[CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
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[CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
Bonjour à tous,
Cette participation au CTC39 est l'occasion de donner un nouveau départ à LFC avec une idée de PdD que j'avais déjà présenté ici mais pas reprise à l'époque.
Celle où la France libre est fondée par la défection de l'Amiral François Darlan suite à l'effondrement et à l'incapacité de la IIIème République. Bien sûr, le véritable PdD est toujours la mort de Pétain le 10 juin 1940 dans un accident de voiture liée à une crevaison (la fameuse "roue du Destin").
C'est aussi l'occasion d'en faire enfin (!) un livre. Cela me prendra énormément de temps. Car je ne sais même pas par où commencer ? Reprendre en le modifiant ce que j'ai écrit déjà pour en faire un appendice à un véritable roman se déroulant plus tard pendant la guerre froide ? Ou pendant la guerre directement ? J'hésite encore.
Sur ce, voici ma participation.
François Darlan, Amiral de France puis meneur de la France combattante en exil avec différentes titulatures, notamment la dernière, celle de Président du Comité national français est, pour le moins, un personnage ambiguë si ce n’est controversé.
Personnage ambitieux, qui n’hésita pas à écarter son ami et partenaire de la dyarchie de la France combattante, le général Charles Noguès, en le reléguant au commandement militaire de ces mêmes forces françaises combattantes. Principal artisan de la poursuite de la guerre par la France depuis son Empire face au gouvernement pro-armistice de Camille Chautemps (et dont il provoqua au final l’effondrement en passant) et du maintien de l’alliance franco-britannique face aux totalitarismes, il n’en affronta pas moins frontalement Churchill, rappelant souvent aux Britanniques qu’il avait un ancêtre ayant participé à Trafalgar tout en mettant à bas la démocratie dans les dépendances françaises avec une dénonciation discrète, mais continue, des errements de la IIIème république, « responsable » de la défaite et la mise en place d’un Régime autoritaire regroupant entre ses seules mains pouvoirs exécutif et législatif.
Or, disposant d’une image passablement dégradée de nos jours, le Régime républicain qui a succédé au sien, surnommé méchamment le « Darlatanisme » (Si la propagande de l’État national l’affublait du sobriquet « d’amiral Fous le camp », ses ennemis à Alger l’appelait l’amiral Charlatan…) préférant célébrer de Gaulle et Mandel, ses partenaires dans la Résistance mais ses adversaires politiques à Alger, qui eurent le mérite de rétablir la Démocratie à sa mort en septembre 1942. À la décharge de la République française, il faut admettre qu’avoir comme héros du sursaut l’homme du très conservateur si ce n’est réactionnaire « Programme de réorganisation nationale » ; qui n’avait en plus extrême que la Révolution nationale de Laval en France occupée même si on ne peut, même de nos jours accuser Darlan de copier les Régimes qu’il combattait. On peut plutôt voir comme son modèle l’Estado Novo portugais ce qui constitue tout de même un comble pour ce radical-socialiste fils de Franc-maçon s’il ne l’était pas lui-même. Pour défendre Darlan, il entreprit une relative mais bien réelle politique d’ascension d’élites indigènes, en intégrant certains d’entre eux, on pense notamment au futur président ivoirien Félix Houphouët, au sein Comité national français. Darlan combattit également farouchement le racisme, et plus particulièrement l’antisémitisme en Algérie, ordonnant des rafles dans les milieux d’extrême-droite algériens qui gonflèrent les effectifs des « camps de concentration » sahariens (où ils furent internés aux côtés des communistes. L’ambiance devait être particulièrement chaleureuse sur place en 1941…).
Pour conclure cette introduction, Darlan se justifia toujours d’avoir voulu instaurer un autoritarisme pérenne. Son uniquement credo étant « La victoire ! » selon les mots de son principal hagiographe, son ancien commissaire aux affaires extérieures, Alexis Léger, exilé aux États-Unis à la chute du Régime consécutif à la mort de son fondateur.
Lundi 14 septembre 1942 : Maison-Blanche, aérodrome d’Alger.
La fanfare militaire joue à tue-tête l’air de l’hymne quasi-officiel de la France combattante, « Amiral, nous voilà ! » tandis qu’une haie d’honneur entoure le président Darlan qui se dirige vers son B-24 qui doit le conduire dans une tournée d’inspection des armées françaises du Levant mais avec au passage une escale à Tunis, en vue d’y rencontrer le général Dwight Eisenhower, présent sur place car préparant le futur assaut sur le ventre mou de l’Europe, la Sicile et la botte italienne.
L’avion a été ratissé plusieurs fois, pour éviter qu’une bombe soit déposé à l’intérieur. En effet, l’Amiral craint pour sa vie, la tension étant à son maximum avec les Britanniques (Darlan a eu un entretien orageux à Gibraltar avec Churchill en août, alors que la conférence portait sur la future opération Torche/Torch, le débarquement allié de Sicile) et le duel qui l’oppose à Georges Mandel, grand patriote et républicain, pour le pouvoir à Alger, à atteint son climax. On parle même de possible coup d’État soutenu en sous-main par le MI6.
