Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (quatrième partie)
Le SO-I était le croiseur ultra-léger embarqué par le Sotala. L'engin ressemblait à une sphère de 60 mètres de diamètre. Son bourrelet de propulsion le rendait capable de développer une accélération de 500 km/s ². Contrairement aux classiques parasites qui se trouvaient à bord des autres croiseurs lourds de même classe, il s'agissait d'un véritable vaisseau autonome ayant près de 100 000 années-lumière de rayon d'action.
Lors de l'attaque des Topsides le vaisseau n'avait pas été touché directement. Pour autant cela voulait-il dire qu'il était intact ? Il n'existait qu'une manière de s'en assurer.
À bout de souffle, peu habituée à courir dans les escaliers de secours, Zherna arriva dans une coursive envahie de fumée. La bande transporteuse ne fonctionnait plus et seuls quelques luminaires sur batterie, disposées de loin en loin, lui permettait de voir où elle allait. Une explosion secoua le Sotala agonisant et manqua de la jeter à terre. Encore une chance que la gravité artificielle continue à fonctionner, mais il était moins qu'assurée que cela continue très longtemps.
Plusieurs cloisons étanches sortaient à moitié de leurs alvéoles, mais se trouvaient bloquées, témoignant que les systèmes de secours de ce niveau souffraient d'une panne totale. Au bout du couloir métallique la porte fermant le hangar 1 était close. La jeune arkonide pressa le contact d'ouverture sans que rien ne se passe... rien d'étonnant. Zherna ouvrit le panneau sous le bouton, dévoilant une manivelle qu'elle se mit à tourner. Nouvel échec ! Par acquis de conscience, l'Arkonide examina le vantail de plastométal. L'alliage plastifié était déformé et ce seul signe suffit à inquiéter vivement la commandante. Elle referma le casque de son scaphandre spatial et tira un thermoradiant T-15 de son ceinturon. Le rayon frappa la porte bloquée, découpant péniblement l'épais panneau.
Zherna put ensuite entrer dans le hangar pour constater que ses craintes étaient fondées. Une explosion secondaire avait dévasté les lieux. Du matériel et des robots endommagés gisaient au sol tandis qu'un véritable mur de flamme léchait la cloison opposée.
Heureusement, le SO-I semblait relativement intact. Sa coque d'arkonite avait été conçue pour résister à bien pire. Lorsque Zherna commanda l'ouverture de l'écoutille inférieure, le sas glissa de côté et la rampe se déploya sans à coup.
Toutefois, arrivé dans le petit poste central, force fut de reconnaître que la situation n'était pas aussi idéale qu'il y paraissait.
Après avoir pressé quelques contacts pour lancer un test des machineries, la jeune femme constata plusieurs dysfonctionnements graves.
Zherna se rua aussitôt sur le poste de télécom. L'écran s'alluma sur le visage concentré d'Horzik, resté aux commandes de la Sotala.
- J'ai deux nouvelles. La bonne c'est que le SO-I est relativement intacte. La mauvaise, c'est qu'une explosion l'a fortement secoué et qu'il va falloir remplacer certaines pièces. Or, je ne vais pas avoir le temps de le réparer. Le croiseur se trouve dans un secteur menacé de destruction.
Horzik resta silencieux quelques secondes.
- Je sais pourquoi les Topsides ne nous ont pas achevés.
- Il leur faut une autre raison que le désir sadique de nous voir brûler vif ?
Le vieux savant négligea la répartie amer.
- Un petit vaisseau est sorti de l'hyperespace juste après l'attaque. Sa présence doit avoir rendu les lézards plus prudents.
Zherna soupira.
- Bien, c'est très agréable d'apprendre que vous avez résolu cette énigme. Seulement, cela ne nous avance guère.
- Bien au contraire, j'ai immédiatement pris contact avec les nouveaux arrivants, et leur engin est sur le point de nous aborder. Ce sont des Terriens, il semblerait qu'ils aient fui notre propre flotte de guerre à bord d'un chasseur quadriplace suite à la destruction de leur navire porteur. Nous pouvons nous estimer heureux qu'ils aient capté l'appel de détresse automatique du Sotala.
Des Terriens ? Zherna eut un moment de stupeur puis son cerveau-second lui rappela la présence du pseudo On-Tharu dans les parages de Topside. Le navire porteur mentionné par Horzik et cette copie de super-cuirassé ne pouvaient être qu'un seul et même vaisseau. Là où un esprit ordinaire ne verrait qu'improbables coïncidences à la présence de leurs trois astronefs de peuples différents au même endroit et au même moment, son secteur cérébral suractivé réunit les faits pour en tirer une conclusion parfaite. Les événements qui avaient eu lieu sur Topside étaient la cause de leur rencontre. Malgré les apparences, il n'y avait à leur réunion que peu de place pour le hasard.
Déjà Zherna reprenait.
- Ils veulent nous aider? Je ne comprendrais jamais les Terriens. Nous abattons leur vaisseau et il suffit de les appeler pour qu'ils viennent nous secourir. Enfin, cette fois je ne m'en plaindrais pas.
- Un instant...
Horzik s'éloigna mais il revint presque immédiatement devant la caméra. Il avait perdu une grande part de son calme.
- L'hésitation des Topsides a pris fin. Ils nous envoient leurs chasseurs. Heureusement, j'ai réussi à lancer quelques plateformes leucocytes pour nous défendre.
Il s'agissait d'un dispositif automatique de construction simpliste. Un canon léger -désintégrateur, thermoradiant voire même rayon tracteur - était monté sur un disque comprenant quatre propulseurs à impulsion. Un cerveau positronique assurait le commandement et un générateur de bouclier la protection de l'ensemble.
Comme les globules blancs, dont ils portaient le nom, ces défenses automatisées se chargeaient de repousser toute attaque. Bien que dotée d'une intelligence primaire, les plateformes étaient capables d'agir en groupe et de coopérer, les plateformes équipées de rayons tracteurs immobilisaient les adversaires, celles avec des thermoradiants abattaient les boucliers et tandis que les désintégrateurs les achevaient.
- Je vous laisse protéger le Sotala, je m'occupe des réparations du croiseur.
- Entendu.
Zherna rencontra les Terriens alors qu'elle était sortie pour chercher des pièces détachées dans le magasin du hangar. Quatre, comme l'avait dit son oncle, ils luttaient contre l'incendie qui menaçait le SO-I. Sans leur aide, elle n'aurait jamais pu terminer les réparations à temps. La commandante aurait du leur être reconnaissante. Pourtant, elle ressentait une irrationnelle bouffée de... colère ? Honte ? Sa fierté raciale la faisait regimber. C'était typique de sa caste, renommée pour son arrogance. C'était aussi assez classique de la relation entre le bienfaiteur et l'obligé.
Comprendre le caractère irrationnel de ses émotions ne suffisait pas à pousser Zherna à une plus juste vision des choses. La jeune femme se sentait irritée contre eux, elle n'arrivait pas à contrôler cette impulsion.
Occupée aux réparations du SO-I, Zherna n'écoutait que d'une oreille distraite les commentaires d'Horzik sur le déroulement du combat. La première vague de chasseurs avait été difficilement repoussée. Plusieurs appareils ennemis arrivés à portée du Sotala purent tirer sur lui. Leurs armes légères ne firent guère de dégâts, heureusement. Toutefois, au fur et à mesure que le savant programmait de nouvelles plateformes leucocyte, la défense du croiseur moribond s'étoffa et gagna en efficacité.
Finalement, Horzik envoya les leucocytes contre le croiseur lourd Topside. Ses thermoradiants firent le vide dans leur rangs, mais ils submergèrent ses défenses. En effet, bien que faibles individuellement, ces engins montraient leur vrai valeur lorsqu'ils attaquaient en bandes, pouvant même détruire les plus gros vaisseaux.
Alors que le vaisseau ennemi enflait en un nuage de gaz incandescent, Horzik monta à bord du SO-I avec les Terriens à sa suite.
Il se jeta sur le siège du commandant et lança immédiatement les machines, en dépit des icônes rouges qui s'allumèrent sur les écrans.
- Que faites-vous ? Le croiseur n'est pas encore prêt !
- On n'a plus le temps. La salle des machines est devenue une véritable fournaise. Dans quelques minutes, les générateurs vont exploser.
Blanche comme un linge, Zherna gagna le pupitre de l’ingénierie. L'un des Terriens assis derrière celui de l'armement avait commencé à tirer sur les portes extérieures du hangar.
- Horzik la propulsion principale est encore hors ligne, nous ne pourrons jamais nous éloigner assez avant l'explosion finale !
- Il faut tenter une transition hyperspatiale.
Zherna lui jeta un coup d'œil stupéfié.
- C'est de la folie.... il faut au moins atteindre 50% de la vitesse de la lumière pour déclencher l'effet d'évaporation.
- Oui, nous risquons de subir de gros dégâts, vous ne m'apprenez rien.
Alors que le croiseur ultraléger décollait enfin, Horzik se tourna vers le Terrien qui leur avait frayé un chemin à coup de désintégrateur.
- Capitaine Carlin utilisez les rayons tracteurs pour capturer quelques plateformes, nous pourrions en avoir besoin.
Zherna attendit qu'ils se soient éloignés de quelques centaines de mètres de l'épave du Sotala puis se tourna vers le panneau du ferm-taàrk. Les indicateurs de flux étaient au plus bas.
- Immortels She'huan, protégez-nous !
Elle appuya résolument sur le bouton rouge de la transition d'urgence. Le poste centrale sembla se distordre et un voile écarlate noya sa vision. Ses nerfs insupportablement torturés, Zherna manqua de s'évanouir. Lorsque la commandante se tourna vers les écrans, le Sotala y apparaissait encore. Des explosions commençaient à le démanteler, crachant des gaz ardents et des plaques de blindages.
Un des Terriens, bien reconnaissable à ses tâches de rousseurs et ces cheveux d'une horrible couleur orangée, se tourna vers l'Arkonide, le visage déformé par la peur.
- Mais plongez-donc !
En dépit de la souffrance ressentie la première fois, Zherna pressa derechef le bouton. Un flash de lumière blanche effaça le SO-I, un instant avant que le Sotala ne se désintègre en un enfer nucléaire qui fit pâlir les étoiles.
Dernière édition par Anaxagore le Dim 26 Fév - 12:38, édité 1 fois
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
So-I ( SO- Un) Croiseur Ultraléger Arkonide :
Type : astronef sphérique
Diamètre : 60 mètres
Construction : bourrelet équatorial et 12 béquilles d'aterrissages
Propulsion : Propulseurs corpusculaire et antigravitation
Hyperpropulsion : ferm-taàrk
Accélération : 500 km:s ²
Armement offensif: 1 canon à impulsion, 12 désintégrateurs, torpilles nucléaires.
Armement défensif : projecteur d'écran type 1
Esquifs : embarque 4 engins de sauvetage et peux embarquer deux chasseurs
Équipage : 20 normalement; 6 dans le cas du SO-I ( Commandant : Zherna da Zoltral ; Officier scientifique/ chef d'expédition : Horzik da Zoltral ; artilleur : Jean Carlin ; Pilote : Matthew Osborn ; Géologue : Galetern ; Biologiste :Danens)
Croiseur topside
Type : astronef sphérique
Diamètre : 60 mètres
Construction : bourrelet équatorial et 12 béquilles d'aterrissages
Propulsion : Propulseurs corpusculaire et antigravitation
Hyperpropulsion : ferm-taàrk
Accélération : 500 km:s ²
Armement offensif: 1 canon à impulsion, 12 désintégrateurs, torpilles nucléaires.
Armement défensif : projecteur d'écran type 1
Esquifs : embarque 4 engins de sauvetage et peux embarquer deux chasseurs
Équipage : 20 normalement; 6 dans le cas du SO-I ( Commandant : Zherna da Zoltral ; Officier scientifique/ chef d'expédition : Horzik da Zoltral ; artilleur : Jean Carlin ; Pilote : Matthew Osborn ; Géologue : Galetern ; Biologiste :Danens)
Croiseur topside
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Anaxagore- Messages : 2234
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Mais de rien !
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (cinquième partie)
Toutes les espèces humaines descendaient des Lemuu, fondateurs de l'Empire de la Première Humanité. Voilà ce que racontait la légende.
Pendant longtemps, les Arkonides ne s'étaient pas étonnés de rencontrer des humains sur diverses planètes. Adaptés à leurs nouveaux mondes ces derniers présentaient un aspect souvent fort différent de celui des arrogants Stellaires qui venaient de les découvrir. Mais le Taï Ark'Tussan avait connu plusieurs périodes d'expansion et de régression. Des expéditions de colonisation avaient été oubliées. Les Arkonides se persuadèrent donc qu'il s'agissait de descendants de colons installés sur ces mondes par leurs propres ancêtres.
Cependant, progressivement, l'archéologie et la génétique effritèrent cette vision du monde. Nombre d'espèces humanoïdes présentaient des mutations qui étaient le résultat de divergences opérées sur une période de temps dépassant 75 000 ans... Or, les chronologies arkonides ne remontaient que de vingt-quatre mille ans dans le passé.
De plus, les ruines découvertes sur de nombreux mondes témoignaient de l'existence d'un empire qui avait précédé celui des Arkonides. Plus vaste, plus puissant, il aurait également jouis d'une technologie nettement plus avancée.
Cependant, archéologues et généticiens n'eurent guère d'échos et leurs découvertes furent soigneusement enterrées. Telle était la morgue des Arkonides. Incapables d'accepter une position "inférieure", ils préféraient éteindre la vérité que de se remettre en question.
Terriens et Arkonides descendaient donc des Lemuu. Toutefois, leur parenté était relativement lointaine. Bien que les deux espèces soient interfécondes, le squelette d'un Arkonide différait de celui d'un Terrien par le volume crânien de 20% supérieur qui lui donnait un aspect plus allongé. Mais aussi par la cage thoracique, car les extraterrestres avaient une plaque osseuse à la place des côtes.
Au niveau des organes, la principale différence était l'existence d'un deuxième cœur qui permettait un meilleur contrôle de la pression sanguine, et qui jouait également un grand rôle dans le système immunitaire. Le cerveau plus volumineux, présentait également de fortes différences. Ces dernières favorisaient les extraterrestres, en particulier elle expliquait leur forte résistance aux chocs de natures hyperphysiques.
