dans la soirée du 4 juin aux alentours de 18 h à bord du Yamato, l’ambiance est lourde suite au message qui vient d’annoncer la neutralisation du Hiryu. L’ambiance lourde, mais pas encore défaitiste. Du moins pour Yamamoto.
Certes la Kidō Butai est anéantie, mais l’amiral pense posséder encore plusieurs atouts :
— Les Américains n’ont aucun cuirassé dans le secteur, Yamamoto en a 7. Mais ils sont positionnés loin en arrière.
— Si effectivement 3 porte-avions US ont été repérés, il semble qu’au moins 2 sont à présent hors de combat. En réalité seul le Yorktown l’est.
— Idem, pour Midway, si la base aérienne est toujours opérationnelle, il attend dans la nuit un rapport que doit lui fournir le sous-marin I-168. Ce dernier rode autour de Midway depuis le 1er juin. L’I-168 parti depuis le 23 mai de Truk a pour mission d’observer de jour au périscope en mode plongée l’activité aérienne et navale autour de Midway ainsi que les conditions météorologiques et maritimes en prévision du débarquement des troupes japonaises. Toutes les nuits quand l’I-168 fait surface pour recharger ses batteries, son commandant envoie par radio son rapport à l’attention de l’état-major sur le Yamato. Ce dernier pense donc pouvoir neutraliser la base avec ses cuirassés s’il parvient à l’approcher.
— La nuit va bientôt tomber empêchant toute activité aérienne. Or, Yamamoto sait que ses unités de surface sont mieux entrainées que l’adversaire pour ce qui touche au combat nocturne en surface. Problème est qu’il faut d’abord trouver l’ennemi qui est loin à l’est.
— Le gros de la flotte peut être au-devant de Midway en 48 h. À condition que l’aviation américaine basée laisse celle-ci s’approcher.
— Enfin dans les rangs de la flotte japonaise, la reconnaissance peut être assurée en journée par les CVL Zuiho, Hosho et les AV Chitose et Kamikawa Maru. Mais ces navires n’ont pas la capacité d’assurer une couverture aérienne importante ni de mener des actions offensives d’envergure.
Yamamoto décide de passer à l’offensive.
La nuit va prévenir toutes attaques aériennes. Il part du principe les Américains ont perdu 2 CV et que la puissance aéronavale a donc perdu en agressivité. Il faut donc s’approcher au plus près de Midway le plus vite possible.
En parallèle, les navires de ligne doivent trouver dans la nuit la TF de porte-avions américains. Si ceux-ci sont immobilisés, les navires US doivent tourner autour pour les protéger.
Il faut que la flotte impériale surmonte la perte de la Kidō Butai en vengeant sa destruction par la capture de Midway.
À partir de cette base la flotte et l’aviation impériale du Japon pourront neutraliser l’importante base de Pearl Harbor et ainsi fortement handicaper les activités américaines dans le Pacifique. Voir de poussée les Américains à négocier la fin des hostilités. L’amiral Yamamoto est décidé à poursuivre l’opération.
La TF la plus proche de Midway est la 7e division de croiseurs lourds composés des Kumano, Suzuya, Mogami et Mikuma sous les ordres du vice-amiral Takeo Kurita escortée par la 8e division de destroyer du commandant Ogawa Nobuki constitué de l’Asashio et de l’Arashio.
Les 2 porte-hydravions Chitose et Kamikawa Maru escorté par le destroyer DD Hayashio ont été détachés de la TF depuis plusieurs heures.
À bord du CA Kumano, le vice-amiral Takeo Kurita reçoit l’ordre d’atteindre Midway le plus vite possible pour bombarder la base aérienne et la neutraliser.
Kurita ne cherche pas à discuter cet ordre qui lui semble logique c’est sa mission initiale. Il n’a pas connaissance des pertes subites par Nagumo dans la journée. Puisque sa mission était de soutenir le débarquement des troupes après que Nagumo ait neutralisé les Américains. En gros l’ordre de Yamamoto semble juste avancer l’horaire. Seul Yamamoto dispose de cette vue d’ensemble.
L’ordre « En avant toute ! » est donné par faisceaux lumineux aux 5 autres navires. Les croiseurs lourds filent vers Midway à 35 nœuds. La mer dans le secteur est houleuse les destroyers plus bas sur l’eau ont du mal à suivre le mouvement. Les croiseurs de Kurita finissent par les distancer.
À bord des transports, les 2000 fusiliers marins et 3000 hommes de l’armée sont à des années-lumière des combats aéronavales qui ont eu lieu dans le courant de la journée. Ils sont eu aussi dans l’ignorance des pertes infligées par les Américains. Toutefois, ils notent que les machines des lents transports ont augmenté leur vitesse.
Aux alentours de minuit, les nouvelles sur l’état de l’Hiryu ne sont pas bonnes. Si on avait pensé dans un premier temps pouvoir le sauver et le remorquer, l’idée doit être abandonnée. En parallèle les nouvelles de l’Akagi avec une équipe restreinte pour tenter le tout ne sont pas de bonne non plus.
Ces nouvelles assomment l’état-major de Yamamoto. Ce dernier comprend que ce n’est pas 2 mais 4 porte-avions qui sont perdus.
En parallèle, ses escadres de navires de ligne ne vont pas pouvoir trouver les flottes américaines, car Spruance a sagement mis le cap vers l’est pour s’éloigner durant nuit.
Yamamoto comprend qu’il a placé ses précieux cuirassés bien trop en arrière.
Dans quelques heures le jour va se lever. Les capitaines des CVL Zuiho (6 Zero, 6 Claude, 12 Kate) et Hosho (8 biplans torpilleurs Jean) confirment qu’ils ne pourront pas se battre à armes égales même contre un seul CV lourd américain.
Yamamoto oublie son optimisme du début de soirée et s’abandonne au pessimisme dans le courant de la nuit. Le risque est trop grand de se voir infliger à nouveau des pertes parmi ses navires de ligne. Si ses cuirassés ne peuvent pas atteindre les CV américains dans le courant de la nuit et ses CVL ne sont pas de taille face aux CV lourds américains.
La bataille est perdue à ses yeux. Il finit par ordonner le repli des TF.
Le contrordre est envoyé à toutes les TF japonaises. Les navires doivent faire demi-tour rentrer au Japon
Toutes les TF ont fait demi-tour, sauf celle du vice-amiral Kurita. Ce dernier n’est pas informé dans l’immédiat.
En parallèle, ordre est donné au commandant du sous-marin I-168 de bombarder dans la nuit la base de Midway. Il faut commencer le travail des croiseurs de Kurita.
L’I-168 s’approche en surface au plus près de la base aérienne dans la nuit. Positionné, ordre est donné aux canonniers d’activer la pièce d’artillerie de 100 mm. Un 1er tir cible l’île.
À Midway, c’est l’étonnement. Des tirs comment à tomber toutes les 30 secondes.
Les Américains comprennent vite après l’étonnement qu’ils n’ont pas affaire à un navire de ligne, mais à une unique pièce d’artillerie. La puissance des explosions indique également un calibre modeste. Les défenseurs s’organisent rapidement.
Ils s’attendaient à des attaques ponctuelles. Au 6e tir des faisceaux lumineux s’allument pour fouiller dans la direction des tirs.
Le sous-marin encadré par les faisceaux lumineux plonge en urgence et disparait en moins d’une minute. Le bombardement sur Midway sans aucun effet notable est terminé.
Les Américains savent à présent qu’un sous-marin rode autour de Midway. Un appareil de recherche sera envoyé dès le matin pour le traquer. Repéré en plongée périscopique, le I-168 va subir une très modeste attaque aérienne sans conséquence avant de plonger plus profondément.
À 2 h 15, une vigie dans le kiosque du sous-marin américain USS Tambor (SS-198) annonce le repérage de 4 gros navires à 100 miles au nord de Midway. Impossible de déterminer s’il s’agit d’amis ou d’ennemis. Un message radio est immédiatement envoyé à Midway.
Les 4 navires continuent leur trajet à vive allure en direction de Midway sans repérer le sous-marin américain. Ce dernier est incapable de les suivre.
À 2 h 38, la vigie annonce à nouveau 4 gros navires approchant, mais dans le sens inverse cette fois-ci.
En réalité, à 2 h 15 à bord du Kumano, Kurita a enfin reçu l’ordre de faire demi-tour comme le reste de la flotte. Les 4 CA ont fait demi-tour en réduisant leur vitesse à 28 nœuds pour laisser souffler les machines tout en adoptant une route en zigzag.
Les veilleurs dans le kiosque du Tambor ne parviennent toujours pas à les identifier. Le commandant prend la décision de les devancer en s’orientant dans le même sens à vitesse maximum (21 nœuds) ayant un peu d’avance. Il maintient le contact (après l’avoir perdu) jusqu’à 4 h sans pouvoir identifier les navires malgré l’aube qui approche. Le tambor plus bas sur l’eau n’est pas encore repéré. Ayant eu connaissance de la possibilité de navires amis prévisible dans le secteur, à 4 h 12, son commandant envoie un flash lumineux d’identification en direction des 4 CA non identifiés.
La réponse incompréhensible faite comprendre qu’il s’agit ennemis. Une plongée d’urgence est ordonnée.
C’est l’une des vigies sur la passerelle du Kumano en tête de la ligne qui aperçoit le flash du sous-marin américain. Le navire amiral ordonne immédiatement une manœuvre d’évasion par un 45° simultané par bâbord.
Les 4 timoniers virent leur barre à bâbord en même temps dans une manœuvre parfaite excepter pour l’avant-dernier le Mikuma. Sa barre est amenée à 90° coupant la route du Mogami qui le suit.
À 28 nœuds, le Mogami ne peut l’éviter et vient percuter le Mikuma par l’arrière gauche. L’étrave du Mogami est brisée. Le flanc arrière gauche du CA Mikuma est déchiré de 20 mètres sur 6, crevant l’une de ses cuves à mazout. Une longue traînée serpente à présent derrière le navire. Les navires ne coulent, car les portes étanches ont été fermées à temps. Mais l’état de leur coque ne leur permet plus qu’une vitesse de 10 nœuds. Kurita fulmine, mais n’a pas le choix. Il décide de poursuivre au plus vite avec les Kumano et Suzuya et de laisser en escorte les 2 destroyers de la 8e division en escorte du Mogami et du Mikuma.
Juste avant 5 h 20, Yamamoto sur le Yamato apprend le sabordage par torpillage de l’Hiryu. Il ordonne à son tour le torpillage de l’épave de l’Akagi et le repli des destroyers Arashi et Nowake restés autour de lui.
Le jour se lève en ce 5 juin 1942, l’amiral sait qu’il va devoir rendre compte à son retour au Japon.
Dans la soirée du 4 juin aux alentours de 18 h à bord du Yamato, l’ambiance est lourde suite au message qui vient d’annoncer la neutralisation du Hiryu. L’ambiance lourde, mais pas encore défaitiste. Du moins pour Yamamoto.
Certes la Kidō Butai est anéantie, mais l’amiral pense posséder encore plusieurs atouts :
— Les Américains n’ont aucun cuirassé dans le secteur, Yamamoto en a 7. Mais ils sont positionnés loin en arrière.
— Si effectivement 3 porte-avions US ont été repérés, il semble qu’au moins 2 sont à présent hors de combat. En réalité seul le Yorktown l’est.
— Idem, pour Midway, si la base aérienne est toujours opérationnelle, il attend dans la nuit un rapport que doit lui fournir le sous-marin I-168. Ce dernier rode autour de Midway depuis le 1er juin. L’I-168 parti depuis le 23 mai de Truk a pour mission d’observer de jour au périscope en mode plongée l’activité aérienne et navale autour de Midway ainsi que les conditions météorologiques et maritimes en prévision du débarquement des troupes japonaises. Toutes les nuits quand l’I-168 fait surface pour recharger ses batteries, son commandant envoie par radio son rapport à l’attention de l’état-major sur le Yamato. Ce dernier pense donc pouvoir neutraliser la base avec ses cuirassés s’il parvient à l’approcher.
— La nuit va bientôt tomber empêchant toute activité aérienne. Or, Yamamoto sait que ses unités de surface sont mieux entrainées que l’adversaire pour ce qui touche au combat nocturne en surface. Problème est qu’il faut d’abord trouver l’ennemi qui est loin à l’est.
— Le gros de la flotte peut être au-devant de Midway en 48 h. À condition que l’aviation américaine basée laisse celle-ci s’approcher.
— Enfin dans les rangs de la flotte japonaise, la reconnaissance peut être assurée en journée par les CVL Zuiho, Hosho et les AV Chitose et Kamikawa Maru. Mais ces navires n’ont pas la capacité d’assurer une couverture aérienne importante ni de mener des actions offensives d’envergure.
Yamamoto décide de passer à l’offensive.
La nuit va prévenir toutes attaques aériennes. Il part du principe les Américains ont perdu 2 CV et que la puissance aéronavale a donc perdu en agressivité. Il faut donc s’approcher au plus près de Midway le plus vite possible.
En parallèle, les navires de ligne doivent trouver dans la nuit la TF de porte-avions américains. Si ceux-ci sont immobilisés, les navires US doivent tourner autour pour les protéger.
Il faut que la flotte impériale surmonte la perte de la Kidō Butai en vengeant sa destruction par la capture de Midway.
À partir de cette base la flotte et l’aviation impériale du Japon pourront neutraliser l’importante base de Pearl Harbor et ainsi fortement handicaper les activités américaines dans le Pacifique. Voir de poussée les Américains à négocier la fin des hostilités. L’amiral Yamamoto est décidé à poursuivre l’opération.
La TF la plus proche de Midway est la 7e division de croiseurs lourds composés des Kumano, Suzuya, Mogami et Mikuma sous les ordres du vice-amiral Takeo Kurita escortée par la 8e division de destroyer du commandant Ogawa Nobuki constitué de l’Asashio et de l’Arashio.
Les 2 porte-hydravions Chitose et Kamikawa Maru escorté par le destroyer DD Hayashio ont été détachés de la TF depuis plusieurs heures.
À bord du CA Kumano, le vice-amiral Takeo Kurita reçoit l’ordre d’atteindre Midway le plus vite possible pour bombarder la base aérienne et la neutraliser.
Kurita ne cherche pas à discuter cet ordre qui lui semble logique c’est sa mission initiale. Il n’a pas connaissance des pertes subites par Nagumo dans la journée. Puisque sa mission était de soutenir le débarquement des troupes après que Nagumo ait neutralisé les Américains. En gros l’ordre de Yamamoto semble juste avancer l’horaire. Seul Yamamoto dispose de cette vue d’ensemble.
L’ordre « En avant toute ! » est donné par faisceaux lumineux aux 5 autres navires. Les croiseurs lourds filent vers Midway à 35 nœuds. La mer dans le secteur est houleuse les destroyers plus bas sur l’eau ont du mal à suivre le mouvement. Les croiseurs de Kurita finissent par les distancer.
À bord des transports, les 2000 fusiliers marins et 3000 hommes de l’armée sont à des années-lumière des combats aéronavales qui ont eu lieu dans le courant de la journée. Ils sont eu aussi dans l’ignorance des pertes infligées par les Américains. Toutefois, ils notent que les machines des lents transports ont augmenté leur vitesse.
Aux alentours de minuit, les nouvelles sur l’état de l’Hiryu ne sont pas bonnes. Si on avait pensé dans un premier temps pouvoir le sauver et le remorquer, l’idée doit être abandonnée. En parallèle les nouvelles de l’Akagi avec une équipe restreinte pour tenter le tout ne sont pas de bonne non plus.
Ces nouvelles assomment l’état-major de Yamamoto. Ce dernier comprend que ce n’est pas 2 mais 4 porte-avions qui sont perdus.
En parallèle, ses escadres de navires de ligne ne vont pas pouvoir trouver les flottes américaines, car Spruance a sagement mis le cap vers l’est pour s’éloigner durant nuit.
Yamamoto comprend qu’il a placé ses précieux cuirassés bien trop en arrière.
Dans quelques heures le jour va se lever. Les capitaines des CVL Zuiho (6 Zero, 6 Claude, 12 Kate) et Hosho (8 biplans torpilleurs Jean) confirment qu’ils ne pourront pas se battre à armes égales même contre un seul CV lourd américain.
Yamamoto oublie son optimisme du début de soirée et s’abandonne au pessimisme dans le courant de la nuit. Le risque est trop grand de se voir infliger à nouveau des pertes parmi ses navires de ligne. Si ses cuirassés ne peuvent pas atteindre les CV américains dans le courant de la nuit et ses CVL ne sont pas de taille face aux CV lourds américains.
La bataille est perdue à ses yeux. Il finit par ordonner le repli des TF.
Le contrordre est envoyé à toutes les TF japonaises. Les navires doivent faire demi-tour rentrer au Japon
Toutes les TF ont fait demi-tour, sauf celle du vice-amiral Kurita. Ce dernier n’est pas informé dans l’immédiat.
En parallèle, ordre est donné au commandant du sous-marin I-168 de bombarder dans la nuit la base de Midway. Il faut commencer le travail des croiseurs de Kurita.
L’I-168 s’approche en surface au plus près de la base aérienne dans la nuit. Positionné, ordre est donné aux canonniers d’activer la pièce d’artillerie de 100 mm. Un 1er tir cible l’île.
À Midway, c’est l’étonnement. Des tirs comment à tomber toutes les 30 secondes.
Les Américains comprennent vite après l’étonnement qu’ils n’ont pas affaire à un navire de ligne, mais à une unique pièce d’artillerie. La puissance des explosions indique également un calibre modeste. Les défenseurs s’organisent rapidement.
Ils s’attendaient à des attaques ponctuelles. Au 6e tir des faisceaux lumineux s’allument pour fouiller dans la direction des tirs.
Le sous-marin encadré par les faisceaux lumineux plonge en urgence et disparait en moins d’une minute. Le bombardement sur Midway sans aucun effet notable est terminé.
