Ajax et Rostam (complété)
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Ajax et Rostam (complété)
Bonjour à tous,
Comme ce texte avait eu l’air de particulièrement plaire lorsque je l’avais posté pour le CTC, j’ai décidé d’en faire une version plus étoffée. J’envisage de rattacher cette TL à celle de « 20 ans de gaullisme », que je vais retravailler également.
Ecrire une telle histoire pour l’Iran n’est pas sans une certaine tristesse, parce que ce destin me semble tout à fait plausible, et sans doute plus réaliste que ce qu’il s’est réellement passé.
« Le sabre iranien rejoint la couronne », L’Humanité, 21 août 1952
Il est désormais confirmé que le général Zahedi, auteur de la lamentable tentative de coup d’Etat de ces derniers jours, se trouve désormais en Italie, où il a rejoint Mohammad-Rezâ, tyran déchu de l’antique Perse.
Cette fuite, si elle laisse pour l’instant le boucher impuni, n’en est pas moins la confirmation de l’échec total de l’opération de déstabilisation tentée par les laquais de l’impérialisme britannique et américain.
Pour ajouter au pathétique de la situation, on peut citer la dernière tentative désespérée des comploteurs pour chercher à déstabiliser le gouvernement légitime : de faux communistes, et vrais truands, s’apprêtaient à semer le désordre dans la capitale pour chercher à retourner l’opinion. Ils ont été arrêtés à temps, avec sur eux d’énormes liasses de dollars américains…
Fort du soutien du peuple, et du glorieux parti des masses populaires iraniennes, le premier ministre Mohamed Mossadegh est désormais le maître incontesté de l’Iran, et le pétrole est pour de bon dans les mains du peuple
L’Iran au XXe siècle, J-P Digard, B. Hourcade, Y. Richard
Après l’échec du coup d’Etat du général Zâhedi, les britanniques durent définitivement se faire une raison : l’Anglo-Persian était, pour de bon, nationalisée et transformée en compagnie d’Etat.
Les craintes des Américains s’avérèrent cependant vite infondées : non seulement le parti communiste Toudeh fut rapidement écarté du pouvoir par le nouveau conseil de régence, mais la NIOC confia rapidement l’exploitation du pétrole iranien à un consortium de compagnies étrangères, dans lequel les compagnies américaines furent les mieux servies. Il n’y eut que les marxistes pour s’en offusquer et hurler à la trahison : l’Iran pouvait désormais tirer des revenus bien plus confortables de l’exploitation pétrolière, et le réinvestir dans le développement des infrastructure.
Par ailleurs, le conservateur et grand propriétaire Mossadegh refusa clairement toute réforme agraire tant qu’il serait au pouvoir, rassurant le clergé et les classes dirigeantes iraniennes.
[…]
Attaché à la constitution de 1906, Mossadegh était réticent à proclamer la République. Dans un premier temps, le trône fut considéré comme vacant et le rôle du souverain tenu par un conseil de régence sans réel pouvoir. Ce ne fut que l’année suivante, une fois la crise diplomatique derrière lui, que le gouvernement fit élire une assemblée chargée de la révision constitutionnelle. Si le Front National avait remporté une victoire écrasante dans les villes, les partisans de l’yatollâh Kâshâni, ancien allié et désormais ennemi de Mossadegh, avaient connu des succès inattendus dans les campagnes. Le Parti Démocrate jouait le rôle de troisième force capable de faire basculer l’assemblée. La peur d’ouvrir la voie à un régime islamiste décida la plupart des législateurs à refuser la république : si la majeure partie du clergé restait attachée à la séparation du spirituel et du temporel propre au chiisme duodécimain, les idées théocratiques de l’ayatollâh Khomeini avaient déjà commencé à se répandre. Restait la question de la personne à mettre sur le trône : Mohammad Reza n’avait pas de fils susceptible de régner, tandis que les membres de l’ancienne dynastie Qadjar posaient le même problème qu’en 1941, trop occidentalisés et peu désireux de revenir dans le jeu politique iranien. La solution était de se rabattre sur l’héritier présomptif du trône, Ali Rezâ, mais il mourut alors que l’assemblée commençait à siéger. Son fils, Patrick Rezâ Pahlavi, était un enfant en bas âge qui se trouvait à Paris avec sa mère, une française, et il aurait même été baptisé chrétien. Sauf à organiser son enlèvement à l’étranger et le faire élever comme un prince musulman, il était hors de question qu’il puisse monter sur le trône. On finit par proposer la couronne à Gholam Rezâ, le demi-frère de Mohammad Rezâ, qui accepta après une longue hésitation. Pour l’occasion, on supprima la paragraphe de la constitution qui interdisait à un prince d’ascendance qadjare (sa mère était issue de cette famille) de monter sur le trône.
Conscient de la fragilité de sa position et de celle de sa dynastie, Gholam Rezâ choisit un nom de règne renvoyant à la plus prestigieuse des dynasties musulmanes d’Iran, les Séfévides, et se fit couronner en tant qu’Abbas III.
