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Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan

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Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan Empty Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan

Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 11:03

Zherna, la princesse oubliée


Les nouvelles qui suivent ont été écrites par votre serviteur. Elles se passent dans l’univers de l série SF Perry Rhodan http://rhodan.stellarque.com/     http://fr.wikipedia.org/wiki/Perry_Rhodan


Prologue :

ID de compte : 171FE968-F617BF70-5F24DE50-951EA18B-72D6
Journal de Zherna da Zoltral

Entrée 1 : 4ème prago de ansoor 22 495 da Ark
   J’ai reçu une convocation par visiophone. C’était le Régent. L’implacable machine cybernétique ne s’est pas embarrassée de circonlocution. Je devais partir à bord du croiseur de Classe Impériale Kos i Noor à destination de la planète Hiraroon.
  Je remplacerais le Tato local défaillant et veillerait à mettre fin aux exactions des pirates locaux. Ensuite, je devrais prendre la tête d’une petite escadrille et lancer une opération de reconquête sur Voyna. Les autochtones s’étant soulevé, il fallait leur faire sentir la pleine puissance du Taï Ark’Tussan.
Entrée 2 : 16ème prago de ansoor 22 495 da Ark
 J’ai pris mes fonctions de Tato.
 J’ai immédiatement entrepris de réunir la flottille qui m’a été confiée pour attaquer les pirates.
Entrée 3 : 21ème prago de ansoor 22 495 da Ark
  J’ai repéré les pirates dans une de leur base des astéroïdes. J’ai attaqué avec le Kos i Noor et 5 croiseurs robots. La victoire a été rapide. J’ai détruit deux croiseurs légers et un croiseur lourd.
Entrée 4 : 8ème  prago de prikur 22 495 da Ark
   Un éclaireur Voynarien est venu fureter parmi les astéroïdes de l’ancienne base pirate. Je l’ai détruit.
Entrée 5 : 15ème prago de prikur 22 495 da Ark
    Les préparatifs sont terminés. En plus de mes 5 croiseurs légers et du Kos i Noor, le Thektran m’a fourni cinq croiseurs lourds.  J’ai attaqué. Pour la perte d’un croiseur robot, j’ai détruit la flottille ennemie : 3 croiseurs légers et un lourd, ainsi qu’une plate-forme orbitale de défense.
    Pour terminer, j’ai entamé un bombardement planétaire à coup de missiles nucléaire. Les pertes ennemies ont été particulièrement lourdes. J’ai frappé comme l’ordonnait le Grand Coordinateur. Les villes principales et les grands centres industriels ont tous étaient dévastés. Même sur orbite, je pouvais voir les flashs des frappes nucléaires et les grandes formations de nuages provoqués par les débris chassés en haute atmosphère. A mon arrivée sur Voyna, la planète verte et bleu ressemblait à Arkonis I. A présent, elle n’est plus qu’un vaste globe gris et jaune sale. Même si nos ogives ne déployaient pas une radioactivité très importante, je pense qu’une part importante de la population est morte ou va mourir… La devise du Grand Empire a été appliquée jusqu’à l’absurde : «  La soumission sans phase ou l’extermination ».
Entrée 6 : 3ème prago de corona 22 495 da Ark
    Durant un peu plus d’une demi-période, je n’ai pas eu le temps de compléter mon journal. Je me suis plongée dans mon travail. J’avoue que ma vie dans le khasurn de Zoltral ne m’a pas préparé au bombardement de Voyna.
  Je voulais faire des choses utiles pour Hiraroon, cette planète dont je suis le tato. Alors que j’apprends mon rappel sur Arkonis, je ne peux songer sans orgueil à mes réalisations. J’ai amélioré les infrastructures civiles, construit une plate-forme de défense orbitale. J’ai commencé à miner la barrière d’astéroïdes. Ma petite flotte a été augmentée d’un navire éclaireur construit sur place. De plus, j’ai fondé deux laboratoires de recherche militaire qui participent au développement d’un prototype de nouveau croiseur lourd.
   J’ose dire que la population locale doit être plutôt heureuse, leurs défenses sont renforcées, ils sont plus riches, et – pour l’immédiat- ils n’ont plus d’ennemis capables de leur nuire.
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    L’amas globulaire Thantur Lok orbitait dans le halo de la galaxie, bien à l’extérieur du grand champ de brume stellaire. Bien qu’éloignée de toutes les grandes routes de commerce et d’exploration, cette véritable micro-galaxie de dix-mille étoiles était  le cœur du « Taï Ark’Tussan », le Grand Empire Arkonide. Autrefois prospère et puissant il sombrait à présent dans la décadence.

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      Un petit yatch de forme discoïdal descendait lentement vers la surface d’un monde industriel. Depuis l’orbite le paysage coupait le souffle, les zones industrielles se succédaient à  l’infini couvrant les terres émergées d’un pôle à l’autre, ne laissant d’intact que les plus hautes chaînes de montagne.
   Le petit appareil entra dans un couloir aérien qui lui fit survoler un paysage composé d’usines et d’entrepôts. C’était là un monde dévoué à la production lourde avec ses hauts fourneaux crachant fumées et étincelles vers le ciel. Un monde aux multiples chantiers astronavals construisant à la chaîne des croiseurs lourds et légers. Mais surtout un monde arsenal avec ses spacioports géants couverts de vaisseaux lourdement armés, ses forteresses prêtes à déchaîner le feu sur un envahisseur.
   Gor Ranton, en Satron la langue des habitants  de ce système solaire, cela voulait dire « le Monde de la Guerre ».
     Le petit appareil discoïdal s’arracha à la voie aérienne embouteillé de cargos et de croiseurs en approche et fila par un chemin prioritaire. Au-delà de l’horizon apparu un gigantesque bouclier d’énergie qui réfléchissait la lumière blanc violet du soleil. Dans un glissement, l’appareil se positionna au-dessus d’une place libre du proche spatioport. Un instant après un glisseur surgit pour se positionner à proximité de la coupée du disque spatial.
    Un passager débarqua.
    Au premier regard, il semblait parfaitement humain. Ses cheveux blancs comme la neige étaient coiffés en arrière et retombaient en nappe disciplinées sur ses épaules. Ses yeux vifs et intelligents étaient d’un rouge doré. En dépit d’une peau trop lisse pour être entièrement naturelle, le nouveau venu paraissait fragile et faible, avec les gestes languides d’un vieillard. Il portait un vêtement collant d’une seule pièce et une cape écarlate qui masquait son bras gauche.
   Il fit quelques pas à terre, le port de tête très droit sans regarder à droite ou à gauche. Puis il s’arrêta face au conducteur du glisseur. Comme lui, il avait les cheveux blancs et les yeux rouges. Mais la comparaison s’arrêtait là. Bien qu’âgé, le voyageur semblait déborder d’énergie face au jeune homme qui l’accueillait. Apathique, ce dernier frappa son cœur de son poing.
- Famal gosner, salua-t-il avec indifférence. Mon nom est Drenn, zhdopanda. Le Régent vous fait mander.
  Le vieil homme s’inclina légèrement et répondit avec la politesse surannée d’un gentilhomme.
- Vous m’en voyez fort honoré.
L’autre ouvrit une portière à l’arrière pour laisser monter le vieillard puis s’assit à l’avant.
  Le bolide traversa l’astroport à toute vitesse. Une brèche s’ouvrit automatiquement dans l’écran protecteur de la vaste citadelle du Régent. De l’autre côté, le terrain était nu et lisse, comme formé d’une seule coulée de plasphalte. Le glisseur se dirigeait droit vers un bâtiment à l’écart du dôme. Comparé aux proportions monstrueuses de la forteresse hémisphérique, la construction carrée et sans fenêtre paraissait minuscule.
- Drenn, pourriez-vous me dire quel est ce bâtiment ?
- Il s’agit de la salle de réception, zhdopanda. Le Régent y convoque ceux qu’il désire rencontrer. C’est un grand honneur !
La réponse tira un mince sourire au vieillard.
- Ais-je l’air d’en douter ?

  Vu de plus près, le cube noir se révélait immense, noir et étincelant. Avec ses murs sombres, polis comme un miroir, il avait une apparence à la fois majestueuse et sinistre. On ne pouvait deviner la moindre rainure qui aurait trahi l’existence d’une porte.
  Drenn fonça vers le bâtiment sans ralentir, comme désireux de s’y fracasser. Cependant, une ouverture béa soudain devant le véhicule pour l’engloutir. Des rayons tracteurs saisirent le glisseur pour le freiner et l’immobiliser.
  «  Quel endroit étrange » pensa le vieil homme. Le cube n’était qu’une seule salle immense, parfaitement vide. La lumière semblait venir de l’air lui-même, sans source visible, supprimant les ombres et faussant les distances.
  Le conducteur était descendu à terre pour ouvrir la portière.
- Descendez, zhdopanda, dirigez-vous par là.
  Le vieillard se leva sans un mot et commença à marcher dans la direction qui lui avait été indiquée. Le Régent n’était qu’un robot positonique programmé par ses ancêtres pour prévenir l’inéluctable décadence de la race arkonide. Ses banques de données, ses processeurs s’étageaient à d’incroyables profondeurs. Le dôme n’était que la citadelle chargée de le défendre et l’usine qui fabriquait les robots ou les composants qui tombaient en pannes. Ce bâtiment n’était qu’un décor sans autre intérêt que la représentation. Il s’avoua cependant que la démesure et la nudité de l’intérieur du cube en imposait au visiteur le plus sûr de lui.
- Arrêtez-vous, Horzik !
   La voix grondante tombée du plafond ressemblait à l’organe d’un dieu courroucé. Bien que le vieil homme – Horzik, comme venait de l’appeler le Régent- ne put s’empêcher de tressaillir, il fit encore quatre pas avant de s’immobiliser et de sourire. A part lui, il admirait l’habileté psychologique du dispositif. Difficile d’ignorer les ordres clamés avec une telle force.
- Je suis le seigneur d’Arkonis ! Je règne sur le Grand Empire des Un million de Soleils car je suis l’émanation de la volonté des Anciens. Leur mémoire survit dans ma programmation. Mes banques mémorielles contiennent l’intégralité de leur savoir, la totalité de leurs actes. Je vous ai amené ici pour que vous reconnaissiez enfin ma suprématie.

- De quoi parlez-vous, Régent ?

- Je parle de votre opposition pathétique. En tant que Premier Savant du Conseil des Sages, vous avez plaidé contre moi. Vous vous êtes dressés contre moi. Horzik, prince du khasurn da Zoltral,  vous me devez allégeance comme tous les Arkonides !

- Certainement pas, A1, vous n’êtes qu’une machine construite par les Arkonides. Je n’ai pas à m’incliner devant vous « Régent » ! Arkonis a de tout temps été dirigé par le Taï Moas, un empereur désigné par le Grand Conseil.

- Je suis le maître d’Arkonis ! Je suis A1, l’organe de décision central du réseau d’ordinateurs positoniques collectivement connu sous le nom de « Grand Coordinateur ». Chaque section du Grand Coordinateur est en charge de la direction d’un secteur clef de l’Empire de Cristal. Toutes les vaisseaux du Monde de la Guerre, les astroports du Monde du Commerce et les khasurns où vivent les Arkonides du Monde de Cristal, tout m’obéit ! Toutes les machines sur lesquelles reposent vos vies, tous les robots qui travaillent à votre place, tous ne sont que des extensions de ma personne et de ma volonté. J’ai été programmé pour protéger et défendre le Grand Empire si jamais les Arkonides n’en étaient plus capables. L’inéluctable décadence de l’Empire, c’est moi qui l’aie enrayée. J’ai remis en fonction les usines que vous aviez délaissées. J’ai fourni des équipages aux vaisseaux que vous aviez laissé rouiller. Tout cela je l’ai fait, moi et pas un empereur dégénéré qui ne se préoccupe que de ses distractions. Tout cela, je l’ai fait et pas pour moi, mais pour vous les Arkonides. Je suis l’incarnation de la volonté des Anciens. Le moyen qu’ils ont trouvé par delà le gouffre de la mort pour continuer à diriger et guider l’Empire d’Arkonis.
- Le monde à changé depuis l’époque des Anciens. Le Grand Empire a connu des milliers d’années de paix. En cinquante ans d’exercice du pouvoir, vous n’avez régné que par la violence, l’extermination des peuples et la destruction des mondes !
- C’est la volonté des Anciens : «  La soumissions sans phase ou l’extermination ». Les révoltés doivent être ramenés dans le rang. L’anéantissement de ceux qui résistent servira de leçon aux autres.
- N’y aurait-il pas moyen de trouver une issue pacifique ?
- Cela ne dépend que de vous, Horzik prince de la maison da Zoltral, Premier Savant du conseil des Sages.  
    La voix qui tombait du plafond avait abandonné le timbre métallique de la remontrance pour prendre celui d’un souverain à l’organe chaud et prenant.
- Je puis armer des vaisseaux avec des robots, des mercenaires, ou même des hommes levés d’office parmi les peuples colonisés. Hélas leur loyauté n’est qu’illusion. C’est la peur qui les conduit à servir et une peur plus grande les fera déserter. De ce fait, je ne peux me passer des derniers arkonides sains d’esprit et de corps.
- Vous voulez dire comme moi.
- Exactement, vous êtes un savant de première caste.
- Mais pas un militaire, Régent.
- A terme, le salut de l’Empire de Cristal ne dépendra pas d’un militaire même le plus doué. J’ai besoin d’un scientifique pour sauver tous les Arkonides du mal qui les ronge. Et pour cela, j’ai un plan.

   Il y eut une sorte de vacillement de la lumière puis la pièce s’effaça. Horzik se retrouva sur un monde de glace éternelle. Un soleil rougeâtre brillait dans le ciel.
  Cependant, le scientifique n’eut qu’un mince sourire. La gravité n’avait pas changé et il n’éprouvait pas le froid intense de ce paysage de glace. Il fit deux pas sans sentir la moindre irrégularité du sol. Cette scène n’était qu’une reconstitution holographique soignée, réalisée par ces générateurs de réalité virtuels que les Arkonides appelaient « Phantasma ». La démonstration technique n’en était pas moins impressionnante.
- Et bien, Régent ?
- Ce monde s’appelle Raksus Prime… il n’existe cependant que dans l’imagination de ses inventeurs. En fait le paysage que j’ai reconstitué pour vous occupe un des plus grands dômes de simulation d’Iprasa.
  Horzik comprenait. Iprasa, sixième planète du système d’Arkonis était dévouée aux sciences et à la philosophie. C’était aussi un des mondes épreuve de l’Ark Sumia. L’Ark Sumia était le plus grand privilège qu’un Arkonide puisse jamais espérer recevoir : l’activation du cerveau second. Grâce à des chocs hyperénergétiques, on éveillait cette partie du cerveau arkonide – normalement en jachère -pour en faire un secteur logique qui doublait l’intelligence du sujet et lui offrait une capacité d’analyse supérieure.
  Bien entendu, un tel don n’était pas offert comme on le ferait d’une sucrerie à un enfant. Il fallait le gagner et chèrement. Les Hertasones – les élèves de l’Ark Sumia – devaient subir trois cycles d’épreuves. Les deux premiers « cercles » du Faehrl (l’Ecole) n’étaient qu’un simple apprentissage des arcanes les plus élevées de la stratégie, de la science et de l’administration. Bien sûr, chaque cercle était conclu par des épreuves écrites et orales. Nombreux étaient les initiés du premier et du deuxième cercles dans l’Empire, ils occupaient de hautes fonctions.
   Bien plus rares étaient les membres du « petit cercle ». C’étaient les administrateurs suprêmes, les grands amiraux, les membres du Haut Conseil ou du Conseil des Sages et surtout… le Taï Moas, l’empereur d’Arkonis soi-même. L’épreuve finale, celle qui permettait d’obtenir l’activation du cerveau était obtenu à la suite de terribles épreuves qui s’apparentaient plus ou moins à la traversée de l’enfer.
- Vous voulez me montrer l’épreuve d’un Hertaso.
- Oui, répondit la voix invisible. « regardez »
     L’image se brouilla sur un zoom formidable. Tout à coup, Horzik se trouva plongé au milieu d’une course poursuite. Des hommes portant un spatiandre orné d’un symbole inconnu poursuivaient une silhouette solitaire que le vieil homme n’eut aucun mal à reconnaître.
- Zherna !
- Exact ! Votre nièce, son altesse Zherna princesse da Zoltral, également Pal’athor (1)  du croiseur lourd Païto 234. Un des meilleurs officiers du Gos Tussan. Elle vient récemment de le prouver en matant la révolte des Voynariens. Si elle réussit cette épreuve, je la ferais passer au grade supérieur.
- Et cette simulation ?
- Zherna commence comme prisonnière des séparatistes d’un groupe anti-arkonide fictif. Elle doit s’échapper de leur base de Raksus Prime et trouver le moyen de contacter la flotte pour que la base soit détruite.
- Elle a réussi l’évasion.
- Certes, mais la simulation ne lui permettait pas de s’emparer d’un spatiandre qui l’aurait isolée du froid. Elle doit donc réussir à échapper à ses poursuivants avant que la nuit tombe.

   Horzik frissonna. La combinaison de bord de Zherna était certes isotherme mais ses mains et son visage était exposés au froid. Les Arkonides venaient d’une planète chaude où les températures moyennes – de jour- tournaient autour de 30 ou 40 degrés centigrades.
   A la vue des adversaires de sa nièce, armés et équipés de jet packs, la mission semblait désespérée.
- Lorsque j’ai passé l’Ark Sumia, le Faerhl ne m’a pas imposé d’épreuves aussi dures.
- Comme vous ne pouvez l’ignorez, Horzik, il y a trois simulations obligatoires plus deux facultatives. Chaque épreuve est notée sur 20 000 points. Il faut justement obtenir 20 000 points pour recevoir l’Ark Summia. Si vous n’avez pas ce score au terme des trois premières épreuves, vous avez une possibilité de rattrapage grâce aux épreuves facultatives.
- Je sais tout cela, Régent.
- Il est possible, donc, d’obtenir les 20 000 points de l’Ark Summia au terme de la première épreuve.
- Théoriquement, oui. Ce n’est arrivé qu’une fois dans toute l’histoire d’Arkonis.
- Vous faites erreur, Horzik. Il y a quelques jours, votre nièce a réussis un score de 20 301 points sur sa première épreuve, ceci en comptant les bonus ponctuels. Sa deuxième épreuve a vu sa difficulté rehaussée pour des fins de test. Elle a tout de même acquis un score de 17 856 points. Son capital point est donc, à l’heure actuelle, de 38 157 points. Le record à battre est de 54 670 points, il tient depuis huit millénaires.
Horzik ne répondit rien, il avait le souffle coupé tout à coup.

    Zherna courait dans un paysage de Nive. La neige et la glace l’entourait de tout part. A la lumière du soleil rougeoyant, ce décor avait pris une couleur rose assez choquante. L’atmosphère, plus ténue que sur Arkonis, essoufflait la jeune femme, mais elle ne pouvait s’arrêter de courir. Le froid lui piquait les joues et le vent violent brûlait ses yeux. Mais elle courait. Elle courrait malgré ses poumons en feu. Elle courrait malgré ses muscles endoloris. Zherna ne se souvenait plus qu’elle fût dans une simulation. De toutes ses forces, elle courrait pour sauver sa vie et réaliser sa mission.
 
 
Agée de 17 ans d’Arkonis (21 années standard) c’était une jeune femme, à peine sortie de l’adolescence. Ses yeux étaient d’un rouge doré, ils reflétaient l’orgueil de sa race et la colère. Son visage étroit respirait l’intelligence. Ses longs cheveux blancs, sous un éclairage normal, dissimulaient son crâne légèrement plus allongé qu’un humain.
 
   Un bruit l’alerta. Bondissant à couvert, elle se blottit dans l’ombre d’un énorme rocher. Un homme tombait du ciel, porté par le système combiné pulsopropulseur et anti-g qu’il portait dans le dos. Posé au sol, il examina les empreintes que Zherna avait laissées dans sa course.
 
   La jeune femme ramassa une pierre au sol et l’envoya vers un autre rocher. Le bruit fit tressaillir le Séparatiste qui braqua son arme vers l’origine du bruit. Zherna se précipita en avant. Après trois ans de séance quotidienne de combat à main nue, elle était rodée. Le soldat ennemi fut frappé au sternum par un coup porté de la paume. En dépit du spatiandre qui amortit le choc, il se plia en deux. Le genou de l’Arkonide frappa la visière le renvoyant en arrière. Alors qu’il chancelait, Zherna effectua un balayage latéral qui le fit chuter au sol. Dans sa chute, il avait perdu son arme, le temps qu’il se remette de son état groggy, l’Arkonide appuya sur sa détente. Il y eut un flash bleu et l’homme s’effondra, paralysé.

  Zherna ne perdit pas de temps pour dépouiller son adversaire de son spatiandre. Grâce au pulsopropulseur, pilotant au ras du sol, elle échappa à la surveillance des autres soldats qui cherchaient encore une fugitive se déplaçant à pied. Elle se faufila ensuite dans une caverne après avoir soigneusement effacé toute trace de son arrivée.

   Elle prit un instant pour réciter quelques mantras du Dagor-Zhy et recentrer son moi spirituel. Assise en tailleur sur le sol de la petite grotte, la jeune femme remit en ordre ses priorités. Les rations de survie contenues dans sa ceinture lui permirent de reprendre des forces. Ensuite, quoi ?

   Certes, la jeune arkonide avait échappé à ses poursuivants, mais ce n’était que temporaire. Sa mission prioritaire était de fuir ou de demander de l’aide à la flotte. Fuir ? Il lui fallait revenir à la forteresse des Séparatistes pour trouver un vaisseau. De plus, un astronef ayant un rayon d’action suffisant ne pouvait être piloté par une seule personne.

   Il restait à envoyer un appel par hypercom. Sauf que…  Elle examina rapidement son spatiandre. Il s’agissait d’un modèle léger parfaitement identique à celui de la flotte. L’émetteur de casque à onde courte était tout juste suffisant pour garder contact avec les autres membres de son escouade, sa portée était strictement planétaire. Celui qui était accessible par le panneau de contrôle du poignet gauche était un minicom capable de générer des hyperfréquences, mais sa portée était ridiculement courte.

   Problème : j’ai un hyperéméteur mais sa portée est limitée.
   Solution : le modifier pour accroitre sa portée.

   Grace à la mémoire eidétique propre aux Arkonides et aux innombrables  séances d’enseignement sous hypnose, Zherna vit se dessiner les schémas des différents circuits composant son scaphandre spatial sous ses paupières baissées. Elle avait une source d’énergie suffisante grâce au mini-réacteur autonome alimentant le pulsoréacteur. Pour obtenir assez de câble supraconducteur pour la bobine de l’émetteur, elle pouvait utiliser le bobinage du récepteur. Certes, elle perdrait la capacité à recevoir des hypermessages, mais l’émetteur/récepteur à courte distance resterait opérationnel.

    Le kit de réparation attaché à sa ceinture ne comptait que des outils très basiques, mais ils devaient suffire. Elle ôta le combiné anti-g et pulsoréacteur et commença à le démonter.

      Les heures se succédaient aux heures.

       La concentration de l’Arkonide ne fléchissait pas. Elle avait récupéré tout le bobinage de l’hyperémetteur et le remontait autour de ce qui avait été une tuyère de son pulsoréacteur. Le microréacteur, complètement modifié, occupait l’espace vide au centre. Tout autour, dans le cercle de lumière de sa torche électrique, se trouvait des composants et des circuits démontés sur l’hyperémetteur qu’elle avait porté au poignet. Fiévreuse, Zherna serra les dents. Elle venait de refaire tous ses calculs. La puissance de l’émetteur même ainsi modifié restait dérisoire. Le bobinage du récepteur était trop court.

      Il lui fallait plus de câblage…

      L’émetteur courte portée utilisait le même genre de bobine mais cela avait deux désavantages. Le premier était que le cannibaliser la priverait de toute possibilité de recevoir des messages.
   Deuxièmement, cela voulait dire ôter son casque. Elle jeta un regard sur le thermomètre à son poignet. La nuit était tombée et même à l’abri dans la caverne, la température atteignait à peine  - 30°. Il lui fallait réchauffer l’atmosphère avant de songer à retirer son casque.

   Zherna repoussa l’émetteur qu’elle fabriquait au fond de la grotte puis dégaina une des armes qui occupait un étui à sa ceinture. L’arme était un luccot à impulsion, l’arme tirait de minuscules charges de plasma accéléré à une vitesse proche de la lumière. L’impact générait une très forte chaleur. L’Arkonide visa l’espace se trouvant juste au-delà du porche de la grotte. Elle tira une première fois et l’éblouissant faisceau bleu blanc, plus fin qu’un cheveu provoqua une détonation en surchauffant brutalement la roche. L’Hertaso recommença plusieurs fois l’opération, jusqu’à ce que la température soit monté dans la pièce jusqu’à quarante degré Celsius.

    Elle put enfin ôter son casque. Durant les deux heures qui suivirent, il fallu plusieurs fois renouveler les tirs de luccot. Enfin, l’émetteur fut complété. Elle l’activa immédiatement sur la fréquence secrète des officiers de la flotte. Zherna enregistra un court message expliquant les faits et le mis en répétition automatique, puis elle s’endormit.

    L’Arkonide fut réveillée le lendemain par un violent échange de tir entre la forteresse des séparatistes et des vaisseaux sur orbite. Les combats furent brefs.

   Cependant, son propre problème n’était pas réglé. Zherna n’avait aucun moyen de communiquer et à pied, il lui faudrait des jours pour atteindre les ruines du fort. Bien sûr la flotte savait qu’elle était là et patrouillait sans doute à sa recherche. Il lui fallait attirer l’attention.

    La jeune femme quitta la grotte et monta sur un gros rocher. Elle se saisit de son thermoradiant - une puissante arme laser-  et le braqua sur le sol. Avec le faisceau, l’Arkonide traça les trois signes syllabiques Satron qui permettaient de former son nom.

   Par goniométrie, on pouvait sans doute trianguler approximativement la position de son émetteur. Mais les détecteurs d’énergie étaient plus efficaces. Après avoir expliqué son plan par onde, elle modifia la pile du pulsoréacteur pour en faire une bombe.

     Elle n’eut que le temps de se mettre à l’abri avant qu’il ne détonne. Une minute plus tard, un avisos se posait. Il avait les couleurs du Faerh sur sa coque, la simulation était terminée.

 

 


(1)  commandant d’un vaisseau de seconde classe (jusqu’à cinq cent mètres de diamètre). En général, leur insigne est le len’rantonis (deux planètes).


Dernière édition par Anaxagore le Mer 21 Sep - 0:05, édité 1 fois

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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
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Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan Empty Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan

Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 11:35

Le troisième cercle de l’esprit


Pour les Arkonides, un jour par an, cette salle était le centre de l’Univers.
Des milliards d’holoviseurs en diffusaient les images jusqu’aux recoins les plus reculés du Gos Tussan. Les estrades dégravitées qui planaient sur trois côtés de l’amphithéâtre accueillaient le public. Chaque plate-forme flottante portait la mehinda (logo/armoirie) d’un Khasurn (dans ce sens Maison noble). Une foule splendide s’y pressait. Les hommes portaient l’uniforme de leur maison ou celui de la flotte impériale, de longues capes et des casques précieux, leur visage s’ornait de la mehinda de leur maison. Les femmes se vêtaient de magnifiques robes laissant les seins découverts. La peau était recouverte de poudre d’or. Les cheveux étaient tressés de manière compliquée. Comme les hommes elles portaient la marque de leur khasurn sur le visage.
Le quatrième bord était dominé par une tribune où s’alignaient le Petit Cercle, les sages du Faehrl qui avaient atteint le troisième degré de l’Ark Sumia.
Au centre, les héros de tout un empire : les Hertasones.

Ils étaient l’élite de leur peuple. Pour être là, ils avaient traversés l’enfer. Trois ans plus tôt, trois mille jeunes adultes avaient débarqué sur Iprasa. Issus des plus prestigieux Khasurn de l’aristocratie du Monde de Cristal, ils représentaient l’espoir que ces familles avaient de s’élever dans la hiérarchie d’Arkonis.

On passait un cercle chaque année, au terme d’un long enseignement et d’épreuves redoutables. Seulement, si les deux premiers garantissaient l’accès à la haute administration et à l’amirauté centrale du Thektran, seul le troisième permettait la récompense suprême de la race arkonide : l’activation du cerveau second. Et au-delà, le rêve des plus hautes positions, les espoirs les plus fous.

Cette rêverie avait vite virée au cauchemar pour les Hertasones. Les deux premières années avaient permis d’éliminer 90% des prétendants simplement sur des critères d’intelligence pure, d’imagination et d’initiative. Le troisième cercle testait le savoir-faire et le courage face à l’adversité. Les trois cent rescapés avaient séjournés sous les dômes énergétiques qui parsemaient la surface d’Iprasa. Chacun d’eux était un simulateur géant qui utilisait les technologies les plus avancées pour reconstituer jungles hostiles, désert de méthane gelé, atmosphère de chlore ou de fluor, vide cosmique. Ils avaient participé à des batailles rangées ou s’étaient retrouvés naufragés dans ces environnements monstrueux. Sous la surveillance des caméras, ils avaient été obligés d’user de la moindre parcelle de volonté et d’adresse pour triompher des épreuves.
Nombreux étaient les élèves qui avaient craqué ou étaient repartis sévèrement blessés. Hélas, les simulations trop réalistes se révélaient souvent très dangereuses. Neuf Hertasones étaient retournés à leur famille dans un cercueil plombé.

Sur l’immense esplanade au centre de l’amphithéâtre, se tenaient cent quatre vingt onze jeunes gens des deux sexes. Ils portaient tous l’uniforme vert et noir du Fhaerl ainsi que la lourde cape rouge qui annonçait leur rang de finaliste.

Parmi eux, circulaient de minuscules caméras robots flottant au milieu de champs anti-g. Elles filmaient les visages apparemment calmes et sûrs d’eux des membres de la promotion.
Il s’agissait d’Arkonides de race pure. Ils se ressemblaient tant qu’un observateur non prévenus les aurait pris pour des frères et des sœurs. Tous étaient grands, minces et bien proportionnés. Leurs cheveux étaient d’un blond si pâle qu’il semblait blanc. Les yeux étaient de topaze rouge. Au premier regard, ils apparaissaient comme parfaitement humains, un examen plus attentif aurait révélé un crâne légèrement allongé vers l’arrière et, donc, un cerveau plus volumineux.

Au troisième rang des Hertasones, une jeune femme était abîmée dans de profondes pensées. Sur bien des mondes, les hommes se seraient retournés sur son passage. Son visage étroit reflétait orgueil et énergie. Sous la frange de ses cheveux platine que la lumière artificielle parait de reflets fluorescents, ses yeux d’or rouge brillaient d’une impulsivité mal réfrénée. Elle conservait pourtant le masque d’impassibilité que la haute aristocratie arkonide attendait de ses membres.

Arrière petite fille d’un empereur déchu, membre d’une lignée à présent objet de risée et de mépris, elle avait été une enfant sans camarade de jeu, une adolescente sans amoureux et un Hertasone avide de prendre enfin sa revanche. Nulle plus qu’elle n’avait cherché à exceller. En fait, l’Arkonide avait passé les premières épreuves du troisième cercle avec une telle maestria que la difficulté des suivantes avaient été réévalués. Elle avait réussi les trois tests obligatoires et un des subsidiaires. Seule de tous ses camarades, la jeune femme savait avoir remporté l’Ark Sumia. Ses motifs d’inquiétude étaient d’une nature que les autres Hertasones ne pouvaient imaginer.

Pas un murmure ne se faisait entendre dans la Salle de la Vérité, le plus grand hémicycle de l’institut d’Iprasa. Merveille architecture de l’époque Lhau Paom, il accueillait les cérémonies du troisième cycle depuis treize mille ans. Les trente neuf sages assis en arc de cercle face aux prétendants à l’Ark’Sumia étaient figés dans une pose hiératique.
Comme le voulait la tradition, la cérémonie s’ouvrit par l’apparition d’un tableau lumineux.

Hertasones reçus à l’Ark’Sumia

Suivait une liste de huit noms, le premier était Zherna da Zoltral, elle avait reçu 48 302 points, 20 000 étant le minimum nécessaire pour l’activation du cerveau second. Un score qui doublait presque celui de son dauphin.
Il y eut un bref moment de silence stupéfait puis les Hertasones de se retournèrent vers Zherna et se mirent à scander le salut à l’empire : « Gloire à Arkonis, notre vie et notre sang pour l’empereur ». Trois fois – chiffre sacré de l’Empire- ils le répétèrent, le poing droit frappant l’épaule gauche avant d’être brandis vers le ciel.

Les générateurs phantasmas se mirent en marche pour créer d’immenses illusions dans le ciel et sur les murs de l’hémicycle. On vit des représentations du Khasurn da Zoltral, gigantesque habitation en forme de cône inversé plantée au sommet d’un haut pilier, ainsi que de la célèbre arche surplombant l’édifice. Il s’agissait en fait d’un fleuve arraché à son lit par des champs anti-g et qui passait d’un bond au-dessus du Khasurn avant de retrouver son cours.