L’inspection au Levant n’est qu’un prétexte. En réalité, la véritable destination est Tunis car Darlan part chercher du soutien auprès des Américains, ses amis pour certains, ses protecteurs si ce n’est pire pour ses détracteurs... Si Eisenhower n’est pas spécialement un chaud partisan de l’amiral français, il obéira à son président, Franklin Delanoe Roosevelt, favorable lui à l’ancien dyarque et inquiet des querelles politiques à Alger dont il craint qu’elles n’affaiblissent l’effort de guerre allié en Europe. Paul Reynaud, bien qu’officiellement représentant de la France combattante à Washington depuis 1940, a déjà eu plusieurs échanges difficiles avec le dirigeant américain à ce sujet, du fait de leurs différence incompatible de point de vue sur Darlan, Reynaud étant bien sûr un proche, si ce n’est un ami, de Mandel et du Général dont il soutien le combat contre l’autoritarisme de Darlan.
L’avion décolle à 8H30 en direction de Tunis, où il n’arrivera cependant jamais…
Voici le témoignage d’un pilote de l’escorte de l’amiral, l’As français Edmond Marin la Meslée :
« Nous survolions vers 10h30 la région de Béja (Tunisie) lorsque de la fumée noire commença à sortir d’un des moteurs du B-24 qui transportait Darlan. Puis d’un second situé à l’opposé. L’avion, totalement déséquilibré, commença à perdre de l’altitude avant de brusquement piquer vers le sol à l’arrête subit et total des deux moteurs en souffrance. Les passagers n’avaient aucune chance.
Pour moi, il s’agit d’un sabotage. On a assassiné l’Amiral Darlan. En effet, l’avion a été inspecté de nombreuses fois, Darlan était devenu paranoïaque, et il avait raison. Et je peux vous dire qui sont les coupables. Ce sont les Britanniques. Ils haïssaient Darlan. Vous savez, saboter un avion pour ne laisser aucune chance à ses occupants, c’est leurs méthodes.
Certes, Darlan était un dictateur et sa mort à, après un bref intermède, permis le retour de la République et de la démocratie, incarnée par la présidence Mandel associé à son partenaire de toujours durant le conflit, le général de Gaulle. Mais je suis désolé, il y avait d’autres moyens de l’écarter... »
Marin la Meslée accrédite donc ici la théorie du complot visant à assassiner l’Amiral de France. Sans surprise mais de manière tout de même assez osée et provocante (mais cela ne leur ressemblait-il pas ?), les premiers à accréditer la thèse d’un assassinat par les Britanniques à l’époque furent les Nazis, relayés en cela par la propagande de l’État national, alors dirigé par Fernand de Brinon, suite à l’assassinat de Pierre Laval par Fernand Bonnier de la Chapelle du réseau « Navarre » le 8 novembre 1941. D’Amiral « Fous le camp », Darlan était devenu un martyr victime des Juifs, des Anglais et de leurs supplétifs français...
Cependant, certains éléments semblent accréditer la théorie d’un assassinat. Tout d’abord, un mécanicien travaillant à la Maison-Blanche sera retrouvé mort noyé dans le port d’Alger deux jours plus tard. L’information passa inaperçue à l’époque, du fait des troubles consécutifs à la mort de l’amiral Darlan. Et, à l’arrivée au pouvoir de Mandel, l’enquête sur la mort de cet homme fut brusquement enterrée, comme le démontrèrent Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan après-guerre. La présence de Kim Philby, espion britannique majeur, à Alger et son départ précipité peu après l’arrivée à Alger de la nouvelle du crash de l’avion transportant le dirigeant français, comme l’atteste des rapports des services secrets français, semblent aller dans le sens du meurtre de François Darlan sur ordre de Winston Churchill, suite logique des éléments vus précédemment.
Le général Charles Noguès, écarté par Darlan du pouvoir en janvier 1941 et relégué au commandement militaire des Forces français combattantes reprend cependant la main dans l’après-midi suivant la disparition de l’Amiral. Conformément aux décisions prise par Darlan en 1941, son successeur est en cas de disparition subite automatiquement le commandant militaire, soit lui même. Présent à Alger, celui-ci fait preuve d’une volonté à toute épreuve pour maintenir le Régime. Les premières manifestations de joie des Mandelistes à l’annonce de la disparition de François Darlan furent violemment réprimées par les Gardes mobiles quadrillant Alger.
Malheureusement, les photos prises à cette occasion firent le tour du Monde, et soutinrent directement la cause de Mandel en Amérique, du fait de leur relai par les services de l’ambassade française à Washington et des divers mouvements de soutien à la France qui se bat en Amérique, à commencer par « France Forever » animé par l’Afro-américain vétéran du précédent conflit, Eugène Bullard.
La propre rudesse, frisant la bêtise, de Noguès, ne fit que ruiner la réputation du camp des héritiers de l’Amiral auprès de Roosevelt. Accusant Mandel, de Gaulle et leurs principaux alliés au Conseil de l’Empire (« Parlement » de la France combattante) comme René Cassin d’avoir fomenté les troubles, Noguès ordonna leurs arrestations. Mais grâce à leurs soutiens dans les forces armées qui firent ralentir la diffusion du mandat d’arrêt et préparèrent même plusieurs avions, Mandel et ses proches réussirent à décoller pour Fort-Lamy, où les attendaient le gouverneur de l’AEF (Afrique Équatoriale française) Félix Éboué (premier gouverneur noir de l’Empire colonial français), qui leur fit grand accueil. Puis ceux-ci se dirigèrent vers la capitale de la fédération coloniale, Brazzaville.