Les Américains savent à présent qu’un sous-marin rode autour de Midway. Un appareil de recherche sera envoyé dès le matin pour le traquer. Repéré en plongée périscopique, le I-168 va subir une très modeste attaque aérienne sans conséquence avant de plonger plus profondément.
À 2 h 15, une vigie dans le kiosque du sous-marin américain USS Tambor (SS-198) annonce le repérage de 4 gros navires à 100 miles au nord de Midway. Impossible de déterminer s’il s’agit d’amis ou d’ennemis. Un message radio est immédiatement envoyé à Midway.
Les 4 navires continuent leur trajet à vive allure en direction de Midway sans repérer le sous-marin américain. Ce dernier est incapable de les suivre.
À 2 h 38, la vigie annonce à nouveau 4 gros navires approchant, mais dans le sens inverse cette fois-ci.
En réalité, à 2 h 15 à bord du Kumano, Kurita a enfin reçu l’ordre de faire demi-tour comme le reste de la flotte. Les 4 CA ont fait demi-tour en réduisant leur vitesse à 28 nœuds pour laisser souffler les machines tout en adoptant une route en zigzag.
Les veilleurs dans le kiosque du Tambor ne parviennent toujours pas à les identifier. Le commandant prend la décision de les devancer en s’orientant dans le même sens à vitesse maximum (21 nœuds) ayant un peu d’avance. Il maintient le contact (après l’avoir perdu) jusqu’à 4 h sans pouvoir identifier les navires malgré l’aube qui approche. Le tambor plus bas sur l’eau n’est pas encore repéré. Ayant eu connaissance de la possibilité de navires amis prévisible dans le secteur, à 4 h 12, son commandant envoie un flash lumineux d’identification en direction des 4 CA non identifiés.
La réponse incompréhensible faite comprendre qu’il s’agit ennemis. Une plongée d’urgence est ordonnée.
C’est l’une des vigies sur la passerelle du Kumano en tête de la ligne qui aperçoit le flash du sous-marin américain. Le navire amiral ordonne immédiatement une manœuvre d’évasion par un 45° simultané par bâbord.
Les 4 timoniers virent leur barre à bâbord en même temps dans une manœuvre parfaite excepter pour l’avant-dernier le Mikuma. Sa barre est amenée à 90° coupant la route du Mogami qui le suit.
À 28 nœuds, le Mogami ne peut l’éviter et vient percuter le Mikuma par l’arrière gauche. L’étrave du Mogami est brisée. Le flanc arrière gauche du CA Mikuma est déchiré de 20 mètres sur 6, crevant l’une de ses cuves à mazout. Une longue traînée serpente à présent derrière le navire. Les navires ne coulent, car les portes étanches ont été fermées à temps. Mais l’état de leur coque ne leur permet plus qu’une vitesse de 10 nœuds. Kurita fulmine, mais n’a pas le choix. Il décide de poursuivre au plus vite avec les Kumano et Suzuya et de laisser en escorte les 2 destroyers de la 8e division en escorte du Mogami et du Mikuma.
Juste avant 5 h 20, Yamamoto sur le Yamato apprend le sabordage par torpillage de l’Hiryu. Il ordonne à son tour le torpillage de l’épave de l’Akagi et le repli des destroyers Arashi et Nowake restés autour de lui.
Le jour se lève en ce 5 juin 1942, l’amiral sait qu’il va devoir rendre compte à son retour au Japon.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Apocalypse à Midway
C'est pas apocalypse à Midway, c'est monumentale raclée à sens unique !
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
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Re: Apocalypse à Midway
Et le pire que c'est pas terminé.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Au Bord de l'Abîme et au-delà
Gueule de bois
Gueule de bois
Le Hosho, 1er porte-avions japonais — vieux de 20 ans — a été réquisitionné pour l’Opération Mi au sein de la TF du Yamato malgré ses faibles qualités opérationnelles (lent, faible capacité, pont trop court pour les appareils modernes). Sa mission avec ses vieux biplans est d’assurer les missions ASM et d’être les yeux des cuirassés.
Ainsi au lever du jour, des B4Y Jean décollent en direction de l’est.
À 7 h du matin le 5 juin, au cours d’un des vols de reconnaissance, un B4Y de l’Hosho découvre l’épave fumante de l’Hiryu toujours à flot.
La nouvelle est aussitôt relayée à l’Hosho puis au Yamato. Aussitôt ordre est donné de transmettre l’information à Nagumo, car l’Hiryu est l’un de ses navires. Il ordonne l’envoi du destroyer Tanikaze avec pour mission de trouver l’épave de l’Hiryu, de la couler (pour de bon cette fois-ci) et s’il reste des rescapés de les récupérer. Le destroyer se détache immédiatement de la TF pour aller terminer le travail du Makigumo. Ils retournent vers le terrain de chasse des avions américains.
Pendant ce temps, les 3 membres d’équipage du B4Y aperçoivent des survivants sur l’épave fumante de l’Hiryu. Ces marins japonais sont au nombre de 39 et ont été oubliés dans la nuit. Considérés comme condamnés par les flammes, ils n’ont jamais été prévenus de l’évacuation du navire.
Ils ont réussi, en fin de nuit, à coup d’efforts surhumains à retrouver l’air libre sur le pont ravagé. Le fait de voir tourner autour de l’épave le vieux biplan leur a redonné espoir.
À 9 h le 5 juin, comprenant que la coque de l’Hiryu donne des grands signes de faiblesse, ils mettent à l’eau une baleinière oubliée. Il ne reste plus qu’au destroyer Tanikaze de les retrouver, ce qui malheureusement n’arrivera pas. Seul 34 des rescapés survivront, repêchés par les Américains après 10 jours d’errance.
À 9 h 12, la coque de l’Hiryu cède. Le porte-avions s’enfonce définitivement dans l’Océan Pacifique juste après que la baleinière se soit éloignée.
Alors que les appareils des porte-hydravions cherchent les supposés derniers CV américains, l’un des hydravions du Chikuma, découvre l’épave du Yorktown flottante et immobilisée. Le gîte est passé à 26° sur bâbord, mais le CV est toujours à flot. L’information remonte la chaîne de commandement japonais et ordre est donné à toutes les unités sous-marines japonaises du secteur de couler ce porte-avions immobile
Au lever du jour, les marins américains sont tout aussi surpris de constater que le porte-avions n’a pas chaviré dans la nuit. Pire 2 matelots de l’USN ont été oubliés à bord.
Les 2 hommes dont l’un est sérieusement blessé parviennent à se faire « entendre » en tirant en l’air avec une pièce antiaérienne. Le bruit est parvenu aux oreilles des observateurs du destroyer Hughes. L’US Navy détache immédiatement le Hammann pour tenter de les sauver. Il est escorté par un écran de protection constitué de Hughes, du Gwin et du Monaghan).
Le Hammann s’arrime à tribord de l’épave flottante. Les 2 marins US du Yorktown sont immédiatement récupérés pour recevoir des soins. Malheureusement l’un d’eux décédera des suites de ses blessures.
Du côté du Yorktown toujours à flot, le lieutenant commander Arnold E. True du Hammann reçoit de nouveaux ordres du capitaine Elliot Buckmaster (le capitaine du Yorktown basé qui transféré sa marque sur CA Astoria) : « Il faut sauver le Yorktown ! »
Le lieutenant-commander Arnold E. True dépêche à bord du porte-avions 29 de ses officiers et 141 hommes de son équipage. Des pompes à eau sont activées à partir du destroyer ainsi que des lignes électriques pour fournir de l’énergie et de la lumière et des vérifications sont immédiatement établies. Les sauveteurs balancent à la mer le maximum de matériel lourd pour tenter d’alléger l’épave au mieux même les cuves à carburant qui sont purgées. Les pompes à eau contribuent à évacuer de grande quantité d’eau de mer et le porte-avions regagne 2° d’assiette.
À 11 h 35 le 5 juin, le vieux dragueur de mines USS Viero (AM-52) dépêché dans l’urgence des alentours de l’atoll Pearl & Hermes Reef sur ordre du capitaine Elliot Buckmaster arrivent dans la zone du Yorktown. Il a pour mission de prendre le porte-avions en remorque.
À 13 h 8, le câble tiré, le dragueur de mines commence sa lente progression à 3 nœuds en direction de Midway. L’Hammann est toujours amarré à son flanc, alimentant le Yorktown en énergie. Contre toute attente, il semble que le Yorktown peut être sauvé.
Il n’y a plus de danger hormis les puissants cuirassés japonais Yamato, Nagato, Mutsu, Haruna, Kirishima, Hiei et Kongo. Mais pour Nimitz, à ce stade de la guerre Yamamoto n’est pas assez fou pour risquer ses cuirassés contre des attaques aériennes.
À la tombée de la nuit Spruance a récupéré entre 20 h 15 et 20 h 45 le 4 juin tous les groupes aériens des raids qui avaient été lancés contre le Hiryu. Il a ensuite fait prendre un cap àl » Est pour s’éloigner le plus possible des cuirassés japonais.
Après 23 h, le cap est changé pour le Nord pendant 1 heure (dos à Midway). Aux alentours de minuit, un nouveau cap est pris pour l’Ouest. Spruance recherche à se positionner pour pouvoir assener le coup de grâce à la Kidō Butai le lendemain matin tout en ayant Midway à portée de Dauntless.
Ce crochet par le nord doit brouiller les pistes pour les Japonais. De plus Spruance créé ainsi une zone de recherche plus importante pour les éventuels BB japonais, et permet de se rapprocher des restes de la TF 17 de Fletcher au cas où.
Enfin cela laisse une zone de manœuvre entre la TF 16 et Midway plus au sud sans trop s’éloigner de l’atoll.
Le 5 juin à 0 h 44, le radar repère un ghost 25km droit devant. La TF 16 file donc à l’est pour s’éloigner du ghost jusqu’à 1 h 3. Puis nouveau cap au le Sud pendant 55mn.
À 1 h 58, à nouveau cap vers l’Ouest (en direction des Japonais) toujours en prévision de retrouver au petit matin les restes de la Kidō Butai.
Mais ce détour a malheureusement creusé l’écart entre les 2 flottes et rapproche la TF 16 de Midway, ce qui au final va à l’encontre des plans de Spruance. Et dans à peine 3 heures, le jour va se lever.
Le contre-amiral sait également qu’un 5ème porte-avions léger est présent dans le secteur (le Zuiho), mais sa position reste inconnue. Spruance soupçonne évidemment la présence d’une escadre de cuirassés. Mais avec le jour qui approche, Spruance s’inquiète un peu moins des cuirassés qui seront à la merci de ses avions.
Autre point d’inquiétude, les observations faites le précédent par les Catalina de Midway on fait état d’une avance imperturbable de la flotte japonaise vers Midway. Là aussi des cuirassés se tiennent prêts à fondre sur tous navires américains qui se présenteraient à eux. Il s’agit de ne pas se faire prendre dans un étau.
À 4 h 15, 10 Catalina décollent de Midway pour une mission de reconnaissance sur un rayon de 460 km.
À 4 h 30, 8 B-17 décollent à leur tour l’air. Le capitaine Simard les a fait décoller préventivement par sécurité en cas d’attaques japonaises. Les lourds bombardiers font des ronds au-dessus de l’atoll en attendant les ordres. Elles vont être finalement dirigées par radio vers les 2 CA japonais endommagés (Mogami et Mikuma).
À 4 h 20, cap au sud-ouest pour s’approcher de Midway. En prévision du jour qui va se lever, la vitesse a été augmentée à 20 nœuds. Le changement de cap de 0 h 44 a bouleversé les plans. D’une position plus au nord prévu en début de nuit, la nouvelle position plus centrale avant l’aube entre la Kidō Butai et les forces d’invasion va être accentuée.
À 4 h 30, le premier rapport du sous-marin USS Tambor parvient à Spruance et signale : « De nombreux navires non identifiés » sans plus de précision. Ce message avant de parvenir à Spruance a transité par Midway et Pearl Harbor avant de revenir à la TF 16 soit avec un décalage accentué par les fuseaux horaires.
Le problème pour Spruance c’est que rien n’est précisé sur la nature de ces navires si proche de Midway. Pour les atteindre au petit jour, il lui faudrait se diriger vers cette TF ennemie, mais en parallèle accentuer l’écart avec la Kidō Butai qui file plus au nord-ouest-ouest d’après ses estimations.
À 4 h 31 ordre est donné, de pousser les machines à 25 nœuds en maintenant le cap au Sud-sud-ouest. Le manque de précision de la part du commandant du Tambor va avoir de lourdes conséquences sur les suites de la bataille.
À 6 h 15, le leader du groupe de B-17 envoie un message radio annonçant que les conditions météorologiques à haute altitude sont défavorables à la détection des croiseurs lourds et qu’il ordonne de pousser l’observation vers l’atoll de Kure (rien à voir avec la ville japonaise).
À 6 h 17 nouveau rapport du Tambor retransmis par Midway et Pearl Harbor. Les unités identifiées sont 4 croiseurs lourds. De plus, celles-ci ont pris un cap qui tourne le dos à Midway. Ce message indique également en plus du cap, la vitesse de 15 nœuds.
À 6 h 25, Midway répond en indiquant la toute dernière position des CA japonais communiqués par l’USS Tambor reçu quelques minutes plus tôt. Les B-17 reprennent donc les recherches vers ce nouveau cap tout en maintenant sa position à haute altitude.
À 6 h 30, un message d’un Catalina de Midway confirme l’information sur la présence de cette TF qui file à l’ouest et se trouve déjà à 231 km de Midway.
À 6 h 32, le même Catalina précise qu’une longue traînée de mazout marque le sillage de 2 des croiseurs lourds qui naviguent à 15 nœuds. Il s’agit du Mogami et du Mikuma entrés en collision durant la nuit.
Dans le même temps, riche du dernier renseignement du Tambor, le capitaine Simard ordonne la préparation des bombardiers en piqué des Marines : 6 Vindicator et 6 Dauntless équipés de bombes de 500 livres. L’objectif : les 2 CA signalés par le sous-marin américain.
À 7 h, une autre patrouille, observe une nouveau TF de 2 CA se dirigeant au nord-ouest à 20 nœuds à une distance de 322 km. Les 6 Vindicator et 6 Dauntless décollent de Midway.
7 h 45, les avions des Marines découvrent une longue traînée de mazout qui les dirige directement sur les 2 CA endommagés qu’ils aperçoivent dès à 8 h 5. Le leader ordonne de se positionner à l’est dos au soleil levant pour gêner les artilleurs japonais dans leurs tirs antiaériens tout en effectuant une séparation entre les Vindicator et les Dauntless. Les 6 Vindicator reprennent un peu d’altitude et entament leur attaque en piqué de 4 000 pieds. Les 6 Dauntless partent eux de 1000 pieds en bombardement glissé. Les bombes encadrent les CA, mais aucun coup au but n’est enregistré. Le seul avion perdu dans se raide est celui du leader de la formation Richard Fleming.
Les navires grâce à des manœuvres d’évasion ont réussi à éviter les impacts. Le manque d’entraînement des jeunes pilotes des Marines sur Dauntless dans les attaques en piqué se fait ressentir (ils ont été envoyés à Midway en urgence)
À 8 h, cette fois-ci le Catalina indique l’observation de 2 BB, 3 CA filant à 12 nœuds au nord-ouest.
La patrouille fait également état d’un CV inerte seul sur l’océan (l’Hiryu) à 444 km de Midway.
À 8 h 15, le Catalina confirme les informations envoyées 15 minutes plus tôt.
À 8 h 30, les B-17 découvrent à leur tour les CA Mogami et Mikuma et bombardent les navires en haute altitude en lâchant 39 bombes. Les observateurs des B-17 annoncent 2 coups au but et 7 coups proches. En réalité les navires japonais n’ont pas été touchés. Mais pour le capitaine Simard à qui on a remis la retranscription rapport radio du raid cette flotte file dos à Midway. Le danger semble s’écarter au sud-ouest. Il va pouvoir porter ses efforts ailleurs.
Sous les ponts de l’Enterprise et du Hornet, les groupes de Dauntless se tiennent prêts à intervenir. Alors que la mer toujours agitée continue de genre les opérations aériennes. Les CV vont continuer à naviguer en direction de la Kidō Butai.
À 8 h 55, un autre Catalina qui annonce l’observation d’un CV du type « Enterprise » inerte à 463 km de Midway (c’est le Yorktown).
Le contre-amiral Spruance fait preuve de prudence et décide de garder ses Dauntless en réserve en attendant d’avoir un temps plus clément et une mer moins agitée, avec une vision plus claire de la situation après le retour de tous les rapports d’observation.
À 13 h 20, devant l’absence d’information de la part de la TF 16, le capitaine Simard décide donc d’envoyer 7 B-17 en direction de la Kidō Butai. Après plusieurs heures de recherche, les B-17 rentrent sans avoir trouvé l’ennemi.
À 18 h 35, par contre sur le chemin du retour, le groupe à la surprise de détecter la présence d’un navire isolé. Les soutes des bombardiers sont chargées et il aurait fallu de toute façon se délester avant d’atterrir, le leader du groupe décide donc de faire lâcher les chapelets de bombes.
Le 1er groupe de 4 B-17 à 16 000 pieds lâche ses bombes suivies des 3 autres B-17 à 14 200. 56 bombes sont lâchées sans aucun coup au but malgré les revendications des bombardiers.
Pour les marins japonais, surpris par cette attaque à haute altitude, la méfiance et l’attention sont montées en flèche pour se préserver d’autres bombardements à l’avenir.
Ce navire japonais n’est autre que le destroyer Tanikaze du commandant Motoi Katsumi envoyé par Nagumo avec pour objectif de retrouver et couler l’épave de l’Hiryu.
Le Tanikaze n’a rien trouvé au cours de la journée, ni épave ni naufragés. Le commandant a donc décidé en soirée de rejoindre sa TF en direction du nord-ouest. Mais, il vient de comprendre qu’il est à portée des appareils de Midway. Pourtant il était persuadé que la base avait été rasée par l’imposant raid du 4 juin.