Ainsi que le prescrivait le règlement, la jeune arkonide rejoignit la plaque sensitive qu’il lui fallait presser pour accepter le jugement du Petit Cercle. Une meute d’holocaméra la suivit flottant à différentes hauteurs. Quand elle releva la tête pour regarder le panneau qui avait affiché sa victoire, les noms des nouveaux titulaires de l’Ark’Sumia avait disparu pour afficher son visage en 3D haute résolution. Deux cent milliards d’holoprojecteur affichaient la même image à cet instant.
Le président du Petit Cercle s’était levé. Il prit la parole d’un ton solennel.
- Approchez, Hertaso Zherna.
Comme dans un rêve, la jeune arkonide se fit remettre un diplôme à l’ancienne fabriqué en parchemin spécialement pour cette occasion. Ensuite, on lui permit de s’asseoir au milieu du Petit Cercle avec les sept autres Hersatones à avoir obtenu la suprême distinction.
Dans l’amphithéâtre, l’estrade des Zoltral flottait maintenant à la place d’honneur.



Zherna avançait dans un long couloir qui conduisait à la clinique du Fhaerl. L’Ecole y faisait soigner les petits et les gros bobos de ses élèves. Toutefois, c’était surtout là que se passait l’événement qui allait conditionner son existence : l’activation de son cerveau second.

Une troupe de robot de combat gardait la porte ornée de l’emblème du Petit Cercle. Ils la saluèrent avec tout le respect dû aux membres de l’ordre ancien qu’elle venait de rejoindre. Elle portait d’ailleurs la robe simple et blanche. Les machines la contrôlèrent cependant avec la plus extrême minutie. Ils découvrirent bien sûr l’arme qu’elle tenait caché sous sa robe, mais ne s’en émurent pas, tout ce qui leur importait fut que sa carte d’identité fut authentique et c’était le cas. Son garde d’honneur, un Hertasone du deuxième cercle en uniforme de l’académie, se tenait à côté d’elle la main sur un luccott, arme à impulsion projetant des décharges de plasma nucléaire.

La porte s’ouvrit et les gardes s’écartèrent.

De l’autre côté, c’était la clinique d’activation parapsychique. Un des lieux les plus secret et les mieux défendus du Taï Ark’Tussan. Les maîtres du petit cercle accueillirent Zherna et lui posèrent la question rituelle :

- Etes-vous prête, Hertaso Zherna à recevoir le grand honneur de l’Ark Summia et ses avantages liés, de même que vous mettre à la disposition de Sa Hautesse le Grand Coordinateur ?

On ne faisait même plus mention de l’empereur à présent. Seule la machine, ce dictateur mécanique était mentionné dans les actes officiels. Cependant, Zherna contrôla son dégoût et répondit sans un frémissement :

- Ma vie pour Arkonis, Zhdopanda ! (1)

Les membres du Petit Cercle conduisirent la jeune femme dans un couloir gardé par d’autres robots, des champs d’énergie et deux lourdes portes blindés. Des scientifiques en combinaison de protection blanche, le visage invisible derrière des visières opaques encadrèrent Zherna et la poussèrent vers une table où ils commencèrent à nouer des sangles. Il ne fallait pas qu’elle bouge, sinon le rayon utilisé pour activer son encéphale risquait de toucher une zone différente et de provoquer de graves dommages. Ils lui placèrent ensuite un casque sur la tête. De nombreux câbles, semblables aux cheveux de Méduse, en pendaient, la reliant à des batteries de machines qui couvraient les murs de la pièce. Une fois le casque fixée, son cou était totalement immobilisé et elle n’aura put bouger la tête d’un millimètre. Une autre machine fut déployée du plafond par un bras mécanique. On la nommait la cloche d’activation. Elle avait à peu près la forme de cet instrument, si ce n’est qu’une mince tige de cristal en sortait. Ce fut de cet ergo que sortit un mince faisceau de lumière.

Obligée de fermer les yeux pour ne pas être éblouie, Zherna se sentait mal à l’aise. Le casque et les sangles étaient presque douloureux. Immobilisée comme elle l’était, il fallait bien sûr que son nez commence à la démanger. Pire, elle ne sentait rien d’autre. Elle avait tant de fois imaginée ce qui se passait lorsque l’on activait un cerveau. Il lui paraissait que l’on devait ressentir quelque chose d’extraordinaire : une explosion d’énergie psionnique, des voix irréelles… pas une bête envie de se gratter le nez.

Le temps passa. Au bout de vingt minutes, le rayon fut coupé. Les scientifiques se précipitèrent pour la libérer des sangles et du casque. L’un d’eux lui demanda comment elle se sentait, si elle ressentait des douleurs particulières, des nausées. Sur une réponse positive, il parut très content.

- C’est que, expliqua-t-il, les initiés sont souvent en proie à des douleurs violentes. Un léger mal de tête est considéré comme tout à fait normal. Ne rien ressentir est très bon signe et c’est également très rare, Zdhopanda.
- Bon signe, en quoi ?
- Généralement cela signifie une bonne intégration du Cerveau Second.
- Et comment je saurais que le Cerveau Second est bien intégré ? Faut-il que je m’attende soudain à être capable de résoudre de tête des calculs complexes, ou à devenir une sorte de titan intellectuel ?
- Oui, Zdhopanda, mais pas sous la forme que vous semblez l’entendre. D’ici une heure ou deux vous devrez commencer à avoir la tête lourde et percevoir une sorte de bourdonnement, rassurez-vous ce sera passager. Petit à petit vous aurez l’impression d’entendre une voix.
- Une voix ? Que dira-t-elle ?
- Cela dépendra de ce que vous vous poserez comme question au moment ou vous l’entendrez. Ce que nous avons fait, c’est activer une zone en jachère de votre cerveau. Vous avez toujours su plus de choses que ce qui vous apparaissait de manière consciente. L’activation permet à cette part autrefois inconsciente de votre être de s’exprimer.

Zherna fut stupéfiée par cette idée et mis un instant à comprendre ce qu’on lui disait.
- Vous voulez dire que je vais avoir une sorte de compagnon qui sera à l’écoute de toutes mes pensées ?
- Un compagnon critique, Zdhopanda, un compagnon qui vous signalera vos erreurs, vous donnera instantanément la solution de calculs complexes et vous rappellera des choses que vous croyez avoir oublié ou n’avoir jamais su. Toute la difficulté est que le Cerveau Second n’a pas vraiment de personnalité, ni même de morale. Il trouvera des solutions à la plupart de vos problèmes mais celles-ci incluront les moyens les plus terribles car les plus efficaces. Si quelqu’un vous gêne, il vous conseillera de l’assassiner, par exemple. Ce sera à vous de décider quand vous écoutez votre secteur cérébral suractivé ou quand vous agirez selon ce que vous croyez juste.


(1) Zhdopanda : Très Noble ou Très Haut, titre donné à un Arkonide haut placé, Noble, Membre du Petit Cercle ou Officier de l’Astroflotte.

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 12:26

Le départ


  4ème prago de ansoor 22 495 da Ark (4ème jour du moi d’ansoor, année 22 495 depuis la fondation du Grand Empire d’Arkonis).
Le système d’Arkonis était formé de 27 planètes. Les plus connues étaient la triade de monde formé par Gos’Ranton (le Monde de Cristal), Mehan’Ranton (le Monde du Commerce) et Gor’Ranton (le Monde de le Guerre). Ces Trois-Planètes (Tiga’Ranton, en Satron) formaient une réalisation prodigieuse qui stupéfiait tous ceux qui la contemplait. Il ne s’agissait pas de trois planètes ordinaires en rotation sur diférentes orbites…. mais d’un artéfact formé d’une triade de planètes sur la même orbite et formant un triangle équilatéral parfait.
Cependant, c’est un monde bien plus insignifiant qui sollicite pour l’instant notre intérêt.  Naat (Arkonis V) était une planète géante couverte de poussière  qui avait vu naître la seconde espèce intelligente originaire de ce système. Une de ses lunes, Naator, avait une taille et une gravité comparable à bien des planètes. En s’approchant, on ne pouvait manquer d’apercevoir la dizaine de forts spaciaux en forme de disque qui l’entourait. C’était un monde stratégique du Grand Empire. Dans sa grande sagesse, des milliers d’années plus tôt, le haut commandement arkonide avait installé sur Naator son principal centre d’entraînement et de formation pour ses astrosoldats.


 La femme était grande et svelte, ses cheveux d’or blanc cascadaient sur ses épaules. Les traits étaient froids et tendus. Elle portait l’uniforme d’un officier du Gos’Tussan, vêtement collant bleu pâle, cape rouge, lourd casque sous lequel scintillait des yeux de topaze rouge. Immobile dans un impeccable garde-à-vous, elle tenait fermé son poing sur l’épaule gauche.
 D’une voix sèche, amplifiée par le micro de son casque elle jeta un ordre. Derrière elle, 200 Zalitains se figèrent. Ces hommes avaient la peau rouge et les cheveux roux, mais leur taille, leur minceur et la couleur des yeux étaient semblables à ceux de leur chef. Ils venaient d’un monde distant de sept années lumière et descendaient de colons arkonides.  
   Après un demi-tour d’une raideur digne d’un robot, elle vient saluer son supérieur. Ce dernier eut un mince sourire à la vue de l’insigne fluorescente et neuve, entre ses deux seins. Il s’agissait de trois planètes, insigne d’un verc’athor, un commandant de première classe. La dernière fois qu’il l’avait vu, elle n’avait que deux planètes.
  Avec nonchalance, l’Arkonide lui rendit son salut, frappant son épaule du poing. Il avait froid, un vent glacial soufflait sur s’astroport de Na-IV, enveloppant des ses doigts de givre la haute sphère du Kos-Noor, le puissant croiseur de classe Tussan (1) posé derrière eux.
  Le has’athor (amiral) Senekho prit la parole :
- Verc’athor Zherna, que les immortels She’huan vous  saluent.  Il se tourna ensuite vers l’équipage de son croiseur amiral.  « Dans la guerre qui fait rage parmi les étoiles, se joue le destin de l’Empire. Portez la gloire du Taï Ark’Tussan au cosmos et ramenez nous le salut d’Arkonis. Nous allons décoller à la tête d’une escadre de croiseurs lourds. Notre objectif  sera la zone d’interférence. Les batailles qui s’y livrent à l’heure où nous parlons sont d’une violence qui n’a pas été vue depuis des siècles. Mais l’adversaire n’est pas un peuple originaire de notre galaxie. Les Droufs viennent d’un autre univers qui nous est devenu accessible… et réciproquement, par l’intermédiaire de passages ouverts par des ponts énergétiques, les Vortexs Rouges. Il faut les arrêter tant que ces passages sont stables si nous voulons éviter que leur continuum n’absorbe le nôtre. Attendez  mon ordre pour décoller ! »
   Il salua une nouvelle fois puis regagna son glisseur où l’attendait un Arkonide apathique, les yeux tournés vers quelque rêve intérieur.
  Tandis que l’engin grimpait le plan d’accès du croiseur,  le Verc’athor Zherna acquiesça « Ramenez nous le salut d’Arkonis » avait dit Senekho. Zherna aurait aimé qu’il s’agisse d’une tournure de phrase et non de la glaciale réalité. Depuis deux semaines, elle était ici sur Naator. Sa tâche avait été dure, après avoir sélectionné un groupe de deux cent recrues qui y était entraînée, elle avait été obligée à leur apprendre à travailler ensembles. Heureusement, les hommes étaient déjà des spationautes avant leur appel sous le drapeau, sinon la tâche aurait été insurmontable. Avec l’aide des machines d’enseignements, des cours quotidiens et d’innombrables exercices, elle était juste cauchemardesque.
   Chaque fois qu’elle revenait sur l’expédition qu’ils étaient sensés mener à bien, son esprit regimbait d’effroi. Le has’athor Senekho avait trop bien résumé la situation. L’Empire de Cristal était envahi par des adversaires venus d’un autre continuum espace-temps. Un phénomène naturel jusqu’alors inconnu leur avait permi d’enlever des milliards de citoyens du Grand Empire pour les déporter dans leur étrange univers parallèle. D’après les Terriens – alliés oh combien rétifs des Arkonides- les Droufs voulaient stabiliser le passage (appelé zone d’interférence). Il semblerait que l’énergie vitale des êtres vivants habitants un univers soit un facteur déterminant de la constante énergétique propre à un continuum. Les deux univers actuellement en colision pouvaient fusionner si la balance s’égalisait. Et comme le plan d’origine des Droufs était moins énergétique, ils avaient enlevé tous les êtres vivants qu’ils pouvaient  afin de rééquilibrer le bilan. Puis la zone d’intéférence s’était stabilisée et d’immences tourbillons de lumière rouge s’étaient formés. Il en était sorti des milliers de vaisseaux en forme de mince crayon. Le Régent avait réagi en envoyant la flotte. Comme de nombreux autres commandants, elle se retrouvait envoyée dans cette gigantesque bataille qui durait depuis des semaines. Et avec quoi ? Un vieux  vaisseau robot, rapidement et médiocrement transformé pour accueillir un équipage de chair et de sang.
L’équipage actuel représente 0,7 % de l’effectif minimal d’un vaisseau de cette classe intervint son cerveau second, purement factuel (2).
  Zherna acquiesça sombrement. Machinalement, ses yeux suivirent les colonnes de robots qui montaient les rampes déployées du Kos –Noor.  Chaque classe de ces mécaniques était marquée de couleurs et de symboles qui lui étaient propres. Troupes de débarquement, pilotes de chasseur, canonniers, techniciens spécialisé en hyperespace… ils occupaient la plupart des postes du vaisseau. Cependant, en dépit de longues heures passées à leur programmation, il ne fallait pas attendre grand-chose d’eux. Ils n’avaient ni initiative, ni imagination… Les derniers combats venaient de le démontrer. Les flottes robots du Régent avaient été taillée en pièce au cours de ces affrontements, d’où la réquisition de tous les marins compétents au sein de l’Empire.
Leur commandante en espérait fort peu. Ils n’avaient jamais connu le feu. Ce n’était que de simples spacionautes commerçants enrôlé de force et revêtus d’un uniforme. Au premier tir, ils se mettraient à paniquer ! Encore avait-elle de la chance que l’on en ait trouvé deux cent, beaucoup d’officiers embarquaient sur des vaisseaux où il n’y avait aucune présence vivante.
   Sous les ordres de l’obtron (3) Sesete, l’équipage avait commencé à embarquer. Sans paraître remarquer son regard gêné, Zherna passa devant lui pour monter à bord. Le puits de communication la mena au central, où déjà se rassemblaient les opérateurs. L’immense coupole-écran du poste de commandement était allumé et l’on pouvait voir leur Lakan (4) de croiseurs lourds se mettre en formation. Leurs équipages de cinquante hommes étaient beaucoup trop réduits pour ces colosses de 500m de diamètre. De ce fait, ils perdaient beaucoup de leur efficacité au combat.
 La dégénérescence d’Arkonis était telle que le Régent en était réduit à remplacer la qualité par la quantité. Le grand robot levait des flottes énormes, constituées d’unités de faible valeur individuelle. Deux officiers arkonides, presque apathiques saluèrent leur supérieur et commencèrent aussitôt à se plaindre. Le premier, en charge de la gravitation artificielle, n’avait que des vétilles à rapporter. L’homme en charge de ce secteur vital était complètement inefficace. Heureusement, il était encadré par des robots qui ne pouvaient pas faire d’erreur. Le second, était le maître d’équipage, il annonçait que trois hommes venaient de se faire admettre à l’infirmerie. Zherna devait donc se débrouiller sans eux. Comme s’il n’y avait pas assez de problèmes comme ça.
  Il y eut des claquements de talon, et Zherna se retourna pour se mettre au garde à vous. Son  oncle, le tato(5) Horzik da Zoltral venait de faire son entrée accompagné d’un robot de combat lourd.
- Je viens de recevoir nos ordres du Régent ! Notre ordre de mission est confirmé. Gloire au Gos’Tussan !
  Officiers et simples soldats reprirent cette dernière phrase en un cri assourdissant. Horzik se retourna vers Zherna.
- Verc’athor, vous avez ordre de décoller.
- Bien, Zhdopan (6)
  Les officiers se mirent à scander leurs directives. Les arbtan (7) confirmèrent et commenèrent à manœuvre touches et manettes. Une vibration parcourut le navire qui s’éleva… avant de retomber mollement.
  Le maître d’équipage venait de brancher l’intercom vers la salle des machines. Mais, avant qu’il n’ait rien pu dire, Zherna l’avait poussé :
- Je ne vous demande aucune explication sur ce qui vient de se passer ! Faites repartir les machines, correctement, cette fois ! Vous avez dix-huit bancs d’accumulateur énergétique. Vous devez pousser les manettes qui correspondent à ces bancs, dans l’ordre. Ne poussez pas la manette du banc 2 avant que le voyant qui se trouve au-dessus de la manette 1 soit passé du rouge au bleu ! Procédez de manière similaire pour chaque manette ! Est-ce si compliqué ? Non ne répondez pas, faites-le !

Zherna se retourna vers son oncle, épuisée :
- Une surcharge de huit mille ampère parce qu’ils sollicitent trop vite l’alimentation centrale ! C’est incroyable, l’ingénieur en chef recommence sans cesse cette même erreur, c’est pourtant enfantin ! Et tout l’équipage est comme ça, incapables d’apprendre et de se corriger !

Elle retourna s’asseoir sur le fauteuil de commandement, soucieuse de la mission qui lui avait été confiée. Tout cela n’augurait rien de bon.



(1) Les vaisseaux de ce type composent  6% de la flotte du Gos’Ranton. Ce sont des sphères de 800 m de diamètre avec 18 propulseurs  formant un anneau à l’équateur. Au cours de l’âge d’or d’Arkonis, l’équipage normal était de 5000 hommes et femmes  (8000 en incluant les troupes au sol).
Données techniques :
Volume : 285,776 Millions de m3
Masse : 268,082 Millions de tonne
Energie : 574.552 Gigawatts
Réacteurs : 108 réacteurs à fusion
Propulsion : 18 propulseurs à onde corpusculaire, un Ferhm-taark (hyperpropulseur)

Équipage: 200 Personnes (plusieurs dizaines de milliers de robots divers)
Données techniques: 800 M d’un pôle à un autre, blindage en arkonite, 12 béquilles d’atterrissage télescopique, Propulseur à transition (Ferhm-taark) pour le déplacement à des vitesses supérieurs à celle de la lumière, bourrelet équatorial de 18 propulseurs à  champ onde corpusculaire, 108 réacteurs à fusion
Armement offensif: Deux canons radiant ultra lourd en tourelle polaire,  10 lance torpilles  nucléaire/ bombes G, 14 canons à impulsion, 8 désintégrateurs, 6 thermoradiants  et 6 canons paralyseurs. Tous les systèmes d’armes sont autonomes (ils ont leur propre alimentation)
Armement défensif: Bouclier à énergie
Vaisseaux embarqués et véhicules terrestres 12 chaloupes (totalisant 600 hommes d’équipage), 20 Leika de 50 m ( 80 hommes), 100 contre-torpilleurs tri-place (300 hommes) et 120  chasseurs cosmiques ( 2 Rhagarns soit 120 hommes), 30 triscaphes (90 hommes), assez d’esquifs de sauvetage pour un équipage normal (5000 personnes) Notes : des robots ont pris la place de la plupart des pilotes des engins auxiliaires
Robots : 5000 robots de combat type TKR, Modèle « Gladiator » R1


(2) Les phrases en italique sont des réflexions du cerveau second de Zherna.
(3) Obtron officier supérieur d’un vaisseau, le second d’un captitaine
(4) Lakan : groupe de combat de 50 navires
(5) Tato : administrateur, selon le contexte ce titre peut-être interprété comme celui d’un gouverneur ou d’un ambassadeur.
(6) Littéralement : Haut ou Noble, titre de respect
(7) Astrosoldat ou sous-officier, la fonction de sous-off existe mais les rangs les plus bas (équivalent de caporal et de sergent) n’ont pas de titre propre, l’ancienneté et les décorations correspondent à ces grades.

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 12:54

La bataille


8ème prago de prikur 22 495 da Ark


La bataille durait depuis plus d’une période d’Arkonis (un mois arkonide). Dans l’immence coupole du poste central, l’écran dome était réglé pour montrer les détections hyperspatiales difusant une lumière verte assez désagréable. Des points de lumière situaient les différents vaisseaux en déplacement. Les flux d’ondes corpusculaires qui permettaient de voyager dans l’espace normal diffusaient de faibles échos qui pouvaient être tracés lorsque l’on se trouvait à moins de cnq années-lumières. Des groupes de lettres suivaient certaines formations… les noms de près de mille vaisseaux amiraux d’une classe identique au Kos-Noor s’affichaient. Ils dirigeaient une flotte de près de trente milles navires.
Deux auxtres types de senseurs gardaient le contact avec les flottilles en déplacement.
Le premier était le système hypercom, qui permettait d’envoyer des ondes radios dans le domaine des hyperondes. On avait coupé leur retransmission phonique. Tous les vaisseaux présents communiquaient par hypergrammes codés et surcondesés…
Les seconds étaient les détecteurs de structures. Ils repéraient les déformations du continuum provoquées par les transitions hyperspatiales qui permettaient aux vaisseaux de la flotte arkonide de se déplacer plus vite que la lumière.
En vieille habituée du voyage spatiale, Zherna identifia l’éclair bref d’une plongée hyperspatiale. L’oscilloscope montra le tracé fébrile d’une sinusoïdale serrée. Vu l’amplitude, une flotte entière venait de se déplacer, la distance était courte et le choc de la réémertion se confondait avec celui de l’entrée dans l’hyperespace. Le choc… le mot était faible… Même un équipage entraîné pouvait s’évanouir lors du passage dans l’hyperespace. Il y avait d’autres défauts à cette technique. D’ailleurs, la loi arkonide empéchait les transitions près des planètes. Elles perturbaient les champs électromagnétiques en bombardant l’ionosphère de radiations et provoquaient même des tremblements de terre.
L’Arkonide avait longtemps cru connaitre tout ce qu’il y avait à savoir sur la technologie hyperspatiale. Son peuple l’avait inventé et les autres races utilisaient des systèmes copiés sur les leurs. La jeune femme se sentait humiliée de voir que le détecteur de structure recevait aussi des ondulations de faibles amplitudes et continues. Zherna savait que c’était les engins ennemis en déplacement hyperspatial qui provoquaient cet étrange phénomène. Au lieu de traverser brutalement l’hyperespace, les Droufs savaient comment glisser paisiblement en son sein. Cette technique battait celle de son peuple de cent coudées… Cela avantageait aussi beaucoup les Droufs au combat. On pouvait facilement reprérer la plongée d’un vaisseau arkonide démuni d’un système de compensation de structure (équipement rare et cher). De plus, le cerveau positronique de navigation devait effectuer des calculs plus ou moins longs pour déterminer le point d’émersion du vaisseau. Au contraire, la modulation émise par le « glissement » hyperspatial des Droufs semblait venir de partout, impossible d’obtenir un gisement. Et leur passage dans la cinquième dimention semblait instantanné. Impossible d’acculer une flotte en difficulté, ils prenaient la fuite…

L’obtron (officier en second) Sesete arracha une bande que venait de cracher une fente de sa console et se rapprocha de son capitaine.

- Zdhopan ?
Tirée de ses réflexions, le Verc’athor parcourut le rapport de situation que venait de lui transmettre le Zalitain.
- Très bien, continuez.
Se levant, elle quitta la plate-forme de commandement pour gagner celle de l’amiral, ou ce dernier se tenait entouré de son état-major.
- Zdhopanda ?
Le has’athor (amiral de 4ème classe) Senekho accueillit la jeune femme d’un signe de tête. Celle-ci tendit le rapport.
- Le brouillage ennemi nous empêche de coordonner notre contre-attaque. Impossible d’utiliser les vaisseaux relais. Ils sont systématiquement attaqués par des engins isolés ennemis.
- Il est toujours impossible de joindre le thek’athor (amiral d’état major) Vallia da Brotish ?
- Non, notre flottille semble complètement coupée du gros des troupes.
Senekho leva le regard sur l’écran-dôme. Les flammèches qui apparaissaient non loin de l’écho de certains vaisseaux étaient des explosions. Le combat continuait même si aucun ordre n’arrivait. Le front était trop vaste, une zone de quatre années-lumière.
- Il faut obtenir des ordres du Theck’athor !
- Très bien, je m’en charge Zdhopanda.
- Et comment, Zherna.
- Je pends un contre-torpilleur doté d’un Ferhm-taark (hyperpropulseur) et je rejoins le grand amiral.
- Vous ? la commandante de mon vaisseau ?
- Vous voyez quelqu’un d’autre qui puisse le faire ?


Le contre-torpilleur de classe H sortit de l’hyperespace dans un violent ébranlement. Au loin, les immenses ouvertures en forme d’entonnoir qui s’ouvraient sur l’univers des Droufs exsudaient d’étranges énergies qui perturbaient le sidéroradar. Le compteur de radiation était dans la zone rouge.
Sous le casque de pilotage, Zherna suait abondamment. La route pour sortir de ce dédale était périlleuse. Son cerveau second lui évitait toutefois de commettre un impair fatal. La zone de radioactivité s’éloigna. Toutefois, les boucliers encaissaient encore difficilement les gaz et les poussières qui les heurtaient continuellement. La jeune femme réduisit la vitesse et régla un appareil intégré dans l’habitacle. Des fenêtres rondes faisaient apparaître des mots extraterrestres. L’Arkonide pressa plusieurs contacts et la fenêtre centrale s’orna d’un signe semblable à un Z. Un motif vaguement apparenté à une toile d’araignée le remplaça. Des curseurs se déplaçaient le long des lignes ou laissaient place à des icônes.
L’étrange appareil, un localisateur, était en train de compiler les informations envoyées sous forme cryptées par des balises dissimulées dans le nuage. Au bout d’un moment, l’appareil envoya une impulsion à l’autopilote du chasseur. Les cadrans s’animèrent tandis que le vaisseau prenait de la vitesse.
Une heure s’écoula, puis une ombre gigantesque se profila dans les gaz orange illuminés de brèves décharges d’électricité.
Les hauts parleurs du casque de Zherna se mirent à dégorger un mélange de sons : sifflements qui se transformèrent en bourdonnement puis en crissement. Sur l’écran central du localisateur, des sinusoïdales se superposaient ou s’éloignaient au fur et à mesure des changements de rythme des signaux. En fait, l’appareil répondait. Le moteur du Contre-torpilleur s’éteignit tandis que les fusées verniers stabilisaient sa trajectoire. Un instant plus tard, un léger choc l’avertit qu’un rayon tracteur l’avait pris en charge.
De lourds panneaux d’acier roulèrent sur leurs rails, dévoilant une soute remplie de petits chasseurs à aile delta. Le Contre-torpilleur glissa jusqu’à un espace libre alors que les portes blindées se refermaient. Des pompes invisibles insufflèrent de l’air frais dans le large hangar. Alors que la jeune femme se déharnachait, une porte s’ouvrit pour laisser passer une dizaine de robots de combats, des R1 « Gladiator » Zherna descendit entre la double rangée de soldats robots qui la saluait et fit face à leur « officier » qui salua.
- A vos ordres, laktrote (1)!
- Rapport !
- Vous êtes demandé au central, priorité 1.
- Précise !
- Le tato Horzik est en danger.
- ….
Le Teaultokan de Richmond ou Château Stellaire de Richmond avait été bâtis plus dix-huit mille ans plus tôt par le noble arkonide dont il portait le nom. Abandonné quelques siècles plus tard, lorsque l’empire avait face à ses premières grandes révoltes, il était situé dans un secteur qui avait été la frontière extrême de l’empire.
Les Arkonides le connaissait sous le nom de « Barrière de Sogmanton » du nom de son découvreur Sogmanton Agh’Khaal. Au cours des huit derniers millénaires, la région s’était transformée. Les descendants mutés des Arkonides occupaient encore quelques endroits, mais les peuples venus du centre de la galaxie s’étaient imposés. Cette région éloignée des régions peuplée, isolée, mal cartographiée, abritait de nombreux nations indépendantes et des planètes inconnues.
Le vrai pouvoir dans la région était entre les mains de la pègre galactique. Dans les régions « civilisées » il y avait des gouvernements officiels mais ils étaient financés par les contrebandiers. Dans l’espace sauvage, les pirates et les esclavagistes ravageaient les planètes.
Construit à l’intérieur de la Barrière et protégé par ses anomalies, le Château Stellaire avait survécu intouché jusqu’à ce jour. La première étape du voyage diplomatique d’Horzik l’avait conduit en cette colonie perdue du Gos’Tussan. Après un premier moment de surprise, les autochtones avaient fait bon accueil à la mission arkonide. Les autochtones se rappelaient encore de leur origine et les pourparlers avaient avancé rapidement. Horzik avait choisi de rester sur place tandis que Zherna prenait contact avec les gouvernements locaux.
Seul deux groupes de chasseurs pilotés par des robots étaient restés protéger le Teaultokan. Ce qu’ils ignoraient c’est que leur vaisseau porteur avait été pisté par un vaisseau pirate, sorte de croiseur extraterrestre hors d’âge dont la coque ressemblait à un patchwork de réparations.
Depuis deux jours déjà, les robots arkonides et les défenses du château repoussaient des raids de plus en plus entreprenants des pirates.
Fuseaux étroits, longues ailes en delta, l’avant du chasseur était occupé par la bulle transparente du compartiment pilote. A l’arrière, un empennage permettait à l'appareil de voler en atmosphère avec toute l’agilité des meilleurs avions atmosphériques. L’armement consistait en un canon laser de fort calibre et cinq missiles antinavire à tête nucléaire.
La formation était coordonnée avec une efficacité inhumaine, aux commandes se trouvait de froides mécaniques. Des lignes de lumière naquirent sous leur fuselage, dessinant un mortel treillage. Une seconde plus tard, un, deux puis trois flashs brutaux naquirent. Un ouragan de tirs s’abattit sur les robots. L’appareil leader, plus particulièrement visé perdit son bouclier. Il tenta un virage rapide, mais deux missiles le rattrapèrent et le soufflèrent en menus débris, lumière et chaleur. Un autre chasseur arkonide perdit une aile et se replia rapidement derrière ses frères.
La riposte se matérialisa au moment où les engins des pirates arrivaient à portée visuelle. Les neuf chasseurs survivants lâchèrent un missile puis prirent la tangente sur une trajectoire différente. Les pirates manœuvrèrent dans le plus grand désordre pour garder verrouillé la cible qu’ils avaient acquise.
Ils n’eurent pas le temps de se sentir mourir. En un instant les missiles se transformèrent soleils qui se gonflèrent et fusionnèrent en une énorme zone de dévastation.
A peine ralentis par l’échec de leur première offensive, les pirates avaient engagé le second escadron robot. Cette fois, les machines ne purent se servir de leurs missiles car ils se trouvaient trop près du château. Par contre les défenses de la forteresse intervinrent en leur faveur. Les tirs précis des défenses faisaient exploser un appareil après l’autre.
Depuis la baie vitrée où il regardait l’affrontement, Horzik n’en voyait que des traits lumineux qui se croisaient sur l’étrange font pulsant de la Barrière de Sogmanton . De temps à autre, une explosion marquait la fin d’un appareil et ses passagers, humains ou non.
S’il avait été au central tactique, il aurait vu les instruments afficher un écho énorme en approche rapide. Le croiseur drouf arriva à proximité du Teaultokan. Ses premiers tirs ébranlèrent les boucliers. Seule des armes anti-chasseurs répondirent. Le château n’avait aucun armement plus lourd.
Les chasseurs arkonides s’abattirent sur le vieux croiseur. Mais ne pouvant se servir de leurs missiles, ils ressemblaient à des insectes attaquant un mastodonte. Les défenses de l’appareil drouf abattirent quelques chasseurs, puis il lança une flopée de ses propres engins auxiliaires contre les robots.
Pendant ce temps, ses tourelles radiants et de thermoradiants continuaient de matraquer le bouclier de l’astéroïde. L'écran finit par s’effondrer. Aussitôt, les artilleurs droufs commencèrent à se concentrer sur les tourelles défensives, les vaporisant en quelques tirs ciblés.
A bord du croiseur, le chef drouf, un gigantesque et massif insecte humanoïde se redressa. Sa bouche triangulaire s’ouvrit pour lâcher un flot d’ultra-sons : « Equipage de prise : à l’abordage ! »
En réponse des barges de débarquement, des pinasses, des abordeurs quittèrent le vaisseau. La bataille semblait sur le point de s’achever lorsque l’hyperespace vomit un cuirassé monstrueux. Sphérique, avec un bourrelet équatorial, le Kos Noor ventait d’arriver sur le champ de bataille.



(1) Maître / maitresse

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 13:05

La bataille (2ème partie)


L’espace était strié de tirs : rayons continus, projectiles d’énergie, torpilles et missiles. Deux flottes s’affrontaient. Certains vaisseaux, sphériques avec un bourrelet au niveau de l’équateur, appartenaient au Grand Empire Arkonide. Les autres, de plus faibles tonnages, ressemblaient à de minces cylindres aux deux extrémités terminés par des demi-sphères. En dépit d’une large supériorité de feu, la flotte arkonide était mal coordonnée, conduite par des équipages peu nombreux, mal formés et ineptes. Au contraire, les Droufs étaient des astrosoldats confirmés. Là où les Arkonides se contendaient d’affronter ce qui se trouvait à leur portée, les Droufs concentraient les tirs de plusieurs de leurs navires contre un seul ennemi.
Deux titans cosmiques étaient au centre de l’affrontement. Le Kos-Noor, croiseur de classe impériale de sa hautesse le Régent et un long cylindre de près de mille mètres, la coque d’un noir d’encre.
A bord du Kos-Noor, Zherna était harnachée en armure lourde dans le fauteuil de commandement. D’une voix sèche et rapide, elle distribuait continuellement des ordres. Habitué à lui obéir, les Zalitains s’étaient transformés en véritables automates. Pour l’instant, la chance les avait servis. Les Droufs ne connaissaient pas les points faibles des vaisseaux arkonides et tiraient au hasard sur les puissants boucliers du croiseur de classe Tussan.
Les choses allaient si vite que les colons arkonides avaient oublié de paniquer. Ils ripostaient avec une égale violence. Leurs tirs n’arrivaient cependant pas à enfoncer les écrans défensifs des Droufs. Il y avait toujours un appareil pour s’interposer dès que l’engin que ciblaient les artilleurs montrait un signe de faiblesse.
Une voix retentie dans les écouteurs de Zherna. C’était le timbre métallique d’un des innombrables robots en service à bord.
- Laktrote, ici central détection A Node 201, nous avons un visuel sur le Teaultokan. Il y a des combats à la surface de l’astéroïde.
- Reçu, continue tes observations.
- A vos ordres.

