Les conséquences politiques de la paix - Jacques Bainville
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Les conséquences politiques de la paix - Jacques Bainville
Un livre que je n'ai pas encore lu, mais que je voulais porter à votre connaissance après l'avoir découvert par l'intermédiaire d'un thread Twitter de Francois Valentin .
Le livre est disponible et légalement ici : http://classiques.uqac.ca/classiques/bainville_jacques/consequences_pol_paix/consequences_pol_paix.html
Le thread Twitter, écrit en anglais, est disponible ici ou là.
Jacques Bainville, né le 9 février 1879 à Vincennes (Val-de-Marne) et mort le 9 février 1936 à Paris, est un journaliste, historien et académicien français.
Il est une figure majeure de l'Action française, mouvement politique nationaliste et royaliste d'extrême droite.
Il est l'auteur de plusieurs dizaines d'ouvrages, dont certains ont été publiés après sa mort, y compris celui qui nous intéresse : Les conséquences politiques de la paix, publier en 1937, mais écrit en 1920 soit jsute après le traité de Versailles qu'il analyse.
Traduction du thread : En 1920, cet historien a réussi à prédire la Seconde Guerre mondiale étape par étape !
Le livre est disponible et légalement ici : http://classiques.uqac.ca/classiques/bainville_jacques/consequences_pol_paix/consequences_pol_paix.html
Le thread Twitter, écrit en anglais, est disponible ici ou là.
Jacques Bainville, né le 9 février 1879 à Vincennes (Val-de-Marne) et mort le 9 février 1936 à Paris, est un journaliste, historien et académicien français.
Il est une figure majeure de l'Action française, mouvement politique nationaliste et royaliste d'extrême droite.
Il est l'auteur de plusieurs dizaines d'ouvrages, dont certains ont été publiés après sa mort, y compris celui qui nous intéresse : Les conséquences politiques de la paix, publier en 1937, mais écrit en 1920 soit jsute après le traité de Versailles qu'il analyse.
Traduction du thread : En 1920, cet historien a réussi à prédire la Seconde Guerre mondiale étape par étape !
Après la Première Guerre mondiale, l’Allemagne a été amputée de 13 % de son territoire et de 10 % de sa population par le traité de Versailles. La Rhénanie est démilitarisée, le bassin minier de la Sarre est cédé à la France, l’armée allemande est réduite à 100 000 hommes et sa flotte à 6 cuirassés (sans sous-marins).
En 1920, un obscur économiste britannique publie « The economic consequences of peace » (Les conséquences économiques de la paix), dans lequel il dénonce le traité. Il prédit que cette dure « paix carthaginoise » finira par faire s’effondrer le modèle économique de l’Europe. Les alliés doivent aider l’Allemagne, et non la punir. L’auteur est John Maynard Keynes, l’un des plus grands penseurs économiques, et son livre continue de façonner la façon dont nous pensons à Versailles et aux traités d’après-guerre. Son livre est souvent salué comme l’une des prévisions les plus prémonitoires de l’économie et de la politique de l’Europe de l’entre-deux-guerres.
Voici... Jacques Bainville, un historien nationaliste respecté qui pense que Keynes n’a aucune vision d’ensemble. La politique l’emporte sur l’économie, surtout avec Versailles. Pour que cela soit bien clair, il intitule son pamphlet « Les conséquences *politiques* de la paix ».
Pour Bainville, Versailles est « une paix trop douce pour sa dureté, et trop dure pour sa douceur ». Elle humilie l’Allemagne, mais surtout, elle ne l’affaiblit pas sérieusement. L’Allemagne reste le géant démographique de l’Europe. Pire encore, l’Allemagne reste unie.
Sa thèse principale est que Versailles est un traité moral et économique, et non un traité politique. En conséquence, « l’Allemagne est unifiée, alors que l’Europe est fragmentée. C’est la mère de tous les maux.
Bainville exprime des idées bien ancrées en France en matière de politique étrangère : pendant des siècles, la France a maintenu l’Allemagne divisée en une myriade de micro-entités. Comme l’écrivait François Mauriac durant la guerre froide, “j’aime tellement l’Allemagne que je suis content qu’il y en ait deux”.