[…]
Le retrait de Mossadegh et le retour au pouvoir, en 1963, du Parti démocrate, permit un infléchissement de la politique de neutralité iranienne. Il s’agissait en quelque sorte du retour à la « neutralité positive » de l’époque de Ghavâm os-Saltaneh contre la « neutralité négative » de l’époque Mossadegh. Les relations avec le Royaume-Uni, rompues en 1952, purent reprendre. Les partenariats en matière de développement économique se multiplièrent, au-delà de la simple question du pétrole. La bonne image de la France gaullienne permit au gouvernement du général d’avancer ses pions et de développer un partenariat privilégié, notamment dans le domaine du nucléaire.
La position officiellement neutre de l’Iran, mais penchant de fait du côté occidental, entraîna un glissement à gauche du Front National, qui se rapprocha à nouveau du Toudeh. […]
Le gouvernement démocrate mit également en œuvre la nécessaire réforme agraire, depuis longtemps demandée par une partie de la population, afin de couper l’herbe sous le pied des communistes tout en espérant dynamiser la production.
Vent de conservatisme sur l’Iran, Le Figaro, 09 septembre 1977
Les observateurs, iraniens comme internationaux, ont noté avec beaucoup d’étonnement la victoire de Mehdi Bazargân, du Mouvement Islamique Démocrate, face à Shapour Bakhtiar, le candidat du Front National. Ces deux hommes, anciens compagnons au sein du parti de Mossadegh, étaient aussi deux anciens combattants de la France libre mais, malgré leurs parcours, incarnaient des visions différentes de la société iranienne.
[…]
La victoire des islamo-démocrates peut s’expliquer par la demande de plus en plus pressante de conservatisme religieux de la part de la population iranienne. Depuis la nationalisation du pétrole, la réforme agraire et, plus encore, la crise pétrolière, la transformation de l’Iran ne cesse de s’accélérer. Alors que Téhéran s’étend inexorablement dans un véritable chaos urbain, une partie des jeunes urbains adopte un mode de vie plus en phase avec les tendances des grandes capitales d’Europe ou d’Amérique qu’avec la très conservatrice société iranienne, encore en grande partie rurale. Musique, tenues, loisirs : c’est un choc culturel entre deux Iran, aussi brusque que profond, qui met mal à l’aise une grande partie de la société et provoque en retour une demande d’ordre.
S’ajoute à cela la peur provoquée par la révolution afghane toute proche, derrière laquelle il n’est pas difficile de voir la main de Moscou, et qui tend à détourner les Iraniens du puissant parti communiste, le Toudeh, jusqu’ici principale opposition aux partis de gouvernement.
Néanmoins, si Monsieur Bazargân a promis des mesures comme l’interdiction des casinos, la régulation beaucoup plus stricte de la vente d’alcool et une censure active de la vie artistique et culturelle, il n’en a pas moins proclamé à de multiples reprises son attachement viscéral à la démocratie et à l’Etat de droit. Le nouveau président et d’ores et déjà en opposition aux factions islamiques plus radicales, comme le « Parti de Dieu » de l’âyatollâh Khomeini, partisan d’un « gouvernement du jurisconsulte » théocratique.
Vu de notre pays, il n’y a probablement aucune inquiétude à avoir vis-à-vis de ce francophile qui n’a eu de cesse de manifester son attachement à notre pays.
L’Irak sous Saddam Hussein, Myriam Benraad
Le coup de poker de Saddam Hussein de 1981 n’était en rien assuré de réussir, et seule une conjonction de facteurs favorables ont permis le succès de l’opération et la satisfaction de cette vieille revendication irakienne.
Saddam avait su entretenir de bon rapports avec le nouveau président américain Ronald Reagan en se présentant comme un rempart contre le communisme et, plus récemment, contre un probable basculement de l’Iran dans le camp socialiste La situation interne iranienne avait en effet de quoi inquiéter : mécontent de sa défait, Shapour Bakhtiar cherchait à unifier l’opposition et se montrait très peu coopératif avec le pouvoir islamo-démocrate, entraînant une partie de la société civile dans une opposition franche au gouvernement ; dans le même temps, Bazargan était débordé par les islamistes les plus radicaux qui lui reprochaient ses positions conciliantes, quand ils ne l’accusaient pas de trahison et d’apostasie. Le Hezbollah, « parti de Dieu », dirigé par Bani Sadr et Khamenei, et fidèle aux idées et aux directives de l’ayatollâh Khomeini, cherchait à insuffler un climat révolutionnaire au sein de la population. L’Irak semblait pour l’occident un allié bien plus sûr. Saddam avait également su rassurer son voisin avec la reconnaissance définitive de la frontière terrestre, des propositions de règlement avantageux des frontières maritimes ainsi que des gestes envers la population chiite de son pays. Dans ses mémoires Bazargan reconnaîtra son inaction comme la plus grande erreur de son mandat.
Dans le même temps, le régime avait vendu à l’opinion internationale, en particulier à l’intelligentsia de gauche européenne, la reprise du Koweït comme la réparation d’une injustice historique, la création par les colonialistes britanniques d’un Etat fantoche devenu une monarchie autoritaire et ultra-conservatrice.
Après un simulacre d’insurrection baathiste à Koweït City et la prise en otage du cheikh et de sa famille par un commando « révolutionnaire » dont plusieurs membres étaient en fait des membres des forces spéciales irakiennes, l’armée traversa la frontière et s’empara rapidement du pays. Les réactions internationales se limitèrent à des protestations officielles.