Entre 14 h 15 et 15 h, le contre-amiral Spruance n’a reçu aucun nouveau rapport d’observation depuis 8 h 20. Il comprend que les 2 supposés CV japonais endommagés, escortés par 2 BB, s’éloignent de plus en plus de la TF 16. Il faut agir au plus vite dans cette direction avant que ces navires soient hors de portée.
La décision est prise : il est décidé de lancer tous les Dauntless à la recherche des forces ennemies. Les Dauntless seront équipés d’une bombe de 500 lb afin d’alléger la charge alaire et donc la consommation en carburant.
L’idée est de pouvoir traiter directement toutes cibles ennemies avant la tombée de la nuit.
De 15 h 12 à 15 h 43, un total de 26 Dauntless décollent du Hornet. En parallèle l’Enterprise lance 32 Dauntless (dont certains du Yorktown). Les bombardiers sont envoyés sans exhorte.
Pendant ce temps à 15 h 45, à Midway, soit 3 heures avant la découverte du Tanikaze, le capitaine Simard est informé 5 autres B-17 sont disponibles après leur maintenance et ravitaillement. Il décide les envoyés immédiatement vers le nord-ouest, contre la Kidō.
À 16 h 30, les membres d’équipage des B-17 peuvent observer sur leur chemin à une altitude inférieure un groupe de Dauntless (ils appartiennent au Hornet) et le signalent par radio avant de le notifier pour leur rapport à leur retour. Le leader fait poursuivre les recherches vers le nord-ouest en attendant afin de retrouver les CV japonais encore à flot. Mais là aussi, les recherches seront infructueuses.
Sur le chemin du retour, les 5 bombardiers trouvent à leur tour le Tanikaze. Puisqu’il faut se délester des bombes, autant les lâcher sur ce navire. 23 bombes pleuvent sur le Tanikaze sans aucun coup au but. La journée du 5 juin 1942 se termine sans coup au but pour les pilotes de l’US Army et des Marines basés à Midway.
Par conte 2 des B-17 seront contraint d’amerrir faute de carburant.
À 17 h 15, les Dauntless du Hornet, poursuivant leur route dans la direction présumée de la Kidō Butai, découvrent un navire japonais. C’est le Tanikaze. Les Américains l’ignorent, car il cherche des CV et des BB.
À 18 h 10, sur le chemin du retour, les Dauntless recroisent la route du Tanikaze. Les Américains piquent sur le destroyer à défaut de cibles plus alléchantes. Le destroyer japonais s’en tire sans égratignure.
Le groupe du Hornet a encore moins de chance, il n’a trouvé aucune cible. Les Dauntless larguent leurs bombes dans l’océan sur le chemin du retour.
À 18 h 45, une Catalina envoie un message informant qu’il vient d’être attaquer par des chasseurs au 563 km. Le mot « chasseur » semble indiquer des porte-avions, mais quelques minutes plus tard, un nouveau message précise que se sont en fait des appareils d’observation.
À 19 h 30, au crépuscule, le dernier groupe de Dauntless de l’Enterprise (les appareils du Yorktown) croise la route du Tanikaze. Ce dernier augmente l’allure et entame des manœuvres évasives.
32 bombes de 500 livres sont lâchées sur le navire. Pourtant encore une fois, le destroyer japonais échappe aux bombes.
C’est une journée à oublier pour les pilotes de l’US Navy. Les porte-avions prennent un nouveau cap vers l’ouest pour la nuit (vers la flotte des Mogami et Mikuma). La poursuite contre les porte-avions est abandonnée. La vitesse est réduite à 15 nœuds pour économiser le carburant des destroyers en prévision de la poursuite le lendemain (le 6 juin) des CA japonais endommagés 1942.
De son côté l’amiral Yamamoto, a réussi à replier sa flotte, mais a perdu l’initiative. Consultant sa carte d’état-major, toujours persuadé que 2 CV américains ont été mis hors de combat, il réfléchit à un plan pour piéger le dernier porte-avions américain. Les rapports en provenance du Tanikaze confirment qu’il y a encore 1 CV actif dans le secteur. Mieux ce dernier a dû s’avancer dangereusement vers l’ouest à la poursuite de la flotte impériale.
Yamamoto se tourne vers son état-major il veut connaitre le rayon d’action des appareils de la base de Wake, les effectifs actuels, le nombre d’appareils disponibles et le nombre de renforts aériens possibles que les autres bases autour de Wake.
Il demande d’établie le contact avec le capitaine Obayashi commandant le CVL Zuiho. Il veut avoir des précisions sur l’état de ses groupes aériens du Zuiho.
Un plan est en train de germer dans l’esprit de Yamamoto. Il veut reprendre l’initiative 6 juin alors qu’il est en pleine retraite : les CA Mogami et CA Mikuma dans leur malheur peuvent servir d’appât pour faire tomber « le dernier porte-avions » américain dans un piège.
Le Hosho, 1er porte-avions japonais — vieux de 20 ans — a été réquisitionné pour l’Opération Mi au sein de la TF du Yamato malgré ses faibles qualités opérationnelles (lent, faible capacité, pont trop court pour les appareils modernes). Sa mission avec ses vieux biplans est d’assurer les missions ASM et d’être les yeux des cuirassés.
Ainsi au lever du jour, des B4Y Jean décollent en direction de l’est.
À 7 h du matin le 5 juin, au cours d’un des vols de reconnaissance, un B4Y de l’Hosho découvre l’épave fumante de l’Hiryu toujours à flot.
La nouvelle est aussitôt relayée à l’Hosho puis au Yamato. Aussitôt ordre est donné de transmettre l’information à Nagumo, car l’Hiryu est l’un de ses navires. Il ordonne l’envoi du destroyer Tanikaze avec pour mission de trouver l’épave de l’Hiryu, de la couler (pour de bon cette fois-ci) et s’il reste des rescapés de les récupérer. Le destroyer se détache immédiatement de la TF pour aller terminer le travail du Makigumo. Ils retournent vers le terrain de chasse des avions américains.
Pendant ce temps, les 3 membres d’équipage du B4Y aperçoivent des survivants sur l’épave fumante de l’Hiryu. Ces marins japonais sont au nombre de 39 et ont été oubliés dans la nuit. Considérés comme condamnés par les flammes, ils n’ont jamais été prévenus de l’évacuation du navire.
Ils ont réussi, en fin de nuit, à coup d’efforts surhumains à retrouver l’air libre sur le pont ravagé. Le fait de voir tourner autour de l’épave le vieux biplan leur a redonné espoir.
À 9 h le 5 juin, comprenant que la coque de l’Hiryu donne des grands signes de faiblesse, ils mettent à l’eau une baleinière oubliée. Il ne reste plus qu’au destroyer Tanikaze de les retrouver, ce qui malheureusement n’arrivera pas. Seul 34 des rescapés survivront, repêchés par les Américains après 10 jours d’errance.
À 9 h 12, la coque de l’Hiryu cède. Le porte-avions s’enfonce définitivement dans l’Océan Pacifique juste après que la baleinière se soit éloignée.
Alors que les appareils des porte-hydravions cherchent les supposés derniers CV américains, l’un des hydravions du Chikuma, découvre l’épave du Yorktown flottante et immobilisée. Le gîte est passé à 26° sur bâbord, mais le CV est toujours à flot. L’information remonte la chaîne de commandement japonais et ordre est donné à toutes les unités sous-marines japonaises du secteur de couler ce porte-avions immobile
Au lever du jour, les marins américains sont tout aussi surpris de constater que le porte-avions n’a pas chaviré dans la nuit. Pire 2 matelots de l’USN ont été oubliés à bord.
Les 2 hommes dont l’un est sérieusement blessé parviennent à se faire « entendre » en tirant en l’air avec une pièce antiaérienne. Le bruit est parvenu aux oreilles des observateurs du destroyer Hughes. L’US Navy détache immédiatement le Hammann pour tenter de les sauver. Il est escorté par un écran de protection constitué de Hughes, du Gwin et du Monaghan).
Le Hammann s’arrime à tribord de l’épave flottante. Les 2 marins US du Yorktown sont immédiatement récupérés pour recevoir des soins. Malheureusement l’un d’eux décédera des suites de ses blessures.
Du côté du Yorktown toujours à flot, le lieutenant commander Arnold E. True du Hammann reçoit de nouveaux ordres du capitaine Elliot Buckmaster (le capitaine du Yorktown basé qui transféré sa marque sur CA Astoria) : « Il faut sauver le Yorktown ! »
Le lieutenant-commander Arnold E. True dépêche à bord du porte-avions 29 de ses officiers et 141 hommes de son équipage. Des pompes à eau sont activées à partir du destroyer ainsi que des lignes électriques pour fournir de l’énergie et de la lumière et des vérifications sont immédiatement établies. Les sauveteurs balancent à la mer le maximum de matériel lourd pour tenter d’alléger l’épave au mieux même les cuves à carburant qui sont purgées. Les pompes à eau contribuent à évacuer de grande quantité d’eau de mer et le porte-avions regagne 2° d’assiette.
À 11 h 35 le 5 juin, le vieux dragueur de mines USS Viero (AM-52) dépêché dans l’urgence des alentours de l’atoll Pearl & Hermes Reef sur ordre du capitaine Elliot Buckmaster arrivent dans la zone du Yorktown. Il a pour mission de prendre le porte-avions en remorque.
À 13 h 8, le câble tiré, le dragueur de mines commence sa lente progression à 3 nœuds en direction de Midway. L’Hammann est toujours amarré à son flanc, alimentant le Yorktown en énergie. Contre toute attente, il semble que le Yorktown peut être sauvé.
Il n’y a plus de danger hormis les puissants cuirassés japonais Yamato, Nagato, Mutsu, Haruna, Kirishima, Hiei et Kongo. Mais pour Nimitz, à ce stade de la guerre Yamamoto n’est pas assez fou pour risquer ses cuirassés contre des attaques aériennes.
À la tombée de la nuit Spruance a récupéré entre 20 h 15 et 20 h 45 le 4 juin tous les groupes aériens des raids qui avaient été lancés contre le Hiryu. Il a ensuite fait prendre un cap àl » Est pour s’éloigner le plus possible des cuirassés japonais.
Après 23 h, le cap est changé pour le Nord pendant 1 heure (dos à Midway). Aux alentours de minuit, un nouveau cap est pris pour l’Ouest. Spruance recherche à se positionner pour pouvoir assener le coup de grâce à la Kidō Butai le lendemain matin tout en ayant Midway à portée de Dauntless.
Ce crochet par le nord doit brouiller les pistes pour les Japonais. De plus Spruance créé ainsi une zone de recherche plus importante pour les éventuels BB japonais, et permet de se rapprocher des restes de la TF 17 de Fletcher au cas où.
Enfin cela laisse une zone de manœuvre entre la TF 16 et Midway plus au sud sans trop s’éloigner de l’atoll.
Le 5 juin à 0 h 44, le radar repère un ghost 25km droit devant. La TF 16 file donc à l’est pour s’éloigner du ghost jusqu’à 1 h 3. Puis nouveau cap au le Sud pendant 55mn.
À 1 h 58, à nouveau cap vers l’Ouest (en direction des Japonais) toujours en prévision de retrouver au petit matin les restes de la Kidō Butai.
Mais ce détour a malheureusement creusé l’écart entre les 2 flottes et rapproche la TF 16 de Midway, ce qui au final va à l’encontre des plans de Spruance. Et dans à peine 3 heures, le jour va se lever.
Le contre-amiral sait également qu’un 5ème porte-avions léger est présent dans le secteur (le Zuiho), mais sa position reste inconnue. Spruance soupçonne évidemment la présence d’une escadre de cuirassés. Mais avec le jour qui approche, Spruance s’inquiète un peu moins des cuirassés qui seront à la merci de ses avions.
Autre point d’inquiétude, les observations faites le précédent par les Catalina de Midway on fait état d’une avance imperturbable de la flotte japonaise vers Midway. Là aussi des cuirassés se tiennent prêts à fondre sur tous navires américains qui se présenteraient à eux. Il s’agit de ne pas se faire prendre dans un étau.
À 4 h 15, 10 Catalina décollent de Midway pour une mission de reconnaissance sur un rayon de 460 km.
À 4 h 30, 8 B-17 décollent à leur tour l’air. Le capitaine Simard les a fait décoller préventivement par sécurité en cas d’attaques japonaises. Les lourds bombardiers font des ronds au-dessus de l’atoll en attendant les ordres. Elles vont être finalement dirigées par radio vers les 2 CA japonais endommagés (Mogami et Mikuma).
À 4 h 20, cap au sud-ouest pour s’approcher de Midway. En prévision du jour qui va se lever, la vitesse a été augmentée à 20 nœuds. Le changement de cap de 0 h 44 a bouleversé les plans. D’une position plus au nord prévu en début de nuit, la nouvelle position plus centrale avant l’aube entre la Kidō Butai et les forces d’invasion va être accentuée.
À 4 h 30, le premier rapport du sous-marin USS Tambor parvient à Spruance et signale : « De nombreux navires non identifiés » sans plus de précision. Ce message avant de parvenir à Spruance a transité par Midway et Pearl Harbor avant de revenir à la TF 16 soit avec un décalage accentué par les fuseaux horaires.
Le problème pour Spruance c’est que rien n’est précisé sur la nature de ces navires si proche de Midway. Pour les atteindre au petit jour, il lui faudrait se diriger vers cette TF ennemie, mais en parallèle accentuer l’écart avec la Kidō Butai qui file plus au nord-ouest-ouest d’après ses estimations.
À 4 h 31 ordre est donné, de pousser les machines à 25 nœuds en maintenant le cap au Sud-sud-ouest. Le manque de précision de la part du commandant du Tambor va avoir de lourdes conséquences sur les suites de la bataille.
À 6 h 15, le leader du groupe de B-17 envoie un message radio annonçant que les conditions météorologiques à haute altitude sont défavorables à la détection des croiseurs lourds et qu’il ordonne de pousser l’observation vers l’atoll de Kure (rien à voir avec la ville japonaise).
À 6 h 17 nouveau rapport du Tambor retransmis par Midway et Pearl Harbor. Les unités identifiées sont 4 croiseurs lourds. De plus, celles-ci ont pris un cap qui tourne le dos à Midway. Ce message indique également en plus du cap, la vitesse de 15 nœuds.
À 6 h 25, Midway répond en indiquant la toute dernière position des CA japonais communiqués par l’USS Tambor reçu quelques minutes plus tôt. Les B-17 reprennent donc les recherches vers ce nouveau cap tout en maintenant sa position à haute altitude.
À 6 h 30, un message d’un Catalina de Midway confirme l’information sur la présence de cette TF qui file à l’ouest et se trouve déjà à 231 km de Midway.
À 6 h 32, le même Catalina précise qu’une longue traînée de mazout marque le sillage de 2 des croiseurs lourds qui naviguent à 15 nœuds. Il s’agit du Mogami et du Mikuma entrés en collision durant la nuit.
Dans le même temps, riche du dernier renseignement du Tambor, le capitaine Simard ordonne la préparation des bombardiers en piqué des Marines : 6 Vindicator et 6 Dauntless équipés de bombes de 500 livres. L’objectif : les 2 CA signalés par le sous-marin américain.
À 7 h, une autre patrouille, observe une nouveau TF de 2 CA se dirigeant au nord-ouest à 20 nœuds à une distance de 322 km. Les 6 Vindicator et 6 Dauntless décollent de Midway.
7 h 45, les avions des Marines découvrent une longue traînée de mazout qui les dirige directement sur les 2 CA endommagés qu’ils aperçoivent dès à 8 h 5. Le leader ordonne de se positionner à l’est dos au soleil levant pour gêner les artilleurs japonais dans leurs tirs antiaériens tout en effectuant une séparation entre les Vindicator et les Dauntless. Les 6 Vindicator reprennent un peu d’altitude et entament leur attaque en piqué de 4 000 pieds. Les 6 Dauntless partent eux de 1000 pieds en bombardement glissé. Les bombes encadrent les CA, mais aucun coup au but n’est enregistré. Le seul avion perdu dans se raide est celui du leader de la formation Richard Fleming.
Les navires grâce à des manœuvres d’évasion ont réussi à éviter les impacts. Le manque d’entraînement des jeunes pilotes des Marines sur Dauntless dans les attaques en piqué se fait ressentir (ils ont été envoyés à Midway en urgence)
À 8 h, cette fois-ci le Catalina indique l’observation de 2 BB, 3 CA filant à 12 nœuds au nord-ouest.
La patrouille fait également état d’un CV inerte seul sur l’océan (l’Hiryu) à 444 km de Midway.
À 8 h 15, le Catalina confirme les informations envoyées 15 minutes plus tôt.
À 8 h 30, les B-17 découvrent à leur tour les CA Mogami et Mikuma et bombardent les navires en haute altitude en lâchant 39 bombes. Les observateurs des B-17 annoncent 2 coups au but et 7 coups proches. En réalité les navires japonais n’ont pas été touchés. Mais pour le capitaine Simard à qui on a remis la retranscription rapport radio du raid cette flotte file dos à Midway. Le danger semble s’écarter au sud-ouest. Il va pouvoir porter ses efforts ailleurs.
Sous les ponts de l’Enterprise et du Hornet, les groupes de Dauntless se tiennent prêts à intervenir. Alors que la mer toujours agitée continue de genre les opérations aériennes. Les CV vont continuer à naviguer en direction de la Kidō Butai.
À 8 h 55, un autre Catalina qui annonce l’observation d’un CV du type « Enterprise » inerte à 463 km de Midway (c’est le Yorktown).
Le contre-amiral Spruance fait preuve de prudence et décide de garder ses Dauntless en réserve en attendant d’avoir un temps plus clément et une mer moins agitée, avec une vision plus claire de la situation après le retour de tous les rapports d’observation.
À 13 h 20, devant l’absence d’information de la part de la TF 16, le capitaine Simard décide donc d’envoyer 7 B-17 en direction de la Kidō Butai. Après plusieurs heures de recherche, les B-17 rentrent sans avoir trouvé l’ennemi.
