Le miracle de la Maison Yamato
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Le miracle de la Maison Yamato
Bonjour à tous,
Vous trouviez que la paix dans le Pacifique était un peu une série de rebondissements incohérents ?
Et bien moi aussi.
J'ai donc remis les choses dans l'ordre
Bonne lecture
Alors que les épaves japonaises issues de la bataille de la Mer des Philippines venaient à peine de toucher le fond de l'océan, Churchill et Mandel, revenus inquiets de la Conférence de Moscou d'Avril 1944 (durant laquelle Staline avança ses pions en proposant le partage de l'Europe et montrant clairement ses ambitions territoriales), décidèrent d'entamer sous la direction de leurs ministres des affaires étrangères respectifs, Eden et Paul-Boncour, des pourparlers avec le Japon impérial du Premier Ministre Higashikuni en territoire helvétique (avec laquelle on avait maintenant un accès terrestre après la libération de la France).
En effet, les 2 gouvernements européens étaient décidés à s'appuyer sur un Japon, dont la puissance serait partiellement préservée, dans la future lutte contre Staline et l'URSS, la future « Quasi-Guerre . La lutte contre la Communisme valait bien « d'oublier » les morts de Lang Son et les milliers de prisonniers maltraités…
D'ailleurs, leur sort s'était un peu amélioré depuis la chute et la mort de Tojo.
Cependant, les propositions japonaises étaient exorbitantes et consistaient dans le maintien de l'Empire nippon de 1937 accompagné de quelques arrondissements territoriaux, sans compter l'indépendance des colonies « libérées » par l'armée impériale, ce qui était inacceptable pour les 2 puissances européennes.
La Grande-Bretagne et la France, elles, voulaient faire respecter strictement la déclaration du Caire, qui réduisaient le Japon à sa portion congrue, soit sa Métropole, quoi que De Gaulle ai court-circuité Paul-Boncour en donnant comme instructions aux diplomates français de laisser entendre aux Japonais que les Alliés pouvaient envisager de laisser à l'Empire du soleil levant quelques atolls du Pacifique, comme les Palaos.
En parallèle, imaginant que c'était l'Empereur qui décidait en dernier ressort, les 2 alliés avaient décidés d'un commun accord d'offrir à Tokyo le maintien de l'institution impériale.
Mais tandis que des héros comme les Capitaines Blaison et "Bud" Gruner continuaient le matraquage de la flotte impériale, les Japonais campaient mordicus sur leurs positions démesurées.
Le flot de sang allié que faisaient couler leurs troupes fanatisés, notamment à Peleliu, pouvaient laisser croire aux dirigeants nippons qu'ils finiraient par avoir les Alliés à l'usure.
Mais Tokyo n'avait plus de secrets pour Washington grâce au travail exceptionnel des cryptoanalystes américains et la Maison blanche finit par apprendre les discussions pourtant ultra secrètes entre la France et le Royaume-uni d'un côté, le Japon de l'autre, en Octobre 1944.
Roosevelt, bien qu'affaibli, tança vertement les ambassadeurs français et britanniques, en leur rappelant qu'il n'accepterait rien d'autre qu'une capitulation sans conditions de la part des Japonais tout en sous-entendant que c'était Washington qui était aux manettes au sein des Alliés et, a fortiori, dans le Pacifique.
Reynaud eut beau télégraphier à Paris le signal codé « Il fera bientôt nuit à Tokyo », les négociations n'en continuèrent pas moins… Mais sans que ces dernières n'avancent cependant.
Il fallut l'échec du « Plan de la victoire » et la mort héroïque des équipages des vaisseaux géants Musashi et Yamato (objet d'un véritable culte de nos jours) suivi de la décapitation de Mc Arthur quelques jours plus tard puis des premiers raids sur Tokyo le mois suivant pour que les Japonais changent de position du jour au lendemain et se contentent du maintien de la souveraineté nippone sur l'archipel originel.
Que s'était-il donc passé ?
Le récit de la décision impériale d'accepter la fin de la guerre, tiré des mémoires de Naruhiko Higashikuni (Higushikuni Nikki), qui fut la principale si ce n'est la seule source sur cet épisode, fut confirmé par le travail des historiens lors de l'ouverture des archives américaines liée à la fin de la guerre du Pacifique, en 1994, elle-même issue de la fouille des archives japonaises par les forces d'occupation américaines de l'Amiral Nimitz, en 1944.
Il s'avérait que l'Empereur Hiro Hito Showa était la seule cause du refus nippon des propositions franco-britanniques. Le Mikado, pour appuyer sur ce qui était, dans les faits sa conviction profonde, jouait de l'opposition entre militaires et civils au sein de son cabinet, les premiers tenants d'une résistance à outrance « qui épuiserait les Américains », les autres de l'acceptation de la proposition européenne « avant qu'il ne soit trop tard ». L'Empereur, malin, faisait porter aux militaires seuls le poids de la décision qui amenait aux tombeaux des milliers de malheureux, et, ce, dans l'espoir, qui s’avérera vain, d'un retournement de situation, tandis qu'il gardait, sous le coude, la possibilité d'accepter l'offre transmise à ses émissaires tout en se cachant derrière sa position d'arbitre...
Le Premier Ministre, oncle de l'Empereur au demeurant, qui savait bien que celui-ci était le seul verrou qui empêchait la paix, et que les militaires jusqu'au-boutistes se plieraient à la décision de l'Empereur-dieu, quelle qu'elle soit, décida de profiter du choc du premier bombardement américain sur le Japon, depuis le raid de Doolittle, pour convaincre son neveu d'accepter la proposition franco-britannique.
Lors de cet entretien, Showa fit part à son Premier ministre de sa crainte du « trouble » que causerait chez les militaires une paix non victorieuse. Il explique également du « danger » que courent les membres de la famille impériale du fait de « l'esprit vengeur » des Américains liés à Pearl Harbor et, plus récemment, à la mise à mort du général Mac Arthur. Ce second argument est bien évidemment une menace à peine voilée à l'encontre de son oncle…
Le Premier Ministre rétorque que les conditions de paix seront bien pires si on attend encore quelques mois, que le redressement du pays serait davantage compliqué chaque jour au fur et à mesure des bombardements massifs de l'US Air Force sur l'archipel.
Enfin, Higashikuni s'oppose à la confiance aveugle qu'ont beaucoup de dirigeants japonais dans le Pacte de non agression nippo-soviétique de 1941.
« Staline le balaiera d'un revers de la main dès Hitler liquidé ! Puis ses armées ne se contenteront pas d'occuper le Mandchoukouo et la Corée, elles arracheront à notre pays non seulement Karafuto et les Kouriles mais également Hokkaido voire, le nord d'Honshu ! Tandis que l'horreur de la guerre étrangère touchera pour la première fois le sol sacré du Japon lorsque débutera l'inéluctable invasion américaine !
Mais si Votre Altesse accepte la Déclaration du Caire, l'intégrité du VRAI Japon sera préservée. De plus, l'Empire pourra maintenir son rang de Puissance mondiale au sein de la grande coalition anti-soviétique à venir ! »
La réponse de l'Empereur est révélatrice, il commence à céder !
« J'entends bien vos arguments, M. le Premier Ministre . Ne craignez-vous pas, cependant, la réaction de l'Armée ? »
Hiro-Hito craint donc de subir le même sort que le défunt Amiral Yamamoto.
« La purge consécutive à « l'exécution » du « Maudit » (Tojo) nous a permit de nous débarrasser des éléments les plus extrémistes et déloyaux de l'Armée. Une simple déclaration de votre part, à condition d'y mettre les formes bien sûr, suffira, Votre Majesté. » Répond le Chef du gouvernement nippon avec un sourire intérieur.
« D'accord, mais que faire face à l'esprit de vengeance des Américains consécutif à la mise à mort de Douglas Mac Arthur ? »
« Châtions les coupables, Votre Majesté. Cela devrait favorablement impressionner les Américains, du moins, les plus ouverts d'entre eux, et les Européens nous ont certifiés qu'il y en avait un certain nombre. »
« Très bien Monsieur le Premier Ministre, je pense que cette décision est la plus sage à prendre pour préserver la vie de notre Nation et notre Peuple. Prenons immédiatement contact avec nos représentants à Berne pour informer les Alliés de nos intentions. Quant à vous, je vous charge de tenir une conférence de Presse durant laquelle une question « arrangée » vous permettra de glisser subtilement notre intention d'accepter la Déclaration du Caire afin de leur confirmer notre décision. Quant à ces maudits officiers qui m'ont discrédités, leur tête ne tiendra plus longtemps sur leurs épaules... ».
La suite est connue. C'est le fameux « Mokusatsu », compris par les militaires nippons comme un refus méprisant de se plier à l'ultimatum, mais dans lequel les Alliés, informés par les représentants japonais à Berne, virent la confirmation par le gouvernement japonais de sa décision de mettre un terme aux hostilités, et ce, dans les deux semaines.
Bien que le calendrier lui eut permis de prononcer ses mots dès le 7 Décembre, Hiro Hito, en parfaite intelligence avec Higashikuni, jugea plus opportun d'attendre le 9 Décembre pour prononcer son allocution au peuple japonais appelant à la cessation des hostilités sur les ondes de Radio-Tokyo.
« ... Bien que chacun ait fourni ses meilleurs efforts – en dépit des vaillants combats menés par nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de nos serviteurs et dévouement de nos cent millions de sujets – la guerre a suivi son cours, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts.
En outre, l'ennemi a mis en œuvre une force aérienne d'une capacité de destruction incalculable et qui décime, au cours de raids d'une extrême cruauté, bien des vies innocentes. Si nous continuions à combattre, cela entraînerait l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise.
Cela étant, comment pouvons-nous sauver les multitudes de nos sujets ? Comment expier nous-mêmes devant les esprits de nos ancêtres impériaux ? C'est la raison pour laquelle nous avons donné l'ordre d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Les maux et les douleurs auxquels notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscients des sentiments les plus profonds de vous tous, nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qui ne saurait être enduré et en supportant l'insupportable. »
À l'annonce de la capitulation, si aucune tentative de Coup d’État n'est sérieusement envisagée, les militaires les plus jusqu'au boutiste ayant été exécutés en 1943, on recense une multitude de cas de suicides au sein des forces armées nippones tandis que certains militaires nippons décident de poursuivre quand même les hostilités, ne les cessant qu'après un sévère rappel à l'ordre de Tokyo.
Et ne parlons pas des « soldats fantômes » que l'on ne retrouvera que bien des années plus tard…
Hitler a beau pester contre « ces maudits petits hommes jaunes », le Japon pu sortir du conflit dans ce que les historiens qualifieront de « simulacre de reddition inconditionnelle ». En effet, certaines concessions ayant accordée aux Japonais, à la grande fureur de Roosevelt.
Dans les années qui suivirent ce « simulacre de reddition inconditionnelle », le Japon devînt le « gardien de l'Asie » face au Communisme et resta, en dépit de nombreuses réformes, un Régime autoritaire, avec un Souverain plus puissant que ne l'était Meiji lui même.
Quant à Higashikuni, déjà contraint à l'exil de par son opposition envers le Régime de son neveu, il finit par payer de sa vie son combat en contredisant l'image d'un Empereur bienveillant, ayant les pieds et les poings liés par la clique militariste et dont le seul courage permit de mettre un terme à la guerre, en vigueur en Occident.