Zherna émergea progressivement d'un évanouissement douloureux. Ses nerfs irradiaient de souffrance. Elle dérivait, incapables de sortir de ce néant visqueux pourtant... "Ouvre les yeux, tu es probablement en danger ! Réveille-toi". Cette voix ne touchait pas ses oreilles, s'exprimant directement dans son esprit. " Tu souffres des effets du ferm-syndrome !" Le ferm-syndrome... le mal de l'hyperespace. "Oui, une transition ratée en est à l'origine, rappelle-toi ! "
Une brève brûlure au creux du bras fit tressaillir la jeune extraterrestre. Ses yeux s'ouvrirent par réflexe. Un robot médecin- créature déliée qui flottait au-dessus du sol- s'éloigna d'elle. La voix mentale de son cerveau second continuait de résonner en Zherna. " Tu dois te secouer, nous sommes peut-être en danger !"
L'effet du médicament injecté par le robot-médecin faisant son effet, la commandante regarda autour d'elle. Le poste-central du SO-I était envahis de fumée, et des automates de la taille et de la forme de rats sortaient de sas au ras du sol, glissant d'un panneau à un autre pour réparer les dégâts de leur transition raté.
Les écrans se rallumaient les uns après les autres, permettant de distinguer l'environnement extérieur. Ils étaient dans un système planétaire différent de celui où ils avaient affronté le croiseur topside. On pourrait croire qu'un voyage aléatoire en hyperespace aurait des chances très faibles de faire aboutir un navire dans un nouveau système. Seulement, les étoiles déformaient l'espace-temps autour d'elles, attirant les corps en déplacement. Il s'agissait même du principal danger en cas de ferm-transition. Le vaisseau pouvait émerger à l'intérieur d'une planète, attiré par sa masse.
Poussant son oncle, encore évanouis, Zherna manipula des commandes sur la console principale. Le cerveau-P lança un programme d'analyse des astres proches. La réponse ne tarda guère. La plongée hyperspatiale les avait déplacés de seulement cinq années-lumière.
Un gémissement lui fit tourner la tête. Horzik venait de se toucher le visage d'une main tremblante. Ses yeux vitreux parcourent le central. La climatisation réparée se remit en route, chassant la fumée. Une après l'autre, les diodes dispersées sur les commandes tournaient au vert.
- Que...
Il s'arrêta, écoutant la voix intérieure de son secteur cérébral suractivé, puis poursuivit.
- Quel est l'ampleur des dommages ?
- La propulsion principale est toujours hors-service et... notre armement, notre bouclier sont en cours de réparation...
Les doigts de Zherna courraient sur le clavier, un hologramme représentant le schéma intérieur du SO-I apparut. Le Ferm-taàrk pulsait en rouge clignotant.
- ... panne complète de l'hyperpropulseur...
Zherna grimaça à la vue d'une autre icône rouge qui pulsait sur la reproduction simplifiée du poste de commande. Elle tourna le regard vers la console de communication sur laquelle était affalé un terrien toujours sans conscience. La plupart des voyants de contrôle étaient éteints.
- Panne complète de l'hyper-émetteur.
Le savant arkonide se leva en grimaçant de douleur et marcha difficilement jusqu'au poste de communication. Il demanda un diagnostique à l'ordinateur intégré au pupitre. Il acquiesça pensivement en lisant la réponse.
- Les mivelum ont été détruits lors de la transition.
Les premières radios utilisaient des cristaux de germanium pour obtenir l'effet transistor. De manière similaire, les hyperémetteurs se servaient d'hypercristaux de couleur bleu, que l'on appelait mivelum. Ils permettaient de transformer les processus 3D en processus 5D grâce à leurs capacités de noyaux en matière pseudo hyperénergétiques définis. Comme tel, de leurs affinités avec les phénomènes relevant de l'hyperphysique naissait leur utilité comme... leur vulnérabilité.
- L'hyperchoc que nous venons de subir...
Horzik approuva.
- Oui un phénomène d'hyperimpedance a du se produire neutralisant la constance hyperphysique de ces matériaux. Le Ferm-taàrk ne fonctionne plus pour la même raison.
- Zherna restez ici, je vais vérifier que nous ayons des hypercristaux de rechange. Normalement, ils sont protégés dans des containers isolants et ne devraient pas avoir subis d'avanies.
- D'accord, mais... notez bien que je ne m'inquiète pas des Terriens, toutefois est-ce normal qu'ils n'aient toujours pas repris conscience ?
- Notre espèce pratique le déplacement hyperspatial par transition depuis des milliers d'années. Cela a probablement augmenté notre résistance. Vous devriez vous en occuper.
- Grand merci... je me passerais bien d'avoir à jouer les infirmières avec eux.
Horzik sourit, involontairement amusé.
- Vous êtes pourtant celle qui s'est émue de leur état.
Zherna montra ses mains vides dans un geste de déni.
- Aucunement, ces barbares sont déjà assez pénibles. C'est juste que la dernière chose dont nous ayons besoins en ce moment est bien des complications supplémentaires.
Son oncle souriait toujours en quittant le poste centrale. La jeune femme fronça les sourcils, puis s'assit au poste abandonné par le savant. Mieux valait ne pas perdre son focus. L'important était de remettre en fonctionnement les armes, les boucliers et la propulsion. Les robots continuaient à réparer autour d'elle et Zherna se concentra sur les possibilités offertes par les astres en orbite autour de l'étoile. La deuxième planète offrait un mélange gazeux respirable sans équipement. Nonobstant que... la température était particulièrement basse. Seule une mince bande autour de l'équateur offrait un climat tempéré. À hauteur des tropiques la température moyenne affleurait déjà le 0° C. Au niveau du 50° parallèle, elle descendait en dessous de - 40.
Un bruit la fit se retourner, l'un des Terriens se relevait péniblement, son visage était blanc comme de la craie. Il se tenait la tête à deux mains en gémissant.
- Oh... j'ai l'impression que l'on me tape sur la tête avec un marteau de forgeron.
- Probablement un trouble circulatoire provoqué par la pression du sang dans votre cerveau, observa Zherna. Nous autres, les Arkonides, n'avons jamais de migraines.
Le Terrien se rassit péniblement et fouilla dans le nécessaire de survie intégré à son scaphandre pour en tirer une pilule blanche qu'il avala.
- Vous avez de la chance, Terrien, votre encéphale primitif a résisté au choc. J'espère qu'il en est de même pour vos compagnons. Trois barbares réduits à l'état d'idiots bavant, voilà quelque chose que j'aimerais ne pas voir à bord d'un vaisseau que je commande.
- Je m'appelle Jean Carlin, je suis capitaine dans l'astromarine solaire.
- Oui, faisons montre de civilité, et présentons-nous dans les formes. Zherna princesse da Zoltral, Vere'athor de la flotte du Taï Ark'Tussan.
- Vous avez un rang bien élevé pour commander un simple croiseur lourd.
- Et bien, c'est ainsi !
Carlin grimaça et passa la main dans ses cheveux bruns et courts. Il examina ses compagnons qui commençaient aussi à se réveiller.
- Vous faisiez partie de la flotte qui a attaqué le "Kubilai khan" ?
- Je suppose que c'est le véritable nom du pseudo On-Tharu. Non, le Sotala est... était un navire de réserve qui a été réactivé pour une mission de sauvetage. Toutefois, comme nous étions présents dans les parages de Topside, le Régent nous a chargés d'intercepter un croiseur Topside.
Zherna raconta rapidement leurs mésaventures. Le rouquin avait repris conscience en jurant puis s'était tu, tancé par son supérieur. Comme elle achevait son récit, il le présenta sous le nom de Matthew Osborn. Le blond qui gémissait dans son sommeil s'appelait Daenens et était biologiste. Le dernier membre de l'équipage du chasseur terrien était un géologue appelé Galetern.
La commandante acquiesça à l'énoncé des noms.
- Bien et pourquoi des Terriens se trouvaient à patrouiller dans l'Empire Arkonide ? Un géologue, un biologiste et deux militaires... que cherchiez-vous ?
Comme Osborn et Carlin se regardaient indécis, elle sourit ironiquement.
- Je ne vous demande pas de m'expliquer que le Kubilaï Khan s'est posé sur Topside pour effacer les comptes-rendus de votre première rencontre avec les lézards, je le sais déjà ! Non, je me demande quelle est votre propre mission. Si vous aviez eu un technicien en hyperénergie, j'aurais déduis que vous étiez de ceux qui ont installé le Générateur de Champ d'Hyper-interférence qui a coupé les liaisons entre Arkonis et Topside.
Les deux hommes semblaient frappés par la foudre et Zherna éclata de rire.
- N'ayez crainte, je connaissais ce détail il y a déjà plusieurs mois et je n'ai rien dit au Régent. Je suis une princesse Zoltral, ma famille n'est pas l'ennemie de votre précieux Rhodan. De plus.... je commandais un vaisseau au moment de l'attaque de votre base d'Elgir. Je ne voudrais pas voir la Terre... ou n'importe quel autre monde porteur de vie intelligente, transformé en brasier nucléaire par un cerveau positronique frappé de démence.
Les Terriens hésitaient encore, toutefois leurs scrupules passèrent au deuxième plan lorsque la voix du KSOL s'éleva dans les haut-parleurs.
- Attention, influx énergétique de repérage en provenance de la planète 2 : radiations radars et faisceau lidar sur des fréquences compatibles avec la conduite de tir d'une artillerie anti-orbitale.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (sixième partie)
Le cerveau second d'un Arkonide, éveillé par des chocs hyperénergétiques, était un bienfait discutable. Vivre jusqu'à sa mort avec un secteur cérébral suractivé qui commentait chacune de vos décisions devenait vite pénible.Toutefois, Zherna n'était en vie que grâce à l'aide continuelle de l'intelligence logique qui lui murmurait sans cesse des conseils. Les Terriens furent stupéfiés par la vivacité de réaction d'une de ces Arkonides lymphatiques. Elle arracha Danens au fauteuil et bascula plusieurs contacts. La commandante se mit aussitôt à parler en Satron.
- Ici So-I port d'attache Arkonis II, nous sommes un véhicule de sauvetage. Notre vaisseau porteur a été victime d'un naufrage. Notre propulsion, nos boucliers et notre armement son non-opérationnels ! Si vous nous recevez, venez-nous en aide. Vere'athor Zherna da Zoltral, terminé !
Une minute s'écoula puis un message audio retentit en réponse, l'écran restait envahi de neige statique.
- SO-I, message reçu. Restez en attente.
Bien que s'exprimant parfaitement dans la langue vernaculaire du Grand Empire, la voix était froide, teintée d'une pointe de mépris.
""Rester en attente" ! Voilà qui promettait. Le factionnaire qui avait répondu, demandait probablement des instructions à un supérieur. Au moins, pour le moment personne ne leur tirait dessus.
L'écran de communication s'alluma. Un humanoïde aux cheveux roux apparut. Il portait une combinaison spatiale noire et une chaîne de métal autour du cou, portant une plaque de cristal... un insigne de grade probablement.
- Je suis le nos'ianta Mahoris da Laak.
Zherna tressaillit... nos'ianta ? C'était un grade arkonide... nos'ianta ou plus exactement moas nos'ianta c'était un officier de rang inférieur... mais ce terme d'arkona archaïque n'était plus en usage. Dans la flotte arkonide moderne il était à présent remplacé par le moas naatoris ! Le changement de terminologie datait de la réorganisation de la flotte au début du règne de l'empereur Gnozal V... il y a plus de dix mille ans.
- Zherna da Zoltral, j'assume le commandement de ce vaisseau.
- Êtes-vous en mesure de repartir rapidement par vos propres moyens ?
- Un instant ! Mon oncle ?
Dans le circuit de communication interne, la voix d'Horzik se fit entendre.
- Malheureusement, le ferm-taàrk ne peut être réparé, les hypercristaux de réserve ont perdu leurs propriétés quintidimentionnelles.
Le nos'ianta eut un mouvement d'acquiescement de la main. Un geste typiquement arkonide, ne put s'empêcher de remarquer Zherna. D'ailleurs, les yeux de l'officier avaient la même teinte topaze que les siens. Cela seul aurait suffit à lui faire comprendre qu'ils appartenaient à la même espèce. Une colonie perdue ? Dans ce cas, leurs derniers contacts avec le Taï Ark'Tussan datait d'avant la guerre des Méthanés, à moins que les habitants aient le goût de l'archaïsme.
Déjà Mahoris da Laak reprenait la parole.
- Votre propulsion normale et vos armes peuvent être réparées rapidement ?
Zherna n'avait pas besoin de l'impulsion lancée par son cerveau second pour comprendre que sa réponse était très importante.
- Les réparations sont en cours.
- Une bonne chose pour vous. Connaissez-vous les Fantans ?
Le changement de sujet surprit la commandante, mais sa mémoire eidétique surstockée grâce à l'enseignement par hypnose lui permettait de répondre à cette question.
- Ce sont des non-humains originaires du secteur de Lumiara à moins de trois cent années de lumière d'ici. Ils ressemblent à des cylindres aux extrémités arrondies, ils ont six membres à la fois mains et bras irrégulièrement répartis et des tâches sombres dispersées sur leur peau qui sont des organes servant soit à la vision, soit à entendre. Ils se reproduisent par clonage naturel. Réunis en clans d'individus partageant les mêmes caractéristiques génétiques, ils voyagent dans des navires en forme de sablier pour collecter le besun... c'est à dire l'unité de valeur des Fantans.
- Et vous savez que le besun n'est rien d'autre que des objets, des personnes ou des événements spéciaux qui ont une grande valeur culturelle chez les peuples où ils sont volés ?
- Je le sais, nos'ianta Mahoris.
- Et bien, Urdnir, notre planète, est devenue une source de besun pour les Fantans. Si vous ne pouvez pas quitter le système planétaire vous allez être attaqués. Toutefois, si vous repoussez ces voleurs, vous pourriez espérer recevoir notre aide pour les réparations de votre engin.