Dakar n’avait pas été choisie comme lieu « d’exil intérieur » par les Mandélistes car sur place régnait le gouverneur Pierre Boisson, proche de Darlan et de son successeur, et chaud partisan de l’abattement de la République en Afrique occidentale française (AOF).
Boisson était pourtant un mutilé de 14-18...
En plus du comité d’accueil organisé par le gouverneur Mandel fut rapidement rejoint par de nombreux journalistes alliés, arrivant à Brazzaville depuis le Congo belge, Noguès ayant bloqué les voies aériennes entre Alger et l’AEF. Les journalistes d’envergure couvrant la France combattante étant à Alger au départ de la crise, se furent des journalistes de second ordre, ou du moins considérés comme tels, souvent car il s’agissait de novices dans le métier, qui eurent le mérite d’avoir les premières entrevues accordées par Mandel.
Celui-ci dénonça l’autoritarisme de Noguès, qui avait multiplié les arrestations d’opposants à Alger, dans le reste de l’Afrique du nord et même en AOF. Confirma son attachement logique à la démocratie et à la République et à ses principes. Appela Noguès à la raison et à plutôt combattre les Allemands que les patriotes français… Il n’appela ainsi même pas Noguès à démissionner, mais juste à « revoir son jugement » et se déclare prêt à se mettre à son service jusqu’à la restauration inévitable de la République en Métropole après la Libération qui précédera de peu la future victoire.
Cela faisait huit jours que Mandel était à Brazzaville, multipliant les entretiens avec la presse internationale, anglo-saxonne principalement, pour défendre la transformation du Comité national français en un « Gouvernement provisoire de la République française » ou du moins, un engagement des dirigeants d’Alger en ce sens pour les mois à venir quand une véritable « bombe » tomba sur Brazzaville.
La Résistance intérieure avait, réussie à exporter un message du chef du CNRI (Comité nationale de la Résistance intérieure), Pierre Brossolette, annonçant le ralliement, après un vote unanime des différentes mouvances incarnant la Résistance française, des Francs-Tireurs et Partisans communistes à la très conservatrice ORA (Organisation de Résistance de l’Armée) du général Henri Navarre, déclarant Georges Mandel seul apte à rétablir la République à la Libération et l’appelant à refonder cette dernière immédiatement « dans l’Empire » via la formation d’un gouvernement représentatif. Ce vote s’était tenu deux jours après la mort de Darlan, soit le lendemain de l’annonce de l’exil de Mandel en AEF...
Mandel était à la fois surpris et ému de ce ralliement unanime de surcroît, et ce même chez les plus réactionnaires tel l’ancien Cagoulard Georges Loustaunau-Lacau du réseau « Navarre », et inquiet de la réaction de Noguès.
« Réussirons-nous mon Général ? » Demanda-t-il à de Gaulle.
« Oui, car c’est le destin de la France d’être unie et victorieuse. Unie, elle l’est par le ralliement des combattants de l’intérieur, et victorieuse, elle l’est déjà. » Lui répondit celui-ci.
Ces mots très Gaulliens, eurent le mérite d’électriser l’ancien vice-président du conseil de Paul Reynaud et, tandis que Noguès mobilisait une force en vue de « rétablir l’ordre en AEF », Mandel annonça la fondation d’un « Gouvernement provisoire de la République française » ou GPRF couvrant l’ensemble du spectre républicain, des Communistes au PSF.
Président du gouvernement provisoire de la République française : Georges Mandel.
Ministre d’État : Auguste Champetier de Ribes
Garde des sceaux : François de Menthon
Ministre de l’Intérieur et de la coordination avec les Forces françaises de l’Intérieur : Émile Bollaert
Ministre de la Défense nationale et de la Guerre : Charles de Gaulle
Ministre de la Marine : Louis Jacquinot
Ministre de l’Air : Emmanuel d'Astier de La Vigerie
Ministre des Affaires étrangères : René Cassin
Ministre de l’Agriculture : François Tanguy-Prigent
Ministre du Ravitaillement : Ambroise Croizat
Ministre des Transports et Travaux publics : Jules Moch
Ministre de l’Éducation nationale : Jean Zay
Ministre des Colonies : Jacques Soustelle
Ministre des Finances : Paul Ramadier
Ministre du Travail : Alexandre Parodi
Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones : François Billoux
Ministre de l’Information : René Mayer
Ministre des Armements, de la planification industrielle et de la Reconstruction nationale : Raoul Dautry
Ministre de la Santé publique : Louis Pasteur Vallery-Radot
Ministre de la Production industrielle : Robert Lacoste
Ministre de l’Économie nationale : Pierre Mendès France
Dans le même temps, le commandement militaire est confié au général Georges Catroux.
Beaucoup de ses hommes sont des évadés de Métropole et tous sont des engagés de la première heure dans la Résistance.
Mais, Mandel, dont le soutien par Éboué était acquis, pouvait compter sur quelles forces ? Certes le ralliement de « l’Armée des Ombres » était lourd de symbolique et très important politiquement, mais Noguès contrôlait l’Empire (d’ailleurs, le Gabon, et son gouverneur Georges Pierre Masson, pourtant membres de l’AEF, restèrent fidèle à Alger contre les « dissidents ») et pouvait encore compter sur le soutien de Roosevelt.