Zherna sélectionna une autre fréquence.
- Troupes de débarquement ?
Ce fut de nouveau un robot qui répondit :
- Je vous écoute, laktrote.
- Fais embarquer tes combattants à bord des chaloupes de débarquement. Votre objectif est de tuer les pirates et de protéger les habitants qui sont sur le Teaultokan.
- A vos ordres.
- Sois prêt à partir, je te constitue une escorte.
La commandante contacta un nouveau poste.
- Unités auxiliaires ?
- Je vous écoute, laktrote.
- Déployer vos chasseurs, neutralisez les petits appareils déployés par les croiseurs droufs. Utilisez les contre-torpilleurs contre le croiseur. Déployez les avisos de classe Leika en escorte des chaloupes de débarquement.
- A vos ordres. Quel est l’objectif des chaloupes de débarquement ?
- Le Teaultokan de Richmond.
- Très bien, laktrote, vous serez obéis.
La bataille continuait sur les écrans. Les chasseurs de tous types dansaient un ballet mortel semé d’explosions et de traits de lumière. Le lancement de nouvelles unités par les Kos-Noor avait toutefois donné une large supériorité numérique aux Arkonides. Lentement, les robots prenaient l’avantage. Ils ne connaissaient ni la fatigue, ni l’impatience.
- Zhdopanda ?
Dans l’arc de console qui voisinait celui occupé par la commandante et l’orbtron Seseta, l’amiral se redressa.
- Oui ?
- Ici la détection, le croiseur Teolta 140 est endommagé

Une impulsion presque douloureuse frappa Zherna venue de son secteur second :
- La bataille tourne en notre défaveur. Nous ne pouvons tenir très longtemps à moins de frapper fort et vite.
- Comment le battre, demanda-t-elle silencieusement.
- Il faut reculer, comme si nous prenions la fuite. Si les Droufs rompent le contact nous en prifiteront pour lancer contre eux nos bombes G.
- D’accord.
Zherna se tourna vers le has’athor (amiral de 4ème classe) Senekho
- Zhdopanda ? J’ai un plan !
Rapidement, elle expliqua les conclusions de son cerveau second.
L’amiral acquieça.
- J’ai compris, Zherna. Continuez à surveiller les vaisseaux ennemis. Enregistrez un quartz mémoire et faites le déposer dans mes appartements après la bataille.
- A vos ordres.

Horzik n’était pas un combattant. Comme tous les membres de sa castre, il avait reçu une formation minimale aux armes. Il savait aussi diriger des armées et des flottes. Jamais cependant, il n’avait imaginé d’en être réduit à défendre sa vie de manière aussi sordide.
Il avait quitté ses appartements et s’était réfugié dans une galerie de maintenance qui longeait le blindage extérieure du château spatial. Son escorte de robots de combat s’était déployée dans les coursives proches pour engager l’ennemi. On entendait les échos furieux d’un engagement d’une extrême violence. Les puissantes machines de guerre ignoraient la peur et étaient lourdement armées. Nombre de Droufs devaient avoir rejoint un monde meilleur.
Un bruit de pas fit dresser l’oreille au vieux savant. Les mains serrées sur la crosse de son arme, il se pencha pour regarder au-delà du coude de la coursive. Un groupe d'insectes géants avançait lourdement, ébranlant la coursive sous leurs pas de colosses. L’un d’eux le vit et tira. Le radiant à impulsion le rata de peu, noircissant le pilier qui l’abritait de plusieurs impacts parsemés d’aigrettes de flammèches.
Obéissant à leur consigne première deux robots R1 « Gladiator » sortirent de l’ombre et ouvrirent le feu sur les bandits. De sa position, Horzik ne pouvait voir l’effet des tirs de ses gardes du corps, mais eux-mêmes encaissaient durement. On pouvait voir à la fluorescence bleuté qui les entouraient que leurs boucliers étaient trop sollicités. Quelqu’un jeta une grenade. Un R2 « Lourd » s’interposa entre Horzik et l’explosion. La déflagration ébranla la coursive, chassant une nuée de débris et de pièces métallique qui retombèrent en pluie. La tête d’un R1 cogna contre une cloison et rebondit avant de rouler au sol.
Le R2, indemne, se positionna au milieu du couloir. Plus grand, plus lourd que le R 1, il était doté d’une épaisse cuirasse. Sa tête cylindrique ne portait que deux optiques rouges, un haut parleur grillagé et au sommet, une antenne en forme de trident. Il avait quatre bras deux se terminaient par des armes terribles. Les deux autres, d’aspect humain regorgeaient d’outils interchangeables.
Les droufs survivants avaient fort à faire contre ce monstre cybernétique. Tandis qu’ils s’occupaient de lui, Horzik vérifia le chargeur de son thermoradiant. L’arme laser était chargée au maximum. Cela le rassura quelque peu. Profitant de l’écran formé par son garde de corps, il ouvrit le feu et toucha un insectoïde qui se replia derrière un pilier. Difficile de savoir si la blessure était grave, car déjà un de ses compagnons ripostait. Le second tir d’Horzik fracassa le casque de son adversaire qui s’effondra au sol. Le troisième adversaire de l’Arkonide resta à l’abri d’un pilier et échangea des tirs avec ce dernier.
- Robot ?
- Oui Laktrote ?
- Replie-toi jusqu’au prochain embranchement ! Je te suis !
- Oui Laktrote !
Horzik amorça une grenade, un curseur permettait de sélectionner le temps. Il compta 5 millitonta (25 secondes) et posa l’œuf au sol.
Derrière lui, les Droufs s’élancèrent. Des tirs s’écrasèrent autour d’Horzik. La peur lui donna des ailes. Il venait juste de s’abriter derrière son robot que la grenade explosait. Posée près de la coque, elle déchira son blindage. La décompression fut brutale. Heureusement, chaque intersection était dotée d’une porte anti-vide. Elle se déploya instantanément, protégeant le prince Zoltral. Les pirates se trouvaient du mauvais côté…


Dans l’espace, la bataille continuait. Zherna avait fait reculer son croiseur de bataille, toujours entouré de sa flottille. L’ennemi navait pas mordu à l’hameçon. Combattre les croiseurs d’Arkonis ne les intéressaient pas, du moins dans l’immédiat, ils étaient là pour le château stellaire.
Le has’athor Senekho se redressa.
- Signal nova !

L’officier communication confirma.
- Signal nova envoyé.
Au même instant, tous les croiseurs en bonne position lâchèrent un projectile dirigé vers les vaisseaux droufs. La bombe G n’était pas un projectile matériel mais une spirale de lumière refermée sur elle-même. Chaque torpille énergétique toucha un cylindre. Il n’y eut pas d’explosion… ce fut bien plus terrifiant. La spirale d’énergie exadimentionnelle instable qui constituait la bombe G était en fait une porte vers un autre univers. Les navires touchés disparurent. Nul ne savait vers quel point de l’espace-temps ils avaient été expédié… tout ce que l’on savait c’est que depuis vingt mille ans que cette arme était utilisée, jamais un vaisseau n’avait reparu.
Les Droufs n’avaient aucune arme comparable et ses effets provoquèrent une indéniable panique.
C’est à ce moment qu’une vingtaine de vaisseaux sortirent de l’hyperespace. Cylindriques et terminés par des demi-sphères, comme ceux des Droufs, ils étaient cependant plus ventrus et dotés d’ailerons en poupe. Zherna reconnut instantanément des navires de guerre du peuple des Lourds. Venus d’une planète à forte gravité, ces descendants des Arkonides se vendaient comme mercenaires au plus offrant. Plusieurs centaines de leurs vaisseaux étaient présent dans les rangs de la flotte déployée au large de la zone d’interférence. A peine entrés sur le champ de bataille, ils ouvrirent le feu sur les droufs.
La bataille spatiale dura encore une demi-tonta (à peu près 42 minutes). Le vaisseau amiral ennemi explosa finalement sous les tirs du Kos-Noor et les autres engins filèrent se mettre à l’abri dans l’hyperespace. Comme à chaque fois qu’ils étaient sur le point d’être vaincus… Le vaisseau de Zherna était miraculeusement intact mais plus de la moitié de sa flottille et de celle des Lourds avaient subis de graves dommages. Le vaisseau le plus touché, était le Tal-103, un croiseur des Lourds, il avait perdu son bouclier. A l’œil nu, on voyait les explosions qui continuaient à sa proue. Deux impacts avaient creusé de profonds cratères dans la coque. Un troisième avait été arrêté par le blindage.
Zherna bascula plusieurs contacts. Le visage du responsable des communications apparu :
- A vos ordres, Zhdopan.
- Hélez nos alliés, je veux un contact rapide avec eux. Appelez également les troupes que nous avons débarquées, je veux leur rapport.
- Bien Zhdopan.
L’écran se ralluma au bout de quelques secondes pour montrer le « visage » d’un R1 « Gladiator ».
- Au rapport Laktrote.
- Je t’écoute.
- Nous avons détruits les blindés ennemis qui avaient pris contact sur la surface de l’astéroïde. Ensuite nous avons forcé deux sas aux extrémités du château stellaire.
- Résultat ?
- Nous avons conquis le premier sas et une partie des pièces se trouvant au-delà, laktrote. La résistance des Droufs a été jugulée dans tout le secteur. Nos pertes se montent à 30% des effectifs engagés. Les Droufs présents ont perdu 80% des effectifs engagés.
- Et sur le deuxième sas ?
- Nous avons échoué à prendre pied dans se secteur. Nos pertes s’élèvent à 100 % des effectifs engagés. Estimation des pertes ennemies 50 %.
- Essayez de prendre contact avec les autorités de l’astéroïde et avec le tato Horzik. Rappelez-moi dès que ce sera fait.
Zherna venait à peine de couper que l’indicateur d’appel se mit à bipper, allumant une diode rouge sur sa console. Elle bascula le contacteur.
- Ver’athor Zherna.
Sur l’écran apparu la face verdâtre d’un humanoïde très large d’épaule. Un torrent de barbe rousse encadrait un visage taillé à coup de serpe.
- Je suis le patriarche Talimont du clan Tal.
- Votre aide est arrivée au bon moment.
- J’étais payé par le régent pour vous l’offrir.

Un voyant se mit à clignoter su sa console et Zherna leva la main.
- Un instant, j’ai un double appel.
- Je vous en prie.
La jeune arkonide mit son correspondant en attente et accepta l’appel en attente. Sur l’écran apparu le visage d’ Horzik.
- Mon oncle, allez-vous bien ?
- Je vais bien, Zherna. La plupart de mes gardes du corps ont été détruits, mais j’ai réussi à retenir les Droufs. Le Patriarche Talimont est arrivé ?
- Oui, mon oncle. Il est en attente sur une autre ligne.
- Mets-nous en liaison duplex.
- Très bien.
Zherna appuya sur quelques touches et l’écran se subdivisa en deux faisant apparaître son oncle et le patriarche Talimont. Les deux hommes se reconnurent et échangèrent quelques politesses ; puis Horzik disparu pour laisser place à un plan en 3D du château stellaire. Sa voix commenta la projection et les secteurs qui se colorèrent au fur et à mesure de ses explications.
- Les troupes du Kos-Noor sont ici et ont repoussé les Droufs jusqu’ici. Les forces de défense du Teaultokan sont là.
- Mon oncle ?
- Oui, zherna ?
- Auriez-vous l’obligeance de demander aux Droufs de me joindre.
- Qu’avez-vous en tête ?
- Négocier avec eux.
- Très bien.

Horzik disparu et fut remplacé quelques minutes plus tard par le faciès répugnant d’une sorte d’insectoÏde géant.
La voix positronique du traducteur automatique traduisit le crissement ulra-sonique inaudible qui était le langage des droufs.
- Que voulez-vous ?!
- Vous avez dix minutes temps galactique pour déposer les armes !
- Vennez nous chercher ! On a posé des mines sur les portes et on a des mitrailleuses à impulsion dans les couloirs. De plus on peut ouvrir les sas extérieurs, on maîtrise le contrôle des ouvertures.
- Vous dernière réponse, Drouf.
- Non, va ch…
Zherna avait déjà coupé.
- Artilleur ?
- Zhdopan ?
- Sélectionnez batterie 16. Elévation 30°, vers 34-11-7-3.
- A vos ordres. Effectué.
- Feu à mi puissance pendant 10 secondes.
Sur l’écran principal un rayon vert apparu frappant le central de contrôle des sas. Le faisceau du puissant désintégrateur désagrégea les blindages qui tombèrent en poussière. L’intégralité de la pièce disparut. Les quatre couloirs qui y menaient s’achevaient à présent sur un profond cratère qui s’enfonçait dans la roche de l’astéroïde.
- Mon oncle ? Essayez de trouver un interlocuteur plus sensé chez les Droufs. Prévenez-les que je n’hésiterais pas à détruire toutes leurs positions, une à une !

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 13:23

Le Grand Maître de la Vie (Première partie)


Gor’Ranton (Arkonis III) système d’Arkonis, amas globulaire Thantur’Lok
Un vieil homme avançait péniblement sur l’immense esplanade qui séparait la forteresse du Régent des bâtiments de l’astroport. De loin en loin apparaissait une coupole qui n’était rien d’autre qu’une tourelle de défense dans son logement. Le vieillard était un Arkonide vêtu d’une simple combinaison sans marquage. Sa démarche était maladroite, mais ses yeux ne quittaient pas la gigantesque coupole fortifiée. Il escalada avec raideur un petit mur et poursuivit sa route. Seule une dizaine de mètres le séparait encore du bouclier défensif qui entourait la forteresse, son contact était mortel…
Des myriades d’yeux et de senseurs électroniques suivaient son approche hésitante. Dans les tréfonds de la citadelle, des ordinateurs en réseaux se partageaient les informations et se livraient à des calculs qui auraient nécessités des vies entières. Monstre technologique construit neuf mille ans plus tôt, le Régent ressentait l’équivalent de la perplexité humaine.
Une chose surtout l’intriguait. Le flux cérébral mesuré par ses capteurs correspondait au schéma individuel de Marguin. Cet Arkonide non dégénéré travaillait pour le Tu-Gol-Cel, la police secrète politique de l’empereur, un des rares organismes encore pleinement opérationnel de l’antique Taï Ark’Tussan. Toutefois, Marguin n’avait pas atteint quarante ans. Si on savait que l’espérance de vie d’un Arkonide était de près de deux cent années standard, jamais il n’aurait dû présenter un tel aspect.
Programmé pour présenter une grande répugnance à ouvrir son écran énergétique, le Régent convint cependant qu’il devait percer cette énigme. Une brèche apparu dans le bouclier miroitant. Simultanément des légions de robots de combats émergèrent des accès vers les profondeurs. Devant eux, passa une ambulance qui s’immobilisa près de Marguin. L’engin laissa sortir deux robots délicats qui attrapèrent le vieillard titubant et le couchèrent sur une civière dégravité. Leurs senseurs médicaux se déployèrent pour compléter l’examen que les défenses extérieures avaient sommairement mené. Leur conclusion ne prit que quelques secondes : l’homme était à l’agonie. Son métabolisme avait été brisé par un rayonnement inconnu qui avait accéléré son vieillissement. Il n’en avait plus que pour quelques minutes. Tandis que les robots s’activaient à injecter des substances dopantes le vieillard s’arqua et tendit une main parcheminée vers un petit robot sphérique bardé de capteurs.
- Vothantar’fama… Tai-Laktrot’Fama… zharakh
La main retomba dans le vide. Tous les indicateurs de vie tendaient vers le zéro. Le cœur s’arrêta et ne repartit pas malgré les efforts.
Plusieurs unités de réflexion tournaient à plein régime dans les profondeurs du Régent. En quelques micro-secondes, elles avaient passés ces quelques mots au crible sémantique et les avaient interprétées.
- Votanthantar’fama : Mythe/légende, « la vie éternelle » sensé être une source détenue par un peuple très avancé et accessible uniquement au terme de la « quête cosmique », une épreuve destinée à démontrer les qualités de ceux qui s’y prêtaient.
- Tai-Laktrot’fama : Le Grand-Maître de la Vie…. Aucune mention d’un « Grand-Maître de la Vie » dans les archives. Estimation : 89% de chance qu’il s’agisse d’un détenteur ou d’un prétendu détenteur du secret de la vie éternelle.
- Zharakh : l’Obscurité/ le Néant… avec une majuscule : mythe/mythologie séjours légendaire des sombre she’huans, les divinités d’Arkonis maléfiques, parfois interprété comme étant la région riche en trous noirs au centre de la galaxie. En tant qu’exclamation : Malédiction ! ou Piège !
- Interprétation : Un mystérieux Grand-Maître de la Vie promettrait l’immortalité mais se serait un piège. Interprétation corroborée par l’état physique de l’agent du Tu-Gol-Cel Marguin et son décès.

Extrapolation : la mission de l’agent Marguin sur la planète Volat l’a mis en contact avec une menace pour le Tai Ark’Tussan.
Mesure à prendre : 1°) faire autopsier le corps 2°) enquêter sur le retour de l’agent sur Arkonis III 3°) Volat étant la source du mal, envoyer quelqu’un rapidement sur place pour reprendre les investigations.

Le point trois poussa le Régent à une réflexion qui s’étendit sur près d’une minute. Alors même qu’il compulsait tous les documents de service des innombrables êtres intelligents qu’il dirigeait, il ressentit l’équivalent positronique de l’irritation humaine. Il rejeta en trois dixièmes de secondes tous les agents du Tu-Gol-Cel, trop peu nombreux, débordés de tâches et peut-être déjà connu de l’ennemi. Finalement, il conclut que seuls d’authentiques Arkonides pouvaient être assez fiables pour être envoyés sur l’enquête. Il lui restait donc plus qu’à trouver parmi tous les Arkonides quel était le meilleur élément disponible…




A bord du Kos-Noor, de retour de la Zone d’Interférence.

Le vaisseau avait quitté le front, remplacé par un vaisseau de même type et son escorte. Les combats des derniers jours avaient été très violents. Une tentative pour forcer le passage dans les vortex et atteindre Siamed, le monde d’origine des Droufs, avait conduit à un échec sanglant. Plusieurs milliers de vaisseaux de l’astroflotte du Régent avaient été détruits.
Toutefois, le Régent avait peu après monté un plan étrange. La présence à proximité du Drusus croiseur amiral de Perry Rhodan, Stelarque de Sol, montrait bien d’où venait l’idée.
Tandis que Perry Rhodan allait soit-disant négocier avec les droufs, le Régent avait envoyé un vaisseau de classe Nolan (super-cuirassé de 1 500 m) extérieurement identique au Drusus. Les Droufs avaient été leurrés par cette manœuvre, permettant au vaisseau robot de parvenir jusqu’en orbite avant que quelqu’un ne réalise qu’il y avait deux vaisseaux diplomatiques. Pendant que le vaisseau-robot détournait l’attention, Perry Rhodan avait permit au robot-soldats du Régent d’entrer dans les laboratoires secrets des droufs pour détruire une arme secrète qui pouvait changer le cours de la guerre. (1)
Rhodan avait ensuite disparu et Zherna soupçonnait fort que cet « allié » d’Arkonis jouait sur plusieurs tableaux à la fois. Tout compte fait, le Terrien ne souhaitait certes pas le triomphe des Droufs. Mais comment pourrait-il souhaiter que l’Empire d’Arkonis garde sa puissance ? Rhodan n’avait échappé à l’annexion ou à l’anéantissement qu’en faisant passer son monde pour détruit. Seule l’invasion des Droufs l’avait contraint à s’allier à ceux là même qu’il avait fuit. Mais Rhodan était-il un ennemi du Grand Empire ou… un ennemi du Régent. Après tout, Zherna ne pouvait ignorer que le Terrien avait épousé une princesse d’Arkonis, puisqu’il s’agisait de Thora da Zoltral, un membre de son propre Khasurn.

Alors que le Verc’Athor Zherna da Zoltral réfléchissait aux derniers événements, le radio tressaillit à son poste lorsqu’un puissant signal vint prendre le contrôle des installations du croiseur. L’impulsion, véhiculée dans tout le vaisseau, assujettit instantanément les contrôles, les faisant passer aux mains du cerveau positronique de bord. Simultanément, tous les écrans du central reflétèrent le motif non figuratif qui était l’emblème du Régent.
Le contact se stabilisa pour montrer une vue de la gigantesque citadelle du Grand Coordinateur.
- Ici A1, ici A1, ceci est une priorité Alpha. Votre retour sur Arkonis est remis. Vos instructions prioritaires viennent d’être téléchargées sur le cerveau P. du bord.
Avant que quiconque ait rien pu dire, le contact était coupé.
Zherna poussa un soupir.
- Cerveau ?
Le cerveau positronique du bord répondit d’une voix artificielle :
- Fréquence vocale reconnue, Verc’Athor Zherna. Que puis-je pour vous ?
- Quelles sont les instructions prioritaires du Régent ?
Un holopod s’activa, diffusant la projection d’une planète.
- Voici Volat, planète de type bleu d’une gravité de 0,98 g, tournant autour d’un soleil de type G2. Race autochtone : les Volatans.

L’image changea pour montrer un insecte géant tenant une lance dans la main. L’être avait un céphalothorax avec deux bras ainsi qu’un abdomen avec quatre pattes. La tête avait deux énormes yeux à facettes des antennes recourbées et très mobiles. Le « masque » formé par ses puissantes mandibules intérieures était entouré par deux mandibules préhensibles extérieures.
- Les Volatans forment une société matriarcale gouvernée par leur reine, la Mère-Très-Sage. Leur civilisation est spirituellement avancée mais n’a pas dépassé le néolithique du point de vue technique. Ils sont pacifiques et se désintéressent des affaires galactiques. Un accord existe avec les colons arkonides et franc-passeurs : les plaines et les côtes sont occupées par les immigrants, les jungles reviennent aux autochtones…
- Un instant ! » Zherna leva la main « Une colonie ? D’après les lois de l’Empire nous ne pouvons coloniser que les mondes ayant atteint le stade E. Les Volatans sont tout au plus au B.
- Remarque valide, Verc’Athor. Le Conseil des Sages à soutenu la colonisation à l’époque de l’empereur Zoltral VI – un de vos ancêtres- du fait de la présence de blemesarath sur la planète. Une mine de moyenne importante. Le Grand Conseil l’approuva.

Zherna hocha la tête, le blemesarath était un hypercristal essentiellement utilisé pour fabriquer des composants d’hyperpropulseur, une ressource peu courante – sans être rare- mais cependant stratégique.
- Très bien, reprend ton exposé.
- A vos ordres. La capitale de Volat est Kûklon
L’hologramme montrait à présent une vaste place entourée de hauts immeubles dont plusieurs Khasurn – ces habitations en forme de flute à champagne, typique des Arkonides- ainsi que la foule qui s’y pressait. On reconnaissait des dizaines de races extraterrestres, des humanoïdes et des créatures en scaphandre.
- Il s’agit de la seule véritable ville de la planète. On y trouve l’administration centrale du Tato Mansrin et le quartier des affaires qui regroupe les représentations de 27 clans Franc-passeurs parmi les plus riches. L’astroport planétaire se nomme Kûklon-Psor. Outre une ligne régulière de transport de passager à destination des systèmes proches, il héberge des facilités commerciales assez sommaires.
- Très bien, une de ses ravissantes petites planètes, loin de tout et sans histoire. En quoi cela justifie une priorité Alpha ?!
- J’allais y venir, Zhdopan ! Depuis un mois, un étrange mal à fait son apparition. Les hommes et les femmes, vieillissent en accéléré.
- Une maladie ?
- Non, les tests faits sur les gens touchés démontrent qu’ils ont été exposés à un rayonnement. L’arme utilisée à été baptisée : « Briseur de métabolisme ». Plus étrange encore, seuls les Arkonides et leurs descendants sont visés. Qui plus est, de nombreuses victimes ont disparu. Ces disparitions expliquent en grande partie pourquoi la nouvelle de cette étrange attaque n’a pas filtré hors de la planète. Elles ont également ralentis la recherche tant des causes du mal que d’un remède. Récemment, le Régent a envoyé le meilleur agent du Tu-Gol-Cel enquéter. Il s’appelait Marguin.

L’hologramme montrait un Arkonide assez quelconque, encore jeune. Puis l’image fut remplacée par celle d’un homme mort de vieillesse couché sur une table d’autopsie.

- Il fut lui-même victime du Briseur de Métabolisme.

L’hologramme montra cette fois son arrivé sur Arkonis III. Sa tentative pour délivrer son rapport au Régent et son agonie. Ils virent par l’intermédiaire de l’œil cybernétique ses derniers moments et entendirent ses derniers mots :
- Vothantar’fama… Tai-Laktrot’Fama… zharakh
Il leur fournit également l’interprétation du Régent. Zherna se retourna pour regarder Horzik.
- Mon oncle, ce Briseur de Métabolisme, qu’en pensez-vous ?
Le vieux savant se frotta le menton.
- Hier, j’aurais dis qu’une telle invention ne saurait exister. Aujourd’hui… et bien il faut à tout prix que j’examine certaines victimes. Je ne pourrais en dire plus qu’à ce moment.

Zherna frissonna. Cette nouvelle mission ne l’inspirait guère, le secret de l’immortalité, un Grand-Maître de la Vie qui semait la mort en vieillissant ses ennemis… Elle s’attendait au pire.
Elle ignorait qu’elle était en deçà de la vérité.

Le Kos-Noor surgit violemment de l’hyperespace. Son hyperpropulseur archaïque distordit la gravité en un flash qui ébranla la station proche de Volat. A bord, tout le monde avait été secoué par ce passage.
Zherna avait été une des premières à récupérer. Ses doigts courraient sur les claviers de sa console pour modifier la trajectoire du vaisseau et décélérer. Elle était sur le point de rendre les commandes au pilote en titre quand une impulsion de son secteur logique la frappa. Un vaisseau accélérait juste derrière eux. Son poing s’abattit sur le large contacteur d’urgence, en haut à gauche du panneau de contrôle. Instantanément, le vaisseau se mit en état de défense. Des sirènes deux tons se mirent à hurler accompagnant les gyrophares qui tournaient dans les coursives. Le bouclier énergétique du Kos-Noor se déploya et ruissela instantanément de décharges radiantes.
L’équipage de Zalitain démontrait une fois de plus son incompétence. Le pilote la regardait bouche bée et le navigateur ne valait guère mieux.
- Qu’attendez-vous, braas’cooï (2) manœuvrez ! Poussez la puissance des propulseurs ! Canonniers, ripostez !
Horzik s’était déjà précipité sur le maître artilleur et l’arrachait à son fauteuil.
- Canonnier à poste !
- Ripostez !
Les longs doigts de l’ambassadeur extraordinaire courraient sur les claviers. Le vaisseau, déjà malmené par les salves de l’assaillant, roula avec violence d’un bord à l’autre lorsque ses canons radiants, ses thermoradiants et ses désintégrateurs tissèrent un écheveau de rayons verts ou bleu blanc qui enveloppèrent l’appareil ennemi. Zherna regarda l’écran qui montrait ce qu’enduraient ses propres boucliers. Elle retint un cri de rage, la surcharge dépassait 75% et montait encore.
- Salle des machines ! Qu’attendez-vous pour mobiliser la puissance de réserve ?!
L’image tremblotante montrait le chef ingénieur complètement affolé. Elle ne comprit que peu de choses à ses explications, mais une fois encore il avait réussi à faire disjoncter plusieurs banques de convertisseurs. Encore heureux que les générateurs déjà en marche n’aient pas été affectés.
- Recommencez la séquence de lancement à zéro ! Attendez que la vérification du réseau et ma mise en charge soit achevée pour basculer les contacteurs ! Gardez votre calme et tout se passera bien ! Allez, vite !

Dirigeant toujours manuellement le vaisseau, Zherna lança le Kos-Noor en accélération. Les tirs du croiseur ennemi se perdirent quelques instants. Les artilleurs robotisés du vaisseau arkonide, au contraire, gardèrent le contact. Des bèches apparurent et des rayons s’attaquèrent à la coque nue de l’appareil adverse.
- Artilleur ! Cible prioritaire : les machines !
- Compris.
Sur les écrans de contrôle, les indicateurs des boucliers passèrent du rouge à l’orange. La puissance de réserve affluait enfin. Il était temps d’achever l’adversaire.
- Batterie 1, feu, puissance maximum durant 20 secondes!
La tourelle polaire atteignait un calibre monstrueux. Son tir frappa la poupe du vaisseau ennemi. Ses boucliers s’effondrèrent immédiatement et l’énergie cohérente plongea dans la coque en un geyser de métal en fusion. Un instant plus tard le rayon ressortaient de l’autre côté du corps du vaisseau.
- Cessez le feu.
Pour la première fois, Zherna put regarder le puissant croiseur cylindrique qui l’avait attaqué. Elle fit abstraction des nombreuses blessures qui marbraient sa coque et les violentes explosions qui achevaient de démanteler ses machines. La forme du vaisseau ainsi que les deux demi-sphères qui formaient sa poupe et sa proue étaient une architecture classique. La poupe s’ornait de dérives qui suggéraient une capacité notable de voyage atmosphérique.
Seuls quelques tirs de faibles calibres continuaient à se heurter au bouclier du Kos-Noor.
- Canonniers ? Tirs paralyseurs jusqu’à cessation de toute riposte !
- A vos ordres, commandante.
Zherna se mit en relation avec l’arsenal. Un robot de combat avec les marquages d’un officier apparut.
- Prépare un équipage de prise.

Une demi-heure plus tard, Zherna entra dans la section des laboratoires où se trouvaient les machines d’interrogation. Huit robots de combats R2 entouraient un être de petite taille, seulement un mètre vingt, mais d’une carrure colossale. L’humanoïde puissamment musclé avait les jambes ridiculement courtes et un thorax semblable à un tonneau. Sa peau était verte et une barbe rousse et drue lui descendait jusqu’à la ceinture. C’était un Lourd, descendant muté de colons arkonides établis sur une planète à forte gravité, ils faisaient parti du peuple des Francs-Passeurs. Si leurs cousins faisaient commerces de biens, les Lourds se vendaient eux-mêmes comme mercenaire.
Zherna, vêtue de la combinaison bleue de l’astroflotte d’Arkonis, portait le plastron doré de son grade, ainsi qu’une cape rouge. Son casque recouvert de feuilles d’or était marqué du symbole fluorescent de sa lignée. Elle était impressionnante et le savait.
- Je suis Zherna da Zoltral, Verc’Athor du croiseur de bataille de classe Tussan Kos-Noor, au nom de Sa Hautesse le Grand Coordinateur d’Arkonis. De quel droit attaquez-vous un vaisseau de guerre du Taï Ark’Tussan ?
- De quel droit ? Je suis un Lourd ! j’ai été payé pour vous tuer.
- Oh ? Vous voyez à présent ce qu’il en coûte de s’attaquer à un croiseur de bataille.
- Ouais, je n’imaginais pas que des larves de votre espèce puissent arriver à diriger un tel navire et vaincre mon équipage.
- Larves ? Et bien sachez ce que les larves peuvent vous imposer. Vous avez violé onze articles de la loi d’Arkonis. Deux de ces articles sont punis de la peine de mort ! Retournez-vous et regardez.

Du doigt, Zherna montrait le fauteuil qui était le seul meuble de la pièce. Il ressemblait assez aux fauteuils électriques des civilisations pré-spatiales avec ces multiples courroies et le casque d’où partait de multiples câbles qui le reliaient aux machines encastrées dans les murs.
- Vous savez ce que c’est ?
- Un psycho-délieur…
- Ou perméabolateur ! Un appareil d’interrogation qui utilise des moyens paramécaniques pour tirer des informations du cerveau auquel il est connecté. Le résultat est… bien disons, qu’il faudra probablement vous réapprendre à fermer les attaches de votre combinaison parce que le psycho-délieur a tendance à détruire les souvenirs en les extrayant. Vous ne serez plus qu’un crétin baveux. Peut-être qu’au terme de dix à vingt ans de rééducation vous pourrez peut-être manier une cuillère…
- Vous ne pouvez pas faire ça !
- Non ? Bien au contraire, votre attaque est un acte de piraterie et comme tel son châtiment relève de l’Astroflotte. Je suis tout à fait en droit de procéder à votre interrogatoire. Sauf, si vous me révéler ce que je suis en droit de vous demander.

Le Lourd, pâle comme un mort, baissa les yeux.
- J’ai été engagé par un homme…. Enfin un humanoïde en robe bleu. Je n’ai pas vu son visage. Seulement un émo-masque. Ce type de masque qui cache le visage mais montre les émotions du porteur. Le sien représentait des traits calmes d’une beauté surnaturelle.
- Il a dit qui il était ?
- Oui, le Taï Laktrote’Fama…
Le Grand Maître de la Vie lui-même, songea Zherna, voilà qui était intéressant.
- Il savait qu’un vaisseau arrivait ?
- Oui, il nous a dit où vous chercher et quand attaquer. Il vous veut morte, Zherna da Zoltral.
- Moi ? Je suis honorée qu’il me connaisse.
- Il vous connaît et il a bien dit que je devais détruire le Kos-Noor pour vous tuer.
- Et où peut-on le voir ce Grand Maître de la Vie ?
- Il a dit qu’il saurait si vous êtes morte et qu’il me recontacterait.
- Très bien, vos dires seront corroborés par mon enquête… Vous resterez en cellule jusqu’à votre procès.