"Étrange" nota le cerveau-second de Zherna " les habitants d'Urdnir demandent notre aide - de manière déguisée - et vu leur arrogance cela doit beaucoup leur coûter. Mais nos détecteurs signalent l'existence d'une puissante base fortifiée qui n'aurait normalement aucune peine à détruire les cargos des Fantans. Clairement, le groupe que représente Mahoris da Laak ne contrôle pas ces armes. Il y a là un hiatus que nous devons comprendre."
- Je vous remercie pour votre avertissement nos'ianta, nous allons accélérer les réparations. Quelles sont les forces ennemies ?
Mahoris da Laak resta parfaitement maître de lui-même, mais une étincelle de soulagement passa dans son regard.
- Deux cargos Fantans, chacun transporte plusieurs escadrons de chasseurs en forme d'anneau. Le cockpit est armé d'un thermoradiant, le cercle est un énorme projecteur de rayon tracteur qui sert à la collecte du besun. Chaque chasseur peut arracher de terre un monument entier.
- Nous disposons de quelques plateformes de défense automatisées. Je vais les mettre en alerte. Je vous prie de m'excuser d'écourter notre entretien, mais le temps presse. Famal'gosner, nos'ianta Mahoris da Laak.
- Famal'gosner, vere'athor Zherna da Zoltral.
Jean Carlin jeta un regard inquiet à Zherna. Cette dernière était raide, figée, toutefois ses mains se serraient convulsivement.
- Urdnir ? Mais... combien ?
- Vous allez bien ?
La commandante quitta le fauteuil sans s'occuper du Terrien. Elle leva les yeux vers les haut-parleurs qui reliaient le poste central au département technique où se trouvait son oncle.
- Horzik ? Vous m'entendez ?
- Parfaitement, vous pensez à la même chose que moi ?
- Les Arkonides étaient roux à l'origine ! Il y a combien de temps ?
Il y eut une pause puis le vieux savant se manifesta.
- Oui, nos ancêtres étaient roux. À quelle époque ? Vers 3000 da Ark, ils émigrèrent d'Arkonis III, vers Arkonis I au début de Zarakhgoth- Votanii (l'âge archaïque). Les Arkonides d'alors étaient encore roux. C'est le climat plus chaud d'Arkonis I qui est à l'origine de notre apparence actuelle. Nos cheveux plus pâles réfractent la lumière du soleil et nos secrétions lacrymales abondante protègent nos yeux des rayons aveuglant.
- Ils seraient donc arrivés il y a dix-huit mille ans ? Non... Urdnir...
- Vous avez raison, Zherna, Urdnir est l'ancien nom de l'amas stellaire Thantur-Lok, où se trouve Arkonis. Et la nouvelle appelation a été adoptée en 80 da Ark.
Osborn se tourna vers Carlin.
- Tu ne crois pas que l'on devrait se hâter de remettre le croiseur en état plutôt que de discuter histoire ? Je me souviens que Perry Rhodan a détruit un cargo Fantan avec la Good-Hope, qui était un vaisseau de même type que le So-I. Mais il avait attaqué par surprise. Et là on va être face à deux appareils fantans.
- Chut !
Jean Carlin se mit un doigt en travers de ses lèvres.
- Matt, si tu te retrouvais en orbite d'une planète et que tu avais un contact radio qui commençait par " Ave, ici le centurion Grachus Decimus Curius soyez les bienvenus dans l'Empire Romain" tu te sentirais comment ?
Dernière édition par Anaxagore le Lun 13 Mar - 21:31, édité 2 fois
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Collectionneur a écrit:Il faut appeler le docteur Who ?
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (septième partie)
Il y avait bien deux vaisseaux-mères fantan, en forme de diabolo (deux cônes réunis par leurs pointes) ils mesuraient 400 mètres de long, avec un diamètre maximale de 300 mètres au niveau des bases des cônes et de seulement 30 mètres au niveau de l'étranglement entre ceux-ci.
Osborn s'était installé devant l'orgue à feu qui commandait à toutes les armes du So-I, mais les indicateurs des armes étaient encore au rouge. Daenens et Galetern, respectivement aux détecteurs et aux communications, avaient plus de chance. Leurs instruments avaient moins soufferts et étaient déjà partiellement opérationnels. Carlin assis dans le fauteuil du pilote, grimaçait car les propulseurs et les anti-g étaient toujours hors lignes. Le vaisseau, en chute libre, était une cible plus que facile pour les Fantans.
Horzik était le seul membre de l'équipage qui ne se trouvait pas dans le poste central. Un étage au-dessous, il aidait les robots à réparer la propulsion. Ceux-ci, surgissaient de conduits au raz du sol, et filaient un peu partout dans la pièce. De la taille de gros, rats, ils se déplaçaient grâce à un coussin magnétique et déployaient toutes sortes d'outils de précisions, soudant, remplaçant des pièces par d'autres issues des magasins.
Les effets de leur empressement à réparer le croiseur ultraléger se voyait sur un écran qui montrait un schéma du vaisseau. Des sous-systèmes passaient du rouge brique à l'orange. Le cerveau positronique de bord estimait que les boucliers seraient opérationnels au régime minimum d'ici dix minutes, l'armement suivrait cinq minutes plus tard et la propulsion dans l'espace einsteinien le serait d'ici une demi-heure.
Daenens jura.
- Hostile 1 lâche des chasseurs.
Zherna, dans le fauteuil de commandement, bascula quelques contacteurs.
- Système de défense leucocyte activé.
Les plateformes d'armes se déplaçaient grâce à des propulseurs et embarquaient des armes légères. Coordonnées par la positronique du So-I, elles n'avaient heureusement pas souffert de leur plongée hyperspatiale catastrophique et se trouvaient prête au combat.
Chaque Leucocyte n'avait qu'une seule arme. Ceux dotés d'un générateur de rayon tracteur immobilisaient les chasseurs, le temps que les plateformes munies de thermoradiants abattent leurs boucliers, les désintégrateurs des dernières achevaient le travail.
L'affrontement se révéla rapidement déséquilibré. Certes, ils n'avaient que dix plateformes-leucocytes, mais leurs armes- légères- excédaient de très loin la portée de celles des chasseurs. Traquées par l'infaillible cerveau posistronique des escadrilles entières disparurent.
- Vous regrettez probablement de vous en être pris à un vaisseau d'Arkonis avec votre technologie de troisième ordre.
Le sourire de la commandante fit frémir Carlin. Comme tous les autres membres de l'équipage, elle n'était qu'un simple spectateur. Seulement, la jeune extraterrestre ne cachait pas le plaisir ressenti à voir ses ennemis se faire écraser.
Les Leucocytes étaient si efficaces qu'aucun ennemi n'arriva à portée jusqu'à ce que le bouclier du So-I soit rétabli. Et lorsque les armes purent faire feu, Matt Osborn n'eut qu'à désigner les cibles et choisir une méthode. Le KSOL se contenta d'intégrer les armes du vaisseau au réseau existant des plateformes. Dans les combats spatiaux, tout se passer trop vite pour que l'encéphale des êtres biologiques soit vraiment utile.
Puis la voix d'Horzik retentit dans les haut-parleurs.
- Les travaux sur les propulseurs sont pratiquement terminés.
Carlin jeta un regard sur les indicateurs lumineux de sa console. Le Cerveau testait justement les propulseurs.
- Nous sommes prêts à appareiller, commandante.
- Pilote, mettez le cap sur Hostile 1.
Le So-I entra immédiatement en phase d'accélération. Et le premier diabolo fantan sembla bondir vers eux.
- Artilleur, tir de concentration avec la batterie I, tir de harcèlement avec les désintégrateurs. Pilote, prêt à effectuer "Danse du derviche" (1).
La "Danse du derviche" consistait à mettre le vaisseau en rotation sur lui-même. Alors que la batterie polaire d'un vaisseau arkonide - généralement un canon à impulsion- pouvait tourner à 360°, les désintégrateurs formaient une couronne. Or, ces armes ne pouvaient tirer en continu. Faire tourner le vaisseau permettait de toujours aligner un ennemi avec un armement opérationnel.
Bien que les humains aient transmis leurs consignes au KSOL, seul ce dernier pouvait se charger de la manœuvre. Avec des vaisseaux qui pouvaient atteindre des vitesses de plus de centaine mille kilomètres par seconde et des armes qui frappaient à celle de la lumière, l'esprit humain était mille fois trop lent.
Sur l'écran, le cargo fantan ouvrit le feu avec des thermoradiants. Les rayons traquaient le croiseur ultraléger, frappant ses boucliers qui résonnaient comme une cloche. Les manœuvres d'esquive devinrent si violentes que les fauteuils transformables se changèrent en couchette tandis que d'épaisses sangles ligotaient les fragiles humains.
L'armement qui se déchaînait faisait vibrer la membrure et les coups portés par l'ennemi infligeaient des dégâts. Des gerbes d'étincelles sortaient d'appareils soumis à de fortes surcharges et des extincteurs noyaient des débuts d'incendies. Les robots-mécanos filaient en tout sens.
Sans les protections acoustiques des scaphandres de combat, les humains seraient devenus sourds vu le déferlement de décibels dans le poste central. Oppressés par une gravité qui atteignait parfois 10 G, les membres de l'équipage étaient au bord de l'évanouissement quand tout ce calma d'un coup.
La bataille avait durait moins d'une minute et demi... une éruption de plasma marquait la fin du premier cargo fantan. Laissant le temps aux humains de récupérer, et aux robots de réparer, le KSOL attendait de nouvelles instructions.
Tandis qu'un médi-robot s'occupait d'Horzik - évanouis sur la console de l'ingénierie- Zherna s'injecta un stimulant arra.
Ses doigts coururent sur les claviers devant elle. Les rapports de dégâts et le détail du combat s'affichait devant la commandante. Malgré l'intervention de chasseurs, dont quatre avaient été abattus, le So-I n'avait jamais été sérieusement inquiété.
- On recommence ! Même tactique !
Le croiseur ultra-léger accéléra. Ce fut aussi bref et aussi violent... moins d'une minute plus tard, le deuxième cargo devenait une éphémère nova.
(1) Il s'agit du nom que les Terriens donnent à cette manœuvre, je ne connais pas le nom arkonide.
Dernière édition par Anaxagore le Ven 24 Mar - 10:29, édité 1 fois
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Une image de croiseurs arkonides/terriens/tefrodiens/ lémuriens à la même échelle.
A l'extrême droite (le vaisseau en forme de haltère), le Sol vaisseau amiral de Perry Rhodan... quelques 1400 ans après l'époque de ma Fan-fiction. Ce genre de vaisseau n'existe pas encore.
A gauche, je ne suis pas sûr... trop petit pour une plate-forme Old-man ou une station paddler de type ka-Supertarif ou Ma-génial
Pour les autres c'est facile :
Par taille de droite à gauche :
60 m -> un vaisseau de même type que le So-I
100 m -> frégate
200 m -> croiseur léger
500 m -> croiseur lourd
800 m -> Croiseur classe Impériale (ou Astrée chez les Terriens, ou Tussan chez les Arkonides)
1500 m -> Supercroiseur de classe Univers ( ou Nolan chez les Arkonides)
1800 m -> Supercroiseur Lémurien
2500 m- > Ultracroiseur de classe galaxie, une classe terrienne qui n’apparaîtra qu'un peu plus de 400 ans après ma fan-fiction.
Les classes 60/100/200/500/800 existent chez tous les peuples.
La classe 300m (non représentée) n'existe que chez les Arkonides
La classe 1500 mètres n'existe que chez les Terriens et les Arkonides.
La classe 1800 mètres n'existe que chez les Lémuriens et les Téfrodiens.
La classe 2500 mètres n'existe que chez les Terriens.
Les Lémuriens sont les inventeurs de ses vaisseaux.
Leurs descendants arkonides et téfrodiens les ont copiés, et les Terriens ont copié les vaisseaux des Arkonides.
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (huitième partie)
Le SO-I n'avait pas à proprement parlé atterris. Il avait gagné un hangar creusé dans un glacier. C'est là que plusieurs officiers d'Urdnir les accueillirent... enfin si on peut parler ainsi, la réception avait été plus glaciale que la température ambiante.
Les paléo-arkonides étaient strictement hiérarchisés. Porteurs d'armures blanches adaptées au milieu polaire et de fusil à impulsion, les soldats entouraient des hommes vêtus de combinaisons chauffantes et de capes de diverses couleurs. Leur chef était un grand vieillard aux traits durs qui s'était présenté sous nom de Laccan da Llonet.
Habituée à l'arrogance de son propre peuple, Zherna se voyait pour la première fois en but à un peuple qui surclassait le sien dans l'étalage du plus grand mépris. Encore, Zherna et Horzik avait de la chance. Leurs hôtes daignaient leur adresser la parole. Car, ils agissaient exactement comme si les Terriens n'existaient pas et le colérique Osborn leur serait "rentré dans le lard" pour reprendre son expression si Carlin ne l'avait pas calmé.
Contrairement à sa nièce, Horzik ne semblait pas affecté par le climat délétère de la rencontre. Sa curiosité éveillée, il posait des questions sans s'offusquer des rebuffades. Et sa méthode fonctionnait. Il avait confirmé ce que Zherna soupçonnait.
Gwalon 1er, premier empereur d'Arkonis, avait été déposé par une révolte. Il avait réussi à prendre la fuite à bord d'un vaisseau, accompagné de l'amiral Talur. Les habitants d'Urdnir étaient les descendants de l'équipage et des courtisans de l'empereur déchu. Ils s'étaient posé sur monde il y a près de vingt et un mille ans, et étaient restés depuis isolé, remâchant leur colère.
Laccan da Llonet était un descendant direct du Taï Moas. Sa présence garantissait au moins que les naufragés soient pris au sérieux par les exilés.
- Zhdopanda, en arrivant nous avons vu Urdnir depuis l'orbite. En particulier, des villes prises dans la glace. Elle n'a pas toujours était un monde glaciaire. Que s'est-il passé ?
Le Très Noble Laccan hésita un instant.