Naruhiko Higashikuni fut ainsi assassiné par des hommes du « Grand Ataman », le puissant chef de la célèbre mafia « Russe blanche » farouchement anti-communiste et travaillant main dans la main avec le gouvernement de Tokyo.
Vous trouviez que la paix dans le Pacifique était un peu une série de rebondissements incohérents ?
Et bien moi aussi.
J'ai donc remis les choses dans l'ordre
Bonne lecture
Le miracle de la Maison Yamato
Alors que les épaves japonaises issues de la bataille de la Mer des Philippines venaient à peine de toucher le fond de l'océan, Churchill et Mandel, revenus inquiets de la Conférence de Moscou d'Avril 1944 (durant laquelle Staline avança ses pions en proposant le partage de l'Europe et montrant clairement ses ambitions territoriales), décidèrent d'entamer sous la direction de leurs ministres des affaires étrangères respectifs, Eden et Paul-Boncour, des pourparlers avec le Japon impérial du Premier Ministre Higashikuni en territoire helvétique (avec laquelle on avait maintenant un accès terrestre après la libération de la France).
En effet, les 2 gouvernements européens étaient décidés à s'appuyer sur un Japon, dont la puissance serait partiellement préservée, dans la future lutte contre Staline et l'URSS, la future « Quasi-Guerre . La lutte contre la Communisme valait bien « d'oublier » les morts de Lang Son et les milliers de prisonniers maltraités…
D'ailleurs, leur sort s'était un peu amélioré depuis la chute et la mort de Tojo.
Cependant, les propositions japonaises étaient exorbitantes et consistaient dans le maintien de l'Empire nippon de 1937 accompagné de quelques arrondissements territoriaux, sans compter l'indépendance des colonies « libérées » par l'armée impériale, ce qui était inacceptable pour les 2 puissances européennes.
La Grande-Bretagne et la France, elles, voulaient faire respecter strictement la déclaration du Caire, qui réduisaient le Japon à sa portion congrue, soit sa Métropole, quoi que De Gaulle ai court-circuité Paul-Boncour en donnant comme instructions aux diplomates français de laisser entendre aux Japonais que les Alliés pouvaient envisager de laisser à l'Empire du soleil levant quelques atolls du Pacifique, comme les Palaos.
En parallèle, imaginant que c'était l'Empereur qui décidait en dernier ressort, les 2 alliés avaient décidés d'un commun accord d'offrir à Tokyo le maintien de l'institution impériale.
Mais tandis que des héros comme les Capitaines Blaison et "Bud" Gruner continuaient le matraquage de la flotte impériale, les Japonais campaient mordicus sur leurs positions démesurées.
Le flot de sang allié que faisaient couler leurs troupes fanatisés, notamment à Peleliu, pouvaient laisser croire aux dirigeants nippons qu'ils finiraient par avoir les Alliés à l'usure.
Mais Tokyo n'avait plus de secrets pour Washington grâce au travail exceptionnel des cryptoanalystes américains et la Maison blanche finit par apprendre les discussions pourtant ultra secrètes entre la France et le Royaume-uni d'un côté, le Japon de l'autre, en Octobre 1944.
Roosevelt, bien qu'affaibli, tança vertement les ambassadeurs français et britanniques, en leur rappelant qu'il n'accepterait rien d'autre qu'une capitulation sans conditions de la part des Japonais tout en sous-entendant que c'était Washington qui était aux manettes au sein des Alliés et, a fortiori, dans le Pacifique.
Reynaud eut beau télégraphier à Paris le signal codé « Il fera bientôt nuit à Tokyo », les négociations n'en continuèrent pas moins… Mais sans que ces dernières n'avancent cependant.
Il fallut l'échec du « Plan de la victoire » et la mort héroïque des équipages des vaisseaux géants Musashi et Yamato (objet d'un véritable culte de nos jours) suivi de la décapitation de Mc Arthur quelques jours plus tard puis des premiers raids sur Tokyo le mois suivant pour que les Japonais changent de position du jour au lendemain et se contentent du maintien de la souveraineté nippone sur l'archipel originel.
Que s'était-il donc passé ?
Le récit de la décision impériale d'accepter la fin de la guerre, tiré des mémoires de Naruhiko Higashikuni (Higushikuni Nikki), qui fut la principale si ce n'est la seule source sur cet épisode, fut confirmé par le travail des historiens lors de l'ouverture des archives américaines liée à la fin de la guerre du Pacifique, en 1994, elle-même issue de la fouille des archives japonaises par les forces d'occupation américaines de l'Amiral Nimitz, en 1944.
Il s'avérait que l'Empereur Hiro Hito Showa était la seule cause du refus nippon des propositions franco-britanniques. Le Mikado, pour appuyer sur ce qui était, dans les faits sa conviction profonde, jouait de l'opposition entre militaires et civils au sein de son cabinet, les premiers tenants d'une résistance à outrance « qui épuiserait les Américains », les autres de l'acceptation de la proposition européenne « avant qu'il ne soit trop tard ». L'Empereur, malin, faisait porter aux militaires seuls le poids de la décision qui amenait aux tombeaux des milliers de malheureux, et, ce, dans l'espoir, qui s’avérera vain, d'un retournement de situation, tandis qu'il gardait, sous le coude, la possibilité d'accepter l'offre transmise à ses émissaires tout en se cachant derrière sa position d'arbitre...
Le Premier Ministre, oncle de l'Empereur au demeurant, qui savait bien que celui-ci était le seul verrou qui empêchait la paix, et que les militaires jusqu'au-boutistes se plieraient à la décision de l'Empereur-dieu, quelle qu'elle soit, décida de profiter du choc du premier bombardement américain sur le Japon, depuis le raid de Doolittle, pour convaincre son neveu d'accepter la proposition franco-britannique.
Lors de cet entretien, Showa fit part à son Premier ministre de sa crainte du « trouble » que causerait chez les militaires une paix non victorieuse. Il explique également du « danger » que courent les membres de la famille impériale du fait de « l'esprit vengeur » des Américains liés à Pearl Harbor et, plus récemment, à la mise à mort du général Mac Arthur. Ce second argument est bien évidemment une menace à peine voilée à l'encontre de son oncle…
Le Premier Ministre rétorque que les conditions de paix seront bien pires si on attend encore quelques mois, que le redressement du pays serait davantage compliqué chaque jour au fur et à mesure des bombardements massifs de l'US Air Force sur l'archipel.
Enfin, Higashikuni s'oppose à la confiance aveugle qu'ont beaucoup de dirigeants japonais dans le Pacte de non agression nippo-soviétique de 1941.
« Staline le balaiera d'un revers de la main dès Hitler liquidé ! Puis ses armées ne se contenteront pas d'occuper le Mandchoukouo et la Corée, elles arracheront à notre pays non seulement Karafuto et les Kouriles mais également Hokkaido voire, le nord d'Honshu ! Tandis que l'horreur de la guerre étrangère touchera pour la première fois le sol sacré du Japon lorsque débutera l'inéluctable invasion américaine !
Mais si Votre Altesse accepte la Déclaration du Caire, l'intégrité du VRAI Japon sera préservée. De plus, l'Empire pourra maintenir son rang de Puissance mondiale au sein de la grande coalition anti-soviétique à venir ! »
La réponse de l'Empereur est révélatrice, il commence à céder !
« J'entends bien vos arguments, M. le Premier Ministre . Ne craignez-vous pas, cependant, la réaction de l'Armée ? »
Hiro-Hito craint donc de subir le même sort que le défunt Amiral Yamamoto.
« La purge consécutive à « l'exécution » du « Maudit » (Tojo) nous a permit de nous débarrasser des éléments les plus extrémistes et déloyaux de l'Armée. Une simple déclaration de votre part, à condition d'y mettre les formes bien sûr, suffira, Votre Majesté. » Répond le Chef du gouvernement nippon avec un sourire intérieur.
« D'accord, mais que faire face à l'esprit de vengeance des Américains consécutif à la mise à mort de Douglas Mac Arthur ? »
« Châtions les coupables, Votre Majesté. Cela devrait favorablement impressionner les Américains, du moins, les plus ouverts d'entre eux, et les Européens nous ont certifiés qu'il y en avait un certain nombre. »
« Très bien Monsieur le Premier Ministre, je pense que cette décision est la plus sage à prendre pour préserver la vie de notre Nation et notre Peuple. Prenons immédiatement contact avec nos représentants à Berne pour informer les Alliés de nos intentions. Quant à vous, je vous charge de tenir une conférence de Presse durant laquelle une question « arrangée » vous permettra de glisser subtilement notre intention d'accepter la Déclaration du Caire afin de leur confirmer notre décision. Quant à ces maudits officiers qui m'ont discrédités, leur tête ne tiendra plus longtemps sur leurs épaules... ».
La suite est connue. C'est le fameux « Mokusatsu », compris par les militaires nippons comme un refus méprisant de se plier à l'ultimatum, mais dans lequel les Alliés, informés par les représentants japonais à Berne, virent la confirmation par le gouvernement japonais de sa décision de mettre un terme aux hostilités, et ce, dans les deux semaines.
Bien que le calendrier lui eut permis de prononcer ses mots dès le 7 Décembre, Hiro Hito, en parfaite intelligence avec Higashikuni, jugea plus opportun d'attendre le 9 Décembre pour prononcer son allocution au peuple japonais appelant à la cessation des hostilités sur les ondes de Radio-Tokyo.
« ... Bien que chacun ait fourni ses meilleurs efforts – en dépit des vaillants combats menés par nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de nos serviteurs et dévouement de nos cent millions de sujets – la guerre a suivi son cours, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts.
En outre, l'ennemi a mis en œuvre une force aérienne d'une capacité de destruction incalculable et qui décime, au cours de raids d'une extrême cruauté, bien des vies innocentes. Si nous continuions à combattre, cela entraînerait l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise.
Cela étant, comment pouvons-nous sauver les multitudes de nos sujets ? Comment expier nous-mêmes devant les esprits de nos ancêtres impériaux ? C'est la raison pour laquelle nous avons donné l'ordre d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Les maux et les douleurs auxquels notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscients des sentiments les plus profonds de vous tous, nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qui ne saurait être enduré et en supportant l'insupportable. »
À l'annonce de la capitulation, si aucune tentative de Coup d’État n'est sérieusement envisagée, les militaires les plus jusqu'au boutiste ayant été exécutés en 1943, on recense une multitude de cas de suicides au sein des forces armées nippones tandis que certains militaires nippons décident de poursuivre quand même les hostilités, ne les cessant qu'après un sévère rappel à l'ordre de Tokyo.
Et ne parlons pas des « soldats fantômes » que l'on ne retrouvera que bien des années plus tard…
Hitler a beau pester contre « ces maudits petits hommes jaunes », le Japon pu sortir du conflit dans ce que les historiens qualifieront de « simulacre de reddition inconditionnelle ». En effet, certaines concessions ayant accordée aux Japonais, à la grande fureur de Roosevelt.
Dans les années qui suivirent ce « simulacre de reddition inconditionnelle », le Japon devînt le « gardien de l'Asie » face au Communisme et resta, en dépit de nombreuses réformes, un Régime autoritaire, avec un Souverain plus puissant que ne l'était Meiji lui même.
