[1923] L'extrême-Orient est rouge
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[1923] L'extrême-Orient est rouge
Si la décennie 1930 a été marquée en Europe par une relative baisse des tensions internationales, c’est bien le contraire qui s’est produit dans l’espace de l’Asie-Pacifique. Dès 1931, le Japon était intervenu en Mandchourie et y avait établi le gouvernement fantoche de l’Empereur Pu Yi. En 1937, c’est la Chine continentale qui est envahie par le Japon, lequel s’empare rapidement de Nankin et s’enfonce à l’intérieur des terres.
Pourtant, en mai 1939, les troupes nippones reçoivent un sévère avertissement à Khalkin-Gol, face au général alors inconnu Gueorgui Joukov et à ses alliés mongols. Si Staline décide de ne pas pousser son avantage, conscient que les grandes purges ont affaibli pour un temps son armée, il se convainc que le Japon est un adversaire plus facile à abattre qu’il n’y paraît, et garde son regard fixé sur le Pacifique. Si les possibilités d’expansion en Europe sont désormais ajournées, la reprise des projets impériaux russes à l’ouest devient réaliste à moyen terme. Dans cette optique, l’URSS commence à renforcer ses forces et ses défenses en Extrême-Orient, tout en commençant discrètement à y bâtir une flotte.
Il convient également de s’assurer de l’allié Chinois, qui s’est dangereusement rapproché des occidentaux. Une rencontre entre Staline et Chiang à Almaty, en 1940, ne donne pas satisfaction au vojd. L’année suivante, Chiang est victime d’un attentat à la bombe, officiellement imputé au gouvernement collaborationniste pro-japonais ; mais les doutes, s’ils sont tus, sont dans toutes les têtes, d’autant plus qu’après une lutte particulièrement opaque au sommet de l’Etat, c’est le général Feng Yuxiang qui prend la tête du gouvernement d’union nationale, avec le soutien enthousiaste des communistes. L’ancien commandant de la Guominjun, celui qui a chassé l’Empereur de la Cité interdite, tient son heure de gloire et sa revanche sur Chiang, qui l’a vaincu lors de la guerre des plaines centrales.
Feng Yuxiang
A l’été 1943, considérant qu’il est suffisamment fort pour affronter directement de Japon, Staline lance sa grande offensive contre la Mandchourie. Malgré des renforts depuis 1939, l’armée du Guandong se montre incapable d’opposer une résistance efficace à un ennemi qui maitrise bien mieux le terrain. Pire : le refus de nombreux gradés japonais d’opérer des retraites stratégiques favorise les manœuvres d’encerclements soviétiques. En trois semaines, la victoire russe est nette, et 500 000 soldats japonais se retoruvent coupés de leurs bases et de tout ravitaillement.
Suivant les ordres de Moscou, les troupes soviétiques pénètrent en Corée et libèrent Pyongyang, où un gouvernement pro-soviétique est établi. Malgré les réticences du commandement soviétique, l’avant-garde pousse plus au sud, s’approchant de Séoul, avant d’être violemment repoussée par une contre-offensive japonaise. Alors que le front se stabilise vers le centre de la péninsule, une purge touche l’Armée rouge après cet échec, contribuant à la mise en place d’une guerre de positions.
Mais, si les combats sont terribles, l’Union soviétique dispose de réserves presque illimitées d’hommes à envoyer sur le front, tandis que le recrutement des coréens compense les pertes. Galvanisés par la libération de la moitié du territoire, auquel Staline a promis d’ajouter les zones de langue coréenne au sud de la Mandchourie, ceux-ci vont avec enthousiasme au combat contre l’oppresseur japonais.
En octobre, le front coréen est percé par l’Armée rouge, après le bombardement d’artillerie le plus massif de l’histoire. Le mois suivant, aidé par une offensive soviéto-mongole au nord, Feng Yuxiang entre dans Pékin. La panique saisit alors les responsables japonais, qui craignent de voir l’armée de terre être entièrement anéantie, et le pays pratiquement sans défenses… Après de longues tergiversations, Hirohito parvient à imposer « l’ordre de repli » et le retour de l’essentiel des combattants sur le sol sacré du Japon.