- Autrefois, il y avait deux planètes habitables dans le système. Nous habitions surtout sur Gwalon'tantor (1). Puis il y a eu un... accident. Le monde a explosé et les orbites de tous les astres autour de notre étoile tutélaire furent modifiées. Il y eut des milliards de morts immédiatement et les conditions extrêmes qui régnaient à présent sur Urdnir diminuèrent encore le nombre des rescapés.
- J'imagine bien que cela du être terrible pour votre peuple, insinua Horzik.
Laccan da Llonet acquiesça.
- Il a fallu des siècles pour que le nombre des survivants se stabilise. De nos jours encore notre nombre stagne et la vie reste très dure.
- Pourquoi n'avez-vous pas quitté la planète, zhdopanda ?
- Parce que nous n'avons plus de vaisseaux. Ils ont tous été détruits en même temps que Gwalon'tantor. Nous ne sommes plus en mesure d'en créer ou même... de les réparer.
Son coup d'œil vers le SO-I était éloquent. Zherna eut de la peine à garder son calme et sa voix fut tranchante lorsqu'elle prit la parole.
- Dans ce cas, expliquez-moi comment vous comptez nous dédommager d'avoir risqué nos vies pour vous défendre ?!
- Zherna !
Horzik rappela sèchement sa nièce à l'ordre.
- Je dirige cette expédition, ne l'oubliez pas !
- Echodim (2) zhopanda.
Horzik se retourna vers Laccan. D'abord ulcéré et sur le point de répliquer, il s'était rasséréné.
- N'en veuillez pas à ma nièce, zhdopanda. Le vere'athor Zherna da Zoltral est un officier des plus capables, toutefois elle n'a pas encore acquis la sagesse qui vient avec le poids des ans.
- Je comprends, zhdopan. Je reconnais m'être mal exprimé...
Il foudroya Zherna du regard.
- Nous ne sommes peut-être plus capables de réparer des vaisseaux, mais il y a sur Urdnir une base de défense datant de l'apogée de notre civilisation. Son cerveau positronique contrôle des usines automatisées et il a d'importants stocks de pièces de rechange. Il pourrait réparer tous vos dommages. Toutefois, il y a un problème... Nous ne pouvons plus entrer dans la forteresse. Au moment de la catastrophe, les défenses automatiques et les robots de combat ont été coupés du ksol. Nous avons perdu les connaissances nécessaires à la réparation... de plus... Nous avions encore une garnison sur place, mais...
Laccan se leva pour presser quelques touches sur une console.
- Ces images datent de quelques semaines de temps local. Des vaisseaux avec un aspect étrange sont apparus.
Un écran virtuel apparut au milieu de la pièce. Il montrait un spationef avec une forme caractéristique, comme un crayon embrochant une sphère. D'autres appareils similaires mais plus petits l'entouraient.
- Nos défenses orbitales étant déconnectées, ils n'ont eu aucune peine pour se poser dans l'enceinte de la base.
La suite du film confirma les craintes de Zherna. Les assaillants se répandirent à l'intérieur de la base des paléo-arkonides. Il s'agissait bien d'hommes lézards écailleux portant des combinaisons orange ou jaune. Ils marchaient pieds nus, trainant derrière eux une longue queue. Leurs mains griffues serraient des radiants à canons évasés.
La garnison avait amené des caisses métalliques pour constituer des barricades dans certaines salles et couloirs. Ils se défendirent du mieux qu'ils purent et des rayons lumineux se croisèrent, brulant les cloisons. Nombre de Topsides roulèrent au sol, mais d'autres survenaient et le nombre joua fatalement en leur faveur.
Lorsque les deux groupes ne furent plus distants que d'une dizaine de mètres, Topsides et paléo-arkonides firent usage de grenades. Les explosions blessèrent les yeux. Un carnage se révéla lorsque la poussière retomba. Seulement, les défenseurs n'étaient plus qu'une poignée et d'autres ennemis s'avançaient déjà.
Horzik demanda à ce qu'on lui épargne le visionnage de la suite. Les traits tirés, le vieil arkonide considéra son vis-à-vis.
- C'est un vaisseau des Topsides qui a détruit notre vaisseau.
- Topsides ?
- C'est le nom que portent ces hommes-lézards. Cruels et très intelligents, c'est une des principales puissances de ce secteur du cosmos. Vos problèmes et les nôtres se ressemblent et sont provoqués par les mêmes êtres. Nous vous aiderons.
(1) Littéralement " Le Salut de Gwalon"
(2) Qu'il en soit ainsi.
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (neuvième partie)
Dans le central du SO-I, le silence fut interrompu par le raclement de gorge théâtrale d'Osborn. Zherna le foudroya du regard.
- Carlin si le singe roux qui vous accompagne - et que je tolère à mon bord par un accès de mansuétude inexplicable- veut s'exprimer, apprenez-lui à parler.
Ulcéré Matt Osborn voulut se lever, cependant Jean Carlin lui ordonna de rester assis.
- Matt, qu'est-ce qui t'ennuie ?
- Ennuie ? Mais rien... absolument rien...
Le rouquin tressauta dans son fauteuil-contour au bord de la crise de rage.
- Nous fonçons droit sur une base occupée par les Topsides et entouré par un écran d'énergie infrangible. Nous sommes à bord d'une coquille de noix faiblement armée. L'armement de la citadelle d'Urdnir a été conçu pour tenir la dragée haute à une flotte de l'espace. De quoi je m'inquiéterais ? Je serais bientôt lumière et chaleur... atomisé par des canons à haute-énergie.
Carlin ne put s'empêcher de sourire, mais Danens et Galetern s'entre-regardèrent. Ce dernier prit la parole.
- Jean, je suis assez d'accord avec Osborn. C'est absurde, tu crois vraiment que les Topsides vont nous laisser nous poser ?
Zherna qse détourna quelques instants du pilotage manuel pour répondre à la place de Carlin.
- Les Topsides ne nous laisseraient probablement pas nous poser, mais je doute fortement qu'ils contrôlent l'artillerie orbitale de la citadelle. Rien ne vous a frappé quand nous tournions autour de la planète ?
Jean Carlin tressaillit.
- Ils ne nous ont pas attaqués !
- Exactement ! Les Proto-arkonides ont perdu trop de connaissances en robot-psychologie et en programmation positronique pour l'avoir compris. Cependant, le KSOL qui dirige la forteresse ne peut être facilement convaincu d'aller contre son programme de base. Lequel consiste en premier lieu de protéger les Arkonides.
- Dans ce cas, pourquoi le cerveau-P s'en est-il pris aux Urdiens ?
- Parce qu'ils ont envoyé leurs engins de guerre contre la forteresse contrôlée par le KSOL. L'autoprotection est une consigne inscrite à la racine de ses priorités. Vous noterez au passage que le cerveau-P n'a pas riposté. Les ordinateurs de ce type sont conséquents. En général, si on les attaque, ils poursuivent le combat jusqu'à s'être assuré que leurs adversaires soient devenus inoffensifs. Il n'y a qu'une explication aux demi-mesures faites par le KSOL. Il y a un conflit dans sa programmation. Ayant été créé pour protéger la population de la planète, il ne peut donc la mettre en danger. C'est probablement aussi pourquoi les Topsides n'ont pas attaqué les Urdiens après la capture de la citadelle. Ils craignaient que le KSOL se retourne contre eux. Toutefois, et là on en arrive à notre ligne d'action, l'ordinateur n'aurait certainement pas attaqué de vrais Arkonides à moins d'être en danger immédiat. Les Urdiens - aussi persuadés soit-ils de la pureté de leur race- ne sont que des braas'cooï (1). Et ceci nous donne un grand avantage si nous faisons reconnaître... je veux dire Horzik et moi... comme de vrais Arkonides.
Jean Carlin acquiesça.
- Et comment prévoyez-vous de convaincre le cerveau-P de la citadelle ?
Zherna éclata de rire.
- Moi ? Je n'essaierais même pas... le KSOL du bord, le fera à ma place.
Carlin se tourna machinalement vers le dôme au milieu de la centrale. La machine bourdonnait paisiblement. Quelques diodes palpitaient devant son clavier de contrôle. Bien-sûr... dans les mémoires de cet ordinateur se trouvait toutes les infirmations et les preuves.
Zherna avait placé le SO-I en alerte maximum, mais l'artillerie orbitale n'avait pas tiré. Immobile à quelques centaines de mètres au-dessus du dôme énergétique, le croiseur ultraléger constituait pourtant une cible facile.
Le cerveau-P de la citadelle était conscient de leur présence. Ses sidéraux-radars et lidars de conduite de tir avaient suivi les déplacements du vaisseau jusqu'à sa station présence. Cependant, même à l'œil nu, on pouvait voir que les coupoles des canons à impulsion étaient rentrées dans leurs logements. En soi, il s'agissait d'un signe encourageant. Le silence l'était moins. Le KSOL du SO-I avait hélé son semblable et envoyé une demande d'atterrissage en bonne et due forme (c'est à dire avec tous les éléments d'identification du vaisseau) sans que la citadelle ne réagisse. Les ordinateurs étaient fondamentalement logiques. Si le SO-I avait été reconnu comme un appareil ami, le cerveau dirigeant aurait du ouvrir l'écran protecteur et laisser le vaisseau se poser. Sinon, il leur aurait ordonné de s'éloigner... ou aurait tiré. Il était totalement anormal que le KSOL les dédaigne ainsi.
Zherna avait alors questionné l'ordinateur de bord. Ce dernier lui avait suggéré de parler directement avec le commandant robot de la citadelle. L'IA répondit à son premier message par une demande d'identification. La commandante s'identifia. Ce qui provoqua de nouvelles questions. Une demi-heure s'écoula. Conseillé par le KSOL du bord, le vere'athor (2) Zherna da Zoltral donna des codes de reconnaissance d'un niveau à peine inférieur à ceux d'un amiral d'escadre. Elle n'utilisait pas la voix- trop lent- s'étant connecté directement via son mento-contact.
Toutefois elle arracha les électrodes en grimaçant de douleur.
- Mon oncle ?
Depuis l'ingénierie la voix d'Horzik s'éleva.
- Que se passe-t-il ?
- J'ai réussis à passer les couches de protection jusqu'à arriver jusqu'au cerveau dirigeant mais ce dernier refuse toute communication par mento-contact.
- Illogique !
- Cela m'avait également effleuré l'esprit, mon oncle ! Une suggestion ?
- Essayez de vive voix !
- J'aimerais vous laisser conduire la suite de ces négociations, j'arrive aux limites de ma patience.
- Trois fois non ! Non, parce que je ne suis pas un officier de la flotte et que j'e n'ai aucune autorité sur une base militaire. Non parce que mon titre de Premier Savant du Conseil des Sages n'a aucune valeur pour un KSOL construit avant que Barkam 1er ne crée cette fonction. Et non encore, parce que changer d'interlocuteur demanderait que je repasse toutes les demandes d'identification que vous avez déjà passées.
Zherna soupira.
- KSOL de la Citadelle d'Urdnir, pourquoi ne puis-je accéder à la base de données ?
- Identification insatisfaisante.
- Pourtant j'ai réussi à accéder au KSOL central.
- La sécurité extérieure a accepté votre connexion au serveur central. Toutefois celle-ci ne dépends pas de moi et vous ne figurez pas au nombre des personnes pouvant accéder au serveur central.
Zherna comprit tout à coup. Ils avaient tout le temps pensé "le" KSOL. Mais il y avait plusieurs ordinateurs positroniques aux secteurs d'activités clairement séparés et... leurs avis sur le vaisseau qui se trouvait au-dessus d'eux différaient. Au moins cela expliquait la situation actuelle et son illogisme apparent.
- KSOL central énumérez les personnes ayant l'autorisation d'accéder au serveur central.
- Chef de base et chef de base adjoint ; division d'administration de la base; chef de bord d'unité de classe 1; officiers généraux de la flotte...
- Stop !
L'ordinateur interrompit sa liste. Zherna soupira.
- KSOL central, je te suggère de demander au KSOL chargé de la gestion des menaces extérieures de te communiquer mes identifiants.
Il y eut une brève pause.
- Vere'athor Zherna da Zoltral commandante de l'unité de la flotte de guerre de Sa Hautesse le Régent, Sotala, port d'attache Arkonis II identifiée.
Zherna s'autorisa une brève manifestation de joie.
- Vere'athor Zherna da Zoltral chef d'unité de classe 1 demande un accès via mento-contact avec le serveur central.
- Accordé.
Toutefois, il fallut plusieurs minutes d'un dialogue de sourds pour comprendre que les problèmes n'avaient pas tous été solutionnés. Une nouvelle fois, elle ôta la couronne du mento-contact.
- Horzik ?
- Que se passe-t-il ?
- La défense au sol n'est plus sous le contrôle du KSOL central. Les Topsides ont coupé physiquement la liaison et... il semble qu'ils aient ajouté un ordinateur de leur propre conception au réseau. Ce dernier contrôle les batteries défensives et les robots de combat.
Tout problème a sa solution. Grâce aux conseils de son oncle, Zherna réussit à obtenir l'autorisation d'atterrissage du SO-I sur un spacioport bordé d'un haut mur que dominait des tourelles chargées d'armes diverses : désintégrateurs, thermoradiants, canons à impulsion. Ces armes se trouvaient sous le contrôle - relatif- des Topsides qui disposaient également des robots de combats chargés de la défense de la Citadelle. Heureusement, le SO-I disposait de deux gladiators MK-1. Les deux puissantes machines disposaient d'écrans protecteurs, d'un désintégrateurs dans chaque bras, et d'un système de propulsion mixe anti-g/propulseur plasmique montés sur le dos.
Ils réussirent à percer une brèche et à s'infiltrer dans la citadelle où les robots aux ordres des Topsides les attaquèrent par petits groupes, sans coordination. Horzik n'en fut pas surpris.
- carlin, songez simplement à toutes les difficultés que nous avons traversé pour nous poser ici, alors que nous sommes des Arkonides, à bord d'un engin arkonide. Les Topsides - qui ne sont évidemment pas des Arkonides- doivent avoir encore plus de problèmes pour obtenir une action contre nous de la part des machines de la citadelle, alors qu'elle nous identifie à ses constructeurs.