(1) Ces événements surviennent dans le Perry Rhodn n° 34 « L’errant de l’éternité ».
(2) Littéralement : parent désagréable, terme méprisant utilisés par les Arkonides pour désigner les colons. Peut-être traduit par « vaurien » ou « incapable ».

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 13:31

Le Grand Maître de la Vie (deuxième partie)


Au-dessus de l’astroport de Kuklôn-Psor, un engin discoïdal manœuvrait habilement pour se poser entre deux cargos ventrus. Il s’agissait d’un Leika-20-30, un aviso léger de la flotte d’Arkonis. Une rampe se déploya, laissant descendre son seul membre d’équipage, une jeune arkonide.
Un glisseur-taxi robotisé s’immobilisa devant le vaisseau de guerre. Zherna – puisque c’était elle- monta à bord.
- Amène-moi à la légation arkonide.
- Bien, laktrote.
Le taxi s’engagea parmi les voies surélevées, au milieu d’un trafic serré d’engins en tout genre. Le robot pilote quitta la voie principale et pénétra dans une bretelle annexe qui conduisait au centre-ville. Il y eut un changement de niveau et le glisseur suivit les rues animées d’une foule où se mélangeaient les êtres les plus étranges. Certains ne quittaient pas de lourds scaphandres, d’autres venus de planètes à forte gravité se déplaçaient par bond. On voyait des hommes-lézards, des descendants d’oiseaux, des insectoïdes se mêler à de nombreux humanoïdes : Franc-Passeurs barbus jusqu’aux yeux, Antis aux crânes rasés, Arkonides languides, Préboniens volubiles, Arkaniens terrorisés, Lourds en armures, Arras en long manteaux flottant…
Le taxi s’arrêta devant un Khasurn de plus de cent mètres de haut. Son ombre s’étendait sur tout le quartier. Deux soldats arkonides en armure noire gardaient l’entrée. Ils étaient armés de fusils désintégrateurs.
- Halte, il s’agit de la résidence et des bureaux du tato Mansrin. Votre nom ? le motif de votre venue ?
Pour toute réponse, Zherna tendit la plaque de cristal de son collier en direction du détecteur que tenait le deuxième homme. Il y eut un sifflement et l’homme tressaillit à la vue de ce qui y était inscris.
- Zdhopanda (1)!
L’autre homme se raidit au garde-à-vous.
- Je vais prévenir le tato de votre présence, veuillez emprunter le puits anti-G.
Les khasurns, constructions en forme de flute à champagne, typique de l’architecture arkonide, étaient de véritables microcosmes isolés du monde extérieur. La colonne sur laquelle ils s’appuyaient n’abritait qu’un puits où la gravité était annulée. Des faisceaux tracteurs prenaient en charge les usagers de cet étrange ascenseur pour les amener dans l’habitation en forme de cône inversé situé à son sommet.
Zherna se retrouva dans un immense jardin éclairé par la lumière du soleil, tombant depuis la verrière qui coiffait le centre du cône. Tout autour de ce puits de jour, se succédaient d’immenses balcons qui débordaient de verdure. La princesse était encore à se demander où siégeait le tato quand une délégation empressée vint la rejoindre. Il y avait deux Arkonides, Mansrin et son adjoint Kelli. Avec eux venaient deux Franc-passeurs, le premier était le patriarche Beul, bien reconnaissable à sa calvitie et sa barbe blanche. Le second lui était inconnu, roux et barbu comme tous les Passeurs, il était plus jeune. Le dernier membre était un jeune prébonien, roux lui aussi mais rasé de près.
Tous les quatre s’inclinèrent devant elle.
- Zdhopanda, commença Mansrin, c’est un immense honneur de recevoir une princesse de la race de Zoltral, un membre du Petit Cercle.
- Zdhopan, je suis envoyée par le Régent pour éclaircir le mystère qui pèse sur Volat.
- Je vous en prie Zdhopanda, suivez-moi.
Ils firent quelques pas jusqu’à une table abritée hors de vue par un rideau de plantes grimpantes.
- Voulez-vous boire quelque chose, princesse ?
- Non. Ce que je veux c’est des réponses. Pour commencer, pourriez-vous me présenter vos compagnons, Zdhopan, j’ai reconnu votre adjoint et le patriarche Beul mais pas vos deux derniers accompagnateurs.
- Excusez-moi. Le Passeur Roin est le chef ingénieur complexe principal multiproduction de la planète, possession du clan Be. Quand à Dan-Rho, c’est le chef des agents du Tu-Gol-Cel encore en service sur la planète.
- Merci. A présents, Zdhopan, j’aimerais que vous m’expliquer ce qui se passe ici.
Mansrin n’eut pas besoin de parler longtemps. Tout avait commencé moins d’un mois plus tôt, justement à l’usine multiproduction. Un technicien Franc-passeur s’était soudain retrouvé réduit à l’état de vieillard. D’un coup sans explication. « L’épidémie » s’était rapidement répandue sur toute la planète. Toutefois, les gens touchés étaient toujours des Arkonides ou des peuples apparentés : Francs-Passeurs ; Arras ; Préboniens ; Erkhonides…
Dan-Rho prit la parole à son tour :
- Jusqu’à hier, nous ignorions tout de ce qui nous agressait ainsi. Toutefois, un de mes agents autochtones…
- Un Volatan ?
- Oui, exactement. Il m’a appris que son peuple était pris de frénésie. Il paraîtrait qu’un de leurs ancêtres seait revenu à la vie et les guidait vers la libération de notre monde des deux puissances matérialistes qui le contrôlent : les Arkonides et les Francs-passeurs. Je cite mot pour mot mon agent. Coïncidence… ou pas… un éminent archéologue arkonide du nom de Ziltren a disparu dans la jungle il y a un mois, juste avant que commence rumeurs et vieillissement accéléré. Savez-vous quel fut son dernier rapport ?
- Je viens juste d’arriver, comment le saurais-je ?
- Il aurait trouvé une ville en ruine. Une ville d’un haut niveau technologique…
- Dites-moi, Dan-Rho, depuis combien de temps êtes-vous ici ?
- Quinze jours, je fais parti des renforts du Tu-Gol-Cel, je suis arrivé en même temps que Marguin. Au fait, est-il revenu avec vous ?
- Je suis désolée, mais il est mort. Vieillissement accéléré.
Dan-Rho sembla marquer le coup, les autres s’entre-regardèrent en silence.
- Merci de vos renseignements, vous avez fait un travail remarquable. Et vous patriarche, quand êtes-vous arrivé ?
- Il y a trois jours, Zdhopanda.
- Puis-je vous demander pourquoi vous êtes venus ? Ce monde est devenu très dangereux.
Le vieil homme leva les yeux au ciel.
- Mais à quoi me sert d’être en vie ! ? Je perds des milliards chaque jour ! Mes usines sur cette planète n’ont plus de main d’œuvre, mes ouvriers ont tous été transformés en vieillards où ont disparu on ne sait comment. Si je peux vous aider, n’hésitez pas ! J’ai quinze cargos immobilisés par manque de fret, onze mille membres de mon clan risquent d’être réduits à la misère.
- Je ne l’oublierais pas. Ingénieur Roin, depuis combien de temps êtes vous ici ?
- Onze ans quatre mois et dix-huit jours, Zdhopanda. » Devant le regard interrogateur de la jeune arkonide il ajouta : « Je suis né à bord d’un cargo, comme tous les passeurs. Je ne vis coincé au fond d’un puits de gravité que contraint et forcé… »
- Roin est un excellent ingénieur, mais il a eut des problèmes avec son capitaine, ajouta le patriarche Beul.
Une façon détournée de dire que Roin avait été débarqué, la plus lourde peine qu’un passeur pouvait recevoir hormis être banni. Il était inutile de demander les raisons de cette décision, les Francs-Passeurs gardaient leurs problèmes entre eux.
- J’ai une dernière question, tato Mansrin.
- Je vous en prie, Zdhopanda.
- Vous avez naturellement été mis au courant de ma venue. Et à qui l’avez-vous répété ? Votre adjoint, le Patriarche Beul et l’ingénieur Roin, n’est-ce pas ?
- Oui.
- Personne d’autres ?
- Non.
- Et vous, adjoint Kelli, patriarche Beul, Ingénieur Roin, avez-vous communiqué cette information à quelqu’un ?
Ils échangèrent quelques regards et répondirent d’une même voix qu’ils avaient bien compris que sa venue était secrète.
- Très bien, je vous remercie. Dan-Rho, je voudrais visiter le bureau de votre supérieur, pourriez-vous m’y mener.
- Il travaillait sous couverture au comptoir de négoce du clan Quetz.
- Allons-y.
Avant de quitter l’alcôve, Zherna se retourna :
- Taï Laktrote’Fama.
Les quatre hommes restés assis tressaillirent. Le patriarche Beul fut le premier à réagir :
- Quoi ?
- Rien, au-revoir Zhdopan.
Dans le puits anti-G, Dan-Rho lui jeta un drôle de regard.
- Vous voulez me dire quelque chose ?
- Oui, Zdhopanda. Je ne comprends pas pourquoi vous avez parlé de ce quoi… Grand Maître de la Vie ?
- C’est le nom que se donne le chef de nos ennemis.
- Comment vous le savez ?
- Par Marguin d’abord. Cela m’a ensuite été confirmé par le Lourd qui a attaqué mon navire à mon arrivé.
Dan-Rho tressaillit.
- Alors c’est pour ça que vous avez posé toutes ces questions sur le temps passé sur la planète et pour savoir qui était au courant de votre arrivé. Vous soupçonnez les Passeurs, le Tato et son adjoint.
- Vous n’étiez pas au courant de ma venue et vous étiez là que depuis peu. Vous n’avez donc pas pu organiser le vieillissement de toutes les victimes.
- Beul non plus et il est la première victime… à moins qu’il est organisé tout ça à distance grâce à Roin, par exemple, et que son rôle de première victime soit une manière de détourner l’attention.
- Exactement.
- Mais pourquoi avoir prononcé ce titre : « Taï Laktrote’Fama » devant tous ?
- Je voulais voir leur réaction. L’un d’eux aurait pu se trahir.
- Et ce n’est pas le cas ?
- Non.


(1) très haut(e), très noble, le titre est bien plus poli que le Zdhopan utilisé pour s’adresser à tout un chacun.

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 13:43

Le Grand maître de la Vie (troisième partie)


   Toujours conduite par Dan-Rho, Zherna atteignit la place du Thator. En son centre, se dressait la reproduction très stylisés de l’astronef d’exploration Thator. Ce vaisseau avait découvert ce monde quelque treize mille ans plus tôt.
   La foule, mélangée d’extraterrestres et d’humanoïdes, s’y pressait bigarrée de styles et d’habillements. C’était ce genre de détail qui faisait reconnaître Volat comme une des plate-formes du commerce du Taï Ark’Tussan. Tous ces gens venu pour remplir les cales de leurs cargos cohabitaient en plus ou moins bonne intelligence. Cette bonne humeur fut soudain brisée par des cris de peur et de dégoût.
  Dan-Rho se mit à jurer en un dialecte que Zherna ne connaissait pas.
- Venez Zhdopanda, cela recommence !
- Recommence ? Qu’est-ce qui recommence ?
   L’agent secret ne répondit pas. Il avait mis en marche son bracelet radio et envoyait des instructions à un interlocuteur inaudible. Un vaste cercle de badauds entourait un individu recroquevillé au sol. Dan-Rho cria pour que l’on se pousse et Zherna put enfin regarder l’homme à terre… Un vieillard arrivé aux dernières années de sa vie. Une véritable momie dont la peau jaunie et craquelée recouvrait à peine la charpente osseuse. Sa chevelure et sa barbe étaient d’une blancheur de Nive. Le mort-vivant était vêtu d’une combinaison de cuir qui arborait les insignes d’un clan franc-passeur. La tenue faisait penser à l’habillement coutumier des hommes d’équipages d’un navire marchand. Or, les marins des cargos ne pouvaient pas être des centenaires…
- Vieillissement accéléré ?
- Oui, confirma Dan-Rho. «  Il marchait au milieu de la place, jeune marin à la recherche de distractions pendant une escale. La seconde d’après c’est un vieil homme au bord de la mort, trop fluet pour porter les vêtements qui recouvrent encore sa maigre carcasse.
   Des sirènes se firent entendre et –surgies du ciel- descendirent deux hélibules de l’armée. Des soldats en uniforme bleu en descendirent sous la direction d’un vieil arkonide. Deux médecins arras poussaient devant eux une civière anti-g et se saisirent du pseudo-vieillard.
  - Zdhopanda Zherna, verc’athor du croiseur Kos-Noor permettez-moi de vous présenter le zhdopanda Telkeus, Thanthan (1) de la 233ème armée.
- Famal’gosner zhdopanda Telkeus
- Portez-vous bien, Très Haute Zherna.
   Alors que les deux Arkonides échangeaient des politesses, Dan-Rho avait reçu un nouvel appel et y répondait à voix basse. Il  reprit la parole :
- Je suis désolé, mais j’ai du nouveau. Je crains de devoir vous abandonner ici, Zdhopanda Zherna.
- C’est dommage, effectivement. Puisse les immortels She’huan veiller sur vous.
   Zherna et Telkeus restèrent quelques instants à discuter. Finalement, le vieux général s’offrit de faire visiter les bureaux du défunt agent Marguin. L’endroit avait déjà été fouillé par les soldats de Telkeus sans qu’ils trouvent rien d’intéressant. Zherna n’eut guère plus de chance de son côté. Ils allaient quitter l’endroit lorsque Dan-Rho reparut.
- J’ai reçu des nouvelles de mon agent indigène.
- Intéressantes ?
- Oh oui ! Il confirme votre histoire sur ce soi-disant Grand Maître de la Vie. Il existe bien, c’est même ce mystérieux ancêtre vivant dont parlent les autochtones. Il se prétend l’héritier de la civilisation qui a bâti la ville dont on a trouvé les ruines dans la jungle. Mon agent a réussi à se faire engager dans la garde de Volatans chargé de sa défense. Ce nouveau poste lui a permis de faire deux découvertes majeures. Primo : les gardes ont reçu des polyradiant.
- Quoi ! Telkeus semblait outré. « Même mes hommes n’ont pas de ces armes nouvelles ».

Dan-Rho écarta les mains en signe d’impuissance.
- Il s’agit d’armes combinées, radiant, désintégrateur et paralysateur. Je croyais que quelques fabriques d’Arkonis III seulement avaient commencé à le produire.
Zherna écouta les déductions de son cerveau second et acquiesça pour elle-même.
- Vous parliez de deux découvertes ?
- La seconde : Le Grand Maître de la Vie s’adressera demain à ses fidèles, dans les ruines de la cité des Anciens.

Telkeus frappa dans ses mains.
- Excellent travail, je vais de ce pas réunir mes hommes et…
- Non !
Zherna et Dan-Rho s’entreregardèrent, surpris d’avoir crié en même temps.
- Vous d’abord, zdhopanda.
- Merci. Zdhopanda Telkeus, ne faites pas intervenir vos troupes. Je suis certaine que l’ennemi a des alliés très hauts placés sur Volat. Jamais vous ne pourrez intervenir sans que le Grand Maître de la Vie le sache. Vous risquez de faire fuir le gibier que je cherche.
Dan-Rho intervint à son tour.
- J’irais plus loin. S’ils ont des polyradiants, ils ont peut-être des armes lourdes.  Vous risquez de tomber dans un guet-apens. De plus, faire le coup de feu contre les Volatans mènerait ce monde à la guerre ! Je pense que c’est ce que cherche l’ennemi… et je vous rappelle que bon nombre de vos soldats sont devenus des centenaitres ou ont disparu !

Telkeus se rembrunit.
- Je suppose que vous avez raison. Mais j’enrage ! Nous sommes attaqués d’une manière à la fois lâche et immonde… Et, lorsque nous pouvons enfin faire quelque chose, c’est pour s’apercevoir que… que nous avons les mains liés.

  Le général sortit dans le couloir en marmonnant. Zherna ne comprenait que trop bien sa déception. Son cerveau second lui rappela quelque chose.
- A propos, Dan-Rho, le pseudo-vieillard de ce matin, où a-t-il été conduit ?
- Dans l’ancienne prison, on l’a transformé en hôpital.
- Singulier. Pourquoi ce choix ?
- Je vous rappelle que la plupart des gens touchés par le briseur de métabolisme disparaissent et n’ont toujours pas été retrouvés. La prison est isolée et facile à surveiller. Tous les malades qui y ont été conduits y sont demeurés.
- Il faut que vous m’y conduisiez. J’ai deux scientifiques de haut-niveau à bord de mon vaisseau, ils sauront bien comprendre le fonctionnement du briseur de métabolisme et trouver un remède.

  Le Kos-Noor était entré dans l’atmosphère de Volat. Il survolait le continent principal couvert de jungles épaisses. On ne voyait que du vert, à l’exception du long serpent d’argent d’un fleuve titanesque.
   Debout au milieu du central, Zherna contemplait la beauté primitive de ce paysage. Hozrik était à ses côtés ainsi que le médecin arra Man Reg et leur guide prébonien, Dan-Rho. Celui-ci tendit la main vers le fleuve.
- Suivez-le vers le Sud.
   Le barreur obéit et un arc en ciel apparut au milieu de nuages qui s’attardaient sur l’horizon.
- Nous allons arriver sous la pluie, murmura Zherna.
Dan-Rho lui sourit.
- Ce n’est pas de la pluie.
  Intriguée, la jeune Arkonide regarda les écrans. Le fleuve était large de près de quinze à trente kilomètres selon les endroits. Là où toute cette brume s’accumulait, elle vit apparaître  une brisure du terrain et comprit soudain.
- C’est extraordinaire !
- Un des plus beaux endroits de la planète, Zdhopanda. Faites grimper le vaisseau que nous puissions embrasser tout le paysage.
  Comme le croiseur gagnait en altitude, les écrans révèlent un paysage extraordinaire. Le fleuve tombait d’un dénivelé de près de quatre cent mètres jusque dans une vallée entourée d’abruptes falaises qui retenait un grand lac en forme de larme. Toute la région était enveloppée d’écharpes de bruine et couronnée d’un arc en ciel permanent.
  Après une minute à contempler le paysage, Horzik se tourna vers Dan-Rho :
- Vous savez comment s’est formée cette rupture du terrain ?
- Il y a quatre mille ans, le sol s’est effondré d’un coup. Des analyses au géoradar ont démontré que toute la région était traversée d’un vaste réseau de grottes. Certaines sont gigantesques. L’une d’elle s’est effondrée. Vous voyez le résultat.
- Intéressant !
- Et où est l’hôpital ?
- Ici, Zdhopanda !
    Du doigt, il montrait la chute d’eau.
- Il y a une île au milieu du fleuve, un piton rocheux en fait. Il se dresse juste au-dessus des chutes.
- Singulier endroit pour un centre de soins gériatriques, remarqua Horzik.
- Je vous fais remarquer, Zdhopanda, qu’il s’agissait d’une prison à l’origine. Comme je l’ai expliqué au verc’athor Zherna, le tato Mansrin a décidé de placer les malades dans un lieu facile à surveiller après que les premiers cas aient disparu mystérieusement.

Horzik se frotta la tempe, un tic qu’il avait lorsque quelque chose lui échappait.
- Vous pensez qu’ils ont été enlevés ?
- Oui, Zdhopanda, c’est ce que je pense.
- Et si… et si nous faisions fausse route depuis le début ?!
- Pardon ?
- J’ai d’abord pensé que les victimes disparaissaient parce que l’on souhaitait cacher la maladie et limiter le risque qu’un traitement soit trouvé. Mais… si le but même de tout ceci était de créer ces pseudo-vieillards ?
- J’avoue ne pas vous suivre, quelle valeur pourrait avoir ces momies, Zdhopanda ?

Horzik acquiesça.
- Moi non plus je ne vois pas quelle valeur ils pourraient avoir, mais pendant que ma nièce courrait à droite et à gauche, Man Reg et moi avons étudié les effets du briseur de métabolisme. Savez-vous quelles sont les causes du vieillissement ? Dans des circonstances normales, je veux dire !

   Dan-Rho eut un signe d’impuissance. Ni la médecine, ni la génétique ou la biologie n’étaient du nombre de ses spécialités. Ce fut Zherna qui répondit.
- La principale cause du vieillissement est le raccourcissement des chromosomes après chaque division cellulaire.
- Exact, mais savez-vous pourquoi les êtres à métabolisme oxygénés vieillissent plus vite que les créatures respirant de l’hydrogène ou du gaz carbonique ?
- Le dioxygène est une molécule instable, sous l’influence de l’ionisation elle peut se transformer en radical libre. Les radicaux libres présents dans l’organisme accélèrent le vieillissement parce qu’ils endommagent les cellules en leur arrachant des électrons et les obligent à des divisions plus fréquentes.

Zherna fronça les sourcils…

- Mon oncle, le briseur de métabolisme transforme donc l’oxygène contenu dans les cellules en radicaux libres ?
- Bonne déduction. L’arme a deux réglages différents. Au premier réglage les dégâts sont progressifs et n’ont pas une issue mortelle. Je pense même que l’ont peux inverser le processus. Il suffira ensuite d’appliquer un traitement réjuvénateur pour rendre à l’organisme son âge véritable.

Man Reg approuva.
- Je travaille déjà sur le contrepoison. Encore faut-il avoir une analyse du rayonnement pour en inverser les effets.

Dan-Rho intervint :
- Bravo, vous en avez plus appris en une journée que nous en un mois, Zdhopanda. Toutefois, je ne comprends pas pourquoi vous dites que le but de l’ennemi est de créer ces pseudo-vieillards.
- Réfléchissez, l’arme a deux modes de fonctionnement. Le Grand-Maître de la Vie aurait pu s’en servir pour tuer tous les descendants des Arkonides présents. Pourtant, il se contente de les rendre incapables de se défendre puis les enlève. Des enlèvements sur une vaste échelle, je vous le rappelle. Les soins nécessaires pour nourrir, loger et garder en vie tous ces gens, demandent une importante organisation. Si le but était simplement de nous chasser de la planète, nous tuer serait tellement plus simple. Non, je sens qu’il y a derrière cela un but infiniment plus machiavélique.

  L’ancienne prison avait la forme d’un dôme perché au sommet d’un haut pilier de roche. Une plateforme d’atterrissage permettait aux vaisseaux de petite taille de se poser. C’était d’ailleurs la seule manière d’entrer ou de sortir. Le piton rocheux était trop abrupt et  il s’élevait directement sur une chute d’eau vertigineuse.
 Les formalités d’accès étaient réduites au minimum. La plaque d’ordre prioritaire que Zherna portait au cou était pratiquement infalsifiable. L’homme de garde au contrôle d’accès ouvrit une brèche dans le bouclier d’énergie qui isolait l’hôpital.
  L’intérieur ne payait pas de mine. Ce n’était que des couloirs de plastobéton gris, avec des portes d’acier d’Arkonis qui s’ouvraient de loin en loin. Personne ne vint les accueillir. Toutefois, les portes glissaient sur leurs rails à leur approche. Une impulsion du cerveau second de Zherna insista sur le caractère étrange et cavalier de ce traitement.
- Où se trouve le médecin chef ?
- Il a un bureau dans une ancienne cellule du bloc D.  Venez, je vais vous conduire.
 Le Bloc D était un hall sur deux niveaux. Des portes de cellules s’ouvraient régulièrement de plein pied ou sur un chemin aérien. Celui-ci courait à mi hauteur et relié au sol par des escaliers de fer.
- Bizarre ! Où sont les médecins, les patients, les gardes ?
- J’ai une mauvaise impression depuis que nous sommes entrés, Dan-Rho !
  Zherna s’avança, la main sur son luccott. C’est à ce moment que les portes des cellules s’ouvrirent en grand devant eux. Il en sortit des volatans insectoïdes. Les extraterrestres braquaient vers eux des polyradiant.
- Vite, demi-tour !
   Contrairement à ce qu’avait craint Dan-Rho, les autochtones n’ouvrirent pas le feu, se contentant de les suivre. Mais, alors qu’ils arrivaient à la porte du bloc, ils eurent une mauvaise surprise. Le panneau blindé était fermé et bien fermé ! Heureusement, l’entrée se trouvait à l’angle du bloc pénitentiaire et donc accessible que par une étroite travée entre le mur extérieur et celui – latéral- des cellules.  
Zherna activa son communicateur bracelet :
- Kos-Noor, Kos-Noor… Nous sommes attaqués par des Volatans. Ils occupent la prison.
- Désolé, Zherna, répondit Horzik dans le minuscule haut-parleur. « mais le bouclier de la prison est levé. Nous ne pouvons pas venir à votre secours. »

Dan-Rho, posté à l’angle du mur, avait bien entendu la conversation.
- Vite, Zherna, percez la porte. Je les retiens !
  Sans relever que le Prébonien l’avait appelée par son prénom, l’Arkonide tourna le rayon de son arme vers l’épais panneau blindé. De son côté, l’agent secret essuyait les tirs paralysant des Volatans. Peu agressifs par nature et peu habitués aux armes, ils tiraient mal et n’osaient s’avancer. De son côté, Dan-Rho se contentait de les intimider. Ses tirs étaient juste assez précis pour effrayer ses adversaires.
  Alors que Zherna se retournait pour lui dire que le panneau était percé, elle vit un extraterrestre s’avançait prudemment sur une des passerelles. Dan-Rho ne l’avait pas vu. Par instinct, plus qu’autre chose, la jeune femme tira. Le faisceau laser blanc-bleu traversa le céphallothorax de la créature qui tomba dans le vide.
- Joli tir, Zherna, mais c’est dommage… j’avais réussi à ne tuer personne.
- Venez, on discutera plus tard des subtilités de la self-défense. Il faut ouvrir le bouclier pour que les renforts nous rejoignent. Guidez-moi vers les contrôles.
- A vos ordres !

La prison n’était pas très vaste et les seules difficultés qu’ils rencontrèrent furent deux panneaux blindés qu’ils percèrent au radiant. La mort d’un des leurs avait sérieusement refroidi les Volatans. Seulement, arrivés dans  le poste de contrôle, les deux jeunes gens eurent une mauvaise surprise. Le panneau de commande était éventré et un garde gisait au sol, la poitrine traversé par un tir.
  Zherna se rua sur la console.
- Les dégâts sont importants. Il va me falloir du temps pour réparer.
- D’accord, chef, je m’occupe des autochtones.
  Se penchant sur le corps, il s’empara de son paralysateur. L’Arkonide fit un bref rapport de situation à destination du Kos-Noor puis s’attela à la tâche.
   De longues minutes passèrent. Plongé dans sa tâche, sans instruments de travail adapté, ni composant de rechange, Zherna prit à peine garde à la reprise des combats. Des tirs de paralysateurs claquaient dans son dos. Elle tressaillit cependant en voyant un robot  s’immobiliser à côté d’elle.
- Qui es-tu ?
- K-R1G, Votre Hautesse, votre oncle m’envoie vous aider. Permettez !
  Tirant divers outils d’un espace dans son abdomen, le robot commença à réparer les destructions sur le tableau de bord. D’autres robots entrèrent dans la pièce, précédant Horzik lui-même. Il sourit de l’air effaré de sa nièce.
- Comment vous ai-je rejoint ? s’amusa-t-il de sa question muette. «  Et bien j’ai suivi le même chemin que vos assaillants. »
- Quel chemin ?
- Les grottes ! Toute la région est constellée de grottes, vous rappelez-vous ? Ils ont creusé un passage au désintégrateur dans le piton depuis l’une d’elle.
  Quelques minutes plus tard, le bouclier était réparé. Tout le monde  retourna à bord du Kos-Noor. Les robots de combats avaient capturé une trentaine de Volatans qui furent immédiatement mis en cellule. Par contre, à part le garde mort dans la salle de contrôle de l’écran et le corps carbonisé d’un médecin, on n’avait pas retrouvé de trace du personnel et de leurs patients.

- Le mystère de cette planète ne fait que s’épaissir dit Horzik.
  Il posa devant lui une jolie statuette, une jeune femme en robe à nombreux volants qui dansait.
- Où avez trouvé ceci, mon oncle ?
- Dans les ruines de la cité souterraine qui se trouve sous la prison. C’est par là que sont arrivés les Volatans. Et oui, cette statuette représente une humanoïde.  Je crois que le passé de ce monde nous réserve encore bien des surprises.

(1) Disons un général, chef d’une grande unité de soldats d’infanterie. Son grade reste cependant inférieur à celui d’un amiral

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 14:03

Le grand Maître de la Vie (quatrième partie)


Carré des officiers du Kos-Noor.
    Zherna ; le général Telkeus da Mornir, Thanthan de la 233ème armée ; Horzik ; Man Reg ; Dan-Rho se trouvaient réunis  autour d’une nacelle holo qui projetait une carte de la région de Kuklôn.

- Résumons, commença Zherna.
  De la main, elle fit pivoter l’image pour montrer et agrandir le complexe industriel situé en pleine jungle.
- Il y a un mois apparait la première victime du vieillissement accéléré, ici, dans les usines Be. On a bientôt une épidémie impossible à endiguer. Le coupable est le mystérieux Taï Laktrote’Fama. Ses objectifs ? Nous ne pouvons que les déduire de ses actes. Il semble qu’il veuille soulever les indigènes contre nous. Toutefois, est-ce son vrai but, une diversion ou un à côté de son maître plan ? Ses moyens ? Le briseur de métabolisme, les indigènes et des armes qui devraient normalement être très rares dans cette partie de la galaxie. Il se sert aussi de mercenaires, ce qui prouve qu’il a d’importants moyens financiers et de bons contacts.
- On peut également ajouter qu’il connait le réseau de villes souterraines sous la surface de Volat, intervint Horzik.
- Exact, ce qui semble indiquer qu’il connait bien la planète.
- Pas forcément, nous savons déjà que les indigènes lui mangent dans la main. Peut-être que ce sont eux qui lui ont appris l’existence des villes souterraines.


Zherna soupira, agacée.
- Vrai, impossible d’en déduire quoi que ce soit. Bon, faisons le tour des suspects. L’arrivée du Kos-Noor n’était connue que de quatre personnes. L’une d’elle est forcément le Grand-Maître de la Vie.
- Ou un de ses sbires, contra Dan-Rho.
- Possible, mais peu probable. Le Grand-Maître de la Vie est forcément un des personnages les plus influents de la planète. Vu les fonds dont il dispose et l’étendue de ses moyens d’action.

Tous approuvèrent.
   Zherna manipula une nouvelle fois l’holoprojecteur et fit apparaître le portrait des quatre suspects. Chacun d’eux était accompagné de la fiche signalétique du personnage. Elles étaient malheureusement assez succinctes. Mansrin était un arkonide âgé.  Volat était son troisième poste d’administrateur. Il était compétent sans être excellent. Non dégénéré, il n’avait ni hobby, ni vice connu… enfin mis à part le goût assez classique des Arkonides des drogues euphorisantes légales. En fait, Mansrin ne s’était jamais fait remarqué en bien comme en mal durant toute sa carrière.
   Son adjoint Kili était tout le contraire. Arkonide de classe moyenne, jeune, il avait commencé une carrière dans l’armée. Il l’avait abandonné parce qu’il se s’entendait pas avec ses supérieurs. Très intelligent, il était titulaire de trois doctorats : biochimie, génétique et hyperénergie. Adepte des adorateurs de Baalol, ses études avaient été payées par la secte. Il avait également passé deux ans à méditer dans un de leur temple après sa démission de l’armée. On ignorait tout de cette partie de sa vie.
  Le patriarche Beul était une caricature de son propre peuple. Les Franc-passeurs avaient la réputation d’êtres arrivistes et sans scrupules, épris de richesses matériels jusqu’à l’avidité. Beul était tout cela. Six affaires de contrebande avaient éclaté depuis qu’il était patriarche du clan Be. On n’avait jamais prouvé que Beul y fût mêlé… mais aucun capitaine de cargo Franc-Passeur n’avait jamais dénoncé son patriarche. Sinon, c’était l’homme le plus riche de la planète et ses connections avec les mercenaires du peuple des Lourds étaient notoires.
    Roin, l’ingénieur en chef du complexe Be était une énigme. Résident depuis longtemps sur la planète, il était presque un paria pour son propre peuple. Roin ne semblait n’avoir ni ami… ni ennemi d’ailleurs. Il faisait son travail dans son coin sans rien demander à personne. On ne lui connaissait aucune famille et seulement des relations de travail. Il était ingénieur en électronique et avait également étudié l’hyperphysique.

- Bon, après les faits, leur interprétation. Que pouvons-nous dire de Mansrin ? Dan-Rho ? Telkeus ?

L’espion prébonien eut un mince sourire.
- Je ne l’ai côtoyé que durant quinze jours, et mes impressions personnelles n’entrent pas en ligne de compte. Je dirais que c’est un Arkonide ordinaire.
- Précisez !
- Je voulais dire : un homme arrogant et froid, comme tous les Arkonides.

    Zherna le foudroya du regard et se tourna vers Telkeus. Il eut un vague signe de la main.
- Je n’ai rien de particulier à dire. Il m’a fait le même effet que la lecture de son dossier : un administrateur moyen, peu remarquable. Si c’est le Grand-Maître, il cache admirablement son jeu.
- Bon passons à Kili.