À 18 h 35, par contre sur le chemin du retour, le groupe à la surprise de détecter la présence d’un navire isolé. Les soutes des bombardiers sont chargées et il aurait fallu de toute façon se délester avant d’atterrir, le leader du groupe décide donc de faire lâcher les chapelets de bombes.
Le 1er groupe de 4 B-17 à 16 000 pieds lâche ses bombes suivies des 3 autres B-17 à 14 200. 56 bombes sont lâchées sans aucun coup au but malgré les revendications des bombardiers.
Pour les marins japonais, surpris par cette attaque à haute altitude, la méfiance et l’attention sont montées en flèche pour se préserver d’autres bombardements à l’avenir.
Ce navire japonais n’est autre que le destroyer Tanikaze du commandant Motoi Katsumi envoyé par Nagumo avec pour objectif de retrouver et couler l’épave de l’Hiryu.
Le Tanikaze n’a rien trouvé au cours de la journée, ni épave ni naufragés. Le commandant a donc décidé en soirée de rejoindre sa TF en direction du nord-ouest. Mais, il vient de comprendre qu’il est à portée des appareils de Midway. Pourtant il était persuadé que la base avait été rasée par l’imposant raid du 4 juin.
Entre 14 h 15 et 15 h, le contre-amiral Spruance n’a reçu aucun nouveau rapport d’observation depuis 8 h 20. Il comprend que les 2 supposés CV japonais endommagés, escortés par 2 BB, s’éloignent de plus en plus de la TF 16. Il faut agir au plus vite dans cette direction avant que ces navires soient hors de portée.
La décision est prise : il est décidé de lancer tous les Dauntless à la recherche des forces ennemies. Les Dauntless seront équipés d’une bombe de 500 lb afin d’alléger la charge alaire et donc la consommation en carburant.
L’idée est de pouvoir traiter directement toutes cibles ennemies avant la tombée de la nuit.
De 15 h 12 à 15 h 43, un total de 26 Dauntless décollent du Hornet. En parallèle l’Enterprise lance 32 Dauntless (dont certains du Yorktown). Les bombardiers sont envoyés sans exhorte.
Pendant ce temps à 15 h 45, à Midway, soit 3 heures avant la découverte du Tanikaze, le capitaine Simard est informé 5 autres B-17 sont disponibles après leur maintenance et ravitaillement. Il décide les envoyés immédiatement vers le nord-ouest, contre la Kidō.
À 16 h 30, les membres d’équipage des B-17 peuvent observer sur leur chemin à une altitude inférieure un groupe de Dauntless (ils appartiennent au Hornet) et le signalent par radio avant de le notifier pour leur rapport à leur retour. Le leader fait poursuivre les recherches vers le nord-ouest en attendant afin de retrouver les CV japonais encore à flot. Mais là aussi, les recherches seront infructueuses.
Sur le chemin du retour, les 5 bombardiers trouvent à leur tour le Tanikaze. Puisqu’il faut se délester des bombes, autant les lâcher sur ce navire. 23 bombes pleuvent sur le Tanikaze sans aucun coup au but. La journée du 5 juin 1942 se termine sans coup au but pour les pilotes de l’US Army et des Marines basés à Midway.
Par conte 2 des B-17 seront contraint d’amerrir faute de carburant.
À 17 h 15, les Dauntless du Hornet, poursuivant leur route dans la direction présumée de la Kidō Butai, découvrent un navire japonais. C’est le Tanikaze. Les Américains l’ignorent, car il cherche des CV et des BB.
À 18 h 10, sur le chemin du retour, les Dauntless recroisent la route du Tanikaze. Les Américains piquent sur le destroyer à défaut de cibles plus alléchantes. Le destroyer japonais s’en tire sans égratignure.
Le groupe du Hornet a encore moins de chance, il n’a trouvé aucune cible. Les Dauntless larguent leurs bombes dans l’océan sur le chemin du retour.
À 18 h 45, une Catalina envoie un message informant qu’il vient d’être attaquer par des chasseurs au 563 km. Le mot « chasseur » semble indiquer des porte-avions, mais quelques minutes plus tard, un nouveau message précise que se sont en fait des appareils d’observation.
À 19 h 30, au crépuscule, le dernier groupe de Dauntless de l’Enterprise (les appareils du Yorktown) croise la route du Tanikaze. Ce dernier augmente l’allure et entame des manœuvres évasives.
32 bombes de 500 livres sont lâchées sur le navire. Pourtant encore une fois, le destroyer japonais échappe aux bombes.
C’est une journée à oublier pour les pilotes de l’US Navy. Les porte-avions prennent un nouveau cap vers l’ouest pour la nuit (vers la flotte des Mogami et Mikuma). La poursuite contre les porte-avions est abandonnée. La vitesse est réduite à 15 nœuds pour économiser le carburant des destroyers en prévision de la poursuite le lendemain (le 6 juin) des CA japonais endommagés 1942.
De son côté l’amiral Yamamoto, a réussi à replier sa flotte, mais a perdu l’initiative. Consultant sa carte d’état-major, toujours persuadé que 2 CV américains ont été mis hors de combat, il réfléchit à un plan pour piéger le dernier porte-avions américain. Les rapports en provenance du Tanikaze confirment qu’il y a encore 1 CV actif dans le secteur. Mieux ce dernier a dû s’avancer dangereusement vers l’ouest à la poursuite de la flotte impériale.
Yamamoto se tourne vers son état-major il veut connaitre le rayon d’action des appareils de la base de Wake, les effectifs actuels, le nombre d’appareils disponibles et le nombre de renforts aériens possibles que les autres bases autour de Wake.
Il demande d’établie le contact avec le capitaine Obayashi commandant le CVL Zuiho. Il veut avoir des précisions sur l’état de ses groupes aériens du Zuiho.
Un plan est en train de germer dans l’esprit de Yamamoto. Il veut reprendre l’initiative 6 juin alors qu’il est en pleine retraite : les CA Mogami et CA Mikuma dans leur malheur peuvent servir d’appât pour faire tomber « le dernier porte-avions » américain dans un piège.
Dernière édition par Thomas le Dim 11 Mar - 9:13, édité 1 fois
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
L’épopée de l’I-168
L’épopée de l’I-168
Le 6 juin à 5 h 30, le sous-marin japonais I-168 commandé par Yahachi Tanabe repère l’épave du Yorktown « escortée » par le DD-412 Hammann et le dragueur de mines Vireo AM-52 à 20 km de distance.
Le lieutenant-commander Yahachi Tanabe ordonne immédiatement une plongée à 90 pieds. Les moteurs électriques donnent 6 nœuds.
À intervalle régulier, Tanabe ordonne des remontées à 60 pieds pour observer brièvement le CV et son escorte. Il en déduit la faible vitesse du navire escorté et ajuste sa vitesse à 3 nœuds pour économiser ses batteries.
Tanabe repère au travers de son périscope, les 4 destroyers ainsi que le Viero qu’il prend aussi pour un destroyer. Les DD assurent un périmètre de sécurité avec des émissions sonars (ASDIC). Mauvais augure pour le commandant et l’équipage qui peuvent entendre au loin les échos fouillant l’océan. À bord du I-168, tout l’équipage s’attend à être repéré et coulé à coup de charges de profondeur.
À 11 h, l’I-168 à 3 nœuds en plongée variant de 60 à 90 pieds a pénétré le périmètre de sécurité des destroyers à 1000 mètres du Yorktown. À aucun moment les opérateurs sonar ou observateurs américains n’ont repéré le sous-marin.
Aux alentours de midi, les échos des ASDIC stoppent. Aucune accélération des machines des destroyers américains vers le sous-marin, aucune explosion, rien. Tanabe en conclut que c’est l’heure du déjeuner à bord des navires américains.
Juste après midi, Tanabe en profite pour sortir son périscope. Il peut observer les 3 destroyers US au loin, mais s’aperçoit qu’il n’est qu’à 600 mètres des Yorktown, de l’Hammann et du Viero. Beaucoup trop près de sa cible pour ses torpilles. Tiré à 60 pieds sous l’eau, les torpilles Type 95 de l’I-168 doivent avoir une allonge conséquente pour permettre à la torpille de remonter doucement sur la distance à 19 pieds afin de toucher la coque du navire ciblé.
Il va falloir que l’I-168 s’éloigne pour optimiser son attaque.
À 13 h 30, après 8 heures de plongée ininterrompue à vitesse lente, le sous-marin est enfin bien positionné à 1200 mètres du Yorktown par tribord. Il tire ses 4 torpilles avec un taux de dispersion de 2°.
À bord du DD Hammann des servants de DCA détectent 2 des torpilles. Ils tentent d’ajuster celles-ci à coups de canon antiaérien de 20 mm, sans succès. Les torpilles continuent leur course vers leurs cibles. L’une des torpilles percute le destroyer et le coupe littéralement en deux. Le destroyer coule corps et biens en 4 minutes. 2 autres torpilles passent sous la quille de l’Hammann et percutent la coque du Yorktow. Les 2 impacts sont pratiquement à l’opposé des 2 impacts bâbord causé par les Kate 2 jours plus tôt. Le commandant du Viero fait rompre le câble de remorquage immédiatement.
Pourtant le Yorktown ne coule toujours pas.
2 minutes plus tard, une immense explosion sous-marine écrase par son onde de choc les naufragés dont beaucoup vont périr les poumons éclatés fracassés contre la coque du Yorktown. Cette l’explosion provient des grenades sous-marines du destroyer s’enfonçant dans les profondeurs. Le dragueur de mines Viero qui après avoir rompu son câble de remorquage, cherchant à récupérer des rescapés subit également de fortes avaries à son gouvernail.
Le Yorktown subit lui aussi des dégâts, endommageant par l’onde de choc son générateur auxiliaire qui était alimenté par l’Hammann.
Malgré les 4 torpilles qui ont crevé sa coque en 2 jours, le Yorktown ne veut pas couler. Malgré tout le personnel a été évacué. Il n’y a plus personne à son bord. Le risque est trop grand et la zone pas assez sécurisée.
À bord des destroyers Hughes, Gwin et Monaghan après le choc de l’attaque, les réflexes de l’entrainement reprennent le dessus. Très vite les observateurs américains peuvent deviner la zone d’origine du tir. Mieux, un bout de périscope a été aperçu juste avant que celui-ci s’enfonce sous l’eau.
À bord l’I-168, Tanabe ordonne une plongée à 200 pieds machines au maximum barre maintenue droit devant.
Au bout de quelques dizaines de secondes, Tanabe, à la grande surprise de ses officiers de quart (2e étonnement), ordonne subitement de ramener la vitesse à 3 nœuds tout en maintenant la barre droite devant.
Tanabe explique son plan : il fait le pari que le CV américain ne coulera pas tout de suite du fait de sa masse. Il décide donc de se faufiler en dessous. Mieux, les marins américains, du destroyer coupé en deux, qui pataugent dans l’eau ne permettront pas aux 3 autres destroyers d’utiliser leurs charges explosives de peur d’atteindre les naufragés. Une fois qu’il sera sous le porte-avions, Tanabe ordonnera la barre à bâbord toujours à 3 nœuds pour filer à l’anglaise par 200 pieds de fond.
Le seul problème est que les 3 destroyers sont déjà au-dessus de lui. Et lors de leur premier passage, ils lancent leurs premières charges explosives à 1000 mètres des naufragés. Le I-168 doit donc entamer des mesures d’évasions en virant de bord bien avant de se positionner sous la quille de l’imposant Yorktown. Le plan de Tanabe tombe à l’eau.
L’observateur de l’hydrophone fait état des mouvements coordonnés des 3 destroyers américains qui se relaient entre la détection ASDIC et le lancement des charges sous-marines. 60 charges sont comptées en 2 heures. L’entrainement de ce début de conflit ainsi que le manque de retour d’expériences et les méthodes d’attaques trop espacées offre du temps pour réfléchir au lieutenant-commander japonais. Le commandant du sous-marin peut ainsi mettre en place une tactique :
Aidé des indications de l’hydrophone Tanabe choisi la solution de remonter avec de brusques accélérations à l’encontre de chaque destroyer qui se positionne pour son attaque. Ainsi de nombreuses charges explosent derrière le sous-marin une fois qu’il s’est glissé sous le destroyer. Grâce à ces manœuvres adroites, de nombreuses charges explosives sont évitées ne causant que des dégâts minimes.
À 15h30sur l’une des passerelles des destroyers, l’un des commandants aidés par les observations des remontées ASDIC, a compris le petit manège du sous-marin japonais.
Il fait lancer par anticipation une charge avant le point indiqué par l’opérateur ASDIC. Celle-ci explose à hauteur du sous-marin japonais par l’avant.
Toutes les lumières à bord du sous-marin s’éteignent. Des fissures laissant passer des filets d’eau éclatent un peu partout dans la proue. De l’eau arrive dans le compartiment des batteries avant, dégageant du gaz chloré. L’air risque de vite devenir irrespirable. À bord de l’I-168, il n’y a que 10 masques à gaz pour les 84 hommes d’équipage.
Pire, la porte extérieure du tube n° 1 a été faussée. Le tube est ouvert à l’extérieur. L’eau s’engouffre dans le tube exerçant une forte pression sur la porte intérieure du compartiment des torpilles qui suinte de l’eau de mer. Malgré les tentatives désespérées de la sceller et de la consolider, elle menace de céder à tout moment. Impossible de rester si profond. À contrecœur, ordre est donné de remonter à 60 pieds pour compenser la pression de la mer afin de soulager la porte intérieure u tube n° 1 au risque de mieux se faire repérer par les destroyers.
La pression moins forte, l’équipe des torpilles avant parvient à réduire considérablement la pénétration de l’eau par la porte interne du tube n° 1. Mais de grandes quantités d’eau de mer ont pénétré dans le compartiment avant, déséquilibrant le sous-marin tout en noyant de nombreuses batteries électriques. À présent, certaines batteries qui baignent dans l’eau de mer se mettent à dégager de plus en plus du gaz chloré.
Tanabe fait évacuer l’avant du sous-marin avant que la panique gagne les rangs. Tous les hommes de l’avant doivent passer à l’arrière pour rééquilibrer le submersible. Mais en parallèle de cet ordre il est précisé que les marins doivent aussi transférer les sacs de riz de l’avant vers l’arrière.
L’évacuation faite promptement, c’est le lieutenant Mochizuki, chef électricien, qui avec un petit groupe d’hommes équipés des masques à gaz sous son autorité, passe à l’avant en fermant les portes étanches derrière lui. Il se charge de débrancher et d’isoler les batteries endommagées et de préserver les autres. Sans batteries, pas d’énergie propulsive, le sous-marin plonge au fond de la mer.
L’équipe des électriciens est repassée vers l’arrière. L’avant et son gaz chloré sont maintenus isolés. L’équilibre a été maintenu grâce au contrepoids de l’équipage et des sacs de riz.
Toutefois, cela fait maintenant près de 12 heures que l’air n’a pas été renouvelé et les charges des batteries arrière commencent à baisser dangereusement.
En surface, les attaques se font plus sporadiques. Après avoir épuisé leurs charges sous-marines, les destroyers n’ont plus qu’un dernier atout avec eux : asphyxier l’équipage en l’empêchant de remonter à la surface. Cela implique de rester dans les parages et de surveiller toute tentative de remontée pour détruire le sous-marin à coup de canon.
Tanabe fait le point : au-dessus de lui les destroyers américains ont cessé leur grenadage et d’après l’hydrophone, le bruit des hélices se fait de moins en moins fort. L’I-168 s’éloigne de ceux-ci doucement, mais sûrement.
Par contre, les destroyers peuvent encore compter sur leurs canons. Or les batteries électriques du sous-marin japonais vont bientôt être épuisées et l’air doit être renouvelé en urgence. Seulement, dehors il fait encore jour. S’il fait surface tout de suite les destroyers américains le verront immédiatement. Il lui faut encore attendre. Son chef électricien lui indique qu’il peut encore maintenir une vitesse à 3 nœuds dans l’heure qui suit sur les charges batteries soit aux alentours de 17 h quand le soleil sera à l’horizon.
S’il peut tenir jusque-là, l’I-168 peut continuer à s’éloigner en direction de l’ouest.
À l’avant, il y a 6 torpilles et hormis le tube n° 1 HS, les autres tubes sont opérationnels. En équipant de masques à gaz l’équipe des torpilles, le sous-marin peut retrouver une capacité offensive pour une attaque nocturne. Dans l’armurerie du sous-marin, il y a 10 fusils et 5 pistolets. Le lieutenant-commander organise un groupe de combat qu’il positionne près du kiosque. Les Japonais se battront jusqu’au bout, même en surface contre les 3 destroyers.
À 16 h 40, Tanabe n’a plus le choix. Il faut remonter à la surface. Il s’apprête à donner l’ordre de chasser aux ballasts. À l’hydrophone les bruits des hélices ont pratiquement disparu. L’air à l’intérieur, mélange de gaz carbonique et de chlore, est irrespirable. Il faut ventiler les compartiments pour réoxygéner l’air dans le bâtiment. Les batteries arrière sont faibles. Il faut retrouver l’air libre au plus vite et utiliser les moteurs diesel.
Les fusils sont chargés, les pistolets armés. Devant chaque écoutille supérieure à l’avant et à l’arrière du bâtiment un marin se tient prêt à l’ouvrir pour alimenter en air frais au plus vite.
À peine monté sur le plateau du kiosque, Tanabe pointe ses jumelles vers l’Est. Il fait encore jour. Le porte-avions a disparu de sa vue (Tanabe qu’il a coulé). Par contre il peut observer le groupe des 3 destroyers américains qui lui tournent le dos. Les jumelles télémétriques lui annoncent une distance de 20 km avec les destroyers. Les moteurs diesels ont pris le relais des électriques. Toutes les écoutilles sont ouvertes, l’air frais remplace l’air vicié. Cap à l’ouest contre le soleil couchant pour gêner l’observation des destroyers américains. Les machines diesel sont poussées à fond, mais avec les dégâts subis le sous-marin ne peut offrir que 14 nœuds. Les batteries commencent leur recharge.