[…]
La décennie 1980 représenta l’apogée du pouvoir de Saddam Hussein et de la puissance de son régime : le pétrole koweïtien lui permit d’assurer aux Irakiens un niveau de vie sans égal dans la région tout en lançant un développement accéléré de ses forces armées.
C’est au cours de cette période qu’il commence à voir son hubris prendre le pas sur toute autre considération et à perdre contact avec les réalités géopolitiques. L’Irak s’affirme à partir de 1984 comme le chef de file des Etats-voyous : tentative d’assassinat à peine masquée du président Hafez al-Assad, provocations répétées envers ses voisins, reprise des livraisons d’armes aux groupes armés kurdes et khouzistanis en Iran, tandis que les Kurdes irakiens étaient violemment réprimés.
En 1990, ne saisissant pas que l’ordre international a changé avec la fin de la guerre froide, il se décide à occuper une partie de l’Est syrien, persuadé que la population sunnite du pays va massivement se soulever en sa faveur. Devant les opérations militaires immédiatement déclenchées par l’Iran, il fait bombarder six jours plus tard le raffinerie d’Abadan, la plus grande du monde. Mais il ignore qu’il ne fera pas face à ses deux voisins, qu’il méprise, mais à la plus grande coalition internationale jamais formée.
Journal télévisé de France 2, 15 septembre 2001
Les autorités iraniennes viennent de confirmer que l’explosion qui a touché le centre des affaires de Bandar Abbas, ce gigantesque complexe inauguré l’an dernier dans le port le plus dynamique du Golfe persique, a bel et bien été provoquée par une attaque à la bombe. Il n’est pas difficile de faire le lien avec les tragiques attentats de New York, les deux événements étant probablement coordonnés. Présente militairement sur le sol afghan depuis 1997, pour protéger la minorité chiite Khazara et garantir la sécurité des frontières de l’Iran, l’armée républicaine iranienne est dénoncée par les groupes terroristes présents en Afghanistan comme une force au service de l’impérialisme. Téhéran a d’ores et déjà promis des représailles ; les observateurs évoquent notamment la préparation de frappes aériennes imminentes sur Kaboul et les sanctuaires des Talibans et d’Al-Qaida.
Communiqué du Ministère iranien des Affaires étrangères, 20 mars 2003
L’Iran est depuis de nombreuses années un ami des Etats-Unis. Meurtris tous deux dans leur chair par les attaques terroristes de 2001, nos deux pays ont coopéré étroitement dans la guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Nos soldats ont combattu côte à côte.
En dépit de notre vieille et profonde amitié, nous ne pouvons que condamner fermement l’agression unilatérale et injustifiée dont a été victime notre voisin irakien. Nous rejoignons ainsi nos proches amis français et allemands, dont nous félicitons les prises de décision courageuses.
Au Liban comme en Afghanistan, l’Iran est intervenue pour protéger lai paix et la stabilité de la région. Pour cette noble cause, certains de ses soldats sont tombés sous les balles de la Kataëb comme sous celles des Talibans. Les conséquences de l’agression américaine, si elles ne sont pas encore mesurables, promettent d’être dévastatrices pour notre région.
Nous prendrons toutes les mesures destinées à assurer la sécurité de notre peuple et de nos intérêts.
« Montée des tensions dans le Golfe », Le Monde diplomatique, avril 2011
La démonstration de force de la flotte iranienne, la plus puissante de la région si l’on excepte les flottes américaines, à la mi-mars, avait pour but explicite d’empêcher une intervention directe de Riyâd, au nom du Conseil de coopération du Golfe, contre les protestataires de la Place de la Perle, qui contestent le pouvoir en place et demandent une monarchie constitutionnelle.
Si Riyâd a choisi d’éviter la confrontation et que la famille royale bahreïnie a été contrainte d’engager des négociations pour une réforme du fonctionnement de l’Etat, la tension entre l’Arabie saoudite et l’Iran n’est pas retombée pour autant, et Riyâd n’oubliera pas cet affront.
Le roi Zaher a donc retrouvé le trône dont il avait été chassé en 1973, avant de mourir en 2007 et de laisser sa place à son fils, Ahmad Shah Zaher.
Le Royaume de l’insolence, Michael Barry, 2011
Alors que l’administration américaine s’apprêtait à faire signer au vieux roi Zaher Shah une renonciation définitive à son trône, c’est l’intervention de l’Iran qui a permis de remettre sur la table la question de la restauration monarchique, et de finalement l’imposer comme la meilleure solution.
Principal soutien des forces anti-talibanes depuis 1996 et allié ayant grandement facilité l’intervention américaine, l’Iran était un partenaire trop important pour que son avis soit laissé de côté
« La main de Téhéran derrière le coup de Damas », Diploweb, 2013
Si beaucoup d’observateur s’en doutaient, la confirmation du rôle de premier plan joué par Téhéran dans le renversement du régime de Bachar al-Assad est désormais révélé au grand jour par les récentes fuites de documents confidentiels : l’ « opération Rostam », du nom du héros légendaire iranien, a été pensée et exécutée depuis Téhéran, grâce au réseau d’agents présents en Syrie et avec le soutien tacite de Moscou.