Dan-Rho et Telkeus s’entreregardèrent, ce fut le vieil arkonide qui prit la parole.
- Kili n’est pas un Arkonide de pure race, sa mère est une Franc-Passeur, c’est pour ça que ses cheveux sont noirs. Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler avec lui, mais j’ai nettement eu l’impression qu’il ne s’est jamais senti à l’aise au milieu du peuple de son père comme celui de sa mère. C’est un homme paisible et discret qui fait son travail sans jamais faire de vague.

Zherna leva les yeux au ciel.
- Je crains que nous n’avancions guère à procéder ainsi. Quelqu’un a quelque chose à dire au sujet des deux Franc-passeurs ?
- Rien de plus à dire que ce qu’il y a déjà dans les dossiers. En tout cas aucun d’eux ne s’est soudain mis à rire comme un forcené et à se taper la poitrine en hurlant, la bave aux lèvres : «  Je suis le Grand- Maître de la Vie ». En tout cas pas en ma présence, plaisanta Dan-Rho. « Je crains qu’il ne soit impossible de savoir à ce stade qui est le responsable. Nous manquons tout simplement d’information ».

  L’humour du Prébonien laissa de glace Man Reg, qui n’avait d’ailleurs pas prononcé un mot depuis son arrivée. Au contraire, les Arkonides sourirent. A l’exeption notable de Zherna, qui lui jeta un regard peu amène.
- Je vois, je vous fais tous perdre votre temps et nous avons toujours quatre suspects.
- Cinq !
La jeune Arkonide regarda son oncle.
- Cinq ?
- Vous oubliez Ziltren ?
- L’archéologue ?
- C’est le jour de sa disparition que l’ennemi a frappé la première fois.
Alors que tout le monde réfléchissait aux implications de cette remarque, Dan-Rho se leva.
- Zdhopanda, je crains que nous perdions notre temps à lancer des théories. Je vous rappelle que le Grand-Maître de la Vie se manifestera ce soir. J’ai l’intention de placer mes agents dans le public et je serais moi-même sur place…. Avec un fusil de sniper. Je vais neutraliser ce monstre, vous pouvez compter sur moi.
- De mon côté, fit Horzik, je vais fouiller les souterrains. «  J’aurais besoin du Kos-Noor et de ses détecteurs ».

Telkeus se leva et salua les autres.

- Il me faut retourner à ma tâche. Je vais faire suivre et surveiller nos quatre suspects.
- Je vous accompagne, maugréa Zherna.
- Je peux retourner à mon laboratoire ?
C’était les premiers mots de Man Reg, visiblement excédé.


    Zherna avait accompagné le thanthan Telkeus dans son héllibulle sans prononcer un seul mot et ce dernier se garda bien de la déranger. Le léger engin se posa sur le toit de l’immeuble où se réunissait la garnison. Descendant par un puits anti-g jusqu’au niveau du vingtième étage, ils s’installèrent dans le bureau du général.
- Vous n’avez pas desserré les dents, Zherna. Quelque chose vous tracasserait ?
- A part une planète entière au bord de la révolte, ironisa-t-elle.
- Oui, à part ça.
Elle soupira en prenant place dans un fauteuil.
- Avant d’être général vous avez été soldat. Vous vous êtes souvent battu au sol ?
- Oui, quelque fois.
- Moi, jamais, avant hier.
- Et vous avez tué un Volatan.
- On m’a enseigné le combat à main nu, le maniement des armes. J’avais déjà donné des ordres qui avaient conduits à la mort d’êtres. Seulement, c’était parfaitement impersonnel. C’est la première fois que je tue quelqu’un de mes mains.
   Telkeus aurait voulu dire quelque chose, mais il sentait que toute parole de réconfort aurait été mal venue. La sonnerie du télécom du bureau les tira d’une situation gênante pour eux deux.  Le général discuta quelques instants avec un subordonné, puis éteignit l’écran.
- Le patriarche Beul et le chef ingénieur Roin sont partis pour l’usine Be.
- Intéressant, n’est-elle pas abandonnée ?
- Depuis le début des événements, en fait.
- Très bien, je vous emprunte votre héllibulle, je vais aller voir sur place de quoi il retourne.

Telkeus fronça les sourcils.
- Toute seule ? Zherna, il serait plus prudent d’accepter que quelques uns de mes hommes vous accompagnent.
- En avez-vous tant que cela ?
- Non, vous le savez bien. Ils sont eux aussi touché par le fléau du briseur de métabolisme.
- Je ne suis pas une petite fille pour qu’il faille me trouver une nourrice. Il n’est pas utile non plus que vous me rappeliez de fermer les boucles de mes chaussures ou de porter des vêtements adaptés à la température.

   Zherna se leva en proie à un violent mouvement d’humeur et sortit par la porte automatique. Si celle-ci avait été à l’ancienne, avec un battant, nul doute qu’elle l’aurait claquée avec violence.
- Galaxie, jura Telkeus, quelle bougre d’entêtée que cette femme. Si elle veut être traitée en adulte qu’elle arrête donc de se comporter en enfant gâtée !

  L’héllibulle était un ovoïde de plastique avec quatre siège et une petite centrale de fusion. Elle alimentait un générateur anti-g qui diminuait le poids de l’engin et un rotor à quatre pales. Engin de construction simple et pratique, il était utilisé sur de nombreux mondes de faible niveau technologique. A la fois rapide et facile à piloter, il était aussi très sûr.
  Une demi-heure après avoir quitté Kuklôn, Zherna se posait. Le complexe Be avait été construit sur un terrain recouvert de plasphalte. Outre quelques accès souterrains en forme de dôme, le seul bâtiment à l’air libre était l’immeuble des bureaux.
  La jeune arkonide mis pied à terre et s’avança sur le terrain à l’abandon. Il n’y avait pas un son. Nerveuse, Zherna mit la main sur la crosse de son radiant et pressa le pas. Un gémissement se fit entendre alors qu’elle passait à côté d’un dôme. Une ombre maladroite se profila sur le plasphalte puis disparu.
- Patriarche Beul ? Est-ce vous ?
  Le gémissement reprit. Les muscles tendus, anticipant un danger, Zherna s’avança entre les dômes. Un homme portant un uniforme militaire était appuyé contre la paroi de plastométal, cherchant à se remettre debout.
- Soldat, au rapport !
  L’homme tituba et se retourna maladroitement. A la vue des traits décharnés et des dents déchaussées du pauvre hère, la jeune femme ne put retenir un hoquet d’effroi.
- A… boire… aidez-moi…
- Restez-là, ne bougez pas !
  Zherna jura dans son fort intérieur. Il n’allait pas s’enfuir. D’ailleurs, tenir debout lui était presque impossible.
- J’ai une trousse de secours dans mon héllibulle, je reviens tout de suite.
  Sans un mot de plus, elle s’en fut jusqu’à son véhicule. Le nécessaire de survie était attaché sous le tableau de bord. A son retour, le pauvre homme s’était effondré. Il ne semblait pas en danger de mort, mais son état nécessitait des soins rapides. Zherna n’était pas médecin et ses compétences de premier secours n’englobaient pas la gériatrie. Elle regarda rapidement ce que contenait la trousse. Puis, lui fit une piqure d’un médicament aras qui fonctionnait comme un régénérateur cellulaire. Pour compléter ce traitement, elle lui donna également une demi-dose de tonicardiaque. Elle laissa le sac de premier secours et sa gourde à côté du mort-vivant.
  Elle s’était à peine relevée qu’un autre cri retentit. Il ne s’agissait pas cette fois d’un  faible gémissement, mais bien d’un appel de pure terreur. Tirant son arme de son étui, Zherna couru vers le bâtiment administratif.  Elle y repéra le patriarche Beul  qui reculait les mains levé. Il était suivi comme son ombre par un Volatan armé d’un polyradiant. L’Arkonide fit feu devant l’insectoïde et creusa dans le sol un cratère de feu. Deux autres tirs le contraignirent à battre en retraite.
- Tuez-le ! Tuez-le !
- Non, son arme n’est pas réglée pour tuer. Je me refuse à utiliser une arme mortelle contre lui.

   L’insectoïde avait d’ailleurs compris la leçon. Il s’était mis à courir sur ses quatre pattes et disparu en direction de l’entrée. Méfiante, Zherna ne rengaina pas son arme et s’avança rapidement vers le Franc-Passeur.
- Je suis content de vous voir, Zdhopanda. Votre arrivé est… inespérée !
- J’étais à votre recherche, patriarche. Pas seulement à la vôtre d’ailleurs. Où se trouve le chef ingénieur Roin ?
- Nous nous sommes séparés dès notre arrivé. J’espère qu’il n’a pas fait de mauvaise rencontre.
- Cherchons-le.
   Malheureusement, le bâtiment administratif était désespérément vide. Alors que Beul se lamentait, Zherna s’arrêta devant le panneau de contrôle. Celui-ci montrait le fonctionnement du complexe. On voyait très nettement les indicateurs de fonctionnement de plusieurs générateurs à fusion.
- Dites-moi, patriarche, l’usine est encore en fonctionnement ?
- Non, naturellement pas.
- Dans ce cas…
  Elle montra les indicateurs. Beul en oublia de geindre. Avec une agilité étonnante pour un homme de son âge, il se précipita sur les contrôles. Son doigt suivit le schéma du circuit alimenté jusqu’à un panneau surmonté d’un bouton. L’écran qui se trouvait au-dessus s’alluma pour dévoiler une chaîne de fabrication automatisée. Les vues changeaient rapidement, montrant différentes étapes de la fabrication. Le produit fini, arrivé à l’extrémité de la chaîne, était automatiquement emballé. Horrifié Zherna reconnu des polyradiant.
- Je crois qu’il n’est plus besoin de se demander comment ces armes ont pu se retrouver aux mains des volatans.
- Non, effectivement.
   Zherna sursauta car ce n’était pas la voix de Beul. D’ailleurs la répartie venait de l’autre bout de la pièce.  Elle se retourna face à Roin. Il braquait vers eux un des polyradiants produit à l’usine. Son propre luccott étant encore dans son étui, l’Arkonide leva les mains. A ses côtés, Beul gémit :
- Mais vous êtes fous ! Reposez cette arme !
- Désolé, mais je ne peux pas. Je crains même de devoir vous tuer tous les deux.
Zherna le dévisagea. L’homme était calme mais paraissait ennuyé.
- Êtes-vous le Taï Laktrote’Fama ?
- Pas du tout. Au début, j’ai même refusé de travailler pour lui. Mais il m’a dit qu’il me transformerait en vieillard si je refusais. Alors, j’ai fait ce qu’il m’a dis.
- C’est vous qui lui avez dis que j’arrivais ?
- Mon travail est de lui fournir des armes. Il ne m’a jamais rien demandé d’autre. Bon, trêve de bavardage, je suis désolé mais il va me falloir vous éliminer.
  Zherna était en train de calculer ses chances. Elle ferait un roulé sur la droite, dégainerait et… Mais à ce moment, elle remarqua que l’arme de Rion tremblait. L’homme haletait et regarda le dos de sa main. La peau était soudain couverte de rides. Son front se creusait, ses cheveux blanchissaient. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour hurler de terreur, la jeune femme vit que ses dents étaient jaunes et déchaussées. Secoué de spasmes, le passeur s’effondra au sol. En quelques secondes, c’était terminé. Roin était mort de vieillesse. Son cadavre était celui d’un ancêtre à la peau parchemine et desséchée. Difficile de croire qu’un instant plus tôt, il avait une trentaine d’années.
 Bien que secouée par l’horrible spectacle, la jeune arkonide avait dégainée pour braquer son luccott vers un recoin obscur. « Sortez de là ! »
Un éclat de rire sardonique lui répondit.
- Vous avez senti ma présence ? Stupéfiant !
- J’ai un cerveau second.
  Il y eut un une sorte de distorsion de l’ombre et de la lumière dans la zone que visait Zherna. Lorsque l’effet se résorba, un homme se tenait devant eux… un homme ? En était-ce un ? Il était enveloppé dans une longue robe bleue à capuchon. Sous lequel seul un masque représentant un visage souriant était visible.
- Le Taï Laktrote’Fama
Beul tressaillit.
- C’est lui, le monstre responsable de la mort de Rion et  la création de ces décharnés ? Ces faux vieillards qu’il enlève pour on ne sait quel raison.
Le Grand-Maître de la Vie ricanna.
- Ce monstre tient votre vie entre ses mains et n’a d’ailleurs aucune raison de vous épargner.
  L’être encapuchonné tira. Frappé en pleine poitrine, le vieux franc-passeur s’affaissa au sol et ne bougea plus. Zherna se ressaisit et riposte à bout portant. Le rayon du radiant heurta un obstacle invisible et se répandit en nuées d’étincelles impuissantes.
- Vous ne pouvez rien contre moi, commandante. Heureusement pour vous, vous pouvez encore m’être utile.

  Il régla son polyradiant de ses mains gantées et tira vers la jeune femme. Elle n’eut que le temps de voir le rayon bleu d’un paralysateur avant de s’évanouir.

 Zherna sortit de son évanouissement d’un seul coup. Un Arkonide se tenait auprès d’elle, l’air angoissé.
- Enfin, cela fait des heures que j’essaie de vous réveiller.
- Qui êtes-vous ?
- Mon nom est Ziltren.
- L’archéologue ?
L’homme parut surpris.
- Vous me connaissez ?
- Disons que votre disparition a fait grand bruit. Je suis Zherna da Zoltral Vere’athor du croiseur Kos-Noor.
   L’Arkonide était maigre, vêtu d’une combinaison déchirée. Comme son oncle il donnait une impression de langueur et de fragilité. Il était visible que l’emprisonnement l’avait mené au bout du rouleau. Difficile de l’imaginer dans la peau du  «  Taï Laktrote’fama ». Encore une hypothèse qui prenait l’eau.
- J’enquête sur les événements qui ont eut lieu sur la planète récemment. Racontez-moi ce qui vous est arrivé.
   L’histoire que raconta Ziltren était courte. Il s’était rendu au palais du tato pour être reçu par Mansrin et Kili. Après leur avoir raconté sa découverte de la cité oubliée, il était remonté dans son hélibulle. « En chemin, je me suis aperçu que j’étais suivis… Mais je me suis dis que je me faisais des idées et que quelqu’un se rendait au usine Be ou à la prison... Cela m’est ensuite sorti de l’esprit ».
  Arrivé aux ruines, Ziltren avait rejoint ses robots qui ôtaient les plantes et la terre accumulées par les siècles. Ils avaient mis à jour un grand bâtiment plat. L’intérieur était miraculeusement préservé. « J’ai trouvé cette pièce, derrière un panneau blindé encore alimenté. Je l’ai ouvert et cet individu… ce Grand-Maître de la Vie est arrivé. Il m’a capturé. Depuis, il me contraint à travailler pour lui ».
- Et quelle sorte de travail faites-vous pour lui ?
  Ziltren montra la pièce de la main. Le long des murs s’alignaient des terminaux aux formes étranges et des placards de métal encastré dans le mur.
- Cet endroit était une resserre scientifique. Les ordinateurs sont encore alimentés et contiennent des foules d’informations. Le « Grand-Maître » me contraint à les exploiter pour lui.
- C’est vous qui lui avez donné la carte des souterrains qui rayonnent sous la cité ?
- Bien malgré moi, mais il m’a menacé de me transformer en vieillard si je lui résistais.
- Vous avez vu ces pseudos vieillards ?
- Il y en a des milliers dans le Grand-Temple, une immense Ziggourat.
- Que fait-il de tous ces hommes ?
- Je l’ignore…
Zherna réfléchit quelques instants.
- Cette arme qui vieillit artificiellement, et que nous appelons « briseur de métabolisme », est-ce une arme des anciens habitants de la cité ?
Ziltren eut un signe de dénégation.
- Pas dut tout… Le «  Grand-maître de la Vie » prétend l’avoir inventé. C’est une sorte de gros fusil qui se termine par un canon en spiral. Il y a des câbles.  On dirait un prototype mal finalisé… Les cadrans sont couverts d’indication en satron et l’alimentation se fait pas une pile atomique standard.  
- Vous savez beaucoup de chose sur votre geôlier.
- Oui, bien malgré moi d’ailleurs. Vous avez sans doute vu quelque uns de ces holofilms où le méchant de service pérore devant les héros prisonniers ? Et bien préparez-vous bientôt à une séance de mauvais cinéma.
   De la main, il montra la porte qui s’ouvrait. Quatre Volatans entrèrent  et lui passèrent des menottes électromagnétiques. Dans le couloir, le Taï Laktrote’Fama attendait en compagnie d’un Volatan beaucoup plus grand… Une reine ! La Mère Très Sage !
    Les extraterrestres communiquaient dans le domaine des ultra-sons. Zherna n’entendit donc rien des ordres de l’être masqué qui les commandait. Cependant, ils la conduisirent jusqu’à un ascenseur qui les ramena à la surface.
     Ils émergèrent au milieu d’un vaste théâtre antique, envahi d’arbres et de buissons. Des milliers d’autochtones se serraient sur les gradins et les tribunes en ruine. Le Grand-Maître de la Vie se lança dans un discours, offrant son « trophée » enchaîné à la contemplation de ses fidèles. Zherna avait beau ne rien entendre, l’effet sur la foule était visible. Avec beaucoup d’humour noir, son secteur logique lui fit remarquer qu’elle ne manquait probablement qu’un exemple de démagogie de bas étage.
   Au bout d’un moment, des gardes la saisirent pour la ramener à sa « cellule ». Le numéro de cirque terminé, le fauve enchaîné retrouvait sa cage. Ziltren était patiemment resté à attendre. Il parut soulagé de  la revoir en vie.
  Alors qu’elle racontait ce qui lui était arrivé, des sifflements stridents retentirent dans le couloir. Zherna connaissait bien ce son.
- Des radiants à impulsion.
  Elle se redressa pour s’approcher de la porte et eut la surprise de la voir s’ouvrir. Quatre silhouettes se tenaient dans l’encadrement : Un Volatan, Dan-Rho, Horzik et un robot R2.
- Dan-Rho Vous ? Vous ne deviez pas profitez de cette assemblée pour tuer le Grand-Maître ?
La prébonien répondit avec un rien d’humeur.
- Impossible de tirer vous étiez dans ma ligne de mire. Après votre départ, il a mis en marche son bouclier défensif. Horzik, Telkeus et moi avions heureusement mis en place un plan B : investir la cité par les catacombes. Tandis que les blindés de Telkeus avançaient par le périmètre extérieur, O-Ofut-O – il montra le Volatan- et nous avons  réussi à entrer sans déclencher l’alarme.
- Votre agent autochtone ? Ravie de la rencontrer.
- Vous avez des raisons, Zherna ! Sans lui vous seriez encore entre les mains de ce fou.
Horzik tendis à sa nièce un ceinturon avec un générateur d’écran protecteur. Il y avait deux étuis avec un désintégrateur et un radiant.  
- Ne restons pas plus longtemps à discuter, l’attaque doit avoir commencé.
Zherna acquiesça.
- Mon oncle, amenez Ziltren à l’abri.
- Bien !
  La jeune arkonide prit le commandement d’une troupe de R1 « gladiator » déployé dans les souterrains. Elle les conduisit vers l’ascenseur qui menait à l’ancienne scène du thêatre. Malheureusement, il était déconnecté. Dans la lumière des phares des androïdes, des frises antiques apparaissaient sur les murs. Zherna n’y prêta guère d’intérêt. Le couloir tremblait par instant faisant tomber de la poussière sur les robots. De lointains échos d’explosions et de tirs retentissaient.
  O-Ofut-O apparu à cet instant. Braquant un bras vers un couloir, il activa le petit boitier d’un traducteur positronique : «  Là couloir puis escalier vers tribune royale »
  Zherna émergea au soleil, surprise que la nuit se soit déjà achevée. La tribune royale était déjà occupée par son armée robotisée. Les gradins étaient disputés. L’ennemi tenait par contre fermement la scène, transformée en camp retranché. Des  rayons lumineux se croisaient en tout sens au dessus de l’ancienne fosse. Autrefois, les installations techniques étaient souterraines, mais le plafond s’était effondré.  On voyait maintenant distinctement une suite de pièces de toutes tailles, aux murs dévorés par la végétation. Un peu plus loin, une partie de la tribune s’était transformée en éboulis. Cela offrait un chemin vers le dédale de pièces. De l’autre côté, une pente de débris semés d’herbacées conduisait à la scène.
- Suivez-moi !
  Elle se mit à courir sans regarder si on l’avait entendue. Traversant un couloir, elle entra dans une grande pièce puis sortir par une ouverture qui laissait passer la lumière du jour. Au-delà d’un mur en partie effondré, elle vit la pente de débris qui conduisait à la scène. Mais deux Volatans la virent et ouvrirent le feu. Elle en abattit un et aurait subi le même sort, comme les défenseurs concentraient leurs tirs sur elle, si un R2 ne s’était interposé. Les autochtones lancèrent une contre attaque, mais elle abattit le seul Volatan qui parvint au bas de la saillie de pierrailles. Les robots qui en profitèrent pour monter à l’assaut furent taillés en pièces.
- Restez-là, je vais essayer de trouver un autre passage.
  L’Arkonide retraversa la grande salle et déboucha dans un couloir à ciel ouvert. Il était rempli de gravats et de plantes grimpantes mais conduisait à la loge royale. Là, elle eut la surprise de voir un Volatan solitaire qui tirait sur les robots au-dessus de lui. Zherna l’abattit dans le dos. Ce n’était pas chevaleresque mais c’était une bataille rangée. L’être s’était abrité dans une petite pièce encore en partie recouverte par une voûte de pierre. Dans l’ombre elle vit un escalier qui s’enfonçait. En compagnie d’un R1, elle suivit le chemin de marches glissantes.  A l’autre bout d’un court tunnel, on voyait la lumière du jour.
  Zherna s’accroupit et jeta un coup d’œil. Au-delà d’une ancienne place transformée en prairie jalonnée de hauts arbres, se trouvait une pyramide à degré couronnée d’un petit temple. L’endroit grouillait de Volatans occupés à installer des canons radiants. Deux tanks armés de lance-missile ouvraient le feu sur une cible invisible. Le robot R1 était dénué d’instinct de survie et attaqua immédiatement. Il explosa, percé de multiples tirs. Plus soucieuse de vivre un jour de plus, Zherna ne demanda pas son reste. Craignant sans doute un piège, un seul Volatan la suivit. La commandante n’eut aucune peine à l’amener de vie à trépas.
   Arrivée au bout du tunnel, elle buta littéralement sur une troupe de robots qui se préparait à lancer l’attaque sur le téocalli. La jeune arkonide revint  à la tribune royale pour y découvrir que l’affrontement était presque terminé dans le théâtre. Seul deux Volatans se trouvaient encore sur la scène. Ils s’abritaient derrière les colonnades, changeant sans cesse de position pour ouvrir un feu nourri sur les robots qui osaient s’avancer.
  Sans un mot, Zherna arracha un fusil radiant des mains d’un R1 et s’embusqua calmement. Elle tirait bien.  Mais il lui fallut plusieurs essais pour abattre les survivants. En tout cas, le théâtre était à présent aux mains des Arkonides.
 Quittant son poste, la jeune femme remonta l’escalier des gradins et atteint le couloir intérieur. Comme elle l’avait espéré, ce passage communiquait avec un escalier qui conduisait au petit temple. De son poste, elle n’eut aucune peine à éliminer deux Volatans coup sur coup puis les servants d’un des canons. Les blindés ennemis brûlaient et les triscaphes (2) du Kos-Noor s’avançaient dans les ruines. Partout, elle vit des robots de combats nettoyer des poches. D’autres androïdes sortaient du théâtre, repoussant devant eux les Volatans. Les indigènes survivants se débandèrent ou périrent rapidement.
  Un étrange silence à peine troublé de quelques tirs sporadiques s’était abattu sur les ruines.


(2) Blindé capable de jouer le rôle de sous-marin ou de petit vaisseau spatial en plus d’avoir des chenilles.

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 14:22

Le Grand Maître de la vie (cinquième partie)


Debout sur le toit de l’ancien centre de recherche, Zherna dirigeait l’installation d’un canon radiant. Depuis vingt minutes la bataille faisait rage dans les ruines. On se battait au milieu des maisons dont il ne restait que quelques pans de murs recouverts de plantes grimpantes et au milieu desquels poussaient des arbres centenaires.
L’avantage revenait clairement aux robots de combat arkonides. Coordonnés à distance par le cerveau positronique du Kos-Noor, ils agissaient avec un implacable sang froid. Déjà, ils avaient refoulé les Volatans autour d’un grand bâtiment identique à celui qu’occupait Zherna. La commandante avait installé un premier canon radiant sur le toit pour les bombarder à loisir, mais il avait été détruit par une roquette anti-char.
Alors qu’elle montait le second canon, un robot officier, la salua :
- Zdhopanda ? Vous avez un message du Tato Mansrin.
- Très bien, établis la liaison.
Le projecteur holographique matérialisa une image parfaite du gouverneur.
- Vere’athor Zherna, je vous prie de m’excuser du dérangement, mais j’ai des nouvelles urgentes. Le Grand-Maître de la Vie a été signalé dans un temple distant de 2 km de votre position actuelle. Le général Telkeus se prépare à donner l’assaut et réclame votre présence. Il a envoyé deux tanks vous chercher.
- Soit ! Où êtes-vous ?
L’administrateur fronça les sourcils.
- Je n’ai pas quitté mon poste depuis le début de l’insurrection des Volatans. Il y a des émeutes ici aussi vous savez.
- Et votre adjoint ?
Mansrin sembla immédaitement bouleversé.
- Vous ne saviez pas ? Il a été une des premières victimes du soulèvement ! Son hélibulle à disparu de nos écrans radars.
- Vous avez fait procéder à des recherches ?
- Un de vos officiers l’a fait pour moi et…
- Quels sont les résultats ?!
- Ils ont retrouvé l’épave de l’hélibulle mais les robots de combat sont tombés dans une embuscade. Ils ont repoussé l’attaque. Mais ils ont été obligés de se replier. Quelque chose vous tracasse ?
- Bien au contraire, je sais maintenant qui est le Tai Laktrote’Fama. Famal’Gosner !
Elle coupa la liaison avant que le tato ne puisse ajouter un mot.


Une demi-heure plus tard, Zherna pilotait elle-même un char tri-place. Le co-pilote à ses côtés comme l’artilleur dans la tourelle étaient des robots R1 « gladiator ». Au terme d’un trajet sinueux par une route de montagne, le blindé déboucha dans un paysage enchanteur. Un pont remarquablement conservé enjambait une rivière qui se jetait dans un lac oval. Plus loin se dressait les ruines d’une fontaine. L’endroit avait été autrefois une vaste place où les fidèles se réunissaient. Un escalier monumental, à présent défoncé et envahi d’arbres centenaires menait à un terre-plein. Au-dessus des frondaisons on voyait une haute colline couvertes d’arbres… une colline symétrique ? Non, c’était le fameux temple !
Un tir qui ébranla l’écran protecteur de son blindé, ramena Zherna à la réalité. Robots de combat et Volatans s’affrontaient sur toute la largeur de l’escalier. Impossible cependant pour les chars de passer par là, les arbres étaient trop serrés. Consultant la carte électronique du tableau de bord, la jeune arkonide lança son blindée vers un aqueduc effondré. Au-delà, une rue pentue avait autrefois permis aux véhicules d’accéder au grand temple. A présent, l’endroit avait été reconquis par la jungle. Des vols de grands oiseaux effarouchés s’envolaient à l’approche des blindés arkonides. Il fallait faire attention à ne pas heurter le tronc des arbres, leur bois était trop dur et leurs racines trop pronfondes pour que les machines de guerre les renversent.
En chemin, Zherna rencontra l’avant-garde de ses troupes. Un tank et queslques robots combattaient deux blindés ennemis soutenus par une infanterie plus nombreuse. La position des troupes ennemies, en hauteur n’aida guère Zherna. Concentrant le tir des trois tanks qui l’acompagnait, elle réussit toutefois à neutraliser les blindés l’un après l’autre puis à éliminer les fantassins.
L’ancien bassin d’ablution, à présent à sec, avait été transformé en fortin par les Volatans, soutenus par un char. Laissant le point d’appuis aux robots, la commandante élimina le blindé et repris son avance.
Certe le bassin était tombé aux mains des Arkonides, mais toutes les nouvelles n’étaient pas aussi bonnes.
Le grand escalier du temple avait été repris par les Volatans. Les rapports des robots faisaient états de batteries radiantes dissumulées autour du temple. Celles-ci ouvrirent le feu sur le bassin et les blindés de Zherna juste après cette annonce. Plus grâve, deux nouveaux tanks et de nouveaux fantassins venaient d’apparaître. La jeune femme réussit à repousser un premier assaut au prix d’un de ses propres engins. Mais les pièces d’artilleries étaient une toute autre affaire. Elle en détruisit deux, mais les autres se concentrèrent sur le bassin, ballayant les robots qui l’occupaient. Une seconde vague de fantassins volatans, soutenus par deux tanks s’avancèrent pour reconquérir le bassin.
Sous le tir des batteries, Zherna se replia vers le bas de la rue. Les Vollatans étaient partout ! Un char ennemi tenta de l’arrêter et elle dut le détruire. Mais d’où venait-il ? Il était apparu à l’autre extrémité de l’ancienne voie ! Les seuls rapports qui lui parvenaient encore venaient de robots encerclés autour de la fontaine. Ils signalaient une importante contre-attaque ennemie. Les deux chars qu’il restait à Zherna prêtèrent leur artillerie à la défense de l’endroit.
Mais déjà, d’autres blindés ennemis s’avançaient. Bien meilleure pilote, Zherna détruisit sans peine les deux premiers, mais trois autres s’avancèrent au milieu de nuées de l’infanterie volatane. Quand aux robots qui défendaient la fontaine, il n’en restait plus que des dépouilles désarticulées. Obligée de se replier vers le pont, elle encaissa plusieurs tirs qui firent s’effondrer son écran protecteur. Le second blindé eut moins de chance et explosa avec la puissance d’une bombre.
A ses côtés, le copilote annonça enfin une bonne nouvelle :
- La seconde vague de nos troupes est arrivée sur le champ de bataille, commandante.
Deux chasseurs arkonide plongèrent sur la ligne de front, lâchant une pluie de bombes. Un instant plus tard, la jungle s’embla entrer en éruption. Des arbres centenaires s’effondrèrent en cendre, l’herbe et les fleurs s’embarsèrent… ainsi que les fantassins ennemis les plus avancés.
Plusieurs chaloupes de débarquement lâchèrent des robots autour de la fontaine et de l’aqueduc. Par le pont arrivait une nouvelle colonne de blindés. Zherna échangea son engin endommagé contre un nouvel appareil et prit la tête de l’offensive.
Si l’Arkonide ne commit pas une deuxième fois l’erreur de dépasser le repli de terrain qui protégeait ses troupes d’un tir direct des batteries du Grand Temple. Son ennemi replia rapidement ses effectifs autour du temple pour garder l’avantage d’une meilleure position défensive.
Les robots devaient s’avancer à découvert, tandis que les Volatans se dissimulaient à couvert. L’assaut pietina. Au bout de deux heures, Zherna jeta l’éponge. Le Tai Laktrote’Fama avait repoussé l’assaut des Arkonides, démontrant un redoutable sens de la tactique. Une preuve de plus que Zherna ne s’était pas trompée sur son identité… Impossible d’engager le Kos-Noor, car des milliers de citoyens arkonides étaient détenus dans le temple.
- Nous reprendrons l’attaque demain, avec quatre fois plus d’effectifs et le soutient de nos chasseurs. Nous encerclerons le temple et le réduirons.

La centrale du Kos-Noor bourdonnait d’activité. Les conversations entre officiers se faisaient à voix basse. Leur bruissement continuel était parfois couvert par le klaxon d’alerte :
- Situation jaune ! Attention, attention, une heure trente minutes avant le début de l’opération.
Zherna était en relation permanente avec l’ordinateur positronique du croiseur géant qui l’aidait à affiner son plan d’attaque. Un robot R1 s’approcha d’elle et se mit au garde-à-vous frappant le haut de son thorax de son poing métallique.
- Sa Hautesse le Grand Coordinateur est en ligne, il souhaite vous parler Vere’Athor Zherna.
- Très bien, je prends la communication dans le COC (1)
- A vos ordres !
Elle quitta son fauteuil et franchit une porte blindée défendue par deux autres R1. La grande salle où elle entra abritait une cuve holographique et des panneaux vitrés sur lesquels apparaissaient des cartes de la ville et de la région alentour. Des triangles verts signalaient les troupes arkonides, les Vollatans étaient en rouge. A part le Thanthan Telkeeus et quelques robots, la salle était vide. Zherna salua le général et bascula l’holoprojecteur en mode réception.
Un symbole jaune, non figuratif, apparu, c’était l’indicatif du Régent d’Arkonis. Il fut remplacé par une vue à distance de la fantastique coupole d’Arkonite qui abritait le cerveau positronique géant.
La voix froide et monotone de l’automate s’éleva dans la pièce :
- J’écoute votre rapport.
Ni salutation, ni politesse… la machine ignorait ces platitudes humaines. Zherna fit appel à sa mémoire photographique pour raconter les événements survenus depuis son arrivée, deux jours plus tôt. Elle ne cacha ni ses succès, ni ses échecs car la Machine avait des espions partout et n’ignorait probablement rien des derniers événements.
- Pourquoi n’attaquez-vous la forteresse de l’ennemi avec le Kos-Noor ? Sa puissance de feu est largement suffisante pour détruire le temple.
- Votre Hautesse, nous supposons que de nombreux Décharnés, je veux dire les victimes du pseudo-vieillissement…
- Je connais ce terme, commandante. Continuez votre exposé sans explications inutiles.
- A vos ordres.
Zherna fit un violent effort, pour ne pas montrer la colère qu’elle ressentait à se faire sermonner par un robot.
- Les décharnés capturés par le Grand-Maître de la Vie seraient détenus dans le Grand Temple.
- Où est le problème ?
- Mais… nous les tuerions en même temps que leurs geôliers.
- Une étude probabiliste démontre que le Grand-Maître de la Vie se sert de ses victimes comme boucliers humains pour éviter justement un bombardement de ses installations. Si ce criminel devait continuer ses opérations un nombre bien plus importants de sujets arkonides seraient ses victimes. Il apparaît donc que le sacrifice des quatre mille cinq cent trois personnes qu’il retient en otage est l’option la moins coûteuse. Exécutez une frappe sur le temple et détruisez-le complètement.
- Je refuse !
- Refus enregistré. Vous êtes démis de votre commandement. Thanthan Telkeeus, faites mettre le Vere’Athor Zherna aux arrêts dans ses appartements et prenez le commandement du Kos-Noor. Mon ordre d’attaque est maintenu.
- Je refuse, Zdhopan.
Le Régent resta silencieux quelques secondes. Laps de temps suffisant pour qu’il effectue de longs calculs.
- Rentrez immédiatement à Arkonis III. Un croiseur robot fait route vers la planète, il achèvera votre mission.
- Attendez, intervint Zherna. « Si vous détruisez le temple nous ne saurons jamais si le Tai Laktrote’Fama est réellement mort. Nous détruirons également toutes ses notes et prototypes du briseur de métabolisme. Dès lors, s’il frappe ailleurs, nous serons obligés de tout reprendre à zéro. »
- Argument valide, mais l’issue est peu probable.
- J’ai un plan pour m’emparer du temple, capturer l’ennemi, sauver les prisonniers et trouver un remède au mal. Au pire, si j’échoue, nous en serons réduits à détruire le temple comme vous vouliez me le voir faire.
- Très bien expliquez-vous.
Zherna parlant pendant un quart d’heure. Finalement, le cerveau géant se rendit à son avis et lui promis des renforts.