Mais la situation change en quelques heures le 24 septembre 1942…
Les télégrammes se multipliaient à la station de TSF de la capitale de l’AEF annonçant les ralliements de diverses colonies au GPRF. De l’Inde française à la Polynésie, de Saint-Pierre et Miquelon aux autorités d’occupation françaises de Tripolitaine. Mieux, le courageux Mohammed ben Youssef, sultan du Maroc, annonce le ralliement de son pays à Mandel, « seul à même d’améliorer la condition du peuple marocain ». Avec la même idée, Moncef Bey, Bey de Tunis, proclame son soutien au GPRF et appelle les Tunisiens à se rallier à Georges Mandel et à son gouvernement. Ces deux derniers ralliements sont à la fois à l’époque symboliques, et à long terme très lourds de conséquences. Car en effet si sur le moment, les deux monarques au pouvoir symbolique sont assignés à résidence sur ordre de Noguès, il s’agit du premier acte autonome pour les deux monarchies depuis l’arrivée des Français. Ces ralliements portent en eux les gerbes d’une future indépendance, mais également d’une future coopération entre les deux monarchies nord-africaines et la France après celle-ci.
Mais la question se pose. Va-t-il y avoir une guerre civile ?
Noguès joue en effet sa dernière carte et embarque des renforts d’unités stationnées au Sénégal et en Côte d’Ivoire à destination du « légaliste » Gabon afin de marche sur Brazzaville et restaurer l’autorité d’Alger en tuant dans l’œuf la sédition mandélienne. Pour escorter le convoi Noguès commet la bévue de détourner des torpilleurs normalement prévus pour les convois de l’Atlantique alors que les U-Boote sont peut actifs dans la zone… Il fournit également comme escorte le cuirassé Strasbourg, retiré sans en référer aux Britanniques (qui auraient logiquement refusés…) de sa mission au sein de la Force H stationnée à Gibraltar avec comme mission de bombarder Pointe-Noire au Congo, contrôlée par les Mandélistes.
Informés par des officiers secrètement ralliés à leur cause, Brazzaville via Mandel annonce aux journalistes l’attaque des forces d’Alger, qui plus est avec des forces initialement destinées à la lutte contre les Nazis... L’un d’eux, fraîchement arrivé, personnellement opposé au Régime de Darlan puis de Noguès, transmet à son journal mais également à « France Forever » l’annonce que « The French of Algiers will kill the French of Brazzaville ». Avec le décalage horaire, l’annonce paraît dans les journaux du 25 septembre au soir aux États-Unis et y suscite l’indignation. Une pétition de soutien à Brazzaville et au GPRF est même lancée par « France Forever » qui recueille en quelques heures des milliers de signatures. Roosevelt doit céder et appelle publiquement à « une solution négociée et au retour de la République ». Pour résumer il lâche Noguès tandis qu’Eisenhower est envoyé à Alger pour demander à ce dernier de se retirer ce qu’il fait après quelques heures d’incertitudes. Conscient que Mandel et ses partisans ne lui pardonneront jamais sa politique, il s’exile juste après au Portugal… Le 27 Septembre, une foule énorme et enthousiaste accompagne Mandel de l’aérodrome de la Maison-Blanche jusqu’au palais d’été du Dey, que Noguès vient de quitter, via une tournée triomphale dans la ville blanche. De Gaulle, qui accompagne le président Mandel, n’oubliera jamais cette accueil sublime des Pieds-Noirs et des Musulmans…
Mais la guerre continue et Mandel et son cabinet se mettent immédiatement au travail.
Début octobre, et cela touchera énormément le Général, arrive à Alger un message de Salan, chef de la Résistance française dans la péninsule indochinoise, et daté d’avant le triomphe de la République, annonçant son ralliement à Brazzaville ! Le messager a personnellement pris tous les risques pour faire parvenir la nouvelle que les Français combattants au Laos sont, et resteront, des patriotes républicains !
Cette participation au CTC39 est l'occasion de donner un nouveau départ à LFC avec une idée de PdD que j'avais déjà présenté ici mais pas reprise à l'époque.
Celle où la France libre est fondée par la défection de l'Amiral François Darlan suite à l'effondrement et à l'incapacité de la IIIème République. Bien sûr, le véritable PdD est toujours la mort de Pétain le 10 juin 1940 dans un accident de voiture liée à une crevaison (la fameuse "roue du Destin").
C'est aussi l'occasion d'en faire enfin (!) un livre. Cela me prendra énormément de temps. Car je ne sais même pas par où commencer ? Reprendre en le modifiant ce que j'ai écrit déjà pour en faire un appendice à un véritable roman se déroulant plus tard pendant la guerre froide ? Ou pendant la guerre directement ? J'hésite encore.
Sur ce, voici ma participation.
La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
« Amiral, nous voilà ! / Devant toi le sauveur de la France / Nous jurons, nous tes gars / De servir et de suivre tes pas / Amiral, nous voilà ! / Tu nous as redonné l’espérance / La Patrie renaîtra / Amiral, Amiral, nous voilà ! »
François Darlan, Amiral de France puis meneur de la France combattante en exil avec différentes titulatures, notamment la dernière, celle de Président du Comité national français est, pour le moins, un personnage ambiguë si ce n’est controversé.