Les robots détruisaient les défenses au fur et à mesure de leur avance, ne rencontrant qu'une faible opposition. Dans plusieurs pièces, ils découvrirent des Gladiators désactivés qu'ils reprogrammèrent sans peine et qui vinrent les épauler. Alors qu'ils se rapprochaient du point de contrôle central, ils se heurtèrent à un bouclier énergétique.
Obligeamment, le KSOL central révéla qu'il existait un codateur dans les quartiers du chef de base qui permettait de donner des ordres prioritaires et donc d'ouvrir le bouclier en dépit des instructions des Topsides.
Zherna envoya quelques robots récupérer l'émetteur codé et le lui rapporter. L'appareil ressemblait à un boitier plat. Il suffisait de l'ouvrir pour l'activer. La partie supérieure n'était qu'un écran plat et le bas un clavier. On pouvait envoyer des messages oraux ou bien écris grâce à lui. Il s'agissait avant tout d'un mode de communication prioritaire et sûr, puisque codé, entre le cerveau central de la Citadelle. Cependant, on pouvait aussi le considérer comme un insigne qui désignait son porteur comme le donneur d'ordre au sein de la citadelle. Seulement, pour l'utiliser il fallait être Arkonide - de préférence noble- avoir un Q.I. d'au moins 50 lercs, et avoir eu son cerveau-second activé. Vu que les Urdiens avaient perdus le secret de l'activation du secteur logique, aucun individu ayant toutes ces qualités n'avait tenu le codateur entre ses mains depuis la catastrophe. Toutefois, Zherna remplissait toutes les conditions pour son usage.
Pendant ce temps, sa petite armée de robots avait reprogrammés quelques robots de combat Tarah UH-III, plus puissants et lorsque la commandante ordonna grâce au codateur que le bouclier soit coupés, les machines de guerre s'emparèrent du centre de contrôle des défenses extérieures.
(1) Littéralement braan immigré et cooï descendant. Le terme est un synonyme de colon, mais à plusieurs sens selon la tournure de la phrase. Il peut aussi être traduis par "parents désagréables" ou même "vaurien" ou encore "fripouille". Le terme est utilisé dans de nombreuses expressions péjoratives arkonides. Par exemple : " un travail de braas'cooï" désigne toute réalisation ou construction faites par un maladroit/incapable/ stupide (aucune de ces mentions n'est à rayer) colon.
(2) J'ai toujours traduis ce titre par "commandant (e)" mais il serait plus juste de dire "commodore". Un officier du rang de Zherna ne dirige pas uniquement un cuirassé ou super-cuirassé (classe Tussan ou supérieur) mais jusqu'à une dizaine de navires plus petits dont son navire est la nef capitane. Zherna ayant toujours opérée soit seule, soit comme capitaine de pavillon d'un amiral, je n'ai jamais eu l'occasion de parler de cet aspect de son grade.
Dernière édition par Anaxagore le Mar 4 Avr - 18:11, édité 1 fois
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (dixième partie)
Carlin s'appuya un instant contre un container. Dans le casque de son armure arkonide, sa respiration résonnait comme un soufflet de forge. Son arme contre la tempe, un désintégrateur ZZ-3, il se pencha en avant. Aussitôt plusieurs tirs frappèrent autour de lui.
Conduits par plusieurs Topsides en combinaisons jaunes ou oranges, une meute de robots de combats sortaient par un sas ouvert dans la paroi opposée de l'entrepôt.
Sous les impacts, la bulle de son bouclier énergétique individuel vira au bleu et se mit à trembler tandis que le bruit de son micro-générateur virait à l'aigu. Carlin riposta avant de se jeter à l'abri, mais ses tirs n'ébranlèrent guère ses adversaires. Seulement, alors qu'il retraitait vers un couloir proche, il laissa derrière lui une grenade nucléaire. L'explosion ravagea une partie du hall, broyant les robots de combats et leurs maîtres topsides.
Lorsqu'il revient dans la vaste salle, un trou aux bords chauffés à blanc marquait l'épicentre de la déflagration. Tout au tour, les caisses métalliques étaient pulvérisées ou fondues. Le scintillomètre relevait une faible radioactivité. Quand aux robots, ils gisaient sous forme d'épaves encore animé de faibles mouvements, tressautant sous l'effet de courts-circuits.
Des soldats urdiens en amure blanche passèrent devant Carlin. Ils étaient armés de fusils et de pistolets radiants d'assez faible puissance. Leurs combinaisons de combat étaient équipés d'une pathétique excuse de générateur de bouclier, incapable de protéger un des soldats en cas de tir direct.
Aussi les extraterrestres comptaient beaucoup sur les quatre Terriens. Voilà pourquoi Zherna les avait envoyé en première ligne, chose que le capitaine Jean Carlin avait encore du mal à avaler.
La commandante arkonide avait utilisé le codateur pour ordonner au cerveau positronique commandant de capturer les Topsides encore présent dans la base. La première mauvaise surprise.... enfin la dernière depuis la précédente... rien ne leur était épargné... la première mauvaise surprise -donc- avait été que les robots avaient cessé de répondre dès qu'ils étaient arrivé à une certaine distance de la zone dans laquelle les lézards s'étaient retranchés.
La grande intelligence des robots de combats leur avait évité de pires déboires. Dès que les premiers rangs s'étaient effondrés, les machines de guerre s'étaient immobilisés et avaient levé leurs boucliers défensifs avant de balayer les couloirs qu'ils empruntaient de leurs multiples détecteurs.
Étant de simples extensions du cerveau central, tout ce qu'ils percevaient était analysé par ce dernier. Le KSOL découvrit rapidement l'origine du problème. Les Topsides utilisaient un émetteur de rayonnement qui effaçait la programmation des robots qui y étaient exposé.
Les Terriens avaient utilisé à plusieurs reprises des armes de ce genre contre les Arkonides, cela n'avait rien d'une nouveauté. Cependant, le pire était à venir, car le cerveau positronique que les Topsides avaient installé dans la base avait rapidement reprogrammé les robots capturés.
Les Gladiator et Tara ainsi retournés avaient ensuite attaqué leurs frères encore sains avec des émetteurs du radiant déprogrammateur. Même Horzik n'était pas sûr de la manière dont les Topsides "immunisaient" leurs robots. Normalement les effets du rayonnement auraient du les affecter comme leurs adversaires. Ce n'était cependant pas le cas. Envoyer d'autres machines de guerre contre les lézards n'aurait conduit qu'à augmenter le nombre de leurs serviteurs.
Zherna avait donc fait appel aux troupes d'Urdnir. À présent que le bouclier extérieur avait été baissé, cela ne constituait plus un problème. L'arrivée des soldats paléo-arkonides avait déclenché une violente bataille dans les couloirs et les salles de l'antique forteresse.
L'écho d'une violente explosion ramena Carlin au présent.
Le Terrien se précipita vers la balustrade pour regarder les combats qui avaient lieu dans la partie basse de la salle. Menés par Osborn, les Urdiens avaient pris le contrôle d'une partie du vaste hall, les caisses abandonnées au milieu de l'espace avaient été transformées en bunker improvisé. Cette position idéale leur permettait de contenir et même de repousser progressivement les robots qui contrôlaient encore l'autre moitié de la pièce.
Cependant, la bataille restait inégale, les machines de guerre ne connaissait pas la peur ou la fatigue. De plus, elles étaient bien mieux armées que les humains qui les combattaient. Carlin se redressa et appela les soldats qui s'étaient retranchés autour de lui.
- On attaque, il n'y a pas de temps à perdre !
Le centre de commande de la forteresse ressemblait beaucoup à celui d'un vaisseau de guerre. Les pupitres formaient des cercles concentriques dans une pièce en forme de dôme. Les lieux étaient presque vides, mis à part divers robots utilitaires et des machines de guerre défendant les portes. Seuls deux des postes étaient occupés.
Zherna, assise sur l'estrade centrale, suivait passionnément les combats qui se déroulaient au sein de l'antique forteresse. Cela ne l'empêchait pas de jeter de fréquents coups d'œil à son oncle. Horzik travaillait devant un projecteur holographique. Ce dernier diffusait l'image 3D d'une machine en cours de construction. Grâce à des gants spéciaux, le scientifique pouvait interagir avec l'image virtuelle, ôtant des éléments ou en rajoutant.
L'avantage de travailler avec un modèle fictif, c'est que l'image holographique enregistrait toutes les modifications. En cas d'erreur, il suffisait de revenir en arrière d'une modification ou deux.
Le scientifique ouvrit une fenêtre supplémentaire et fit défiler une liste de composants disponibles dans les réserves de la forteresse. Il sélectionna un élément qui apparut sous forme translucide sur le plateau holographique principal. Horzik le saisit et l'ajouta à la machine en cours de construction. D'un geste, il fit tourner l'étrange appareil qu'il venait de concevoir et l'examina sous plusieurs angles.
- Et bien l'émetteur ne passerait pas un concours de beauté, mais je suis plutôt fier de mon bricolage.
Horzik se tourna vers l'écran principal.
- Zeugma, exécution.
Zeugma (1) était le nom de la ville qui se trouvait en surface, à moitié broyée par l'avance des glaciers. Au cours des siècles, dans un raccourci typique de la métonymie, les habitants avaient fini par appeler le KSOL dirigeant comme leur cité elle même. La voix grave de l'ordinateur positronique répondit immédiatement.
- Bien, laktrote.
Un écran s'alluma. La caméra dévoila une salle de montage dans les profondeurs de la forteresse. Des robots sortirent des murs. Certains ressemblaient à des boites à chaussure avançant sur des coussins magnétiques. D'autres se déplaçaient sur des roulettes, lançant des bras articulés dans toutes les directions.
La technologie arkonide ignorait superbement les fils de branchement. Les robots étant comme les mains de Zeugma, il ne pouvait avoir de gestes inutiles ou d'hésitation. Aussi, l'assemblage de la machine crée virtuellement pas Horzik ne prit que quelques secondes.
Un robot de combat surgit dans la pièce et s'empara de l'engin avant de pénétrer dans un puits anti-g qui le propulsa une dizaine d'étages plus haut. Une caméra le filma pendant qu'il filait par une bande porteuse jusqu'à la salle des transmissions situé non loin du centre de commandement.
Le Gladiator remis la création d'Horzik a un robot ouvrier qui se précipita sur un poste de télécommunication ouvert. Il s'employa immédiatement à le connecter.
- Normalement cela devrait marcher... une onde peut-être brouillée. Ce n'est qu'une histoire de puissance d'émission. Zeugma ?
- Oui laktrote ?
-Initialisation dès que les branchements sont achevés.
- Commandante, confirmez-vous l'ordre de Sa Hautesse Horzik da Zoltral ?
Zherna soupira et sortit le codateur de sa ceinture. Dès qu'elle l'ouvrit, le logo de Zeugma apparut sur l'écran intérieur.
- Je suis Zherna da Zoltral commandante habilitée par quotient, reconnais-tu mon autorité ?
- Oui, commandante.
- Zeugma, je t'ordonne de mettre en marche l'émetteur de brouillage.
Un hologramme apparut sur la nacelle principale, il montrait un plan de la base, et en particulier les zones - coloriées en rouge- où les robots de Zeugma risquaient la déprogrammation.
Dès que l'émetteur de brouillage entra en action une sphère bleue entoura toute la base. Les zones soumises au radiant déprogrammateur des Topsides clignotèrent avant de passer à la même teinte céruléenne que le reste de la forteresse.
- Brouillage effectif, l'effet de l'arme Topside est annulé à 98%, les traces d'émission ne représentent aucun danger.
Zherna leva le codateur.
- Ordre de détruire les machines reprogrammées par l'ennemi. Optionnel : capturez vivant les non-humains appelés topsides.
- Bien, commandante.
Dans les couloirs de la forteresse, le pas métallique de légion de robots se fit entendre.
(1) Je n'ai pas choisi ce nom au hasard. En grec ancien, "zeugma" veut dire "pont"... vous comprendrez pourquoi ce choix dans les prochains épisodes.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Les robots Tara ont un petit air de ressemblance avec les Dalek , mais eux ont eu moins des bras
Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
J'avais remarqué, mais difficile de savoir qui a copié qui en l’occurrence. Ou s'il y a eu copie d'ailleurs.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (onzième partie)
Horzik quitta le fauteuil qu'il occupait devant la station de communication, pour s'installer devant la console d'accès au cerveau positronique principal. Les combats dans la citadelle de Zeugma venaient juste de s'arrêter, toutefois le vieil arkonide se doutait qu'il aurait peu de temps pour faire des recherches sur Urdnir et son histoire. Les autochtones étaient peu coopératifs et Horzik se doutait qu'ils n'apprécieraient guère s'ils venaient à le surprendre.
Ses doigts courraient sur le clavier, ouvrant des menus. Contrairement à sa nièce, il n'avait pas accès aux documents sécurisés, toutefois le savant n'ignorait pas que 40 % des informations secrètes pouvaient être déduites de fichiers publics.
- Mon oncle ?
Il se retourna.
Zherna venait à son tour de quitter son fauteuil.
- Oui ?
- Vous voulez m'accompagner à la surface ? J'aimerais examiner les ruines. C'est une chance unique de contempler des bâtiments arkonides de style archaïque. Après tout l'architecture en forme de calice a été adoptée après l'immigration sur Arkonis I pendant Zarakgoth-votanni (1). Comme Arkonis III est présent complètement noyée sous le plastométal, il n'en reste plus de trace dans notre propre système planétaire. M'accompagnerez-vous ?
- Merci, Zherna, toutefois je préfère faire des recherches historiques dans un bâtiment climatisé plutôt que de monter à la surface au milieu de glaciers et de tempêtes de neige.
La jeune femme lui jeta un regard légèrement déçu mais acquiesça.
- Ne vous séparez pas du codateur et faites-vous accompagner de robots. Prenez aussi les Terriens, je suis sûr qu'ils ne se feront pas prier. Ils sont curieux et entreprenants, expliquez-leur que les bâtiments en surface sont probablement uniques, à présent. Cela suffira à les motiver.