Outre le suicide d’officiers refusant ce retrait honteux, le départ des troupes japonaises est marqué par presque autant d’atrocités que la conquête, ainsi que par la destruction systématique du potentiel productif chinois. Plusieurs villes du littoral demeurent cependant des poches de résistance qui tiendront pour certaines plusieurs mois.
Une décennie d’expansion japonaise sur le continent a été réduite à néant en quelques mois, mais la guerre est cependant loin d’être finie. Dans les derniers jours de l’année, une tentative de débarquement chinois à Hainan se solde par un désastre, une autre opération contre Formose est abandonnée faute de maitrise des mers. La marine impériale et la flotte du Pacifique commencent une difficile guerre d’usure.
Qu’importe pour Staline : l’essentiel est acquis, les objectifs impériaux sont tenus et le communisme s’est étendu à de nouveaux peuples frères.
Alors qu’une République Populaire Jurchen avait été proclamée dans un premier temps, le régime choisit finalement de nom de République Socialiste Soviétique de Mandchourie, prélude à un futur rattachement à l’URSS. En Corée, Kim Il-Sung contrôle désormais l’ensemble de la péninsule et dispose d’une popularité à son zénith.
Accaparé par d’autres urgences, Feng se résout pour le moment à abandonner la Manchourie, et demeure encore un allié fidèle de Moscou, s’inspirant à l’occasion des méthodes stalinienne pour affermir son propre pouvoir. Il doit néanmoins compter avec le PCC qui dirige Wang Ming, fidèle relai des intérêts de Staline. L’ancien secrétaire général, Mao Zedong, est en effet mort dans un accident d’avion en se rendant en URSS…
Les combats ne se terminent qu’en 1947, par un cessez le feu entre Moscou en Tokyo, Staline s’étant rendu compte qu’il ne pourrait pas débarquer au Japon, renforcé par les bonnes dispositions des Etats-Unis du président Dewey à son égard. Le conflit restera gelé pour des décennies.
Pourtant, en mai 1939, les troupes nippones reçoivent un sévère avertissement à Khalkin-Gol, face au général alors inconnu Gueorgui Joukov et à ses alliés mongols. Si Staline décide de ne pas pousser son avantage, conscient que les grandes purges ont affaibli pour un temps son armée, il se convainc que le Japon est un adversaire plus facile à abattre qu’il n’y paraît, et garde son regard fixé sur le Pacifique. Si les possibilités d’expansion en Europe sont désormais ajournées, la reprise des projets impériaux russes à l’ouest devient réaliste à moyen terme. Dans cette optique, l’URSS commence à renforcer ses forces et ses défenses en Extrême-Orient, tout en commençant discrètement à y bâtir une flotte.
Il convient également de s’assurer de l’allié Chinois, qui s’est dangereusement rapproché des occidentaux. Une rencontre entre Staline et Chiang à Almaty, en 1940, ne donne pas satisfaction au vojd. L’année suivante, Chiang est victime d’un attentat à la bombe, officiellement imputé au gouvernement collaborationniste pro-japonais ; mais les doutes, s’ils sont tus, sont dans toutes les têtes, d’autant plus qu’après une lutte particulièrement opaque au sommet de l’Etat, c’est le général Feng Yuxiang qui prend la tête du gouvernement d’union nationale, avec le soutien enthousiaste des communistes. L’ancien commandant de la Guominjun, celui qui a chassé l’Empereur de la Cité interdite, tient son heure de gloire et sa revanche sur Chiang, qui l’a vaincu lors de la guerre des plaines centrales.
Feng Yuxiang
A l’été 1943, considérant qu’il est suffisamment fort pour affronter directement de Japon, Staline lance sa grande offensive contre la Mandchourie. Malgré des renforts depuis 1939, l’armée du Guandong se montre incapable d’opposer une résistance efficace à un ennemi qui maitrise bien mieux le terrain. Pire : le refus de nombreux gradés japonais d’opérer des retraites stratégiques favorise les manœuvres d’encerclements soviétiques. En trois semaines, la victoire russe est nette, et 500 000 soldats japonais se retoruvent coupés de leurs bases et de tout ravitaillement.