Malheureusement, pour Tanabe, son sous-marin est malgré tout repéré par les vigies des destroyers aux aguets. Ces derniers, après avoir fait demi-tour, foncent à pleines vitesses en direction de l’I-168 qui a besoin de recharger ses batteries en surface. Impossible de plonger dans l’immédiat.
De plus l’air pollué par le chlore doit être entièrement renouvelé, les pompes à eau doivent évacuer les tonnes d’eau qui inonde les compartiments et l’air comprimé doit être complété dans les réservoirs pour la chasse aux ballasts. Les équipes électriques de leur côté en profitent pour continuer leur premier travail de fortune sur les batteries avant. L’équipe torpille pour sa part bénéficiant de l’air frais dans le compartiment des torpilles par l’écoutille supérieure ouverte entame le long travail de recharge des tubes.
Il faut donc maintenir les sous-marins en surface le plus longtemps possible. Curieusement, les destroyers américains ne tirent pas.
À 17 h 10, les destroyers bien plus rapides réduisent l’écart de moitié en 30 minutes. Ils se mettent à tirer aux canons en direction du sous-marin malgré la gêne du soleil l’ouest qui éblouit les artilleurs américains.
Tanabe ordonne au chef machiniste d’enrichir l’injection de gasoil pour créer des volutes de fumée noire à la sortie des pots d’échappement. L’idée est de créer un nuage fumé entre lui et les destroyers américains.
Pendant ce temps toutes les équipes travaillent aux réparations d’urgence surtout du côté des charges batteries en transférant le courant de certaines batteries avant vers l’arrière.
Toutefois les tirs se font plus précis. Tanabe peut observer ses hommes de quart sur le kiosque le visage tendu et pâle qui sans l’avouer ne souhaitent qu’une chose plonger pour se en profondeur. Dans le compartiment de commandement, les officiers rivés sur les jauges de charge électrique et d’air comprimé veulent encore maintenir le navire en surface pour augmenter leurs réserves. Mais le Tanabe est mis devant les faits en observant les tirs des destroyers qui encadrent dangereusement son submersible.
Après avoir interrogé ses officiers pour savoir s’il avait assez de capacité pour une plongée de courte durée, on lui répond par l’affirmative, mais avec réticence.
Il ordonne donc à nouveau une plongée à 60 pieds alors que le soleil commence à toucher l’horizon.
2 destroyers arrivent finalement sur le lieu de la plongée. Ils lâchent leurs toutes dernières charges anti-sous-marines avant de rompre le combat en filant à nouveau vers l’est.
Tanabe comprend que les destroyers n’ont plus de charges. De plus la nuit vient de tomber. Les commandants américains ne veulent pas risquer leurs navires.
L’I-168 est sauvé.
Un peu plus tard, la nuit tombée, l’I-168 fait à nouveau surface. Tanabe paris que les avions de reconnaissance de Midway le chercheront le lendemain matin en direction de Truck, il décide de faire roue au Nord pendant plusieurs heures pour tromper l’ennemi.
À l’aube, il fait changer le cap en direction de l’île d’Hokkaïdo. C’est aussi en ce 7 juin, à 5 h 30, sous les yeux des destroyers tournant autour, que le Yorktown va rendre son dernier souffle. Il roule sur lui-même et chavire pour finalement couler par 5500 mètres de fond.
Le 18 juin 1942, 12 jours plus tard, sur 2 moteurs et après avoir longé les côtes japonaises, l’I-168 entre dans le port de Kure après une escale de ravitaillement à Yokosuka.
Le 6 juin à 5 h 30, le sous-marin japonais I-168 commandé par Yahachi Tanabe repère l’épave du Yorktown « escortée » par le DD-412 Hammann et le dragueur de mines Vireo AM-52 à 20 km de distance.
Le lieutenant-commander Yahachi Tanabe ordonne immédiatement une plongée à 90 pieds. Les moteurs électriques donnent 6 nœuds.
À intervalle régulier, Tanabe ordonne des remontées à 60 pieds pour observer brièvement le CV et son escorte. Il en déduit la faible vitesse du navire escorté et ajuste sa vitesse à 3 nœuds pour économiser ses batteries.
Tanabe repère au travers de son périscope, les 4 destroyers ainsi que le Viero qu’il prend aussi pour un destroyer. Les DD assurent un périmètre de sécurité avec des émissions sonars (ASDIC). Mauvais augure pour le commandant et l’équipage qui peuvent entendre au loin les échos fouillant l’océan. À bord du I-168, tout l’équipage s’attend à être repéré et coulé à coup de charges de profondeur.
À 11 h, l’I-168 à 3 nœuds en plongée variant de 60 à 90 pieds a pénétré le périmètre de sécurité des destroyers à 1000 mètres du Yorktown. À aucun moment les opérateurs sonar ou observateurs américains n’ont repéré le sous-marin.
Aux alentours de midi, les échos des ASDIC stoppent. Aucune accélération des machines des destroyers américains vers le sous-marin, aucune explosion, rien. Tanabe en conclut que c’est l’heure du déjeuner à bord des navires américains.
Juste après midi, Tanabe en profite pour sortir son périscope. Il peut observer les 3 destroyers US au loin, mais s’aperçoit qu’il n’est qu’à 600 mètres des Yorktown, de l’Hammann et du Viero. Beaucoup trop près de sa cible pour ses torpilles. Tiré à 60 pieds sous l’eau, les torpilles Type 95 de l’I-168 doivent avoir une allonge conséquente pour permettre à la torpille de remonter doucement sur la distance à 19 pieds afin de toucher la coque du navire ciblé.
Il va falloir que l’I-168 s’éloigne pour optimiser son attaque.
À 13 h 30, après 8 heures de plongée ininterrompue à vitesse lente, le sous-marin est enfin bien positionné à 1200 mètres du Yorktown par tribord. Il tire ses 4 torpilles avec un taux de dispersion de 2°.
À bord du DD Hammann des servants de DCA détectent 2 des torpilles. Ils tentent d’ajuster celles-ci à coups de canon antiaérien de 20 mm, sans succès. Les torpilles continuent leur course vers leurs cibles. L’une des torpilles percute le destroyer et le coupe littéralement en deux. Le destroyer coule corps et biens en 4 minutes. 2 autres torpilles passent sous la quille de l’Hammann et percutent la coque du Yorktow. Les 2 impacts sont pratiquement à l’opposé des 2 impacts bâbord causé par les Kate 2 jours plus tôt. Le commandant du Viero fait rompre le câble de remorquage immédiatement.
Pourtant le Yorktown ne coule toujours pas.
2 minutes plus tard, une immense explosion sous-marine écrase par son onde de choc les naufragés dont beaucoup vont périr les poumons éclatés fracassés contre la coque du Yorktown. Cette l’explosion provient des grenades sous-marines du destroyer s’enfonçant dans les profondeurs. Le dragueur de mines Viero qui après avoir rompu son câble de remorquage, cherchant à récupérer des rescapés subit également de fortes avaries à son gouvernail.
Le Yorktown subit lui aussi des dégâts, endommageant par l’onde de choc son générateur auxiliaire qui était alimenté par l’Hammann.
Malgré les 4 torpilles qui ont crevé sa coque en 2 jours, le Yorktown ne veut pas couler. Malgré tout le personnel a été évacué. Il n’y a plus personne à son bord. Le risque est trop grand et la zone pas assez sécurisée.
À bord des destroyers Hughes, Gwin et Monaghan après le choc de l’attaque, les réflexes de l’entrainement reprennent le dessus. Très vite les observateurs américains peuvent deviner la zone d’origine du tir. Mieux, un bout de périscope a été aperçu juste avant que celui-ci s’enfonce sous l’eau.
À bord l’I-168, Tanabe ordonne une plongée à 200 pieds machines au maximum barre maintenue droit devant.
Au bout de quelques dizaines de secondes, Tanabe, à la grande surprise de ses officiers de quart (2e étonnement), ordonne subitement de ramener la vitesse à 3 nœuds tout en maintenant la barre droite devant.
Tanabe explique son plan : il fait le pari que le CV américain ne coulera pas tout de suite du fait de sa masse. Il décide donc de se faufiler en dessous. Mieux, les marins américains, du destroyer coupé en deux, qui pataugent dans l’eau ne permettront pas aux 3 autres destroyers d’utiliser leurs charges explosives de peur d’atteindre les naufragés. Une fois qu’il sera sous le porte-avions, Tanabe ordonnera la barre à bâbord toujours à 3 nœuds pour filer à l’anglaise par 200 pieds de fond.
Le seul problème est que les 3 destroyers sont déjà au-dessus de lui. Et lors de leur premier passage, ils lancent leurs premières charges explosives à 1000 mètres des naufragés. Le I-168 doit donc entamer des mesures d’évasions en virant de bord bien avant de se positionner sous la quille de l’imposant Yorktown. Le plan de Tanabe tombe à l’eau.
L’observateur de l’hydrophone fait état des mouvements coordonnés des 3 destroyers américains qui se relaient entre la détection ASDIC et le lancement des charges sous-marines. 60 charges sont comptées en 2 heures. L’entrainement de ce début de conflit ainsi que le manque de retour d’expériences et les méthodes d’attaques trop espacées offre du temps pour réfléchir au lieutenant-commander japonais. Le commandant du sous-marin peut ainsi mettre en place une tactique :
Aidé des indications de l’hydrophone Tanabe choisi la solution de remonter avec de brusques accélérations à l’encontre de chaque destroyer qui se positionne pour son attaque. Ainsi de nombreuses charges explosent derrière le sous-marin une fois qu’il s’est glissé sous le destroyer. Grâce à ces manœuvres adroites, de nombreuses charges explosives sont évitées ne causant que des dégâts minimes.
À 15h30sur l’une des passerelles des destroyers, l’un des commandants aidés par les observations des remontées ASDIC, a compris le petit manège du sous-marin japonais.
Il fait lancer par anticipation une charge avant le point indiqué par l’opérateur ASDIC. Celle-ci explose à hauteur du sous-marin japonais par l’avant.
Toutes les lumières à bord du sous-marin s’éteignent. Des fissures laissant passer des filets d’eau éclatent un peu partout dans la proue. De l’eau arrive dans le compartiment des batteries avant, dégageant du gaz chloré. L’air risque de vite devenir irrespirable. À bord de l’I-168, il n’y a que 10 masques à gaz pour les 84 hommes d’équipage.
Pire, la porte extérieure du tube n° 1 a été faussée. Le tube est ouvert à l’extérieur. L’eau s’engouffre dans le tube exerçant une forte pression sur la porte intérieure du compartiment des torpilles qui suinte de l’eau de mer. Malgré les tentatives désespérées de la sceller et de la consolider, elle menace de céder à tout moment. Impossible de rester si profond. À contrecœur, ordre est donné de remonter à 60 pieds pour compenser la pression de la mer afin de soulager la porte intérieure u tube n° 1 au risque de mieux se faire repérer par les destroyers.
La pression moins forte, l’équipe des torpilles avant parvient à réduire considérablement la pénétration de l’eau par la porte interne du tube n° 1. Mais de grandes quantités d’eau de mer ont pénétré dans le compartiment avant, déséquilibrant le sous-marin tout en noyant de nombreuses batteries électriques. À présent, certaines batteries qui baignent dans l’eau de mer se mettent à dégager de plus en plus du gaz chloré.
Tanabe fait évacuer l’avant du sous-marin avant que la panique gagne les rangs. Tous les hommes de l’avant doivent passer à l’arrière pour rééquilibrer le submersible. Mais en parallèle de cet ordre il est précisé que les marins doivent aussi transférer les sacs de riz de l’avant vers l’arrière.
L’évacuation faite promptement, c’est le lieutenant Mochizuki, chef électricien, qui avec un petit groupe d’hommes équipés des masques à gaz sous son autorité, passe à l’avant en fermant les portes étanches derrière lui. Il se charge de débrancher et d’isoler les batteries endommagées et de préserver les autres. Sans batteries, pas d’énergie propulsive, le sous-marin plonge au fond de la mer.
L’équipe des électriciens est repassée vers l’arrière. L’avant et son gaz chloré sont maintenus isolés. L’équilibre a été maintenu grâce au contrepoids de l’équipage et des sacs de riz.
Toutefois, cela fait maintenant près de 12 heures que l’air n’a pas été renouvelé et les charges des batteries arrière commencent à baisser dangereusement.
En surface, les attaques se font plus sporadiques. Après avoir épuisé leurs charges sous-marines, les destroyers n’ont plus qu’un dernier atout avec eux : asphyxier l’équipage en l’empêchant de remonter à la surface. Cela implique de rester dans les parages et de surveiller toute tentative de remontée pour détruire le sous-marin à coup de canon.
Tanabe fait le point : au-dessus de lui les destroyers américains ont cessé leur grenadage et d’après l’hydrophone, le bruit des hélices se fait de moins en moins fort. L’I-168 s’éloigne de ceux-ci doucement, mais sûrement.
Par contre, les destroyers peuvent encore compter sur leurs canons. Or les batteries électriques du sous-marin japonais vont bientôt être épuisées et l’air doit être renouvelé en urgence. Seulement, dehors il fait encore jour. S’il fait surface tout de suite les destroyers américains le verront immédiatement. Il lui faut encore attendre. Son chef électricien lui indique qu’il peut encore maintenir une vitesse à 3 nœuds dans l’heure qui suit sur les charges batteries soit aux alentours de 17 h quand le soleil sera à l’horizon.
S’il peut tenir jusque-là, l’I-168 peut continuer à s’éloigner en direction de l’ouest.
À l’avant, il y a 6 torpilles et hormis le tube n° 1 HS, les autres tubes sont opérationnels. En équipant de masques à gaz l’équipe des torpilles, le sous-marin peut retrouver une capacité offensive pour une attaque nocturne. Dans l’armurerie du sous-marin, il y a 10 fusils et 5 pistolets. Le lieutenant-commander organise un groupe de combat qu’il positionne près du kiosque. Les Japonais se battront jusqu’au bout, même en surface contre les 3 destroyers.
À 16 h 40, Tanabe n’a plus le choix. Il faut remonter à la surface. Il s’apprête à donner l’ordre de chasser aux ballasts. À l’hydrophone les bruits des hélices ont pratiquement disparu. L’air à l’intérieur, mélange de gaz carbonique et de chlore, est irrespirable. Il faut ventiler les compartiments pour réoxygéner l’air dans le bâtiment. Les batteries arrière sont faibles. Il faut retrouver l’air libre au plus vite et utiliser les moteurs diesel.
Les fusils sont chargés, les pistolets armés. Devant chaque écoutille supérieure à l’avant et à l’arrière du bâtiment un marin se tient prêt à l’ouvrir pour alimenter en air frais au plus vite.
À peine monté sur le plateau du kiosque, Tanabe pointe ses jumelles vers l’Est. Il fait encore jour. Le porte-avions a disparu de sa vue (Tanabe qu’il a coulé). Par contre il peut observer le groupe des 3 destroyers américains qui lui tournent le dos. Les jumelles télémétriques lui annoncent une distance de 20 km avec les destroyers. Les moteurs diesels ont pris le relais des électriques. Toutes les écoutilles sont ouvertes, l’air frais remplace l’air vicié. Cap à l’ouest contre le soleil couchant pour gêner l’observation des destroyers américains. Les machines diesel sont poussées à fond, mais avec les dégâts subis le sous-marin ne peut offrir que 14 nœuds. Les batteries commencent leur recharge.
Malheureusement, pour Tanabe, son sous-marin est malgré tout repéré par les vigies des destroyers aux aguets. Ces derniers, après avoir fait demi-tour, foncent à pleines vitesses en direction de l’I-168 qui a besoin de recharger ses batteries en surface. Impossible de plonger dans l’immédiat.
De plus l’air pollué par le chlore doit être entièrement renouvelé, les pompes à eau doivent évacuer les tonnes d’eau qui inonde les compartiments et l’air comprimé doit être complété dans les réservoirs pour la chasse aux ballasts. Les équipes électriques de leur côté en profitent pour continuer leur premier travail de fortune sur les batteries avant. L’équipe torpille pour sa part bénéficiant de l’air frais dans le compartiment des torpilles par l’écoutille supérieure ouverte entame le long travail de recharge des tubes.
Il faut donc maintenir les sous-marins en surface le plus longtemps possible. Curieusement, les destroyers américains ne tirent pas.
À 17 h 10, les destroyers bien plus rapides réduisent l’écart de moitié en 30 minutes. Ils se mettent à tirer aux canons en direction du sous-marin malgré la gêne du soleil l’ouest qui éblouit les artilleurs américains.
Tanabe ordonne au chef machiniste d’enrichir l’injection de gasoil pour créer des volutes de fumée noire à la sortie des pots d’échappement. L’idée est de créer un nuage fumé entre lui et les destroyers américains.
Pendant ce temps toutes les équipes travaillent aux réparations d’urgence surtout du côté des charges batteries en transférant le courant de certaines batteries avant vers l’arrière.
Toutefois les tirs se font plus précis. Tanabe peut observer ses hommes de quart sur le kiosque le visage tendu et pâle qui sans l’avouer ne souhaitent qu’une chose plonger pour se en profondeur. Dans le compartiment de commandement, les officiers rivés sur les jauges de charge électrique et d’air comprimé veulent encore maintenir le navire en surface pour augmenter leurs réserves. Mais le Tanabe est mis devant les faits en observant les tirs des destroyers qui encadrent dangereusement son submersible.
Après avoir interrogé ses officiers pour savoir s’il avait assez de capacité pour une plongée de courte durée, on lui répond par l’affirmative, mais avec réticence.
Il ordonne donc à nouveau une plongée à 60 pieds alors que le soleil commence à toucher l’horizon.
2 destroyers arrivent finalement sur le lieu de la plongée. Ils lâchent leurs toutes dernières charges anti-sous-marines avant de rompre le combat en filant à nouveau vers l’est.
Tanabe comprend que les destroyers n’ont plus de charges. De plus la nuit vient de tomber. Les commandants américains ne veulent pas risquer leurs navires.
L’I-168 est sauvé.