Si des intérêts communs et une affinité religieuse (le clan al-Assad est alaouite, et donc apparenté au chiisme) semblent depuis longtemps rapprocher les deux pays, les points de frictions avaient été nombreux : dès la première intervention syrienne dans la guerre du Liban, l’Iran avait condamné les actions de Damas, vu comme un fauteur de guerre, alors que le gendarme iranien cherchait à se positionner comme le défenseur de la paix et le principal médiateur.
Néanmoins, le rapprochement irano-russe de la dernière décennie avait réchauffé les relations entre les deux pays, et, de l’avis général, le régime assadien ne devait son salut qu’aux livraisons massives d’armes par la puissante industrie persane.
Si l’Iran a affirmé chaque année un peu plus son sécularisme, par opposition à la progression religieuse partout autour de lui, la protection des minorités chiites est un invariant de la politique étrangère téhéranaise. Mais il semble que, dans cette optique, le maintien du clan Assad ait apparu de plus en plus comme faisant partie du problème. […]
Deux semaines après le succès de ce que l’on sait maintenant s’appeler « l’opération Rostam », le nouveau gouvernement syrien, dominé par des militaires alaouites mais purgés du clan Assad, semble en bonne voie pour obtenir un cessez-le-feu avec la majeure partie des factions rebelles. Reconnu par Téhéran, Moscou et Pékin, il semble que sa légitimité à l’international progresse.
Le Cri afghan, Michael Barry, 2020
Parfaitement préparée et mise en œuvre, probablement conçue directement par les services pakistanais, la stratégie de conquête de l’ensemble du territoire afghan par les Talibans n’était soumise qu’à une inconnue : la réaction de l’Iran.
Le choix fait par Téhéran d’intervenir directement pour reprendre les localités frontalières et empêcher la chute de Hérât permit ce que le plan taliban visait justement à empêcher : la constitution de réduits rebelles en lien direct avec l’extérieur. Comme en 1996, les forces armées iraniennes parachutèrent hommes et matériel dans le Hazarajat permettant de sanctuariser cette région, mais ne tentèrent pas de reprendre Kaboul, refusant de prendre le risque d’un long enlisement dans le pays. L’intervention iranienne n’en a pas moins permis d’empêcher tout le pays de sombrer à nouveau dans le cauchemar taliban et de préserver, avec l’installation de la famille régnante à Hérât, une source de légitimité concurrente vers laquelle peuvent se tourner les populations afghanes.
« La NIOC prépare l’après-pétrole », Challenges, juin 2022
Depuis une dizaine d’années, la compagnie pétrolière nationale iranienne multiplie les investissements spectaculaires, notamment en Europe occidentale. Après le rachat du PSG, l’ouverture du spectaculaire Centre des arts et des cultures du Moyen-Orient et d’Asie centrale d’Auvers-sur-Oise, la NIOC s’est offert récemment plusieurs grands noms de l’hôtellerie et de la restauration. Le président Georges Kuzmanovic a par ailleurs inauguré à Dunkerque le mois dernier un laboratoire pétrochimique détenu pour moitié par la firme iranienne.
La NIOC n’est pas l’unique institution iranienne à investir massivement à l’étranger : il est nécessaire de rappeler que le fond souverain iranien est le deuxième du monde après celui de la Norvège.
Malgré les secousses de la crise de 2008 puis de celle du Covid, malgré le problème jamais réglé de la bureaucratisation à outrance, l’Iran continue de s’affirmer comme l’économie la plus dynamique du monde musulman tout entier. La poursuite des investissements à l’étranger semble par ailleurs signifier que l’Iran, malgré sa proximité avec la Russie et son refus de condamner l’opération en Ukraine, demeure une économie mondialisée et n’a pas l’intention de dépendre entièrement ni de l’Occident ni de la Chine. Une version, pour le XXIe siècle, de la volonté de neutralité de Mossadegh…
Comme ce texte avait eu l’air de particulièrement plaire lorsque je l’avais posté pour le CTC, j’ai décidé d’en faire une version plus étoffée. J’envisage de rattacher cette TL à celle de « 20 ans de gaullisme », que je vais retravailler également.
Ecrire une telle histoire pour l’Iran n’est pas sans une certaine tristesse, parce que ce destin me semble tout à fait plausible, et sans doute plus réaliste que ce qu’il s’est réellement passé.
« Le sabre iranien rejoint la couronne », L’Humanité, 21 août 1952
Il est désormais confirmé que le général Zahedi, auteur de la lamentable tentative de coup d’Etat de ces derniers jours, se trouve désormais en Italie, où il a rejoint Mohammad-Rezâ, tyran déchu de l’antique Perse.
Cette fuite, si elle laisse pour l’instant le boucher impuni, n’en est pas moins la confirmation de l’échec total de l’opération de déstabilisation tentée par les laquais de l’impérialisme britannique et américain.