La guerre de 30 ans est un excellent exemple de cette stratégie. Les Français se joignent à la coalition anti-Habsbourg largement protestante, limitant ainsi l’influence de la monarchie des Habsbourg en Allemagne. Il a fallu un siècle à l’Allemagne pour se remettre du désastre démographique qu’a été la guerre de 30 ans. Pendant ce temps, la France était clairement la puissance démographique de l’Europe, avec des voisins faibles à sa frontière orientale.
Mais les Français ont dérapé dans les années 1800. Le chancelier prussien Bismarck a brillamment réussi à s’attaquer à une Autriche isolée pour s’emparer du sud de l’Allemagne en 1866. Napoléon III est resté à l’écart. C’est peut-être la décision de politique étrangère la plus importante de l’histoire de France... Quatre ans plus tard, la machine de guerre prussienne se tourne vers la France. Bismarck isole brillamment la France du reste de l’Europe. La Prusse écrase l’armée française, occupe l’Alsace-Lorraine et couronne le roi de Prusse, empereur de l’Allemagne unifiée, à... Versailles !
Ainsi, lorsque Bainville écrit son livre, l’Allemagne n’est unie que depuis 80 ans. Il affirme que l’humiliation de Versailles aurait dû être supportée par la Prusse, et non par l’ensemble de l’Allemagne. Au lieu de cela, il créera l’unité allemande définitive par le biais de cette humiliation partagée. Le traité limite la capacité militaire de l’Allemagne... sur le papier seulement ! Il souligne que l’armée prussienne s’est reconstruite en 5 ans après avoir été écrasée par Napoléon en 1806. Entre-temps, il prédit que ce militarisme s’étendra à la société civile...
Après 1918, l’Allemagne est devenue un champ de bataille politique extrêmement violent, où les milices communistes et fascistes s’affrontaient dans les rues. Des révolutions avortées et des coups d’État ratés ont failli renverser la République de Weimar.
Voici quelques prédictions de Bainville d’une précision effrayante :
Au sujet des vétérans démobilisés dans un contexte politique chaotique, il déclare : “Peut-être que de nouvelles formes de militarisme naissent [dans les débris de l’armée impériale] : ‘Peut-être que de nouvelles formes de militarisme sont en train de naître [dans les débris de l’armée impériale]. Il ne manque que l’occasion et l’homme qui mettra ce militarisme en mouvement’. Bainville craint que les Allemands ne soient ‘enchaîner au même ballon, avec un seul gouvernement, peut-être demain un seul chef, pour les entraîner à briser leur chaîne’.
Il voulait au contraire une Allemagne éclatée en entités régionales, avec leurs propres armées et leurs propres princes. Cette idée était dans l’air jusqu’à ce que la menace communiste l’écarte. Les alliés, même Clemenceau, farouche anti-allemand, ont toujours considéré l’unité allemande comme un fait accompli.
Mais ce qui rend le traité de Versailles particulièrement stupide pour Bainville, c’est le contexte géopolitique européen plus large dans lequel se trouve l’Allemagne humiliée : à savoir que l’Allemagne est entourée de nains. Tout au long du XIXe siècle, les grandes puissances ont été contraintes par un équilibre complexe des pouvoirs. Les joueurs de diplomatie connaissent bien cette tension. Mais dans le monde d’après 1918, et avec le démantèlement de l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne n’a personne pour freiner ses ambitions en Europe centrale. L’Allemagne est entourée de nouvelles entités faibles : Pologne, Tchécoslovaquie, Autriche.
Nombre d’entre eux ont hérité d’une partie de l’Allemagne impériale. Des proies faciles pour le revanchisme allemand. À la lecture de ces nouvelles cartes, Bainville prévoit tout : Anschluss, Sudètes, pacte de Ribbentrop compris. La première humiliation ? Séparer la Prusse orientale du reste de l’Allemagne au profit de la Pologne, qui compte un tiers de la population allemande. Bainville écrit : ‘L’Allemagne n’a plus qu’à sortir ses griffes pour réunifier cette île. Ici s’écrivent les malheurs de la Pologne et de l’Europe’.
Pire encore, Bainville prédit que, comme cela s’est produit à maintes reprises au cours de l’histoire, l’Allemagne et la Russie se ‘marieront par l’intermédiaire de la Pologne’. Les Allemands et les Russes sont complémentaires, affirme-t-il : ‘La Pologne semble avoir été inventée pour accélérer le rapprochement’. Bainville a simplement prédit l’invasion de la Pologne en 1939 et le pacte Molotov Ribbentrop 20 ans avant qu’ils ne se produisent !