Suivant les ordres de Moscou, les troupes soviétiques pénètrent en Corée et libèrent Pyongyang, où un gouvernement pro-soviétique est établi. Malgré les réticences du commandement soviétique, l’avant-garde pousse plus au sud, s’approchant de Séoul, avant d’être violemment repoussée par une contre-offensive japonaise. Alors que le front se stabilise vers le centre de la péninsule, une purge touche l’Armée rouge après cet échec, contribuant à la mise en place d’une guerre de positions.
Mais, si les combats sont terribles, l’Union soviétique dispose de réserves presque illimitées d’hommes à envoyer sur le front, tandis que le recrutement des coréens compense les pertes. Galvanisés par la libération de la moitié du territoire, auquel Staline a promis d’ajouter les zones de langue coréenne au sud de la Mandchourie, ceux-ci vont avec enthousiasme au combat contre l’oppresseur japonais.
En octobre, le front coréen est percé par l’Armée rouge, après le bombardement d’artillerie le plus massif de l’histoire. Le mois suivant, aidé par une offensive soviéto-mongole au nord, Feng Yuxiang entre dans Pékin. La panique saisit alors les responsables japonais, qui craignent de voir l’armée de terre être entièrement anéantie, et le pays pratiquement sans défenses… Après de longues tergiversations, Hirohito parvient à imposer « l’ordre de repli » et le retour de l’essentiel des combattants sur le sol sacré du Japon.
Outre le suicide d’officiers refusant ce retrait honteux, le départ des troupes japonaises est marqué par presque autant d’atrocités que la conquête, ainsi que par la destruction systématique du potentiel productif chinois. Plusieurs villes du littoral demeurent cependant des poches de résistance qui tiendront pour certaines plusieurs mois.
Une décennie d’expansion japonaise sur le continent a été réduite à néant en quelques mois, mais la guerre est cependant loin d’être finie. Dans les derniers jours de l’année, une tentative de débarquement chinois à Hainan se solde par un désastre, une autre opération contre Formose est abandonnée faute de maitrise des mers. La marine impériale et la flotte du Pacifique commencent une difficile guerre d’usure.
Qu’importe pour Staline : l’essentiel est acquis, les objectifs impériaux sont tenus et le communisme s’est étendu à de nouveaux peuples frères.
Alors qu’une République Populaire Jurchen avait été proclamée dans un premier temps, le régime choisit finalement de nom de République Socialiste Soviétique de Mandchourie, prélude à un futur rattachement à l’URSS. En Corée, Kim Il-Sung contrôle désormais l’ensemble de la péninsule et dispose d’une popularité à son zénith.
Accaparé par d’autres urgences, Feng se résout pour le moment à abandonner la Manchourie, et demeure encore un allié fidèle de Moscou, s’inspirant à l’occasion des méthodes stalinienne pour affermir son propre pouvoir. Il doit néanmoins compter avec le PCC qui dirige Wang Ming, fidèle relai des intérêts de Staline. L’ancien secrétaire général, Mao Zedong, est en effet mort dans un accident d’avion en se rendant en URSS…
Les combats ne se terminent qu’en 1947, par un cessez le feu entre Moscou en Tokyo, Staline s’étant rendu compte qu’il ne pourrait pas débarquer au Japon, renforcé par les bonnes dispositions des Etats-Unis du président Dewey à son égard. Le conflit restera gelé pour des décennies.
DemetriosPoliorcète- Messages : 1481
Date d'inscription : 05/03/2016
Thomas, LFC/Emile Ollivier, Collectionneur, Rayan du Griffoul, Uranium Colonel, Amon luxinferis et ezaski aiment ce message
Re: [1923] L'extrême-Orient est rouge
Prochaine étape. Soutien à la guérilla en Indochine française ?
Re: [1923] L'extrême-Orient est rouge
Une suite?
Uranium Colonel- Messages : 1904
Date d'inscription : 31/07/2019
Age : 25
Localisation : République Démocratique de l'Icaunais
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