Quant à Higashikuni, déjà contraint à l'exil de par son opposition envers le Régime de son neveu, il finit par payer de sa vie son combat en contredisant l'image d'un Empereur bienveillant, ayant les pieds et les poings liés par la clique militariste et dont le seul courage permit de mettre un terme à la guerre, en vigueur en Occident.
Naruhiko Higashikuni fut ainsi assassiné par des hommes du « Grand Ataman », le puissant chef de la célèbre mafia « Russe blanche » farouchement anti-communiste et travaillant main dans la main avec le gouvernement de Tokyo.
Dernière édition par Emile Ollivier le Mar 31 Mar - 13:52, édité 1 fois
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
https://forumuchronies.frenchboard.com/t751-la-france-exilee-tome-1-1940-la-roue-du-destin
https://forumuchronies.frenchboard.com/t826-la-france-exilee-tome-2-1942-la-roue-tourne
https://forumuchronies.frenchboard.com/t968-la-france-exilee-tome-3-1944-la-fin-d-un-cycle
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Merci, j'avait loupé cette histoire. Finalement, les têtes couronnés ne pense pas nécessairement en premier au bien de leurs sujets
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Merci Collectionneur !
_________________
1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le miracle de la Maison Yamato
L'Asie prend feu
En Amérique, le président Roosevelt est très préoccupé. Pas seulement par sa propre réélection (la campagne bat son plein) mais aussi par les rapports faisant état de négociations secrètes en Suisse entre Européens et Japonais ! Malgré sa maladie et sa faiblesse qui grandit de jour en jour, il décide de convoquer les ambassadeurs britanniques et français pour demander des explications et, surtout, pour leur rappeler qui est le patron et que le Japon sera puni pour Pearl Harbor !
Malgré son amitié envers lui, Roosevelt eut un entretien orageux avec Paul Reynaud dans ce sens, au cours duquel il rappela que jamais l'Amérique, elle, n'aurait entreprise la moindre négociation avec un partenaire de l'Allemagne hitlérienne, quelque fusse les circonstances, qu'il ne fallait pas provoquer Staline, dont l'Armée avait anéantie à elle seule 80 % de la Werhmacht et qu'au contraire, il valait mieux voir avec lui pour en obtenir des concessions concernant la tenue d’élections libres en Europe orientale.
Paul Reynaud subit la tempête sans broncher et ses talents d'avocat parviennent à calmer le Président américain.
Du soir, Reynaud envoie le code secret « Il fera bientôt nuit à Tokyo » à Georges Mandel pour signifier que les États-Unis sont opposés à tout compromis avec l'Empire du Soleil levant et que sans capitulation de la part des Japonais, leur pays sera voué à la destruction totale…
Mais l'ancien Président du conseil sait que tous les Américains ne partagent pas l'enthousiasme pro-soviétique de Franklin Roosevelt. Henry Wallace, son Vice-Président, a ainsi été écarté au profit de l'inconnu Harry Truman, moins Stalinobéât.
Pendant ce temps, les Américains débarquent dans les Philippines et, plus précisément, sur l'île de Leyte. Cette île a été choisie car elle est l'une des plus grandes de l'archipel. De plus, elle présentait de nombreuses plages qui rendaient le terrain adapté pour un assaut amphibie. Les routes du détroit de San Juanico, reliant Leyte à Samar, étaient en outre adaptées pour des opérations de blindés et d'infanterie. La prise de Leyte permettrait à l'United States Army Air Forces d'installer des bases d'où l'ensemble de l'archipel pourrait être bombardé. De nombreuses opérations de guérilla avaient en outre été menées à Leyte par la résistance philippine, ce qui laissait augurer d'un bon soutien de la population locale.
L'Amiral Toyoda, commandant de la flotte japonaise, avait expliqué au Haut commandement naval japonais que la perte des Philippines signifierait la fin de la guerre, le Japon étant dès lors isolé de ses ressources en pétrole.
Mais les Japonais ne cherchent même plus à obtenir une victoire totale mais seulement à infliger des pertes telles aux Américains que ces derniers accepteraient de s’asseoir à la table des négociations et de signer avec le Japon une paix proche de ce que Tokyo négocie depuis plusieurs mois avec Paris et Londres.
Toyoda a donc conçu dans ce but le « Sho Ichigo sakusen », le Plan de la victoire. Un nom ronflant pour un Empire moribond...
Tandis que ce qui reste de la force aéronavale japonaise devra attirer à elle la fureur de l'armada US, la force cuirassée nippone devra foncer vers la Flotte d'invasion et l'anéantir à grands coups de canon. Plan risqué pour ne pas dire suicidaire…
Or, l'océan est à ce point couvert par les sous-marins alliés qu'à peine sortie de mer intérieure, la force aéronavale de l'Empire du Japon est détecté et est harcelé par les sous-marins.
Malheureusement pour les Nippons, les cuirassés partis des Indes orientales, sont également très vite repérés… Ce diable d'Halsey scinde alors sa force en deux. Il lance la majeure partie de la puissante IIIème Flotte contre l'armada japonaise qu'il pense être la force principale de l'ennemi mais laisse une partie de ses cuirassés couvrir les principaux détroits séparant les îles de l'archipel philippin.
Toyoda fait contre mauvaise fortune bon cœur de Samouraï et décide d'ordonner à Kurita et Nishimura de continuer leur marche en avant, et ce en dépit du harcèlement continuel de leurs flottes par les sous-marins alliés.
Que ce soit dans le détroit de San Bernardino ou dans celui de Surigao, les Américains exploitent la géographie des lieux et l'étroitesse des détroits pour barrer le T aux cuirassés nippons.
Cependant, les monstres japonais, le Musashi et le Yamato sont si puissants qu'ils parviennent à passer et, cette fois, ce sont les cuirassés américains qui sont pris par le flanc !
Kurita lance alors les 2 monstres sur la VIIème Flotte américaine.
C’est la curée. Le temps que les cuirassés chargés d’écraser les vaisseaux de Nishimura ne puissent intervenir…
D’ailleurs, le pourraient-ils ? En effet, ceux-ci sont à court de munitions et de mazout mais aussi bien inférieurs aux 2 monstres nippons.
Mais en tant qu’Américains, ils ne se débineront pas.
D’ailleurs, les destroyers se font massacrer pour tenter de retarder suffisamment les 2 vaisseaux géants japonais.
Déjà, 7 portes-avions d’escorte sont au fond de l’eau ou en train de sombrer (sans compter les destroyers réduits à l’état d’épave) lorsque, enfin, interviennent les cuirassés de la pince sud.
Kurita, qui ne sait pas que ces derniers ne sont plus vraiment en état de combattre, ordonne alors la retraite.
S’il savait à côté de quelle occasion il était passé…
Néanmoins le « miracle de la Maison Yamato » était en marche.
Notons qu'en dépit de sa retraite, la VIIème Flotte a lancé ses courageux pilotes à l'assaut des monstres de Hito Hito. Certes, équipés de bombes explosives (inefficaces contre les blindages), leurs intrépides assauts n'en ont pas moins déstabilisés les Japonais, ce qui a limité l’ampleur du désastre.
Revenu au Japon, le Musashi et le Yamato deviendront l’objet d’un véritable culte. Le second est d’ailleurs de nos jours, un musée amarré en baie de Tokyo.
Bien plus au nord, Halsey continue à traquer comme un fou furieux la flotte de diversion d'Ozawa. Et pourtant… Ce sont les Japonais qui attaquent les premiers. Le raid est cependant massacré sans casse pour les vaisseaux US. Halsey lance alors sa propre offensive qui balaye les cuirassés porte-avions et expédie au fond de la mer le plus gros porte-avion de l'époque, le monstrueux Shinano !
Halsey crie victoire et s'exclame. « Messieurs, n'ai-je pas tenu parole ? ». L'instant suivant, une série d'explosions anéantissent le Douglas Mac Arthur ! Un sous-marin japonais, le I-58, est parvenu à s'infiltrer au sein de la Flotte et à exécuter le Porte-avion américain ! Notons que le I-58 sera détruit lors de la contre-attaque des destroyers américains.
D’ailleurs, au XXIème siècle, ces mots en version originale, à savoir « Gentlemen, have not I kept my word ? » devinrent un meme fameux.
Au sol, les Japonais lancent une contre-offensive générale, contraignant les Marines à capituler. Halsey est humilié. Il est la cause directe de la mort de plusieurs milliers de ses hommes et de la captivité de milliers d’autres.
C’est un désastre en pleine campagne présidentielle pour Roosevelt…
Thomas Dewey, profondément choqué par la mort de ses compatriotes, amplifie ses attaques contre le président et est, finalement, élu président le 7 novembre 1944.
En Janvier 1945, l’un de ses premiers entretiens en tant que président fraîchement investi, est avec Paul Reynaud. Mis au courant du plan de paix négocié avec les Japonais, il y consent, à la condition que les îles du Pacifique deviennent des mandats américains (Dewey refuse que l’Amérique évacue des territoires conquis). En effet, le nouveau président américain, sans être un ultra-conservateur, est farouchement anti-communiste et est très inquiet de la progression des armées de Staline.
Déjà, les premières bombes commencent à pleuvoir sur Tokyo et le Japon, larguées par les B-29 décollant de Saipan.
Afin de rendre crédible aux yeux des citoyens américains l’idée que le Japon ai pleinement capitulé, un ultimatum, enjoignant le Japon de se plier à la déclaration du Caire, sera adressé au gouvernement Higashikuni auquel celui-ci répondra via une phrase qui aura le mérite d’être interprétée différemment par les militaires japonais.
Ainsi, à une question portant sur l'ultimatum allié ordonnant au Japon de se plier à la Déclaration du Caire, le premier ministre répond par le terme « Mokusatsu ». Compris par les militaires nippons comme un refus méprisant de se plier à l'ultimatum, les Alliés, informés par les représentants japonais à Berne, y voit là le « Oui » tant attendu concernant le fait que le Japon capitulerait dans les 2 semaines. Restait la déclaration impériale annonçant la situation au peuple japonais.
Le 2 Février, l'Empereur lit sur Radio-Tokyo une allocution appelant à la cessation des hostilités.
« ... Bien que chacun ait fourni ses meilleurs efforts – en dépit des vaillants combats menés par nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de nos serviteurs et dévouement de nos cent millions de sujets – la guerre a suivi son cours, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts.
En outre, l'ennemi a mis en œuvre une force aérienne d'une capacité de destruction incalculable et qui décime, au cours de raids d'une extrême cruauté, bien des vies innocentes. Si nous continuions à combattre, cela entraînerait l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise.
Cela étant, comment pouvons-nous sauver les multitudes de nos sujets ? Comment expier nous-mêmes devant les esprits de nos ancêtres impériaux ? C'est la raison pour laquelle nous avons donné l'ordre d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Les maux et les douleurs auxquels notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscients des sentiments les plus profonds de vous tous, nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qui ne saurait être enduré et en supportant l'insupportable. »
À l'annonce de la capitulation, si aucune tentative de coup d’État n'est sérieusement envisagée, les militaires les plus jusqu'au boutiste ayant été exécutés en 1943, on recense une multitude de cas de suicides au sein des forces armées nippones tandis que certains militaires nippons décident de poursuivre quand même les hostilités, ne les cessant qu'après un sévère rappel à l'ordre de Tokyo.