Lorsque le compte à rebours de l’attaque tomba à zéro, le vaste croiseur plongea vers la planète dans le mugissement de ses blocs propulsion. L’onde de choc coucha une partie des arbres de la forêt, dégageant une vaste clairière.
Immédiatement, des rampes de débarquement s’abattirent sur le sol. Des légions de robots de combats se déployèrent pour former un périmètre. Des ouvriers cybernétisés les rejoignirent et commencèrent à creuser des tranchées dans le sol, édifier des murs de défense renforcés de bunkers garnis de canons radiants.
Alors que les travaux étaient encore en cours, les premiers éclaireurs ennemis se risquèrent jusqu’aux abords de la base de Zherna. Bientôt, une première attaque fut lancée. Une brèche fut percée dans le périmètre de défense et des ennemis commencèrent à saccager les installations. Les quelques gardes robots présents sur place furent balayés. Finalement, ce fut l’intervention des robots lourds placés en réserve et des chasseurs du Kos-Noor qui rétablirent la situation un instant compromise.
Une dizaine de minutes plus tard, une horde de chasseurs et de bombardiers ennemis s’abattirent sur la base. Les canons du Kos-Noor firent un carnage, mais les appareils adverses eurent le temps d’abattre tous les chasseurs en patrouille dans le secteur et de bombarder quelques bunkers en construction.
Afin de prévenir un nouveau raid de ce genre, Zherna fit mettre en batterie plusieurs lance-missile anti-aérien. Une fois protégés par un puissant générateur de bouclier qui enveloppa toute la base. L’endroit était devenu inexpugnable.
La commandante à présent fermement installée lança des patrouilles de chasseurs pour attaquer les installations isolées et des raids de robots soutenus par des tanks contre le grand temple.
Les chasseurs ennemis plus modernes et mieux armés ne firent qu’une bouchée de ses engins robots démunis de l’intelligence et de la réactivité des Volatans. La première attaque contre le temple périt sous les tirs des bombardiers.
Pas découragée pour si peu, Zherna débarqua une nouvelle compagnie de char, lui adjoignit des blindés anti-aériens et les lança à l’attaque. Cette fois, l’assaut échoua à cause de Volatans montés sur de grands lézards cornus. Les insectoïdes se ruèrent au contact des blindés pour poser des charges explosives directement contre les coques. Le désastre fut intégral.
Soucieuse, la commandante se pencha sur le bac holographique pour regarder la poursuite de la bataille. Un de ses groupes de chasseur affrontait un escadron ennemi. L’ordinateur comptabilisait les pertes de part et d’autres… les robots arkonides se faisaient abattre trois fois plus vite qu’ils abattaient leurs adversaires. Un instant plus tard, c’était terminé. Les appareils ennemis plongèrent au raz des arbres pour échapper aux radars et ne réapparurent qu’au moment de lancer leurs roquettes contre le Kos-Noor. Pris entre les roquettes défensives et les canons du vaisseau, ils furent anéantis en quelques secondes.
C’est à ce moment que se posa un croiseur lourd arkonide. Immédiatement, il se lança dans la même opération de fortification de la vaste clairière généré par son atterrissage. Quelques minutes plus tard, il commença à débarquer des canons radians sur plate-forme anti-g, des tanks et des fantassins. Zherna lui envoya en renfort des chasseurs, des bombardiers, des plateformes de missiles AA et des robots de combats lourds.
Ce groupe se lança à l’assaut du temple. La riposte du Grand-Maître de la Vie incluait des chasseurs, des bombardiers, des tanks, des cavaliers et de l’infanterie. Explosions et tirs radiants se croisèrent alors que les deux groupes se rapprochaient et fusionnèrent dans une orgie de destruction. Seuls quelques tanks arkonides parvinrent jusqu’aux abords du temple avant d’être détruits. Le ciel se trouva bientôt vidé de tous ses appareils, les Vollatans avaient balayés les robots mais n’avaient pas résistés aux tirs des missiles.
Un troisième croiseur arkonide se posa dans la jungle formant une nouvelle clairière artificielle rapidement fortifiée. Cette fois, les troupes de Zherna égalaient en nombre celle de l’ennemi. Mettant à profit une contre-attaque ennemie qui s’enlisait sur les défenses du Kos-Noor, les troupes des deux autres sphères géantes s’abattirent sur le temple vidé de ses défenseurs.
L’affrontement sembla un moment sur le point d’échouer mais plusieurs tanks lourds firent une brèche dans les murailles. Fantassins et blindés transport de troupes entrèrent dans la cour intérieure du temple sous le couvert de lance-missiles qui abattaient les chasseurs ennemis. Il y eut encore des pertes assez lourdes pour réduire les bunkers bardés de radiant. Toutefois, des équipes de saboteurs s’étaient dispersés dans les bâtiments, faisant sauter les générateurs ou les projecteurs d’écrans énergétiques. La panique se répandit parmi les Vollatans qui commencèrent à déposer les armes en masse. Des chars d’assauts groupèrent leurs tirs pour faire sauteur la caserne.
Lorsque la navette de Zherna toucha terre la haute Ziggourat du temple proprement dit, protégée par un écran d’énergie et de multiples canons, restait seule à résister à l'exeption de quelques bunkers encerclés.
A peine arrivée en première ligne, la commandante donnait déjà des ordres. La priorité était de détruire l’alimentation du générateur d’écran. Une équipe de saboteurs traversa la place et posa des bombes. Leur détonation provoqua l’effondrement du bouclier.
Les tanks s’avancèrent alors pour échanger des tirs avec les batteries radiantes et les muselèrent l’une après l’autre. L’infanterie se déploya pour entrer dans le bâtiment. Ils se heurtèrent qu’à une faible résistance, les Vollatans survivants déposaient leurs armes sans presque se défendre.
Le Grand-Maître de la Vie tenta bien de prendre le large. Mais des tanks et des fantassins l’entourèrent de toute part. Les paralyseurs semblaient toutefois incapable de le neutraliser. Son bouclier résistait sans peine à leur énergie. Zherna s’avança alors, tenant en main une arme démodée. Un pistolet doté d’un long canon. Le projectile qu’il tira était une fléchette dont la pointe était une véritable seringue remplie d’anesthésiant.
Le minuscule se ficha dans la poitrine de l’intéressé qui vacilla et s’effondra. Déjà Zherna s’approchait. Elle s’agenouilla à côté de sa victime et retira son masque.
Telkeeus eut un hoquet de surprise.
- Kili… mais il est mort.
- Allons, général, une simple ruse.
- Vous… vous y attendiez ?
- Bien sûr ! Réfléchissez : quatre hommes seulement était au courant de mon arrivée. De plus le Maître de la Vie devait forcément être un scientifique et un soldat.
- Ce que je ne comprends pas, c’est comment vous avez fait pour le neutraliser.
- Général, il peut se rendre invulnérable à l’énergie ou à la matière, pas aux deux simultanément.
Telkeeus semblait toujours aussi perplexe.
- C’est le pouvoir des prêtres de Baalol.
Un groupe de robots s’approcha de Zherna :
- Commandante, aucune trace de prisonniers, par contre nous avons trouvé de vastes laboratoires.
Furieuse, Zherna regarda le corps à ses pieds.
- Qu’a-t-il fait des décharnés ?
Elle se remémora les paroles de son oncle. Et si toute cette histoire n’était qu’une mise en scène et que le but réel était de créer ces pseudo-vieillards ?



(1) Centre Opérationnel de Commandement

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Message par Anaxagore Dim 4 Sep - 14:22

Je publierais la suite quand j'en aurais le temps.

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Message par Anaxagore Mer 7 Sep - 10:55

Piège sur Mutral (première partie)


Zherna était épuisée et devait faire un effort pour ne pas le montrer. Au cours des dernières vingt-quatre heures, plus de cent ordres avaient été reçu par le central d'hyper-radio du Kon-Velete. Si cela ne semblait pas complètement fou, le Régent semblait en proie à la panique. Bon nombre d'instructions reçues étaient des contre-ordres qui annulaient un message reçu peu avant. Le quatrième groupe de croiseurs de batailles, dont le Kon-Velete était le vaisseau amiral ressemblait à présent à un essaim d'abeilles furieuses, tournant en rond pour retrouver leur place.
Tout autour de la jeune femme, les officiers et les sous-officiers parlaient dans les microphones de leur casque, tentant de remettre un peu d'ordre dans la cacophonie ambiante. Cela n'était pas facile ! D'autant plus que l'officier radio venait de surgir avec sa tête des mauvais jours.
Le jeune officier zalitain salua se frappant le cœur de son poing, tout en tendant deux hypergrammes à l'amiral Senenkho. Ce dernier les saisit sans un mot et glissa les minces bandes de plastique dans un lecteur spécial qui afficha divers informations.
- Les derniers ordres de sa hautesse le Grand-coordinateur. Vere'Athor Zherna, approchez, je vous prie. Qu'en pensez-vous ?
Sa subordonnée plissa les yeux.
- Zhdopanda, je comprends que le Régent veut que nous augmentions la profondeur du front jusqu'à trois années lumière, plutôt que 0,7.
- Certes, mais qu'en pensez-vous ?
- Zhdopanda, je suis les ordres. J'ai abandonné l'idée de pouvoir comprendre les raisons de... ce... gâchis.  Un être de chair et de sang est bien  sûr incapable de comprendre le processus de raisonnement d'un Ksol (1) géant qui couvre plus de mille kilomètres carré. Il n'en demeure pas moins que tout cela n'a pas le moindre sens.
- C'est effectivement ce que semblent penser les Droufs.
Le Has'Arthor (2) Senenkho tapa quelques instructions sur son clavier. Une sphère virtuelle apparut au-dessus du projecteur holographique, au milieu du central de commandement. C'était une représentation 3D du secteur appelé Zone d'interférence, où le continuum einsteinien  et l'univers des Droufs s'interpénétrait.
- Les données sont en temps réel, précisa l'amiral.
Zherna acquiesça, l'ennemi avait lancé deux attaques simultanées et en force dans les secteurs 73 et 75 a. Seulement, les choses ne se passaient pas au mieux pour les envahisseurs. Des flottes transitaient sans cesse pour rejoindre les zones menacées. La désorganisation apparente des armadas du Grand Empire avait attiré une réponse immédiate des Droufs, mais la rapide réaction du Grand Coordinateur montrait qu'il était bien loin de "paniquer". Une telle chose était d'ailleurs impossible le redoutable cerveau positronique était dénué de sentiments ou d'émotion.
- Un piège, Zhdopanda ?
- Je le pense aussi.
L'amiral Senenkho avait continué à taper sur le clavier de sa console et il montra du doigt, une réponse envoyé par le Ksol du bord. Bien plus petit que le Régent, ce cerveau P était tout de même capable de raisonner bien mieux que le ferait un humain.
- Il faut s'attendre à une offensive générale des Droufs d'ici peu de temps. Celle-ci sera attendue de pied ferme.

Une explosion secoua le Kon-Velet tandis que des alarmes résonnaient. Dans le fauteuil de commandement, Zherna se cramponna aux accoudoirs. Les écrans de visions s'étaient obscurcis l'espace d'un instant, mais déjà les images de l'extérieur réapparaissaient.
- Rapport des dommages !
Le Ksol de bord répondit immédiatement.
- Aucun dommage enregistré.
Dans l'espace, l'affrontement était sauvage. Des escadrilles de chasseurs droufs et de leka (3) se poursuivaient au milieu des tirs d'unités de plus fort tonnages. Le Kon-Velet tentait de détruire un croiseur ennemi dont la longueur dépassait le kilomètre. Ce dernier était immobilisé par de multiples rayons-tracteurs et ses boucliers venaient de s'effondrer. Les puissants désintégrateurs du navire arkonide entrèrent en action faisant vibrer la coque. Une explosion encore plus terrifiante que la précédente coupa le long cylindre noir en deux, lorsque les tirs touchèrent les générateurs. Les chasseurs ennemis se dispersèrent. Des cris de joies roulèrent sur la passerelle.
L'amiral Senenkho se redressa.
- Destruction de 71 chasseurs et d'un croiseur ennemi, pertes... aucune. Fin de combat en zone 45.  Reprenez l'avance vers le secteur 44. Statut de l'engagement ?
Un officier manipula quelques commandes et la carte tactique changea.
- Zhdopanda, l'affrontement s'achève aussi dans ce secteur. Hélas, l'ennemi est vainqueur. Nos pertes s'élèvent à trois frégates, un croiseur léger, un croiseur lourd, un cuirassé classe Tussan. Les pertes ennemies sont estimées à un croiseur lourd et un croiseur léger. Forces ennemies restantes estimée à trois cuirassés, un croiseur lourd et un nombre inconnu d'unités plus légères.
Zherna se retint de grimacer. Les cuirassés droufs étaient beaucoup moins puissants qu'un cuirassé de Tussan comme le Kon-Velete, mais à trois ils étaient largement suffisants pour détruire son vaisseau. Ils venaient d'ailleurs de le prouver en anéantissant un vaisseau de même classe. En dépit de son escorte de croiseurs lourds, la partie allait être dure. Elle se tourna vers son supérieur.
- Zhdopanda, calcul de saut dans l'hyperespace terminé et relayé à notre escorte.
- Tansition à mon ordre... maintenant.
- Transition.

Pour un observateur extérieur, le navire paru disparaître dans un flash pour réapparaître moins d'une demi-année lumière plus loin. Les croiseurs de bataille de la quatrième flotte réapparaissaient à leur tour par grappes. Cependant, quelques croiseurs subirent des dégâts graves seulement quelques secondes après la rematérialisation. Le secteur était à feu et à sang.
Un écran holographique se matérialisa devant la console de Zherna, montrant une force importante de vaisseaux droufs se dirigeant droits vers eux. Ils concentraient leurs tirs sur seulement deux vaisseaux de la flotte. Leurs icônes clignotaient déjà dans le rouge des dégâts critiques.
- Lâchez les chasseurs et les bombardiers! Concentrez vos attaques sur le plus petit cuirassé ennemi.
- A vos ordres, Zdhopandel.
L'intercom clignotait, Zherna bascula sur réception
- Commandante, ici la détection. Nous avons repéré trois cuirassés robots classe Nolan en X : 33,6 ; Y : 45,2 ; Z : 7,5. Il s'agit des cuirassés Ig-Dro 32, 33 et 34. Ils escortent un navire allié...
- Allié ?
- Oui, Zdhopantel, la Birmanie une Frégate terrienne de classe état.
Étrange... mais l'écran qui s'était allumé montrait que les quatre navires cinglaient de conserve,  échangeant des tirs avec un cuirassé drouf en perdition. Ce dernier ne tarderait guère à exploser. Quoi que les Terriens fassent sur le front, c'était visiblement en accord avec le Régent. Le dictateur mécanique avait même dépêché trois de ses plus puissants navires pour protéger les Terriens.

La puissance de feu des deux escadres ridiculisait complètement celle des droufs. Ceux-ci accélérèrent de toute la puissance de leurs blocs propulsions, cherchant à échapper à l'anéantissement. Trop tard pour deux des cuirassés et un croiseur qui explosèrent. La quatrième flotte avait tout de même perdu deux de ses propres croiseurs de bataille dans l'engagement.
La guerre dans la zone d'interférence était brutale, même dans des engagements de quelques minutes des milliers d'êtres intelligents trouvaient la mort...

(1) cerveau positronique, sorte d'ordinateur utilisé par les Arkonides.
(2) amiral de seconde classe
(3) chaloupe de guerre ou yatch civil en forme de disque, utilisés par les Arkonides.

Note : Piège sur Mutral suit exactement l'intrigue du Perry Rhodan n°13 "L’errant de l'éternité", plus spécifiquement la seconde partie " Mission mortelle". Le PR originel raconte l'histoire du point de vue des Terriens, je raconte cette dernière du point de vue des Arkonides dans ma FanFic.

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Message par Anaxagore Mer 7 Sep - 11:04

Piège sur Mutral (deuxième partie)


- Commandante, communication établie avec le Grand Coordinateur. Je vous la passe sur votre console.
Zherna frémit, elle n'avait pas le souvenir d'une seule conversation agréable avec le tyran mécanique. Elle appuya sur une touche et un logo apparut sur l'écran. Cela ressemblait à une fissure dessinée dans de multiples couleurs. Au bout de quelques secondes, l'image fut remplacée par une prise de vue montrant un gigantesque dôme de métal, dressé sur une plaine de plasphalte complètement dénudée, à l'exception de bosses minuscules... qui étaient en fait des tourelles de canons radiant. Ce dôme était la forteresse du Régent et son "visage".
Une voix mécanique, sans inflexion s'éleva du haut-parleur :
- Vere'Athor Zherna da Zoltral rejoignez immédiatement Arkonis, les coordonnées de transition sont jointes à ce message. Attendez votre escorte, le croiseur classe Tussan Mexon da Adon. Amiral Senenkho?
L'officier arkonide s'avança dans le champ de la caméra.
- A vos ordres, Zdhopanda !
- Le Kor-Velete est détaché de votre flotte jusqu'à nouvel ordre. Transportez votre pavillon à bord de l'Aptrun.

Sans un mot de plus, la conversation fut coupée. Les Arkonides - bon an, mal an - avaient pris l'habitude d'être traités comme des pions et ne s'étonnèrent pas. Ce genre de traitement était habituel. Seule Zherna, princesse de sang de l'ancienne dynastie Zoltral, évincée par le monstre positronnique, regimba intérieurement. Mais elle gardait assez de contrôle de soi pour n'en rien montrer. Senenkho donnait déjà ses ordres.

Un instant plus tôt, l'espace était vide. Puis il y eut deux flashs presque simultanés, faisant apparaître un duo de sphère de huit cent mètres de diamètre à quelques 16 milliards de kilomètre du soleil Arkonis. A cette distance, l'étoile jaune-blanc, ne brillait plus que faiblement.
- Commandante, Notre objectif est signalé à 1,43 minutes lumière. Je vous transmets les informations sur votre console.
La voix du Grand Coordinateur retentit à ce moment.
- Vere'Hathor Zherna, voici vos ordres : Vous escorterez la frégate "Birmanie" et la forcerez à atterrir sur Mutral. Interdisez un appareillage par tous les moyens. Terminés.
Encore ébranlée par plus de dix plongées hyperspatiales, Zherna se redressa, essayant de calmer le tremblement de ses doigts tandis qu'elle réglait l'afficheur. Surprise, elle reconnut la frégate terrienne qu'elle avait vu dans le secteur des vortexs. Cinq croiseurs lourds arkonides l'escortaient.
Sa mission était de prendre la relève de ces unités robots et de les conduire jusqu'à Mutral, 27ème et dernière planète du système d'Arkonis. Un bloc de glace cosmique connu pour héberger depuis cinq mille ans la centrale de défense qui défendait le cœur de l'Empire.
Rapidement, Zherna tapa une question à l'ordinateur central du vaisseau : " Quelle est la mission de la Birmanie ?" La réponse s'afficha automatiquement : " Mission diplomatique, l'empire Solaire veut acheter des navires de guerre arkonides".
Inconsciemment, Zherna fronça les sourcils. C'était bizarre... Bien que théoriquement alliés, l'empire solaire terrien et le Taï Ark'Tussan (1) étaient en fait à couteaux tirés. Le Régent ne respectait aucun traité et n'avait aucune parole. Bien que les deux puissances se soient rapprochées pour combattre les Droufs, le dictateur positronique s'était pourtant attaqué aux Terriens à deux reprises depuis(2). Il avait capturé le cargo "Tigre", puis des flottes des deux empires avaient manqué de peu de s'affronter dans le secteur Latein-or. Une chaloupe arkonide avait même été détruite par un vaisseau terrien. Deux choses avaient empêché jusque là un conflit ouvert. D'une part, la flotte du Grand Empire était engagée à plein dans la zone d'interférence et arrivait juste à arrêter les Droufs. Toutes les contre-attaques s'étaient achevées sur des défaites humiliantes. De plus, la position galactique du système solaire était ignorée des Arkonides. En dépit de tous les efforts faits par les scientifiques de l'empire, il restait impossible de détecter les ébranlements de structures consécutifs aux plongés dans l'hyperespace. Les Terriens utilisaient un système de camouflage très efficace appelé compensateur de structure. Comme son nom l'indiquait, l'appareil empêchait la création de l'onde de choc - si facilement repérable- d'une transition hyperspatiale. Le compensateur avait été inventé quelque soixante-dix ans plus tôt par des savants Franc-passeurs. Grâce à l'aide des Swoons, un peuple de micro-techniciens de génie, l'équipe de scientifique qui l'avait développé avaient réussi à créer un détecteur spécial qui permettait de repérer l'utilisation d'un compensateur de structure. En tout cas, c'est ce qu'il était censé faire... car il ne marchait pas (3).
Une impulsion presque douloureuse traversa son esprit. Son secteur second, une partie de son encéphale qui avait subi une opération pour la sur-activer, se manifestait sous la forme d'une voix fantomatique qu'elle seule entendait : " Tu oublies un détail important. Que faisait la Birmanie dans le secteur des interférences ?"
Le front plissé, Zherna relaya la question auprès du cerveau positronique de bord. La réponse s'inscrivit immédiatement sur l'écran : "Le régent a demandé aux Terriens de venir dans la Zone d'interférence pour leur donner un aperçu de la situation". La jeune arkonide tressaillit. Elle se rappelait d'un coup la conversation qu'elle avait eu avec son supérieur, juste avant la bataille d'hier. L'amiral Senenkho pensait que le Régent avait volontairement provoqué la panique au sein de la flotte pour déclencher une attaque drouf... et la Birmanie avait été conduite par son escorte jusque dans un des secteurs où le front s'était complètement effondré à cause du désordre. Et si...  Zherna s'interrompit, mortifiée par l'idée qui venait de lui traverser l'esprit. Son cerveau-second, impitoyable, termina à sa place "Et si c'était les Terriens qui étaient la véritable cible de l'intox montée par le Régent ? Tu te demandais pourquoi les Terriens - qui ont toutes les raisons de craindre la déloyauté du Grand Coordinateur- en sont venu à traiter avec lui. S'ils sont certains que l'Empire est mal engagé dans le conflit avec les Droufs, ils doivent penser que le dictateur mécanique ne peut se passer de son alliance avec eux. " Des milliers de morts... plusieurs centaines de vaisseaux détruits dans l'affrontement... tout ça pour monter un spectacle à l'intention de la représentation diplomatique terrienne ? Zherna était horrifiée. Son secteur suractivé acquiesça : "Effectivement, c'est pour ça que le plan du Régent fonctionne. Il n'est pas dans la mentalité terrienne de sacrifier en masse les leurs juste pour tromper. Au contraire, le Grand Ordinateur n'a aucun sentiment. Les pertes enregistrées ne sont pas dramatiques et n'affaiblissent pas le Grand Empire de manière significative. Il a jugé que cela pouvait permettre de s'emparer de la Birmanie, cela en valait la peine." Zherna trouva une faiblesse à l'argumentation de son cerveau second. Après tout, l'affaire du "Tigre" avait démontré que les Terriens connaissaient une méthode pour truquer leurs banques de données. A quoi servait de s'emparer de la Birmanie ? "Ce n'est pas la Birmanie elle-même que veut le Régent. L'équipe diplomatique terrienne comprend forcément des gens au fait des secrets les mieux gardés de l'Empire Solaire, sans cela ils ne pourraient négocier en connaissance de cause".
Fébrilement, Zherna tapa une nouvelle question. Elle voulait les informations que le cerveau-P avait sur les passagers de la Birmanie. La réponse s'inscrivit sur l'écran : " Le régent a demandé à Perry Rhodan, tato (4) de Sol, de diriger la délégation. Sa présence n'est pas encore confirmée. Toutefois, le commandant de la Birmanie est le général Conrad E. Deringhouse, numéro 3 de l'astroflotte solaire."
Si cela se trouvait, le Régent allait terminer en un coup une partie de cache-cache qui durait depuis quatre-vingt ans. Un coup de maître incontestable. Malgré cela, Zherna se sentait amère, déçue. Comme tous les Arkonides, elle détestait la Terre et ce soi-disant "Empire Solaire". Ces demi-barbares qui végétaient sur une planète pouilleuse avaient forcés des Arkonides naufragés à leur livrer les secrets de l'Empire. A peine capable de naviguer à bord de nefs volées à droite et à gauche, ils s'étaient mêlés des affaires des autres peuples. Ils avaient même poussé l'outrecuidance jusqu'à pirater le prototype du super-cuirassé de classe Univers, l'Ark'Vastor, sur Arkonis III.
D'un autre côté, qui - à part les Terriens- oseraient tenir tête au Régent ? Ce monstre glacé  aurait détruit la planète Moof si les Terriens ne lui avaient pas démontré que ces habitants n'étaient pas à l'origine d'un complot monté dans le système Voga. C'était un exemple parmi d'autres. Depuis son apparition, Perry Rhodan avait aidé de nombreux peuples en danger, et contré d'autres factions belliqueuses. Ainsi, il avait déclenché la guerre entre les Topsides et les Franc-passeurs, provoquant la chute du dictateur dirigeant les sauriens intelligents, et affaiblissant les seconds à une époque où ils étaient prêts à se soulever contre l'Empire.

Le Régent présentait toujours les Terriens en ennemi du Grand Empire, mais Zherna n'oubliait pas que deux membres de sa propre famille Krest et Thora les avaient rejoint. Perry Rhodan était-il un ennemi des Arkonides... ou du Régent ?

Les navires s'étaient posés sur Mutral. La minuscule "Birmanie", avec ses 100 m de diamètre, était écrasée par les masses des cuirassés "Kor-Velete" et " Mexon da Adon". Ceux-ci, obéissant aux ordres du Régent, gardaient la frégate sous la menace de leur armement qui saillait par les mantelets ouverts. Des dizaines de projeteurs étaient dirigés sur le navire terrien, ainsi que les coupoles blindées de nombreux forts planétaires. Des générateurs de rayons tracteurs l'immobilisaient et des robots de combats l'entouraient. Rien n'avait été négligé pour bloquer la "Birmanie" sur Mutral... cependant, le Régent n'attaquait pas. Pour une raison ou une autre, il restait dans l'expectative. Zherna ne comprenait pas...  Dix heures s'étaient écoulées depuis l'atterrissage. Le régent ne pouvait avoir de remord, il attendait donc quelque chose, mais quoi ?
Deux choses l'inquiétaient plus encore. Les Terriens faisaient tourner leurs générateurs au ralenti depuis qu'ils avaient touchés terre. Cela voulait dire qu'ils étaient prêts à décoller à n'importe quel instant. Deuxièmement, le général Deringhouse avait montré de l'irritation dans un message destiné au régent et il disait clairement que Perry Rhodan avait été prévenu... donc, en terme clair, le tato de Sol n'était pas à bord. Le général était de bonne prise, mais tant que le chef de l'Empire Solaire était en liberté tout était à craindre. Finalement, Zherna décida de se rendre auprès du commandant de Mutral pour essayer de se coordonner avec lui.
Elle entra dans le poste de commande pour trouver un énorme tas de graisse au visage bouffi, affalé sur un divan. IL était justement en train de parler à la Birmanie :
- ici, Taa-rell, Verc'Athor de la basse de Mutral, Terrien. J'attends votre visite. Ayez l'obligeance de ne point tarder : pour rien au monde je ne voudrais manquer le début du prochain phantasma. Les "Variations en vert et mauve", de Déa-Noor. Un artiste exquis...
La décadence de son peuple blessait profondément Zherna. La plupart des Arkonides étaient comme ça, incapable du moindre effort physique, uniquement préoccupé de spectacles psychosensoriels. Son regard dériva vers l'écran. Le général Deringhouse regardait la larve affalé sur son divan en gardant un visage de marbre. Son silence exaspéra Taa-rell qui en retrouva un peu d'énergie.
-  Terrien, me faut-il répéter qui je suis ?
Zherna dut se mordre les lèvres pour ne pas rire à la réplique de l'officier solaire.
- Arkonide, est-ce donc un si grand titre de gloire que d'être commandant de ce tas de glace ? Moi, je suis général de l'Empire Solaire, dont le tato se nomme Perry Rhodan.
- Perry Rhodan ? Qui est-ce ?
L'écran s''éteignit soudain. Ce n'était pas le fait des Terriens, le vrai commandant de la base venait de prendre en main la conversation. Une voix mécanique donnait des instructions à l'équipage de la Birmanie.
L'émission était à peine terminée que le Régent prenait contact.
- Si les Terriens ne sortent pas de leurs vaisseaux, vous avez ordre d'envoyer des robots de combat. Si les Terriens refusent de les laisser monter à bord, neutralisez leur armement. L'équipage doit être capturé vivant. Deux spécialistes en interrogatoire sous contrainte psy viennent de se poser sur la planète. Offrez-leur tout le soutient nécessaire à l'accomplissement de leur mission. Terminé.
Interrogatoire sous contrainte psy... un frisson passa dans le cou de Zherna. Généralement on en ressortait comme un crétin bavant, l'esprit brisé et réduis en bouilli. C'était un sort bien pire que la mort. Par un écran qui venait de s'allumer, la jeune femme vit arriver les "spécialistes" deux médecins arras reconnaissables à leurs longs manteaux blancs et surtout à leur crâne en pain de sucre, entièrement glabre. C'était eux que le Régent avait attendu pour lancer l'assaut.
Les Terriens reprirent contact avec le Régent qui répondit immédiatement. Ils voulaient continuer les négociations.  Le Régent joua le jeu ou plutôt la comédie.  Il acceptait le principe d'une transaction mais demandait des équipages pour les nefs d'Arkonis en échange des navires dont manquaient les terriens. L'ironie de la conversation échappa cependant à Zherna. Belle, froide, arrogante, la négociatrice de l'Empire Solaire s'était révélée. Thora de Zoltral, sa propre tante ! Pire, elle portait l'uniforme du Grand Empire, frappé de l'écusson des Zoltral, la dynastie déposée par le coup d'état du Régent !
Zherna avait laissé s'échapper un hoquet de surprise, mais ce n'était rien par rapport à Taa-rell qui se tordait les mains de désespoir.
La négociation des Terriens échoua, bien sûr... La Régent coupa brusquement. La Birmanie tenta d'appareiller, mais les rayons tracteurs la clouaient au sol. La frégate fit une deuxième tentative et réussit cette fois à atteindre 100 mètres d'altitude.
Zherna s'était reprise.
- Taa-rell, prenait contact avec la princesse Zoltral et prévenez-là qu'elle n'a pas le droit de quitter Mutral. Dites-lui que nous envoyons un groupe de robots inspecter son navire !
Le grotesque poussah acquiesça, tandis que Zherna lançait des ordres. Elle écouta toutefois sa tante amener le pauvre dégénéré à une soumission rapide en deux réparties cinglantes. Sa nièce en ressentie fierté et tristesse. Même dans une situation pareille Thora da Zoltral en imposait encore à tous. Quelle misère qu'elle soit promise à la décérébration.
- Nous n'avons d'autre choix que d'appliquer les ordres. Détruisez l'armement de la Birmanie.
Taa-rell sanglotait presque et ne fit rien, mais les robots qui occupaient les divers postes de la centrale s'activèrent. Probablement recevaient-ils directement leurs ordres du Grand Coordinateur. Des rayons éblouissants furent tirés. Cet armement, conçu pour tenir en échec des flottes entières aurait pu vaporiser le petit astronef. Mais ils ne firent que l'effleurer, abattant son bouclier et creusant la coque autour des sabords d'armements.
Zherna poussa Taa-rell a contacté à nouveau Thora da Zoltral, mais cette seconde entrevue fut écourté par un robot. Lorsque la princesse somma le poussah à lui révéler quel piège avait été tendu contre elle, il sembla déchiré entre des devoirs contradictoires. Le Régent ne devait toutefois pas lui laisser le loisir de choisir à qui - des maîtres passés ou du dictateur mécanique - allait sa loyauté. Pire, le Grand Coordinateur chargea l'infortuné d'envoyer un ultimatum aux Terriens. La reddition d'ici dix minutes ou l'attaque.
Trois d'entre elles ne s'étaient pas écoulés que les barbares passaient à l'assaut. Leur navire s'enfonça d'un seul coup dans le sol, comme les béquilles d'atterrissage étaient rentrées. Les infortunés robots arkonides qui entouraient le vaisseau furent instantanément détruits. Les propres machines de guerre des Terriens lancèrent la contre-attaque.
Une bataille furieuse s'engagea entre les deux groupes. Malgré le soutient des batteries de la base, les machines terriennes prirent d'abord l'avantage, mais des renforts surgissaient à l'extérieur, sortant d'issues camouflées. Le combat s'équilibra et sembla se renverser jusqu'à ce qu'un signal sature d'un seul coup toutes les lignes de communication. Sur les écrans, les images apparurent hachées, se tordirent ou disparurent, remplacées par une neige de statiques; les robots de services commencèrent à se comporter bizarrement. Certains se levèrent pour tourner en rond, ou s'affalèrent sur leur poste. D'autres tressautaient, en proie à une véritable danse de saint-guy.
- Brouillage...
Taa-rell et les deux Arras se tournèrent vers Zherna qui venait de crier.
- C'est un brouillage. Ils perturbent le fonctionnement des cerveaux positroniques.
De la main, elle montrait les écrans de télévisions qui formaient les murs du central. Ceux qui fonctionnaient montraient les forteresses planétaires en train de tirer à tort et à travers. Les robots de combats qui tournaient en rond. Dans toute cette panique, il y avait quand même deux bonnes nouvelles. La Birmanie était toujours immobilisée. Quand à son croiseur, il était toujours à sa place et visiblement son équipage gardait le contrôle.
- Restez ici, je reviens avec mes marins. Nous allons arrêter les robots terriens !