Un peu plus tard, la nuit tombée, l’I-168 fait à nouveau surface. Tanabe paris que les avions de reconnaissance de Midway le chercheront le lendemain matin en direction de Truck, il décide de faire roue au Nord pendant plusieurs heures pour tromper l’ennemi.
À l’aube, il fait changer le cap en direction de l’île d’Hokkaïdo. C’est aussi en ce 7 juin, à 5 h 30, sous les yeux des destroyers tournant autour, que le Yorktown va rendre son dernier souffle. Il roule sur lui-même et chavire pour finalement couler par 5500 mètres de fond.
Le 18 juin 1942, 12 jours plus tard, sur 2 moteurs et après avoir longé les côtes japonaises, l’I-168 entre dans le port de Kure après une escale de ravitaillement à Yokosuka.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Apocalypse à Midway
Je suis en train de boucler le dernier chapite ou peut être les, car je vais peut le couper en deux.
En tout cas la suite arrive demain.
Désolé, j'ai été très pris par le boulot.
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Désolé, j'ai été très pris par le boulot.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Au Bord de l'Abîme et au-delà
Brouillard de guerre
Brouillard de guerre
Yamamoto a ordonné le regroupement des flottes : la Main Battle Fleet (ou First Fleet) dont le cuirassé Yamato – la Midway Invasion Fleet (ou Second Fleet) dont le porte-avions léger Zuiho – et les restes de la Main Carrier Fleet (Kidō Butai) pour un ravitaillement.
À 0 h le 6 juin, le vice-amiral Takeo Kurita à bord du croiseur lourd Kumano secondé par le Suzuya et escorté par le destroyer Oyashio file à toutes vitesses vers le même point de rendez-vous, sa flotte se trouve encore à 111 kms, de la flotte combinée de Yamamoto. Encore plus au sud-est se trouvent les croiseurs lourds Mogami et Mikuma endommagés et escortés par les destroyers Arashio et Asashio.
Les 4 navires qui avancent péniblement à 15 nœuds à 509 km de la Force principale et environs 630 km de la base de Midway.
Le Mogami et le Mikuma tentent de rejoindre la Flotte de transport escortée par les porte-hydravions Chitose et Kamikawa Maru. Cette dernière est positionnée à 1 200 km de Midway et file pleins ouest. La flotte de transport a perdu la protection de la 2ème escadre de destroyer commandé par le vice-amiral Raizō Tanaka. Il est en train de remonter vers le nord en direction de la Flotte combinée de Yamamoto.
Plus au sud l’atoll de Wake et avec son précieux aérodrome offre la possibilité à ses appareils d’intervenir dans un rayon d’action de 965 km.
Le plan de l’amiral japonais Yamamoto est de faire entrer « le dernier porte-avions » américain dans une nasse constituée au nord par le CVL Zuiho, à l’ouest par les AV Chitose et Kamikawa Maru et au sud par les avions basés à Wake. Ces derniers porteront les coups meurtriers par des attaques à la torpille lancée par les G4M Betty et les G3M Nell escortées par des Zero.
Le principe est de neutraliser ce CV pour ensuite l’achever avec les navires de surface.
Mais ce plan ne peut fonctionner que si « le dernier CV » US s’approche au minimum 965 km de Wake.
Les appâts sont les croiseurs lourds Mogami et Mikuma.
Yamamoto ordonne à la 4ème Flotte aérienne le renforcement dans le courant de la journée de la flotte aérienne de Wake.
C’est à partir des escadrilles présentes dans les îles Marshall que des appareils de renforts vont décoller pour rejoindre Wake.
En parallèle, il ordonne au vice-amiral Boshiro Hosogaya en charge des opérations dans îles Aléoutiennes de rapatrier la 2ème escadre de porte-avions (North Carrier Fleet) constitué du CV Junyo et du CVL Ryujo du contre-amiral Kakuta.
Cette 2ème escadre de CV doit pouvoir apporter au plus vite sa protection aérienne dans la zone nord à la Main Battle Fleet de Yamamoto (cuirassés Yamato, Nagato, Mutsu et rejoins par l’Haruna, le Kirishima, le Hiei et le Kongo).
La 2ème escadre se trouve à 2632 km au nord.
L’amiral japonais décide également de créer une nouvelle flotte : la Screening force.
Celle-ci sera composée de 7 croiseurs et 8 destroyers provenant des différentes flottes.
Ces navires sont les croiseurs lourds Suzuya, Atago et Chokai, les croiseurs porte-hydravions Chikuma et Tone, le croiseur léger Jintsu et les destroyers Hatsukaze, Yukikaze, Amatsukaze, Tokitsukaze, Kasumi, Arare, Kagero et Shirayuki.
Ces navires représentent une escadre rapide et puissante.
Du côté de Midway, le capitaine Simard a trois objectifs :
— Reconnaitre le secteur vers l’ouest de Midway pour connaître le dispositif japonais après une nuit à être aveugle.
— Attaquer toutes unités navales japonaises découvertes.
— Repêcher toutes les pilotes et marins perdues en mer.
À 4 h 33, 14 Catalina s’envolent pour mener des sur une distance de plus de 1000 km.
La météo en ce matin du 6 juin est excellente et offre une bonne visibilité d’observation.
À 5 h, l’Enterprise et le Hornet — après avoir navigué à 15 nœuds pour économiser le carburant — se trouvent à 630 km de Midway. Sur le pont d’envol du « Big E » 18 Dauntless et 6 Wildcats se tiennent prêts. Sur le Hornet, 6 Wildcats s’apprêtent à assurer la CAP. 10 minutes plus tard les Dauntless partent recherche.
À 6 h 45, un Dauntless du Hornet signale par radio « 1 BB, 1 CA, 3 DD » à 230 km de la FT16. Mais le message est mal reçu par le CV ou le message semble annoncer « 1 CV et 5 DD ». Surprise pour Spruance, un porte-avions japonais se trouve tout prêt de sa flotte.
L’Enterprise assurant la reconnaissance, c’est donc au Hornet dont le Dauntless décolle à 7 h 10 que va incomber la tâche de la prochaine attaque. Dès 7 h 15 aux 2 croiseurs lourds Minneapolis et New-Orleans de lancent 4 hydravions de reconnaissance suivit de 4 autres avant 7 h 50. Sur le Hornet, un groupe d’attaque est préparé. Il est constitué de 26 Dauntless et 8 Wildcats qui décollent juste avant 8 h.
Entre temps, à 7 h 30, un autre Dauntless fait état à son retour de mission de la détection à 6 h 45 d’une TF Japonaise composée de « 2 CA, 2 DD » à 214 de la TF 16.
Arrivé à 8 h 15 auprès de la TF 16, le Dauntless qui a repéré le « CV japonais » largue un message sur le pont du Hornet, « 1 BB, 1 CA, 3 DD » et non « 1 CV et 5 DD ». Dans le même temps l’Enterprise récupère ses Dauntless de reconnaissance qui vont être ravitaillés et réarmés.
Dans sa salle des opérations, le contre-amiral Spruance peut à présent visualiser 2 contacts. À bord des navires de la TF 16 on pense à présent à avoir affaire à 2 TF japonais.
L’US Navy n’en a donc pas fini avec l’IJN. Les Japonais semblent vouloir en découdre encore.
Ces observations sont transmises au capitaine Simard sur la base de Midway.
En réalité les deux Dauntless ont repéré la même flotte, les Mogami, Mikuma, Arashio et Asashio. Cette erreur ne sera pas sans conséquence.
À 9 h 30, le groupe d’attaque de 26 Dauntless et 8 Wildcats du Hornet découvre à son tour une force ennemie composée de 4 navires. Les plus gros sont reconnus comme 1 cuirassé et 1 croiseur lourd. Pour les 2 autres, ils sont bien identifiés comme des destroyers DD. La flotte japonaise est repérée au sud-ouest à 263 km Hornet. Les indications émises par le leader du groupe Hornet confirment la composition de la Task Force de l’IJN transmise par un Dauntless du Hornet à 6 h 45.
Entre 9 h 45 et 10 h 30, les services de transmissions de Midway remettent au capitaine Simard deux messages de la part de la TF16 du contre-amiral Raymond Spruance.
Le premier l’informe de la présence d’1 cuirassé et 5 destroyers DD à 940 km se dirigeant à l’ouest, vitesse 10 nœuds.
Le deuxième le renseigne sur la présence de 1 CA et 3 DD à 850 km de Midway et se dirigeant à l’ouest à une vitesse 15 nœuds (en fait les 2 croiseurs lourds Mogami et Mikuma escortés par les destroyers Arashio et Asashio).
Simard fait immédiatement préparer ses 26 B-17.
À 9 h 50, le groupe du Hornet passe à l’attaque par le nord-est. Pendant ce temps-là les navires japonais, alertés par leurs observateurs ont eu le temps de se déployer pour permettre des manœuvres d’évasion sans risque de collisions. Le cuirassé et le croiseur lourd sont visés en priorité par les Dauntless. Du fait de l’absence de couverture aérienne, les chasseurs reçoivent l’autorisation de mitrailler les destroyers. Les pièces antiaériennes japonaises ouvrent un feu nourri sur les SBD qui entament leurs piqués. Pris dans les tirs, un Dauntless est touché et finit par s’écraser dans la mer. En quelques minutes toutes les bombes ont été lâchées sur les navires japonais. Le leader coordonne le regroupement des appareils en vue d’un retour vers le Hornet.
Le croiseur lourd a été touché par deux bombes, dont l’une a percé le sommet de la tourelle 5, tuant tout le monde à l’intérieur de celle-ci. L’autre bombe a touché le milieu du navire, endommageant les tubes des torpilles qui heureusement n’étaient pas chargés. Toutefois cette bombe va déclencher des incendies – rapidement maitrisé — sous les ponts. Le croiseur lourd Mikuma quant à lui est touché par deux bombes et 3 « near-miss ». Le destroyer Asashio a été touché par une bombe à l’arrière, il est légèrement endommagé.
À 10 h 45 du côté de l’Enterprise, 31 SDB Dauntless s’apprêtent à décoller. Tous les bombardiers en piqué sont équipés de bombes de 1000 lb avec retardateur réglé à 1/100 secondes après l’impact pour une attaque de ponts blindés. 12 Wildcats les accompagnent pour l’escorte et le straffing.
En parallèle les Américains décident à la dernière minute de préparer les 3 derniers Devastator encore opérationnels pour une attaque à la torpille. La plupart de ces appareils ont été abattus sans un coup au but le 4 juin. Le moral des équipages n’est pas au plus haut
Les pilotes ont pour objectif : la supposée flotte japonaise composée d’un croiseur lourd et cinq destroyers.
À peine ont-ils pris la direction de l’objectif indiqué, qu’ils reçoivent de nouveaux ordres dans leurs écouteurs : ils doivent maintenant se diriger un cuirassé japonais (en réalité le Mikuma, attaquer 1 h plus tôt par le groupe du Hornet). Le contre-amiral Spruance veut couler le « cuirassé japonais ».
Les lents Devastator ne parviennent pas rejoindre les Dauntless et Wildcat. Les Dauntless vont donc attaquer le « cuirassé » sans les torpilleurs.
Pendant ce temps, certains commandants des destroyers de l’escorte commencent sérieusement à s’inquiéter de leur consommation de mazout à cette vitesse élevée. À 11 h 47, une décision doit être prise à propos de l’escorte. Plusieurs destroyers vont être sur leur réserve de mazout. Il est décidé de se séparer de certains d’entre eux. Les DD Phelps, Alywin, Conyngham et Ellet dont les cuves sont les moins à sec vont rester à assurer la garde ASM de la TF 16.
À 11 h 5, un Catalina signale la présence de « navires suspects » à 920 km de Midway filant à l’ouest.
À 11 h 30, Simard ordonne à 4 Catalina de se rendre de localiser et suivre les forces ennemies. L’absence de porte-avions japonais incite Simard à prendre des risques en donnant un tel ordre de filature à ses lents et vulnérables Catalina dépourvus de couverture de chasseurs.
À 11 h 45, les 26 B-17 prennent leur envol. Avec pour cible la 2ème TF japonaise repérée (2 CA et 2 DD) située plus au sud alors que les Catalina doivent chercher le cuirassé. Simard laisse à la TF16 le soin de de traiter la cible. Au même moment, le service de transmission de Midway reçoit un rapport d’une Catalina d’après lequel 4 navires japonais non identifiés sont attaqués par un avion.
Les observateurs annoncent des tirs de DCA contre cet avion. On se bat donc… Mais qui ?
À 12 h, la Screening force prend la direction de la dernière position connue du Mogami et du Mikuma à la vitesse de 20 nœuds. La Screening force à trois objectifs :
— Protéger de ses pièces antiaériennes les 2 CA endommagés et les accompagner dans leur retraite
— Découvrir la flotte adverse avec ses hydravions.
— Orienter les attaques des bombardiers torpilleurs en provenance de Wake prévue pour le lendemain.
Toujours à midi, le leader du groupe d’attaque Enterprise annonce l’observation d’une Task Force à environ 50 km au sud-ouest et filant à environ 26 nœuds (en réalité 15 nœuds). La visibilité est excellente, le soleil est au zénith et les silhouettes des navires se détachent bien sur la mer lisse. Cette flotte comporte 4 navires de surface filante pleine ouest. Au cours de l’approche des Dauntless, aucun cuirassé ne peut être observé au sein de cette flotte. Cette dernière semble composée d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger. Cherchant un cuirassé, les pilotes américains poursuivent leur recherche et font un rapport radio au Hornet. Mais ne souhaitant pas s’éterniser et apponter avec une mauvaise visibilité ou même risquer la panne de carburant, les Dauntless font demi-tour au bout d’une vingtaine de minutes. Les groupes de Dauntless s’étant dispersés pour agrandir la zone d’observation il risque de se lancer dans une attaque désordonnée.
C’est donc de différentes directions et d’altitudes variables que les Dauntless se postent pour l’attaque de la Task Force japonaise. La DCA est modérée et 31 bombes de 1000 lb sont larguées sans qu’aucun appareil ne soit abattu. Un croiseur lourd qui est laissé en flamme. Un autre considéré comme un croiseur léger semble sérieusement endommagé. Sur le croiseur lourd 5 coups directs sont revendiqués et à raison. Ce navire est le Mikuma laissé en proie aux flammes qui semblent incontrôlables avec une épaisse fumée noire emportée par le vent. Les machines sont arrêtées. De fortes explosions internes sont observées et de nombreux marins japonais se jettent à la mer. Le « croiseur léger » qui est en fait le croiseur lourd Mogami est touché par 2 bombes, mais réussi à continuer sa route à 10 nœuds. Concernant destroyers, les chasseurs revendiquent 4000 coups de 0.50 aux buts sur des navires transformés en véritable passoire. Ce sera la dernière action offensive de l’Enterprise au cours de la Bataille de Midway.
Pour le Mikuma, un impact sur le gaillard avant met hors de combat ses tourelles avant. Un impact sur le milieu du navire fait exploser des munitions antiaériennes déployées dans le cadre de l’attaque causant de gros dégâts et de nombreux blessés graves et morts parmi les marins. Un autre impact qui fait détonner des torpilles endommageant gravement le croiseur lourd. Son commandant le capitaine Shakao Sakiyama est grièvement blessé lors de l’attaque. Il sera récupéré par le destroyer Asashio pour être transféré plus tard sur le Suzuya. Le capitaine Sakiyama mourra de ses blessures 4 jours plus tard. Le Mikuma semble condamné, 240 membres d’équipage vont être repêchés, mais il reste encore 650 marins coincés sous les ponts. La question qui se pose pour les Japonais est de savoir ce qu’il va falloir faire de cette épave flottante avec tous ses marins bloqués à l’intérieur alors qu’une Task Force américaine est tout près. Mais l’aéronavale américaine ne va pas leur laisser beaucoup de temps pour trouver une solution. Car déjà, un 3ème raid se prépare sur le Hornet.
13 h 30, Midway est informé par un Catalina qu’un navire de guerre japonais (sans précision) ainsi qu’un croiseur lourd précédemment signalé s’oppose à des croiseurs et des destroyers amicaux à 1000 km à l’ouest. Hors ce jour-là, aucun contact entre navires ennemis n’aura lieu. Le Catalina à haute altitude a confondu un combat naval avec une attaque aérienne. Les navires amicaux étaient en fait des navires japonais. Fait incroyable, malgré les indications, un temps parfait et un vol de plusieurs heures jusqu’à 970 km de Midway, les B-17 n’ont pas localisé leur cible. Ils prennent le chemin du retour.
À 13 h 40, Yamamoto émet un nouvel ordre. La mission de la Screening force évolue. Elle doit dévier sa course vers le sud-ouest pour se placer de nuit entre le Mogami, Mikuma et la flotte américaine afin de se positionner pour mener une attaque nocturne dans la nuit du 6 au 7 juin. Ses objectifs deviennent :
— Découvrir la flotte adverse avec ses hydravions.
— Attaquer aux canons et la torpilles l’escorte de la flotte ennemie dans la nuit du 6 au 7.
— Orienter les attaques des bombardiers torpilleurs en provenance de Wake prévue pour le lendemain.
Plusieurs hydravions sont lancés à partir depuis le Chikuma et le Tone pour trouver « le porte-avions US ».
À 13 h 45, 24 Dauntless équipés de bombe de 1000 lb et 8 Wildcats décollent du Hornet, après à peine 20 minutes de vol l’un des Dauntless a des problèmes mécaniques et doit rebrousser chemin. Les 23 Dauntless restants s’élancent pour leur dernière mission de combat de cette gigantesque confrontation aéronavale. L’ampleur en terme d’effectif sera largement dépassée dès 1944, mais les enjeux ne seront pas les mêmes, car c’est Midway que le Japon a perdu la guerre du pacifique. L’objectif est de trouver l’une des Task Force japonaises, de l’attaquer au plus tôt pour revenir le plus vite possible. Fletcher craint de se retrouver isolé dans le dispositif ennemi. Il sait que les Japonais disposent encore de porte-avions léger et que des sous-marins rôdent dans les parages.