Pour ajouter au pathétique de la situation, on peut citer la dernière tentative désespérée des comploteurs pour chercher à déstabiliser le gouvernement légitime : de faux communistes, et vrais truands, s’apprêtaient à semer le désordre dans la capitale pour chercher à retourner l’opinion. Ils ont été arrêtés à temps, avec sur eux d’énormes liasses de dollars américains…
Fort du soutien du peuple, et du glorieux parti des masses populaires iraniennes, le premier ministre Mohamed Mossadegh est désormais le maître incontesté de l’Iran, et le pétrole est pour de bon dans les mains du peuple
L’Iran au XXe siècle, J-P Digard, B. Hourcade, Y. Richard
Après l’échec du coup d’Etat du général Zâhedi, les britanniques durent définitivement se faire une raison : l’Anglo-Persian était, pour de bon, nationalisée et transformée en compagnie d’Etat.
Les craintes des Américains s’avérèrent cependant vite infondées : non seulement le parti communiste Toudeh fut rapidement écarté du pouvoir par le nouveau conseil de régence, mais la NIOC confia rapidement l’exploitation du pétrole iranien à un consortium de compagnies étrangères, dans lequel les compagnies américaines furent les mieux servies. Il n’y eut que les marxistes pour s’en offusquer et hurler à la trahison : l’Iran pouvait désormais tirer des revenus bien plus confortables de l’exploitation pétrolière, et le réinvestir dans le développement des infrastructure.
Par ailleurs, le conservateur et grand propriétaire Mossadegh refusa clairement toute réforme agraire tant qu’il serait au pouvoir, rassurant le clergé et les classes dirigeantes iraniennes.
[…]
Attaché à la constitution de 1906, Mossadegh était réticent à proclamer la République. Dans un premier temps, le trône fut considéré comme vacant et le rôle du souverain tenu par un conseil de régence sans réel pouvoir. Ce ne fut que l’année suivante, une fois la crise diplomatique derrière lui, que le gouvernement fit élire une assemblée chargée de la révision constitutionnelle. Si le Front National avait remporté une victoire écrasante dans les villes, les partisans de l’yatollâh Kâshâni, ancien allié et désormais ennemi de Mossadegh, avaient connu des succès inattendus dans les campagnes. Le Parti Démocrate jouait le rôle de troisième force capable de faire basculer l’assemblée. La peur d’ouvrir la voie à un régime islamiste décida la plupart des législateurs à refuser la république : si la majeure partie du clergé restait attachée à la séparation du spirituel et du temporel propre au chiisme duodécimain, les idées théocratiques de l’ayatollâh Khomeini avaient déjà commencé à se répandre. Restait la question de la personne à mettre sur le trône : Mohammad Reza n’avait pas de fils susceptible de régner, tandis que les membres de l’ancienne dynastie Qadjar posaient le même problème qu’en 1941, trop occidentalisés et peu désireux de revenir dans le jeu politique iranien. La solution était de se rabattre sur l’héritier présomptif du trône, Ali Rezâ, mais il mourut alors que l’assemblée commençait à siéger. Son fils, Patrick Rezâ Pahlavi, était un enfant en bas âge qui se trouvait à Paris avec sa mère, une française, et il aurait même été baptisé chrétien. Sauf à organiser son enlèvement à l’étranger et le faire élever comme un prince musulman, il était hors de question qu’il puisse monter sur le trône. On finit par proposer la couronne à Gholam Rezâ, le demi-frère de Mohammad Rezâ, qui accepta après une longue hésitation. Pour l’occasion, on supprima la paragraphe de la constitution qui interdisait à un prince d’ascendance qadjare (sa mère était issue de cette famille) de monter sur le trône.
Conscient de la fragilité de sa position et de celle de sa dynastie, Gholam Rezâ choisit un nom de règne renvoyant à la plus prestigieuse des dynasties musulmanes d’Iran, les Séfévides, et se fit couronner en tant qu’Abbas III.
[…]
Le retrait de Mossadegh et le retour au pouvoir, en 1963, du Parti démocrate, permit un infléchissement de la politique de neutralité iranienne. Il s’agissait en quelque sorte du retour à la « neutralité positive » de l’époque de Ghavâm os-Saltaneh contre la « neutralité négative » de l’époque Mossadegh. Les relations avec le Royaume-Uni, rompues en 1952, purent reprendre. Les partenariats en matière de développement économique se multiplièrent, au-delà de la simple question du pétrole. La bonne image de la France gaullienne permit au gouvernement du général d’avancer ses pions et de développer un partenariat privilégié, notamment dans le domaine du nucléaire.
La position officiellement neutre de l’Iran, mais penchant de fait du côté occidental, entraîna un glissement à gauche du Front National, qui se rapprocha à nouveau du Toudeh. […]
Le gouvernement démocrate mit également en œuvre la nécessaire réforme agraire, depuis longtemps demandée par une partie de la population, afin de couper l’herbe sous le pied des communistes tout en espérant dynamiser la production.
Vent de conservatisme sur l’Iran, Le Figaro, 09 septembre 1977
Les observateurs, iraniens comme internationaux, ont noté avec beaucoup d’étonnement la victoire de Mehdi Bazargân, du Mouvement Islamique Démocrate, face à Shapour Bakhtiar, le candidat du Front National. Ces deux hommes, anciens compagnons au sein du parti de Mossadegh, étaient aussi deux anciens combattants de la France libre mais, malgré leurs parcours, incarnaient des visions différentes de la société iranienne.