Et ne parlons pas des « soldats fantômes » que l'on ne retrouvera que bien des années plus tard…
Le 6 Février 1945 se tient une entrevue secrète entre le général Tsuchihashi, qui commande les troupes japonaises en Indochine, et Hô Chi Minh ! L'officier nippon informe le vietnamien que c'est à sa milice que se rendront ses forces et qu'elles lui céderont leurs armes ! Hô ne se fait pas prier et double les Résistants français en occupant les grandes villes du Vietnam. Le Communiste proclame la « République démocratique du Vietnam » à Hué, la capitale impériale occupée par ses hommes le 8. Notons que les troupes du gouvernement collaborateur rallient Hô...
Commence alors, dans tout le Vietnam, le drame des « Vêpres indochinoises », en fait, vietnamiennes seulement. Soucieux de rendre le retour de la France impossible, le Viet-Minh attaque les Résistants français tandis que ses troupes massacrent les civils français détenus dans des camps depuis 1941-1942 !
C'est avec une horreur facile à deviner que Salan, entré en triomphateur à Vientiane, apprend le carnage. En effet, tandis que le Laos et le Cambodge font un accueil grandiose à leurs résistants, le Vietnam trahit la cause commune !
Les événements sont presque similaires en Indonésie. Les Japonais livrent leur matériel aux hommes de Sukarno qui se tiennent prêt à recevoir à grands coups de canon les Néerlandais dès que ceux-ci enverront un corps expéditionnaire et décident de montrer les dents aux Australiens et aux Britanniques, afin que ceux-ci ne se fassent pas les agents du retour de l'autorité coloniale dans l'archipel. En effet, ni Paris, dont l’armée marche sur le Reich, ni les Hollandais, qui eux, voient leur pays toujours occupé, n’ont les moyens de réoccuper leurs colonies pour le moment. C’est donc à Londres qu’ils ont chargé de désarmer les troupes japonaises en Indochine et dans les Indes orientales. Curtin, le Premier Ministre australien enjoint Churchill de négocier avec l'Indonésien.
D’ailleurs, si ces Indonésiens et Vietnamiens pouvaient devenir des alliés de Londres dans la région, on pourrait à peu de frais supplanter les influences françaises et néerlandaises dans la région…
De plus, pourquoi risquer la vie de soldats britanniques pour au final laisser aux Français et Néerlandais les territoires alors que l’on peut discuter avec Hô et Sukarno...
En revanche, les Britanniques font face à une situation très proche en Birmanie. Aug San ne promettant de ne déposer les armes qu'en cas d'autonomie immédiate suivie d'une indépendance dans les 3 ans !
Mais Londres, ici, ne rechigne pas à la guerre et lance une reconquête meurtrière de la Birmanie !
L'Asie prend feu…
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Peu probable, la supériorité aérienne des Alliés leur permettent d'attaquer les navires depuis des aérodromes des îles. De plus, à ce stade de la guerre, les navires nippons sont déjà très juste en Mazout ce qui limite évidemment leurs capités de manœuvre.
Pour un POD réaliste, je suggère plutôt une redite de l'histoire... un ouragan !
Je me souviens d'un article lu il y a des années de cela, s’intitulant "La bataille qui n'a jamais eu lieu". L'article commençait par une énumération de navires de toutes tailles, dont un porte-avion d'escorte, perdu en un seul jour pendant la guerre du Pacifique. Aucun ne fut coulé par les Japonais, ils ont sombré dans un ouragan.
Donc, si une flotte Américaine se trouvait sur la passage d'un typhon...
Pour un POD réaliste, je suggère plutôt une redite de l'histoire... un ouragan !
Je me souviens d'un article lu il y a des années de cela, s’intitulant "La bataille qui n'a jamais eu lieu". L'article commençait par une énumération de navires de toutes tailles, dont un porte-avion d'escorte, perdu en un seul jour pendant la guerre du Pacifique. Aucun ne fut coulé par les Japonais, ils ont sombré dans un ouragan.
Donc, si une flotte Américaine se trouvait sur la passage d'un typhon...
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2236
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Quelques retours rapides avant de dormir :
« Douglas Mac Arthur » encore une fois, aucune chance que la Navy donne le nom d’un « rampant » à un de ses navires de ligne. Ils sont nommés selon certaines normes : batailles, états, hommes politiques liés à la marine ou amiraux.
Pourquoi les navires de la flotte US n’ont plus de munitions ? Même en faisant de l’appui aux opérations terrestres, ils ravitaillent avant d’être à court.
De plus vu l’effectif pléthorique de la flotte du pacifique (300 navires pour le débarquement au Phillipines), impossible que les marines manquent d’appuis lors de la contre-attaque de l’armée japonais. Que les Américains soient contraints de se replier serait déjà le cas le plus extrême. D’ailleurs comme OTL, plus de chance de voir l’armée (la 6ème) que les marines débarquer là-bas.
Note aussi que, OTL comme en LFC, les Japonais ont le soutien de plusieurs milliers de Philippins.
Plus de chance de voir les Américains tenir une grande poche sur laquelle les Japonais viendraient ensuite se casser les dents. L’histoire à montrer qu’il était très compliqué pour les Japonais de bousculer ou submerger les lignes américaines. Pour que la partie terrestre reste crédible, le meilleur résultat est clairement la création d’une poche US (Anzio en plus grand) et une ligne de front statique et sanglante qui se transforme en bataille d’attrition qui couterait cher à FDR en terme d’image. Au pire les Américains peuvent essuyer de lourdes pertes au moment de la contre-attaque, mais impossible de les voir perdre. Ils sont plus nombreux, mieux entrainés et organisés, mieux équipés, mieux appuyés.
Par contre l’espoir britannique de supplanter les influence français et Hollandaise, me parait plausible et une bonne idée. Reste encore à savoir si ça va marcher.
« Douglas Mac Arthur » encore une fois, aucune chance que la Navy donne le nom d’un « rampant » à un de ses navires de ligne. Ils sont nommés selon certaines normes : batailles, états, hommes politiques liés à la marine ou amiraux.
Pourquoi les navires de la flotte US n’ont plus de munitions ? Même en faisant de l’appui aux opérations terrestres, ils ravitaillent avant d’être à court.
De plus vu l’effectif pléthorique de la flotte du pacifique (300 navires pour le débarquement au Phillipines), impossible que les marines manquent d’appuis lors de la contre-attaque de l’armée japonais. Que les Américains soient contraints de se replier serait déjà le cas le plus extrême. D’ailleurs comme OTL, plus de chance de voir l’armée (la 6ème) que les marines débarquer là-bas.
Note aussi que, OTL comme en LFC, les Japonais ont le soutien de plusieurs milliers de Philippins.
Plus de chance de voir les Américains tenir une grande poche sur laquelle les Japonais viendraient ensuite se casser les dents. L’histoire à montrer qu’il était très compliqué pour les Japonais de bousculer ou submerger les lignes américaines. Pour que la partie terrestre reste crédible, le meilleur résultat est clairement la création d’une poche US (Anzio en plus grand) et une ligne de front statique et sanglante qui se transforme en bataille d’attrition qui couterait cher à FDR en terme d’image. Au pire les Américains peuvent essuyer de lourdes pertes au moment de la contre-attaque, mais impossible de les voir perdre. Ils sont plus nombreux, mieux entrainés et organisés, mieux équipés, mieux appuyés.
Par contre l’espoir britannique de supplanter les influence français et Hollandaise, me parait plausible et une bonne idée. Reste encore à savoir si ça va marcher.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
Alexandre Lang.
Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Anaxagore a écrit:Peu probable, la supériorité aérienne des Alliés leur permettent d'attaquer les navires depuis des aérodromes des îles. De plus, à ce stade de la guerre, les navires nippons sont déjà très juste en Mazout ce qui limite évidemment leurs capités de manœuvre.
Pour un POD réaliste, je suggère plutôt une redite de l'histoire... un ouragan !
Je me souviens d'un article lu il y a des années de cela, s’intitulant "La bataille qui n'a jamais eu lieu". L'article commençait par une énumération de navires de toutes tailles, dont un porte-avion d'escorte, perdu en un seul jour pendant la guerre du Pacifique. Aucun ne fut coulé par les Japonais, ils ont sombré dans un ouragan.
Donc, si une flotte Américaine se trouvait sur la passage d'un typhon...
Le coup du Typhon Cobra: https://en.wikipedia.org/wiki/Typhoon_Cobra
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Merci pour vos retours
Pour le manque de munitions, j'ai vu ça sur Wikipédia.
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
L'Asie prend feu
En Amérique, le président Roosevelt est très préoccupé. Pas seulement par sa propre réélection (la campagne bat son plein) mais aussi par les rapports faisant état de négociations secrètes en Suisse entre Européens et Japonais ! Malgré sa maladie et sa faiblesse qui grandit de jour en jour, il décide de convoquer les ambassadeurs britanniques et français pour demander des explications et, surtout, pour leur rappeler qui est le patron et que le Japon sera puni pour Pearl Harbor !
Malgré son amitié envers lui, Roosevelt eut un entretien orageux avec Paul Reynaud dans ce sens, au cours duquel il rappela que jamais l'Amérique, elle, n'aurait entreprise la moindre négociation avec un partenaire de l'Allemagne hitlérienne, quelque fusse les circonstances, qu'il ne fallait pas provoquer Staline, dont l'Armée avait anéantie à elle seule 80 % de la Werhmacht et qu'au contraire, il valait mieux voir avec lui pour en obtenir des concessions concernant la tenue d’élections libres en Europe orientale.
Paul Reynaud subit la tempête sans broncher et ses talents d'avocat parviennent à calmer le Président américain.
Du soir, Reynaud envoie le code secret « Il fera bientôt nuit à Tokyo » à Georges Mandel pour signifier que les États-Unis sont opposés à tout compromis avec l'Empire du Soleil levant et que sans capitulation de la part des Japonais, leur pays sera voué à la destruction totale…
Mais l'ancien Président du conseil sait que tous les Américains ne partagent pas l'enthousiasme pro-soviétique de Franklin Roosevelt. Henry Wallace, son Vice-Président, a ainsi été écarté au profit de l'inconnu Harry Truman, moins Stalinobéât.
Pendant ce temps, les Américains débarquent dans les Philippines et, plus précisément, sur l'île de Leyte. Cette île a été choisie car elle est l'une des plus grandes de l'archipel. De plus, elle présentait de nombreuses plages qui rendaient le terrain adapté pour un assaut amphibie. Les routes du détroit de San Juanico, reliant Leyte à Samar, étaient en outre adaptées pour des opérations de blindés et d'infanterie. La prise de Leyte permettrait à l'United States Army Air Forces d'installer des bases d'où l'ensemble de l'archipel pourrait être bombardé. De nombreuses opérations de guérilla avaient en outre été menées à Leyte par la résistance philippine, ce qui laissait augurer d'un bon soutien de la population locale.
L'Amiral Toyoda, commandant de la flotte japonaise, avait expliqué au Haut commandement naval japonais que la perte des Philippines signifierait la fin de la guerre, le Japon étant dès lors isolé de ses ressources en pétrole.
Mais les Japonais ne cherchent même plus à obtenir une victoire totale mais seulement à infliger des pertes telles aux Américains que ces derniers accepteraient de s’asseoir à la table des négociations et de signer avec le Japon une paix proche de ce que Tokyo négocie depuis plusieurs mois avec Paris et Londres.