À 14 h 30, les pilotes du 3ème raid en provenance du Hornet aperçoivent l’ennemi. La recherche a été rapide. C’est un grand panache de fumée noire qui se détache sur le bleu de l’Océan Pacifique qui fournit un repère immanquable.
À ce moment les porte-avions américains ne sont plus qu’à 145 km du croiseur lourd endommagé et seulement 175 km de la force dirigés par Yamamoto. Le plan de ce dernier semble pouvoir se concrétiser, la flotte américaine est aspirée par le Mogami et le Mikuma.
À 14 h 45, les Dauntless se positionnent au-dessus des navires ennemis pour se lancer dans des piqués à 70°. Les objectifs prioritaires sont bien sûr les navires les plus gros.
Les pilotes américains peuvent observer un destroyer (l’Arashio) accolé au croiseur lourd en feu (le Mikuma). Lorsqu’ils passent à l’attaque, c’est la panique sur l’Arashio qui cherche alors à s’écarter le plus possible du croiseur lourd immobile. La DCA est faible, voire inexistante pour le Mikuma. Les 23 bombes de 1000 lb sont lâchées : 1 touche le Mogami et 6 touchent le Mikuma. L’Arashio lui aussi est touché sur la plage arrière pleine de naufragés. C’est un carnage. En plus, les Wildcats effectuent en une passe mitraillage sur le Mikuma et l’Arashio. Ils vident l’intégralité de leurs munitions de 0.50. Il n’y a aucune perte du côté des assaillants. Le raid est une réussite totale.
Les commandants des Mogami, Arashio et Asahio ne veulent pas subir le sort du Mikuma au cours d’une possible 4ème attaque aérienne. Les marins du Mikuma sont donc abandonnés à leur sort.
Yamamoto a ordonné le regroupement des flottes : la Main Battle Fleet (ou First Fleet) dont le cuirassé Yamato – la Midway Invasion Fleet (ou Second Fleet) dont le porte-avions léger Zuiho – et les restes de la Main Carrier Fleet (Kidō Butai) pour un ravitaillement.
À 0 h le 6 juin, le vice-amiral Takeo Kurita à bord du croiseur lourd Kumano secondé par le Suzuya et escorté par le destroyer Oyashio file à toutes vitesses vers le même point de rendez-vous, sa flotte se trouve encore à 111 kms, de la flotte combinée de Yamamoto. Encore plus au sud-est se trouvent les croiseurs lourds Mogami et Mikuma endommagés et escortés par les destroyers Arashio et Asashio.
Les 4 navires qui avancent péniblement à 15 nœuds à 509 km de la Force principale et environs 630 km de la base de Midway.
Le Mogami et le Mikuma tentent de rejoindre la Flotte de transport escortée par les porte-hydravions Chitose et Kamikawa Maru. Cette dernière est positionnée à 1 200 km de Midway et file pleins ouest. La flotte de transport a perdu la protection de la 2ème escadre de destroyer commandé par le vice-amiral Raizō Tanaka. Il est en train de remonter vers le nord en direction de la Flotte combinée de Yamamoto.
Plus au sud l’atoll de Wake et avec son précieux aérodrome offre la possibilité à ses appareils d’intervenir dans un rayon d’action de 965 km.
Le plan de l’amiral japonais Yamamoto est de faire entrer « le dernier porte-avions » américain dans une nasse constituée au nord par le CVL Zuiho, à l’ouest par les AV Chitose et Kamikawa Maru et au sud par les avions basés à Wake. Ces derniers porteront les coups meurtriers par des attaques à la torpille lancée par les G4M Betty et les G3M Nell escortées par des Zero.
Le principe est de neutraliser ce CV pour ensuite l’achever avec les navires de surface.
Mais ce plan ne peut fonctionner que si « le dernier CV » US s’approche au minimum 965 km de Wake.
Les appâts sont les croiseurs lourds Mogami et Mikuma.
Yamamoto ordonne à la 4ème Flotte aérienne le renforcement dans le courant de la journée de la flotte aérienne de Wake.
C’est à partir des escadrilles présentes dans les îles Marshall que des appareils de renforts vont décoller pour rejoindre Wake.
En parallèle, il ordonne au vice-amiral Boshiro Hosogaya en charge des opérations dans îles Aléoutiennes de rapatrier la 2ème escadre de porte-avions (North Carrier Fleet) constitué du CV Junyo et du CVL Ryujo du contre-amiral Kakuta.
Cette 2ème escadre de CV doit pouvoir apporter au plus vite sa protection aérienne dans la zone nord à la Main Battle Fleet de Yamamoto (cuirassés Yamato, Nagato, Mutsu et rejoins par l’Haruna, le Kirishima, le Hiei et le Kongo).
La 2ème escadre se trouve à 2632 km au nord.
L’amiral japonais décide également de créer une nouvelle flotte : la Screening force.
Celle-ci sera composée de 7 croiseurs et 8 destroyers provenant des différentes flottes.
Ces navires sont les croiseurs lourds Suzuya, Atago et Chokai, les croiseurs porte-hydravions Chikuma et Tone, le croiseur léger Jintsu et les destroyers Hatsukaze, Yukikaze, Amatsukaze, Tokitsukaze, Kasumi, Arare, Kagero et Shirayuki.
Ces navires représentent une escadre rapide et puissante.
Du côté de Midway, le capitaine Simard a trois objectifs :
— Reconnaitre le secteur vers l’ouest de Midway pour connaître le dispositif japonais après une nuit à être aveugle.
— Attaquer toutes unités navales japonaises découvertes.
— Repêcher toutes les pilotes et marins perdues en mer.
À 4 h 33, 14 Catalina s’envolent pour mener des sur une distance de plus de 1000 km.
La météo en ce matin du 6 juin est excellente et offre une bonne visibilité d’observation.
À 5 h, l’Enterprise et le Hornet — après avoir navigué à 15 nœuds pour économiser le carburant — se trouvent à 630 km de Midway. Sur le pont d’envol du « Big E » 18 Dauntless et 6 Wildcats se tiennent prêts. Sur le Hornet, 6 Wildcats s’apprêtent à assurer la CAP. 10 minutes plus tard les Dauntless partent recherche.
À 6 h 45, un Dauntless du Hornet signale par radio « 1 BB, 1 CA, 3 DD » à 230 km de la FT16. Mais le message est mal reçu par le CV ou le message semble annoncer « 1 CV et 5 DD ». Surprise pour Spruance, un porte-avions japonais se trouve tout prêt de sa flotte.
L’Enterprise assurant la reconnaissance, c’est donc au Hornet dont le Dauntless décolle à 7 h 10 que va incomber la tâche de la prochaine attaque. Dès 7 h 15 aux 2 croiseurs lourds Minneapolis et New-Orleans de lancent 4 hydravions de reconnaissance suivit de 4 autres avant 7 h 50. Sur le Hornet, un groupe d’attaque est préparé. Il est constitué de 26 Dauntless et 8 Wildcats qui décollent juste avant 8 h.
Entre temps, à 7 h 30, un autre Dauntless fait état à son retour de mission de la détection à 6 h 45 d’une TF Japonaise composée de « 2 CA, 2 DD » à 214 de la TF 16.
Arrivé à 8 h 15 auprès de la TF 16, le Dauntless qui a repéré le « CV japonais » largue un message sur le pont du Hornet, « 1 BB, 1 CA, 3 DD » et non « 1 CV et 5 DD ». Dans le même temps l’Enterprise récupère ses Dauntless de reconnaissance qui vont être ravitaillés et réarmés.
Dans sa salle des opérations, le contre-amiral Spruance peut à présent visualiser 2 contacts. À bord des navires de la TF 16 on pense à présent à avoir affaire à 2 TF japonais.
L’US Navy n’en a donc pas fini avec l’IJN. Les Japonais semblent vouloir en découdre encore.
Ces observations sont transmises au capitaine Simard sur la base de Midway.
En réalité les deux Dauntless ont repéré la même flotte, les Mogami, Mikuma, Arashio et Asashio. Cette erreur ne sera pas sans conséquence.
À 9 h 30, le groupe d’attaque de 26 Dauntless et 8 Wildcats du Hornet découvre à son tour une force ennemie composée de 4 navires. Les plus gros sont reconnus comme 1 cuirassé et 1 croiseur lourd. Pour les 2 autres, ils sont bien identifiés comme des destroyers DD. La flotte japonaise est repérée au sud-ouest à 263 km Hornet. Les indications émises par le leader du groupe Hornet confirment la composition de la Task Force de l’IJN transmise par un Dauntless du Hornet à 6 h 45.
Entre 9 h 45 et 10 h 30, les services de transmissions de Midway remettent au capitaine Simard deux messages de la part de la TF16 du contre-amiral Raymond Spruance.
Le premier l’informe de la présence d’1 cuirassé et 5 destroyers DD à 940 km se dirigeant à l’ouest, vitesse 10 nœuds.
Le deuxième le renseigne sur la présence de 1 CA et 3 DD à 850 km de Midway et se dirigeant à l’ouest à une vitesse 15 nœuds (en fait les 2 croiseurs lourds Mogami et Mikuma escortés par les destroyers Arashio et Asashio).
Simard fait immédiatement préparer ses 26 B-17.
À 9 h 50, le groupe du Hornet passe à l’attaque par le nord-est. Pendant ce temps-là les navires japonais, alertés par leurs observateurs ont eu le temps de se déployer pour permettre des manœuvres d’évasion sans risque de collisions. Le cuirassé et le croiseur lourd sont visés en priorité par les Dauntless. Du fait de l’absence de couverture aérienne, les chasseurs reçoivent l’autorisation de mitrailler les destroyers. Les pièces antiaériennes japonaises ouvrent un feu nourri sur les SBD qui entament leurs piqués. Pris dans les tirs, un Dauntless est touché et finit par s’écraser dans la mer. En quelques minutes toutes les bombes ont été lâchées sur les navires japonais. Le leader coordonne le regroupement des appareils en vue d’un retour vers le Hornet.
Le croiseur lourd a été touché par deux bombes, dont l’une a percé le sommet de la tourelle 5, tuant tout le monde à l’intérieur de celle-ci. L’autre bombe a touché le milieu du navire, endommageant les tubes des torpilles qui heureusement n’étaient pas chargés. Toutefois cette bombe va déclencher des incendies – rapidement maitrisé — sous les ponts. Le croiseur lourd Mikuma quant à lui est touché par deux bombes et 3 « near-miss ». Le destroyer Asashio a été touché par une bombe à l’arrière, il est légèrement endommagé.
À 10 h 45 du côté de l’Enterprise, 31 SDB Dauntless s’apprêtent à décoller. Tous les bombardiers en piqué sont équipés de bombes de 1000 lb avec retardateur réglé à 1/100 secondes après l’impact pour une attaque de ponts blindés. 12 Wildcats les accompagnent pour l’escorte et le straffing.
En parallèle les Américains décident à la dernière minute de préparer les 3 derniers Devastator encore opérationnels pour une attaque à la torpille. La plupart de ces appareils ont été abattus sans un coup au but le 4 juin. Le moral des équipages n’est pas au plus haut
Les pilotes ont pour objectif : la supposée flotte japonaise composée d’un croiseur lourd et cinq destroyers.
À peine ont-ils pris la direction de l’objectif indiqué, qu’ils reçoivent de nouveaux ordres dans leurs écouteurs : ils doivent maintenant se diriger un cuirassé japonais (en réalité le Mikuma, attaquer 1 h plus tôt par le groupe du Hornet). Le contre-amiral Spruance veut couler le « cuirassé japonais ».
Les lents Devastator ne parviennent pas rejoindre les Dauntless et Wildcat. Les Dauntless vont donc attaquer le « cuirassé » sans les torpilleurs.
Pendant ce temps, certains commandants des destroyers de l’escorte commencent sérieusement à s’inquiéter de leur consommation de mazout à cette vitesse élevée. À 11 h 47, une décision doit être prise à propos de l’escorte. Plusieurs destroyers vont être sur leur réserve de mazout. Il est décidé de se séparer de certains d’entre eux. Les DD Phelps, Alywin, Conyngham et Ellet dont les cuves sont les moins à sec vont rester à assurer la garde ASM de la TF 16.
À 11 h 5, un Catalina signale la présence de « navires suspects » à 920 km de Midway filant à l’ouest.
À 11 h 30, Simard ordonne à 4 Catalina de se rendre de localiser et suivre les forces ennemies. L’absence de porte-avions japonais incite Simard à prendre des risques en donnant un tel ordre de filature à ses lents et vulnérables Catalina dépourvus de couverture de chasseurs.
À 11 h 45, les 26 B-17 prennent leur envol. Avec pour cible la 2ème TF japonaise repérée (2 CA et 2 DD) située plus au sud alors que les Catalina doivent chercher le cuirassé. Simard laisse à la TF16 le soin de de traiter la cible. Au même moment, le service de transmission de Midway reçoit un rapport d’une Catalina d’après lequel 4 navires japonais non identifiés sont attaqués par un avion.
Les observateurs annoncent des tirs de DCA contre cet avion. On se bat donc… Mais qui ?
À 12 h, la Screening force prend la direction de la dernière position connue du Mogami et du Mikuma à la vitesse de 20 nœuds. La Screening force à trois objectifs :
— Protéger de ses pièces antiaériennes les 2 CA endommagés et les accompagner dans leur retraite
— Découvrir la flotte adverse avec ses hydravions.
— Orienter les attaques des bombardiers torpilleurs en provenance de Wake prévue pour le lendemain.
Toujours à midi, le leader du groupe d’attaque Enterprise annonce l’observation d’une Task Force à environ 50 km au sud-ouest et filant à environ 26 nœuds (en réalité 15 nœuds). La visibilité est excellente, le soleil est au zénith et les silhouettes des navires se détachent bien sur la mer lisse. Cette flotte comporte 4 navires de surface filante pleine ouest. Au cours de l’approche des Dauntless, aucun cuirassé ne peut être observé au sein de cette flotte. Cette dernière semble composée d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger. Cherchant un cuirassé, les pilotes américains poursuivent leur recherche et font un rapport radio au Hornet. Mais ne souhaitant pas s’éterniser et apponter avec une mauvaise visibilité ou même risquer la panne de carburant, les Dauntless font demi-tour au bout d’une vingtaine de minutes. Les groupes de Dauntless s’étant dispersés pour agrandir la zone d’observation il risque de se lancer dans une attaque désordonnée.
C’est donc de différentes directions et d’altitudes variables que les Dauntless se postent pour l’attaque de la Task Force japonaise. La DCA est modérée et 31 bombes de 1000 lb sont larguées sans qu’aucun appareil ne soit abattu. Un croiseur lourd qui est laissé en flamme. Un autre considéré comme un croiseur léger semble sérieusement endommagé. Sur le croiseur lourd 5 coups directs sont revendiqués et à raison. Ce navire est le Mikuma laissé en proie aux flammes qui semblent incontrôlables avec une épaisse fumée noire emportée par le vent. Les machines sont arrêtées. De fortes explosions internes sont observées et de nombreux marins japonais se jettent à la mer. Le « croiseur léger » qui est en fait le croiseur lourd Mogami est touché par 2 bombes, mais réussi à continuer sa route à 10 nœuds. Concernant destroyers, les chasseurs revendiquent 4000 coups de 0.50 aux buts sur des navires transformés en véritable passoire. Ce sera la dernière action offensive de l’Enterprise au cours de la Bataille de Midway.
Pour le Mikuma, un impact sur le gaillard avant met hors de combat ses tourelles avant. Un impact sur le milieu du navire fait exploser des munitions antiaériennes déployées dans le cadre de l’attaque causant de gros dégâts et de nombreux blessés graves et morts parmi les marins. Un autre impact qui fait détonner des torpilles endommageant gravement le croiseur lourd. Son commandant le capitaine Shakao Sakiyama est grièvement blessé lors de l’attaque. Il sera récupéré par le destroyer Asashio pour être transféré plus tard sur le Suzuya. Le capitaine Sakiyama mourra de ses blessures 4 jours plus tard. Le Mikuma semble condamné, 240 membres d’équipage vont être repêchés, mais il reste encore 650 marins coincés sous les ponts. La question qui se pose pour les Japonais est de savoir ce qu’il va falloir faire de cette épave flottante avec tous ses marins bloqués à l’intérieur alors qu’une Task Force américaine est tout près. Mais l’aéronavale américaine ne va pas leur laisser beaucoup de temps pour trouver une solution. Car déjà, un 3ème raid se prépare sur le Hornet.
13 h 30, Midway est informé par un Catalina qu’un navire de guerre japonais (sans précision) ainsi qu’un croiseur lourd précédemment signalé s’oppose à des croiseurs et des destroyers amicaux à 1000 km à l’ouest. Hors ce jour-là, aucun contact entre navires ennemis n’aura lieu. Le Catalina à haute altitude a confondu un combat naval avec une attaque aérienne. Les navires amicaux étaient en fait des navires japonais. Fait incroyable, malgré les indications, un temps parfait et un vol de plusieurs heures jusqu’à 970 km de Midway, les B-17 n’ont pas localisé leur cible. Ils prennent le chemin du retour.
À 13 h 40, Yamamoto émet un nouvel ordre. La mission de la Screening force évolue. Elle doit dévier sa course vers le sud-ouest pour se placer de nuit entre le Mogami, Mikuma et la flotte américaine afin de se positionner pour mener une attaque nocturne dans la nuit du 6 au 7 juin. Ses objectifs deviennent :
— Découvrir la flotte adverse avec ses hydravions.
— Attaquer aux canons et la torpilles l’escorte de la flotte ennemie dans la nuit du 6 au 7.
— Orienter les attaques des bombardiers torpilleurs en provenance de Wake prévue pour le lendemain.
Plusieurs hydravions sont lancés à partir depuis le Chikuma et le Tone pour trouver « le porte-avions US ».