[…]
La victoire des islamo-démocrates peut s’expliquer par la demande de plus en plus pressante de conservatisme religieux de la part de la population iranienne. Depuis la nationalisation du pétrole, la réforme agraire et, plus encore, la crise pétrolière, la transformation de l’Iran ne cesse de s’accélérer. Alors que Téhéran s’étend inexorablement dans un véritable chaos urbain, une partie des jeunes urbains adopte un mode de vie plus en phase avec les tendances des grandes capitales d’Europe ou d’Amérique qu’avec la très conservatrice société iranienne, encore en grande partie rurale. Musique, tenues, loisirs : c’est un choc culturel entre deux Iran, aussi brusque que profond, qui met mal à l’aise une grande partie de la société et provoque en retour une demande d’ordre.
S’ajoute à cela la peur provoquée par la révolution afghane toute proche, derrière laquelle il n’est pas difficile de voir la main de Moscou, et qui tend à détourner les Iraniens du puissant parti communiste, le Toudeh, jusqu’ici principale opposition aux partis de gouvernement.
Néanmoins, si Monsieur Bazargân a promis des mesures comme l’interdiction des casinos, la régulation beaucoup plus stricte de la vente d’alcool et une censure active de la vie artistique et culturelle, il n’en a pas moins proclamé à de multiples reprises son attachement viscéral à la démocratie et à l’Etat de droit. Le nouveau président et d’ores et déjà en opposition aux factions islamiques plus radicales, comme le « Parti de Dieu » de l’âyatollâh Khomeini, partisan d’un « gouvernement du jurisconsulte » théocratique.
Vu de notre pays, il n’y a probablement aucune inquiétude à avoir vis-à-vis de ce francophile qui n’a eu de cesse de manifester son attachement à notre pays.
L’Irak sous Saddam Hussein, Myriam Benraad
Le coup de poker de Saddam Hussein de 1981 n’était en rien assuré de réussir, et seule une conjonction de facteurs favorables ont permis le succès de l’opération et la satisfaction de cette vieille revendication irakienne.
Saddam avait su entretenir de bon rapports avec le nouveau président américain Ronald Reagan en se présentant comme un rempart contre le communisme et, plus récemment, contre un probable basculement de l’Iran dans le camp socialiste La situation interne iranienne avait en effet de quoi inquiéter : mécontent de sa défait, Shapour Bakhtiar cherchait à unifier l’opposition et se montrait très peu coopératif avec le pouvoir islamo-démocrate, entraînant une partie de la société civile dans une opposition franche au gouvernement ; dans le même temps, Bazargan était débordé par les islamistes les plus radicaux qui lui reprochaient ses positions conciliantes, quand ils ne l’accusaient pas de trahison et d’apostasie. Le Hezbollah, « parti de Dieu », dirigé par Bani Sadr et Khamenei, et fidèle aux idées et aux directives de l’ayatollâh Khomeini, cherchait à insuffler un climat révolutionnaire au sein de la population. L’Irak semblait pour l’occident un allié bien plus sûr. Saddam avait également su rassurer son voisin avec la reconnaissance définitive de la frontière terrestre, des propositions de règlement avantageux des frontières maritimes ainsi que des gestes envers la population chiite de son pays. Dans ses mémoires Bazargan reconnaîtra son inaction comme la plus grande erreur de son mandat.
Dans le même temps, le régime avait vendu à l’opinion internationale, en particulier à l’intelligentsia de gauche européenne, la reprise du Koweït comme la réparation d’une injustice historique, la création par les colonialistes britanniques d’un Etat fantoche devenu une monarchie autoritaire et ultra-conservatrice.
Après un simulacre d’insurrection baathiste à Koweït City et la prise en otage du cheikh et de sa famille par un commando « révolutionnaire » dont plusieurs membres étaient en fait des membres des forces spéciales irakiennes, l’armée traversa la frontière et s’empara rapidement du pays. Les réactions internationales se limitèrent à des protestations officielles.
[…]
La décennie 1980 représenta l’apogée du pouvoir de Saddam Hussein et de la puissance de son régime : le pétrole koweïtien lui permit d’assurer aux Irakiens un niveau de vie sans égal dans la région tout en lançant un développement accéléré de ses forces armées.
C’est au cours de cette période qu’il commence à voir son hubris prendre le pas sur toute autre considération et à perdre contact avec les réalités géopolitiques. L’Irak s’affirme à partir de 1984 comme le chef de file des Etats-voyous : tentative d’assassinat à peine masquée du président Hafez al-Assad, provocations répétées envers ses voisins, reprise des livraisons d’armes aux groupes armés kurdes et khouzistanis en Iran, tandis que les Kurdes irakiens étaient violemment réprimés.
En 1990, ne saisissant pas que l’ordre international a changé avec la fin de la guerre froide, il se décide à occuper une partie de l’Est syrien, persuadé que la population sunnite du pays va massivement se soulever en sa faveur. Devant les opérations militaires immédiatement déclenchées par l’Iran, il fait bombarder six jours plus tard le raffinerie d’Abadan, la plus grande du monde. Mais il ignore qu’il ne fera pas face à ses deux voisins, qu’il méprise, mais à la plus grande coalition internationale jamais formée.