La commandante regarda le savant pendant quelques instants puis tourna les talons sans mot dire. Cependant, que Zherna ne se soit pas moqué des précautions qu'il lui demandait de prendre montrait bien qu'elle était aussi consciente que lui que leur alliance avec les maîtres de la planète était plus que fragile. Jusque là, ces derniers avaient eu besoin d'eux. Toutefois, les ennemis qui les menaçaient venaient d'être vaincus.
Les Terriens n'avaient pas compris le petit jeu auquel Zherna s'était livré avec lui lors de leurs négociations. L'insolence dont la commandante avait fait preuve ainsi que sa propre politesse étaient des positions calculées. Ils avaient manœuvré psychologiquement l'arrogant Laccan da Llonet pour qu'il les laisse tranquille.
Cependant, ce que le vieux savant découvrait dans les archives de Zeugma l'inquiétait.
La version officielle de l'histoire d'Urdnir n'était guère tendre avec Arkonis. On y lisait que Gwalon Ier avait été renversé en 1808 da Ark par un coup d'état militaire intenté par l'amiral Utarf da Volgathir. La 34ème Brigade Spatiale de Débarquement avait assailli le palais impérial et le Taï Moas n'avait pu s'enfuir qu'accompagné des amiraux Thantur et Petesh III. Contrairement à beaucoup d'Arkonides, Horzik connaissait ces événements (soigneusement expurgés de la chronologie au cours des falsifications historiques opérées sous l'empereur Volgathir I et ses successeurs). Toutefois, le point de vue du Taï Moas déposé exsudait une sombre colère tournée vers les "traîtres"... les familles nobles d'Arkonis. Ce sentiment n'avait fait que s'amplifier au cours des siècles de catastrophes que connu ensuite Urdnir.
Cependant, on les avait toléré jusque là car les Urdniens avaient besoin qu'ils reconquièrent la forteresse de Zeugma. Vu la haine de Laccan da Lllonet et de ses pareils pour les descendants des "traitres", et leur isolement fanatique, il y avait peu de chances qu'on les laisse repartir. Non, ils haïssaient trop Arkonis et les "parvenus" qui occupaient leur place légitime. Plus que la haine, une jalousie maladive animait les maîtres de cette planète. Le fait qu'ils aient du recourir à l'aide de leurs cousins honnis rajoutait une nouvelle blessure à leur amour propre à vif.
L'ancienne ville portuaire de Zeugma était divisée en deux parties. Les quais, au bord d'une mer gelée, se trouvaient en grande partie broyés par l'avance des glaciers. Les débarcadères de pierre, les môles et un phare restaient cependant bien reconnaissable. Les lourdes pierres de taille qui avaient été utilisés pour l'érection des monuments leur garantissaient une quasi-immortalité.
Zherna s'était pourtant détournée des lieux. Elle s'intéressait d'avantage à l'acropole bâtie sur un éperon rocheux et surtout au bâtiment central que Carlin compara à une cathédrale. Comme l'avait deviné le Terrien, il s'agissait d'un édifice religieux. Le toit et les portes manquaient, et le vent soufflait dans les travées. Toutefois, au bout de la nef, une haute statue semblait les contempler. Le crâne de forme ovale, couleur d'ivoire ne portait aucun trait, le corps dissimulé dans les plis d'une longue toge ne se laissait que deviner. Cependant, les bras à moitié relevés, paume en avant étaient un signe universel de mise en garde.
- Vretatou.
Jean Carlin se tourna vers Zherna.
- Pardon ? Est-ce le nom de cette statue ?
La commandante acquiesça.
- Le plus grand des Douze Héros d'Arkonis, le seul non-arkonide. Dans un lointain passé, la légende raconte que les pré-Arkonides erraient dans le cosmos poursuivi par des "bêtes", dont on ne sait plus rien. À l'époque, mes ancêtres, guidés par le Héros Tran-Atlan, ne pouvaient que fuir cet ennemi implacable. Mais Vretatou survint et les conduisit vers Arbaraïth notre première et légendaire patrie. Le monde aux obélisques de cristal. Lorsque les bêtes nous retrouvèrent, Vretatou enjoignit à Tran-Atlan de jouer de son hyper-lyre et... les monolithes entrèrent en résonnance. Il se produisit alors un miracle. Les bêtes furent libérées de la malédiction qui les transformait en monstres sanguinaires et laissèrent les pré-Arkonides en paix.
Danens jeta un regard étrange à la commandante.
- J'ignorais que les Arkonides avaient des légendes.
Cela fit sourire Zherna.
- Légendes, contes, religions, mythes... tous les peuples en ont.
- Et où se trouve Arbaraïth ?
- Elle n'existe plus. Quelques siècles plus tard, Vretatou revint pour prévenir les pré-Arkonides qu'une perturbation dimensionnelle menaçait la planète à cause des hypercristaux de ses obélisques. Ceux qui allaient fonder Arkonis s'échappèrent... et la planète disparut, projetée dans l'hyperespace. Sogmanton da Khaal, un des plus grands scientifiques d'Arkonis rechercha Arbaraïth et localisa un secteur du cosmos victime d'une hyperinférence qui rendait le continuum instable. Pour lui il s'agissait du résultat de la catastrophe qui effaça Arbaraïth. On la trouve sur les cartes sous le nom de "Barrière de Sogmanton".
Zherna aurait sans doute racontait d'autres légendes, cependant une explosion fit trembler l'édifice. Les terriens et l'Arkonide coururent jusqu'au parvis qui surplombait une vallée qui conduisait au port. Ils y virent l'armée des Urdniens qui assaillait les robots de Zeugma...
(1) L'âge des ténèbres provoqué par la panne de toutes les technologies hyperspatiales.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (douzième partie)
Les robots de combat ne connaissaient pas la peur. Attaqués par une troupe mille fois supérieure en nombre, ils se seraient battus comme s'il leur restait un espoir de vaincre. Heureusement, les Urdniens n'étaient "que" trois fois supérieurs en nombre.
Les robots résistèrent à la première attaque avec un sang-froid que n'auraient jamais eu une troupe de chair et de sang alors que les tanks antigrav des autochtones surgissaient dans la vallée glaciaire, tirant avec leurs armes lourdes sur les sentinelles, une partie des robots se dispersa pour se lancer dans des attaques de guérilla, sur les flancs de l'ennemi. Les autres se retranchèrent dans les ruines. Certains Gladiator utilisèrent des lance-roquettes tirant des projectiles à fusion qui volatilisèrent les premiers blindés ennemis à s'approcher. Bientôt les tirs de radiants et de désintégrateurs se croisèrent autour des ruines. Les Urdinens ne progressaient plus, et les épaves de leurs véhicules montraient bien la virulence de la défense des troupes robotisées déployées pour protéger les humains venus visiter l'antique Zeugma.
Cependant, l'assaut frontal n'était qu'une partie du dispositif des agresseurs. Alors que l'infanterie avançait en soutien des chars déjà déployés dans la vallée, des navettes se posaient sur les terrasses de plusieurs immeubles, déployant des commandos bien armés.
Ces petites unités désorganisèrent les défenseurs qui se retrouvèrent pris à contre-pied. Une fois encore, les robots changèrent de tactiques presque instantanément, divisant leurs forces et lançant des contre-attaques pour repousser les assaillants.
Ces diversions - car il ne s'agissait pas d'autre chose - permit à une troupe importante de passer par un col de montagne et d'atteindre les plateaux supérieurs de la citadelle, seulement gardés par quelques robots et de percer à l'intérieur des temples de la ville antique.
La longue galerie avançait plein est, bordée d'un côté par des colonnades qui permettaient de voir les ruines de Zeugma. Coupant l'anti-G, Osborn prit pieds à l'abri de la rambarde. De cette position, il avait une vue plongeante sur l'esplanade orientale de la cathédrale de Vhretatou. Deux escaliers en descendaient pour rejoindre les bâtiments, ouverts à tout vent, de la ville basse.
Les Urdniens occupaient le haut et descendaient les degrés en repoussant devant eux des robots largement surclassés en nombre. La haute tour qui surplombait la terrasse inférieure était se trouvait au centre d'un canevas changeant de rayons énergétiques qui montraient que de violents combats se déroulaient également là-bas. Osborn se pencha par-dessus le parapet. Un escalier reliait à cet endroit la plate-forme intermédiaire aux cryptes de la cathédrale. Il jura de manière colorée mais sans y trouver beaucoup de réconforts...
- Les Urdniens menacent de nous couper de la basse ville en passant par les souterrains, il faut se presser.
Carlin passa devant lui, volant à mi hauteur de la galerie, avant de se poser un peu plus loin.
- Je les retiens, dépêche-toi.
Zherna, Horzik, Galetern et Danens arrivaient. Les deux derniers étaient à bout de souffle.
- La haute vallée ?
Danens secoua la tête.
- C'est fini ! Les Urdniens se sont emparés du complexe palatial et ont fait jonction avec les commandos débarqués sur les plateformes supérieures. L'arrière-garde tient encore les escaliers et l'autre extrémité de la galerie, mais ils sont encerclés.
Tandis que Galetern et Carlin entraient dans la bataille, lançant des grenades sur la sortie des cryptes, les autres reprirent leur fuite en avant. Ils arrivèrent à une terrasse qui dominait un paysage de montagne couverte de neige qui s'étendait à l'infini vers l'orient.
Des Gladiator s'y étaient retranchés autour d'un canon- radiant à tir rapide qui semait la désolation parmi les assaillants qui tenaient la basilique de Vhretatou.
Ils attendirent que les deux retardataires les rejoignent, puis utilisèrent leurs anti-g pour descendre les volées de marche conduisant au plateau inférieur. La grande dalle de pierre était le siège de violentes combats. La partie ouest se trouvait à présent aux mains des assaillants, les forces de Zeugma les retenaient encore grâce aux robots retranchés dans la tour ainsi qu'aux canons radiants qu'ils avaient installés en plusieurs points.
Filant à toute vitesse au ras du sol, le groupe de Terriens et d'Arkonides atteignit l'escalier qui conduisait à la basse vallée. Il était encore un peu tôt pour être soulagé, cependant ils se trouvaient à présent dans un secteur encore fermement tenue par les légions robotisés du Cerveau Dirigeant.
Au bas des marches, plusieurs véhicules blindés les attendaient. À leur bord, l'équipage du SO-I put regagner la sécurité de la forteresse située sous la ville. Les combats continuèrent cependant pendant plusieurs heures. Les renforts du KSOL Central permit aux robots de garder le contrôle du port et même de reprendre une partie de la ville basse.
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (treizième partie)
La technologie arkonide est modulaire. Ainsi, rien ne ressemble plus à un poste de commandement au sol qu'un poste de commandement dans un astronef. Dans les deux cas, les Arkonides construisaient des centrales circulaires dominées par un dôme écran restituant en vue à 360 ° de l'environnement - espace pour un astronef, paysage pour une station. Les différents postes occupaient des consoles en arcs de cercle successifs avec leurs écrans, leurs panneaux de commande et de deux à quatre sièges normalement occupés par des spécialistes.
Cependant, la centrale opérationnelle de Zeugma était quasiment vide, seule la plate-forme des officiers supérieurs montrait quelques présences humaines.
Quatre Terriens et deux Arkonides constituaient à eux seuls le personnel organique de la forteresse planétaire de Zeugma.
Le vere'athor Zherna da Zoltral, vêtue de l'uniforme bleu de la marine spatiale arkonide était le nouveau commandant de la base. Cette femme grande et mince, au visage étroit et aux yeux brillant d'intelligence, joignait une logique et un esprit de décision qui seraient considérés comme exceptionnels sur la Terre et l'étaient plus encore pour la race décadente dont elle était issue.
Le Grand Empire Arkonide des Un Million de Soleil, autrefois maître de la moitié de la Voie Lactée, avait passé le dernier millénaire à s'écrouler sous l'effet conjugué de la décadence de ses dirigeants, les révoltes des peuples non-humains et les conflits entre les colons arkonides.
Alors même que l'effondrement du Taï Ark'Tussan semblait inéluctable, un programme d'extrême urgence avait activé un cerveau positronique appelé A1 ou Régent. Au terme d'un "coup d'état" en douceur, le Régent avait déposé l'empereur Zoltral XII. Le monstre positronique avait aussitôt engagé des mesures drastiques pour restaurer la grandeur passé de l'Empire. Les peuples qui avaient fait sécession furent ramenés dans le giron impérial par des flottes de guerre robotisées directement contrôlées par le Régent; ceux qui avaient résisté avaient été anéantis.
Le Régent s'était rapidement heurté au jeune Empire Solaire des Terriens, une puissance militaire mineure, qui devait sa promotion récente au rang de nation spatio-pérégrine à au naufrage d'un navire arkonide dans leur système d'origine. Les survivants avaient accepté d'apprendre aux autochtones à fabriquer des vaisseaux, dans l'espoir d'être ramené sur leur monde d'origine. Depuis, ces Terriens avaient fait montre d'un arrivisme nonchalant qui irritait profondément la jeune femme. Ils étaient ainsi intervenu à plusieurs reprises dans les affaires intérieures de l'Empire, avaient volé des navires, des technologies et même provoqué des rébellions.
Seulement, la galaxie était au bord du gouffre suite à l'invasion des Droufs. Ces insectoïdes venus d'un univers parallèle dépeuplaient des planètes entières, enlevant tous les animaux et les êtres intelligents pour des raisons difficiles à comprendre... une histoire d'équilibre énergétique entre les univers.
Terriens et Arkonides avaient d'abord mis de côté leurs différents pour repousser l'ennemi commun. Cela relevait du plus sain bon sens, et n'importe quel empereur d'Arkonis du passé aurait attendu la défaite des Droufs pour faire payer leur arrogance aux Terriens. Cependant, le Régent avait commis une déloyauté après l'autre avant de chercher à s'emparer d'ambassadeurs terriens en mission officielle. Cela avait provoqué une scission définitive entre les deux factions. Rupture entérinée peu après par l'anéantissement de la colonie terrienne d'Elgir... et le génocide des deux espèces intelligentes autochtones.
Pour les parias de l'ancienne dynastie Zoltral, comme Zherna elle-même, cette exaction avait été de trop. Le Régent devait être déposé avant que sa dictature sans âme et son absence de tout scrupule n'entraînent la ruine de l'Empire.