Toyoda a donc conçu dans ce but le « Sho Ichigo sakusen », le Plan de la victoire. Un nom ronflant pour un Empire moribond...
Tandis que ce qui reste de la force aéronavale japonaise devra attirer à elle la fureur de l'armada US, la force cuirassée nippone devra foncer vers la Flotte d'invasion et l'anéantir à grands coups de canon. Plan risqué pour ne pas dire suicidaire…
Or, l'océan est à ce point couvert par les sous-marins alliés qu'à peine sortie de mer intérieure, la force aéronavale de l'Empire du Japon est détecté et est harcelé par les sous-marins.
Malheureusement pour les Nippons, les cuirassés partis des Indes orientales, sont également très vite repérés… Ce diable d'Halsey scinde alors sa force en deux. Il lance la majeure partie de la puissante IIIème Flotte contre l'armada japonaise qu'il pense être la force principale de l'ennemi mais laisse une partie de ses cuirassés couvrir les principaux détroits séparant les îles de l'archipel philippin.
Toyoda fait contre mauvaise fortune bon cœur de Samouraï et décide d'ordonner à Kurita et Nishimura de continuer leur marche en avant, et ce en dépit du harcèlement continuel de leurs flottes par les sous-marins alliés.
Que ce soit dans le détroit de San Bernardino ou dans celui de Surigao, les Américains exploitent la géographie des lieux et l'étroitesse des détroits pour barrer le T aux cuirassés nippons.
Cependant, les monstres japonais, le Musashi et le Yamato sont si puissants qu'ils parviennent à passer et, cette fois, ce sont les cuirassés américains qui sont pris par le flanc !
Kurita lance alors les 2 monstres sur la VIIème Flotte américaine.
C’est la curée. Le temps que les cuirassés chargés d’écraser les vaisseaux de Nishimura ne puissent intervenir…
Néanmoins, les destroyers se font massacrer pour tenter de retarder suffisamment les 2 vaisseaux géants japonais.
Déjà, 7 portes-avions d’escorte sont au fond de l’eau ou en train de sombrer (sans compter les destroyers réduits à l’état d’épave) lorsque, enfin, interviennent les cuirassés de la pince sud.
Kurita, ordonne alors la retraite.
Malgré cette retraite, le « miracle de la Maison Yamato » était en marche.
Notons qu'en dépit de sa retraite, la VIIème Flotte a lancé ses courageux pilotes à l'assaut des monstres de Hito Hito. Certes, équipés de bombes explosives (inefficaces contre les blindages), leurs intrépides assauts n'en ont pas moins déstabilisés les Japonais, ce qui a limité l’ampleur du désastre.
Revenu au Japon, le Musashi et le Yamato deviendront l’objet d’un véritable culte. Le second est d’ailleurs de nos jours, un musée amarré en baie de Tokyo.
Bien plus au nord, Halsey continue à traquer comme un fou furieux la flotte de diversion d'Ozawa. Et pourtant… Ce sont les Japonais qui attaquent les premiers. Le raid est cependant massacré sans casse pour les vaisseaux US. Halsey lance alors sa propre offensive qui balaye les cuirassés porte-avions et expédie au fond de la mer le plus gros porte-avion de l'époque, le monstrueux Shinano !
Halsey crie victoire et s'exclame. « Messieurs, n'ai-je pas tenu parole ? ». L'instant suivant, une série d'explosions anéantissent le Hancock ! Un sous-marin japonais, le I-58, est parvenu à s'infiltrer au sein de la Flotte et à exécuter le Porte-avion américain ! Notons que le I-58 sera détruit lors de la contre-attaque des destroyers américains.
D’ailleurs, au XXIème siècle, ces mots en version originale, à savoir « Gentlemen, have not I kept my word ? » devinrent un meme fameux.
Au sol, les Japonais lancent une contre-offensive générale contre la 6ème armée US qui, sans parvenir à la rejeter à la mer, lui inflige des pertes extrêmes.
Débute alors une sanglante guerre de position.
Halsey est humilié. Il est la cause directe de la mort de plusieurs milliers de ses hommes et d’un grave échec militaire au sol.
C’est un désastre en pleine campagne présidentielle pour Roosevelt…
Thomas Dewey, profondément choqué par la mort de ses compatriotes, amplifie ses attaques contre le président et est, finalement, élu président le 7 novembre 1944.
En Janvier 1945, l’un de ses premiers entretiens en tant que président fraîchement investi, est avec Paul Reynaud. Mis au courant du plan de paix négocié avec les Japonais, il y consent, à la condition que les îles du Pacifique deviennent des mandats américains (Dewey refuse que l’Amérique évacue des territoires conquis). En effet, le nouveau président américain, sans être un ultra-conservateur, est farouchement anti-communiste et est très inquiet de la progression des armées de Staline.
Déjà, les premières bombes commencent à pleuvoir sur Tokyo et le Japon, larguées par les B-29 décollant de Saipan.
Afin de rendre crédible aux yeux des citoyens américains l’idée que le Japon ai pleinement capitulé, un ultimatum, enjoignant le Japon de se plier à la déclaration du Caire, sera adressé au gouvernement Higashikuni auquel celui-ci répondra via une phrase qui aura le mérite d’être interprétée différemment par les militaires japonais.
Ainsi, à une question portant sur l'ultimatum allié ordonnant au Japon de se plier à la Déclaration du Caire, le premier ministre répond par le terme « Mokusatsu ». Compris par les militaires nippons comme un refus méprisant de se plier à l'ultimatum, les Alliés, informés par les représentants japonais à Berne, y voit là le « Oui » tant attendu concernant le fait que le Japon capitulerait dans les 2 semaines. Restait la déclaration impériale annonçant la situation au peuple japonais.
Le 2 Février, l'Empereur lit sur Radio-Tokyo une allocution appelant à la cessation des hostilités.
« ... Bien que chacun ait fourni ses meilleurs efforts – en dépit des vaillants combats menés par nos forces militaires et navales, de la diligence et de l'assiduité de nos serviteurs et dévouement de nos cent millions de sujets – la guerre a suivi son cours, mais pas nécessairement à l'avantage du Japon, tandis que les tendances générales prévalant dans le monde se sont toutes retournées contre ses intérêts.
En outre, l'ennemi a mis en œuvre une force aérienne d'une capacité de destruction incalculable et qui décime, au cours de raids d'une extrême cruauté, bien des vies innocentes. Si nous continuions à combattre, cela entraînerait l'effondrement et l'anéantissement de la nation japonaise.
Cela étant, comment pouvons-nous sauver les multitudes de nos sujets ? Comment expier nous-mêmes devant les esprits de nos ancêtres impériaux ? C'est la raison pour laquelle nous avons donné l'ordre d'accepter les termes de la Déclaration commune des Puissances.
Les maux et les douleurs auxquels notre nation sera soumise à l'avenir vont certainement être immenses. Nous sommes pleinement conscients des sentiments les plus profonds de vous tous, nos sujets.
Cependant, c'est en conformité avec les décrets du temps et du sort que nous avons résolu d'ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir en endurant ce qui ne saurait être enduré et en supportant l'insupportable. »
À l'annonce de la capitulation, si aucune tentative de coup d’État n'est sérieusement envisagée, les militaires les plus jusqu'au boutiste ayant été exécutés en 1943, on recense une multitude de cas de suicides au sein des forces armées nippones tandis que certains militaires nippons décident de poursuivre quand même les hostilités, ne les cessant qu'après un sévère rappel à l'ordre de Tokyo.
Et ne parlons pas des « soldats fantômes » que l'on ne retrouvera que bien des années plus tard…
Le 6 Février 1945 se tient une entrevue secrète entre le général Tsuchihashi, qui commande les troupes japonaises en Indochine, et Hô Chi Minh ! L'officier nippon informe le vietnamien que c'est à sa milice que se rendront ses forces et qu'elles lui céderont leurs armes ! Hô ne se fait pas prier et double les Résistants français en occupant les grandes villes du Vietnam. Le Communiste proclame la « République démocratique du Vietnam » à Hué, la capitale impériale occupée par ses hommes le 8. Notons que les troupes du gouvernement collaborateur rallient Hô...
Commence alors, dans tout le Vietnam, le drame des « Vêpres indochinoises », en fait, vietnamiennes seulement. Soucieux de rendre le retour de la France impossible, le Viet-Minh attaque les Résistants français tandis que ses troupes massacrent les civils français détenus dans des camps depuis 1941-1942 !
C'est avec une horreur facile à deviner que Salan, entré en triomphateur à Vientiane, apprend le carnage. En effet, tandis que le Laos et le Cambodge font un accueil grandiose à leurs résistants, le Vietnam trahit la cause commune !
Les événements sont presque similaires en Indonésie. Les Japonais livrent leur matériel aux hommes de Sukarno qui se tiennent prêt à recevoir à grands coups de canon les Néerlandais dès que ceux-ci enverront un corps expéditionnaire et décident de montrer les dents aux Australiens et aux Britanniques, afin que ceux-ci ne se fassent pas les agents du retour de l'autorité coloniale dans l'archipel. En effet, ni Paris, dont l’armée marche sur le Reich, ni les Hollandais, qui eux, voient leur pays toujours occupé, n’ont les moyens de réoccuper leurs colonies pour le moment. C’est donc à Londres qu’ils ont chargé de désarmer les troupes japonaises en Indochine et dans les Indes orientales. Curtin, le Premier Ministre australien enjoint Churchill de négocier avec l'Indonésien.
D’ailleurs, si ces Indonésiens et Vietnamiens pouvaient devenir des alliés de Londres dans la région, on pourrait à peu de frais supplanter les influences françaises et néerlandaises dans la région…
De plus, pourquoi risquer la vie de soldats britanniques pour au final laisser aux Français et Néerlandais les territoires alors que l’on peut discuter avec Hô et Sukarno...
En revanche, les Britanniques font face à une situation très proche en Birmanie. Aug San ne promettant de ne déposer les armes qu'en cas d'autonomie immédiate suivie d'une indépendance dans les 3 ans !
Mais Londres, ici, ne rechigne pas à la guerre et lance une reconquête meurtrière de la Birmanie !
L'Asie prend feu…
Dernière édition par Emile Ollivier le Lun 29 Juil - 10:05, édité 1 fois
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Merci pour la réécriture. Il faut que je retrouve les magazines en parlant, mais le ravitaillement en mer de munitions nécessite de bonnes conditions météo et un vitesse très basse des navires voir un arrêt complet. Vu l'urgence de la situation, la flotte US doit aller à fond la caisse et n'aura sans doute pas le temps de faire un arrêt ravitaillement.
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Merci Collectionneur.
Après faudrait que Thomas confirme pour le manque de munitions US
Après faudrait que Thomas confirme pour le manque de munitions US
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
Date d'inscription : 26/03/2016
Age : 35
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Emile Ollivier a écrit:Merci pour vos retours
Pour le manque de munitions, j'ai vu ça sur Wikipédia.
Qu'un navire ou deux manque de munitions est éventuellement possible et relève déjà d'une mauvaise gestion. Qu'ils le soient tous...