Journal télévisé de France 2, 15 septembre 2001
Les autorités iraniennes viennent de confirmer que l’explosion qui a touché le centre des affaires de Bandar Abbas, ce gigantesque complexe inauguré l’an dernier dans le port le plus dynamique du Golfe persique, a bel et bien été provoquée par une attaque à la bombe. Il n’est pas difficile de faire le lien avec les tragiques attentats de New York, les deux événements étant probablement coordonnés. Présente militairement sur le sol afghan depuis 1997, pour protéger la minorité chiite Khazara et garantir la sécurité des frontières de l’Iran, l’armée républicaine iranienne est dénoncée par les groupes terroristes présents en Afghanistan comme une force au service de l’impérialisme. Téhéran a d’ores et déjà promis des représailles ; les observateurs évoquent notamment la préparation de frappes aériennes imminentes sur Kaboul et les sanctuaires des Talibans et d’Al-Qaida.
Communiqué du Ministère iranien des Affaires étrangères, 20 mars 2003
L’Iran est depuis de nombreuses années un ami des Etats-Unis. Meurtris tous deux dans leur chair par les attaques terroristes de 2001, nos deux pays ont coopéré étroitement dans la guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Nos soldats ont combattu côte à côte.
En dépit de notre vieille et profonde amitié, nous ne pouvons que condamner fermement l’agression unilatérale et injustifiée dont a été victime notre voisin irakien. Nous rejoignons ainsi nos proches amis français et allemands, dont nous félicitons les prises de décision courageuses.
Au Liban comme en Afghanistan, l’Iran est intervenue pour protéger lai paix et la stabilité de la région. Pour cette noble cause, certains de ses soldats sont tombés sous les balles de la Kataëb comme sous celles des Talibans. Les conséquences de l’agression américaine, si elles ne sont pas encore mesurables, promettent d’être dévastatrices pour notre région.
Nous prendrons toutes les mesures destinées à assurer la sécurité de notre peuple et de nos intérêts.
« Montée des tensions dans le Golfe », Le Monde diplomatique, avril 2011
La démonstration de force de la flotte iranienne, la plus puissante de la région si l’on excepte les flottes américaines, à la mi-mars, avait pour but explicite d’empêcher une intervention directe de Riyâd, au nom du Conseil de coopération du Golfe, contre les protestataires de la Place de la Perle, qui contestent le pouvoir en place et demandent une monarchie constitutionnelle.
Si Riyâd a choisi d’éviter la confrontation et que la famille royale bahreïnie a été contrainte d’engager des négociations pour une réforme du fonctionnement de l’Etat, la tension entre l’Arabie saoudite et l’Iran n’est pas retombée pour autant, et Riyâd n’oubliera pas cet affront.
Le roi Zaher a donc retrouvé le trône dont il avait été chassé en 1973, avant de mourir en 2007 et de laisser sa place à son fils, Ahmad Shah Zaher.
Le Royaume de l’insolence, Michael Barry, 2011
Alors que l’administration américaine s’apprêtait à faire signer au vieux roi Zaher Shah une renonciation définitive à son trône, c’est l’intervention de l’Iran qui a permis de remettre sur la table la question de la restauration monarchique, et de finalement l’imposer comme la meilleure solution.
Principal soutien des forces anti-talibanes depuis 1996 et allié ayant grandement facilité l’intervention américaine, l’Iran était un partenaire trop important pour que son avis soit laissé de côté
« La main de Téhéran derrière le coup de Damas », Diploweb, 2013
Si beaucoup d’observateur s’en doutaient, la confirmation du rôle de premier plan joué par Téhéran dans le renversement du régime de Bachar al-Assad est désormais révélé au grand jour par les récentes fuites de documents confidentiels : l’ « opération Rostam », du nom du héros légendaire iranien, a été pensée et exécutée depuis Téhéran, grâce au réseau d’agents présents en Syrie et avec le soutien tacite de Moscou.
Si des intérêts communs et une affinité religieuse (le clan al-Assad est alaouite, et donc apparenté au chiisme) semblent depuis longtemps rapprocher les deux pays, les points de frictions avaient été nombreux : dès la première intervention syrienne dans la guerre du Liban, l’Iran avait condamné les actions de Damas, vu comme un fauteur de guerre, alors que le gendarme iranien cherchait à se positionner comme le défenseur de la paix et le principal médiateur.
Néanmoins, le rapprochement irano-russe de la dernière décennie avait réchauffé les relations entre les deux pays, et, de l’avis général, le régime assadien ne devait son salut qu’aux livraisons massives d’armes par la puissante industrie persane.
Si l’Iran a affirmé chaque année un peu plus son sécularisme, par opposition à la progression religieuse partout autour de lui, la protection des minorités chiites est un invariant de la politique étrangère téhéranaise. Mais il semble que, dans cette optique, le maintien du clan Assad ait apparu de plus en plus comme faisant partie du problème. […]
Deux semaines après le succès de ce que l’on sait maintenant s’appeler « l’opération Rostam », le nouveau gouvernement syrien, dominé par des militaires alaouites mais purgés du clan Assad, semble en bonne voie pour obtenir un cessez-le-feu avec la majeure partie des factions rebelles. Reconnu par Téhéran, Moscou et Pékin, il semble que sa légitimité à l’international progresse.