C'était une simple salle de réunion qui datait de l'époque où l'essentiel des astrosoldats qui défendaient Mutral étaient de chair et de sang. L'affrontement contre les robots Terriens l'avait transformé en champ de bataille. Fusil désintégrateur au poing, Zhernal était postée juste derrière une paroi de troponite blindée. Un robot arriva par un couloir. C'était une sorte de cône avec de multiples appendices, flottant au dessus du sol. Un Tara UH-III... Une très puissante machine de guerre, rarement utilisée. Le rayon vert de son arme frappa les puissants boucliers de la machine qui riposta de plusieurs radiants lourds et désintégrateurs. La paroi se désagrégea, forçant la commandante au repli. Trois marins zalitains lancèrent des grenades nucléaires dans la pièce. L'explosion la pulvérisa entièrement. Dans les scaphandres spatiaux une alarme retentit. La chaleur dépassait les deux cent degrés. Zherna ordonna le repli.  Un bourdonnement la fit tressaillir. Intact, le Tara III guidait une colonne de robots hors du chaos.
Le combat s'engagea dans le couloir. Les tirs de radiants et de désintégrateurs se croisaient. Dans un espace clôt, les robots dotés d'armes plus puissantes, de meilleurs boucliers, avaient l'avantage. Plusieurs Zalitains tombèrent. Zherna se replia dans un hangar et ouvrit le feu sur un robot de type R1 Gladiator lorsqu'il entra. Le désintégrateur creusa un trou dans sa plaque thoracique et toucha son générateur qui détonna. La boule de feu arracha un large pan de cloison et forma un trou dans le sol. Deux autres R1 se déployèrent. Zherna tira tandis que de sa main gauche, elle actionnait son anti-g. Les tirs zébrèrent les cloisons, la traquant de leurs jets blêmes. Mais l'Arkonide toucha une première machine. Le rayon embrasa l'écran protecteur du gladiator. Elle insista et le monstre mécanique fut comme effacé par le désintégrateur. Les bras et la tête tombèrent tandis que le torse se désagrégeait en vapeur verdâtre.
Le deuxième robot humanoïde continuait à tirer. Ses radiants touchèrent deux fois de suite le bouclier de Zherna. A l'intérieur du casque, une lueur rouge s'alluma, signalant que le bouclier surchargeait. Toutefois, le désintégrateur que maniait Zherna ne lâchait pas le deuxième gladiator. A son tour, il croula en vapeur. Malheureusement, le combat  avait attiré l'attention d'un Tara III. L'adversaire surclassait complètement l'Arkonide qui battit en retraite dans le couloir. Le combat y continuait entre son équipage et les robots. Des cadavres et des épaves fumantes gisaient au sol. Les deux groupes s'accrochaient chacun à une extrémité du passage et le combat était indécis. L'Arkonide traversa plusieurs pièces non touché par le combat. Le sol était secoué par des explosions. Elle ressorti par un autre couloir. Plusieurs épaves de robots gisaient au sol...
- Attention !
Deux radiants se croisèrent l'un d'eaux toucha son écran protecteur. L'autre frappa un robot endommagé qui sortait d'une allée transversale. Son propre bouclier s'effondra. Par réflexe, Zherna tira à son tour et son désintégrateur coupa en deux l'assaillant. Juste le temps de faire un signe à son sauveur les tirs se croisaient avec une autre machine.
L'Arkonide était inquiète. La salle où ils arrivèrent était non loin du central de commande et montrait des signes de combats. Plusieurs astrosoldats gisaient morts. Les hommes qui la suivaient ne disaient pas un mot. Lorsqu'ils se heurtèrent à un Tara III UH, ils concentrèrent leur feu et détruisirent la machine non sans qu'elle tue trois Zalitains. Un vaste couloir occupé par deux bandes transporteuses permettait d'atteindre le central, plusieurs robots en tenaient l'extrémité. Le combat fut tout de suite violent... d'autant plus que deux violentes explosions secouèrent la base. S'abritant derrière ses hommes, Zherna activa son minicom de poignet. Sur l'écran du communicateur, apparut le visage de son second, Sesete.
- Que se passe-t-il ?
- Commandante, la Birmanie décolle !
- Rattrapez-là !
-  Impossible ! Son accélération est fulgurante !
- Suivez-là ! Compris !
- A vos ordres.
L'écran s'éteignit. La planète continuait à être secouée par des explosions incessantes et des fissures apparaissaient dans les murs. La folie semblait avoir gagné la base.  Il fallu encore se battre une bonne demi-heure pour pénétrer dans la salle de commande. Des épaves de robots arkonides jonchaient le sol mais Taa-rell et les deux Arras avaient disparu.
Comme elle s'activait à remettre en service une console, le logo du Grand Coordinateur apparut sur l'écran central.
- J'appelle Mutral, ici le Régent, répondez !
- ici Mutral, Régent, nous vous recevons.
- Rapport de situation ?
- Le commandant de la base et les experts Arras ont été capturé par l'ennemi qui a saboté le central et détruit les générateurs. Et je me doute que vous savez déjà que la Birmanie a réussi son évasion. Félicitation Régent ! Pendant 5000 ans, Mutral a résisté à toutes les flottes de guerre qui ont tenté de la prendre. Vous avez réussi à perdre la deuxième forteresse spatiale de l'Empire d'Arkonis en termes de puissance de feu et la première en termes d'importance stratégique... contre une frégate. Vous savez, lorsque les empereurs d'Arkonis trahissaient leurs alliés et les poignardaient dans le dos, ils le faisaient de manière à ne pas se faire prendre et surtout à ne pas être la risée de toute la galaxie.






(1) Grand Empire Arkonide (des un Million de Soleils).
(2) trois reprises, en fait. Zherna ignore que le Régent avait réussi à introduire un espion à bord du Drusus, le navire amiral de Perry Rhodan.
(3) Les Terriens ont laissé les Arkonides produire ce détecteur, mais se sont procurés les plans et ont trouvé une faille dans son fonctionnement. Ils ont modifié leur camouflage en exploitant ce point faible. Ensuite, ils ont  baladés les Arkonides pour les pousser à croire que la Terre est dans le centre de la galaxie... ils la cherchent encore là-bas.  
(4) Gouverneur/administrateur planétaire (titre arkonide).

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Message par Anaxagore Dim 18 Sep - 13:29

La troisième bataille de Siamed (première partie)


34 prago de prikur 22 495 da Ark, Zone d'interférence.

   L’espace se tordit d’une éruption de lumière. Brusquement sortie de l’hyperespace, toute une flotte scintillait sous la lumière des étoiles lointaine. Au centre, le Torma da Bargk (1), le super-cuirassé de  classe NOLAN était entouré de croiseurs lourds soigneusement étagés, et des transports de troupes de taille identique mais dénués de tourelles lourdes. Plus à l’extérieur de la formation, s’étageaient des croiseurs légers et des frégates. Tous ces vaisseaux avaient une apparence identique, des sphères à l’équateur renflées, abritant des propulseurs.
  Les vaisseaux plus légers qui les escortaient  se tenaient à l’extérieur des formations, il y a avait des avisos discoïdaux de classe Leka et des chasseurs cosmiques dotés d'hyperpropulseurs.
  Le poste central du vaisseau amiral était une vaste pièce hémisphérique dont la coupole n’était qu’un seul écran. Des postes de travail répartis en arc de cercle accueillaient des arbants (2). Pour un humain, la chaleur aurait été accablante. La lumière, très vive, imitait le spectre d’un soleil très riche en ultra-violet.
  Sur l’estrade centrale, le Verc’athor (3) Verga Ta-Sino se tenait à côté du Mascant (4) Eltirio da Zoltral. Tous deux portaient l’uniforme bleu paré de l’or de leurs insignes et de leurs décorations. Leurs casques richement ornés ne cachaient pas la gor’méhinda, peinture de guerre sacrée, héritage ancestrale de leurs familles respectives. Les armes passées à leurs ceinturon étaient précieuses, niellées de nacre et d’argent. Poignard à lame vibrante et thermoradiant pour le commandant, épée dagoriste à lame désintégrante et radiant à impulsion pour le Mascant.
 Un officier de rangs inférieur, reconnaissable à sa courte cape violette, s’inclina en se frappant l’épaule gauche de son poing droit.
- Zhdopanda ? Nous recevons de nombreuses émissions radios depuis la zone d'interférence. La flotte de Blocus semble aux prises avec une offensive drouf ! Ils nous demandent de l'aide.
Le noble arkonide eut un mince sourire.
- Répondez que nous arrivons. Commandant ?
- Zhdopanda ?
- Commencez Bleu 1 !
- Bien, Zdhopanda ! » Puis tourné vers ses propres subordonnés : «  Lancez Bleu 1 »
   Les arbants raidis à leurs postes de commandes pressèrent des touches ou envoyèrent des ordres par leurs micros de casques.
 Des milliers de vaisseaux lancèrent simultanément de minuscules relais. Sur l’écran de proue un schéma de leurs positions se révéla, encadrant le gigantesque entonnoir de lumière rouge sui s'enfonçait vers un autre continuum espace-temps. « Exécutez Bleu 2 » l’ordre relayé, les arbants s’activèrent pour mettre en phase les relais de communication qui permettraient au Régent de garder le contrôle des unités robots qui se préparaient à changer d'univers. Lorsque les signaux des consoles passèrent au bleu, le Grand Amiral ordonna de passer à la phase 3.
  Une flottille de corvettes sphériques de 50 m quitta la flotte principale pour entrer dans le vortex énergétique. Ils suivaient des minuscules robots-espions qui avaient signalé l'existence d'une base ennemie de l'autre côté de la porte vers l'univers d'origine des Droufs.
  Ils surgirent dans le système de Siamed, capitale de l'empire drufon, en formation de combats. Un instant plus tard, ils tiraient une nuée de missiles qui s’écrasèrent sur un gros planétoïde déchiqueté. Depuis l’orbite des flashs brutaux et des tornades de poussières apparurent. Les puissantes explosions nucléaires n’étaient pourtant que le début d’un phénomène destructeur proprement terrifiant. Les bombes arkonides provoquaient un phénomène de désintégration en chaîne qui ne pouvait être stoppé. Les zones rougeoyantes des incendies nucléaires progressaient et fusionnaient. Le planétoïde se trouva bientôt entièrement en feu et explosa, expédiant des débris divers qui matraquèrent les corvettes arkonides bien à l’abri de leurs boucliers énergétiques.
Les réémetteurs installés autour du vortex écarlate relayèrent efficacement la retransmission des événements jusqu'à bord du Torma da Bargk. Un panneau-écran du central cessa de diffuser l’image du cataclysme pour montrer un vieil arkonide dont l’uniforme portait les marques du collège scientifique.
- Zhdopanda, vous perdez votre temps à vouloir impressionner les Droufs. Ce sont des insectoïdes. Leur pensée est profondément différente de la nôtre, pas d’individualisme, pas de peur. Si vous n’utilisez pas la force pour les écraser, c’est que vous n’êtes pas sûr d’être le plus fort, donc ils ne peuvent avoir peur.
- Vous êtes sûr, Laktrote (6)?
- Le KSOL (7) du bord a confirmé.
Le commandant du supercuirassé s’interrompit la discussion :
- Zhdopanda ? Nous détectons de multiples contacts avec des unités droufs et…
Le vaisseau fut heurté par un tir.
- … ils ouvrent le feu, termina le Verc’athor.

La force drouffe avait du être envoyée dans l'urgence et n'était en rien comparable à la force arkonide qu'elle combattait. Le vaisseau amiral ennemi était un croiseur de bataille d'à peine sept cent mètres de long. Il dirigeait une flotte de croiseurs légers assez médiocrement armée. Après un premier échange de tirs les vaisseaux changèrent de cap, accélérant en direction du vortex. Une escadre resta en arrière pour harceler les unités du Grand Empire. Cette stratégie dilatoire en disait plus long sur la différence de puissance entre les deux flottes qu'un long discours.

Il s'en suivit de longues minutes de manœuvres complexes entre trois escadres arkonides déployées sur le flanc de la formation principales, et l'escadre drouffe chargée de la harceler. Finalement, les Arkonides lancèrent leurs chasseurs et leurs bombardiers, forçant les droffs au combat. Le premier affrontement fut bref, les unités de l'Empire manœuvrèrent à la perfection pour encercler l'ennemi. Pris dans une nasse face une force largement supérieure, les croiseurs ennemis explosèrent l'un après l'autre dans un ouragan de tirs.

Le second mouvement de la bataille fut un raid de chasseurs droufs sur l'avant garde de la flotte arkonide. Ils furent facilement repoussés par l'écran de vaisseaux légers.

Il ne restait plus que la force principale des Droufs. Les croiseurs cessèrent soudain de reculer pour lancer une attaque en tenaille, lâchant des nuées de chasseurs et de bombardiers. Mais les vaisseaux qu'ils attaquaient étaient plus nombreux et plus grand. Ils embarquaient bien plus d'appareils de chasse. Le combat tourna bien vite à la défaveur des insectoïdes. Lorsque les deux flottes arrivèrent à portée de tir, ce fut pire. Les croiseurs du Grand Empire se concentrèrent une incroyable densité de tirs sur les unités de pointes. Les boucliers des croiseurs ne résistèrent qu'un instant à se déchaînement avant de s'effondrer. Des explosions titanesques démantelèrent un vaisseau après l'autre n'en laissant que des carcasses dérivantes vomissant une atmosphère gelée et des torrents de radiation.

Comprenant que la bataille leur était par trop défavorable, les Droufs commencèrent à se replier dans l'hyperespace. Mais le Mascant (4) Eltirio da Zoltral avait désigné le vaisseau amiral comme cible prioritaire. Chasseurs et bombardiers l'avaient harcelé et endommagé avant qu'il n'arrive à portée des croiseurs du Gos'Tussan. Incapable de plonger, il fut achevé par un tir concentré de batteries lourdes, se métamorphosant en éphémère soleil.

- Quelles sont nos pertes ?
- C'est une victoire éclatante, Zhdopanda quelques dommages sur les vaisseaux capitaux. Et les unités auxiliaires ont des pertes légères.
- Dans ce cas, entrons dans le vortex, la cible est le système de Siamed !
En dépit de la victoire qu'il venait de remporter, le Grand Amiral était inquiet. Les flottes envoyées pour l'arrêter à l'entrée de la zone d'interférence, n'étaient qu'un conglomérat d'unités rassemblées à la hâte à partir d'escadres déjà au contact avec les armées du Taï Ark'Tussan. Cela n'avait aucun rapport avec ce qui l'attendait au sortir du vortex.

Les vaisseaux traversèrent l'étrange formation énergétique qui reliait l'univers einsteinien avec le continuum drouf sans que ne se manifeste un quelconque danger. Les navires surgirent aux abords d'une gigantesque ceinture d'astéroïde. L'espace entier baignait dans une étrange lumière rouge. A deux années lumières de là, on distinguait un système planétaire à deux soleils. Le premier s'appelait Siamed, il s'agissait un astre géant écarlate. Au contraire, son compagnon était une minuscule étoile verte.

Mais l'amiral Eltirio da Zoltral avait des soucis plus immédiats. Une flotte drouf défendait le secteur contre une éventuelle intrusion arkonide. Les effectifs ennemis étaient conséquents avec de nombreux croiseurs lourds d'une puissance à peine inférieure à celles de croiseurs arkonides de classe Tussan. Cependant, la flotte du Grand Empire avait un tonnage largement supérieur. En dépit d'une forteresse dissimulée parmi les astéroïdes qui lâchaient des vagues de chasseurs et de bombardiers, l'ennemi n'était tout simplement pas assez fort.

L'affrontement se fit de front. Les deux flottes foncèrent l'une vers l'autre. Les échanges commencèrent à longue distance tandis que les chasseurs et bombardiers arkonides repoussaient leurs équivalents droufs avant de s'infiltrer dans les formations ennemies. Les nefs du Grand Empire concentraient leur feu sur quelques croiseurs simultanément, les faisant exploser en quelques secondes d'intense bombardement. Les droufs n'avaient pas un commandant aussi efficace. Il suffit de quelques minutes pour que le sort de la bataille ne se joue. Des explosions continuelles démantelaient la flotte de l'Empire Rouge. Le centre de la formation s'effondra, ouvrant une fenêtre de tir vers la forteresse que défendait les Droufs. Les tirs de canons radiants ébranlèrent ses boucliers qui ne tardèrent pas à s'effondrer. Des bombardiers passèrent entre les tirs de DCA tandis que leur escorte de chasseurs réglait leurs comptes aux appareils de défense. Quelques secondes plus tard une réaction en chaîne inextinguible démantela le fort cosmique finissant par le volatiliser en une puissante explosion.

Les Droufs n'insistèrent pas plus longtemps, leurs vaisseaux glissèrent dans l'hyperespace et disparurent en quelques secondes. Une fois encore, les pertes arkonides étaient faibles et la victoire totale.

Les cerveaux P du bord communiquèrent les coordonnées de saut pour atteindre la capitale ennemie de Siamed, le cœur de l'Empire Rouge. La plongée fut brève mais assez éprouvante car les règles physiques étaient différentes dans cet univers. La plongée hyperspatiale classique éprouvait bien plus l'organisme. Cela expliquait sans doute pourquoi les habitants de l'univers rouge avaient créé un système plus avancé qui permettait de ne pas subir les effets d'une dématérialisation.

Les navires ressurgirent aux limites du gigantesque système qu'ils avaient repéré. Soixante-deux planètes tournaient autour d'un ou des deux soleils. La plus extérieure était un monde glacé, démuni de vie. Mais plus à l'intérieur du système, la seizième planète était auréolée de communications hertziennes et les senseurs du bord détectaient de nombreux vaisseaux en déplacement.

(1) Également appelé Kralas (le destructeur) dieu de la guerre, des cataclysmes et des phénomènes destructeur.
(2) Astrosoldats arkonides
(3) Commandant de supercuirassé
(4) Grand Amiral contrôlant toutes les flottes d’Arkonis.
(5) « heure » arkonide.
(6) Maître/ professeur.
(7) Cerveau ordinateur positronique

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Message par Anaxagore Mar 20 Sep - 18:56

La troisième bataille de Siamed (deuxième partie)

Le Grand Amiral Eltirio da Zoltral contemplait l'immense écran coupole de son navire. Il s'y dessinait un affrontement furieux. Des escadrilles de chasseurs et de bombardiers se croisaient et s'affrontaient, au milieu des salves de torpilles et des rayons d'énergie.
A quelques 5000 kilomètres de là, une forteresse spatiale subissait l'attaque de deux croiseurs lourds. L'une des puissantes sphères était sans cesse frappée de missiles nucléaires qui explosaient contre son bouclier. Plus loin, un cuirassé de classe Tussan s'était glissé à proximité d'une des nombreuses lunes de la planète gazeuse qui formaient l'arrière plan de cette bataille. Ses pièces tiraient en permanence vers la surface grêlée d'impacts météoritiques, faisant exploser des bases de lancement de chasseurs, désintégrant des batteries de canons-radiant et ouvrant dans la croute de rocheuse de nouveaux cratères remplis de roches fondues.

La flotte arkonide venait d'atteindre la 60ème planète du système de Siamed. Les droufs l'avaient transformée en formidable forteresse. De plus, l'ennemi envoyait sans cesse de nouvelles formations de vaisseaux de guerre harceler l'armada de Sa Hautesse le Régent.
Eltirio jeta un coup d'œil à l'hologramme déployé au dessus de la table de navigation. La bataille tournait en sa faveur.

- Très bien ! Groupe A, déployez-vous pour un bombardement planétaire selon le plan « Supernova » réglez les armements pour un pilonnage de pôle à pôle de 10 kilotonnes par kilomètre carré. Détruisez toutes les fortifications, tous les postes de tir ! Exécution. Groupe B, portez-vous au devant des nefs ennemies ! Groupe C en réserve. Groupe D déployez-vous pour sécuriser le système, traquez et détruisez tout vaisseau n’offrant pas une reddition immédiate !
La bataille spatiale continuait dans une débauche d’énergie. Les croiseurs arkonides surclassaient leurs adversaires autant par le tonnage total que par la perfection technique des équipements. Alors que les deux flottes avançaient l’une vers l’autre, l’amiral programmait le KSOL avec toutes les informations reçues de l’ennemi. Il eut un nouveau sourire froid. Assis devant sa console, ses doigts pianotèrent des ordres rapides. La première escadrille du groupe A reçu l’ordre de se replier lentement tout en se défendant contre l’ennemi. Les escadrilles trois et quatre devaient rester sur place et résister. Pendant ce temps la deuxième escadrille, se divisait en petites troupes et passant en-dessus ou en dessous de l’axe d’attaque devait se reformer sur les arrières ennemis.
L'enfer se déchaînait dans l'espace. Les tirs énergétiques et les missiles se croisaient en tout sens. Les Arkonides avaient des pertes sensibles, mais leurs ennemis n’avançaient plus que difficilement. Des explosions nouvelles, à chaque instant, marquait la mort de nouveaux vaisseaux. Lorsque les quatre escadrilles arkonides eurent pris leurs positions définitives voulues par la planification positronique, les Droufs étaient encerclés. Alors leur situation devient critique. Les Arkonides ouvrirent le feu de toutes leurs armes dans une nasse où les vaisseaux se gênaient mutuellement et où même les tirs mal ajustés touchaient les autres appareils. En un quart d’heure c’était terminé. La flotte des Droufs n’était plus qu'épaves tourbillonnantes, ravagée par des incendies nucléaires.
Les combats au sol - tant sur la planète gazeuse que sur ses lunes -étaient sur le point de commencer. Des chasseurs largués par les navires arkonides fonçaient sur les installations militaires, lâchant des gerbes de missiles nucléaires. Plus haut, dans la haute atmosphère, les cuirassés croisaient à plusieurs fois la vitesse du son. Leurs boucliers transformés en boule de feu par le frottement des molécules ionisées. Les pointeurs automatiques travaillaient en limite de surcharge. Sans cesse de nouvelles cibles apparaissent au sol. Des fortifications entourées d'écrans défensifs surgissaient du sol, lançant vers le ciel des projectiles de plasma ou les doigts spectraux de rayons d'énergie. Les échanges de tirs illuminaient l'atmosphère de méthane, générant une gigantesque tempête planétaire. Mais ce n'était rien comparé aux explosions de plusieurs centaines de mégatonnes qui voyaient la fin d'un croiseur d'Arkonis ou d'une forteresse drouffe.
Les navires de débarquement touchaient à présent le sol, entourés de nuées de chasseurs qui flottaient dans les champs de leurs anti-g. Des rampes s’ouvrirent à différents étages, se déployant jusqu’au sol. Des légions de robots de combats, de guerriers naats avançant à quatre pattes, le dos de leurs membres supérieurs reposant sur le sol, empruntaient les sabords de déchargement des troupes. Des sabords de débarquement du matériel débarquaient des tanks légers en forme de coquille, ou des triscaphes plus massifs. Des chaloupes libéraient des troupes de fantassins, soldats en armures moyenne ou troupes d'élites en exosquelette de combats. Mais surtout, chaque d'eux relâchait un ubalayen, colossal robot de combat qui dépassait les dix mètres de haut.
A peine arrivée au sol, les troupes se heurtèrent à l'ennemi. Les robots de combats droufs avaient l'aspect étrange de diamants irréguliers, comme taillés par un lapidaire ivre. Ils se déplaçaient sur une couronne de roues. Le plus étranges était - qu'arrivés à portée de tirs- ils déplièrent d'étranges tentacules métalliques terminés par une sorte de bulbe d'une sorte de matière protéiforme. En quelques secondes, les robots transformèrent leurs "bras" en canons radiants. Les Droufs avaient sur ce point des siècles d'avances sur l'empire arkonide. En effet, si leurs machines de guerre avaient eu besoin d'armes paralysantes ou désintégrantes, il leur aurait suffit de changer l'arme terminant leurs membres.
Les plaines de glace de méthane se trouvaient traversées de tirs ardents et de volées de missiles. Des blindés explosaient dans de violentes déflagrations. Par moment, des chasseurs de l’un ou de l’autre camp piquaient du ciel pour larguer des bombes. Alors les silhouettes hideuses de champignons de flammes et de poussières montaient dans l’éther bombardant les troupes réunies de radiations dures.
Les Arkonides chancelaient sous cette riposte violente. Leurs guerriers naats aux trois yeux tentaient de retenir les robots ennemis mais ceux-ci étaient trop puissants. De plus, les tanks des droufs étaient capable de fouir la terre et de ressurgir à l’improviste balayant les formations de robots de combats arkonides de leurs désintégrateurs.
C’est alors que les ubalayens arrivèrent sur le champ de bataille. Leurs écrans protecteurs résistaient aux tirs concentrés de l’artillerie ennemie et leurs propres armes semaient la mort en tout sens. Pire, ils avaient une arme secrète : un canon spiralé sortit de leurs têtes. A ce moment, les Droufs ressentirent une panique irrépressible. L’arme psychique, le rayon hystérificateur les frappa d’une sorte de démence. Abandonnant leurs armes, ils s’enfuirent aussi vite qu’ils le pouvaient.

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Message par Collectionneur Mar 20 Sep - 23:35

Merci, au fait, j'ai reçu les livres résumant la série aujourd'hui, mais comme je repart demain pour un mariage, je n'ai méme pas eu le temps de les feuilleter.

Je signale une lettre oublié dans la présentation : Les nouvelles qui suivent ont été écrites par votre seviteur
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Message par Anaxagore Ven 30 Sep - 17:29

La troisième bataille de Siamed (troisième partie)

A bord du Kor-velete, la sonde à ultra-son était occupée à établir la carte de Siamed LX. L'instrument percevait comme un sol la glace de méthane qui formait la phase solide de ce monde. Le CH4 restait gazeux dans les couches supérieures de l'atmosphère de la planète géante mélangée à de l'hydrogène et de l'hélium. Il y avait des mers, des lacs et des rivières... constitué d'hydrogène liquide.

Zherna frissonna, ce monde était un enfer glacé remplis de gaz toxiques ! Autour du vaisseau amiral du quatrième lakan (1), les croiseurs lourds de classe FUSSUF avaient entamé le bombardement des forts planétaires. Ceux-ci ripostaient de toutes leurs armes. Immobiles, utilisant tout l'espace et l'énergie disponible pour alimenter leurs boucliers protecteurs ou des armes des plus puissantes, ils surclassaient nettement les croiseurs qu'ils affrontaient. Cependant, les navires de classe FUSSUF avaient une accélération de 470 km/s², ce qui leur permettait d'échapper aux pointeurs automatiques des canons au sol.

Tout autour des vaisseaux, des explosions nucléaires de plus de 200 mégatonnes se multipliaient. Les torpilles nucléaires vomies par les des fortifications planétaires arrivaient en essaim dense. Malgré un barrage efficace de la part des radiants légers, certaines têtes arrivaient à s'infiltrer dans la DCA. Les titanesques détonations avaient conduit à la perte totale de trois astronefs géants. Dix autres avaient du se replier, lourdement endommagés. Immobile sur son fauteuil de commandement, le has’athor (amiral) Senekho donna l'ordre de riposter avec une salve de missiles. Une suite de flashs violents marqua la surface. La gravité et la pression atmosphériques étaient trop élevées pour que l'habituel champignon atomique puisse s'épanouir. Le fort planétaire avait vécu... son bouclier n'existait plus et les tirs qui frappaient encore les boucliers des croiseurs venaient de fortins de plus petite taille.

- Commencez la manœuvre de débarquement ! L'objectif est la principale fortification ennemie.
L'écran dôme s'illumina pour montrer une zone montagneuse.
- La densité d'artillerie ennemie sur ce... "continent" est plus élevée que sur le reste de la planète. Ce massif ayant à lui seul 25% des fortifications de la planète. Le survol est interdit. Nous nous poseront donc ici !
Sur l'écran une sorte de plaine immense, à l'aspect de miroir, fut entourée de rouge.
- Il s'agit d'un lac d'hydrogène gelé.

Dix mille ans plus tôt les croiseurs de classe CARRACON avaient constituée la fierté de l'empire arkonide. Cependant, durant la Guerre des Méthanés, ils avaient été déclassés et remplacés par les croiseurs lourds de classe FUSSUF. Cependant, le Régent avait récupérés les vaisseaux survivants et les avait convertis en transporteurs armés. Les batteries lourdes et les chasseurs avaient été retirés. La place ainsi libérée permettait d'embarquer bien plus de troupes de débarquement et de blindés.
En dépit de quelques tirs qui ébranlaient leurs écrans protecteurs, les puissants vaisseaux déployèrent leurs béquilles d'atterrissages et prirent contact avec le "sol" de glace de méthane.... sous une vingtaine de mètres d'hydrogène liquide. Des rampes se déployèrent, permettant à des colonnes de robots de combats de s'avancer dans un paysage glacé, inhumain.

Les seules créatures intelligentes à prendre part à l'expédition étaient embarquées à bord de trois triscaphes blindés. Le Thantan Telkeus regardait les écrans où le paysage - reconstitué à partir d'images infrarouges- se dessinait. Les chenilles mordaient dans le méthane gelé. Partout de colossales pointes de ce gaz congelé émergeaient de la plaine. L'avance était lente et pénible. Le char n'atteignait - avec peine - que trente kilomètre-heure. Il n'y avait aucun point de repère et le paysage changeait brusquement à la moindre variation de température. Qu'elle vienne à s'élever et le méthane fondait. A l'inverse, des structures apparaissaient à une vitesse incroyable, changeant de forme et grandissant à vue d'œil lorsque le méthane se congelait.

Les premiers tanks ennemis apparurent au milieu de pics de glace aussi serrés que les arbres d'une forêt. Ils avançaient en pulvérisant les obstacles, projetant au loin des cristaux glacés. Les deux armées s'affrontèrent dès qu'elles furent à portée, échangeant des tirs nourris. La tactique était simple, les chars jouaient du terrain pour ne rester que le moins possible sous le feu de l'ennemi. On se glissait à l'abri d'une colonne de glace et on n'en sortait que le temps de tirer et d'aller se cacher derrière une autre. Les écrans énergétiques s'illuminaient sous les rayons radiants. Des missiles s'envolaient, ébranlant l'atmosphère lourde. Par moment, un char disparaissait dans une violente explosion. Les appareils voisins changeaient alors de place pour réduire leurs périmètres, tandis qu'ailleurs une contre-attaque se déclenchait.

Les robots de combats se déplaçaient par bonds, assistés par leurs propulseurs. Les rayons bleu-blanc des fulgurants droufs balayaient le ciel décimant les machines de guerre arkonides. Mais les engins à l'intelligence redoutable comprirent le danger et coupèrent leurs anti-g pour retomber comme des pierres au sol. Se glissant entre les blindés droufs, ils isolèrent quelques engins pour les tenir sous un bombardement des rayons verts de leurs désintégrateurs. Les boucliers -surchargés- finirent par s'effondrer. Les tanks se dissolvaient alors en vapeurs impalpables.


La sixième lune de Siamed LX était une boule stérile grêlée de cratères. Une poussière gris anthracite recouvrait tout à l'exception de quelques aiguilles rocheuses déchiquetées par l'action des vents solaire. Un vide presque absolu régnait sur cet astre désolé. Cependant, la vie y régnait... mais quelle vie, acharnée à semée la mort !

Des chaloupes arkonides tombaient du cosmos, lâchées par les croiseurs de la quatrième flotte. Ils rejoignaient les appareils déjà au sol ou ceux décollant pour chercher des renforts. C'était une noria sans fin. Le cirque choisit pour l'atterrissage était l'objet d'une contre-attaque drouffe... Un énorme glisseur blindé, entouré d'engins plus petits descendait le flanc de la muraille. Les étranges robots de combats des insectoïdes avec leurs bras d'armes protéiformes et leurs corps semblables à un diamant irréguliers formaient l'escorte des ennemis. Ils firent face aux machines arkonides, soutenues par des triscaphes et des plateformes d'artilleries.