Alors qu’il prédit que la Pologne se battra à mort contre l’Allemagne, qu’en est-il du nouvel État tchécoslovaque à l’est ? Avec 3 millions d’Allemands en Bohême, la guerre serait un suicide. Il prédit donc sa ‘soumission’ à l’Allemagne. En effet, les Tchécoslovaques n’ont d’autre choix que de se soumettre. Hitler obtient les Sudètes avec un fort contingent allemand en 1936 lors de la conférence de Munich avant d’annexer l’ensemble de la Tchécoslovaquie.
En ce qui concerne l’Autriche, permettez-moi de le citer directement : ‘Plus au sud, c’est pire. Voici l’Autriche, un morceau authentique de l’Allemagne. Elle seule est détachée de l’unité allemande. Tant que l’on voulait créer une Autriche indépendante, il fallait qu’il y ait aussi d’autres parties indépendantes de l’Allemagne. ’ La tentation est trop grande pour l’Allemagne de réintégrer les pays autrichiens dans la patrie allemande. La tentation est trop grande pour l’État de Vienne de rejoindre une communauté vaste et puissante”. L’Anschluss lui a donné entièrement raison.
En conclusion : “La Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Autriche supposaient, pour durer, qu’il n’y ait pas une grande Allemagne à côté d’elles.”[…]"Les auteurs du traité de paix n’avaient jamais envisagé ces questions d’équilibre. Le traité de Versailles n’est pas un traité politique. »
Qu’en est-il de la France ? Peut-elle être le contrepoids nécessaire ? Avec une population de 40 millions d’habitants, elle est loin derrière l’Allemagne, forte de 60 millions d’habitants. Pire encore, la France a été laissée seule (avec la Belgique) pour faire face à l’Allemagne. Les Anglo-Américains se méfiaient du revanchisme français et ne voulaient pas d’une escalade.
Le discours keynésien a fait passer les demandes françaises de réparations pour de l’antigermanisme forcené. Mais le nord-est de la France, le cœur industriel du pays, avait été ravagé par la Première Guerre mondiale, alors que le cœur industriel de l’Allemagne avait été relativement épargné.
La question fondamentale est de savoir comment la France peut, à elle seule, tenir tête à une Allemagne qui a des raisons de se venger. Comme l’écrit Bainville « Comment 40 millions de Français peuvent-ils être créanciers d’une masse de 60 millions d’Allemands pendant plus d’une génération ? »
« L’exemple d’août 1920 (lorsque l’URSS a envahi la Pologne) nous montre que la Pologne, attaquée par la Russie, avec une Allemagne hostile derrière elle, n’a trouvé aucun soutien parmi ses voisins. Nous avons dû lui venir en aide. » Ce serait exactement la même chose si la Pologne était un jour attaquée par les Allemands, la Russie étant prête à profiter de son désastre et à la poignarder par-derrière. «
» La marche de l’Allemagne est indiquée. C’est par l’Est qu’elle commencera sa libération et sa revanche. Si nous n’intervenons pas délibérément le jour où elle tentera de reconstituer sa frontière orientale, alors, un an, dix ans ou vingt ans plus tard, le danger sera le nôtre. «
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
LFC/Emile Ollivier et Deltafan aiment ce message
Re: Les conséquences politiques de la paix - Jacques Bainville
Je l'ai acheté hier. Je vais commencer à le lire bientôt
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
https://forumuchronies.frenchboard.com/t1036-lfc-guerre-froide
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Thomas aime ce message
Re: Les conséquences politiques de la paix - Jacques Bainville
Heureux de voir qu'il y a d'autre lecteur de Bainville ici !
Je recommande "les dictateurs" (1935), analyse très fine de la psychologie des peuples et de leurs dictateurs, suffisamment pertinente pour être republié encore de nos jours.
Je recommande "les dictateurs" (1935), analyse très fine de la psychologie des peuples et de leurs dictateurs, suffisamment pertinente pour être republié encore de nos jours.
Uranium Colonel- Messages : 1910
Date d'inscription : 31/07/2019
Age : 25
Localisation : République Démocratique de l'Icaunais
LFC/Emile Ollivier aime ce message
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