Leur seul espoir était la "directive Epetran", du nom du scientifique arkonide qui avait conçu le Régent. Le Régent n'était que ce que son titre indiquait, un remplaçant temporaire dans l'attente d'un Taï-Moas digne de ce nom.
Comme aucun Arkonide de leur époque ne pouvait prétendre à ce titre, Horzhik da Zoltral, l'oncle de Zherna, également Ka'marentis (premier scientifique) du Conseil des sages, avait proposé au Régent de chercher un navire hôpital disparu dès siècles plus tôt. Il espérait que l'équipage se soit fait cryogéniser pour résister au passage du temps et pouvait donc être encore en vie. L'un d'eux ayant probablement le niveau minimal pour prétendre au titre d'empereur.
Malheureusement, les Arkonides se retrouvèrent pris dans un affrontement triparti entre les Terriens, la flotte du Régent et les Topsides, des ehumanoïdes ayant évolué à partir de reptiles. Leur navire détruit, ils sauvèrent quatre terriens : Jean Carlin, Matt Osborn, Erik Galetern et Almo Danens avant d'échouer sur la planète Urdnir.
Ironie de l'histoire, ce monde transformé en tombeau de glace par une antique catastrophe était peuplé de descendants directs des premiers Arkonides.
Erik Galetern un grand suédois déplia ses jambes avant de se tourner vers Zherna.
- Commandante, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les Urdniens se sont retournés contre nous. Nous les avons beaucoup aidés. Nous avons chassé les Topsides qui occupaient Zeugma et repoussé l'invasion des Fantans.
La jeune arkonide fit quelques pas jusqu'au Terrien.
- Ils ont toujours eu l'intention de se débarrasser de nous. Les Urdniens craignent les étrangers... les récentes actions des Fantans et les Topsides n'ont fait que renforcer ce point de vue. Pourquoi nous aider à partir ? Et si nous revenions pour les conquérir ou les exterminer... non, il valait mieux, de leur point de vue, ne prendre aucun risque.
- Ne prendre aucun risque ? Vous voulez dire nous éliminer ?
- Exactement.
Les Terriens s’entre-regardèrent, assez choqués, il y avait une naïveté confondante chez ces barbares qui amusait et irritait Zherna... Comme si les méthodes les plus simples n'étaient pas les plus efficaces ! Ils semblaient trouver étrange que les dirigeants urdniens ne prennent aucun risque... Entre six visiteurs étrangers et votre peuple, était-ce si difficile de trancher ?
Dans un des profonds fauteuils-contours du poste central, Matt Osborn s'étira et se renversa en arrière, baillant sans gêne.
- Moi je crois que vous les avez irrités par votre arrogance, commandante.
Tandis que Jean Carlin grimaçait, Horzik rit. Le savant s'arrêta un instant de compulser les longues listes d'archives ouvertes dans de nombreuses fenêtres holographiques au-dessus de sa console, le temps de répondre.
- Bien au contraire, lieutenant Osborn. Comme tout officier supérieur d'un navire de guerre arkonide, Zherna a un diplôme en galactopsychologie. Son "arrogance", comme mon comportement de vieux savant naïf n'ont eu pour but que d'endormir la méfiance des dirigeants urdniens. Sans cela, ils ne nous auraient jamais laissés seuls dans cette base...
Jean Carlin soupira.
- Justement, pourquoi ont-ils retirés leurs troupes et pourquoi une tentative si maladroite de nous tuer quand nous visitions les ruines ?
Zherna tira un petit appareil d'un étui à sa ceinture. Elle le déplia. Une partie formait écran, tandis que le bas accueillait un micro et des touches. Le codateur était un appareil unique qui combinait un minicom remarquablement puissant pour sa taille avec un micro cerveau positronique. Il ne pouvait être utilisé que par le commandant de la base et permettait de communiquer par code prioritaire avec Zeugma, le KSOL principal de la forteresse.
- Vere'athor Zherna da Zoltral, commandant de la citadelle stellaire d'Urdnir accrédité par quotient intellectuel, Zeugma me reconnais-tu ?
Un symbole rouge apparut simultanément sur le grand écran du central et sur celui bien plus petit du codateur, tandis qu'une voix résonnait sortie de cet appareil comme des haut-parleurs de l'immense hall.
- Je vous reconnais, vere'athor Zherna da Zoltral. Que voulez-vous ?
- J'ai deux questions. La première : pourquoi les Urdniens ont accepté de quitter la citadelle de Zeugma lorsque je leur ai demandé ? La deuxième : pourquoi ont-ils attaqué les terriens et moi-même comme nous visitions les ruines de la ville ?
Les réponses furent immédiates.
- Première question : les Urdniens ne vous ont pas obéis, ils ont accepté de se replier parce que j'ai précisé que j'enverrais mes robots contre leurs soldats s'ils ne s'exécutaient pas. Probabilité 98%. Deuxième question : les Urdniens ont attaqué pour éliminer le commandant de la citadelle de Zeugma. Probabilité 75 %. Complément à la seconde question : les Urdniens désiraient s'emparer du codateur pour l'utiliser eux-mêmes. Probabilité 67 %.
Zherna sourit ironiquement à Carlin.
- Voilà votre réponse, capitaine. Le codateur permet de se faire obéir de Zeugma. Cependant, depuis des siècles, jamais un Urdnien n'a réussi à se faire reconnaître comme commandant de la citadelle. Leur assaut aussi mal préparé ne s'explique que par une occasion et... une blessure d'orgueil qui n'a pas permis aux instigateurs de comprendre que ce guet-apens était en vérité le mien et qu'ils étaient ceux qui venaient d'être piégés. Nous avons servi d'appât.
- Alors la visite de la ville avait pour but de force les Urdniens à nous attaquer.
- Correct, capitaine.
Jean Carlin voulut poser une nouvelle question, mais la voix d'Horzik l'interrompit.
- Zeugma, les fichiers A/32876 i 435 et A/32876 i 437 sont verrouillés, peux-tu les ouvrir ?
- Négatif, Ka'marentis Horzik da Zoltral. Le conseil de régence et le commandant de la citadelle sont les seuls habilités à consulter ces documents.
Zherna s'approcha de son oncle, elle tenait toujours le codateur à la main.
- En tant que commandant de la base habilité par quotient, je peux consulter les fichiers en question et autoriser d'autres personnes à faire de même ?
- Vere'athor Zherna da Zoltral commandant habilité par quotient, vous pouvez consulter les documents et les déverrouiller pour d'autres personnes, vous n'avez toutefois pas la permission de copier ces fichiers et leur faire quitter la citadelle.
- Très bien, Zeugma, j'autorise Horzik da Zoltral à accéder à ces documents.
- Entendu.
Sur la projection holographique, les fichiers qui clignotaient en rouge, avec le symbole arkonide pour "serrure" virent ce dernier disparaître tandis qu'ils viraient au vert. Sentant qu'il venait de trouver quelque chose d'intéressant, Horzik ouvrit les archives avec un sourire d'anticipation... les images et les films, les textes... il lui suffit d'un coup d'œil pour se rembrunir.
- Les abominables idiots ! Zherna ce Laccan da Llonet nous a menti lorsqu'il a raconté que la planète Gwalon'Tantor avait été détruite par un accident... c'était un génocide. Il y avait une espèce intelligente autochtone sur la planète. Lors de leur arrivée, Gwalon 1er et ses sicaires les avaient réduits en esclavage. Ils se sont révoltés et leurs descendants ont décidé de détruire la planète, sans réfléchir une seule seconde au résultat ici sur Urdnir. Non seulement, ils ont exterminé une espèce intelligente, mais en plus ils ont changé l'orbite de ce monde-ci le transformant en un gigantesque tombeau de glace. Les fous, les misérables idiots !
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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace (quatorzième partie)
L'image holographique de Laccan da Llonet sembla un instant se tasser alors que les reproches glacés de Zherna tombaient sur lui. La princesse zoltral avait une manière particulièrement cruelle de choisir les mots et de les lancer sur quelqu'un... malgré tout Carlin n'éprouvait guère de pitié pour l'Urdnien.
L'extraterrestre aux cheveux roux fusilla la commandante du regard.
- Très bien, je comprends ! Si ce sont vos derniers mots, je n'hésiterais à faire usage de la force pour vous contraindre à quitter Zeugma.
- Zdhopanda, je vous rappelle que nous nous sommes réfugiés à l'intérieur de Zeugma parce que vous avez déjà recouru à la force. Nous en menacer maintenant est risible. Quant à vous présenter comme la victime d'un horrible complot de méchants envahisseurs, certes cela doit soigner quelque peu votre orgueil blessé, seulement... le destin de cette planète est dans la balance. Je vous suggère humblement de vous faire remplacer par une personne qui ne fait pas passer son amour-propre avant les intérêts de son peuple. J'ajouterais - à titre personnel- que je préférais de loin traiter avec une personne qui n'a pas tenté de m'assassiner. Vous voyez, j'ai du mal à parler poliment à une personne alors que je caresse le fantasme de le jeter vivant dans l'incinérateur à ordures.
Sa noblesse Laccan resta sans réaction pendant plus d'une minute, comme suffoqué par l'agression verbale qu'il venait d'essuyer. Il n'avait probablement pas l'habitude d'être aussi directement menacé. Sa caste régnait sans partage sur ce monde depuis des milliers d'années. Personne ne lui avait jamais parlé sur ce ton... mélange de cette froide arrogance que les Arkonides assénaient aux braas'cooi (1) et de l'ironie grinçante d'une maîtresse d'école face à l'élève coiffé du bonnet d'âne.
- Ce sont vos derniers mots ? !
- Pitié, cessez de jouer l'indigné. Si vous êtes dans cette situation, vous n'avez qu'à vous en prendre à vous-même !
L'hologramme fit un geste en direction d'une personne hors champ. Les Terriens réunis autour de la commandante n'avaient pas besoin que Zeugma leur signale que la communication avait été coupée, pour comprendre que les négociations avaient échoué.
Matt Osborn fut le premier à parler.
- Était-ce vraiment nécessaire ? Je veux dire... on pouvait peut-être arriver à un compromis.
Le sourire ironique de Zherna s'accentua.
- Oh et qu'auriez-vous proposé ? Tout ce qu'ils veulent de nous c'est Zeugma. S'ils l'obtiennent, nos vies n'ont plus la moindre valeur. Inversement Zeugma et tout ce qui nous protège d'eux.
Horzik intervint à son tour.
- De toute manière les négociations ont échoué au moment où Laccan a été investi du pouvoir de plénipotentiaire. Cela signifiait que celui qui avait commandité notre mort continuait à jouir de la confiance du conseil de régence, et donc que leurs méthodes... manipulations et trahisons... étaient toujours d'usage.
- Je vois... donc nous n'avons plus que le choix qu'entre la victoire totale ou la défaite totale.
Carlin voulut ajouter quelque chose mais une désagréable sirène deux tons le coupa dans son élan. La voix synthétique de Zeugma s'éleva dans le central.
- Alerte ! L'ennemi se rassemble en secteur 51 !
Zherna eut un petit rire dur;
- Laccan attaque sur un coup de colère... il est trop facile à manipuler. Laktrote, je vais vous apprendre que la colère est mauvaise inspiratrice.
RK-8001 était un robot de combat de classe Gladiator 1. Il venait d'être activé et de recevoir par minicom une mise à jour logicielle mineure comprenant le détail de l'armement et des tactiques de l'ennemi. S'il avait été un être vivant, le robot se serait peut-être étonné que les adversaires soient les habitants de cette planète. Toutefois, les machines se fichaient de ce genre de détails. Leur programmation était aveugle, ce qui les rendait on ne peut plus dangereuses.
Tout autour des entrées de la forteresse de Zeugma, la glace craquait sous la poussée des tourelles de défense qui sortaient de leur logement.
Déjà, elles tournaient et ajustaient leur portée. Des rayons éblouissant naquirent. Ils frappèrent les troupes qui avançaient déployées en tirailleur et descendaient des collines. Des cratères bouillonnants s'ouvrirent, évaporant instantanément la neige.
La riposte prit la forme de missiles nucléaires et de rayons tout aussi ardents et des explosions se multiplièrent contre les écrans protecteurs des tourelles.
Les Urdniens atteignirent la plaine et les combats se durcirent autour d'un premier bunker. Celui-ci fut sécurisé par les agresseurs. Continuant sa route, l'ennemi se trouva face à une nouvelle casemate entourée de tourelles de défenses.
Un triscaphe (2) se posa sur l'esplanade devant l'objectif et des soldats en descendirent pour échanger des tirs avec la garnison de robots de combat. Armés de désintégrateurs lourds et de grenades nucléaires, ils éliminèrent rapidement les défenseurs avant de forcer les portes du fortin. Seulement, les premiers soldats urdniens à se risquer dans le couloir furent déchiquetés par une explosion qui fit s'effondrer le plafond, les engloutissant sous des tonnes de rocs.
La bataille continuait cependant à l'extérieur les thermoradiants lourds frappaient l'infanterie, surchargeant en un tir leurs boucliers. Les canons à impulsion, bien plus puissants, tiraient des charges de deutérium supercatalysé qui explosaient contre les écrans défensif des tanks volants et les umbalayen (3). Des champignons nucléaires résultant de leurs tirs s'élevaient sans discontinuer dans la plaine, soulevant des vents violents.
RK-8001 était accroupi derrière un créneau qui ne laissait dépasser que le canon de son fusil radiant. Contrairement à un humain, il n'utilisait pas les optiques de l'arme de précision, ses détecteurs internes étaient nettement plus précis.
Sa programmation l'enjoignait à tirer en pleine tête sur des soldats immobiles; d'abord les officiers, ensuite les servants d'armes lourdes, en dernier dans l'ordre de priorité, les soldats ordinaires.
Les rayons écarlates du thermoradiant frappaient. Ici le soldat armé d'un lance-grenades qui venait de toucher terre après un bond assisté par les fusées de son pack de vol. Là le combattant armé d'un fusil désintégrateur qui échangeait des tirs avec un Tara UH-III.