Le Cri afghan, Michael Barry, 2020
Parfaitement préparée et mise en œuvre, probablement conçue directement par les services pakistanais, la stratégie de conquête de l’ensemble du territoire afghan par les Talibans n’était soumise qu’à une inconnue : la réaction de l’Iran.
Le choix fait par Téhéran d’intervenir directement pour reprendre les localités frontalières et empêcher la chute de Hérât permit ce que le plan taliban visait justement à empêcher : la constitution de réduits rebelles en lien direct avec l’extérieur. Comme en 1996, les forces armées iraniennes parachutèrent hommes et matériel dans le Hazarajat permettant de sanctuariser cette région, mais ne tentèrent pas de reprendre Kaboul, refusant de prendre le risque d’un long enlisement dans le pays. L’intervention iranienne n’en a pas moins permis d’empêcher tout le pays de sombrer à nouveau dans le cauchemar taliban et de préserver, avec l’installation de la famille régnante à Hérât, une source de légitimité concurrente vers laquelle peuvent se tourner les populations afghanes.
« La NIOC prépare l’après-pétrole », Challenges, juin 2022
Depuis une dizaine d’années, la compagnie pétrolière nationale iranienne multiplie les investissements spectaculaires, notamment en Europe occidentale. Après le rachat du PSG, l’ouverture du spectaculaire Centre des arts et des cultures du Moyen-Orient et d’Asie centrale d’Auvers-sur-Oise, la NIOC s’est offert récemment plusieurs grands noms de l’hôtellerie et de la restauration. Le président Georges Kuzmanovic a par ailleurs inauguré à Dunkerque le mois dernier un laboratoire pétrochimique détenu pour moitié par la firme iranienne.
La NIOC n’est pas l’unique institution iranienne à investir massivement à l’étranger : il est nécessaire de rappeler que le fond souverain iranien est le deuxième du monde après celui de la Norvège.
Malgré les secousses de la crise de 2008 puis de celle du Covid, malgré le problème jamais réglé de la bureaucratisation à outrance, l’Iran continue de s’affirmer comme l’économie la plus dynamique du monde musulman tout entier. La poursuite des investissements à l’étranger semble par ailleurs signifier que l’Iran, malgré sa proximité avec la Russie et son refus de condamner l’opération en Ukraine, demeure une économie mondialisée et n’a pas l’intention de dépendre entièrement ni de l’Occident ni de la Chine. Une version, pour le XXIe siècle, de la volonté de neutralité de Mossadegh…
DemetriosPoliorcète- Messages : 1472
Date d'inscription : 05/03/2016
LFC/Emile Ollivier, Collectionneur, Rayan du Griffoul et ezaski aiment ce message
Re: Ajax et Rostam (complété)
Merci Un espace et quelques lettres oubliés :
« Le sabre iranien rejoint la couronne », L’Humanité, 21 août 1952
l’Iran pouvait désormais tirer des revenus bien plus confortables de l’exploitation pétrolière, et le réinvestir dans le développement des infrastructure.Par ailleurs,
Pour l’occasion, on supprima la paragraphe de la constitution
Si le Front National avait remporté une victoire écrasante dans les villes, les partisans de l’yatollâh Kâshâni
L’Irak sous Saddam Hussein, Myriam Benraad
mécontent de sa défait..., Shapour Bakhtiar cherchait à unifier l’opposition
Saddam avait su entretenir de bon rapports avec le nouveau président américain
En 2003 :
Au Liban comme en Afghanistan, l’Iran est intervenue pour protéger lai paix et la stabilité de la région.
« Le sabre iranien rejoint la couronne », L’Humanité, 21 août 1952
l’Iran pouvait désormais tirer des revenus bien plus confortables de l’exploitation pétrolière, et le réinvestir dans le développement des infrastructure.Par ailleurs,
Pour l’occasion, on supprima la paragraphe de la constitution
Si le Front National avait remporté une victoire écrasante dans les villes, les partisans de l’yatollâh Kâshâni
L’Irak sous Saddam Hussein, Myriam Benraad
mécontent de sa défait..., Shapour Bakhtiar cherchait à unifier l’opposition
Saddam avait su entretenir de bon rapports avec le nouveau président américain
En 2003 :
Au Liban comme en Afghanistan, l’Iran est intervenue pour protéger lai paix et la stabilité de la région.
Dernière édition par Collectionneur le Jeu 11 Aoû - 20:31, édité 1 fois
Re: Ajax et Rostam (complété)
Excellent !
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
https://forumuchronies.frenchboard.com/t1036-lfc-guerre-froide
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2708
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Rayan du Griffoul aime ce message
Re: Ajax et Rostam (complété)
Très bon !
ezaski- Messages : 300
Date d'inscription : 08/11/2020
LFC/Emile Ollivier aime ce message
Re: Ajax et Rostam (complété)
Encore meilleur que le précédent !
Flosgon78- Messages : 288
Date d'inscription : 19/03/2019
Age : 25
Localisation : Paris
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