Quand ton stock de munitions est bien entamé tu entame déjà les démarches pour êtres ravitaillés. Si pour des raisons opérationnelles, un ravitaillement n'est pas possible, tu reçoit l’ordre de réduire le volume de feu pour faire durer les munitions. De plus sauf ordre express tu conserve un stock critique de munitions qui varient selon le contexte (25 à 10)%. Tu ne tire ces dernières munitions qu'en cas de situation de critique.
_________________
« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Merci des infos Thomas
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Age : 35
Re: Le miracle de la Maison Yamato
L'Asie prend feu : Seconde partie
L’une des causes du « flottement » de la République française face à la crise en Asie est la passation de pouvoir entre Mandel et son successeur. Suite aux élections de Février 1945, aucune majorité claire n’avait émergée des urnes et Mandel ne savait même pas s’il allait être reconduit à son poste ! Néanmoins, le président du conseil, en accord avec le chef du « Front républicain », Léon Blum, transmet ses pouvoirs au Général, qui lui succède donc à la présidence du conseil.
De Gaulle, bien que ses armées foncent à travers le Reich et s’apprêtent à lui porter l’estocade, n’en oublie pas moins les affaires d’Asie.
Les Britanniques, en effet, non content de ne débarquer qu’une petite force à Saïgon, voient leur commandant assister à une parade militaire des forces Viet-Minh et participer à des dîners organisés par Hô ! Pendant qu’à quelques kilomètres de là, des Résistants français sont torturés par ses hommes et qu’un peu plus loin, on finit d’enterrer les victimes des vêpres…
Le Général bout intérieurement contre les Anglais. Le premier signe de cette volonté farouche de vengeance est qu’il rappelle Salan du Laos pour en faire son ministre de la guerre !
Salan commence à préparer activement sa revanche et celle de la France contre le Viet-Minh en fournissant à son successeur à la tête de l'Armée d'Extrême-Orient, l’inévitable de Hauteclocque, les moyens d'écraser Hô.
Mais pour l’instant, le Picard est en pleine ruée à travers le sud de l’Allemagne. D’ailleurs, on ne pourra monter un corps expéditionnaire qu’une fois les Nazis vaincus.
En attendant, les survivants de la Résistance sont placés sous le commandement d’un des seconds de Salan, Marcel Alessandri.
Mais De Gaulle a un plan pour déstabiliser préalablement Hô-Chi-Minh.
Un véritable coup de maître, de ceux qui changent le cours de l’histoire presque autant que le 16 Juin 1940.
Charles de Gaulle accorde par décret l'indépendance complète au Royaume du Laos, au Royaume du Cambodge et à… l'Empire du Vietnam ! Dans les heures qui suivent, c'est un Bao Daï dont l'émotion est nettement perceptible qui s'adresse à son peuple à la radio. Au delà de célébrer l'indépendance, l'empereur du Vietnam, désormais indépendant, appelle la France à l'aide et demande « aux citoyens vietnamiens » d’accueillir l'armée française à bras ouverts.
Hô, furieux, fera punir de mort quiconque célébrera l'indépendance de l'Empire ou transmettra l'appel de Bao Daï.
Mais comme le dira le colonel de la Rocque, dont l'intelligence politique prend le pas sur le principe sentimental du maintien de l'intégrité de l'Empire colonial, « le Président du conseil a fait à Hô Chi Minh la pire chose que la France, en l'état actuel des choses, pouvait lui faire. Offrir sûrement à l'Indochine, et au Vietnam en particulier, tout ce que les Communistes ne pouvaient que lui promettre. »
Mais comme en 1940, la flamme de la Résistance vietnamienne s'allume et ne s'éteindra plus. Rapidement, les groupes opposés à Hô, qu'ils soient Chrétiens, Vietnamiens pro-Français, anti-communistes et même métis, tous victimes de la brutalité des Communistes, prennent contact avec Alessandri qui, sur une suggestion subtile de Salan, a fait couvrir par ses troupes la frontière occidentale du Vietnam, pour éviter des incursions Viet-Minh, sans pour autant la franchir.
Pour le moment…
C'est à Vientiane que s'installent Bao Daï et Vinh San, son Premier ministre. L’officier français a l'intelligence de ne pas marcher sur les plates bandes du fraîchement indépendant Laos et c'est bien le roi Sisavang Vong qui accueille et installe l'empereur et son premier ministre dans un palais de la capitale, et non Alessandri.
Quant au Cambodge, le héros de 1940, le Monarque Sisowath Monireth, y fait un retour triomphal. Certes, le roi aimerait lancer de suite la tâche primordiale de modernisation de son pays, mais il sait que la priorité est la création d'une « Armée royale cambodgienne ». Or, ce ne sont pas les volontaires qui manquent, simplement les armes…
Churchill est mécontent du comportement français, qui accentue en effet la pression des indépendantistes des colonies britanniques sur Londres.
« Nous allons devoir vous imiter » conclue le « Prime Minister » dans un télégramme incendiaire au Général.
Première cible, et cette accession au statut de Dominion est cependant assez facile à accorder car le pays sera verrouillé par un dirigeant qui aurait facilement ses accès dans les meilleurs salons londoniens… Le Sarawak. En effet, c'est une dynastie britannique, surnommée les « Rajas blancs », qui règne sur le pays. Churchill fait rapidement voter par le Parlement britannique l'abandon du protectorat sur le royaume et lui cède même la pointe nord de Bornéo. Churchill est conforté dans ce choix par le retour triomphale du « Raja blanc » à Kuching, sa capitale.
Néanmoins, en dépit des appels de Wavell à négocier, la guerre continue en Birmanie, avec son lot d’atrocités commises par les 2 protagonistes.
Au Laos, Alessandri et bientôt de Hauteclocque, n'auront pas à affronter que la crise vietnamienne. En effet, ce diable de Phibun est toujours au pouvoir à Bangkok et n'a toujours pas évacué les régions laotiennes et cambodgiennes annexés par son armée !
Pire, s'appuyant sur les unités de l'armée japonaise encore présente dans l'ex-Siam, il a fait prendre d'assaut l'assemblée nationale qui avait voté la défiance contre lui puis a fait purger l'armée de ses opposants.
Étant aux premières loges de l'incendie de l'orient, il sait que les Occidentaux oublieront bien vite son alliance avec Tokyo au profit de son anti-communisme et, sûr de sa force, il abolit la monarchie.
Néanmoins, la Thaïlande ne portera pas le titre d’État thaï, dans le plus pur style fasciste, mais bien celui de République, il faut quand même s'adapter à l'ère du temps…
Mais que font les Américains pendant ce temps ?
Leurs forces débarquent au Japon impérial ainsi qu'en Corée où Yo Unhyŏng a proclamé, à l'annonce de la capitulation japonaise, la « République populaire coréenne ». Jeté en prison par les Japonais, il y est maintenu à l'arrivée des GI's, Dewey préférant installer à la tête du pays Kim Koo, président du gouvernement coréen en exil aux États-Unis tout en lui imposant comme premier ministre son jouet, Syngman Rhee, en lieu et place de Kim Kyu-sik.
Le futur despote sera bientôt l'instrument de la lutte anti-communiste dans la péninsule et engagera une lutte sans merci contre Kim-Il-Sung, qui dirigera l'insurrection communiste contre lui depuis Vladivostok.
Les Américains mènent également une « mission de sauvetage » inavouable. L’extraction vers les États-Unis de Shirō Ishii et de la redoutable Unité 731 après négociation avec le gouvernement impérial.
Dernière édition par Emile Ollivier le Mar 31 Mar - 10:38, édité 1 fois
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1940 : Mandel continue la guerre depuis l'exil.
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Bien vu le coup de la Thaïlande.
Par conter je suis très surpris et trouve même improbable de voir les Américains démarquer au Japon après le coup de la fausse capitulation. Je viens que tu étayes ce point pour m’éclairer.
Par conter je suis très surpris et trouve même improbable de voir les Américains démarquer au Japon après le coup de la fausse capitulation. Je viens que tu étayes ce point pour m’éclairer.
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« Ce n’est que devant l’épreuve, la vraie, celle qui met en jeu l’existence même, que les hommes cessent de se mentir et révèlent vraiment ce qu’ils sont. »
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Les États-Unis étant toujours et de très loin la plus puissante force militaire, devant l'armistice surprise, fait preuve de pragmatisme et exige d’être au premier rang. Pas vraiment une ''force d'occupation'' mais une force de surveillance du traité ?
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Chargée de surveiller le désarmement effectif de l'armée impériale.
Les citoyens américains auraient aussi un doute quant au "fake surrender" si aucun Marine ne débarque dans l'archipel.
Les citoyens américains auraient aussi un doute quant au "fake surrender" si aucun Marine ne débarque dans l'archipel.
LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Du coup je pense qu'il faut formuler autrement et préciser, pour une meilleur compréhension.
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Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Le miracle de la Maison Yamato
Je vais m'y atteler
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Un détail me choque, cher Emile Olivier: pourquoi et par quels moyens différents d'OTL Dewey est-il arrivé à devenir président des États-Unis?
PauL62- Messages : 466
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
A cause de l'invasion foireuse des Philippines, c'est écrit.
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Au Bord de l'Abîme et au-delà
Re: Le miracle de la Maison Yamato
J'avoue qu'avec ce cumul de texte, on peut passer à côté
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LFC/Emile Ollivier- Messages : 2721
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Aux origines du miracle
Après la rude bataille de Midway, qui avait néanmoins permis d’empêcher l’occupation de l’île par le Japon, une série de terribles batailles aéronavales s’étaient déroulées autour de l’archipel des Salomon et de Guadalcanal en particulier.
Mais cette guerre d’usure, surnommée « l’apocalypse des Salomons », où Yamamoto rata plusieurs occasions de remporter une grande victoire par manque d’insistance, pensant que ça n’était pas là que se déroulerait la bataille décisive, fut finalement une victoire américaine, du fait de leur industrie supérieure.
En Novembre 1943, les Américains envahirent Tarawa, aux îles Gilbert. Après plusieurs jours de rudes combats, l’atoll fut sécurisé.
L’amiral Yamamoto constata l’inutilité et le caractère sans objet du gâchis en ressources que constituait le maintien de l’occupation de ses îlots isolés et proposa un vaste plan de retrait sur les îles Mariannes.
Dans son rapport à l’empereur, Isoroku Yamamoto appela à constituer une « barrière infranchissable » avec les Mariannes, solidement renforcées des garnisons des atolls orientaux.
D’ailleurs, dans ce même rapport, l’amiral conclut, en y mettant les formes, que la non application de son plan n’empêchera pas les Américains d’assaillir les Mariannes d’ici 6 à 8 mois, ce qui mettra le Japon à portée des bombardiers américains. Enfin, l'amiral propose de retirer la majeure partie des forces aériennes et navales engagées aux Salomons.
l'Empereur tranche en faveur du vainqueur de Pearl Harbor.
Tojo est furieux. Il n'a pas l'intention d'en rester là. En effet, comment un officier japonais peut-il sciemment abandonner des territoires aux ennemis du Japon, même s'agissant d'atolls n'ayant plus que peu de valeurs stratégiques ? Mais que peut-il bien faire ? S'opposer à l'Empereur-Dieu ? Sûrement pas. Mais il existe une cible qui, si elle est frappée, n'entraînera pas la malédiction divine sur Tojo et ses proches.
Yamamoto en personne !