Personnage ambitieux, qui n’hésita pas à écarter son ami et partenaire de la dyarchie de la France combattante, le général Charles Noguès, en le reléguant au commandement militaire de ces mêmes forces françaises combattantes. Principal artisan de la poursuite de la guerre par la France depuis son Empire face au gouvernement pro-armistice de Camille Chautemps (et dont il provoqua au final l’effondrement en passant) et du maintien de l’alliance franco-britannique face aux totalitarismes, il n’en affronta pas moins frontalement Churchill, rappelant souvent aux Britanniques qu’il avait un ancêtre ayant participé à Trafalgar tout en mettant à bas la démocratie dans les dépendances françaises avec une dénonciation discrète, mais continue, des errements de la IIIème république, « responsable » de la défaite et la mise en place d’un Régime autoritaire regroupant entre ses seules mains pouvoirs exécutif et législatif.
Or, disposant d’une image passablement dégradée de nos jours, le Régime républicain qui a succédé au sien, surnommé méchamment le « Darlatanisme » (Si la propagande de l’État national l’affublait du sobriquet « d’amiral Fous le camp », ses ennemis à Alger l’appelait l’amiral Charlatan…) préférant célébrer de Gaulle et Mandel, ses partenaires dans la Résistance mais ses adversaires politiques à Alger, qui eurent le mérite de rétablir la Démocratie à sa mort en septembre 1942. À la décharge de la République française, il faut admettre qu’avoir comme héros du sursaut l’homme du très conservateur si ce n’est réactionnaire « Programme de réorganisation nationale » ; qui n’avait en plus extrême que la Révolution nationale de Laval en France occupée même si on ne peut, même de nos jours accuser Darlan de copier les Régimes qu’il combattait. On peut plutôt voir comme son modèle l’Estado Novo portugais ce qui constitue tout de même un comble pour ce radical-socialiste fils de Franc-maçon s’il ne l’était pas lui-même. Pour défendre Darlan, il entreprit une relative mais bien réelle politique d’ascension d’élites indigènes, en intégrant certains d’entre eux, on pense notamment au futur président ivoirien Félix Houphouët, au sein Comité national français. Darlan combattit également farouchement le racisme, et plus particulièrement l’antisémitisme en Algérie, ordonnant des rafles dans les milieux d’extrême-droite algériens qui gonflèrent les effectifs des « camps de concentration » sahariens (où ils furent internés aux côtés des communistes. L’ambiance devait être particulièrement chaleureuse sur place en 1941…).
Pour conclure cette introduction, Darlan se justifia toujours d’avoir voulu instaurer un autoritarisme pérenne. Son uniquement credo étant « La victoire ! » selon les mots de son principal hagiographe, son ancien commissaire aux affaires extérieures, Alexis Léger, exilé aux États-Unis à la chute du Régime consécutif à la mort de son fondateur.
Lundi 14 septembre 1942 : Maison-Blanche, aérodrome d’Alger.
La fanfare militaire joue à tue-tête l’air de l’hymne quasi-officiel de la France combattante, « Amiral, nous voilà ! » tandis qu’une haie d’honneur entoure le président Darlan qui se dirige vers son B-24 qui doit le conduire dans une tournée d’inspection des armées françaises du Levant mais avec au passage une escale à Tunis, en vue d’y rencontrer le général Dwight Eisenhower, présent sur place car préparant le futur assaut sur le ventre mou de l’Europe, la Sicile et la botte italienne.
L’avion a été ratissé plusieurs fois, pour éviter qu’une bombe soit déposé à l’intérieur. En effet, l’Amiral craint pour sa vie, la tension étant à son maximum avec les Britanniques (Darlan a eu un entretien orageux à Gibraltar avec Churchill en août, alors que la conférence portait sur la future opération Torche/Torch, le débarquement allié de Sicile) et le duel qui l’oppose à Georges Mandel, grand patriote et républicain, pour le pouvoir à Alger, à atteint son climax. On parle même de possible coup d’État soutenu en sous-main par le MI6.
L’inspection au Levant n’est qu’un prétexte. En réalité, la véritable destination est Tunis car Darlan part chercher du soutien auprès des Américains, ses amis pour certains, ses protecteurs si ce n’est pire pour ses détracteurs... Si Eisenhower n’est pas spécialement un chaud partisan de l’amiral français, il obéira à son président, Franklin Delanoe Roosevelt, favorable lui à l’ancien dyarque et inquiet des querelles politiques à Alger dont il craint qu’elles n’affaiblissent l’effort de guerre allié en Europe. Paul Reynaud, bien qu’officiellement représentant de la France combattante à Washington depuis 1940, a déjà eu plusieurs échanges difficiles avec le dirigeant américain à ce sujet, du fait de leurs différence incompatible de point de vue sur Darlan, Reynaud étant bien sûr un proche, si ce n’est un ami, de Mandel et du Général dont il soutien le combat contre l’autoritarisme de Darlan.