Les chars spatiaux des Arkonides devaient lutter au milieu d'explosions en chaîne et les tirs de roquettes à fusion qu'utilisaient les droufs. Les gladiators R1 défendaient un cratère en s'abritant derrière ses murailles, mais leurs congénères menaçaient de les en déloger. Les plus chanceux étaient les membres des unités déployés dans les cavernes et leurs alentours. Ils ne pouvaient être contournés et n'avaient aucune peine à battre les robots droufs qui essayaient de les attaquer.

- Zhdopanda ? Nouvelle formation ennemie en approche.
Le mascan Eltirio da Zoltral se tourna en direction du verc’athor qui commandait le super cuirassé amiral. Verga Ta-Sino semblait inquiet.
- Il s'agit d'une flotte très puissante. Le KSOL estime que le tonnage cumulé de ces vaisseaux est légèrement supérieur à celui de notre propre escadre.
- Calmez-vous ! Nous boucliers et nos armes sont meilleures que les leurs, nous avons aussi une capacité d'accélération supérieure. Sans compter qu'ils n'ont aucune arme comparable à la bombe G ! Ordonnez à la force B de se positionner au 75. Que la force C se porte au 100 en se déployant largement. Rappelez la force D !
Les premiers heurts entre chasseurs des deux camps avaient déjà commencé. Des flottilles de vaisseaux légers, frégates et corvettes, les suivirent tentant de sonder la formation arkonide. Ils se heurtèrent à un barrage de tir qui les transforma en nuages de gaz ionisés. Penché sur la représentation holographique de la bataille, Eltirio était cependant perplexe. Il ne comprenait rien à la stratégie ennemie. Des divisions de croiseurs lourds s'avançaient ou faisaient demi tour sans raison et des vagues de chasseurs surgissaient dans les formations arkonides avant de s'enfuir après quelques lancés de missiles. Le gros de la flotte de l'Empire Rouge formait une sphère qui restait immobile, hors de portée de l'armada arkonide. Des escadres en surgissaient sans cesse, formées en flèche. Elles attaquaient les forces du Taï Ark'Tussan puis se repliaient. Interrogé, le KSOL conseilla de ne pas s'approcher du gros de la formation ennemie. Les Droufs semblaient vouloir attirer les flottes du Grand Empire plus avant dans le système, probablement pour les mener dans un traquenard. En plus, cela reviendrait à abandonner la force A qui assiégeait Siamed LX.
Il fallait patienter, mais les attaques ennemies se multipliaient. Sur l'écran dôme, Eltirio pouvait voir un cuirassé de classe TUSSAN et son escorte de croiseurs légers affronter un gigantesque cuirassé drouf. Un autre combat tout aussi violent faisait rage entre deux groupes de deux croiseurs lourds. Placés à égal distance de ces deux combats, le supercuirassé Torma da Bargk intervenait de ses tourelles lourdes, martelant les boucliers des vaisseaux ennemis. Un croiseur léger de l'empire, bouclier effondré, marqué d'un impact encore ardent se replia derrière le vaisseau amiral. Des escadrilles de chasseurs droufs le poursuivirent. Agacé, le Grand Amiral s'aperçu que la situation se détériorait pour sa flotte. Sur un écran, apparaissait l'état des différentes divisions de l'armada. Bon nombre de flottilles étaient à présent désignées par l'icône orange qui signalait des pertes au combat. Ce n'était pas encore catastrophique, mais cela commençait à devenir inquiétant. Le KSOL apporta une précision qui alarma d'avantage l'amiral. Les rhagarn (1) de chasseurs cosmiques souffraient bien plus que les astronefs. Il suffisait d'ailleurs de jeter un regard sur la représentation holographique de la bataille et sur l'immense écran dôme du poste central pour comprendre. Les Droufs disposaient d'un nombre effrayant de chasseurs et ceux-ci pourchassaient leurs rivaux arkonides ou attaquaient en masse les nefs. Ils s'acharnaient particulièrement sur les engins endommagés qui cherchaient à s'éloigner des zones de combats intenses. Les pièces légères faisaient un massacre parmi les intrus, mais ils en venaient sans cesse d'autres et les pertes augmentaient à vue d'œil.
- Zdhopanda ! Nouveaux contacts ennemis !
Sur la projection holographique trois groupes de points rouges serrés apparurent. Il s'agissait d'escadres déjà en formation de batailles. On aurait dit un trio de pointes de flèches groupées de manière à former un arc de cercle dirigé vers la formation arkonide regroupée en hérisson défensif.
Le mascan Eltirio da Zoltral pianota frénétiquement sur le clavier lui permettant d'écrire des messages à destination du cerveau P de son navire. La réponse le glaça. Une victoire contre la flotte ennemie n'était pas impossible, mais les pertes condamneraient toute nouvelle offensive contre Siamed.
- A tous les vaisseaux commencez le repli. Les Forces B, C et D doivent gagner du temps jusqu'à ce que les effectifs qui se trouvent engagés au sol puissent être évacués; Abandonnez le matériel lourd et les robots !

(1) Flotte
(2) escadrons de 60 appareils.


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Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan Empty Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan

Message par Anaxagore Lun 3 Oct - 11:44

La troisième bataille de Siamed (quatrième partie)

La quatrième flotte opérait aux limites du système de Siamed. Debout au milieu du central de commandement, le has’athor Senekho considérait l'hologramme sphérique projeté au-dessus de la table des cartes. L'espace alentours s'y dessinait sous forme de modèle fil de fer. Au centre se trouvait un astéroïde. Des nuées de points rouges ou verts l'entouraient. Certains points disparaissaient....
- Confirmation de la destruction de l'escadre ennemie numéro 3, Zdhopanda.
- Continuez comme ça.
Zherna da Zoltral rejoignit son supérieur et manipula son bracelet pour projeter un écran holographique plat au milieu de la pièce.
- Voici l'estimation de nos pertes et celles de l'ennemi.
Sur l'écran dôme du central la bataille s'achevait. L'astéroïde-forteresse avait perdu depuis longtemps ses boucliers. Des croiseurs lourds l'entouraient et leurs tirs avaient détruits toutes les pièces d'artilleries. Seuls des chasseurs continuaient le combat, mais ils étaient surclassés par le nombre d'adversaires. Des explosions éblouissantes apparurent à la surface du fort cosmique. Finalement, l'énorme rocher cosmique se délita dans un formidable dégagement d'énergie, ne laissant derrière lui que de la lumière, de la chaleur et des débris de toutes tailles.
Senekho changea le réglage de l'hologramme tactique, pour afficher une vue depuis l'orbite de Siamed LVII jusqu'à plusieurs semaine-lumières à l'extérieur du système binaire. Un affrontement se déroulait dans l'orbite de Siamed LX. Le KSOL de bord retransmettait en temps réel la position des navires grâce aux impulsions de leurs propulseurs. Les explosions se succédaient, dessinant une sorte d'arc de cercle qui s'enfonçait dans les formations défensives des drouffs. Les détecteurs de structures enregistrèrent une vague de transitions à courte portées. L'équivalent de quatre flottes venaient de d'émerger non loin, venus de la zone d'interférence. Des renforts pour la flotte arkonide, plus d'une centaine de cuirassés robots de classe ZuKu et leur escorte.
- Zdhopanda, hypergramme codé de la part de la part de Sa Hautesse le mascant Eltirio da Zoltral.
Zherna et l'amiral Senekho regagnèrent leur poste sur la plate-forme de commandement. Assis dans son fauteuil contour, ce dernier ouvrit sa console pour décrypter le message surcompressé reçu par le Kon-velete.
- Verc'athor Zherna, voilà nos ordres.
Des données s'inscrivirent sur la console de la jeune femme.
- Pour le Régent et Arkonis !

Les réserves de la flotte arkonide se massaient sur l'orbite de la soixante-et-unième planète du système de Siamed. Au premier coup d'œil, on pouvait discerner deux types de navires présents. Il y avait d'abord tous ces croiseurs et ces cuirassés, groupés en formations défensives, entourés d'un écran de croiseurs légers, frégates et corvettes. Et puis, ici et là des navires arrivaient comme ce croiseur léger, le pôle nord marqué par l'impact d'un canon lourd. Son bouclier commençait juste à se stabiliser et il filait à toute allure pour gagner l'abri d'un des hérissons défensif. On pouvait comprendre son ardeur, vu que des croiseurs droufs en maraude n'hésitaient pas à se risquer jusqu'aux abords des formations arkonides pour tirer sur des navires isolés.
Cependant, ils ne constituaient pas la menace principale. Des escadrilles de chasseurs et de bombardiers droufs virevoltaient entre les formations de croiseurs du Taï Ark'Tussan évitant les tirs de DCA et les intercepteurs arkonides. Ils s'acharnaient particulièrement sur les astronefs blessés qui cherchaient à se mettre à l'abri. Leur cible prioritaire était un cuirassé de classe TUSSAN visiblement à l'agonie. Il avait perdu ses boucliers, son anneau de propulsion était désynchronisé et il se traînait en vomissant des débris et de l'atmosphère. Trois incendies faisaient rage à bord. Malgré tout des essaims de chasseurs cosmiques arkonides cherchaient à éloigner leurs équivalents droufs.
La quatrième flotte traversa les formations arkonides, n'hésitant pas à ouvrir le feu sur les appareils de l'Empire Rouge qui osaient les approcher. Ils arrivèrent en première ligne. Le spectacle était dantesque. Une puissante formation de croiseurs lourds avait enfoncé le front drouf, mais souffrait face aux tirs croisés de plusieurs formations ennemies. La clef de la défense était deux forts spatiaux. Même pour un néophyte, il était évident qu'il s'agissait du moment crucial de la bataille. Les droufs venaient de faire passer une flottille de croiseurs lourds sur l'arrière de la force principale arkonide. Il suffisait qu'un fort soit détruit pour que le front s'effondre, n'offrant d'autre choix que le repli. A l'inverse si les forts tenaient le coup, les Arkonides se retrouveraient pris dans une nasse et anéantis.
La quatrième flotte avait justement été envoyée pour soutenir l'assaut d'une des forteresses cosmiques. Des escadres arkonides l'attaquaient depuis un moment et des épaves ravagées par des incendies nucléaires montraient que les combats avaient été meurtriers. Une flotte de l'Empire Rouge avait périt en défendant la position, infligeant de lourdes pertes aux Arkonides. L'arrivée des renforts du Grand Empire provoqua un choc. Les droufs étaient engagés à plein sur plusieurs fronts et n'avaient plus grand chose à aligner pour refermer la brèche. La forteresse tira de toutes ses armes, mais face à une force supérieure finit par exploser.
Les vaisseaux droufs disparurent en quelques minutes, se repliant vers la deuxième ligne de défense plus loin dans le système stellaire.
Le mascant Eltirio da Zoltral se lança dans un bref discours. La flotte de sa Hautesse le Grand Coordinateur venait de remporter une grande victoire. Cependant, de nombreux forts et installations au sol continuaient le combat sur la ligne de défense la plus extérieure de Siamed. Vu les pertes enregistrées lors du précédent débarquement, les troupes d'assauts restantes n'étaient plus suffisante. Il allait donc falloir attendre des renforts sur place... Une situation idéale pour une contre-attaque ennemie.

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Message par Collectionneur Mar 4 Oct - 3:34

Le début du Grand Maître de la vie m'a fait pensé au premier épisode de Capitaine Flam (les humains subissant une régression en hommes préhistoriques et un agent terrien arrivant transformé dans le bureau du président).

J'ai bien souri au passage sur les insectes porteurs de charges anti char Wink

Les scènes de batailles sont bien décrites mais il faudra faire une relectures pour quelques s manquants et des fautes de frappe Smile


Dernière édition par Collectionneur le Mar 4 Oct - 12:39, édité 1 fois
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Message par Anaxagore Mar 4 Oct - 12:32

Oui, il y a un peu de ça (et j'ai vu le dessin animée et j'ai même lu les livres d'Edmond Hamilton... donc je n'irais pas jusqu'à prétendre que cela relève du pur hasard).

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Message par Anaxagore Mer 5 Oct - 11:32

La troisième bataille de Siamed (dernière partie)

L'astéroïde possédait une faible gravité. Trop petit pour avoir pris une forme sphérique, ce n'était qu'un énorme rocher tourbillonnant, approximativement cubique. Il était creusé de profonds canyons et piqueté de pitons abrupts. Les Droufs en avait fait une des bases de leur flotte. Même à l'œil nu, les immenses constructions en forme de dôme des forts cosmiques et les terrains d'atterrissage de leurs croiseurs étaient repérables.
La chaloupe KV-1 se rapprochait du sol, escortée par deux chasseurs stellaires. Dans le central, Zherna pilotait elle-même, sans lâcher du regard les écrans. Une bataille se terminait. Maître du ciel, les croiseurs et les chasseurs arkonides bombardaient les installations droufs. On distinguait aussi les robots de combats des deux camps. A partir du terrain d'atterrissage des chaloupes, dans la grande plaine au centre d'une des faces l'astéroïde, les légions mécanisées du Grand Empire avaient repoussé l'ennemi dans toutes les directions. Quelques batteries radiantes faisaient encore feu ici ou là, mais elles étaient réduites au silence l'une après l'autre.
Zherna coupa les blocs propulsions et sortit les béquilles hydrauliques du train d'atterrissage. Avec la légèreté d'une plume, l'immense sphère en acier d'Arkonis se posa aux anti-g. Un peu de poussière stellaire fut soulevée. Des robots de combats débarquèrent pour établir un cordon de sécurité, les officiers arkonides se placèrent au milieu de leur cercle défensif. Puis le groupe mis le cap dans la direction que les cartographes avaient baptisé "est".
Ils longèrent une falaise. Au bout d'une vingtaine de minutes de marche, ils furent pris dans leur première escarmouche. Il s'agissait de survivants d'une ligne de défense. Ces robots isolés s'étaient cachés dans les ruines d'une usine et des habitations. Un groupe solitaire comme l'escorte de Zherna leur paru une cible facile. Les combats s'engagèrent à moyenne distance. Les étranges machines drouffes - en forme de diamants irréguliers- tourbillonnaient entre les aspérités du terrain, lançant des salves de radiants, se retirant. Les armes thermiques liquéfiaient brutalement la roche, la faisant exploser. Touchée deux fois, Zherna fut projetée en arrière et roula entre deux rochers. Son écran protecteur se matérialisa sous la forme d'une cloche de lumière bleue tandis que le générateur ronflait bruyamment pour le stabiliser. Un troisième coup frappa le bouclier qui manqua de s'effondrer. Un R1 Gladiator s'interposa, il portait un fusil à impulsion lourd et tira en direction des robots drouffs. Les projectiles de plasma produits par des micro-charges de deutérium super-catalysé éventrèrent des rochers, ouvrirent des cratères remplis de roches fondues. D'autres Gladiators rejoignirent le premier robot, établissant un barrage efficace. Leurs adversaires se fondaient dans le décor et réapparaissaient soudainement pour riposter. Un premier R1 - frappé par un tir convergent- se mua en boule de feu. Deux autres, endommagés, se replièrent. Cependant, le combat et les SOS des robots arkonides avaient attirés l'attention des autres unités du Taï Ark'Tussan. Des chasseurs et des bombardiers apparurent soudains. Ils lâchèrent plusieurs missiles de faibles puissances sur les ruines qui abritaient les robots drouffs. Les explosions soufflèrent complètement les bâtiments. Virant rapidement, les chasseurs repassèrent au-dessus des décombres. Leurs détecteurs repéraient sans effort les machines survivantes qui s'enfuyaient. Les rayons blêmes des radiants les pulvérisèrent. Les rares survivants furent rabattus en directions de robots arkonides qui bondissaient au milieu du paysage dévasté.
Faisant appel aux jumelles électroniques intégrées au casque de son scaphandre spatial, Zherna balaya le paysage en contrebas. Les troupes arkonides avaient presque atteint le bord de l'astéroïde. L'opposition des Droufs s'était complètement effondrée. Zherna ne voyait plus que des bâtiments endommagé et des Gladiator qui convergeaient vers les ouvertures donnant accès à l'intérieur de l'astéroïde. La présence ennemie se résumait à quelques batteries de canons radiants sur plate-forme anti-g. Les lourdes pièces d'artillerie avaient été amenées en surface pour soutenir les robots et les blindés engagées contre le Grand Empire. Incapables de tirer à courte portée, elles se faisaient éliminer les unes après les autres.
Zherna regarda la télécommande qu'elle portait à la main. Elle lui permettait de contrôler les robots arkonides proches, mais aussi de les interroger automatiquement. Elle n'était pas descendue à terre pour se mêler au combat mais pour capturer le chef de la base drouffe. La commandante haussa les épaules et après avoir ordonnée à trois robots dotés de lance-roquettes à fusion de rejoindre son escorte, elle se dirigea au sud. Les combats étaient plus intenses dans ce secteur. L'ennemi s'efforçait de défendre un fort cosmique. Des glisseurs de combat et des batteries mobiles étaient installées au sommet des falaises, tirant sur les forces arkonides qui arrivaient en contrebas. Le ciel était strié de rayons d'énergie.
Au milieu d'une large vallée, le dôme du fort écrasait le paysage, rapetissant les falaises. Bombardé par les croiseurs lors de l'assaut initial, il était ravagé par des explosions incessantes. Son atmosphère s'échappait dans le vide cosmique sous forme de longues flammes. Le blindage rougissait sous l'effet de l'incendie qui dévorait la forteresse. Malgré tout, quelques pièces légères fonctionnaient encore, tirant en direction des chasseurs et bombardiers qui la harcelaient. Zherna décida de se rapprocher pour prendre le commandement des troupes déployées. Cependant, le combat s'invita alors qu'elle était encore en chemin. Des tirs de pièces lourdes encadrèrent son escorte, venu d'un repli de terrain des unités drouffes se déployaient. Les robots étaient soutenus par un blindé léger et deux lourds glisseurs de combat. Une force trop importante pour l'escorte de la commandante; heureusement, son second veillait. Depuis le poste de commandement du Kon-Velete, Sesete détoura deux chaloupes et leurs escortes de chasseurs. Les armes des engins eurent tôt fait de déblayer les unités drouffes.
Les appareils lourdement armées se joignent ensuite à la bataille. Zherna ne modifia que légèrement la tactique choisie par le Ksol du Kon-Velete, rameutant une division de triscaphes au sud pour prendre les défenses à revers, tandis que l'infanterie entrait dans la forteresse. Les bombardiers et les chaloupes ayant muselé les défenses du fort, firent s'effondre les falaises, ensevelissant les troupes ennemies qui s'y étaient retranchées.
La fouille des ruines se révéla peu intéressante, même si l'ordinateur central du poste de commandement fut retrouvé intacte. La bataille s'achevait un peu partout sur l'astéroïde. Le dernier point de résistance se trouvait à l'extrême ouest de l'astéroïde. Un fort identique à celui qui venait de tomber servait de point d'appuis ennemi. Escortée par quatre triscaphes, Zherna se rapprocha des lieux. Elle arriva juste à temps pour voir tomber la forteresse. Des légions de robots, soutenus par des blindés, des chaloupes et des chasseurs attaquaient de toute part.
Le télécom de Zherna se mit à bourdonner. Elle pressa le contact. Dans le minuscule écran de son communicateur, elle vit le visage de l'orbtron Sesete.
- Vere'Athor Zherna, une de nos sondes a repérés deux droufs fuyant par un canyon au nord.
- Pouvez-vous l'intercepter, Orbtron ?
- Négatif, Zhdopantel. Des défenses sont encore actives, nous perdrions inutilement des appareils. Quand à faire intervenir des chaloupes... ce serait dangereux nous avons des troupes au contact de l'ennemi sur place. Vous devez vous y rendre vous même. Ordre du Has'Athor Senekho.
L'étroit canyon n'était qu'une balafre entre deux séries de falaises et de collines poussiéreuses. Ici et là, des antennes diverses sortaient des hauteurs, braquées vers le cosmos. Un petit groupe de robots droufs gardait l'entrée du passage, mais ils étaient trop peu nombreux pour arrêter l'escorte de la commandante. Cependant, la gorge elle-même était vide, si on exceptait les épaves de robots de combats qui s'amoncelaient autour de tanks démantelés. Par endroit, il était impossible de mettre un pied par terre, vu le nombre de machines détruites. Les combats s'étaient achevés peu de temps auparavant. Les impacts sur les murailles rocheuses étaient encore ardents et les robots bougeaient faiblement, les courts-circuits achevant de vider leurs batteries. Inquiètes, Zherna fit presser le pas... Le détecteur intégré à sa verrière lui signala que de puissantes machines venaient de s'éveiller. Un instant plus tard, deux petits vaisseaux droufs quittaient l'astéroïde en une fulgurante accélération. Ils glissèrent dans l'hyperespace un instant plus tard.

Sur l'immense écran-coupole du Kon-Velete, un vaisseau atelier (1) manœuvrait un croiseur léger à l'aide de rayons tracteurs. Deux autres reposaient déjà sur sa plateforme. Les appareils, trop endommagés pour plonger dans l'hyper-espace allaient être ramenés aux chantiers d'Arkonis III, la planète arsenal.
Zherna ne jeta qu'un rapide coup d'œil à ce spectacle habituel. Sur l'estrade holographique, le mascant achevait d'expliquer sa nouvelle tactique aux amiraux de sa flotte. Senekho se tenait au garde-à-vous écoutant Eltirio da Zoltral.
- On ne doit pas parler d'échec. Nous avons pu saisir les données enregistrées dans deux ksol appartenant à des bases militaires majeures. Nous avons également livrés quatre batailles spatiales et deux batailles terrestres. Les résultats sont mitigés, mais nous avons détruits de nombreuses fortifications ennemies. Cependant, regardez ceci.
L'image du mascant fut remplacée par une projection 3D du système de Siamed. Les points rouges soigneusement étiquetés représentaient des fortifications ou des flottes ennemies. Elles se mirent à clignoter au fur et à mesure des explications données par le Grand Amiral.
- Voilà la situation actuelle de l'ennemi, tel que nous nous la représentons. Comme vous le voyez, l'Empire Rouge a retiré ses escadres de la première ligne de défense, pour les regrouper sur la seconde et la troisième, autour de Druuffon (Siamed XVI) leur planète capitale. Néanmoins, la principale position de la première ligne la géante gazeuse Siamed LX, n'est toujours pas tombée. Nous avons différé un nouvel assaut terrestre après notre précédent échec. Ce qui nous oblige à blocus qui immobilise un quart de nos forces.
La représentation s'effaça pour montrer à nouveau Eltirio da Zoltral. Le mascant continua son explication.
- Nous avons décodé des informations capitales dans les communications ennemies et dans les données des ordinateurs positroniques des épaves saisies sur le champ de bataille. L'Empire Rouge des Droufs s'étend sur la quasi totalité de la galaxie Karwick. Ils n'ont jamais eu à faire face jusque là à une quelconque opposition. Leur peuple est le seul de cette galaxie à avoir développé la propulsion hyperspatiale. Leur puissance militaire et industrielle est comparable à celle du Grand Empire. Ils ont plus de vaisseaux, mais les nôtres surclassent ceux des Droufs en termes de tonnage, de puissance offensive et défensive. Il est évident que notre attaque sur le principal système solaire de l'ennemi joue en sa faveur. Les Droufs n'ont qu'à attendre que nous nous épuisions en vaines attaques, puis de lancer la contre-offensive qu'ils préparent déjà. La stratégie attentiste des Droufs a été analysée par le Grand Coordinateur lui-même. Sa Hautesse le Régent recommande le retour à la défensive, de l'autre côté de la zone d'interférence. Nous gagnerons contre l'ennemi, à condition de l'obliger à s'engager dans une bataille majeure, dans notre univers. Pour Arkonis ! Pour Sa Hautesse le Grand Coordinateur !
(1) Les vaisseaux ateliers sont de colossaux appareils en forme de disque avec une coupole excentrée. Ils servent de transports de pièces détachées et d'équipements divers, pouvant occasionnellement jouer le rôle de cargo. Leur fonction principale est cependant la réparation des vaisseaux endommagés sur le champ de bataille. Si besoin est, ils peuvent transporter un certains nombre de vaisseaux devenus incapables de plonger dans l'hyperespace. Bien que développés avant la création des supercuirassés de classe Nolan, ces derniers peuvent atterrir sur la plateforme... qu'ils occupent entièrement. Dénués d'armement offensif, les vaisseaux ateliers sont dotés des plus puissants boucliers défensifs de la flotte arkonide. Les équipages des navires ateliers sont souvent méprisés par les "vrais" équipages. Mais le moindre arbtan (astrosoldat) engagé à bord de tels navire a rang de spécialiste technique. Les officiers ayant deux diplômes distincts. Il est à noter que les navires-ateliers n'appartient pas à la flotte de guerre, mais à la flotte de soutient qui comprend les cargos armés chargés de ravitailler la flotte. La flotte de soutient à des insignes différentes des soldats arkonides de la flotte. Dans la flotte, les grades sont portés sur un écusson fluorescent sur la gorge de l'uniforme et sur l'épaule gauche. Ils constituent en un certain nombre de lunes, planètes ou étoiles. Chez les unités de soutient l'écusson est orné de rayons de lune, planètes et étoiles. Le chef de la flotte de soutient est le Theck'athor (le grand amiral marchand, emblème : trois rayons de soleil). Son rang est égal au mascant et seul le begam suprême (l'empereur en temps que chef militaire) peut lui donner des ordres

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Message par Collectionneur Dim 9 Oct - 15:54

Il y a des fautes de frappes à réparé tel dans la 5e partie du Maître de la Vie  :
* ''Un tank et "queslques" robots''
* 'Laissant le point d’appui''s'' aux robots''
* "Le second blindé eut moins de chance et explosa avec la puissance d’une "bombre"."
* " Un de ses groupes de chasseur(s) affrontait un escadron ennemi. "

Et dans le chapitre juste au dessus, unité de soutien sans t a la fin.
mais comme déjà écrit, je pense que le texte peut passé sur un site de lecture en ligne sans problème.
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Message par Anaxagore Mar 11 Oct - 14:54

Les khasurns d'Arkonis.

Vu du ciel Gos'Ranton (le Monde de Cristal) avait de quoi frapper l'imagination. Que se passait-il lorsque des artistes recevaient carte blanche ainsi que des moyens techniques inimaginables pour transformer le paysage de leur planète ? Les Arkonides étaient fiers que pas un grain de sable n'occupe encore sa place d'origine. Si on exceptait les calottes polaires, au demeurant peu étendues, la planète entière avait été aménagée.
Il n'y avait pourtant aucune ville en tant que telle sur tout le continent (1). L'aéroglisseur que pilotait Zherna survolait des étendues vertes où alternaient des petits bois, des lacs, des rivières. Quelques rares routes servaient à la promenade. Pour les déplacements urgents, on préférait un magnéto-train souterrain qui -comme tout ce qui était utilitaire- était caché à la vue. Les usines qui fournissaient la population de 10 milliards d'âme en nourriture et bien de communications étaient également souterraines. Les habitations arkonides portaient le nom de khasurn (ou "calice"). Elles adoptaient la forme d'une flûte à champagne. Isolées les unes des autres, ne se regroupant que par quelques dizaines autour des sites les plus enchanteurs, ces immeubles en forme de cône inversé étaient juchés sur de hauts piliers qui garantissaient leur isolement.
Une lumière extraordinaire apparut sur l'horizon au milieu de la chaîne de Shuluk-Ahau (monts du Croissant). Baignée par l'étoile d'Arkonis, un pic réfléchissait sa lumière de manière éblouissante. Tout autour les flancs de la chaîne étaient sculptés de représentations abstraites ou figuratives qui se mêlaient en une monumentale fresque qui racontait l'histoire d'Arkonis. Le pic central, le plus haut, transmuté en diamant était un chef d'œuvre du à Eukolar, un artiste de l'âge d'or. Il représentait la conquête du cosmos.
Presque aveuglée, Zherna dévia son appareil au dessus de la mer de Sha'Shuluk (mer du Croissant). La tranquillité des flots bleue n'était troublée que par la présence d'îles (naturelles ou non) qui voyaient s'élever quelques khasurn solitaires. Des voies argentées planaient sans support visible au-dessus de l'eau. Dans le ciel, des aéroglisseurs et des yatchs cinglaient à des vitesses supersoniques au dessus de Laktranor, le plus grand des quatre continents d'Arkonis I.
La mer intérieure était étroite et l'engin la traversa en quelques minutes de vol à mach 6. La partie occidentale du continent était un paysage qu'elle connaissait depuis son enfance. Bientôt, l'arche de Zoltral apparut. Prodige technique, il s'agissait d'un fleuve arraché à son lit, puis projeté dans le ciel par anti-g. Il formait un arc élégant qui surplombait un Khasurn absolument magnifique, celui de la puissante famille Zoltral. Sa surface était couverte par un bas relief d'une valeur inestimable, exécuté par l'artiste Altorg Hanar.
Le plateau supérieur de l'entonnoir était en grande parti couvert par un opercule transparent qui permettait à la lumière du jour d'éclairer l'intérieur du khasurn. Le bord servait de parking de stationnement pour les glisseurs aériens et les aérobulles. Zherna se posa sur une alvéole libre. Comme elle sortait de son appareil, deux colons arkonides venus de Zéklon V vinrent la saluer.
Ils portaient l'uniforme de la garde des Zoltral, veste marqué sur l'épaule de l'écusson des anciens empereurs, pantalon et bottes rouge, tous richement brodés. Un casque portait un émetteur récepteur volumineux.
- Soyez la bienvenue, Zhopanda. Sa Hautesse Zoltral XII souhaite que vous veniez le voir dès votre arrivée. Zara da Zoltral et Horzik da Zoltral ont également demandé après vous.
Zara était une tante de Zherna, elle commandait le croiseur Iprasa. Les deux jeunes femmes ne s'étaient pas vues depuis des années. Sa présence était une bonne nouvelle. Quand à Horzik, c'était un de ses oncles, également premier savant du conseil des sages et un des principaux opposants - légaux- à la dictature du régent positronique.
- J'irais les voir.
- Bien, Zhopanda.
Le puits anti-g qui reliait le toit aux étages d'habitations aboutissait dans une grande pièce luxueusement décorée. Les murs étaient tendus de tentures en Frubi-kar (2). Des massifs d' Herkoom (3) décoraient la pièce. Les longues lianes tressées formaient de véritables motifs ornementaux sur les cloisons de bois précieux.
La porte s'ouvrit à l'approche de Zherna, lui permettant d'entrer dans le cœur du Khasurn. L'espace intérieur était occupé par des jardins suspendus. Des jeux d'eau conduisaient de multiples torrents de terrasses en terrasses, au milieu d'une végétation luxuriante. Une musique légère résonnait.
L'endroit était rempli de souvenirs d'enfance. Elle avait joué parmi ces massifs. C'était sa maison et ses pas la guidèrent sans peine vers une porte gardée par deux Zhékloniens en uniforme rouge.
- Je veux voir Sa Noblesse.
- A vos ordres, Zhdopanda.
L'homme murmura quelques mots à un interphone, puis salua Zherna en frappant son cœur de son poing.
- Sa Hautesse va vous recevoir.
La porte s'ouvrit quelques instants plus tard, laissant passer un individu en tout point semblable à un arkonide souriant. Il s'agissait en fait d'un robot domestique. L'androïde la guida au travers de plusieurs pièces avant de la laisser dans un salon richement meublé. Une couchette pneumatique, installée sur un balcon ouvert sur la campagne d'Arkonis, se transforma pour reprendre sa forme de fauteuil. Un vieillard au visage semé de rides profondes la regarda de ses yeux vifs. Il paraissait incroyablement fragile. L'empereur déchu finit par sourire à son arrière-arrière-petite fille.
- Je vois que tu as l'air en bonne santé.
- J'ai eu de la chance, Votre Hautesse.

(1) Il y a deux agglomérations sur le continent Shrilithra (Ashmen et Golkana-Gefängnis), deux autres sur Krysaon (Forlm et Torand) et enfin une dernière (Menalay) sur le contient de Shargabag. Thek-Latran (La Colline du Conseil) sur Laktranor n'est pas une ville, mais un rassemblement de bâtiments administratif. Quand à Mirkandol, la ville n'existe pas encore à cette époque. Les Arkonides détestent s'entasser et les "villes" n'existent que pour des raisons utilitaires. Ce sont des centres commerciaux où l'on peut acheter par soi-même, chercher, découvrir. Elles ne sont habitées que par le personnel formé exclusivement de non-arkonides. Le reste de la population sont les résidants de la planète venu flâner et tromper leur ennui.
(2) Tissu synthétique doté d'une phosphorescence vive.
(3) L'herkoom a la particularité d'avoir un motif unique et très décoratif sur chaque feuille. C'est une plante ornementale recherchée

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Message par Collectionneur Mar 11 Oct - 19:54

Lapsus signalé au début du chapitre Les khasurns d'Arkonis. :

Les usines qui fournissaient la population de 10 milliards d'âme en nourriture et bien de communications ? consommation certainement.

Et reverrons nous le ''grand maitre de la vie'', je pensait que l'on aurait eu droit à un interrogatoire en bon et du forme du bonhomme alien
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Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan Empty Re: Fan Fiction sur l'univers Perry Rhodan

Message par Anaxagore Mer 12 Oct - 19:12

Ceux qui connaissent la saga Perry Rhodan devraient avoir une bonne idée de qui l'a envoyé.

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Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. William Faulkner
Anaxagore
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