Un jeune officier, Kenji Hatanaka, se porte volontaire pour assassiner l'amiral…
Le 14 Décembre, Hatanaka tire au revolver sur Yamamoto qui meurt sur le coup. L'assassin ne cherche même pas à fuir, se croyant à la fois protégé par Tojo tout en pensant que son geste sera cautionné par l'Empereur.
Rien n'est plus faux. Hiro-Hito comprend vite qui est le responsable du meurtre de l'amiral et contraint Tojo à se faire seppuku. Pour mieux humilier son ancien premier ministre, il lui annonce en personne la nomination au poste de ministre de la guerre de son ennemi intime…
Tomoyuki Yamashita…
En parallèle, l'Empereur, soucieux de reprendre la main sur le gouvernement de son pays, nomme son oncle, Naruhiko Higashikuni au poste de premier ministre.
Le nouveau premier ministre de l'Empire du soleil levant, Naruhiko Higashikuni, décide de confirmer les décisions militaires prises par Yamamoto avant son meurtre, ce qui est en adéquation avec les vœux de l'Empereur.
Ainsi, commence le transfèrement de l'essentiel de l'aviation japonaise basée aux Salomons et à Rabaul plus au nord-ouest, vers les îles indonésiennes et les Philippines. Ainsi Saburo Sakai, Hiroyoshi Nishizawa et les autres pilotes japonais expérimentés pourront, loin des escadres alliées, y former les nouvelles recrues en vue de la future bataille des Îles Mariannes, prévue pour 1944.
Les Américains, de leur côté, occupent les îles Marshall, abandonnée par les Japonais. Nimitz, déjà stupéfait par l'exécution de Yamamoto, voit se multiplier les rapports de ses submersibles et avions de reconnaissances lui annonçant que les Japonais évacuent les atolls les plus avancés de leur dispositif de défense comme Wake et Nauru et agglutinent les soldats évacués vers les Mariannes, et principalement Guam et Saipan. « À quoi jouent les Nippons ? » se demande l'amiral américain.
Il fait occuper dans la foulée Truk, également délaissée par les Japonais.
D'ailleurs, il fait face à un dilemme. Si l'ensemble du corps des officiers américains veut attaquer de suite ces mêmes Mariannes, le renforcement considérable des défenses de l'archipel par les Japonais ne joue pas en faveur d'une action immédiate. De plus, même si les îles tombaient rapidement, les B-29 ne sont pas encore prêts et donc, Tokyo et l'archipel nippon ne pourrait être attaquée de suite. Nimitz fait donc le choix d'attendre Avril et l'arrivée de renforts avant de déclencher l'assaut.
D'autant qu'en parallèle, l'Amiral n'est pas d'accord avec ses subalternes sur la suite à donner aux opérations après la prise de Saipan et Guam. En effet, l'immense majorité des officiers américains plaident en faveur des Palaos comme prochaine cible avec dans le viseur, les Philippines, et le plus célèbre des prisonniers américains, Douglas Mc Arthur ! Pire, le Président Roosevelt met une «amicale pression » sur l'Amiral dans ce sens.
De son côté, l'Amiral américain préférerait attaquer en direction de Formose avec un assaut préalable sur Iwo Jima.
Concernant, les opérations dans les Salomons, si le gros des forces de l’air et de mer japonaises se sont repliés, les renseignements issus tant des reconnaissances aériennes que des interceptions radios, montrent que les Japonais n’ont pas comme intention d’évacuer Bougainville. Le « nettoyage » de Bougainville, tâche « ingrate », est confié par Nimitz aux Australiens, Néo-Zélandais et Français issus des tirailleurs du Pacifique.
L'Opération Forager, l'invasion des Îles Mariannes, est donc déclenchée par les Américains en Avril 1944. Elle doit permettre non seulement de s'approcher encore plus du Japon comme on s’en doute, mais aussi, dans un avenir proche, de fournir la base qui permettra aux B-29 de le frapper directement.
Georges Louis Nicolas Blaison, capitaine du « Requin », un sous-marin français de classe Balao, construit par les Américains, participe à la bataille. Il doit avec son bâtiment repérer et, si possible, attaquer l'Armada japonaise si elle tente cette fois de s'opposer à l'assaut américain. C'est dans cette optique que plusieurs sous-marins alliés ont été positionnés en Mer des Philippines, sur les différents axes de progression possibles de la flotte impériale japonaise.
Tandis que le capitaine du sous-marin français traquait l'ennemi, Saipan, cible du premier assaut amphibie de l'invasion, était le théâtre de rudes combats au sol mais l'aviation japonaise n'était pas encore apparue une seule fois dans le ciel de l'archipel. Cependant, Spruance, amiral commandant la Vème Flotte US en charge de l'invasion savait, du fait que les codes secrets japonais avaient été percés, que l'ennemi avait sciemment évacué son aviation des Mariannes, où elle aurait été trop exposée mais l'avait rassemblé en une importante force aérienne à Iwo-Jima et Chichi-Jima dans l'archipel des Bonin au nord.
Les Américains sachant que la « Flotte combinée » japonaise, commandée par l'Amiral Tamon Yamaguchi, successeur désigné de Yamamoto, mettrait plusieurs jours à arriver suffisamment prêt de la flotte alliée pour pouvoir envoyer ses appareils au contact, envoyèrent 1 petite force attaquer l'archipel des Bonin.
Le raid allié sur les bases terrestres de l'aviation japonaise fut une cruelle surprise pour les Japonais. Ceux-ci subirent de lourdes pertes (nombre d'appareils étant détruits au sol) en en infligeant que de légères en retour aux Américains.
Mais la bataille ne faisait que commencer…
Au sol, ce n'est qu'au prix de lourdes pertes (2000 morts en 3 jours) que les Américains parviennent à refouler les Japonais vers l'intérieur de l'île, Japonais qui savaient que la flotte de Yamaguchi arriverait bientôt et écraserait à coup sûr les Alliés !
Nagumo, le lieutenant de Yamaguchi, qui commandait en personne la flotte nippone comme toujours, était confiant. Les premiers rapports sur les aviateurs étaient positifs. Non seulement ils étaient motivés (mais un seul soldat japonais ne l'était-il pas ?…) mais étaient également relativement prêts grâce à l'apport de l'expérience des vétérans retirés du front pour les former. De plus, les nouveaux modèles d'avions leurs avaient été livrés. Bref, le désastre d'Iwo Jima ne le perturbait pas outre mesure.
Mais ce que l'amiral nippon ne soupçonnait pas, c'est qu'il était désormais la proie d'un « Requin », en l’occurrence le vaisseau du Capitaine Blaison, passé expert dans l'art de dénicher et d'envoyer les navires japonais au fond du Pacifique…
Le « Requin » venait de repérer la flotte ennemie et Blaison et ses seconds avaient déjà transmis la position des Japonais à Spruance et à Nimitz. L’officier français pensait que l’ennemi, plus rapide, lui échapperait quand sa vigie lui annonça que la flotte nippone venait brusquement de virer de bord, en plein dans la direction du « Requin ».
« La fête peut commencer » dit avec un sourire maléfique le capitaine français.
En effet, les Nippons, voulant se placer en position idéale pour faire décoller leur escadrille, allaient placer involontairement son sous-marin en plein centre de leur dispositif, à un endroit parfait pour attaquer le Zuikaku, le porte-avions, vétéran de Pearl Harbor, servant désormais de vaisseau-amiral à Nagumo.
Blaison plonge en profondeur pour ne pas être repéré et grâce à ses détecteurs acoustiques, sait à quel moment remonter en immersion périscopique.
Déployant son périscope, le Français voit apparaître le Zuikaku, décoche une salve de torpille dans sa direction et replonge immédiatement pour échapper à la fureur de destroyers.
Ce n'est donc qu'à travers les sons amplifiés par l'océan que l'équipage du « Requin » put «assister » à la mort du porte-avions japonais.
Grâce à la grande expérience des hommes à son bord, le sous-marin parvînt à échapper à la contre-attaque nippone.
Les Japonais furent de prime abord fortement perturbés par ce véritable coup du sort. Cependant, alors qu'ils envoyaient leurs destroyers à la recherche du sous-marin français, ils lancèrent également leur aviation à l'attaque de la flotte US.
Dotés des tous nouveaux bombardiers en piqué Judy et torpilleurs Jill, les Japonais se ruèrent avec un enthousiasme retrouvé sur la flotte américaine, désireux de venger le Zuikaku et l'affront que sa destruction constituait.
Désormais obnubilés par les porte-avions et non plus par les cuirassés, considérés à présent comme des cibles de second ordre, les Nippons attaquèrent le premier porte-avions qui se dressa sur leur chemin, le (CV-9) Saint Mihiel, nommé ainsi non seulement en l'hommage à la victoire américaine en France à la fin de l'été 1918 mais aussi pour montrer la fraternité d'arme franco-américaine, unis depuis des années contre l'impérialisme germanique.
C'était sans compter sur la chasse américaine qui en dépit des efforts des A6M5, les Zéros nouvelle génération, préleva un lourd tribut aux bombardiers navals japonais.
Néanmoins, les survivants nippons n'en furent que plus acharnés. En dépit du véritable mur de plomb constitué par la DCA américaine, une pluie de bombes et de torpilles s'abattit sur le malheureux porte-avions allié.
Pire, 2 bombardiers de l'Axe s'écrasèrent même sur la superstructure du vaisseau allié !
Mais le valeureux équipage du bâtiment américain refusa de capituler et maintînt en vertu d'efforts quasi surhumains un long moment le navire à flot !
Ce fut là à un véritable drame pour les forces de l'Empire du Soleil levant qui s’étaient épuisées sur un navire qui refusa pendant longtemps de mourir…
Une fois les Japonais partis, hormis quelques bâtiments voisins plus ou moins endommagés et un destroyer et un croiseur envoyé par le fond par l’assaut massif des nippons, les Américains ne comptaient qu'un porte-avions hors jeu en ce qui concernait les navires capitaux. Pire pour eux, un lourd tribut fut prélevé sur leur aviation embarquée.
Spruance, qui avait préféré attendre l'assaut japonais pour le repousser avant d'attaquer la flotte combinée dont il connaissait pourtant la position grâce à Blaison (et qui fut critiqué pour cela) lança enfin sa contre-attaque.
Concernant le Requin, le bruit inquiétant des destroyers et des charges de profondeur japonaises couvrit celui d'autres explosions. Celles des bombes et torpilles des appareils embarqués américains attaquant le flotte japonaise et coulant cette fois le Hiyo et le Taiho, grâce à la supériorité de leurs propres appareils, lourdement blindés (non sans que les Japonais ne réussirent à détruire plus de 80 des assaillants) et commandés par de valeureux pilotes.
Lorsque le « Requin » refit surface, ce fut dans une guerre du Pacifique totalement transformée, et ce, en grande partie par son action. En effet, non seulement il avait coulé une des pièces maîtresses du dispositif ennemi, mais de nombreux pilotes et appareils japonais avaient été foudroyés au décollage ou juste avant par la destruction du Zuikaku.
L'efficacité du sous-marin et des bombardiers américains laissa aux sous-marins de l'US Navy la portion congrue en terme de proies. Soit 2 croiseurs et 1 pétrolier ce qui acheva de transformer une déroute en humiliation car les submersibles américains refusèrent longtemps de lâcher la flotte ennemie en retraite.
La cruelle bataille de la Mer des Philippines fut rapidement surnommée « La grande boucherie des Mariannes ».