À 13 h 45, 24 Dauntless équipés de bombe de 1000 lb et 8 Wildcats décollent du Hornet, après à peine 20 minutes de vol l’un des Dauntless a des problèmes mécaniques et doit rebrousser chemin. Les 23 Dauntless restants s’élancent pour leur dernière mission de combat de cette gigantesque confrontation aéronavale. L’ampleur en terme d’effectif sera largement dépassée dès 1944, mais les enjeux ne seront pas les mêmes, car c’est Midway que le Japon a perdu la guerre du pacifique. L’objectif est de trouver l’une des Task Force japonaises, de l’attaquer au plus tôt pour revenir le plus vite possible. Fletcher craint de se retrouver isolé dans le dispositif ennemi. Il sait que les Japonais disposent encore de porte-avions léger et que des sous-marins rôdent dans les parages.
À 14 h 30, les pilotes du 3ème raid en provenance du Hornet aperçoivent l’ennemi. La recherche a été rapide. C’est un grand panache de fumée noire qui se détache sur le bleu de l’Océan Pacifique qui fournit un repère immanquable.
À ce moment les porte-avions américains ne sont plus qu’à 145 km du croiseur lourd endommagé et seulement 175 km de la force dirigés par Yamamoto. Le plan de ce dernier semble pouvoir se concrétiser, la flotte américaine est aspirée par le Mogami et le Mikuma.
À 14 h 45, les Dauntless se positionnent au-dessus des navires ennemis pour se lancer dans des piqués à 70°. Les objectifs prioritaires sont bien sûr les navires les plus gros.
Les pilotes américains peuvent observer un destroyer (l’Arashio) accolé au croiseur lourd en feu (le Mikuma). Lorsqu’ils passent à l’attaque, c’est la panique sur l’Arashio qui cherche alors à s’écarter le plus possible du croiseur lourd immobile. La DCA est faible, voire inexistante pour le Mikuma. Les 23 bombes de 1000 lb sont lâchées : 1 touche le Mogami et 6 touchent le Mikuma. L’Arashio lui aussi est touché sur la plage arrière pleine de naufragés. C’est un carnage. En plus, les Wildcats effectuent en une passe mitraillage sur le Mikuma et l’Arashio. Ils vident l’intégralité de leurs munitions de 0.50. Il n’y a aucune perte du côté des assaillants. Le raid est une réussite totale.
Les commandants des Mogami, Arashio et Asahio ne veulent pas subir le sort du Mikuma au cours d’une possible 4ème attaque aérienne. Les marins du Mikuma sont donc abandonnés à leur sort.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Renoncement
Renoncement
À 15 h 50, Yamamoto annonce son plan d’attaque à l’ensemble des commandants participants à l’opération :
— La Flotte combinée a l’intention de trouver et détruire la force opérationnelle ennemie lorsqu’elle se trouvera dans la zone de portée aérienne effective de l’île Wake. Cette attaque est prévue pour le 7 juin.
— La Main Battle Fleet (dont le BB Yamamoto), la Midway Invasion Fleet (dont le Zuiho) et les restes de la Kidō Butai Kido partiront après regroupement de la flotte à 16 h 30 au sud en direction des croiseurs lourds Mogami et Mikuma.
— Le Groupe de soutien aérien de la mission des Aléoutiennes (2e escadre des porte-avions Junyo et Ryujo) du contre-amiral Kakuta — couvrira la Force principale par le nord.
— Les Forces aériennes de base de Wake attaqueront l’ennemi à la torpille.
— Les unités d’approvisionnement doivent se préparer à un nouveau lieu de rendez-vous pour ravitaillement en pleine mer pour lendemain après-midi.
Après réception des ordres, les flottes doivent maintenir le silence radio.
De son côté Spruance fait le point :
— Les pilotes des TF 16 et les rescapés du Yorktown ont déjà 3 jours de combats, 3 jours de stress de ne pas revenir à la prochaine mission.
— La TF 16 a fait un sans-faute, même si la journée du 5 juin a été très décevante, la chance lui a plus que souri.
— L’escorte ASM n’est plus que de 4 destroyers dont le niveau de mazout est très bas.
Continuer plus en avant signifie s’enfoncer de nuit avec le risque de se retrouver nez à nez avec l’escadre japonaise. Et au petit matin de se retrouver à portée de l’île de Wake.
Enfin, la mission qui lui avait été confiée a été remplie :
— Contrer l’invasion de Midway.
— Repousser la flotte combinée
— Et surtout préserver les CV Enterprise et Hornet.
À 15 h 53, ce sont 2 Dauntless qui décollent de l’Enterprise pour une mission de reconnaissance. Ils trouvent rapidement l’épave inerte du Mikuma, noircie par les incendies, dont des fumées trahissent des incendies toujours actifs à l’intérieur. Le navire isolé, abandonné à son sort, accuse un gite d’environ 15° sur bâbord. Le croiseur lourd coulera dans la nuit.
À 16 h 40, à 2 895 mètres d’altitude un groupe de 6 B-17 séparé des autres signale la présence d’un navire isolé supposé être un croiseur lourd japonais. Les B-17 passent à l’attaque et larguent 20 bombes de 1100 lb. Les mitrailleurs arrière annoncent une cible coulée. En effet, selon les observateurs 2 bombes de 1100 lb ont coulé le croiseur lourd japonais en 15 secondes sans laisser de trace en surface. En fait les aviateurs de l’USAAF ont confondu la silhouette d’un sous-marin Class Tambor de l’US Navy avec un croiseur japonais. Les marins de l’USS Grayling après une plongée en urgence peuvent se considérer chanceux d’avoir évité un bombardement fratricide.
Quand l’information de cette 3ème attaque est transmise à l’amiral Yamamoto, celui-ci comprend qu’il y a au moins 2 CV américains en face de ses forces navales. Vue les pertes déjà subit Yamamoto comprend il faut préserver ses forces restantes pour les futures opérations. Il songe à présent à sauver la flotte. Il émet l’ordre de rentrer vers le Japon.
Le commandant du Mogami quant à lui a perdu plus 90 membres redoute le prix qu’il risque de payer s’il reste dans le secteur. Il cherche donc à rejoindre le plus vite possible la base de Truk escorté par l’Arashio et l’Asashio en abandonnant définitivement derrière lui l’épave du Mikuma. Son objectif est de trouver la sécurité sous la protection de la Screening force. Les 3 navires vont finir par être rejoint par la Screening Force du vice-amiral Kondo. Ce dernier est furieux d’apprendre que le Mikuma ait été laissé en arrière avec ses 650 marins pris au piège. Il ordonne en conséquence à l’Asashio d’aller rechercher d’éventuels survivants à la nuit tombée.
Après quelques heures de vaines recherches, les vigies ne trouvent rien dans l’obscurité. Ni navire ni hommes à la mer. Le commandant de l’Asashio qui ne souhaite pas rester trop longtemps dans le secteur ordonne de rejoindre au plus vite le Mogami.
À 16 h 40, les nouvelles venant de l’est (du côté US) sont moins bonnes. Le vice-amiral Fujita à bord de l’AV Chitose s’inquiète de la tournure des événements, il demande — par signaux lumineux — aux commandants des transports et autres navires de sa flotte de pousser leurs machines au maximum. Il faut creuser l’écart entre la TF US et les transports de troupes isolés. Le problème est que ces navires sont types disparates. Nombre d’entre eux ne sont pas prévus pour la course et le convoi commence à s‘éparpiller.
À 17 h 50, toujours par signaux lumineux, vice-amiral Fujita divise la flotte en 3 groupes :
-1er groupe à la vitesse de 16 nœuds
-2ème groupe à la vitesse de 14 nœuds
-3ème groupe à la vitesse de 13 nœuds
À 19 h 7, Spruance tourne le dos au piège de Yamamoto.
À 0 h le 7 juin, les transports japonais sont enfin en sécurité loin à l’ouest de Midway. Quant au gros de la Flotte combinée, aucune Task Force US n’est à la portée de ses formidables canons. La bataille est définitivement terminée.
La flotte américaine va rester hors de portée des appareils japonais basés à Wake.
La bataille de Midway est terminée.
Les pertes japonaises sont plus élève qu’OTL :
— 4 porte-avions coulés avec l’ensemble de leurs groupes aériens.
— 1 croiseur lourd.
— 1 croiseur lourd endommagé.
— 1 cuirassé endommagé.
— 3 destroyers endommagés.
— Plus de 3000 marins tués.
— 5 hydravions perdus.
— 292 avions de combat perdus.
— 110 pilotes et membres d’équipage.
Même si le nombre de morts et de CV perdu est identiques à OTL, ici c’est une cinquantaine d’avions supplémentaires et leurs équipages qui sont perdus.
Du côté Américaine, le nombre de navires perdus est identique à OTL : 1 CV et 1 DD.
Les pertes aériennes sont par contre plus élevées qu’OTL avec 145 avions perdus contre 107 OTL.
Le plan initial de Yamamoto se termine de manière aussi malheureuse qu’OTL, mais sa tentative de sursaut aurait pu lui couter plusieurs navires supplémentaires, notamment le 5 juin où les bombardiers américains ont été particulièrement malheureux.
D’un autre côté si les Américains étaient tombés dans le piège japonais, leur flotte aurait probablement été anéantie tant le rapport de force croiseurs/cuirassés est en faveur des Japonais. Pire, le dernier jour de la bataille, la moitié des destroyers ont été contraint de faire demi-tour par manque de mazout.
FIN.
À 15 h 50, Yamamoto annonce son plan d’attaque à l’ensemble des commandants participants à l’opération :
— La Flotte combinée a l’intention de trouver et détruire la force opérationnelle ennemie lorsqu’elle se trouvera dans la zone de portée aérienne effective de l’île Wake. Cette attaque est prévue pour le 7 juin.
— La Main Battle Fleet (dont le BB Yamamoto), la Midway Invasion Fleet (dont le Zuiho) et les restes de la Kidō Butai Kido partiront après regroupement de la flotte à 16 h 30 au sud en direction des croiseurs lourds Mogami et Mikuma.
— Le Groupe de soutien aérien de la mission des Aléoutiennes (2e escadre des porte-avions Junyo et Ryujo) du contre-amiral Kakuta — couvrira la Force principale par le nord.
— Les Forces aériennes de base de Wake attaqueront l’ennemi à la torpille.
— Les unités d’approvisionnement doivent se préparer à un nouveau lieu de rendez-vous pour ravitaillement en pleine mer pour lendemain après-midi.
Après réception des ordres, les flottes doivent maintenir le silence radio.
De son côté Spruance fait le point :
— Les pilotes des TF 16 et les rescapés du Yorktown ont déjà 3 jours de combats, 3 jours de stress de ne pas revenir à la prochaine mission.
— La TF 16 a fait un sans-faute, même si la journée du 5 juin a été très décevante, la chance lui a plus que souri.
— L’escorte ASM n’est plus que de 4 destroyers dont le niveau de mazout est très bas.
Continuer plus en avant signifie s’enfoncer de nuit avec le risque de se retrouver nez à nez avec l’escadre japonaise. Et au petit matin de se retrouver à portée de l’île de Wake.
Enfin, la mission qui lui avait été confiée a été remplie :
— Contrer l’invasion de Midway.
— Repousser la flotte combinée
— Et surtout préserver les CV Enterprise et Hornet.
À 15 h 53, ce sont 2 Dauntless qui décollent de l’Enterprise pour une mission de reconnaissance. Ils trouvent rapidement l’épave inerte du Mikuma, noircie par les incendies, dont des fumées trahissent des incendies toujours actifs à l’intérieur. Le navire isolé, abandonné à son sort, accuse un gite d’environ 15° sur bâbord. Le croiseur lourd coulera dans la nuit.
À 16 h 40, à 2 895 mètres d’altitude un groupe de 6 B-17 séparé des autres signale la présence d’un navire isolé supposé être un croiseur lourd japonais. Les B-17 passent à l’attaque et larguent 20 bombes de 1100 lb. Les mitrailleurs arrière annoncent une cible coulée. En effet, selon les observateurs 2 bombes de 1100 lb ont coulé le croiseur lourd japonais en 15 secondes sans laisser de trace en surface. En fait les aviateurs de l’USAAF ont confondu la silhouette d’un sous-marin Class Tambor de l’US Navy avec un croiseur japonais. Les marins de l’USS Grayling après une plongée en urgence peuvent se considérer chanceux d’avoir évité un bombardement fratricide.
Quand l’information de cette 3ème attaque est transmise à l’amiral Yamamoto, celui-ci comprend qu’il y a au moins 2 CV américains en face de ses forces navales. Vue les pertes déjà subit Yamamoto comprend il faut préserver ses forces restantes pour les futures opérations. Il songe à présent à sauver la flotte. Il émet l’ordre de rentrer vers le Japon.
Le commandant du Mogami quant à lui a perdu plus 90 membres redoute le prix qu’il risque de payer s’il reste dans le secteur. Il cherche donc à rejoindre le plus vite possible la base de Truk escorté par l’Arashio et l’Asashio en abandonnant définitivement derrière lui l’épave du Mikuma. Son objectif est de trouver la sécurité sous la protection de la Screening force. Les 3 navires vont finir par être rejoint par la Screening Force du vice-amiral Kondo. Ce dernier est furieux d’apprendre que le Mikuma ait été laissé en arrière avec ses 650 marins pris au piège. Il ordonne en conséquence à l’Asashio d’aller rechercher d’éventuels survivants à la nuit tombée.
Après quelques heures de vaines recherches, les vigies ne trouvent rien dans l’obscurité. Ni navire ni hommes à la mer. Le commandant de l’Asashio qui ne souhaite pas rester trop longtemps dans le secteur ordonne de rejoindre au plus vite le Mogami.
À 16 h 40, les nouvelles venant de l’est (du côté US) sont moins bonnes. Le vice-amiral Fujita à bord de l’AV Chitose s’inquiète de la tournure des événements, il demande — par signaux lumineux — aux commandants des transports et autres navires de sa flotte de pousser leurs machines au maximum. Il faut creuser l’écart entre la TF US et les transports de troupes isolés. Le problème est que ces navires sont types disparates. Nombre d’entre eux ne sont pas prévus pour la course et le convoi commence à s‘éparpiller.
À 17 h 50, toujours par signaux lumineux, vice-amiral Fujita divise la flotte en 3 groupes :
-1er groupe à la vitesse de 16 nœuds
-2ème groupe à la vitesse de 14 nœuds
-3ème groupe à la vitesse de 13 nœuds
À 19 h 7, Spruance tourne le dos au piège de Yamamoto.
À 0 h le 7 juin, les transports japonais sont enfin en sécurité loin à l’ouest de Midway. Quant au gros de la Flotte combinée, aucune Task Force US n’est à la portée de ses formidables canons. La bataille est définitivement terminée.
La flotte américaine va rester hors de portée des appareils japonais basés à Wake.
La bataille de Midway est terminée.
Les pertes japonaises sont plus élève qu’OTL :
— 4 porte-avions coulés avec l’ensemble de leurs groupes aériens.
— 1 croiseur lourd.
— 1 croiseur lourd endommagé.
— 1 cuirassé endommagé.
— 3 destroyers endommagés.
— Plus de 3000 marins tués.
— 5 hydravions perdus.
— 292 avions de combat perdus.
— 110 pilotes et membres d’équipage.
Même si le nombre de morts et de CV perdu est identiques à OTL, ici c’est une cinquantaine d’avions supplémentaires et leurs équipages qui sont perdus.
Du côté Américaine, le nombre de navires perdus est identique à OTL : 1 CV et 1 DD.
Les pertes aériennes sont par contre plus élevées qu’OTL avec 145 avions perdus contre 107 OTL.
Le plan initial de Yamamoto se termine de manière aussi malheureuse qu’OTL, mais sa tentative de sursaut aurait pu lui couter plusieurs navires supplémentaires, notamment le 5 juin où les bombardiers américains ont été particulièrement malheureux.
D’un autre côté si les Américains étaient tombés dans le piège japonais, leur flotte aurait probablement été anéantie tant le rapport de force croiseurs/cuirassés est en faveur des Japonais. Pire, le dernier jour de la bataille, la moitié des destroyers ont été contraint de faire demi-tour par manque de mazout.
FIN.
Dernière édition par Thomas le Dim 11 Mar - 9:15, édité 1 fois
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Apocalypse à Midway
Lecture en cours. N'empêche les Américains sont vraiment plein de ressources. Les bombardiers traditionnels ne sont pas disponibles ? Envoyons les hydravions !
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Re: Apocalypse à Midway
Nagumo n'est-il pas en train de "perdre les pédales" avec tous contres-ordres ?
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Re: Apocalypse à Midway
Surtout qu’entre le moment ou une situation conduits à donner un ordre et le moment ou l’ordre arrive, la situation a tendance à changer.
Dernière édition par Thomas le Dim 9 Sep - 17:32, édité 1 fois
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Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Apocalypse à Midway
Je viens juste de commencé la lecture. Je signale une faute de frappe sur le texte du 11 février :
La seule exception, est l’hydravion n° 4 du Tone resté bloqué sur sa catapulte qui prendra sont envole[ avec 30 minutes de retard.
La seule exception, est l’hydravion n° 4 du Tone resté bloqué sur sa catapulte qui prendra sont envole[ avec 30 minutes de retard.
Re: Apocalypse à Midway
Corrigé.
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Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Apocalypse à Midway
Un mot oublié dans le chapitre ''une nuit compliqué'' lors de la collision entre le Mogami et l'autre navire japonais, ils ''ne'' coulent pas car les portes étanches étaient fermés.
Samedi 17 février, chapitre ''gueule de bois'', m oublié a le paragraphe a 18h45, cela semble indiquer des chasseurs, (m)ais quelques minutes plus tard...
Dans la conclusion du récit, lors du résumé des pertes japonaises, mot en moins et un en plus :
Même si le nombre ''de'' morts et de CV ''est'' perdus est identique à OTL.
Samedi 17 février, chapitre ''gueule de bois'', m oublié a le paragraphe a 18h45, cela semble indiquer des chasseurs, (m)ais quelques minutes plus tard...
Dans la conclusion du récit, lors du résumé des pertes japonaises, mot en moins et un en plus :
Même si le nombre ''de'' morts et de CV ''est'' perdus est identique à OTL.
Re: Apocalypse à Midway
Corrigés.
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