Une escadrille de chasseurs cosmiques tomba du ciel. Ces engins, pilotés par des robots aux ordres de Zeugma lâchèrent une nuée de missiles. Les têtes munies d'ogives à fusion d'une puissance de plusieurs kilotonnes vaporisèrent l'entrée de la vallée. L'onde de destruction fusionna en une unique boule de plasma qui engloutit les blindés et les soldats urdniens... bien peu survécurent à la gigantesque détonation.
Lorsque le sol de l'explosion se fut apaisé, les assaillants découvrirent avec horreur un cratère rougeoyant où ne subsistait que les épaves fondues de leurs véhicules de combat.
Les soldats urdniens se replièrent sans être poursuivis... le choc de cette défaite comme leur survie participait à la stratégie de Zherna.
(1) colons arkonide, le terme est péjoratif.
(2) Tank cosmique pouvant rouler au sol sur des chenilles, voler jusque dans l'espace et même jouer au sous-marin.
(3) robot de combat géant bardé de canons radiants que les Terriens appellent "golem".
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Anaxagore- Messages : 2234
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Je signale juste un mot oublié au début de la 14e partie :
Très bien, je comprends ! Si ce sont vos derniers mots, je n'hésiterais .... à faire usage de la force pour vous contraindre à quitter Zeugma.
Concernant les robots, les IEM, voir le piratage informatique ne fonctionnent sur les créations arkonides ?
Très bien, je comprends ! Si ce sont vos derniers mots, je n'hésiterais .... à faire usage de la force pour vous contraindre à quitter Zeugma.
Concernant les robots, les IEM, voir le piratage informatique ne fonctionnent sur les créations arkonides ?
Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Si, d'ailleurs on a l'occasion d'en voir un plus haut dans la série.
Mais on peut juste désamorcer les robots, pas vraiment les reprogrammer, du moins lorsqu'il sont sous le commandement d'un cerveau positronique comme Zeugma.
Dans l'épisode où la frégate terrienne Californie est piégée par les Arkonides, les Terriens utilisent un brouilleur qui rend les robots incontrôlables. Cependant, les Urdniens n'ont pas une technologie assez avancée.
Les Topsides avaient pris le contrôle de Zeugma en rajoutant un cerveau positronique dans la chaîne de commandement de la forteresse. Son rôle était de réécrire les ordres au fur et à mesure pour contrôler les robots. Là cela nécessite d'être déjà dans la base.
Sinon, impulsion électromagnétique ? Les robots sont blindés pour résister à bien pire. Piratage informatique... il faudrait un accès physique au robot. On peut imaginer un accès par onde..; mais cela nécessiterait de se connecter à eux (et ils utilisent des techniques de communication militaire, comme le cryptage et l'évasion de fréquence), puis d'outrepasser leurs défenses (les robots reconnaissent une mauvaise programmation et reviennent à leur programme par défaut s’ils constatent une altercation). Le dernier problème est posé par le fait que les machines sont en liason constante avec Zeugma. Si ce dernier constate que les robots sont reprogrammés contre les intérêts de ses maîtres (ici Zherna) il peut provoquer l'autodestruction des machines "coupables".
Notons bien que malgré tout, le piratage informatique de robots de combat n'est pas impossible. cela arrive dans de multiples épisodes de la série, notamment "L'offensive d'oubli" ; " l'empereur de New-York" ; "le déclin du dictateur" (Hiratio Ondro utilise une méthode originale en envoyant des micro-robots parasites s'introduire à l'intérieur des robots de Rhodan pour en prendre le contrôle), Tout le cycle" M-80 et les constructeurs du centre" tourna autour du piratage de la plate-forme de défense Old-Man.
Mais on peut juste désamorcer les robots, pas vraiment les reprogrammer, du moins lorsqu'il sont sous le commandement d'un cerveau positronique comme Zeugma.
Dans l'épisode où la frégate terrienne Californie est piégée par les Arkonides, les Terriens utilisent un brouilleur qui rend les robots incontrôlables. Cependant, les Urdniens n'ont pas une technologie assez avancée.
Les Topsides avaient pris le contrôle de Zeugma en rajoutant un cerveau positronique dans la chaîne de commandement de la forteresse. Son rôle était de réécrire les ordres au fur et à mesure pour contrôler les robots. Là cela nécessite d'être déjà dans la base.
Sinon, impulsion électromagnétique ? Les robots sont blindés pour résister à bien pire. Piratage informatique... il faudrait un accès physique au robot. On peut imaginer un accès par onde..; mais cela nécessiterait de se connecter à eux (et ils utilisent des techniques de communication militaire, comme le cryptage et l'évasion de fréquence), puis d'outrepasser leurs défenses (les robots reconnaissent une mauvaise programmation et reviennent à leur programme par défaut s’ils constatent une altercation). Le dernier problème est posé par le fait que les machines sont en liason constante avec Zeugma. Si ce dernier constate que les robots sont reprogrammés contre les intérêts de ses maîtres (ici Zherna) il peut provoquer l'autodestruction des machines "coupables".
Notons bien que malgré tout, le piratage informatique de robots de combat n'est pas impossible. cela arrive dans de multiples épisodes de la série, notamment "L'offensive d'oubli" ; " l'empereur de New-York" ; "le déclin du dictateur" (Hiratio Ondro utilise une méthode originale en envoyant des micro-robots parasites s'introduire à l'intérieur des robots de Rhodan pour en prendre le contrôle), Tout le cycle" M-80 et les constructeurs du centre" tourna autour du piratage de la plate-forme de défense Old-Man.
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Anaxagore- Messages : 2234
Date d'inscription : 18/10/2015
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Entendu, donc le plus simple est encore le brouillage radio ou encore d'avoir une personne infiltré au poste de commandement pour manipuler l'armement automatique.
On voit maintenant avec les systèmes d'armes qui nécessite des millions de lignes de code, d'un navire de guerre au F-35 a quel point l'informatique donne des sueurs froides a ses utilisateurs, du bug idiot comme en ce moment sur mon pc qui fait que je doit faire 4 ou 5 tentatives pour le redémarrer, ou fait remettre à zéro les ordinateurs des F-22 lorsqu'ils ont franchi pour la première fois la ligne de changement de date pour aller au Japon au détournement de données des drones en attendant celui directement des missiles avec brouillage du GPS la vulnérabilité des systèmes d'armes excessivement complexes.
On voit maintenant avec les systèmes d'armes qui nécessite des millions de lignes de code, d'un navire de guerre au F-35 a quel point l'informatique donne des sueurs froides a ses utilisateurs, du bug idiot comme en ce moment sur mon pc qui fait que je doit faire 4 ou 5 tentatives pour le redémarrer, ou fait remettre à zéro les ordinateurs des F-22 lorsqu'ils ont franchi pour la première fois la ligne de changement de date pour aller au Japon au détournement de données des drones en attendant celui directement des missiles avec brouillage du GPS la vulnérabilité des systèmes d'armes excessivement complexes.
Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Bien sûr, mais les robots arkonides n'ont pratiquement pas évolué en 22 000 ans.... cela a laissé le temps aux Arkonides de corriger tous les bugs. Leur technologie est infiniment plus stable et fiable que la nôtre.
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Anaxagore- Messages : 2234
Date d'inscription : 18/10/2015
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Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan
Le tombeau de glace
(quinzième partie)Jean Carlin ne lâchait plus du regard Zherna. Ces dernières heures, il avait cru à plusieurs reprises que ses décisions allaient mener à leur anéantissement. Seulement, il s'était trompé... à chaque fois.
Profondément concentrée sur le problème qu'elle cherchait à résoudre, la princesse Zoltral partageait son attention entre le codateur ouvert dans sa main et l'écran principal. Elle donnait des ordres en choisissant lentement ses mots. Son plan de bataille se dessinait progressivement. Elle utilisait à fond les avantages de sa situation... domination aérienne, positions retranchées, troupes sans peur, coordonnées au millième de seconde et obéissante.
Carlin avait un jour entendu un de ses professeurs expliquer que les cerveaux positroniques n'obéissaient jamais parfaitement aux Terriens parce qu'ils ne les comprenaient pas vraiment. Certains expliquaient que c'était la raison même des succès de Rhodan face aux Régent. Car le premier choisissait toujours des tactiques et des stratégies que le Grand Coordinateur rejetait comme ayant moins de 0,1% de chance de succès... plus ce que Rhodan appelait "le facteur terrien".
"Le facteur Terrien" c'était l'esprit d'initiative, l'imagination et l'énergie qui surprenaient toujours les Arkonides, peuple au Q.I pourtant plus élevé.
Les Terriens se moquaient souvent de ces Arkonides léthargiques, souvent dépeint comme incapables d'effectuer un geste plus compliquer que régler leurs phantasmas.
Toutefois, Carlin ne tomberait plus jamais dans ce piège.
Certains Arkonide pouvaient faire preuve d'une dangerosité incontestable. Le cerveau positronique Zeugma, le Vere'athor Zherna da Zoltral... et son cerveau-second, cette triade était unie par le codateur. L'ensemble formait une entité d'une redoutable efficacité.
Le capitaine Carlin comprenait enfin pourquoi un Terrien ne pouvait pas utiliser pleinement un cerveau positronique. Ces ordinateurs avaient été conçus pour être utilisés par des purs Arkonides munis d'un secteur cérébral suractivé.
Les Terriens étaient incapables de communiquer complètement leurs idées et les faire comprendre aux KSOL arkonides. Car ces derniers manquaient d'imagination et étaient dénués d'empathie.
Comme Carlin écoutait parler Zherna, la mise en forme de ses phrases le frappaient. Elle ne cherchait pas à expliquer son plan, elle se contentait de donner des instructions... et Zeugma ne demandait aucun supplément d'information. Le Terrien ne pouvait pas vraiment imaginer comment Zherna parvenait à se faire aussi facilement comprendre du cerveau P, cependant il était évident que le cerveau-second de l'extraterrestre lui permettait de transformer les idées de la commandante en instruction simples et claires pour une machine positronique.
Autrefois, avant leur décadence, chaque place-forte, chaque flotte arkonide était dirigée par cette entité triple : commandant arkonide/ cerveau-second/ KSOL. On comprenait mieux comment le Grand Empire Arkonide des Un Million de Soleils avait pu voire le jour et dominer la Voie Lactée pendant vingt mille ans.
Pendant que son esprit s'égarait bien loin d'Urdnir la bataille en surface avait tourné en déroute complète pour les autochtones.
Zherna jeta un bref coup d'œil à Carlin, agacée par son le poids de son regard, puis se tourna vers son oncle.
- Horzik, il est temps d'appeler Laccan da Llonet.
Le vieux scientifique s'activa sur la console de communication. Un instant plus tard, l'hologramme de leur ennemi apparut près de l'estrade de commandement.
- Que voulez-vous ? !
Aucune formule de politesse, et le ton rogue du commandant ennemi en disait long sur son exaspération. Zherna lui envoya un de ces sourires ironiques qui avaient le don de faire bouillir Osborn. L'effet fut aussi dévastateur sur l'Urdnien.
- Vous croyez triompher ! Mais ne vous y trompez pas, il me reste encore de nombreux soldats et toutes les tactiques que vous avez utilisé cette fois-ci ne marcheront plus. Combien de temps croyez-vous pouvoir tenir ?
- Je peux rompre le siège avec l'arme la plus puissante de cette galaxie : un hyperémetteur.... et les flottes de guerre d'Arkonis.
La surprise puis l'effroi qui passèrent successivement sur le visage de Laccan da Llonet ne pouvaient qu'être authentique, personne n'était assez bon comédien pour feindre à ce point. L'isolationnisme est un poison pour l'imagination. Après des siècles isolés dans leurs cités creusés dans la glace, l'esprit des Urdniens s'était enfermé dans des limites si étroites que cela avait créé un point aveugle psychologique... inconsciemment, ils rejetaient tout ce qui venait de l'extérieur... d'où leur agressivité à l'égard des naufragés.
Dans l'esprit de Laccan da Llonet, c'était Urdnir toute entière contre six méprisables étrangers, seuls et sans appuis. Il ne pouvait pas raisonner au-delà, une vie entière dans le carcan de la société rigide d'où il était issu avait rogné son imagination au point qu'il ne pouvait plus penser autrement.
Galactopsychologue diplômée, Zherna venait de lui infliger une profonde blessure et avait retourné la situation. À présent c'était Urdnir seule contre le titanesque Taï Ark'Tussan.
Derrière l'uniforme de la jeune commandante se silhouettait la puissante machine de guerre de l'empire arkonide.
- Pourquoi... pourquoi... vous n'avez pas encore appelé... n'est-ce pas ?
- L'empire est actuellement dirigé par une machine des plus effroyables. Si je l'informe de l'existence d'une société bâtie par les descendants de Gwadlon premier et de Talur, haïssant Arkonis, il vous reconnaîtra pour des ennemis. Alors, le Régent enverra une flotte et lâchera des bombes à fission totale pour initier un incendie nucléaire inextinguible qui consumera votre planète entière. Une chose que vous devez être capable de comprendre. Pourquoi prendre un risque que l'on peut éviter ? Vous détruire serait la chose la plus simple à faire... Par chance pour vous, je ne souhaite pas en arriver là. Je ne déteste pas votre peuple et je ne désire pas son anéantissement. Je ne m'y résoudrais que si vous m'y contraignez.
- Que voulez-vous ?
- Laccan da Llonet, je veux que les membres du conseil de régence démissionnent, vous compris. Le nouveau gouvernement aura pour obligation que 50% de ces postes reviennent aux autochtones. En échange de quoi, les usines de Zeugma produiront des biens de consommation courante pour l'ensemble de la population. Le KSOL sera garant de l'application de ces changements. Si - après mon départ- il vous prend fantaisie de vouloir revenir au statuquo antes, Zeugma aura toute autorité pour réprimer aux manquements constatés. Au besoin, il fera appel à la flotte de Sa Hautesse le Régent. Je ne doute aucunement que ces deux cerveaux-P puissent parfaitement se comprendre. Et nous, nous comprenons-nous ?
L'Urdnien était blanc comme un linge, il répondit d'un signe de la main qui correspondait au hochement de tête des Terriens.
- J'ai toujours su que vous pouviez être raisonnable, zdhopan.
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