L’avion décolle à 8H30 en direction de Tunis, où il n’arrivera cependant jamais…
Voici le témoignage d’un pilote de l’escorte de l’amiral, l’As français Edmond Marin la Meslée :
« Nous survolions vers 10h30 la région de Béja (Tunisie) lorsque de la fumée noire commença à sortir d’un des moteurs du B-24 qui transportait Darlan. Puis d’un second situé à l’opposé. L’avion, totalement déséquilibré, commença à perdre de l’altitude avant de brusquement piquer vers le sol à l’arrête subit et total des deux moteurs en souffrance. Les passagers n’avaient aucune chance.
Pour moi, il s’agit d’un sabotage. On a assassiné l’Amiral Darlan. En effet, l’avion a été inspecté de nombreuses fois, Darlan était devenu paranoïaque, et il avait raison. Et je peux vous dire qui sont les coupables. Ce sont les Britanniques. Ils haïssaient Darlan. Vous savez, saboter un avion pour ne laisser aucune chance à ses occupants, c’est leurs méthodes.
Certes, Darlan était un dictateur et sa mort à, après un bref intermède, permis le retour de la République et de la démocratie, incarnée par la présidence Mandel associé à son partenaire de toujours durant le conflit, le général de Gaulle. Mais je suis désolé, il y avait d’autres moyens de l’écarter... »
Marin la Meslée accrédite donc ici la théorie du complot visant à assassiner l’Amiral de France. Sans surprise mais de manière tout de même assez osée et provocante (mais cela ne leur ressemblait-il pas ?), les premiers à accréditer la thèse d’un assassinat par les Britanniques à l’époque furent les Nazis, relayés en cela par la propagande de l’État national, alors dirigé par Fernand de Brinon, suite à l’assassinat de Pierre Laval par Fernand Bonnier de la Chapelle du réseau « Navarre » le 8 novembre 1941. D’Amiral « Fous le camp », Darlan était devenu un martyr victime des Juifs, des Anglais et de leurs supplétifs français...
Cependant, certains éléments semblent accréditer la théorie d’un assassinat. Tout d’abord, un mécanicien travaillant à la Maison-Blanche sera retrouvé mort noyé dans le port d’Alger deux jours plus tard. L’information passa inaperçue à l’époque, du fait des troubles consécutifs à la mort de l’amiral Darlan. Et, à l’arrivée au pouvoir de Mandel, l’enquête sur la mort de cet homme fut brusquement enterrée, comme le démontrèrent Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan après-guerre. La présence de Kim Philby, espion britannique majeur, à Alger et son départ précipité peu après l’arrivée à Alger de la nouvelle du crash de l’avion transportant le dirigeant français, comme l’atteste des rapports des services secrets français, semblent aller dans le sens du meurtre de François Darlan sur ordre de Winston Churchill, suite logique des éléments vus précédemment.
Le général Charles Noguès, écarté par Darlan du pouvoir en janvier 1941 et relégué au commandement militaire des Forces français combattantes reprend cependant la main dans l’après-midi suivant la disparition de l’Amiral. Conformément aux décisions prise par Darlan en 1941, son successeur est en cas de disparition subite automatiquement le commandant militaire, soit lui même. Présent à Alger, celui-ci fait preuve d’une volonté à toute épreuve pour maintenir le Régime. Les premières manifestations de joie des Mandelistes à l’annonce de la disparition de François Darlan furent violemment réprimées par les Gardes mobiles quadrillant Alger.
Malheureusement, les photos prises à cette occasion firent le tour du Monde, et soutinrent directement la cause de Mandel en Amérique, du fait de leur relai par les services de l’ambassade française à Washington et des divers mouvements de soutien à la France qui se bat en Amérique, à commencer par « France Forever » animé par l’Afro-américain vétéran du précédent conflit, Eugène Bullard.
La propre rudesse, frisant la bêtise, de Noguès, ne fit que ruiner la réputation du camp des héritiers de l’Amiral auprès de Roosevelt. Accusant Mandel, de Gaulle et leurs principaux alliés au Conseil de l’Empire (« Parlement » de la France combattante) comme René Cassin d’avoir fomenté les troubles, Noguès ordonna leurs arrestations. Mais grâce à leurs soutiens dans les forces armées qui firent ralentir la diffusion du mandat d’arrêt et préparèrent même plusieurs avions, Mandel et ses proches réussirent à décoller pour Fort-Lamy, où les attendaient le gouverneur de l’AEF (Afrique Équatoriale française) Félix Éboué (premier gouverneur noir de l’Empire colonial français), qui leur fit grand accueil. Puis ceux-ci se dirigèrent vers la capitale de la fédération coloniale, Brazzaville.
Dakar n’avait pas été choisie comme lieu « d’exil intérieur » par les Mandélistes car sur place régnait le gouverneur Pierre Boisson, proche de Darlan et de son successeur, et chaud partisan de l’abattement de la République en Afrique occidentale française (AOF).
Boisson était pourtant un mutilé de 14-18...
En plus du comité d’accueil organisé par le gouverneur Mandel fut rapidement rejoint par de nombreux journalistes alliés, arrivant à Brazzaville depuis le Congo belge, Noguès ayant bloqué les voies aériennes entre Alger et l’AEF. Les journalistes d’envergure couvrant la France combattante étant à Alger au départ de la crise, se furent des journalistes de second ordre, ou du moins considérés comme tels, souvent car il s’agissait de novices dans le métier, qui eurent le mérite d’avoir les premières entrevues accordées par Mandel.