La victoire était néanmoins totale pour les Alliés au final. Les Japonais avaient perdus 3 portes-avions et, surtout, une centaine de pilotes péniblement formés durant les mois précédents.
Blaison et son équipage, après être rentrés à Eniwetok, leur nouvelle base, reçurent la plus haute décoration de chaque pays allié, mais bien évidemment, ce fut la « Légion d'Honneur » remise par Mandel qui leur fit le plus chaud au cœur.
Mais Hollywood dans les décennies suivantes fit de l'équipage du Saint-Mihiel le véritable héros de la bataille...
À l'inverse, Yamaguchi, s'estimant déshonoré par cette déroute, met fin à ses jours. Il est remplacé par l'Amiral Toyoda tandis que Nagumo est « muté » à un poste de terrien aux Philippines.
Désormais, l'Aéronavale japonais ne compterait plus, mais ça, un certain « Bull » l'ignorait encore…
Certes, la victoire sur mer était totale, mais l’enfer s’abattait sur les terriens qui prenaient d’assaut la « barrière infranchissable ». En quelques mois, les hommes d’Hiro Hito avaient lourdement fortifiés Saipan et Guam, obligeant les Américains à nettoyer position par position les 2 îles.
En Juillet 1944, Winston Churchill et Georges Mandel (accompagnés d’Anthony Eden, de Charles de Gaulle et de Joseph Paul-Boncour) se rendent en urgence à Moscou afin de s'entretenir avec Staline de la situation dans les Balkans et en Europe de l'Est, consécutivement à l’avancée rapide des Soviétiques dans les Balkans, suite au retournement roumain (lui même accéléré par la destruction du groupe d’armée centre lors de l’opération Beria). L'entretien est nettement plus tendu que les précédents, Staline se montrant intraitable sur le maintien de Tito au pouvoir en Yougoslavie (assimilant les Tchéniks, et au-delà Pierre II, à des Fascistes ne valant guère mieux que les Nazis), son rejet du gouvernement Sikorski concernant la Pologne (les Polonais n'ont-ils pas pactisé avec Hitler lors de « l'affaire » Katyn ? Sikorski n'est-il pas à la tête d'un État ayant participé, aux côtés de l'Allemagne, au démantèlement de la Tchécoslovaquie ? ) tout en critiquant « l'alliance » entre Londres et Alger d'un côté et le roi qui nomma Mussolini Président du Conseil de l'autre…
Après cette diatribe, le Vojd fait dresser une carte de l'Europe sur son bureau. La carte d'une Europe qu'il a déjà redessiné ! Les 2 dirigeants occidentaux peuvent voir que non content d'annexer de nouveau à l'URSS les territoires polonais à l'est de la ligne de démarcation définie par Molotov et von Ribbentrop en 1939 ainsi que les États baltes, le dirigeant soviétique incorpore également la Ruthénie subcarpatique, territoire tchécoslovaque envahi par les Hongrois en 1939 à son pays. Le Tyran rouge compte également dévorer la Carélie finnoise et la Moldavie roumaine.
Mais, c'est en tournant leurs yeux vers l'ouest que le premier ministre britannique et le chef du gouvernement français faillirent attraper une syncope…
Non seulement un immense trait rouge longeant l'Elbe, suivant la frontière entre la Tchécoslovaquie et la Bavière, coupant l'Autriche en deux puis longeant la frontière italo-yougoslave (une seconde ligne séparant l'Albanie et la Grèce de la Yougoslavie et la Bulgarie) tranche l'Europe en deux mais tous les territoires allemands à l'est de l'Oder et de la Neisse occidentale sont incorporés à la Pologne !
Le Français et le Britannique protestent. Churchill conclut « qu'il ne faut pas trop gaver l'oie polonaise de terres allemandes, car elle risque une indigestion », propos auxquels Staline répond en expliquant que « le problème des nationalités n'est qu'une question de transport, Messieurs »…
Certes Churchill était prêt à accepter une influence russe en Europe de l'Est ainsi que certains arrondissements territoriaux à l'URSS (ne s'était-il pas félicité de l'invasion de la Pologne orientale par Staline en 1939 ?) mais il ne voulait certainement pas d'un empire totalitaire stalinien sur la moitié de l'Europe !
Les dernières discussions ne furent que de pures formes, Chuchill et Mandel ne faisant même pas semblant d’acquiescer lorsque Staline proposa un gouvernement allemand post-nazisme dont les membres seraient à moitié pris parmi ceux du « Comité de l'Allemagne libre » pro-soviétique, pour l'autre désignés par les Occidentaux (les Français ayant leur propre comité de l’Allemagne libre...), ce qui donnerait à Staline autant d'influence sur la nouvelle Allemagne que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France réunis ! En rentrant à Londres, le premier Ministre commença la planification de l'Opération « Unthinkable », de l'Impensable…
Rien moins qu'une Troisième guerre mondiale contre l'URSS sur les cendres encore fumantes de la Seconde !
Mais pour Churchill, comme pour les Français rapidement mis dans la confidence (Roosevelt, jugé trop proche « d'Uncle Joe », n'étant quant à lui pas encore informé), l'« Impensable » ne doit être qu'un ultime recours.
Dans le même ordre d'idée, les dirigeants britanniques et français, s'ils rejettent toute idée d'accord avec les dirigeants nazis dans l'optique de la future opposition entre l'Occident et l'URSS (et c'est plus généralement une opposition au moindre accord avec l'Allemagne en ce qui concerne Mandel. D’ailleurs, c’est en rentrant de Moscou que les 2 dirigeants commencent à envisager une sortie de guerre « honorable » pour le Japon impérial ! D'ailleurs, le premier ministre japonais Higashikuni était un opposant à la guerre.
Ce n'est pas comme si l'on allait négocier avec Tojo !
D'ailleurs, les Franco-Britanniques laissent comme concession principale le maintien de l'institution impériale accompagnée du respect de l'intégrité territoriale de la métropole japonaise. De Gaulle propose également, comme unique entorse à la déclaration du Caire (si on excepte que le Japon ne se rendra donc pas sans conditions), de laisser au Japon impérial ses îles du Pacifique, « des poussières » comme il les qualifie lui même, « qui permettront aux Japonais de garder le plus important pour eux, la face ».
Quant au reste de l'Empire que s'est taillé le Japon depuis la Restauration Meiji, la puissance nippone devra évacuer l'ensemble de ses conquêtes, que ce soit dans le Pacifique ou en Chine, mais également restituer la Mandchourie à la Chine et évacuer la Corée.
Mais le maintien de l'intégrité territoriale du Japon même signifie que l'Empire du Soleil levant conserve les îles Kouriles et Formose mais surtout, et cela ne plaira pas à Staline, la préfecture de Karafuto, le sud de l'île de Sakhaline, conquise par le Japon lors de la guerre Russo-Japonaise de 1904-1905…
Les Américains ne furent convaincus, comme on l’a vu, qu’à un prix insoutenable. Des milliers de morts et 4 mois pour « nettoyer » Guam et Saipan de toute présence japonaise puis, bien entendu, le désastre philippin.
Mise à jour, Hitler survit au 20 juillet
Dernière édition par Emile Ollivier le Mar 31 Mar - 13:51, édité 2 fois
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
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Re: Le miracle de la Maison Yamato
Le sort du Mandchoukouo
2 février 1945 : L’Empereur du Japon vient d’annoncer à mots fleuris, la reddition « inconditionnelle » de son armée.
Un général japonais n’est pas du tout surpris.
Son nom, Ichiwara Kanji , commandant l’armée du Guandong, stationnée en Mandchourie.
Nommé auprès de Pu-Yi, l’Empereur fantoche du Mandchoukouo, par le gouvernement Higashikuni après la chute de Tojo, il était en liaison directe avec le grand État-major impérial de Tokyo et donc entièrement au fait des manœuvres de celui-ci en vue de sortir le Japon de la guerre « la tête haute ».
Fervent défenseur du panasiatisme, il porte une énorme responsabilité dans la genèse de l’expansionnisme Showa en Asie. Cependant, les excès de Tojo ont fait de lui un « modéré », parfaitement apte à servir le Japon d’Higashikuni.
Son rêve est maintenir l’État mandchou dans le contexte de ce qui sera connu au Japon comme le « Kiseki no heiwa » 奇跡の平和
La paix miraculeuse..
Pu-Yi commence donc par proclamer à la radio l’indépendance de son Empire, sous le nom d’Empire mandchou, avec l’accord d’Ichiwara.
Mais les Américains protestent avec véhémence auprès du gouvernement de Tokyo. Ils menacent même de déclarer la paix rompue !
Tokyo cède, la survie de l’Empire mandchou n’étant pas sa priorité, d’autant que le gouvernement impérial « négocie » le maintien de Formose dans le nouveau Japon, arguant qu’elle n’est pas incluse dans les territoires à rendre à la Chine selon la Déclaration du Caire car annexée dès 1895 (L’administration Dewey acceptera d’écorner sur ce point la déclaration du Caire justement en utilisant ce prétexte. Tchang, de nouveau englué dans la guerre civile, n’ayant pas vraiment les moyens de protester…).
Ichiwara prépare alors à contrecœur le retour de la Mandchourie à la République de Chine. Déjà, il ordonne à ses hommes du Guandong d’abandonner leurs armes lors de leur retrait pour les laisser à la disposition des Mandchous, afin qu’ils puissent négocier dans de meilleures conditions.
Profitant du chaos engendré par le soudain arrêt des combats, Mao s’est emparé d’une bonne partie du Mengjiang, l’État mongol pro-japonais, depuis sa base de Yan'an.
Ichiwara, soucieux de montrer son anti-communisme et donner du poids à la cause mandchoue, prépare, avant son retour au Japon, des plans pour que les troupes de l’Empire défunt lancent une contre-attaque pour repousser en partie Mao de sa conquête.
Bien évidemment, les Mandchous répondront à une supplique de Demchugdongrub, le prince mongol et chef de cet autre État fantoche japonais en Chine.
Histoire de se donner un prétexte...
La contre-attaque est un relatif succès mais allume l’incendie chinois qui n’en demandait pas tant !
Suite à cette victoire, Pu-Yi obtient lors des négociations, l’intégration des forces mandchoues à l’armée républicaine/nationaliste avec maintien des grades ce qui va au-delà d’une simple amnistie des cadres.
La réintégration à la Chine étant actée, Pu-Yi abdique et renonce pour lui et ses descendants à toute prétentions sur le trône mandchou et a fortiori chinois.
Rapatrié au Japon, il reprendra sa vie de dandy et d’homme du monde aux côtés de son épouse.
Dès l’accord secret conclu, les Américains organisent un gigantesque pont aérien pour transporter l’armée chinoise vers les principales villes de Mandchourie.
La Mandchourie, riche en ressource, offrira un excellent pion à l’armée de Tchang dans sa future lutte contre Mao.
Quant à la communauté russe blanche installée en Mandchourie, elle émigre aussi largement au Japon. Elle fondera le quartier de New St Petersburg à Tokyo et fournira des barbouzes au Régime Showa.
Le plus connu de ces derniers sera le tristement célèbre Grigori Semenov, à la fois chef mafieux et d’une troupe d’hommes de main au service de l’Empereur du Japon.
Dernière édition par Emile Ollivier le Mer 1 Avr - 11:20, édité 3 fois
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