Celui-ci dénonça l’autoritarisme de Noguès, qui avait multiplié les arrestations d’opposants à Alger, dans le reste de l’Afrique du nord et même en AOF. Confirma son attachement logique à la démocratie et à la République et à ses principes. Appela Noguès à la raison et à plutôt combattre les Allemands que les patriotes français… Il n’appela ainsi même pas Noguès à démissionner, mais juste à « revoir son jugement » et se déclare prêt à se mettre à son service jusqu’à la restauration inévitable de la République en Métropole après la Libération qui précédera de peu la future victoire.
Cela faisait huit jours que Mandel était à Brazzaville, multipliant les entretiens avec la presse internationale, anglo-saxonne principalement, pour défendre la transformation du Comité national français en un « Gouvernement provisoire de la République française » ou du moins, un engagement des dirigeants d’Alger en ce sens pour les mois à venir quand une véritable « bombe » tomba sur Brazzaville.
La Résistance intérieure avait, réussie à exporter un message du chef du CNRI (Comité nationale de la Résistance intérieure), Pierre Brossolette, annonçant le ralliement, après un vote unanime des différentes mouvances incarnant la Résistance française, des Francs-Tireurs et Partisans communistes à la très conservatrice ORA (Organisation de Résistance de l’Armée) du général Henri Navarre, déclarant Georges Mandel seul apte à rétablir la République à la Libération et l’appelant à refonder cette dernière immédiatement « dans l’Empire » via la formation d’un gouvernement représentatif. Ce vote s’était tenu deux jours après la mort de Darlan, soit le lendemain de l’annonce de l’exil de Mandel en AEF...
Mandel était à la fois surpris et ému de ce ralliement unanime de surcroît, et ce même chez les plus réactionnaires tel l’ancien Cagoulard Georges Loustaunau-Lacau du réseau « Navarre », et inquiet de la réaction de Noguès.
« Réussirons-nous mon Général ? » Demanda-t-il à de Gaulle.
« Oui, car c’est le destin de la France d’être unie et victorieuse. Unie, elle l’est par le ralliement des combattants de l’intérieur, et victorieuse, elle l’est déjà. » Lui répondit celui-ci.
Ces mots très Gaulliens, eurent le mérite d’électriser l’ancien vice-président du conseil de Paul Reynaud et, tandis que Noguès mobilisait une force en vue de « rétablir l’ordre en AEF », Mandel annonça la fondation d’un « Gouvernement provisoire de la République française » ou GPRF couvrant l’ensemble du spectre républicain, des Communistes au PSF.
Président du gouvernement provisoire de la République française : Georges Mandel.
Ministre d’État : Auguste Champetier de Ribes
Garde des sceaux : François de Menthon
Ministre de l’Intérieur et de la coordination avec les Forces françaises de l’Intérieur : Émile Bollaert
Ministre de la Défense nationale et de la Guerre : Charles de Gaulle
Ministre de la Marine : Louis Jacquinot
Ministre de l’Air : Emmanuel d'Astier de La Vigerie
Ministre des Affaires étrangères : René Cassin
Ministre de l’Agriculture : François Tanguy-Prigent
Ministre du Ravitaillement : Ambroise Croizat
Ministre des Transports et Travaux publics : Jules Moch
Ministre de l’Éducation nationale : Jean Zay
Ministre des Colonies : Jacques Soustelle
Ministre des Finances : Paul Ramadier
Ministre du Travail : Alexandre Parodi
Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones : François Billoux
Ministre de l’Information : René Mayer
Ministre des Armements, de la planification industrielle et de la Reconstruction nationale : Raoul Dautry
Ministre de la Santé publique : Louis Pasteur Vallery-Radot
Ministre de la Production industrielle : Robert Lacoste
Ministre de l’Économie nationale : Pierre Mendès France
Dans le même temps, le commandement militaire est confié au général Georges Catroux.
Beaucoup de ses hommes sont des évadés de Métropole et tous sont des engagés de la première heure dans la Résistance.
Mais, Mandel, dont le soutien par Éboué était acquis, pouvait compter sur quelles forces ? Certes le ralliement de « l’Armée des Ombres » était lourd de symbolique et très important politiquement, mais Noguès contrôlait l’Empire (d’ailleurs, le Gabon, et son gouverneur Georges Pierre Masson, pourtant membres de l’AEF, restèrent fidèle à Alger contre les « dissidents ») et pouvait encore compter sur le soutien de Roosevelt.
Mais la situation change en quelques heures le 24 septembre 1942…
Les télégrammes se multipliaient à la station de TSF de la capitale de l’AEF annonçant les ralliements de diverses colonies au GPRF. De l’Inde française à la Polynésie, de Saint-Pierre et Miquelon aux autorités d’occupation françaises de Tripolitaine. Mieux, le courageux Mohammed ben Youssef, sultan du Maroc, annonce le ralliement de son pays à Mandel, « seul à même d’améliorer la condition du peuple marocain ». Avec la même idée, Moncef Bey, Bey de Tunis, proclame son soutien au GPRF et appelle les Tunisiens à se rallier à Georges Mandel et à son gouvernement. Ces deux derniers ralliements sont à la fois à l’époque symboliques, et à long terme très lourds de conséquences. Car en effet si sur le moment, les deux monarques au pouvoir symbolique sont assignés à résidence sur ordre de Noguès, il s’agit du premier acte autonome pour les deux monarchies depuis l’arrivée des Français. Ces ralliements portent en eux les gerbes d’une future indépendance, mais également d’une future coopération entre les deux monarchies nord-africaines et la France après celle-ci.
Mais la question se pose. Va-t-il y avoir une guerre civile ?
Noguès joue en effet sa dernière carte et embarque des renforts d’unités stationnées au Sénégal et en Côte d’Ivoire à destination du « légaliste » Gabon afin de marche sur Brazzaville et restaurer l’autorité d’Alger en tuant dans l’œuf la sédition mandélienne. Pour escorter le convoi Noguès commet la bévue de détourner des torpilleurs normalement prévus pour les convois de l’Atlantique alors que les U-Boote sont peut actifs dans la zone… Il fournit également comme escorte le cuirassé Strasbourg, retiré sans en référer aux Britanniques (qui auraient logiquement refusés…) de sa mission au sein de la Force H stationnée à Gibraltar avec comme mission de bombarder Pointe-Noire au Congo, contrôlée par les Mandélistes.
Informés par des officiers secrètement ralliés à leur cause, Brazzaville via Mandel annonce aux journalistes l’attaque des forces d’Alger, qui plus est avec des forces initialement destinées à la lutte contre les Nazis... L’un d’eux, fraîchement arrivé, personnellement opposé au Régime de Darlan puis de Noguès, transmet à son journal mais également à « France Forever » l’annonce que « The French of Algiers will kill the French of Brazzaville ». Avec le décalage horaire, l’annonce paraît dans les journaux du 25 septembre au soir aux États-Unis et y suscite l’indignation. Une pétition de soutien à Brazzaville et au GPRF est même lancée par « France Forever » qui recueille en quelques heures des milliers de signatures. Roosevelt doit céder et appelle publiquement à « une solution négociée et au retour de la République ». Pour résumer il lâche Noguès tandis qu’Eisenhower est envoyé à Alger pour demander à ce dernier de se retirer ce qu’il fait après quelques heures d’incertitudes. Conscient que Mandel et ses partisans ne lui pardonneront jamais sa politique, il s’exile juste après au Portugal… Le 27 Septembre, une foule énorme et enthousiaste accompagne Mandel de l’aérodrome de la Maison-Blanche jusqu’au palais d’été du Dey, que Noguès vient de quitter, via une tournée triomphale dans la ville blanche. De Gaulle, qui accompagne le président Mandel, n’oubliera jamais cette accueil sublime des Pieds-Noirs et des Musulmans…
Mais la guerre continue et Mandel et son cabinet se mettent immédiatement au travail.
Début octobre, et cela touchera énormément le Général, arrive à Alger un message de Salan, chef de la Résistance française dans la péninsule indochinoise, et daté d’avant le triomphe de la République, annonçant son ralliement à Brazzaville ! Le messager a personnellement pris tous les risques pour faire parvenir la nouvelle que les Français combattants au Laos sont, et resteront, des patriotes républicains !
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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Thomas, Collectionneur, Uranium Colonel et ezaski aiment ce message
Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
Avoir dans un récit d'ensemble, mais je trouve l'idée vraiment pas mal et permet aussi d'encore plus de se distinguer des autres récits sur ce thème.
La mort de Darlan et les rumeurs qui l'accompagne me rappelle la mort de Leclerc que certains voyaient comme potentiel rival à De Gaulle.
La mort de Darlan et les rumeurs qui l'accompagne me rappelle la mort de Leclerc que certains voyaient comme potentiel rival à De Gaulle.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Au Bord de l'Abîme et au-delà
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Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
Très bon texte.
La mort de Darlan pourrait être le prologue de la version finale, avant un retour en arrière. Parce qu'on est bien dans l'ambiance.
La mort de Darlan pourrait être le prologue de la version finale, avant un retour en arrière. Parce qu'on est bien dans l'ambiance.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
Date d'inscription : 05/03/2016
LFC/Emile Ollivier et Uranium Colonel aiment ce message
Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
Salut DemetriosPoliorcète,
J'y songeais justement. Ravi de voir donc ette opinion
Merci de ton message
J'y songeais justement. Ravi de voir donc ette opinion
Merci de ton message
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2706
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Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
La situation d'après guerre risque d’être encore plus désagréable pour la France avec les anglo saxons qui doivent penser qu'un pays prét à une guerre civile en pleine guerre mondiale n'est pas un allié fiable.
Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
Salut Collectionneur,
Je pense que Mandel a brillamment gérer cette crise. Ce sont plutôt les pro Darlan qui se sont couverts de honte.
Et une guerre civile, dans le monde réel, elle a duré 2 ans dans les colonies françaises.
Je pense que Mandel a brillamment gérer cette crise. Ce sont plutôt les pro Darlan qui se sont couverts de honte.
Et une guerre civile, dans le monde réel, elle a duré 2 ans dans les colonies françaises.
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Collectionneur aime ce message
Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
Oui, mais entre des gvts opposés, la, c'est entre factions du même camp.
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Re: [CTC39] La fin du tyran : Le mystère de la mort de François Darlan et ses conséquences
C'est vrai. Mais ce fut bref. Et ca a montré le "Républicanisme" de la majorité face à au quarteron.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2706
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